• Baziège (Haute-Garonne)

    Une Place pour se Souvenir

    Sur la route des 8000 lieux et liens du 19 Mars 1962 mais aussi du 8 Mai 1945 et du 11 Novembre 1918

    Jean Roussel, Emilienne Poumirol, A. Maury lors de l'inauguration de la place du Souvenir

    C'est en présence de 13 porte-drapeaux anciens combattants du Lauragais ; de Madame la député, Emilienne Poumirol, de la vice-présidente du Conseil Général, Annie Maury ; du Président de la section locale de la FNACA, Emilien Agasse ; des anciens combattants de la FNACA ; des élus des communes voisines et des membres du conseil municipal que samedi 4 octobre 2014 à 17 heures précises, le Maire de Baziège inaugurait la Place du Souvenir.

    E. Agasse, avait fait une demande au Maire, J. Roussel, sollicitant le baptême d'une Place du Souvenir sur la commune et qui serait destinée à commémorer le 11 novembre 1918, le 8 mai 1945 et le 19 mars 1962. C'est la place du 19 mars 1962 qui devient ainsi la Place du Souvenir et le lieu de commémoration et de mémoire.

    Le discours prononcé par J. Roussel s'inscrit dans le devoir de mémoire, «Un symbole fort des différentes guerres et des millions de combattants et de civils morts pour la France». Jean Roussel a rappelé l'historique des guerres et remercié les personnes présentes. La parole a été donnée au représentant des anciens combattants qui a remercié avec émotion J. Roussel d'avoir honoré cette commémoration pour les trois dates références et ces générations du feu, racines du pays.

    «En ce jour, nous nous souvenons de ceux qui ont donné de leur vie ; cette place au cœur du centre ville s'inscrit dans la vie du village», a précisé E. Poumirol qui n'a pas manqué de citer l'ouvrage poignant de Lucien Aries «Lauragais dans l'enfer de 14 - le combattant» qui témoigne de 70 % d'une population d'agriculteurs dans les tranchées et des femmes et vieillards restés au village. Cette époque est plus qu'un recueil de noms gravés, c'est la mémoire du sacrifice, l'horreur de la guerre. «Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir» a déclaré la député qui a cité Victor Hugo «Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux.»

    SOURCE :  http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/07/1966903-une-place-pour-se-souvenir.html


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  • Le 17 octobre 1961 « Ici on noie les Algériens »

     Slogan peint l'an dernier sur le Pont des Arts Pascal Rossignol © Reuters

    ·         "La France reconnaît avec lucidité la tragédie de cette répression sanglante". Voilà quelques mots du communiqué signé de l'Elysée qui a reconnu le 17 octobre 2012 le massacre du 17 octobre 1961 à Paris.

     A l'époque, des dizaines, voire des centaines d'Algériens avaient été tués par les forces de police, sous les ordres du préfet Maurice Papon, pendant une manifestation pacifique pour l'indépendance de l'Algérie.

    Plus d'un demi-siècle après, François Hollande avait donc tenu ainsi une de ses promesses de campagne. Ce communiqué ne s'est pas fait sans hésitations et n'a pas manqué de soulever des polémiques... MAIS NOUS REVIENDRONS SUR CE SUJET LE 17 OCTOBRE 2014


    Catherine Lévy - 19 ans en 1961 - Etudiante à... par lanuitoubliee


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  • AVANT-PROPOS

    Le compte-rendu de cette inauguration est orienté et  j'ai du mal à croire qu'il a été écrit par un adhérent de la FNACA, c'est pourquoi je tiens à rajouté ceci :

    Le maréchal Lyautey proclamait : « Faire des maisons, construire des villes, dessiner des routes, c’est bien, mais il faut aussi élever les âmes de ceux à qui on les destine... Il faut faire de l’urbanisme jusqu’au cœur des hommes... Libérer l’homme de l’inégalité politique, de l’ignorance, du logement insalubre, de la maladie, de l’inégalité sociale et du chômage, telle est la mission que la France entendait remplir en Algérie. »

    L'Algérie européenne occupait les villes, l'Algérie musulmane les bidonvilles. L'Algérie européenne couvrait les meilleures terres, l'Algérie musulmane prenait les petits champs secs. L'Algérie européenne avait des routes, des écoles, des services publics, l'Algérie musulmane comprenait des populations non recensées, non administrées, non soignées, non instruites. »

