• Paris : disparition inquiétante de la plaque en mémoire d’Henri Curiel *** Lien avec le conflit israélo-palestinien ?

     

     

    Paris : disparition inquiétante

    de la plaque en mémoire

    d’Henri Curiel

    Paris : disparition inquiétante de la plaque en mémoire d’Henri Curiel

    Dans un communiqué, le collectif « Secret défense : un enjeu démocratique » s’interroge sur la « disparition inquiétante » de la plaque rendant hommage au militant anti-impérialiste Henri Curiel qui avait été apposée à Paris en 2018.

    Le 4 mai 1978, quelques heures avant d’être tué, Henri Curiel avait rendez-vous avec deux personnalités, israélienne et palestinienne. Henri Curiel était un militant acharné de la paix au Proche-Orient, et tant la famille que ses amis ne peuvent s’empêcher de se demander s’il ne s’agirait pas d’un acte de vandalisme perpétré dans le cadre de la nouvelle guerre entre Israéliens et Palestiniens à Gaza.

    Disparition inquiétante de la plaque 

    en mémoire d’Henri Curiel 

     

    Paris, 9 décembre 2023,

    Au tout début du mois de novembre 2023, la famille d’Henri Curiel a constaté que la plaque en hommage à ce combattant infatigable des indépendances et de la paix, apposée sur le mur de l’escalier qui mène de la rue Monge à la rue Rollin, dans le cinquième arrondissement de Paris, n’était plus là. Elle avait été inaugurée en mai 2018, à l’occasion du 40ème anniversaire de son assassinat, dont les exécutants et les commanditaires restent à ce jour non poursuivis.
    La famille a écrit à Laurence Patrice, maire-adjointe en charge de la mémoire pour savoir ce qui était advenu de la plaque. Elle a répondu que plusieurs personnes avaient signalé cette disparition, qu’une enquête avait été diligentée et que, dans tous les cas, une plaque serait réinstallée.
    Plus d’un mois s’est écoulé depuis cet échange. Aucune explication n’a été avancée par la Mairie de Paris, et le mur de l’escalier, au-dessus duquel Henri Curiel habitait, reste désespérément vide.
    Toutes et tous, nous demandons à la Mairie de Paris qu’une nouvelle plaque soit ré-installée au plus tôt et qu’une cérémonie, identique à celle de 2018, soit organisée.

    Collectif « Secret défense : un enjeu démocratique », le 9 décembre 2023.

    L’inauguration de la plaque en mémoire d’Henri

    Curiel en 2018, discours d’Alain Gresh



     

    SOUVENIRS

    SOUVENIRS *** Paris. Une plaque à la mémoire de Henri Curiel

    Paris. Une plaque à la mémoire

    de Henri Curiel

    Henri Curiel est né en Égypte, en 1914, dans une famille juive privilégiée. Révolté par la misère du peuple, il s’engagea très tôt dans le combat pour la justice sociale, contre le colonialisme et fonda une organisation communiste, le Mouvement de libération nationale et son pendant au Soudan (qui donna naissance à un puissant parti communiste). Expulsé par le roi Farouk en 1950, il s’engagea aux côtés du peuple algérien et fut l’un des organisateurs des « porteurs de valise ».

    Emprisonné en 1960, libéré après les accords d’Évian, il fonda un mouvement, Solidarité, dont le but était d’apporter une aide concrète aux peuples luttant pour leur indépendance (notamment en Afrique australe) ou contre les dictatures militaires en Amérique latine, mais aussi en Grèce, en Espagne et au Portugal. Il sera assassiné à Paris le 4 mai 1978, par un mystérieux commando Delta. Depuis, ses amis et sa famille mènent un combat pour que l’enquête ouverte aboutisse, pour le secret défense soit levé sur les dossiers le concernant et pour que les responsables politiques de ce crime d’État soient condamnés.

    Pour en savoir plus, lire Gille Perrault, « Henri Curiel, citoyen du tiers-monde », Le Monde diplomatique, avril 1998.

    25 avril 2019, la mairie de Paris dévoile une plaque à la mémoire d'Henri Curiel. "L’effondrement du système colonial, Henri y a consacré une partie importante de sa vie. Je crois que c’est pour ça qu’il a été assassiné en 1978", disait Alain Gresh, directeur d'Orient XXI et ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique.

     

     

    Une plaque à la mémoire  du “porteur de valises” Henri Curiel  sur le lieu du crime à Paris

    Une plaque à la mémoire

    du “porteur de valises” Henri Curiel

    sur le lieu du crime à Paris

     

    AFP

     

    Une plaque commémorative à la mémoire d’Henri Curiel va être dévoilée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, le jeudi 25 avril 2019 au niveau de la rue Rollin, là où le grand militant anticolonialiste avait été assassiné le 4 mai 1978.“Henri CURIEL, né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte), assassiné à Paris, 4 rue Rollin, le 4 mai 1978, victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix” pourra-t-on désormais lire sur la plaque commémorative.

