• Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron et la mémoire de la guerre d’Algérie

    Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron

    et la mémoire de la guerre d’Algérie

    Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron  et la mémoire de la guerre d’Algérie

    C'était il y a 18 ans déjà ! La visite de Chirac à Alger et un traité d'amitié qui ne verra finalement jamais le jour ! Cependant ni Sarko ni Hollande ensuite n'ont reçu un tel accueil. Ce jour là c’était un peu Chirac l'algérien...

    Chirac et l’Algérie : une histoire complexe

    Sous-lieutenant puis haut fonctionnaire à Alger lors de la « guerre d’Algérie », Chirac a tenté, en vain, de réconcilier les deux pays une fois président.

    Jacques Chirac, aux côtés de son épouse Bernadette et du président algérien Abdelaziz Bouteflika, salue la foule, le 4 mars 2003 à Oran, lors de sa visite d’État en Algérie (AFP)

    Quand Jacques Chirac, alors président, visite Alger en 2001, il est le premier chef d’État français à se rendre en Algérie depuis treize ans. Mais il atterrit en fait sur une terre qui ne lui est pas inconnue. 

    En 1947, alors qu’il n’était, à 15 ans, qu’un mousse sur un navire de marine marchande, jeune marin qui pour s’opposer aux dessins de ses parents choisit l’aventure, il découvre Alger et sa Casbah lors d’une brève escale. 

    À 23 ans, en 1956, c’est un autre bateau qui le ramène en Algérie : le sous-lieutenant Chirac du sixième Régiment de chasseurs d’Afrique (RCA, cavalerie) débarque du Sidi-Bel-Abbès pour rejoindre les renforts militaires en pleine « guerre d’Algérie » après une traversée Marseille-Oran. 

    « Pour moi, l’Algérie a été la période la plus passionnante de mon existence. Pendant de longs mois, j’ai eu une vie passionnante et enthousiasmante, mais détachée de tous les éléments qui pouvaient alimenter une réflexion politique. Si bien que pour moi, le problème algérien se situait dans un contexte très particulier », déclare-t-il à Paris Match en 1978.

    Ce passage est cité par l’enquête menée par deux journalistes du quotidien Le Monde, « Chirac l’Algérien », partis sur les traces du sous-lieutenant d’alors, dans les environs de Souk Larbaa, dans l’ouest algérien, où le sixième RCA était stationné.

    « Lorsqu’il est libéré [du service militaire], le 3 juin 1957, le sous-lieutenant Chirac est franchement Algérie française », expliquent les auteurs de cette enquête. 

    L’énarque Chirac reviendra en Algérie en 1959 dans le cadre du « renfort administratif » comme chef de cabinet du directeur général de l’agriculture et des forêts en Algérie. « Le jeune haut fonctionnaire est l’un des plus ‘’Algérie française’’ de la promo », relève encore l’enquête du Monde.

    Sa première fille, Laurence, est née à Alger où le couple Chirac s’installe jusqu’en 1960. Lors de la « semaine des barricades », début 1960, lorsque des ultras de l’Algérie française organisent une insurrection à Alger contre Charles de Gaulle, contestant ses choix sur l’Algérie, Chirac, sans le manifester directement en tant que haut fonctionnaire, appuiera les insurgés « de cœur ». 

    Quand il passe par Alger en 2001, il tient à visiter Bab El Oued, quartier populaire d’Alger ravagé par de terrible inondations qui feront près d’un millier de morts.

    « Un mauvais clin d’œil à l’histoire »

    « Le jeune âge de Jacques Chirac, au moment des événements, n’aurait pas dû le dispenser de poursuivre le travail d’introspection que doit mener l’État français sur son action en Algérie », écrit alors un éditorialiste algérois. 

    « En évoquant le ‘’Bab El Oued cher au cœur de beaucoup de Français’’, le président Chirac a fait un mauvais clin d’œil à l’histoire. »

    « Le Bab El Oued colonial est resté dans la mémoire d’Alger, comme le dernier bastion de ‘’l’Algérie française’’, le quartier général de l’OAS, le quartier de l’insurrection sanglante du 23 mars 1962 contre les accords d’Évian », précise-t-il.

    Un traité d’amitié mort-né

    En mars 2003, Chirac revient en Algérie pour une visite d’État, auréolé de sa position contre la guerre en Irak. L’accueil des Algérois est inédit, grandiose, reconnaissant pour cette position française. 

