• Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux « Martyrs de l’Algérie française »

     

    Une information de Jean-François Gavoury que je remercie : Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «Martyrs de l’Algérie française»

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

    Toulon : le mémorial des Martyrs de l’Algérie Française tagué

    3 novembre 2022

    Dans son édition du 3 novembre 2022, "Var Matin” indique (cf. https://www.varmatin.com/faits-divers/a-toulon-le-monument-a-l-algerie-francaise-degrade-805231) :

    "Le monument d’hommage à l’Algérie française, situé près de la porte d’Italie, a été tagué dans la nuit de mercredi à jeudi. "À bas les colons", a été inscrit en lettres rouges sur la stèle dédiée au souvenir des "martyrs de l’Algérie française. 

    Les services techniques de la mairie sont intervenus en fin de matinée pour effacer le tag mais [la municipalité ] n’a pas souhaité réagir davantage. Quelques heures avant, l’ex-députée et conseillère municipale d’opposition Cécile Muschotti avait publié un tweet demandant le nettoyage de l’édifice. 

    Ce n’est pas la première fois que la stèle est visée. En mai 2020 déjà, elle avait fait l’objet d’une opération nocturne: “Stop nationalisme” avait été tagué en mauve. Puis effacé.* 

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

    Image “Var Matin”

    [*] : cf. La stèle en mémoire de l'Algérie française dégradée à Toulon 

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

     

    DEUX ARTICLES DE 2011

    A Toulon, l’Algérie est toujours française

     

    Cliquez sur ce lien pour voir une vidéo :

     

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

     

    https://fresques.ina.fr/sudorama/fiche-media/00000000247/inauguration-d-un-monument-a-l-algerie-francaise-a-toulon.html


    Parmi les monuments toulonnais, il en est un datant de 1980 qui est dédié aux Martyrs de l’Algérie Française. Le  maire de la ville depuis 2001 et secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants a tenu, il y a quelques années, à en améliorer l’illumination nocturne :

    algerie_francaise_de_nuit-b65c4.jpg

    Un monument que ce maire  n’oublie pas de fleurir presque chaque année.

    les_gerbes_du26mars2008_2-d23ff.jpg

     Juin 1980 : inauguration à Toulon d’un monument à l’Algérie Française

     


    Un monument aux “martyrs de l’Algérie Française” a été inauguré à Toulon le 14 juin 1980 par Jacques Dominati, secrétaire d’État aux Rapatriés, en présence de 3 000 personnes. La stèle qui représentait Roger Degueldre, chef des commandos terroristes de l’OAS, condamné à mort et fusillé en 1962, avait été plastiquée quelques jours auparavant.

    De nombreux élus de la région – Maurice Arreckx, François Léotard, Arthur Paecht, Jacques Médecin – des représentants des rapatriés et d’anciens chefs de l’OAS – Edmond Jouhaud, Antoine Argoud, Pierre Sergent, Joseph Ortiz, le bachaga Boualem – étaient présents lors de l’inauguration.

    Le monument a été relevé par la suite, mais la municipalité toulonnaise n’a pas encore jugé opportun de l’accompagner d’un panneau explicatif informant de façon objective les passants sur son histoire.

      Un monument aux “Martyrs de l’Algérie française”

    La région toulonnaise, comme celle de Nice, abrite de nombreux rapatriés d’Algérie parmi les plus engagés dans le combat pour l’Algérie Française. C’est d’ailleurs à Toulon qu’avait été organisée une tentative d’assassinat contre le Général de Gaulle lorsqu’il était venu inaugurer le Mémorial du Débarquement au Mont Faron, le 15 août 1964. La droite locale s’était montrée majoritairement favorable à cette option et hostile à la politique gaulliste. La municipalité Maurice Arreckx a intégré dans son conseil, dès 1965, des rapatriés représentant cette tendance, en particulier le colonel Reymond, expulsé du Maroc pour son action hostile à l’indépendance, et le journaliste André Seguin, ancien OAS, qui a même été élu conseiller général. La municipalité a favorisé l’action du colonel Reymond en faveur de la création de lieux de mémoire spécifiques. Le premier a été érigé en 1971 au grand cimetière ouest de la ville (Lagoubran) avec un mausolée aux morts de l’Empire Colonial, inauguré sous l’égide du Général Jouhaud, en présence de Jacques Soustelle.

