• C’est donc ce soir, comme nous l’annonce le journal local, que la Blanche Neige de la droite extrême viendra délirer devant un parterre de sympathisants tout acquis à sa cause, avec, bien sûr, la présence du Maire de Chalon-sur-Saône, (prudent ?) ayant précisé que ce n’était pas lui qui l’avait invité mais que c’était elle qui s’était proposée.

    Voici donc le petit communiqué du JSL : 

    Nadine Morano ce soir à Chalon-sur-Saône, lettre ouverte de Dominique Sopo président de SOS Racisme

    Chalon-sur-Saône Nadine Morano ce mercredi en Saône-et-Loire pour la rentrée des Républicains

    Nadine Morano ce soir à Chalon-sur-Saône, lettre ouverte de Dominique Sopo président de SOS Racisme

    Nadine Morano à St-Christophe -en-Brionnais lors de la dernière campagne des Européennes. Photo archives Benoit MONTAGGIONI

    Nadine Morano fait ce mercredi le déplacement à Chalon-sur-Saône. La députée européenne LR, ancienne ministre des années Sarkozy est l’invitée ce soir, salle Marcel-Sembat, de la réunion de rentrée de la fédération des Républicains de Saône-et-Loire. Nadine Morano interviendra sur la question migratoire en diffusant aux militants, le court-métrage réalisé au Liban et en Jordanie lors de son déplacement dans les camps de réfugiés.

    SOURCE : http://c.lejsl.com/zen/edition-de-chalon/2018/01/10/nadine-morano-ce-mercredi-en-saone-et-loire-pour-la-rentree-des-republicains

    Dominique Sopo, président de SOS Racisme :

    Eugène et Fernande, mes grands-parents

     de Valenciennes, auraient honte de vous

    Madame Morano

    Les diatribes de Nadine Morano sur la « race blanche » ne feront que retarder et non empêcher la salutaire évolution de la France en pays multicolore, dont les réfugiés doivent retrouver le chemin et l’envie de s’y installer, proteste Dominique Sopo, président de SOS Racisme.

    Nadine Morano ce soir à Chalon-sur-Saône, lettre ouverte de Dominique Sopo président de SOS Racisme

    En 2015, Nadine Morano se rendait au Liban pour visiter un camp de réfugiés syriens. À cette occasion, elle a posé d’un air épanoui pour une photo où apparaissent les visages juvéniles et radieux de deux petites réfugiées. Qu’elles étaient heureuses ces réfugiées de se serrer avec affection et simplicité contre une personne qu’elles pensaient s’intéresser à leur sort ! À peine deux semaines plus tard, elle se réclame de cette visite de terrain pour se lancer devant des millions de téléspectateurs dans une tirade pleine de haine et de rejet à l’endroit des réfugiés.

    En somme, elle a trahi le sourire de ces deux enfants. Je n’attends pas qu’elle en éprouve de la honte. Je l’en crois malheureusement bien incapable. Sa tirade, elle l’a faite en les abandonnant au racialisme le plus abject et en exprimant un rejet sans fard des musulmans, des étrangers et de leurs enfants. Sa « défense » de la « race blanche », tout droit sortie des égouts de l’Histoire tragique dans laquelle nous précipitèrent naguère de telles pensées, la place clairement à l’extrême droite, bien qu’elle camoufle cette évidence en se réclamant d’un parti – Les Républicains – dont elle salit le nom. Élue par les Français et siégeant à l’Europe, elle réussit l’exploit par la même occasion de trahir l’idéal européen – né des décombres d’une seconde guerre mondiale dont les carburants les plus puissants furent le racisme et l’antisémitisme – ainsi que l’idéal de notre pays.

    Une insulte aux générations passées

    De notre pays, elle déshonore les combats et insulte les générations passées sans oublier de cracher à la face des générations qui en sont aujourd’hui l’incarnation vivante. Je ne sais pas ce qu’est sa France, ou plutôt je le sais trop bien. Je vais donc lui parler de ma France, à travers quelques éléments qui auront peut-être l’intérêt de la distraire, à défaut de la toucher. Mon père étant orphelin de naissance, je n’ai connu que deux grands-parents, les parents de ma mère. Mon grand-père s’appelait Eugène, ma grand-mère s’appelle Fernande. Ils vivaient là où je suis né, à Valenciennes, dans une région alors – déjà – en plein désastre économique.

    Mme Morano aura peut-être deviné à leur prénom que mes grands-parents sont deux spécimens de ce que vous appelez la « race blanche ». Encore que, du côté de mon grand-père à tout le moins, la remontée dans l’arbre généalogique indique une ancienne ascendance espagnole, ce qui n’exclut donc pas la présence lointaine de quelques juifs et musulmans de l’Andalousie. Lorsque mon père – dont je précise qu’il est né au Togo et que sa conception du monde classerait dans la case de la « race noire » - rencontra ma mère, mes grands-parents ne virent pas un Noir. Ils virent un gendre. Lorsque des enfants naquirent de cette union, mes grands-parents ne virent pas des métis, ils virent leurs petits-enfants. Précieux soutien à une époque alors pétrie de préjugés et dont nous nous plaisions à croire qu’elle était révolue.

    J’imagine sans mal les remarques que durent subir mes grands-parents, qui aggravèrent leur cas en ayant plusieurs de leurs filles qui se marièrent à des hommes venus de l’Afrique subsaharienne. Je connais les insultes les plus outrageantes que durent subir mes parents et mes tantes, parfois jusque sur les murs publics. J’ai lu plusieurs lettres à moi adressées et dans lesquelles les auteurs exprimaient très clairement ce qu’ils pensaient d’une femme blanche qui était mariée à un homme noir. Ceux qui portaient l’idéal de la France, ça n’était pas et cela ne sera jamais les aboyeurs racistes qui, à l’instar du comportement de Madame Morano, ont toujours cru pouvoir se comporter en cons glorieux.

    La France s’incarne dans des grands combats et dans des petits moments d’une grâce infinie. Elle s’incarne dans Eugène et Fernande, qui tirèrent de leur condition populaire un humanisme qui vous a abandonnée si tant est qu’il vous ait déjà accompagnée. La France, Madame Morano, s’incarne lorsque Camille Desmoulins proclame à l’Assemblée, face à ceux qui agitent la peur de la fin des colonies si l’égalité venait à y progresser, cette phrase mémorable : « Périssent nos colonies plutôt La France » s’incarne lorsque, face au déferlement antisémite qui balaya la France lors de l’Affaire Dreyfus, Emile Zola rédigea son « J’accuse… ! » et naquit la Ligue des Droits de l’Homme. La France s’incarne lorsque, au moment où l’honneur, la fierté et l’espoir étaient rentrés dans la nuit de la Collaboration, des hommes et des femmes, de toutes origines, de toutes nationalités et de toute couleur fusionnèrent, au nom de leur survie individuelle mais aussi et même surtout au nom des idéaux de notre pays, dans la Résistance.

    Les visages de la France dans cette nuit tragique, c’étaient le visage du Général de Gaulle dont Mme Morano se réclame outrageusement, les visages de l’Arménien Missak Manouchian et des Juifs étrangers des FTP-MOI, les visages des Guyanais Félix Éboué et Gaston Monnerville, le visage de Joséphine Baker, le visage de Jean Moulin, les visages des tirailleurs sénégalais qui contribuèrent à la libération de la France et au statut de vainqueur dont nous pûmes grâce à eux nous targuer dans l’Après-guerre, les visages des goumiers marocains dont elle ignore peut-être qu’ils jouèrent un rôle décisif dans la victoire de Monte Cassino et donc dans la libération de l’Italie où elle a quelques origines et bien sûr les visages d’une cohorte d’anonymes qui n’oubliaient pas que l’essentiel n’était pas dans le délire de la race mais bien dans la communion d’une Humanité qu’il s’agissait de refonder sur les bases d’une égalité réaffirmée.

    La France s’incarne lorsque, dans les années 1980, la jeunesse de notre pays se leva contre le racisme et fit le plus beau des rêves : celui de mettre à bas cette vieille haine qu’elle cherche aujourd’hui à réactiver. La France respirait de beauté lorsque des centaines de milliers de manifestants défilaient pour refuser que l’on tergiverse sur la nationalité française des enfants d’Algériens ou pour marquer dans l’espace public leur refus des outrages du racisme. La France s’incarne lorsque la République, malgré sa longue compromission coloniale, ouvrit ses bras aux réfugiés et aux migrants d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Belgique, de Russie, du Portugal, du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud-est.

    La France s’incarne lorsque de cette myriade d’histoires, de peuples, de cultures, de trajectoires individuelles se poursuit, se déploie et se réinvente une Nation. Voilà ce qu’est la France. Un pays dont on sait qu’il est beau lorsque des gens, fracassés par la vie, désirent le rejoindre en se disant que c’est dans ce pays-là qu’un avenir est possible pour eux et pour les enfants. Par le fait de personnes comme Mme Morano, c’est avec tristesse que je constate d’ailleurs que, pour la première fois depuis très longtemps, les réfugiés considèrent la France comme un pays à éviter. L’époque est à la régression et elle compte manifestement tirer les marrons du feu en y jouant un rôle ou en s’abandonnant à la pente de l’amoralité.

    Lorsque le temps sera au souvenir, la France, malgré Mme Morano et malgré ceux qu’elle suit et qui la suivent, sera un pays dans lequel il sera enfin normal de s’appeler tout aussi bien Audrey, Mohamed, Fatou, Patrick, Elie ou Li Mei. Elle aura juste contribué à retarder ce moment de l’advenue de cette pleine réalisation de la promesse républicaine. Ce moment, nous ferons en sorte qu’elle la retarde le moins possible.

