• Avec ces jours tragiques que nous venons de vivre, avec le soulèvement de 4 millions de Français nous avons beaucoup entendu parler de liberté d'expression, de LIBERTE ET DE FRATERNITE

    Avec ces jours tragiques que nous venons de vivre et ses 17 victimes, avec les "marches républicaines" de 4 millions de Français, sans compter le soutien des citoyens de nombreux pays amis, nous avons beaucoup entendu parler de liberté d'expression, de LIBERTE ET DE FRATERNITE, du vivre ensemble, du refus de tout amalgame, alors rappelons quelques faits historiques : 

    En 2013, à Tombouctou au Mali, les terroristes islamistes ont détruit de célèbres mausolées et brûlé d'inestimables manuscrits anciens comme l'OAS à Alger le 7 juin 1962.

    Mali: à Tombouctou, les "bandits" ont détruit... par afp

    Les islamistes radicaux ne sont pas les seuls à s’être attaqués au patrimoine culturel de l’humanité au cours de l’Histoire. Avant eux, on a vu défiler les Vandales, les Huns, les Croisés, les Conquistadors, les nazis et les maoïstes, pour ne nommer que les démolisseurs les plus connus. Il est quand même manifeste que les extrémistes islamistes se sont particulièrement illustrés à ce chapitre depuis le début du XXIe siècle…

     

     Mais nous n’oublierons jamais les actions

    criminelles de l’OAS… dont nous avons

    ci-dessous les quatre condamnés à mort

    et fusillés

    Avec ces jours tragiques que nous venons de vivre, avec le soulèvement de 4 millions de Français nous avons beaucoup entendu parler de liberté d'expression, de LIBERTE ET DE FRATERNITE

    HONTE A CEUX

    QUI LEUR RENDENT HOMMAGE

    ENCORE DE NOS JOURS...

    CEUX-LA ET D'AUTRES

    Avec ces jours tragiques que nous venons de vivre, avec le soulèvement de 4 millions de Français nous avons beaucoup entendu parler de liberté d'expression, de LIBERTE ET DE FRATERNITE

    Brûler des livres ou tenter de supprimer la liberté d'expression, la  LIBERTE au sens le plus large du terme, éliminer des vies les terroristes islamiques de ces derniers jours ou les terroristes de l'OAS, sont tous des criminels.

    Avec ces jours tragiques que nous venons de vivre, avec le soulèvement de 4 millions de Français nous avons beaucoup entendu parler de liberté d'expression, de LIBERTE ET DE FRATERNITE


    7 juin 1962 - Incendie de la bibliothèque de la Faculté Centrale d'Alger par l'organisation terroriste et criminelle l'OAS

    Il y a 50 ans, le 7 juin 1962, l'OAS, a incendié la bibliothèque de la Faculté Centrale d'Alger. C’était le dernier râle désespéré et mortifère de l'Organisation de l’Armée Secrète (OAS) de sinistre réminiscence. L’incendie de la bibliothèque de la Faculté Centrale d’Alger, commis le 7 juin 1962 est un autodafé que l’Histoire a consigné pour la postérité. Un acte que l’on peut aisément qualifier de crime contre l’humanité.

    En mettant le feu à la bibliothèque de l’université d’Alger, les sbires de l’OAS ont perpétré un mémoricide. Dernière tentative vindicative, rancunière et indigne contre le savoir, la science et la culture. La politique de la terre brûlée, l’usage bestial de la table rase, véritable apanage de hordes sauvages ont fait leur œuvre. Il fallait mesurer l’étendue du sinistre, prendre conscience d’un honteux désastre.

    Des milliers d’ouvrages détruits, ravagés en ce funeste 7 juin 1962, par l’explosion de trois bombes installées dans cet établissement. Il faut rappeler que certains fonctionnaires de la bibliothèque étaient complices de cet acte gravissime.

    400.000 documents et ouvrages sur les 600.000 que comptait la BU ont été immolés par les feux. Les 200.000 livres ayant échappé à l’incendie, ont été transférés au Lycée Okba d’Alger pour être restitués à la bibliothèque deux années plus tard. La bibliothèque était, d’un avis unanime, riche et amplement fournie en documents et autres matériaux d’études servant à la science et à la recherche universitaire.

    La destruction de la bibliothèque de l’Université d’Alger par l’OAS, répondait à un plan minutieusement préparé et prémédité qui consiste à démolir tout ce qui pouvait l’être, à plonger le pays dans le chaos et la désolation, à la veille de l'indépendance du pays.

    Cet attentat odieux avait soulevé énormément d’indignation et de réprobation partout à travers le monde. Un mouvement de solidarité avait été créé pour que cet établissement puisse renaître de ses cendres et fonctionne de nouveau. La mission a été remplie et le défi relevé haut la main.
     

    Tombouctou en 2013 - Alger en 1962 - Paris en 2015 :

    L'Histoire est-elle un éternel

    recommencement ?

    Il est vrai que dans les trois cas

    ce sont, c'étaient des terroristes

    et criminels

     


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  • Les premières victimes des islamistes sont les musulmans - L'édito de Christophe Barbier

     
    Les premières victimes
     
     
    des islamistes sont les musulmans 
     
     
    L'édito de Christophe Barbier


    Les premières victimes des islamistes sont les... par LEXPRESS


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  • Pour mes élèves de Seine Saint-Denis

     SOURCE : http://tailspin.fr/post/10769683916....

    "Pour mes élèves de Seine Saint-Denis"

    Lorsque j’ai appris l’attaque de Charlie Hebdo, je rentrais de l’école. Un message, puis deux, sur mon téléphone. Puis je suis restée bloquée sur les chaînes d’information pendant un long moment sans pouvoir rien faire d’autre.

    Je me suis mise au travail, car c’était un mercredi après-midi et que j’avais des copies à corriger. Des copies de brevet blanc, un sujet d’argumentation : « Pensez-vous que tous les élèves de France ont les mêmes chances de réussir à l’école ? ». J’ai lu, j’ai corrigé, sans être jamais loin de mon écran d’ordinateur. J’ai bu beaucoup de café. L’atmosphère était pesante. J’ai pleuré comme on pleure lorsque toutes les vannes sont ouvertes d’un coup, avec de gros sanglots, des hoquets, le visage rougi. Très vite, j’ai pensé à mes élèves, collégiens et collégiennes, de toutes les couleurs, de toutes les origines. Musulmanes et musulmans, pour beaucoup. Voici ce qui s’est passé le lendemain matin, jeudi 8 janvier, lorsque je suis arrivée au collège de Seine Saint-Denis où je travaille.

    Dans la salle des professeurs, l’une de mes collègues musulmanes réprime un sanglot en nous disant que sa religion est encore salie. Dans la cour, des murmures : le sujet est sur toutes les lèvres. Je me demande comment je vais réussir à faire cours. La veille au soir, j’ai préparé un diaporama avec des caricatures de tous les pays. De l’Iranien Kianoush Ramezani. De la Tunisienne Nadia Khiari. De l’Américaine Ann Telnaes. Du Français Plantu. J’ai la boule au ventre, comme mes collègues. Que vont nous dire nos élèves ? Vont-ils vouloir en parler ? Oui, ils ont voulu en parler. Nous en avons débattu. Ils ont été intelligents, ils ont posé des questions, ils ont posé les problèmes.

    À huit heures, j’avais cours avec ma classe de troisième. En plein chapitre sur la dystopie, nous devions le clore par une séance sur l’étude d’un extrait de Farenheit 451 de Ray Bradbury, lu en lecture cursive pendant le mois de décembre. Nous devions parler de censure, d’autodafés, de la liberté de penser et de s’exprimer. De l’importance de lire et de comprendre. Finalement, nous avons parlé de l’actualité. Et quand l’actualité fait un aussi triste écho à un roman écrit après la Seconde Guerre mondiale, il n’y a pas que le sang du professeur qui se glace.
    Je ne savais pas, donc, ce que mes élèves allaient me dire. J’ai pris un air très grave, ils ont su que j’allais leur parler des événements de la veille. L’une de mes élèves m’a dit : « Vous connaissiez quelqu’un qui est mort madame ? ». Oui, comme vous tous. Nous allons en parler.
    Cette classe est d’ordinaire frémissante. Les blagues potaches fusent souvent, la parole est difficile à canaliser. Ils ont toujours quelque chose à dire, en lien ou non avec le cours. Je tape du poing sur la table, souvent, pour avoir le silence, mais ils sont rarement dupes. Ils savent que je rirai trop souvent à leurs blagues pour réellement me fâcher. Comme je l’ai souvent dit, je ne suis pas très douée pour incarner l’autorité.
    Quoi qu’il en soit, ce jeudi, j’ai un silence complet lorsque je m’exprime devant eux. Un silence respectueux, attentif, plein. Voici ce que je leur ai dit.

    Je veux vous parler de ce qui s’est passé hier. Je vais vous dire ce que je ressens, et après vous me direz ce que vous, vous ressentez. Je vais vous raconter deux ou trois choses personnelles, parce qu’il est vraiment important que vous compreniez que ce que je vous dis est personnel. Je vais vous dire pourquoi je suis extrêmement triste, choquée, et inquiète après ce qui s’est passé hier.
    Premièrement, je suis triste parce que des innocents sont morts assassinés, et je ressens un sentiment de compassion qui est lié au fait que je suis humaine et que je ne comprends pas qu’on puisse tuer. Parmi ces personnes qui sont mortes, il y en a certaines que je ne connaissais pas personnellement, mais dont je connaissais le travail. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais ces morts me touchent beaucoup parce que j’ai grandi dans une maison remplie de livres et de bandes dessinées, que mon papa collectionnait quand j’étais petite. Alors vous voyez, certains de ces dessinateurs, je les ai connus dans l’enfance. Ils dessinaient dans d’autres journaux, avant que Charlie Hebdo existe, avant que je sois née, et ils étaient vraiment marrants. Ils se moquaient un peu de tout et de tout le monde. Vous savez tous que j’aime bien les blagues, alors quand des gens marrants meurent, moi ça m’embête beaucoup.
    Deuxièmement, je suis triste parce que j’ai eu peur. Ma petite sœur est journaliste, et j’ai eu très peur pour elle. Elle n’est pas journaliste à Charlie Hebdo, elle travaille pour la rubrique culture d’un journal, et quand il y a eu l’attentat, ils ont fermé toutes les grilles, ils ont posté beaucoup de policiers. Quand les journaux doivent se protéger, quand on doit avoir peur pour un membre de sa famille qui est journaliste, c’est très effrayant. Vous savez tous ce qu’est la dystopie, c’est le sujet du chapitre que nous sommes en train de terminer, je trouve vraiment que ça y ressemble.
    Enfin, je suis triste parce que je sais que vous allez en prendre plein la gueule. Je vous le dis parce que je trouve déjà qu’il y a beaucoup de gens qui vous montrent du doigt sans raison. Je vous le dis aussi parce que j’ai choisi d’enseigner en Seine Saint-Denis, je l’ai demandé. Je vous le dis parce que je vous vois tous les jours, je vous connais, je sais comment vous êtes, je vous aime bien. Je voudrais que tout le monde vous voie comme je vous vois, mais je sais que ce n’est pas le cas. Je suis triste et inquiète pour vous, parce que j’ai peur qu’on vous attaque parce que vous venez d’ici et parce que certains et certaines d’entre vous sont musulmans et musulmanes. Maintenant, j’aimerais que vous me disiez sincèrement ce que vous voulez dire sur ce qui s’est passé hier.

    Alors ils m’ont dit ce qu’ils pensaient. Tout le monde a participé à la discussion. Voici ce qu’ils m’ont dit.
    Ces gens-là, madame, c’est pas des musulmans, c’est des tarés.
    C’est péché de tuer.
    Ils sont cons, ils vont aller en enfer, ils ont pas droit de tuer les gens. Allah est le seul qui peut juger, on n’a pas le droit de juger.
    Mais madame, si les dessinateurs étaient menacés de mort depuis longtemps, pourquoi ils ont continué ? Ils auraient dû arrêter, ils auraient été tranquilles. C’était quand même un peu abusé, ils en rajoutaient tout le temps.

    Je leur ai expliqué. Je leur ai dit que je trouvais, moi aussi, que leur humour était souvent limite. Je leur ai expliqué que moi, Charlie Hebdo ne me faisait plus marrer depuis un moment. Je leur ai dit aussi qu’ils ont continué pour montrer que personne ne pouvait les empêcher de faire ce qu’ils voulaient. Quitte à ne pas être toujours subtils, quitte à ne pas toujours être marrants.
    Ils m’ont demandé de regarder des dessins publiés par Charlie Hebdo. Je les ai projetés au tableau, nous les avons analysés ensemble. Celui-là il est marrant madame. Celui-là, il est vraiment bête. Celui-là, il est vraiment abusé.
    Le dessin de presse, la caricature, comme les textes de satire, reposent sur la nécessité impérieuse d’une réflexion, sur une recherche de l’implicite qui s’acquiert avec le temps, avec l’esprit critique, avec la lecture. J’ai rappelé à mes élèves quelque chose que je leur dis chaque semaine, que l’intelligence est ce que nous avons de plus précieux, que c’est grâce à elle que nous pouvons comprendre non seulement les mots et les images, mais aussi ce qu’ils cachent, ce qu’ils suggèrent, ce qu’ils ne disent pas d’emblée.
    Toutes et tous ont compris. Aucun ne m’a dit : « C’est bien fait », « Ils l’ont bien cherché », « Je suis bien content-e ». Aucun. Je n’ai pas eu besoin de les mener à dire quoi que ce soit. Ils l’ont dit eux-mêmes. Les enfants de Seine Saint-Denis ne sont pas des idiots.

    Et moi non plus, enseignante, je ne suis pas idiote. Je ne baigne pas dans la démagogie dégueulasse dont on nous pense souvent coupables.
    Je sais qu’une poignée d’élèves a refusé de faire la minute de silence, quand une grande majorité l’a respectée sans aucun problème. Curieusement – ou pas – ce sont les mêmes élèves qui, tout au long de l’année, ne respectent pas l’école ni les enseignant-e-s. Les mêmes qui viennent au collège sans leurs affaires, ne font pas leur travail, n’apprennent pas leurs leçons, perturbent le cours. Les mêmes dont les parents ne viennent pas aux réunions de remise des bulletins, les mêmes dont la famille ne répond pas au téléphone. Les mêmes dont nous peinerons à freiner la déscolarisation.
    Ce n’est pas une coïncidence.
    La personne que nous devenons est à la fois le fruit d’un développement personnel et celui de notre éducation, de notre milieu, de l’endroit où nous vivons. La pensée individuelle ne peut s’épanouir que lorsqu’elle trouve un terrain favorable. Lorsque le terrain est miné par le lavage de cerveau entamé dès l’enfance, par les discours radicaux de tous horizons, par des idées à l’emporte-pièces si faciles à comprendre, si binaires, la pensée personnelle libre et insoumise ne peut pas se développer et mûrir. Le fruit est pourri avant même que la fleur ne soit éclose.
    Ce que je dis est simple, simpliste même, pour n’importe quelle personne sensée ayant ne serait-ce qu’effleuré une anthologie de littérature, un manuel de terminale de philosophie ou la sociologie pour les nuls.
    Nous autres, enseignants dans le 93, nous échouons parfois à mener ces élèves vers d’autres idées. Nous échouons souvent à les détourner du chemin qui a été tracé pour eux par l’irresponsabilité d’un discours séduisant parce que facile à comprendre.

    Il me semble de mon devoir, aujourd’hui, samedi 10 janvier 2015, de constater que nous avons face à nous une poignée de ces enfants. Et que, parmi tous nos collégiens, une immense majorité est capable d’un discours intelligent, capable d’entendre ce que nous disons, capable d’apprendre.
    Il me semble de mon devoir, aussi, de faire comprendre à tous ceux qui en douteraient encore, qu’un enfant conditionné dès le berceau pourra très certainement dire des choses stupides, choquantes, révoltantes. Il est évident qu’il faut le condamner. Il est essentiel de comprendre qu’il est minoritaire. Essentiel. Indispensable. Vital. Dans toutes les ramifications de sens que peut avoir cet adjectif. Car mon but, dans ce texte un peu long – et j’espère que certaines et certains le liront jusqu’au bout – mon but, donc, est d’exprimer, ici, l’inquiétude profonde que j’ai pour la vie de nos collègues, ami-e-s, élèves, citoyen-ne-s musulman-e-s. Il est vital de dire, autant que son soutien pour ceux qui ont défendu la liberté d’expression jusqu’au bout, notre soutien à la majorité assourdie. L’Islam. Le vrai.

    Lorsque je vois qu’un quotidien national, quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo, part investiguer dans le 93 pour savoir comment ont réagi les élèves, je m’interroge, parce que l’odeur qui émane d’une telle démarche n’est pas très agréable à sentir.
    Pourquoi le 93 ? Aucun de ces terroristes ne venait de Seine Saint-Denis. Aucun. Pourquoi le 93 ?
    Pourquoi, tiens, n’allons-nous pas enquêter pour savoir les horreurs qu’ont dû proférer les collégiennes et les collégiens dont les parents votent Front National ? Pourquoi les journalistes ne sont-ils pas allés se poster devant les écoles de Béziers ? De Fréjus ? D’Hayange ? D’Hénin-Beaumont ? Pourquoi ne nous donne-t-on pas le droit de nous indigner des propos qu’ont très certainement tenus ces enfants qui, malheureusement pour eux, sont tout aussi imprégnés des idées de leurs parents et de leur milieu que la poignée d’élèves séquano-dionysiens ?
    Je regrette vraiment qu’aujourd’hui les élèves du 93 soient stigmatisés, au lendemain de l’attentat terroriste, et je ne comprends pas pourquoi les médias choisissent de titrer, dans un geste racoleur qui me fout sérieusement la gerbe, « Les élèves de Seine Saint-Denis ne sont pas tous Charlie ».
    Les élèves de Seine Saint-Denis n’ont surtout rien demandé. Ils aimeraient bien qu’on leur foute la paix, pour une fois, qu’on arrête de braquer les projecteurs sur eux dès qu’un bas du front islamiste vient dire ou commettre quelque chose d’effroyable.
    Pas d’amalgame, dit-on.
    Sauf qu’on regarde toujours du même côté quand quelque chose ne va pas. On dresse l’inconscient des lecteurs, même les plus intelligents, à créer une association d’idées entre un attentat terroriste et des gamins de Seine Saint-Denis qui ne représentent pas la majorité et qui sont conditionnés par le milieu qui les a vus naître.
    Oui, il y a des connards en Seine Saint-Denis. Oui, il y en a qui sont bien contents que Charb se soit pris une balle dans la tête.
    Non, tous les enfants de Seine Saint-Denis ne sont pas pour ces attentats. Non, tous les enfants de Seine Saint-Denis ne sont pas d’accord avec l’intégrisme islamiste. C’est même le contraire. Certains ont écrit spontanément des plaidoyers pour la liberté d’expression. D’autres ont eu des remarques plus intelligentes que certains adultes. D’autres ont lu « Liberté » de Paul Eluard en sanglotant.
    En braquant les caméras et les dictaphones sur une poignée de crétins, on oublie l’intelligence des autres et la sienne.
    Pendant ce temps-là, des Musulmans et des Musulmanes se font agresser. Des mosquées sont incendiées, taguées, injuriées.

