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    Ernée. Récits de Kabylie, un livre

     de Jacques Bouvier

    Ernée. Récits de Kabylie, un livre de Jacques Bouvier

    Jacques Bouvier présente son livre « Récits de Kabylie, ou le quotidien d’appelé au service militaire en 1960 et 1961 Nord-Constantinois ». | OUEST-FRANCE

     

    Il a pris beaucoup de notes et de photos pendant ses deux années de conscrit en Algérie. Aujourd’hui, le retraité de l’industrie de la chaussure de 79 ans en a écrit son premier livre.

    En 1960 et 1961, Jacques Bouvier était soldat appelé en Algérie. « J’y ai passé presque deux années, après six mois de formation comme radio en France métropolitaine. Là-bas, j’ai fait six postes différents. » Pendant tout son service militaire en Algérie, l’Ernéen prend beaucoup de notes, beaucoup de photos. « J’accompagnais les gradés. Cela m’a permis de vivre beaucoup de choses à différents endroits, notamment à Bousaaba. C’est là, sur les Aures, à 1000 mètres d’altitude, qu’a commencée la guerre d’Algérie. »

    Un éclairage sur une période encore mal connue

    Pourquoi écrire un livre seulement près de 60 ans après avoir vécu comme conscrit cette guerre d’Algérie ? « J’ai été hospitalisé en avril à Angers. J’ai demandé à des proches de m’apporter mes notes que j’avais écrites là-bas, pour occuper mes journées dans ma chambre d’hôpital. Ils m’ont dit : pourquoi tu n’en fais pas un livre ? Alors je me suis mis à l’écriture ! Ce sera plus dur d’en faire un deuxième. »

    En attendant, Jacques Bouvier livre dans chacun des douze chapitres de son premier ouvrage un éclairage très intéressant sur cette période encore mal connue, voire tabou de l’histoire de France, vue par un appelé du contingent. « Je ne suis pas forcément tendre avec les militaires français » , dit-il au sujet du chapitre intitulé Des armes et des larmes.

    « Intéresser les jeunes à cette période »

    Des 54 photos publiées, 50 ont été prises par l’ancien industriel de la chaussure. « J’en ai beaucoup d’autres, on ne peut pas toutes les mettre. Mais en publiant ce livre, je voulais intéresser les gens, leur raconter la vie d’un militaire avec les Algériens, les Kabyles, sur place. J’espère intéresser les jeunes à cette période de notre histoire. Mais on ne peut pas tout raconter. »

    Le caporal Bouvier, chef radio, évoque quand même la désertion de deux militaires algériens dans l’Armée française. « Ils se sont échappés, on leur a tiré dessus. Un a été abattu. Il s’appelait Sahli. Ils étaient enfermés dans des camps de regroupement, on pourrait dire des camps de concentration. »

    Ou encore, le sort de certaines femmes algériennes faites prisonnières. « Des femmes ramassées et mises au trou. L’une d’elle était enceinte. » Une photo de ces femmes est en tête de ce chapitre intitulé La punition.

    Dans le suivant, Jacques Bouvier aborde un autre sujet tout aussi grave. « L’officier me lance,  nous sommes conviés à une circoncision. Il n’y a que toi qui puisses faire cela, tu prends ta trousse de secours et aussi un cadeau pour l’usage».

    Récits de Kabylie, ou le quotidien d’appelé au service militaire en 1960 et 1961 Nord-Constantinois , publié aux Éditions Guillote (9 €). En vente chez Culture et Guillote à Laval, ainsi que dans quelques commerces d’Ernée.

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/ernee-53500/ernee-recits-de-kabylie-un-livre-de-jacques-bouvier-6017551 

     


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  • Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

     

    Suite de ma lettre ouverte

    à Michel Sabourdy

    Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

    Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

    Lien pour vous remémorer cette lettre :

    http://www.micheldandelot1.com/lettre-ouverte-a-michel-sabourdy-redacteur-en-chef-de-l-ancien-d-alger-a148881762

    Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

    Bonjour Michel Sabourdy,

    J’aurai préféré que tu me répondes sur mon blog mais tu as choisi « la voix privée », comme aucune loi n’interdit de transformer une conversation privée en publique je vais divulguer l’une de tes réponses qui me paraît assez révélatrice de l’état d’esprit qui règne à la FNACA. Je sais que tu ne pourras pas me répondre pour le moment puisque tu es au Congrès national à Marseille. Tu écris :

     

    « Et puis un jour il faudra en finir avec vos obsessions « Bigeardesques »  ! 

    Bigeard n’a été que la partie visible de l’iceberg. Les « pouvoirs spéciaux » ont donné carte blanche aux militaires et il n’a peut-être pas été le plus fasciste d’entre eux. 

    Un lecteur très introduit dans les milieux cathos me disait récemment que même des séminaristes avaient pu se livrer à des actes odieux à l’encontre de prisonniers !

    Alors arrêtez de fantasmer sur le fait que Bigeard, très opportuniste, avait rejoint la FNACA à Toul «  parce que c’est là que sont les gars » ! (Sic)

    Et enfin, si la FNACA avait trié ses membres en fonction de leurs engagements politiques, nous serions restés une organisation croupion sans aucune efficacité ni représentativité. 

    Moi aussi j’étais mal à l’aise, il y a 50 ans, quand je voyais certaines recrues. 

    Mais c’était il y a 50 ans !

    Depuis nous avons arraché quelques résultats, dont la retraite du combattant que leurs bénéficiaires trop modestement retraités, ne sont pas prêts d’offrir aux Algériens. 

    Bon. Réfléchis là dessus et reviens quand tu auras fini. 

    Ça m’a fait passer un moment dans Le tgv. » 

    Fin de citation.

     

    Rappelles-toi Michel Sabourdy je t’ai répondu ceci lorsque tu as écrit : « La question qui se pose : la FNACA a-t-elle été utile ? Oui sans aucun doute, elle a notamment obtenu la retraite du combattant »

    "Je ne reproche pas à la FNACA de ne pas avoir été utile. Oui elle a été utile dans le sens où c'est en grande partie grâce à elle si les événements d'Algérie ont été  appelés guerre en 1999, c'est grâce à elle si les anciens d'Algérie ont obtenu une retraite du combattant, même si certains l'a refuse « tachée de sang » disent certains en la redistribuant à des associations humanitaires en Algérie, c'est en partie grâce à elle si le mémorial quai Branly a été inauguré, même si ce mémorial a largement été dénaturé par les nostalgiques extrémistes de l'Algérie française qui ont ajouté des noms qui ne devraient pas être mentionnés à cet endroit, c'est grâce à elle si la date du 19 mars 1962 a été officialisée le 6 décembre 2012. Mais la 3e génération du feu n'a pas à se comparer à la deuxième ou la première, car ça me soulage de dire que nous ne défendions pas la Patrie mais l'Empire colonial, oui les quelque 30000 victimes de cette guerre ne sont pas morts pour la France mais pour essayer de maintenir le colonialisme... Ils sont hélas morts pour une cause injuste en étant du mauvais côté de l'Histoire". 

    DES COMMENTAIRES ME SONT PARVENUS

    Jacques Cros : « Oui mais là avec ces cathos tortionnaires il avoue que les appelés du contingent n'avaient pas les mains blanches !
    Sur Bigeard ? C'est révélateur : "Tous ensemble, ceux qui torturaient et ceux qui dénoncent la torture !"
    La FNACA peut se vanter de réaliser l'Union sacrée ! Dans le Biterrois les comités locaux délivrent une carte de sympathisant à des gens qui sont contre le 19 mars, pro-Rassemblement National, et sans doute nostalgiques de l'OAS.
    Reprocher à ceux qui reversent leur indemnité d'ancien combattant aux Algériens ressemble fort au comportement de  quelqu'un qui n'a pas encore compris qui était l'ennemi commun aux fellaghas et aux appelés du contingent.
    Enfin saluons respectueusement le rédacteur en chef et rendons-nous à l'évidence, nous ne sommes pas à son niveau !

    Oui bien sûr, tu peux envoyer mon article à Sabourdy. Je n'ai pas osé le faire. Il est vraiment à côté de la plaque !
    Je pense que c'est lié à ce qui se passe dans notre société : l'incapacité à analyser ce qui est en cause, que ce soit dans notre passé ou notre présent.
    Evidemment que la FNACA a joué un rôle positif au niveau revendicatif mais elle s'est révélée incapable de répondre aux questions de fond et l'affaire Audin fait éclater au grand jour leur impuissance à se situer dans l'histoire.
    Enfin Sabourdy aura été le rédacteur en chef de L'Ancien d'Algérie ça doit le satisfaire ! »

    Rappelons-nous l’article de Jacques Cros intitulé : « L’affaire Audin et la FNACA »

    http://cessenon.centerblog.net/6572849-l-affaire-audin-et-la-fnaca 

    Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

     

    Jacques Jausseran-Schmidt : « Il est exact que rares sont les appelés ayant pratiqué la torture en Algérie, bien que nous ayons eu la lâcheté de ne rien dire. A Tébessa il y avait le DOP pour cela. Et personne n’a dit qu’il y a eu deux millions de tortionnaires ! Ce qui est choquant dans son article c’est l’excuse du « contexte de l’époque « ! Non, rien ne peut justifier cela ! »

    Pierre Caumont : « J'ai créé en 1970 le premier comité cantonal de la FNACA de VILLEFRANCHE-DE-LAURAGAIS. Nous n'avions à cette époque aucune autre ambition que de nous rassembler, hors des UFAC, pour faire reconnaître notre situation spécifique de combattants d'AFN.
    Quelques années plus tard, à MADIRAN, comité de MAUBOURGUET, au cours d'un repas du 19 MARS, j'ai mesuré avec effroi et colère le racisme imbécile de certains membres de la FNACA qui se vantaient de leurs exactions - LEURS CRIMES !!!!- sans que peu de camarades, - très peu, même !!!!- osent les remettre en place. J'ai failli quitter la table, après avoir copieusement assaisonné un abruti aviné tout fier de ses "exploits guerriers".
    De ce jour, honteux de côtoyer de tels rustres, j'ai abandonné la FNACA. Et je suis à l'ARAC, l'association crée par Henri BARBUSSE, et c'est autre chose comme niveau de conscience civique et politique ».

     

    Alors revenons à notre « Bigeardesques »  ! 

     

    D’abord je constate que tu reconnais qu’à la FNACA on a accepté n’importe qui afin que cette Fédération ne devienne pas une organisation croupion sans aucune efficacité ni représentativité. Sauf que pour moi et pour d’autres ce que tu avoues est scandaleux !!!

    Jusqu’à aller accepter comme adhérent Bigeard qui n’a jamais avouer avoir torturé en Algérie… Ce qui est prouvé par contre c’est que ce « brave adhérent de la FNACA » a été l’inventeur d’une terrible torture « les crevettes Bigeard » qui reste collée à son nom pour l’éternité…

    Les jeunes générations doivent tout savoir de ce qui

    s'est passé pendant la colonisation de l'Algérie

    et aujourd'hui "C'était quoi les crevettes Bigeard"

    Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

     

    Marcel Bigeard a acquis sa principale notoriété pendant la guerre d'Algérie, et tout particulièrement pendant la "Bataille d'Alger".

    Bigeard, lui, défend ses hommes. La torture ? Bien sûr qu'elle existait, répondait-il  mais pas chez lui : "Les interrogatoires musclés, c'était un moyen de récolter des infos. Mais ces interrogatoires étaient très rares et surtout je n'y participais pas. Je n'aimais pas ça." Il n'aimait pas ça, et il n'aimait pas que la presse en parle autant. Venu décorer des anciens d'Algérie, il coupe court aux questions des journalistes : "Je n'ai pas dit que ça n'existait pas, tout le monde le sait qu'il y a eu de la gégène [...]. M'emmerdez pas avec ça, on en parle toute la journée, ça suffit."

    La technique des "Crevettes Bigeard" ? Elles resteront la sinistre image de cette époque qui perpétuera ce nom. Pour beaucoup, ce terme employé alors ne signifie rien, surtout qu'il ne figure dans aucun livre d'histoire de notre enseignement. Pourtant c'est en employant cette expression que Paul Teitgein interrogeait Massu, en 1957, sur les milliers de disparus pour lesquels il n'avait aucun rapport concernant leur "évaporation". Pour éliminer physiquement, en faisant disparaître les corps, Bigeard avait inventé cette technique : sceller les pieds du condamné (sans jugement, sinon le sien), vivant, dans un bloc de béton et le larguer de 200 ou 300 mètres d'altitude d'un avion ou d'un hélicoptère en pleine mer. Il avait perfectionné cette technique : au début les Algériens étaient simplement largués dans les massifs montagneux, mais leurs corps étaient retrouvés. La seconde étape fut le largage en mer, mais quelques-uns sont parvenus à revenir à la nage sur la côte et échapper miraculeusement à la mort. C'est pourquoi il "fignola" le raffinement de sa cruauté en inventant le bloc de ciment. C'est par cette technique enseignée par son ami le Général Aussaresses (et les officiers supérieurs instructeurs associés Lacheroy, Trinquier...) que cette technique a été utilisée en Argentine en particulier pour les 30.000 disparus que pleuraient les "Folles de la Place de Mai".

    A sa mort il avait même été évoqué que ses cendres puissent être déposées au Panthéon, puisque les Vietnamiens s'étaient opposés au largage au-dessus de Dien Bien Phu, mais le sarkozisme a sans doute estimé que la provocation serait difficile à faire accepter, et ils se sont contentés de rester dans le cadre militaire, et de trouver un emplacement parmi les autres militaires "illustres". Pour ces raisons, il n'est donc pas tolérable que de tels hommages puissent être rendus à un tel odieux personnage, un tel criminel.

    Un geste fort, mais digne des valeurs de la République Française, serait d'accueillir, dans ce lieu prestigieux, un autre militaire, un para lui aussi, qui s'est, lui aussi, distingué pendant la guerre d'Algérie, le Général le plus décoré à l'époque : Le Général Jacques Paris de Bollardière. En dénonçant la torture et en refusant de la pratiquer, il mérite bien, lui, par contre les honneurs de la République…Mais hélas il n’a jamais eu ces honneurs. 

     

     

     

    Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

    Comme un signe du destin je viens

    d’apprendre cette information

    de dernière minute

     

    Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

    Tlemcen : deux enfants tués

     dans l’explosion d’une mine

    Par

    Jugurta Nam

    14 octobre 2018 à 10:32

    Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy  Rédacteur en chef de l’Ancien d’Algérie

    Photo : mine antipersonnel 

     

    Deux enfants ont été tués et deux autres grièvement blessés, avant-hier samedi, lors de l’explosion d’une mine antipersonnel dans la commune d’El Aricha dépendant administrativement de la wilaya de Tlemcen (500 kilomètres à l’ouest d’Alger), a-t-on appris de sources locales. 

    Selon les mêmes sources, les victimes qui sont toutes membres d’une même famille étaient en train de jouer lorsque l’engin explosif – une mine antipersonnel datant de l’époque coloniale – s’est déclenché, tuant sur le coup deux enfants âgés de 7 et 11 ans tandis que deux autres, âgés de 2 et 7 ans ont été grièvement blessés.

    Intervenus, les éléments de la protection civile ont procédé à l’évacuation des dépouilles des deux enfants décédés vers la morgue de l’établissement public hospitalier (EPH) de la daira de Sebdou, tandis que les deux blessés ont été placés en soins intensifs au niveau du même établissement de santé, a-t-on appris des mêmes sources.

    À noter que 56 ans après l’indépendance de l’Algérie, les mines enfouies par l’armée française sur les frontières Est et Ouest du pays pendant la guerre de libération nationale continuent encore de faire des victimes, malgré le travail des éléments de l’armée nationale populaire (ANP) pour l’éradication de ces engins.

    SOURCE : https://observalgerie.com/actualite-algerie/societe/tlemcen-deux-enfants-tues-dans-lexplosion/ 


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    France : Un jardin parisien baptisé du nom

    de l'écrivain algérien Kateb Yacine

    France : Un jardin parisien baptisé du nom de Kateb Yacine

    L’écrivain algérien Kateb Yacine (1929-1989) était en classe de troisième à Sétif le 8 mai 1945. 

    En 1982, il raconte et analyse devant la caméra de René Vautier, dans «Déjà le sang de mai ensemençait novembre», le massacre commis ce jour-là et les jours suivants par l’armée française et des milices de colons. 

    France : Un jardin parisien baptisé du nom de Kateb Yacine

    La mairie du 13e arrondissement de Paris a baptisé samedi dernier un jardin du nom de l’écrivain algérien Kateb Yacine. Pour le maire Jérôme Coumet, par ce geste «la mairie a voulu rendre hommage à un géant de la littérature francophone et à un homme de combat». Après Slimane Azem et Matoub Lounès, la mairie du 13e arrondissement de Paris a baptisé, samedi dernier, un jardin du nom de l’écrivain algérien Kateb Yacine.

    France : Un jardin parisien baptisé du nom de Kateb Yacine

    C’est un beau jardin partagé situé derrière la mairie, au niveau de la rue Watteau. L’idée est venue de l’association berbère «Ameslay», qui veut dire parole en kabyle. Elle active pour faire reconnaître l’apport des intellectuels algériens au patrimoine culturel et artistique français. Auteur trilingue, Kateb Yacine a honoré la langue française dont il disait toujours qu’elle était un «butin de guerre».

    Il s’est également consacré à l’émergence d’un véritable théâtre populaire en langues arabe et berbère. Dans son discours, M. Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement de Paris, a rendu hommage à l’un des «grands écrivains francophones de la littérature algérienne», au «poète», au «dramaturge», mais aussi à «l’homme de combat».

    Evoquant le parcours de Kateb Yacine, le maire dira qu’il «a participé aux manifestations du 8 mai 1945 alors qu’il n’était qu’en 3e. Une manifestation qui a fait des milliers de morts du côté algérien et qui gagne à être mieux connue en France», selon lui. Kateb Yacine reste «l’un des plus grands écrivains que je connaisse.» M. Coumet a ajouté: «Evidemment, ces événements ont forgé une grande partie de sa réflexion (à Kateb Yacine) et de son œuvre.

    Après l’indépendance de l’Algérie, il a poursuivi son combat pour la liberté. Il a défendu notamment l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que beaucoup d’autres causes qui étaient justes».

    Parlant du livre «Nedjma», le maire du 13e l’a qualifiée de «révélation», et «l’œuvre qui fera de Kateb l’écrivain un précurseur dans la littérature maghrébine». Et d’enchaîner : «Ecrire en français n’a pas suffi à Kateb Yacine. Pour s’adresser à son peuple et à ses amis, il se met à parler en arabe algérien et à écrire des pièces de théâtre qu’il fera traduire en langue berbère». Partisan des échanges culturels entre l’Algérie et la France, M. Coumet a indiqué que rendre hommage à Kateb Yacine, «c’est aussi rendre hommage à une double culture».
    Kateb Yacine,

    Un amoureux des jardins 

    Pour le maire, ce n’est pas un hasard si le nom de Kateb Yacine est apposé sur la plaque d’un jardin du 13e arrondissement, puisque le 13e a toujours entretenu une relation forte et féconde avec l’Algérie, notamment au travers des cultures berbères et babyles.

    «Moi je n’ai pas une relation directe avec l’Algérie, dira M. Coumet. Mais mon père était professeur à Oran pendant la guerre d’Algérie». De son côté, Amazigh Kateb, fils de Kateb Yacine, a remercié la mairie du 13e arrondissement d’avoir donné le nom de son père à un jardin car «précisément, Kateb Yacine aimait beaucoup les jardins où il flânait sans relâche». Il a ajouté: «Une fois, j’ai demandé à mon père pourquoi il lisait des livres dans les jardins. Il m’a répondu que c’est parce qu’il aimait les bibliothèques sonores, là où on ne demande pas aux gens de garder le silence, comme c’est le cas des bibliothèques officielles».

    Il a ajouté : «Yacine n’avait qu’une envie, c’est de voir son pays vivre dans un grand parc de liberté».

    Kateb Yacine (1929-1989) est un romancier et dramaturge algérien. Son engagement précoce, dès les manifestations du 8 mai 1945, a guidé son parcours politique et littéraire. Après l’indépendance de l’Algérie, il a poursuivi son combat pour la liberté en défendant notamment l’égalité de la femme et de l’homme. Nedjma constitue son œuvre majeure. Ecrit en français, il est considéré comme fondateur de la littérature algérienne moderne de même que plusieurs pièces désormais inscrites au programme de la Comédie-Française.

    Pourfendeur du régime de Boumediene et de l’Etat algérien jusqu’à sa mort, Kateb Yacine aura passé toute sa vie à défendre les valeurs humaines et universelles et à œuvrer pour que l’Algérie retrouve sa véritable identité. Les promeneurs du jardin Yacine auront à chaque fois une pensée pour l’homme de lettres.

    SOURCE : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/france-actu/france-un-jardin-parisien-baptise-du-nom-de-kateb-yacine-13-10-2018 

     

    France : Un jardin parisien baptisé du nom de Kateb Yacine


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    L’affaire Audin et la FNACA *** Un article de Jacques CROS

     

    L’affaire Audin et la FNACA

    Un article de Jacques CROS 

    Le président de la République a récemment reconnu à propos de Maurice Audin que son arrestation et probablement sa liquidation par l’armée française éclaire ce qu’était la justice au temps de la guerre d’Algérie. En vertu de pouvoirs qui leur avaient été confiés les militaires s’étaient substitués à la police et ils décidaient, sans avoir à rendre compte de leurs actes, du sort des personnes qui tombaient dans leurs mains. 

    La disparition du jeune mathématicien communiste, engagé pour l’indépendance de l’Algérie est une des victimes, la plus connue parmi les milliers qui ont ainsi disparu sans laisser de trace. La déclaration de Macron sur cette réalité a permis de lever un coin du voile de ce qu’étaient le colonialisme et la guerre menée pour tenter de le maintenir. 

    La FNACA aurait pu se saisir de cette situation nouvelle pour analyser les événements que ses adhérents ont vécus. Sa vocation est en effet de prendre en charge les intérêts matériels et moraux de ses adhérents. Ceux-ci, dans le meilleur des cas, ont gâché de longs mois de leur jeunesse dans cette aventure. Pour certains cela fut beaucoup plus. 

    Dans un article paru dans le numéro 570 de « L’Ancien d’Algérie », l’organe de cette fédération d’anciens combattants, le rédacteur en chef de ladite revue se penche sur cette actualité. Mais il n’a pas, c’est l’évidence, saisi l’opportunité du fait historique que nous avons pour notre part enregistré. Que le chef de l’Etat reconnaisse la responsabilité de la France dans les drames qui ont accompagné la guerre d’Algérie lui a échappé. 

    Il s’intéresse à une question annexe qui fait diversion par rapport à ce qui me paraît l’essentiel. Quelle a été l’attitude des soldats au cours de cette guerre ? Ce qu’ont vécu les appelés du contingent est variable et dépend de l’époque, du lieu où ils ont été incorporés, de leur affectation, des circonstances… Leurs réactions ont pu être diverses. 

    Je n’ai personnellement pas eu à participer à des exactions, j’ai pu à l’occasion être témoin de certaines. J’ai par contre pu prendre la mesure de l’ampleur de la misère que générait le colonialisme, forme aggravée de l’exploitation capitaliste, et des résultats de la volonté de domination militaire pour maintenir cet ordre des choses. 

    Le racisme allait bon train chez les hommes de troupe, la tendance étant de reporter sur plus faible que soit ce qu’ils subissaient. C’est le même phénomène que l’on observe aujourd’hui quand devant les difficultés sociales que nous vivons, ceux qui n’ont pas conscience de leur cause, s’en prennent aux immigrés rendus responsables de leurs malheurs. 

    J’ai donc des divergences avec la FNACA, ce que j’avais noté depuis des temps. Ne serait-ce pas plus pertinent de se saisir de l’affaire Audin et de la déclaration de Macron, quelles qu’en soient les motivations, à propos de la responsabilité de la France dans les drames qui ont accompagné la guerre d’Algérie plutôt que de faire diversion sur le sujet en abordant des effets seconds ?  C’est l’interrogation que je livre à la réflexion de chacun.

    Jacques Cros

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6572849-l-affaire-audin-et-la-fnaca 

     


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  • La FNACA et moi

    Un article de Jacques CROS

     

    La FNACA et moi

     C’était le 14 mars 2015 à Béziers

     Vous chercheriez en vain un drapeau de la FNACA parmi les  contre-manifestants

    Bien qu’ancien d’Algérie je n’ai jamais adhéré à la FNACA. Je n’ai jamais été intéressé par ses activités festives. J’ai eu des velléités d’en devenir membre quand j’ai cessé mon activité professionnelle. Je suis allé à une réunion et j’ai constaté que je ne partageais pas le point de vue de la fédération.

    C’était en 2001 et la réalité de la torture pratiquée par l’armée française qui faisait à cette époque débat dans l’opinion publique a été abordée au cours de la réunion du comité de Béziers à laquelle j’avais été invité. La réaction de la salle m’a éclairé sur mon désaccord.

    J’ai regretté que la FNACA n’analyse pas clairement la nature de la guerre d’Algérie, une guerre coloniale, produit d’un capitalisme conquérant. Que faisaient les appelés du contingent dans cette galère ? Cela n’a jamais été explicité.

    La FNACA est marquée par son caractère « ancien combattant » qui refuse de situer les responsabilités de ceux qui nous ont fait perdre de longs mois de notre jeunesse et provoqué plus de dégâts encore pour certains d’entre nous.

    Les événements qui se sont déroulés à Béziers le 14 mars 2015 ont confirmé les carences de la fédération. Si quelques adhérents ont participé au contre-rassemblement organisé lors de l’opération menée par le maire de Béziers qui consistait à changer le nom de la rue du 19 mars 1962 pour le remplacer par celui d’un officier putschiste, la FNACA n’était pas présente es-qualité.