    Chirac tente, avec l’ex-président Bouteflika, de signer un traité d’amitié qui n’aboutira finalement pas.

    Lors de cette visite, le président français veut mobiliser les symboles : il restitue aux autorités algériennes le sceau du dey d’Alger remis aux envahisseurs français en 1830, et serre la main d’anciens maquisards algériens en leur disant : ‘’Ceux qui ont fait la guerre sont ceux qui peuvent faire la paix’’ ». 

    « Le principal obstacle viendra de l’acte de repentance que le gouvernement algérien nous demande »

    - Jacques Chirac 

    Ce fameux traité d’amitié ne sera pourtant pas signé entre les deux pays, « le président algérien paraissant reculer au cours de l’année qui suit », écrit Chirac dans ses mémoires.  

    « Le principal obstacle viendra de l’acte de repentance que le gouvernement algérien nous demande, quelques mois plus tard, de faire figurer dans le préambule, acte par lequel la France exprimerait ses regrets pour ‘’les torts portés à l’Algérie durant la période coloniale’’ », poursuit l’ancien président français. 

    Mais le couple franco-algérien n’en finira pas de connaître des frictions. 

    En 2005, le Parlement français adopte une loi « portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés ». 

    L’article 4, parlant du « rôle positif de la colonisation » déclenche la colère côté sud de la Méditerranée.

    D’Alger, Bouteflika qualifie cette loi de « cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme ».

    Le président algérien déclare également : « Comment un Parlement peut-il glorifier une présence coloniale coupable de massacres contre tout un peuple et prétendre que cette présence a rendu service aux peuples colonisés ? ».

    Chirac fait abroger l’article de loi contestée onze mois plus tard, espérant relancer son projet de traité d’amitié. En vain. « L’amitié franco-algérienne se passerait donc de traité », écrira Chirac dans ses mémoires.

    Nicolas Sarkozy : une relation glaciale

    Sous Nicolas Sarkozy, les relations franco-algériennes ne se réchauffent pas. Il faut dire que pendant la campagne de 2007, le candidat de l'UMP avait surtout envoyé des signes aux harkis, les soldats algériens qui ont combattu avec l'armée française entre 1954 et 1962, proposant de reconnaître la responsabilité de la France dans leur abandon, et refusant la "repentance". Elu, Nicolas Sarkozy choisit pourtant l'Algérie, en juillet 2007, pour son premier déplacement hors de l'Europe. Mais il ne fera pas date.

    Cinq mois plus tard, le président français effectue une visite officielle importante, dans un climat tendu entre les deux pays. Quelques jours auparavant, un ministre algérien avait en effet affirmé que Nicolas Sarkozy devait son élection "au lobby juif". Ce qui n'a pas empêché le chef de l'Etat français de condamner le système colonial, "injuste par nature", décrit comme "une entreprise d'asservissement et d'exploitation".

    Ces déclarations n'ont pas le retentissement escompté. Le ministre de l'Intérieur algérien a par exemple estimé qu'elle allaient "dans le bon sens" et constituaient "un progrès" mais que "ce n'est pas assez quand nous plaçons ces paroles dans leur contexte". Par la suite, les relations de Nicolas Sarkozy avec l'Algérie s'en tiendront au strict minimum.

    François Hollande : tourner la page

    François Hollande, lui, entretient un rapport particulier à l'Algérie, où il a effectué un stage à sa sortie de l'ENA, en 1978. En 2008, c'est en tant que premier secrétaire du PS qu'il s'y rend. "Nous condamnons le système colonial, qui n'a pas de caractère positif, et qui ne peut pas en avoir, puisque la colonisation c'est l'occupation d'un pays par un autre et l'exploitation de ses ressources", déclare-t-il.

    Sa visite actuelle, le chef de l'Etat l'aura beaucoup peaufinée. Depuis le début du quinquennat, cinq ministres ont été dépêchés à Alger pour préparer le terrain. En octobre, il reconnaît "avec lucidité" la répression "sanglante" des manifestants algériens du 17 octobre 1961 à Paris. 

    Devant le Parlement, à Alger, il a qualifié la colonisation de "système profondément injuste et brutal" auquel le pays a été soumis "pendant 132 ans". "Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien", a-t-il affirmé, applaudi debout par les parlementaires algériens. 

