• France-Algérie : Macron commémorera le 60e anniversaire des accords d’Evian samedi à l’Elysée

     

    France-Algérie : Macron commémorera

     le 60e anniversaire des accords d’Evian samedi à l’Elysée

     

      France-Algérie : Macron commémorera le 60e anniversaire des accords d’Evian samedi à l’Elysée

    Alger (Algérie), le 14 février 2017. Emmanuel Macron, alors candidat, avait provoqué un tollé en affirmant :« La colonisation fut un crime contre l’humanité. »

    Par Le Parisien avec AFP

    Soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en Algérie, le chef d’Etat français entend « apaiser » les mémoires et « tendre la main » à Alger. Le président Tebboune, lui, réclame des excuses officielles de la France pour la colonisation.

    En prenant soin de ménager toutes les susceptibilités à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron présidera une cérémonie samedi pour le 60e anniversaire des Accords d’Evian et du cessez-le-feu le lendemain en Algérie, avec un souci « d’apaisement » des mémoires et de « main tendue » à l’Algérie, a annoncé mercredi la présidence.

    « Commémorer n’est pas célébrer », a toutefois souligné l’Elysée alors que la date du 19 mars 1962, qui marqua l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre armée française et indépendantistes algériens, continue à faire polémique. Les rapatriés contestent la référence aux Accords d’Evian - signés le 18 mars 1962 et qui aboutirent à la mise en œuvre du cessez-le-feu le lendemain - pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962) en raison des violences qui se poursuivirent jusqu’à l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962 et se conclurent par l’exode de centaines de milliers d’entre eux vers la France.

    « Tous les événements liés à la guerre d’Algérie ne se sont pas terminés du jour au lendemain avec la signature des Accords d’Evian », a concédé l’Elysée en citant notamment la fusillade de la rue d’Isly à Alger, dans laquelle des dizaines de partisans de l’Algérie française furent tués par l’armée le 26 mars 1962. « Le 19 mars est une étape sur ce chemin (de mémoire) mais ce n’en est pas le terme », a insisté la présidence, en rappelant qu’un hommage serait aussi rendu aux appelés de la guerre d’Algérie le 18 octobre si Emmanuel Macron est « réélu ». (1)

    L’ambassadeur d’Algérie sera-t-il présent ?

    La cérémonie, qui se tiendra de 12 heures à 13h30, réunira des témoins de toutes les mémoires liées à la guerre d’Algérie, appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés. La ministre des Armées Florence Parly, le chef d’Etat-major des Armées Thierry Burckhard ainsi que des élus, dont le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, ville qui accueillera le futur musée de l’Histoire de France et de l’Algérie, seront également présents. L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a également été invité, a indiqué l’Elysée, sans préciser s’il avait accepté l’invitation.

    Les relations entre les deux pays sont marquées par un certain apaisement à l’approche des élections après deux années de crispations. Entre autres épisodes, une phrase prononcée par Emmanuel Macron dans le cadre d’un échange avec des jeunes issus de groupes de mémoire liés à la guerre d’Algérie fin septembre 2021 avait jeté pour le moins un froid. « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? » Alger avait décidé illico le rappel « immédiat » de son ambassadeur à Paris et interdit de facto le survol de son territoire aux avions militaires français de l’opération antidjihadistes Barkhane au Sahel. La visite du Premier ministre Jean Castex, initialement prévue en 2021, avait été annulée. A priori, il devrait se rendre à Alger les 23 et 24 mars, a précisé l’Elysée.

    «Réconcilier les mémoires cloisonnées»

    L’objectif de cette commémoration, « réconcilier » et « apaiser », reste le même que lors des précédents rendez-vous du quinquennat autour de la guerre d’Algérie, a souligné un conseiller présidentiel. Le chef de l’Etat a voulu, à travers une série de gestes mémoriels, « réconcilier la France et l’Algérie » ainsi que les « mémoires cloisonnées » en France, a rappelé l’Elysée.

    Suivant les préconisations de l’historien Benjamin Stora, il a reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel durant la bataille d’Alger en 1967. Une stèle à la mémoire d’Abd el-Kader, héros national algérien du refus de la présence coloniale française, a été érigée en France à Amboise (centre) et les crânes de résistants algériens du XIXe siècle restitués à l’Algérie.

