• Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé Inurer et ses habitants nous a quitté

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants nous a quitté

     

    Je me joins à l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons pour présenter nos sincères condoléances à la famille de Claude Cornu et ses amis.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    C’est dans le petit village de Saint-Loup-d’Ordon, dans le département de l’Yonne et la région de Bourgogne-Franche-Comté que Claude Cornu nous a quitté.

    Claude Cornu né à Tours en 1935. A l’âge de 23 ans, il est appelé en Algérie pour son service militaire. Dans ses bagages, il avait emporté boites de peintures, crayons, pinceaux et appareil photo, bien décidé à ne pas faire la guerre, bien décidé à ne pas tuer son prochain. Par chance, il a été affecté dans une compagnie de commandement, la CCAS du 10ème Bataillon de Chasseurs à pied à Inurar (Nouader), dans la vallée des Aith Abdi, dans les Aurès.

    Michel Dandelot

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé

    Inurer et ses habitants !

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Vous êtes nombreux à avoir été époustouflés par la beauté de ces clichés pris au cœur des Aurès à la fin des années 50. Vous êtes des dizaines de milliers à avoir « aimé », « commenté » ou « partagé » ces belles photos sur les réseaux sociaux.  Vous vous êtes certainement posé les questions suivantes, qui les a prises ? quand ? et où ont-elles été prises ? Nous allons vous raconter leur histoire extraordinaire !

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Claude a vécu deux ans à Inurer de septembre 1958 à septembre 1960. À peine arrivé, une corvée d’eau lui fait découvrir les habitants du village perché sur la montagne, travaillant tranquillement dans les jardins de la vallée. Dès lors il n’aura de cesse de vouloir les connaitre et en savoir davantage sur le style de vie et les coutumes des chaouis. Pour ce faire, il profitera des siestes pour sortir du camp en cachette.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Ses premiers interlocuteurs seront des enfants, il aura dans ses poches, pain, chocolat, bonbons mais aussi carnet de croquis et appareil photo, jusqu’au jour où le Commandant Archier, chef de la compagnie à laquelle appartient Claude, découvrira ses sorties. Coup de théâtre, au lieu de le punir, il lui proposa quelques jours plus tard, de faire la classe aux enfants dans le village. Cette proposition est évidemment acceptée avec enthousiasme, les enfants, garçons et filles apprendront à lire, écrire, compter et même à dessiner, le matériel étant fourni par des associations de Touraine. En échange les enfants lui apprennent leur manière de vivre, leurs coutumes et quelques mots en Chaoui. Plus de 90 élèves s’étaient inscrits pour suivre les cours qui avaient lieu tous les jours de la semaine, sauf le vendredi, dans une salle de prière de la mosquée de Inurer.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    En 1960, Claude quitta Inurer, ce fût une épreuve pour les enfants comme pour leur « instituteur ».

     Deux ans plus tard ce sera l’Indépendance de l’Algérie, les contacts avec les anciens élèves s’arrêteront peu à peu et ne seront plus renoués. C’est en 2009 que Mansour, un jeune homme de Inurer, tomba sur l’appel lancé par Claude sur internet, ce dernier cherchait encore à savoir ce que sont devenus ses élèves. Mansour, diffuse la nouvelle dans son village « Claude est retrouvé !!! », les anciens élèves se sont manifestés et ont pris contact avec leur ancien « instituteur » pour organiser une rencontre.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    En 2010, soit cinquante années après l’avoir quitté, Claude retourne à Inurer où il est chaleureusement accueilli par tous les habitants du village, se sont suivies deux autres visites en 2014 et 2015.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Claude cornu, exposera en 2009 au centre Nelson Mandela à Besançon, ses clichés et ses croquis en collaboration avec l’association “Germaine Tillion”.

    Ci-dessous, un petit résumé, fait par Nelly Forget, de cette exposition intitulée “Un village dans les Aurès : NOUADER 1958 – 1960”.

