• Voici où a vraiment été retrouvé le petit Aylan

    Publié par wikistrike.com sur 7 Septembre 2015


    Le petit Aylan

    Le petit Aylan

    Voici l'endroit exact où a été retrouvé le corps d’Aylan, ce petit kurde de Kobané noyé avec son frère et sa mère au large de la Turquie. Non, la marée ne l'a pas jeté sur le sable, il a été découvert dans des rochers.

    Le corps a ensuite été déplacé par les photographes turcs dans un endroit plus photogénique et mis dans une position plus dramatique afin de jouer sur l’émotion de l’opinion publique internationale, et dont le seul but est d’accuser le Président syrien, Bashar Al-Assad, qui lutte pourtant avec acharnement (soutenu désormais par la Russie) contre l’Etat Islamique.

     

    Alexander Doyle pour WikiStrike

     

    Voici où a vraiment été retrouvé le petit Aylan

    SOURCE : http://www.wikistrike.com/2015/09/voici-ou-a-vraiment-ete-retrouve-le-petit-aylan.html


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  • Un photographe récompensé pour

    ses clichés bouleversants

    sur les réfugiés

     

    Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés

    Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés

    Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés

    Pendant ce temps :

    Attention danger Marine Le Pen est pire que son père :

    Pour Marine Le Pen, « l'immigration est un fardeau » 

    Marine Le Pen en guerre contre la "submersion migratoire" 

    Débarrassée de son père, Marine Le Pen veut éconduire les "clandestins" 

    Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés

     

    96 commentaires

     

    Le photographe turc de l'AFP Bülent Kiliç a été récompensé du prestigieux Visa d'Or News à Perpignan pour son travail sur le passage de réfugiés à la frontière turco-syrienne en juin 2015, lors du 27e Festival international de photojournalisme "Visa pour l'Image". 

    Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés Les images de cette foule de réfugiés se frayant un chemin à travers les clôtures de barbelés au poste frontière turc d'Akçakale, ont fait la Une des médias internationaux © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "En moins de dix minutes quelque 20 000 personnes s'étaient entassées", raconte le photographe. "J'ai photographié cette tragédie pendant quatre heures." © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "Presque une personne sur deux avait des bébés dans les bras, criant et essayant de passer à travers la brèche." © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "L'ouverture était si petite que les gens se marchaient dessus pour franchir le poste." © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "Les enfants étaient hissés par-dessus les barbelés. J'espère ne jamais revoir ça", s'émeut le photographe. © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "J'ai vu certains enfants retenir leurs vêtements déchirés, mais heureusement, personne n'a été blessé sérieusement." © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "Une fois du côté turc, les Syriens ont couru à travers les tranchées de la frontière. Des dizaines ont réussi à les enjamber, puis ont aidé les autres à traverser." © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "Je photographie des réfugiés à la frontière entre la Syrie et la Turquie depuis près de quatre ans maintenant. J'ai vu la crise des réfugiés à Kobane. Mais (cette journée) était différente", s'émeut le photographe © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "Je ne l'ai jamais rien vu de tel auparavant - des milliers de personnes entassées pour passer à travers une si petite ouverture." © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés "Les gens étaient là, avec deux ou trois enfants - désespérés de garder leur famille unie, de ne pas perdre un enfant dans la foule." © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés Les Nations Unies ont pris en charge plus de 4 millions de réfugiés syriens depuis 2011 © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés En août 2015, la Turquie comptait plus de 2 millions de réfugiés sur son terriroire © AFP BULENT KILIC Un photographe récompensé pour ses clichés bouleversants sur les réfugiés Tous arrivent de villes détruites par la guerre ou assiégées par Daesh © AFP BULENT KILIC

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  •  De Guy Mollet à Robert Badinter "Du sale temps

    de la guillotine à l'abolition de la peine de mort"


     De Guy Mollet à Badinter De Guy Mollet à Badinter

     
     
     
     
     
     
     
     
    Ci-dessus les bourreaux de la République dans la France coloniale
     
    ILS ÉTAIENT DEUX CENT VINGT-DEUX DÉCAPITÉS
     
    PAR LA GUILLOTINE

     

    Dans leur opération de répression de la lutte pour l’indépendance, les autorités coloniales usèrent d’une arme sauvage : la guillotine.

    Une machine de guerre infernale. De 1956 à 1958, il y a eu 16 exécutions doubles, 15 multiples, 8 quadruples, une quintuple. Pour la seule année 1957, 82 condamnés à mort ont été exécutés : 41 à Alger, 7 à Oran et 34 à Constantine.

    Premier à monter sur l’échafaud : Ahmed Zabana

    [Image: 809505ahmed.jpg]


    Ahmed Zabana a été décapité par la guillotine le 19 juin 1956, à 4 heures du matin, dans la cour de la prison de Serkadji.

    Le Conseil supérieur français de la magistrature avait scellé son sort lors de sa réunion du 5 juin 1956. Il avait suivi la directive du chef du gouvernement, Guy Mollet – « la sanction doit immédiatement suivre l’arrêt » – donnée en Conseil des ministres quatre mois auparavant, le 15 février.

    [Image: 485404guy.jpg]


    De son côté, le Secrétaire d’Etat à la guerre, Max Lejeune, socialiste de la SFIO, partisan convaincu de l’Algérie française, appuyait l’appel des Français d’Algérie : « Les sentences doivent être exécutées ». A la date du 15 février 1956, 253 condamnations à mort avaient été prononcées dont 163 par contumace. 90 détenus se trouvaient donc dans les couloirs de la mort des prisons.

    La condamnation à mort le 30 mai 1956 d’Ahmed Zabana figurait parmi les 55 sentences confirmées par la Cour de Cassation.

    Le 19 juin 1956, le bourreau en titre s’appelait André Berger, « Monsieur Alger » ; Maurice Meissonnier, aidé de son fils Fernand, était son adjoint.

    Histoire Algérie : les bourreaux Maurice et Fernand Meyssonnier ont guillotiné 222 militants du FLN

     

    Le 11 décembre 2012 anniversaire des manifestations contre l'horreur coloniale du 11 au 18 décembre 1961 est une triste occasion pour parler des bourreaux français Fernand Meyssonnier et son père Maurice  Meyssonnier ont guillotiné 222 militants du FLN avant sa retraite tranquille dans le Vaucluse, même des français qui soutenait l'indépendance de l'Algérie tel  Fernand Yveton, militant communiste, ont été guillotinés. Après avoir refusé l'entrevue avec un prêtre, Yveton avait été conduit à l'échafaud guillotiné à l'aube du 11 février 1957, à Alger et  est mort courageusement pour défier la lâcheté de la colonisation française. il s'appelait Fernand comme son bourreau !!!

    Ces sinistres bourreaux ont battu le record de Sanson le bourreau de Louis XVI.  Fernand Meyssonnier  est devenu par la suite un disciple de Jean-Marie Le Pen, président du Front national et connu pour la torture durant la guerre d'Algérie. Le père Meyssonnier était le roi de la farce. Il se moquait des Juifs et des Arabes.

     La bonté divine a fait que le Maurice soit emporté en enfer par un cancer de la gorge, en 1963, à Nice et son rejeton par un  cancer du foie.

    Meyssonnier, bourreau à Alger

    De 1947 à 1961, il a participé à l'exécution de quelque

    200 personnes

    Fernand Meyssonnier, qui a décapité 200 condamnés, ne supporte pas qu'on l'appelle «bourreau», mot vil à ses yeux et impropre à ses hautes fonctions : «J'étais exécuteur des sentences criminelles», dit-il avec fierté dans son livre (1). Issu d'une lignée de guillotineurs d'Alger ­ son parrain et son père le furent ­, ce pied-noir de 75 ans a érigé sous sa maison à Fontaine-de-Vaucluse ses «bois de justice» avec le couperet tranchant. Cet engin de mort était le clou de son musée de la Justice et des Châtiments, qu'il avait fondé en 1992 et fermé en 1998, avec hache et corde d'exécution, entraves de bagnards, instruments de torture et tête coupée dans du formol. Il l'avait monté soi-disant au nom de l'Histoire. Il regrette, sous le même prétexte, de ne pas avoir filmé les exécutions en Algérie. Sollicité par Libération, Fernand Meyssonnier a fini par refuser l'interview, son entourage redoutant que notre journal «opposé à la peine de mort» le traite de «boucher».

    Curé ou danseur. Aide bénévole de son père à partir de 1947, Fernand Meyssonnier ne devient son premier adjoint que dix ans plus tard. Car les places dans l'équipe du bourreau sont très prisées en raison des avantages sociaux qu'elles confèrent en ces temps d'Algérie française. Payés par l'Etat un salaire d'ouvrier, les exécuteurs tiennent tous un restaurant ou un bistrot à Alger. La table du café Laperlier des Meyssonnier reçoit tout ce qu'Alger compte de coloniaux, de députés et de commissaires. A 14 ans, le fils avait abandonné ses rêves d'enfant de choeur : devenir curé ou danseur d'opéra. Apprenti mécano aux ateliers de la Poste, il avait fabriqué une maquette de guillotine (modèle Berger 1868) pour l'anniversaire de son père. C'est à l'âge de 16 ans qu'il assiste, «impressionné», à sa première exécution. A Batna, dans le Constantinois, un «indigène qui avait assassiné un gardien de prison» bascule en priant «Allah Akbar» : «Au milieu d'un Allah Ak..., dans un bruit sourd, la lame tchak... lui coupe la parole. deux jets de sang pfffiou... giclent à trois ou quatre mètres. Ahhh... j'étais tellement oppressé, un petit cri comme ça ahhh... quand même ça m'a impressionné [...]. D'un coup, il n'a plus de tête, il vit plus.» (1)

    Avec l'habitude, Fernand Meyssonnier se blinde et se concentre sur la technique. Coopté dans l'équipe de cinq, il remplit les fonctions de «photographe», celui qui «voit arriver la tête du condamné à travers l'oeil de la lunette» et le cramponne derrière les oreilles : «Tenir une tête qui vous reste entre les mains après la chute de la lame, c'est quelque chose de très impressionnant qu'on ne peut pas vraiment expliquer», écrit-il. Après, il la jette dans la «corbeille». Une photo du livre légendée «repas froid à trois heures du matin» le montre avec l'équipe en déplacement en train de prendre le casse-croûte sur la corbeille à cadavres décapités. Il y avait des rituels pour les bourreaux comme le coup de rhum, la chemise blanche et la cravate noire avant d'officier, «rapide», mais «sans haine». Après, lui se lavait. Pas à cause du sang et de la mort, mais «c'est le fait de toucher un homme malhonnête, moralement pourri». Il était tellement persuadé qu'ils étaient «tous d'affreux criminels» qu'il n'a jamais cauchemardé. «Après l'exécution, on rentrait chez nous comme un entrepreneur après son travail ou un chirurgien qui vient de faire une opération, ni plus ni moins.»

    «A la chaîne». Il y avait des «coutumes» pour les condamnés à mort. Les «parricides», comme Mohamed Hamasi à Blida en 1947, étaient amenés devant la guillotine «avec un bandeau noir sur les yeux et un drap blanc sur les épaules». En cas d'exécution multiple, «le plus coupable» passait en dernier, comme le chef de bande des poseurs de bombes des stades d'El-Biar et d'Hussein-Dey en 1956 (17 morts) qui avait revendiqué le «carnage». Pendant les «événements» en Algérie, les exécuteurs ont été réquisitionnés pour tuer les indépendantistes du FLN, mais ont rechigné, car «normalement, les politiques auraient dû être fusillés» par les militaires : «Nous, on ne faisait que les droits communs [...].Même Sanson, qui a fait le roi [le bourreau de Louis XVI, ndlr] et tout, il est passé à travers la Révolution.» Mais les exécuteurs d'Alger ont obéi aux ordres et décroché une «prime de risque», ainsi qu'une «prime de tête», sans compter les frais de montage de la guillotine, qui a servi comme jamais. «Oui, pendant le FLN, c'était à la chaîne», se vante Meyssonnier, «de juin 56 à août 58, cent quarante et un terroristes» tranchés. Et, si de Gaulle n'avait pas fait la «paix des braves» et «gracié neuf cents condamnés à mort, j'aurais dépassé à coup sûr Sanson». En 1961, il a pris la tangente pour Tahiti, où il a vécu de divers boulots, comme organisateur en 1976 de balades en corbillard pour touristes américains.

    (1) Paroles de bourreau, Ed. Imago, 2002. Recueilli par l'anthropologue Jean-Michel Bessette, auteur d'Il était une fois la guillotine (Alternatives) et Sociologie du crime (PUF).

    TOURANCHEAU Patricia

    SOURCE : http://www.liberation.fr/evenement/2006/10/09/meyssonnier-bourreau-a-alger_53778

    De Guy Mollet à Badinter

     

    Les rescapés de la guillotine

    (Le film)

     
     François Mitterrand "Je ne suis pas favorable à la peine de mort"... et pourtant... pendant la guerre d'Algérie... "Enfin il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis"...

