• Bernard Deschamps m’écrit : J’AI LU « ISRAËL, LE HAMAS ET LA QUESTION DE PALESTINE » DE JACQUES FATH

     

     

    Bernard Deschamps m’écrit :

    J’AI LU « ISRAËL, LE HAMAS

    ET LA QUESTION DE PALESTINE » 

    Bernard Deschamps m’écrit :  J’AI LU « ISRAËL, LE HAMAS ET LA QUESTION DE PALESTINE » DE JACQUES FATH

    L’intérêt de cet ouvrage récemment sorti des presses (Editions du Croquant, mars 2024) est de nous plonger dans la complexité de la situation en Palestine et au Proche-Orient. Par un auteur qui connait bien le sujet pour l’avoir étudié depuis longtemps et avoir effectué de nombreux séjours en Israël et en Palestine. 

       Sujet d’autant plus d’actualité que, comme l’indique le sous-titre, la guerre de Gaza est un « choc majeur qui change la donne ». L’attaque du 7 octobre, avec 1200 morts et 250 otages, constituant « une déroute exceptionnelle » pour Israël (P.13). 

       L’ouvrage, abondamment documenté,  comporte six chapitres : Sur les protagonistes et le contexte. Comment qualifier les crimes ? Quelles sont les responsabilités ? Penser l’après. Comment construire une solution politique ? et de précieuses annexes. 

       « Tout n’a pas commencé le 7 octobre 2023 », nous dit l’auteur. « La guerre Israël/Hamas, n’a donc  pas pour seule origine la cruauté du Hamas […] Cette guerre s’inscrit d’abord dans la longue durée des droits nationaux bafoués de tout un peuple. C’est un siècle de conflit, plus de 75 ans de colonisation, 56 ans d’occupation militaire, 30 ans d’hypocrisie et de mensonge, 16 années de blocus contre les Palestiniens de Gaza… » (P.90). 

       Le premier ministre Netanyahou était informé du projet du Hamas dont l’attaque lui a fourni le prétexte qu’il attendait afin de déclencher « une guerre totale pour effacer la question de la Palestine de l’agenda politique international » (P.21) D’où un « risque de suspicion légitime de génocide » (P.29) qui s’accompagne de ce qu’il faut bien appeler des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité (des bombes à phosphore sont utilisées par Israël, p. ) . La relation de l’assaut israélien sur l’hôpital al.Shifa (P.26,27,28) tel qu’elle ressort de nombreux témoignages indépendants est terriblement éclairante. 

       Et cela,  grâce à l’aide militaire des USA qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer (P.74). Avec la complicité « pro-atlantiste et pro-israélienne de l’Union européenne » (P.38). Quant aux pays arabes qui ont normalisé leur relation avec Israël, Jacques Fath écrit : « Pour les Etats arabes dans  leur ensemble (souligné par moi, BD), ce fut l’abandon ainsi confirmé de l’initiative de paix adoptée collectivement par le sommet de Beyrouth en 2002 et entérinée par le sommet de Riyad en 2007 […] fondée notamment sur le retrait total d’Israël des territoires occupés, sur une solution de la question des réfugiés et la création d’un Etat palestinien indépendant. La contrepartie était un accord de paix définitif et une normalisation avec Israël ». Je ne partage pas ce jugement (l’amitié n’exclut pas la diversité !) En effet, six pays sur 22 que compte la Ligue des Etats arabes, ont abandonné l’engagement commun : Bahrein, l’Egypte, les Emirats arabes unis, la Jordanie le Maroc, et le Soudan. Parmi les 16 pays qui continuent d’être solidaires du peuple palestinien, il y a des pays qui comptent comme l’Algérie où fut proclamée officiellement en 1988 la création de l’Etat de Palestine par Yasser Arafat. Israël n’a pas d’ambassade en Algérie. 