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    « Les photos que Claude Cornu a prises à Inurar (Nouader) entre 1958 et 1960 auraient pu l’être vingt ans plus tôt par Germaine Tillion qui avait vécu et circulé en Algérie dans le même massif des Aurès, à la fin des années 30. Dans les clichés de l’un et de l’autre, on retrouve les mêmes impressionnantes maisons de pierre, les mêmes sentiers escarpés, les mêmes pieds nus ou chaussés arpentant ces sentiers, les mêmes regards confiants, les mêmes sujets se livrant sans réticence à l’objectif. Sa grande devancière, sillonnait en ethnologue au pas de son cheval un pays en paix, au rythme des mariages, des circoncisions ou des pèlerinages, principaux événements qui scandaient alors la vie de la tribu dont elle avait choisi de partager l’existence plusieurs années durant. Claude Cornu n’avait pas choisi, lui, d’avoir 20 ans dans les Aurès et d’y faire la guerre. Mais en revêtant l’uniforme des appelés, il s’était juré de ne jamais tuer. Les circonstances l’aidèrent à tenir cet engagement.

    À Inurar, au camp militaire français, en contre-bas du village chaouï de Inurar, il fut d’abord affecté à des tâches administratives, puis, après des escapades réitérées au bord de l’oued pour y rencontrer les plus accessibles des habitants, les enfants, il reçut l’ordre de mettre en oeuvre ce pour quoi il avait d’abord été sanctionné : s’occuper des enfants en leur faisant l’école. Voici donc les fillettes et les garçonnets qu’il eut pour élèves pendant deux ans. Les voici à la sortie de la modeste bâtisse qui leur servait de salle de classe, les voici dans les champs où ils aident au labour ou gardent les bêtes, dans les rues du village dont l’étagement audacieux se dessine en arrière-plan, sur les chemins de l’école à la maison, et bientôt les voilà à l’intérieur des maisons dont peu à peu, les portes se sont ouvertes. Alors apparaissent les femmes, elles qui d’habitude s’enfuyaient pour se cacher à l’approche des militaires.

    Dans leurs travaux quotidiens, à la maison ou dans les champs, elles se montrent sérieuses ou rieuses, moqueuses même, complices en tout cas de celui qui les photographie. Les connaisseurs souligneront la valeur des clichés, la pertinence de leur cadrage, et leurs autres qualités techniques. Ce qui domine de mon point de vue et m’émeut aux larmes, c’est la qualité des relations humaines dont témoignent ces photos prises dans un contexte de guerre qui aurait dû engendrer méfiance et contrainte, peur et hostilité, soupçon et dissimulation. Or aucun cliché n’apparaît capté à la dérobée. Tous les sujets sont pris frontalement, regardant sans gêne celui qui les «mitraille», prenant parfois la pose – ce qui a été indispensable pour les croquis et les gouaches qui complètent la collection – et offrant le plus souvent un large sourire, celui de la confiance. Quelle confiance il a fallu à Claude Cornu pour s’aventurer sans protection dans des endroits réputés dangereux à juste titre et où ses compagnons d’armes n’imaginaient pas aller autrement qu’en commandos. (il était accompagné, il est vrai, par les meilleurs des ambassadeurs, les enfants). Quelle confiance lui a été faite par le village pour lui confier précisément ses enfants (90 inscriptions dès le 1er jour de classe !), pour le laisser circuler partout, entrer dans les maisons, participer aux fêtes familiales, au risque d’introduire un espion dans leur intimité. Cinquante ans plus tard, Claude Cornu s’interroge sur le bilan de ces deux années « Je me suis toujours demandé ce que ce court apprentissage avait pu leur apporter. Inurar m’a sans doute oublié ». La réponse lui vient, grâce à Internet qui lui a permis d’envoyer à Inurar les photos que vous allez admirer à votre tour.

    “Ce ne sont pas de simples photos. C’est un trésor !” Elles ont fait “événement à Inurar” et alimentent “le discours public ; on ne cesse de parler de vous”. Pas seulement ceux qui furent ses élèves, mais aussi leurs descendants : ”La mémoire a été transmise. Ils ont fait entendre à toute la génération venue après, celle qui pianote sur l’ordinateur et qui sert de relais. “Le 2ème à droite, sur la photo de classe des moyens et des petits, c’est mon frère aîné qui était à l’époque un de vos élèves…Même mon oncle est présent sur l’aire de battage… Ici, c’est Louiza, la tante de ma femme. Et Bahia, et Srrira et Khadidja”… Claude Cornu n’a pas photographié des prototypes anonymes d’élèves chaouïs ; chaque portrait porte un nom, celui d’une personne qui aujourd’hui peut regarder sans déplaisir l’image de son passé… »

