Le major honoraire Alain Padel a exprimé son désaccord avec le choix d'une chanson de Boris Vian, chantée par le maire.
Le 8 mai, lors du repas des anciens combattants de Pleumeur-Gautier, les chansons allaient bon train pour accompagner le repas servi à une centaine de convives, lorsque le conseiller départemental et maire de Pleumeur-Gautier, Pierrick Gouronnec, a entonné «Le Déserteur», de Boris Vian.
Un texte antimilitariste
Aussitôt la chanson et les applaudissements des convives achevés, le major honoraire Alain Padel a pris le micro pour signaler haut et fort son désaccord avec le choix de cette chanson, dont le texte antimilitariste a longtemps soulevé des polémiques. « Honte à ceux qui osent salir la mémoire de nos anciens combattants », s'est-il insurgé. « Ce matin même, tous les drapeaux des associations patriotiques s'étaient inclinés devant les monuments aux morts de notre ancien canton (la presqu'île de Lézardrieux sur ces monuments ne figurent que les noms des héros morts pour la patrie) et notre jeunesse a besoin d'autres encouragements pour réussir leur vie que ceux de désertion », s'est-il exclamé. Ses propos ont été à leur tour applaudis par les anciens combattants.
« Une provocation »
Alain Padel a salué ses collègues et quitté la salle en claquant la porte. « Cela fait maintenant deux fois que ce chant est interprété lors d'un repas d'anciens combattants à Pleumeur-Gautier par des gens qui ne sont pas anciens combattants. Je considère cela comme une provocation et espère que le conseiller départemental s'excusera par voix de presse », insiste le militaire.
Comme j’adore la chanson « Le déserteur » je vous fais profiter d’une version originale celle d’un ami Vincent Liechti qui a eu son père Alban Liechti déserteur.
Jean-Philippe Ould Aoudia (Marchand-Feraoun), Alban Liechti (ACCA), Gilles Manceron (LDH) et Georges Morin (Coup de soleil)
Le documentaire « le Refus » retrace le combat anticolonial d’Alban Liechti qui refusa en juin 1956 de prendre les armes contre le peuple algérien. Alban Liechti fut incorporé dans l’armée le 5 mars 1956 comme jeune soldat du contingent. Lorsque son contingent est envoyé en Algérie à l’automne 1956, il écrit au président de la république qu’il refuse de faire la guerre au peuple algérien. Il sera condamné à la prison.
Après 4 années passées dans les prisons d’Algérie et de France, le 17 mars 1961, il est envoyé de force en Algérie dans un commando de Chasse d’un régiment de tirailleurs algériens. Dans le Djebel, de la région de Blida, il patrouille, tout en refusant de mettre les balles dans son arme. Son refus déterminé était celui d’un jeune qui reconnaissait au peuple algérien le droit à l’indépendance. Et ce n’est qu’avec la fin de la Guerre d’Algérie qu’il est libéré, le 8 mars 1962.
Municipales à Pleumeur-Gautier. Pierrick Gouronnec est entré dans un 4e mandat de maire le lundi 25 mai 2020. J’espère qu’il chantera encore souvent « Le déserteur »
Michel Dandelot