• "Ce que le jour doit à la nuit" L'analyse de Jacques CROS

     "Ce que le jour doit à la nuit"

     

    Pour celles et ceux qui n'aiment pas le foot, ne manquez pas ce film français "Ce que le jour doit à la nuit

    Belle distribution pour cette grande saga romantique algérienne adaptée du roman de Yasmina Khadra. 

    Dans les années 1930 à Oran, Younes, 9 ans, quitte le bidonville de ses parents. Il est confié à son oncle, pharmacien réputé, qui a épousé Madeleine, professeur de piano. Ils habitent le quartier français riche. Rebaptisé Jonas, Younes grandit parmi les jeunes pieds-noirs du quartier et devient leur ami. Parmi tous les membres de la bande, il y a Emilie, dont tous les garçons sont amoureux. Les années passent, Jonas est un élève brillant. Lorsqu’il retrouve Emilie dans la petite ville de Rio Salado, Jonas en oublie presque la guerre d’indépendance qui débute en Algérie…
    En adaptant ce best-seller de Yasmina Khadra, Alexandre Arcady effectue une sorte de retour aux sources. Son premier long métrage, Le coup de sirocco (1979), en partie autobiographique, racontait le sort des pieds-noirs obligés de quitter l’Algérie. Dans Ce que le jour doit à la nuit, un de ses meilleurs films, le cinéaste s’attache à la période qui va de 1930 à 2010, entrecroise petite et grande histoire. Pour interpréter cette fresque, il a choisi une belle brochette d’acteurs: Nora Arnezeder, Fu’ad Aït Aattou, Anne Parillaud, Marine Vacth, Vincent Perez… Et, dans le rôle de Madeleine, Anne Consigny, qui est actuellement à l’affiche d’Elle, l’excellent film de Paul Verhoeven. Elle y joue la meilleure amie et associée d’Isabelle Huppert.

    En 1939, dans la campagne algérienne, le père de Younès refuse de vendre son champ au cheikh. Les hommes de ce dernier mettent le feu aux récoltes. La famille de Younès est alors obligée de partir et de s'installer à Oran. Là, on confie Younès à son oncle Mohammed, un pharmacien marié à une Française. Cette dernière le rebaptise Jonas et l'élève comme un Français. En secret, Mohammed est un indépendantiste pacifiste.

    Film français d'Alexandre Arcady avec Fu'ad Aït Aattou, Nora Arnezeder, Anne Parillaud, Vincent Perez, Anne Consigny, Fellag, Nicolas Giraud, Olivier Barhélémy... (2 h 39).

    "Ce que le jour doit à la nuit"

    L'analyse de Jacques CROS

    Pour celles et ceux qui n'aiment pas le foot, ne manquez pas ce film français "Ce que le jour doit à la nuit" sur France 2 à 20 h 55

     

    J’ai visionné ce film d’Alexandre Arcady. Il est tiré d’un roman de Yasmina Khadra et nous conte la saga de Younes, fils d’un paysan adopté par son oncle Mohamed,, un pharmacien marié à Madeleine, une Française, qui tient boutique à Oran. Pour des raisons « politiques » la famille déménagera à Rio Salado.

    C’est donc une fresque algérienne qui nous est décrite. Elle commence en 1930 et se termine en… 2010 ? Le père de Younes est victime des agissements d’un coreligionnaire. Oui, le jeu du capitalisme ne se limite pas à la communauté européenne.

    « Rebaptisé » Jonas par sa famille d’adoption, Younes s’intègre à un groupe de la jeunesse dorée qui est constituée de Pieds Noirs qui n’ont pas encore cette appellation. Younes est un bel enfant, il deviendra un beau jeune homme. Il aura les faveurs d’une belle dame, héritière d’un riche colon, pour l’heure divorcée.

    Débarquera dans cet univers Emilie, qui n’est autre que  la fille de sa… conquête. Emilie, il l’a connue enfant, elle prenait des leçons de piano chez Madeleine. Tout cela est assez perturbant et les amours contrariés des uns et des autres n’assurent pas la sérénité de chacun. Le racisme peut couvrir la jalousie qui en résulte.

    A vrai dire le racisme est consubstantiel au colonialisme. La misère des autochtones aussi. Après l’adhésion au régime de Vichy, les Européens accueillent les Alliés qui ont débarqué en Afrique du Nord. L’aspiration à la fin du colonialisme commence à naître. Certes l’Algérie ce n’est pas l’Indochine où le corps expéditionnaire français connaît la défaire à Diem Bien Phu.

    Mais la guerre d’indépendance éclate avec son cortège de drames à peine évoqués. Elle se soldera par la victoire du FLN, victoire sans doute plus politique que militaire, mais qui conduit à l’exode des Pieds Noirs. Parmi ceux-ci on trouve Emilie, mariée et mère de famille. Non, elle ne s’est pas mariée avec Younes. Celui-ci revient en Algérie à la fin de sa vie.

    J’ai connu Oran où j’ai subi mon instruction militaire en 1960. Il y a dans le film quelques belles images de la ville et de ses environs. Elles n’ont pas suffi à me passionner pour la saga qui nous est présentée.

     

    Jacques Cros

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