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17 Octobre 1961 *** ni oubli, ni pardon !
17 Octobre 1961
ni oubli, ni pardon !
17 Octobre 1961 : le jour où un crime d’État a été commis par la police « républicaine » sur ordre du préfet Maurice Papon, avec l’aval du chef du gouvernement.
Ce soir-là, dans les rues de Paris, des centaines d’AlgérienEs manifestant pacifiquement pour l’indépendance de leur pays ont été raflés, torturés, massacrés, noyés dans la Seine. Un nouvel épisode sanglant de la violence exercée pendant 132 ans par l’impérialisme français pour maintenir l’Algérie sous sa domination.
Vingt ans de silence sur le massacre
des AlgérienEs
Le souvenir de ce massacre, l’État français aurait bien voulu l’enterrer à jamais. Il a fallu vingt ans pour que, grâce à la pugnacité de militantEs comme Jean-Luc Einaudi, les faits soient exposés au grand jour. Et encore, toutes les archives n’ont pas livré leurs secrets bien gardés.
Depuis plusieurs années, nous sommes nombreusEs à manifester pour que personne n’oublie. Une mémoire réactivée grâce aux mobilisations des jeunes issuEs de l’immigration des années 1980 qui faisaient le lien entre le passé colonial et le présent des violences policières. Aujourd’hui, c’est toujours contre ceux et celles qui n’ont pas la « bonne couleur » ou la «bonne religion» que se déchaînent les flics de Darmanin-Macron. Ces violences demeurent le lot quotidien de celles et ceux qui sont les descendantEs des ancienEs coloniséEs vivant dans les quartiers populaires.
L’histoire des oppriméEs est à écrire
Ne pas oublier, c’est dénoncer la campagne mystificatrice de Macron sur la « réconciliation des mémoires ». Comme l’exprimait à juste titre l’historien algérien Noureddine Amara, « notre guerre de libération n’a pas rompu un lien d’amitié à la France. Depuis 1830, la France n’était pas l’ami de l’Algérie ; elle en était l’occupant ! »
Ne pas oublier, c’est exiger la vérité. Mais sans rien attendre de Macron et consorts qui défendent bec et ongles les intérêts de l’impérialisme français. C’est à touTEs les oppriméEs et aux victimes du colonialisme des deux côtés de la Méditerranée d’écrire leur vérité en se réappropriant les leçons des résistances du passé et de renouer le fil de leur histoire et celle de leurs parents.
Ne pas oublier, c’est se mobiliser pour combattre le colonialisme d’hier et d’aujourd’hui au moment où l’extrême droite qui se sent le vent en poupe ose se réclamer ouvertement, jusqu’à la tribune de l’Assemblée nationale, du drapeau ensanglanté de la colonisation française et de son cortège d’assassins et de tortionnaires.
Plus que jamais, soyons nombreuses et nombreux dans la rue ce 17 octobre 2022 pour dire : Non au racisme d’État et à toutes les entreprises coloniales et néocoloniales de « notre » impérialisme !
Massacre du 17 octobre 1961 :
un rassemblement à Besançon pour rendre
hommage aux victimes
Lundi 17 octobre 2022, un rassemblement aura lieu à Besançon, pont Battant, pour rendre hommages aux victimes du massacre du 17 octobre 1961. Ce jour-là, plusieurs dizaines d’Algériens avaient été jetés dans la Seine à Paris et sa région, suite à une manifestation contre le couvre-feu auquel ils étaient soumis par la préfecture de police.
Pont Battant, à Besançon. © D Poirier
Le 17 octobre 1961, à l’appel de la Fédération de France du FLN (Front de libération nationale), quelques 20.000 Algériens de Paris et de sa région manifestaient contre le couvre-feu auquel ils étaient soumis par la préfecture de police.
Comme l’explique le comité local MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) de Besançon et d'autres signataires (voir ci-dessous), en réponse à cette manifestation, "des dizaines d’Algériens furent jetés dans la Seine par les forces de l’ordre. Plusieurs dizaines ou centaines de personnes sont décédées ou disparus" lors de ces évènements. Enfin, "plus de 11.000 Algériens ont été arrêtés et internés dans des centres de détention durant plusieurs jours, et certains expulsés".