    Le 17 septembre 1981, quand Robert Badinter, alors Garde des Sceaux, défend devant les députés son texte portant sur l'abolition de la peine de mort, six hommes attendent dans les quartiers des condamnés à mort des geôles françaises. Leur destin a croisé la grande histoire. La plupart auraient été guillotinés si l'abolition n'avait pas été votée, si la France n'avait pas définitivement tournée la page la plus sanglante de sa justice.

    30 ans après l'abolition de la peine de mort, il inscrit son propos entre l'élection de Robet Badinter à l'Assemblée Nationale, une plaidoirie qui résonne encore tant elle a marqué les esprits : « Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain grâce à vous, il n’y aura plus, pour notre honte commune, des exécutions furtives, à l’aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain les pages sanglantes de notre justice seront tournées. ». 

    Entre le 10 mais 1981, jour de l'élection de François Mitterrand, et ce jour d'automne 1981, le débat sur la fin de la peine de mort rythme le calendrier de l'histoire politique; judiciaire et humaine du pays. Le documentaire se propose de revenir sur la grande histoire, en s'attachant à montrer comment une sorte de course s'était installée entre ceux qui veulent supprimer du code pénal la condamnation à mort et ceux, encore nombreux dans les tribunaux, qui continuent à envoyer les hommes sur l'échafaud.

    Entre pouvoir abolitionniste et opinion publique majoritaire pour "le maintien du châtiment suprême", ce film raconte ce que fut le destin des derniers morts-vivants de la république, coincés qu'ils étaient entre la grande histoire politique et celle de leur vie condamnés à avoir la tête tranchée. La loi sur l'abolition de la peine de mort restera à jamais comme une des plus importantes votées sous la Vème République, probablement la seule qui aurait été rejetée par le peuple français s'il avait été consulté.

    « Les rescapés de la guillotine » donne surtout la parole en exclusivité aux principaux concernés par cette décision, à commencer par un condamné à mort de l’époque. René, 27 ans au temps de l’abolition, est l’un des six rescapés condamnés à avoir la tête tranchée. Après avoir purgé sa peine, il est aujourd’hui libre et accepte pour la première fois de raconter son histoire. 

        
     
    Parmi les autres intervenants, on compte Fernand Meyssonnier, ancien « exécuteur en chef des arrêts criminels », autrement dit bourreau, qui explique le fonctionnement de cette machine sous laquelle sont tombées plus de 200 têtes, et témoigne de la monstruosité et de la violence du supplice.
     

    Fervent défenseur de l’abolition depuis les années 1970, Robert Badinter raconte comment, après la condamnation à mort de l’un de ses clients simple complice d’un crime, il s’est engagé à combattre avec ferveur cette justice qui tue. Près de dix ans d’un dur labeur à plaider cette cause devant les tribunaux, avec de simples mots comme unique arme pour sauver la peau de ceux qu’il défend.

    De nombreux autres témoignages permettent de mieux appréhender ce pan décisif de l’Histoire politique, sociale et judiciaire de la Vème République.

    Le comédien Charles Berling, prête sa voix à ce documentaire, une incarnation légitime pour celui qui à déjà interprété Robert Badinter pour l’adaptation télévisée des ouvrages de l’ancien garde des Sceaux, « L’Abolition » et « L’Exécution ».

     
     

    De Guy Mollet à Badinter

     

    Robert Badinter est né

     

     

    le 30 mars 1928 à Paris

     

    il restera l'homme qui a fait abolir

     

    en France la peine de mort

     

    Robert Badinter est né le 30 mars 1928 à Paris restera l'homme qui a fait abolir en France la peine de mort.

    Avocat, homme politique, ex ministre de la Justice

     

    Dans l'hémicycle, l'atmosphère est solennelle. Ils sont venus nombreux, pour le soutenir ou le huer. Robert Badinter garde des Sceaux, monte à la tribune, son texte tant de fois réécrit à la main. La France a les yeux rivés sur le petit écran de télévision. L'émotion est à son comble. Lorsqu'il prend la parole, c'est un discours mémorable, une plaidoirie, la dernière de ce combat acharné qui fut celui de sa vie. "J'ai l'honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale d'abolir la peine de mort en France". Nous sommes le 30 septembre 1981, l'abolition de la peine de mort est votée.

    Une belle victoire qui vient conclure un douloureux engagement. Lui qui a subi sans faillir à sa cause, des années durant,  les insultes à la sortie du Palais de Justice, les magistrats qui se détournaient, les menaces de mort, les lettres par centaines qui le conspuaient. S'il est difficile de l'imaginer aujourd'hui, le monde se partageait alors entre ceux qui voyaient en la peine de mort un juste châtiment, et les autres, un acte barbare.

    A l'origine, une blessure profonde qui l'a longtemps taraudé. Le 24 novembre 1972, à l'aube, à la prison de la Santé à Paris, on guillotine deux hommes : Claude Buffet et Roger Bontems. Robert Badinter est l'avocat de Bontems contre qui la cour n'avait retenu que la complicité, reconnaissant qu'il "n'avait pas donné la mort" à une infirmière et d'un gardien de la centrale de Clairvaux. Une injustice qu'il n'oubliera jamais : guillotiner quelqu'un qui n'avait jamais tué personne.


     

    "... après le verdict, lorsque l'accusé avait sauvé sa tête, il fallait s'en aller bien souvent par un escalier dérobé pour éviter la colère de la foule" 

    Ce tragique évènement marque le début de son combat contre la peine de mort. En 1977, il accepte de défendre Patrick Henry, kidnappeur et meurtrier d'un petit garçon de sept ans en 1976. Contre toute attente, la cour d'assise de l'Aube condamne ce dernier à la réclusion criminelle à perpétuité. La plaidoirie de Robert Badinter avait réussi à retourner les jurés de Troyes. Il avait fait témoigner des experts chargés d'expliquer le fonctionnement de la guillotine. "Choisirez-vous de couper un homme en deux ?" leur demande-t-il  enfin.  Les jurés répondront par la négative. C'est sa première grande victoire contre la "veuve noire".

    Dans L'Abolition (Fayard), le livre qui retrace son parcours, il  écrit : "De ces moments, à Troyes, dans la salle de la cour d'assises où je plaidais pour Patrick Henry, demeure vivante en moi cette impression singulière que je ne défendais pas seulement la vie de Patrick Henry, mais à nouveau celle de Bontems. Tout ce que je n'avais pas su dire pour lui jaillissait à présent pour cet autre assis derrière moi. 'Le mort saisit le vif' dit un vieux brocard juridique. Ce jour-là, dans ce box derrière moi, l'un était devenu l'autre".

    A la fin des  années 70, il enchaîne  six procès consécutifs et sauve la tête de nombreux condamnés qui devaient être rejugés. La Cour de cassation cassait les arrêts. Il symbolise désormais le combat contre la peine capitale. "On entrait au palais de justice par la grande porte, et après le verdict, lorsque l'accusé avait sauvé sa tête, il fallait s'en aller bien souvent par un escalier dérobé pour éviter la colère de la foule", se souvient-il dans un entretien en 2001 avec l'AFP.

    L'homme est tout entier dévoué à sa cause. Il est comme habité. On vient écouter ses plaidoiries qu'il n'écrit pas. "L'écriture c'est la mort de l'éloquence en justice", confie-t-il en 2006 au Journal du Dimanche. "C'est après le procès Buffet-Bontems et leur exécution que j'ai vraiment compris ce que la peine de mort signifiait... Injustifiable. Inacceptable. S'y ajoutait autre chose qui était en moi latent... Un rapport à la mort. C'est ce qui a fait que l'homme introverti que je suis devenait dans ces occasions-là, pour ces plaidoiries où il s'agissait d'arracher un homme à la mort, quelqu'un « d'autre». Ce n'était pas le métier d'avocat."


     

    "Dès que je plaide, je sens mon père là, debout à côté de moi"

    Non, il y avait certainement une affaire personnelle, un rapport particulier à la mort, peut-être le souvenir de son père arrêté par la Gestapo sous ses yeux, à Lyon en 1943, qui ne reviendra jamais du camp de Sobibor où il fut interné. L'avocat confiera au JDD en 2006 : "Dès que je plaide, je sens mon père là, debout à côté de moi". 

    Robert Badinter est né à Paris le 30 mars 1928. Ses parents étaient juifs immigrés venus de Bessarabie, naturalisés français. Il grandit dans un milieu modeste. Après la guerre, il commence des études de Lettres et de Droit, décroche la licence dans les deux disciplines. Boursier, il part ensuite étudier aux Etats-Unis et obtient en 1949 le diplôme de Master of Arts à l'université de Columbia.

    Revenu en France, il s'inscrit au Barreau de Paris en 1951 et commence sa carrière d'avocat comme collaborateur d'Henry Torrès. Il obtient son doctorat en droit en 1952 et l'agrégation en 1965. Il est nommé Professeur  des Facultés de Droit en 1966. Parallèlement à sa carrière universitaire, il fonde en 1965 avec Jean-Denis Bredin un cabinet d'avocats. Il participe à la défense du Baron Edouard-Jean Empain après l'enlèvement de celui-ci, est l'avocat de grands cinéastes comme Charlie Chaplin, exerce aussi bien comme avocat d'affaires (Boussac, talc Morhange, l'Agha Khan etc.) que de droit commun. Son dernier procès avant de devenir ministre de la Justice est celui contre le négationniste Robert Faurisson, qu'il fait condamner en 1981, et cela avant la loi Gayssot de 1990.   

    Ami fidèle de François Mitterrand, il entreprend de convertir ses victoires judiciaires en réforme politique. L'abolition fait partie du programme de la gauche aux élections. François Mitterrand est élu président de la République et nomme Robert Badinter ministre de la Justice (du 23 juin 1981 au 18 février 1986). La marche politique vers l'abolition débute, avec le point d'orgue que l'on sait, un bel après midi de septembre dans une Assemblée nationale pleine à craquer :"Lorsque j'ai pris la parole à la tribune de l'Assemblée, j'ai eu un moment d'émotion très intense. Je n'aurais jamais pensé, lorsque j'allais plaider dans ces cours d'assises, que ce serait un jour moi qui, devant le Parlement, prononcerais ces paroles magiques." (dans L'Abolition).

    A la Chancellerie, il a présenté et défendu les textes de lois devant le Parlement, en faveur de la suppression de la Cour de sûreté de l'Etat (1981) et des tribunaux militaires (1982), ainsi que des lois accordant de nouveaux droits aux victimes. Il a également présidé la commission chargée de rédiger le nouveau Code pénal, adopté en 1992, en remplacement du Code napoléonien. Il a pris de nombreuses mesures pour humaniser les prisons. Des réformes qui lui valent d'être violemment stigmatisé, tout en renforçant sa stature d'homme de conviction.


     

    "Aucune  démocratie n'a le droit de disposer de la vie d'un citoyen. Là s'arrête le pouvoir d'un Etat" 

    En 1996, François Mitterrand le nomme président du Conseil constitutionnel. Il réussit en neuf ans et quatre alternances politiques à l'ériger en institution incontournable de la République. Sénateur des Hauts-de-Seine depuis 1995 , il est réélu en 2004. "Une manière intellectuellement intéressante de continuer à participer au processus législatif", reconnait dans une interview au Point en 1999, cet infatigable défenseur des droits de l'homme, de la souveraineté du peuple et de la République.

    Travailleur acharné, il a aussi participé aux travaux de la Convention de Bruxelles pour l'élaboration de la Constitution européenne. En novembre 2003, il a été désigné par le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan pour siéger dans le Comité de seize personnalités internationales chargé de proposer une réforme de l'ONU.

    Hors normes. Robert Badinter s'est forgé avec une exigence d'airain un personnage qui  force aujourd'hui le respect. Il est devenu une icône, un "mythe". La route qu'il a défrichée, à coups de convictions et de courage,  pourfendant les esprits étriqués, s'il n'en a jamais dévié, c'est parce qu'il n'a jamais bradé son idéal. Son combat pour l'abolition de la peine de mort, il l'a poursuivi à l'étranger. Il y a tellement de pays encore à convaincre.

    "Le jour viendra où il n'y aura plus, sur la surface de cette Terre, de condamné mis à mort au nom de la justice. Je ne verrai pas ce jour-là...  Aucune  démocratie n'a le droit de disposer de la vie d'un citoyen. Là s'arrête le pouvoir d'un Etat", écrit-il dans Contre la peine de mort (Fayard). L'affaire de sa vie.