    Reconnaissant à son tour le massacre de Sétif, le chef de l'Etat a aussi évoqué ceux de Guelma et de Kherrata, qui demeurent de la même manière "ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens".

    Mais Hollande n'a pas fait acte de repentance. Il n'a pas davantage présenté d'excuses au nom de la France, préférant évoquer le "socle de vérité" sur lequel doit reposer la relation franco-algérienne, car "rien ne se construit sur des dissimulations, dans l'oubli ou le déni". L'avenir dira si cette volonté de réconciliation se traduira dans les actes.

    Le président français a prononcé jeudi 20 décembre 2012 un discours très attendu devant le Parlement algérien sur la question du passé douloureux entre la France et l'Algérie.

    François Hollande a dénoncé, jeudi 20 décembre 2012, le système colonial "profondément injuste et brutal" instauré en Algérie durant 132 ans par la France, au deuxième jour de sa visite d'Etat dans l'ancienne colonie. "Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien", a déclaré le président français dans un discours devant le Parlement algérien. Parmi ces souffrances, il a cité "les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata" qui "demeurent ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens".

    "L'histoire, même quand elle est tragique, douloureuse, elle doit être dite" a-t-il souligné. François Hollande et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, ont signé mercredi une déclaration commune dans laquelle ils s'engagent à mettre en œuvre "un partenariat exemplaire et ambitieux".

    Et alors est arrivé Emmanuel Macron qui a commencé par nous surprendre alors qu’il n’était que candidat à l’élection présidentielle :

    L'historien français Benjamin Stora a remis à Emmanuel Macron son très attendu rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie (1954-1962) pour tenter de "décloisonner" des mémoires divergentes et apaiser les relations entre la France et l'Algérie.

    Les premiers gestes d’Emmanuel Macron

    Il reconnait l’assassinat de Ali Boumendjel

    Emmanuel Macron a demandé "pardon" à la veuve de Maurice Audin en venant lui remettre une déclaration reconnaissant que le militant communiste, disparu en 1957, était mort sous la torture du fait d'un "système légalement institué" alors en Algérie.

     

     

    Mais alors Emmanuel Macron nous a beaucoup déçu

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Aucun président de la République avant M. Macron avait osé envoyer (son, sa ministre) en l'occurrence pour le 26 mars 2021 la Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq participer à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly, c’est une honte !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

     

    Auprès de Geneviève Darrieussecq et Arnaud Ngatcha, Hugues Renson commémorait le 26 mars dernier la fusillade de la rue d’Isly.

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

     

    SOURCE : https://huguesrenson.fr/commemoration-de-la-fusillade-de-la-rue-disly-au-memorial-du-quai-branly/ 

     

    **************************************************************

     

    Chaque année, le 26 mars, des groupuscules extrémistes organisent des commémorations pour les victimes de la fusillade rue d'Isly à Alger qui ne sont pas « Mortes pour la France », mais tombées pour soutenir l’OAS qui les a manipulées et les noms de ces victimes n’auraient jamais dû avoir leur place au Mémorial National du Quai Branly à Paris, qui devait demeurer le lieu d’hommage aux militaires français « Morts pour la France » durant la guerre d’Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc, sans oublier les victimes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française agissant au sein des commandos de la mort de l’OAS : c’est-à-dire les civils, les représentants des forces de l’ordre, les magistrats, les fonctionnaires de l’éducation nationale restés fidèles à la République jusqu’au sacrifice de leur vie.

     

     

    La présence de la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly a occasionné l'envoie de 2 lettres (sans réponses pour le moment) de présidents d'associations des victimes de l'OAS, avec leur autorisation les voici :

     

    Le président Macron à une part de responsabilité concernant la lettre des généraux : un texte séditieux qui menace la République

     

    " L'autre 21 avril 2021 ", la lettre

     

    de l'ANPROMEVO au Président

     

    de la République

     

     

    Le président                                                           Chaville, 21 avril 2021.