    Cela a posé quelques problèmes parmi ses membres et on a assisté au refus de certains de reprendre leur carte. Nous avons des échos. Les gens font selon leurs convictions, j’ai choisi pour ce qui me concerne de faire entendre la voix de la justice et de la paix. Je le fais en dehors de l’organisation qui regroupe la majorité de ceux qui ont souhaité s’engager dans une organisation d’anciens combattants. Je n’ai pas du tout le profil de la chose !

    A noter que dénoncer la logique du colonialisme, et la guerre d’Algérie qui avait pour objectif de le maintenir, aiderait à combattre le racisme et la xénophobie utilisés par les tenants du capitalisme pour dévoyer la prise de conscience des citoyens sur les responsabilités dans l’approfondissement de la crise économique et sociale que nous vivons. Sans doute que ceux qui hésitent à s’engager dans cette direction acceptent le système qui la génère et refusent la rupture qui à mes yeux s’impose ! 

    Jacques CROS

     

     

     

     


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    Face aux gens du voyage, le maire de Wissous Richard Trinquier plaide la légitime défense.

    Le jugement a été mis en délibéré au 21 novembre

    Richard Trinquier : le compte rendu de son jugement devant le Tribunal d'Ivry

    Le maire de Wissous comparait au tribunal d'Evry pour avoir menacé des gens du voyage avec un sabre. / © France 3 Paris.

     

    Il a été surnommé le shérif dans sa commune. Le maire de Wissous (Essonne) comparait depuis cet après-midi devant le tribunal correctionnel d'Evry. Dans une ambiance tendue. Richard Trinquier est poursuivi pour violences volontaires avec armes après avoir menacé des gens du voyage avec un sabre. 
    Ambiance très tendue cet après-midi au tribunal correctionnel d'Evry (Essonne). Dans la salle d'audience, ce sont deux clans qui se font face. D'un côté, des gens du voyage. De l'autre, des proches du maire de Wissous, Richard Trinquier. Ce dernier comparait pour violences volontaires avec usage ou menace d'une arme.
    En avril, il aurait menacé des gens du voyage qui s'étaient installés sur le parking d'une crèche de sa ville. La police municipale, puis des adjoints au maire avaient dans un premier tenté de négocier une solution de relogement. Mais en fin de journée, le maire Richard Trinquier s'était finalement rendu sur les lieux.
    Gilet pare-balles sur le dos, étoile de shérif siglée "police" accrochée à sa veste, il avait exhibé un sabre d'un mètre de long. Le maire avait ensuite été interpellé et placé en garde à vue dans la foulée avec un membre des gens du voyage.

     

    "Il se fait justice lui-même"

    A la barre ce mercredi après-midi, l'élu, calme et déterminé, plaide la légitime défense. Celui que l'on surnomme dans sa commune le shérif rappelle qu'il est responsable de la sécurité de sa ville, qu'il est officier de police. Puis raconte avoir été menacé, s'être senti en danger, ce qui explique qu'il ait sorti son sabre. 
    "Il a préféré prendre un sabre, ce qui est peut-être exotique, une arme défensive plutôt que de se saisir d'une arme qu'il a de manière légale mais qui aurait pu être plus dangereuse. C'était son devoir de faire respecter la loi. Pendant deux heures, ils n'ont pas voulu obtempérer. Ils l'ont menacé avec un fusil de chasse et un fusil à pompe. Il n'a fait que se défendre, plaide son avocat Gilles-William Goldnadel. Le 10 mars précédent, il y avait déjà eu des menaces de mort, y compris sur des policiers nationaux. "
    Une version contestée par les avocats de la partie civile. Pour Maitre Olivier Le Mailloux qui représente l'association France Liberté Voyage, le maire de Wissous a une attitude particulièrement agressive contre les gens du voyage. "C'est une attaque ciblée car il y a déjà eu des précédents dont il se vante régulièrement. Il se vante de faire la chasse aux gens du voyage, une partie de la population qu'il exècre. Il ne respecte pas la loi, ses obligations de créer une aire d'accueil et il se fait justice lui-même. C'est indigne d'un maire qui salit la République."
    En 1995, nouvellement élu, Richard Trinquier avait armé ses agents de 357 Magnum, puis de fusils à pompe et s'était octroyé le port d'arme avant d'être finalement désarmé par le Conseil d'État. Le maire adhérent à Debout la France, fait depuis souvent parler de lui. Il encourt jusqu'à 3 ans de prison, 45 000 euros d'amende et l'inéligibilité.

    SOURCE : https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/essonne/face-aux-gens-du-voyage-maire-wissous-richard-trinquier-plaide-legitime-defense-1555904.html 

    Richard Trinquier : le compte rendu de son jugement devant le Tribunal d'Ivry

     

     


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    J’ai déjà mis en ligne trois articles, le premier en 2014, le second en 2016, le troisième début 2018 que vous pourrez vous remémorer ci-dessous concernant le fils du colonel Roger Trinquier, ancien chef de l’OAS (Organisation de l’armée secrète, qui combattait pour le maintien de la présence française en Algérie), il a été dans les années 1980 sur les listes du FN, à Nice. Voici donc un quatrième article sur cet individu violent, raciste, islamophobe d’extrême-droite... mais cette fois-ci c'est pour être jugé...

    Michel Dandelot

     

     

    Essonne : le maire «shérif» jugé mercredi pour avoir menacé des gens du voyage

    Wissous, la ville où la guerre d'Algérie  ne s'est pas arrêtée *** MISE A JOUR

    Richard Trinquier le 10 juillet 2014 à Wissous (Essonne). Photo JACQUES DEMARTHON. AFP

     

    Alcoolisé, armé d’un sabre japonais et d’une étoile de shérif, il aurait menacé des gens du voyage: le maire Debout la France de Wissous (Essonne), Richard Trinquier, est jugé mercredi par le tribunal correctionnel d’Évry.

    A 69 ans, l’élu local est poursuivi par le parquet pour violences volontaires avec usage ou menace d’une arme, conduite sous l’empire d’un état alcoolique et port d’arme de catégorie B (fusil, tasers) et D (matraques, poignards...)

    Les faits se sont déroulés au mois d’avril lorsqu’une dizaine de caravanes de gens du voyage s’était installée sur le parking d’une crèche en construction de cette ville de la banlieue parisienne de 8.000 habitants.

    Alertée, c’est d’abord la police municipale qui intervient, puis des adjoints au maire se succèdent pour «négocier avec le chef du camp» une solution de relogement.

    Mais en fin de journée, le maire Richard Trinquier, alcoolisé selon des éléments de l’enquête «mais pas ivre», précise-t-il à l’AFP, se rend sur les lieux.

    Gilet pare-balles sur le dos, étoile de shérif siglée «police» accrochée à sa veste, il exhibe un katana d’un mètre de long avec lequel il aurait menacé des gens du voyage, qui appellent la police.

    Il est interpellé et placé en garde à vue dans la foulée avec un membre des gens du voyage.

    «Le katana était le seul moyen pour moi de les tenir à distance car ils avaient des armes blanches. Je l’ai pris sur indication des mes policiers municipaux qui m’ont prévenu qu’ils étaient armés», a-t-il déclaré à l’AFP, en indiquant qu’il plaiderait la légitime défense.

    Maire depuis 1995 avec une interruption entre 2008 et 2014, l’édile, né d’un père français colonel pendant la guerre d’Algérie et proche de l’OAS (Organisation de l’armée secrète), et d’une mère vietnamienne, est un habitué des controverses.

    Comme lorsqu’il déclare qu’il ne boit plus d’eau d’Evian depuis les accords d’Evian de 1962 qui ont mis fin à la guerre d’Algérie et ouvert la voie à son indépendance.

    En 1995 et alors qu’aucune loi n’encadre les polices municipales, il avait armé ses agents de 357 Magnum, puis de fusils à pompe et s’était octroyé le port d’arme avant d’être finalement désarmé par le Conseil d’État.

    Personnalité ambivalente, il avait accepté en 2015 par «souci d’humanité» qu’un bébé rom qui avait succombé à la mort subite du nourrisson soit enterré dans sa ville après le refus du maire de la ville voisine de le voir inhumé dans son cimetière.

    AFP

    SOURCE : https://www.liberation.fr/societe/2018/10/09/essonne-le-maire-sherif-juge-mercredi-pour-avoir-menace-des-gens-du-voyage_1684135 

     

    Alcoolisé et armé, un maire de l’Essonne menace des gens du voyage avant d’être placé en garde à vue

    Au moment de proférer ces menaces, l’élu était accompagné de son premier adjoint et de policiers municipaux.

    Wissous, la ville où la guerre d'Algérie  ne s'est pas arrêtée *** MISE A JOUR

    Le maire de Wissous (Essonne), Richard Trinquier, a été placé en garde à vue, dimanche 8 avril 2018, après avoir menacé des gens du voyage alors qu’il était armé et ivre. « Il a menacé les gens du voyage avec un katana », a expliqué le parquet d’Evry, confirmant une information du journal Le Parisien. En plus du sabre japonais, l’édile était équipé d’un gilet pare-balles et d’une arme de poing.

    Au moment de proférer ces menaces, l’élu était accompagné de son premier adjoint et de policiers municipaux, selon une source proche de l’enquête. Son test d’alcoolémie s’est avéré positif. « Visiblement, il y avait déjà eu des tensions entre ce maire et la communauté. Il va falloir déterminer s’il avait cette arme à la ceinture », a précisé le parquet. Le maire a un permis pour faire du tir sportif avec ce pistolet, mais pas un permis de port d’arme.

    Soutien de Debout la France

    L’enquête pour violence avec armes en état d’ivresse a été confiée à la sûreté départementale de l’Essonne. Un membre de cette communauté des gens du voyage a également été placé en garde à vue, car un fusil a été retrouvé dans sa voiture, selon le parquet. Il est lui visé par une enquête pour transport d’arme, confiée au commissariat de Massy.

    Exclu du parti Les Républicains, M. Trinquier avait parrainé Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) à la dernière élection présidentielle, avant d’appeler à voter pour la candidate du Front national (FN), Marine Le Pen, au second tour. Il est le fils du colonel Roger Trinquier, ancien chef de l’OAS (Organisation de l’armée secrète, qui combattait pour le maintien de la présence française en Algérie), qui a été dans les années 1980 sur les listes du FN, à Nice.

    Prises de karaté

    En 2014, le maire de Wissous avait fait parler de lui en interdisant l’accès à « Wissous-Plage » – un terrain de jeu aménagé pour l’été – à toute personne portant « de manière ostentatoire des signes religieux susceptibles d’occasionner un trouble à l’ordre public (niqab ou burqa, croix ou étoile de dimensions manifestement excessives) ». Lors de l’inauguration du site, trois femmes voilées, accompagnées de leurs enfants, avaient été exclues à sa demande. Deux versions de l’arrêté municipal avaient été annulées par le tribunal administratif de Versailles.

    Lors d’une rencontre avec M le magazine du Monde, en 2016, Richard Trinquier se vantait d’avoir été le premier maire à armer sa police municipale en 1995 et racontait comment, grâce à ses prises de karaté de 5e dan, il avait mis à terre quatre Roms « parce qu’ils n’avaient pas respecté le “deal” » – la quarantaine de personnes qu’il avait accepté d’accueillir étant devenues 800 dans deux bidonvilles finalement évacués.

    En mars de la même année, un documentaire sur France 4 avait choqué, en répercutant des propos racistes tenus par certains de ses adjoints sur leurs pages Facebook et sur la sienne.

    SOURCE : http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/04/08/alcoolise-et-arme-un-maire-de-l-essonne-menace-des-gens-du-voyage-avant-d-etre-place-en-garde-a-vue_5282636_1653578.html 

    Au mois d’octobre 2014 je mettais en ligne un long article qui parlait de la ville de Wissous et de son maire, le fils du tristement célèbre colonel Roger Trinquier tortionnaire et militant OAS. Aujourd’hui, en 2016, l’islamophobie s’aggrave dans cette ville et ce maire n’a jamais été exclu de l’UMP devenu  LR...

    Le premier épisode, comme tant d'autres, illustre l'héritage toujours vivant et toujours nuisible de la guerre d'Algérie et des pro-Algérie française : il n'est pas anodin qu'une partie des maires FN nouvellement élus, tels Fabien Engelmann de Hayange, revendiquent leurs ascendants colons. Il n'est pas anodin non plus que le nombre de stèles rendant hommage à l'OAS soit en hausse depuis le début des années 2000. Il est à noter que Richard Trinquier prolonge explicitement  les "valeurs" de son père, le tristement célèbre colonel Roger Trinquier qui s'est illustré en tortionnaire puis en militant OAS lors de la guerre d'Algérie. Trinquier père était un ami personnel de Jean-Marie Le Pen et comptait se présenter aux législatives de 1986 sous l'étiquette FN ; il est décédé juste avant.

    MERCI DE CLIQUER SUR LE LIEN CI-DESSOUS POUR (RE) VOIR LE PREMIER ARTICLE :

    http://micheldandelot1.eklablog.fr/17-octobre-1961-une-histoire-toujours-actuelle-a112638024 

    TRINQUIER

    Richard Trinquier maire de Wissous 

     

    DEUXIEME EPISODE

    Wissous, la ville où la guerre d'Algérie

     ne s'est pas arrêtée

    Samedi 12 Mars 2016 Thierry Vincent 

    Non loin de l'aéroport d'Orly, la petite ville de Wissous semble vivre à une autre époque. Le maire LR, Richard Trinquier, entend-il se montrer le digne fils du colonel Trinquier, qui s'illustra en Algérie avec des méthodes particulièrement brutales ?

    TRINQUIER

    Les méthodes employées par la mairie de Wissous font débat. - Creative Commons

    A toute heure du jour ou de la nuit, le bourg semble assoupi. Sur le parking de la mairie sont garés quelques véhicules épars. La vieille église romano-gothique du XIIe siècle donne l'impression que le temps s'est arrêté. A l'entrée de ce gros village de 7.000 âmes, un panneau annonce l'ouverture de la saison de la pêche. Dans la rue principale, aucun commerce, à part un restaurant marocain et un bar-tabac. Très peu de piétons. Pas de barres HLM. Rien que le chant des oiseaux. Le calme de la campagne à 20 km de Paris.

    Impression trompeuse. Derrière cette apparence de quiétude, une sourde guerre ronge Wissous. Une guerre dont le personnage central est le maire Les Républicains (LR), Richard Trinquier. Héraut de la sécurité pour les uns, fasciste et raciste pour les autres.

    Depuis que, en 2014, l'édile a pris un arrêté municipal interdisant le port de signes religieux à l'intérieur de Wissous-Plage, la grande animation estivale de la commune, les habitants se déchirent. Des femmes musulmanes portant un discret foulard sur les cheveux ont été refoulées sans ménagement par la police municipale, devant leurs enfants. "Une humiliation", juge Marine Bourgeois, conseillère municipale d'opposition. L'arrêté a beau avoir été cassé devant le tribunal administratif, une plaie béante s'est creusée chez les Wissoussiens. "Des gens qui avaient de cordiaux rapports de voisinage ne se parlent plus", raconte, amère, Marine Bourgeois. Une musulmane portant le hijab se souvient que des parents d'élèves amis de ses enfants se sont mis à tourner les talons à la sortie des classes. Un Clochemerle nauséabond.

    Les frasques de l'édile

    Au bar-tabac derrière l'église, les consommateurs hésitent à évoquer le sujet du maire. Le patron se lance : "Il nous faut un homme fort comme lui, il a fait partir les racailles", dit-il, en rappelant que l'ultra sécuritaire édile a été le premier à armer sa police municipale, il y a vingt ans. Un homme éméché qui se dit gitan applaudit lui aussi le maire : "Il va nous débarrasser de ces racailles de Roms", allusion au camp qui jouxte l'autoroute en bordure de la ville.

    Un troisième ironise à voix basse : "Son père est un grand écrivain, il a publié a un super bouquin, il y explique comment torturer." Un raccourci, mais le géniteur du maire est un sacré personnage : le colonel Roger Trinquier, "héros" de la bataille d'Alger. Proche de l'OAS sans toutefois adhérer à l'organisation terroriste, Trinquier père est effectivement l'auteur de plusieurs livres, dont la Guerre moderne, écrit en 1961, qui fait figure d'ouvrage de référence en matière de "contre-insurrection". Il y décrit la torture comme une méthode de renseignement qui a fait ses preuves...

    "Des musulmanes comme ça, vêtues à la saoudienne, ça n'existe pas à Wissous"

    Est-ce derrière ce père disparu en 1986 que court derrière Richard Trinquier, médecin ayant effectué son service militaire comme para ? Le 11 novembre dernier, il a d'ailleurs fait défiler des bérets rouges. "Il continue sa guerre d'Algérie, il est resté bloqué à cette époque, il voit des musulmans fanatiques partout", lâche un opposant. Pour preuve, cette photo qu'il poste sur sa page Facebook : deux femmes intégralement voilées entourées de deux sacs-poubelle, avec cette légende : "photo de famille". "Des musulmanes comme ça, vêtues a la saoudienne, ça n'existe pas à Wissous, à part dans l'imagination du maire. Il y a quelques musulmans, mais aucun problème d'islamisme. Il a inventé un problème qui n'existait pas", lâche Olivier Perrot, conseiller municipal. De fait, le calme qui règne dans le tranquille village à l'église du XIIe siècle respire davantage la France millénaire que les invasions barbares...

    Depuis deux décennies, Wissous était pourtant habitué aux frasques du maire. Elu depuis 1995, avec l'interruption d'une mandature socialiste entre 2008 et 2014, il en est à son troisième mandat. Il y a une dizaine d'années, il avait voulu baptiser une rue du nom du général putschiste d'Alger Raoul Salan, un ami de son père. Un peu plus loin dans le temps, en 1995, il avait envoyé à un opposant communiste d'alors, Fraboulet, un curieux article titré : "Internement psychiatrique : les pouvoirs du maire". Sur le coup, ça avait plutôt fait marrer Fraboulet : "Je m'étais demandé qui était le plus fou des deux, s'amuse-t-il. Moi, le 'bolchevique', on me menaçait d'internement, comme dans l'URSS de Staline. Un jour, le maire m'a aussi lancé : 'un bon communiste est un communiste mort.'"

    Mais l'incident de Wissous-Plage a marqué un tournant. Depuis, la parole raciste s'est libérée, généralisée, notamment sur la page Facebook du maire. Un tombereau de grossièretés et même des appels au meurtre. "Un bon crouille est un crouille mort", écrit Serge Potentier, responsable d'une association de vétérans parachutistes. "Tuons-les tous, femmes et enfants, Dieu reconnaîtra les siens", lance-t-il un autre jour. Contacté par téléphone, Potentier plaide la citation historique, avant de raccrocher brutalement. Cette "citation historique", Jean-Claude Le Clézio, propre beau-père du maire, la commente laconiquement sur Facebook : "La bombe !"

    "Harcèlement" 

    Certains adjoints du maire ne sont pas en reste, comme Danielle Jeannerot, qui fut en charge de la culture, dont la maîtrise approximative de la syntaxe fait douter de ses compétences : "Que ceux qui ont la double nationalité soient déchus de leur nationalité et retournent au cul de leurs ânes dont ils n'ont su évoluer". La palme revient au premier adjoint, Dominique Bouley : sa page Facebook regorgeait de posts du Bloc identitaire, un mouvement fascisant classé à la droite du Front national, qu'il a depuis effacés. Et cette phrase, tout en finesse : "Si ils [les musulmans] croient qu'on va leur piquer leurs laiderons parce qu'elles montreraient leurs cheveux... Il faudrait vraiment avoir faim !" Comme Dominique Bouley refusait une interview officielle, nous sommes allés le voir au karting de Wissous, dont il est le gérant. Cette phrase, il semble l'assumer : "J'ai mes goûts, je préfère les belles femmes sexy", dit-il, avant de concéder qu'à l'époque (au moment de Wissous-Plage), il était "énervé". Et les posts du Bloc identitaire ? "Je ne connais pas ce mouvement", affirme-t-il contre l'évidence. Puis il ponctue le tout d'un "Salut, gaucho !" en guise d'au revoir. Ambiance...

    "On n'a pas envie de l'exciter et qu'il recommence"

    Ce climat nauséabond est durement ressenti par les musulmans de la ville, qui ne veulent plus s'exprimer : "Pour l'instant, le maire nous fout la paix, dit l'un d'eux. On n'a pas envie de l'exciter et qu'il recommence". Seule une femme, Malek Layouni, qui a quitté la ville il y a un an, accepte de parler. Elle faisait partie de plaignantes de l'affaire Wissous-Plage. "Sur sa page Facebook et celle de la mairie, Trinquier a publié nos photos, noms et adresses. Après, nous avons reçu par courrier des articles antimusulmans de Riposte laïque", se souvient cette jeune femme, décrite comme "pratiquante et tolérante" par les opposants du maire. Le maire s'est justifié en disant qu'il ne faisait que publier un jugement public. "Avant Wissous-Plage, il ne se passait rien, je n'avais que de bons rapports avec tout le monde. Je n'avais jamais subi le racisme, raconte Mme Layouni avec émotion. Et puis après, la foudre s'est abattue sur moi. Une mère d'élèves dont j'allais parfois récupérer les enfants s'est mise à m'ignorer. Des gens m'insultaient dans la rue." Elle ouvre un commerce, un salon de thé bio, "A l'ombre des oliviers".

    Pas franchement un repaire d'islamistes, avec ses smoothies bio et ses jeux pour enfants. Mais, malgré le soutien de nombreux Wissoussiens, l'ouverture de son établissement passe mal chez certains. Des badauds passent devant sa devanture en faisant des gestes menaçants. "Des gens m'ont dit que les pro-Trinquier avaient lancé un appel tacite au boycott", affirme-t-elle sans pouvoir évidemment en apporter la preuve. Elle dit également avoir fait l'objet d'un véritable "harcèlement" de la part du très droitier premier adjoint, Dominique Bouley : "Il me suivait à la sortie de l'école, prenait des photos de moi." L'élu, lui, affirme n'avoir fait que photographier la sortie des classes pour le journal. "Cette dame est parano", jette-t-il comme un verdict définitif, les dents serrées.

    Moins primaire, un opposant explique : "Richard Trinquier voit systématiquement les musulmans comme des ennemis." Mme Layouni se souvient d'une réflexion lourde de sens, au cours d'une réunion avec les musulmans de la ville : "Il m'a dit : 'Vous devriez vous inquiéter, de plus en plus de gens qui vont à l'église.' Mais pourquoi ça devrait m'inquiéter ? C'est incompréhensible, ça ne m'inquiète pas du tout ! Quelle drôle de mentalité ! Lui et moi ne vivons pas dans le même monde." Faute de clients, le salon A l'ombre des oliviers ferme en janvier 2015. Les Layouni, épuisés, décident de quitter la ville où ils ont résidé cinq ans. "Nous sommes certains en tous les cas que nous avons gagné en vous rencontrant, vous tous, qui nous avez soutenus, en détermination à lutter pour notre salut, qui est d'apprendre à vivre ensemble. Merci pour tout. Que la paix soit sur nous", écrit-elle, en guise d'adieux, sur le site de l'établissement.

    Injures et pugilats

    A Wissous, les conseils municipaux sont le théâtre d'algarades, d'injures, voire de pugilats. A la sortie de l'une de ces réunions, une militante associative, Isabelle Cassou, accuse un proche du maire, Marc Mercier, d'avoir tenu des propos racistes. Président de la Fédération française de catch, l'homme, qui avait un temps tenu une salle de sport dans la ville avant d'en être évincé par la précédente majorité de gauche, sort de ses gonds. Dans un enregistrement en notre possession, il injurie sans aucune retenue Isabelle Cassou : "Va te faire enc... grosse salope", puis, devant les accusations de racisme : "C'est les crouilles qui sont racistes... Je vais les fumer, moi, les crouilles. T'as qu'à demander aux condés, j'en ai déjà fumé un."

    "Je vais les fumer, moi, les crouilles" Nous sommes allés voir Marc Mercier pour qu'il s'explique. Avec sa carrure massive, l'homme est brut de décoffrage mais affable et débonnaire. Sa salle de catch de Villejuif est ornée de photos d'athlètes qu'il a formés : "Regardez, que des Rebeus et des Noirs, je suis tout sauf raciste. Je ne suis pas un facho, regardez, mes copains ici sont cocos", lâche-t-il, l'air sincère et ému, en nous montrant les affiches à la gloire des luttes sociales qui bordent le bar de la salle.

    L'endroit accueille effectivement une association de gauche, dont un des militants, d'origine maghrébine, est l'ami de Marc Mercier. Il n'empêche, en écoutant l'enregistrement, il semble tomber des nues : "C'est quoi, un crouille ?" lâche-t-il, dans un accès de naïveté peu crédible. "Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, je n'aurais pas dû. Je n'ai pas de filtre, quand on me casse les couilles, je me fâche. Et encore, je me suis calmé, dans ma jeunesse, je les aurais défoncées, ces connes". On ose quand même la question, timidement : a-t-il déjà tué un "crouille", comme il s'en vante dans l'enregistrement ? "Bien sûr que non, c'est juste une connerie, un accès d'énervement." Comme Dominique Bouley, le premier adjoint. Comme Serge Potentier, l'ancien para. Cela fait quand même beaucoup d'énervés autour du maire. Richard Trinquier, lui, garde le silence. Par le biais de son directeur de cabinet, il nous a fait savoir qu'il ne souhaitait pas s'exprimer, "dans un souci d'apaisement et de pacification". "Pacification", un terme colonial en vogue pendant les "événements" d'Algérie. Décidément, à Wissous, cette guerre-là semble ne jamais s'être arrêtée.

    SOURCE     : http://www.marianne.net/wissous-ville-guerre-algerie-ne-s-est-pas-arretee-100241051.html

    Wissous, la ville où la guerre d'Algérie  ne s'est pas arrêtée

    Le 15 mars 2016, le Tribunal doit rendre son verdict dans l’affaire des pages facebook discriminantes de la municipalité. Richard Trinquier le Maire (Les Républicains) est un adepte des petits commentaires racistes ou du partage de photos « hilarantes » (des femmes voilées comparées à des sacs poubelles par exemple), la plupart du temps likées par ses adjoints. C’est aussi à Wissous que l’on a retiré les menus de substitution à la cantine, (tient comme à Chalon-sur-Saône) opéré une descente municipale menaçante dans un camp rom etc…Visite guidée dans ce petit laboratoire identitaire de l’Essone.

