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Eric Zemmour : la rédaction de CNews se désolidarise après ses propos sur les migrants
« Je reviens une nouvelle fois sur le raciste Zemmour, certains doivent dire « mais il n’a rien d’autres à raconter ? » Je m’en excuse auprès d’eux… Mais ce matin je vous rapporte ce qu’a écrit, entre autres « Le Journal de Saône-et-Loire », ce quotidien qui m’a employé 40 années de ma vie et je conclurais en disant que ça se gâte vraiment pour Zemmour et tant mieux ».
Michel Dandelot
Propos haineux d'Éric Zemmour : Bussereau soutiendra les départements
Sur CNews, Éric Zemmour a expliqué que "tous" les mineurs isolés accueillis en France étaient "violeurs, voleurs, assassins". Déclenchant un tollé, notamment du côté des départements, qui ont la charge de l'aide sociale à l'enfance. Capture d'écran CNews
"Le fiel de Zemmour à l’encontre des jeunes mineurs non accompagnés est inacceptable et le département de Meurthe-et-Moselle portera plainte contre ce chroniqueur et appelle Cnews à prendre enfin ses responsabilités", a expliqué la présidente du département de Meurthe-et-Moselle, Valérie Beausert-Leick, sur Facebook samedi matin, selon l'Est républicain.
Il y a quelques jours, mardi 29 septembre, Éric Zemmour avait expliqué, dans "Face à l'info" sur CNews, que selon lui, "tous" les mineurs isolés sont des "voleurs, assassins et violeurs". "Si, tous", avait-il insisté, face aux dénégations de la présentatrice Christine Kelly.
L'émission supprimée par CNews
L'émission n'est plus disponible en replay sur le site internet de CNews.
Face à ces propos et au tollé provoqué par Zemmour, le parquet de Paris avait rapidement ouvert une enquête pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste". Le CSA a été saisi, et de nombreuses plaintes ont été déposées ou annoncées, notamment par SOS Racisme, mais aussi par au moins 11 départements, qui gèrent l'aide sociale à l'enfance. Et donc l'accueil et la prise en charge des mineurs isolés.
Les départements devraient avoir un soutien de poids, celui de l'ancien ministre Dominique Bussereau, aujourd'hui à la tête de la Charente-Maritime et président de l'Assemblée des départements de France (ADF).
Valérie Beausert-Leick a souhaité "interpeller Dominique Bussereau [...] afin qu’il y ait une expression publique pour condamner toute stigmatisation des mineurs non-accompagnés".
Joint par L’Est républicain, M. Bussereau s’est montré enclin à accompagner la démarche de la Meurthe-et-Moselle. Mais aussi, celle de tous les autres départements qui iraient en justice pour dénoncer les propos de Zemmour.
"Je soutiens tous ceux qui portent plainte"
"Zemmour est condamné à juste titre par la France entière. Je n’exclus pas de le faire en tant que président de la Charente-Maritime ou de l’Assemblée des départements de France. Zemmour est tellement brutal que toutes les plaintes sont les bienvenues. Je soutiens tous ceux qui portent plainte. Plusieurs départements s’inscrivent dans cette démarche. Ce sont pour l’instant souvent des départements dirigés par la gauche mais je ne doute pas que des conseils départementaux à majorité de droite feront la même chose", indique Dominique Bussereau à l'Est républicain.
Selon M. Bussereau, cette nouvelle affaire Zemmour "est d’abord une affaire interne à la rédaction de CNews: je suis plus intéressé par la réaction des autres membres de la rédaction de CNews. Car, selon moi, si Zemmour est condamné par les journalistes de sa propre rédaction, ce sera plus puissant que toute autre démarche. Mais de toute évidence, Zemmour mérite des sanctions tant ses propos sont brutaux, ridicules et stupides."
Christine Kelly, comme l'ensemble de la rédaction de CNews, se sont d'ailleurs désolidarisées rapidement des propos tenus par Éric Zemmour, via un cinglant communiqué.
"Nous ne sommes pas Éric Zemmour, nous sommes une rédaction", rappellent-ils, estimant qu'ils n'ont pas "à payer pour les propos d'Éric Zemmour".
Mineurs isolés : six départements portent
plainte contre Eric Zemmour
après ses propos sur CNews
Une enquête a déjà été ouverte jeudi par le Parquet de Paris. La Loire-Atlantique avait été le premier département à déposer plainte.
Le polémiste Eric Zemmour sur le plateau de l'émission de CNews "Face à l'info", le 21 octobre 2019 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). (MAXPPP)
Les poursuites se multiplient à l'encontre d'Eric Zemmour. Après le parquet de Paris et la Loire-Atlantique, les présidents PS des départements du Gers, Philippe Martin, de la Haute-Garonne, Georges Meric, des Landes, Xavier Fortinon, des Pyrénées-Orientales Hermeline Malherbe et de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, ont annoncé tour à tour vendredi 2 octobre porter plainte contre Eric Zemmour, qui a qualifié mercredi les migrants mineurs de "voleurs", d'"assassins" et de "violeurs" sur la chaîne CNews.
