• Disparition Maurice Audin : Cédric Villani « L’État ne cherchera plus à imposer sa version.

    Disparition Maurice Audin

    Voilà un fils de pieds-noirs qui va encore faire râler les nostalgériques extrémistes et certainement d’autres…

    Cédric Villani « L’État ne cherchera plus

     à imposer sa version»

    Voilà un fils de pieds-noirs qui va encore faire râler les nostalgériques extrémistes et certainement d’autres…

    Cédric Villani Mathématicien, médaille Fields 2010, député LREM

     

    Maurice Audin.  Les « autorités » françaises n’ont jamais reconnu l’assassinat, par l’armée, en juin 1957, du jeune mathématicien communiste Maurice Audin. Cédric Villani porte l’exigence d’une reconnaissance de ce crime d’état auprès du président de la République.

    Emmanuel Macron va-t-il reconnaître l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française comme un véritable crime d’État ? Car le militant communiste ne s’est pas évaporé dans la nature après une évasion en juin 1957, comme l’a trop longtemps soutenu la « version officielle », mais a bien été exécuté avec « la couverture pleine et entière du pouvoir politique », comme le confessa du bout des lèvres le funeste général Aussaresses, avant sa mort en 2013. Au fil des ans, les enquêtes successives ont reconstruit le puzzle, confirmant que Maurice Audin a bien été tué par les militaires français, après avoir subi des tortures. Un assassinat « pour l’exemple », qui visait alors, en pleine bataille d’Alger, à « dissuader » les communistes de prendre part à la lutte pour l’indépendance. Entre janvier et septembre 1957, 3 024 personnes arrêtées par les paras ont « disparu ». De non-lieux en lois d’amnistie, tout s’est conjugué pour enfouir la vérité sur les crimes perpétrés par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Si Emmanuel Macron assure que « l’État ne cherchera plus à imposer sa version », il lui faut maintenant reconnaître officiellement ce crime d’État.

    En mai 2017, vous aviez cosigné une lettre au président de la République demandant que l’État fasse la lumière sur l’assassinat de Maurice Audin. Pourquoi vous êtes-vous engagé dans ce combat ?

    Cédric Villani : Je mentionnerai d’abord que, avant même de connaître l’histoire de Maurice Audin, j’ai été en contact avec ses enfants : Michèle Audin, mathématicienne et historienne des sciences, et Pierre Audin, qui a fait, en toute discrétion, une très belle carrière au service de la vulgarisation mathématique au palais de la Découverte. Pierre est devenu un ami et je lui dois quelques astuces de vulgarisation, ainsi que de fructueux contacts avec la communauté mathématique algérienne. Mais c’est à travers d’autres sources que j’ai pris connaissance de la tragique « affaire Audin » : les souvenirs de Laurent Schwartz, les récits de mathématiciens seniors comme Pierre Cartier… S’associer à un appel pour la vérité sur Maurice Audin, c’était tout à la fois se battre contre un arbitraire injuste, réaffirmer l’indépendance des universitaires et tout simplement rendre hommage à Maurice Audin, figure extrêmement forte par son idéalisme et son courage. C’est pourquoi quand, il y a quelques années, mon collègue Gérard Tronel, artisan de la renaissance du prix de mathématique Maurice-Audin, est venu me proposer de présider le jury et de l’adosser à l’Institut Henri-Poincaré, j’ai immédiatement dit oui, et cela a été facilement avalisé par le conseil d’administration. C’est à ce titre que j’ai eu l’occasion d’honorer publiquement la mémoire de Maurice Audin, à plusieurs reprises, en France et en Algérie.

    En avez-vous parlé directement avec Emmanuel Macron ? Est-il prêt à reconnaître l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française ?

    Cédric Villani : Oui, j’ai eu l’occasion de m’en entretenir directement avec le président Macron. Il m’a annoncé que le grand travail d’ouverture des Archives, initié par François Hollande, allait se poursuivre. Il m’a aussi dit que, à ce jour, aucune archive ne venait apporter un éclairage décisif sur le sort de Maurice Audin ; qu’il appartient désormais aux historiens de reconstruire les événements, et que l’État ne cherchera plus à imposer sa version. Enfin, et surtout, il a fait part de son intime conviction que, effectivement, Maurice Audin a été assassiné par l’armée française.

    Le président de la République s’était engagé « à prendre des actes forts sur cette période de notre histoire ». Va-t-il officiellement reconnaître l’assassinat de Maurice Audin comme un crime d’État ?

