• Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon.

     

    Le 21 février 2024, Missak et Mélinée

    Manouchian entrent au Panthéon

    Missak et Mélinée Manouchian

    De l'Affiche rouge au Panthéon. Le 21 février 1944, Missak Manouchian était fusillé. Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon. Un billet pour se souvenir.

    Manouchian au Panthéon : voici comment se déroulera la cérémonie

    Le 21 février, Missak Manouchian entrera, avec sa femme Mélinée, au Panthéon. L’Élysée a prévu une cérémonie d'une heure trente le jour J, ainsi qu'une veillée funéraire symbolique au Mont-Valérien la veille. PCF et CGT vont organiser un hommage populaire.

    Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon.

    Missak Manouchian, Résistant, communiste, poète et ouvrier entrera au Panthéon pour l’éternité, le 21 février.
    © AFP/Archives

    Un communiste, poète et ouvrier entrera au Panthéon pour l’éternité, le 21 février. Emmanuel Macron avait annoncé, le 18 juin dernier, qu’il avait choisi le résistant arménien et chef militaire des FTP-MOI Missak Manouchian pour demeurer au sein du temple de la République, 80 années après son exécution à 37 ans par les nazis au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Pour ne pas séparer le couple, il y entrera accompagné de Mélinée, sa femme également résistante, à qui il écrivait dans sa dernière lettre : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. » Voici ce temps venu.

    Aujourd’hui enterré au cimetière parisien d’Ivry, le cercueil de Missak Manouchian remontera, à la nuit tombante, la rue Soufflot, couvert d’un drapeau français et porté par un régiment « lié à Manouchian », fait savoir l’Élysée, qui organise l’évènement. Il sera alors 18h30 et un parcours de lumière, aux tonalités bleu, blanc et rouge, pavera le chemin du résistant pour scander les trois grandes périodes de sa vie : le génocide arménien, l’arrivée en France et la Résistance. Au pied du Panthéon, sur lequel est prévu un spectacle son et lumières – un « mapping » dans le jargon – de plus de sept minutes, la garde républicaine prendra le relais pour monter les quelques marches jusque sous la coupole.

    Reprise d’Aragon par Feu! Chatterton

    Lorsque les portes du monument s’ouvriront, la musique du compositeur français Pascal Dusapin retentira. A l’intérieur de l’édifice républicain, juste devant l’autel de la Convention nationale, le chef de l’État prononcera l’oraison funèbre de Missak Manouchian, devant le cercueil, placé au centre, ainsi que 1 200 invités. Plus de 150 journalistes et 600 scolaires qui ont travaillé sur la figure du résistant communiste sont attendus. Tout comme de nombreuses personnalités, notamment issues de la communauté arménienne en France, comme Robert Guédiguian, réalisateur de L’Armée du crime qui ne devrait pas tarder à recevoir un carton d’invitation. Le premier ministre de l’Arménie Nikol Pachinian sera également présent, sur invitation du président de la République.

    Si le déroulé de la cérémonie – qui sera diffusée en direct à la télévision – n’est pas encore totalement fixé, il est acté qu’Arthur Tréboul, leader du groupe Feu! Chatterton, va reprendre « Strophes pour se souvenir », fameux poème d’Aragon si joliment chanté par Léo Ferré dans « L’affiche rouge ». Une « réinterprétation moderne et extrêmement forte », promet un conseiller élyséen. Il fut un temps envisagé de faire lire la dernière lettre de Missak à Mélinée par le comédien Simon Abkarian, qui avait interprété Manouchian dans le film de Robert Guédiguian sorti en 2009, mais il semble que l’idée n’ait, in fine, pas été retenue par Emmanuel Macron.