     

    17 septembre 1981

    Débat parlementaire sur la peine de mort - extraits du discours de Robert Badinter : "Je demande l'abolition de la peine de mort en France... Je dis simplement en rappelant la trace de Jaurès : La peine de mort est contraire à ce que l'homme a depuis 2000 ans rêvé de plus noble, contraire à l'esprit du christianisme et de la révolution... il n'a jamais été établi de corrélation quelconque entre l'existence de la peine de mort et la courbe de criminalité... la mort et la souffrance des victimes appelle en contre partie le sacrifice expiatoire. Conviction d'une justice sûre de son infaillibilité.


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  • Ces enfants qu’on assassine...


    Samedi 5 septembre 2015, par Michel Berthelemy

    Que fait le monde de ses enfants ? Que fait le monde de ces milliers de déplacés, de ces hommes et ces femmes humiliés, asservis, obligés de tout quitter pour survivre ?
    Les peuples du Moyen-orient connaissent des situations différentes, mais ils nous mettent tous, nous occidentaux, face à nos responsabilités.

    Ce petit Syrien de 4 ans, Aylan, échoué comme un poisson mort sur une plage de Bodrum.
    Ce nourrisson palestinien brûlé vif le 31 juillet, dans sa maison de Cisjordanie, par des Juifs fanatiques
    Ces deux enfants symbolisent à eux seuls la folie de ce monde, sa surdité à la misère, son indifférence au malheur, son incapacité à régler les problèmes autrement que par la violence.
    A chaque crime supplémentaire, on s’émeut (parfois) quelques minutes. Le temps de voir une image à la télé, de lire le titre d’un journal, on retourne à nos petits soucis personnels et on attend l’information suivante.

    Ces enfants devraient nous empêcher de dormir. Mais écoutons-nous seulement leur message ? Ils nous révèlent notre incurie devant le déferlement de haine et d’horreurs provoqué par des dirigeants politiques et des groupes criminels. Ils dénoncent notre égoïsme, notre émotion stérile, notre inaction coupable face à l’inacceptable.

    Les responsables ? Nous les connaissons. Nous savons leurs motivations, leurs arguments, leurs justifications. Nous savons où les trouver, nos chefs d’Etat et de gouvernement ont leur téléphone dans leur calepin, ils peuvent les joindre quand ils le veulent pour tenter d’arrêter ces mécaniques infernales. Ils ne le font pas. Pourquoi ? Raisons diplomatiques ? Raisons commerciales ? Ou quoi encore ?

    En attendant que quelqu’un agisse enfin (on peut rêver), il nous faudra encore pleurer sur des petits syriens, sur des petits palestiniens, et sur tous ceux qui disparaissent assassinés par leurs bourreaux. Et peut-être aussi un peu par nous-mêmes.

     

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    • Oui, l’accueil, c’est l’urgence du moment, et cela devrait passer avant tout le reste. A mon avis, il y a deux niveaux de prise de conscience qu’il ne faut pas confondre. Le premier est celui des gouvernants européens. Il y a des avancées significatives (Allemagne, France, Suède...). Attention à ne pas trop tirer sur le « politique ». Le « Tous pourris » arrange tellement les affaires de la « bête immonde », en France, le FN dont la montée dans les sondages devrait nous inquiéter au plus haut point.

      Le deuxième se situe au niveau du citoyen. Là, il faut refuser la peur et dire oui aux initiatives d’accueil individuelles, d’associations, de municipalités...
      A la 4acg, ne faudrait-il,pas actualiser le « contre la guerre », et parler plutôt du « contre la peur de l’immigré » ?, car la guerre (style 1914, Vietnam, Algérie...) ne se reproduiront pas. Par contre, des conflits issus de nos comportements d’hier (colonisation...) se développent. Y faire face par l’éducation citoyenne à l’accueil et au vivre ensemble : tout un programme !

      SOURCE : http://www.4acg.org/Ces-enfants-qu-on-assassine


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  • L'arrivée du conservateur Guillaume Zeller à l'information de Canal+ ne passe pas inaperçue

    L'arrivée du conservateur Guillaume Zeller à l'information de Canal+ ne passe pas inaperçue

    L'arrivée du conservateur Guillaume Zeller à l'information de Canal+ ne passe pas inaperçue

    Pourquoi mettre en ligne cet article ? Parce que Guillaume Zeller est celui qui a publié sur le site de Robert Ménard « Boulevard Voltaire » un billet réhabilitant le général Aussaresses, CLIQUEZ SUR CE LIEN : http://www.bvoltaire.fr/guillaumezeller/paul-aussaresses-aurait-pu-etre-un-heros-national,43501   . Billet au cours duquel le journaliste explique que le général tortionnaire "aurait pu être un héros national". Dans une tribune, il fustige aussi "l'imposture du 19 mars » CLIQUEZ ICI, jour commémoratif de la fin de la guerre d'Algérie.

    Je vais donc me désabonner de Canal+ et Canal Sat

    Michel Dandelot

    L'arrivée du conservateur Guillaume Zeller à l'information de Canal+ ne passe pas inaperçue

    L'arrivée du conservateur Guillaume Zeller à l'information de Canal+ ne passe pas inaperçue

    MÉDIAS - "Guillaume Zeller va nous rejoindre pour les news", annonçait jeudi Vincent Bolloré dans sa lettre aux salariés du groupe Canal+. Vendredi, l'officialisation est arrivée en début de soirée: "Guillaume Zeller est nommé directeur de la rédaction d'iTELE. Il succède à Céline Pigalle qui quitte le groupe", ainsi que "Cécilia Ragueneau, directrice générale d'iTELE", selon un communiqué du groupe Canal+.

    Pourtant, Guillaume Zeller, précédent rédacteur en chef de DirectMatin.fr (groupe Bolloré), n'a pas vraiment le profil du fameux "esprit Canal". Et pour cause, comme le fait remarquer le site Street Press, cet ancien directeur de la rédaction de Direct 8 s'avère être "le chouchou des milieux tradi" et catholiques, pas vraiment dans la veine du ton iconoclaste et décalé qui a fait le succès de la chaîne cryptée.

    Catholique pratiquant , le quadragénaire est un habitué des médias conservateurs à l'image de la radio d'extrême droite, Radio Courtoisie, à laquelle il a accordé sept entretiens entre 2012 et 2015, ou du site de Robert Ménard, Boulevard Voltaire, sur lequel il a publié pas moins de trois tribunes.

    C'est d'ailleurs sur ce dernier site qu'il a publié un billet réhabilitant le général Aussaresses, connu pour avoir pratiqué la torture pendant la guerre d'Algérie. Billet au cours duquel le journaliste explique que le général tortionnaire "aurait pu être un héros national". Dans une tribune, il fustige aussi "l'imposture du 19 mars", jour commémoratif de la fin de la guerre d'Algérie.

    Une orientation pour le moins conservatrice et traditionaliste pour ce "Bolloré Boy" qui ne devrait pas manquer de faire des vagues chez Canal+. "Voilà qui inquiète les réseaux bobos", raille par ailleurs le site catholique Le Salon Beige, décrit comme étant "aux avant-postes de l’opposition au mariage homosexuel et à la théorie du genre", note Street Press.

    Selon L'Express.fr, la directrice de la rédaction d'i>Télé, Céline Pigalle et la directrice de la chaîne, Cécilia Ragueneau, devraient quitter la chaîne d'information en continu.

    Avec la refonte des Guignols, les changements à des postes clés et la nomination d'un journaliste ne correspondant pas vraiment à l'identité affirmée de la chaîne, c'est bien un autre Canal+ que les téléspectateurs vont découvrir à la rentrée.

    SOURCE : http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/04/guillaume-zeller-canal-plus-information-i-tele_n_8089226.html

     

     


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  • Migrants et réfugiés : droits et devoirs d’humanité doivent être respectés par Isnelle GOULJAR, Présidente  de la LDH de la Réunion

    Migrants et réfugiés : droits et devoirs d’humanité doivent être respectés

    Migrants et réfugiés : droits et devoirs d’humanité doivent être respectés par Isnelle GOULJAR, Présidente  de la LDH de la Réunion

    Qui a décidé de faire la guerre en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie ? Ces milliers d’êtres humains en situation de survie ne sont-ils pas les victimes de « nos » guerres ?

    Migrants et réfugiés : droits et devoirs d’humanité doivent être respectés par Isnelle GOULJAR, Présidente  de la LDH de la Réunion

     

    L’afflux massif en Europe de réfugiés fuyant la barbarie, les massacres, ou des conditions de vie inhumaines interpellent aujourd’hui les consciences.

    Malgré les appels à défendre les valeurs fondatrices et humanistes de l’Union Européenne, il existe une grande disparité dans l’attitude des Etats membres face à cette crise, certains acceptant de prendre leurs responsabilités, d’autres feignant d’ignorer les conventions internationales et les principes posés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

    Avec les mutations des phénomènes migratoires, les termes utilisés peinent à rendre compte des situations quand ils ne servent pas de prétexte à l’inaction ou à l’exploitation politicienne. "Clandestins", "immigrés" "sans-papier", dit-on... quand il s’agit le plus souvent de "réfugiés", des enfants, des femmes et des hommes qui risquent leur vie pour tenter d’échapper au pire !

    Ceux qui par milliers meurent en Méditerranée (plus de 2500 depuis début 2015) ou ceux qui passent en nombre les frontières, sont DES HUMAINS COMME NOUS… qui cherchent désespérément à échapper à la persécution et à la guerre, ou qui fuient des conditions de vie les plus intolérables.

    Ils viennent d’Erythrée, de Libye, de Syrie, du Soudan, de l’Afrique subsaharienne et sont victimes des guerres, de dictatures, de situations économiques catastrophiques, de politiques migratoires répressives et inadaptées en Europe et singulièrement en France. Ils vivaient dans des zones de conflit, de non-respect des droits humains. Ils tentent d’atteindre l’Europe pour fuir une misère absolue et son cortège d’horreurs.

    Qui a pillé les ressources de leur pays ? Qui a décidé de faire la guerre en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie ? Ces milliers d’êtres humains en situation de survie ne sont-ils pas les victimes de « nos » guerres ? On ne saurait comprendre les phénomènes actuels sans les replacer dans leur contexte historique. Ni admettre que l’extrême droite se serve de cette crise comme carburant électoral.

    N’est-il pas de notre responsabilité, nous, citoyens français et européens, de faire en sorte que la France, ainsi que d’autres pays d’Europe et du Monde, offre aux réfugiés un accueil digne des droits et des devoirs que nous confère notre commune humanité ?

    La situation exige que l’ensemble des citoyens, que les élus locaux, nationaux et européens, prennent leur responsabilité en participant concrètement à la mise en œuvre de moyens et de modalités d’accueil à la mesure des enjeux humanitaires actuels.

    Nous en appelons à ce titre au Président de la République et aux autres chefs d’Etats et de Gouvernement d’Europe pour nous éviter la honte des périodes sombres de notre histoire où citoyens et gouvernants ont omis d’être à la hauteur de leurs responsabilités.

     

    Migrants et réfugiés : droits et devoirs d’humanité doivent être respectés par Isnelle GOULJAR, Présidente  de la LDH de la Réunion

     

     

     

    Saint-Denis, le 04/09/2015

    Isnelle GOULJAR, Présidente

    de la LDH de la Réunion

    SOURCE : http://reunion.la1ere.fr/2015/09/04/l-accueil-des-refugies-repond-un-devoir-d-humanite-selon-la-ligue-des-droits-de-l-homme-284225.html


     

     


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  • Elisabeth: «Moi aussi, je me suis sentie longtemps en exil!» "Nous sommes tous des exilés" par Ben

    Elisabeth: « Moi aussi, je me suis sentie

    longtemps en exil ! »

    27 août 2015 |  Par Patrick Artinian 

    Dans la région de Calais ou dans celle de Vintimille, de nombreux Français aident les réfugiés : hébergement, soins, apprentissage de la langue, démarches administratives. Aujourd'hui, rencontre vidéo avec Élisabeth Hernu, qui loge deux migrants à Béthune.

    À Béthune, dans le Pas-de-Calais, Élisabeth Hernu héberge un Soudanais et un Yéménite. Leur besoin de trouver refuge en France, elle sait ce que c'est : ancienne institutrice et directrice d’école à N’Djaména, elle a quitté le Tchad en 1979 lors de l’accession au pouvoir d’Hissène Habré car son mari était recherché par la police.

    À proximité de Calais, chaque aire de stationnement le long de l’autoroute génère un camp. À la nuit tombée, Éthiopiens, Érythréens ou Soudanais tentent leur chance pour l’Angleterre en montant subrepticement dans des camions, dont les chauffeurs dorment à l’avant. Si les conditions de vie ne sont guère enviables, le camp de Norrent-Fontes reste malgré tout relativement sécurisé, ce qui explique la forte présence féminine. De taille restreinte, tout au plus quelques centaines de personnes, contre 3 000 dans la jungle de Calais, il est pris en charge par l’association locale Terre d’errance à laquelle appartiennent Marie-Claire Ringot, Alain Cazier et Nathalie Perlin. Quelques migrants, las de tenter leur chance pour l’Angleterre, décident de demander l’asile en France et c’est à ceux-là qu’Élisabeth Hernu donne des cours de français à Béthune.