    Michel Dandelot

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Samedi 27 septembre 2014, un évènement important pour le monde combattant s’est produit à Chatou. A l’initiative de la Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie (F.N.A.C.A.) , de son président Monsieur Pierre Pourchet  et du porte-drapeau de la ville, Monsieur Jean-Pierre Ratel, qui fut la cheville ouvrière de cette affaire pendant et au terme de vingt ans de présence au conseil municipal, une stèle dédiée aux morts de l’Algérie et des combats relatifs au Maroc et en Tunisie a été inaugurée place Gutenberg au-delà du rond-point de l’Europe. Monsieur Fournier, maire de Chatou, aura été le premier magistrat de la ville à accéder à cette demande.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Monsieur Pierre Pourchet, président de la F.N.A.C.A

    et Monsieur Cancellier, président d'honneur

    Ce type de monuments est encore rare car la guerre d’Algérie s’est prolongée dans les cœurs et la bataille qui a fait rage dans la détermination des dates commémoratives, 19 mars 1962, date des accords d’Evian ou 5 décembre, date fictive, s’est soldée par une forme de paralysie mémorielle tranchée seulement récemment par la loi sur le 19 mars 1962 défendue par la F.N.A.C.A.  

    Par ailleurs, la guerre d’Algérie a été le théâtre de tels crimes, de tant de dévastation dans les familles et d’une scission entre les deux populations de France et d’Algérie, qu’il est à la fois difficile d’en parler et plus encore de s’entendre  sur l’hommage rendu. 

    Celui dont nous parlons est un hommage à tous les morts sans distinction entre 1952 et 1962 et il est vrai qu’on ne peut qu’être sensible à cette reconnaissance qui touche malheureusement des morts issu d’un conflit où la surenchère de la violence avait interdit la négociation.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Inauguration de la stèle par Monsieur Fournier

    maire de Chatou,  

    Monsieur Lequiller, député de la circonscription  

    et Monsieur Jean Liéval, ancien combattant d'Algérie

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    L’Algérie n’était pas une colonie comme les autres puisqu’instaurée en 1830, elle était devenue un pays divisé en trois départements français envoyant des élus aux deux chambres du Parlement. D’une terre inhospitalière, l’entreprise des colons français l’avait conduite à la construction de cités aux architectures remarquables, comprenant la cohabitation de cathédrales, mosquées et synagogues, au développement d’une agriculture prospère et pourtant improbable, à la construction d’équipements publics  et à la création de services publics n’ayant rien à envier à ceux de la métropole, et enfin, à la fin des années cinquante, à la découverte de gisements de  pétrole.  Dans toute l’histoire de la colonisation, on peut affirmer que l’Algérie demeure un exemple dans le développement. C’est pourtant là qu’il y eut le plus d’incompréhension et de vies perdues.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Monsieur Jean-Pierre Ratel, ancien élu et porte-drapeau de la ville, cheville ouvrière de la décision de créer une stèle commémorative à Chatou.

    Le problème n’était pas tant que la France n’était pas capable d’assurer le développement de l’Algérie mais que la majorité musulmane qui lui était hostile n’avait aucun droit ni influence sur le cours de l’évolution.  Les révoltes qui éclatèrent en 1945 à Sétif furent réprimées dans le sang puis, à la suite d’un calme de quelques années, le 1er novembre 1954 marqua le début de la Toussaint Rouge avec l’assassinat de jeunes instituteurs français, inaugurant une guerre civile de dix ans.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Le 11 juin 1957 rue d'Isly à d'Alger, l'incendie en représailles de voitures

     de musulmans à la suite de l'attentat à la bombe du F.L.N. au dancing

     du casino de la Corniche.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Un contrôle d'identité en 1956

    En 1956, on recensait  4 .000 attentats du F.L.N. puis, après une reprise en mains militaire à la suite  du retour du général de Gaulle, pas moins de 1.500 attentats en 1959. Le quotidien des habitants fut émaillé par le couvre-feu, les attentats, les massacres, la torture, les représailles, les charniers. Comme les négociations, la vie devint impossible. On estima à 500.000 le nombre de militaires nécessaires pour assurer le maintien de l’ordre. 