     

     

     

    Monsieur le Président de la République

     

    Cabinet Palais de l'Elysée  

     

    55, rue du Faubourg Saint Honoré 

     

    75008 Paris 

     


    Monsieur le Président de la République,

     

    Les sites Internet du ministère des Armées et de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) ont gardé le silence sur un événement exceptionnel.
    Pour leur part, l’ensemble des blogs de la mouvance OAS (anciens activistes, sympathisants, revanchards de l’Algérie française) l’ont annoncé en ces termes : « En mémoire des victimes de la fusillade rue d’Isly à Alger, vendredi 26 mars 2021, au Mémorial national de la guerre d'Algérie, Mme Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants, déposera une gerbe du Président de la République lors de la cérémonie qui demeure associative ».

    Ces mêmes sites ont rendu compte de cette commémoration, lui consacrant un reportage documenté (cf. http://popodoran.canalblog.com/archives/2021/03/24/38883741.html à titre d’exemple).

    L’image de représentants des plus hautes institutions de la République aux côtés de personnes ayant répondu, le 26 mars 1962 après-midi, à un appel à manifester lancé le matin même par l’OAS est des plus malencontreuses :

    cet appel, par tract, se concluait par la formulation d’une volonté « de lutter jusqu’au bout contre l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste » et s’inscrivait dans la stratégie insurrectionnelle développée par l'OAS qui, après s’être opposée par la violence à l’application des Accords signés à Évian le 18 mars 1962, a poussé l'armée française à rompre le cessez-le-feu ;

    la cérémonie du quai Branly peut être regardée comme l’expression d’un désaveu des autorités civiles et militaires en charge, à l’époque, du maintien de l’ordre républicain et/ou une approbation de l’attitude de citoyennes et citoyens, Français d’Algérie, acquis au putsch organisé un an plus tôt ;

    l’initiative du 26 mars 2021 va largement au-delà des préconisations contenues dans le rapport que M. Benjamin Stora vous a remis il y a trois mois, intitulé Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ;

    s’il existe de fait, côté algérien, « quelques résistances » au dessein d’une réconciliation mémorielle « très largement partagée » entre Alger et Paris, l’on peut également soutenir que, côté franco-français, perdurent d’insurmontables antagonismes mémoriels trouvant leur origine dans la radicalité d’un discours invariant des nostalgiques de l’Algérie française ainsi, hélas, que dans la partialité d’administrations centrales qui refusent avec constance d’admettre au bénéfice du statut de "Mort pour la France" des fonctionnaires de police victimes de l’OAS, illégalement privés de cette qualité (cf. Annexe - pages 6 et 7 - en pièce jointe).

    Au nom de l’apaisement et du « en même temps », s’imposent désormais deux engagements prioritaires : la promesse de la régularisation pré-évoquée dans le délai maximal de cinq mois ; l‘annonce d’une représentation, au niveau sommital de l’État, à la cérémonie prévue le 6 octobre prochain, au cimetière parisien du Père-Lachaise, dans le cadre de la célébration du dixième anniversaire du dévoilement par le maire de la capitale, M. Bertrand Delanoë, de la première stèle dédiée par une collectivité publique à l’ensemble des victimes de l’OAS en Algérie et en France.

    Dans l’attente d’une écoute enfin respectueuse du souvenir de celles et de ceux - civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires tombés, sans pouvoir se relever, sous les coups de l’OAS, parce qu’ils respectaient les institutions et valeurs de la République,

    Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de ma très haute considération.

     

    Jean-François Gavoury
    Président de l’ANPROMEVO

     

     

    Le président Macron à une part de responsabilité concernant la lettre des généraux : un texte séditieux qui menace la République

     Siège social : Jean-Philippe Ould Aoudia

     191, avenue Victor Hugo 92140 Clamart

     

    Le Président

     

     23 avril 2021

     

      

    Madame Geneviève Darrieussecq

     

    Ministre déléguée auprès de la       ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants       14, rue Saint-Dominique      

      75700 Paris 07  SP LRAR

     

     

    Madame la Ministre,

    Vous avez représenté l’État, le 26 mars 2021, à la commémoration associative d’une manifestation insurrectionnelle fomentée le 26 mars 1962, à Alger, par l’OAS, érigée dès avant sa création formelle le 11 février 1961 en partie belligérante au conflit algérien.

    Seul le rappel de faits remontant à cinquante-neuf ans permet d’apprécier le sens à donner au dépôt par vos soins, au nom du Président de la République, d’une gerbe de fleurs devant les colonnes du quai Branly à Paris.

    Cette manifestation avait fait l’objet de deux interdictions, largement diffusées, émanant l’une du préfet de police d’Alger et l’autre du général commandant le secteur Alger-Sahel : les participants ont fait le choix de désobéir aux autorités civiles et militaires de l’époque.