Le 16 octobre 2021, 60 ans après et pour la première fois, un président français commémorait physiquement ce massacre. Selon un communiqué de l’Élysée, Emmanuel Macron a déclaré que "les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République".
Jet de fleurs dans le Doubs
depuis le pont Battant
Lundi 17 octobre, à 17 heures, un rassemblement sera organisé à Besançon, pont Battant, pour rendre hommage aux victimes. Des fleurs seront jetées dans le Doubs à l’issue de la manifestation.
Signataires :
- Associations : ACCMMA, A Gauche Citoyens !, Les Amis de l’Humanité, CDDLE, LDH, Mouvement de la Paix, MRAP et SOS Racisme.
- Syndicats : FSU, UD CGT, Union syndicale Solidaires.
- Partis politiques : EELV, Ensemble ! MAGES, Génération.s, LFI, PCF, PG25/70.
Rennes. Un rappel du massacre
du 17 octobre 1961 place Saint-Germain
Une plaque commémorative du massacre survenu à Paris le 17 octobre 1961 va être installée Place Saint-Germain à Rennes. Elle commémore la «sanglante répression» de nombreux Algériens.
La plaque concernant le 17 octobre sera apposée demain vendredi 14 octobre, vers 17 heures, place Saint Germain.
La plaque sera apposée sur la façade d’un bâtiment, place Saint-Germain, à proximité immédiate de la Maison Internationale de Rennes (MIR), regroupement d’associations rennaises de solidarité internationale et d’échanges interculturels, et de la passerelle des Jumelages, quai Chateaubriand, sur laquelle, depuis plusieurs années, un collectif d’associations se rassemble pour commémorer ces événements.
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Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation d’Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN. Préparée en secret, la manifestation constitue un boycott du couvre-feu nouvellement appliqué aux seuls Maghrébins.
Depuis le 5 octobre 61, un couvre-feu discriminatoire était imposé aux seuls Algériens par le préfet de police, Maurice Papon, l’arrêté était formulé ainsi : « Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s’abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20 h 30 et 5 h 30 du matin ».
Des manifestants algériens arrêtés par la police parisienne après une manifestation pacifique, organisée par le Front de libération nationale pour protester contre un couvre-feu discriminatoire, à Paris, le 17 octobre 1961. FERNAND PARIZOT / AFP
De 30 à 200 Algériens furent tués à Paris et dans les environs, victimes de la répression. Certains furent jetés dans la Seine. La Ville de Rennes a souhaité honorer leur mémoire en ce lieu.
La Maire de Rennes, Nathalie Appéré et Flavie Boukhenoufa, adjointe aux Relations internationales, avaient dit leur volonté d’honorer la mémoire des victimes en installant une plaque commémorative dans le centre-ville. Ce choix a été acté en étroite concertation avec les associations investies dans ce travail de mémoire : l’association de jumelage Rennes-Sétif, l’Association Républicaine des Anciens Combattants d’Ille-et-Vilaine (ARAC), le Mouvement de la paix, le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), la Maison Internationale de Rennes (MIR), la 4acg…
« Pour fêter le retour de mon blog je vous fais parvenir ce poème « Vieillir en beauté »Guerre d'Algérie : l'exécutif veut réconcilier les mémoires lors d'une commémoration pour les 60 ans de la fin du conflit. La date neutre du 18 octobre 1999 plus personne n'en parle ? »
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Commentaires
Tu peux aussi ajouter à l'intention de tes visiteurs de Rennes et des environs que la plaque concernant le 17 octobre sera apposée
demain vendredi 14 vers 17 heures place Saint Germain.
En ce qui concerne le projet de plaque du 17 octobre à Rennes, j'ai aussi représenté, dans la concertation préalable, la 4ACG...que tu ne cites pas dans la liste des associations mentionnées.
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Pour ne jamais oublier...