    J’écris ce texte pour mes élèves du 93, pour la communauté musulmane, pour toutes celles et tous ceux qui seront dans l’ombre d’une poignée d’abrutis obscurantistes qui n’a rien à faire d’autre que de jeter de l’encre noire sur les sourates du Coran.
    Je suis solidaire avec tous celles et ceux que l’on n’entend pas.
    Je suis Française. Vous êtes Français.

    "Pour mes élèves de Seine Saint-Denis"

     

    Écrit par :

    Marie


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  • Charlie Hebdo : hommage au correcteur

     du journal, Mustapha Ourrad

    Un hommage a été rendu à Mustapha Ourrad, le correcteur de Charlie Hebdo tué dans l'attaque de la rédaction le 7 janvier.

    Charlie Hebdo : hommage au correcteur   du journal, Mustapha Ourrad

     Crédit : Annie à Paris

    Les éditeurs de presse mobilisés à Paris

    par La rédaction numérique de RTL , Avec AFP publié le 13/01/2015

    SOURCE : http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/charlie-hebdo-hommage-au-correcteur-du-journal-mustapha-ourrad-7776197837 

    Plusieurs centaines de personnes, proches et anonymes, ont rendu hommage mardi à l'institut médico-légal de Paris à Mustapha Ourrad, le correcteur de Charlie Hebdo tué le 7 janvier lors de l'attentat au siège de l'hebdomadaire satirique.

    "Celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir": sur plusieurs affiches, brandies par des proches, figurait ce vers de Baudelaire, poète que le journaliste aimait au point d'être surnommé "Mustapha Baudelaire".

    Un homme épris de littérature et de langue française

    Décrit comme "intelligent et gentil" par plusieurs proches, ce correcteur de 60 ans, né en Algérie, était arrivé en France à l'âge de 20 ans, déjà épris de littérature et de la langue française.

    "Il adorait Brassens, Brel, Boby Lapointe", explique un de ses cousins.

    A côté des portraits où l'on devine, derrière les lunettes, le regard tendre de Mustapha Ourrad, des drapeaux de Kabylie, la région d'origine du correcteur, des affichettes "Je suis Charlie, je suis Mustapha" ou encore des crayons levés vers le ciel.

    Il aimait beaucoup lire, son rêve c'était d'être journaliste, et il a réussi

    Une cousine 

    Une cousine germaine, très émue, parle de "quelqu'un de très aimable". "C'est vraiment dommage qu'ils...", commence-t-elle, avant de s'excuser, "je n'arrive pas à trouver mes mots".

    "C'était un homme très intelligent, très cultivé, il aimait beaucoup lire, son rêve c'était d'être journaliste, et il a réussi", raconte une autre cousine."C'est pas du tout des gens de l'islam ceux qui l'ont tué. C'est pas Dieu qui l'a tué!"

    Ces gens-là ne sont pas des musulmans, ils n'ont rien à faire avec l'islam, ce sont des monstres

    Un anonyme 

    D'autres anonymes, pour beaucoup Kabyles, sont là également, comme Mourad Benboudaoud qui aimerait que "tout ça s'arrête". "On ne tue pas des gens comme ça, pour des caricatures. Ces gens-là ne sont pas des musulmans, ils n'ont rien à faire avec l'islam, ce sont des monstres", ajoute-t-il.

    Khelifa Bouaraba ne connaissait pas personnellement le correcteur de Charlie Hebdo, mais il récite un vers de Matoub Lounès, un grand poète kabyle: "Même s'ils anéantissent tant et tant d'étoiles, et quelles étoiles! Le ciel ne s'anéantit pas".

    Un hommage au correcteur de Charlie Hebdo est aussi prévu jeudi dans son village natal en Kabylie, Ath Larvaa.

     

    Charlie Hebdo : hommage au correcteur   du journal, Mustapha Ourrad

    Algérie: hommage au correcteur de Charlie Hebdo jeudi dans son village natal

    AFP

    13/01/2015

    SOURCE : http://www.lorientlejour.com/article/905566/algerie-hommage-au-correcteur-de-charlie-hebdo-jeudi-dans-son-village-natal.html 

    Un hommage au correcteur de Charlie Hebdo tué la semaine dernière dans l'attaque contre le journal va avoir lieu jeudi dans son village natal en Kabylie, à l'est d'Alger, annonce mardi un faire-part publié dans la presse algérienne.

    "La veillée pour le défunt Mustapha Ourrad, assassiné à l'âge de 60 ans lors du lâche attentat qui a ciblé à Paris le journal Charlie Hebdo, aura lieu dans son village natal d'Ath Larvaa (...) le jeudi 15 janvier", selon cette annonce. Ce village appartient à la commune de Beni Yenni, située en Kabylie à 150 km à l'est d'Alger et qui a donné de grandes figures à l'Algérie, comme l'islamologue Mohammed Arkoun, le chanteur Idir et l'écrivain Mouloud Mammeri.

    En France, une cérémonie de recueillement devant la dépouille de Mustapha Ourrad était prévue mardi après-midi à l'Institut-médicol légal de Paris. L'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, avait reçu dimanche la soeur de Mustapha Ourrad pour lui présenter ses condoléances.

    Orphelin, il en était parti pour la France dans les années 80, rappelle la page Facebook de sa commune, qui lui rend hommage: "Je suis Mustapha", y lit-on à côté de la fameuse caricature de Charb "Toujours pas d'attentat en France". Son goût de la littérature lui avait valu tout jeune le surnom de "Mustapha Baudelaire".

    Avant Charlie Hebdo, Mustapha Ourrad avait travaillé pour une maison d'édition et pendant près de 20 ans pour Viva. "Nous avons connu un homme discret, élégant, d'un très grand professionnalisme et d'une érudition remarquable", a écrit sur son site l'équipe de ce magazine français.
    M. Ourrad était père de deux enfants et vivait à Montreuil, près de Paris. Il avait acquis la nationalité française juste avant son décès.
    Un autre Franco-algérien est décédé dans l'attentat contre Charlie Hebdo: le policier Ahmed Merabet, abattu dans la rue par l'un des frères Kouachi qui prenait la fuite après l'attaque.


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    L’Algérie condamne
     
    vigoureusement l’attentat
     
     
    et proclame sa solidarité
     
    avec les Français

     

    Par Michel Berthelemy

    L’Algérie condamne très fermement l’attentat contre Charlie-Hebdo, et exprime sa totale solidarité au peuple et au gouvernement français.

    Dans un message adressé au Président de la République française, le Président Abdelaziz Bouteflika écrit : « j’ai appris avec consternation l’attaque perpétrée contre le siège du journal Charlie-Hebdo. Au moment où la France fait face à cette épreuve tragique, je tiens à vous exprimer, ainsi qu’aux proches des victimes, au nom du gouvernement et du peuple algériens, et en mon nom personnel, nos condoléances les plus attristées, ainsi que notre condamnation vigoureuse de cet acte barbare que rien ne peut justifier ». Il ajoute : « le peuple algérien, qui a souffert de longues années des affres du terrorisme, mesure l’émotion du peuple français ami et lui exprime, à travers vous, sa solidarité et sa sympathie ».

    Des réactions multiples et convergentes

    Tous les journaux algériens ont réagi avec stupeur à cet attentat. Les associations musulmanes, à leur tour, sont très vite montées au créneau.
    Cheikh Khaled Bentounès, chef spirituel de l’association internationale soufie Alâwiyya, appelle à « agir ensemble pour défendre les valeurs de notre société, car c’est son essence même qui est visée ». L’association dénonce des actes de barbarie et proclame : « ne laissons pas l’ignorance justifier l’intolérable ».
    L’union des organisations islamiques de France (UOIF), condamne de la manière la plus ferme cette attaque criminelle et ces horribles meurtres. Selon Nabil Ennasri « ces criminels, qui pensaient venger le Prophète, ont surtout trahi le message de l’islam, usurpé le message du Prophète et mis dans un extrême embarras des millions de citoyens musulmans français ».

    Mais ce qui vient de se passer à Paris a réveillé chez les Algériens un désagréable sentiment de déjà-vécu pendant la « décennie noire » des années 90. « Je suis encore sous le choc », dit Naïma, aide-soignante à Alger, « j’ai l’impression de revivre les années de plomb ». Pour l’écrivain Lazhari Labter, « nous ne pouvons faire fi de l’analyse de ces années noires, parce que c’est à leur aune que l’on mesure l’étendue du carnage qui continue d’endeuiller de nombreux pays ».
    Pour Amina, étudiante à Alger, « peu importent les polémiques soulevées par les caricatures de Charlie-Hebdo, un meurtre reste un meurtre et il doit être condamné le plus fermement possible ».
    En réalité, pour Lazhari Labter, « c’est au nom d’une idéologie obscurantiste, réductrice et nihiliste » que cette attaque a été perpétrée et justifiée.

    Des réactions « à chaud » dans le quartier Barbès

    Au cœur de Paris, à Barbès, les réactions sont unanimes. Ahmed, 67 ans : « ces dingues n’ont pas assassiné au nom de l’islam, mais au nom des islamistes terroristes ». Shaim, 30 ans : « ces terroristes ne nous représentent pas, notre religion c’est tendre la main à l’autre ». Ghodbane, 27 ans, depuis six ans en France, « se sent sali par ces barbares, ils font honte à tous les musulmans ». Fouad craint, lui, une aggravation de la stigmatisation des musulmans, « cette tuerie c’est 10% de voix en plus pour le Front national ».

    Impossible de mentionner l’ensemble des réactions provoquées par cette tragédie. Disons simplement qu’elles vont toutes dans le même sens, celui d’une condamnation sans appel, assortie de l’espoir qu’un tel acte n’entraîne pas de sentiments d’exclusion et de rejet de nos compatriotes musulmans.

    Michel Berthelemy


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  • Pour la première fois depuis le 11 novembre 1918 les députés ont chanté la Marseillaise à l'Assemblée Nationale La Marseillaise entonnée par tout l'hémicycle mardi à l'Assemblée lors de l'ho

    Pour la première fois depuis

    le 11 novembre 1918

    les députés ont chanté

    la Marseillaise

    à l'Assemblée Nationale

    La Marseillaise entonnée par tout l'hémicycle mardi à l'Assemblée lors de l'hommage aux 17 personnes tuées lors des attentats de Paris, constitue une première depuis celle chantée par les députés le 11 novembre 1918 lors de l'armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale.

    Ce jour-là, devant un hémicycle comble, le président du Conseil Georges Clémenceau donne lecture des conditions de l'armistice. Après le discours du président Paul Deschanel, deux députés alsaciens-lorrains sont spontanément acclamés et alors que la séance vient d'être suspendue, tous les députés se lèvent et entament la Marseillaise, sous les applaudissements du public massé dans les tribunes.


    Minute de silence et Marseillaise chantée dans... par LCP

    Pour la première fois depuis le 11 novembre 1918 les députés ont chanté la Marseillaise à l'Assemblée Nationale La Marseillaise entonnée par tout l'hémicycle mardi à l'Assemblée lors de l'ho


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  • L’EDITO de Bernard Deschamps « De l’émotion à la réflexion »

     

    DE L’EMOTION

    A LA REFLEXION 

    Je ne regrette pas d’avoir soutenu les rassemblements qui, à l’initiative des amis de Charlie Hebdo, ont exprimé notre colère, notre dégoût des assassinats odieux de ces derniers jours.

    Malgré les récupérations et la présence indigne à Paris de quelques chefs d’Etat qui ont eux-mêmes du sang sur les mains. Je ne le regrette pas car rien, rien ne peut excuser ces exécutions.

    C’étaient la liberté, la démocratie qui étaient en ligne de mire. Ce sont elles qui sont menacées et nous ne l’accepterons jamais. Et parce que je ne voulais pas que mes paroles puissent apparaître comme dédouanant les meurtriers, je me suis abstenu de formuler quelques-unes de mes interrogations.

    Aujourd’hui, par-delà la légitime émotion et parce que la condamnation de ces actes est claire désormais, nous devons nous interroger. Comment de jeunes femmes, de jeunes hommes qui vivent en France, peuvent-ils devenir des tueurs et accepter de mourir en « martyrs » ? Nul ne porte le meurtre dans ses gènes. Ils ont été endoctrinés, fanatisés, me dit-on ?

    Ne doit-on pas se poser la question : pourquoi le fanatisme – quels qu’en soient les motivations et le vecteur, politique ou religieux – a-t-il trouvé chez eux un terrain favorable ? Il est trop facile à mon avis d’en chercher les raisons dans une éventuelle faiblesse de la personnalité ou dans un manque d’éducation. Cela peut exister, mais l’on sait que certains sont instruits et leur choix de mourir en « martyr » témoigne d’autre chose.

    Ne doit-on pas s’interroger : qu’est-ce qui peut avoir chez certains suscité une telle haine ou les avoir convaincus d’une mission supérieure qui justifierait la mort de « l’autre » et leur propre mort ?

    Ne doit-on pas s’interroger sur la façon dont peut être vécue la prétention de l’Etat français de porter la guerre donc la mort dans des pays qui se sont affranchis de la domination coloniale et qui sont pour la plupart de confession musulmane ? Prétention d’autant plus intolérable quand on est un jeune vivant en France dans des conditions précaires en raison de la politique de cet Etat, alors qu’il y a tant de richesses ; avec le sentiment de ne pas avoir d’avenir ; souvent regardé de haut, voire avec mépris quand on est d’une famille venue d’ailleurs et soumis à une perpétuelle suspicion si l’on est musulman ?

    Ne devons-nous pas nous interroger sur le dévoiement de la belle idée de laïcité en son contraire l’anti religion qui impose aux croyants de cacher leur foi, de pratiquer leur religion dans des caves, alors que la laïcité à la française c’est la tolérance, l‘échange, l’enrichissement mutuel. Mesure-t-on les frustrations, les déchirures que cela provoque ?

    L’histoire nous enseigne que les régimes qui se sont attaqués aux religions, souvent sous le prétexte de « désaliéner l’homme », ont tous échoué et suscité des situations extrêmes. La liberté d’expression doit être préservée, à tout prix, car sans elle il n’est pas d’échanges fructueux. Cela n’implique-t-il pas un sens des responsabilités dans notre expression ?

    Ne devons-nous pas éviter de blesser ? Réfléchissons-y au lieu de nous engager dans une spirale de la répression qui ne résoudra rien comme l’a démontré le Patriot Act aux USA après le 11 septembre 2001.

    TOUT LE MONDE IL EST BEAU, TOUT LE MONDE IL EST GENTIL  

    L’élan du peuple de France pour défendre la liberté d’expression est précieux. Pour autant nous ne devons pas faire preuve d’angélisme. Les motivations de celles et de ceux qui ont participé aux rassemblements sont diverses et l’on ne peut exclure un vieux fond inavoué chez certains de racisme anti arabe et d’islamophobie.

    Certes et c’est un acquis important, nous avons réussi à isoler le parti xénophobe et raciste de la famille Le Pen (J’ai toutefois personnellement honte qu’elle ait pu rassembler un millier de personnes à Beaucaire dans ce canton dont j’ai été pendant 19 ans le conseiller général. Ceux qui par sectarisme ont permis l’élection d’un maire FN dans cette ville aux dernières municipales doivent se sentir mal à l’aise…), mais ne nous le cachons pas nous avons encore beaucoup à faire pour nous débarrasser complètement de la malfaisance du racisme.

    Bernard DESCHAMPS


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  • L'EDITO d'Henri POUILLOT "L’après "Charlie" : journée historique ? J'ai peur !!!"

    L’après "Charlie" : journée historique ? J'ai peur !!!

     

    J’ai peur, très peur, de la récupération de l’émotion nationale qu’ont provoqué ces attentats et prises d’otages. Ma peur principale n’est pas qu’il y ait, demain, un nouvel attentat en France avec beaucoup de victimes, même si ce serait un nouveau drame, drame condamnable, mais que tous les ingrédients sont désormais remplis pour que qu’un climat délétère soit instillé en France sous couvert "d’unité nationale", et au niveau mondial sous couvert de lutte contre le terrorisme.

    Évidemment,cet attentat restera une date historique avec des conséquences qu’on ne peut encore mesurer.

    Mais cette "unité nationale" n’est qu’une façade. Cet "angélisme" apparent cache mal la récupération politique recherchée pour cacher les responsabilités passées de ceux qui ont généré la situation actuelle.

    En effet, la montée du racisme, en France, mais pas seulement, depuis des années, a été exacerbée par une politique délibérée. La guerre de civilisation qui a justifié de nombreuses interventions militaires sur notre planète, générant des "martyrs" a été menée de façon cynique. La "démonstration" en Afghanistan est évidente : les services secrets américains ont "utilisé" des talibans pour rejeter la présence soviétique, puis pendant une dizaine d’années, les troupes américaines mais aussi françaises (et de nombreux autres pays) ne sont pas parvenues à éradiquer l’islamisme le plus rétrograde, et celui ci, désormais, contrôle, de fait, le pays. Quel échec à l’affichage de cet objectif. !!! Comment penser que c’est par une intervention militaire voire même par des mesures législatives que l’on peut imposer des façons de penser.

    En France, on constate que depuis des années, des mesures politiques ont favorisé les réactions racistes.Les séquelles du colonialismes n’ont jamais été cicatrisées. La France n’a jamais reconnu et condamné sa responsabilité dans ce domaine. Pire, elle pratique une politique de "Françafrique" qui n’est rien d’autre qu’une forme de colonialisme. Mais aussi, le ministère de l’identité nationale (avec le débat correspondant) orchestré par Nicolas Sarkozy et sa majorité de "droite décomplexée" ont semé les ferments d’une relance de la parole et des actes racistes qui perdureront encore pour longtemps.

