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Rappelons-nous du préfet Lallement déposant une gerbe en hommage aux victimes du Crime d’Etat de Charonne en 2022 *** PROPOSITION DE LOI
Rappelons-nous du préfet Lallement
déposant une gerbe
en hommage aux victimes du Crime d’Etat
de Charonne en 2022
« Comme je n’ai, pour le moment, aucune nouvelle de la commémoration aux 9 victimes du Crime d’Etat au Métro Charonne qui a eu lieu hier 8 février 2023 sur les lieux même du CRIME, je vais vous parler de deux actes, l’un insuffisant : c’était en 2022 concernant le drame du métro Charonne : Emmanuel Macron rendait hommage aux neuf victimes, une première. Cet acte s’inscrivait dans une démarche globale de reconnaissance de toutes les mémoires liées à la guerre d’Algérie. Ce fut un pas, un petit pas, que j’appellerai « un pas de côté » où l’on voit le préfet Lallement déposer une gerbe au cimetière du Père Lachaise.
Ce préfet est inoubliable en raison de ses mauvaises décisions qui ont provoqué, dans les manifestations, du temps des « gilets jaunes » tant d’éborgnés, de bras et mains arrachés et même un mort. « Nous ne sommes pas du même monde Madame » s’adressant à une manifestante.
Aujourd’hui et pour le moment, avec le nouveau préfet, les manifestations se passent, à peu près, dans le calme.
Le deuxième acte : c’est une proposition de loi et je remercie les auteurs ».
Michel Dandelot
PROPOSITION DE LOI
tendant à la reconnaissance
de la répression
d'une manifestation à Paris
le 8 février 1962
(Adressée aux présidents de groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, hors "RN")
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Il y a soixante et un ans, le 8 février 1962, au lendemain de l’un des attentats les plus odieux commis par l’Organisation armée secrète (OAS) en métropole, plusieurs dizaines de milliers de manifestants défilent en plusieurs cortèges, dans le calme, autour de la Bastille, pour exiger l’instauration de la paix en Algérie et dénoncer les actes commis en région parisienne par ce mouvement terroriste.
Alors que la dislocation a été annoncée, des brigades spéciales d’intervention, sous les ordres du préfet de police Maurice Papon et l’autorité du ministre de l’intérieur et du Premier ministre chargent, sans raison, le cortège du boulevard Voltaire à la hauteur de la station de métro Charonne.
La brutalité inouïe de leur intervention évoque une volonté de tuer pour l’exemple. Les manifestants, par centaines, sont sauvagement matraqués, jetés à terre, refoulés dans la bouche de métro : sur la foule entassée, les policiers projettent des grilles d’arbres en fonte.
Certains sont pourchassés jusque dans les couloirs d’immeubles, les cafés.
Nul n’est épargné : femmes, enfants sont frappés avec une égale violence. Tard dans la soirée se dégage peu à peu le triste bilan. On apprend qu’il y a des morts. Combien ? 1, puis 2, puis 3 et 5.
En fait, il y en aura 8, dont trois femmes et un adolescent d’à peine plus de quinze ans, auxquels s’ajoutent quelque 250 blessés dont une centaine grièvement atteinte. Un mois et demi après, une neuvième victime succombe à ses blessures.
Le nom de ces morts vaut d’être rappelé ici : Jean-Pierre Bernard, 30 ans, dessinateur ; Fanny Dewerpe, 31 ans, secrétaire ; Daniel Féry, 16 ans, apprenti ; Anne-Claude Godeau, 24 ans, employée PTT ; Édouard Lemarchand, 41 ans, menuisier ; Suzanne Martorell, 36 ans, employée au journal L'Humanité ; Hippolyte Pina, 58 ans, maçon ; Raymond Wintgens, 44 ans, typographe et Maurice Pochard, 48 ans, décédé à l'hôpital.
À l’instar de ceux du 17 octobre 1961 ayant touché tant de Français musulmans d’Algérie, les événements survenus le 8 février 1962 seront occultés par tous les gouvernements, résonnant comme une page peu glorieuse de l’histoire de nos institutions et, singulièrement, de la préfecture de police.
Sous l’influence notamment de chercheurs et historiens, le voile a pu être levé.
De même que la réalité de la pratique de la torture durant la guerre d'Algérie a pu être établie et reconnue, confortée par la reconnaissance officielle faite par le Président de la République, il convient que la vérité s’impose à propos de Charonne et que justice soit enfin rendue à l’ensemble des victimes : celles qui ont trouvé la mort le 8 février 1962 comme celles qui ont survécu à leurs blessures, dont le courage et le sacrifice ont été salués par les Français unis par centaines de milliers, sans distinction d’appartenance ou affinité politique ou syndicale, autour du cimetière du Père Lachaise, pour un hommage solennel, dans le silence et le recueillement, le jour des obsèques.
