Ma revue de presse
et mes informations reçues directement
D’abord je vais répondre à ces deux informations parues dans l’un de mes articles d’hier et qui concernent les cérémonies en mémoire des victimes du 5 juillet 1962 à Oran concernant Perpignan :
-9H 30 – Mur des Disparus, dépôt de gerbes en présence des familles de Disparus et de Louis Aliot, maire de Perpignan.
-11H – cimetière du nord, dépôt de gerbes des associations en présence de Louis Aliot maire de Perpignan.
Je constate que Louis Aliot était absent mais représenté et qu’apparemment, sauf mensonge de la Mairie de Perpignan, personne n’a été se recueillir sur la stèle de la honte, rappelez-vous celle-ci :
Ville de
La Ville de Perpignan écrit :
#Cérémonie : Commémoration du massacre d'Oran du 5 juillet 1962 au Cimetière du Haut-Vernet.
Aujourd’hui, Edouard Gebhart, conseiller municipal délégué aux anciens combattants et aux rapatriés, représentant Louis Aliot, maire de #Perpignan, et David Tranchecoste, adjoint au maire délégué au territoire Nord, participaient à la cérémonie en mémoire des victimes du massacre d’Oran du 5 juillet 1962 au Cimetière du Haut-Vernet. Voici les photos au cimetière du Vernet :
#Cérémonie : Commémoration du massacre d'Oran du 5 juillet 1962 au Mur des Disparus
Ce matin, Edouard Gebhart, conseiller municipal délégué aux anciens combattants et aux rapatriés, représentant Louis Aliot, maire de #Perpignan, participait à la cérémonie en mémoire des victimes du massacre d'Oran du 5 juillet 1962, devant le Mur des Disparus situé au Centre de Documentation des Français d’Algérie, rue Général Derroja.
Il était près de 23 h hier soir lorsque je reçois un mail d’Henri Pouillot qui m’écrit :
Michel, je t'envoie le compte-rendu de mon après-midi.
Je suis allé voir ce qui se passait du côté du Quai Branly en ce 5 juillet.
Il est tard, je suis fatigué, je suis pressé d'aller me coucher.
Voici le texte.
Amitiés
Henri POUILLOT
5 juillet 1962 à Oran / 5 juillet 2023 à Paris
Cette année, de nouveau, une cérémonie était organisée à Paris au mémorial du Quai Branly. Je suis allé voir comment allait se dérouler cette manifestation.
Par contre, j'ai été reconnu, identifié par plusieurs responsables de ces associations et pris à parti. Avec beaucoup d’insistance, ils m’ont ordonné de partir (un de ces militants commençait à passer à l’acte, mais fut arrêté). Ils estimaient que je n’avais rien à faire en ce lieu, qu’il n’était pas question que je prenne des photos.
J’ai justifié que c’était une manifestation publique, officielle puisque qu’une ministre la cautionnait, et que je ne comprenais pas pourquoi ils autorisaient certaines personnes à prendre des photos et que je serais le seul à ne pas y être autorisé.
Ils n'ont quand même pas osé m'agresser physiquement, seulement des propos quelque peu insultants, en revanche, ils m'ont attribué un garde du corps pour tenter de m'empêcher de prendre des photos (il levait un sac à chaque fois où je levais mon appareil photo), et s’interposait pour que je ne puisse pas être au premier rang. Ils devaient espérer que je réagisse à ces provocations pour « justifier » une évacuation musclée.
Il n'y avait pas foule une petite centaine de personnes, même pas de bérets rouges comme l’an dernier, beaucoup moins que pour le 26 mars, seulement 3 drapeaux dont un seul (UNC) tricolore.
8 gerbes seulement : l'une de Patricia Mirallès ministre des anciens combattants et de la mémoire (mais cette année elle n'est pas venue comme l'an dernier la déposer, c'est son directeur de cabinet qui en a été chargé), une autre de 2 députés RN José Gonzalès et Edwige DIAZ (Vice-présidente du RN, députée de la Gironde), une de l'ONAC et les autres d'associations pro Algérie Française / pro-OAS. Ce qui est "amusant" c'est que c'est un même fleuriste qui a livré en même temps la gerbe de la Ministre, des députés RN et de 3 autres associations !!! commande unique, groupée ? payée par le ministère? Cette année notre Président de la République E. Macron a même oublié d'en faire déposer une, comme il l’avait fait l'an dernier !!
Dans les 2 discours justifiant cette manifestation, il n'a pas été question de l'OAS. Un hasard ? Et pourtant cette organisation fascisante, terroriste, y porte une terrible responsabilité. Pendant les 4 mois qui ont suivi le cessez-le-feu elle a multiplié les attentats, et, ce 5 juillet 1962, pour la mise en œuvre de l’indépendance à l’entrée dans la ville d’Oran des troupes algériennes responsables de cette mise en place officielle, ce sont les provocations de ses membres qui ont provoqué la répression.