     

     

    Elisabeth: «Moi aussi, je me suis sentie longtemps en exil!» "Nous sommes tous des exilés" par Ben

    Nous sommes tous des exilés

     

    Quand je vois les réfugiés , immédiatement je repense aux camps de harkis , ces camps perdus dans les montagnes, en dehors de toute civilisations  et tout autour des barbelés.

    Je repense à cet accueil .

    Moi aussi, j'ai été un réfugié, l'exil n'est rien, le rejet, le racisme , l'indifférence c'est ce qui vous marquent à jamais.

    Quelquefois, les humains sont des lâches, des égoïstes, leurs regards pour l'enfant que j'étais étaient assassins.

    Le sentiment que vous n'êtes pas chez vous, pas les bienvenus.

    Enfant , vous découvrez une  face de l'humanité que vous ignoriez.

    Il y aura toujours des exilés , nous sommes tous des exilés, le malheur de l'humanité , c'est l'égoïsme  de certains humains qui font de l'exil un enfer .

    Le problème ce n'est pas les réfugiés, le problème c'est nous,  nous avec nos égoïsmes, nos indifférences et cette insupportable arrogance .

    Inutile de demander aux humains de la compassion, de la charité juste le respect de la dignité humaine.

    Les réfugiés ne me dérangent pas, je suis un citoyen, un humain  comme eux, rien de moins , rien de plus .

     

     

     

     

     

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    "Les clés retrouvées."

    "Les clés retrouvées." de Benjamin Stora

     

    Lorsque la mère de Benjamin Stora est décédée en 2000, il a découvert, au fond du tiroir de sa table de nuit, les clés de leur appartement de Constantine, quitté en 1962. Ces clés retrouvées ouvrent aussi les portes de la mémoire. La guerre est un bruit de fond qui s’amplifie soudain. Quand, en août 1955, des soldats installent une mitrailleuse dans la chambre du petit Stora pour tirer sur des Algériens qui s’enfuient en contrebas, il a quatre ans et demi et ne comprend pas.

    Quelques années plus tard, quand ses parents parlent à voix basse, il entend les craintes et l’idée du départ. Mais ses souvenirs sont aussi joyeux, visuels, colorés, sensuels. Il raconte la douceur du hammam au milieu des femmes, les départs à la plage en été, le cinéma du quartier où passaient les westerns américains, la saveur des plats et le bonheur des fêtes. Ces scènes, ces images révèlent les relations entre les différentes communautés, à la fois proches et séparées. Entre l’arabe quotidien de la mère et le français du père, la blonde institutrice de l’école publique et les rabbins de l’école talmudique, la clameur des rues juives et l’attirante modernité du quartier européen, une histoire se lit dans l’épaisseur du vécu. Benjamin Stora a écrit là son livre le plus intime.

    À travers le regard d’un enfant devenu historien, il restitue avec émotion un monde perdu, celui des juifs d’Algérie, fous de la République et épris d’Orient.

     

    INTRODUCTION

    « Les souvenirs, à commencer par les souvenirs d’enfance, sont toujours plus ou moins reconstruits, déformés. Nous les entretenons avec soin, nous y tenons comme à des êtres aimés. Peu nous importe qu’ils soient ou non des fictions, tant ils nous sont précieux. Ils sont la preuve de notre singularité. » Jean-Bertrand Pontalis .

    C’était le 20 août 1955. J’avais quatre ans et demi. Il faisait très chaud ce jour là dans notre petit appartement de Constantine, situé en face des gorges du Rummel. Et puis, brusquement, des soldats sont entrés. Ils ont ouvert la fenêtre, installé une sorte de trépied, et posé une mitrailleuse dessus. Ils ont tiré. Le bruit était épouvantable. Les douilles sautaient, et une odeur âcre a envahi ma petite chambre. Sur qui, sur quoi tiraient- ils ? Les soldats formaient une masse grise et floue. Je me souviens surtout de ma terreur au moment de leur entrée dans la pièce. Cet événement me mit pour la première fois en présence de la mort. Longtemps, j’ai cru que cette scène de guerre, qui revenait dans mes rêves, était tirée d’une séquence de film. Mais au fil de mes études sur l’histoire de l’Algérie, j’ai compris. Le 20 août 1955, j’avais bien vu des soldats français qui tiraient sur des Algériens s’enfuyant le long des gorges du Rummel, de l’autre côté de notre maison. La guerre d’Algérie était cachée dans les plis de ma mémoire d’enfant.

    Tout au long de mon travail commencé dans les années 1970, j’ai peut-être sans cesse cherché, inconsciemment, ces lambeaux de vie personnelle capable de renouveler aussi bien l’histoire événementielle que celle de la longue durée. Des petits faits qui lèvent le voile, et dévoilent une histoire toujours difficile à saisir, à comprendre. Celle de l’Algérie pendant la présence française, où les communautés, sous le drapeau de la République, vivaient ensemble dans l’espace public, sans se mélanger (ou rarement) dans l’espace privé. Une histoire d’attraction, de force du modèle républicain, qui mettait au secret les origines. Avant d’aborder mon récit d’enfance, prenons ainsi ce fait, dont je me suis rendu compte très récemment. J’ai cru toute ma vie que j’avais appris à lire et à écrire par le biais de la langue française. Et bien ce n’est pas si simple. Les petits enfants de la ville très pieuse de Constantine allaient, dès l’âge de quatre ans, au Talmud Torah (l’école juive, que l’on appelait « l’Alliance », on verra pourquoi par la suite). J’ai donc commencé à lire des lettres…. par l’hébreu. Je parlais l’arabe à la maison, avec ma mère. Mais je ne comprenais pas l’hébreu, et ne lisais pas l’arabe. L’école française est arrivée ensuite très vite, et, bien sûr, c’est là que j’ai appris à lire et à écrire. L’arabe et l’hébreu se sont progressivement effacés, et j’ai réalisé ce que le mot « assimilation » pouvait vraiment signifier…

    Autre exemple, pêle-mêle, dans le précieux désordre du sac de la mémoire où sont enfouis le futile et l’indispensable. Au moment du grand déménagement de mon pavillon que j’ai quitté en 2013, j’ai enfin ouvert la boite d’archives concernant mon père, que je n’avais jamais touchée depuis son décès en 1985. Mon père a inscrit sur la boite le mot « Souvenirs », de sa belle écriture. Je découvre toutes sortes de papiers : la facture d’achat du frigidaire « Amiral », en 1958, chez les Cohen-Haddad ; le récépissé d’une demande de paiement d’impôt en 1961 (et mon père paiera tous ses impôts au moment du départ vers la France en juin 1962) ; une carte postale envoyée de Vichy par mes grands-parents en 1935 ; une lettre disant le décès d’un oncle ; une copie de son diplôme de baccalauréat passé en langue arabe, et un vieux livre de la Haggada, le livre de Pessah, la Pâque juive… Je lis lentement, tourne et déplace chaque document avec précaution, et suis bouleversé. Dans l’exode et dans chaque déménagement, mon père a donc tenté de sauvegarder quelques traces de sa vie passée. Il y a surtout des documents sur la guerre, celle de 1939-40, avec un carnet personnel où il a noté au jour le jour entre le 10 mai et le 28 mai1940, la débâcle de son unité. Il y a la lettre de mon grand père demandant que sa nationalité française soit préservée, après l’abrogation du décret Crémieux, en octobre 1940. Mon père a gardé ce document où mon grand-père, Benjamin, a plaidé pour la restitution de ses biens confisqués à Khenchela et attribués à un « Français de souche ». Mais les biens ne lui ont pas été restitués dans leur totalité. Il est mort un an après, en 1945.

    Pour mon père, à l’évidence, pas question de jeter ces papiers à la poubelle. Il ne voulait pas que tout cela tombe dans l’immense espace de l’oubli. J’ignorais jusque là sa volonté de laisser une trace de sa vie, de notre vie ensemble. Je découvre les photographies soigneusement collées dans des albums. Je les regarde longuement, cherchant une date, une explication. Je reviens en arrière, me transporte dans des lieux. Mon père a gardé mes photos de classe, prises année après année. Mais au dos, aucun nom de mes camarades de l’époque. J’essaie de reconstituer, d’imaginer… Je les ai tous perdus, je ne les ai plus jamais revus. Aucun. Nous avons été dispersés par l’exode, l’exil, le vent de l’histoire.

    Un voyage à Bejaia en 2014, en Kabylie, où a été mis en scène sous la forme d’une pièce de théâtre, mon livre Les trois exils, Juifs d’Algérie, me pousse à revenir sur cette histoire judéo-berbère. Le public de Bejaia (l’ancienne ville de Bougie) est nombreux, attentif, en attente de restitution de cette séquence disparue . Il faut que j’écrive cette histoire d’enfance, j’hésite. La mémoire est sélective, je trie, voit la remontée des souvenirs en regardant ces archives familiales. On ne peut pas tout garder. Mais j’avance sous l’impulsion de mon éditrice, Nicole Lapierre. Elle m’encourage, je me décourage, puis je reprends finalement l’écriture. Comment découper, raconter cette histoire d’enfance ? En suivant un ordre chronologique ? En évoquant la « grande » histoire de la guerre d’Algérie, moment où se déroule mon enfance ? En associant librement des propos, sans tenir compte d’une cohérence linéaire ? L’enfance est comme hors-temps, un bloc où tout se mêle : des héros de bandes dessinées ; le corps différent des filles découvert sur la plage de Philippeville (aujourd’hui Skikda) ; la petite boutique du marchand de bonbons au nom imprononçable (« chouailem », vraisemblablement une abréviation de « chalom ») vers laquelle je courrais ; le cinéma de mon quartier où des péplums italiens, des western américains me faisaient rêver …

    Mon père, ma mère, et ma sœur (nous étions une petite famille) étaient toujours près de moi lors de promenades le soir après diner, sur la grande Place de la Brèche. Là, nous dégustions des petits « créponnets » de glaces Il n’y a pas de souffrance dans le rappel de ces moments heureux. Et pourtant la guerre (les « événements ») était là, et bien là.

    SE PROCURER LE LIVRE

    Par Jean-Paul Mari

    SOURCE : http://www.grands-reporters.com/Les-cles-retrouvees.html

     

     


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  • Tahar Ben Jelloun - Cet enfant, c'est l'humanité échouée !

    En Syrie, un dictateur prêt à tout pour rester en place a pris son peuple en otage, dans l'indifférence du monde. C'est de cela que ce petit garçon est mort.

    Par
    Publié le 03/09/2015 | Le Point.fr
    Un policier porte le corps d'Aylan Kurdi retrouvé mort sur la plage de Bodrum, en Turquie. Son frère âgé de 5 ans et sa mère seraient morts noyés eux aussi en tentant de rejoindre Kos en Grèce. Ils venaient de Kobane.

    Un policier porte le corps d'Aylan Kurdi retrouvé mort sur la plage de Bodrum, en Turquie. Son frère âgé de 5 ans et sa mère seraient morts noyés eux aussi en tentant de rejoindre Kos en Grèce. Ils venaient de Kobane.AFP PHOTO / DOGAN NEWS AGENCY©STR

     

    Des enfants meurent tous les jours de maladie ou d'accident. Ce malheur est le plus terrible dans la vie. Mais là, c'est un enfant de trois ans assassiné par Bachar el-Assad. Il aurait pu vivre, aller à l'école, danser et rire, jouer et dessiner des rêves.

    Quel âge ont les enfants de Bachar el-Assad ? Dorment-ils bien ? Ont-ils vu le dentiste pour éviter les caries ? On est inquiet, on voudrait savoir s'ils se portent bien, s'ils ne manquent de rien. Parce que tout autour de leur maison des citoyens en armes tentent de renvoyer leur père à son premier métier, la médecine. Mais il est très occupé. Il n'est pas sûr que le soir il trouve le temps d'aller leur raconter une petite fable avant de s'endormir et de faire de beaux rêves. Peut-être qu'il les a envoyés loin, à Londres par exemple, où ils devraient vivre en toute sécurité avec leur maman.

    « Moi ou le chaos islamiste »

    Il y a la guerre et puis il y a l'exil. Des réfugiés syriens errent dans le monde. L'Europe ne peut pas aujourd'hui se détourner des conséquences de cette guerre. Lorsque le peuple syrien est descendu dans les rues de Damas manifester pacifiquement contre la dictature que Bachar a héritée de son père Hafez, il fut reçu non pas par des jets d'eau, mais par des rafales de mitraillettes qui ont fait des centaines de morts. C'était en mars 2011. Le monde savait de quoi était capable cette famille de malheur pour rester au pouvoir. Le père avait donné l'exemple en tuant, en février 1982, 40 000 opposants à Hama, en toute impunité. Cela s'est passé dans un huis clos absolu.