    SOURCE : http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/10/02/eugene-et-fernande-mes-grands-parents-de-valenciennes-auraient-honte-de-vous-madame-morano_4781499_823448.html 

     


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    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

     

    J’ai pourtant passé deux hivers à Aïn Sefra (palmeraie  de Tiout) 1961-1962 et 1962-1963, dans le cadre de la sale guerre d’Algérie, bien sûr contre ma volonté… Décidément je n’ai rien vu… ni indépendantistes, ni neige… mais je ne le regrette pas… ce que je regrette ce sont les 21 mois de ma jeunesse que j’ai perdu là-bas…

     

    Les impressionnantes images de la neige

     au Sahara

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    De la neige est tombée sur le Sahara, en Algérie. Ce phénomène rarissime s'était déjà produit en décembre 2016.

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    Blanc sur sable, une beauté à couper le souffle. Dimanche, environ 40 centimètres de neige sont tombés à Aïn Sefra, en Algérie, sur les dunes du Sahara situées à environ 1500 mètres d'altitude, comme l'a écrit Météo-France dans un tweet. Le météorologue et climatologue Régis Crépet a expliqué dans un autre message : «L'air froid qui est descendu de l'Atlantique Nord vers l'Espagne a atteint le Maroc et l'ouest de l'Algérie la nuit dernière. Résultat : la neige est tombée sur les hauts plateaux, comme ici à Aïn Sefra, à l'ouest de l'Algérie...»

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    «Nous étions vraiment surpris de voir la neige à notre réveil. Nous sommes restés toute la journée et elle a commencé à fondre vers 17 heures», a déclaré Karim Bouchetata, le photographe amateur derrière ces images.

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    A voir : Pour la première fois depuis 37 ans, il a neigé au Sahara 

    Ce phénomène est rarissime : il s'agit de la deuxième fois en 37 ans que de la neige est vue sur ces dunes. La dernière remonte à décembre 2016. Déjà, Karim Bouchetata avait pu réaliser d'impressionnants clichés. «C’était superbe de voir la neige se poser sur le sable, et cela a donné une bonne série de photos. La neige est restée pendant une journée mais elle a fondu maintenant», avait-il raconté. Il avait également filmé une vidéo d’un peu plus d’une minute qui montrait la neige sur les dunes.

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    Les impressionnantes images de la neige au Sahara

    SOURCE : http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-impressionnantes-images-de-la-neige-au-Sahara-1434248 

     

     


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  • Nous connaissons les héritiers de l’OAS et des putschistes du 21 avril 1961 concernant la guerre d’Algérie mais il y a encore des héritiers des soldats SS de la seconde guerre mondiale.

     

    En Moselle, une stèle nazie érigée

     sur un terrain privé

    Une enquête pour apologie de crimes contre l'humanité a été ouverte par le parquet de Sarreguemines, en Moselle, après la découverte de cette stèle.

    C'est une initiative qui soulève l'indignation. Une stèle en l'honneur de soldats nazis a été érigée dans le petit village de Lengelsheim situé en Moselle, rapporte l'Est Républicain. Elle a été découverte sur une parcelle privée, qui appartient à une famille allemande.

    "Le monument vient sans doute d’être installé. Le ciment est encore frais. Les fleurs ne sont pas fanées, les rubans noir et rouge encore bien colorés", explique un habitant au quotidien.

    En Moselle, une stèle nazie érigée sur un terrain privé

    Héritiers de soldats SS

    Les propriétaires de la parcelle sont des héritiers de la 17e SS Panzergrenadier Division, qui est notamment soupçonnée par la justice allemande d'être à l'origine du massacre de Maillé, au cours duquel 124 personnes ont été assassinées le 25 août 1944. La devise de cette division "Drauf, dran und durch", qui signifie "On y va, en avant, à travers", est inscrite en évidence sur la stèle.

    "Par respect pour ceux qui ont été massacrés à Maillé, cette stèle est intolérable", s'est insurgé un habitant d'un village voisin interrogé par l'Est Républicain. Avant d'ajouter qu'il envisageait de porter plainte. Une enquête pour apologie de crimes contre l'humanité a été ouverte ce jeudi par le parquet de Sarreguemines.

    SOURCE : http://www.bfmtv.com/police-justice/en-moselle-une-stele-nazie-erigee-sur-un-terrain-prive-1341746.html 

    En Moselle, une stèle nazie érigée sur un terrain privé

    Stèle nazie au Pays de Bitche : enquête ouverte pour apologie de crimes contre l’humanité 

    En Moselle, une stèle nazie érigée sur un terrain privé

    Photo HD La stèle a été saisie par les gendarmes de la compagnie

     de Sarreguemines. Photo RL

    Au-delà du Pays de Bitche, l’émoi est grand, après la découverte, sur un terrain privé, près d’un chemin emprunté par des marcheurs, d’une stèle qui célèbre la 17e SS Panzergrenadier Division, dont une unité est suspectée d’avoir massacré 124 habitants du village de Maillé (Indre-et-Loire) le 25 août 1944.

    Dans un communiqué, le secrétaire départemental du Parti communiste de Moselle, Jacques Maréchal, a exprimé sa « profonde colère et (son) indignation ». Il écrit : « Ces faits sont d’une extrême gravité et appellent une réponse à la hauteur du scandale et de l’insulte à la République, à ses idéaux et à toutes les victimes de la guerre et du nazisme. Cette stèle doit être démontée dans les meilleurs délais, chaque jour qui passe est un affront supplémentaire. Le trouble manifeste de l’ordre public existe. Les auteurs et complices doivent être poursuivis par la justice. »

    Cet après-midi, une enquête pour apologie de crimes contre l’humanité a été ouverte par le parquet du tribunal de Sarreguemines. La plaque « est située dans un champ, propriété privée d’un Allemand qui vit en Allemagne, affirme le procureur de Sarreguemines, Jean-Luc Jaeg, que nous venons de contacter. Elle est visible des promeneurs. Il s’agit donc d’un trouble manifeste à l’ordre public. »

    L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Sarreguemines, ainsi qu’à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et crimes de guerre. La stèle, dont on ignore quand elle a été posée, a été saisie cet après-midi par les gendarmes pour les besoins de l’enquête. « Il s’agit d’une pièce à conviction », précise le procureur de la République. La découverte d’un tel monument « n’est pas commune, mais il y a déjà eu par le passé des rassemblements de néo-nazis et de sympathisants du IIIe Reich au Pays de Bitche ».

    J. Br. (avec AFP)

    SOURCE : http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-sarreguemines-bitche/2018/01/04/stele-nazie-au-pays-de-bitche-enquete-ouverte-pour-apologie-de-crimes-contre-l-humanite 


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  • Alençon, 5 janvier 2018 : hommage

    à Alfred Locussol

    et message de vœux de l'ANPROMEVO

    6 janvier 2018.

    Quelque quarante personnes se sont réunies, le vendredi 5 janvier 2018, à partir de 11 h 00, face à la gare SNCF d’Alençon : parmi elles, le député de la 1ère circonscription de l’Orne, M. Joaquim Pueyo, vice-président de la commission de la défense nationale et des forces armées à l’Assemblée nationale, et pas moins de trois adjoints au maire de la commune.

    À l’invitation de M. Pierre Frénée et de Mme Annie Pollet, chercheurs de l'histoire et militants de la mémoire d’Alfred Locussol, hommage a été rendu à cette victime du terrorisme OAS, la première causée parmi les fonctionnaires de l’État sur le sol de la métropole : c’était le 3 janvier 1962.

    Depuis le 6 octobre 2012, une stèle honore son souvenir, au bas de l’avenue Wilson, à proximité de l’endroit où il reçut ces blessures mortelles auxquelles il succombera le 5 janvier. Et, au tout début de chaque année, s’y déroulent des cérémonies marquées par des dépôts de gerbes et prises de parole.

    À cette occasion, l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO), dans le cadre d’un message de voeux adressé à ses adhérents, amis et correspondants, rappelle les circonstances et les conséquences de cet assassinat longtemps occulté.

    Tel a été le cas hier, et je remercie chaleureusement Mme Annie Pollet d’avoir bien voulu en porter la teneur à la connaissance de l’auditoire en mon absence : cf. pièce jointe et/ou ci-après.

    Jean-François Gavoury

    Président de l’ANPROMEVO

    Alençon, 5 janvier 2018 : hommage   à Alfred Locussol  et message de voeux de l'ANPROMEVO

    Vœux pour 2018 

    prononcés à Alençon le vendredi 5 janvier

     à 11 h 00 

    par Mme Annie Pollet 

    au nom de Jean-François Gavoury

    2018, année en 8 

    Une année débute, qui en rappelle d’autres : 1958 et 1968 en particulier !

    1968, avec son mois de mai marqué, notamment en France, par sa révolte étudiante, ses mouvements sociaux et le vacillement des institutions jusqu’à la rencontre de Baden Baden au cours de laquelle le général de Gaulle reçoit du général Massu, commandant en chef des Forces françaises en Allemagne, l’assurance du soutien des armées face aux émeutes et barricades : des barricades qui en rappellent d’autres, meurtrières celles-ci, dressées par une partie des Français d'Algérie entendant manifester ainsi leur mécontentement après la mutation en métropole, le 19 janvier 1960, du général Massu, relevé de ses fonctions de commandant du corps d'armée d'Alger sur décision du président Charles de Gaulle.

    1958, avec son mois de mai marqué, le 13, par le putsch d’Alger au cours duquel les partisans de l'Algérie française prennent d'assaut le siège du Gouvernement général et créent un Comité de salut public civil et militaire, avec à sa tête le général Jacques Massu, bénéficiant du soutien tacite du général Salan, chef des Forces françaises en Algérie. Ce coup d’État sera le point de départ d’une crise qui précipitera la fin de la IVe République et entrainera un processus qui aboutira, quelques mois plus tard, à l’instauration de la Ve.