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Cette galerie a été ré-exposée en 2010 à Besançon et à Vesoul, en 2011 à Besançon, à Plouhinec et à Montreuil, en 2012 à Paris Bibliothèque Germaine Tillion. Claude Cornu travaille depuis des années sur le projet d’un livre illustré (photos et croquis), dont le titre est « Destination inconnue » où l’auteur revient sur son histoire, son amour pour les Aurès et l’amitié qui le lie toujours aux habitants de Inurer. Le livre rend hommage également à des coutumes un style de vie qui tendent à disparaître de nos jours. En effet, l’arabisation et l’islamisme sont passés par le pays chaoui, il serait impossible à Claude Cornu de réaliser les mêmes clichés aujourd’hui ! Claude Cornu parmi les siens à Inurer en 2015 Il se considère comme l’enfant des Aurès.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Bien que prêt, ce livre n’a pas encore vu le jour, faute de maisons d’édition pour réaliser ce projet. L’appel est donc lancé aux éditeurs algériens/français qui souhaitent donner une nouvelle vie à une partie de notre patrimoine. Merci Claude Cornu !.

    SOURCE : Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé Inurer et ses habitants! - Inumiden 

    Claude CORNU, l’instituteur d’Inurar

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Couverture du livre de Claude Cornu « Existentialiste, détesté de ses supérieurs, adorés par tous les enfants » c’est par ces mots que les membres de l’amicale du 10ème Bataillon de Chasseurs à pied, décrivent l’un de leur camarade : Claude Cornu. Dans ce contexte difficile d’une guerre  féroce, ce jeune appelé ira  à la rencontre des habitants de ce petit village aurésien , avec un appareil photo et un carnet de croquis comme seule arme.

    A la veille de son départ pour l’Algérie, le jeune pacifiste s’est promis  de ne pas tirer un seul coup de feu durant toute la période de son service militaire.  Des circonstances favorables vont l’aider à tenir sa promesse. Lorsqu’il débarque  en Algérie en 1958, il apprend avec soulagement son affectation  à une unité non combattante au milieu des Aurès où la guerre faisait rage depuis quatre années. En bas du village d’Inourar (ou Inurar), Claude Cornu est chargé de classer et ronéotyper des documents auprès du bureau du commandant De Bazelaire. Cette occupation tranquille loin des tumultes de la guerre va pourtant très vite ennuyer le jeune appelé. Il multipliera donc les virées dans le village pour rencontrer les habitants et surtout les enfants qui vont très vite l’adopter. Devant son obstination à vouloir fréquenter  les chaouis malgré les nombreuses remontrances qu’on lui adresse, ses supérieurs finirent par lui confier l’école du village. Il partagera donc le temps de son service entre l’école et les balades dans le village pour photographier et dessiner les habitants.  Ce sont ces magnifiques photographies et croquis qu’il publie aujourd’hui dans ce livre « Inurar – Nouader , village des Aurès , sur les pas de Germaine Tillion » aux Editions Franco-Berbères .

    La découverte du village  et ses environs

    Le soir de son arrivée au village, Claude Cornu était de corvée. Il devait accompagner le conducteur de jeep  à la source qui se trouve dans la vallée à quelques encablures du camp militaire, il fut bouleversé par la beauté du paysage :  « je découvre , écrit-il , des jardins bordés d’un muret de pierres sèches,  on y  cultive blé et maïs et à cette époque de l’année abondent les abricots et les figues, les figues de barbarie, les grenades et le raisin … les lauriers roses sont en fleurs. Un enfant juché sur son âne chargé de paniers remonte vers le village, tout est tranquille. Je suis bouleversé  par la beauté simple de ces scènes ». Claude Cornu se met donc dès les premiers jours à photographier les  paysages et les gens, d’abord de loin , ensuite de près, lorsqu’il gagna la confiance des habitants.