    Avec l'appui de la Russie et de l'Iran, Bachar a entamé une guerre sans merci contre son peuple. Depuis, les choses se sont compliquées et l'islamisme radical s'en est mêlé, ce qui arrangeait bien la stratégie de Bachar, qui dit au monde : c'est moi ou le chaos islamiste !

    Puis il y eut l'utilisation en août 2013 d'armes chimiques. Obama s'est énervé. Juste un petit énervement, une mauvaise humeur. Sans plus. Les Européens attendaient de voir ce qu'allait faire l'Amérique. Elle ne fit rien. Ainsi fut délivré « le permis de tuer » à un grand assassin, Bachar el-Assad.

    Il rappelle notre silence et notre impuissance

    Des millions de Syriens ont fui. Un million au Liban. Et un peu plus de trois autres millions éparpillés dans le monde, dont la famille du petit garçon retrouvé le visage contre le sable sur la plage de Bodrum en Turquie. L'embarcation devait aller à Kos, en Grèce. Le malheur s'est abattu sur elle et voilà un naufrage non seulement d'une dizaine de citoyens syriens expulsés de leur maison par la guerre et par l'indifférence du monde, mais d'une humanité meurtrie, trahie, dont le sort fait honte au monde. Comme l'a écrit quelqu'un en voyant cet enfant, le corps inanimé, c'est « l'Humanité échouée ». C'est la civilisation dans tous ses échecs. C'est la victoire de la barbarie, qu'elle vienne des rangs de Daesh ou de la tête de Bachar.

    Cet enfant jeté par les flots rappelle la petite Vietnamienne qui courait nue fuyant les bombardements. Il rappelle le silence des uns, l'impuissance des bonnes âmes, mais surtout il nous dit que le monde est ainsi : la barbarie a pignon sur rue. On tue, on égorge et on filme le carnage. Le peuple syrien est abandonné de tous. Demain, ce sera un autre peuple qui subira le même sort. C'est cela, l'avenir du monde. Avant on croyait à la solidarité, à la bonté, à l'humanité. Tout cela est bien fini. Bachar, après bien d'autres massacreurs de leur peuple, nous dit calmement « c'est moi ou le chaos », un chaos mis en scène par ses services. Et le tour est joué.

    La photo du petit garçon hantera ses nuits. Mais, vidé de toute humanité, il n'aura aucune émotion, aucun geste et passera une bonne nuit jusqu'au jour où il n'y aura plus de peuple syrien en Syrie.

    Tahar Ben Jelloun - Cet enfant, c'est l'humanité échouée !


    Oui agissez pour l'honneur de l'humanité,

    pour ne plus jamais voir cette honte


     


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  • Les petits calculs de Robert Ménard face aux grands enjeux du monde

    Pas de charité non, pas de mains tendues (ou vers le haut, ou vers sa poche, plutôt que vers celui qui en a vitalement besoin).

    Les petits calculs

    de Robert Ménard face

    aux grands enjeux du monde

     

    A dada sur l'un de ses sujets de prédilection, le maire de Béziers qui ne jure que par la communication, continue de déverser son flot incessant d'intolérance vulgaire.

    Mais la réalité c'est qu'aujourd'hui des gens qui ont faim, qui fuient la guerre et la misère, quoi que nous en disions, quoi qu'en dise les mégaphones de l'extrême droite, dans nos sociétés nous sommes gras comme des poulets, la moindre arbalète peut même se permettre de perdre 12 kg c'est dire ! A ne pas lire dans le Midi Libre, le dernier article pitoyable, dans lequel le maire de Béziers nous dévoile des aspects ô combien croustillants et importants pour la ville, sur sa relation amoureuse qui le pousse au régime (Biterrois méfie-toi que le régime soit pas de type Vichy !)

    Nous vivons en France, même avec nos petites et grandes difficultés, à l'abri de la guerre, de la misère, des bombes, des maladies et de la mort prématurée. Avec nos écrans, notre nourriture en abondance, au sein d'un système social, imparfait et certes perfectible. Et il faudrait se recroqueviller, "protéger" tout cela plutôt que d'en faire une force et d'accompagner à l'épanouissement de l'humain ?  

    Et quand l'horreur se déroule à nos portes quelle est la réaction ? Des bilans, des décomptes minables de quotas et autres études masturbatoires, des polémiques médiocres, des brasiers allumés encore et encore sur l'autel barbare des religions à des fins  purement électoralistes. Peur ! Peur ! Peur pour son iphone, sa féria, sa vierge voilée, son dernier levi's, sa voiture, son écran plat... Pas de charité non, pas de mains tendues (ou vers le haut, ou vers sa poche, plutôt que vers celui qui en a vitalement besoin).

    Faut pas avoir honte de partager les idées rances de cet homme et de son courant. Toute façon pas d'angoisse, droit dans les bottes car la honte, elle, ne tue pas hein ? La honte non. L'absence de solidarité si !

    Regarde bien Robert Ménard toi qui aimes tant les chiffres, les statistiques, les "études fiables", celui-là tu ne pourras pas le  comptabiliser hein ? 

    Et ton pape sinon il dit quoi ?

    ........... © STR / DOGAN NEWS AGENCY / AFP

     


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  • Algérie, Europe et euro

     

    Un article de Jacques CROS

     

    En Languedoc Roussillon les partisans de l’Algérie française sont particulièrement actifs ces temps-ci. Ainsi à Béziers est prévu pour le 12 septembre le congrès national de Veritas. Veritas ? C’est une association qui n’a pas encore intégré ce que le colonialisme a produit de souffrances sur les deux rives de la Méditerranée.

    A Carcassonne est programmée pour la mi-septembre une rencontre de la fédération du cercle algérianiste. C’est un peu dans le même registre. C’est tendance de s’apitoyer sur le sort des rapatriés et de faire abstraction de ce qu’ont subi les Algériens pendant 132 ans d’occupation et les appelés du contingent durant une guerre qui a duré plus de sept ans !

    A Perpignan notre ami Roger Hillel a été conduit à saisir la justice pour les propos violents tenus à son encontre dans le quotidien L’Indépendant de la part des nostalgériques qui refusent un débat serein sur des initiatives prises par une mouvance liée à Jean-Marc Pujol, le maire de la ville.

    A Béziers c’était ces jours-ci l’anniversaire du meurtre de Jean Farret, assassiné le 1er septembre 2001 par un kamikaze qui avait perdu la raison. L’occasion de faire l’amalgame entre l’ensemble des musulmans et les terroristes qui se réclament de l’islam.

    A Béziers toujours il semble que sous l’égide de Ménard les cérémonies officielles en lien avec la douloureuse question de la guerre d’Algérie ne puissent avoir lieu que devant une stèle qui affiche les portraits de quatre tueurs de l’OAS dont l’un avait attenté à la vie du chef de l’état. Notre sous-préfet participe, apparemment sans état d’âme !

    L’idéologie colonialiste avec son racisme et sa xénophobie se développe sur fond de crise. Une crise économique et sociale liée à la finalité d’une structure européenne au service du capitalisme. Cette idéologie est portée par l’extrême droite bien sûr mais pas seulement. La droite prétendue « républicaine » joue sa partition dans ce registre. On le voit avec le nouveau maire de Carcassonne, Pujol à Perpignan ou Couderc et Aboud à Béziers. La social-démocratie n’est pas en reste qui n’a pas de projet de rupture avec un système en fin de course.

    Il me parait nécessaire d’avoir une réflexion plus critique sur la nature de l’UE et sur les dispositions financières prises par la BCE, le FMI, et la Commission de Bruxelles. Ne faut-il pas voir l’euro comme un moyen pour le monde de la finance de s’opposer aux politiques d’indépendance nationale qui pourraient se manifester ici ou là ? Cela n’éclaire-t-il pas l’impuissance de Syriza en Grèce ou de Podemos en Espagne ?

    Naturellement refuser cette logique va de pair avec une condamnation des expéditions militaires entreprises en divers points de la planète, avec un soutien complice au colonialisme israélien, avec le risque de déclenchement d’une guerre en Europe, prenant prétexte de la situation ukrainienne, comme cela s’était produit au moment du démantèlement de la Yougoslavie. Oui, le capitalisme n’a rien à faire de la paix, ce n’est pas une solution à ses problèmes !

    Alors Jacques Sapir ne me conditionne pas, je pense par moi-même et j’exprime mon désaccord avec les illusions entretenues sur la possibilité de rendre l’Europe sociale ! Il me paraît que c’est de la responsabilité d’un parti révolutionnaire de ne pas biaiser avec cette donnée.

     

    Jacques Cros


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  • Charles Aznavour appelle à offrir une "existence" aux migrants *** Chanson d'espoir "Pour toi Arménie" dédiée aussi à tous les migrants

    Réfugiés, l’humanité va échouer

    si elle ne se ressaisit pas

    en voyant cette terrible photo d'enfant

    Charles Aznavour appelle à offrir une "existence" aux migrants *** Chanson d'espoir "Pour toi Arménie" dédiée aussi à tous les migrants

    Charles Aznavour appelle à offrir

    une "existence" aux migrants

    Charles Aznavour appelle à offrir une "existence" aux migrants

    Le chanteur Charles Aznavour en concert à Beyrouth

     le 1er septembre 2015 (c) Afp

    Le chanteur Charles Aznavour a appelé mardi 1er septembre à offrir une "existence" aux migrants qui arrivent en France, défendant l'idée déjà exprimée au printemps de repeupler les villages avec ces nouveaux arrivants.

    "Ca me fait beaucoup de peine, beaucoup de mal, de voir ces gens qui défilent avec leurs enfants, perdus", a déclaré à l'AFP le chanteur de 91 ans, qui est né à Paris en 1924, de parents arméniens.

    "C'est une chose que je n'ai pas connue, mais je pense que mes parents ont dû vivre cette vie-là", a-t-il ajouté.

    "Il faut leur trouver une situation, il faut construire leur future existence", a-t-il poursuivi en rappelant son idée, exprimée au printemps, de repeupler les villages français avec ces nouveaux arrivants.

    "Il s'agirait de nourrir les villages de gens qui ont des professions différentes. Toutes les professions sont sur la route, sans exception, il y a des médecins, des boulangers, des garagistes... Et à ce moment-là, on montrerait la France comme un modèle. On dirait: +Regardez, ils ont fait des villages+. On pourrait rouvrir les écoles, rouvrir des postes", a-t-il souhaité.

    "Je suis très déterminé là dessus, il faut le faire!", a conclu l'auteur de "La Bohème". Il a précisé ne pas avoir contacté d'élus ou de responsables politiques à ce sujet mais rappelé qu'il savait "solliciter", comme il l'avait fait en 1989 en chantant avec d'autres artistes une chanson pour l'Arménie, alors touchée par un important tremblement de terre.

    "Pour toi Arménie" chanson d'espoir que nous dédions aussi

    à tous les migrants pour une vie meilleure dans un monde

    plus accueillant


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  •  

    "DEUX FERS AU FEU - DE GAULLE ET L'ALGERIE : 1961"

    Une (dé)raison d’État assassine

      |  Par Anne Guérin-Castell

     Implacable ! C’est le mot qui vient à l’esprit quand on referme le dernier livre de Jean-Philippe Ould Aoudia qui, en deux volets, le premier consacré à la politique algérienne du général de Gaulle et tout particulièrement à l’année 1961, le second à l’assassinat en mai 1959 de Maître Amokrane Ould Aoudia  devant la porte de son étude, 10 rue Saint-Marc à Paris, ouvre sur les abymes d’une improbable raison d’État qui autorise, excuse ou sert de prétexte à quelques crimes plus ou moins habilement maquillés tandis qu’un silence opiniâtre est la seule réponse apportée à ceux qui, ne se contentant pas de la version officielle, cherchent à en savoir davantage.

    Que l’auteur soit particulièrement concerné par le deuxième volet de cet ouvrage n’étonnera personne, patronyme oblige : Amokrane Ould Aoudia était le neveu de Boudjemâ Ould Aoudia, son grand-père, dont il a retracé la vie exceptionnelle dans un livre précédent (1). La mort à 34 ans de celui qui était l’avocat d’étudiants algériens accusés de reconstitution de l’Union générale des étudiants musulmans de France (dont plusieurs avaient en outre dénoncé dans un ouvrage collectif, La Gangrène, la torture dont ils avaient été victimes), à la veille de l’ouverture du procès, tout d’abord officiellement attribuée à une crise cardiaque, puis à un crime passionnel, est replacée dans le contexte parisien de l’époque et des actions illégales menées en toute impunité par les services secrets. Ce serait le président de la République lui-même qui aurait choisi le nom de l’avocat en le désignant du doigt sur la liste de deux personnes à abattre qui lui était proposée, de préférence au second, celui de Jacques Vergès, « au motif que c’est un Français », ajoutant au forfait une discrimination raciste évidente, puisque les deux parents d’Amokrane Ould Aoudia étaient eux-mêmes citoyens français et qu’en outre la Constitution de 1958 venait d’accorder à tous les natifs d’Algérie une pleine citoyenneté française.

