• Qui est Henri Pouillot ? *** La Villa Susini *** « De retour de Sidi Bel Abbès » 22 mai 2015 *** L’Edito d’Henri Pouillot

    Qui est Henri Pouillot ?

    Né en 1938 en Sologne (Loiret) - Ingénieur Retraité.
    Appelé, pendant la Guerre d’Algérie.
    Affecté de juin 1961 à mars 1962 à la Villa Susini à Alger.
    Témoin de la Torture - Auteur de 2 livres témoignages sur cette période.
    Militant des droits de l’homme, antiraciste et anticolonialiste.
     

    Mes témoignages / mon combat / mes actions / mes espoirs.


    - Un témoignage sur la torture pendant la Guerre d’Algérie.

    - Apporter ma contribution au travail de mémoire nécessaire sur une triste période de notre histoire et ses conséquences encore aujourd’hui.

    - Participer au débat d’idées permettant le développement des actions nécessaires pour condamner la pratique de la torture, le colonialisme, les crimes contre l’humanité...

    - Dénoncer le révisionnisme colonial aujourd’hui autour de la Guerre d’Algérie, la résurgence des idées selon lesquelles le colonialisme aurait pu être positif et de l’activisme de l’OAS soutenu par la connivence d’une partie de la droite à ces thèses extrémistes et xénophobes, en particulier la mise en cause des valeurs républicaines de la France à l’occasion des "honneurs" rendus aux activistes de l’OAS.
    - Fédérer les actions pouvant aller dans ce sens.

    La Villa SUSINI, un lieu Symbolique, d’un lourd passé

    La villa Sesini, (ou Susini) sur les hauteurs d'Alger, près du monument de Riadh el Feth, est une grande et belle bâtisse de style mauresque. Elle était redoutée par tous les Algériens, comme le plus célèbre centre de torture, du moins celui dont le nom revient le plus souvent dans la bouche des vieux Algérois. De cette maison qui a abrité le consulat de l'Allemagne nazie, entouré d'un vaste et beau jardin, d'où s'élèvent de très beaux palmiers, on a une vue qui plonge sur Alger, son port et la baie. Entre 1955 et 1961, elle a servi de PC aux paras. C'est ici que Maurice Audin et Omar Dheghri ont été assassinés. __________________
     

    C’est dans cette Villa, à Alger, que je me suis retrouvé à effectuer la fin de mon service militaire, pendant la Guerre d’Algérie, de juin 1961 à mars 1962.
    Ce lieu fut utilisé, pendant les 8 années de cette guerre, sans interruption, comme centre de torture.

     

    22 mai 2015

    « De retour de Sidi Bel Abbès »

     L’Edito d’Henri Pouillot 

    Invité par l’Université Djliali Liabès de Sidi Bel Abbès à l’occasion de la commémoration du 19 mai 1956 (1), j’ai été interpellé à de nombreuses reprises sur les questions des rapports entre la France et l’Algérie.
    Un mécontentement certain se fait sentir de la part de nombreux Algériens. Trois sujets m’ont régulièrement été évoqués : 

    -1- La visite de François Hollande en décembre 2012. Ce déplacement avait suscité de grand espoirs, avec le slogan de sa campagne électorale "Le changement, c’est maintenant" la majorité des Algériens espéraient, qu’enfin, la France allait reconnaître ses responsabilités et les condamner dans l’ensemble des crimes d’état, crimes contre l’Humanité commis en son nom vers le peuple algérien. Quelle déception : La visite sur la Place Maurice Audin ne lui a même pas permis d’évoquer la Torture. Pour le 17 octobre, il avait "oublié" ses engagement de candidat à la Présidence de la République... 

    -2- Le 8 mai 1945, à Sétif, Guelma, Khérratta... Le voyage du Ministre Todeschini un mois plus tôt est plutôt considéré comme un affront que comme un geste positif. En effet, pourquoi le Ministre n’est-il pas venu le 8 mai (et non le 19 avril) ? L’argument officiel est qu’il se devait de présider les cérémonies en France, mais il aurait très bien pu se rendre aussi à Sétif, avec un vol spécial, en 1heure 30 maximum il pouvait venir à Sétif. Pourquoi les représentants de la Fondation du 8 Mai 1945 n’ont pas été sollicités à cette occasion ? Pourquoi des manifestants de ce 8 mai 1945 n’ont pas été invités, et reconnus pour leur courage à affronter la répression d’alors ? Pourquoi le mot de crime n’a-t-il pas été reconnu ? Autant de questions ressenties comme une opération politicarde, méprisente envers le peuple algérien. 

    -3- L’affaire Maurice Audin Comme j’avais été invité à cette université pour évoquer la question de la torture, en particulier pendant la Guerre d’Algérie, cette question est revenue régulièrement dans les discussions. Certes François Hollande s’était rendu Place Maurice Audin à Alger en décembre 2012, mais il n’avait même pas été question de la torture à cette occasion !!!
    Depuis, le communiqué du 17 juin 2015 parait bien énigmatique et insuffisant. Certes il remet, enfin, en cause la thèse qui restait toujours la version officielle de l’évasion de Maurice Audin, mais là aussi, cette démarche est également ressentie comme un opération politicarde. Il est bien évident que personne depuis juin 1957, ne portait le moindre crédit à la version mensongère de l’évasion de Maurice Audin. Alors, que le communiqué dise enfin qu’il était mort en détention, n’est que déflorer un secret de polichinelle. Pourquoi ce communiqué qui affirme que, selon des documents et témoignages concordants, ne les rend-il pas publics, ne dit pas comment il est mort, ce qu’est devenu son cadavre ? Quels sont les témoins qui se sont exprimés ? Qu’ont-ils dit ? Quels documents corroborent ces dires ? Dans la presse Algérienne un témoignage a été diffusé donnant une piste sur le lieu de sépulture de Maurice Audin ? A-t-elle été vérifiée, est-elle exacte ? 

    François Hollande doit se rendre en Algérie dans les prochains jours, la semaine prochaine je déposerai à l’Élysée un courrier évoquant ces questions, espérant ainsi que, à cette occasion, ENFIN, une position plus conforme aux exigences du respect des droits de l’homme dont la France revendique être un pays modèle dans ce domaine, puisse se concrétiser 

    PS : voir mon intervention du 20 mai à Sidi Bel Abbès 

    (1) Le 19 mai 1956, Une grève fut observée par les étudiants à l’appel du FLN, répondant à cet appel de l’Ugema qui déclarait notamment : " ... Effectivement avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres ! A quoi donc serviraient-ils ces diplômes, qu’on continue à nous offrir, pendant que notre peuple lutte héroïquement, pendant que nos mères, nos épouses, nos sœurs sont violées, pendant que nos enfants, nos vieillards tombent sous la mitraillette, les bombes, le napalm (...) Etudiants et intellectuels algériens, pour le monde qui nous observe, pour la nation qui nous appelle, pour le destin historique de notre pays, serions-nous des renégats ? "

    Henri POUILLOT 

    « Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre "La lettre de la 4acg"Henri Pouillot : « L’Algérie a eu 600 à 800 Oradour-sur-Glane rasés au napalm » »

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