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Arrivée à Alger des appelés du contingent 

    Alors que 250.000 soldats était présents et envoyés par la conscription de la métropole, la plupart d’entre eux s’interrogeait sur le sens de la mission puisqu’aucune discussion n’était possible en dehors de l’indépendance. On ne trouva d’ailleurs pas d’homme politique capable de sortir honorablement du bourbier. La  IVème République y laissa son existence et le général de Gaulle y vit sans doute son seul échec dans l’estime que les français lui avaient toujours accordée. 

    Alors qu’entre mars et août 1962, on enregistra plus de 700.000 départs de français européens ou harkis vers la France, on s’interroge sur le sort des 400.000 autres européens, qui, malgré tout, faisaient partie des statistiques de l’Algérie jusqu’alors. Quant aux survivants, ils ont survécu mais c’est bien le seul accueil qui leur a été réservé. L’auteur de ces lignes, engagé il y a dix ans dans le contentieux en droit public, peut attester que l’administration française refusait méthodiquement et régulièrement les pensions dues aux anciens combattants d’origine musulmane qu’on avait enrôlés dans l’armée en leur promettant une rémunération. Seul un procès devant la juridiction administrative permettait de faire annuler les arguments fallacieux et finalement indignes, employés contre une population âgée que l’on réussissait encore à maltraiter.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Quelques 50.000 soldats harkis furent enrôlés dans l'armée française

    Aujourd’hui, le deuil commence à se faire et c’est l’honneur de Chatou, de la F.N.A.C.A. et de tous ceux qui se sont associés à cette manifestation, d’avoir rappelé le souvenir de ceux qui sont morts pour l’Algérie. La cérémonie qui s’est déroulée le 25 septembre a rassemblé sous un temps ensoleillé, elle a rendu l'hommage qui s’imposait à trop de victimes innocentes et leur a apporté la lumière qui leur était due.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

    Une photo pour l'histoire réunissant les protagonistes

    de la stèle aux morts d'Algérie de Chatou

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

     

    De gauche à droite, Monsieur Cancellier, président d'honneur de la F.N.A.C.A

     et Monsieur Pourchet, président.

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

     

    L'harmonie du Vésinet a accompagné l'inauguration

    INAUGURATION D'UNE STELE AUX MORTS DE LA GUERRE D'ALGERIE LE 27 SEPTEMBRE 2014 A CHATOU (YVELINES°)

     

    Un cocktail salle Pierre Desproges à l'espace Hal Singer boulevard

     de la République était offert par la municipalité et a réuni prés d'une centaine

     de participants.

    SOURCE : http://chatounotreville.hautetfort.com/archive/2014/09/28/inauguration-d-une-stele-aux-morts-de-la-guerre-d-algerie.html 


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  • Maurice Audin : les vidéos de la soirée de Lens

    Rappelez-vous de notre premier article annonçant

     la soirée de Lens :

    http://micheldandelot1.eklablog.fr/l-assassinat-de-maurice-audin-57-ans-de-mensonge-d-etat-a112526438

     Maurice Audin : les vidéos de la soirée

    de Lens

    |  Par Gilles Manceron 

    Artistes et historiens se sont réunis vendredi 19 septembre 2014 à Lens (Pas-de-Calais), en écho à l'exposition du Louvre sur les « désastres de la guerre », pour une soirée exceptionnelle en présence de Josette Audin, veuve de Maurice Audin, jeune et brillant mathématicien engagé pour l’indépendance de l’Algérie, assassiné à 25 ans en juin 1957 par des militaires français. Voici les vidéos de cette journée exceptionnelle.

    La soirée faisait écho à l'exposition Les désastres de la Guerre. 1800-2014 qui se tient au Louvre-Lens jusqu'au 6 octobre, dans laquelle figure notamment une œuvre de Jean-Jacques Lebel intitulée Justice. L'assassinat de Maurice Audin ainsi que le Grand tableau collectif antifasciste de 1961. Lebel, ainsi que la commissaire de l'exposition, Laurence Bertrand-Dorléac, et d'autres artistes, notamment des plasticiens et des gens de théâtre, ont participé à cette rencontre organisée par la Ligue des droits de l'homme. Une nouvelle fois, fut posée la question de la vérité sur la torture et la disparition de Maurice Audin, emblématique de « l'impensé colonial », impensé terreaux du FN, actif dans le secteur…

    Tous les commentaires

    02/10/2014, 19:39 | Par Christian09  

    Superbe, je vais revoir ce document...

