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PERPIGNAN : Le mur de la discorde

 

Jacques Cros vient de m’envoyer ce courriel :

« Je ne sais pas si tu as sur ta liste de diffusion le nom d'Yvan Donnat. Son père était instituteur  en Algérie et avait épousé une Pied Noir d'origine espagnole. Une famille engagée pour l'indépendance de  l'Algérie. Je joins un document qu'il m'a envoyé hier et que j'ai trouvé intéressant. »

De ce document Jacques Cros a fait cet article :

Regards sur les Européens d’Algérie

PERPIGNAN : Le mur de la discorde

Gaston Donnat, l’auteur du document 

J’ai reçu d’Yvan Donnat, un Pied Noir Progressiste, un document que j’ai trouvé intéressant que l’on doit à son père, Gaston Donnat, un métropolitain parti en tant qu’instituteur en Algérie. Il y a épousé une Pied Noir d’origine espagnole et la famille s’est engagée pour l’indépendance de l’Algérie.

Il est fait état de la naissance du peuple Pied Noir. Il y a à l’origine diverses composantes dans cette communauté. On y voit des Espagnols, ils doivent y être majoritaires, des Français de France, des Italiens, des Maltais. Il faut y ajouter les Juifs dont les statuts sont différents selon leur ancienneté dans le pays.

Ces gens se considèrent comme Algériens. Ils font ainsi l’impasse sur les autochtones et cela a des relents d’apartheid. Ils s’opposent aux Français de métropole qui les appellent « Les Français à un franc ». Un franc c’est le prix à payer pour obtenir le dossier de naturalisation.

Ces communautés ne se mélangent pas et à Alger par exemple en 1930 les quartiers sont distincts. Il n’y a pas de mariage mixte et chacun parle sa langue. Il y a quand même un moyen de communication commun, un français qui emprunte à diverses sources, y compris arabes, de nombreux mots ou expressions. C’est le pataouète, parlé à Bab el Oued.

La fusion des diverses composantes s’opère au cours du temps. Il en résulte une civilisation méditerranéenne teintée d’orientalisme. Elle est enrichie de l’apport culturel des diverses communautés qui la constituent. Dans l’Oranais l’ouverture sur l’Espagne est patente.

La situation internationale avec la montée de l’antisémitisme, les risques de guerre, et les atteintes aux droits sociaux, mobilise les Pieds Noirs qui s’organisent. La CGTU est majoritaire en Algérie. Il y a une amélioration de la situation matérielle des travailleurs européens, plus favorable que celle des « indigènes ».

Les événements de 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata ne sont pas compris tant on avait conditionné les Pieds Noirs à l’idée que le colonialisme apportait une amélioration au pays dans lequel ils vivaient. Une situation qui va se renouveler avec le déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954.

Il se trouvera dans la communauté européenne des individus plus conscients qui comprendront l’évolution de la situation et la justesse des revendications des Algériens qui réclament la fin de l’ère coloniale et l’accès du pays à son indépendance. Certains d’entre eux participeront même à la lutte armée.

J’ai effectivement connaissance de tels Européens d’Algérie qui ont fondé l’ANPNPA, l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et de leurs Amis qui n’a rien à voir avec les héritiers de l’OAS, organisation terroriste dans laquelle se reconnaissent aujourd’hui encore plusieurs de ces Rapatriés.

SOURCE : Regards sur les Européens d’Algérie 


Alors je lui ai répondu ceci :

« Quant à Yvan Donnat, j'ai dû en parler dans un article mais je ne l'ai pas retrouvé, par contre je te joins un article le concernant : Vivants mais inscrits sur le mur des Français disparus d'Algérie – Libération (liberation.fr) et une pièce jointe. Je connaissais ce problème je vais donc continuer à chercher sur mon blog ».

PERPIGNAN : Le mur de la discorde

Et j’ai trouvé ceci :

 
le-mur-des-disparus.jpg

Le 25 novembre 2007 un mur à la mémoire des disparus de la guerre d’Algérie a été inauguré à Perpignan en présence de M. Marleix, secrétaire d’Etat aux anciens combattants de l’époque. Ce mur commémoratif n’a pas vraiment cessé, depuis, d’alimenter la discorde.

hommage-aux-francais-civils-morts-ou-disparus-en-a-copie-1.jpg

http://latelelibre.fr/libre-posts/le-mur-de-la-memoire-cree-la-discorde/ 

LE MUR DE LA MÉMOIRE CRÉE

LA DISCORDE

A l’heure où le « devoir de mémoire » prend souvent la forme d’injonctions venues d’en haut et se focalise sur des événements «consensuels», cette inauguration a été l’occasion d’écouter des mémoires différentes d’une guerre si peu oubliée dans une région qui a accueilli nombre de pieds-noirs et de harkis.

Figurent ici les témoignages et réflexions de Roger Hillel et Jacky Malléa, membres du collectif « Pour un centre de documentation à Perpignan sur l’histoire franco-algérienne », de Djelloul Mimouni président de Ajir 66, et d’Eric Savaraise, maître de conférence à l’université de Perpignan.

La polémique porte sur la liste de 2.619 disparus français et harkis, contestée.

Sur ce mur sont gravés les noms de personnes enlevées essentiellement par le Front de Libération Nationale combattant pour l’indépendance de l’Algérie. N’y figure pas par exemple le nom de Maurice Audin enlevé, torturé par l’armée française, puis disparu. Devaient y être gravés aussi le nom des Harkis ayant combattus aux cotés de l’armée française et qui ont été abandonnés aux mains du FLN, au lendemain de l’indépendance Encore faudrait-il pouvoir obtenir ces noms auprès des autorités algériennes.

Au-delà ; ce qu’on reproche à ce projet de mur, c’est qu’il ait été porté par une association et une seule, le Cercle algérianiste de Perpignan, fortement appuyé par M. Pujol adjoint au maire, M. JP Alduy. Au mépris des historiens, par exemples de l’université de Perpignan.

Dans ces locaux restaurés du couvent des Clarisses, devrait voir le jour un musée-centre de documentation de l’Algérie française. Au moment de l’inauguration, il a été impossible d’obtenir une quelconque position de la part du Cercle algérianiste. De ce côté là, on se défend de vouloir faire un musée mais bien un centre de documentation ouvert aux étudiants et historiens.
Ce projet est contesté par un collectif « Non au mur-musée » réunissant des partis politiques de gauche (mais pas le parti socialiste), des syndicats et des associations de défense des droits de l’homme qui soulignent que les ressources documentaires du Cercle algérianiste sont empreintes de nostalgie de l’Algérie française, et ne pourraient constituer le fond d’un centre documentaire non partisan.

Plus récemment, le « mur » a refait parlé de lui puisque la famille Donnat (bien vivante) a découvert son nom gravé à plusieurs reprises. Comble de l’ironie – macabre – le père, Gaston Donnat , décédé depuis, était un militant anti-colonialiste. Sa famille a refusé que son nom reste gravé aux côtés de ceux de membres de l’OAS. Ces noms ont été effacés.

Agnès Petit-Gilles

 

 

 

 

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F
Et Georges Frêche qui dissimulait sa vérité<br />  <br /> https://www.liberation.fr/grand-angle/2007/09/20/memoire-selective_102206/
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