"Le département de Haute-Garonne va déposer plainte contre Eric Zemmour comme la Loire-Atlantique, le Gers et plusieurs départements de gauche", a écrit vendredi sur Twitter Georges Meric, le président (PS) du département de la Haute-Garonne. Inspiré par l'action en justice de la Loire-Atlantique, Philippe Martin avait affirmé hier sur Twitter que le Gers allait déposer "plainte contre Eric Zemmour pour son discours de haine, sur Cnews à l'encontre des migrants mineurs que nous nous honorons d'accueillir, de protéger et de former" dans son département.
"Nous ne pouvons tolérer de telles paroles dans notre République, qui vont à l'encontre du devoir de protection vis-à-vis des jeunes fragilisés par des situations dramatiques", a réagi, dans un communiqué, la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe, rapporte France Bleu Roussillon.
Déjà condamné à 10 000 euros d'amende
"Notre collectivité va déposer plainte contre cette personnalité médiatique qui tient des discours de haine, à la fois injurieux et infondés", a écrit de son côté Xavier Fortinon dans un communiqué, rappelant que "300 mineurs isolés sont pris en charge par le département des Landes". Ces propos font écho au communiqué publié jeudi par le président de Loire-Atlantique Philippe Grosvalet (PS), témoignant "que les mineurs non accompagnés pris en charge par le département de Loire-Atlantique manifestent une forte volonté d'insertion".
"Les paroles qu'il a tenues sur un plateau de télévision sont abjectes et racistes. Elles constituent une véritable incitation à la haine et portent atteinte aux mineurs dont le département de Loire-Atlantique s'est vu confier la tutelle", avait affirmé le président de la Loire-Atlantique pour motiver son dépôt de plainte contre un "récidiviste". Le polémiste avait déjà été condamné la semaine dernière pour les mêmes motifs à 10 000 euros d'amende.
Eric Zemmour : la rédaction de CNews
se désolidarise après ses propos
sur les migrants
Eric Zemmour a été trop loin sur l’antenne de CNews. Des propos sur les migrants tenus le 29 septembre alors qu’il était en direct à l’antenne ont indigné de nombreuses personnes. C’est désormais au tour de la rédaction de la chaîne d’information de se désolidariser du polémiste.
Cette fois, Eric Zemmour a dépassé les bornes. Mardi 29 septembre, l’essayiste était en direct à l’antenne de CNews. Un rendez-vous désormais très régulier pour le polémiste, qui officie du lundi au jeudi dans l’émission Face à l’info, présentée par Christine Kelly. L’animatrice n’a rien pu faire au moment où l’écrivain, connu pour ses multiples débordements racistes, a lancé une phrase qui fait depuis vivement réagir. Alors que le débat portait sur les migrants et plus particulièrement sur les mineurs non accompagnés qui vivent en France, Eric Zemmour a tenu des propos qui ne sont pas passés : « Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs... C’est tout ce qu’ils sont ! Il faut les renvoyer. Il ne faut même pas qu’il viennent ». Devant l’obstination de son chroniqueur, qu’elle n’arrivait pas à calmer, Christine Kelly avait alors précisé : « Ces propos vous appartiennent, ce n’est pas CNews ». Et la journaliste avait raison puisque deux jours plus tard, la rédaction de la chaîne a publié une tribune pour se désolidariser d’Eric Zemmour. Entre temps, les propos de l’ancien sniper de Laurent Ruquier ont été dénoncé par SOS Racisme. L’association a porté plainte et le parquet de Paris a ouvert une enquête.
« Nous ne sommes pas Eric Zemmour »
Dans le même temps, les journalistes de la chaîne ont tenu à clarifier leur position sur le sujet dans un communiqué publié sur le compte de la Société des rédacteurs de CNews : « Nous journalistes de Cnews, ne sommes pas Eric Zemmour. Nous sommes une rédaction. À ce titre, par l’intermédiaire de la société des rédacteurs, nous condamnons avec la plus grande fermeté les propos tenus par Eric Zemmour sur notre antenne ». La rédaction de la chaîne redoute un éventuel appel au boycott qui pénaliserait tous les journalistes de CNews qui s’efforcent de « livrer la meilleure information possible » aux téléspectateurs : « Boycotter notre chaîne, c’est boycotter le travail d’une rédaction qui ne se résume pas à la pensée d’un seul homme. Eric Zemmour dispose de cinq heures d’antenne par semaine. Nous, les journalistes de CNews, en assurons 120. Derrière les caméras, sur nos plateaux, en régie, sur le terrain ; nous, les journalistes de CNews, n’avons pas à payer pour les propos d’Eric Zemmour ». En conclusion, le bureau de la Société des rédacteurs de la chaîne rappelle une nouvelle fois : « Nous, les journalistes de CNews, sommes une rédaction. Nous ne sommes pas Eric Zemmour ».
Tu as raison Zemmour
de confirmer tes propos
les sanctions seront encore plus
sévères…
« Personne n’est dupe de l’opération politique d’Emmanuel MacronVérités sur la colonisation française en Algérie : l’armée fait barrage à Macron »
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