    Merci! 

    Nouveau 02/10/2014, 20:26 | Par aligator en réponse au commentaire de Christian09 le 02/10/2014 à 19:39  

    J'ai un peu de mal avec votre ""superbe" "ce n'est pas une fiction, c'est la REALITE!!!!

    02/10/2014, 20:21 | Par aligator 

    Je ne sais quoi dire ! sinon que j'éprouve un profond sentiment de honte !!! et merci à ces artistes courageux, qui inscrivent, et qui témoignent de systèmes, qui, sous couvert de nos dirigeants, institutionnalisent la torture et la haine,!!!...""je jure que le peuple algérien n'a pas de haine du peuple francais""""...

    02/10/2014, 20:24 | Par MissFaff  

     Gilles Manceron Vous nous faites un beau cadeau ce soir!!!

     

    MERCI DE METTRE LA VIDEO CI-DESSOUS A SON DEPART POUR UNE RAISON INCONNUE ELLE DEMARRE A PRES DE SA MOITIE :

     

    SOURCE : http://blogs.mediapart.fr/blog/gilles-manceron/021014/maurice-audin-les-videos-de-la-soiree-de-lens


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  • Les 6 octobre : Un article de Jacques CROS *** La presse algérienne en parle aussi ! Relire aussi "Mon plus beau souvenir"

    Oui ça devient une date de référence ! L’affaire a commencé en 2011 avec le dévoilement par le maire de Paris d’une plaque aux victimes de l’OAS dans le cimetière du Père Lachaise. En 2012, toujours le 6 octobre, a eu lieu une cérémonie analogue à Alençon au cours de laquelle le député-maire de la ville, Joachin Pueyo, a rendu hommage à Alfred Locussol, qui avait été assassiné par des tueurs de l’OAS.

    Nous apprenons qu’une initiative semblable est prévue pour le 6 octobre 2014 au Touvet dans l’Isère. Dans le cimetière du Touvet se trouve la tombe de Claude Piegts, un des assassins de Roger Gavoury, le commissaire principal d’Alger. Ce criminel a été arrêté, jugé, condamné à mort et fusillé.

    Les 6 octobre : Un article de Jacques CROS *** La presse algérienne en parle aussi ! (Re) lire aussi "Mon plus beau souvenir"

    La plaque de la honte !

    On pense

    A lui

    Sans cesse

    Les 6 octobre : Un article de Jacques CROS *** La presse algérienne en parle aussi ! (Re) lire aussi "Mon plus beau souvenir"

    En juin 2013 des nostalgériques de l’Algérie française et de l’OAS avaient souhaité, par un rassemblement sur la tombe de Claude Piegts, louanger une idéologie colonialiste dont on connait tous les malheurs qu’elle a engendrés pour les peuples français et algérien.

    Aussi nous ne pouvons que nous réjouir de la perspective du dévoilement d’une troisième plaque aux victimes de l’OAS à laquelle doit procéder Madame Laurence Théry, maire du Touvet, dans le cimetière de sa ville et ce donc le 6 octobre prochain.

    Jacques CROS

    La presse algérienne en parle aussi

    Victimes de l’OAS

    Un 6 octobre marquant

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du textehttp://www.elwatan.com/hebdo/france/un-6-octobre-marquant-30-09-2014-272896_155.php

    Une plaque en hommage aux victimes de l’OAS sera inaugurée, le 6 octobre prochain, au Touvet, en Isère.

    Lyon
    De notre correspondant

    Le 6 octobre deviendra-t-il une date du souvenir des victimes de l’OAS ? Cette date, sur le plan historique, ne correspond à aucun événement particulier en Algérie. Pas plus que ne l’était en son temps le 5 décembre, retenue à l’époque du président Jacques Chirac pour marquer la fin de la guerre d’Algérie. Il s’agissait uniquement du jour où l’ancien chef de l’Etat avait inauguré une stèle sur le quai Branly, à Paris.
    Sur la même lancée, Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale de protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo) aime à penser qu’on marquera désormais le 6 octobre chaque année, à la suite de la première inauguration d’une stèle à la mémoire des victimes de l’OAS. C’était le 6 octobre 2011, jour où le maire de Paris, Bertrand Delanoë faisait le tout premier geste mémoriel.