    A l’issue de la cérémonie, vers 20 heures, les restes du couple Manouchian rejoindront le caveau numéro XIII de la crypte du Panthéon, où le tombeau de l’écrivain Maurice Genevoix et le cénotaphe de l’actrice et résistante franco-américaine Joséphine Baker se trouvent déjà. A l’entrée, une plaque sera installée en l’honneur de leurs 22 autres camarades FTP-MOI ainsi que de leur chef Joseph Epstein. Il s’agit de l’entrée symbolique de l’ensemble du groupe Manouchian dans le sanctuaire de la République. « Cela vaut panthéonisation », explique l’Élysée. Trois vers d’Aragon et un morceau de la dernière missive de Missak y seront également gravés.

    Manouchian, la France reconnaissante

    Un hors-série exceptionnel de l’Humanité

    Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon.

    L’engagement de Manouchian dans la Résistance et son martyr, symbolisé par l’Affiche Rouge, rappelle le rôle majeur qu’ont joué les immigrés dans l’histoire de France. Avec la participation d’écrivains, d’auteurs, d’historiens, d’universitaires et de journalistes, l’Humanité publie un hors-série exceptionnel : en 100 pages richement illustrées, vous y retrouverez le parcours et la trace de cet ouvrier et poète arménien, militant communiste et membre des FTP-MOI, fusillé par les nazis avec 22 de ses camarades, au Mont-Valérien, le 21 février 1944.

    La veille, dans la nuit du 20 au 21 février, le cercueil de Missak Manouchian passera sa dernière nuit hors du Panthéon dans la crypte du mémorial de la France combattante, au Mont-Valérien, où il reviendra donc « victorieux », huit décennies après sa mort. Il s’agit d’une demande de Jean-Baptiste Romain, directeur des Hauts lieux de la mémoire d’Île-de-France, pour «réunir les différentes mémoires » de la Résistance dans ce lieu où reposent seize combattants de la Seconde guerre mondiale mais aucun fusillé du Mont-Valérien.

    Avant de rejoindre la crypte, les restes de l’illustre FTP-MOI accomplira le même parcours que le jour de son exécution : « Il entrera par le haut, passera devant la chapelle où il se serait confessé avant de descendre dans la clairière », retrace l’Élysée. Une veillée funéraire par différentes personnalités, dont l’identité n’a pas filtrée, est prévue pendant au moins deux heures.

    Un hommage populaire est également prévu, organisé le 21 février dans l’après-midi par le PCF et la CGT dans les rues de Paris. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, prendront la parole pour accompagner symboliquement Missak Manouchian au Panthéon.

    SOURCE : Manouchian au Panthéon : voici comment se déroulera la cérémonie - L'Humanité (humanite.fr) 

      

    Je pense à toi, Missak ...

    Dans 18 jours celui qui a permis l'inscription dans la loi d'une "préférence nationale" va accueillir au Panthéon un immigré : cet ignoble "en même temps" est-il soutenable ?

    Manouchian doit entrer au panthéon avec ses camarades et surtout nous ne pouvons laisser un président responsable d'une loi inique envers les immigrés lui rendre hommage.

    Il est illégitime ! c'est une offense à la résistance, une de plus. Avec cette loi du RN-Renaissance  quel sort auraient  eu Manouchian et ses camarades? 

    Comment le parti des fusillés peut-il laisser faire ça. A force de défiler avec le RN et les policiers factieux aurait-il perdu la mémoire ? 

    Non Macron ne peut rendre hommage à ces étrangers nos frères pourtant. Levons nous contre cette infamie.

    D'abord il y a eu cette tribune réclamant que la panthéonisation de l'Arménien soit élargie à ses camarades " étrangers et nos frères pourtant ", les signataires - leurs descendants mais pas seulement, - ont sans doute raison, il aurait fallu les entendre. Mais l'heure n'est plus à cette "réparation". Elle est beaucoup plus grave :  je pense à l'oncle Krikor né comme toi à Adiyaman et dont il se disait que, cousin éloigné, il t'avait hébergé à Lyon pour te soustraire aux poursuites ;  je pense au grand-père Hovsep, entré clandestinement en France un soir de Noël 1922 , par un col de la frontière italienne, je pense aux Etranges Etrangers de l'ami Prévert... et je pleure.