    Trois jours auparavant, le 23 mars, sept jeunes Français, appelés du contingent -11 autres seront blessés- avaient été abattus par l’OAS qui considérait l’armée française comme une armée d’occupation, et exprimait sa résolution à…lutter jusqu’au bout contre l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste » : motifs formulés sur le tract d’appel à rassemblement distribué au cours de la nuit du 25 au 26 mars.

    Rue d’Isly, se heurtant à des soldats chargés de maintenir l’ordre républicain alors que le cessez-le-feu était en vigueur depuis une semaine, des personnes ont trouvé la mort pour avoir répondu à un mot d’ordre insurrectionnel de l’OAS.

    Cinquante-neuf ans après, le Président de la République et le Gouvernement ont été représentés à une cérémonie initiée par des associations qui révèrent des criminels de l’OAS condamnés par la Justice, et qui célèbrent régulièrement les épisodes au cours desquels la République fut mise en danger : les « Barricades » le 24 janvier 1960 et le coup d’état militaire du 21 avril 1961.

    Pourtant, il y a d’autres Français qui méritent l’attention de l’État et en demeurent les oubliés. Ceux-là sont morts pour s’être opposés à l’OAS. Dans le cadre de leurs missions respectives, ils sont restés à leur poste, au péril de leur vie, pour maintenir la République en ordre de marche.

    L’impartialité de l’État exige l’alignement du statut des six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs assassinés par l’OAS le 15 mars 1962 à Alger, sur celui de l’instituteur Guy Monnerot, abattu par le FLN le 1er novembre 1954, et reconnu "Mort pour la France" le 3 juillet dernier en tant que victime civile de la guerre d’Algérie.  

    L’impartialité de l’État exige que soit attribuée la mention « Mort pour la France » à ceux des militaires et des policiers assassinés par l’OAS, qui en ont été injustement privés et dont les noms sont connus tant de vos services que de l’ONAC-VG.

    Depuis le 6 octobre 2011, une stèle s’élève au cimetière du Père-Lachaise à Paris portant l’inscription :

     

    En hommage à toutes les victimes de l'OAS en Algérie et en France

    Civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires,

    Défenseurs des institutions et des valeurs de la République

     

    La date du 6 octobre est devenue Journée associative de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de l’OAS.  

    Il vous tiendra à honneur d’être présente, le 6 octobre prochain à 11h00, devant ce monument, au côté, le cas échéant, d’autres membres du Gouvernement.

    L’impartialité de l’État sera ainsi démontrée.

    Dans l’attente de vous y rencontrer,

    Je vous assure, Madame la ministre, de ma considération choisie.


    Docteur Jean-Philippe Ould Aoudia

     

    CONCLUSIONS

    La visite de Macron en Algérie s'inscrit dans une longue tradition présidentielle française depuis Giscard d'Estaing en 1975.

    Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron  et la mémoire de la guerre d’Algérie

    Macron, alors candidat à la présidentielle, à Notre-Dame d'Afrique à Alger en février 2017. © Billal Bensalem / NurPhoto

    Un président français en visite en Algérie ? Rien de nouveau depuis 1975 avec le président Giscard d'Estaing. Pour ce qui concerne Emmanuel Macron, il y était déjà allé durant la campagne présidentielle, qualifiant alors la colonisation de « crime contre l'humanité » et suscitant de la sympathie en Algérie et une polémique en France. Dans son livre Révolution (novembre 2016), il avait noté : « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un État, de richesses, de classes moyennes, c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie. »

    Giscard d'Estaing rencontre Boumédiène

    Le 10 avril 1975, Valéry Giscard d'Estaing entame la première visite officielle d'un président français dans l'Algérie indépendante. Pour la première fois depuis l'été 1962, des drapeaux français ornent les grandes artères d'Alger. « La France historique salue l'Algérie indépendante », lance le président français dès son arrivée, estimant que son voyage « suscite de nombreux sentiments », en raison des « épreuves » du passé. Son homologue algérien Houari Boumédiène qualifie cette visite de trois jours d'« événement extraordinaire ».