    L’islamophobie, a considérablement progressé dans notre pays. Comment ne pas comprendre qu’une violence n’en entraîne pas une autre ? Le dessin du journal algérien liberté du 12 janvier est explicite .

    Depuis l’attentat contre Charlie-Hebdo, le déferlement de l’information en continu a joué un rôle important pour formater une opinion publique dans un esprit "d’unité nationale", non pas sur une réflexion sur les racines de la possibilité qu’un tel drame se déroule en France, mais pour générer une émotion spontanée. Déjà se sont exprimées les idées que des lois répressives soient mises en place, qu’une intervention militaire soit accrue dans le monde (avec encore une place plus importante de la France) pour "éradiquer" le terrorisme.

    Combien de fois a-t-on entendu une démarche demandant aux musulmans de se justifier de leur non-extrémisme, de condamner les actes barbares !!! En quelques jours, il y a eu plusieurs lieux de culte musulmans qui ont été profanés, attaqués. Les protestations n’ont pas été à la hauteur de ces dérives découlant de l’islamophobie rampante, qui est entrain, qui va inévitablement se réactiver de façon inquiétante. Un engrenage est en route, inquiétant.

    Comment s’étonner que des jeunes stigmatisés pour leurs origines, discriminés pour leur appartenance (souvent supposée) à l’islam, leurs difficultés économiques qui en découlent et les rejettent de la société française, les excluent, n’aient pas une impression d’humiliation, une volonté de révolte. Je me souviens d’un jeune basketteur, il y a 15 ans de cela, me disant : "il n’y a que 2 lieux où je suis reconnu, considéré comme les autres jeunes français le gymnase et la mosquée." Tous ces discriminés sont évidemment des proies pour ceux qui vont utiliser cette misère pour les "enrôler" dans une démarche de repli, de radicalisation.

    Comment ne pas être choqué que dans la marche nationale, parmi les chefs d’état, on retrouve le premier ministre d’Israël et des représentants d’extrême droite de ce pays qui pratiquent un terrorisme d’état, A côté de lui, combien de dictateurs, foulant aux pied les concepts de liberté, ont osé s’afficher dans les rues de Paris (Davutoglu, Bongo...). Cette unité là, ça ne sent rien de bon.

    Oui, vraiment, l’après "Charlie" peut faire peur. Le rejet de la barbarie devait, avec une haute conception humaniste, amener à rechercher une éradication du racisme, de ses causes, une amélioration harmonieuse du vivre ensemble avec ses différences, le respect de l’autre, la mise en application du concept républicain "Liberté, Égalité, Fraternité" auquel il faudrait ajouter "Laïcité". Mais l’exploitation de la sensiblerie risque bien d’être utilisée pour de basses œuvres politiciennes.

    Henri POUILLOT

    L'EDITO d'Henri POUILLOT "L’après "Charlie" : journée historique ? J'ai peur !!!"

    Tu as raison Henri les vermines

    islamophobes sortent de leurs trous

    Plus d'une cinquantaine d'actes anti musulmans depuis les attentats

    Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 12/01/2015 

    Le Conseil français du culte musulman (CFCM) signale une explosion d'actes hostiles aux musulmans en France, après les attentats commis par les djihadistes à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher porte de Vincennes. 

    Plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans depuis les attentats

    La mosquée de Paris sous protection policière vendredi 9 janvier 2015.

    REUTERS/Youssef Boudlal

    Plus d'une cinquantaine d'actes antimusulmans ont été perpétrés en France depuis l'attentat à Charlie Hebdo, signale l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM). Plusieurs incidents avaient déjà été repertoriés par les médias. Le CFCM appelle en conséquence l'État à "renforcer la surveillance" des mosquées. 

    Tirs, lancers de grenade...

    Selon le président de cet observatoire, Abdallah Zekri, citant des chiffres du ministère de l'Intérieur, 21 actions (tirs, grenades lancées...) et 33 menaces (lettres, insultes, etc.) ont été comptabilisées depuis mercredi. Ce décompte ne concerne pas Paris et sa petite couronne, et ne comprend pas le début d'incendie survenu dimanche soir sur le site de la mosquée en construction de Poitiers, a précisé le responsable musulman, qui se dit "scandalisé" par ces chiffres, "du jamais-vu" en moins d'une semaine. 

    Avec
     

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  • Vu dans l'immense défilé parisien et rapporté sur twitter : Marine était là mais en image seulement :

    Comme Collard à Béziers, Marine Le Pen s’est fait copieusement huée à Beaucaire... Quel contraste avec les 4 millions de Français qui ont défilé

    Comme Ménard à Béziers, vous savez celui qui veut débaptiser la rue du 19-Mars-1962, Marine Le Pen, qui veut bannir la date du 19 mars 1962 de l'Histoire de France s’est fait copieusement huer à Beaucaire  après avoir défilé aux côtés du maire frontiste Julien Sanchez et du député Gilbert Collard.

     

    ET MEDIAPART EN REMET UNE COUCHE...

    TROP FORT


    Mediaporte : « Tous des charlots ! » par Mediapart

    Comme Collard à Béziers, Marine Le Pen s’est fait copieusement huée à Beaucaire... Quel contraste avec les 4 millions de Français qui ont défilé dans la dignité et la fraternité.

    Elsa Wolinski la fille

     de Georges Wolinski

     appelle à ne pas faire d'amalgane

     "Je voudrais vraiment qu'on ne vote pas Le Pen après, parce que sinon ils seraient morts pour rien » 

     

    Georges Wolinski, assassiné à 80 ans dans l'attentat contre Charlie Hebdo, était une légende du dessin de presse. Alors que le monde entier se mobilise pour dire son dégoût du terrorisme, dimanche 11 janvier, sa fille Elsa Wolinski a appelé, sur France 2, "à ne pas faire d'amalgame" entre la religion musulmane et les terroristes.

    "Ils combattaient l'extrême droite"

    "Je voudrais vraiment qu'on ne vote pas Le Pen après, parce que sinon, [les dessinateurs de 'Charlie Hebdo'] seraient morts pour rien, explique-t-elle. Ils combattaient les extrêmes, c'est quand même ça 'Charlie Hebdo', ils combattaient les religieux, ils combattaient l'extrême droite. (...) Ne tombons pas dans une haine raciste."

    "Bizarrement, j'avais toujours peur quand il allait à 'Charlie Hebdo', raconte la fille du dessinateur assassiné. Lui n'avait pas peur." "Je ne veux vraiment pas qu'il y ait de la haine qui ressorte de tout ça, même si aujourd'hui, c'est très beau ce qui se passe", affirme-t-elle, commentant en direct la marche républicaine qui se déroule à Paris et dans toute la France dimanche.

     


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  • "Je chante avec toi liberté" à Quimper un bel hommage pour Charlie

     

    "Je chante avec toi liberté"

    à Quimper un bel hommage

    pour Charlie

    et les 17 victimes

    de l'obscurantisme


    Je suis Charlie Rassemblement Quimper choeur je... par michetmu


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  •  http://ldh-toulon.net/15-mars-1962-7-janvier-2015-la.html

    15 mars 1962, 7 janvier 2015 : “la bêtise qui froidement assassine” 

     

     Dans son édition du 9 janvier 2015, le quotidien La Marseillaise évoque le soutien que l’équipe de Charlie Hebdo était venu apporter en 1995 et 1996 à ceux qui résistaient au Front national à Toulon.

    L’édition du même jour de La Marseillaise donne la parole à un ancien président de la section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme. Ce dernier rappelle que Toulon continue d’honorer un ancien de l’OAS responsable de l’assassinat le 15 mars 1962 à Alger de six fonctionnaires de l’Éducation nationale, un acte aussi abject que ceux commis à Paris le 7 janvier dernier.

    Ces derniers événements dramatiques ouvriront-ils les yeux des Toulonnais en les incitant à demander à leurs élus de reconnaître la signification du monument de la Porte d’Italie à Toulon ? [1].

    Ce passé douloureux ne doit plus être tabou, l’histoire de ce monument et des « singes sanglants » qu’il honore doivent être clairement reconnus  [2].

     

    Quand Charlie-Hebdo tombait sur Toulon [3]

    par Agnès Masseï, La Marseillaise, le 9 janvier 2015

     

    15 mars 1962, 7 janvier 2015 : “la bêtise qui froidement assassine” Un article de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon

    En collaboration avec les éditions Soleil de Mourad Boudjellal – “abasourdi” par l’assassinat des dessinateurs – Charlie avait consacré en 95 un ouvrage à Toulon qui venait d’élire un maire FN. 

    Toulon est tombée. Toulon, seule ville en France de plus de 100 000 habitants aux mains du Front national, devient le « laboratoire » des extrémistes.

    Tandis que les projecteurs médiatiques sont braqués sur la rade, certaines personnalités décident - à tort ou à raison - de boycotter ce qui est désormais considéré comme « Facholand ». D’autres à l’inverse entendent investir le terrain. Aux côtés de ceux qui refusent de se résigner. L’équipe de Charlie Hebdo est de ceux-là.

    En novembre, à l’occasion de la Fête du livre, elle quitte les locaux de sa rédaction parisienne pour une immersion dans ce Toulon qui a fait le choix du pire. Lorsque Philippe Val, alors rédacteur en chef, sollicite une protection de la municipalité pour ses journalistes, la réponse est sans appel : « La mairie n’est pas en charge de la sécurité des ordures, mais seulement de leur ramassage. » Telle est l’ambiance à l’époque. Pas de place pour l’ambiguïté. Qu’importe... Non seulement Charlie ne rebrousse pas chemin mais sort un numéro spécial : Charlie Hebdo saute sur Toulon. Quarante-cinq pages dans la pure veine de ce qu’offre chaque semaine le journal satirique.

    Val, Cavanna, Cabu, Tignous, Wolinski, Honoré, Charb... et même le chanteur Renaud. Ils sont tous là. Fidèles à eux-mêmes et à l’esprit qui les anime, chacun y va de sa plume. Acérée, au vitriol, mais toujours empreinte de justesse et d’humour. L’humour malgré tout. Tandis que Cabu crayonne les événements qui lui sautent aux yeux et relève que Toulon est la seule commune de France à accueillir « un monument à la gloire de l’OAS », Charb croque des scènes de la vie quotidienne, n’épargnant ni les apparatchiks ni les électeurs frontistes. Oncle Bernard [Maris] se consacre pour sa part à un entretien avec deux conseillers municipaux socialistes. L’un d’entre eux, Robert Gaïa, s’en souvient non sans émotion. Parce que ce mercredi sanglant, il a d’abord perdu « des copains » : « C’était des mecs super, marrants, déconneurs, cools, ouverts. Ni agressifs ni violents. Ils ne se prenaient pas au sérieux, tout en l’étant pourtant. »

    Au cours de ces années noires, Robert Gaïa signera un ouvrage avec Charb, Tignous et Luz : Affreux - Le bêtisier du FN, recueil de « perles » glanées lors des conseils municipaux et illustrées par les caricaturistes.

    Surtout, rappelle-t-il, les journalistes de Charlie se sont «  immédiatement mis à la disposition » du combat anti-FN. Ainsi, après 95, ils reviennent en 96 pour une fête du livre organisée par les progressistes dans la ville voisine de La Garde, alors à direction communiste.

    Aujourd’hui attristé, l’ancien député socialiste déclare « avoir peur pour demain ». Lorsque le temps « de l’émotion et de la grande union » aura vécu. Il craint, comme tant d’autres, les amalgames, que les termes « étranger », « musulman », « arabe » soient systématiquement accolés à celui de « terroriste ». « Le Front va surfer là-dessus. Il ne faut pas tomber dans ce piège redoutable. » Le rôle des progressistes ? « Expliquer, repréciser, redonner du sens aux mots, sans insulter mais sans jamais, au quotidien, laisser passer un dérapage aux relents racistes. » Bref, « continuer le combat de "Charlie" contre les intégrismes ».

    Agnès Massei

     La stèle de la Porte d’Italie à Toulon [4]

    Il s’agit ici de la stèle érigée pour les « Martyrs de l’Algérie française » inaugurée en 1980 par Jacques Dominati, secrétaire d’État aux Anciens combattants de Giscard. « Un cadeau à l’électorat pied-noir de l’époque, qui n’a pas empêché l’élection de François Mitterrand qui, lui, a fait réhabiliter les généraux putschistes  » glisse au passage François Nadiras. Sur la stèle le visage d’un ancien de l’OAS ... Elle sera plastiquée le 8 juin 1980, avant d’être reconstruite, en partie. Aujourd’hui ? « Elle est toujours fleurie par le maire actuel, Hubert Falco. A mon sens , elle a sa place dans le paysage, mais c’est un monument historique qui doit être mis en valeur en expliquant ce qu’il signifie. Aujourd’hui, il n’y a rien : les touristes la prennent en photo sans comprendre son sens et son histoire. Heureusement La Marseillaise existe qui peut témoigner de cette histoire. » conclut-il.

    Guillaume de Saint Vulfran

     

    15 mars 1962, 7 janvier 2015 : “la bêtise qui froidement assassine” Un article de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon

     Cabu, “Charlie Hebdo saute sur Toulon” 

    15 mars 1962, 7 janvier 2015 : “la bêtise qui froidement assassine” Un article de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon

    Association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

    Communiqué 

    « La bêtise qui froidement assassine » était le titre en Une du Monde du 18 mars 1962 qui reproduisait la lettre de Germaine Tillion, rédigée après éducatifs que la déportée résistante avait créés. Pour elle, les criminels étaient : « Les singes sanglants qui font la loi à Alger ».

    Le massacre du 7 janvier 2015 à Paris entre en résonance avec celui du 15 mars 1962 à Alger. Même si « Un crime n’en vaut pas un autre, [si] chaque crime a sa figure » comme l’avait écrit François Mauriac après celui de l’OAS, l’un et l’autre présentent de sinistres similitudes.

    À commencer par le procédé pour tuer. Un commando de six tueurs, surarmés, entraînés et décidés avait fait irruption dans les locaux administratifs où se trouvaient réunis les principaux responsables d’un service de l’Éducation nationale qui avaient pour mission de transmettre à la jeunesse algérienne les traditions les plus nobles de l’enseignement républicain. À la main, ils tenaient un stylo.

    Le 15 mars 1962, six noms inscrits sur une petite feuille furent appelés parmi les 18 présents dans les bureaux des Centres sociaux. Les six victimes furent alignées devant un mur à l’extérieur de la salle et mitraillées, puis achevées par des coups de grâce.

    Une minute de silence fut respectée dans tous les établissements scolaires après la lecture d’un message du ministre de l’Éducation nationale de l’époque.

    Notre association qui honore l’œuvre et la mémoire des six fonctionnaires de l’Éducation nationale, rend hommage aux douze victimes du massacre de la rue Nicolas-Appert et partage la douleur de leurs proches. Elle est aussi la nôtre.

    Au-delà du procédé criminel, le but de ces deux tueries reste le même à cinquante ans d’intervalle. On a tué hier à Alger et on tue aujourd’hui à Paris ceux qui ont pour mission de permettre aux citoyens de réfléchir. Ces deux terrorismes, l’ancien et l’actuel, ont pour ennemis la République et ses valeurs.

    Porter atteinte à la vie est inacceptable, mais l’assassinat d’« intellectuels » choisis pour l’exemple prend une signification particulière, car il est attentat contre les valeurs qui transcendent l’Homme en voulant détruire ce qu’il y a de meilleur en l’Humanité.

    Ceux qui voudraient faire la loi à Paris ne la feront pas et la liberté d’expression sera. « Les singes sanglants qui font la loi à Alger », ne l’ont pas faite et l’amitié entre les peuples algérien et français demeure vivante. Cet appel à résister à « la bêtise qui froidement assassine », Germaine Tillion le portera au Panthéon en mai prochain.

    Le 10 janvier 2015

    Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l’association
    Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

     15 mars 1962, 7 janvier 2015 : “la bêtise qui froidement assassine” Un article de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon

    Notes

    [1] Pour en savoir plus sur ce monument, voir cette page.

    [2] Voir : qui cette gerbe de fleurs honore-t-elle, Monsieur le Maire ?.

    [3] Source : « Charlie-Hebdo et le combat anti-FN à Toulon » par Agnès Masseï, La Marseillaise, le 9 janvier 2015

    [4] Extrait de l’article « Le rôle d’un média : “Dire aussi la vérité sur le passé” », par Guillaume de Saint Vulfran, La Marseillaise, le 9 janvier 2015.

     


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  • Les terroristes de janvier 2015 ont voulu faire taire le rire et la simple délectation de jouir de la vie – comme tous les tyrans. Alors écoutons la voix heureuse de Cabu

     Le dessin de Plantu pour le quotidien "Le Monde" daté de ce week-end, inspiré par "La Liberté guidant le peuple" de Delacroix.

     

    Cabu chante Trénet 1982 "La tarentelle Caruso"


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  • Remerciements à Jean-François Gavoury qui nous a fait parvenir le Communiqué de la FNACA de Paris. 

      

    Communiqué   de la FNACA de Paris *** Attentat à Charlie Hebdo : l'hommage   des anciens combattants de l'ANCR

    Communiqué

     de la FNACA de Paris 

      

    La FNACA de Paris, ses responsables et adhérents sont consternés par le drame qui s’est déroulé mercredi 7 janvier au journal satirique Charlie Hebdo en plein centre de la capitale, faisant plusieurs morts et blessés parmi son comité de rédaction, ses personnels et membres de police. 

    La FNACA  de Paris condamne cet acte odieux et barbare contraire aux valeurs de la République, de la démocratie et de son histoire. 

    Nous ne pouvons accepter le jeu cynique de ceux qui jouent avec les haines, les racismes, les extrémismes et qui nous rappellent, hélas, des évènements tragiques que nous avons-nous-mêmes connus en France et en Algérie en 1958 avant la fin de la guerre d’Algérie. 

    Nous avons une pensée particulière pour Cabu, caricaturiste accompli et dessinateur libertaire et démocrate. Il avait participé avec nous à la guerre d’Algérie, durant laquelle il dessina au journal le Bled, une publication militaire. Nous le rencontrions souvent dans les librairies parisiennes. 

