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Algérie : les « Enfumades du Dahra »
Faut-il déboulonner des statues, changer des noms de rues, de lycées et de nombreux autres lieux concernant des individus indésirables ? La question se pose de plus en plus !!!
En réponse à Zemmour
"Je suis du côté du général Bugeaud" : Zemmour fait l'apologie des massacres coloniaux en Algérie
sur CNews
"Quand le général Bugeaud arrive en Algérie, il commence à massacrer les musulmans, et même certains juifs. Et bien moi je suis aujourd'hui du côté du général Bugeaud. C'est ça être français!", a lancé le polémiste extrémiste Zemmour.
Réponse de l’enseignant d’histoire contemporaine
de l’université Ibn Khaldoun (Tiaret)
le Pr. Mohamed Belil
Les enfumades du Dahra : le colonel Pélissier, sous les ordres du maréchal Bugeaud un criminel de guerre
MOSTAGANEM - Les enfumades de la tribu des Ouled Riah, perpétrées par l’armée française du 18 au 20 juin 1845 dans les monts de Nekmaria, à l’extrême Est de Mostaganem, sont considérées comme un crime d’extermination d’une population qui a refusé de se soumettre à l’ordre colonial.
Cent soixante-quinze années sont passées après ce massacre ayant entraîné la mort de plus d’un millier de personnes, essentiellement des femmes, des vieux et des enfants, asphyxiées à l’intérieur de la grotte des Frariche, sur ordre du criminel Pélissier (1794-1864). Des études sur cette phase douloureuse de l’histoire nationale restent à approfondir pour dénoncer les actes criminels de ce sinistre personnage et rendre hommage aux victimes.
L’enseignant d’histoire contemporaine de l’université Ibn Khaldoun (Tiaret), le Pr. Mohamed Belil, rappelle qu’après avoir occupé les villes côtières du pays, la France coloniale a mené une politique de la terre brûlée pour asseoir sa domination sur le reste du territoire national.
"Face à cette déferlante, les tribus locales n’avaient qu’un choix : se soumettre ou subir l’extermination", a-t-il ajouté, estimant qu’en ce mois de juin 1845, la France coloniale venait d’enterrer ses idées de liberté et sa prétendue mission civilisatrice en Algérie. Ses troupes armées avaient exterminé une tribu entière et d’une effroyable manière dans le seul but d’étouffer toute résistance à ses plans expansionnistes et colonialistes.
Le même universitaire a poursuivi en précisant que "dans la métropole, le lobby militaire et colonialiste est parvenu à étouffer ces crimes et couvrir leurs auteurs en falsifiant la réalité révélée par plusieurs sources. Les auteurs de ces génocides ont été encouragés à poursuivre leurs menées dans d’autres régions. Ils ont eu même droit à des promotions".
Décoré et promu malgré ses crimes de guerre
Mohamed Belil a considéré que la période de gouvernance du Maréchal Bugeaud en Algérie, soit de 1840 à 1847 a été "la plus sombre et la plus meurtrière" eu égard aux massacres perpétrés durant ces huit années et à la politique de la terre brûlée qualifiée de "pacification ". Ce sanguinaire avait mené une guerre impitoyable contre le chef de la résistance populaire algérienne, l’Emir Abdelkader.
"Le colonel Pélissier a été l’exécutant de la politique génocidaire de son chef Bugeaud en perpétrant des génocides sous le fallacieux prétexte de refus des tribus locales à se soumettre à l’ordre colonial et pour avoir fait preuve de résistance armée", a encore affirmé le même universitaire.
Il a rappelé que ce serviteur zélé du maréchal Bugeaud a été récompensé pour "services rendus" en accédant au grade de général, puis au poste de gouverneur général d’Algérie (en 1851 puis entre 1860 et 1864) avant d’être promu maréchal puis nommé ambassadeur à Londres.
De son coté, l’universitaire et historien Abdelkader Fadhel a estimé que ces enfumades constituent "un acte de traîtrise" pour la classe politique et "un véritable scandale" pour les militaires, auteurs de ce crime perpétré contre les Ouled Riah et des membres de la tribu des Beni Zentis.