    L’ouverture de l’école peu de temps après

    Le Commandant lui demande s’il accepte de devenir l’instituteur des enfants du village, Claude Cornu accepte avec joie et une école est aussitôt aménagée dans une salle de la mosquée qu’il fallait libérer chaque vendredi. « Le jour de l’inscription, écrit-il, je me retrouvais avec les noms de 90 élèves, garçons  et filles. Les plus grands des garçons que je connaissais me servaient  de traducteurs… le matin je m’occupais des petits, l’après-midi des moyens et des grands. Les filles de plus de douze ans étaient rares. Tous les enfants inscrits ne venaient pas régulièrement. Les garçons gardaient chèvres et moutons. Les filles rapportaient du bois ou de l’eau à la maison ». Les habitants d’Inurar voyaient de bon œil l’ouverture de l’école «  Dès le premier jour, écrit Claude Cornu, des femmes m’apportèrent une tasse de café , un morceau de galette , une poignée de dattes ….  Habitant une maison en face de l’école, la mère de Yamina, Chérifa et Louasna mes élèves,  ne manquait  jamais de m’offrir  ce qui le matin dès l’ouverture  de la classe devint un rite , le café du matin !…  j’appréciais ces signes de bienvenue ».

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Gagner la confiance des gens

    En  dehors des heures de l’école, Claude Cornu descendait dans le village entouré d’une nuée d’enfants,  visitait les jardins où les hommes irriguaient  les plantations ,  les aires de battage où  des mulets piétinaient  les  gerbes de  blé et en faisaient sortir  les graines. Petit à petit, on s’habitua à lui, une relation de confiance s’instaura entre lui et les habitants d’Inurer à tel point qu’on ne s’étonna pas un soir, de le voir  venir à un mariage sans y être invité . Il passera toute la nuit à regarder les hommes et les femmes chanter et danser, et « vers le matin,  écrit-il, un homme me demanda de le suivre rapidement. Je me retrouvais dans une pièce où des femmes me servirent un mélange de galette émiettée et de lait. On m’assura que c’était la tradition. Plus tard, des enfants me firent comprendre que si on m’avait éloigné c’était pour que j’évite de rencontrer des « rebelles » qui s’étaient introduits dans le village ». Cette confiance que lui accordaient les habitants d’un village assiégé par la guerre, se traduit dans les magnifiques  clichés qu’il a réalisé. « On me connaissait bien dans le village, écrit-il,  et des femmes n’hésitaient pas à m’arrêter pour me demander de les prendre en photos. Les enfants, garçons et filles posaient volontiers pour que je fasse leur portrait, croquis rapide ou dessin plus élaboré ou peinture. Isiya  croisée dans la rue le lendemain de son mariage me demanda de la photographier mais au dernier moment baissa les yeux, peut-être, un peu effrayée de son audace ».

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    La fin du service

    Lorsqu’il  termine son service militaire et retourne en France, Claude Cornu ne rompt pas les liens avec l’Aurès. En plus des photographies et les dessins, il emmène avec lui des poteries, des sculptures réalisées par des femmes chaouies, des dessins réalisés par ses élèves et autres objets. Quelques élèves continuent de lui écrire des lettres, mais cette correspondance cessa au bout de quelques temps et il perdit définitivement le contact avec Inurar. Pendant des décennies  il tentera de renouer le contact avec ses anciens élèves sans succès, jusqu’au jour où il reçoit un coup de fil de l’un d’eux. En  ce jour de septembre 2009 «  où pour la première fois depuis longtemps, se souvient-il, j’entendais au téléphone la voix de Brahim me demandant si j’étais bien Claude, l’instituteur de Nouader. Quelle émotion ! Bientôt ce fut Salah et d’autres... Les messages affluaient sur internet et à ma grande surprise venant d’enfants, de neveux ou cousins de ceux qui ont été mes élèves ». Le souvenir de ce professeur sympathique et attachant  est resté vif dans les mémoires des habitants, mieux encore, il a été transmis aux nouvelles générations.