Les dépôts de gerbes effectués par le Président de la République à l’occasion du soixantième anniversaire tant du 17 octobre 1961 que du 8 février 1962 ont constitué un premier pas.
Le 13 février 1962, l’union nationale a prévalu sur toute autre considération, s’agissant de dénoncer une tragédie non fortuite survenue dans le contexte d’événements qui ne disaient pas encore leur nom.
Soixante et un ans plus tard, la réconciliation des Français, non seulement avec leur propre mémoire de la guerre d’Algérie, mais aussi et surtout avec l’histoire d’une République alors incertaine impose une initiative forte, à la fois symbolique par le moment où elle intervient, dépassionnée dans son inspiration et fondatrice par les valeurs qui la sous-tendent.
En cette année 2023, année du 61e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, les auteurs de la présente proposition de loi suggèrent que la France, par la voix de son Parlement, reconnaisse la tragédie du 8 février 1962 en consacrant le caractère criminel de la répression dont des manifestants pour la paix civile ont été l’objet ce jour-là.
PROPOSITION DE LOI
Article 1er
La France reconnaît le caractère criminel de la répression, sous l’autorité du préfet de police, de la manifestation organisée le 8 février 1962 à Paris.
La France reconnait également les souffrances endurées par les victimes de ces violences ayant survécu à leurs blessures.
Article 2
Le lieu du souvenir dédié aux hommages publics à la mémoire des victimes mentionnées à l’article 1er est la place du 8 février 1962 à Paris-11e.
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Soutien à la proposition de loi - Premières personnalités signataires
RENARD Delphine, grièvement blessée dans l’attentat dirigé contre André MALRAUX
GAVOURY Jean-François, président de l’association des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
BERNARD Eloise, petite-fille d’une victime de “Charonne“
WINTGENS ép. LABORIE Catherine, petite-fille d’une victime de “Charonne“
RIFFAUD Madeleine, résistante, journaliste, Croix de guerre, Chevalier de la Légion d’honneur
STORA Benjamin, historien
PRADEL Jacques, président de l’association des pieds noirs progressistes
ASCARIDE Ariane, comédienne
ERNAUX Annie, écrivaine, prix Nobel de littérature
HIDALGO Anne, Maire de Paris
PATRICE Laurence, Maire adjointe de Paris chargée de la mémoire
VILLANI Cédric, mathématicien
VIEU-CHARIER Catherine, ancienne Maire adjointe de Paris
RUSCIO Alain, historien
AUDIN Pierre, fils de Maurice AUDIN
LALLAOUI Mehdi, président de “Au nom de la mémoire“
GAY Fabien, directeur de “L’Humanité“
INFORMATION
Il n'y a pas de possibilité de s'ajouter à la liste des soutiens
Gavoury J-F
Article officiel
MASSACRE DU MÉTRO CHARONNE
PUBLIÉ LE 8 FÉV. 2023
La responsabilité de l'État doit être reconnue !
Alors que nous commémorerons le 61ème anniversaire du massacre du 8 février 1962 au métro Charonne, la CGT et le Comité Vérité et Justice pour Charonne continuent à œuvrer pour la reconnaissance de la responsabilité de l'État dans cette affaire.
Ainsi, aujourd’hui, mercredi 8 février 2023, Philippe Martinez et Henri Cukierman, respectivement Secrétaire général de la CGT et Président du Comité Vérité et Justice pour Charonne, remettrons aux Présidents des groupes parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat, le texte d'une proposition de loi visant à faire reconnaître la responsabilité de l’État dans les faits qui se sont produits, à Paris, le 8 février 1962.
Ce jour-là, lors d’une manifestation condamnant des attentats et crimes terroristes de l’OAS et exigeant le droit à l’autodétermination du peuple algérien, droit approuvé à 75% par la population française, lors d'un référendum, en janvier 1961, une répression très brutale sur les manifestant.es a causé la mort de 9 personnes et des centaines de blessé.es.
Rappelons qu’à l’époque le préfet de police Maurice Papon, le ministre de l’Intérieur Roger Frey, le Premier ministre Michel Debré étaient alors en responsabilité.
Télécharger la liste des soutiens de personnalités à cette initiative
SOURCE : MASSACRE DU MÉTRO CHARONNE | CGT
« Cérémonie en hommage aux victimes du massacre du métro Charonne à Bonneuil-sur-MarneAffaire Amira Bouraoui: nouvelles turbulences entre Alger et Paris »
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Commentaires
1Danièle PonsotJeudi 9 Février 2023 à 09:55
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Il peut être recommandé à chacun des lecteurs intéressés par cet article :
- de saisir le député et le sénateur de sa circonscription de cette proposition de loi
- de leur demander de la soutenir en s'adressant au président du groupe parlementaire (hors "Rassemblement national") auquel il appartient ou est apparenté.