• Extrême droite : lettre à M. MACRON

     

     

    Extrême droite : lettre à M. MACRON

    Extrême droite : lettre à M. MACRON

    Monsieur le Président,

    Dans votre discours du 24 avril dernier vous avez déclaré : “Nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Je veux ici les remercier.” Le premier mai prochain vous avez une occasion rêvée pour en faire la démonstration : venez déposer une gerbe de fleurs au Pont du Carrousel à Paris pour commémorer l’assassinat de Brahim Bouarram du 1er mai 1995.

    Cependant, vous avez donné récemment des gages à cette mouvance (pro Algérie Française / OAS) toujours si fidèle à cette extrême droite. Lors de votre discours du 26 janvier dernier en dédouanant l’OAS de sa responsabilité lors de la fusillade du 26 mars 1962, vous avez « oublié  » d’évoquer que c’est le commando de l’OAS qui a ouvert le feu sur le 4ème RTA. Et, en déclarant : « Ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République » vous inversez les responsabilités. Avec cette caution de Président de la République, vous avez ainsi gravement falsifié la réalité historique, et cautionné l’extrême droite.

    Effectivement, l’extrême droite, et tout particulièrement le FN/RN et « Rencontres », sont un grave danger pour les valeurs de notre République, voici quelques rappels historiques marquants :
    -  En 1956, Jean-Marie Le Pen qui venait d’être élu député sur une liste poujadiste. Il décida de démissionner pour se rengager dans l’Armée « pour casser du Bougnoule » (selon sa formule). Il se retrouva responsable du centre de torture de la Villa Susini. Il y appliqua les méthodes de Gestapo. Lors du procès en appel contre le Journal Le Monde, le 6 octobre 2004, lors de cette audience il déclara être très fier des décorations qu’il avait reçu dans les jardins de cette Villa à ce moment-là.
    -  Le 1er mai 1995, à l’occasion du traditionnel rassemblement parisien du FN (au pied de la Statue de Jeanne d’Arc, pour honorer cette vaillante patriote française qui s’était battue pour bouter hors de France les étrangers -les Anglais- alors) 5 militants (skinheads) venus pour cette manifestation se détachèrent du cortège et jetèrent dans la Seine au pied du Pont du Carrousel un jeune maghrébin (marocain) Brahim Bouarram.
    -  Le 24 avril est la journée de commémoration de la Déportation pendant la seconde Guerre Mondiale. Dans l’émission « La Grande Librairie » sur France 5, le 27 avril 2022, Jacqueline Fleury-Marié, Julia Wallach et Joseph Weismann ont témoigné, de façon très poignante sur les conditions de leur déportation. Le 13 septembre 1987, Jean-Marie Le PEN (alors président du FN et candidat à l’élection présidentielle), déclarait, au sujet de la déportation, que les « chambres à gaz » étaient un détail de l’histoire. Jamais, depuis, le FN ni le RN n’ont contesté cette énormité.

    Cet héritage lepéniste n’a jamais été mis en cause par ses héritiers.

    Le 24 avril dernier, j’ai cependant glissé un bulletin à votre nom dans l’enveloppe pour cette élection présidentielle, avec beaucoup, beaucoup d’hésitation, essentiellement pour ne pas porter la responsabilité de mettre au pouvoir une extrême droite porteuse d’un danger mortifère. Mais allez-vous réellement, comme vous venez de vous y engager, à faire barrage à cette extrême droite ? Cela passe évidemment par une correction de votre politique passée et en particulier l’arrêt de l’instrumentalisation et de la falsification de l’histoire de la France comme avec l’utilisation du rapport Benjamin Stora, minimisant énormément le rôle de l’OAS.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes sincères et respectueuses salutations, en espérant des jours plus heureux.

    Henri POUILLOT
    Ancien combattant de la Guerre de Libération de l’Algérie, militant anticolonial, antiraciste.

    C'était en 2017 le candidat Macron à la présidentielle avait rendu hommage à Brahim Bouarram... Mais cette année là il avait dit aussi que " la colonisation était un crime contre l'humanité" cinq années après il a bien changé ce président !!! Pour être complet le 1er mai 2018 le président Macron avait salué la mémoire de Brahim Bouarram et dénonçant la "lèpre raciste"

    "L'exemple tragique de ce à quoi conduisent le racisme et son cortège de violences et de haines"

     

     

    1er MAI 2018 - Des mots forts. En déplacement en Australie ce mardi, Emmanuel Macron a tweeté pour rendre hommage à Brahim Bouarram, tué en 1995 en marge d'un défilé du Front national. "23 ans après, la mort de Brahim Bouarram reste encore et toujours l'exemple tragique de ce à quoi conduisent le racisme et son cortège de violences et de haines", a-t-il écrit.

    "Nous n'oublierons pas et combattrons sans cesse la lèpre raciste, quelles que soient sa forme et ses cibles", a ajouté le président de la République sur le réseau social. Le 1er mai 2017, alors en plein entre-deux-tours, celui qui s'apprêtait à affronter Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle avait rendu un hommage très politique au jeune homme.

     

     

     

    Extrême droite : lettre à M. MACRON

    « M. le Ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, apprenez aux élèves français que l’Algérie coloniale était une société très inégalitaireDÉCLARATION DU MOUVEMENT DE LA PAIX À L’OCCASION DU 1ER MAI »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 29 Avril 2022 à 10:37

    Moi aussi j'ai fait comme Henri Pouillot lors du deuxième tour.

    Moi non plus je ne considère pas Macron et l'orientation politique qui est la sienne soient capables de faire obstacle à la montée des idées nauséabondes de l'extrême droite. C'est très exactement le contraire, les effets de sa politique dans le domaine social sont un terreau excellent pour les idées de l'extrême droite.

    A vrai dire, plus que la personne de Macron c'est le refus de rupture avec un système social en fin de vie qui est cause de cette recrudescence d'une forme de fascisme.

    Dans ce contexte sont favorisés le racisme, la xénophobie et l'absence d'analyse dépourvue d'ambiguïté de ce qu'étaie,t e colonialisme et la guerre menée en Algérie pour tenter de le perpétuer.

    Nous avons besoin de plus de clarté dans ce travail de mémoire.

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