    Le grand Retour à Inurar

    En 2010, Claude Cornu retourne dans les Aurès , et les retrouvailles avec ses anciens élèves furent  très émouvantes. Ses photographies l’ont devancé à Inurar, chacun y reconnait un frère, une sœur, une grand-mère disparue, des paysages familiers… etc. Un jour Claude Cornu rencontre un Moudjahid (ancien combattant de l’ALN), ce dernier lui raconte un épisode qu’il ignorait totalement. Un jour qu’il se baladait dans la vallée en bas du village, ce Moudjahid avec un compagnon avaient Claude Cornu , au bout de leur fusil. Ne tire pas avait dit le premier moudjahid à son compagnon, lui il est protégé !. C’était le chef du village qui avait obtenu qu’on accorde cette protection à l’ancien instituteur. «  Tu as bien travaillé pour l’Algérie » dit le moudjahid à Claude Cornu. Une autre rencontre émouvante fut celle d’un ancien élève devenu proviseur d’un lycée. « Alors que je partageais avec lui  un café, écrit Claude Cornu, il me fit une déclaration que je n’oublierai jamais. ‘’Les hommes ne savaient rien me dit-il. Mohamet  est arrivé et il les a enseignés. Les enfants ne savaient rien, tu es venu et tu les as enseignés. C’est pour cela qu’on t’aime et te respecte’’. J’étais ému, étonné de cette comparaison qu’à mon avis je ne méritais pas. Je crois que ne sus rien d’autre dire que merci ». .

    SOURCE :  Claude CORNU , l’instituteur d’Inurar - Inumiden 

    Exposition de photographies

    et oeuvres plastiques

    de Claude Cornu

    15 mars 2019 - Expositions 

    Salle de l’ancienne poste, Foyer de oiseaux, du 3 au 27 février de 18h à 20h à la Maison de quartier Centre Nelson Mandela – Planoise à Besançon

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    “Nous sommes en 1958…
    Je suis appelé sous les drapeaux comme le seront
    près de 2 millions de jeunes hommes entre 1954 et 1962.
    Je ne veux pas faire la guerre.”

    Il s'était juré de ne jamais tuer. Les circonstances l’aidèrent à tenir cet engagement. En effet, le responsable du camp militaire installé en contre-bas de Inurar-Nouader lui ordonna de s’occuper des enfants en leur faisant l’école (90 inscriptions dès le premier jour de classe !). Ils furent ses élèves pendant 2 ans.

    De cette expérience, il ramena photos et dessins par centaines qui, avec le temps, sont devenus documents sur la vie des Chaouïs des Aurès. Ils n’en sont que plus précieux.

    A partir de ce fond documentaire ont été réalisés en 2010 une exposition d’une quarantaine de photographies et quelques dessins choisis par l’association franc-comtoise A la rencontre de Germaine Tillion et plus récemment un livre édité par la SEFRABER, maison d’édition franco-berbère dont le siège est à Velle-le-Chatel (aux environs de Vesoul).

    Ce livre intitulé Inurar – Nouader village des Aurès, sur les pas de Germaine Tillion raconte l’histoire de celui qui n’avait pas choisi d’avoir 20 ans dans les Aurès, illustré de nombreux dessins et photographies montrant les enfants à l’école, les femmes dans leurs travaux quotidiens, à la maison ou dans les champs, les paysages…

    Ce qui domine, dans ce livre, c’est la qualité des relations humaines dont témoignent ces photos prises dans un contexte de guerre qui auraient dû engendrer méfiance et contrainte, peur et hostilité, soupçons et dissimulation…

    SOURCE : Exposition de photographies et oeuvres plastiques de Claude Cornu – à la rencontre de Germaine Tillion 

    Trophée de la Laïcité 2019

     3 décembre 2019 - Éducation 

     Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    SOURCE : Trophée de la Laïcité 2019 – à la rencontre de Germaine Tillion 

    Conférences de Mechthild Gilzmer à la MSHE et au Lycée Pergaud de Besançon

     23 avril 2021 – Conférences

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    SOURCE : Conférences de Mechthild Gilzmer à la MSHE et au Lycée Pergaud de Besançon – à la rencontre de Germaine Tillion 

    « Enrico Macias pendant la Guerre d’Algérie : Entre ratonnades meurtrières, liens avec le Mossad et l’énigmatique Cheikh Raymond "Racisme" et "colonialisme" dénoncés dans le cortègede la manifestation contre la loi immigration à Paris »

  • Commentaires

    7
    Noureddine
    Lundi 5 Février à 22:21

    Etant moi même adepte de la photographie et que je pratique depuis longtemps, je trouve que les clichés du défunt sont d'une qualité exeptionnele, tout y est , lumière , cadrage , compo : c'est epoustouflant
    Merci à lui d'avoir immortaliser ses instants magiques d'une autre époque 

    6
    Noureddine
    Lundi 5 Février à 22:08

    Un autre appelé Xavier Jacquey a fait ses services dans notre région , il est retourné 50 ans après sur les lieux ...

