• Alain Larchier a refusé d’effectuer son service militaire pendant la guerre d’Algérie

      Alain Larchier a refusé d’effectuer son service militaire pendant la guerre d’Algérie

    Alain Larchier a refusé d’effectuer

    son service militaire pendant

    la guerre d’Algérie

      Alain Larchier a refusé d’effectuer son service militaire pendant la guerre d’Algérie

    Arrestation d'Alain Larchier le 6 janvier 1962 à Grenoble. Cinq camarades de "l'Action civique non violente" se sont enchaînés avec lui et prétendent être Alain Larchier. 

    Alain LARCHIER, né en 1939 refuse d’effectuer son service militaire lorsque son sursis prend fin, à l’automne 1961. Soutenu par l’Action Civique Non Violente, il est arrêté,  rapidement emprisonné à Montluc et condamné. Il ne recouvre la liberté qu’après la fin de la guerre. Il doit attendre 1966 pour bénéficier d’une amnistie.

    Alain Larchier évoque devant une classe de lycée les convictions non-violentes qui l’amènent à refuser d’effectuer un service militaire pendant la guerre d’indépendance algérienne, malgré les lourdes peines encourues. 

    Rencontre préparée et filmée en 2019 par une classe de 1ère S avec l'aide des élèves de TSAP (Technicien polyvalent des systèmes audiovisuels professionnels) du lycée Edouard Branly, Lyon

    Biographie

    Alain LARCHIER  nait à Lyon en 1939. Élevé dans le protestantisme, ses convictions religieuses le poussent dès l’adolescence vers la non-violence. Évoluant dans un milieu étudiant politisé, il est par ailleurs informé des violences auxquelles participent les appelés en Algérie.
    Opposé tant à cette guerre qu’à toute forme de violence, il se questionne sur l’attitude à adopter à l’issue du sursis qu’il a obtenu pour terminer ses études, à Grenoble. Incompris de ses proches, il prend contact avec l’Action Civique Non Violente (ACNV). En septembre 1961, il annonce « refuser de porter des armes par raison de conscience ». Au mois de novembre, il ne rejoint pas la caserne de la Part-Dieu, d’où il devait être acheminé vers le 18° Régiment de Chasseurs Parachutistes, à Pau. Déclaré insoumis, il est arrêté le 6 janvier à Grenoble. Cette arrestation est l’objet d’une mise en scène préméditée, destinée à alerter l’opinion : cinq camarades de l’ACNV se sont enchaînés avec lui à un arbre. Tous déclarent, par solidarité, s’appeler Alain Larchier. Dans le même temps, d’autres militants de l’ACNV distribuent des tracts. Les « faux Larchier » sont du reste inculpés d’outrage à magistrat, déférés et jugés.
    Inculpé quant à lui « d’insoumission en temps de paix à la loi sur le recrutement de l’armée », l’état de guerre n’étant pas reconnu en Algérie, puis de « refus d’obéissance », Alain Larchier est renvoyé devant le Tribunal permanent des forces armées (TPFA) de Lyon qui jouxte la maison d’arrêt de Montluc où plusieurs insoumis sont emprisonnés. Il y entre le 9 février, après être passé par le camp de Sathonay. Durant sa détention, il lit énormément et tient un journal très détaillé. Malgré son avocat, Maître Bernardin, figure du Barreau lyonnais impliquée auprès de l’ACNV et de certains « porteurs de valises », les peines qui lui sont infligées s’élèvent à deux ans de prison. Libéré après la fin du conflit algérien, Alain Larchier achève son service militaire en tant que comptable. Amnistié en 1966, comme les autres insoumis et déserteurs, il devient par la suite technicien, puis ingénieur au CNRS. Il maintient aujourd’hui encore des liens avec ses camarades insoumis et objecteurs.

    Archives administratives 

     Journal extrait de prison

    Revue de l’action civique non-violente 

    Notice historique 

    Les réfractaires 

    Durant la Guerre d’indépendance algérienne : l’historien Tramor Quémeneur dénombre 12.000 soldats ayant refusé de participer à la guerre d’Algérie, soit 1% de l’effectif total. Parmi ces réfractaires, les insoumis, qui ne répondent pas à leurs convocations, sont les plus nombreux. Déserteurs et objecteurs de conscience – le statut n’est pas encore reconnu par la loi — sont beaucoup plus rares. Le nombre des insoumis évolue de manière irrégulière. Un premier pic est constaté en 1955-56, au moment des rappels, accompagné de manifestations dans de nombreuses villes de France. En 1957-1958, alors que les tortures sont révélées, des refus plus politisés se comptent parmi les soldats de sensibilité communiste ou chrétienne. Les années 1960-1962 sont marquées par une multiplication des insoumissions, encouragées par la « Déclaration du droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie » (plus connue sous le nom de « Manifeste des 121 »), publiée en septembre 1960 dans Vérité-Liberté, signée par des personnalités du monde intellectuel et artistique. A cette époque, des organisations sont capables de rassembler et d’aider les insoumis : c’est le cas de Jeune Résistance, un temps proche du FLN, ou de l’Action Civique Non Violente, davantage dans une logique d’objection de conscience. Cependant, jusqu’à la fin de la guerre, insoumis et déserteurs ont été condamnés à de lourdes peines par les tribunaux militaires. Ils ont dû attendre l’amnistie de 1966 pour que ces condamnations soient effacées de leurs casiers judiciaires.

    Vidéo réalisée en 2019

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 16 Avril à 12:01

    Un voie difficile que celle dans laquelle s'était engagé Alain Larchier, faite d'un refus de la violence et de l'injustice. 

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