     


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    « Bon anniversaire Yolande Liechti »

     

    Ce matin, Vincent Liechti, un ami, m’apprenait que sa maman Yolande Liechti a fêté ses 92 ans hier 8 octobre 2018, en lui disant « Bon anniversaire Yolande »  cela me donne l’occasion de remémorer aussi l’histoire de son papa Alban Liechti qui a été, pendant la guerre d’Algérie « un soldat du refus ». Sur une photo d'un autre article mis en ligne le 6 octobre 2013 il y avait Alban Liechti… tout en ayant une pensée pour un autre grand ami Jean-François Gavoury… C’est grâce à celui-ci et son association l’ANPROMEVO que cette photo a été prise… 

    « Bon anniversaire Yolande Lietchi » 

    De gauche à droite, en 2e position : Jean-Philippe Ould Aoudia (Marchand-Feraoun), Alban Lietchti (ACCA), Gilles Manceron (Histoire Coloniale et Postcoloniale) et Georges Morin (Coup de Soleil)

    Le documentaire «  le Refus » retrace le combat anticolonial d’Alban Liechti qui refusa en juin 1956 de prendre les armes contre le peuple algérien. Alban Liechti fut incorporé dans l’armée le 5 mars 1956 comme jeune soldat du contingent. Lorsque son contingent est envoyé en Algérie à l’automne 1956, il écrit au président de la république qu’il refuse de faire la guerre au peuple algérien. Il sera condamné à la prison. 

    Après 4 années passées dans les prisons d’Algérie et de France, le 17 mars 1961, il est envoyé de force en Algérie dans un commando de Chasse d’un régiment de tirailleurs algériens. Dans le Djebel, de la région de Blida, il patrouille, tout en refusant de mettre les balles dans son arme. Son refus déterminé était celui d’un jeune qui reconnaissait au peuple algérien le droit à l’indépendance. Et ce n’est qu’avec la fin de la Guerre d’Algérie qu’il est libéré, le 8 mars 1962. 

     

    « GUERRE D’ALGERIE »… « EVENEMENTS

    D’ALGERIE »… « REVOLUTION ALGERIENNE »

    par Alban Liechti, soldat du refus

    Cette guerre menée par le FLN (Front de Libération Nationale) pour l’indépendance du peuple algérien était, pour celui-ci, dès le 1ernovembre 1954 une guerre de libération après 124 années de colonisation par la France.

    Comment les Algériens ont-ils été amenés à déclencher cette guerre ?

    En 1954, les 4/5ème de la population algérienne étaient d’origine maghrébine. Leurs représentants réclamaient depuis des années – Abd-el- Khader – les mêmes droits que la population d’origine européenne. Or, ils restaient constamment discriminés, méprisés, rabaissés et traités de sous-hommes. Beaucoup d’entre eux avaient pourtant loyalement et, souvent en première ligne, défendu la France pendant les deux grandes guerres de 1914-1918 et 1939-1945. En 1945 ils espéraient avoir gagné leur droit à une certaine indépendance. Le jour de célébration de la victoire sur les nazis le 8 mai 1945, dans la plupart des grandes villes, ils ont brandi le drapeau algérien. Il y a eu en particulier dans le Constantinois, à Sétif et Guelma, de violentes réactions de colons européens, de la police et de l’armée. Des porteurs de drapeaux ont été tués, d’autres blessés ce qui a entrainé une riposte des Algériens et des violences de part et d’autre, entrainant de nombreuses victimes particulièrement parmi la population algérienne. Si le chiffre de ces victimes algériennes est toujours contesté, (entre 15 000 et 40 000 morts), il s’y ajoutait de nombreuses arrestations et de nombreux blessés. Ces événements tragiques marquent pour beaucoup d’Algériens l’origine de la guerre d’indépendance, et déjà pour quelques-uns l’entrée dans la clandestinité et la lutte révolutionnaire.

    Les « Evénements d’Algérie … Les « opérations

     de maintien de l’ordre. »

    La France avait possédé au début du XXème siècle un immense empire colonial, et tenait à le garder. Elle venait de perdre, à Diên Biên Phu en mai 1954, la guerre d’Indochine ! L’insurrection algérienne décrétée par le FLN le 1erNovembre 1954 lui donne la perspective d’une revanche à cette défaite. Le gouvernement décide alors de garder coûte que coûte l’Algérie quitte à donner plus tard (1956) l’indépendance aux autres colonies d’Afrique du Nord, Maroc et Tunisie. L’Algérie était par la France considérée comme territoire français (3 départements ) qu’il fallait défendre contre des « terroristes ». Le gouvernement a rappelé dès 1955 des soldats qui venaient de terminer leur service militaire. Il en a maintenu d’autres pour une période plus longue, et envoyé massivement en Algérie à partir de 1956, au nom du «  Maintien de l’ordre » les soldats appelés normalement pour faire leur service militaire portant la durée de celui-ci de 12 à 18 mois puis de 18 à 24, à 27,et à 33 mois. Toutes ces mesures ont contribué à porter à 400 000 hommes les militaires présents en Algérie, quand j’y fus moi-même envoyé en juillet 1956, et à les surarmer en multipliant les dites opérations. Ce fut bien l’intensification de la guerre sans vouloir en reconnaitre le nom remplacé par celui  d’ « Evénements d’Algérie » trompant ainsi la plupart des Français de la métropole et permettant au gouvernement de ne pas respecter les Conventions de Genève. Exemple : en temps de guerre on fusille les soldats ennemis mais pendant les dits événements, les autorités françaises ont guillotiné des combattants algériens pour les humilier en les traitant comme les prisonniers de droit commun de l’époque.

    Par ailleurs cette situation de «  non guerre » pour la France a permis de donner les pleins pouvoirs de police à l’armée, laquelle a utilisé massivement les méthodes d’« interrogatoires musclés » formule employée pour cacher l’emploi de la torture. Les exécutions sommaires appelées « corvées de bois » procédaient de cette même situation.

    Vis-à-vis des populations civiles l’armée a eu également tous les pouvoirs. Elle a procédé à des regroupements et à des déplacements forcés. Elle a créé des « zones interdites » où tout être humain, homme, femme ou enfant qui avait la malchance de s’y trouver était immédiatement tué sans sommation. Elle a procédé dans les villages à des pillages et parfois à des exécutions massives de population. Enfin, elle a bombardé au napalm, ce qui n’a jamais été reconnu officiellement. Ces bombes au napalm étaient appelées par les militaires « armes spéciales ». Leur utilisation était largement cachée aux Français.

    La Révolution algérienne….

    Les combattants algériens de la guerre de libération de mieux en mieux armés, de plus en plus nombreux ont, de leur côté, renforcé les attaques surprises, les embuscades, les poses de mines sur les routes et les ponts. La nuit, ils étaient maîtres du terrain et le jour, c’était l’armée française qui dominait. Les femmes algériennes ont pris une large part à cette révolution. Les enfants eux-mêmes se sont sentis concernés comme nous enfants pouvions nous sentir concernés par la Résistance. Les communistes algériens avec le PCA se sont inscrits dans cette guerre d’indépendance à laquelle, ils ont payé un lourd tribut, de même que le journal Alger Républicain, son directeur Henri Alleg auteur de «  La Question » et la plupart de ses journalistes. C’était bien la révolution de tout un peuple que les grandes manifestations des dernières années de guerre ont confirmé, même s’il y a pu avoir des conflits internes…

    Les appelés du contingent

    Les jeunes Français appelés du contingent étaient au départ de France dans leur majorité ignorants de la réalité algérienne. Si les rappelés en 1955 avaient manifesté largement comme à Rouen, à Grenoble, à l’Eglise Saint-Severin à Paris, leur opposition au départ en Algérie, ce fut moins évident en 1956 pour les soldats du contingent. Il faut cependant citer la manifestation de la Villedieu en Creuse soutenue par la population dont le Maire et d’autres citoyens furent condamnés à ce titre. De premiers témoignages d’appelés et rappelés furent édités et diffusés en France sous forme de tracts ou brochures. Des appelés opposés à cette guerre « ont choisi l’exil » et ses lourdes conséquences. Au fur et à mesure des mois et années qui passaient les soldats ont compris qu’on ne pourrait jamais gagner cette guerre militairement. Leur vie était constamment en danger et ils devenaient de plus en plus nombreux à réfléchir et à discuter ce qu’on les obligeait de faire et que leur conscience réprouvait. En France les premiers cercueils arrivaient, les familles s’inquiétaient, le budget de la défense s’alourdissait, la répression vis-à-vis des Algériens s’aiguisait et 1958 voyait l’avènement de la 5èmeRépublique avec le retour du Général de Gaulle à sa tête. L’opinion s’est progressivement généralisée et mobilisée pour aller vers une fin rapide de cette guerre. Les soldats envoyés en Algérie devant sa prolongation ont mis pour la plupart une mauvaise volonté évidente à suivre les ordres qui leur étaient imposés. Le 21 avril 1961, ils se sont élevés massivement contre le complot des quatre généraux qui voulaient instaurer un régime fasciste en Algérie. Ils ont pris le pouvoir de décision dans la plupart des casernes et cantonnements allant jusqu’à « l’arrestation » de leurs supérieurs quand ils affirmaient soutenir ce complot.

    Après la fin de la guerre et leur retour en France à la vie civile, les militaires appelés à faire la guerre en Algérie n’ont eu aucune reconnaissance, et aucun soutien psychologique après les dures épreuves qu’ils avaient subies et les tortures et crimes dont ils avaient souvent été témoins, et parfois acteurs… Ils ont eu beaucoup de mal à continuer leur vie normalement et sont restés longtemps silencieux sur toute cette douloureuse période de leur jeunesse !

    Aujourd’hui…

    La reconnaissance par le gouvernement français du terme « GUERRE D’ALGERIE » en 1999 a enfin permis humainement aux soldats français concernés de se sentir vraiment considérés comme victimes de guerre. Si toutes les guerres entrainent des milliers de morts, et des blessés à vie, elles causent aussi de très nombreux traumatismes psychologiques prolongeant dans leur quotidien comme dans celui des Algériens les conséquences d’une guerre qui a profondément éprouvé nos deux peuples.

    Le 18 mars 1962 à Evian, les Accords signés entre les délégations gouvernementales algérienne et française ont proclamé un cessez-le-feu pour le 19 mars 1962 à midi mettant fin officiellement aux combats d’une guerre de près de huit ans. Pour la France ces accords ont été ratifiés par référendum le 8 avril 1962 par 17,5 millions de « oui » représentant 90,70 % des suffrages exprimés par les Français.

    Malgré ce référendum, cette date du 19 mars n’est toujours pas reconnue comme fin de la guerre par le gouvernement français. Pour le 19 mars 2012 cinquantième anniversaire de ce cessez-le-feu une reconnaissance officielle permettrait d’avancer vers la signature d’un véritable traité de Paix entre les deux gouvernements algérien et français. Un tel traité permettrait réellement de mettre fin à cette situation de guerre qui n’a que trop duré ! Cela permettrait aussi de développer des échanges, culturels, touristiques, économiques, historiques, fructueux pour l’avenir et la jeunesse de nos deux peuples.

    Bien qu’ayant refusé de participer à cette guerre par lettre du 2 juillet 1956, au Président de la République chef des armées, je ne me suis jamais senti séparé des soldats du contingent. Si la prison, particulièrement en 1956/1958 m’en a physiquement éloigné, je les ai sentis très fraternels à mon égard à mon premier retour en France pendant les six mois de réincorporation au 11èmeBataillon de Chasseurs Alpins à Barcelonnette et indignés par mon second envoi en Algérie en mars 1959.

    « Bon anniversaire Yolande Liechti »

    Durant cette nouvelle période de deux ans de prison qui a suivi en Algérie et en France la confirmation de mon refus de combattre, mes parents, mon épouse ont eu des témoignages de soutien d’autres soldats du contingent et de leur famille. Les officiers eux même ont témoigné du respect de ma position quand ils ont eu à recevoir un membre de ma famille. Si bien qu’en mars 1961 quand pour la 3èmefois et manu militari, dès la sortie de prison, j’ai refait « le voyage » en Algérie, ce sont les soldats eux - mêmes qui ont décidé à mon arrivée, quand ils ont eu connaissance des menaces de l’OAS à mon égard, d’assurer, si besoin, ma protection. Et, à mon retour en France le 20 février 1962, la fin de la guerre était imminente. Mais, ajoutés aux milliers de victimes algériennes 30 000 jeunes soldats français, et de nombreuses victimes civiles y avaient perdu leur vie, comme au métro Charonne. J’ai été démobilisé le 9 mars 1962 six ans après mon incorporation du 1ermars 1956. Aujourd’hui les séquelles restent nombreuses, des mémoires restent à vif, la colonisation sous d’autres formes caractérise notre monde. La 5èmeRépublique française est issue de cette guerre. Les élections présidentielles de ce printemps 2012 peuvent ouvrir la voie à une 6èmeRépublique porteuse d’un avenir de paix et de fraternité. « L’Humain d’abord …».

    Documentaire LE REFUS de Raymond Mourlon

    Le documentaire «  le Refus » retrace le combat anticolonial d’Alban Liechti qui refusa en juin 1956 de prendre les armes contre le peuple algérien. Alban Liechti fut incorporé dans l’armée le 5 mars 1956 comme jeune soldat du contingent. Lorsque son contingent est envoyé en Algérie à l’automne 1956, il écrit au président de la république qu’il refuse de faire la guerre au peuple algérien. Il sera condamné à la prison.

    Après 4 années passées dans les prisons d’Algérie et de France, le 17 mars 1961, il est envoyé de force en Algérie dans un commando de Chasse d’un régiment de tirailleurs algériens. Dans le Djebel, de la région de Blida, il patrouille, tout en refusant de mettre les balles dans son arme. Son refus déterminé était celui d’un jeune qui reconnaissait au peuple algérien le droit à l’indépendance. Et ce n’est qu’avec la fin de la Guerre d’Algérie qu’il est libéré, le 8 mars 1962.

    Les soldats du refus bénéficièrent d’une amnistie, mais, contrairement aux condamnés de l’OAS auteurs de 2700 victimes françaises et algériennes, ils ne seront pas réhabilités…

    SOURCE : http://www.reperes-antiracistes.org/article-dossier-algerie-alban-lichti-soldat-du-refus-113080781.html 

     

     A l'occasion de l’anniversaire de Yolande Liechti

    et de l’émouvante histoire de son mari Alban Liechti

    leur fils chante « Refus d'obéissance » - paroles

     et musique de Vincent Liechti 

     


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    Paris, 6 octobre 2018

     Cimetière du Père-Lachaise :

     7e anniversaire du dévoilement

     de la stèle aux victimes de l’OAS

     Compte rendu de la cérémonie

    Paris, 6 octobre 2018   Cimetière du Père-Lachaise :   7e anniversaire du dévoilement   de la stèle aux victimes de l’OAS *** Compte rendu de la cérémonie

     

     

    7 octobre 2018

     

    Le 7e anniversaire de la stèle que le maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, a dévoilée, le 6 octobre 2011, en hommage à l’ensemble des victimes de l’OAS en Algérie et en France a été célébré hier, de 11h00 à 12h00 au cimetière du Père-Lachaise.

    La cérémonie a réuni près d’une cinquantaine de personnes, à l’invitation conjointe de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS et de l’association "Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons".

    L’Ile-de-France n’était pas seule représentée : certains participants venaient des régions Centre-Val de Loire et Normandie et même d’Algérie.

    Les présidents et membres des associations organisatrices étaient entourés des représentant(e)s de l’Association Germaine Tillion (en la personne de Mme Nelly Forget), du Comité Vérité et Justice pour Charonne (en la personne de son président, Henri Cukierman), de la FNACA de Paris (en les personnes de Jean Laurans, président départemental, ainsi que de Mme Anick Sicart et de M. Pierre Fassy, respectivement secrétaire générale et porte-drapeau du comité du 13e arrondissement).

    Monsieur François Vauglin, maire du 11e arrondissement, avait bien voulu faire savoir combien il regrettait de ne pouvoir, en raison d’une contrainte d’agenda, assister à ce moment de commémoration.

    À la suite d’un dépôt de quatre gerbes aux noms de la FNACA de Paris, du Comité Charonne, des Amis de Max Marchand et de l’ANPROMEVO, une minute de silence a été observée en souvenir et en l’honneur des victimes décédées et des victimes survivantes de l’OAS.

    Dans le prolongement des interventions, reproduites en première pièce jointe, un dialogue s’est spontanément établi, sur place, à partir de l’émouvant témoignage de l’une des descendantes d’un enseignant, ami de Mouloud Feraoun, assassiné par l’OAS en avril 1962 : l’occasion de citer pêle-mêle les noms de Huguette Azavant, Mouloud Aounit et Michel Levallois que la stèle avait permis de réunir depuis son inauguration !

    Des photos de cette manifestation sont également jointes : j’en remercie vivement l’auteur ainsi que l’ensemble de celles et de ceux qui, par leur présence ou leur soutien, ont contribué à la réussite de cette indispensable commémoration ; ma gratitude va également au conservateur et aux agents du cimetière du Père-Lachaise.

     

    Jean-François Gavoury

    Président de l’Association nationale pour la protection

    de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO) 

     

    Paris, 6 octobre 2018   Cimetière du Père-Lachaise :   7e anniversaire du dévoilement   de la stèle aux victimes de l’OAS *** Compte rendu de la cérémonie


    Intervention de Jean-Philippe Ould Aoudia

    le 6 octobre 2018

    devant la stèle aux victimes de l’OAS

    au cimetière parisien du Père-Lachaise 

    Le lundi 5 mars dernier, sur France Inter, à 8 h 35, le ministre de l’Éducation nationale déclarait :

    « Je ne suis pas non plus un fanatique de la commémoration ».

    Quelques jours plus tard, le 16 mars, il fait ce qu’il dit et décide de ne pas être représenté -et à travers sa fonction, le gouvernement- à la cérémonie d’hommage rendu depuis 16 ans devant la plaque commémorant l’assassinat de six fonctionnaires de l’Éducation nationale, le 15 mars 1962 à Alger, par l’OAS.

    La parole et l’acte d’un ministre ayant en charge l’Enseignement des élèves de France ne sont pas anodins et incitent à se poser la question : faut-il commémorer ?

    Nous sommes dans l’un des cimetières les plus célèbres et le plus visité au monde, où reposent un certain nombre de personnalités -tels Molière et Chopin- mais où s’élèvent aussi :

    -       le Mur des Fédérés. Faut-il encore commémorer les 147 fusillés de la Commune de Paris le 28 mai 1871 ?

    -       plusieurs monuments à la mémoire des déportés victimes des camps de concentration et d’extermination nazis. Faut-il ne pas commémorer les morts d’Auschwitz ou de Ravensbrück, sauf à se comporter comme des fanatiques de la commémoration ?

    À quelques mètres d’ici, sont gravés les noms des quelque 750 Parisiens Morts pour la France en Afrique du Nord. Devraient-ils être écartés des commémorations ?

    Pourquoi serions-nous des fanatiques de la commémoration en honorant ici et maintenant la mémoire des 2.700 victimes de l’OAS, que cette stèle a été la première en France à honorer : Algériens et Français, civils et militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République ?

    Qui sont les fanatiques : les terroristes qui les ont assassinés ou celles et ceux qui viennent rendre hommage à leurs innocentes victimes ?

    La commémoration comme facteur d’unité nationale

    Se souvenir ensemble, c’est rappeler avec solennité le souvenir de quelqu’un ou d’un événement important.

    Cum memorare, c’est entretenir la mémoire d’un événement qui appartient à l’Histoire collective, afin de la conserver.   

    C’est participer à la construction de l’Histoire commune aux habitants d’une région, d’un pays, de l’Europe, voire du monde si on se réfère aux deux guerres mondiales avec les dates du 11 novembre pour la Première et du 8 mai pour la Seconde.

    C’est rappeler sans cesse l’élément constitutif de la mémoire nationale et donc de son identité.

    C’est un lieu et un moment privilégié de rencontre entre l’histoire et la mémoire.

    Parce qu’elle sert d’exemple et de modèle, la commémoration engage l’État. Lorsqu’elle devient un jour férié, la nation tout entière participe, volens nolens, à ce cérémonial national.

    « L’histoire est la mémoire du peuple » (Malcolm X)

    « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir (Aimé Césaire)

    La commémoration comme un droit

    Refuser de commémorer, c’est imposer le silence à la mémoire, silence qui conduit à l’oubli. Un événement marquant de l’histoire nationale deviendrait alors une page blanche.

    Qui peut s’arroger le droit de refuser à une personne ou à une association le droit au souvenir pour lutter contre l’oubli ?

    Si cette démarche mémorielle s’inscrit au cœur de l’homme, qui peut lui interdire d’accomplir ce qu’il considère comme son devoir de mémoire ?

    Dans la démarche commémorative, rappeler le passé c’est partager des valeurs communes et les transmettre à travers des lieux de mémoire comme il y en a des centaines dans ce cimetière ; comme celui-ci, inauguré le 6 octobre 2011 par le maire de Paris, Bertrand Delanoë.

    Comme celui du 101 rue de Grenelle à la mémoire de six fonctionnaires de l’Éducation nationale « victimes de leur engagement pour les valeurs de la République et pour l’indépendance de l’Algérie dans une relation fraternelle avec la France ».

    Ou à l’École nationale supérieure de la police de Saint-Cyr-au-Mont d’Or, dédié « aux commissaires de police tombés en opération, victimes du devoir, hors du territoire métropolitain ».

    « Une nation qui ne sait pas regarder son passé ne sait pas regarder son avenir » (Alain Touraine).

    Les dangers de la commémoration 

    Mais il y a danger à commémorer sans cesse, n’importe qui et n’importe quoi, une sorte de « commémorationite » qui ferait perdre sens et portée à la commémoration.

    Dans le cadre de cette dérive mémorielle, on peut assister à un brouillage des valeurs fondatrices de la République, voire à une inversion de la signification et des valeurs portées par un moment de l’histoire.

    Un véritable détournement de la commémoration se met en œuvre qui consiste à célébrer des hommes, des idées ou des événements qui ne le méritent pas, ou qui sont même condamnables.

    La commémoration se transforme alors en un moment d’apologie d’une idéologie criminelle, comme celle qui a pu conduire à commettre des actes barbares, pour reprendre les termes du discours du maire de Paris le 6 octobre 2011 pour qualifier le terrorisme de l’OAS.

    Le devoir de mémoire comme fidélité aveugle à un passé controversé, expose à des abus de mémoire. On y cultive le ressentiment et le besoin de revanche.

    Il est de notre devoir de lutter contre l’avilissement du souvenir qui transforme les bourreaux en victimes et les victimes en coupables.

    Il appartient à l’État de condamner ces dérives mémorielles et d’empêcher leur cérémonial.

    Ce qui n’est pas toujours le cas, tellement il est vrai que la mémoire et l’histoire entretiennent des rapports conflictuels avec le politique.

    Pour reprendre ce qu’écrivait George Orwell en 1984 : « Qui contrôle le passé contrôle l’avenir. Qui contrôle le présent contrôle le passé ».

    Notre présence ici, devant cette stèle, est un rappel très fort à ce qu’il faut respecter, à ce qu’il faut honorer, à ce dont il faut se souvenir toujours, à ce qu’il ne faut oublier jamais, et cela quelle que soit l’opinion contraire de tel ou tel. 


     

    Paris, 6 octobre 2018   Cimetière du Père-Lachaise :   7e anniversaire du dévoilement   de la stèle aux victimes de l’OAS *** Compte rendu de la cérémonie

    Intervention de Jean-François Gavoury

     le 6 octobre 2018

    devant la stèle aux victimes de l’OAS

    au cimetière parisien du Père-Lachaise

     (88e division)

    Comme dans les actes, la parole de l’ANPROMEVO complète celle de l’association "Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons".

    Mon intention est de vous parler de Jouhaux.

    Non point d’Edmond (Jouhaud), mais de Léon Jouhaux.

    Pourquoi ce choix ?

    Parce qu’il est né dans ce XVe arrondissement de Paris, où l’ANPROMEVO a eu son siège depuis sa création en 2006 jusqu’à 2014 ?

    Parce qu’il a appartenu à la première génération de l’école obligatoire et que les associations "Marchand-Feraoun" et ANPROMEVO portent le souvenir de tant et plus de ces enseignants que la frénésie criminelle de l’OAS a pris pour cibles ?

    Parce qu’il a été, de 1909 à 1947, secrétaire confédéral de la CGT, cette CGT à neuf militants de laquelle la police aux ordres du préfet Papon a infligé la mort le 8 février 1962, non loin d’ici, alors qu’ils manifestaient contre l’expansion du terrorisme de l’OAS aux côtés de dizaines de milliers d’opposants au fascisme ?

    Parce qu’il s’est agi d’un homme de Paix, dont il a été prix Nobel en 1951 ?

    Rien de cela ? Tout à la fois ?

    En réalité, c’est la présence de la sépulture de Léon Jouhaux dans la 88e division du cimetière du Père-Lachaise qui me paraît donner du sens - symboliquement, s’entend - à cette stèle dévoilée il y sept ans par le maire de Paris !

    Paris, 6 octobre 2018   Cimetière du Père-Lachaise :   7e anniversaire du dévoilement   de la stèle aux victimes de l’OAS *** Compte rendu de la cérémonie

    En guise de transition avec un sujet lié à l’essence même de la démarche de l’association, je souhaite vous livrer une confidence : longtemps, j’ai réfuté l’hypothèse d’un traumatisme subi du fait de la disparition de mon père, première victime d’une OAS dans laquelle M. Bertrand Delanoë a su voir une organisation statutairement terroriste et ponctuellement barbare !