    Jean-Philippe Ould Aoudia est au moins tout autant concerné par le premier volet de son ouvrage, l’analyse de la politique gaullienne au cours de l’année 1961 et ce qui s’en est suivi jusqu’à la date tragique du 15 mars 1962 où son propre père, Salah Ould Aoudia, fut assassiné avec cinq de ses amis et collègues dirigeants des Centres sociaux éducatifs créés en Algérie par Germaine Tillion (2).

    L’État français aurait-il eu, à un certain niveau, une responsabilité dans le massacre de Château Royal dont on sait qu’il fut commis par les sbires de l’OAS ? C’est ce qu’établit, pied à pied, plus de cinquante ans après les faits, le minutieux travail de rapprochement entre déclarations publiques ou privées effectué par l’auteur, que synthétise la dédicace à sa mère Giselle, disparue en février 2014, poignante pour qui connaît l’attachement de cette dernière à une certaine idée de la Droiture et de la Justice qu’elle s’est efforcée de faire partager à ses élèves tout au long de sa carrière d’institutrice : « À ma mère, ce qu’il est préférable qu’elle n’ait pas su. »

    Si l’année 1961 fut une année cruciale pour l’Algérie, ce n’est pas seulement parce qu’elle a commencé avec le référendum du 8 janvier sur l’autodétermination en Algérie, suivi de la création de l’OAS à Madrid, du putsch des généraux en avril 1961, tandis que se poursuivaient les premières négociations avec le FLN. Mais aussi parce que le mitan de l’année fut le moment choisi, avec une habileté machiavélique, par de Gaulle pour faire apparaître au grand jour le projet d’une partition de l’Algérie avec regroupement de part et d’autre des deux communautés – une possibilité qui était depuis deux ans déjà dans les cartons du gouvernement. L’annonce de cette éventualité, conçue à l’origine comme une « poire d’angoisse » dans les négociations avec le FLN, eut aussitôt de tragiques conséquences : la répression de la manifestation du 1er juillet à Alger à la suite d’un tract diffusé par la wilaya IV appelant à protester contre toute partition fit 25 morts et 102 blessés selon le décompte officiel (350 victimes selon les responsables de la wilaya) ; celle de la manifestation suivante du 5 juillet dans toute l’Algérie fit 86 morts et 403 blessés, toujours selon le décompte officiel ; tandis que l’attaque de Bizerte le 18 juillet par Bourguiba, qui voulait profiter de l’occasion pour s’attribuer une partie du Sahara, et la riposte française firent en tout 652 morts et 1582 blessés.

    Ce qui n’empêcha pas de Gaulle de maintenir la possibilité d’une partition afin d’« avoir deux fers au feu » et de demander à Alain Peyrefitte de plancher sur la question. D’où la parution d’un premier article en août dans La Vie française et d’une série de quatre articles en septembre dans Le Monde.

    Si les Algériens s’opposaient unanimement à ce projet, ce n’était pas le cas de l’OAS pour qui il devenait une occasion supplémentaire de division entre les « militaires », qui rejetaient ce plan, et certains des « nationalistes » issus du milieu étudiant. C’est à partir de là que se mettent en place les éléments du scénario maléfique qui aboutira aux assassinats du 15 mars 1962 à Château Royal, avec l’entrée en scène de Jean Sarradet, chef des fameux commandos Z de l’OAS, et  donc, à ce titre, responsable de multiples actions terroristes. Sarradet, qui se dit porteur d’un projet devant « ramener la paix et la réconciliation dans une Algérie partagée entre Algériens et Européens », arrive, par l’intermédiaire de l’abbé Cortès – avec lequel l’auteur s’est entretenu et dont le témoignage est capital –, à rencontrer René Petitbon, auquel Jean Morin, délégué général en Algérie du ministre d’État chargé des Affaires algériennes Louis Joxe, avait fait appel et qui était « chargé d’assurer auprès du délégué général en Algérie et sous son autorité, avec le titre de commissaire général à la Jeunesse, la coordination de l’action des différents services en Algérie (3) ».

    Petitbon, le septième nom qui se trouvait sur la liste que les assassins de l’OAS avaient en main quand ils ont appelé, un à un, les dirigeants des Centres sociaux éducatifs qui participaient à la réunion du 15 mars. Petitbon, qui n’était pas présent ce jour-là, s’étant opportunément décommandé la veille. D’où est venue la trahison qui a permis à l’OAS de connaître la date de la réunion et le lieu précis, malgré les précautions prises par Max Marchand (convocation verbale, salle changée au dernier moment) ?  Pourquoi et comment le crime qui a suivi cet appel a-t-il été préparé à l’avance ? Par qui et comment Petitbon a-t-il été prévenu du danger qui le menaçait ?

    Le livre de Jean-Philippe Ould Aoudia apporte toutes les réponses à ces questions qui en amènent au moins une autre – en dehors des collaborateurs directs de Petitbon (dont aucun, pas plus que le principal intéressé !, n’a jugé utile de prévenir Max Marchand), d’autres personnes de la délégation générale n’auraient-elles pas été mises au courant d’une menace, laquelle pouvait concerner les autres participants à la réunion de Château Royal (4) ? – et dénonce avec force la légèreté avec laquelle un représentant de l’État français a pu entretenir des relations suivies avec un des chefs terroristes de l’OAS sur fond de démission de cet État et de déliquescence des autorités le représentant en Algérie, accentuée par le déplacement, à partir de septembre 61, de la délégation à Rocher Noir, à une cinquantaine de kilomètres d’Alger, où elle vivait en circuit fermé derrière des barbelés protecteurs sans aucun contact avec la population quelle que soit son origine, et cela sur ordre de Paris…

    (1) Jean-Philippe Ould Aoudia, Un élu dans la guerre d’Algérie, Droiture et forfaiture, Paris, Éditions Tirésias, 1999, 196 p.

    (2) Voir ces deux anciens billets : Passe-passe mémoriel quai Branly 2/3 ; Mouloud Feraoun assassiné pour la deuxième fois.

    (3) Selon le décret du 12 avril 1961, paru dans le Journal officiel du 15 avril 1961.

    (4) Rappelons qu’un mois auparavant, lors d’un séjour en France à l’occasion d’un stage, plusieurs d’entre eux avaient rencontré Bernard Tricot, conseiller du général de Gaulle pour les Affaires algériennes, pour lui faire part de leur inquiétude concernant ce qui se passait en Algérie du fait de l’OAS et leur sécurité personnelle. Tricot leur avait alors demandé de regagner leur poste et de « travailler coûte que coûte »… Tandis qu’au même moment, Max Marchand demandait sa mutation immédiate au ministre de l’Éducation nationale, mutation qui lui fut refusée.

    Jean-Philippe Ould Aoudia, Deux fers au feu, de Gaulle et l’Algérie, 1961, suivi d’Un crime d’État, Paris 23 mai 1959

    Etions Tirésias, coll. Les oubliés de l’Histoire, 16 €

    "Une (dé)raison d’État assassine" Un article d'Anne Guérin-Castell

     

    "DEUX FERS AU FEU - DE GAULLE ET L'ALGERIE : 1961"

    "DEUX FERS AU FEU - DE GAULLE ET L'ALGERIE : 1961"

     

    Cher Jean-Philippe Ould Aoudia

    pour m'avoir fait parvenir

    votre dernier livre dédicacé

    Michel Dandelot

    En conclusion de la Préface Jacques Ould Aoudia, chercheur en économie politique du développement a écrit : " Ce livre est un élément majeur pour éclairer les générations futures sur la décolonisation française, sur la fin d'un empire. Il donne les clés pour comprendre cette période cruciale pour la France, au-delà du bruit et de la fureur de la guerre, du sang et des larmes des familles des victimes "

    Jacques Ould Aoudia

     

     

    "DEUX FERS AU FEU -

    DE GAULLE ET L'ALGERIE : 1961"

    - à l’attention de Mesdames et Messieurs les adhérents, amis et correspondants

    de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo) -

    Deux fers au feu - De Gaulle et l’Algérie : 1961, tel est le titre du livre que Jean-Philippe Ould Aoudia publie le 6 mai 2015 dans la collection Ces oubliés de l'Histoire (dirigée par Michel Reynaud) des Éditions Tirésias (cf. : http://www.editionstiresias.com).

    En voici le "synopsis" :

    Tout n'a pas encore été révélé sur la conduite de la politique algérienne menée par le général de Gaulle. Parcourant l'année 1961, riche en événements, l'auteur analyse l'habileté du chef de l'État pour contourner ou bousculer les obstacles et les hommes placés sur son chemin.

    Des témoignages incontestables et des documents inédits nous plongent au cœur du projet élyséen de partager l'Algérie en deux entités, française et algérienne, une sorte « d'Israël pied-noir », avec ses manœuvres, ses chantages et ses intrigues qui finiront dans le sang et les larmes d'Algériens, de Tunisiens et de Français.

    Ce livre se situe au cœur du conflit entre deux logiques : la raison d'État contre la recherche de la vérité au service de l'Histoire. Tel l'assassinat, par l'OAS, de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs créés par la déportée résistante Germaine Tillion. Le lecteur découvrira avec stupéfaction la responsabilité de la délégation générale à Alger, fourvoyée avec les membres les plus bruts de l'OAS.

    Lire Deux fers au feu et ses révélations inédites et « surprenantes » est indispensable pour qui veut découvrir le fil exact des arcanes de la politique ayant mené à l'indépendance de l'Algérie.

    Biographie de l’auteur :

    "DEUX FERS AU FEU - DE GAULLE ET L'ALGERIE : 1961"

    Jean-Philippe Ould Aoudia est né le 4 septembre 1941 à Alger. Médecin à la retraite, il est l'auteur de plusieurs ouvrages aux éditions Tirésias. Et a collaboré à de nombreuses publications sur la guerre d'Algérie. Il préside l'association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons qui honore l'œuvre et la mémoire de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs – créés par Germaine Tillion dont les cendres entrent au Panthéon en mai 2015 –, assassinés par l'OAS sur leur lieu de travail et dans leur mission d'éducation, « victimes de leur engagement pour les valeurs de la République et pour l’indépendance de l’Algérie dans une relation fraternelle avec la France. » [Extrait de l'inscription gravée sur la plaque commémorative au ministère de l'Éducation nationale].

    "DEUX FERS AU FEU - DE GAULLE ET L'ALGERIE : 1961"

    Jean-François Gavoury

    Président de l’Association nationale

    pour la protection de la mémoire

    des victimes de l’OAS (Anpromevo)


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  •   Des articles concernant
      
    la commémoration de "L'Autre
     
    8 Mai 1945" à Angers
     
     
    "J'ai reçu ce courriel et ces coupures de journaux de Jacques Lambour membre de la 4acg,  il nous rappelle qu'il existe un autre 8 mai 1945... mais comme c'est une honte pour la France beaucoup d'hypocrites essayent de l'occulter..." Michel Dandelot 
     

    Les amis

    "Ci-joint les articles de Ouest-France et du Courrier de l'Ouest ; encore merci à toutes et à tous pour votre participation active à cette commémoration (y compris les absents pour des raisons diverses, mais qui ont relayé l'information). Comme beaucoup me l'ont demandé j'ajoute le texte de Ludovic Janvier.

    Pour certains c'est une redite, mais bon je ne vais pas trier".

     

    Appel lancé le 06/05/2015

    Massacres perpétrés en Algérie 

     8 mai 1945 – 8 mai 2015 

    Des articles concernant  la commémoration   de "L'Autre 8 Mai 1945"  à Angers

     

    Le 8 mai est le jour de la victoire contre le nazisme, mais, comme peu de citoyens français le savent, ce jour a vu aussi l’horreur se répandre dans l’est algérien, en particulier dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata. Des dizaines de milliers d’Algériens et deux cent européens trouvèrent la mort dans d’atroces conditions durant les mois de mai, juin et juillet 1945. Selon les historiens, ces évènements du 8 mai 1945 furent à l’origine de la guerre d’Algérie.

    Soixante-dix ans après, il est temps de lire ensemble cette page sombre de l’Histoire commune de l’Algérie et de la France et d’œuvrer afin que les deux peuples regardent vers l’avenir dans un respect mutuel et soient un exemple d’amitié, de coopération, de solidarité et de paix dans l’espace euro-méditerranéen.

    A la mémoire des Résistants de France et des Résistants d’Algérie nous vous invitons, Angevins et Méditerranéens des deux rives, à commémorer ces événements, et à reconnaitre la convergence de leur idéal, unis fraternellement et symboliquement sur le bien nommé pont confluence (pont du tram), vendredi 8 mai à 11h 30. 