    Nous nous inclinons devant toutes les victimes de ce meurtre barbare qui n’avaient comme seule arme pour agir, que leur plume ! 

    Nous assurons leurs familles endeuillées de notre compassion.  

    Nous, acteurs et témoins d’une guerre cruelle, savons ce que représentent les valeurs de la paix dans une République dont l’histoire, les lumières, font l’admiration et le respect des peuples du monde entier. 

    Dans le respect des valeurs qui sont les nôtres et de la mémoire que nous portons et transmettons aux jeunes générations nous resterons vigilants et mobilisés. 

    Paris le 8 janvier 2015 

    Communiqué   de la FNACA de Paris *** Attentat à Charlie Hebdo : l'hommage   des anciens combattants de l'ANCR

     

    Communiqué   de la FNACA de Paris *** Attentat à Charlie Hebdo : l'hommage   des anciens combattants de l'ANCR

    CHALON-SUR-SAONE ET CHAGNY (BOURGOGNE)

     Attentat à Charlie Hebdo : l'hommage

     des anciens combattants

    Les anciens combattants de la Résistance ANACR soulignent que "les atrocités commises par les nazis et les fascistes et dont ils ont été les témoins dans leur jeunesse n'ont rien à envier à celles commises cette semaine".

    C’est avec une intense émotion que l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) a pris connaissance de l’odieux attentat criminel perpétré contre le journal «Charlie Hebdo» et, s’inclinant devant celles et ceux qui en ont été victimes, le condamne vigoureusement.

    Lorsqu’ils rédigèrent le Programme du Conseil National de la Résistance, les Résistants y consacrèrent un paragraphe à la liberté de la Presse, cette liberté reste une valeur fragile et menacée.

    Un écrit, un dessin, une déclaration peuvent – telle l’apologie du racisme et du fascisme – tomber sous le coup de la Loi, cela ne saurait en aucun cas justifier le meurtre ou le massacre.

    Les journalistes de Charlie Hebdo, avec leur sensibilité propre, se situaient elles et eux dans le camp de la liberté, de la démocratie, ces valeurs pour lesquelles se levèrent et souvent donnèrent leur vie les Résistants.

    Nous nous associons pleinement à l’hommage qui leur est rendu.

     

    EXTRAIT DU PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE

    4) Afin d'assurer : 

    - l'établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;

    - la pleine liberté de pensée, de conscience et d'expression ;

    - la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l'égard de l'État, des puissances d'argent et des influences étrangères ;

    - la liberté d'association, de réunion et de manifestation ;

    - l'inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;

    - le respect de la personne humaine ;

    - l'égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;


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  • « Non au terrorisme «  un article de Jacques CROS

    Photo Pierre Saliba

     

    " Non au terrorisme  "

     

    Quand je suis arrivé peu avant 18 h sur la place de la mairie ce jeudi 8 janvier elle était noire de monde. Il faisait déjà sombre et il était difficile de retrouver les connaissances, pourtant nombreuses, dans la foule. C'est qu'à Béziers comme partout en France l'émotion est forte après l'attentat perpétré la veille lors de la conférence de rédaction de Charlie Hebdo.

    Les orateurs qui se sont succédé ont souligné leur attachement à la liberté d'expression. Ils ont condamné le terrorisme qui s'est manifesté dans l'acte insensé qui s'est soldé par l'assassinat de douze journalistes ou policiers et les blessures graves infligées à d'autres.

    Nous avons apprécié l'allocution d'Aimé Couquet qui a mis en exergue le climat de violence que développe la crise économique et sociale que nous vivons. Cette donnée ne peut pas être évacuée dans le débat. On ne peut pas, sous prétexte d'union nationale, faire l'impasse sur tout ce qui nourrit le terrorisme. A noter que son intervention a été coupée par des applaudissements.

    Evidement on était dans l'attente un peu inquiète du discours de Ménard. On sait que son idéologie xénophobe le positionne mal pour appeler à la fraternité avec les musulmans pourtant présents dans l'assistance. Ses propos sur Beyrouth ou Kaboul ont été mal reçus et des huées se sont fait entendre. De même ses allusions à l'infiltration dans nos villes et nos villages de populations étrangères étaient mal venues. Mal placé également de vanter les opérations militaires dans lesquelles la France s'est engagée, notamment en Afghanistan. Ce n'est pas sans conséquences que le maire de Béziers se réclame du colonialisme et va se recueillir sur la stèle aux factieux de l'OAS.

    Après la minute de silence que j'ai observée en solidarité avec les victimes j'ai préféré quitter la place plutôt que de faire chorus avec ceux qui ont chanté La Marseillaise dans un esprit qui n'est pas le mien, celui du règlement par les armes des contentieux.

    Alors non au terrorisme mais pas seulement à celui qui émane du dévoiement de l'Islamisme radical. Les Palestiniens connaissent un terrorisme d'une autre nature et en Irak ou en Syrie les musulmans sont les premières victimes du djihadisme.

    Jacques CROS

     

     



     

     

     


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  • "Terrorisme et islamophobie, le couple infernal" Un article de l'universitaire Tramor Quemeneur

    Terrorisme et islamophobie, le couple infernal

    Dans un texte paru sur le blog de l'Ecole des lettres, l'universitaire à Paris 8, Tramor Quemeneur, revient à ce que disait Charb en 2012: « Penser que trois extrémistes peuvent bouleverser le monde, c’est irresponsable, parce que c’est pas vrai ». Les extrémistes, poursuit ce chercheur, peuvent toutefois provoquer de graves secousses. Leur but? Réaliser le vœu de leurs ennemis, à savoir le fameux Choc des civilisations, face auquel Tramor Quemeneur nous appelle à entrer en résistance.

    L’attentat contre Charlie Hebdo suscite à juste titre un électrochoc dans la société française qui ne manquera pas d’avoir de nombreuses répercussions dans les classes, plongeant parfois les enseignants dans l’embarras pour ne pas dire davantage. Faut-il pour autant tenter d’éviter le problème ? Évidemment non, au contraire.

    Quand j’ai commencé ma carrière d’enseignant en septembre 2001 dans un collège de « banlieue », à Chanteloup-les-Vignes, où des adolescents de plus de quarante nationalités se côtoyaient, la situation oscillait entre un soutien latent de quelques-uns à Oussama ben Laden et la crainte d’autres jeunes que l’un des nombreux avions qui passaient au-dessus de leur ville ne vienne s’écraser sur leur tour. Si je me permets de raconter cette anecdote personnelle, c’est pour montrer que souvent, les plus touchés et les plus fragilisés ne sont pas ceux que l’on croit.

    La précarité économique va évidemment de pair avec la fragilité sociale… et politique. L’acte barbare qui vient de se dérouler ne manquera pas – une fois encore – de stigmatiser celles et ceux qui se trouvent déjà dans une situation difficile. La stigmatisation, l’ostracisme, facilitent évidemment le repli sur soi communautariste, que recherche précisément ceux qui ont commis cet attentat.

    Racisme français et mémoire algérienne 

    Concernant le phénomène de stigmatisation, le racisme français a connu plusieurs périodes. Il a puisé notamment dans les travaux fondateurs de Joseph Arthur de Gobineau avec son Essai sur l’inégalité des races humaines (1853), qui en a constitué l’un des socles scientistes et eugénistes (il est à noter que ce racisme « scientifique » était tout autant misogyne). Il s’est renforcé avec des théoriciens et politiques comme Maurice Barrès et Charles Maurras, antisémites, royalistes de l’Action française (ou proche d’elle), jusqu’au vichysme pour le second.

    Après le collaborationnisme pendant la Seconde Guerre mondiale, les fers de lance du racisme se sont trouvés totalement marginalisés. Mais c’est avec les guerres coloniales d’Indochine et surtout d’Algérie qu’ils sont revenus, de loin en loin, sur le devant de la scène. C’est évidemment le cas avec Jean-Marie Le Pen, député poujadiste en 1956, mais également avec des personnalités comme les frères Sidos, collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale, et qui ont fondé le groupuscule Jeune Nation. Certains de ses militants ont ensuite intégré l’Organisation Armée Secrète (OAS), organisation terroriste créée en février 1961 pour lutter en faveur de l’« Algérie française » par tous les moyens, causant au moins 5 000 morts par toute une série d’attentats à la fin de la guerre.

    D’ailleurs, il est remarquable de constater que les derniers attentats commis contre la presse en France l’aient été à la fin de la guerre d’Algérie, précisément par l’OAS. Or, parmi les membres de Charlie Hebdo assassinés ce 7 janvier 2015 figurent Georges Wolinski et Cabu, qui ont commencé leur carrière de caricaturiste à la fin de la guerre d’Algérie. C’est cette expérience de la guerre qui a amené Cabu à forger son antimilitarisme, en créant notamment le personnage de l’adjudant Kronenbourg.

    Cabu et Wolinski avaient également collaboré à Hara Kiri, transgressant profondément l’ordre moral, puis, au moment de Mai 1968, au journal L’Enragé créé par Wolinski et Siné, à la veine très antimilitariste et anticolonialiste. Comme très souvent donc, ceux qui subissent les plus durs coups sont ceux qui sont les plus proches de l’Autre. À ce propos, il convient d’ailleurs de mentionner que les actes de soutien aux Algériens pendant la guerre d’Algérie ont été nombreux, comme en témoigne par exemple le superbe livre de Claire Etcherelli, Élise ou la vraie vie, mis en image par Michel Drach.

    De la stigmatisation à la revendication 

    Les actes de racisme ont néanmoins existé, l’un des plus emblématiques étant certainement le massacre du 17 octobre 1961, à Paris, au cours duquel plusieurs dizaines, voire centaines, d’Algériens ont été tués, alors que Maurice Papon était préfet de police de la Seine. Ils ont perduré après la guerre d’Algérie, avec un ostracisme visant les Maghrébins et particulièrement les Algériens. Cet ostracisme a également touché les harkis (supplétifs de l’armée française) et leurs descendants, qui avaient pourtant été du côté français pendant la guerre d’Algérie.

    Certains, abandonnés à l’indépendance, ont été massacrés en Algérie (il y a eu plusieurs dizaines de milliers de victimes) ; ceux qui avaient été « rapatriés » en France ont été placés dans des camps d’urgence à la discipline militaire puis oubliés là. Il a fallu attendre le milieu des années 1970 et la révolte de leurs enfants pour que la situation évolue quelque peu.

    Descendants de l’immigration algérienne et descendants de harkis se sont retrouvés pour lutter contre les discriminations et contre le racisme lors de la marche pour l’égalité de 1983, improprement appelée « marche des beurs ». Un hommage à cette marche a été rendu il y a deux ans avec le film éponyme de Nabil ben Yadir, avec notamment Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Charlotte Le Bon et Djamel Debbouze. Olivier Gourmet y interprète le prêtre Christian Delorme, qui est l’un des principaux instigateurs de cette marche et dont l’action puise aussi ses fondements dans la lutte contre la guerre d’Algérie.

    Le film avait par ailleurs suscité une petite polémique du fait d’une chanson de la bande originale du film (mais ne figurant pas dans le long métrage), interprétée notamment par le rappeur Nekfeu qui clame « D’t’façon y’a pas plus ringard que le raciste / Ces théoristes veulent faire taire l’islam / Quel est le vrai danger : le terrorisme ou le taylorisme? / Les miens se lèvent tôt, j’ai vu mes potos taffer / Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo ».

    Cette diatribe provocatrice due à la publication des caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo, trouve aujourd’hui, malheureusement, un sens nouveau.

    Islamophobie et mal identitaire 

    La marche pour l’égalité et contre le racisme avait semblé faire bouger les lignes. Des avancées sociales avaient été obtenues (notamment la carte de séjour de dix ans) ; des associations avaient été créées, dont SOS Racisme. Mais, parallèlement, le Front national poursuivait son ascension électorale. De plus, lors de la cohabitation de 1986, le jeune étudiant Malik Oussekine était tué par les « voltigeurs motoportés », lors des manifestations lycéennes et étudiantes contre la loi Devaquet.

    Trois ans plus tard éclate une affaire médiatique : celle du « tchador* », à propos de trois jeunes collégiennes portant le voile dans un collège de Creil. Dès lors, ce fait divers médiatique va épisodiquement défrayer la chronique en France, ne faisant que renforcer une pratique auparavant minoritaire. C’est ainsi que s’est construit un « islam imaginaire » pour reprendre le titre d’un ouvrage de Thomas Deltombe (L’Islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005, La Découverte, 2005).

    La radicalisation de certains jeunes issus de l’immigration se renforce au cours des années 1990. Les discriminations et le sentiment de discrimination en France jouent, contribuant à ce que certains jeunes des quartiers marginalisés se réclament davantage de leur identité d’origine que de leur identité française. Pourtant, certains jeunes issus de l’immigration (parfois depuis plusieurs générations) se trouvent dans la situation paradoxale de ne pas forcément connaître leur pays d’origine ou d’y être rejeté et qualifié de Français lorsqu’ils y vont.

    En France, ils récusent l’identité française (sifflant par exemple l’hymne national lors du match amical France-Algérie au stade de France en octobre 2001), mais s’insurgent à juste titre lorsqu’ils sont qualifiés d’Arabes, de Beurs ou de Maghrébins. C’est ce que le grand sociologue Abdelmalek Sayad (avec lequel Pierre Bourdieu avait réalisé ses premiers ouvrages) avait appelé la « double absence » des émigrés-immigrés, les conduisant à ne se sentir nulle part chez eux, à créer en eux un « mal d’immigration » se reportant sur leur descendance (La Double Absence. Des illusions des émigrés aux souffrances de l’immigré, Éditions du Seuil, 1999).

    L’acmé du sentiment de rejet intervient en 2005. Des propos du ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, promettaient de « nettoyer les cités au Karcher » des « racailles ». Le décès de deux jeunes à Clichy-sous-Bois, le 27 octobre, Bouna Traoré et Zyed Benna, dans un transformateur électrique au cours d’une poursuite avec les forces de l’ordre, met le feu aux poudres. Des émeutes commencent à éclater et à se répandre en différentes localités françaises pendant trois semaines. Deux autres personnes sont tuées, environ 3 000 manifestants arrêtés et plus de 10 000 véhicules incendiés.

    La fin des affrontements ne met évidemment pas fin au tournant politique sécuritaire. Pendant ces événements, l’état d’urgence a été décrété : c’est la première fois que cela se produisait depuis la guerre d’Algérie pendant laquelle cette loi a été promulguée (en avril 1955), contribuant à donner à ces émeutes un caractère postcolonial.

    La situation internationale 

    Néanmoins, la situation internationale joue aussi. Ainsi, l’attentat perpétré par Khaled Kelkal et Boualem Bensaïd dans la station de RER Saint-Michel à Paris le 25 juillet 1995 (tuant 8 personnes et en blessant 117) est revendiqué par le Groupe islamique armé menant une guerre en Algérie qui a fait plus de 150 000 victimes. Khaled Kelkal a ainsi le profil du jeune délinquant utilisé par des islamistes pour commettre des attentats qui ont bouleversé la France et instillé un climat de peur pendant plusieurs mois.

    Une autre source de radicalisation trouve ses origines dans le conflit israélo-palestinien. Certains se sont emparés de cette question internationale lourde, se sont même créé une pseudo identité palestinienne dans un contexte d’effondrement de leur identité personnelle, et ont tenté de calquer à la situation française le contexte israélo-palestinien, à la suite de la première intifada (1987-1993), puis de la deuxième (2000-2005). Des antisionistes dérivant vers l’antisémitisme, voire le négationnisme du génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale, tels Serge Thion, Alain Soral, Roger Garaudy ou encore Dieudonné, ne font de ce point de vue qu’attiser le feu, contribuant à créer en France un contexte particulier que même les Palestiniens regrettent.

    Mais ce sont surtout les attentats du 11 septembre 2001 à New-York (puis la guerre d’Afghanistan et d’Irak consécutives et, plus récemment, les guerres en Libye et en Syrie) qui ont durablement modifié la donne, même d’un point de vue français. Certains, en quête de « héros musulmans », se sont parfois reconnus dans la figure d’Oussama ben Laden, héros négatif s’il en est, en dépit de certains « héros positifs » pouvant exister, de Zinedine Zidane avec la Coupe du monde 1998 à Djamel Debbouze ou Gad Elmaleh par exemple. Ces attentats ont pu jouer aussi sur le résultat des présidentielles en 2002 ayant porté au second tour des élections le candidat du Front national Jean-Marie Le Pen. Le score de 17 % des suffrages pour le candidat du Front national a néanmoins contribué à donner l’image d’une France raciste, tant dans le pays qu’à l’étranger. Mais il ne doit pas occulter le mouvement d’opposition qui s’est créé (jusqu’à deux millions de personnes dans la rue).

    Les attentats du 11 septembre ont néanmoins contribué à renforcer l’islamophobie, notamment avec le réalisateur hollandais Théo Van Gogh, auteur de propos violemment racistes. Il est sauvagement assassiné le 2 novembre 2004 par le jeune Mohammed Bouyeri, d’origine marocaine. Moins d’un an plus tard sont publiées douze caricatures de Mahomet dans un journal danois, Jyllands-Posten, après qu’un auteur s’est plaint de ses difficultés à trouver un illustrateur depuis la mort de Théo Van Gogh. Ces caricatures suscitent un scandale international alimenté par les organisations fondamentalistes.

    En solidarité avec leurs confrères, en défense de la liberté d’expression, de nombreux journaux publient les douze caricatures bien que leur qualité artistique soit remise en cause. En France, Charlie Hebdo les publie le 6 février 2006, s’attirant une plainte du Conseil français du culte musulman qui a été rejetée.

    Un monde sans Charlie ? 

    L’hebdomadaire satirique s’attire alors parfois des critiques le qualifiant de dérive droitière, surtout après le rapprochement de son directeur Philippe Val avec Nicolas Sarkozy et sa nomination à la présidence de France-Inter. Il est également mis en cause après une nouvelle publication d’une caricature de Mahomet en une du journal en 2011.

    Daniel Schneidermann, d’Arrêt sur images, affirmait ainsi qu’il n’avait « pas envie de faire de la pub à cette provocation pas drôle. La dénonciation de toutes les charias, les vraies, les fausses, les réelles, les imaginaires, est un fonds de commerce comme un autre ». Mais, à cause de cette caricature, les locaux de Charlie Hebdo sont attaqués au cocktail Molotov en novembre 2011. Les journalistes de Charlie avaient alors le sentiment d’être relativement isolés, même si Libération les a hébergés quelques mois.