    Aujourd’hui, à l’approche un peu laborieuse du statut de septuagénaire et surtout avec le recul de douze années passées à la tête de l’ANPROMEVO, je m’interroge :

    - je le fais dans des termes qui m’ont été inspirés par une chanson à l’auteur et interprète de laquelle les honneurs posthumes ont été rendus hier à l’Hôtel national des Invalides : ai-je vraiment tardé à percevoir "le poignard de l’absence" ; ai-je été malade et suis-je "guéri de mes années d'enfance" ?

    - je le fais également et surtout à la lumière du témoignage qui m’est parvenu, il y a peu, de plusieurs membres, ici présents pour la première fois, de la famille de Dahmane Yesli, ami et collègue de Mouloud Feraoun assassiné par l’OAS le 11 avril 1962 à l’âge de quarante-trois ans, et dont le permis d’inhumer porte la mention « victime de terrorisme ».

    Ses descendants, qui restent très affectés plus d’un demi-siècle après ce drame, attendent de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS qu’elle attire à nouveau l’attention des pouvoirs publics sur la méconnaissance de leurs droits : il s’agit, en effet, des seules victimes de la guerre d’Algérie privées à la fois de la qualité de « mort pour la France » et de celle de « mort pour le service de la Nation ». Le Conseil d’État a exclu l’apposition de la mention « Mort pour la France » sur l’acte de décès des victimes de l’OAS au prétexte spécieux que l’OAS n’aurait pas été partie belligérante au conflit ; quant à l’attribution de la mention « Mort pour le service de la Nation », elle a été prévue par une loi du 21 décembre 2012, dont la rétroactivité, en soi dérogatoire, ne s’est pas étendue en deçà du 1er janvier 2002 !

    Il y a là une double injustice aussi criante que la négation des crimes de la colonisation ou le silence sur la torture érigée en système durant la guerre d’Algérie.

    Pour en obtenir la réparation morale (et simplement morale tant l’aspect pécuniaire est absent des préoccupations de l’ANPROMEVO), j’appelle au sens des responsabilités les administrations en charge des victimes de guerre et je sollicite le soutien des associations du monde combattant.

    Il y a soixante ans et un jour, était publié au Journal officiel le texte de la Constitution de la Ve République, celle au service de laquelle nombre de militaires, de fonctionnaires civils, de magistrats et d’élus sont tombés sous les coups de la sédition.

    Vivent les institutions et valeurs de la République, et que se consume le souvenir de ceux qui en ont été les ennemis.

     

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     Je Ne Suis Pas Guéri De Mes Années D'Enfance 

    Je ne suis pas guéri de mes années d'enfance
    Qui viennent me hanter chaque jour un peu plus
    Quand revivent en moi des voix qui se sont tues
    Et me serrent la gorge et blessent mes silences
    Je ne suis pas guéri de mes années d'enfance
    Et je n'ai pas trouvé de remède à ce mal
    Dont ma mémoire exsangue est le lit d'hôpital
    Sur lequel mon passé cherche sa survivance
    Et je perçois au coeur le poignard de l'absence
    Revoyant mes parents en me tenant la main
    Tous les hommes sont nés pour rester orphelins
    Hier à peine est vécu, que déjà c'est demain
    Je ne suis pas guéri de mes années d'enfance
    Au jardin de mon coeur il est des coins secrets
    Dont les roses d'hier ne se fanent jamais
    Où l'air est si doux que j'y prends mes vacances
    J'ai le mal du passé, mal du temps qui avance
    Les chemins de ma vie sont jalonnés de croix
    Et lorsque je regarde ému derrière moi
    Les images se figent et s'estompent parfois
    Je ne suis pas guéri de mes années d'enfance
    D'ailleurs je le pourrais que je ne le veux pas
    Tant j'aime, les yeux clos, revenir sur mes pas
    Et remonter le cours fou de mon existence
    Jusqu'aux années d'enfance
     

    Paris, 6 octobre 2018   Cimetière du Père-Lachaise :   7e anniversaire du dévoilement   de la stèle aux victimes de l’OAS *** Compte rendu de la cérémonie

     

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    Paris, 6 octobre 2018   Cimetière du Père-Lachaise :   7e anniversaire du dévoilement   de la stèle aux victimes de l’OAS *** Compte rendu de la cérémonie

    Paris, 6 octobre 2018   Cimetière du Père-Lachaise :   7e anniversaire du dévoilement   de la stèle aux victimes de l’OAS *** Compte rendu de la cérémonie

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    Revue de presse du 7 octobre 2018

     

    Laissez vivre en paix les enfants de la République

    Y compris les enfants de religion musulmane

    Le racisme anti musulman c’est aussi cela :

    A Beaucaire comme à Chalon-sur-Saône ou ailleurs

    Mais concernant Chalon-sur-Saône c'est dans 2 jours que l'affaire repasse  devant la Justice et moi qui suis de cette région je n'ai rien vu dans la presse locale... serait-elle aussi aux ordres ?

    Rien dans le Journal de Saône-et-Loire, (https://c.lejsl.com/) 

    Rien dans Info Chalon (http://www.info-chalon.com/)

    Rien dans Vivre-à-Chalon (http://www.vivre-a-chalon.com/) 

     

    Michel Dandelot

     

    Suppression des menus sans porc  dans les cantines : un maire RN  devant la justice

    En 2015, la Ligue de Défense judiciaire des Musulmans (LDJM) avait déposé un recours dans l’affaire des menus de substitution dans les cantines de Chalon-sur-Saône. Un peu plus de deux ans plus tard, après que le Rapporteur Public du Tribunal de Dijon — dont le rôle est de recommander une décision aux juges — avait demandé l’annulation de la décision du maire de Chalon-sur-Saône de supprimer les menus de substitution les jours où du porc est servi dans les cantines scolaires de la ville, le tribunal administratif de Dijon avait rendu un jugement d’annulation de la délibération du Conseil municipal de Chalon.

    Mais l’affaire n’est pas encore terminée. Ce 9 octobre 2018, la Cour administrative d’appel de Lyon doit rendre son verdict et choisir de confirmer ou d’infirmer la décision du tribunal administratif de Dijon. Karim Achoui, président de la LDJM, est confiant. L’objectif de l’audience en appel de l’affaire des menus de substitution au porc dans les cantines « est bien évidemment la confirmation de notre victoire en première instance », indique-t-il sur les réseaux sociaux.

    Cet appel intervient alors que la justice se penche sur la fin des repas de substitution à Beaucaire. Le maire Rassemblement national de la ville, Julien Sanchez, a en effet décidé lui aussi de mettre fin aux menus sans porc. Julien Sanchez estime que « les gens pourront prendre leurs dispositions s’ils ne souhaitent pas que leurs enfants mangent, ou bien qu’ils touchent ou approchent du porc. » Le maire de Beaucaire dénonce également un « apartheid » favorisé par les menus de substitution.

    La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, le Défenseur des Droits et l’Observatoire de la laïcité se sont tous positionnés contre la suppression des menus de substitution. Pour Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, « en imposant aux élèves de manger du porc ou de ne pas aller à la cantine », le maire d’une ville qui supprimerait les menus de substitution « n’accorde pas d’attention à l’intérêt de l’enfant ».

    SOURCE : https://lemuslimpost.com/menus-substitution-chalon-devant-justice.html 

     Suppression des menus sans porc

    dans les cantines : un maire RN

    devant la justice

    Suppression des menus sans porc  dans les cantines : un maire RN  devant la justice

    L'avocate du maire a soutenu que "les parents étaient avisés depuis septembre 2017 de cette décision de supprimer les repas de substitution".

    Illustration GEORGES GOBET AFP 

     

    Le tribunal administratif de Nîmes doit se prononcer sur la décision de Julien Sanchez, maire RN (ex-FN) de Beaucaire, de supprimer les menus sans porc des cantines de sa ville. 

    Le rapporteur public a demandé devant le tribunal administratif de Nîmes l’annulation de la décision du maire RN de Beaucaire de supprimer les menus de substitution au porc des cantines de sa ville, au motif qu’elle n’avait pas été prise dans les règles.

    C’est par un simple encart publié dans le journal municipal en décembre 2017 que Julien Sanchez avait annoncé la suppression dans les cantines scolaires des repas de substitution au porc qualifiés "d’anti-républicains" et sa volonté d’imposer un menu avec du porc une fois par semaine. Cinq associations – la Maison des potes, le Rassemblement citoyen de Beaucaire, la FCPE, la Licra et la LDH -  et le préfet du Gard ont attaqué cette décision devant la justice administrative.

    "Le maire a décidé seul"

    En audience publique mardi, le rapporteur public a contesté "la légalité de cette décision, justement parce qu’il n’y a pas de décision formalisée, mais juste une inscription annonçant la nouvelle dans le journal municipal". "Le maire a décidé seul, de manière isolée, sans tenir compte de la compétence du conseil municipal en la matière", a dénoncé le rapporteur public, dont l’avis est généralement suivi par le tribunal.

    "Cette suppression des repas de substitution s’inscrit dans une visée dogmatique et idéologique, avec un principe restreint de la laïcité, mais pas avec une vision centrée sur les enfants. À Beaucaire, on ne prend pas en compte l’intérêt supérieur de l’enfant", a dénoncé un avocat des requérants, Jérôme Privat.

    "Notre avocate a rappelé l’existence de plusieurs circulaires ministérielles qui indiquent que le repas de substitution n’est pas une obligation ou un dû", a réagi Julien Sanchez après l’audience, fustigeant "l’intrusion d’un interdit religieux dans un espace public". "Ceux qui prennent en otage les enfants, ce sont les parents", a-t-il ajouté.

    Le cas de Chalon-sur-Saône

    Lors de l’audience, l’avocate du maire Sylvia Josserand a soutenu que "les parents étaient avisés depuis septembre 2017 de cette décision de supprimer les repas de substitution". "Sur le fond du dossier, il est totalement faux d’invoquer – comme le font les associations et rassemblements qui ont saisi la justice aujourd’hui – la décision du tribunal administratif de Dijon pour prétendre au droit des usagers à un repas de substitution et à l’illégalité de cette suppression des repas", a aussi souligné l’avocate nîmoise.

    En 2015, le maire LR de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) Gilles Platret avait déjà créé la polémique en supprimant le menu de substitution au porc dans les cantines scolaires de la commune. Le tribunal administratif de Dijon avait censuré cette décision fin août 2017, une décision dont Gilles Platret a fait appel.

    Le tribunal administratif de Nîmes a mis sa décision en délibéré, sans date fixe. 

    SOURCE : https://www.sudouest.fr/2018/09/25/suppression-des-menus-sans-porc-dans-les-cantines-un-maire-rn-devant-la-justice-5422332-4697.php

    Revue de presse du 7 octobre 2018

    Revue de presse du 7 octobre 2018

     

    Je vous Hais les retraités !!!

    Et puis il y a les autres, celles et ceux

     qui ne se plaignent jamais…

    Revue de presse du 7 octobre 2018

    Je l’entends bien, le petit jupitérien, rejeton de la finance, valet de la technocratie parlementaire Européenne, serviteur zélé des lobbies tout puissants ; je l’entends bien mépriser, sermonner, fustiger un peuple qu’il voudrait bien plus à sa botte.
    Ah, il ne nous aime pas, nous les Gaulois, les sans dents, les râleurs, les geignards de tout poil qui pleurent sur leur sort alors qu’ils ont la chance de vivre dans un pays où bien des avantages leurs sont accordés !!
    Pensez-vous !! Nous avons l’audace, l’outrecuidance, de contester ses décisions, ses décrets, ses lois hâtivement votées qui nous spolient un peu plus chaque jour. Nous avons l’aplomb de l’interpeler lorsque l’occasion nous en est donnée, c’est-à-dire lorsque qu’il daigne de temps en temps satisfaire son égo surdimensionné en allant côtoyer une populace qui perd trop souvent son temps à manifester alors qu’il lui suffirait, non pas de battre le pavé mais de traverser la rue afin d’améliorer un sort qui lui semble injustement désigné.
    Non, il ne nous aime pas, et nous lui rendons bien nous qui sommes de plus en plus nombreux à réprouver sa manière croquignolesque de mener notre pays au nom d’idéaux viciés et pervertis par l’unique appât du gain de quelques-uns.
    Alors, bien sûr, je le concède, nous avons la chance de pouvoir manifester notre mécontentement au regard de certains pays où le seul fait d’éternuer, de bailler trop fort en présence d’un autocrate est considéré comme une mise en danger d’un pouvoir intransigeant avide de coercition, de répression, de justice expéditive.
    Dont acte, et m’abstiendrais ici, puisque je suis chanceux, de ne pas en rajouter dans ‘’l’art’’ que nous avons, parait-il nous les Françaises et Français, de gémir sur notre sort.
    J’évoquerais donc un autre sort, celui de celles et ceux qui ne disent rien, qui ne se plaignent jamais, qui ne contestent en aucun cas les décisions que l’on prend trop souvent à leur encontre.
    Il est, des hommes et des femmes qui sont relégués aux endroits les plus sombres de la nation, qui survivent au ban d’une société tant perdue dans ses enchevêtrements idéologiques qu’elle en oublie, à mon sens, réelle compassion et empathie.
    Ces gens-là vivent dans des hôpitaux spécialisés au bord de la faillite, des maisons d’accueil difficilement gérables tant le manque de moyens est cruel et désespérant ; ces hébergements sont souvent mal adaptés et ajoutent à la souffrance de celles et ceux qui y résident des maux inutiles qu’aucun n’est à même de soulager.
    Elles ne disent rien ces âmes torturées, ne réclament rien qu’un peu de temps à leur consacrer afin de les soulager d’une solitude qui aggrave quotidiennement leur handicap.
    Touché en cela depuis de nombreuses années puisque ma fille Natacha est venue au monde avec d’énormes problèmes, pour certains insurmontables et s’amplifiant au fil du temps, je puis vous assurer qu’à fréquenter régulièrement ce milieu il m’est tenu de constater régulièrement bien des cas désespérés allant au-delà de ce que mon enfant peut subir au quotidien.
    Et qui s’en soucie ??
    Peu de monde en réalité, en tout cas pas ces élu(es) de tous bords que l’on rencontre quelque fois sur les marchés et qui n’ont d’autre objectif que leur réélection à venir, pas ces parlementaires bedonnants qui sommeillent sur les douillets bancs de l’assemblée où nous les installâmes avec cet espoir insensé d’être dignement représentés.
    Il y a quelques temps déjà(2017), j’ai entendu madame Sophie Cluzel pérorer sur un plateau en criant haut et fort que son gouvernement allait, dans son immense mansuétude, augmenté l’allocation adulte handicapé (AHH) de cent euros :
    « Dès 2018, les annonces seront effectives. Nous atteindrons les 900 euros. Le président de la République s’est engagé à faire sortir de la pauvreté plus d’un million de personnes qui touchent l’allocation adulte handicapé », a-t-elle assuré. Pas de calendrier arrêté pour le moment, la secrétaire d’Etat précise que les détails seront donnés le 20 septembre(?), lors d’un comité interministériel du handicap. L’AAH est aujourd’hui de 810 euros. »
    Je puis vous affirmer qu’à ce jour l’allocation handicapée pour ma fille Natacha n’a augmenté que de quelques Euros puisqu’elle se monte pour ce mois d’octobre 2018 à 819,00 Euros.
    Je puis vous affirmer qu’une fois encore on a fait des effets d’annonce en oubliant de préciser que dans le même temps le forfait hospitalier de 18,00 Euros augmentait de deux Euros par jour (et augmentera encore dans les ans à venir) ; ce qui fait que les personnes handicapées obligées de vivre en milieu hospitalier spécialisé doivent, de leur poche, régler chaque mois à l’établissement qui les héberge 600,00 Euros, plafonnés pour certaines et certains à 540,00 Euros maxi.
    Sur 819,00 Euros de AHH, force est de constater qu’il reste bien peu pour espérer s’octroyer quelques menus plaisirs lors de sorties hors établissement !!
    Ah, monsieur le jupitérien ; gentil rejeton élevé au sein Rothschildien, comme il vous est aisé de promettre en sachant pertinemment que nul ne contestera lorsqu’il sera avéré qu’une fois de plus vous avez menti !!
    Sachez que contrairement à ce que vous affirmez vous n’êtes en rien à l’écoute de la souffrance, cocoonez que vous êtes dans votre monde privilégié qui chaque jour un peu plus réclame ce que déjà il possède démesurément, outrageusement.
    Sachez monsieur que je vous méprise autant que vous méprisez ‘’votre’ peuple, et que s’il m’était donné l’occasion de vous rencontrer je n’irais pas par quatre chemins pour vous accabler de toute l’animosité que je ressens à votre égard…
    Mais, après tout, la colère, là, m’égare en affirmant cela, je pense à bien y réfléchir que je vous ignorerais tout comme vous ignorez celles et ceux qui souffrent, et ne se plaignent jamais.

    Manu Edouard Moulin
    Octobre 2018
     

     

    Revue de presse du 7 octobre 2018

    CHARNAY-Lès-Mâcon – MÉMOIRE

    Un rond-point renommé en hommage

     au colonel Beltrame

     

     

    Le conseil municipal a validé le changement de dénomination du rond-point de la Gendarmerie. Il porte désormais le nom du colonel Beltrame, qui s’était sacrifié lors de la prise d’otages de Trèbes en mars dernier.

    Le 23 mars dernier, son geste avait ému la France entière. Au milieu de la tragique prise d’otages du Super U de Trèbes, dans l’Aude, Arnaud Beltrame, lieutenant-colonel de gendarmerie, avait fait le choix de se substituer à la dernière personne retenue par un terroriste islamiste dans la salle des coffres du supermarché où il avait déjà fait deux victimes.

    « Nous nous sommes interrogés : que faire pour proclamer cet héroïsme »

    En tentant vraisemblablement de neutraliser l’individu, le lieutenant-colonel Beltrame avait été blessé par trois coups de feu et plusieurs coups de couteau. Il avait succombé à ses blessures quelques heures plus tard.

    Les hommages avaient plu pour saluer son sacrifice, jusqu’à une cérémonie d’hommage national présidée par le président de la République Emmanuel Macron.

    Un peu plus de six mois plus tard, la ville de Charnay-lès-Mâcon a choisi d’honorer à son tour sa mémoire. Lors du dernier conseil municipal, les élus ont en effet décidé de modifier la dénomination de rond-point de la Gendarmerie en rond-point Colonel-Beltrame. « Il est devenu un symbole important de notre République et de l’engagement de chacun qui porte au-delà de sa propre vie, explique le maire de Charnay-lès-Mâcon, Jean-Louis Andrès. Nous nous sommes donc interrogés : que faire pour proclamer cet héroïsme-là. »

    À Charnay, le site était tout trouvé avec ce giratoire situé à deux pas du groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire et de la place du Souvenir et de la Paix, où trône désormais le monument aux morts communal ; le tout cerné par les rues du 11-Novembre-1918, du 8-Mai-1945 et du 19-Mars-1962. « C’était l’endroit idéal : combien d’engagement de Français pour le bien-être de notre République ? », conclut Jean-Louis Andrès.

    Une stèle devrait être installée au centre du giratoire pour rappeler l’histoire du colonel Arnaud-Beltrame. L’inauguration de ce rond-point pourrait avoir lieu le 16 février, à l’occasion de la cérémonie nationale d’hommage aux gendarmes morts dans l’exercice de leurs missions.

    Johan BOZONT 

    SOURCE : https://c.lejsl.com/edition-macon/2018/10/06/un-rond-point-renomme-en-hommage-au-colonel-beltrame 

    Tout c'est bien passé à Charnay-les-Mâcon mais ce n'est pas pareil partout... Rappelez-vous de cette scandaleuse affaire :

    Revue de presse du 7 octobre 2018

      

    Lettre ouverte à Mme Nicolle Nicolic-Bertrame *** Conseil municipal  de Villeneuve-le-Roi  du 12 avril 2018

    Quelle haine crachée par le maire Didier Gonzales maire de Villeneuve-le-Roi. Quel hypocrite ! Quel menteur !

    La scandaleuse décision du maire de Villeneuve-le-Roi de suppression du nom de 19-Mars-1962 d'une place de cette ville

     

    Le maire de Villeneuve-le-Roi a fait l'autruche en refusant de faire face à la réalité. Cette expression populaire est née de l'idée que l'autruche enfouit sa tête dans le sable dès qu'elle a peur.

     

     Je viens d’apprendre que la place du 19-Mars-1962 a été nommée Arnaud Beltrame sans inauguration… cela démontre la trouille, la pétoche, la poltronnerie, la lâcheté, l’hypocrisie de ce maire…qui a dû craindre des troubles à l’ordre public, alors rappelons-nous cette triste histoire...

     


     Conseil municipal

    de Villeneuve-le-Roi

    du 12 avril 2018

    Suite à l’article ci-dessous, merci de cliquer sur le lien ci-après pour visionner la vidéo de ce Conseil municipal qui a décidé de donner le nom du « Colonel Arnaud Beltrame » à la place qui était appelée depuis près de 30 ans « place du 19-Mars-1962 ». Visionnez pendant 16 mn 11 sec.

    Je remercie le correspondant qui souhaite rester anonyme de m’avoir fait parvenir cette vidéo. Je remarque que la famille a donné son accord à condition qu’il y ait une délibération du Conseil municipal  ... Mais la famille a dû changer d'avis après parce qu'elle ne savait pas tout...

    http://www.villeneuve-le-roi.fr/index.php/Le%20conseil%20municipal?idpage=61&idmetacontenu=11583

     

     

     

     

    *** Avant le vote du Conseil municipal le maire avait déjà fait retirer la plaque du 19 Mars 1962 dans une complète illégalité. (Voir la photo)

     


    Quelle haine crachée par le maire Didier Gonzales maire de Villeneuve-le-Roi. Quel hypocrite ! Quel menteur !

     

    A l‘image des revanchards nostalgiques extrémistes de l’Algérie française que sont : 

    Robert Ménard, maire (apparenté FN) de Béziers qui a débaptisé la rue du 19-Mars-1962 pour la nommer rue Elie Denoix de Saint-Marc, deJulien Sanchez, maire (FN) de Beaucaire qui a débaptisé la rue du 19-Mars- 1962 pour la nommer rue du 5 juillet 1962, HONTE  à Didier Gonzales  maire (LR) de Villeneuve-le-Roi qui vient de prendre la décision de débaptiser la place du 19-Mars-1962 pour la nommer Colonel Arnaud Beltrame.

     

     

     

    Lors du dernier Conseil Municipal de Villeneuve-le-Roi, les élus ont respecté une minute de silence afin de poursuivre l’hommage au colonel Arnaud BELTRAME… C’est le seul beau geste concernant la délibération que vous pourrez lire ci-dessous…

     

    Quelle haine crachée par le maire Didier

    Gonzales. Quel hypocrite ! Quel menteur !

    *** Hypocrite ! parce que dans ladite délibération ce fils de « pieds-noirs » nostalgérique extrémiste a volontairement censuré le nom de la place du 19-Mars-1962… Cette place qui possède ce nom depuis près de 30 ans. Cette date que ce maire de la honte refuse de prononcer est, ne lui en déplaise la fin de près de 8 années de la guerre d‘Algérie et aussi la fin de 132 ans de l’Algérie française. C’est vrai après cette date il y a eu encore des victimes par la faute de la funeste organisation criminelle et terroriste l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète)  responsable de 2700 victimes en Algérie et en France, y compris des appelés du contingent. Pour être complet il y a eu aussi des victimes, par vengeance, du FLN… Mais après le 19 mars 1962, ce n’était plus la guerre d’Algérie mais du terrorisme par des terroristes qui ne valaient mieux que les djihadistes d’aujourd’hui.

    *** Menteur ! parce qu’il a menti à la famille Beltrame en lui demandant l’autorisation, comme lui oblige la loi, de pouvoir donner le nom d’Arnaud Beltrame à une place de la ville mais en omettant volontairement de préciser que cette place portait déjà un nom historique « 19-Mars-1962 ».

    *** Menteur ! parce qu'il a déclaré :

    Quelle haine crachée par le maire Didier Gonzales maire de Villeneuve-le-Roi. Quel hypocrite ! Quel menteur !

    Suite aux propos du maire extrémiste Didier Gonzales sur la place du 19 mars 1962 : Nous savons de source sûre qu’aucun représentant de la famille Beltrame ne sera présent lors de l’inauguration de la place Arnaud Beltrame. Encore une fois notre maire fait preuve de mensonge pitoyable à des fins politiques. 

     

     

     

     

    Colonel Arnaud Beltrame

    Provocation M. le Maire, honte à vous !!!

    Mais  rien  d'étonnant  à   cela   puisque  vous  êtes   né     dans    l'Algérie

     française      et      que       vous      faites    partie     de    tous    ces    nostalgériques extrémistes... 

    Arnaud Beltrame, le colonel de gendarmerie «tombé en héros» assassiné après s’être substitué à une otage du jihadiste de l’Aude mérite qu’on lui attribue des noms de rues, d’avenues, de parcs, d’écoles, de places, etc… mais ne supprimez pas le nom d’une date de Paix, une date qui mit fin à 132 ans de colonisation de l'Algérie : le 19-Mars-1962, cela s’appelle de la provocation, c’est ce qu’a décidé le maire LR de Villeneuve-le-Roi et la majorité de son Conseil municipal.

    Michel Dandelot 

     

     

     

    Villeneuve-le-Roi : la place renommée en hommage au colonel Arnaud Beltrame divise

     

     Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne). Lors du conseil municipal de jeudi, la Ville a décidé de renommer la place du 19 mars 1962, place « Colonel Arnaud Beltrame ». DR

     

    La proposition du maire de renommer la place du 19-Mars-1962, «Colonel Arnaud Beltrame» a provoqué un tollé lors du conseil municipal de jeudi.