    En 2012, ce n’était pas le fruit du hasard si Joachim Pueyo, député-maire d’Alençon (Orne), inaugurait une plaque, de nouveau un 6 octobre pour rappeler le premier geste commémoratif. En 2013, l’Anapromevo inscrivait cette date dans le marbre par un hommage anniversaire solennel rendu le 6 octobre 2013 au cimetière parisien du Père Lachaise.

    Cette année 2014, dans la logique instituée, toujours le 6 octobre, c’est le maire de la petite commune du Touvet, près de Grenoble, en Isère, qui procédera à l’inauguration d’une stèle en hommage aux victimes de l’organisation terroriste en Algérie durant la guerre de Libération nationale et particulièrement dans les derniers mois avant l’indépendance.

    Cet événement apportera «ainsi une contribution déterminante à l’inscription future de la date du 6 octobre dans le calendrier mémoriel lié à la guerre d’Algérie», souligne Jean-François Gavoury. «Cette cérémonie sera un temps fort d’unité et de recueillement dans le souvenir de l’ensemble des victimes que l’OAS a causées, en Algérie comme en France, en 1961 et 1962»

     

    Walid Mebarek

    ***

    En attendant d’avoir des commentaires et des images de l’événement qui va se produire le 6 octobre 2014 au Touvet je vous rappelle l’article que j’avais mis en ligne en 2013 : « Mon plus beau souvenir » Michel Dandelot

    http://www.dandelotmije.com/article-mon-plus-beau-souvenir-c-etait-il-y-a-2-an-le-6-octobre-2011-etait-inauguree-la-premiere-stele-exist-120359774.html

     


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  • Saint-Martin-en-Bresse

     

    (Saône-et-Loire)

      

    FNACA : discorde autour

      

    d’une délégation

     

    et d’un drapeau

    "Cet histoire méritait-t-elle un tel déballage ? méritait-t-elle ¼ de la première page et la deuxième page complète du Journal de Saône-et-Loire ? De toute évidence le correspondant de ce quotidien a voulu faire un scoop il n’a fait qu’un flop ! C’est en tout cas mon avis. Il a surtout voulu faire croire que la FNACA est une association d’anciens combattants irrespectueuse. Je ne le pense pas. J’ai lu dans cet article que notre copain décédé était fier de s’être battu pour la France en Algérie. Alors je peux vous dire que René de Lapelin faisait partie d’une minorité d’anciens combattants, car la grande majorité d'anciens combattants de la guerre d'Algérie ont plutôt honte d’avoir été contraint de participer à cette guerre coloniale, honte de ce qu’ils ont pu voir et pour certains faire. Tellement honte qu’ils ont été jusqu’à peu de temps dans l’incapacité d’en parler…

    Je tiens à présenter toutes mes condoléances à la famille de René de Lapelin. »

    Michel Dandelot

    Lutte pour un drapeau

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    Une délégation de la FNACA était présente à l’enterrement

    En raison d’un oubli de paiement de cotisations, un ancien combattant d’Algérie a failli ne pas avoir le drapeau français lors de ses obsèques.

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    René de Lapelin est décédé à 79 ans. Ancien boxeur, retraité de Kodak, il s’est occupé d’handicapés à Lons-le-Saunier et a eu cinq filles et un garçon. Sa famille était originaire de Saint-Martin-en-Bresse.

    René de Lapelin est mort le 11 septembre. Les obsèques de ce patriote et habitant de Saint-Martin-en-Bresse depuis 1972, enterré mercredi 17 septembre, ont été l’objet d’une incompréhension entre la famille du défunt et la FNACA (Fédération nationale des anciens combattants) de Saint-Martin-en-Bresse et du département. L’objet du litige : la présence ou non d’un drapeau tricolore et d’une délégation à la sortie de l’église.

    « Il y a eu un manque de respect »

    « Il y a eu un manque de respect de la part de la FNACA. Il a cotisé pendant 40 ans là-bas, sauf ces deux dernières années, puisqu’il était sous tutelle », confie Jérôme de Lapelin, petit-fils de René de Lapelin.