    Cédric Villani : Je sais que le président travaille sur ce sujet et je suis convaincu que des annonces viendront en temps utile. Il a également téléphoné directement à Josette Audin, la veuve de Maurice, qui se bat depuis soixante ans pour la reconnaissance de la vérité. Au-delà du sort tragique de Maurice Audin, au-delà des circonstances particulières de son exécution, ce qui importe, pour moi et pour bien d’autres, c’est que l’État reconnaisse et condamne officiellement l’attitude et le plan de l’armée française de l’époque, faisant disparaître des citoyens par centaines et utilisant des « moyens illégaux », pour reprendre l’euphémisme que j’ai pu lire dans une archive que l’on m’a présentée. Il ne s’agit pas de blâmer quelqu’un en particulier, mais de travailler à la cicatrisation des plaies qui sont encore ouvertes dans notre mémoire collective par la guerre d’Algérie et dont le massacre des harkis, par exemple, est un autre épisode tragique. Là aussi, le président Macron est mobilisé puisqu’il a longuement reçu les associations de harkis et lancé un travail inédit pour leur rendre justice. J’ai eu l’assurance que des actes forts suivront à l’égard de toutes les parties prenantes de cette guerre. Pour conclure, j’insiste sur le fait que ces mesures de mémoire auront bien plus de sens si elles sont accompagnées de mesures tournées vers le futur, par exemple en matière de coopération. Et, pour revenir au prix Maurice Audin, il a vocation à s’inscrire dans une politique volontaire de coopération scientifique franco-algérienne.

    Cédric Villani

    Mathématicien, médaille Fields 2010, député LREM

    Voilà un fils de pieds-noirs qui va encore faire râler les nostalgériques extrémistes et certainement d’autres…

     

     

     

     

    Maud Vergnol

    SOURCE : https://www.humanite.fr/cedric-villani-letat-ne-cherchera-plus-imposer-sa-version-649044

    Rappelez-vous de mon article

     de mars 2017, Emmanuel Macron

    n’était encore que candidat

     à la présidentielle 

    Voilà un fils de pieds-noirs qui va encore faire râler les nostalgériques extrémistes et certainement d’autres…

     

     

     

    Voilà un fils de pieds-noirs qui va encore faire râler les nostalgériques extrémistes et certainement d’autres… 

     

    Cédric Villani : la France doit "des excuses" à l'Algérie

     

    Le mathématicien Cédric Villani, fils de pieds-noirs a estimé vendredi sur RTL France que la France devait faire "des excuses" à l'Algérie à propos de la colonisation, car "le contentieux n'est pas soldé".

    Interrogé vendredi sur RTL France sur les propos controversés du candidat d'En Marche! à la présidentielle, qui a notamment qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité", Cédric Villani a jugé que "le mot était sans doute maladroit parce que cela a un sens précis". Mais "je lui suis reconnaissant d'avoir mis le sujet de la colonisation algérienne sur la table", a-t-il ajouté.
    "J'ai fait des conférences dans à peu près toutes les anciennes colonies françaises, l'Algérie est la seule dans laquelle le contentieux n'est pas soldé", a encore dit Cédric Villani. "On peut continuer comme cela pendant des décennies, la France refusant de reconnaître une part de culpabilité, l'Algérie refusant d'avancer... Il faut des excuses comme un point de départ de la discussion", a-t-il dit.


    "On a de belles choses à faire ensemble"
     

    "Ce sera le point de départ de reconnaître le bilan, le négatif et le positif, et puis faire des choses ensemble. Je crois que France-Algérie, c'est une histoire qui n'est pas finie et qu'on a de belles choses à faire ensemble". Le mathématicien, ancien président du comité de soutien de la candidate socialiste à la mairie de Paris Anne Hidalgo, et qui a dans le passé voté pour François Bayrou, a jugé que le candidat d'En Marche! était "courageux, parce que toutes les questions complexes ont des réponses complexes".

    "Une affaire d'exploitation et d'humiliation"

    "C'est vrai qu'il y avait un mélange de tout dans l'Algérie française, il y avait des gens qui y allaient dans une démarche de progrès, avec énormément de bonnes intentions, et c'était aussi une affaire d'exploitation et d'humiliation", a-t-il dit. En novembre, Emmanuel Macron avait déclaré au Point: "Alors oui, en Algérie il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un Etat, de richesses, de classes moyennes, c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie".
    Dans une interview à la chaîne privée algérienne Echourouk News lors d'un voyage en Algérie en février, le candidat d'En Marche! à la présidentielle avait qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité" et de "vraie barbarie".

    SOURCE : http://www.rtl.be/info/monde/france/cedric-villani-la-france-doit-des-excuses-a-l-algerie-898404.aspx 

     

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