    La place du 19-Mars-1962 va-t-elle disparaître de la ville ? Jeudi, le conseil municipal a adopté une proposition du maire de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), Didier Gonzalès (LR), de rebaptiser une place en l’honneur du colonel Arnaud Beltrame assassiné après s’être substitué à une otage du supermarché de Trèbes (Aude), le 23 mars dernier. « Pour témoigner de son courage […] et honorer la mémoire de toutes les victimes du terrorisme, la ville nommera la place vers laquelle convergent la route d’Orly, la rue Roger-Salengro et la rue Saint-Martin : « Colonel Arnaud Beltrame ». Le hic, la place choisie a déjà été baptisée il y a près de 30 ans, « 19-Mars-1962 », date (elle même controversée) de la fin de la Guerre d’Algérie. Pour le vice-président (MRC) du conseil départemental chargé des anciens combattants, Daniel Guérin, « on efface le seul lieu de mémoire des anciens combattants ».

    Au conseil municipal, Eric Chamault (PS) -qui s’est abstenu lors du vote - a regretté le fait « d’opposer les mémoires les unes aux autres ». Il a suggéré à la municipalité l’idée de la place de la Gare en mémoire du colonel. 

    SOURCE : http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/villeneuve-le-roi-la-place-renommee-en-hommage-au-colonel-arnaud-beltrame-divise-13-04-2018-7662813.php 

     

     

    Le témoignage de Jacques CROS

     

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6572591-oui-a-une-place-colonel-arnaud-beltrame#c23425522 

    Oui à une place

     « Colonel Arnaud Beltrame »…

    Lettre ouverte à Mme Nicolle Nicolic-Bertrame *** Conseil municipal  de Villeneuve-le-Roi  du 12 avril 2018

    …Mais non à la suppression du nom

    de la « Place du 19 mars 1962 »

    Nous avons été informés par notre ami Michel Dandelot de l’opération politicienne à laquelle s’est livré le maire de Villeneuve-le-Roi (LR) lors de la dernière séance du conseil municipal de cette ville.

    Nous sommes tout à fait favorables à ce qu’un hommage soit rendu au colonel Arnaud Beltrame, ce courageux officier de gendarmerie qui, dans l’exercice de sa fonction a pris la place d’une femme otage et a été assassiné par le terroriste qui était passé à l’acte. Oui, nous souscrivons à l’idée qu’il faut inscrire le nom de « Colonel Arnaud Beltrame » sur les lieux ou édifices publics. Il le mérite.

     

    Ceci étant, comme l’a suggéré Monsieur Gonzales, le nouveau maire de Villeneuve-le-Roi, il a été proposé d’utiliser pour ce faire de supprimer le nom de la Place du 19 mars 1962 pour le remplacer par celui du héros de l’affaire de Trèbes.

    La démarche s’inspire de deux aspects. Le premier est en évacuant la date du cessez-le-feu on refuse de considérer que la guerre d’Algérie était injuste quant au rôle qu’on a fait jouer à l’armée française. Elle était parfaitement vaine par rapport à l’objectif qui lui était assigné, à savoir le maintien d’une structure sociale, le colonialisme, complètement anachronique. A moins de renouer avec une tradition cocardière ringarde, on ne peut pas oublier la perspective de paix qui se mettait en place le 19 mars 1962.

    L’autre aspect est la confusion délibérément entretenue entre djihadistes et musulmans sur fond de racisme et de xénophobie. On s’abstrait du fait que les musulmans sont les premières victimes du terrorisme. Il faut dire que désigner des boucs émissaires dans la crise socio-économique que nous vivons permet de faire reculer la prise de conscience de ce qui est en cause.

    Ceux qui tirent profit d’un système en fin de course incapable de satisfaire les revendications qui se posent avec l’évolution du monde, ont tout intérêt à permettre une telle diversion.

    Aussi nous pensons qu’il doit être possible de donner à un lieu public de Villeneuve-le-Roi le nom de « Colonel Arnaud Beltrame » sans faire disparaître celui de la « Place du 19 mars 1962 ». La place de la gare pourrait ainsi recevoir le nom du gendarme qui effectivement doit être honoré comme il se doit.

    Jacques Cros

     

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpellé

    devant le Monument aux Morts

     

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpelé devant le Monument aux Morts

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpelé devant le Monument aux Morts

    Joël JOSSO

    Pour votre prise de parole très remarquée et courageuse, en effet   la place du 19-Mars-1962 de Villeneuve-le-Roi que vous avez inauguré il y a près de 30 ans devra garder son nom historique pour toujours...

     

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpelé devant le Monument aux Morts

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpelé devant le Monument aux Morts

    A l‘image des revanchards nostalgiques extrémistes de l’Algérie française que sont :

    Robert Ménard, maire (apparenté FN) de Béziers qui a débaptisé la rue du 19-Mars-1962 pour la nommer rue Elie Denoix de Saint-Marc, deJulien Sanchez, maire (FN) de Beaucaire qui a débaptisé la rue du 19-Mars- 1962 pour la nommer rue du 5 juillet 1962, HONTE  à Didier Gonzales  maire (LR) de Villeneuve-le-Roy qui vient de prendre la décision de débaptiser la place du 19-Mars-1962 pour la nommer Colonel Arnaud Beltrame.

     

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpelé devant le Monument aux Morts

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpellé

    devant le Monument aux Morts

    Dimanche 29 avril 2018 à 11 h, la cérémonie pour le souvenir de la Déportation se termine, Joël JOSSO, Conseiller Municipal de Villeneuve-le-Roi prend la parole fortement : 

    Le Maire de Villeneuve-le-Roi interpelé devant le Monument aux Morts

    « Mesdames et Messieurs, vous connaissez la décision du Maire de Villeneuve-le-Roi de débaptiser la Place du 19-Mars-1962 Cessez- le-Feu de la guerre Algérie, pour lui donner le nom d’Arnaud BELTRAME. Le Colonel Arnaud BELTRAME est un héros pour avoir sacrifié sa vie pour sauver l’otage d’un terroriste. Nous sommes tous d’accord pour qu’un lieu de mémoire lui soit dédié sur Villeneuve-le-Roi mais il mérite un lieu qui fasse consensus, un lieu qui permette la communion entre tous les Villeneuvois.
    Au lieu de cela le Maire de Villeneuve-le-Roi vient opposer une mémoire à une autre mémoire. Les dizaines de milliers de morts et de blessés, les centaines de milliers d’appelés traumatisés de la guerre d’Algérie méritent que l’on se souvienne. Cette date fait aujourd’hui largement consensus parmi les Français, l’Etat français a reconnu cette date par l’intermédiaire de son Président de la République en 2016. L’heure est au souvenir et à la réconciliation.
    Dans sa demande à la famille de M. Beltrame, le Maire a menti car il n’a jamais indiqué que cette place avait déjà un nom. Didier Gonzales poursuit ici une vieille croisade personnelle de nostalgie de la période de l’Algérie Française.
    Le Colonel Beltrame mérite la reconnaissance de tous, comme l’a proposé Eric Chamault en Conseil Municipal, pourquoi ne pas envisager de donner son nom à la place de la Gare ce qui ne ferait grief à personne et permettrait que son nom soit vu par 3000 personnes chaque jour.
    Pour ma part j’ai interpellé le Préfet du Val de Marne qui peut suspendre cette décision parce qu’elle a été prise dans l’illégalité et parce qu’elle trouble l’ordre public ".

    Joël JOSSO 

     

     

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    Revue de presse du 6 octobre 2018

     

    Revue de presse du 6 octobre 2018

    Collectif secret défense : L’assassinat

     de Maurice Audin parmi quatorze affaires

    d’Etat 

    Suite à l’avancée de l’Etat français sur la reconnaissance de l’assassinat de Maurice Audin, le collectif Secret Défense, qui regroupe des associations qui œuvrent à la vérité sur quatorze affaires d’Etat, a pris acte dans un communiqué publié lundi dernier de «la décision du chef de l’Etat au nom de la République, ce 13 septembre, de reconnaître que ce mathématicien a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par les militaires français l’ayant arrêté, contrairement à la version officielle qui a perduré pendant plus de 60 ans».

    Pour le collectif, «ce geste humain et politique majeur ne peut que réjouir tous ceux qui, victimes dans des affaires où les services de l’Etat sont impliqués, luttent avec obstination, à l’image de Josette Audin, pour connaître la vérité et obtenir justice». Pour le collectif, ce premier pas en appelle d’autres : «C’est le même souci de vérité qui anime les familles, les historiens et les chercheurs dans l’ensemble des 14 affaires regroupées par le collectif, non élucidées, car entravées par des mensonges d’Etat, et dans lesquelles l’Etat français se retranche derrière le secret-défense protégeant la raison d’Etat et les intérêts supérieurs de la nation, sans qu’aucun contrôle de leur réalité n’existe.» Le collectif demande la «déclassification de documents pertinents» et «l’ouverture à la consultation de toutes les archives déterminantes».

    Pour l’instant, cependant, malgré les propos du président Macron, le collectif regrette «la fin de non-recevoir apportée à nos demandes, alors que la cohérence voudrait que le chef de l’Etat porte à l’ensemble des quatorze affaires du collectif le même souci de vérité».

    Parmi les quatorze affaires, trois concernent l’Algérie : les massacres d’Algériens à Sétif le 8 mai 1945, et à Paris le 17 octobre 1961, et la disparition de l’universitaire Maurice Audin en Algérie le 11 juin 1957. Les autres ont trait au massacre des tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944 ; l’assassinat du militant internationaliste Henri Curiel à Paris, le 4 mai 1978 ; l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka à Paris, le 29 octobre 1965 ; le crash de la Caravelle Ajaccio-Nice, le 11 septembre 1968 ; l’assassinat de Robert Boulin, ministre en exercice, nuit du 29 au 30 octobre 1979 ; la destruction en vol au-dessus d’Ustica, en Italie, d’un avion de ligne, le 27 juin 1980 ; l’assassinat de Thomas Sankara, président du Burkina Faso, et de ses compagnons, le 15 octobre 1987 ; l’explosion de la Maison des Têtes de Toulon, le 15 février 1989 ; le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 ; l’assassinat du magistrat Bernard Borrel à Djibouti ; le naufrage du chalutier breton Bugaled Breizh, le 15 janvier 2004 et l’enlèvement et l’assassinat au Mali des envoyés spéciaux de Radio France Internationale (RFI).

    SOURCE : https://www.elwatan.com/edition/actualite/collectif-secret-defense-lassassinat-de-maurice-audin-parmi-quatorze-affaires-detat-06-10-2018 

    Revue de presse du 6 octobre 2018

    Pas d'antenne pour les dealers de haine !

    Revue de presse du 6 octobre 2018

    Eric Zemmour, en 2010. Photo Alain Jocard. AFP

    Suite aux propos d'Eric Zemmour, qui affirmait sur le plateau de Thierry Ardisson le 16 septembre dernier que le prénom d'Hapsatou Sy était une «insulte à la France», des responsables d'associations et autres personnalités de la société civile pointent les médias qui persistent à inviter des personnes déjà condamnées pour incitation à la haine raciale ou religieuse.

    Les propos d’Eric Zemmour ont suscité une émotion légitime. Présent sur le plateau de Thierry Ardisson le 16 septembre dernier, il a affirmé que le prénom d’Hapsatou Sy était une «insulte à la France» et que sa mère aurait mieux fait de lui en donner un qui soit tiré du calendrier chrétien, comme Corinne, par exemple. Evidemment, c’est le propos d’Eric Zemmour qui est une insulte à la France. La France d’aujourd’hui, c’est un pays rassemblant des personnalités aussi diverses que Carla Bruni, Elie Chouraqui, Jamel Debbouze, Ruth Elkrief, Gad Elmaleh, Tahar Ben Jelloun, Carlos Ghosn, Jack Lang, Enrico Macias, Teddy Riner, Harry Roselmack, Omar Sy, Lilian Thuram, Rama Yade, Zinedine Zidane ; et à part Eric Zemmour, personne ne songerait à leur reprocher leur prénom.

    Mais au-delà d’Eric Zemmour, les citoyens sont en droit de se demander pourquoi les médias continuent à inviter des personnes qui ont déjà été condamnées pour incitation à la haine raciale ou religieuse. Renaud Camus est condamné pour provocation à la haine, mais est reçu sur France Culture. Eric Zemmour est condamné trois fois, mais est encore invité sur les plateaux, et travaille à Paris Première. La délinquance audiovisuelle est une réalité. La justice condamne les coupables. Mais certains producteurs ou directeurs de chaîne n’en tiennent pas compte, et continuent à les inviter, voire à les recruter, comme si le jugement rendu au nom de la République française n’avait aucune importance.

    Voudrait-on recruter dans une caserne de pompiers un pyromane déjà condamné pour incendie criminel ? Accepterait-on d’embaucher dans une banque un homme déjà condamné pour braquage ? Songerait-on à employer dans une école maternelle un enseignant déjà condamné pour pédophilie ? Evidemment, tout délinquant ayant purgé sa peine a le droit d’être réintégré dans la société. Mais on évite de le replacer dans le milieu où il a sévi, surtout s’il s’agit d’un domaine sensible. Alors, pourquoi accepter que des individus, qui sont des délinquants audiovisuels, soient invités ou recrutés dans les médias, notamment publics, au mépris de la justice ?

    Certes, ils ont le droit de s’exprimer. Mais les chaînes ne sont pas obligées de leur tendre le micro, et de leur donner encore l’occasion de «déraper», ou plutôt de récidiver, car il s’agit souvent de récidivistes, voire de multirécidivistes, qui n’ont aucunement pris acte du jugement rendu, et qui persévèrent dans leur faute avec assurance et arrogance. Il serait légitime que les directeurs de chaîne de radio ou de télé s’imposent comme règle éthique de ne pas inviter ou recruter de pareils délinquants, a fortiori quand il s’agit de récidivistes. C’est un usage, qui est déjà appliqué en partie, mais de manière irrégulière. Il faudrait qu’il devienne un principe régulier, intégré de manière explicite dans la charte des médias en question, a fortiori quand ceux-ci bénéficient des subsides de la puissance publique. Ce serait un message fort, adressé à ceux qui vivent ainsi de leur petite boutique de la haine.

    C’est pourquoi nous interpellons la ministre de la Culture et les responsables de l’audiovisuel français afin que de toute urgence nous élaborions ensemble les règles nécessaires pour que les médias soient plus vigilants et rigoureux dans le respect des lois et valeurs de la République.

    SOURCE : https://www.liberation.fr/debats/2018/10/03/pas-d-antenne-pour-les-dealers-de-haine_1682444

    Revue de presse du 6 octobre 2018

    Aznavour ou la République aux Invalides

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    Revue de presse du 6 octobre 2018

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    Enterrement de Charles Aznavour aux Invalides et hommage national. Après Jean d'Ormesson, Johnny Hallyday, Simone Veil. Une cérémonie dont la République Française, ce pays traversé par mille fractures, a le secret. Quoi de mieux pour dissiper les dissensions et les divisions qu’une émotion nationale autour d’une grande figure, contestée mais seulement à la marge, couplée à un plan média d’envergure. Les chaines d’info continue dégoulinent entre les pubs, chacun y va de son couplet.

    La tyrannie émotionnelle, née sur un deuil et donc une peine réelle en soi tout-à-fait respectable, permet à nos diviseurs de métier, pardon, nos gouvernants, et parmi eux au premier d’entre eux, celui que l’on nomme l’Elu, de se mettre au premier rang, de prendre le micro et donc d’oser tel un évêque parler en notre nom. Cette récupération des morts célèbres est devenue – cela ne date pas d’hier mais la modernisation de l’information a grandement accéléré le phénomène, de même le caractère jetable de la popularité des élus – une norme sociétale. Au point que la société ne comprendrait en rien que son monarque se taise, ne se mette pas en avant, ne prenne la parole. On est donc dans une séquence manipulatoire pure, en même temps dans un temps qu’on peut qualifier de normatif. Avant même le décès de Charles Aznavour, paix à son âme, la cérémonie et son faste s’inscrivaient dans l’inconscient collectif, pareille carrière ne pouvait déboucher que sur ça, ne pas avoir ça au bout eut été jugé comme un crime de lèse majesté. La fonction intrinsèque de ces grand-messes est donc bien une union entre le haut et le bas, le sommet de la société et sa base, les riches et les petits. En cela le ciment se fait, les différences disparaissent un temps, chacun attend que l’Elu soit dans son rôle et le joue à la perfection. The show must go on, disent les anglo-saxons.

    Pendant la cérémonie, les jours la précédant aussi, le jour de l’annonce de la mort du cher disparu, il y a comme une confiscation de l’actualité. Les sujets autres passent au second plan y compris les plus cruciaux. Depuis la mort d’Aznavour, seul le mini scandale autour de Macron à Saint Martin est parvenu à faire diversion. Le départ de Colomb aussi, mais moins. Les deux sujets furent vécus comme des faits d’hiver en début d’automne, deux apéritifs passionnant le landernau, sans doute peu importants aux yeux du peuple. Lequel pensait davantage à ce qu’il avait dans le frigo et à l’ami Aznavour. Et chantait La bohème devant son poste.

    L’époque moderne impose la starification, la déification de son vivant. Comme Hallyday avant lui, Aznavour était devenu une icône et un monument. De fait, Macron récupérant le chanteur arménien sera jugé davantage crédible que Macron récupérant De Gaulle, mais dans les deux cas la plupart des Français lui en seront gré sans pour autant lui dire merci ou lui donner une voix. Il a fait le job, on ne lui en demandait pas plus, il peut à présent visiter la famille d’un jeune dealer repenti à Stains. 

    SOURCE : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/aznavour-ou-la-republique-aux-208302 

     

     

     

    Et si, pendant la guerre d'Algérie on torturait aussi à Paris !?

     Papon en costume de préfet, Montaner en uniforme

    et Melnik, grand expert en maintien de l’ordre.

     

    Et si, pendant la guerre d'Algérie

     on torturait aussi à Paris !?

    Pendant la guerre d'Algérie, on torturait à Alger mais à Paris ? Que s'est-il passé dans les baraquements du Bois de Vincennes et dans les commissariats du 18ème arrondissements ? Le saura-t-on un jour ? Sans comité de soutien, pourrions-nous un jour connaître les noms de ces anonymes, militants pour l'indépendance de l'Algérie ?

    Je me souviens ...

     

    Le dimanche soir, quand on revenait en voiture de chez mes grand-parents, on passait devant de longs baraquements avec de hauts barbelés et des miradors allumés, tous alignés le long de l'avenue des Pyramides du bois de Vincennes.
    J'avais dix ans à peine et j'étais mal à l'aise car ces baraquements ressemblaient étrangement à ceux de Mauthausen, de Dachau et de Buchenwald dans lesquels mon grand-père avait été prisonnier comme déporté communiste... je les connaissais : on m'avait montrée les photos à l'école... peut-être même, j'avais déjà vu "Nuits et brouillards"...
    Je me souviens avoir interrogé mon père et de n'avoir rien compris à sa réponse... Gêné papa?!
    Depuis je suis passée bien des fois avenue des Pyramides et pas une fois, je les ai oubliés ces baraquements... J'ai su bien plus tard que c'était un centre de rétention pour les résistants du FLN !!!

    Je me souviens... dans les années soixante... qu'en sortant de mon école rue Doudeauville dans le 18ème à Paris, nous courrions vers le pont pour nous perdre dans la fumée des locomotives mais je me souviens aussi que nous avions l'interdiction de traverser sur le trottoir d'en face...
    ...Sur le trottoir d'en face il y avait un "commissariat" dans lequel "il se passait des choses" que "nous ne devions pas savoir"... ????

    Qu'as tu fais Ma République au bois de Vincennes et rue Doudeauville ? Le saura-t-on un jour ?

    Jeanne BOUCHER

    Militante des Droits de l'Homme

    Paris et Saint-Saulge dans la Nièvre - France

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/jeanne-boucher/blog/061018/et-si-pendant-la-guerre-dalgerie-torturait-aussi-paris 

    Revue de presse du 6 octobre 2018

     

     


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    Rencontre avec Rémi-Pierre Gouttenoire,

    préparée et filmée par des élèves de deux

    classes de 1ère, du lycée de la Plaine-de-l'Ain.

    Rencontre avec Rémi-Pierre Gouttenoire, préparée et filmée par des élèves de deux classes de 1ère, du lycée de la Plaine-de-l'Ain.

    Rencontre avec Rémi-Pierre Gouttenoire, préparée et filmée par des élèves de deux classes de 1ère, du lycée de la Plaine-de-l'Ain.

    Rencontre avec Rémi-Pierre Gouttenoire, préparée et filmée par des élèves de deux classes de 1ère, du lycée de la Plaine-de-l'Ain.

    Rémi-Pierre Gouttenoire effectue un long service militaire en Algérie, à la fin du conflit. Sergent dans un commando de chasse composé de harkis, il doit procéder à leur licenciement au moment du cessez-le-feu. Il est affecté ensuite à Alger où il assiste à l’avènement d’une Algérie indépendante.

    Rémi-Pierre Gouttenoire évoque les longs mois passés en Algérie avec un groupe de harkis qu'il a dû désarmer au moment du cessez-le-feu. Il explique la manière dont il a occulté les souvenirs et les regrets de son expérience algérienne avant leurs résurgences, à l’âge de la retraite.

     

    Biographie

     

    Rémi-Pierre Gouttenoire nait en 1940, à Lyon, dans une famille d’artisans dont les hommes des générations précédentes ont participé aux conflits que le pays a traversés : guerre de 1870, Première et Deuxième guerres mondiales. Il reçoit une éducation catholique. Quand il est mobilisé, au début de l’année 1960, son frère aîné a déjà effectué son service militaire en Algérie cinq ans auparavant, en tant que chasseur alpin, à la frontière algéro-tunisienne où les combats furent nombreux.
    Après des classes au 25ème régiment d’infanterie, à Belfort, Rémi-Pierre Gouttenoire passe les dix-huit derniers mois de ses obligations militaires en Algérie. A sa demande, il intègre les commandos du 9ème régiment d’infanterie de marine (RIMA). Avec le grade de sergent, il est affecté, sans préparation particulière, à la tête d’un commando de chasse, à proximité de Palestro, en Kabylie. La troupe, formée depuis longtemps, commandée par trois appelés, rassemble 47 hommes originaires de différentes régions algériennes, accompagnés pour certains de leurs familles. Beaucoup d’entre eux sont des transfuges de l’ALN. Tous parlent français. Rémi-Pierre Gouttenoire passe avec ces harkis de longs mois dans une mechta de montagne, isolée des populations locales. Il communique avec ses supérieurs par un téléphone de campagne et part en opérations de « nettoyage » de temps à autre. Peu politisé, il n’a qu’une conscience lointaine des événements qui agitent l’armée et l’Algérie en 1961.
    Au moment du cessez-le-feu, Rémi-Pierre Gouttenoire reçoit l’ordre de ramener ses hommes dans un camp à proximité d’Alger en vue de leur licenciement. Il récupère leurs armes de guerre en échange de cinq fusils de chasse. Le soir même, il apprend l’assassinat du sergent-chef harki qui le secondait. Il ignore ce qu’il est advenu des autres membres du commando. De mars à juillet 1962, il est affecté au 1er RIMA, à Alger. Il assiste à la marche à l’indépendance avec ses manifestations ainsi qu’à la fuite de nombreux Européens. Son retour en France, le 8 juillet, est synonyme de démobilisation et de retour à la vie civile.
    Renouant avec ses activités professionnelles, Rémi-Pierre Gouttenoire déclare avoir longtemps énormément travaillé sans se remémorer son expérience algérienne qui n’avait déclenché que de l’indifférence de la part de ses proches. Il estime que c’est sa retraite qui lui a permis de rentrer dans une période de remémoration et de réflexion, en particulier sur le sort des harkis.


    Rencontre avec Rémi-Pierre Gouttenoire, préparée et filmée par des élèves de deux classes de 1ère, du lycée de la Plaine-de-l'Ain.


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    Ici ce sont les Américains, mais qu’a fait l’armée française pendant la guerre d’Algérie ? 

    - Ce sont des crimes de Guerre : avec l’utilisation des gaz VX et Sarin, avec l’utilisation du napalm (600 à 800 villages ont été rasés : des Oradour-sur-Glane algériens !!!)

     

    Kim Phuc en compagnie du photographe Nick Ut, en 2012. Aujourd’hui âgée de 55 ans, elle préside une fondation internationale destinée à soigner les enfants. Damian Dovarganes/AP

     

    Vietnam. La petite fille au napalm porte désormais l’espoir

    Dans un article, Kim Phuc, immortalisée par le célèbre cliché de Nick Ut, revient sur les traitements reçus quarante-trois ans après le bombardement au napalm de son village.

    Au premier plan, la bouche d’un frère déformée par l’effroi. Ce cri, presque à la façon du tableau, Edvard Munch, dit l’insupportable. Tam, c’est son nom, implore les adultes d’aider sa sœur, les bras en croix au second plan. Kim Phuc, « la petite fille brûlée au napalm », s’est engouffrée dans l’histoire à l’âge de 9 ans à peine. C’est elle qui bouleversa le monde pendant la guerre du Vietnam. Elle court, nue, horriblement brûlée, la peau du dos en lambeaux, sur une route du village de Trang Bang, près de Saigon, fuyant l’épaisse fumée noire qui s’échappe en arrière-plan. Derrière, des soldats américains marchent à pas lents. La guerre, comme elle va. Nous sommes le 8 juin 1972. Des avions sud-vietnamiens arrosent de napalm une pagode bouddhiste qu’ils croient à tort infiltrée par les combattants viêt-cong. Quatre bombes sont larguées de leurs engins de mort.

    Nick Ut, dont le frère photographe pour l’Associated Press vient de mourir, est embauché à son tour. À 21 ans, il voit sortir des flammes la grand-mère de Kim Phuc, un bébé dans les bras, avant d’apercevoir les enfants meurtris. « Nong qua, nong qua », hurle Kim Phuc (c’est trop chaud, trop chaud). « Je tenais mon appareil photo mais pouvais à peine y croire. J’ai pris une photo, tremblant, animé par la peur et la colère. Allait-elle mourir ? Je l’ai portée dans mes bras et l’ai transportée à l’hôpital », se souvient Nick Ut, lors des commémorations des quarante ans de la libération de Saigon, en 2015. Son cliché sera récompensé du prix World Press Photo en 1972 et du Pulitzer de la photo d’actualité en 1974. Certains vont même jusqu’à considérer qu’il fut l’un des tournants de la guerre.