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    Jérôme de Lapelin est très fier du parcours de son grand-père, qui a notamment reçu la Croix du combattant. Photos T. A. et DR

    La famille s’attendait donc à ce qu’une délégation locale des anciens combattants soit présente sur place. Au début, la FNACA refuse. « M. de Lapelin ne cotisait plus depuis deux ans chez nous. Pour nous, il était rayé des listings départementaux et nationaux. Quand une personne ne fait plus partie d’une association, d’une mutuelle, elle ne vient pas ensuite frapper à la porte pour demander de l’aide », souligne Roland Gelet, président de la FNACA départementale.

    Une réponse positive puis négative

    Au début, la réponse des comités locaux et départementaux a donc été négative. « J’ai ensuite appris que M. de Lapelin était sous tutelle depuis deux ans. On m’a expliqué la situation. Il semblerait qu’il y ait eu un oubli de la part de l’organisme de tutelle. Vu que le fait de payer les cotisations ne venait pas de lui, j’ai pris la responsabilité de mettre en place une délégation », continue Roland Gelet. « Nous n’avons pas du tout été mis au courant de la tutelle, il fallait prévenir l’association », confie-t-on du côté de Saint-Martin-en-Bresse.

    Le 17 septembre, lors de l’enterrement, une délégation de six personnes du comité local de Saint-Martin-en-Bresse était présente, sur les quelques dizaines que compte l’organisation. « Des gens sont probablement venus en dehors de la délégation », assure Roland Gelet.

    « C’était un vrai patriote. Il s’intéressait à tout, notamment à l’histoire. Il connaissait tous les présidents de la République par cœur. Tous les ans, il participait à la dictée de Pivot », raconte Brigitte de Lapelin, sa fille. « Il a été en Algérie de 1956 à 1958. Pour lui, c’était une fierté de s’être battu pour la France. Quand il me montrait le journal de la FNACA, il était très fier. Il allait aux cérémonies, c’était très important pour lui. Il m’a dit plusieurs fois qu’il y aurait le drapeau français à son enterrement », reprend son petit-fils.

    Quant aux deux années de cotisation, soit 44 €… «On (la FNACA de Saint-Martin-en-Bresse, NDLR) m’a dit qu’il ne fallait surtout pas les oublier. Il s’agit toujours d’argent », déplore Jérôme de Lapelin. Roland Gelet, lui, affirme : « Si jamais on reçoit de l’argent, le comité local ne le gardera pas. »

    SOURCE : http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2014/09/23/fnaca-discorde-autour-d-une-delegation-et-d-un-drapeau

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    Saint-Germain-du-Plain

    76 adhérents pour le comité FNACA

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    Beaucoup d’adhérents ont répondu présents à cette assemblée.

     Photo P. R. (CLP)

    Dimanche matin, 28 septembre, le Comité FNACA San-Germinois a tenu son assemblée générale à la maison pour tous devant une bonne cinquantaine d'adhérans. Le président Roger Bernard a ouvert les débats avec une pensée pour les personnes disparues.

    Le comité FNACA san-germinois a tenu son assemblée générale, dimanche matin à la maison pour tous, devant une cinquantaine d’adhérents. Le président Roger Bernard a ouvert les débats avec une pensée pour les personnes disparues.

    Il a ensuite demandé à tous de rester mobilisés pour conserver les droits acquis. Il a également fait un petit commentaire sur l’affaire de Saint-Martin-en-Bresse de la semaine passée, précisant que la prise de décision initiale de la FNACA de ne pas présenter de drapeau aux funérailles était légitime, dans la mesure où la cotisation du défunt n’avait pas été acquittée depuis deux ans. L’affaire s’est finalement bien terminée. Le bilan des activités de l’exercice écoulé est très satisfaisant. Le trésorier a néanmoins souligné que les rentrées de trésorerie sont en constante diminution, mais les comptes de l’exercice restent néanmoins équilibrés et la trésorerie est saine. Ces comptes ont été approuvés à l’unanimité. La trésorière Victorine Cornu a fait le point sur les effectifs, avec 76 adhérents dont 28 veuves et 11 sympathisants. Le bureau a été renouvelé dans son intégralité. La journée s’est terminée par un repas de clôture à la salle des fêtes.