    "Emmanuel Macron peut être considéré comme un fourrier du fascisme, dont il prépare, par son autoritarisme, le très possible avènement."

    Entrés en France par la petite porte, dérobée, Missak et Mélinée Manouchian, immigrés, arméniens survivants du génocide turc, communistes, résistants contre le nazisme, étrangers, français de préférence, entreront au Panthéon au mois de février.

    Par le bon-vouloir d’un président de la République qui vient de commettre la 30ème loi depuis 1980, sur l’immigration, inspirée, soufflée, votée par toute la droite et l’extrême droite !

    Étranges parcours ! D’un homme, d’une femme et de l’hommage qui leur est rendu.

    Avec eux, seront aussi honorés  22 camarades du groupe résistant des FTP-MOI parisiens (Franc-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée) dont a fait partie en février 1943, Missiak Manouchian, nommé commissaire technique en juillet et commissaire militaire le mois suivant.

    Ce groupe était constitué de résistants au nazisme de 7 nationalités différentes : 8 Polonais, 5 Italiens, 3 Français, 3 Hongrois, 2 Arménien, 1 Espagnol et une femme, roumaine, transférée à Stuttgart et décapitée le 10 mai 1944.

    L’émouvante lettre de Missak Manouchian à Mélinée, son épouse, est connue du grand public depuis 1961, grâce à la chanson L’Affiche rouge de Léo Ferré, franco-monégasque, né à Monaco, français de naissance (1926), monégasque de choix (1953), mort en Italie (1993). Léo Ferré, anarchiste, a mis en musique et chanté le poème (texte et analyse littéraire) paru d’abord dans l’HumanitéStrophes pour se souvenir (1955) de Louis Aragon, communiste.

    Chanson qui a été interdite sur les ondes nationales françaises jusqu’en 1982 !

    Un communiste, un anarchiste, rendant hommage à vingt-et-trois étrangers, nos frères pourtant, luttant contre le nazisme, pour la liberté et criant la France, en s’abattant ! Chanter la France et la Liberté, dans le même camp. Rendre hommage à des personnes aux noms imprononçables. En pleine Guerre froide et, surtout, en pleine Guerre d’Algérie.

    Louis Aragon, dans ces Strophes pour se souvenir, mettait en poème les mots de Missak Manouchian dans sa lettre, sans haine mais non sans amour, à Mélinée écrite quelques heures avant d’être fusillé. Et rendait hommage, au groupe de Missak Manouchian, sans le nommer et, ainsi, à tous ceux qui, quelle que soit leur nationalité, avaient le même engagement.

    Pour se souvenir.

    Se souvenir de Mélinée, de sa dernière lettre à Missak, moins connue, tout aussi émouvante.

    Se souvenir de leur vie.
    De leur combat.
    De leur destin.

    Unis et séparés.
    Et à nouveau unis.
     

     

    MACRON

    ET L’EXTRÊME DROITE

    Missak et Mélinée Manouchian

     

    « Du rempart au boulevard »

    Sébastien Fontenelle, Macron et l’extrême droite. Du rempart au boulevard,  Éditions Massot

     

    SORTIE LE 19 OCTOBRE 2023 

    En 2017, Emmanuel Macron a été élu président de la République française grâce aux voix de millions d’électeurs qui ont voté pour lui parce que c’était le seul moyen d’empêcher la victoire de Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national.

    Le nouveau chef de l’État français avait alors déclaré que cette victoire l’«engageait». Cinq ans plus tard, après sa réélection : il a une nouvelle fois promis de « faire barrage aux idées de l’extrême droite ».

    Mais depuis le début de son règne, il n’a cessé, au contraire, de favoriser la progression de la droite nationaliste et xénophobe.

    Ce président qui a érigé le mensonge en mode de gouvernement avait promis de construire un rempart contre le pire : il lui aura finalement ouvert un boulevard.

     

    Missak et Mélinée Manouchian

     

     

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