    Tout cela a obligé les caricaturistes de Charlie Hebdo à être sous protection policière, alors même qu’ils vilipendaient régulièrement les forces de police. C’était en particulier le cas du nouveau directeur de publication, Charb, condamné à mort en 2013 par le magazine d’Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), Inspire. En 1998, il publiait un recueil de ses dessins de Charlie Hebdo intitulé Police partout, dans lequel il s’en prenait notamment au plan Vigipirate. En quatrième de couverture, un texte de Philippe Val affirmait : « Comme je suis son aîné de quelques années, statistiquement, je vais mourir avant Charb. Tant mieux. Ça fait presque dix ans que nous tirons ensemble la même charrue, et je n’imagine pas le monde sans lui. »

    Les événements du 7 janvier viennent de montrer, une fois encore, que la vie fait fi des statistiques, que Philippe Val va devoir inventer un monde sans Charb et que l’on va peut-être devoir inventer un monde sans Charlie, sans Charb, sans Cabu, sans Wolinski, sans Tignous, sans Bernard Maris et tous les autres.

    Ce massacre montre une fois de plus que les intégristes de tous bords, j’allais dire de tous poils, ne s’en prennent pas aux autres intégristes mais visent avant tout celles et ceux qui prêtent à penser, même si l’on n’est pas toujours d’accord avec eux. Ces journalistes et caricaturistes représentaient l’aiguillon de la liberté de penser et de s’exprimer tant la devise du Canard enchaîné est vraie : « La liberté de la presse ne s’use que lorsque l’on ne s’en sert pas. » (...). Plus que jamais, il est nécessaire de favoriser au contraire le Rendez-vous des civilisations cher à Olivier Todd et Youssef Courbage. L’attentat contre Charlie Hebdo intervient quelques semaines seulement après la déclaration de François Hollande proclamant la lutte contre le racisme et l’antisémitisme grande cause nationale ; faisons en sorte que l’unité derrière cette cause montre maintenant à ces deux ou trois imbéciles qui ne connaissent de l’islam que ce qu’ils ont appris sur quelques sites islamistes qu’ils ne bouleverseront pas le monde, ou alors à leurs dépens.

    * Le tchador désigne un voile iranien, chiite, totalement étranger à la population d’origine maghrébine, mais l’utilisation du terme renforce la connotation « intégriste ».

    SOURCE : http://mondafrique.com/lire/international/2015/01/09/terrorisme-et-islamophobie-font-bon-menage


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  • Charlie Hebdo: la carte des rassemblements en France le week-end du 11 janvier

    Charlie Hebdo: la carte

    des rassemblements en France

    le week-end du 11 janvier

    Par Lucas Noyelle le 09 janvier 2015

    Des rassemblements en réaction à l'attentat commis contre Charlie Hebdo sont organisés ces vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 janvier 2015 dans toute la France. Découvrez le plus proche de chez vous.

    Depuis le mercredi 7 décembre 2015, jour de l'attentat commis contre la rédaction de Charlie Hebdo, des milliers de Français se rassemblent chaque jour par conviction ou par solidarité. Dimanche 11 janvier, une grande marche républicaine est organisée à Paris, départ place de la République.
    D'autres rassemblements auront lieu ce week-end en province. Cliquez sur les icônes bleues sur la carte ci-dessous pour découvrir les horaires et lieux de rendez-vous des rassemblements organisés près de chez vous. Vos contributions sont les bienvenues,
    laissez un commentaire pour signaler un événement absent de notre carte.

    SOURCE : http://www.notretemps.com/droit/charlie-hebdo-les-rassemblements,i76054?


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  • "Je suis Charlie", message  de Mme Delphine Renard, victime du terrorisme de l'OAS en février 1962

    "Je suis Charlie", message

    de Mme Delphine Renard, victime du terrorisme de l'OAS

    en février 1962

    8 janvier 2015

    De la part de Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo),

    Ce message de notre amie Delphine Renard, victime survivante d’un acte terroriste commis par un commando de l’OAS le 7 février 1962, dans le département de la Seine, et visant l’écrivain et ministre de la culture André Malraux :

     

    "Je suis Charlie", message  de Mme Delphine Renard, victime du terrorisme de l'OAS en février 1962

    Le massacre à la rédaction de "Charlie-Hebdo" : l’assassinat de Jaurès, multiplié par douze, et soi-disant pour venger Allah ou Mahomet. Combien se vérifie l’ancienne couverture du journal, représentant le prophète écrasé de désespoir et s’exclamant : « C’est dur d’être aimé par des cons ! » 

    La France est l’un des rares pays du monde à avoir conquis, à prix de sang, la liberté de penser, de parler, de dessiner, d’écrire. C’est tout récent, à peine plus de deux siècles, et encore. 

    La terreur ne doit pas passer. Nous constatons, devant ces cadavres, ces douilles et ces témoins sidérés, à quel point cette liberté est fragile. L’humour est ce qui manque totalement aux barbares, incapables de laisser exister le moindre écart  entre le mot et la chose, entre eux et les autres, incapables de répondre en argumentant plutôt qu’en tuant. 

    Plus que jamais, je veux donc écrire, m’unissant à tous ceux qui, rassemblés dans diverses villes de France, ont brandi des crayons en guise d’armes. Ecrire, y compris des fictions. Car il ne faut pas s’y tromper. Hier, ce sont des caricaturistes politiquement engagés qui ont été abattus. Mais les totalitaristes abhorrent autant l’art abstrait : souvenons-nous de la chasse à « l’art dégénéré » pendant la montée du nazisme. Peindre de pures taches de couleur, écrire des histoires, c’est donner corps à un univers singulier, une sensibilité individuelle, une fantaisie affranchie du « bien-penser » et des langues de bois. Ces échappées de l’esprit seront toujours intolérables aux brutes malfaisantes qui tentent d'écraser toute vie de la pensée avec l'alibi de leur "religion". 

    Socrate a été empoisonné alors qu'il aidait chacun à accoucher de lui-même. Des livres sont brûlés en place publique à chaque retour de l’intolérance... Alors je prends la plume, depuis ce nom que j’endosse en fraternité avec toute une population en état de choc : « je suis Charlie ». 

    Delphine RENARD

     

      

     


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  • Au moment où nous vivons en direct deux prises d’otages par des terroristes et ce n’est qu’un début nous dit-on… voici un appel à l’unité

    Au moment où nous venons de vivre en direct deux prises d’otages par des terroristes et ce n’est qu’un début nous dit-on… voici un appel à l’unité

    « Croire que la folie d’une poignée est la croyance de tous. Ne tombons pas dans le piège qui nous est tendu », affirment ensemble personnalités et mouvements interculturels, anti-islamophobie, qui lancent cet appel à l'unité, à la solidarité et à la liberté.

    La France est fracturée. Elle saigne : bleu, blanc, rouge. Il y a eu des morts. Le mal est fait, la République est bafouée et elle voit rouge. Le lien social est menacé, le vivre ensemble dynamité. Le loup est dans la bergerie, oui le loup est vraiment dans la bergerie. S’attaquer à la rédaction d’un journal et s’en prendre à la liberté fondamentale d’expression est une chose ; créer la division, semer le doute, briser la cohésion d’une République et de ses valeurs en est une autre.

    Aujourd’hui, les discours sont au recueillement et à l’union nationale, demain certains seront à la haine et à l’exclusion. Ils le sont déjà. A ne pas s’y tromper, le véritable piège devant lequel nous nous trouvons est bien celui de la division. Celui du repli sur soi et de la dénonciation de l’autre. La véritable victoire du terrorisme est de… terroriser. Leur but est de nous faire désigner un ennemi en France, un coupable dans notre communauté, un danger dans la nation.

    Alors que faire ? Fuir ? Trouver un nouveau pays, accueillant, où il fait bon vivre ensemble ? Ou plutôt baisser la tête en attendant que ça passe et attendre des jours meilleurs ? Ils viendront sans aucun doute. Non je sais, et si on passait au karcher la racaille musulmane qui infeste nos cités ? Qu’on permette à chacun de s’armer et ils verront de quel bois on se chauffe ! Si l’intégrisme est indéniablement responsable du massacre, le carnage qui nous guette est bien celui de l’amalgame. Croire que la folie d’une poignée est la croyance de tous. Ne tombons pas dans le piège qui nous est tendu.

    « Engagez-vous qu’ils disaient, engagez-vous »

    Alors que faire ? « Vous qui vivez en toute quiétude, bien au chaud dans vos maisons », cette réponse vous appartient. L’indignation et l’émotion sont légitimes mais ne suffisent pas. Oui, chacun doit prendre sa part de douleur dans la conscience collective. Mais abandonner, pire, trahir ce qu’est la France, serait la victoire des terroristes et des désespérants. Agir pour la construire, l’esquisser, la dessiner est notre responsabilité collective et durable. Plus question de se cacher, de s’exclure du collectif meurtri. Ce combat est le vôtre, le nôtre et il est décisif. C’est maintenant.

    Ce combat est celui du citoyen. C’est un combat rapproché, de proximité, qui ne promet que du « sang, de la sueur et des larmes », une lutte à mort contre un ennemi invisible. Ce combat est celui de la coexistence active : refuser la peur et l’extrémisme, respecter les différences de l’autre et les utiliser comme autant de forces et de richesses pour  promouvoir les principes et les valeurs qui forment notre unité républicaine.

    Sortons de nos maisons, sur nos paliers, levons les yeux quelques secondes de nos écrans. Ce combat se gagne par un sourire, une attention, une écoute, une connaissance de l’autre et une action avec lui. Il se gagne par le respect mutuel de la différence, par la fraternité, par la sensibilisation des plus jeunes dès l’école – le cœur de notre République – aux différences religieuses et culturelles. Dès aujourd’hui, élevons-nous contre les attaques physiques ou verbales contre toute une collectivité, la communauté musulmane de France, désignée à tort comme responsable.

    Les terroristes ont voulu mettre la France à genoux. Adressons-leur, à notre tour, un message. Nous sommes là debout, solidaires et unis. Prêts à agir pour l’unité et la liberté en France.

    Au moment où nous venons de vivre en direct deux prises d’otages par des terroristes et ce n’est qu’un début nous dit-on… voici un appel à l’unité

    Et maintenant...

    "Charlie Hebdo" : la République, pas le FN !

    L'Edito de Renaud Dély

    Au moment où nous venons de vivre en direct deux prises d’otages par des terroristes et ce n’est qu’un début nous dit-on… voici un appel à l’unité

    Par Renaud Dély

    Au moment où nous venons de vivre en direct deux prises d’otages par des terroristes et ce n’est qu’un début nous dit-on… voici un appel à l’unité

    Convier le parti d’extrême droite à la "marche républicaine" de dimanche, ce serait salir les idéaux républicains.

    Le Front national n’a pas sa place dans le défilé prévu dimanche 11 janvier à Paris. Entendons-nous bien. Tous les citoyens quels qu’ils soient, quels que soient leurs votes, origines, confessions ou convictions sont les bienvenus dans une telle manifestation qui a pour objet d’incarner "l’unité nationale" et de défendre la liberté, et au premier rang d’entre elles, la liberté d’expression, garante de toutes les autres dans un régime républicain.

    Mais le parti d’extrême droite en tant qu’organisation n’y a pas sa place pour quelques raisons simples qu’il convient de rappeler en ces temps troublés, tant notre amnésie collective menace de servir les noirs desseins de cette formation à nulle autre pareille.

    Le Front national n'est pas un parti républicain

    Dimanche, c’est à une "marche républicaine" que sont conviés les citoyens horrifiés par la barbarie qui nous a tous endeuillés mercredi et la journée terrible que nous avons vécue aujourd'hui. Or, le Front national n’est pas un parti républicain.

    Il s’agit d’un parti légal, certes, qui concourt aux élections et respecte, à ce jour, les lois de notre régime. Cela ne suffit pas à en faire une formation républicaine.

    Il est par exemple une foultitude de groupuscules monarchistes aujourd’hui parfaitement légaux et qui ne peuvent, par essence, être reconnus comme étant républicains. Car se conformer à la légalité et respecter les textes juridiques d’un point de vue formel ne suffit pas à définir la nature républicaine d’une organisation. En matière de droit, il y a la lettre et l’esprit.

    Depuis son origine, et encore aujourd'hui, le Front national foule au pied l’universalisme  porté par les idéaux républicains. Il catégorise et hiérarchise les populations selon leurs origines, distingue ceux qu’il appelle les "Français de papier" de ceux qui le seraient davantage à raison de leur ascendance, et fait de la "préférence nationale", récemment rebaptisée "priorité nationale", un principe discriminatoire en toute matière (aides sociales logements, emploi, etc) qui établit définitivement le caractère anti-républicain de cette formation.

    Salir un peu plus cet idéal, la République

    Le rejet du droit du sol ou l’indigne campagne en faveur du rétablissement de la peine de mort dans laquelle le Front national s’est engouffré à peine les dernières rafales tirées par les terroristes achèvent de discréditer les intentions de Marine Le Pen

    Les révolutionnaires de l’an II, déjà, nous l’enseignaient : la République porte des idéaux de fraternité, d’égalité, de tolérance et de respect mutuel qui enjambent les frontières et dépassent le simple cadre national. Rien dans le ravalement de façade du Front national et les risettes de sa présidente ne permettent, à l’heure actuelle, de considérer que le parti d’extrême droite pourrait être jugé digne d’accéder au cénacle républicain.

    Répétons-nous, il ne s’agit pas là de stigmatiser telle ou telle catégorie de la population : les électeurs lepénistes sont des Français à part entière. Ils peuvent se tromper de colère dans les urnes, mais doivent être considérés comme des citoyens comme les autres, et à ce titre pleinement accueillis dans la manifestation de dimanche dès lors qu’ils en partagent les mots d’ordre.

    Accorder en revanche, sous couvert de céder à l’émotion, un blanc-seing de républicanisme au Front National en tant qu’organisation, ce serait salir un peu plus cet idéal, la République, et son indépassable triptyque, "Liberté-Egalité-Fraternité", qui ont tant besoin d’être défendus haut et fort, sans aucune arrière-pensée. Vanter "l’unité nationale" suppose de la défendre sans relâche ni nuance. Tel n’est pas le cas du Front national.

    Au moment où nous venons de vivre en direct deux prises d’otages par des terroristes et ce n’est qu’un début nous dit-on… voici un appel à l’unité et l'Edito de Renaud Dély

    "Une" de "Charlie" en décembre 2012

    Cabu, Charb, Wolinski, Maris, et les autres

    Soyons clairs, enfin, il y a même quelque chose d’indécent à souffrir aujourd’hui les jérémiades de Marine Le Pen qui se plaint d’être évincée. La "marche républicaine" de dimanche ne sera pas seulement une manifestation visant à défendre ces idéaux du vivre-ensemble qui lui sont tellement étrangers.

    Ce sera aussi, par la force des choses, un hommage aux victimes de la liberté d’expression tombées sous les balles du fanatisme mercredi. Or, se rendre, ou pas, à une cérémonie funèbre, c’est aussi, et même d’abord, respecter les ultimes volontés des défunts.

    Qui peut croire que Cabu, Charb, Wolinski, Maris, et les autres, tous les autres, auraient pu supporter que le Front national se joigne à un tel hommage ? Tolérer la présence de l’extrême droite dimanche, ce serait souiller leur mémoire. Et salir les idéaux républicains qui nous rassemblent. Et que nous continuerons de défendre, demain comme hier.

    Renaud Dély 


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  • Robert Badinter réagit à l’attaque

     

    contre «Charlie Hebdo»:

     

     

    «Les terroristes nous tendent

     

     

    un piège politique»

     

    Robert Badinter réagit à l’attaque contre «Charlie Hebdo»: «Les terroristes nous tendent un piège politique»

    Robert Badinter au Forum Libé de Rennes, en avril 2014. (Photo Adèle Brossard)

    «Devant un tel crime, préparé et exécuté de sang-froid, c’est d’abord aux victimes que pense chacun d’entre nous. Policiers assumant le risque quotidien auquel les expose leur devoir, journalistes réunis pour accomplir leur mission d’information, sans laquelle la démocratie serait étouffée. Ces journalistes-là sont morts pour nous, pour nos libertés qu’ils ont toujours défendues. Sachons- nous en souvenir. L’émotion nous saisit aussi à la pensée de leurs familles, de leurs proches, que le crime frappe au cœur par ricochet et qui vivront désormais comme des invalides, amputés de l’être humain qui était une part d’eux-mêmes.

    «Au-delà du chagrin et de la pitié s’inscrit le devoir de justice. Nous sommes assurés que les pouvoirs publics mettront tout en œuvre pour identifier et arrêter les auteurs de ces crimes. A la justice de décider de leur sort, en toute indépendance et dans le respect de l’Etat de Droit. Ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait là un piège que l’histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé n’ont rien gagné en efficacité répressive, mais beaucoup perdu en termes de liberté et parfois d’honneur.

    «Enfin, pensons aussi en cette heure d’épreuve au piège politique que nous tendent les terroristes. Ceux qui crient "allahou akbar" au moment de tuer d’autres hommes, ceux-là trahissent par fanatisme l’idéal religieux dont ils se réclament. Ils espèrent aussi que la colère et l’indignation qui emportent la nation trouvera chez certains son expression dans un rejet et une hostilité à l’égard de tous les musulmans de France. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir entre les musulmans et les autres citoyens. Allumer la haine entre les Français, susciter par le crime la violence intercommunautaire, voilà leur dessein, au-delà de la pulsion de mort qui entraîne ces fanatiques qui tuent en invoquant Dieu. Refusons ce qui serait leur victoire. Et gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides.»

    SOURCE : http://www.liberation.fr/societe/2015/01/07/robert-badinter-les-terroristes-nous-tendent-un-piege-politique_1175717

     


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  • Marche Républicaine #NousSommesTousCharlie

     

    Rendre Hommage et dire

    non !  #NousSommesTousCharlie

     

    Charb, Cabu, Tignous, Honoré, Oncle Bernard, Wolinsky, Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourad, Michel Renaud, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet viennent de tomber sous les balles de lâches assassins. Victimes de la haine la plus immonde.

    Nos potes de Charlie Hebdo, étaient de tous les combats contre le racisme et contre les obscurantismes.  