    Crise et déconstruction des institutions en 1958, crise et déconstruction des valeurs anciennes en 1968 : un même contexte insurrectionnel pour l’affirmation de deux utopies, celle d’une Algérie à jamais française et celle d'une société idéale.

    La Ve République survivra tant aux "événements" d'Algérie qu’aux "événements" de mai 1968 : sans doute sa robustesse face aux épreuves les plus violentes lui vaudra-t-elle de voir son soixantième anniversaire officiellement célébré en octobre prochain.

    ***

    Entre 1958 et 1968, un certain 3 janvier de l’année 1962, huitième année d’un conflit franco-algérien ayant viré à l’affrontement franco-français.

    Alençon, 5 janvier 2018 : hommage   à Alfred Locussol  et message de voeux de l'ANPROMEVO

    Au lendemain de cette date, le 4 janvier, à 19 h 15, qu’apprend-on sur l’antenne de Paris Inter dans le journal radiophonique Inter Actualités [1] ?

    Jean Lefèvre :

    « Hier, un fonctionnaire de l'enregistrement a été attaqué à Alençon. Maintenant on peut établir qu'il s'agit d'un attentat activiste. »

    Francis Mercury ajoute :

    « En tout cas, l'enquête est menée avec beaucoup de célérité par la police.

    Voici ce que nous donne comme renseignements, à Alençon, notre correspondant :

    Et le correspondant alençonnais de la radio nationale de préciser :

    « Et d'abord, qui était cet homme dont les Alençonnais n'ont connu le nom qu'en lisant ce matin leur journal.

    En effet, il est difficile de parler d'émotion à propos d'une personnalité discrète dont la vie publique était quasi inexistante.

    Tout ce que l'on savait de lui, c'était qu'il partait régulièrement, pour de longs week-ends, dans la capitale où il aurait entretenu des relations avec les milieux nord-africains, relations qui lui avaient valu sa mutation d'office après une condamnation pour activité antinationale.

    Pourtant, cet ancien membre du Parti communiste algérien ne s'était signalé d'aucune manière à Alençon, où ses collègues le considéraient comme un bon fonctionnaire, impeccable et consciencieux.

    Les faits, on les connaît dans leur simplicité tragique et leur rapidité.

    12h35 : M. Locussol, qui déjeune avec sa sœur, sort de son domicile pour répondre à un coup de sonnette. Deux coups de feu claquent. L'inspecteur de l'enregistrement tombe, ensanglanté.

    14h06, une heure et demie plus tard : deux hommes, vêtus avec une certaine élégance, descendent de l'omnibus en gare du Mans.

    Le commissaire de police d'Alençon, qui a recueilli dans l'intervalle un témoignage capital, téléphone à son collègue. On appréhende Robert Artaud, 23 ans, fils d'un publiciste parisien demeurant avenue Franklin Roosevelt : dans sa poche, un 22 long rifle de fabrication espagnole. Puis c'est la seconde arrestation, celle de Paul Stefani, 24 ans soudeur à Hassi-Messaoud, venu d'Alger par le "Ville de Marseille", Marseille où il avait débarqué le 23 décembre.

    Artaud feint tout de suite l'ignorance, mais Stefani se trahit.

    En mission spéciale, les deux jeunes gens ont, semble-t-il, descendu M. Locussol.

    On devait apprendre dans la soirée, en effet, que Paul Stefani avait reçu d'un certain Willy [2] - un officier de l'entourage immédiat de Salan - l'ordre de se rendre à Alençon et 200.000 anciens francs afin d'abattre M. Locussol qui faisait partie, ajoute-t-on, d'une section anti-OAS. "Vous pouvez maintenant faire de nous ce que vous voudrez : nous avons exécuté un ordre". Au Mans, le transfert de Stefani et de son camarade, un comparse apparemment, est imminent. Mais la police multiplie les investigations : on pense que les listes trouvées dans la poche d'un des agresseurs mèneront sur des pistes nouvelles. »

    Jean Lefèvre réagit en ces termes :

    « Vous voyez donc que cette affaire risque d'avoir de profonds retentissements, non seulement à Alençon, où l'affaire s'est produite, mais également en province et à Paris. »

    Daniel Pouget confirme :

    À Paris et dans toute la France, c'est évident.

    Il n'est pas exclu que cette affaire trouve d'importants prolongements à Paris et en province.

    Ainsi, on apprenait cet après-midi qu'un officier, le capitaine de Régis, avait été interpellé et se trouvait actuellement en garde à vue, interrogé au siège de la brigade criminelle.

    Il n'est pas exclu non plus que l'arrestation de ce capitaine soit en rapport avec l'affaire d'Alençon qui aurait aussi des prolongements dans le Sud-Ouest.

    Artaud, pour sa part, nie avoir eu connaissance des raisons qui poussaient Paul Stefani à pénétrer chez M. Locussol.

    Nous apprenons ce soir que Roger Artaud, exerçant la profession de publiciste et demeurant à Paris, 14 avenue Franklin Roosevelt, a été appréhendé ce soir par les policiers de la brigade criminelle. Amené au siège de la police judiciaire, quai des Orfèvres, M. Roger Artaud ainsi que le capitaine de Régis subissent actuellement un interrogatoire préliminaire. En effet, ils seront transférés demain matin place Beauvau pour y être entendus par les policiers de la sûreté nationale qui sont chargés de l'enquête.

    Jean Lefèvre conclut :

    « Une affaire par conséquent qu'il convient de suivre de très près et qui aura probablement des retentissements dans les heures qui viennent. »

     

    Dans les heures, certes, mais également dans les décennies, puisque cinquante-six ans après, les porteurs de la mémoire d’Alfred Locussol sont réunis ici et s’expriment.

    Ils s’expriment parce que faire acte de mémoire, c’est faire acte de parole.

    Ils parlent parce que l’actualité d’hier, celle des faits, contribue à cette vérité de l’histoire dont des discours révisionnistes ultérieurs, encouragés par les lois d’amnistie et de réhabilitation, ont pour objet de falsifier voire nier la réalité.

    Ils se rassemblent ici pour rappeler qu’Alençon a été le théâtre d’une exécution politique il y a cinquante-six ans.

    Et ici, ils affirment que s’en prendre à la stèle honorant le souvenir d’Alfred Locussol ne permettra pas à ses assassins de se libérer de leur passé criminel.

    Ils font acte de mémoire non pas tant pour obtenir repentance ou réparation de lancien État colonial que pour contrarier les tendances à l’amnésie collective et éviter la répétition de l’Histoire.

    Telle me paraît être la double vocation de la mémoire en action.

    Parce que j’en suis membre et surtout parce que leurs présidents respectifs m'y ont autorisé, j'associe "Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons" ainsi que le Comité Vérité et Justice pour Charonne à l’hommage rendu aujourd’hui à Alfred Locussol, et, à travers lui, à celles et ceux que l’activisme terroriste de l’OAS a tués ou blessés, mutilés et traumatisés à vie, en Algérie comme en France.

    Heureuse année à celles et ceux qui soutiennent le combat des associations de victimes l’OAS. Et puisse 2018, dans le prolongement de 1958 et 1968, donner corps à une nouvelle utopie : celle d’un cessez-le-feu des mémoires !

    Jean-François Gavoury

    ***

     

     [1] [Source : http://www.ina.fr/audio/PHZ04015131 (de 4’13 à 8’25)]

     [2] qui s’avèrera être Jacques Achard. 


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    Au secours le journal local le JSL m’apprend que des envahisseurs arrivent chez moi à Chalon-sur-Saône… Non les envahisseurs, je vous rassure, ce ne sont pas des migrants, des réfugiés, ceux-là je les accueillerais avec bienveillance, respect et solidarité… mais ce sont les deux principaux (plus blanc que blanc) dont je veux vous parler : Zemmour et Morano…

     

    Pour commencer voici les deux articles

     du Journal de Saône-et-Loire

     Les mensonges de Zemmour *** Un article de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon

     Au secours le journal local le JSL m’apprend que des envahisseurs arrivent chez moi à Chalon-sur-Saône…

    Chalon-sur-Saône - Conférence Onfray

     et Zemmour débattent

     Les mensonges de Zemmour *** Un article de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon

    Après un débat à Nice en 2015, Michel Onfray et Eric Zemmour se retrouveront autour du thème « Est-ce la fin de notre civilisation ? » à Chalon. Photo DR

     

    Chalon-sur-Saône - Conférence

    Dans Décadence paru en 2017, Michel Onfray assure que « la civilisation judéo-chrétienne européenne née avec le christianisme se trouve en phase terminale ». Dans Un quinquennat pour rien paru en 2016, Eric Zemmour écrit que les différents attentats annoncent « le début d’une guerre civile française, voire européenne et le grand défi lancé par l’Islam à la civilisation européenne sur sa propre terre d’élection ». Est-ce la fin de notre civilisation ? Sous la houlette de Franz-Olivier Giesbert, Michel Onfray et Eric Zemmour débattront sans tabou sur ce thème et confronteront leurs points de vue et le diagnostic qu’ils posent sur les maux dont souffre notre pays. Une rencontre au sommet entre les deux « poils à gratter » de notre paysage médiatique et intellectuel.

    SOURCE : http://c.lejsl.com/zen/edition-de-chalon/2018/01/05/onfray-et-zemmour-debattent 

    ***

    Politique : Nadine Morano, puis Christian Jacob en Saône-et-Loire en ce début d'année

    L'eurodéputée sera à Chalon-sur-Saône le 10 janvier prochain. Le président du groupe LR à l'Assemblée nationale devrait, lui, faire le déplacement en février ou en mars.

