• Hommage à Alfred Locussol à Alençon assassiné par l'OAS *** Articles Ouest-France et L'Orne-Hebdo *** Intervention de Jean-François GAVOURY

    54 ans après sa mort, Alfred Locussol dérange encore

     à Alençon

    Hommage à Alfred Locussol à Alençon assassiné par l'OAS *** Articles Ouest-France et L'Orne-Hebdo *** Intervention de Jean-François GAVOURY

    Une cinquantaine de personnes ont rendu hommage à Alfred Locussol, tué à Alençon trois mois avant le cessez-le-feu en Algérie. | Julien Belaud/Ouest-France

    Par Julien BELAUD/Ouest France

    Un hommage a été rendu ce lundi à Alfred Locussol, partisan de l’Algérie libre, au pied de la stèle vandalisée quatre fois, avenue Wilson à Alençon.

    Une cinquantaine de personnes ont rendu hommage à Alfred Locussol, lundi 4 janvier, avenue Wilson à Alençon. Dans cette rue, chez lui, le fonctionnaire et militant communiste, partisan de l’Algérie indépendante a été abattu, le 3 janvier 1962. « Cinquante ans après, c’est toujours un acte militant de dire qu’il a été assassiné par l’OAS (1) et déposer une gerbe au pied de sa stèle », souligne Pierre Frénée, coordonnateur de cette mission de mémoire.

    En novembre dernier, pour la 4e fois depuis 2012, le monument a été profané : plaque de marbre brisée, peinture… « Nous ne savons rien des motivations des vandales, déplore Pierre Frénée. Veulent-ils effacer les traces des crimes de l’OAS ou les reproduire symboliquement ? »

    La cérémonie a trouvé résonance dans l’actualité, marquée par les récents attentats de Paris. Alexandrine Brisson, petite-nièce d’Alfred Locussol, a salué « un héros ordinaire, simplement et fraternellement humain. C’est cette humanité qui manque à ceux qui veulent, ici et ailleurs, diviser les hommes au prétexte de leurs différences. »

    (1) Organisation armée secrète, pro Algérie française.

    SOURCE : http://www.ouest-france.fr/normandie/alencon-61000/54-ans-apres-sa-mort-alfred-locussol-derange-encore-alencon-3953479

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    Alençon

    L'hommage à Alfred Locussol

    Lundi matin, un hommage a été rendu à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS en 1962, boulevard Wilson. Sa stèle, plusieurs fois profanée, a été fleurie.

    Par Romain Chevreuil/L’Orne-Hebdo

    Hommage à Alfred Locussol à Alençon assassiné par l'OAS *** Articles Ouest-France et L'Orne-Hebdo *** Intervention de Jean-François GAVOURY

    Pierre Frénée (à d.), Françoise Nordman et Jean-François Gavoury ont fleuri la stèle d'Alfred Locussol, assassiné en 1962. -

    « 54 ans après, c’est toujours un acte militant de venir déposer une gerbe au pied de la stèle érigée à la mémoire d’Alfred Locussol. » Lundi 4 janvier, une soixantaine de personnes était réunie pour rendre hommage à ce fonctionnaire alençonnais, partisan d’une Algérie indépendante, assassiné avenue Wilson, le 3 janvier 1962, par l’OAS (Organisation armée secrète).

    « Cette stèle érigée en 2012 a déjà été profanée quatre fois, la dernière fois en novembre », a regretté dans son discours, Pierre Frénée, à l’origine de cet hommage. « Nous ne savons rien des motivations de ces vandales : veulent-ils effacer les traces des crimes commis par l’OAS ou veulent-ils les renouveler symboliquement ? »

    Faisant un parallèle avec les attentats de janvier et de novembre 2015, Pierre Frénée a rappelé que « face aux résurgences des fascismes, l’engagement militant et citoyen pour des valeurs de la République et pour la paix reste déterminant ».

    Parmi les personnes présentes, se sont exprimés la petite-nièce d’Alfred Locussol, Alexandrine Brisson ; Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo) et Françoise Nordman, des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons.

    « Alfred Locussol, directeur adjoint de l’enregistrement, lâchement abattu, a été le premier fonctionnaire assassiné par l’OAS en métropole », a rappelé Jean-François Gavoury. « Cette stèle porte les stigmates d’un fanatisme autant contemporain qu’arriéré. »

    Hommage à Alfred Locussol à Alençon assassiné par l'OAS *** Articles Ouest-France et L'Orne-Hebdo *** Intervention de Jean-François GAVOURY

    Hommage à Alfred Locussol à Alençon assassiné par l'OAS *** Articles Ouest-France et L'Orne-Hebdo *** Intervention de Jean-François GAVOURY

    MESSAGE DE JEAN-FRANÇOIS GAVOURY

    PRONONCÉ LE 4 JANVIER 2016

    À ALENÇON (ORNE)

    DANS LE CADRE DE L’HOMMAGE

    À LA MÉMOIRE D’ALFRED LOCUSSOL

     

    Les voeux d'associations amies : ANPROMEVO *** Cercle Jean Moulin *** 4ACG

    Accaparer un territoire et exploiter ses ressources matérielles et humaines dans une perspective de domination politique, économique et/ou religieuse : voilà ce qui caractérise l’esprit - pour ne pas dire le fait - colonial.

