• Suppression du nom d’une place du 19 mars 1962 *** Par Jacques CROS

     

    Suppression du nom

     d’une place du 19 mars 1962

    Par Jacques CROS 

    http://cessenon.centerblog.net/6572594-suppression-du-nom-d-une-place-du-19-mars-1962

    J’ai visionné le tronçon de la vidéo qui montre le déroulement du conseil municipal de Villeneuve-le-Roi qui concerne le changement de nom de la Place du 19 mars 1962. J’ai donc pu entendre les justifications alambiquées du maire qui a développé les arguments permettant d’obtenir l’adhésion du conseil à la délibération proposée. 

    Bien sûr donner à un lieu public le nom d’Arnaud Beltrame n’est pas contestable mais ce n’est pas ce qui fait problème nous l’avons déjà exposé. Ce qui est en cause c’est la disparition de la date du 19 mars 1962. 

    Certes nous ne sommes pas exactement dans le cas de figure de Béziers où la rue du 19 mars 1962 est devenue la rue du Commandant Denoix de Saint-Marc, officier putschiste ayant participé à la tentative de Coup d’Etat des généraux factieux en avril 1961. Toutefois la démarche s’inspire de la même orientation 

    Dans le cas du maire de Villeneuve-le-Roi, estampillé LR, c’est une façon d’évacuer la journée de recueillement du 19 mars instituée par le Parlement. Lui aussi joue sur la confusion engendrée par une deuxième journée, celle du 5 décembre dont le maintien est illogique et même absurde. 

    Il cite Mitterrand qui considérait que le 19 mars n’est pas un bon choix. Il aurait pu également nous parler de l’attitude qu’avait eu ce personnage politique, ministre de l’intérieur ou Garde des Sceaux au temps de la guerre d’Algérie et plus tard amnistiant les officiers qui s’étaient compromis dans la tentative de putsch, permettant la reconstitution de leur carrière. Ce sont des arguments auxquels nous ne sommes pas perméables. Nous les portons à charge contre l’ancien président de la République ! 

    Il y a des considérations diverses et variées qui nous ont paru en dehors du débat de fond que nous aurions aimé entendre. Quelle était la nature de la guerre d’Algérie ? Etait-elle une guerre parfaitement injuste menée par l’armée française qui tentait de maintenir ainsi, un système social anachronique, le colonialisme ? Le 19 mars 1962 a-t-il été la date d’application du cessez-le-feu d’un conflit qui durait depuis presque huit ans et qui n’offrait comme perspectives que des souffrances des deux côtés ? 

    Si on acceptait de poser ces questions on comprendrait qu’on ne peut supprimer le nom d’une place appelée jusqu’ici « Place du 19 mars 1962 ». Mais avec l’approfondissement de la crise socio-économique que nous vivons l’idéologie colonialiste avec son racisme consubstantiel refait surface. Les immigrés sont rendus responsables des difficultés qui sont les nôtres. Cela permet aux tenants de l’ordre social qui est le nôtre que la conscience grandisse de ce qui est en cause et qui est fondamentalement la logique du profit. 

    L’absence de la FNACA dans cette affaire ? D’abord il faut reconnaître que ses adhérents prennent de l’âge. Les plus jeunes des anciens d’Algérie ont aujourd’hui plus de 75 ans. Reste que la FNACA n’a jamais analysé ce qu’était réellement la guerre d’Algérie, elle avait pour objectif de maintenir une forme aggravée de l’exploitation capitaliste et le pouvoir n’a pas lésiné sur les moyens employés, enrôlant sous sa bannière de jeunes Français qui n’avaient pas encore le droit de vote mais celui d’aller perdre de long mois de leur jeunesse, et quelquefois plus, dans une guerre sur laquelle on ne leur demandait pas leur avis. 

    Par ailleurs cette fédération d’anciens combattants est gagnée elle aussi par la droitisation de la société française. L’absence de la FNACA à propos de Villeneuve-le-Roi est à rapprocher de la même situation lors du changement de nom de la rue du 19 mars 1962 à Béziers. 

    Pire encore, on m’a signalé dans des comités locaux du Biterrois la possibilité de prendre une carte d’ami de la FNACA. Ainsi des gens qui n’ont pas participé à la guerre d’Algérie ont la possibilité d’y faire entendre leur voix qui est souvent celle du refus de la journée du 19 mars, qui ne remet pas en cause les frappes aériennes auxquelles la France participe, qui n’est pas en désaccord avec l’envoi de corps expéditionnaires en divers points de la planète, qui sont convaincus de la nécessité de renvoyer les immigrés chez eux, sans s’interroger sur les raisons de leur arrivée en Europe. 

    Jacques Cros


     

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    :: Les commentaires des internautes ::

    Michel Dandelot le 24/04/2018

    Courriel envoyé à de nombreux correspondants dont la FNACA

    Bonjour,

    Finalement la FNACA réagit, voir la conversation que j'ai eue avec le conseiller d'opposition de Villeneuve-le-Roi. Une procédure judiciaire semble être engagée... mais il aurait été plus facile de s'entendre avec la famille...

    Cordialement.

    http://www.micheldandelot1.com/lettre-ouverte-a-mme-nicolle-nicolic-bertrame-conseil-municipal-de-vil-a142992582

     

    « Lundi 23 avril 2018 Antisémitisme : la supercherie d’un appel…Assassinat d’Henri Curiel : vérités évidentes, justice empêchée »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Avril 2018 à 20:57

    Même si c'est une toute petite minorité de maires qui maltraitent la mémoire historique, celà évoque un climat inquiétant...

    D'autres maires comme Defferre et Gaudin, n'ont jamais permis cet hommage aux victimes de la Guerre d'Algérie, soumis au lobby pied-noir sympathisant de l'OAS.

    Soyons vigilants

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