     Les mensonges de Zemmour *** Un article de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon

    Nadine Morano à Saint-Christophe-en-Brionnais lors de la dernière campagne des Européennes. Photo archives B.M.

     

    Le 10 janvier prochain, la fédération des Républicains de Saône-et-Loire accueillera Nadine Morano à Chalon-sur-Saône. L’eurodéputée, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, viendra présenter aux militants le film qu’elle a réalisé dans les camps de réfugiés du Liban et de Jordanie dans le cadre d’une de ses missions parlementaires. L’occasion d’évoquer la question des flux migratoires. " C’est Nadine Morano qui a proposé de venir" , précise Gilles Platret président départemental des Républicains.

    Ce dernier qui vient d'être nommé récemment porte parole national du parti par Laurent Wauquiez prévient qu’il compte bien profiter de ses nouvelles fonctions pour faire venir dans le département d’autres personnalités :« pour renforcer localement les conditions du débat politique que nous devons mener dans notre famille pour nous reconstruire. 

    Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée devrait ainsi se rendre en Saône-et-Loire en février ou en mars. Gilles Platret compte aussi inviter « les nouveaux visages » d’une droite qui tente actuellement de se réinventer.

    SOURCE : http://c.lejsl.com/edition-de-chalon/2018/01/04/nadine-morano-puis-christian-jacob-en-saone-et-loire-en-ce-debut-d-annee 

     Au secours le journal local le JSL m’apprend que des envahisseurs arrivent chez moi à Chalon-sur-Saône…

    Commençons donc par zemmour 

     Au secours le journal local le JSL m’apprend que des envahisseurs arrivent chez moi à Chalon-sur-Saône…

      

    On le dit, et on le répète : inviter Zemmour à venir mentir sans se donner les moyens de contrôler, rectifier, corriger, dénoncer les mensonges de l’intéressé, c’est prendre une lourde responsabilité. C’est jouer avec le feu de la haine, de la xénophobie et du racisme. C’est aussi trahir la première mission de la télévision publique : créer du lien entre tous. 

     

    Les mensonges de Zemmour  

    SOURCE : http://ldh-toulon.net/les-mensonges-de-Zemmour.html 

    Éric Zemmour n’hésite pas à prendre ses distances avec les faits. Mardi 13 octobre 2014, le 20h de France 2 a démonté les mensonges sur l’immigration contenus dans Le suicide français, le dernier livre du polémiste. Une leçon de journalisme à montrer dans les écoles et aux vedettes de télé qui l’affrontent sans connaitre leurs dossiers, estime le chroniqueur Bruno Roger-Petit. 

     

    Sur France 2, le 20h de Pujadas démonte : une leçon de journalisme 

    par Bruno Roger-Petit, L’Obs – Le Plus, publié le 15-10-2014

    modifié le 17-10-2014

    Connaissez vous Sébastien Lafargue ? Non. Et pourtant, ce journaliste de la rédaction de France 2 a réussi là où Caron, Salamé, Bourdin et les autres, vedettes de la profession, ont échoué. Il a mis en pièces, en moins de deux minutes, les mensonges d’Éric Zemmour sur l’immigration. 

    Sébastien Lafargue, encore ni vu, ni connu, a révélé au grand jour l’imposture de l’auteur du Suicide français, qui est d’abord et avant tout le meurtrier de la vérité. 

    Oui, incroyable. Le 20h de France 2 a dépecé Éric Zemmour. Et ses ignobles mensonges avec. Dispersé façon puzzle le polémiste. Ventilé. Correctionné. Les faits rien que les faits. 

    Et tout cela par un journaliste qui n’est pas chroniqueur vedette dans une émission d’infotainment, ou animateur collectionneur de rouges-bruns pour plateau télé. Un journaliste. Rien qu’un journaliste. Du journalisme. Rien que du journalisme. Et pour une fois, France 2 digne de France 2. 

    Trois mensonges démontés admirablement 

    On a souvent ici critiqué l’information à la sauce Pujadas sur France 2 pour ne pas manquer de saluer ce qui mérite de l’être, en regrettant de ne pas en avoir plus souvent l’occasion. 

    Donc, Sébastien Lafargue a réussi là où Caron, Salamé, Ruquier, Bourdin et tant d’autres, confrontés à Zemmour ces derniers jours, ont échoué. Il a démonté les mensonges délirants d’Éric Zemmour sur l’immigration. En deux minutes. Preuves et spécialistes à l’appui. 

    Démontage du mensonge en trois exemples

    1. Il n’y a pas 12 millions d’étrangers en France 

    Zemmour claironne partout qu’il y existe une étude de l’Insee révélant que la France compte 12 millions d’étrangers (5 millions d’adultes, parents de 7 millions d’enfants). 

    Cette "donnée" lui sert à construire la peur du "grand remplacement", théorie en mode David Vincent facho-parano que Zemmour emprunte à l’écrivain Renaud Camus, et qui vise à expliquer que les Français vont être remplacés sur leur sol par des envahisseurs. Discours de la haine et de la peur, c’est un grand classique de Zemmour, qu’il a repris sans être contredit dans l’émission "Ce soir ou jamais", vendredi dernier. 

    France 2 est allée interroger l’un des auteurs de l’étude, Fabrice Lenglart, de l’Insee. A priori, il est effectivement mieux placé que Zemmour pour savoir ce qu’il a lui-même rédigé. Question simple : 

    • "Y a-t-il 12 millions d’étrangers en France ?" 

    Réponse toute aussi simple : 

    • "Non, il y a 3.7 millions d’étrangers en France". 

    Et un mensonge de démonté. Un. 

    2. Il n’y a pas 7 millions d’enfants étrangers de moins de 4 ans 

    Mieux encore, face à Aymeric Caron, dans "On n’est pas couché", Zemmour a proféré un autre mensonge : il existe en France 7 millions d’enfants étrangers âgés de moins de 4 ans qui ne sont pas français jusqu’à l’âge de 18 ans. 

    Mensonge destiné à susciter crainte, rejet et haine, une nouvelle fois révoqué en quelques secondes par Fabrice Lenglart de l’Insee. Il y a 800.000 naissances en France par an, par conséquent, le nombre d’enfants de moins de 4 ans en France est de 3.2 millions, le tout en comptant tous les enfants nés en France. 

    Et deux mensonges de démontés. Deux. 

    3. Seuls 13% des mariages concernent un Français et un étranger 

    Toujours mieux : lors de sa dernière intervention sur RMC, face à Jean-Jacques Bourdin, Éric Zemmour a encore délivré un énorme mensonge. À l’en croire, "un tiers des mariages en France sont avec des étrangers, 90.000 sur 270.000 !" 

    Une nouvelle fois, Fabrice Lenglart de l’Insee remet Zemmour à sa place de plus gros menteur que Jean-Marie et Marine réunis. Il est prononcé 200.000 mariages par an en France, et seuls 13% d’entre eux concernent un citoyen français et un citoyen étranger, soient 26.000, bien loin des 90.000 avancés par Zemmour. 

    Et trois mensonges de démontés. Trois. 

    Conclusion de l’enquête : Sébastien Lafargue indique qu’il a tenté de joindre Eric Zemmour pour obtenir quelques éclaircissement sur ses chiffres et conclusions, mais que le message est resté sans réponse. 

    On se demande encore pourquoi. Zemmour se serait-il dégonflé ? Redouterait-il davantage un journaliste travailleur et accrocheur de France 2 plutôt que le grand Jean-Jacques Bourdin de RMC ? 

    Zemmour use et abuse de la liberté d’expression qu’il revendique 

    De cette séquence, trois leçons sont à tirer. 

    D’abord qu’Eric Zemmour ment de manière éhontée. Que ses mensonges sont énormes. Qu’il ment de manière pathologique. Qu’il dupe les téléspectateurs, les auditeurs et les pauvres lecteurs qui achètent son dernier livre. Qu’il est urgent de le faire savoir. Que l’enquête de Sébastien Lafargue mérite d’être décrétée d’utilité publique et de bénéficier d’un maximum de viralité sur le net. 

    Ensuite, qu’il est incroyable de constater que pas un de ceux qui ont eu Zemmour face à eux ces derniers jours, en dépit de leur posture "Vous allez voir ce que vous allez voir", n’ont réussi à démonter de manière aussi incontestable et irréfragable les mensonges de Zemmour. Ni Caron, ni Salamé, ni Bourdin, ni Attali, ni Autain, ni personne. Eric Brunet étant hors concours, pour des raisons évidentes... 

    Dans "On n’est pas couché", Aymeric Caron a bien essayé de démonter les mensonges zemmouriens sur l’immigration, mais le direct, la confrontation, le caractère infotainment de l’émission et la redoutable tactique du déni propre à Zemmour ont montré les limites de l’exercice. Soit la preuve que pour démonter un mensonge, il ne faut pas être confronté au menteur, car il lui est loisible de rajouter du mensonge au mensonge. Et à l’arrivée, par faute de temps notamment, c’est le menteur qui gagne. 

    Enfin, que Zemmour use et abuse de la liberté d’expression qu’il revendique, lui, le pseudo-proscrit que l’on voit et entend partout, pour mentir et tromper la France entière. De ce point de vue, les figures médiatiques qui contribuent à entretenir le phénomène Zemmour, en le hissant au rang de grand intellectuel des temps modernes, doivent s’interroger sur leur rôle dans cette hallucinante émergence. 

    Inviter Zemmour, c’est jouer avec le feu de la haine 

    On a déjà dit ici qu’il est problématique de lui ouvrir ainsi plateaux télé et studios radios, sans mesurer la responsabilité que l’on prend. Surtout quand on n’est pas équipé politiquement et techniquement pour affronter un formidable manipulateur de télévision comme Zemmour, qui maîtrise parfaitement ce média du sentiment qu’est la télé. 

