La chanteuse Anne Sylvestre est morte
à 86 ans
La chanteuse et auteure-compositrice phare des années 1960 et 1970 comptait plus de soixante ans de carrière à son actif. Elle devait encore donner des concerts le mois prochain.
La chanteuse, autrice, compositrice et interprète Anne Sylvestre est décédée ce mardi 1er décembre, à l’âge de 86 ans, selon sa famille auprès de « l’Obs ». Après soixante-trois années de carrière dans la chanson, elle devait encore donner des concerts à Paris en janvier.
Née en 1934 à Lyon, elle avait passé toute son enfance à Tassin-la-Demi-Lune, dans la région lyonnaise et son adolescence à Suresnes avant de gagner Paris. Après plusieurs déménagements, elle s’était finalement installée dans le 20e arrondissement de la capitale.
Plus de soixante ans de carrière
Elle a fait ses premières armes au cabaret La Colombe en 1957 où elle passe une audition devant Michel Valette, qui l’engage sur le champ. Elle compte à son actif une vingtaine d’albums, et est également connue pour son répertoire destiné aux enfants qui l’a menée à la réalisation de dix-huit albums de comptines baptisés « Les fabulettes d’Anne Sylvestre ».
Figure importante de la chanson française, celle qui a longtemps été surnommée « la Brassens en jupons », à son grand désarroi, est également la compositrice et l’autrice de ses chansons. L’Académie française lui avait remis en 2009 la grande médaille de vermeil de la chanson française pour l’ensemble de son œuvre musicale.
Les sujets de société comme inspiration
L’artiste, qui se revendiquait féministe, a abordé dans ses chansons plusieurs thèmes de société comme l’avortement dans « Non, tu n’as pas de nom », deux ans avant la loi Veil, la guerre dans « Mon mari est parti » à une époque où la France ne parlait que d’« événements » en Algérie ou encore l’homosexualité dans « Gay, marions-nous ! », en 2007.
Plus récemment, elle a figuré sur l’album « Les oubliés » de Gauvain Sers avec qui elle a chanté sur le titre « Y’a pas de retraite pour les artistes ».
L’interprète de « Les gens qui doutent » et de « Comment je m’appelle ? » avait créé en 2020 son nouveau spectacle « Nouveau manège », dans lequel elle interprète plusieurs de ses « chansons anciennes ou plus récentes, les nouvelles chansons déjà présentes dans “Manèges” [son spectacle précédent de 2019, NDLR], et peut-être une ou deux toutes nouvelles… ». Au mois de janvier 2021, elle devait monter sur la scène de La Cigale pour une série de quatre concerts.
Écrite en 1961 en pleine guerre d'Algérie
"Mon mari est parti" parle avec une bouleversante
pudeur de toutes les guerres...