    C’est un hommage politique important de la mairie de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, qui donne une visibilité à un nom que l’Etat français ne veut pas voir. Henri Curiel, militant communiste, né en Egypte, faisait partie du réseau Jeanson. Il sera le chef du réseau de soutien au FLN, les fameux “porteurs de valises”.

    Il continuera son combat en créant “Solidarité”, une structure destinée à soutenir les différents mouvements de libération du tiers-monde, et notamment à l’ANC en lutte contre le régime de l’apartheid.

     

     

    Le sale boulot de la presse 

     

    “Il fournissait des faux papiers aux militants sud-africains, il aidait les militants anti-apartheid blancs – relisant en eux le courage des porteurs de valise de France durant la guerre d’Algérie. Il fut soupçonné d’avoir permis la révélation du mirifique contrat nucléaire entre Paris et Pretoria. Et assassiné le 4 mai 1978” écrit Sylvie Braibant, dans un article que le HuffPost Algérie a publié sous le titre de “Assassinat d’Henri Curiel: vérités évidentes, justice empêchée”. 

     

    “Nous connaissons la vérité sur ses assassins mais, au nom du secret défense, la justice reste empêchée par un fil rouge menant du général Aussaresses au président Giscard d’Estaing” avait-elle noté tout en relevant le sale boulot effectué par une partie de la presse française à l’époque, notamment le Point, dirigé par George Suffert, qui menait campagne contre lui en diffusant de faux scoop. 

     

    L’assassinat avait été revendiqué en 1978 par un “groupe Delta” (qui fait clairement référence aux sinistres sicaires de l’OAS) mais tous les éléments d’une opération “omo” décidée au sein du pouvoir français ont été peu à peu réunis à travers les témoignages et des révélations. 

     

    Autre lien avec l’Algérie, les experts de la police française ont établi que l’arme qui a servi à l’assassinat du porteur de valise -un pistolet de calibre 11,43- a été utilisée dans l’assassinat le 2 décembre 1977 Laïd Sabaï, gardien à l’Amicale des Algériens en Europe. C’est également un “commando Delta” qui avait accompli le forfait. 

     

    De passage à Alger, le professeur Philippe Aghion en janvier 2018 a indiqué sur Radio M que Henri Curiel a été “assassiné par le général Aussaresses qui était un bourreau durant la révolution algérienne”.

     

    Un crime politique 

     

    Interrogé par le HuffPost Algérie, le journaliste Alain Gresh, fils de Henri Curiel, s’est dit également persuadé de l’implication de Aussaresses dans l’assassinat. Il a d’ailleurs, a-t-il relevé, admis sa responsabilité dans l’entretien qu’il avait accordé à la journaliste française Emilie Raffoul pour son documentaire sur Curiel.

    Mais pour Alain Gresh, il s’agit d’un assassinat politique décidé avec l’aval du pouvoir français à l’époque.  “Aussaresses n’aurait pu “agir à l’époque sans l’aval du président Valéry Giscard d’Estaing. C’est mon intime conviction” a-t-il souligné dans une déclaration au HuffPost Algérie. 

    En 2008 déjà , dans un article consacré au documentaire d’Emilie Raffoul, le journal Le Monde soulignait qu’au terme d’une “enquête minutieuse, la thèse d’un assassinat exécuté par des nostalgiques de l’OAS avec la complicité des services français s’imposait “presque naturellement”. 

    “Paris voulait envoyer un signal fort à une Algérie tiers-mondiste soupçonnée, entre autres choses, d’aider les indépendantistes corses. Quel meilleur avertissement que d’exécuter Curiel “l’Algérien de coeur”, à quelques semaines de son départ pour la capitale des mouvements de libération ? Même si l’émission n’apporte pas la preuve irréfutable de ce crime politique, toutes les autres pièces du puzzle ont été rassemblées. Et elles s’imbriquent parfaitement.”. 

    Depuis, d’autres éléments du puzzle se sont rajoutés pour confirmer qu’on était bien devant un “crime politique”.

     

    Le Pr Philppe Aghion désigne Paul Aussaresses comme l'assassin de son oncle Henri Curiel :

     


     

    Une plaque à la mémoire  du “porteur de valises” Henri Curiel  sur le lieu du crime à Paris

    C'est dans cette rue étroite de Paris “qu'Henri CURIEL, né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte), fut assassiné à Paris, 4 rue Rollin, le 4 mai 1978, victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix”

     

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