    Brandir le spectre des 7 millions d’étrangers qui grandissent sans être français sur le sol national, c’est produire un discours émotionnel qui joue avec la peur des uns et des autres en période de crise. Créer l’image de 7 millions d’égorgeurs potentiels qui, devenus grands, sèmeront la terreur dans le pays, c’est bien cela que Zemmour entend créer dans l’esprit du téléspectateur prêt à gober ses mensonges, c’est un procédé monstrueux. 

    Il est dommage, autant que tragique, que face à lui, personne ne soit parvenu à démonter la mécanique Zemmour aussi facilement que Sébastien Lafargue dans le 20h de France 2. 

    On le dit, et on le répète : inviter Zemmour à venir mentir sans se donner les moyens de contrôler, rectifier, corriger, dénoncer les mensonges de l’intéressé, c’est prendre une lourde responsabilité. C’est jouer avec le feu de la haine, de la xénophobie et du racisme. C’est aussi trahir la première mission de la télévision publique : créer du lien entre tous. 

    Une leçon de journalisme pour Ruquier et Taddeï 

    La leçon de journalisme donnée par Sébastien Lafargue dans le 20h de Pujadas pèse lourd, très lourd, tant elle est accablante pour Ruquier,Taddeï et tous ceux qui ont fait divertissement avec Zemmour, en toute irresponsabilité, ces derniers jours. 

    C’est la preuve que l’on est pas obligé de tendre un micro à Zemmour à heure de forte audience pour traiter du phénomène. Et mieux encore, elle devrait créer l’obligation de barrer les plateaux télévisés à un propagandiste délirant. 

    Lafargue n’a pas voulu mettre en scène le spectacle de son choc avec Zemmour. Il a d’abord travaillé. Il s’est demandé comment informer sur les mensonges du polémiste le plus discuté de France. Il a cherché les interlocuteurs adéquats. Il a sélectionné. Il a hiérarchisé. Il n’a pas voulu faire un show, mais de l’info. 

    Le journal de France 2, fait par des journalistes comme Sébastien Lafargue, peu connus et reconnus (hélas) est une leçon de journalisme pour Ruquier et Taddeï, qui ont offert, sur la même chaîne, tribune libre aux mensonges de Zemmour sur l’immigration et ses élucubrations sur le "grand remplacement" qui se prépare, sans aucun contrôle ni encadrement éditorial. 

    On ne peut pas jouer avec un menteur et manipulateur comme Zemmour pour le simple plaisir de produire un moment de télévision. Il est temps pour France 2 de sortir l’information de la schizophrénie qui plonge parfois cette chaîne de service public dans des contradictions mortifères. L’information est une chose trop sérieuse pour être confiée à l’infotainment. 

    Bruno Roger-Petit 

    P.-S. 

    La station de radio RTL a annoncé, mardi 23 décembre, qu’Eric Zemmour continuerait à participer à l’émission « On n’est pas forcément d’accord » en dépit d’une polémique suscitée par ses propos sur les Français musulmans dans le journal italien Corriere della Sera. 

    Eric Zemmour intervient deux fois par semaine dans cette émission diffusée à 8 h 15. Dans un communiqué, la station justifie sa décision assurant que « la démocratie, c’est accepter et permettre la confrontation des idées ». 

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/actualite-med...


    SOS Racisme "très satisfait" de l'éviction d... par lemondefr


     

    Et maintenant voici

     la Blanche Neige raciste... 

    La race blanche que Nadine Morano

    porte au pinacle est hélas responsable aussi  

    de bien des horreurs… Alors un peu

     de modestie serait la bienvenue… 


    Il n'y a pas de races humaines

    29 septembre 2015 |  Par Baptiste Libé-Philippot 

    La Gâtinaise et la Charolaise sont des races de poules et de vaches françaises. Et tout comme Mesdames Morano et Le Pen, elles sont blanches. Cependant, à la différence de Mesdames Morano et Le Pen, elles ont été sélectionnées pour l'être. Concernant les espèces animales domestiquées, une race est toujours issue d'une sélection par l'Homme, le plus souvent à des fins de productivité : par exemple, la poule gâtinaise pour ses œufs et la vache charolaise pour sa viande.

    Tous les animaux d'une race se ressemblent, par leurs aspects et par leurs gènes. C'est un grand avantage pour les éleveurs, qui, lorsqu'ils achètent des animaux, s'attendent à un certain standard, et ne veulent en aucun cas un animal qui se distingue des autres. Cette homogénéité est certes un avantage économique mais il est certain que l'absence de diversité au sein d'une race est dramatique à long terme : si tous les individus se ressemblent et qu'une nouvelle maladie se développe (ou que le climat change rapidement), la race disparaît. Tel fut le cas des plants de vigne européens décimés par le phylloxéra au XIXème siècle.

    « Nous sommes un pays de race blanche » a déclaré Nadine Morano le samedi 26 septembre 2015 sur la plateau de « On n'est pas couché », estimant citer le général de Gaulle. Madame Morano s'estime donc appartenir à un groupe homogène d'humains, possédant tous les mêmes aspects (dont le standard serait la peau blanche), les mêmes gènes ; et surtout comme étant le résultat d'une sélection au fil des siècles.

    Tout d'abord, il faudra que la tête de liste des "Républicains" aux régionales développe un peu ses propos : qui est plus français entre un Lorrain et un Provençal, entre un métropolitain et un Guadeloupéen ? Doit-on mettre en place un indicateur donnant notre pourcentage de blancheur ? Estime-t-elle que les individus se définissent uniquement par leur puissance économique, leur productivité, comme c'est le cas pour les races animales ? Il faudra aussi que la députée européenne nous donne son interprétation de la devise « unis dans la diversité ». En disant « nous sommes un pays judéo-chrétien, de race blanche », estime-t-elle qu'il existe un gène judéo-chrétien ? Sait-elle que la femme de Moïse était peut-être noire, qu'une grande partie des chrétiens du Monde ne sont pas blancs ?

    Ensuite, la notion de race est inapplicable à l'Homme. L'espèce humaine se caractérise justement par sa grande diversité génétique, aucun Homme n'étant identique à un autre. Les généticiens trouvent même des différences entre les vrais jumeaux. L'Histoire a connu des mythes de la « race pure ». Ces mythes, celui par exemple de la race aryenne, ont conduit à la destruction de l'Autre, à des génocides (contraires d'ailleurs au principe chrétien du « tu aimeras ton prochain comme toi-même »). C'est cette diversité qui lui permet d'exister encore aujourd'hui, après des siècles de famine et de maladies infectieuses.

    Les "patriotes" se rappellent-ils ces milliers d'hommes étrangers qui ont combattu pour défendre la France le siècle dernier ? Nos monuments aux morts, où leurs noms sont inscrits au sang, n'ont pas de couleur. Ils n'ont qu'une religion : la démocratie. Ils n'ont qu'un cri : la liberté universelle.

    Ces hommes n'ont pas combattu parce qu'ils étaient français, parce qu'ils avaient telle ou telle couleur de peau, parce qu'ils se considéraient comme appartenant à telle ou telle race. Ils ont combattu parce que l'humanité en dépendait, répondant à ces paroles de Victor Hugo « unissons-nous dans une pensée commune, et répétez avec moi ce cri : Vive la liberté universelle ! Vive la République universelle ! ».

    N'en déplaise à certains "républicains", l'esprit républicain n'est pas « un accueil de personnes étrangères » par « un pays judéo-chrétien, de race blanche », ni un héritage génétique ou culturel. La République n'est pas un déterminisme qui s'impose à chacun, elle ne définit pas l'individu par sa productivité. La République est une volonté, une construction. La République est un rassemblement de la diversité autour d'un projet commun, universel : la Liberté.

    SOURCE : http://blogs.mediapart.fr/blog/baptiste-libe-philippot/290915/il-ny-pas-de-races-humaines

    Il n'y a pas de races humaines *** LETTRE OUVERTE À NADINE MORANO *** Morano - Parodie de Kendji - Gitano par GANESH2

    Nicolas Huguenin prof d'histoire-géo a fait une lettre ouverte bien sentie et très argumentée historiquement  à cette demeurée.  A lire absolument.

    LETTRE OUVERTE À NADINE MORANO

    Nicolas Huguenin 

    Madame,

    Je n'ai pas regardé votre prestation télévisuelle hier soir. Je sortais d'un concert où de magnifiques artistes avaient interprété des œuvres de Liszt, de Brahms et de Chopin, et, après tant de beauté sonore, l'idée de vous entendre débiter vos âneries avec une voix de poissonnière lepénisée me répugnait légèrement. Non, complètement, en fait. Mais ce matin, j'ai quand même pris sur moi et j'ai regardé huit (longues) minutes de votre intervention. Et permettez-moi de vous dire, madame, que la maladie dont vous souffrez – dite « maladie de la bouillie de la tête » – vous fait dire n'importe quoi.

    Vous parlez de « race blanche » et de religion, en associant l'une et l'autre. Passons sur le fait que la « race blanche » n'existe pas, et que plus personne n'en parle depuis que les derniers théoriciens nationaux-socialistes ont été pendus à Nuremberg. Mais associer une religion à une couleur de peau, là, il fallait le faire ! Les Albanais sont blancs et musulmans. Desmond Tutu est noir et chrétien. Le pays musulman le plus peuplé du monde est l'Indonésie, habitée par... des jaunes. Ah, c’est compliqué, hein ! D'ailleurs, si on ne peut pas changer de couleur de peau, à part Mickael Jackson, on peut toujours sans modifier son teint abandonner une religion ou en changer. Tenez, moi j'ai renoncé à la mienne et je ne suis pas devenu transparent pour autant – sauf quand j'essaie de draguer un grand brun aux yeux bleus dans un bar gay, mais ceci est une autre histoire. Et, au passage, en affirmant que la France est « de race blanche », vous laissez entendre que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et Mayotte, ce n'est pas la France. C'est bien les patriotes en peau de lapin d'extrême-droite, ça ! Ça nous rebat les oreilles avec la France, mais ça raye de la carte cinq départements d'un coup.