    Verjux

    Le bureau du comité FNACA renouvelé

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    Le président Claude Allier (2e à gauche) a mené la réunion. Photo É. F. (CLP)

    Jeudi après-midi, salle Marguerite Boucicaut, la section FNACA de Gergy-Allerey et Verjux se réunissait pour sa traditionnelle assemblée générale.

    Lors de la derrière réunion du comité Fnaca, Claude Allier, président, a accueilli Bernard Paillard, maire du village, Patrick Béjot, adjoint, et les membres de la section, soit environ 70 personnes. Il souhaite la bienvenue à tous, avec des remerciements à la municipalité de Verjux pour son accueil, ainsi qu’aux municipalités des communes environnantes pour leurs aides et subventions accordées.

    Une minute de silence a été respectée en la mémoire des quatre adhérents disparus cette année.

    Le président a souligné la bonne participation lors des diverses manifestations : commémoration, sortie voyage, concours de cartes, banquet, avec un remerciement tout particulier envers les épouses pour l’aide précieuse apportée à chaque rencontre.

    Le trésorier Guy Fichet a dressé un bilan financier soigné, tenu avec rigueur, ainsi que les dossiers sociaux en cours.

    Côté adhérents, on dénombre 78 membres au total, avec une forte présence de veuves (15). 10 sympathisants se joignent également au comité. Au niveau national, la FNACA compte 328 606 adhérents, dont 7 230 veuves.

    Le renouvellement du bureau a été voté à l’unanimité.

    Les manifestations de l’année à venir : le 15 novembre, repas à Allerey-sur-Saône ; le 4 janvier, concours de cartes à Gergy ; le 6 février, concours de cartes à Allerey-sur-Saône ; le 21 mars, banquet.

    Bureau. Président, Claude Allier ; vice-président, Robert Lauquin ; trésorier, Guy Fichet ; secrétaire, Francette Farion et porte-drapeaux, Daniel Genelot.

    Écuisses

    FNACA : une section forte de 87 adhérents

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    Maryse Maratray, nouvelle trésorière, prend le micro pour remercier l’assemblée de lui accorder confiance. Photo T. V. (CLP)

    À la salle des fêtes d’Écuisses, en présence de nombreux adhérents et de Loriana Deley, adjointe au maire, s’est déroulée l’assemblée générale de la section FNACA.

    Après les souhaits de bienvenue, le président Pierre Desserprit a demandé une minute de silence en la mémoire de Marcel Picard, décédé en cours d’année, puis il a souhaité un prompt rétablissement à tous ceux qui ont des problèmes de santé.

    Il s’est ensuite réjoui de voire augmenter chaque année le nombre d’adhérents. Ainsi, il était heureux d’accueillir Maurice Wallet (nouvel adhérent) et d’enregistrer deux mutations du comité de Montchanin, Monique Perraut et Michel Kmiec. Désormais, la section compte 87 adhérents dont 19 veuves.

    Concernant le rapport moral, la section a été présente à toutes les manifestations patriotiques organisées sur le secteur, ainsi qu’au mémorial de Blanzy. De plus, tout au long de la saison sont organisées des journées festives : repas, thé dansant, sorties culturelles, etc.

    Des finances équilibrées

    Le trésorier Michel Petit a dressé un bilan financier équilibré et a remercié la municipalité pour le prêt des salles, ainsi que l’attribution de la subvention annuelle.

    Puis, Michel Petit a fait part de sa démission au poste de trésorier qu’il occupe depuis dix ans. Il restera tout de même membre de la section.

    Un nouveau bureau a été élu : président, Pierre Desserprit ; vice-président, Robert Ruffin ; secrétaire, Georges Robert ; adjoint, Henri Dubois ; trésorière, Maryse Maratray ; adjointe : Jacqueline Duband ; responsable juridique, Henri Dubois ; porte drapeau, Roger Charles ; suppléant, Michel Dutarte.

    Romenay

    Les membres de la FNACA font le point

     sur leur calendrier

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    Les personnes présentes à l’assemblée générale. Photo J.-C. L. (CLP)

    Samedi matin, a eu lieu l’assemblée générale de la FNACA Romenay-Ratenelle. Après le paiement des cotisations, une minute de silence a été observée pour les adhérents décédés récemment.