Ces 2 interventions furent dans le pur langage de la nostalgérie. L’un de ces intervenants a longuement expliqué que le « Dictionnaire de la Guerre d’Algérie » était un tissu d’âneries, en particulier de la part de celui qui se prétendait historien algérien.
Ce qui est donc très inquiétant, c’est la caution officielle d’une ministre et de l’ONAC à une manifestation d’extrême droite, de glorification du colonialisme, le racisme exprimé, la poursuite de la réhabilitation officielle de l’OAS, de ses idées et pratiques : le creuset permettant les crimes comme celui de Nanterre quelques jours auparavant.
Henri POUILLOT
Les vautours : la stratégie
de l’extrême droite pour tirer profit des
événements suite à la mort de Nahel
Le RN et le reste de son camp politique profitent de la crise pour étaler leurs idées nauséabondes, stigmatisant les banlieues et l’immigration, en plus de rejeter en bloc la question sociale, voire de prophétiser une « guerre civile raciale ». Un discours banalisé qui ne suscite plus l’indignation générale. Avec quelles conséquences à la clé?
Marion Maréchal, soutien d'Eric Zemmour, propose pour tout citoyen, le droit de tuer quiconque s'introduirait dans son domicile. © Guillaume Souvant/AFP
L’extrême droite montre son vrai visage. Un visage raciste qui, en voyant les banlieues s’embraser, parle ouvertement d’ « émeutes raciales » et de « guerre civile ». Un visage ultrasécuritaire, prêt à trouver toutes les excuses pour le policier qui a tué Nahel, jusqu’à réunir près de 1,5 million d’euros afin de le soutenir. Un visage violent, avec des milices qui ne se cachent plus et sont désormais soutenues jusqu’au Rassemblement national. « Je n’avais jamais assisté à un tel déferlement de haine à ce point assumé, remarque l’historienne Ludivine Bantigny. Un déversoir raciste qui s’affirme désormais dans l’espace public mais aussi par une présence physique et organisée. »
Marine Le Pen, qui pense avoir terminé son entreprise de dédiabolisation, laisse ses soutiens cracher leur venin tout en restant en retrait. « LR et Éric Ciotti diffusent ses thèses d’extrême droite, les députés RN suivent et Le Pen n’a pas besoin de parler, c’est du pain bénit pour elle », mesure l’historien des idées Stéphane François. « C’est typiquement le genre d’événements marquants, dans l’opinion, qui vont renforcer son électorat et possiblement ramener dans son camp des électeurs de droite qui réclament une réaction », ajoute le politologue Bruno Cautrès.
Cagnotte, permis de tuer : le soutien inconditionnel à la police
Dès le meurtre de Nahel, les représentants du Rassemblement national, sans compassion pour la victime, se sont empressés de défendre la présomption d’innocence du policier et de nommer le jeune homme comme un responsable de sa propre mort, pour son « refus d’obtempérer » ou son « passif de délinquant ». Comme si son profil accordait un permis de tuer à la police.
Mort de Nahel : la droite et son extrême minimisent
Si la gauche a clairement condamné les faits, LR et le RN se sont réfugiés derrière « l’enquête » et le « soutien à la police » jusqu’à parfois rendre la victime responsable de sa propre mort.
Marine Le Pen a attendu plus de 24 heures avant de réagir, elle a reproché aux députés de « multiplier les minutes de silence » après un hommage rendu dans l’Hémicycle.
L’émotion et la condamnation du geste du policier auraient pu être unanimes. Les réactions depuis la mort du jeune Nahel à Nanterre, mardi, montrent pourtant une polarisation inquiétante quant à la vision de la police républicaine, de la légitime défense ou des banlieues.
D’une même voix, la gauche a d’abord fait part de son émotion : « Toutes nos pensées vont à la famille et aux proches du jeune homme tué », a déclaré le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Et rappelé quelques fondamentaux : « La peine de mort a été abolie en France, personne ne peut la rétablir de manière unilatérale », souligne Thomas Portes (FI). « Le refus d’obtempérer ne donne pas de permis de tuer », redit Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
Sur twitter, les députés RN n'ont aucun mot pour la victime ou sa famille
Ces évidences ne le sont plus, au vu des réactions à droite. Car certains responsables politiques ont cherché à relativiser l’acte pourtant documenté par une vidéo. « Si ce jeune est mort, c’est d’abord parce qu’il a cherché à se soustraire à un contrôle », estime le vice-président des « Républicains », François-Xavier Bellamy.