    En répandant la terreur et l'effroi, la stratégie des assassins vise à mettre à bas l'espace précieux du vivre ensemble, à romptre  les ponts, et à rendre les dialogues impossibles au sein de la communauté nationale. 

    Nous n'avons pas peur ! Nous ne céderons pas à cette stratégie menée par des individus dont la caractéristique n'est pas leur référence à l'Islam mais leur qualité de criminels sanguinaires. 

    Endeuillée, notre nation commence à voir se mettre en mouvement des racistes qui trouvent dans ces actes barbares la justification de leurs pensées abjectes.  

    Nous appelons avec les associations, syndicats, et partis politiques républicains à rendre hommage et à marquer le respect de la nation à ces journalistes et dessinateurs impertinents, ainsi qu'aux policiers lâchement assassinés dans leur mission de protection.  

    Face à la haine et à ceux qui veulent museler la liberté, nous serons unis !  

    Soyons nombreux à nous rassembler ce dimanche 11 janvier à 15h00, Place de la République à Paris et partout en France. 

      

    Dominique Sopo 

    Président de SOS Racisme 


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  • Communiqué des musulmans de Chalon-sur-Saône

    L'islam, religion de paix, d'amour et de tolérance 

     

    Communiqué des musulmans

    de Chalon-sur-Saône

     

    L’ensemble des associations culturelles musulmanes de la Ville de Chalon-sur-Saône,  signataires de ce texte, ainsi que leurs fidèles, adressent leurs plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes de cette tragédie sans nom. Nos premières pensées leur reviennent et ô combien est grande notre volonté d’être présents auprès d’eux pour réconforter et apaiser leurs douleurs.

    La disparition d’un être cher dans des circonstances aussi tragiques que violentes nous amène à réaffirmer notre condamnation ferme face à ces abominations. Et c’est aujourd’hui un profond sentiment d’indignation et d’incompréhension qui envahit notre communauté.

    L’Islam et les musulmans sont une nouvelle fois pris en otages par les revendications des auteurs de ces actes et se sentent trahis dans cette tragédie. L’Islam n’approuve pas le meurtre des innocents. L’Islam, religion de paix, d’amour et de tolérance est innocent de toute idéologie haineuse et violente. Le terrorisme et toute sorte de violence envers des innocents n’ont jamais été des valeurs de notre religion et ne le seront jamais.

    Face à cet acte de guerre contre le vivre-ensemble et face au risque croissant de confusion et d’amalgame, nous réaffirmons notre volonté de construire encore et toujours une société pacifiée, solidaire et unie et nous invitons tous nos concitoyens à travailler ensemble afin de reconstruire ce lien national si durement mis à mal.

    Nous invitons également tous les acteurs à travailler avec la plus grande intelligence, à éradiquer le mal de haine et de l’extrémisme qui gangrène notre société. Cette horrible tragédie doit nous rappeler de ne jamais oublier. Ne jamais oublier que la paix est fragile et qu’elle nécessite l’effort de tous.

    Enfin nous appelons l’ensemble des acteurs publics et responsables politiques à diffuser, dans les jours qui vont suivre, un discours de cohésion et de rassemblement et à condamner fermement tout propos ou agissement qui viserait l’amalgame et nourrirait l’islamophobie.

                                                                     

    Association de la Mosquée Essalam

    Association Unicité du Stade

    Association de la Mosquée du Centre-ville

    Association culturelle turque

     

    Des messages peuvent être envoyés à ces associations à l’adresse suivante :

    jesuischarlie.chalon71@gmail.com

     

    Communiqué des musulmans de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

     

     


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  • Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) 600 personnes recueillies… mais que les xénophobes d’ici et d’ailleurs soient jetés dans la poubelle de l’Histoire

    Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) 600 personnes recueillies… mais que les xénophobes d’ici et d’ailleurs soient jetés dans la poubelle de l’Histoire

    A l’appel du JSL, d’initiatives privées et de la mairie, environ 600 personnes se sont retrouvées ce mercredi soir place de l’Hôtel-de-Ville, pour un instant de recueillement à la mémoire des victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Un rassemblement émouvant, qui a toutefois été perturbé de brefs instants par deux partisans d'extrême droite brandissant des affiches xénophobes. Ils ont vite été écartés par la foule et par la police, présente à la fois pour assurer la sécurité du rassemblement et pour témoigner elle aussi de son chagrin suite au décès de deux policiers.

    Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) 600 personnes recueillies… mais que les xénophobes d’ici et d’ailleurs soient jetés dans la poubelle de l’Histoire

    Que les xénophobes de Chalon-sur-Saône ou d'ailleurs soient jetés dans la poubelle de l'Histoire

     


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  • Attentat à «Charlie» : la droite dure et le FN fustigent déjà les appels à l'union

    http://www.mediapart.fr/journal/france/080115/attentat-charlie-la-droite-dure-et-le-fn-fustigent-deja-les-appels-lunion?page_article=2

    La gauche et de nombreux responsables de l'opposition appellent à une « union nationale » ou à « faire bloc ». Les partis de gauche appellent à une grande manifestation ce samedi. Mais la droite dure et le FN en sont déjà à établir des amalgames douteux, et Marine Le Pen rôde son discours sur la « peur ».

    Amalgames

    Attentat à «Charlie» : la droite dure et le FN fustigent déjà les appels à l'union (Article partiel)

    Photo ajoutée

    « Non, les assassins ne sont pas des “fous” ou des “marginaux” », a déclaré de son côté, Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le FN. Ce sont des tueurs islamistes qui veulent imposer la terreur comme leurs congénères de Syrie ou d’Irak. La différence est qu’aujourd’hui, après trente ans d’immigration galopante, ces choses là sont possibles à Paris et en France ». « Tout doit être fait pour éviter la libanisation de notre pays », conclut-il. Dans une autre vie, le même Robert Ménard fut secrétaire général de l'association Reporters sans frontières. Celle-là même qui défend la liberté d'expression de par le monde.

    En tous les cas, du côté de la droite dure et de l'extrême-droite, la modération n'est déjà plus d'actualité. Et la porte des amalgames est déjà grande ouverte, les meurtriers de Charlie Hebdo ayant crié « Allah Akbar » et « Nous avons vengé le Prophète ».

    « Demain, si l'importation du conflit israélo-palestinien continue d'être favorisée en France par des textes comme celui de la résolution de reconnaissance unilatérale de la Palestine, et si les mesures législatives contre les terroristes ne sont pas plus téméraires, ils crieront "On a tué la France" », a illico lancé le député UDI Meyer Habib, porte-voix de l'aile dure de la droite israélienne.

    « Il faut regarder la vérité en face, la France est en guerre », a estimé dans un communiqué le président de Debout La République, Nicolas Dupont-Aignan. Pas juste en guerre dans plusieurs pays du monde, mais aussi en « guerre intérieure », assure-t-il. « Aucun tabou ne doit résister à l’analyse. Abordons les vraies questions : le contrôle de nos frontières, les moyens de notre police et des services de renseignements, le fonctionnement de notre justice, la gestion et le financement du culte musulman en France, l’état de notre école publique », poursuit-il. Une façon d'appeler de ses vœux un véritable arsenal répressif.

    Quant au Front national, il semble évident que le parti d'extrême droite compte rebondir sur ce drame. Et qu'il entend, malgré cette tragédie, faire des appels à l'« unité nationale » une preuve supplémentaire de l'existence d'un système « UMPS » qu'il vilipende.




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  • L'Edito d'Henri POUILLOT : "Agissons contre le fanatisme, contre le racisme sous toutes ses formes"

    Agissons contre le fanatisme,

     

    contre le racisme sous toutes

     

    ses formes

    Cet odieux attentat perpétré en ce 7 janvier 2015 est révoltant mais nécessite une réflexion pour comprendre ses causes et pour proposer des pistes pour qu’un vivre harmonieux, malgré, avec, grâce à ses différences puisse être la loi quotidienne et que notre devise "Liberté, Égalité, Fraternité" soit réellement respectée.

    C’est évidemment aux proches des victimes d’aujourd’hui, sans oublier celles d’hier, et en espérant que cet obscurantisme ne vienne pas frapper encore demain.

    Nous pensons évidemment à ceux connus : Cabu, Charb, Wolinski, Bernard Maris, Tignous assassinés entrain de travailler pour que la liberté de la presse, la liberté d’expression aient un sens, mais nous sommes tout aussi solidaires des victimes dont le nom ne nous est pas aussi familier,

    Je veux publier un de ces dessins de Charb, paru il y a quelque temps

    L'Edito d'Henri POUILLOT : "Agissons contre le fanatisme, contre le racisme sous toutes ses formes"

    pour illustrer cet art qui montre comment un "simple" dessin, même avec humour, vaut un long article. Je n’ai choisi que celui de Charb, parce que je l’avais sous la main, et il ne veut en aucun cas signifier une sélection de l’une des victimes, mais bien au contraire les associer dans cet hommage que je voudrais leur rendre.

    Je me suis exprimé, ces derniers jours à 2 reprises pour stigmatiser l’odieux visant le refus d’inhumer un bébé dans un cimetière parce qu’il était d’origine Rom avec la monté du racisme, et aussi quelques jours avant en rêvant "d’un changement politique (comme celui auquel j’aspirais, il y a un peu plus de eux ans), permettant la mise en œuvre ce merveilleux slogan : ’Le changement c’est maintenant’... Je rêve que l’on va inciter à trouver les moyens de refuser la haine, prôner le vivre ensemble harmonieux, grâce à nos différences.

    Ce geste d’aujourd’hui, même s’il est commis en prétextant se référer à l’islam, je ne l’imputerai pas à mes amis musulmans, bien au contraire, eux qui sont si souvent stigmatisés par l’islamophobie, directe ou rampante. Ce débat nauséabond relancé avec intensité par Nicolas Sarkozy dans le cadre de son ministère de ’l’Identité Nationale" a semé le terreau ayant permis de lâcher la parole raciste. Quelques musulmans se sont transformés de victimes en "redresseurs de tords". Leurs gestes insensés risquent bien de donner des arguments aux islamophobes, et peut-être même de favoriser un dangereux recrutement.

    La publicité donnée à la sortie du dernier livre Michel Houellebecq, "Soumissions", que je n’ai pas lu mais dont j’ai vu et entendu 2 promotions par son auteur, me semble inquiétante. Les propos que je lui ai entendu tenir ne me semblent pas de nature polémique mais bien une démarche islamophobe caractéristique "dans l’air malsain actuel".

    Mais depuis plusieurs années, malheureusement, la liste des réactions racistes constatées en France sont nombreuses :
    - il n’y a pas que l’islamophobie qui frappe,
    - l’antisémitisme reste actif,
    - les Roms font l’objet de "chasses" permanentes.
    - les étrangers sont acceptés comme esclaves modernes sans droits et expulsés dès que possible,
    - tous ceux (et celles) dont le prénom, le nom, la couleur de peau "trahissent" des possibles origines des pays colonisés restent des "issus de l’immigration" et ne sont jamais considérés comme des citoyens réellement à part entière.
    - ...

    Les débats sur les "valeurs" de civilisation et la misère, l’insécurité organisées par la mondialisation financière ne sont pas étrangères à la monté de toutes les haines, violences.

    Il serait temps qu’une réaction politique réagisse à la mesure du nécessaire pour que le Vivre Ensemble soit une réalité. Les mots compatissants ne sont pas suffisants il faut que les actes soit en concordance. Certes le FN fait ses choux gras sur les relents du racisme, mais des courants de la droite dite classique n’hésitent pas à emprunter les mêmes chemins.


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  • Pour le caricaturiste algérien Dilem, «On est dans la barbarie extrême»

    Pour le caricaturiste algérien Dilem, «On est dans la barbarie extrême»

    Pour le caricaturiste algérien Dilem, «On est dans la barbarie extrême»

     http://www.rfi.fr/afrique/20150107-caricaturiste-algerien-dilem-barbarie-extreme-charlie-hebdo-terrorisme-attaque-france-paris-media/

    Par Christophe Boisbouvier 

    Le journal satirique français Charlie Hebdo a été la cible d’une attaque terroriste, ce mercredi 7 janvier 2015. Le bilan est lourd avec douze morts, parmi lesquels les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski. Un acte de barbarie pour le caricaturiste algérien Dilem qui a réagi au micro de Christophe Boisbouvier.

    RFI : Votre réaction après l’attaque dont a été victime ce mercredi matin les locaux de Charlie Hebdo ? 

    Dilem : Nous, on croit tout bêtement que l’on est en train de faire notre métier et de déconner un peu. Il n’y a pas de haine dans ce que l’on fait. Je n’ai jamais haï personne en faisant mes dessins. Je ne me suis jamais réveillé le matin en me disant : « Je vais me faire un musulman, je vais essayer de me payer la tête de l’islam ».

    Il y a toujours eu du respect dans ce que faisait vos collègues et vous-même ? 

    Oui, c’est de la déconnade. Il n’y a rien de méchant. Ce ne sont pas des armes que l’on brandit. On n’est pas là pour faire du mal. Quand il y a eu les dessins sur Mahomet, j’étais l’un de ceux qui prenaient la défense des dessinateurs danois en disant qu’il ne faut pas égorger quelqu’un parce qu’il a fait une caricature. Il y a des choses un peu plus sérieuses dans la vie. Il y a eu, ici, des massacres y compris dans des rédactions. Dans le journal l’Hebdo libéré, il y a eu des gens qui ont aussi massacré en 1994 la rédaction. Je savais qu’ils étaient capables de ça, d’une telle extrémité. Mais toucher des dessinateurs comme Tignous... On ne peut pas faire du mal à quelqu’un comme Tignous. Cabu, c’est le type qui m’a donné envie de tenir un crayon, qui m’a fait rêver d’être dessinateur un jour.

    Vous êtes un dessinateur, c’est tout, vous ne voulez de mal à personne ? 

    Malheureusement, il y a des gens qui croient qu’en exterminant ces dessinateurs, ils vont en finir avec la libre expression ou avec des gens qui peuvent s’exprimer en disant qu’il n’y a rien de grave, d’absolument sérieux. Un crayon n’a jamais tué personne. Une blague n’a jamais fait de mal à personne.

    Il y a deux ans, votre ami Charb, le directeur de Charlie Hebdo, disait : « Je n’appelle pas les musulmans rigoristes à lire Charlie Hebdo ». 

    Ce n’est même pas par rapport à cela. Par exemple, si je fais un dessin, je veux que tout le monde le lise, mais je voudrais aussi que tout le monde comprenne qu’un dessin n’est pas un véhicule de haine, un véhicule de rejet. Je peux déconner dans un dessin, je suis le premier à le reconnaître et à l’assumer. L’esprit du dessin c’est déjà cela, c’est de vous arracher un sourire aussi complexé, aussi barbare, aussi têtu que vous êtes.

    Comment on fait maintenant ? Il faut mettre un policier derrière chaque journaliste ? 

    Je ne sais pas, parce que moi j’ai toujours pris ça au sérieux. Je vous promets que tous ceux que je connaissais dans le métier et qui ont été dans des listes, sur lesquelles je figurais aussi, ont été tués. Je savais qu’il ne fallait pas plaisanter avec ça, qu’il valait mieux ne pas avoir à se confronter à eux. Je savais que je n’avais pas les moyens de ma politique, que je faisais des choses plus ou moins casse-gueule, je prenais aussi le risque de ne pas avoir ici une vie normale. Je vais vous faire un aveu : depuis 15 ans, je n’ai pas mis les pieds dans mon journal. Je dessine à partir de chez moi ou de quelque part en dehors pour ne pas donner d’occasion à ceux qui peuvent me faire du mal ou faire du mal à ceux qui font le même travail que moi. Je sais qu’il y a un risque inhérent au métier que l’on fait aujourd’hui. Je sais qu’il ne faut pas plaisanter avec ces gens-là. On est dans la pathologie la plus absolue, dans la barbarie extrême.

    Est-ce que vous allez encore avoir le courage de continuer ? 

    Continuer, c’est certain.


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  • Refusons la guerre civile... et évitons tout amalgame…

    Après l'attentat qui s'est produit aujourd'hui contre Charlie Hebdo il est trop tôt pour dénoncer la mouvance responsable d'un tel acte (extrême-droite ou islamisme) et ceux qui s'y adonnent prennent un grand risque. On peut être extrémiste de droite et crier "on a vengé le prophète" dans un but évident.

    Ce qui se passe aujourd'hui prend un tour terrible. Il y a une opposition dans laquelle nous sommes plongés entre les « nouveaux-nazis » et des populations ostracisés par le racisme et désespérées socialement. Nous sommes aujourd'hui effondrés. Notre impuissance et notre tristesse nous invite à partager ceci.

    Depuis des années, nous sommes nombreux et nombreuses à nous demander comment font les jeunes dits "des banlieues" pour se tenir si tranquilles malgré la violence qui leur est faite. Racisme institutionnalisé, ghettoïsation de la pauvreté. Deux méthodes ont jusqu'à aujourd'hui suffi à contenir cette jeunesse dans une tranquillité surprenante : la honte et la prison.

    La honte de ne pas coller au modèle, celle de ne pas pouvoir consommer selon les injonctions à la mode, celle d'appartenir à une classe sociale ou de porter une couleur de peau qui fait peur. Cette honte a souvent dégénéré en une haine de soi conduisant toujours aux mêmes conséquences: drogue, alcoolisme, violence contre les siens.

    D'autre part, la prison, en jetant "l'effroi sur les quartiers" (Foucault) a réussi à faire plier des populations qui n'en peuvent plus de tant d'injustices.

    Mais entre temps, cette situation a permis l'émergence d'un autre phénomène. Le racisme de moins en moins acceptable socialement s'est masqué derrière la défense légitime de la laïcité. La haine des Noirs et des Arabes s'est grimée en "défense" contre les Musulmans, d'abord intégristes, puis tous les Musulmans considérés comme une cinquième colonne.

    Aujourd'hui, des polémistes racistes popularisés par les grands médias (de service public) proposent la "déportation" les populations immigrées qu'ils considèrent comme "de remplacement". 

    Nous allons donc nous retrouver entre, d'une part les "nouveaux-nazis" (le terme s'applique ici parfaitement) et les exclus devenus fous (de dieu). Nous n'aurons pas à choisir un des deux camps. Seulement à subir deux folies qui s'affronteront parce que nous aurons été indifférents ou cyniques.