    Sur le moment, le journaliste de la chaîne britannique ITN Christopher Wain donne à boire à la fillette et l’arrose pour calmer les brûlures. Nick Ut la couvre ensuite d’un poncho pour cacher sa nudité. La route jusqu’à l’hôpital de Cu Chi est difficile. La voiture encaisse. Kim Phuc, qui lance des cris de douleur, aussi. Elle sombre dans un semi-coma avant d’être confiée au personnel soignant. Ses parents vont d’établissement en établissement pour tenter de la retrouver. Elle sera finalement localisée par Christopher Wain, qui, hanté par son image, part également à sa recherche. Il la découvre sur un lit. La salle, où d’autres enfants gisent entre la vie et la mort, dégage une odeur putride. L’infirmière assure qu’elle va mourir. « Ce n’est qu’une question d’heures », tranche-t-elle.

    Après quatorze mois d’hôpital, elle finit par sortir

    Le journaliste se bat alors pour qu’elle soit transférée à la clinique américaine Barsky, spécialisée dans les grands brûlés. Les États-Unis donnent leur accord, pas le ministère sud-vietnamien des Affaires étrangères, qui considère que l’affaire pourrait nuire à l’image du pays. Christopher Wain tend alors un couteau au bureaucrate cynique pour qu’il abrège les souffrances de la fillette. Kim Phuc est finalement transférée. Après quatorze mois d’hôpital, elle finit par sortir mais peut à peine se mouvoir. Un autre photographe, Perry Kretz, déploie des efforts considérables pour faire soigner par un chirurgien plasticien allemand sa peau qui se rétracte.

    Pour la première fois, elle retrouve des sensations

    Kim Phuc signe ce mois-ci un article dans la revue Jama Dermatology avec deux spécialistes. Ils reviennent sur les traitements au laser prodigués depuis 2015 pour soulager les brûlures au troisième et quatrième degré et les douleurs chroniques qu’« elle évalue toujours à dix sur dix », selon les dermatologues Jill Waibel et Leonard Hoenig. Soit une intensité « intolérable ». Pendant sept séances, ils travaillent à ramollir les cicatrices et à la régénération des nerfs. « Le laser chauffe la peau, jusqu’à “ébullition” pour pulvériser les cicatrices », expliquait en 2015 le Dr Waibel, qui offre les soins (1 500 euros, la séance) à Kim Phuc. Pour la première fois, elle retrouve des sensations et l’aisance dans ses mouvements. Ses douleurs s’atténuent. Elles les évaluent désormais à 3, soit un ressenti qualifié d’« intense ». Dans leur article, les médecins expliquent s’appuyer sur les résultats des soins prodigués à Kim Phuc afin de s’engager auprès d’autres « enfants victimes de la guerre et du terrorisme ».

    Kim Phuc a porté toute sa vie ce traumatisme. Une existence également hantée par cette photo. Partout, elle voit se poser sur elle ces regards emplis de pitié. Elle n’existe pour les autres qu’en survivante de l’horreur. Après un long travail sur elle-même, elle s’empare de ce poids pour donner du sens à l’image de Nick Ut et devenir « une ambassadrice de la paix ». Au Canada, où elle vit avec son mari et ses deux enfants, elle préside également une fondation internationale destinée à soigner les mineurs pris malgré eux dans les conflits.

    Un bout d'histoire pour ne pas oublier les conséquences d'une guerre et que pendant celle du Vietnam, l'opinion publique s'est bougée, a manifesté, a crié son indignation et sa volonté de préserver la paix.

    Ci-dessous vous pouvez visualiser 2 vidéos en rapport avec le sujet

     

     

     


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    Le Geste Amputé

    Le Geste Amputé

    À la Une du Monde du 14 septembre 2018 deux visages. Celui d’un très jeune homme, le regard brûlant de Garcia-Lorca, nous envoie à travers le temps une prière, présage de la souffrance à venir. Et celui raviné d’un vieil adolescent rattrapé par la même souffrance, «Voilà, Voilà, je croyais que c’était fini, mais non, mais non… ça recommence» *.

     

    Le Geste Amputé

     

    Le Geste Amputé

    Maurice Audin et Rachid Taha par la force des choses sont devenus ce matin, les icônes jumelles de notre Histoire. La déclaration du Président de la République Française et ses tentatives de « mise en cohérence » de l’histoire ne les séparera pas.

    Car il y a de ça, une séparation.

    Disons d’abord. Ce qui est émouvant et admirable c’est l’amour et l’obstination d’une femme, Josette Audin, sa dignité, son combat tenace, sa poursuite d’une vérité plus forte que la vérité des hommes, et sa parole juste et retenue, loin de tout triomphalisme. Elle a la force d’une Antigone qui gagne le droit au deuil, ce droit dont on ne parle pas assez, et dont le déni, l’empêchement, l’interdiction est la dernière transgression de la vie, de plus en plus criante dans nos tragédies contemporaines. Le droit de faire le deuil, l’ultime droit de la personne humaine quand tous les autres ont été bafoués. Le droit par lequel nous retrouvons notre humanité, quelle qu’ait été la barbarie qui nous y conduisit. Soixante-deux ans après cette femme aimante peut faire cette prière aux morts que chaque vivant porte en lui pour ceux qu’il aime et qui lui fait espérer vivre le temps qui reste au-delà de la sidération du malheur. Josette Audin donne de l’espoir aux Antigone qui continuent à se battre.

    Et aussi. Cette déclaration est le résultat du travail acharné des historien.nes - l’écriture inclusive ici plus qu’ailleurs légitime. L’enquête, la recherche, le dévoilement, la mise à nu des violences, la désignation du mal, peu à peu nous aident à « sortir du noir » comme le dit Didi Huberman quand il écrit sur le travail du cinéaste Laszlo Nemes dans son film Le fils de Saül « -…il créée de toutes pièces, à contre-courant du monde et de sa cruauté, une situation dans laquelle un enfant existe, fut-il déjà mort. Pour que nous-mêmes sortions du noir, de cette atroce histoire, de ce trou noir de l’histoire» **. Les historiennes/ les historiens, français pour la plupart, se sont depuis des années penchés sur le trou noir de notre Histoire et ont accompli un travail admirable qui dépasse les défis intellectuels et du savoir, mais dont on peut regretter qu’il n’ait pas été récompensé dans la rédaction de la Déclaration dite du Président de la République par un travail politique de la même exigence. La Déclaration reste un texte d’historiens sous le contrôle tatillon de négociateurs des chambres feutrées de délibération dans une caricature des négociations « onusiennes ». Le résultat est ce qu’il est.  Il faudra encore attendre. « Voilà… Voilà… » 

     Mais il reste l’essentiel à dire, le travail des intellectuels algériens pour que soit reconnue l’Algérie anti coloniale dans sa globalité ; une Algérie plurielle, fraternelle, « multi ethnique », multi confessionnelle, métissée, et au-delà un monde respirable. Un travail qui s’adresse au silence des pouvoirs algériens, au déni de certains Algériens et à l’amnésie de la majorité pour qui le nom de Maurice Audin n’est qu’un repaire pour les taxis, les piétons algériens, les provinciaux, les rares étrangers, et encore plus rares touristes dans cette ville qui ne sait pas encore nommer ses rues avec leur nouveau nom et où acheter une carte relève des mœurs de contre-espionnage : La Place Audin, à l’entrée du tunnel des Facultés.

    Le Geste Amputé

    Le Geste Amputé

    Maltais, Espagnols, Italiens, Juifs Algériens pour la plupart berbères judaïsés, Français d’origine ou naturalisés, et bien évidemment les «Indigènes», ces hommes et ces femmes combattirent ensemble, moururent ensemble. Souffrirent ensemble l’innommable. Il y avait de la fraternité dans cette lutte pour l’indépendance. Et même si aujourd’hui le rêve de Jean Sénac de « bâtir la cité radieuse des hommes» est mis à mal il faut s’en souvenir, protéger nos mémoires de l’oubli pour donner du corps à nos espoirs. Le poète le fit au mépris de sa vie. Le 12 septembre 1973 il a été mis en terre devant son « véritable peuple » comme il aimait à le dire. Jean Pélégri un autre enfant de l’Algérie écrira ému,

    « Et aujourd’hui

    Tu ES 

    Comme le frère qui ouvre le passage

     et qui attend »

    Nous attendons encore, et depuis longtemps, depuis ce jour lumineux de juillet 62, les yeux fixés sur ce passage. Le passage fragile qu’une lumière de lucioles a éclairé par à-coups pendant ce long demi-siècle de liberté sombre et incertaine, le passage qu’obscurcit violemment aujourd’hui la décision du Président de la République Française, en nous séparant d’un des nôtres.

    On dit que le cas est symbolique et qu’il permettra de poser le problème de la torture pour l’ensemble des victimes. On savait qu’Emmanuel Macron est orfèvre en image symbolique, sa longue et lente traversée de l’esplanade du Louvre a immédiatement donné la mesure de cette ambition faisant de lui non seulement l’élu d’un jour mais l’héritier de siècles de culture. Alors pourquoi ce geste tronqué quand il s’agit de l’Algérie ? Ne mesure-t-il pas le poids symbolique de ce tout dont il se sépare en choisissant pour un premier pas sur la question de singulariser son geste ? Une singularité appuyée par la multiplication de messages adressés à l’opinion publique sur le côté privé, compassionnel et « de promiscuité » de ce geste qui dépouille l’Algérie de son histoire ?  

    Un geste amputé qui ne peut à lui seul sortir l’ensemble du noir, « du trou noir de l’histoire ». Ce geste amputé devient alors le contre-point de la question récurrente et implacable des crimes du colonialisme français en Algérie. Ceci n’est pas « un oubli ». Pour preuve l’équilibrisme hasardeux du texte de la longue, savante, fouillée déclaration qui n’emploie pas une fois le mot colonialisme, mettant ainsi hors champ le sujet principal de l’affaire. Comment expliquer « la guerre d’Algérie », maintes fois citée, et le système dit « arrestation/-détention » sans le colonialisme et la décolonisation dont la « guerre d’Algérie » n’est qu’un élément ? Pour le coup un contre-symbole ! Un geste violent à plusieurs égards qui nous dépouillent de ces longues années de lutte, qui arrache à l’Algérie ses symboles les plus fragiles, les plus minuscules mais si nécessaire. Ces hommes et ces femmes venues d’ailleurs sur la terre algérienne, parce qu’ils ont su se battre au moment où il le fallait à côté de ceux qu’on appelait « les arabes » ont sauvé la dignité des peuples auxquels ils appartenaient par ailleurs, et qu’ils avaient quitté poussés par la pauvreté ou les sursauts de l’Histoire.

    Comment trouver cette dignité dans le texte de la déclaration qui refuse de nous embrasser ensemble.

    « O Frères ! 

    J’ai vécu de votre dignité 

    Vous nous avez rendu quelques mots habitables »

    Jean Sénac.

    *Rachid Taha, Album « Carte Blanche » 1997. ** Sortir du Noir, Didi Huberman, Ed Minuit.

     SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/wassyla-tamzali/blog/041018/le-geste-ampute 


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    Constitution de 1958 : ringarde ou sacrée ?

    Toujours contestée, la Constitution de 1958 tient bon. Maintes fois réformée, elle fête aujourd’hui ses soixante ans. Macron espère y imprimer sa marque à son tour.

    Constitution de 1958 : ringarde ou sacrée ?

    Le général de Gaulle arrive au Palais Royal le 29 juillet 1958 dans l’un des salons du Conseil économique où doit se tenir la première réunion du Comité consultatif constitutionnel. Photo ARCHIVES AFP

     

    Le 4 octobre 1958, il y a exactement soixante ans, entrait en vigueur la Constitution de la Ve République. Un texte qui a survécu à son fondateur, Charles de Gaulle, à ses pourfendeurs (comme François Mitterrand qui s’en est fort bien accommodé), mais aussi à la guerre froide ou à la cohabitation entre la droite et la gauche. Son anniversaire va être célébré en grande pompe.

     L’occasion de faire le point sur ce texte que peu de Français ont lu, mais qu’il faut tout de même un peu connaître. Ses 89 articles régissent le fonctionnement de la vie publique.

    Vieille en France, jeune à l’étranger

    Une remarque, d’abord. Est-ce bien raisonnable, à l’époque de Twitter et de Daech, d’avoir une Constitution écrite en pleine guerre d’Algérie ? Oui, selon Philippe Blacher, professeur de droit public à Lyon III, auteur de La Constitution de 1958, toujours d’actualité ? « Vu de France, ça peut paraître un âge canonique. Vu de l’étranger, ça l’est beaucoup moins. La Constitution américaine date de 1787, celle d’Italie de 1947, et celle en vigueur en Allemagne de 1949. De plus, la Constitution a été modifiée 22 fois depuis son entrée en vigueur… Ce n’est donc pas le même texte qu’à sa naissance. »

    Une monarchie républicaine et un peu bonapartiste

    Il est un point sur lequel tout le monde s’accorde : la Ve  République a apporté à la France une stabilité qui lui faisait défaut. Tel était le vœu le plus cher du général de Gaulle. Sauf que pour ce faire, l’équilibre des pouvoirs a été considérablement… déséquilibré. Le pouvoir exécutif écrase le pouvoir législatif ; au sein de l’exécutif, tout procède du président de la République élu au suffrage universel. Cela a donné « l’hyperprésident » Sarkozy ou « Jupiter » Macron. Quant à François Mitterrand, on l’appelait « Dieu », tout simplement. « Cette logique bonapartiste est un des points faibles de la Constitution. La logique bonapartiste, cela veut dire : tout part d’en haut. L’Assemblée nationale n’est devenue que la chambre d’enregistrement du programme présidentiel. »

    L’État jacobin en haut, les collectivités locales en bas

    « Tout part d’en haut » peut aussi se traduire en « Tout part de Paris ». C’est une tradition française. Les plus érudits la feront remonter à la construction de l’État capétien, donc bien avant de Gaulle. Ce n’est pas faux. N’empêche que la Constitution de la Ve  République n’améliore rien. L’article 72, par exemple, explique que les libertés locales s’exercent « dans les conditions prévues par la loi ». Le pouvoir d’en haut d’abord, la démocratie locale loin derrière.

    SOURCE : https://www.lalsace.fr/actualite/2018/10/04/constitution-de-1958-ringarde-ou-sacree

     

    Constitution de 1958 : ringarde ou sacrée ?

    La Constitution décodée

    Si nul n'est censé ignorer la loi, encore faut-il que tous puissent la comprendre 

     

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    La Ve République a 60 ans : anachronique ou sage ? Débat !

    Bon anniversaire, petite sexagénaire ! 

    Pour célébrer le soixantième anniversaire de la Constitution du 4 octobre 1958 – et, accessoirement, le deuxième anniversaire du blog ! –, La Constitution décodée publie un double regard sur la Constitution. L’un en vante les atouts et les mérites, l’autre en souligne les excès et les critiques.

    Je remercie mon collègue Paul Alliès, professeur émérite de sciences politiques à l’Université de Montpellier, Président de la Convention pour la 6e République, de s’être associé à cette initiative conjointe de La Constitution décodée et de L’Hétairie. Ce double regard est publié simultanément ici, sur le site de L’Hétairie et sur Médiapart. 

    Une République anachronique, par Paul Alliès 

    Sage Ve République, par Jean-Philippe Derosier 

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    Une République anachronique 

    Les anniversaires sont l’occasion de mesurer l’épreuve du temps. Concernant la VRépublique, les soixante ans qu’elle a atteint lui donnent l’avantage de la durée. Presque autant que la IIIe République. D’où un concert de louanges sur sa plasticité, gage de stabilité institutionnelle rassurante dans un contexte de profonds changements politiques et sociaux. Cela ne saurait faire oublier qu’elle reste une démocratie à part, sans précédent dans notre histoire constitutionnelle et sans équivalent dans le monde des sociétés comparables. Une République anachronique.

    Au lieu d’être un motif de fierté, ce caractère devrait nous faire réfléchir sur la responsabilité de ce régime dans la sécession civique qui ronge plus qu’ailleurs, le pays.

    Singulière dans notre histoire, la Ve République l’est dès lors que, présidentialiste, elle conserve un noyau dur parlementaire : la responsabilité du gouvernement devant le Parlement. Trois cohabitations se sont chargées de démontrer l’efficience de cette dimension dans laquelle le Premier ministre a pu exercer le pouvoir que lui donnent les articles 20 et 21 de la Constitution. C’est là le socle de la souplesse que les thuriféraires du texte lui attribuent. Sauf que cela représente 9 années sur 60 de cette histoire. Le reste du temps est celui d’une irrésistible dynamique du présidentialisme : le temps d’une irresponsabilité croissante de l’Exécutif centré sur un Président qui gouverne sans pour autant pouvoir être atteint par une quelconque procédure. C’est un retour à la Restauration et à la Charte du 14 août 1830 où la personne du roi était dite « inviolable et sacrée » auquel « appartient seul la puissance exécutive ». Si bien que la déclaration estivale de l’actuel Président de la République dans l’affaire Benalla (« Le seul responsable, c’est moi et moi seul. Qu’ils viennent me chercher ») apparaît au mieux comme une forfanterie adolescente : aucune procédure ni aucune institution ne peut « aller chercher » le chef de l’État.

    Singulière, cette surpuissance l’est dans le concert des régimes démocratiques. Aucun des treize autres pays de l’Union Européenne qui élisent leur président au suffrage universel direct ne connaissent une telle concentration et centralisation du pouvoir. Si bien que quelques libéraux en France en ont fait le procès en temps réel : tels Raymond Aron ou Jean-François Revel. Il dénoncèrent, en vain, un « absolutisme inefficace » où le président ne décide pas de tout mais de ce qu’il veut décider, jusque et y compris le choix de 223 emplois de direction (de la SNCF ou l’Opéra de Paris jusqu’au Consul général de Los Angeles) sans oublier le procureur général de Paris et bien d’autres. La « société de cour » ainsi produite sécrète une étiquette qui régit les sommets de l’État, loin de la méritocratie républicaine. Le contraste avec les contre-pouvoirs établis par le régime présidentiel des États-Unis est spectaculaire (imagine-t-on en France le scénario qu’illustre la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour Suprême ?).

    La Ve République est en rupture avec la société de la connaissance, de l’horizontalité des réseaux sociaux, de l’interactivité des groupes et des individus

    Le problème est que l’efficacité de ce pouvoir est d’autant plus limitée que son irresponsabilité est illimitée. Quels que soient le parti ou la personnalité des Présidents, ceux-ci sont généralement menacés d’impuissance (traduite par l’effondrement de leur cote de popularité sondagière) un an après leur élection. Ils nourrissent la confusion des pouvoirs, l’illisibilité de la politique par la société. C’est en cela que la Ve République, comparée aux régimes homologues, apparaît comme un système anachronique mais aussi exotique et de basse intensité démocratique.

    Anachronique, elle l’est de par les conditions de sa naissance, quand la France était encore un empire colonial et méconnaissait la Communauté européenne. Elle a satisfait alors le désir d’homme providentiel, reproduisant les traits du bonapartisme, singularité hexagonale qu’a bien analysé Patrice Gueniffey comme symptôme d’immaturité (Napoléon et De Gaulle, deux héros français, Perrin, 2017). Elle est aujourd’hui en complète rupture avec la société de la connaissance, de l’horizontalité des réseaux sociaux, de l’interactivité des groupes et des individus ; si bien que la figure du Président devient improbable que ce soit dans son hystérisation, sa banalisation ou son rajeunissement.

    Exotique, elle l’est tout autant puisque la France est le seul régime en Europe et au-delà à pratiquer un tel présidentialisme où « l’absence de morale, le climat de complaisance ou de complicité, de résignation est au principe de ce régime où les institutions sont confisquées par un souverain unipersonnel et sa bureaucratie » (Pierre Mendès-France, 1974).

    De basse intensité démocratique elle le reste, tellement elle repose sur l’irresponsabilité générale, politique et pénale d’un chef de l’État qui gouverne sans avoir à rendre de comptes, peut changer comme il le veut de politique sans rien devoir à sa majorité parlementaire. Il contamine ainsi tous les niveaux du système jusqu’à sa périphérie, celle des Exécutifs locaux.

    Sans doute est-il possible de faire évoluer ce régime : en équilibrant les pouvoirs au sein de l’Exécutif ; en revenant aux articles 20 et 21 de la Constitution ; en donnant le pouvoir de dissolution au Premier ministre ; en élisant les députés à la proportionnelle personnalisée comme en Allemagne ; en étendant le mandat unique dans le temps pour que les parlementaires puissent contrôler le gouvernement. Ce sont là des marches pour accéder enfin à un régime parlementaire stable, fort et équilibré, où le Premier ministre est effectivement responsable devant sa majorité au Parlement.

    Encore faut-il admettre que la Ve République n’est pas la fin de la riche histoire constitutionnelle de la France.

    On rappellera à ce sujet la théorie classique du doyen Maurice Hauriou qui distinguait (en 1923) deux cycles successifs à partir de 1789 et en chacun d’entre eux, trois périodes : « la primauté des assemblées, la réaction exécutive, la collaboration des pouvoirs ». Maurice Duverger, reprenant ce classement constatait (en 1970) que la République n’avait été parfois (la Ire et la IIe) qu’une forme transitoire de passage d’une période à une autre mais qu’elle était devenue l’enveloppe incluant la succession des trois formes. Ne serions-nous pas alors dans un troisième cycle, ouvert en 1946 par une période de primat des assemblées, parvenus au terme d’une période de « réaction exécutive » qui semble avoir épuisé toutes ses ressources.

    La République française pourrait rejoindre alors le peloton européen où elle fait encore exception en accédant à sa troisième période, celle de la collaboration équilibrée des pouvoirs. Ce serait l’avènement d’une VIe République dotée d’institutions obéissant à un régime de responsabilité réciproque, donc un régime de type primo-ministériel. En ces temps où renaissent les aspirations à l’autoritarisme, le changement de République reste donc plus que jamais d’actualité.

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    Sage Ve République 

    Sans lui reprocher tous les maux, on l’associe à de nombreux mots : déséquilibrée, antidémocratique, hyperprésidentialiste, coup d’État permanent, Parlement godillot. C’est oublier qu’en six décennies d’existence et au moment où elle souffle sa soixantième bougie, la Constitution de la Ve République a gagné en maturité, en démocratie et en modernité.

    Ses institutions ont trouvé leur équilibre. Le Conseil constitutionnel a su s’affirmer comme gardien de la Constitution, grâce aux droits et libertés constitutionnels qu’il préserve, à l’opposition parlementaire qui peut le saisir, à la question prioritaire de constitutionnalité que tout justiciable peut lui soumettre. Le Sénat fait œuvre d’opposition constructive, quoique parfois perçue comme abusive par ceux auxquels il oppose une résistance ; mais c’est là précisément son rôle et il suscite un compréhensible agacement. L’Assemblée nationale connaît la rationalisation, qui se confond certes parfois avec la soumission, mais qui lui permet de soutenir et infléchir un programme choisi par les électeurs et non plus de peser sur toute politique de façon intempestive et opportuniste. Le Gouvernement connaît la stabilité dont il a besoin pour gouverner, c’est-à-dire diriger. Le Premier ministre a rencontré une légitimité variable, mais toujours effective, qu’elle soit directe, lors des cohabitations, pseudo-directe, en début de mandat présidentiel (car, accompagnant le Président dans sa victoire, il s’impose à lui) ou indirect, en fin de mandat présidentiel (car il est choisi par le Président qui l’impose aux autres). Le Président de la République, enfin, s’est imposé comme le chef politique de l’État, répondant par là à la volonté des électeurs, sans cesse renouvelée et confirmée.

    C’est le Président de la République qui fixe la politique qu’il s’engage à suivre et ce sont les élections législatives qui confirment ou non l’étendue du pouvoir présidentiel

    Nostalgiques du passé, las d’une politique qu’ils ne sont pas parvenus à contester lors des échéances électorales, d’aucuns reprochent à la Ve République ses excès, son dirigisme présidentiel, son Parlement incapable de s’y opposer ou son Premier ministre effacé. Comme si les vingt-quatre Gouvernements qu’a connus la IVe République en seulement douze années d’existence étaient moins excessifs. Comme si un chef de Gouvernement à la merci d’une Assemblée incontrôlable était plus affirmé. Comme si la démocratie n’était que le demos, le peuple et sa représentation dans toute sa diversité, en oubliant le kratos, le gouvernement et la nécessité de prendre alors des décisions en dirigeant les affaires du pays.

    D’autres soutiennent que les instruments de la rationalisation (tels le recours à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution ou le droit discrétionnaire de dissolution), couplés au fait majoritaire, apparu en 1962 et qui garantit l’existence d’une majorité claire et stable à l’Assemblée nationale, ne seraient plus appropriés à une démocratie parlementaire d’aujourd’hui.

    Pourtant, quoi de plus démocratique que l’élection populaire de celui (ou celle) appelé à diriger la politique de la Nation au cours d’un mandat de cinq ans ? Quoi de plus parlementaire que la confirmation (ou l’infirmation) du pouvoir du Président et de son étendue lors des élections législatives ? Car c’est bien le Président de la République, d’abord, élu au suffrage universel direct, qui fixe la politique qu’il s’engage à suivre, poursuivre et mettre en œuvre au cours de son mandat. Et ce sont bien les élections législatives, ensuite, qui vont confirmer, infléchir ou infirmer l’étendue du pouvoir présidentiel, en fonction de l’importance et de la nature de la majorité qu’elles feront naître. Si la majorité est absolue, le pouvoir sera à l’avenant (ou presque), mais cela ne durera qu’un temps et procèdera, là encore, de la volonté même des électeurs. Si elle n’est que relative, acquise de justesse ou résultant d’une coalition, le pouvoir sera à son image, ainsi que les électeurs l’auront souhaité. Comme toujours.