Le Pr. Fadhel a rappelé que la presse française avait dénoncé ces crimes et suscité l’indignation des intellectuels français et européens, à l’image du romancier Honoré de Balzac (1799-1850) qui a déclaré à un journal espagnol que "cet acte criminel ne peut être effacé des mémoires".
De son côté, le voyageur Allemand Heinrich Maltzahn (1826-1874) avait décrit, dans son ouvrage "Trois années en Afrique du Nord", sa visite de la grotte des Frariche et mis en exergue "les actes barbares de Bugeaud et de ses officiers dont les pages sanglantes ont été très vite occultées.
"Cette attitude d’oubli et cette amnésie sont à même un crime flagrant contre la mémoire", a estimé le même universitaire.
Algérie : les « Enfumades du Dahra », un crime
de guerre ! Aujourd’hui, en France, certains
osent encore parler des bienfaits de la
colonisation, honte à eux ! Un exemple parmi
tant d’autres "Les Enfumades du Dahra"
par le général Bugeaud
Cela s'est passé, le 18 juin 1845. Les grottes de Ghar El Frachih se souviendront à jamais qu'ils furent le théâtre d'une odieuse extermination massive de populations civiles.
L'histoire moins oublieuse que ne le suppose ceux qui entendent l'écrire aujourd'hui ici ou ailleurs, à coup d'injonctions légales, retiendra que le crime fut commis contre des hommes, femmes et enfants pris au piège du refuge qu'ils avaient choisi pour un ultime acte de résistance devant la soldatesque coloniale. Plus d'un millier de personnes asphyxiées, parce qu'elles ont osé se dresser contre l'occupation, mais sans aucun moyen de défense de nature militaire, face à une armée menée par des officiers en proie à la hargne sauvage, pour préparer les territoires à la colonisation, en y semant la mort et la désolation, avec une haine et une absence de retenue que l'histoire retiendra contre les colonels Pélissier et Bugeaud, comme une tache honteuse d'un crime contre l'humanité irrémissible. Le 18 juin 1845, le colonel Pélissier n'hésite pas à asphyxier plus de 1.000 personnes, hommes, femmes et enfants, des Ouled Riah, qui s'étaient réfugiées dans la grotte de Ghar-El-Frachih dans le Dahra. A ce propos, un soldat écrira pour la postérité : «Les grottes sont immenses ; on a compté 760 cadavres ; une soixantaine d'individus seulement sont sortis, aux trois-quart morts ; quarante n'ont pu survivre ; dix sont à l'ambulance, dangereusement malades ; les dix derniers, qui peuvent se traîner encore, ont été mis en liberté pour retourner dans leurs tribus ; ils n'ont plus qu'à pleurer sur des ruines».
Suite à la résistance faite de harcèlement, d'embuscades par la tribu des Ouled Riah : la réaction des troupes françaises dépassera les normes de la guerre conventionnelle, mais aussi de l'horreur. Le général Bugeaud et ses troupes se lanceront contre la tribu des Ouled Riah, alliés de Boumaza. Après des combats violents, hommes, femmes et enfants soit près d'un millier de personnes se réfugient dans les grottes considérées comme inexpugnables et dans lesquelles ces tribus s'étaient déjà réfugiées durant la lutte contre la présence ottomane. Durant les pourparlers des coups de feu sont échangés et le colonel Pélissier ordonne d'amasser des combustibles devant l'ouverture des grottes appliquant les recommandations du général Bugeaud déjà mis en pratique «Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes dira-t-il, imitez Cavaignac aux Sbéhas ; fumez les à outrance, comme des renards», le sinistre stratagème ayant déjà été utilisé. Le feu est mis aux très nombreux bûchers qui ceinturent les cinq ouvertures qui commandent l'entrée des grottes, de nombreuses fascines enflammées sont jetées du haut des rochers devant l'entrée des grottes.
