• SOUVENIRS : Le 13 mai 1958 et ses conséquences à Paris et Alger *** L'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle en 1958

    57 années se sont écoulées et nous pouvons constater la déformation de l'information officielle du moment... En 1958 nous étions aussi en pleine guerre d'Algérie... Dans les Actualités Françaises... pas un mot pour celles et ceux qui se battaient et souvent mouraient pour l'indépendance de leur pays... Le résultat final, après tant d'hypocrisie, de mensonges et de morts français et algériens, fut connu le 19 mars 1962.

     

    Le coup d’Etat du 13 mai 1958 à Alger

    Le 13 mai 1958, les partisans de l'Algérie française ont pris le pouvoir en Algérie, forçant le gouvernement de Pierre Pflimlin, à Paris, à donner les pleins pouvoirs au général Salan. Ces événements et l'instabilité qui suivra entraîneront la fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général de Gaulle.
     
     
    La Une du 15 mai 1958. ©DR
     

    On a appelé cela "le coup d’Etat du 13 mai 1958" ou "la crise de mai 1958". Des événements qui ont précipité la fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général de Gaulle.

    En Une de son édition du jeudi 15 mai 1958, France-Soir cite Pierre Pflimlin, fraîchement investi à la présidence du Conseil (l’équivalent du poste de Premier ministre): "J’ai chargé le général Salan (commandant en chef en Algérie depuis 1956) de maintenir l’ordre à Alger. Il assume cette mission depuis mercredi matin".

    Deux jours auparavant, le 13 mai, après plusieurs jours de heurts et de manifestations à Alger, les partisans de l’Algérie française ont envahi l’immeuble du gouvernement général et créé un comité de salut public, avec à sa tête le général Jacques Massu, bénéficiant du soutien tacite du général Raoul Salan.

    France-Soir publie sur toute la moitié de sa première page une grande photo de cet immeuble du gouverneur général de l’Algérie, Robert Lacoste. La légende est la suivante: "Le ministère de l’Algérie vient d’être occupé par les manifestants. Un groupe, juché sur un balcon, déploie un grand drapeau tricolore, tout en faisant voler les documents trouvés dans les bureaux. En dessous, au balcon du bureau de M. Lacoste, des officiers entourent le général Massu (flèche). D’autres écrivent sur un tableau noir une proclamation destinée à la foule. En bas, derrière les grilles, se tient un cordon d’agents de police".

    Après la chute du cabinet Félix Gaillard, le 15 avril, le président René Coty a nommé Pierre Pflimlin à la tête du 23e gouvernement de la IVe République. Mais, en pleine guerre d’Algérie, celui-ci est réputé favorable à une solution négociée avec le Front de libération nationale (FLN).

    C’est ce qui a amené le général Massu et ses sympathisants à agir le 13 mai. Pierre Pflimlin, pour tenter de préserver la légalité et de ramener le calme en Algérie, remet au général Salan les pleins pouvoirs –qu’il exerçait de fait, depuis quelque temps.

    "Le général Massu fait exécuter par ses paras les ordres du général Salan qui invite la population à reprendre la vie normale et somme tous les fonctionnaires de retourner à leur poste", écrit France-Soir, qui fait état d’une "situation politique confuse" à Alger.

    A Paris, où des heurts entre partisans et adversaires de l’Algérie française ont lieu, le quotidien de Pierre Lazareff fait état de "50 arrestations", de "manifestations interdites dans toute la France", de "très importantes mesures de police" et de "mise en garde contre les fausses nouvelles".

    Dans les jours suivants, la situation ne s’apaise pas, l’Assemblée nationale veut retirer les pleins pouvoirs à Salan, qui ne veut pas les rendre. Salan et Massu lancent un appel au général de Gaulle et sont rejoints à Alger, le 17, par Jacques Soustelle, proche de De Gaulle, ancien gouverneur général de l'Algérie (1955-1956) et futur membre de l'OAS.

    Le 15 mai, le général De Gaulle –qui avait pris du recul avec la classe politique depuis 12 ans– se dit "prêt à assumer les pouvoirs de la République", mais sans préciser sa politique algérienne.