    Encore plus significatif est le monument aux Martyrs de l’Algérie Française, érigé au pied des remparts de la Porte d’Italie, à l’entrée de la vieille ville et représentant explicitement Roger Degueldre, chef des commandos terroristes de l’OAS, condamné à mort et fusillé en 1962. Cette érection reflète un climat politique local, mais aussi une évolution politique nationale, la droite giscardienne ayant cherché à intégrer l’ensemble des courants non gaullistes ou antigaullistes en son sein. Les personnalités présentes à la cérémonie sont représentatives de cet éventail puisque s’y trouvent les élus varois du Parti républicain (les députés François Léotard et Arthur Paecht, le maire de Toulon), Jacques Médecin, le maire de Nice, qui avait rejoint le PR et dont l’engagement Algérie française était notoire, tout comme celui de Jacques Dominati, le secrétaire d’État aux rapatriés dans le gouvernement Barre. La représentation du gouvernement à une telle cérémonie aurait été inconcevable sous le pouvoir gaulliste. Il n’en reste pas moins que le discours du secrétaire d’État est chahuté car sont présents les plus activistes des rapatriés. Ce sont eux qui assurent le service d’ordre que l’on voit dans le reportage. Les grandes figures de l’OAS sont là : le général Jouhaud, l’un des chefs des putschistes de 1961, Pierre Sergent, chef de l’OAS en métropole, les colonels Argoud et Garde, anciens de l’OAS, tout comme Jo Ortiz, cafetier à Alger, l’un des chefs ultras de la Semaine des barricades en janvier 1960, le bachaga Boualem, figure emblématique des harkis, installé à Mas-Thibert (Arles). La présence de la fille du colonel Bastien-Thiry, concepteur de l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle le 22 août 1962, condamné à mort et fusillé, donne tout son sens à la cérémonie. Les cris qui ont fusé lors de l’allocution du secrétaire d’État - "Amnistie" et "Réhabilitation" - renvoient à la mémoire des hommes que le monument honore. Dans son allocution, Maurice Arreckx a déclaré : "Nous sommes ici pour honorer la mémoire de ceux qui ont versé leur sang pour pacifier, fertiliser et défendre l’Algérie française". Le général Jouhaud, président d’honneur du Front national des rapatriés, rappela "la mémoire de trois camarades de prison exécutés sur ordre du gouvernement français : Degueldre, Piegts et Dovecar... tombés au champ d’honneur". Auparavant, il avait rendu hommage au Colonel Bastien-Thiry, "qui fit le sacrifice de sa vie". En apprenant la présence du secrétaire d’État à cette cérémonie, les députés RPR réagirent vivement et Raymond Barre dût plaider, sans convaincre personne, que Jacques Dominati ignorait ce que représentait la stèle. La FNACA, la principale association d’anciens combattants de la guerre d’Algérie, s’en indigna en rappelant que les commandos de l’OAS avaient tué des soldats du contingent

    Le monument de la Porte d’Italie sera en fait inauguré en deux fois. La première inauguration, dont rend compte ce reportage, a lieu pour le 150e anniversaire du débarquement des troupes françaises en Algérie, à Sidi Ferruch, le 14 juin 1830. Mais, comme on le voit, la stèle a été plastiquée peu avant, le dimanche 8 juin 1980. Elle sera relevée et inaugurée une deuxième fois, le 14 août 1981, toujours par le général Jouhaud.

    L’inauguration récente d’une stèle à la mémoire de Roger Degueldre au cimetière de Marignane en 2005 et la polémique qui a suivi a rarement mentionné la continuité dans laquelle elle se situait. Outre Toulon, d’autres stèles du même type ont été érigées dans certaines villes de la région. L’une des premières l’a été à Nice, dans le Jardin d’Alsace-Lorraine, non loin de la statue du nationaliste Déroulède, le 25 février 1973, à l’initiative de la Fédération des Associations de rapatriés des Alpes-Maritimes, en présence de Jacques Médecin et d’élus locaux de premier plan. La mobilisation des élus de ce même département en faveur de la loi du 23 février 2005 et de la mention obligatoire du "rôle positif" de la colonisation dans les manuels scolaires les inscrit dans cette filiation.

    Depuis 1983, le square où se trouve la stèle de Toulon porte le nom du Colonel Reymond qui avait démissionné du conseil municipal de la ville, lorsque celui-ci s’était enfin résolu à honorer le général de Gaulle en donnant son nom à une avenue.

    Jean-Marie Guillon, historien 

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     Le monument aux “Martyrs de l’Algérie française” (photo : mars 2006).

     

    CONCLUSION 

     Monuments de l'Algérie française à Toulon

     Et ma mémoire... Bordel ! ? 

     

    « C'est la belle histoire de Danièle Ponsot, ancienne maire de Chaussin (Jura) née en Algérie, mais cette pieds-noirs a inauguré une rue du 19-Mars-1962L'assassinat d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés »

  • Commentaires

    1
    Samedi 5 Novembre 2022 à 18:20

    Ce qui est le plus désolant dans cet énième incident visant ce monument de honte qu’est le mémorial toulonnais dédié à des auteurs d’actes terroristes condamnés par la justice française, c’est la réaction spontanée et irréfléchie (pour ne pas dire pire !) de Mme Cécile Muschotti.

    Ignore-t-elle, la malheureuse, qu’une personne ayant quelque lien de proximité avec Michel Vauzelle [1] a échappé de peu à un attentat de l’OAS commis à Paris le 15 février 1962 au domicile du rédacteur en chef adjoint d’un grand quotidien du soir ?

    Peut-elle, cette pitoyable ex-députée, continuer à faire état de son ancienne appartenance à un mouvement dénommé « La République en marche » en affichant, comme elle l’a fait il y a quarante-huit heures, son respect dû à la mémoire de ceux qui, au nom de l’Algérie française, se sont élevés contre l’ordre démocratique et républicain, se sont constitués en syndicat du crime et ont recouru à la barbarie pour servir leur noir dessein ?

    Quelle est sa crédibilité lorsque, ce même 3 novembre, elle fustige les élus  "Rassemblement national" de la Chambre basse piétinant la Nation en séance des questions au Gouvernement ?

    Ne faut-il pas voir là une forme pathétique d'incarnation à la fois de l’opportunisme, de la duplicité et de l’indécence ?


    [1] La biographie de Mme Cécile Muschotti fait apparaître que les élections régionales de mars 2010 ont été l’occasion pour cette militante communiste de rejoindre la liste socialiste de Michel Vauzelle dès le premier tour.

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