     

    http://steppe.doomby.com/pages/historique-geryville/xavier-jacquey-un-infirmier-a-el-bayadh.html

    5
    Noureddine
    Lundi 5 Février à 21:51

    Que c'est émouvant!
    Les photos sont superbes
    Mes sincères condoléances à la famille du défunt 

    En effet j'ai vu un article de la sorte publié par l'ami C. Jacques

    4
    mariefrancoise cornu
    Lundi 5 Février à 20:57
    Merci de garder et faire vivre le souvenir de mon frère
      • Lundi 5 Février à 21:16

         

        Cet article restera aussi longtemps que mon blog existera.

        Moi aussi j'habite la Bourgogne-Franche-Comté : Chalon-sur-Saône.

        Je vous présente mes sincères condoléances. 

                                                                                                                

    3
    Vendredi 2 Février à 06:27

    L’article que nous signale Jacques Cros habitant de Béziers

     

    Il s’agit de celui de Claude Cornu, un appelé du contingent qui a participé à la guerre d’Algérie de septembre 1958 à septembre 1960 J’ai eu connaissance de ce qu’il a vécu par un dossier mis en ligne sur le blog de Michel Dandelot. J’ai complété mes informations par une vidéo que j’ai trouvée sur la Toile.

    Notre ancien d’Algérie est né en 1937, son père est chemineau, sa mère couturière. Le milieu familial est de gauche, marqué par la Résistance et le parti communiste. Claude Cornu a connu les désastres de la guerre de 39 / 45 avec les bombardements de Saint-Pierre-des-Corps.

    Notre conscrit a des compétences dans le domaine de la photographie, de la peinture et de la réalisation de croquis. Il est sursitaire lorsqu’il est appelé sous les drapeaux. Il effectue ses classes en France et est envoyé en Algérie à leur issue.

    Il est affecté dans un régiment de chasseurs à pied dont la compagnie de commandement et de services se trouve dans les Aurès Le cantonnement est situé près du village d’Inurar-Nouader, du côté de Batna. Il est affecté dans un bureau, chargé de l’impression sur une ronéo de documents destinés aux autres unités.

    Il profite des heures de sieste pour, son appareil photo en main, effectuer des visites du douar, perché sur les collines. Il y découvre de petits jardins, des aires à battre le blé, des mechtas assez peu confortables. Nous sommes ici chez les Chaouis qui ont une langue propre, différente de l’arabe. Ces sorties se font clandestinement et sans protection. Il sera interpellé par une patrouille au cours de l’une d’elles.

    Il n’y aura pas de sanction mais il lui est proposé d’assurer la fonction d’instituteur dans Inurar-Nouader. Claude Cornu accepte et échappe ainsi, au moins en partie, à l’ennui chronique qui caractérise le sort de nombreux appelés du contingent ainsi d’ailleurs qu’à la participation aux opérations qui sont engagées par l’armée française.

    Sa situation d’instituteur lui laisse une grande liberté dans ses initiatives et lui permet d’entrer dans l’intimité de la population. Il en profitera pour photographier, dessiner, peindre et à son retour il disposera des éléments constitutifs d’expositions qui seront présentées en divers endroits : Besançon, Vierzon, bibliothèque Germaine Tillon….

    Après son service militaire il aura l’occasion de correspondre un temps avec quelques-uns de ses anciens élèves puis le contact sera rétabli par le biais d’internet. Notre peintre photographe aura l’occasion en 2010 de revenir à Inurar-Nouader et de revoir des connaissances ou leurs descendants. Un itinéraire particulier pour cet ancien d’Algérie mais on sait que l’histoire de chacun est spécifique.

           Jacques CROS

     

    SOURCE : Un parcours singulier (centerblog.net) 

    2
    Vendredi 2 Février à 00:59

    Ah je me rappelle avoir rédigé un article sur Claude Cornu. Il est en ligne sur mon blog. Je vous invite à en prendre connaissance. Lien http://cessenon.centerblog.net/6575773-un-parcours-singulier

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