    Le 19, au cours d'une conférence de presse restée célèbre, il répond, à un journaliste qui l'interroge sur le respect des libertés publiques: "Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur?"

    Bien qu'ayant obtenu la confiance du Parlement, Pflimlin démissionne le 28 mai, et le président René Coty demande au général de Gaulle de former le nouveau cabinet,  investi le 1er juin par l'Assemblée, qui lui donne tous pouvoirs pour élaborer une nouvelle Constitution. 

    Le 3 juin, De Gaulle obtient les pouvoirs spéciaux pour six mois afin de résoudre la crise algérienne et, le lendemain, à Alger, lance son fameux "Je vous ai compris!". Un discours à double lecture, les partisans de l'Algérie française le prenant pour une approbation de leur action.

    Les événements, dans les quatre années suivantes, en décideront autrement. A l'automne 1958, De Gaulle impose par référendum la Ve République. Puis il devra subir, en avril 1961, une tentative de sédition militaire en Algérie (le "putsch des généraux") déclenchée par les généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller, opposés à sa politique algérienne. 

    Peu suivi par le contingent et mal perçu en métropole, le putsch échouera et vaudra à De Gaulle une autre de ses interventions télévisées célèbres, dénonçant ce "quarteron de généraux en retraite".

    SOURCE : http://www.francesoir.fr/culture-medias/le-coup-detat-du-13-mai-1958-alger-video

     

    SOUVENIRS : Le 13 mai 1958 et ses conséquences à Paris et Alger *** L'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle en 1958

     

    SOUVENIRS :

    Le 13 mai 1958 et ses conséquences à Paris

    et Alger

    Contexte historique

    Les événements du 13 mai 1958 mettent fin à la conception parlementaire de la République. Ce jour là, à Alger, un comité de vigilance fondé par d'anciens combattants, des groupes de patriotes et des partis politiques, appelle à manifester contre le FLN. Au même moment, à Paris, le président de la République René Coty désigne au poste de président du Conseil le MRP Pierre Pflimlin, qui est investi avec une majorité confortable de 174 voix pour, 120 contre et 137 abstentions. A Alger, Pierre Pflimlin est soupçonné de vouloir abandonner l'Algérie française, si bien que sa désignation entraîne la manifestation sur un terrain politique, à un moment où Alger connaît une vacance du pouvoir : Robert Lacoste, représentant du gouvernement en Algérie, est parti sans attendre son successeur. La manifestation dégénère en émeute, et les émeutiers s'emparent du siège du Gouvernement général.

    Un comité de Salut public est alors formé, où se retrouvent le gaulliste Léon Delbecque et le général Massu, qui fait nommer à la tête d'un Comité de Salut public de l'Algérie française le général Raoul Salan, commandant en chef de l'armée d'Algérie. Pour ne pas sembler débordé, le gouvernement nomme également le 13 mai Raoul Salan au poste de Délégué général de l'Algérie. Salan gouverne donc l'Algérie, mais personne ne sait à quel titre, celui de chef de l'insurrection ou celui de représentant légal du gouvernement. Pierre Pflimlin décide également de former un gouvernement d'union nationale dans lequel il fait entrer les socialistes Guy Mollet et Jules Moch pour asseoir son pouvoir et montrer sa détermination à gouverner. Le 15 mai, Salan lance du balcon du bâtiment du Gouvernement général le slogan "vive de Gaulle". Le même jour, le général de Gaulle diffuse un communiqué de presse dans lequel il rend le "régime des partis" responsable de la situation, et fait savoir qu'il "se tient prêt à assumer les pouvoirs de la République".

    Pour le gouvernement et les parlementaires, de Gaulle est solidaire de la rébellion algérienne qu'il encourage. Cette interprétation est renforcée par l'arrivée le 17 mai à Alger de Jacques Soustelle, qui vient activer les réseaux gaullistes et organiser des cortèges qui réclament le retour au pouvoir du général de Gaulle. Partout, la guerre civile est attendue avec crainte, et des membres de l'état-major de Raoul Salan la préparent en concevant du 16 au 19 mai l'opération "Résurrection", qui consiste à lâcher des parachutistes sur Paris pour prendre le pouvoir. L'Etat semble se désagréger. Le 19 mai, dans une conférence de presse, le général de Gaulle rassure la classe politique et l'opinion publique en précisant qu'il ne veut pas mettre en place une dictature : Antoine Pinay, Chaban-Delmas, puis Guy Mollet nouent des contacts avec de Gaulle pour préparer une transition politique qui s'éloigne de l'esprit et de la pratique des institutions de la IVe République.[Rioux Jean-Pierre, La France de la Quatrième République, volume 2, L'expansion et l'impuissance, 1952 – 1958, Point Seuil, Paris, 1983][Berstein Serge, Milza Pierre, Histoire de la France au XXe siècle, Complexe, Bruxelles, 1995]