    Charlie Hebdo, hebdomadaire satirique et jouant donc sur un mauvais goût assumé, s'en est toujours pris à toutes les religions. Il s'en est inlassablement pris à l'extrême-droite. Le journal a parfois été accusé de racisme par des personnes qui ont fait une lecture malhonnête et très sélective de ses pages, oubliant les dessins et articles qui s'en prenaient à la chrétienté et au judaïsme. Les personnes et les organisations qui, hier soir encore, crachaient sur Charlie Hebdo, font aujourd'hui des communiqués hypocrites pour affirmer leur tristesse. Le journal a toujours joué avec la notion de blasphème, ce qui est parfaitement sain dans une démocratie laïque. Il en paie le prix aujourd'hui en étant pris dans une folie barbare, qu'elle soit commise par des nouveaux-nazis ou par des islamistes.

    Si nous voulons éviter une pareille catastrophe, il nous reste à nous les blancs, laïcs mais aussi révoltés par le racisme et les injustices sociales, à faire savoir que nous sommes là et que nous ne cèderons pas à cette folie qui nous emporte. Il nous faut résister et dire que nous n'avons pas peur de l'autre. Car nous lui ressemblons.

    Il nous reste à le faire... Nous pensons aujourd'hui à nos amis de Charlie Hebdo et à leurs familles. Nous pensons, bien sûr, aux policiers assassinés et leurs familles. Nous pensons aussi aux Musulmans de France, aux Arabes de France, aux Noirs de France, qui luttent quotidiennement pour vivre dignement dans une société qui les méprise et sans pour autant tomber dans la violence. Ces femmes et ces hommes paieront aussi le prix de cette barbarie s'il s'avère que l'attentat a été commis par des fous de dieu. Cela sera une injustice de plus... Et l'avenir est inquiétant car l'islamophobie, sans oublier tous les autres racismes qui sont déjà insupportables pourraient encore s'amplifier.

    Refusons la guerre civile... et évitons tout amalgame…

    Merci de signer aussi cette pétition qui circule sur le Web :

    https://secure.avaaz.org/fr/avec_charlie_4/?sjpoVbb

     

    À tous nos concitoyens:

    Nous, citoyennes et citoyens en France, exhortons nos responsables politiques à protéger la liberté d’expression et à mettre un terme à la flambée de violences et de peur. L’attaque atroce qui a eu lieu aujourd’hui ne doit pas nous diviser, rassemblons-nous contre les peurs et les préjugés. C'est notre meilleure arme contre les extrémismes et la meilleure voie pour le vivre ensemble auquel nous aspirons toutes et tous.

    L’attaque ce matin n’a pas seulement ôté la vie de Wolinski, Charb, Cabu et des autres journalistes de Charlie Hebdo: elle menace l'essence même de notre démocratie, notre liberté d'expression, nos droits, notre humanité partagée.

    Seule une poignée de personnes mal intentionnées jubile. À coup sûr, les terroristes et extrémistes de tous bords vont tenter d’utiliser ce drame pour diviser notre société, en jouant sur les peurs et les préjugés. Mais la tragédie de ce matin peut aussi nous rassembler comme jamais -- cela ne dépend que de nous.

    Si dans les prochaines 24h, aux quatre coins de France, nos voix ne font qu’une, que nous clamons tous ensemble notre solidarité et notre unité pour défendre la liberté de notre presse, notre diversité et notre tolérance, nous parviendrons à couvrir les discours haineux et le bruit des armes. Ne nous laissons pas diviser et réduire au silence. Cliquez pour s'unir contre la haine et défendre nos libertés -- lorsque nous atteindrons 100 000 personnes, nous ferons retentir notre message dans les médias: “Nous restons unis”, “Nous Sommes Charlie”.

    Refusons la guerre civile... et évitons tout amalgame…

     

    Le meilleur hommage que la République pourrait rendre, d'une part, à ces martyrs de la liberté d'expression serait de les inhumer tous ensemble dans un lieu public de Paris qui porterait leurs noms et de leur prévoir des obsèques nationales. Cet acte est à rappeler en permanence aux générations futures et leur dire sans cesse que pour éviter la guerre civile qui est à notre porte c'est de faire reculer la haine, d'autre part, nous espérons que la République saura rassembler tous ses enfants quelle que soit leur couleur de peau ou leur origine, dans les valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité.


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    Photo prise devant l’école de mon village où mes parents étaient instituteur. Cette école figure dans trois de mes livres.
    Cliché Daniel Huntziger (paru dans “La Voix du Jura”).

    http://jpnoziere.com/est%20republicain%20algerie.html


      Jean-Paul Nozière, écrivain, ancien professeur d’histoire-géographie au lycée Malika Gaïd de Sétif

      Noziere020.JPG

    Né en 1943 à Monay, dans le Jura, Jean-Paul Nozière a grandi dans une famille anticolonialiste. Professeur d’histoire géographie, il a enseigné de 1967 à 1969, à titre de coopérant au lycée Malika Gaïd de Sétif avec son épouse nommée au lycée Mohamed Kerouani de la même ville. De retour en France, il a été documentaliste dans un collège de Bourgogne durant 25 ans. Ecriture, lecture, sport ( vélo) composent l’essentiel de ses journées. Il a publié quinze romans policiers pour adultes et une cinquantaine de romans pour la jeunesse chez Gallimard et d'autres éditeurs.
    Ses deux romans phares sur la guerre d’Algérie « Un été algérien » (1990) et « Le Ville de Marseille » ( Seuil 2002) sont le sujet de cet entretien.
     

    L’Est Républicain : Quelle place tiennent ces deux romans sur la Guerre d’Algérie dans votre œuvre littéraire ?

    Jean-Paul Nozière : Ces deux romans tiennent une place particulière et essentielle dans mon travail. Mais, pour le comprendre, je dois en expliquer l’origine. En 1990, quand paraît « Un été algérien », chez Gallimard, la guerre d’Algérie était un sujet encore plus ou moins tabou, en France. Alors, un roman sur ce thème destiné aux adolescents, n’avait à peu près aucune chance de paraître. J’ai eu beaucoup de chance…mais qu’il soit publié ou non n’était pas la question que je me posais : je devais absolument écrire ce livre.

    La guerre d’Algérie m’obsédait. Le phénomène de colonisation m’obsédait. Beaucoup de raisons à cela. J’ai 15 ans, comme Salim et Paul, en 1958. Ce n’est pas un hasard évidemment si mes personnages ont 15 ans. Mes parents sont instituteurs. Ce sont des intellectuels, très politisés même s’ils n’appartiennent à aucun parti. La guerre d’Algérie tient une grande place dans les conversations. Mon père est abonné à plusieurs journaux ou hebdomadaires et, même si la censure règne, on sait beaucoup plus de choses sur « les événements » qu’on a bien voulu le dire après 1962 : c’était bien pratique d’invoquer l’ignorance. Pour mes parents, l’indépendance de l’Algérie est une évidence. Ils condamnent toute forme de colonisation. L’adolescent que je suis partage donc très vite leurs convictions. Je lis tout ce qui me tombe sous la main, concernant cette guerre. J’écoute mon père. Pour la première fois, en avril 1961 lors du putsch des généraux, je participe à des manifestations alors que je suis en classe terminale, à Dijon. Puis j’entre à la fac de lettres de Dijon et je serai de toutes les actions contre la guerre. Plus le temps s’écoule, plus l’Algérie « m’accroche ». Une fascination. En 1963, je publie ma première nouvelle, dans le journal de mon ancienne école. Elle s’intitule « le piton rocheux"…et c’est un récit qui se situe en Algérie, pendant la guerre ! Mais…des questions demeurent sans réponses. Pourquoi 8 ans de guerre ? Pourquoi tant de victimes ? Pourquoi tant de violence ? Pourquoi le départ des pieds noirs ? Pourquoi…pourquoi….Je suis devenu professeur d’Histoire Géographie et j’ai la naïveté de penser que si je n’ai pas les réponses à ces pourquoi, c’est parce que je suis Français, que je vis de ce côté de la Méditerranée, que je ne connais l’Algérie et son Histoire qu’à travers des livres…je n’ai accès qu’à la moitié du sujet, donc, si je vais vivre en Algérie, si je pose là-bas mes questions, j’aurai accès à l’autre moitié de l’Histoire. Je demande donc la coopération (ce qui tombe bien car de toute façon, je refuserai de faire mon service militaire si mon dossier est refusé) et mon épouse et moi ne choisissons qu’un pays alors que la liste proposée est importante : l’Algérie. Je me souviens des réactions à cette époque : « l’Algérie ? Vous êtes dingues, alors que vous pouvez aller en Côte d’Ivoire, au Maroc etc.. » C’est ainsi que je débarquerai en 1967 au lycée Malika Gaïd de Sétif (les filles) et mon épouse au lycée Mohamed

     

    Rachid Mokthari s'entretient avec Jean-Paul Nozière dans le journal algérien "L'Est Républicain" *** « Le Journal de Saône-et-Loire » a rencontré aussi Jean-Paul Nozière

    Lycée Malika Gaïd de Sétif

    Vos années d'enseignement dans un lycée à Sétif ont-elles une relation avec vos deux romans qui situent leur trame dans l’est algérien, les hautes plaines de Sétif ( Un été algérien) et la ville de Béjaia( Le Ville de Marseille)

    Non, mes romans n’ont pas été écrits parce que je suis allé en Algérie, mais bien-sûr, connaissant l’est algérien, c’était plus facile pour moi de les situer dans la région de Sétif. En outre, c’était pour moi un hommage adressé à ces merveilleux élèves que nous avons eus à Sétif, mon épouse et moi. Un petit signe d’amitié, alors que le temps avait passé et ainsi je disais « non, je ne vous ai pas oubliés ». « Un été algérien » paraît en 1990, soit 21 ans après mon séjour à Sétif.

     

    La guerre d’Algérie est vue à hauteur d’enfant. Est-ce un choix littéraire ?

    Un choix, bien sûr. En 1958, le général de Gaulle est au pouvoir. J’ai 15 ans. Pour la première fois, je m’intéresse à la politique. Jusque là, bof…Ma conscience politique naît. Mon père –encore lui- tout à la fois déteste… et admire de Gaulle. Il en parle beaucoup. Et j’écoute. 1958 est évidemment un tournant dans la guerre d’Algérie…que je commence à suivre autant que je peux. Quand j’ai pensé à l’écriture de « Un été algérien », je me suis aussitôt demandé : imagine-toi adolescent de 15 ans, en Algérie, en 1958.

     

    Dans « Un été algérien », c’est Salim qui raconte à la première personne un épisode de l’Histoire, en 1958 et dans « Le Ville de Marseille », c’est Paul, du même âge que Salim qui raconte les derniers jours du « Bel Oranger », sa maison natale, le suicide de sa mère et les premiers départs de pieds noirs. Deux narrateurs de différents camps n’ont-ils pas vécus le même drame ? Sont-ils différents ? ou des frères gémellaires ?

    Là encore, la genèse de ces romans est compliquée. Au départ, mon projet n’est guère original. Je ferai raconter par deux adolescents de 15 ans les événements qu’ils vivent dans une ferme où ils sont tous les deux, dans une sorte de huis-clos. L’un racontera sa version, puis on retournera le livre et de l’autre côté, on suivra les « mêmes » événements, vus par l’autre. Je voulais cela parce que j’étais consterné par l’impossibilité qu’il y avait de parler sereinement de la guerre d’Algérie en France. Bien-sûr, chacun avait des versions différentes, mais cela se terminait toujours par des engueulades : tu mens, tu te trompes, tu es de parti pris etc.…chacun accusant l’autre de tricherie parce que cet autre n’épousait pas son point de vue (cela n’a guère changé aujourd’hui !). Donc, j’allais exposer deux versions dans le calme des mots écrits qui eux, ne risquaient pas de se battre au travers des pages, d’autant plus que je les mettais dos à dos par ce procédé « je ferme le bouquin et je le retourne. » Puis, je me suis mais au travail…et mon stylo a décidé de commencer par Salim.

     

    Mettre dans un roman français le point de vue d’un jeune Arabe sur la guerre d’Algérie était-il risqué ?

    Ah, combien de lecteurs, au début m’ont sorti cette idiotie : « comment, vous êtes Français et vous donnez le point de vue d’un Arabe ? Pourquoi pas celui de Paul ? » (il a fallu que le Ministère de l’Education Nationale conseille la lecture de « Un été algérien » en classe de 3è pour que je n’entende plus pareille bêtise de la part de certains profs.). Bref. Mais, parvenu à la fin de « Un été algérien », j’ai décidé de m’arrêter. L’écriture de ce roman avait pris beaucoup de moi. Tant pis pour Paul. J’ai eu vraiment beaucoup de chances. Le roman paraît chez Gallimard en 1990, alors que ce n’était vraiment pas politiquement correct, car je rencontre deux hommes exceptionnels. Claude Gutman, qui dirige alors la collection « Page Blanche », est enthousiasmé et dit : moi, je te publie. Mais il a un « chef », Pierre Marchand, qui dirige chez Gallimard le secteur jeunesse…et lui dira non, c’est sûr, car le sujet est brûlant. Seconde chance : Marchand dit : « bon, on va avoir des ennuis avec ce roman, mais on le publie, et j’assume. » Qui plus est, il m’invitera lors de sa sortie, à une émission littéraire à laquelle il participe sur RTL. Troisième chance. La voix de Paul, éteinte…ne serait jamais entendue. Or, Gutman savait que j’avais prévu au départ « une voix de Paul ». Il avait quitté Gallimard pour le Seuil. Il me dit : allez, écrit Paul. Mais…mais « Un été algérien » connaissait un grand succès, la barre des 100 000 ex. franchie…Je lui réponds « non, impossible, sinon un crétin va écrire que j’exploite le « filon », chose que je ne supporterais pas tellement l’écriture de ces textes était essentielle pour moi. Je préférais donc ne rien faire. Mais Gutman, excellent directeur de collection, savait lui, que si je n’écrivais pas Paul, ce serait mauvais pour moi. Il a eu l’idée de génie de m’envoyer un contrat blanc : pas de date, pas de titre, rien….tu es libre de faire ou de ne pas faire, signe ce contrat. Et il a joint un chèque ! Et comme je suis quelqu’un d’honnête, je me suis dit : tu ne peux pas prendre l’argent et ne rien faire. Et, Gutman savait que le livre se tenait en attente au bout de ma plume, il suffisait de me pousser un peu. Ainsi est né, « Le Ville de Marseille », nom d’un des bateaux faisant la liaison Algérie-France. Pour marquer le lien entre les deux romans, j’ai repris intentionnellement le nom de Paul (qui ne pouvait évidemment plus être le Paul de « Un été algérien »). En définitive, maintenant les deux romans se trouvent chez Gallimard

     

    « La Maison Rose » et « Le Bel oranger » sont deux espaces qui occupent une grande place dans les deux « huit-clos ». Peut-on les considérer comme des personnages ? Portent-ils une mémoire ou un chaos ?

    Dans tous mes romans…y compris mes romans policiers adultes, les lieux jouent un rôle important. Les maisons, surtout. Il arrive qu’elles deviennent même un « personnage » du roman. Je fais du vélo et souvent, au lieu de regarder la route, les champs, les arbres, je regarde les maisons dans les villages, n’hésitant pas à jeter un coup d’œil indiscret à travers une fenêtre ouverte. Pour « Un été algérien », je me suis contenté de reprendre l’image de nombreuses grosses fermes qui existent dans beaucoup de régions de France. Mais pour « Le Ville de Marseille », je me suis inspiré de la maison qu’Ernest Hemingway possédait à Cuba, « Finca Vigia ». J’ai eu la chance de la visiter et la propriété du célèbre écrivain m’a impressionné. Je croyais voir l’écrivain en train de travailler ou alors l’entendre marcher dans les allées. Son bateau, « le Pilar » était là, à coté de la maison. Comme dans « Le Bel Oranger », la villa était conçue de façon à ce qu’Hemingway puisse voir toutes les pièces si les portes étaient ouvertes ! Les deux propriétés dans les deux romans, « fonctionnent » comme un décor de théâtre dans lequel j’enferme mes personnages. Ni les personnages ni les lieux ne sortiront indemnes de l’histoire racontée.

     

    Alors que « Un été algérien » est scénique, chronologique, « Le Ville de Marseille » est introspectif, plus ancré dans les traumas des déchirures intimes et collectives. Pourquoi ce contraste  d’écriture?

    Ah oui, ce que vous dîtes est exact et très bien ressenti. Disons que dans « Un été algérien », je faisais mes gammes et celles-ci accomplies, j’ai pu me lancer vraiment au cœur de la musique. Le contraste n’a pas été voulu, réfléchi. Peut-être aussi que, inconsciemment, dans l’écriture de « Un été algérien », je me sentais bridé par une forme de peur : j’abordais une histoire bouillante, qui provoquait des réactions très inflammatoires, donc, prudence ? Mais, comme ce premier roman a été publié par Gallimard, à ma grande surprise (une maison si prestigieuse qu’y penser était culotté), je me suis dit : tu es idiot, tu es libre d’écrire ce que tu veux, comme tu le ressens, sans marcher sur la pointe des pieds, littérairement parlant, puisque le premier texte a été facilement publié. D’où un récit plus complexe, à plusieurs voix, avec des retours en arrière imbriqués ici et là.

     

    Les deux romans sont écrits à la première personne, celle de Salim, le héros de « Un été algérien » et celle de Paul le protagoniste de « Le ville de Marseille ». Les deux « je » sont-ils antagonistes au regard de l’Histoire ? De la littérature ?

    Les 50 ans écoulés depuis 1962 démontrent, hélas, que ces « je » sont restés bel et bien antagonistes au regard de l’Histoire…pas seulement l’antagonisme « normal » des années de guerre, chacun étant dans un camp, mais un antagonisme que je ne comprends plus 50 ans plus tard. J’ai parfois l’impression, dans les discussions, que la guerre s’est terminée le mois dernier. C’est fatiguant ces deux « je » dressés sur leurs ergots. Jusqu’à quand ?

     

    Marseille », l’exode des pieds noirs est raconté par Paul. Le suicide de sa mère Paula est-il pour lui plus tragique que son arrachement de son lieu natal ?

