• Quand les enfants tombent sous les bombes à Gaza

    Quand les enfants tombent sous les bombes

    Un homme portant le corps de l'un des quatre enfants tués mercredi sur une plage de Gaza. © REUTERS/Mohammed Talatene
    Le 17 juillet 2014 | Mise à jour le 17 juillet 2014
     

    La guerre prend un tout autre tour lorsqu’elle frappe des enfants innocents. Mercredi après-midi, quatre garçons Palestiniens d’une dizaine d’années ont été tués alors qu’ils jouaient au foot sur une plage de Gaza. Un drame comme il a dû en arriver d’autres depuis le début de l’opération «Bordure protectrice», mais qui s’est produit à côté d'un hôtel où logent de nombreux journalistes, et a donc fait le tour du monde et choqué l’opinion.

     

    Plusieurs journalistes ont assisté au drame car ils logent à l’hôtel Al-Deira, qui se trouve sur cette plage de Gaza. De fait, des photos effroyables circulent. Mercredi, quatre jeunes Palestiniens ont été tués et un autre grièvement blessé alors qu’ils jouaient au foot, sur le sable. D’après le «Washington Post», ils s’appelaient Mohammed Baker (9 ans), Ahed Baker (10 ans), Zakaria Baker (10 ans), et Mohammed Baker (11 ans), et étaient cousins. Deux missiles leur sont tombé dessus en moins d’une minute. «Quand le premier obus a touché le sol, ils se sont enfuis en courant mais un autre obus les a touchés», a raconté un témoin à Reuters Ahmed. «On aurait dit que les obus étaient en train de les poursuivre», a ajouté Abou Hassera, la chemise tachée de sang. Tyler Hicks, du «New York Times», raconte qu’il venait de rentrer dans sa chambre, vers 16 heures (15h en France) pour envoyer des photos à New York, quand il a entendu une «forte explosion».

    S’approchant de la fenêtre, il a vu un gros nuage de fumée, et une petite silhouette en sortir en courant. Le photographe n’a pas eu le temps d’attraper son appareil qu’une autre déflagration a retenti. «L’enfant que j'avais vu courir était mort, étendu sur le sable, aux côtés de trois autres garçons avec qui il jouait.» Les funérailles des victimes ont eu lieu dans la foulée. Trois autres enfants ont été blessés, indique Peter Beaumont, du «Guardian»:  Mohammad Abu Watfah, 21 ans, a reçu des éclats d'obus dans l’estomac ; Hamad Bakr, 13 ans, les a lui reçu dans la poitrine ; et son cousin Motasem, 11 ans, a été blessé à la tête et aux jambes. Pour le reste, la situation est encore confuse. Alors que Reuters évoque «un obus tiré d'un navire israélien», Aude Marcovitch, l’envoyée spéciale de «Libération», est plus douteuse. «J’ai entendu dire, mais c’est un témoignage de deuxième main, que des gens avaient vu des hommes armés près de la plage à ce moment-là, rapporte-t-elle dans les colonnes de son journal. Le cabanon en tôle visé par la première frappe se trouve près d’un gros tas de ferraille sur la jetée, à côté d’une maison en dur. Il n’est pas impossible que des roquettes aient été tirées de la maison et qu’il y ait eu confusion.» Quant à la deuxième frappe, elle «provenait du côté inverse à la mer. C’était une frappe ciblée, c’est sûr», affirme-t-elle. Car «un missile ne tombe pas au milieu d’un groupe sans cibler. On peut supposer qu’il s’agissait d’un tir de drone, car un tir de F16 laisse un gros cratère, pas ceux des drones. En tout cas, ce n’était pas un missile tiré de la mer», insiste-t-elle.

    «Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza en ce moment»

    La journaliste ne cache pas sa peur. «Si un stylo tombe par terre, je saute à un mètre, confie-t-elle. J’ai les nerfs solides, mais là, c’est difficile.» Tyler Hicks non plus. Il relate comment, courant jusqu’à la plage la peur au ventre, il imaginait son propre cadavre être l’objet d’un cliché, avec son attirail qui pourrait être pris à tort pour des armes. «Si des enfants sont tués, qui sera là pour me protéger, ou quelqu’un d’autre ?», se demande-t-il. Et de conclure : «Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza en ce moment. Les bombes peuvent atterrir à tout moment, n’importe où.»

    Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza. Achraf al Kidra, a dénoncé ce «crime lâche». L’armée israélienne a ouvert une enquête, et qualifié «la mort de ces enfants» de «dramatique». La plage de Gaza est régulièrement bombardée depuis le 8 juillet, début de l’opération «Bordure protectrice», qu’Israël dit avoir lancé pour mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas. Rappelons que cette offensive, la première depuis l'opération «Pilier de défense», qui avait fait 160 morts en novembre 2012 est la conséquence de l’enlèvement et l’assassinat de trois adolescents israéliens, le 12 juin, en Cisjordanie. Suite à cette tragédie, un jeune Palestinien a été enlevé et brûlé vif à Jérusalem-Est, et la situation a dégénéré.

    D’après le quotidien israélien «Haaretz», Tsahal revendique plus de 1800 frappes en dix jours, et le Hamas aurait tiré plus de 1200 roquettes. Le dernier bilan, relayé par Al Jazeera, fait état de 231 morts, dont 39 enfants, côté palestinien, dont une large majorité de civils selon les Nations unies, et un mort côté israélien. Une trêve humanitaire de 5 heures a été observée ce jeudi, afin d’évacuer la population civile. Et alors que l’éventualité d’un cessez-le-feu durable avait été évoquée ce jeudi par un responsable israélien - de hauts responsables israéliens sont actuellement au Caire pour négocier un accord – les autorités israéliennes et les responsables du Hamas n’ont pour l’heure rien confirmé de tel.

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