    Les organisations : Mouvement de la Paix, Anciens appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre ; la LDH49

    Des articles concernant  la commémoration   de "L'Autre 8 Mai 1945"  à Angers

    Jacques Lambour raconte comment il a vécu le putsch des généraux sur sa base aérienne et comment le contingent a résisté.

     Un article de Jacques LAMBOUR membre de la 4acg concernant la commémoration de "L'Autre 8 Mais 1945" à Angers

    DU NOUVEAU SOUS LES PONTS

    1

    Paris 1961 dix sept-octobre on est à l’heure grise

    où le pays se met à table en disant c’est l’automne

    lorsque silencieux venus des bidonvilles et cagnas

    des Algériens français sur le soir envahissent

    de leur foule entêtée les boulevards ils n’aiment pas

    ce couvre-feu qui les traitent en coupables

    décidément ça fait trop d’arabes qui bougent

    le Pouvoir envoie ses flics sur tous les ponts

    nous montrer qu’à Paris l’ordre règne

    il pleut sur les marcheurs et sur les casques il va pleuvoir

    bientôt sur les cris sur le sang

    2

    Sur Ahcéne Boulanouar

    battu puis jeté à l’eau

    en chemise et sans connaissance

    vers Notre-Dame il fait noir

    le choc le réveille il nage

    la France elle en est à la soupe

     

    Et sur Bachir Aidouni

    pris avec d’autres marcheurs

    lancés dans l’eau froide aller simple

    de leurs douars jusqu’à la Seine

    Bachir seul retouche au quai

    la France elle en est au fromage

    Sur Khebach avec trois autres

    qui tombent depuis le pont

    d’Alfortville on l’aura cogné

    moins fort puisqu’il en remonte

    les frères où sont-ils passés

    la France elle en est au dessert

    Et sur les quatre ouvriers

    menés d’Argenteuil au Pont

    Neuf pour y être culbutés

    dans l’eau noire en souvenir

    de nous un seul va survivre

    la France elle en est à roter

    Et sur les trente à Nanterre

    roués de coups précipités

    depuis le pont dit du Château

    quinze à peu près vont au fond

    tir à vue sur ceux qui nagent

    la France elle est bonne à dormir

    3

    Paris terre promise à tous les rêveurs des gourbis

    leur Chanaan(1) ce soir est dans l’eau sombre         (1) : Khan ah an)

    ils ont gémi sous la pluie mains sur la nuque

    c’est mains dans le dos qu’on en retrouve ils flottent

    enchaînés pour quelques jours à la poussée du fleuve

    c’est la pêche miraculeuse ah pour mordre ça mord

    on en repêche au pont d’Austerlitz

    on en repêche au quai d’Argenteuil

    on en repêche au pont de Bezons la France dort

    on repêche une femme au canal Saint-Denis (2)

    les rats crevés les poissons ventre en l’air les godasses

    ne filent plus tout à fait seuls avec les vieux cartons

    et les noyés habituels venus donner contre les piles

    on peut dire qu’il y a du nouveau sous les ponts

    la Seine s’est mise à charrier des Arabes

    avec ces éclats de ciel noir dans l’eau frappée de pluie

     

    Ludovic Janvier 

     

    (2) Le corps d’une femme (Fatima BEDAR) ayant été repêché dans le canal St Denis, sa famille algérienne a été victime de pressions, afin que soit privilégiée la thèse du suicide.


    Quelques semaines plus tard, sur le même sujet, Jacques Lambour m'a fait parvenir cet article de Yannick Sourrisseau publié dans " Angers Mag " ainsi que son propre commentaire au sujet de la longévité de la plaque apposée sur le pont Confluences le 8 mai.

     

    Massacres d’Algérie, l’autre commémoration du 8 mai

     

    C’est l’une des pages les plus sombres de notre histoire coloniale, occultée par les 70 ans de la victoire contre l’Allemagne nazie. Le 8 mai 1945 des massacres de populations civiles, prémices d’une autre guerre, étaient perpétrés de l’autre côté de la Méditerranée. Des commémorations ont été organisées en France, dont Angers, pour que ce fait historique ne tombe pas dans l’oubli.

     

     

     Jacques Lambour lors de son intervention, sur le Pont Confluences

    Qui sait vraiment que le 8 mai 1945, alors que le peuple français savourait la paix et la liberté retrouvées, des événements tragiques survenaient de l’autre côté de la Méditerranée.  En Algérie alors colonie française on fêtait la libération de la France avec les colons et les Algériens ayant participé au conflit. C’était le cas à Sétif, une ville de 200.000 habitants située à 300 kilomètres à l'est d'Alger, où un défilé était organisé. Le PPA (Parti du Peuple Algérien) qui participe à cette fête saisit l’occasion pour rappeler les promesses d’émancipation du gouvernement français de l’époque et le souhait des Algériens d’accéder à leur indépendance.
     
    Si la manifestation est autorisée, l’emblème algérien que portent certains manifestants et les slogans nationalistes qu’ils profèrent sont considérés comme subversifs par les autorités. Bouzid Saâl, un jeune scout musulman qui arborait fièrement le drapeau national est pris à partie et abattu par un commissaire de police. S’en suit alors un mouvement spontané d’autodéfense réprimé dans le sang par l’armée du Gouvernement provisoire de la République Française. Le bilan de cette véritable tuerie, toujours contesté, fait état d'une dizaine de morts européens et plusieurs milliers d’Algériens. Une vague de répression s’en suivit et au total, selon le gouvernement algérien, 45 000 arabes Algériens - chiffre là-aussi contesté- auraient été passés par les armes à Sétif, mais aussi à Gelma, Kherrata (1500 Algériens et 110 européens selon l'armée française de l'époque) et dans tout le Constantinois. Aujourd'hui l'Etat français reconnait qu'environ 20.000 à 35.000 Arabes algériens auraient été massacrés.
     
    Des massacres longtemps passés sous silence, mais que les historiens considèrent comme le premier épisode sanglant de la guerre qui opposera ensuite, de 1954 à 1962, les nationalistes algériens à l’armée française.
     
    Jacques Lambour, un ancien d’Algérie, appelé à combattre sans vraiment connaître les raisons de ce conflit, se souvient : « Nous n’étions pas vraiment informés de ce qui se déroulait sur place et je partais avec des idées plutôt pacifistes ». Alors engagé pour garder une base aérienne, il n’a pas été à même de tuer des Algériens. « Mais s’il avait fallu le faire, je l’aurais peut-être fait, à moins que ce soit moi qui me fasse tuer. A l’époque on nous disait que ceux que l’armée combattait étaient des rebelles, des terroristes qui tuaient les Français installés sur place ».
     

    « Rien ne se construit dans la dissimulation, dans l’oubli et encore moins dans le déni. La vérité elle n’abime pas, elle répare. La vérité elle ne divise pas, elle rassemble » - François Hollande, Président de la République Française.


    Bien des années plus tard, Jacques Lambour qui donne sa solde militaire, par l’intermédiaire de l’association des «  Anciens Appelés d’Algérie et leur Amis contre la guerre », aux populations opprimées : Algérie, Palestine, Tchétchénie … a compris. « Je n’ai pas honte de faire acte de repentance, même si je n’ai pas tué »  affirme-t-il. « Je reconnais quelques avancées de la part du gouvernement français, mais il faudrait aller plus loin ».  Récemment, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État aux anciens combattants et à la mémoire s’est rendu à Sétif pour honorer la mémoire des personnes tuées lors de ces massacres.
     
    « On nous parle de réconciliation, mais il faudrait que les deux peuples soient fâchés pour cela et ce n’est pas le cas. La preuve je suis retourné vivre sur place juste après l'indépendance et je n’ai jamais été inquiété   », poursuit Jacques Lambour qui reprend à son compte, une phrase de François Hollande, prononcée lors de sa visite à Alger, en décembre 2012 : « Rien ne se construit dans la dissimulation, dans l’oubli et encore moins dans le déni. La vérité elle n’abime pas, elle répare. La vérité elle ne divise pas, elle rassemble ».

     

    La plaque posée par les associations sur le parapet du pont. "Combien de temps restera-t-elle ? s'interroge Jacques Lambour

    Pour Mhamed Metlini, un franco-algérien né dans la Mitidja, la plaine fertile de l'arrière-pays algérois, avant la guerre d'Algérie, « les Algériens ont dépassé la colère qu’ils avaient à l’époque, désormais ils ont d’autres préoccupations avec les extrémistes musulmans, une minorité inhumaine qui terrorise les populations en place ».
     
    Un peu plus de 50 personnes issues d’associations telles que le Mouvement de la Paix, 4ACG, Falsafa, LDH 49, Libre Pensée 49, se sont réunies ce vendredi sur le pont Confluences qui enjambe la Maine à la hauteur du CHU, autour de Jacques Lambour. « Le lieu symbolise le rapprochement entre deux rives, celle de France et celle de l’Algérie, et c’est un devoir d’être ici, c'est même un acte citoyen et républicain », déclarait pour l’occasion Chadia Arab, chercheuse en géographie sociale, et conseillère municipale de la minorité.
     
    Les personnes présentes qui n’ont pas pour autant occulté les cérémonies du 70e anniversaire de la libération qui se déroulaient un peu plus haut sur la place Leclerc, - « un moment qui rappelle à la mémoire de chacun ceux qui sont morts du fait de l’intolérance raciste et xénophobe » - , se sont recueillies en écoutant le chant des partisans joué à la cornemuse. Une plaque symbolique a ensuite été accrochée au parapet du pont.

     Yannick SOURISSEAU 

     

    Et Jacques Lambour d’ajouter : «  Pour info voici le commentaire que j’avais envoyé à Angers Mag mais qui n’a jamais été publié pour cause de vacances. La signature : le mot « Con » ayant disparu lui aussi au bout de quelques semaines, ce commentaire est devenu obsolète, mais on ne peut pas en dire autant, hélas, de la rage de vouloir détruire les ponts et d’ériger des murs  »

    Durant plus d'un mois, nombreux sont les angevins qui passèrent devant cette plaque "......Construisons des ponts. Mémoire et Fraternité", merci à eux pour ce respect. Puis un jour, ce devait être aux environs du 24 juin (1), la plaque a été arrachée. Je pourrais ironiser sur la signature de cet acte, car il ne reste que le mot "con" accroché au parapet, mais je n'en n'ai nullement envie. La guerre d'Algérie a certes, hélas, produit des morts, mais combien encore plus de blessures enfouies dans la boue de mémoires qui ne parleront jamais ! D'aucuns en sont devenus fous, mais le plus grand nombre vit avec ses cauchemars plus ou moins étouffés, et chez certains, même le mot fraternité ravive des blessures. Toi qui as détruit cette inscription, si tel est ton cas, pardon à toi, mais admets que la rancœur au mieux ne mène à rien, au pire à la guerre. 

    Cordialement : JL 

    (1) Triste anniversaire, 24 juin 1962 un commando, que l'on pourrait qualifier de terroriste, saignait à mort le commandant Joseph Kubasiak, coupable de fidélité à la république (république qui avait enfin admis que le temps des colonies appartenait au passé). Si cette plaque a été arrachée, dans un esprit certes infiniment  moins barbare, mais quelque part similaire, alors je laisse à son auteur la responsabilité de sa bien nommée signature. 

    Des articles concernant  la commémoration   de "L'Autre 8 Mai 1945"  à Angers

    10 Mai 2015

    Publié par Michel GODICHEAU

    Le 8 mai à Angers  

    Communiqué 

    La Libre Pensée et le 8 mai 

    La Fédération de Maine-et-Loire de la Libre Pensée a été invitée à s'associer aux commémorations patriotiques du 70e anniversaire de la capitulation nazie. Elle a préféré participer à l'initiative organisée sur le pont Confluence à Angers à l'initiative de la 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis contre la Guerre), qui a certes rendu hommage à la lutte des résistants internationalistes à travers l'évocation du groupe Manoukian (Affiche Rouge), mais surtout évoqué les massacres provoqués le 8 mai 1945 en Algérie par les « forces de l'ordre ». Nos partenaires de la lutte pour la réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple (Mouvement de la Paix) étaient là, ainsi que plusieurs associations culturelles arabes et berbères. Le texte d'appel précisait :

    « Le 8 mai est le jour de la victoire contre le nazisme, mais, comme peu de citoyens français le savent, ce jour a vu aussi l’horreur se répandre dans l’est algérien, en particulier dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata. Des dizaines de milliers d’Algériens et deux cent européens trouvèrent la mort dans d’atroces conditions durant les mois de mai, juin et juillet 1945. Selon les historiens, ces évènements du 8 mai 1945 furent à l’origine de la guerre d’Algérie. » 

    Une plaque et un bouquet ont été déposés à la mémoire des « résistants des deux rives ».