    Voilà, en tout cas, ce que l’Algérie a connu et subi durant la longue période d’occupation française précédant son accès à l’indépendance le 5 juillet 1962.

     

    La conquête, de ce côté-ci de la Méditerranée, de l’espace public pour y implanter des lieux de révérence et de référence à l’Algérie française en les dotant des marques les plus explicites de la sublimation des crimes et attentats terroristes commis par l’OAS relève de la même inspiration : une idéologie méphitique, dont l’ANPROMEVO ne cesse, depuis sa création il y a dix ans, de dénoncer la nocivité.

     

    Faute de placer les victimes au cœur de la réflexion stratégique, les pouvoirs publics ont laissé émerger le sentiment et même l’assurance d’une impunité attachée à la glorification du terrorisme.

     

    Publiée ces jours-ci sur Mediapart, l’enquête minutieuse d’un journaliste indépendant, M. Nicolas Chevassus-au-Louis, nous rappelle que la monumentalisation de la présence française en Algérie a commencé dès 1970 à Narbonne et l’héroïsation du chef des commandos Delta de l’OAS en 1973 à Nice sous la forme d’une stèle dédiée à Roger Degueldre, symbole de l’Algérie française. Depuis lors, apprend-on de même source, des voies publiques bordées d’habitations ont reçu le nom d’officiers putschistes, tels les généraux Jouhaud et Salan.

     

    Outre d’innombrables blessés, la religion de l’Algérie française et l’OAS ont fait 2.700 morts, parmi lesquels Alfred Locussol, premier fonctionnaire assassiné par l’OAS en métropole.

     

    Combien de temps les familles de victimes du terrorisme ayant frappé la France en janvier  et novembre 2015 seront-elles épargnées de la vue, au détour de l’allée d’un cimetière, à l’intérieur d’un square ou sur une plaque de rue, du nom, ainsi distingué, de l’un ou l’autre des tueurs de leur père, mère, frère, sœur, enfant, parent ?

     

    Certes, ici même, à Alençon, point de marque d’hommage au tueur d’Alfred Locussol ni à son complice. Mais des traces laissées par les assassins de sa mémoire sur cette stèle qui, depuis le 6 octobre 2012, entend célébrer le souvenir de ce directeur-adjoint de l’Enregistrement lâchement abattu, à son domicile, le 3 janvier 1962 : des traces, mais surtout des stigmates d’un fanatisme aussi contemporain, hélas, qu’arriéré.

     

    Non, la guerre d’Algérie n’appartient pas à l’Histoire ancienne : d’abord parce que l’Histoire n’a pas tranché, objet d’écritures partisanes et sujette à réécriture permanente ; ensuite parce que cette guerre, une fois amnistiées les condamnations visant les responsables et activistes de l’OAS, une fois ces derniers remis en liberté et en état de nuire, a impunément repris, sur des théâtres d’opérations mémorielles.

     

    Si, en ce tout début 2016, au sommet de l’État, on considère que la France n’en a pas fini avec le terrorisme de Daesh, force est pour l’ANPROMEVO de constater que ses adhérents et amis ont eu quasi continûment à subir celui de l’OAS au cours de ces cinquante-cinq dernières années.

     

    Puisque, symboliquement, j’ai fait le choix de prononcer le message de vœux de l’association dans le cadre de cette cérémonie alençonnaise, et dans la mesure où les vœux sont le prétexte à un bilan généralement positif, je retiendrai de l’année 2015 deux événements illustrant une certaine forme de sursaut républicain : le 14 mars avec les déclarations respectives du Premier ministre et du porte-parole du Gouvernement au moment même où le maire de Béziers dévoilait une plaque au nom d'un officier putschiste après avoir déboulonné celle portant la date de l'entrée en vigueur des Accords de cessez-le-feu en Algérie ; le 31 octobre avec les instants de recueillement observés par M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'État chargé des Anciens combattants et de la mémoire auprès du ministre de la défense, devant le Mémorial de la Ville de Paris aux victimes de l'OAS.

     

    Pour 2016, chacun doit savoir que l’ANPROMEVO restera au même niveau de vigilance afin de parer aux initiatives révisionnistes et de dénoncer ces actes d’apologie du terrorisme qu’on croirait dépénalisés dès lors qu’ils émanent de l’OAS.

     

    Que vive le souvenir d’Alfred Locussol et qu’au travers du témoignage aujourd’hui rendu à sa mémoire soient reconnues l’ensemble des victimes de l’OAS, en Algérie et en France !

     

    Heureuse année à toutes celles et à tous ceux qui, ici et ailleurs, apportent leur soutien, leur aide et leur concours à l’ANPROMEVO.

     

    Jean-François Gavoury

    Président de l’Association nationale

    pour la protection de la mémoire

    des victimes de l’OAS

    (ANPROMEVO)

     

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