    Mitterrand pose la « confiance » avec Bendjedid

    Le 30 novembre 1981, François Mitterrand affirme, à son arrivée à Alger pour une visite officielle de deux jours, que « la France et l'Algérie sont capables de surmonter et de dépasser les déchirements du passé » et « peuvent désormais fonder leur rapprochement et leur amitié sur une donnée nouvelle : la confiance ». En décembre 1982, son homologue algérien Chadli Bendjedid, qui l'avait accueilli, effectue la première visite d'un chef d'État algérien en France. En mars 1989, François Mitterrand revient en Algérie.


     

    Chirac lance le « partenariat » avec Bouteflika

    Du 2 au 4 mars 2003, Jacques Chirac effectue une visite d'État (protocolairement plus importante qu'une visite officielle), la première d'un président français en Algérie. Il signe avec Abdelaziz Bouteflika la « déclaration d'Alger » prévoyant un « partenariat » politique, économique et culturel renforcé. Malgré un « passé encore douloureux » qu'on ne doit « ni oublier ni renier », il faut s'engager dans un « partenariat d'exception », dit Jacques Chirac. En avril 2004, une semaine après la réélection de M. Bouteflika, Jacques Chirac se rend de nouveau à Alger.

    Sarkozy et Bouteflika pour se « tourner vers l'avenir »

    Du 3 au 5 décembre 2007, Nicolas Sarkozy, en visite d'État, et accueilli par M. Bouteflika, dénonce le système colonial « injuste » mis en place par la France en Algérie. « Mais il est aussi juste de dire qu'à l'intérieur de ce système, il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter », ajoute-t-il. « Je ne suis pas venu nier le passé, mais je suis venu vous dire que le futur est plus important », insiste-t-il, appelant les Algériens à se « tourner vers l'avenir ».

    Hollande pour ouvrir une nouvelle page

    Les 19 et 20 décembre 2012, François Hollande, en visite d'État, reconnaît solennellement à la tribune du Parlement algérien les « souffrances que la colonisation française » a infligées au peuple algérien. « Il m'appartenait, c'était le moment, d'ouvrir une nouvelle page, je l'ai fait, d'avoir un nouvel âge dans la relation entre la France et l'Algérie », déclare-t-il au lendemain de sa visite. En juin 2015, il effectue une visite de quelques heures à Alger.

     

     

    « Samia Arhab « …la sœur du journaliste Rachid Arhab qu’on ne voit plus » va bientôt interviewé Jacques cros dans le documentaire « Mon Algérie à moi »17 octobre 1961 : Le sombre héritage de la colonisation »

  • Commentaires

    2
    Gavoury J-F
    Samedi 7 Août 2021 à 19:03

    Le geste inédit accompli par le Président de la République Emmanuel Macron le 26 mars 2021 n’avait politiquement aucun sens. 

    Célébrer le souvenir des victimes civiles d’une manifestation insurrectionnelle appelée par l’OAS et ayant fait plusieurs dizaines de morts le 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger ne pouvait rien apporter aux familles concernées : les noms de leurs parents décédés ce jour-là défilent, en effet, depuis le 26 mars 2010, sur la colonne centrale du mémorial national des morts pour la France en AFN (quai Branly à Paris). 

    La démarche consistant à faire déposer, au nom du chef de l’État, une gerbe portée par la ministre Darrieussecq n’avait d’autre objet apparent que d’afficher la primauté de la reconnaissance due aux partisans de l’Algérie française sur celle éventuellement concédable aux quelque 2.700 victimes de l’OAS, seules oubliées de la mémoire officielle. 

    Si, dans deux mois, le 6 octobre 2021, au cimetière parisien du Père Lachaise, est solennellement exaucée cette lointaine aspiration à l’équité mémorielle, l’histoire oubliera l’étape brouillonne du 26 mars 2021 et tant les victimes survivantes que les descendants de victimes de l'OAS sauront exprimer leur gratitude à l'égard du Président d'une République ponctuellement conciliatrice.

    1
    Samedi 7 Août 2021 à 13:38

    Ainsi jusqu'en janvier 1960, lors de la semaine des barricades Chirac était partisan de l'Algérie française !

    Remarquez pour Mitterrand ça a duré presque aussi longtemps !

    Il y a donc eu le colonialisme et la guerre menée pour tenter de le perpétuer. Et on enrôlait pour ce faire les jeunes Français (les jeunes  Algériens aussi !) qui avaient le tort d'avoir 20 ans en ces temps-là !

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