    Vous expliquez ensuite que la France a une identité judéo-chrétienne. Et là, pour une fois, vous n'êtes pas allée assez loin – sans doute parce que vous ne connaissez pas mieux l'histoire de la France que sa géographie. Non, madame, la France n'est pas judéo-chrétienne. Elle est catholique. Et elle l'est parce que, pendant mille trois cents ans, on n'a pas permis aux Français d'être autre chose. Juifs, cathares, vaudois et protestants le savent bien. Entre 496, date à laquelle Clovis a (selon la formule célèbre) embrassé le culte de son épouse, et 1790-1791, date à laquelle on s'est résolu à considérer les juifs et les protestants comme des citoyens à part entière, la religion n'a pas été une affaire de choix personnel. Ni même collectif. Les Français n'ont pas voulu être catholiques. Ils ont été contraints de l'être. Ce que les libéraux appellent « la concurrence libre et non faussée » n'est appliquée, en matière de religion, que depuis deux siècles. Le chevalier de la Barre était déjà mort. Jean Calas aussi. Et tous ceux qu'on avait massacrés au nom de Dieu, avant eux ; rançonnés par Philippe Auguste, marqués de la rouelle par Saint Louis, expulsés du royaume par Philippe le Bel, massacrés par toutes sortes de croisés, immolés par l'Inquisition, trucidés par Charles IX, pourchassés par les dragons de Louis XIV... Au passage, je trouve parfaitement dégueulasse votre tentative minable de récupérer les Juifs et les protestants pour alimenter votre petit commerce de la haine. Quand on sait ce qu'ils ont subi en France pendant des siècles... Il fallait une sacrée persévérance pour ne pas être catholique en France, alors. Heureusement, ce n'est plus le cas. Et moi, contrairement à vous, je m'en réjouis. En laissant les Français librement choisir leur religion, ou choisir de ne pas en avoir, on a des surprises. Et alors? Cela porte un beau nom, madame Morano. Cela s'appelle la liberté de conscience.

    Et c'est enfin la troisième et dernière remarque que je voulais vous faire, madame. Vous vous plaignez que, dans certains quartiers, on ne célèbre plus que 5 baptêmes, là où il s'en célébrait 250 il y a encore quelques décennies. Mais la faute à qui ? Aux musulmans, qui « envahissent » nos villes, ou aux catholiques, qui renoncent à l'être et n'obligent plus leurs enfants à fréquenter le catéchisme ? Et vous ne vous demandez pas pourquoi l'Église faisait fuir les fidèles ? Non ? Vraiment, vous n'avez pas une petite idée ? Ne serait-ce pas, je ne sais pas, moi, par exemple, parce qu'elle condamne encore les femmes qui prennent la pilule, et les hommes qui emploient un préservatif ? Ou parce qu'il est devenu insupportable d'affirmer, comme le font certains évêques, qu'une femme violée qui avorte est plus coupable que son violeur ? Ou parce que ça commence à se savoir, que certains curés tripotent les enfants de choeur dans les sacristies ? Ou parce que répéter que le mariage est un sacrement indissoluble, dans un pays où un tiers des couples divorcent, ça fait un peu “ringard” ? Ou parce que le double discours d'une Église riche à milliards en faveur des pauvres n'est plus tout à fait pris au sérieux ? Ou, tout simplement, parce que la foi, dans notre monde moderne, n'apporte plus de réponses suffisantes aux masses ? Et d'ailleurs, rassurez-vous, les catholiques ne sont pas les seuls concernés. Tenez, je vous parie que, dans deux ou trois générations, les musulmans de France ne mettront pas plus souvent les pieds dans une mosquée que moi dans une église... ou que vous dans une bibliothèque. C’est dire... Déjà, un tiers d'entre eux ne fait plus le ramadan.

    Tout cela pour vous dire, madame, que votre vision d'une France réduite à ses seuls habitants « de souche » est non seulement insupportable moralement, mais aussi sacrément dépassée. Et que votre peur panique de tout changement, de toute modernité, est pathétique. Et presque risible. «Nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus », disait le député René Viviani en 1906. Et ce n'est pas en allumant les feux d'une guerre civile que vous ferez croire aux électeurs que vous brillez, madame. Tout le monde le sait : vous n'êtes pas une lumière.

    " Bien on fait la paix Nadine je t'offre cette chanson "



     
     

     


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  • L’Algérie participera au centenaire de la Première guerre mondiale en France

     

    L’Algérie participera au centenaire

     de la Première guerre mondiale en France

    DIA-04 janvier 2017: Le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’il allait inviter quelque 80 dirigeants pour célébrer, le 11 novembre, le centenaire de la fin de la Première guerre mondiale : « J’inviterai le 11 novembre à Paris près de 80 chefs d’Etat et de gouvernement des pays belligérants ». 

    L’Algérie va probablement participer à cette importante rencontre historique, puisque plus de 5000 algériens sont morts durant cette période, où des milliers ont été enrôlés de force dans les rangs de l’armée française, dans des unités d’appelés. 

    Ils participent à toutes les campagnes militaires du Second Empire et de la IIIe République et se distinguent particulièrement lors de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle les 14 régiments ayant combattu obtiennent 55 citations à l’ordre de l’Armée, 4 régiments recevant la fourragère aux couleurs de la Légion d’honneur, puis lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment lors de la campagne d’Italie au sein du corps expéditionnaire français du général Juin puis du débarquement de Provence en août 1944. 

    L’Algérie qui avait ignoré dans le passé le rôle des anciens combattants de l’armée française durant les deux grandes guerres, a enfin reconnu le sacrifice des algériens qui sont morts pour la liberté de la France après l’arrivée de Bouteflika au pouvoir.  

    En 2000, le président Bouteflika était venu, rendre hommage à ses compatriotes morts pour la France et a récité la fatiha devant le mémorial du soldat algérien mort pour libérer la France.  

    L’Algérie participera au centenaire de la Première guerre mondiale en France

    Le 27 janvier 2016 le ministre algérien des Moudjahidines Tayeb Zitouni, s’est rendu sur la nécropole de Douaumont avec son homologue français, le Lorrain Jean-Marc Todeschini, pour rendre hommage aux soldats algériens morts dans la bataille, en 1916. C’était la première fois qu’un ministre des moudjahidines se déplace en France et participe à ce genre de commémoration historique.  

    Merouani, Mohamed, Slimane… Les 592 stèles blanches tournées vers la Mecque, ce sont les morts qui ont pu être identifiés. Les autres, la grande majorité, reposent parmi les 130.000 soldats inconnus réunis dans la fraternité de l’ossuaire. 

    Ce qu’on sait, c’est que 5000 tirailleurs algériens ne sont pas revenus de Verdun. Un quart du contingent : ils étaient quelque 20.000 à participer à la bataille. Trois cents jours et nuits, terrés comme des rats sous la mitraille les gaz. Pour eux, pas de permissions. Et pas un seul déserteur. 

    Salim Bey

    SOURCE : http://dia-algerie.com/lalgerie-participera-centenaire-de-premiere-guerre-mondiale-france/ 

     

    Hommage aux morts algériens à Verdun

    L’Algérie participera au centenaire de la Première guerre mondiale en France

    Tayeb Zitouni (à gauche) parmi les tombes avec JM Todeschini. 592 combattants algériens reposent dans le carré musulman. / © Bruno Demange, France 3 Lorraine.

     

    Tayeb Zitouni, ministre algérien des Moudjahidines (anciens combattants) s'est rendu ce 27 janvier  2016 sur la nécropole de Douaumont avec son homologue français, le Lorrain Jean-Marc Todeschini. Les deux hommes ont rendu hommage aux soldats de l'Algérie française morts dans la bataille, en 1916.

    Merouani, Mohamed, Slimane... Les 592 stèles blanches tournées vers la Mecque, ce sont les morts qui ont pu être identifiés. Les autres, la grande majorité, reposent parmi les 130.000 soldats inconnus réunis dans la fraternité de l'ossuaire.

    Ce qu'on sait, c'est que 5000 tirailleurs algériens ne sont pas revenus de Verdun. Un quart du contingent : ils étaient quelque 20.000 à participer à la bataille. Trois cents jours et nuits, terrés comme des rats sous la mitraille les gaz. Pour eux, pas de permissions. Et pas un seul déserteur.

     

    L’Algérie participera au centenaire de la Première guerre mondiale en France

    La majorité des morts musulmans de Verdun venaient de l'Algérie française. / © Bruno Demange, France 3 Lorraine.

     

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    L’Algérie participera au centenaire de la Première guerre mondiale en France

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/meuse/hommage-aux-morts-algeriens-verdun-914169.html

    Hommage aux morts algériens à Verdun
    Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants - France 3 Lorraine - Demange

    Cette visite officielle est presque une première : historiquement, le ministre algérien des "moujahidine" traite surtout des anciens combattants de la guerre d'indépendance. Mais le président Bouteflika était venu, en 2000, rendre hommage à ses compatriotes morts pour la France. 
    Et des familles algériennes, ou franco-algériennes, viennent régulièrement se recueillir parmi les tombes.
     