    C’est bien cela faire preuve de maturité, de qualités démocratiques et de modernité. Voire de sagesse, ce à quoi la Ve République, avec ses douze lustres, est bien en droit de prétendre.

    Et c’est incontestablement faire preuve de sagesse que d’être conscient que l’on peut encore évoluer, renforcer la démocratie, affermir sa modernité.

    Il serait évidemment présomptueux de prétendre que notre Constitution est parfaite et qu’il n’y faut rien changer. Elle peut encore gagner en maturité, en appelant les responsables politiques à davantage de responsabilité et les parlementaires à davantage de rigueur. Elle peut aussi renforcer la démocratie, en assurant une meilleure représentativité, au Sénat notamment. Elle peut toujours se moderniser, en se saisissant pleinement du numérique, pour en faire un instrument, un atout et même un attribut de la démocratie.

    Mais, alors même qu’elle célèbre le soixantième « automne » depuis celui de sa promulgation, l’âge de la retraite n’a certainement pas encore sonné. Et si l’on se voyait reprocher ici un enthousiasme débordant, voire excessif, on répondra qu’il est pleinement assumé, en ce jour anniversaire, au regard d’institutions qui fonctionnent efficacement. Car cette Constitution sait répondre aux attentes des électeurs, n’en déplaise à ceux qui la contestent : c’est leur droit le plus précieux et le plus respectable, mais qui ne convainc pas une majorité, du moins à ce jour. Néanmoins, les écouter pour évoluer, c’est encore faire preuve de sagesse et promettre une longévité plus grande encore à la Ve République. 

    SOURCE : http://constitutiondecodee.blog.lemonde.fr/2018/10/03/la-ve-republique-a-60-ans-anachronique-ou-sage-debat/?utm_source=NewsLetter+de+La+Constitution+d%C3%A9cod%C3%A9e&utm_campaign=87c89085bb-EMAIL_CAMPAIGN_2018_10_02_08_04&utm_medium=email&utm_term=0_fb3cb0a1fe-87c89085bb-39279525

     
     


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    Le négationniste Robert Faurisson est mort

    à l'âge de 89 ans

    L'ancien universitaire, qui affirmait que les chambres à gaz n'avaient jamais existé, est décédé d'une crise cardiaque.

    Le négationniste Robert Faurisson est mort à l'âge de 89 ans

    Robert Faurisson en décembre 2006 au tribunal correctionnel de Paris.  (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

    Le négationniste Robert Faurisson est mort dimanche 21 octobre à l'âge de 89 ans à Vichy (Allier) d'une crise cardiaque, a appris France Info lundi auprès de l'historienne Valérie Igounet, auteure d'un livre sur Robert Faurisson.

    Condamné à plusieurs reprises

    Agrégé de lettres et ancien maître de conférences en littérature contemporaine à l'université de Lyon-II, Robert Faurisson a été condamné à plusieurs reprises pour contestation de crimes contre l'humanité. Il affirmait notamment que les chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale n'avaient jamais existé. 

    Selon l'historienne Valérie Igounet, qui a pu joindre la sœur de Robert Faurisson, ce dernier est mort "brutalement" dimanche soir à Vichy, à son retour d'une conférence à laquelle il avait participé dans sa ville natale de Shepperton, en Angleterre.

    "Le négationniste Robert Faurisson est mort mais ses 'thèses' immondes vivent encore", réagit la Fondation Shoah sur Twitter. "Le combat pour la vérité historique continue face aux faussaires de l’Histoire", ajoute-t-elle.

    Le 6 juin 2017, le Tribunal de Grande Instance de Paris a débouté Robert Faurisson de l’action en diffamation qu’il avait intenté contre la journaliste du Monde, Ariane Chemin. Spécialiste du négationnisme, l'historienne Valérie Igounet, auteure d'une biographie de référence sur Faurisson, a témoigné lors du procès à la demande de la défense. Elle revient pour Conspiracy Watch sur la signification de cette décision de justice qui signe un nouveau revers pour le négationniste, plusieurs fois condamné pour « contestation de crimes contre l’humanité ».

    Robert Badinter l'avait surnommé «  le faussaire de l'histoire ». Né le 25 janvier 1929 à Shepperton (Angleterre), Robert Faurisson fut le premier justiciable français à être condamné en vertu de la loi Gayssot de 1990 visant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe.


    Le négationniste Robert Faurisson est mort à l'âge de 89 ans

    Le négationniste Robert Faurisson est mort à l'âge de 89 ans

    Engagé très tôt dans la Résistance, l’Ébroïcien René Leprévost

    aujourd’hui âgé de 97 ans interprète

    "Le chant des partisans" à capella.  Il a connu avec écoeurement

    le corbeau  qui vient de mourir

     

     


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    Le MRAP salue la création du site Alger 1957

    des Maurice Audin par milliers

    Le MRAP salue la création du site Alger 1957 des Maurice Audin par milliers

    Le MRAP salue la création du site internet Alger 1957 – des Maurice Audin par milliers (), réalisée par l’association « Histoire coloniale et post-coloniale » (http://histoirecoloniale.net) et par l’association Maurice Audin), avec le soutien de journaux (L’Humanité, Médiapart, Témoignage chrétien et El Watan) et d’associations (MRAP, Ligue des Droits de l’Homme, Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui, Sortir du colonialisme).

    Préparée depuis plusieurs mois par un collectif d’historiens, cette ouverture a été effectuée au lendemain de la déclaration du Président de la République reconnaissant, le 13 septembre 2018, le système organisé d’enlèvements, tortures et disparitions mis en place par l’État Français durant la guerre d’Algérie, et singulièrement la « bataille d’Alger » en 1957, dont fut victime Maurice Audin. Elle s’appuie sur la « découverte », en 2017, par l’historien Fabrice Riceputi effectuant des recherches sur Pierrre-Henri Teitgen dans les Archives nationales d’Outre-mer, d’un fichier de notes établies à l’époque par la Préfecture d’Alger à partir des demandes d’informations des familles dont des proches avaient « disparu ». Cette recherche avait été présentée le 22 mai 2018 lors d’une table ronde organisée par l’association Maurice Audin et qui avait été signalée dans le MRAP. Au delà de ceux qui figurent dans ce fichier, ce sont des milliers de disparus algériens qui pourraient émerger de l’obscurité dans laquelle ils ont été plongés, pour la plus grande souffrance de leurs familles.

    Le MRAP voit dans l’ouverture de ce site la preuve que, malgré l’éloignement dans le temps et des destructions systématiques de documents, la fouille dans les archives peut continuer à apporter des éclairages nouveaux sur les exactions de l’armée française en Algérie. Il y voit aussi la manifestation de la possibilité de constituer une base pour des recueils accrus de témoignages de survivants ou de leurs descendants, sollicités par les responsables du site. Il incite donc à faire connaître très largement l’existence de ce site pour favoriser la présentation de tels témoignages.

    Le MRAP signale à cette occasion la diffusion d’un court film (15 minutes) , réalisé par le cinéaste François Demerliac (qui avait réalisé en 2012 le film « Maurice Audin, la disparition ») , titré » Maurice Audin, une histoire de mathématiciens, téléchargeable depuis le 28 septembre sur : http://www.universcience.tv/video-maurice-audin-une-histoire-de-mathematiciens-25853.html.

    Si la période qui s’écoule depuis la déclaration d’Emmanuel Macron est marquée par de nombreuses prises de positions ou publications favorisant la poursuite de la lutte pour la vérité et la justice à laquelle le MRAP est attaché, elle a aussi vu se manifester des déclarations qui prouvent que le combat n’est pas terminé contre les nostalgiques de la colonisation et les négationnistes des crimes qui l’accompagnaient. Le MRAP tient à s‘élever tout particulièrement contre le comportement d’Eric Zemmour qui a déclaré le 18 septembre à l’émission « L’Opinion » : Ce M. Audin, est mort dans des conditions tragiques évidemment, je pense qu’il méritait 12 balles dans la peau, C’était un traître. C’était un type qui était contre la France, qui aidait le FLN, qui aidait le FLN à tuer des Français et accessoirement des Harkis et des musulmans. Ce type a pris les armes contre la France ... La torture, vous savez, ça a permis quand même d’arrêter les attentats". Venant au côté de sa diatribe contre la journaliste Hapsatou Sy , le 16 septembre (déjà condamnée par le MRAP dans un communiqué), ces propos constituent une preuve nouvelle de la continuité, dont le MRAP a toujours été convaincu, qui peut exister entre le mépris de l’histoire le plus profond, la sauvagerie la plus ignoble allant jusqu’à la justification de la torture, le nationalisme le plus rétrograde et la bêtise raciste la plus éculée. Le MRAP maintiendra sa vigilance contre de telles dérives.

    Paris, le 2 octobre 2018

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/021018/le-mrap-salue-la-creation-du-site-alger-1957-des-maurice-audin-par-milliers 

    Le MRAP salue la création du site Alger 1957 des Maurice Audin par milliers

     

    Eric Zemmour :

    trop c'est trop

    La légitimation de la torture "qui a permis d'éviter des attentats" contre la France et de l'assassinat de Maurice Audin "qui méritait 12 balles dans la peau" est absolument inadmissible.

    J'ai suffisamment critiqué Emmanuel Macron par ailleurs pour saluer et son geste vis-à-vis de la famille de Maurice Audin et l'ouverture des archives concernant les disparus durant la guerre d'Algérie.

    La censure est une question complexe et délicate, mais le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit.

    Ce n'est pas le prénom d'Hapsatou Sy qui "fait honte à la France", ce sont les propos d'Eric Zemmour.

    Dans l'attente de condamnations par la justice de ses propos, j'espère des médias qu'ils auront la décence de ne plus l'inviter. J'espère des libraires que, s'ils continueront à vendre son livre, ils ne le placeront plus en tête de gondole. J'espère de ses lecteurs potentiels qu'ils n'iront pas acheter son livre.

    Quelle est cette société qui permet la promotion de la haine et du meurtre ? Est-ce cela notre vivre ensemble ? Est-ce comme cela que nous voulons vivre ?

    La société, la démocratie, la France elle-même n'est que ce que nous en faisons.

    Zemmour, je le confirme, tu es le cancre éternel

     de l’Histoire de France

    Zemmour je le confirme les Algériens ont eu raison

     de demander leur indépendance

     

    Cliquez sur ce lien pour (re voir) zemmour

    et ses gorilles… Il a les chocottes !!!

    Le MRAP salue la création du site Alger 1957 des Maurice Audin par milliers

    https://www.facebook.com/arabequicachelaforet/videos/vb.199896150207379/2162526914010744/?type=2&theater 

     


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    LE SITE « ESPACE GUERRE D’algérie » communique 

    6 octobre 2018 : commémoration

    des victimes

    de l’OAS par l’ANPROMEVO 

    Comme chaque année depuis le 6 octobre 2011 (à l’exception de 2012 et 2014), une cérémonie du souvenir des victimes de l’OAS aura lieu au cimetière parisien du Père-Lachaise, le 6 octobre 2018.

    Le 6 octobre 2011, le maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, dévoilait, au cimetière du Père-Lachaise, une stèle dédiée à l’ensemble des victimes de l’OAS en Algérie et en France.

    Cet hommage s’inscrivait dans l’action de mémoire collective menée depuis 2001 par la Ville de Paris autour de la guerre d’Algérie et des conflits coloniaux en Afrique du Nord, avec, notamment, l’édification dans ce même cimetière du Père-Lachaise d’un mémorial célébrant le souvenir des 750 Parisiens morts pour la France en AFN, les plaques honorant les victimes des répressions du 17 octobre 1961 sur le pont Saint-Michel et du 8 février 1962 au Métro Charonne (sans compter le monument inauguré le 11 novembre 1996, dans le parc de la Butte du Chapeau Rouge, près du boulevard d’Algérie, à la mémoire des Harkis, de leurs familles et des victimes civiles de la guerre d’Algérie).

    Depuis lors, à Paris comme en province -Alençon (Orne) en 2012, Le Touvet (Isère) en 2014-, chaque journée du 6 octobre est l’occasion d’une cérémonie destinée à commémorer cet événement qui a marqué l’histoire des victimes de la guerre d’Algérie : en effet, celles de l’OAS avaient été, jusqu’alors, les seules collectivement privées de la considération qui leur était due par les pouvoirs publics, au premier rang desquels l’État lui-même.

    De manière à renforcer l’ancrage de la date du 6 octobre dans le calendrier des manifestations d’associations d’anciens combattants et victimes de guerre, les membres d’honneur et adhérents de Paris et d’Île-de-France de l’ANPROMEVO ainsi que les correspondants et amis de l’association sont invités à se réunir au cimetière du Père-Lachaise le samedi 6 octobre 2018 à 11h00 (entrée rue des Rondeaux, M° Gambetta). 

     

    17 octobre 2018 – commémoration

    du massacre

    du 17 octobre 1961 

    17 octobre 2018, des commémorations du massacre auront lieu également dans plusieurs villes :

    au Pont de Bezons à 12H30 (Colombes) et à 18H30 (Bezons),

    au Pont d’Argenteuil à 19 H,

    au Pont de Clichy à 14/15 H (Asnières) et à 19 H (Clichy la Garenne),

    Place du 17 octobre à 18 H à Gennevilliers et

    Place des Droits de l’Homme à 18 H 30 à Nanterre. (voir le document)

    À Paris vers 18H au Pont Saint-Michel


    Projection par le Collectif 17 octobre 1961 Banlieue Nord/Ouest, autour des commémorations du massacre du 17 octobre 1961. 

     

    COLOMBES

    le 16 octobre 2018 à 19 h 30 « 17 octobre 1961. Dissimulation d’un massacre » au Théâtre du KALAM : 193 rue des Champarons, 92700 Colombes.

    ARGENTEUIL

    le 17 octobre 2018 à 20 h : « Les balles du 14 juillet 1953 » Salle Paul Vaillant Couturier, 40 rue Paul Vaillant Couturier. 95100 Argenteuil.

    NANTERRE

    18 octobre 2018 : à 19 H « Mourir à Charonne pourquoi ? » à la fédération du PCF 56/58 rue Sadi Carnot. 92000 Nanterre.

    Résumés des films 

    Les balles du 14 juillet 1953

    Au moment de la dislocation d’une manifestation en l’honneur de la Révolution Française, la police parisienne a chargé un cortège de manifestants algériens. Sept personnes (6 algériens et un français) ont été tuées et une centaine de manifestants ont été blessés dont plus de quarante par balles. Ce film, est l’histoire d’une longue enquête contre l’amnésie afin de reconstituer au mieux le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment ce mensonge d’Etat a si bien fonctionné.

    17 octobre 1961/ Dissimulation d’un massacre

    Comment la répression de la manifestation du FLN du 17 octobre 1961, a pu être occultée pendant 40 ans ?

     

    Mourir à Charonne, pourquoi ?

     

    Le 8 février 1962, les syndicats et partis de gauche appelle à une manifestation de protestation contre les attentats de l’OAS. Au moment de la dispersion au métro Charonne, la police charge brutalement. On relèvera 9 morts et de nombreux blessés.


    Au centre Culturel Algérien 

    Dans le cadre de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961 à Paris Rencontre-débat avec le Moudjahid et écrivain Djoudi Attoumi – Mercredi 17 octobre 2018 à 18h30 

    Avec la participation de l’historien et universitaire Kacim Zidine

    La rencontre intervient dans le cadre de la commémoration du 57ème anniversaire des massacres du 17 octobre à Paris. L’historien et le militant anticolonialiste Jean Luc Einaudi, décédé en 2014, avait mis en lumière, dans ses écrits et ouvrages dont « La bataille de Paris, 17 octobre 1961 », le rôle de l’État français dans la répression des luttes pour l’indépendance nationale. Lors de cette rencontre, Djoudi Attoumi rendra hommage à ses compagnons d’armes, Hamou Amirouche (1937-2018), ancien secrétaire du colonel Amirouche chef de la wilaya III, et Rachid Adjaoud (1937-2016), rédacteur du Congrès de la Soummam le 20 août 1956.

    Depuis le début de l’année 1956, une politique de la terre brûlée est appliquée par l’armée coloniale: opérations de ratissage de grande envergure, comme « opération Espérance » du 29 mai au 3 juin 1956 sous le commandement du général Dufour et de Maurice Papon, préfet de Constantine. Des attentats sont perpétrés à Paris et à travers tout le territoire français, avec consigne de s’attaquer aux militaires, policiers et autres services de sécurités. Cette situation de guerre en métropole fait dire au général Giap dans une phrase célèbre: « pour la première fois dans l’Histoire, le colonisé a transféré la guerre sur le propre sol du colonisateur ».

    Désormais, la France vit le climat de guerre sur son propre sol. En effet l’organisation solide de la fédération de France du FLN, se traduisait par, du point de vue politique, un embrigadement de tous les algériens au sein du FLN par la propagande, une structuration de tous les algériens dans des cellules du du parti, la création des OPA avec des collecteurs de fonds et des trésoriers. Du point de vue militaire, il s’agissait d’organiser des actions en France pour desserrer l’étau sur les populations et les maquis en Algérie, de créer des commandos pour engager des actions retentissantes, telles: l’incendie de Maurépianne, l’attentat contre Ali Chekal qui se trouvait aux côtés du Président français René Coty par Mohamed Mohamed Bensaddok, un fidaï très courageux. L’opération a permis à l’opinion française et internationale d’ouvrir les yeux sur les capacités de frappe du FLN et sur les sensibilités sur le drame algérien. Un climat de guerre était instauré sur le sol français. Le génie du FLN dans l’organisation des manifestations dont celles des 10, 11 et 12 décembre 1960 dans toutes les villes d’Algérie en faveur du FLN. L’instauration arbitraire d’un couvre-feu depuis le 5 octobre pour la communauté algérienne à Paris, a poussé le FLN à organiser une manifestation pacifique afin notamment de briser le couvre-feu et d’attirer l’opinion française et internationale sur l’arbitraire que subissent les Algériens dont la communauté nationale en France. La manifestation pacifique a été réprimée dans le sang. Les policiers et les harkis ont fait preuve de férocité. Le bilan officiel n’est pas connu. Mais d’après les recoupements, il y aurait 132 morts et des dizaines de disparus. Selon les Historiens ces chiffres sont évalués à 200 morts, parmi les victimes de ces massacres, la jeune Fatiha Bedar, une collégienne originaire de Béjaia âgée seulement de 17 ans.

    Par Djoudi Attoumi

     


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  • charles aznavour

    C’était aussi cela

    Charles Aznavour c’était aussi cela...

    En 2014

    L'appel de Charles Aznavour

     pour les persécutés du Moyen-Orient

    L'artiste, d'origine arménienne, propose que la France accueille les minorités menacées en Irak et en Syrie et qu'elle les aide à faire revivre nos anciens villages.

    Dans la guerre de religions qui est en train d'embraser l'Irak et la Syrie, il est essentiel, certes, de se préoccuper du sort des chrétiens d’Orient, des Kurdes, des Yazidis et des autres. Mais dans cette énumération, il ne faut pas oublier une communauté chère à mon cœur, les Arméniens. On n'en parle jamais, et pourtant, en Syrie, hier encore, ils étaient quelque deux cent mille. Je suis bouleversé par les drames qui se jouent là-bas au quotidien. Notre devoir n'est-il pas d'aider moralement, et concrètement, ces populations, le plus vite possible ?

    Je ne veux donner de leçons à personne. Je ne suis pas quelqu'un qui croit avoir raison sur tout. Je propose seulement une idée simple.

    Dans la situation actuelle, ces chrétiens, ces Kurdes, ces Yazidis, ces Musulmans et ces Arméniens doivent, comme tant d'autres, quitter ce pays le plus vite possible. Oui, mais pour aller où ? Et pourquoi pas en France ? Mes tournées et mes voyages les plus récents à travers l'Hexagone m'ont permis de découvrir de charmants villages, aujourd'hui totalement à l'abandon. Les terres sont en friche. Il y a des écoles, des bureaux de Poste, mais personne n'y a sans doute mis les pieds depuis quelques années. C'est aussi le cas des églises. Je viens d'ailleurs de traiter le sujet dans un couplet d'une chanson de mon prochain album: «Et Dieu même a quitté l'église dont les cloches ne sonnent plus.»

    Pourquoi ne pas confier ces « villages fantômes » à ces Chrétiens, ces Kurdes, ces Yazidis, ces Musulmans, ces Arméniens ?

    Puisque celles et ceux qui devraient y vivre sont partis, pourquoi ne pas les remplacer par celles et ceux qui en ont besoin ? Pourquoi ne pas confier ces «villages fantômes» à ces Chrétiens, ces Kurdes, ces Yazidis, ces Musumans, ces Arméniens? Ils auraient pour obligation de les reconstruire, de les faire revivre, de labourer à nouveau des terres dont la fertilité ne fait aucun doute. Ils pourraient ainsi vivre en paix, quasiment en autarcie. Je réponds, en particulier, de mes compatriotes. Je sais qu'ils sont très travailleurs.

    Dans ces populations, il y a des agriculteurs, des maçons, des peintres, mais aussi des boulangers, des bouchers, des médecins, des dentistes, des mécaniciens, dont le professionnalisme mérite des louanges. En ce qui concerne leur intégration, je ne suis pas inquiet. Je les soupçonne de parler très bien notre langue, couramment enseignée dans leurs écoles.

    Et l'argent, me direz-vous? Il ne s'agit pas de mettre en place un comité caritatif avec des noms prestigieux qui organisera, dans les mois à venir, de grandes soirées afin de recueillir des fonds pour aider ces réfugiés à survivre plutôt qu'à vivre. Ma proposition est plus sûre, plus rapide, et sans doute beaucoup plus économique. Il suffirait de dégager des sommes, relativement modestes, pour acheter le matériel dont ils ont besoin pour se mettre au travail. C'est tout.

    Mes fonctions d'ambassadeur d'Arménie m'ont déjà permis de solliciter les autorités helvètes. Elles ont aussitôt agi avec une discrétion qui est la marque de fabrique de ce pays. La France doit faire de même, en confiant ce dossier, le plus rapidement possible, à un chargé de mission officiel. Je suis prêt à soutenir personnellement et physiquement, s'il le faut, une action qui se veut résolument apolitique. J'ai déjà chanté en Syrie. Je peux y retourner, mais, cette fois-ci, seulement pour parler. Pour aider toute forme de négociation avec les communautés. C'est ce que nous devons et allons faire. C'est cela, la véritable aide humanitaire.

    Charles Aznavour c’était aussi cela...

    EN 2015

    L'appel d'Aznavour en faveur des migrants fait école

    Au micro de RTL, le célèbre chanteur de La Bohème a appelé les gens à offrir une future «existence» aux migrants en France. D'autres artistes français tels Juliette Binoche, Omar Sy, Jean-Louis Trintignant, Cédric Klapisch ou encore Arnaud Desplechin se sont engagés en leur faveur.

    «La misère serait moins pénible au soleil» chante Charles Aznavour dans sa célèbre chanson Emmenez-moi. A 91 ans, l'artiste qui donnera six concerts au Palais des sports de Paris à partir du 15 septembre prochain, n'en a pas fini avec son envie de lutter contre l'infortune, d'où qu'elle vienne.

    Une nouvelle fois, l'artiste franco-arménien vient de donner de la voix en faveur de l'accueil des migrants, appelant à les intégrer dans la société française, en trouvant «un endroit où les loger, du travail et une vie normales».

    Ce n'est évidemmennt pas la première fois que l'artiste témoigne de son engagement sur la question. Au printemps dernier, lors de la promotion sur RTL de son dernier album Encores, il révélait déjà la chanson Et moi je reste là dans laquelle il traite du problème la désertification des campagnes.

    La création d'une «Maison des Migrants» à Paris

    Dans le sillage d'Aznavour, d'autres personnalités du monde de la culture se sont aussi indignées de la condition d'accueil des migrants. En effet, dans une lettre publiée sur le site de Télérama, 222 personnalités du monde de la culture s'insurgeaient des conditions d'accueil des migrants et interpellaient la maire de Paris, Anne Hidalgo.

    Se disant «profondément choqués par ce traitement indigne des valeurs de notre République», des artistes d'univers aussi divers que Juliette Binoche, Omar Sy, Jean-Louis Trintignant, mais aussi Cédric Klapisch ou encore Arnaud Desplechin ont signés cette pétition. Ils proposent notamment la création d'une «Maison des Migrants» dans la capitale, qui serait un lieu d'accueil temporaire entre l'arrivée à Paris et le placement en centre d'accueil de demande d'asile.

    Charles Aznavour c’était aussi cela...

    Toujours en 2015

    Aznavour souhaite recréer des villages français grâce à l'immigration

    Invité ce matin sur RTL, l'interprète de Je m' voyais déjà a présenté son nouvel album, Encores. Il a également évoqué son projet : le «mouvement Aznavour».

    Du haut de ses 90 ans, Charles Aznavour a encore de nombreux projets. À l'occasion de la sortie prochaine de son nouvel album, Encores, le chanteur s'est confié sur RTL. Il a abordé un sujet qui lui tient particulièrement à cœur: la désertification des campagnes. Il y a consacré l'une de ses chansons, Et moi je reste là.

    «On a une immigration, on en parle en bien ou en mal. On ne sait pas quoi en faire (...) On pourrait faire une sorte de melting-pot, et non pas tous les mêmes pour que ça ne soit pas des ghettos, pour recréer des villages. On leur donnerait de quoi reconstituer ce qui ne va plus dans les villages», explique-t-il. «J'aimerais qu'on appelle ce mouvement, “le mouvement Aznavour”», annonce-t-il à propos de son idée, qu'il a communiquée à François Hollande. «J'ai été écouté mais peut-être pas entendu», commente-t-il.