    J’ai l’impression que pour Paul, rien n’est tragique dans cette histoire. Pas même le suicide de sa mère. Lui n’est pas arraché à son lieu natal. Il s’en fout de son lieu natal. Il le répète plusieurs fois : il ne pense qu’à partir. Paul est le double du varan, le gros lézard : il regarde ce qui se produit sous ses yeux, sans éprouver beaucoup d’émotions. Il est encouragé en cela par l’indifférence de ses parents qui se sont séparés. Sa mère a beau l’appeler « mon bébé », Paul n’est en rien son bébé. Tout au plus quelqu’un qu’elle force à écouter, une marionnette qu’on utilise selon ses envies (aller à Bougie faire l’amour). Son père est loin et ne manifeste guère sa paternité, c’est le moins qu’on puisse dire ! Paul, devant ces désastres accumulés, à trouvé une solution pour se protéger : regarder et conserver le sang froid d’un lézard indifférent. Le peu de sentiments qu’il éprouve sont réservés à Tahar et Fatma…et bien sûr, au varan qu’il tuera, justement, parce que le lézard le connaît trop.

     

    Le personnage de Paula magnifie-t-il l’image des Français d’Algérie ? Elle se donne la mort plutôt que de quitter le « Bel Oranger »…

    Oh non, Paula ne magnifie pas l’image des français d’Algérie. C’est une femme qui ne s’intéresse pas vraiment à l’Algérie, elle ne vit en fait que pour sa propriété (Fatma le dit…le mari le dit..) et si elle avait pu emporter « Le Bel Oranger » dans ses valises, elle ne se serait pas suicidée. Elle est hypocrite, centrée sur elle même, sur ses terres : c’est une paysanne à la mode du 19è. Elle souffre des événements dans la mesure où ceux-ci la privent de ses terres…et se suicider est une façon d’espérer rester mêlée à jamais à cette terre qui lui appartient….j’entends terre au sens premier, pas pays, mais la glèbe, son bien. Je n’ai guère de sympathie pour ce personnage.

     

    Fatma la servante n’est-elle pas empreinte d’un certain exotisme colonial ?

    Ah oui, c’est un archétype, presque une caricature…l’exotisme colonial. Je l’ai voulu ainsi et je reprends d’ailleurs ce personnage de Fatma dans mon prochain policier qui sort chez « Rivages », en septembre (« Trabadja »)…et dont une partie se situe à Sétif !!!! Quand j’étais enfant, j’entendais souvent cette expression « Ma fatma ». Ces femmes semblaient n’avoir pas de nom. Dans mon village, les gens disaient « ils ont de la chance là-bas, ils ont des fatmas. » J’avais des cousins qui travaillaient dans divers pays d’Afrique. Ils parlaient de « leur boy ». Là encore, pas de nom.

     

    Vos autres écrits ont-ils un lien avec la guerre d’Algérie ?

    Oui, même si l’Algérie n’est pas aussi présente que dans les deux titres évoqués ici. Elle apparaît dans beaucoup de mes romans. Dans les 4 titres parus au Seuil (épuisés) : le personnage principal s’appelle Slimane, fils de harki. Elle apparaît dans le dernier paru chez « Rivages », sous la forme d’un fusil qui a « fait » la guerre (« Le chat aux aguets »).

     

    Vous avez été professeur d’histoire-géographie en Algérie, au lycée Malika Gaïd, à Sétif.

     

    J’en garde un souvenir ébloui. Deux années magnifiques, passées avec des élèves jamais rassasiés de connaissances. Le souvenir d’un pays à la beauté sidérante (et du coup, j’ai mieux compris le désespoir des pieds noirs de devoir le quitter !). Je conserve le souvenir d’une belle leçon : nous avons été accueilli d’une si belle façon qu’à notre retour la honte et la rage nous prenaient quand nous constations comment nous accueillions, nous, les Algériens. Je n’écris pas ça par flagornerie, mais mon épouse et moi avons toujours pensé que ces deux années à Sétif ont été les plus riches, les plus belles, les plus formatrices de notre vie. C’est pourquoi « Un été algérien » est dédié « à mes anciennes élèves des classes de première et de seconde du lycée Malika Gaïd de Sétif. » Nous sommes retournés en Algérie en 1989. Pour terminer, un souvenir de ce voyage. Vous n’allez pas me croire. Pourtant, même si je ne le crois pas moi-même, c’est vrai. Mon épouse et moi nous nous promenons donc, en 1989, autour du marché, à Sétif, là où se passe une scène du livre « Un été algérien ». Mon épouse s’arrête devant un étal de fruits et légumes et dit : « quand je pense à tous les légumes que j’ai achetés ici… ». Une personne du magasin s’approche et nous dit : « Vous ne seriez pas monsieur et madame Nozière ? » Vingt ans après notre retour puisque nous étions à Sétif de 1967 à 1969 !

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    Rencontre avec J.-P. Nozière

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    Jean-Paul Nozière a parlé de sa passion pour l’écriture et pour l’Algérie.  Photos J.-M. V. (CLP)

    Passer’ailes, tel est le nom de la dernière initiative mise en place par la médiathèque pour permettre aux publics d’âges différents d’accéder à des genres de lectures qui au départ ne leur étaient pas destinées. Autrement dit, une véritable passerelle, mais cette fois-ci sans jeu de mots, entre ados et adultes qui peuvent très bien se rencontrer sur le terrain de la littérature.

    Pour illustrer ce propos, les responsables de la médiathèque avaient invité Jean-Paul Nozière, un auteur dont le travail symbolise à la perfection cette démarche puisqu’il écrit aussi bien pour les uns que pour les autres. La soirée animée par le directeur de la librairie La Mandragore, à Chalon-sur-Saône, a permis au public, réuni en toute décontraction autour d’un verre et de quelques chouquettes, d’aller à la rencontre de cet écrivain fort sympathique. Celui-ci est revenu, si l’on peut dire, sur la genèse de son art, expliquant qu’il avait été élevé, depuis tout petit, dans une sainte horreur de la guerre, par ses parents et grands parents.

    D’où sa décision, dès qu’il le put, et alors que le brasier algérien était encore fumant, de partir en 1967 enseigner en Algérie « pour essayer de comprendre ce qui s’était passé là-bas. » Il gardera de son séjour d’enseignant à Sétif, « dans un lycée de filles où toutes les élèves étaient amoureuses de moi », un souvenir émerveillé qui sera déterminant pour la suite de sa carrière d’écrivain.

    La douleur des Pieds noirs

    « En revenant, je savais déjà que j’écrirais : Un été algérien et La chanson de Hannah tant ces deux histoires étaient en moi. Il y comprendra aussi toute la douleur des Pieds noirs d’avoir dû quitter un pays aussi magnifique. Puis, viendront d’autres romans, mettant parfois en scène une Bourgogne imaginaire qui, au bout du compte, ne l’est pas tant que cela. « C’est incroyable, commente-t-il, cette faculté qu’ont souvent les gens à s’approprier les personnages et les lieux. Une appropriation qui va parfois jusqu’à l’identification, voire la reconnaisance d’un tel ou un tel qui en fait des lecteurs très impliqués et parfois très critiques. Difficile de leur dire ensuite que tout cela n’est qu’une histoire. »

    La soirée s’est terminée par une séance de dédicaces lors de laquelle on notait aussi la présence de Laurent Selvez, premier adjoint, et de Germaine Foucherot, adjointe à la culture, pour qui c’était la deuxième rencontre avec Jean-Paul Nozière puisque ce dernier était déjà venu au collège Jean-Moulin à une époque où elle en était la documentaliste.

    “À Setif, toutes les élèves étaient amoureuses de moi.”

    Rachid Mokthari s'entretient avec Jean-Paul Nozière dans le journal algérien "L'Est Républicain" *** « Le Journal de Saône-et-Loire » a rencontré aussi Jean-Paul Nozière


    Les deux romans phares sur la guerre d’Algérie de Jean-Paul Nozière «Un été algérien» (1990) et «Le Ville de Marseille» ( Seuil 2002)

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    Cet été-là aurait pu être un été comme les autres. Un été de plus dans la ferme Barine, à quelques kilomètres de Sétif, dans une Algérie encore française où la guerre d'indépendance s'éternise. Un été où Paul et Salim, deux amis de quinze ans, se seraient ennuyés au rythme lent des moissons. Pourtant, cet été verra la fin de leur amitié : Salim, fils de fellah, va être amené à choisir le camp de l'indépendance. Paul va rester dans celui des Français. Spectacle de deux adolescents pris dans la tourmente de l'Histoire, leur histoire.

     

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    Algérie, printemps 1962. Paul, treize ans, fils de colons français, vient de perdre sa mère qui s'apprêtait à fuir, comme tant d'autres, à bord du Ville de Marseille... Alors que dehors, l'OAS fait régner la terreur, le temps s'est arrêté dans la demeure familiale. Fatma, la fidèle servante, pleure sa maîtresse et ose enfin lui dire tout ce qu'elle pense. Elle se rappelle tout, Fatma: le petit Paul qu'elle a élevé, monsieur Marcel qui n'était pas heureux au Bel Oranger, madame Paula qui en était folle. Mais de quoi Paula est-elle vraiment morte?
    Et Marcel n'était-il qu'un mari volage et un père absent? Paul va enfin pouvoir se réapproprier son histoire et, avec sa vérité, se tourner vers l'avenir.
    Un roman simple et bouleversant sur l'intimité d'une famille pied-noire au lendemain de la guerre d'Algérie.
     

    Rachid Mokthari s'entretient avec Jean-Paul Nozière dans le journal algérien "L'Est Républicain" *** « Le Journal de Saône-et-Loire » a rencontré aussi Jean-Paul Nozière

    Rachid Mokthari s'entretient avec Jean-Paul Nozière dans le journal algérien "L'Est Républicain" *** « Le Journal de Saône-et-Loire » a rencontré aussi Jean-Paul Nozière

    Monsieur Jean-Paul Nozière pour vos oeuvres

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  • La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    En commençant par la Commémoration départementale à Sète

    C'est sous un radieux soleil printanier que la Cérémonie de Commémoration du 19 Mars  2014 s'est tenue au Monument aux Morts de BEZIERS.

     La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    23 porte-drapeaux formaient la haie d'honneur en ce beau jour où quelques 350 personnes avaient tenu à manifester leur attachement à cette Journée du Souvenir et de Recueillement.

     

    La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    De nombreuses personnalités étaient à leur côté parmi lesquelles Georges FONTES, ancien Ministre des Anciens Combattants, deux Conseillers Régionaux, deux Conseillers Généraux ainsi que plusieurs Maires portant l'écharpe tricolore. Michel MARTEL, Président Départemental FNACA et Jean-Marie DURANT, Vice-Président de l'UDAC, Yvan BUSNEL, Président de l'ULAC  complétaient le cortège des Officiels.

     La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

     L'appel des noms des Enfants de BEZIERS "morts pour la FRANCE", par des élèves du Collège Lucie AUBRAC de BEZIERS a suivi la lecture de l'Ordre du jour N°11 du Général AILLERET et du message de la FNACA, lus par Jean-Pierre LABEUR, Président du Comité FNACA de BEZIERS, et précédé le dépôt de gerbes (ULAC/FNACA/Comité d'Entente/Conseil Municipal/Conseil Régional). 

     La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    La Cérémonie s'est achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité… Mais pour la dernière fois puisque Robert Ménard a été élu maire de Béziers. Et l’on sait que Robert Ménard a déclaré que le 19 mars 2015 il fera mettre les drapeaux en berne… à l’image d’une vingtaine d’autres maires dont nous vous avons relaté les noms en leur temps… Décision pourtant illégale… mais on sait aussi que, jusqu'à présent, l'Etat "ferme les yeux"

     La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    La Cérémonie du 19 mars 2014 à Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    La Cérémonie du 19 mars 2014 à Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité, mais c’était la dernière fois est pour cause.

     LA STELE OAS DE BEZIERS A LA POUBELLE DE L'HISTOIRE

    Béziers 5 juillet 2014 : Ménard et Aboud s'inclinent devant une stèle glorifiant l'OAS

     

    La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    Un geste que Robert Ménard assume totalement. Le maire de Béziers, élu avec le soutien du Front national, a commémoré  les "massacres d'Oran" du 5 juillet 1962 devant une stèle en l'honneur de quatre fusillés de l'OAS - une cérémonie en forme d'appel du pied à l'égard de son électorat pied-noir.

    Depuis des années, cette stèle qui se trouve dans le cimetière municipal de Béziers provoque le courroux de l'opposition. Y figurent en effet les photographies de Dovecar et Piegts, à l'origine de l'assassinat du commissaire d'Alger, de Bastien-Thiry, organisateur de l'attentat manqué contre De Gaulle au Petit-Clamart, et de Degueldre, fondateur des commandos Delta. Quatre homme condamnés à mort par les tribunaux français après la guerre. 

    Ces deux complices sont devenus "copains comme cochons"

     La Cérémonie du 19 mars 2014 Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité d’Elie Aboud, mais c’était la dernière fois est pour cause.

    Robert Ménard s’inclinant devant la stèle OAS avec Elie Aboud, candidat malheureux aux municipales et député UMP de l'Hérault. Son ex-rival s'est joint à lui pour déposer une gerbe sur la stèle, en présence de 150 à 200 "rapatriés" de l'Algérie française… Robert Ménard et Elie Aboud sont devenus « copains comme cochons »

     

    Déjà le 5 juillet 2014 il a glorifié,

    avec son compère Aboud (UMP),

    les membres de l'OAS :

    Dovecar et Piegts à l'origine

    del'assassinat du Commissaire

    d'Alger : ROGER GAVOURY

    Bastien-Thiry organisateur

    de l'attentat contre de Gaulle

    et Degueldre fondateur

    des Commandos Delta

    tous quatre condamnés à mort

    et fusillés

     

    La Cérémonie du 19 mars 2014 à Béziers  s'était achevée par le vin d'honneur offert par la Municipalité, mais c’était la dernière fois est pour cause.

     

    Robert Ménard a donné rendez-vous aux nostalgiques de l'Algérie française le 19 mars prochain, pour la commémoration du cessez-le-feu entre l'hexagone et son ancienne colonie. Ce jour-là, les drapeaux de la ville seront mis en berne...

    Le révisionniste Ménard l’a décidé :

    la rue du 19-Mars-1962 à Béziers sera renommée

    rue du Commandant-Helie-de-Saint-Marc

    Ultime provocation : Ménard fils 

    d’un membre de l’OAS a choisi le 

    19 mars 2015 pour accomplir sa 

    basse besogne, mais...

    ...Il se peut que quelques Républicains courageux et la Justice viendront contrarier ses plans maléfiques et sauver l'honneur

    de la République

    C'est notre souhait le plus cher !!!

     

     

     

     

     

     


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  • Michel Barrat est décédé en 2010 d'un cancer du poumon à Issoudun (Indre). Sa maladie vient d'être reconnue par un tribunal de Châteauroux comme une conséquence de son exposition aux radiations des essais nucléaires menés par la France en Algérie en 1962 et 1963. 

    Essais nucléaires: un vétéran indemnisé post mortem

     © AFP Photo prise le 25 décembre 1961 près de Reggane dans le sud algérien, d'essais nucléaires français. C'est à Reggane que fut expérimentée la première bombe atomique française.

    http://france3-regions.francetvinfo.fr/centre/2015/01/05/essais-nucleaires-un-veteran-indemnise-post-mortem-624314.html

    Ce jugement qui reconnaît le cancer du poumon de Michel Barrat comme maladie professionnelle va permettre à sa veuve de toucher une rente de la Caisse primaire d'assurance maladie. En 1962 et 1963, son mari avait été exposé à trois reprises aux radiations d'essais nucléaires auxquels l'armée a procédé sur le site d'In Ekker dans le Sahara. 

    150 000 civils et militaires sont susceptibles d'avoir été exposées aux rayons nucléaires au cours des deux cent-dix essais menés par la France entre 1960 et 1996 dans le Sahara algérien et en Polynésie française. Depuis la loi sur la reconnaissance et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires adoptée en janvier 2010, une centaine d'entre eux ont porté leur dossier devant les tribunaux. Dans la plupart des cas, le ministère de la Défense les a rejetés. "La méthode de calcul imaginée par le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (
    CIVEN), permet à celui-ci de rejeter 99% des demandes d’indemnisations et crée des injustices flagrantes telles le cas de ce plongeur indemnisé alors que les membres du personnel du bâtiment qui recevait les déchets radioactifs sortis de l’eau ont été déboutés" dénonce sur son site l'Association des vétérans des Essais nucléaires

    L'indemnisation de la veuve de Michel Barrat pourrait donc créer une jurisprudence. 

    video: En mars 2007, des vétérans ont été autorisés à se rendre en Algérie sur l'ancien site nucléaire d'In Ekker où l'armée procéda à treize essais nucléaires. La radioactivité y était encore très présente (archives INA) 

    Reportage K.Langlais et L. Benchila
    Intervenants: Jean-louis Valatx, vétéran à In Ekker, Bruno Barillot, expert des essais nucléaires, Michel Berger AVEN et Robert Durand, vétéran de Reggane.


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  • Si seulement le service militaire avait été supprimé  avant plutôt que de nous envoyer en Algérie…

    Service militaire: il y a 13 ans, les derniers appelés quittaient les casernes

    En 1996, le président Jacques Chirac supprimait le service militaire. Il y a 13 ans, les derniers appelés quittaient les casernes.

    Rite de passage pour certains, corvée pour d'autres, le service militaire a longtemps divisé. Supprimé par Jacques Chirac en 1996, il a marqué plusieurs générations de Français.

    Dans les années 60, la musique sert à faire la publicité du service militaire auprès des jeunes. Un chanteur à la mode, Johnny Hallyday, en fait notamment la publicité auprès des jeunes, en 1964: "J'appréhendais, mais ce n'est pas du tout comme on m'en avait parlé". 

    Le rôle du service militaire, c'est aussi d'offrir une formation alors que 40% des appelés ont un niveau scolaire inférieur au certificat d'études à la fin des années 60.

    Un handicap professionnel

    Les évènements de Mai 68 portent un coup à la notoriété du service militaire, auquel les jeunes sont de plus en plus réfractaires au fil des années. Dans un reportage de 1985; Jean-Claude, un jeune agriculteur explique même que le service militaire est un handicap professionnel : "Si je pars c'est sûr, c'est l'arrêt de l'exploitation". 

    Le 22 février 1996, Jacques Chirac annonce la fin du service militaire : "Nous n'avons plus besoin d'appeler des gens faisant leur service militaire". L'armée se professionnalise et les derniers appelés quittent les casernes en 2001.


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