    En 2017, Macron évoquait un «crime contre l’humanité»

    Mais Alger, qui réclame des excuses officielles de la France pour la colonisation, n’a pas donné suite à ce travail de mémoire. « C’est une main qui est tendue et qui restera tendue », a toutefois souligné l’Elysée. Dans la société française, il s’agit de « constituer dans le temps long une mémoire commune, partagée, apaisée », a expliqué l’Elysée en réfutant les accusations de « clientélisme mémoriel » à l’encontre du chef de l’Etat.

    Candidat en 2017, Emmanuel Macron avait estimé en février de cette année -là que la colonisation par la France avait été un «crime contre l’humanité» dont l’Hexagone devait s’excuser, provoquant un tollé à droite.

    « Il était important aux yeux du président de la République que trois générations après, les poisons de la division qui se sont inscrits dans ce processus qui pendant 60 ans s’est fabriqué dans le déni, dans le non-dit, puissent trouver un terme », a relevé la présidence.

    SOURCE : https://www.leparisien.fr/politique/france-algerie-macron-commemorera-le-60e-anniversaire-des-accords-devian-samedi-a-lelysee-16-03-2022-67JBNLUOGNG3BGCZHWONDHPJKM.php 

      France-Algérie : Macron commémorera le 60e anniversaire des accords d’Evian samedi à l’Elysée

    Mon commentaire

    (1) Cette date du 18 octobre qui correspond au jour où la France a reconnu officiellement le mot « guerre » le 18 octobre 1999 pour la guerre d’Algérie.

    La France reconnaît qu'elle a fait la «guerre» en Algérie. L'Assemblée a adopté la loi du 18 octobre 1999 un texte qui enterre le terme officiel d'«opérations de maintien de l'ordre».

    Cette date avait été proposée par la FNACA. La ministre déléguée aux Anciens Combattants exigeait une date « neutre ». Je détiens cette information de source sûre. (Michel Dandelot)

    Souvenirs
      

     

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    EXPRESSION « GUERRE D'ALGÉRIE »

    Adoption d'une proposition de loi à l'assemblée

    Séance du 5 octobre 1999

     

    Discours de M. Jean-Pierre Masseret au Sénat

    Et adoption définitive de la loi

    "Ainsi, vous allez dire qu'en Algérie c'était la guerre, et ce parce que c'était bien la guerre".

    M. Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants. Mesdames, messieurs les sénateurs, je ne prononcerai en cet instant que quelques mots d'introduction, puisque c'est vous qui aurez réellement la parole et, surtout, le pouvoir d'accomplir l'acte important qui nous réunit ce matin : qualifier de « guerre » le conflit d'Algérie et lui donner sa véritable signification historique. Il fallait, en effet, le faire.
    Peut-être considérez-vous qu'il s'est écoulé beaucoup de temps entre la fin de la guerre d'Algérie et l'acte juridique que vous allez concrétiser ce matin. C'est vrai ! Mais chacun sait que cette période a été particulièrement difficile pour notre pays compte tenu des réalités et des liens historiques que la France a avec l'Algérie. Toutefois, on ne peut pas ignorer la réalité, et la grandeur d'un pays, c'est effectivement de regarder son histoire en face avec lucidité, avec courage, avec détermination.
    En Algérie, c'était la guerre : 1,7 million de soldats ont été mobilisés avec des moyens militaires d'intervention, avec la souffrance de la guerre, la mort, la blessure, l'ensemble des déchirements liés à cette situation.
    N'oublions pas non plus le drame vécu par nos concitoyens qui vivaient en Algérie et qui ont dû abandonner leur maison, leur foyer, leur cimetière, leurs racines pour revenir en France.
    C'est tout cela qu'il faut, aujourd'hui, prendre en compte si l'on veut réellement reconnaître à ces soldats la dignité d'ancien combattant, la plénitude de cette réalité au même titre que ceux qui sont intervenus au service de la France à d'autres moments de notre histoire.
    Ces soldats du contingent, ces appelés, ces rappelés, ces gendarmes, ces militaires d'active ont alors, comme cela a été toujours le cas dans notre histoire, répondu à l'appel de la nation.
    Je sais bien que le pays leur a reconnu un certain nombre de droits dès 1955, puis leur a accordé la carte de combattant en 1974, mais c'était toujours au titre d'«opérations de maintien de l'ordre», des « événements d'Algérie ». Personne ne voulait vraiment qualifier la réalité, malgré l'intervention des parlementaires, lors de la discussion, chaque année, du budget du monde combattant, malgré les positions, les espérances et les demandes des associations du monde combattant.
    Personnellement, lorsque j'ai accepté la responsabilité qui est la mienne aujourd'hui, j'ai immédiatment utilisé le mot de « guerre, », parce que je n'aurais pas imaginé utiliser un autre terme. Au demeurant, à l'époque, vous-mêmes, les journaux, la radio, nos familles évoquaient la « guerre d'Algérie ». Je ne vois pas comment il m'aurait été possible de qualifier ce conflit autrement ! Je n'ai d'ailleurs pas de mérite particulier : il s'agissait simplement de bien marquer la détermination du pays à accepter dorénavant, quelles que soient les sensibilités politiques de chacun, ce concept de guerre.
    Au demeurant, le devoir de mémoire s'applique à cette période au même titre qu'aux autres périodes et il exige cette vérité historique. Or, par décence pour nos soldats qui sont morts en Algérie ou qui y ont été blessés, pour les combattants qui ont été engagés, qu'ils soient appelés ou rappelés, pour les militaires d'active, pour les harkis qui ont combattu à notre côté et qui, malheureusement, connaissent pour la plupart un sort tragique, pour les rapatriés et les pieds-noirs, ce devoir de mémoire ne peut s'exercer que si nous considérons la réalité historique telle qu'elle a été.
    J'espère que, en qualifiant aujourd'hui de « guerre » ce qui s'est passé alors en Algérie, vous allez permettre également une avancée vers la réconciliation. En effet, je crois beaucoup que le monde des combattants français, de nos soldats qui portent cette histoire tragique en eux, peut être aussi un élément de réconciliation avec l'Algérie d'aujourd'hui.
    Il s'agit de ne rien oublier, de prendre l'histoire dans sa réalité ; mais nous devons aussi être capables de dépasser ce moment tragique pour nous engager, au-delà du devoir de mémoire, dans un acte de réconciliation qui servira nos intérêts communs. Tel est, en tout cas, le vœu que j'émets.
    Ce que vous allez faire aujourd'hui est quelque peu inhabituel pour un parlement, dont le rôle est plutôt de voter des lois. Dépassant ce matin votre compétence juridique, vous allez qualifier l'histoire, ce qui constitue effectivement un acte exceptionnel. Ainsi, vous allez dire qu'en Algérie c'était la guerre, et ce parce que c'était bien la guerre. Je vous en remercie ! (Applaudissements.)