    Plusieurs manifestants ont marqué de l'intérêt pour le colloque organisé les 28 et 29 novembre par le groupe de St Nazaire de la Libre Pensée et la Fédération nationale sur le thème :

    « Mutins, déserteurs, pacifistes, antimilitaristes de tous les pays et de
    toutes les guerres : Unissez-vous ».
     

     

    Amis lecteurs vous pouvez également consulter le témoignage de Jacques Lambour relatant son vécu pendant le putsch à Blida, ainsi que d'autres informations sur le putsch d'Alger sur ce même blog en cliquant sur ce lien :

    http://micheldandelot1.eklablog.fr/jacques-lambour-raconte-comment-il-a-vecu-le-putsch-des-generaux-sur-s-a114531660

     


     

     

     

     

     


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  • Invité à l’Assemblée générale des Pieds Noirs Progressistes est un honneur pour moi… Voici le message de Jacques Pradel

    Invité à l’Assemblée générale

    des Pieds Noirs Progressistes

    est un honneur pour moi…

    Voici le message

    de Jacques Pradel

    Bonjour Michel,

    Ci-dessous un mail que je viens d'envoyer aux adhérents de l'ANPNPA à propos de notre prochaine AG, à Grenoble le 17 octobre prochain. Nous inviterons la 4ACG, mais pas la FNACA, ni l'ARAC. Cela te dirait-il de venir nous présenter ce que tu fais, et la FNACA telle que tu la vois?

    Bien amicalement,

    Jacques

     

    Chers ami(e)s,

    Ce mot à propos de l'Assemblée Générale nationale 2015 de l'ANPNPA, qui se tiendra, comme vous le savez de messages précédents, le 17 octobre à Grenoble en Isère.

    Plutôt que le premier samedi d'octobre comme les années précédentes, nous avons, avec Marcel Borg qui a pris en charge l’organisation matérielle de l’AG et les adhérents de la région Rhône/Alpes, choisi cette date en référence au massacre de manifestants algériens par la police à Paris le 17 octobre 61. 

    L’AG se terminera assez tôt en fin d'après-midi pour participer à une manifestation en mémoire de ces victimes, autour d’une plaque commémorative que la municipalité de Grenoble envisage de sceller sur le parapet d’un pont enjambant l’Isère (référence à la Seine et ses noyés du 17 octobre 61). La municipalité a par ailleurs accepté de mettre gratuitement à notre disposition une salle de spectacle le samedi 17 au soir pour la représentation par une troupe de théâtre de Lyon ("Parlons-en") d’une pièce sur le 17 octobre 61 à Paris ("C'était un 17 octobre ...").  

    Jacques Pradel

     

     Programme de l’AG du 17 octobre 2015

    Salle de l’association AMAL

    57 avenue Maréchal Randon, Grenoble 

     

    - 8h30. Accueil des participants  

    - 9h00 - 11h00. Ouverture de la séance par Marcel Borg, 

    Exposés du rapport moral par le président (Jacques Pradel) et du rapport financier par la trésorière (Michelle Ballanger), 

    Discussion des rapports et votes. 

    - 11h-11h45. Rapport d’activité des comités régionaux de Midi-Pyrénées et de PACA. Discussion sur ces rapports.

     

    12h15. Déjeuner au restaurant « Riad».

    - 14h-14h30. Intervention des personnalités invitées. 

    - 14h30-16h30. Suite de l’AG

             Débat sur l'orientation générale, l'activité et les projets de l'association.

             Interventions spécifiques (à préciser)

    - 16h30 -17h. Election CA. Réunion CA : Renouvellement du bureau. Election des président, vice- présidents, trésorier etc…

     17h. Clôture de l’AG

     - 17h-17h45. Rencontre avec l'association Pays'Ages (retraités algériens, les chibani), thé à la menthe …Même endroit, avenue Randon.

    - 17h45. Départ pour la manifestation « Mémoire du 17 octobre 61 », rassemblement place Edmond Arnaud.

     - 19h30. Lunch servi dans le hall de la salle Olivier Messiaen

    - 20h30. Spectacle «  C’était un 17 octobre … » par la troupe "Parlons-en", qui sera suivi d’un débat avec la salle.

     

    Invité à l’Assemblée générale des Pieds Noirs Progressistes est un honneur pour moi… Voici le message de Jacques Pradel

    Que les Pieds Noirs Progressistes n’invite pas la FNACA ne m’étonne pas : 

    Reprenant les propos de Jacques CROS : " Les événements qui se sont déroulés à Béziers le 14 mars 2015 ont confirmé les carences de la FNACA locale et régionale. Si quelques adhérents ont participé au contre-rassemblement organisé lors de l’opération menée par le maire de Béziers qui consistait à changer le nom de la rue du 19 mars 1962 pour le remplacer par celui d’un officier putschiste, la FNACA n’était pas présente es-qualité. 

    Cela a posé quelques problèmes parmi ses membres et on a assisté au refus de certains de reprendre leur carte. Nous avons des échos. Les gens font selon leurs convictions, j’ai choisi pour ce qui me concerne de faire entendre la voix de la justice et de la paix. Je le fais en dehors de l’organisation qui regroupe la majorité de ceux qui ont souhaité s’engager dans une organisation d’anciens combattants. Je n’ai pas du tout le profil de la chose !

    A noter que dénoncer la logique du colonialisme, et la guerre d’Algérie qui avait pour objectif de le maintenir, aiderait à combattre le racisme et la xénophobie utilisés par les tenants du capitalisme pour dévoyer la prise de conscience des citoyens sur les responsabilités dans l’approfondissement de la crise économique et sociale que nous vivons. Sans doute que ceux qui hésitent à s’engager dans cette direction acceptent le système qui la génère et refusent la rupture qui à mes yeux s’impose ! "

    Enfin nous avons appris que la FNACA était infiltrée par la droite extrême et même l’extrême droite, c’est d’ailleurs pour cette raison que l’ancien député Bernard Deschamps a démissionné de la FNACA. 

    En ce qui me concerne je m’occupe de mon blog qui a de plus en plus de succès, avec 500 visiteurs, en moyenne, chaque jour, ce blog je le veux anti racistes, anti xénophobes, anti islamophobes... donc anti nostalgériques extrémistes. 

    Michel Dandelot 

     


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  • "Algérie 1962 : l'été où ma famille

    a disparu" est rediffusé ce soir

    mardi 1er septembre 2015 à

    20h40 sur la chaine Histoire

    Si vous n'avez que la TNT vous n'avez pas cette chaine.

    Si vous êtes abonnés à Bouygues : canal 216.

    Si vous êtes abonnés à CanalSat : canal 90.

    Si vous êtes abonnés à Free : canal 158.

    Si vous êtes abonnés à Numéricable : canal 134.

    Si vous êtes abonnés à Orange : canal 117.

    Si vous êtes abonnés à SFR : canal 167.

     

    "Algérie 1962: l'été où ma famille a disparu" Suite de l’article précédent concernant Béni-Saf

    Famille d'hélène Cohen ©Col. Hélène Cohen

    "Algérie 1962: l'été où ma famille a disparu" Suite de l’article précédent concernant Béni-Saf

    SOURCE : http://teleobs.nouvelobs.com/la-selection-teleobs/20130613.OBS3288/algerie-1962-l-ete-ou-ma-famille-a-disparu.html 

    Au fil d’une enquête au sein d’une famille, ma famille, ce film aborde l’un des épisodes les moins connus de la guerre d’Algérie : la disparition de plusieurs centaines d’européens pendant les quinze semaines qui séparèrent le cessez-le-feu de la proclamation d’indépendance. Le 29 juin 1962, une famille française disparaît entre Béni-Saf et Oran ; ceux qui partent à leur recherche disparaissent aussi, parmi eux des sympathisants du parti communiste algérien et des partisans de l'indépendance. Qui est responsable : O.A.S ou éléments incontrôlés du F.L.N ?
     

    Plus d’info sur ce documentaire "Algérie 1962 - l'été où ma famille a disparu" :

    Le lourd passé de la famille d'Hélène Cohen a été dévoilé à celle-ci, dans un cimetière de Perpignan, par le biais d'une inscription sur une pierre tombale. En juin 2002, le jour de l'enterrement de son père, Joseph, 66 ans, la jeune femme découvre cette épitaphe gravée dans le marbre à côté du nom du défunt : « A la mémoire de Mimoun Cohen, son père, Yvonne Cohen, sa mère, Colette Sicsic, sa soeur, Jean-Jacques Sicsic, son beau-frère, disparus en juin 1962 en Algérie. » Autour de la tombe se serrent des personnes aux visages inconnus. Des oncles, tantes, cousins, qu'Hélène Cohen n'a jamais vus et dont elle n'a, surtout, jamais entendu parler. Ce jour-là, cette comédienne et scénariste découvre qu'un pan de son histoire familiale lui a été dissimulé. Non seulement Joseph ne lui a jamais parlé de ses grands-parents paternels, qu'elle pensait morts de vieillesse en Algérie, avant l'indépendance et l'arrivée de la famille en France. Mais elle ignorait que son père avait une soeur aînée, Colette, et que celle-ci était mariée.

    Mais que veut dire le mot « disparus » concernant ces parents surgis de nulle part ? «Qu'est-il arrivé à ta famille, à ma famille ? Qu'est-ce que tu cherchais à cacher ? », demande Hélène Cohen en s'adressant à son père, dans le formidable document qu'elle a réalisé sur un drame qu'elle va s'employer à démonter. « Je viens de réaliser que, durant toute mon enfance, j'ai vécu à côté d'un fantôme », lui dit-elle encore. Pour la première fois, elle ose interroger sa mère, Gaby, qui, pendant quarante ans, s'est murée dans le même silence que celui observé par son époux et par les deux autres enfants du couple. C'est elle qui a fait graver l'épitaphe de la tombe. « On supposait quand même que quelqu'un vous en avait parlé, que vous le saviez un peu. Plus ou moins », répond Gaby, avant de se lancer et de sortir des photos de famille jusque-là invisibles. Sur internet, Hélène va retrouver des traces de la disparition de ses proches et apprendre que deux autres personnes se sont évaporées avec eux.

    France. Elle sait qu'elle vient, du côté de son père, d'une famille de juifs algériens établie depuis des lustres non loin d'Oran. Elle va apprendre que les Cohen tenaient une boutique de vente de produits en gros, La Gazelle, ouverte par Mimoun, le père de Joseph, dans la ville de Béni-Saf. Cet homme qui parlait couramment l'arabe, sa première langue avant le français, avait élevé ses cinq frères et soeurs à la mort de son père. Et réussi à développer un commerce florissant.

    Le 29 juin 1962, Mimoun Cohen, 62 ans, son épouse Yvonne, 52 ans, leur fille Colette, 28 ans, et un ami, Jean-Louis Levy, 24 ans, quittent Béni-Saf en direction d'Oran. Ils sont à la recherche de Jean-Jacques Sicsic, 38 ans, le mari de Colette, et de Milo Bensoussan, 39 ans, l'oncle de Jean-Louis. Tous deux n'ont pas réapparu depuis la veille. Se déplacer sur les routes est en effet devenu dangereux. Trois mois après la signature des accords d'Evian, le 18 mars précédent, et à quelques jours du scrutin d'autodétermination pour l'indépendance, la guerre d'Algérie s'achève dans le chaos. Les partisans de l'Algérie française regroupés au sein de l'Organisation de l'Armée secrète (OAS) n'acceptent pas le cessez-le-feu et multiplient les attentats meurtriers. En représailles, des membres du Front de Libération Nationale (FLN) se vengent sur des pieds-noirs. C'est dans ce contexte que se déclenche une vague de disparitions de civils européens, apparemment sans distinction d'origine et d'opinion politique. Mimoun, Yvonne, Colette, Jean-Jacques, Milo et Jean-Louis font partie de ces disparus, estimés officiellement à 3018.

    En allant dans différentes régions de France interroger leurs proches, retrouvés à l'enterrement de son père, Hélène Cohen va pouvoir voir et entendre les voix de ceux dont elle porte désormais le deuil grâce aux films en super-8 et aux bandes enregistrées qu'on lui présente. Elle apprendra que ce père, qu'elle a connu si fermé et si secret, était un jeune homme gai et insouciant. Mais le mystère des six disparitions va rester entier. Qui pouvait en vouloir aux Cohen et à leurs amis, proches de la population locale et en faveur de l'Algérie algérienne? Ont-ils été pour cette raison victimes de l'OAS ? Ou bien de répliques du FLN aux attentats de l'OAS ? Ou encore d'actes de brigandages perpétrés durant la période de non-droit précédant l'indépendance, le 1er juillet 1962 ? Seule réponse : celle de l'état civil, en France, qui les a répertoriés dans la catégorie «présumés décédés»...

     Sylvie Véran

     

     

     

     


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