    Jean-Claude Lescure

     

    L'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle en 1958

    Contexte historique

    A l'occasion de l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, le Journal national des Actualités Françaises réalise une édition spéciale de 8 minutes qui résume les événements et les interprète de façon favorable au nouveau détenteur du pouvoir exécutif. Sont ainsi passés sous silence des événements qui ont permis aux opposants de parler d'un coup d'Etat.

    En trois semaines, les faits s'enchaînent rapidement. Lors d'une manifestation en Algérie le 15 mai, le général Salan sort de son rôle et empiète sur les prérogatives du pouvoir civil : il fait appel au général de Gaulle pour sortir de la situation de crise, de l'instabilité politique, et pour conserver l'Algérie française. En Corse, des manifestants dans la rue condamnent la IVe République, Pascal Arrighi forme les 24 et 25 mai des comités de salut public qui sont nettement insurrectionnels. A Paris, beaucoup craignent une opération militaire, et le parachutage de soldats venant d'Algérie pour mener un coup d'Etat dans la métropole : c'est l'opération Résurrection qui est téléguidée depuis Alger par les Généraux.

    A Paris, le général de Gaulle tonne contre "le régime des partis" dans une conférence de presse le 19 mai au Palais d'Orsay et pose le cadre de nouvelles institutions. Affaibli, le président du Conseil Pierre Pflimlin présente sa démission au président de la République René Coty le 28 mai. Ce dernier convoque les chefs de parti à l'Elysée (Antoine Pinay, Guy Mollet, Vincent Auriol) puis annonce à l'Assemblée nationale sa décision d'appeler le général de Gaulle à la présidence du Conseil. De Gaulle devient le dernier chef de gouvernement de la IVe République. A Alger, les manifestations se poursuivent sur la place du gouvernement général, contre les positions du FLN, et en faveur de l'Algérie française. La situation politique est tendue : ce même 28 mai, les adversaires du général de Gaulle, dont Pierre Mendès France, se rassemblent place de la République à Paris. Les partisans du général manifestent également à Paris : ils descendent en voiture les Champs Elysées où ils font retentir les klaxons, et se groupent devant l'Assemblée nationale faisant ainsi pression sur la représentation nationale.

    Dans cette atmosphère politique difficile, René Coty affiche son soutien au Général qui consulte les représentants politiques à l'hôtel La Pérouse. A Alger, les manifestations de soutien au nouveau président du Conseil se multiplient, tandis qu'à Toulouse, les manifestants favorables aux institutions de la IVe République se retrouvent pacifiquement sur la place du Capitole. A Bordeaux, des heurts éclatent entre adversaires et partisans du Général. A Paris, les étudiants manifestent contre de Gaulle place de l'Etoile, qui se présente seul devant les députés réunis à l'Assemblée nationale le 1er juin : il obtient son investiture : par 329 voix pour et 224 contre. Il peut alors constituer son cabinet après consultation des chefs historiques des partis politiques.

    Deux interprétations contradictoires de ces semaines s'affrontent : pour les uns, le général de Gaulle a pris le pouvoir en suivant seulement les apparences de la Constitution, pour les autres, c'est légitimement qu'il est investi, avec pour mission de sauver la République, y compris en changeant les institutions et en créant la Ve République.[Rioux Jean-Pierre, La France de la Quatrième République, volume 2, L'expansion et l'impuissance, 1952 – 1958, Point Seuil, Paris, 1983][Berstein Serge, Milza Pierre, Histoire de la France au XXe siècle, Complexe, Bruxelles, 1995]

    Jean-Claude Lescure

     

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