     


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     Le grand repli

     

    De Ahmed Boubeker, Pascal Blanchard, Nicolas Bancel 

    Préface de Joseph-Achille Mbembe 

    Postface de Benjamin Stora

     

    Ce livre est d’abord une réaction au processus qui mène la France au bord de l’abîme, sur fond d’angoisses identitaires et de nostalgie de grandeur. Comment en est-on arrivé là ? À cette fragmentation de la société, à ces tensions intercommunautaires, au ressac effrayant de l’antisémitisme, du rejet de l’islam et de la haine de soi? Comment en est-on arrivé à une logique de repli généralisée ? Comment la France a-t-elle pu céder en quelques années à la hantise d’un ennemi intérieur et au rejet de l’immigration ? Comment expliquer les blocages de la mémoire collective sur la colonisation ou l’esclavage ?
    Certes, nous ne sommes plus au « bon temps des colonies », mais certains ont la nostalgie de cet « ordre impérial », revendiqué comme l’idéal d’une « France blanche ». Et le mythe du « grand remplacement » va de pair désormais avec le fantasme du « grand départ » des immigrés issus des pays non européens et de leurs enfants. Nous en sommes là ! Il est grand temps de réagir. 

     

    Le « Grand Remplacement », cette grande imposture 

    De plus en plus souvent et surtout à l’approche des élections, l’extrême-droite fourbit ses armes et exhibe fièrement son nouveau mantra : celui du « Grand Remplacement ».  

    Il s’agit de cette théorie selon laquelle la « race blanche » serait en voie de disparition dans notre pays sous l’effet d’une invasion arabo-musulmane larvée et animée par le dessein dissimulé de coloniser la France. L’arme sourde utilisée par ces « envahisseurs » putatifs, serait l’arme démographique, la domination par le nombre et la fécondité. Prélude, selon les défenseurs de cette thèse, à l’invasion culturelle, religieuse et économique.  

    Pour gagner en crédibilité, convaincre et tenter d’échapper à un procès en racisme, les tenants de cette submersion qui s’abattrait sur notre pays utilisent tous les artifices du mensonge et de la dissimulation. 

    L’instrumentalisation de l’Histoire  

    Tout d’abord, il s’agit pour eux de présenter le « Grand Remplacement » comme une donnée historique parée de tous les atours d’un savoir scientifique. On lui colle des majuscules pour lui donner de l’épaisseur comme on le fait pour désigner la Renaissance, l’Occupation ou encore le Néolithique. Le décor est planté. 

    Il s’agit ensuite de donner de la vraisemblance, de la crédibilité et de la causalité en reliant ce prétendu phénomène au passé et à des événements dont il ne serait que le dernier avatar. La rhétorique du « Grand Remplacement » se berce ainsi de l’écho permanent qu’elle trouve à exhumer les grandes invasions arabo-musulmanes du Haut Moyen-Age et à invoquer Charles Martel.  

    Mais la théorie « remplaciste », même maladroitement grimée en événement historique, ne serait rien sans deux leviers essentiels à son affermissement et destinés à faire peur: le fantasme de l’extinction et la prophétisation de la guerre civile. 

    « Extinction de la race » et guerre civile  

    Telles certaines espèces animales, la « race blanche » serait une « race » en voie de disparition qui va devoir lutter pour ne pas mourir. Comme l’a rappelé l’historien Emmanuel Debono, des arguments de cette nature ne sont pas nouveaux et Renaud Camus, théoricien autoproclamé du « Grand Remplacement » ne serait rien sans les vieilles antiennes racialistes de Maurice Bardèche, pape de l’extrême-droite et du négationnisme, qui écrivait, en pleine décolonisation un texte sur le sujet intitulé « Le racisme, cet inconnu » (sic !) : «  la race blanche ne luttera plus pour sa prédominance économique ou politique, elle luttera pour sa survie biologique. (…) Demain, ce ne sont plus les prolétaires et les capitalistes qui se disputeront les richesses du monde, ce sont les Blancs, prolétaires et capitalistes unis, qui auront à se défendre, eux, race minoritaire, contre l’invasion planétaire. » 

    A la peur de mourir s’adjoint donc immédiatement la nécessité de se battre pour faire obstacle au « Grand Remplacement » qui serait à l’œuvre. La cohorte des Camus, Zemmour et consorts n’en finit plus alors d’écumer de rage en invoquant une colonisation inversée et les perspectives, inévitables, d’une nouvelle guerre d’Algérie qui se déroulerait, à plus ou moins long terme, sur le sol de la métropole. Au besoin, comme Robert Ménard le fait quotidiennement à Béziers, on instrumentalise, avec parfois un certain succès, la blessure des Pieds-Noirs, des rapatriés et des harkis, pour faire de nouveaux adeptes.   

    Une imposture raciste  

    Mais le « Grand Remplacement » n’échappe pas à la réalité des faits : c’est une grande imposture intrinsèquement raciste. Derrière elle, il y a l’idée que la France serait essentiellement, historiquement et même biologiquement blanche et monochrome. Il y a cette volonté permanente d’assigner les populations issues de l’immigration à une identité de sous-citoyen de seconde zone et numérotant – pour combien de temps encore ! – les 2ème, 3ème, 4ème générations venues notamment d’Afrique du Nord. Il y a surtout la revendication, si chère à l’extrême-droite, de lier la nationalité à la couleur de peau, voire à la religion. Il y a enfin la haine du métissage et du multiculturalisme.  

    De tout cela, nous devons prendre conscience et ne pas céder un mètre de terrain à une idéologie rance sur laquelle, il faut le dire aussi, prospèrent les « Indigènes de la République » et leurs accolytes qui sécrètent, en miroir, le différentialisme, l’ethnicisation de la société et les fantasmes du retour de l’Etat colonial.  

    Au final, les théoriciens du « Grand Remplacement » n’aiment pas la France et s’acharnent à vouloir nier, comme des négationnistes et des falsificateurs, ce qui fait la grandeur de notre pays et la force des valeurs universelles qu’il a proclamées en 1789. Ils réécrivent notre Histoire, se livrent au blanchiment d’un passé mythifié et délirant pour tenter de nous imposer un avenir de division. Le moment est venu de combattre sans faiblesse ces nouveaux visages de l’Anti-France.  

    SOURCE : http://alainjakubowicz.fr/index.php/2017/01/19/grand-remplacement-cette-grande-imposture/ 

    Aujourd’hui je souhaite vous informer de deux infos : une très bonne et une très scandaleuse.

    C’était le 6 octobre 2016 Robert Ménard rappelait la réalité du Grand Remplacement à Alain Juppé ce dernier répondait en conclusion : « Je crains que si le Parti qui vous soutient arrivait par malheur au Pouvoir, la France soit au bout de 5 ans dans une situation de guerre civile ». 

     

    À Béziers, près de 600 000 euros  

    de frais de justice 

    pour Robert Ménard

    en  3 ans de mandat

    SOURCE : http://www.micheldandelot1.com/aujourd-hui-je-souhaite-vous-informer-de-deux-infos-une-tres-bonne-et--a135004320 

     

     

     


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  • Un ami algérien Noureddine Toumi  m’a fait parvenir cette belle carte de vœux pour l’année 2018. Je lui présente les miens en retour et je lui dis « Vive l’amitié des peuples algérien et français »  Noureddine Toumi vit à El Bayadh, une  ville qui s’appelait Géryville au temps de l’occupation de l’Algérie par la France.

    Noureddine Toumi est aussi ami avec Jacques Cros qui a passé un moment « de sa sale guerre d’Algérie » à Géryville, voici son témoignage :

    Le 19 mars 1962 à Géryville 

    A cette date j’étais encore « sous les drapeaux » et mon unité se trouvait à Géryville, une sous-préfecture au sud de Saïda, située sur les hauts plateaux à l’est du Chott Ech-Chergui, qui porte aujourd’hui le nom de El Bayadh. Culminant à 1376 m la ville est la capitale de l’alfa. 

    Dans les dernières semaines qui avaient précédé le 19 mars nous avions été déplacés à plusieurs reprises. Venus de Bou-Ktoub nous étions arrivés une première fois à Géryville, en étions repartis pour l’oasis « Les Arbaouet » et nous étions à nouveau à Géryville. Après le cessez-le-feu nous avons encore quitté la ville pour l’oasis de Ghassoul située plus au sud. C’est d’ailleurs à partir de Ghassoul qu’a commencé vers la fin avril mon long rapatriement en France. 

    Personne ni chez les gradés ni parmi la population européenne ne donnait l’impression d’une prise de conscience de ce qui se passait avant le 19 mars. 

    Le cessez-le-feu entrait en vigueur à midi. Dans la cour du cantonnement Kadri Benkadour, que les circonstances avaient amené à être dans l’armée française, m’avait invité à boire une bière pour célébrer la fin de la guerre. L’espoir changeait de camp, le combat changeait d’âme ! 

    Déjà, je l’ai su par la suite, des militaires de carrière d’origine arabe ou kabyle, négociaient leur pardon auprès des Algériens en détournant des munitions qu’ils faisaient passer au FLN. 

    Dans l’après-midi de ce 19 mars 1962 ma section a été appelée à une opération de maintien de l’ordre dans un quartier périphérique de Géryville. Il y avait là des mechtas, c'est-à-dire des maisons basses avec un toit en terrasse. Leurs occupants avaient mis de petits drapeaux verts, ceux du FLN, sur ces toits. 

    Un groupe de soldats de mon unité, normalement affectés au garage, constitué de pieds-noirs qui avaient participé aux barricades de janvier 1960 à Alger et qui à ce titre et sous peine de sanctions pénales s’étaient vus contraints de s’engager, a fait irruption dans le quartier. Apparemment ils n’avaient pas reçu d’ordre mais agissaient de leur propre chef. Leur action consistait à se faire ouvrir les portes et à faire enlever les drapeaux. Les gens n’ayant pas le choix ils obtempéraient. Malgré les coups frappés une porte ne s’ouvrit pas. Tout simplement parce que l’habitant était chez ses voisins. Les coups contre la porte ont redoublé au point de risquer de l’enfoncer. Le propriétaire des lieux est sorti et a été molesté par le groupe. 