        « Pour créer les conditions  d’un règlement politique et d’une solution durable, il faut en avoir conscience, les marches à gravir sont nombreuses et très élevées (P.89). «… dans le contexte qui sera issu de la guerre actuelle on ne voit guère quelle solution pourrait s’imposer comme projet immédiatement crédible. » (P.99), nous dit l’auteur. « La question politique principale », celle de la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien et de l’expression de son autodétermination est niée par l’Etat d’Israël qui s’inscrit [ainsi] dans une négation éthique et politique qui touche à l’essentiel dans l’ordre des valeurs universelles, et dans l’ordre international existant » (P.36). 

         « Les Israéliens gagneront leur sécurité à condition qu’ils acceptent celle des Palestiniens dans le respect des droits de chacun et de la liberté à laquelle aspire légitimement le peuple palestinien» (P.104). 

       Pour sortir du « désastre actuel », JF formule 5 propositions (P.101,102): La reconstruction immédiate de Gaza sous l’égide de l’ONU. Toujours sous l’égide l’ONU, la mise en place avec l’Autorité palestinienne d’une gouvernance de transition. L’installation  d'une force multi nationale (P.97) de l’ONU pour rétablir la sécurité. La définition par l’Assemblée générale de l’ONU, des « processus d’installation institutionnelle d’une solution politique définitive à la question de Palestine ». « Un projet de coopération régionale et de valorisation des intérêts communs ». 

       Il renvoie la question d’un seul Etat ou de deux Etats indépendants, « aux Palestiniens eux-mêmes et de façon multilatérale ». Est-ce bien raisonnable ? Je n’imagine pas les Palestiniens accepter de se fondre dans l’Etat d’apartheid d’Israël. Le lecteur prend à cet égard connaissance avec consternation du plan « One hope » établi en 2017 par Bezalel Smotrich, l’actuel ministre d’extrême-droite des finances et des territoires occupés (Annexe 1, p.135 et suivantes). Israël peut-il évoluer vers un Etat laïc multi-ethnique ? C’est souhaitable, comme cela a été le cas en Afrique du Sud. Mais l’histoire des deux pays est différente et une telle évolution n’est pas imaginable dans un avenir proche (P. 126 à 129). Supprimer l’Etat d’Israël ? «Aujourd’hui, l’Etat d’Israël existe. Il ne serait pas acceptable, ni même envisageable de nier son existence. C’est une évidence. » (P.69) Comme il le déclare lui-même, c’est la conviction de l’auteur. C’est également la mienne. Mais faut-il se prononcer dès à présent sur la solution à un ou deux Etats, s’interroge JF. Personnellement je le pense. Il me semble que l’objectif le plus réaliste que doivent se fixer les partisans de la Paix et de la Justice, est la solution à deux Etats, en faveur de laquelle s’est prononcée l’ONU et  qui est admise très majoritairement. C’est de plus le moyen de contrer l’accusation d’antisémitisme qui nous est adressée et qui constitue un frein pour la mobilisation. 

        Mais bien des combats nous attendent pour y parvenir. Merci Jacques de nous avoir donné à réfléchir sur une situation inhumaine pour les Palestiniens, et  qui peut mettre à feu et à sang tout le Proche et le Moyen Orient. 

    Bernard Deschamps m’écrit :  J’AI LU « ISRAËL, LE HAMAS ET LA QUESTION DE PALESTINE » DE JACQUES FATH

    Bernard DESCHAMPS 

    6 avril 2024

    Je vous rappelle cet article concernant Bernard Deschamps :

    Bernard Deschamps écrit : 17 février 2024 NONANTE-DEUX ANS Merci ! - micheldandelot1 

     

    « Gaza : l’hôpital Al-Shifa réduit à néant par l’armée israélienneLa rafle d'Izieu du 6 avril 1944 »

  • Commentaires

    1
    Samedi 6 Avril à 20:20

    Oui la situation au Porche Orient semble insoluble. Ce qui est certain c'est que la domination militaire ne règle rien. On avait vécu une telle configuration en Algérie, on connait le résultat !

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