Sur les comptes Twitter des 88 députés du RN, on ne trouve aucun mot pour la victime ou sa famille, aucune condamnation claire de ce meurtre, mais divers messages de « soutien aux forces de l’ordre », dès les heures qui suivent le drame. « Il faut être très précautionneux en respectant la présomption d’innocence, mais ça pose le problème du refus d’obtempérer », avance Sébastien Chenu. « Je n’y étais pas, je ne suis pas juge d’instruction », a réagi Jordan Bardella, se réfugiant derrière « l’enquête en cours ». Il y a une semaine, le président du RN prenait moins de pincettes à propos de l’agression d’une jeune fille et de sa grand-mère à Bordeaux, dressant sur Twitter, « le palmarès de l’agresseur ultraviolent », en listant ses condamnations judiciaires.
Marine Le Pen a attendu 24 heures
Mercredi, Jordan Bardella, qui a « une pensée pour la famille du policier (…) sans doute blessé psychologiquement », a ajouté : « Il est de mon devoir de rappeler qu’il y a 25 000 refus d’obtempérer par an et que les “forces de l’ordre” sont devenues des cibles en banlieue parisienne. » Des chiffres ânonnés par une dizaine d’élus d’extrême droite – comme si ceux-ci pouvaient justifier une mise à mort. Quant à Marine Le Pen, elle a attendu plus de 24 heures avant de réagir depuis l’Assemblée, pour reprocher aux députés de « multiplier les minutes de silence » après un hommage rendu dans l’Hémicycle.
Éric Ciotti, président de LR, s’est aussi longtemps muré dans le silence, avant de réagir aux heurts dans la nuit à Nanterre. Puis de s’en prendre à la gauche, à Marine Tondelier notamment, après que la secrétaire nationale d’EELV a pointé du doigt « le problème du racisme dans la police ». « L’extrême gauche souffle sur les braises et espère une vengeance contre les “forces de l’ordre” », ose Éric Ciotti, dénonçant une « récupération ».
La droite et son extrême accusent aussi la gauche de réagir moins promptement à d’autres drames, comme à Annecy le 9 juin, où l’assaillant était un réfugié syrien. Or, l’acte odieux à Annecy a été unanimement condamné par le monde politique. Dans le cas de la mort de Nahel, LR et RN se montrent incapables de dénoncer une exécution sommaire.
Les charognards
Jean Messiha
© AFP - Ricardo Milani
D’abord, les faits. Des syndicats de police, auxquels le gouvernement fait les yeux doux, se déclarent « en guerre » contre des « nuisibles ». Dans plusieurs villes de France, des milices d’extrême droite, armées de battes de baseball, se sentent autorisées à semer la terreur en criant des slogans racistes dans les rues. Jean Messiha, larbin de la fachosphère, lance une cagnotte de soutien au policier meurtrier qui a déjà dépassé un million d’euros. Le président des « Républicains » (LR) évoque quant à lui des « barbares » et nourrit l’idée d’une « guerre civile ». C’est dire si Marine Le Pen peut tranquillement se lécher les babines.
Repu par la séquence, le RN peut officiellement se contenter de reprendre les éléments de langage de Le Pen père en 2005. Replonger dans les archives de l’époque – il y a dix-huit ans – tend un miroir terrifiant sur l’extrême-droitisation du débat public actuel. Des idées nauséabondes minoritaires choquaient encore jusque dans les rangs de la droite. Elles sont aujourd’hui totalement banalisées. On vous épargnera ici l’ampleur des horreurs lues dans la fachosphère et autres menaces et déferlements de haine et de racisme. Le thermomètre est au rouge.
Dans ce climat où la haine gagne du terrain, le pouvoir macroniste porte une grande responsabilité. La parole présidentielle et l’usage du mot « décivilisation », qui doit plus au refrain idéologique des droites extrêmes qu’à Norbert Elias, n’augurent rien de bon. Emmanuel Macron demande du temps « pour analyser sereinement la situation », nous dit-on. On pourrait l’y aider en lui remettant sous le nez la réalité : une explosion des inégalités et de la pauvreté, une partie toujours plus grande de la population laissée sur le carreau du mythe de la « mondialisation heureuse », un État qui a tout bradé au privé et qui n’est plus en capacité d’assurer ses missions de service public, une institution policière à la dérive, l’abandon du progrès au profit du chacun-pour-soi et des peurs de l’autre... On pourrait aussi lui suggérer de s’inspirer du « plan de réconciliation » présenté par les communistes. Du temps, il n’en n’a plus !
SOURCE : Les charognards | L'Humanité (humanite.fr)