    Je n’ai pas pu m’empêcher de crier mon indignation d’un : « Chapeau l’armée française ! » qui a pu été entendu par tous et notamment par le lieutenant qui commandait notre section, un « deux barrettes », un certain Baguet. Ne sachant comment réagir il appela le capitaine par radio. Celui-ci ne tarda pas à venir sur les lieux et me demanda ce que j’avais dit. J’amputais un peu mon propos en reconnaissant que j’avais crié « Chapeau ! » et je complétais en déclarant que je trouvais indigne que l’armée ne respecte pas les engagements de notre gouvernement qui venait de signer les Accords d’Evian, lesquels se traduisaient par le cessez-le-feu. 

    A vrai dire le capitaine était embarrassé. Il savait que j’étais communiste mais me rendait justice, je ne lui avais jamais posé de problème particulier. Il ajouta qu’il m’avait même proposé pour être Premier canonnier ! Il faut vous préciser que j’étais pratiquement le plus ancien dans le grade le moins élevé ! En fait sa proposition n’était pas vraiment franche puisque, je l’ai appris par la suite, j’avais bien été inscrit sur une liste mais à la fin, de façon à ne pas être promu. J’ai donc fini mon service militaire comme Deuxième canonnier ce qui au demeurant n’avait aucune espèce d’importance! 

    Mais ce qui s’était passé dans les faubourgs de Géryville était sans commune mesure avec ce qui s’est déroulé au centre. Des fusillades ont éclaté pendant une partie de l’après-midi. Le bruit a couru que le commando Cobra, normalement basé à Saïda, avait ouvert le feu sur la population qui avait été appelée par le FLN à manifester. Il y avait une trentaine de morts a-t-il été dit. Je n’ai jamais pu établir la réalité ce qui a eu lieu. Je pense que le couvre-feu a été décrété par l’autorité militaire. 

    Il y a eu dans le secteur où opérait ma section un autre fait que je vais relater. Un officier, un lieutenant me semble-t-il, qui n’appartenait pas à notre unité, m’a apostrophé. Il tenait une MAT (mitraillette) à la main et était complètement paniqué, m’expliquant que pendant que nous regardions en face nous risquions d’être attaqués par l’arrière. Décidément encore un qui n’avait absolument rien compris. Je n’ai pas pu dialoguer vraiment avec lui tellement nous étions à des années lumière l’un de l’autre mais mon visage a dû être suffisamment expressif pour qu’il mesure le fossé qui nous séparait. 

    Le lendemain ma section était encore de service de maintien de l’ordre mais cette fois j’en ai été dispensé par le capitaine qui m’a affecté à la fonction de garde chambre. Chaque jour l’un d’entre nous restait en effet au cantonnement pour ce faire. Toutefois l’état d’esprit n’était plus à la soumission parmi le contingent et Jean-Pierre Valade, originaire de la Corrèze, avait déclaré : « S’il y a encore des choses qui ne vont pas il y en aura d’autres pour le dire ! » 

    Plus de 51 ans après le 19 mars 1962 

    Je suis en contact avec le webmestre du site Géryville Nostalgie qui avait mis en ligne il y a quelque temps le récit que j’avais rédigé des événements que j’avais vécus le 19 mars 1962 à Géryville. 

    Pour accéder à Géryville Nostalgie : cliquez sur ce lien : 

    http://steppe.doomby.com/pages/historique-geryville/le-19-mars-1962-a-geryville.html 

    Mon récit a donné lieu de la part d’internautes à quelques compléments ou correctifs. Ils me permettent d’ajouter divers éléments supplémentaires à mon histoire. 

    Des photos m’ont conduit à situer le quartier où ma section était en « maintien de l’ordre ». Selon toute vraisemblance il s’agit du quartier Legraba encore appelé « Village Nègre ». Oui, en Algérie des quartiers de maisons basses avec des toits en terrasse avaient été créés à la périphérie des villes au moment de l’expansion du colonialisme. Ils étaient occupés par les indigènes. 

    Sur ces photos on voit des personnes, hommes, femmes, enfants, qui quittent le quartier avec des drapeaux. Sans doute s’agit-il de gens qui vont manifester au centre ville pour exprimer leur joie du cessez-le-feu qui est entré en vigueur à midi et qui ouvre la voie à l’indépendance de l’Algérie. 

    J’avais fait état de la fusillade que nous avions entendue dans l’après-midi et des morts qu’elle avait à coup sûr engendrés, sans avoir de précision ni sur leur nombre ni sur qui a tiré. 

    Il m’a été rapporté que ce seraient les hommes du commando Cobra ou du commando Georges (basés à Saïda), qui sont les responsables du drame. Je n’ai pas le moyen de vérifier. Si c’est exact on comprend la volonté de représailles de la population envers ceux de leurs compatriotes qui s’étaient mis au service de l’occupant. 

    Grâce au site que gère Monsieur Toumi Noureddine j’ai eu un échange avec Mme Fatima Esstitnia, une fille d’une victime. Celle-ci s’appelait Belaouni Mebarka et devait être… nous dirions aujourd’hui une militante de la cause algérienne. Fatima avait alors 17 ans et était restée à la maison, tandis que sa mère était partie manifester, drapeau en main, avec sa jeune sœur. 

    Hélas la mère n’est pas revenue ! On l’a retrouvée le lendemain, morte près du pont de Legraba nous a dit sa fille, en cherchant sans doute à entrer dans le bain maure dont la porte est restée désespérément fermée. Peut-être a-t-elle été tuée après le couvre-feu qui avait été décrété ? 

     Dans un café de Géryville 

    C’était quelques jours après le cessez-le-feu du 19 mars 1962 et je me trouvais dans un bistrot de Géryville, sans doute avec Jacques Flotté, comme moi à l’époque instituteur dans le civil. 

    Nous avons d’ailleurs deux souvenirs différents de ce qui s’est passé ce soir là dans ce café. 

    Pour ce qui me concerne je revois au comptoir un Maghrébin satisfait de la situation et déclarant que du Maroc à l’Egypte « ils » étaient chez eux à présent. Je revois aussi un Pied Noir particulièrement mécontent des propos qu’il venait d’entendre et qui s’était montré agressif à l’encontre du Maghrébin. Oui il devait y avoir dans la tête de la majorité des Européens cette idée que l’indépendance de l’Algérie n’était pas acceptable et qu’elle ne serait pas ! 

    Je ne garantis pas que ce soit ce soir là et dans ce café qu’a eu lieu la scène que se rappelle Jacques Flotté.  Nous avions été interpellés par un client maghrébin, le même peut-être que celui dont je viens de parler. Il avait déclaré être le responsable du FLN à Bou-Ktoub où nous avions étés cantonnés pendant de longs mois et que nous les appelés du contingent ne risquions rien. Il  avait ajouté être chauffeur de poids lourd et précisé qu’il arrêtait son camion pour boire un coup dans un des deux cafés du village. 

    A Bou-Ktoub je ne suis jamais allé au café mais je me souviens d’un camion souvent stationné au petit matin, le moteur en marche, devant le bâtiment où l’autre maître-chien et moi logions, en face du bistrot que tenait un Européen qui s’appelait peut-être Martinez. 

    N’en sachant pas davantage je n’en dirai pas plus !

    Jacques CROS


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    Migrants : un texte poignant signé

    Jean-Marie Gustave Le Clezio

    prix Nobel de littérature

    "Comment pouvons-nous les renvoyer

    à la mort ?" Un vibrant plaidoyer 

    Au fond, quelles sont les raisons qui devraient nous pousser à accueillir les migrants en détresse ? Réponse avec un prix Nobel de littérature.

    Quand une partie du monde fuit la guerre et la misère dans l’espoir de trouver refuge dans notre pays, comment devons-nous réagir ? Jean-Marie Gustave le Clézio, prix Nobel de littérature, s’est posé cette question cruciale… et le résultat de sa réflexion est on ne peut plus limpide, pertinent et poignant. 

    Hier, l’écrivain était l’invité de Boomerang sur France Inter. Et comme Augustin Trappenard lui avait donné carte blanche, il en a profité pour lire un texte inédit et puissant sur les migrants et notre devoir de les accueillir.

    À la fois argumenté et touchant, ce texte fait autant appel au coeur qu’à la raison. Est-ce ce qui explique l’énorme écho qu’il rencontre depuis ? C’est fort possible. Regardez :

    « La responsabilité, ce n’est pas une vague notion philosophique, c’est une réalité.

    Car les situations que fuient ces déshérités, ce sont les nations riches qui les ont créées. Par la conquête violente des colonies, puis après l’indépendance, en soutenant les tyrannies, et enfin aux temps contemporains, en fomentant des guerres à outrance dans lesquelles la vie des uns ne vaut rien, quand la vie des autres est un précieux trésor.

    (…)

    La migration n’est pas, pour ceux qui l’entreprennent, une croisière en quête d’exotisme, ni même le leurre d’une vie de luxe dans nos banlieues de Paris ou de Californie. C’est une fuite de gens apeurés, harassés, en danger de mort dans leur propre pays.

    Accepter qu’ils soient refoulés comme indésirables, comme si le malheur était un crime et la pauvreté une maladie ?

    (…)

    Ils frappent à notre porte, ils demandent à être reçus.

    Comment pouvons-nous les renvoyer à la mort ? »

    Cette question, chacun devrait se la poser en interrogeant sa propre conscience. L’enjeu est de taille…

    Un grand texte pour une cause immense. 

    SOURCE : https://positivr.fr/jean-marie-gustave-le-clezio-france-inter-migrants-texte/?utm_source=sharebuttons&utm_medium=facebook&utm_campaign=mashshare

     


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