    « VOUS ALLEZ DIRE QU’EN ALGERIE C’ETAIT LA GUERRE » Jean-Pierre Masseret

    APPROUVE A L’UNANIMITE PAR LES SENATEURS

    Nombre de votants

    320

    Nombre de suffrages exprimés

    320

    Majorité absolue des suffrages

    161

    Pour l'adoption


    320 (Mmes et MM. les sénateurs se lèvent et applaudissent.)

     

     

    « Guerre d’Algérie: « La mémoire des victimes de l’OAS n’a été que partiellement honorée par Emmanuel Macron »Communiqué de Jean-Philippe Ould Aoudia Président de l'association Les amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons »

  • Commentaires

    2
    Ponsot danièle
    Jeudi 17 Mars 2022 à 18:09

    Guerre certes!  guerre entre deux communautés séparées par trop d'inégalités et d'injustices et guerre menée contre la démocratie par l'OAS qui n'avait jamais pu admettre l'ordre des choses et à cause de qui, aujourd'hui encore, il existe une mouvance qui a la nostalgie d'une époque révolue et que quelqu'un de sensé n'a surtout pas envie de revivre!!!!!!

    1
    Jeudi 17 Mars 2022 à 08:52

    Pour l"opinion publique c'était bien une guerre qui se déroulait en Algérie  ! C'est du moins ainsi que ce qui se passait là-bas était perçu par les familles qui avaient quelqu'un des leurs sur le théâtre des opérations. C'était également vécu ainsi par les appelés du contingent qui se trouvaient  confrontés à cette réalité.

    La décision de nommer "guerre" ce qui était considéré jusqu'ici comme "Opérations de maintien de l'ordre et de la sécurité" n'a fait qu'officialiser quelque chose qui était acquis dans les esprits.

    Reste encore à préciser la nature de cette guerre. Elle était destinée à perpétuer un système social injuste et anachronique, le colonialisme. Il y a encore des progrès à faire dans cette direction ! Ainsi qu'au rôle qu'on a fait jouer aux jeunes Français qui ont eu le malheur d'avoir 20 ans en ces temps-là. Ici aussi il y a un chantier à ouvrir pour reconnaître enfin l'absurdité de la situation dans laquelle on les avait mis.

     

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