Après le forfait accomplit, le lendemain une compagnie formée d'hommes du génie et de tirailleurs, reçoit l'ordre de pénétrer dans les grottes. À l'entrée, des animaux dont on avait enveloppé la tête pour les empêcher de voir ou de mugir sont étendus à moitié calcinés. Puis ce sont des groupes effrayants, que la mort avait saisi, le spectacle était saisissant du fait que les cadavres jonchaient le sol. Des nouveau-nés gisaient enfin çà et là des masses de chair informes piétinées forment comme une sorte de bouillie humaine. Plus d'un millier d'enfants de femmes et d'hommes avaient été asphyxiés et brûlés. Après ce massacre, Pélissier fait mine de consciences inquiètes et osera déclarer : «La peau d'un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables». Cependant outre mer des voix s'élevèrent suite au crime perpétré par le général Pélissier, car le poète Lamartine, député dénoncera vigoureusement lors de la première session de l'assemblée parlementaire de 1846 les très nombreuses exactions : condamnant ainsi les massacres des populations, les incendies d'habitations, les destructions de moissons, d'arbres fruitiers, et la politique de la terre brûlée, en faisant allusion aux enfumades il dira : «Je pourrais vous parler d'autres actes qui y ont fait frémir d'horreur et de pitié la France entière les grottes du Dahra où une tribu entière a été lentement étouffée. J'ai les mains pleines d'horreur, je ne les ouvre qu'à moitié»! À Paris, on s'indigne lorsqu'on apprend les «enfumades». Sur le terrain également les méthodes de « pacification » préconisées par Bugeaud sont contestées par certains de ses subordonnés, en particulier Eugène Dubern. Les enfumades du 18 juin 1845 n'étaient pas les premières, pour ne pas oublier de citer, celles du 11 juin 1845 à Orléanville, «Chef» où le général Bugeaud, commandant en chef, avait conseillé à ses subordonnés d'enfumer les partisans de l'émir Abd El Kader peuplant la région du Chélif: «Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Enfumez-les à outrance comme des renards». D'autres enfumades avaient été perpétrées, telles que celles des Sbéhas le 11 juin 1844. Le Dahra, n'en continuera pas moins de payer un lourd tribu, après les enfumades de Ghar el Frachih, avec les emmurades des Sbehas (Ouled Sbih) d'Aïn-Merane du 8 au 12 août 1845 par Saint-Arnaud qui le 8 août 1845 ordonnera à ses soldats d'emmurer vivants 500 Algériens qui s'abritaient dans une grotte entre Ténès et Mostaganem (Aïn-Merane) et qui refusèrent de se rendre. Il déclarera : «Je fais boucher hermétiquement toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personne n'est descendu dans les cavernes. Personne que moi ne sait qu'il y a dessous 500 brigands qui n'égorgeront plus les Français».
Les Pélissier et autre Bugeaud ont bafoué les valeurs les mieux partagées par les hommes au combat, et la France continue à profaner la mémoire des victimes, au-delà de tout entendement humain. Les enfumades du Dahra s'inscrivent dans la longue liste des crimes contre l'humanité et dans la barbarie la plus perverse qui s'est abattue sur les populations du Dahra L'oubli ne peut être consenti face à une vilénie et une forfaiture collective contre des innocents et il ne faut pas oublier que l'histoire de la colonisation recèle de pages truffées d'actes les plus inhumains infligés aux algériens et notamment aux populations du Dahra. Les populations du Dahra, garderont à jamais les stigmates de ceux qu'il suffira d'évoquer les noms pour donner au crime contre l'humanité sa définition la plus révoltante.Dans la video ci-dessous, Brahim Senouci raconte les enfumades du Dahra, à Mostaganem, qui se sont déroulées en juin 1845. Le lieutenant-colonel Pélissier se conduisit de manière inhumaine, les 18, 19 et 20 juin 1845, une semaine après la déclaration de la doctrine Bugeaud, en faisant périr par asphyxie quasiment toute une tribu (les Ouled-Riah, alliés au Cheikh Boumaza), qui avait trouvé refuge dans les grottes de Ghar-el-Frechih près de Nekmaria dans le massif du Dahra. Ce sont entre 700 et 1200 personnes, selon les sources, guerriers, mais aussi femmes, enfants et vieillards, qui moururent après que Pélissier eut fait allumer de grands feux devant les entrées des grottes. Il n’y eut que quelques survivants.
(Source : wikipedia)
« Commémoration du 80ème anniversaire des massacres des tirailleurs africainsL’Armée Française parle de guerre symétrique dans la prochaine décennie »
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