Communiqué de Jean-François Gavoury
Madame,
Monsieur,
Radio Campus Paris, radio associative et locale d’étudiants et jeunes franciliens, a consacré l’une de ses émissions à la commémoration, le 8 février 2022 à Paris, de la manifestation qui s’est si tragiquement conclue, soixante ans plus tôt, au métro "Charonne".
Le lien pour l’écouter est le suivant :
https://www.radiocampusparis.org/recreation-sonore-charonne-1962-13-02-2022
Le recul de six décennies sur les faits en autorise des analyses et interprétations qui m’apparaissent originales et pertinentes.
À noter, cependant, à la quarantième minute du reportage, l’intervention singulièrement laborieuse de l’excellent orateur Benjamin Stora :
« Il y a quelque chose qui ne figurait pas dans mon rapport et que j’ai mentionné dans … disons …pour de prochaines initiatives : c’est en particulier ce qu’on pourrait appeler la mémoire communiste, et je plaide pour qu‘il y ait une reconnaissance publique du massacre de Charonne le 8 février 1962.
« Donc, il y a une déclaration officielle de l’Elysée ou du Président de la République sur ce qui s’est passé à Charonne où, comme vous le savez, bien sûr, il y a eu … disons … huit - pardon neuf ! - manifestants qui ont été tués à cette manifestation contre l’OAS à Charonne. »
L’emploi par l’historien du mot « donc » permet à Muriel Ks de préciser :
« Benjamin Stora a été entendu : ce 8 février 2022, la Présidence de la République a publié un communiqué de cinq lignes rendant hommage aux victimes de la manifestation […] »
De deux choses l’une :
- soit M. Stora se livre à la récupération d’un geste présidentiel dont le Comité Vérité et Justice pour Charonne s’était cru l’artisan tout en en ayant regretté la discrétion et la portée limitée ;
- soit M. Stora dit vrai et mérite dans ce cas la gratitude dudit Comité ainsi que des mouvements et organisations ayant appuyé l’appel de ce dernier à commémorer.
Je ne peux décemment que retenir cette seconde hypothèse et serais obligé à M. Benjamin Stora de bien vouloir faire dès à présent savoir aux deux associations porteuses de la mémoire des victimes de l’OAS :
- s’il a complété son rapport du 20 janvier 2021 par une préconisation tendant à la reconnaissance par le chef de l’État de la douleur de ces victimes et de celle de leurs familles ;
- quelle est la date qu’il a avancée pour la célébration de leur souvenir, par exemple le 15 mars ou, à défaut, le 19 mars.
Je le remercie ici de sa bienveillante attention.
Bien cordialement,
Jean-François Gavoury
Fils de victime de l’OAS
Pupille de la Nation
Orphelin de guerre
Ce 13 février 2022, une émission à la fois historique
et d’actualité.
Ce même 13 février, il y a 60 ans tout juste aujourd’hui, se déroulait à Paris un des plus grands rassemblements populaires du 20è siècle, les obsèques des 9 manifestants tués lors d’une manifestation pour la paix et contre le fascisme, le 8 février.
Parce que je craignais qu’on ne les oublie,
Parce que finalement, la République leur a rendu hommage… mais en 5 lignes,
Parce que leur mémoire est plus importante que jamais aujourd’hui.
Je remercie vivement toutes les personnes qui m’ont permis de réaliser ce documentaire :
Emmanuel Blanchard, historien, Maître de conférences en sciences politiques de l’Université de Versailles-Saint-Quentin, spécialiste de l’histoire de la police, auteur notamment de « L’histoire de l’immigration algérienne en France », aux Editions La Découverte,
Alain Dewerpe, historien, pour son livre « Charonne, 8 février 62, anthropologie d’un massacre d’état » aux éditions Gallimard,
Maryse Douek- Tripier, sociologue, manifestante,
François Kaldor, avocat honoraire, manifestant,
Daniel Kupferstein, documentariste, auteur de « Mourir à Charonne, pourquoi ? »
Pierre Mansat, président de l’Association Josette et Maurice Audin,
Charlotte Perry, documentariste, autrice de « Non, non rien de rien, non les anciens de l’OAS ne regrettent rien » pour Là-bas si j’y suis,
Fabrice Riceputi, historien, chercheur associé à l’IHTP, co- animateur des sites histoirecoloniale.net et 1000autres.org et auteur d’ Ici on noya les Algériens ed.Le passager clandestin, 2021,
Benjamin Stora, historien, professeur à l’Université Paris 13 , spécialiste de l’histoire du Maghreb et des guerres de décolonisations, auteur notamment d’un rapport sur « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie »,
Sylvie Thenault, historienne, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la guerre d’indépendance algérienne, autrice du livre » Les Ratonnades d’Alger. Une histoire sociale du racisme colonial aux Editions du Seuil, 2022.
Et mon père, José Luis Sanchez, manifestant.
“Charonne, 1962” est un documentaire de création de Muriel KS . Extraits des films « Diabolo Menthe » de Diane Kurys et de « Mourir à Charonne, pourquoi? » de Daniel Kupferstein.
Cette émission a été préparée et présentée par Muriel KS .
Cliquez sur le lien ci-dessous pour écouter l'émission