    Dans Encores, le patriarche de la chanson française évoque beaucoup de souvenirs, notamment dans le titre Les petits pains au chocolat. «On dit souvent que mes chansons sont autobiographiques, celle-là elle l'est», insiste l'interprète de La Bohème. «Mes souvenirs sont revenus facilement et quand on a été un sale gosse, il y a toujours quelqu'un qui nous fait rappeler ces moments». Aznavour a débuté sur les planches à 9 ans. «À l'époque, je ne pensais qu'à devenir comédien. Mon but c'était le théâtre, rien d'autre, que le théâtre et puis le destin en a voulu autrement».

    Le légendaire chanteur franco-arménien a souhaité rendre hommage à sa mère dans le morceau Chez Fanny. Cette chanson met en avant les engagements résistants sous l'Occupation. Le personnage fictif incarne «une de ces jeunesses sacrifiées dont on ne parle plus guère», écrit l'artiste. «Ma mère ramenait les armes dans une voiture d'enfant, elle aurait pu être une Fanny sacrifiée aussi.»

    Charles Aznavour c’était aussi cela...

    Salut l’artiste les migrants

     te disent aussi merci ! 

    Charles Aznavour c’était aussi cela...

     

    Charles Aznavour c’était aussi cela...

     



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    22 mai 1924 - 1er octobre 2018

     Le chanteur Charles Aznavour est mort

     

    22 mai 1924 - 22 mai 2015 comment pourrait-on oublier les 91 ans de Charles Aznavour *** BON ANNIVERSAIRE CHARLE

     

    En soixante-dix ans de carrière, Charles Aznavour, mort à l’âge de 94 ans, a composé plus de 1 400 chansons et tourné une soixantaine de films.

    Charles Aznavour, c’était la France. Pas celle d’Edith Piaf – le réalisme, les faubourgs, les mômes de rien –, ni celle de Maurice Chevalier ou de Charles Trenet. Aznavour, c’était la France internationaliste, terre d’accueil, qui sait enseigner aux enfants de la République les valeurs fondamentales, mais aussi le charme, le romantisme sexy, et une sorte de légèreté en équilibre constant entre le Nord introverti et le Sud extravagant. Charles Aznavour fut d’ailleurs l’idole d’une nouvelle génération issue de l’immigration. En matière de métissage musical, Charles Aznavour est un précurseur. « Je me suis intéressé à tous les styles de musique, je suis fier d’avoir été en quelque sorte le premier à en faire en France. C’est pour ça que j’ai eu du succès dans les pays du Maghreb, chez les juifs, les Russes. »

    Plus de soixante-dix ans de carrière, plus de quarante ans de succès, plus de 1 400 chansons, dont une centaine d’anthologie, six langues chantées, des milliers de concerts donnés dans quatre-vingt-deux pays, des salles compliquées, des music-halls, des galas chics. Carnegie Hall à New York, l’Albert Hall à Londres. L’universalité d’Aznavour doit à ses mots, droits, utilisés avec une précision chirurgicale.

    Le chanteur aux 1400 chansons et aux 180 millions d'albums vendus, né le 22 mai 1924 dans le 5e arrondissement de Paris sous le nom de Chahnour Vaghinag Aznavourian. 

     

     

     

    Un concert d’adieux en 2024 ? 

    Malheureusement ce ne sera plus possible...  

    Charles Aznavour (de son vrai nom Aznavourian) avait gardé des liens très forts avec le pays de ses ancêtres, l’Arménie. En 2014, il était à Erevan, où il avait donné un concert pour le président de la République arménienne Serge Sarkissian et son homologue français François Hollande. Exceptionnellement, il a évoqué avec ce dernier, en visite dans le pays, la date de son concert d’adieux. « J’ai fixé la date. Ce sera le 22 mai 2024. J’aurai 100 ans. Vous serez là, j’espère », lui a-t-il malicieusement lancé. 

     

      C'était pour ses 80 ans 

     

     

    Charles Aznavour né en Arménie

    a écrit " Pour toi Arménie " 

    pour commémorer le tremblement

     de terre arménien 

     

        eighties-20sisme-20armnie.jpg

      

    Le 7 décembre 1988 dans la république soviétique d’Arménie, la terre a tremblé pendant 45 secondes. 

    La ville de Leninakan ainsi qu’un grand nombre de village de montagnes sont littéralement détruits, leurs habitants ensevelis sous les décombres. 

    Un premier bilan fait état de 25000 morts et de plus de 30000 blessés. 113000 personnes devront être évacuées. 

    Suite à ce tragique évènement, Charles Aznavour, d'origine arménienne, prendra l'initiative de créer une chanson  intitulée « pour toi Arménie », elle sera interprétée par ses soins aux cotés de 90 stars de l'époque qui ont décidé de se joindre à la bonne cause,  1 million d'exemplaires seront vendus et les gains reversés à l'Arménie. 


     

     

    a031

    Un merveilleux couple " virtuel "

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    Le dernier mort de la Grande Guerre

     

    Le dernier mort de la Grande Guerre

    Augustin Trébuchon est mort le 11 novembre 1918, dix minutes avant la proclamation de l'armistice. Un portrait en forme d'hommage signé Christophe Airaud. 

    Le 11 novembre 1918 à 11 heures, c'est l'armistice. La guerre est finie : quatre ans d'une boucherie innommable se termine, la population exulte et les soldats fraternisent. Pourtant, des hommes au matin du 11 novembre vont mourir sur le front au nord de la France, à l'instar d'Augustin Trébuchon, âgé de 40 ans et originaire de Lozère. Depuis le 9, une offensive se prépare dans les Ardennes. Les troupes françaises et allemandes se font face, séparées par la Meuse. L'ordre est donné aux Français de traverser le fleuve, une opération périlleuse. Ce jour de 1918, la météo est terrible, le fleuve est en crue. Dans la nuit, l'opération est réussie : le 415e régiment d'infanterie a conquis le versant nord. Le 11 novembre à 10h30, le brouillard se lève, l'estafette Augustin Trébuchon porte un message à son capitaine sur le champ de bataille. A 10h50, il est abattu. C'est l'un des derniers morts de la Grande Guerre.

    Date de décès falsifiée

    "Trébuchon est décédé entre la passerelle du barrage et la ligne de front qui se trouvait le long de la voie ferrée puisqu'il apportait aux troupes de première ligne le billet 'On vous attend à 11h30 à Dom-le-Mesnil pour le casse-croûte'", raconte Georges Dommelier, l'ancien maire de Vrigne-Meuse, dans les Ardennes. Pourquoi la veille de l'armistice des combats si violents ? Des offensives encore ordonnées et des hommes envoyés à la mort ? "On savait que les Allemands étaient à bout et donc il était hors de question de desserrer l'étreinte. On tenait l'ennemi à la gorge et il fallait serrer encore plus fort pour l'amener à la reddition", explique l'historien Jean-Yves Le Naour. Célibataire sans enfant, Augustin Trébuchon sera inhumé à Vrigne-Meuse. Mais sur sa tombe, son décès est daté du 10 novembre 1918. "Pour un certain nombre de soldats qui ont été tués le 11 novembre, leur décès a été retranscrit sur les fiches matricules pour le 10 novembre parce qu'il était trop difficile d'avouer et de dire aux familles que leur fils, leur mari, leur frère avait été tué le jour même de l'armistice", poursuit Jean-Yves Le Naour. 

    Une Bataille de Trop

    Voici une chanson écrite à la mémoire du soldat de 1ère classe Augustin Trébuchon, "Dernier des Tombés" lors de la "Grande Guerre". Vidéo à usage pédagogique en attendant la version "chorale" qui deviendra la version officielle.

     

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    La France et la reconnaissance

     de la torture :

     Un grand pas pour l'humanité

     

     « Sardou parle-moi, du temps béni des colonies, je te parlerai de Thiaroye, de la torture en Algérie. » Médine (rappeur) Don't panik tape (2008)

    La France et la reconnaissance de la torture : Un grand pas pour l'humanité

       Jeudi 13 septembre le président Macron annonce urbi et orbi que la France reconnaît la torture et assume au nom de la France la responsabilité de son pays dans le «système» qui a amené l'armée à ces dérives. Il rappelle ce faisant le discours de Chirac du Vel d'Hiv, où la France reconnaissait sa responsabilité dans la déportation de 15.000 juifs sauf que dans le cas de l'Algérie la guerre d'épouvante faite au peuple algérien s'est soldée par un million de morts, des centaines de milliers de blessés, des milliers de disparus, des traumatismes à vie pour les descendants, des milliers de villages brûlés...

    Ce que le président Macron a dit 

         Nous donnons dans ce qui suit le verbatim du discours du président Macron: «Depuis soixante et un ans, la disparition'' de Maurice Audin, jeune mathématicien qui travaillait à l'université d'Alger et militait pour l'indépendance algérienne, reste une zone d'ombre de l'histoire de la guerre d'Algérie. Le président de la République, Emmanuel Macron, a par conséquent décidé qu'il était temps que la Nation accomplisse un travail de vérité sur ce sujet. Il reconnaît, au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l'avaient arrêté à son domicile Au soir du 11 juin 1957, Maurice Audin, assistant de mathématiques à la Faculté d'Alger, militant du Parti communiste algérien (PCA), est arrêté à son domicile par des militaires. Après le déclenchement de la guerre par le Front de Libération nationale (FLN), le PCA, qui soutient la lutte indépendantiste, est dissous et ses dirigeants sont activement recherchés. Maurice Audin fait partie de ceux qui les aident dans la clandestinité.» (1)


    Bigeard et Bollardière : deux visages de la guerre

    La France et la reconnaissance de la torture : Un grand pas pour l'humanité

    Et ses « crevettes » 

    La France et la reconnaissance de la torture : Un grand pas pour l'humanité... Il y aussi les oubliés de l'Histoire

     

    La France et la reconnaissance de la torture : Un grand pas pour l'humanité 


    La France et la reconnaissance de la torture : Un grand pas pour l'humanité

     

    René Naba, le journaliste bien connu, nous rappelle les atermoiements de la France et pense que la France ne va pas loin. «Plus de 61 ans après sa forfaiture, écrit René Naba, la France a reconnu sa culpabilité dans l'assassinat de Maurice Audin, ce jeune mathématicien communiste anticolonialiste, enlevé et mort sous la torture, une des pages les plus sombres de la colonisation. 61 ans et 3 mois. Contrairement à l'Allemagne qui a assumé, d'un trait, sans concession, la totalité du passif hitlérien, la France joue à cache-cache avec sa propre mémoire, pensant s'exonérer de ses propres turpitudes. Elle louvoie s'imaginant être plus intelligente que la mémoire des peuples et la vérité historique. Un déni de réalité en guise de politique mémorielle. De la repentance à minima en guise de solde de tout compte en somme. Soixante treize ans après la fin de la IIème Guerre Mondiale (1939-1945), la France continue de patauger dans le cambouis de ses turpitudes. Cinquante ans pour reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans l'extermination des Juifs sous Vichy. Cinquante ans pour reconnaître aux Harkis le plein exercice de leur citoyenneté française. Cinquante ans pour la carbonisation de Sétif, le 8 mai 1945, le jour de la victoire alliée de la II me Guerre mondiale à laquelle les Algériens et les peuples coloniaux ont grandement contribué.» (2)

    Edwy Plenel fondateur du site Médiapart donne son avis en faisant l'historique de la bataille pour la vérité, nous l'écoutons: «Deux présidents peu ou prou de droite auront donc réussi à dire ce que leurs prédécesseurs élus à gauche n'avaient pas su énoncer. Après Jacques Chirac, qui en 1995 avait déverrouillé la mémoire française sur l'Occupation et la collaboration avec le nazisme, Emmanuel Macron vient enfin d'ouvrir grand le placard à blessures et à secrets de la guerre d'Algérie. Nous la connaissions bien sûr cette vérité, comme le rappelait Michèle Audin, écrivaine tout comme elle est mathématicienne à l'instar de son père, dans le beau livre qu'elle lui a consacré, Une vie brève (L'Arbalète Gallimard, 2013)» (3).

     Edwy Plenel parle des conséquences de la torture: «Gangrénant la République, la systématisation de la torture, mais aussi des disparitions, des arrestations arbitraires, des camps d'internement et des violences contre les populations civiles, a conduit la France et l'Algérie à une séparation qui les a blessées toutes deux, entraînant des déchirures et des radicalisations qui, n'eût été l'entêtement aveugle des gouvernants français, auraient peut-être pu être évitées. Nous sommes des millions, chevauchant au moins trois générations, à être partie prenante de cette histoire commune: les descendant.e.s de travailleurs algériens en France dont, à l'époque, bon nombre épousèrent la cause nationaliste; les «pieds-noirs», ces Européens d'Algérie qui n'étaient pas tous, loin de là, des colons oppresseurs - Maurice Audin était l'un d'eux; les familles juives sépharades dont l'Algérie était la patrie ancestrale; les communautés de harkis, doublement victimes de l'histoire car rejetées et méprisées dans les deux camps; sans compter toutes les lignées où rôdent, tels des fantômes, les silences de parents, soldats du contingent ou militaires de carrière, ayant dû mener cette guerre où la France fut moralement vaincue De Chirac à Macron, deux verrous ont donc sauté que Mitterrand tenait fermés. (...) » (3) 

     «  Il faudra, par exemple, attendre sa mort pour que les archives confirment combien, garde des Sceaux du gouvernement Guy Mollet il fut intraitable, assumant quarante-cinq exécutions capitales de nationalistes algériens auxquels il refusa presque systématiquement la grâce» (...) Si la France est debout, en ce jeudi 13 septembre 2018, c'est grâce à toutes celles et tous ceux qui ont mené ce long et patient combat anticolonialiste dont Maurice Audin fut à la fois l'emblème et le martyr.» (3)

    Chacun sait que la torture qui est consubstantielle, il faut le souligner, de l'entreprise coloniale. La torture pendant la guerre d'Algérie a été pratiquée sur les populations algérienne et française par les forces coloniales dans des proportions qui, selon l'historien Pierre Vidal-Naquet, concerneraient des centaines de milliers d'Algériens. Elle a aussi été employée à une moindre échelle et de manière non systématique sur des harkis et des Européens par le FLN et l'ALN comme le montre l'ouvrage «La guerre d'Algérie, (...) La torture policière existait déjà largement en Afrique du Nord avant l'insurrection de 1954, comme en témoigne la mise en garde lancée, dès cette date, par l'écrivain François Mauriac. Elle avait été systématiquement utilisée lors de la colonisation du pays, notamment lors de la campagne du général Bugeaud. Mais elle fut consacrée et institutionnalisée comme arme de guerre par l'armée, à laquelle on donne tous les pouvoirs, lors de la «bataille d'Alger», qui fut, en 1957, un «point de non-retour» à cet égard. (2).

    En fait, depuis, la conquête coloniale, la torture est un procédé courant des forces de l'ordre en Algérie qui l'utilisent pour terroriser les populations autochtones et obtenir des informations sur les emplacements de silos à grains lors de la conquête coloniale, meurtrir des suspects, et terroriser les indigènes, s'inscrivant avant tout dans une démarche de haine et de déshumanisation. (...) Marc Ferro, dans Le livre noir du colonialisme, écrit: «Ceux qui travaillent sur les régimes totalitaires n'ont lu Hannah Arendt que d'un seul oeil, semble-t-il. Ils ont omis de s'apercevoir qu'au nazisme et au communisme, elle avait associé l'impérialisme colonial. Entre ces régimes, en effet, il existe une parenté qu'avait bien repérée le poète antillais, Aimé Césaire, au moins en ce qui concerne nazisme et colonialisme.» (4)

    La torture  et les positions des croisés 

     Chacun connaît la prise de position admirable du cardinal Duval lors de la révolution de Novembre, il en sera de même d'hommes d'Eglise et de tant d'autres comme l'abbé Berenguer qui sera même ambassadeur du GPRA en Amérique latine, Cependant, à côté de ces «Justes» il y eut d'autres hommes d'Eglise comme le cardinal Feltin qui encourageait les soldats à aller casser du fell au nom des valeurs chrétiennes. (...) Il y a de ce fait, un lien direct entre la torture et la religion, Même Bigeard en parle dans une interview à L'Express du 15 mai 1958. Il déclare à ce propos, pendant la guerre d'Algérie: «Il y a vingt ans que nous nous faisons corriger, il faut que cela change. On ira jusqu'au bout. Le stage, dynamique et pratique, doit sortir des gens qui auront la foi des Croisés, qui seront reformés au physique comme au moral... Il faut donner l'exemple de l'effort et de l'esprit offensif. Je veux vous voir quitter le centre gonflés à bloc et décidés à casser du fellagha...(...) Majoritairement constitué d'anciens SS et de fascistes hongrois, recrutés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le 1er REP, avec Hélie Denoit de Saint Marc (et qui comptait en ses rangs Jean-Marie Le Pen),lancera le coup d'envoi du putsch du 21 avril 1961.» (4)

     Tel ne fut pas le cas du général de Bollardière- compagnon de la Libération qui déclarait justement que ses convictions chrétiennes et la haute idée qu'il se faisait de l'armée lui interdisaient en conscience de cautionner la torture. En démissionnant, il fit 60 jours d'arrêt de forteresse! En définitive, tout ce beau monde fut amnistié, même Aussaresses qui déclare avoir tué de ses mains une vingtaine d'Algériens, ne répondra pas à la justice des hommes. Seul le général de Bollardière, ne fut pas réhabilité pour avoir été contre la torture.

    La torture selon  le professeur  Francis Jeanson 

    La torture a de tout temps existé en Algérie. Francis Jeanson, avec sa lucidité coutumière, explique pourquoi et au nom de quel intérêt la France a été amenée à torturer. Interviewé par Le Monde il déclare: «Avant de s´indigner des atrocités commises en Algérie, il faut se demander pourquoi nous avons fait la guerre au peuple algérien et pourquoi nous avons laissé faire des choses qui n´avaient pas de raison d´être. (...) mais je ne comprends pas qu´on pose aujourd´hui la question de la torture sans poser la question de la guerre coloniale. Ce sont deux questions indissociables. La torture ne pouvait être qu´un des aspects déchirants de cette situation.(...) Il y avait aussi les viols, les camps de concentration, qui faisaient partie de la guerre au même titre que la torture» (5)

    Ce qui compte, à mes yeux, poursuit l'honorable "porteurs de valises"  c´est que nous avons mené une politique de colonisation insoutenable. Depuis mai 1945, et les massacres de Sétif, on aurait dû le savoir. La torture n´est pas née de la Guerre d´Algérie en 1954. (...) Nous avons démissionné, laissant les véritables intérêts de la nation disparaître face aux exigences du grand colonat algérois.» «(...) Oui, je persiste à le penser, l´Algérie va s´en sortir. Cette population composite, et si riche de sa diversité, a toujours fait preuve d´exceptionnelles ressources dans les pires moments de son histoire. Le courage et l´humour ne lui ont jamais fait défaut...Ce qui se passait en Algérie au nom de la France était inadmissible. Il fallait être contre. La seule façon d´être contre, c´était d´être aux côtés de ceux qui se battent. On m´a souvent dit que c´était de la trahison. Mais, pour moi, il y avait déjà trahison: celle des valeurs de la France.» (5)

    L'Algérie devra d'abord faire son aggiornamento 

     En France, les fossoyeurs du vivre ensemble: ces intellectuels faussaires des nostalgiques du temps béni de la colonisation que sont aussi les négationnistes à l'instar de Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut et le pire d'entre eux Eric Zemmour qui se veut plus royaliste que le roi l'amnésique ingrat qui oublie ses origines nord-africaines. Il déclarait en allant plus loin dans le négationnisme colonial: «On n'a rien fait de mal, c'était légal» «Maurice Audin est un traitre qui mérite douze balles dans la peau» tenteront de freiner la marche inéluctable vers la vérité. Malgré tous ces oiseaux de mauvaise augure qui entretiennent la mésentente.

    Pour parler d'une façon responsable et crédible avec la France, l'Algérie se doit de se réconcilier avec son histoire. L'invasion et la colonisation inhumaine de l'Algérie pendant 132 ans bien que celle-ci soit récente n'est qu'un maillon d'une histoire avec ses heurs et ses malheurs Pour l'écriture sereine de notre histoire, pourquoi on ne parle pas des 30 siècles d'histoire de l'épopée de ces «Algériens» qui viennent de la nuit des temps.

     Connaître son histoire, toute son histoire sans pointillé est impératif. Les jeunes doivent savoir qu'il y avait il y a 23 siècles une civilisation. Massinissa battait monnaie il y a 21 siècles de cela, pendant que l'Europe émergeait des ténèbres vers les temps historiques... Quel écolier peut parler des aguellids Vermina, Siphax, Massinissa, Jugurtha, Juba II, Ptolémée? Quel écolier peut parler de Yaghmorassen, de Kheir Eddine, de l'Emir Abdelkader, de Ahmed Bey, de Lalla Fatma N'soumer et de tous les héros qui ont fait l'Algérie? Nous devons assumer le meilleur et le pire. Etant forts nous n'irons pas en ordre dispersé revendiquer un dû, une restitution de mémoire au nom d'une dette et au nom de la dignité humaine.

    La reconnaissance  par la France de la torture  bien que tardive- plus de cinquante ans- est à saluer c'est d'une certaine façon un pas dans la bonne direction qui honore l'humanité De ce fait et au vue de ces dispositions, il nous semble que le moment est venu  pour une mise à plat de tout ce qui peut être résolu graduellement. L'Algérie a montré sa résilience et d'une certaine façon ses prises de positions entières et non diplomatiques. Nous connaissons notre  ancien adversaire intime et il nous connait.   La  France et l'Algérie gagneraient à s'entendre dans l'égale dignité des deux peuples. La restitution des pieux restes des patriotes algériens est attendue La libération des archives serait un premier pas. Il est à espérer qu'elles soient suivis d'actes concrets. L'investissement dans le savoir universel par la construction d'une bibliothèque numérique en est l'un d'eux. Rappelons que 600.000 volumes sont partis en fumée un matin de juin 1962 à cause de l’OAS (Organisation des Animaux Sauvages). 

    1. Déclaration du président de la République française à propos de l'affaire Maurice Audin

    2. René Naba :  https://www.madaniya.info/ 2018/09/15/france-maurice-audin-du-deni-de-realite-en-guise-de-politique-memorielle/

    3. https://www.mediapart.fr/journal/france/130918/la-torture-l-algerie-et-la-republique-la-verite-enfin?page_article=2 

    4. Torture pendant la Guerre d'Algérie Wikipédia, l'encyclopédie libre.

    5. http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/68000-L%E2%80%99autre-face-et-l%E2%80%99honneur-de-la-France.html 

    Article de référence http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_ chitour/300879-un-grand-pas-pour-l-humanite.html 

    Professeur  Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/semcheddine/blog/300918/la-france-et-la-reconnaissance-de-la-torture-un-grand-pas-pour-lhumanite 

    Les oubliés de la guerre d'Algérie

    La France et la reconnaissance de la torture : Un grand pas pour l'humanité

     Comme beaucoup d'étudiants à mon époque j'ai connu le sort de Maurice Audin dès 1958, quelques mois seulement après sa disparition sous la torture pratiquée par des centurions de l'armée française, rappelant le sort des héros de la résistance sous l'occupation nazie. Il aura fallu attendre plus de 60 ans avant que le jeune président de la République Emmanuel Macron au nom de la France reconnaisse sa culpabilité dans l'élimination de ce jeune militant pour l'indépendance  de l'Algérie. Le geste et la lettre du président de la République à Madame Maurice Audin a été comparé à juste titre à celui de Jacques Chirac à propos de  la culpabilité des français de la collaboration sous le régime de Pétain dans la rafle du Vel d'Hiv des juifs des 16 et 17 juillet 1942. Pierre Audin mérite que la mémoire de son nom laisse une trace dans les rues de Paris sur une ligne d'autobus  à proximité de l'hôtel des Invalides comme pour le général de Bollardière, grand résistant, compagnon de la Libération qui demanda à être relevé de son commandement en Algérie pour ne pas avoir à cautionner les pratiques de la torture. Mais là ne doit pas s'arrêter le regard de l'histoire sur la guerre d'Algérie et de ses victimes. Comment expliquer le silence de la France d’aujourd’hui sur le sort des appelés du contingent qui au nombre de 1.3 million furent envoyés de 1956 à 1962 combattre la rébellion Algérienne et y laissèrent plus de 23.000 d'entre- eux morts au combat.
    Ces jeunes hommes de 20 ans dont l'enfance avait connu l'occupation Allemande n'étaient pas concernés par l'Algérie (dite française) sur le papier seulement mais pas dans les coeurs pour une immense majorité de ses habitants, en raison du colonialisme et son code de l'indigénat dans l'Algérie coloniale particulièrement injuste. 
    Les musulmans d’Algérie étaient français - formellement. Pratiquement, ils étaient soumis au code de l’Indigénat et avaient une nationalité dégradée, dénaturée. Pour devenir pleinement français, ils devaient d’ailleurs en passer par une naturalisation : entre 1865 et 1962, seuls 7 000 d’entre eux sont devenus ainsi français ! Et pourtant on leur tenait le discours sur la République, l’égalité et la fraternité.  

    Jamais ailleurs qu’en Algérie la distance n’a été aussi grande entre les mots du discours républicain et sa pratique. 

      Ces jeunes soldats dans leur majorité en débarquant venant de Marseille et de Port-Vendres dans les ports algériens ne connaissaient de ce peuple que le souvenir populaire des tirailleurs algériens qui avaient combattu sur le mont Cassino durant la campagne d'Italie en 1944 aux côtés des soldats de la France libre. Les hommes du contingent, la troupe, mobilisés dans la guerre d'Algérie souvent plus de 2 ans y connurent les affres de cette guerre coloniale à laquelle ils n'étaient pas préparés et qui ne relevait pas de leur devoir de défendre la patrie.
      Il est temps que les derniers vétérans de cette guerre d'Algérie âgés de 80 ans et plus, soient entendus aux côtés des historiens, hommes politiques et journalistes commentateurs qui œuvrent pour lever la chape de plomb sur la mémoire enfouie de leur participation forcée à cette guerre coloniale.

    Au président Macron de relever ce défi en leur donnant la parole.

     


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