    Roland Brayard a pris la parole pour dresser le compte rendu des activités de l’année écoulée, une bonne quinzaine de commémorations, de réunions de congrès, et hélas d’obsèques. Le compte rendu financier a été abordé et voté. Gaston Desgrange reste président. Il est toujours secondé par André Péchoux.

    Les projets 2014/2015 ont été abordés avec beaucoup de sérieux. La quête de la Toussaint se fera avec les municipalités, la FNACA et le Souvenir français. Le 11 novembre, sera célébré le 96e anniversaire de l’Armistice. Le congrès départemental aura lieu le 20 novembre à Louhans. La réunion de secteurs est prévue début décembre et, le 18 janvier, les anciens combattants se réuniront pour préparer le 52e anniversaire du Cessez-le-feu en Algérie.

    Auxy

    Manque de présence à la FNACA

    Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire) FNACA : discorde autour d’une délégation et d’un drapeau

    Seul un tiers des membres a répondu présent lors de l’assemblée générale. Photo Y. C. (CLP)

    Le comité FNACA d’Antully, Auxy, Saint-Émiland et Saint-Sernin-du-Bois a tenu son assemblée générale vendredi, à la maison des associations.

    Le comité de la FNACA d’Antully, Auxy, Saint-Émiland et Saint-Sernin-du-Bois a tenu son assemblée générale vendredi à la maison des associations.

    En ouverture de séance, après un mot de bienvenue du président Guy Maurice, la vingtaine d’adhérents présents a observé une minute de silence à la mémoire des camarades disparus.

    Le président a ensuite passé la parole à la secrétaire Jacqueline Delassaire pour le bilan moral.

    Celle-ci a tout d’abord rapporté la présence très appréciée du drapeau et d’une petite délégation de la section à Vigny-sur-Arroux, lors d’une cérémonie marquant la rénovation de la stèle élevée à la mémoire de deux maquisards dont l’un, Jean- Marie Lancinot, était natif d’Antully.

    Si côté commémorations le bilan s’avère très satisfaisant, avec une bonne participation des membres dans les quatre communes, les manifestations festives quant à elle n’ont pas rencontré le succès escompté (galette des rois en janvier, repas en mars, voyage au Puy-du-Fou en juin et gigolade en juillet).

    Un manque de participation qui se traduit, pour le trésorier René Pernot, par un bilan financier légèrement déficitaire cette année.

    Pour clore cette assemblée générale, c’est sans surprise que le bureau démissionnaire a été reconduit.

    Président : Guy Maurice, avec Paul Carrion comme vice-président, secrétaire et déléguée des veuves : Jacqueline Delassaire, secondée par André Genevoy, trésorier : René Pernot, suppléé par Henri Jolivot, responsable cartes : François Coureault, porte-drapeaux : Paul Carrion, Michel Gérard et André Demassu.


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  • LE NOYER DE Mme MOKHTARI ET LEURS RACINES ***

    http://blogs.mediapart.fr/blog/cacochyme/120613/le-noyer-de-mme-mokhtari-et-leurs-racines

    Il y a parfois des rencontres fortuites qui vous emplissent de mélancolie pour un long moment, un bien-être qui émeut à vous embuer les yeux.

    Il meurt lentement (...) celui qui ne parle jamais à un inconnu. Martha Medeiros (que j'avais longtemps attribué par erreur à Pablo Neruda)

    En cette fin de matinée là, accompagné de Justine ma fille, je me garais sur le parking de Dieu* (le parking de la cure, souvent ouvert à tout public) pour me rendre à la Poste . Nous avons été absents une dizaine de jours pour de courtes vacances en Corse où ce printemps ne fut guère moins pluvieux que celui de la Provence où nous vivons.

    Au parking de Dieu, se trouve un vieux noyer dont les branchages et l'ombre ont envahie, avec l'appui de tant d'eau printanière, une bonne moitié de l'entrée.

    En ressortant à pied, je fis remarquer à Justine l'ampleur prise par la végétation en 10 jours et l'ombre avantageuse que ce vieux noyer procurera durant l'été.

    Entendant ma remarque, une vieille dame s'adressa à nous. Une vielle dame, genre dame de catéchisme, chaussures en cuir tressées marrons, jupe plissée et veste beige, chemisier blanc ouvert laissant apparaître une belle chaîne en or à chaînons finement travaillés. Mais pas crucifix ostentatoire façon Djokovich ou Sharapova. De petits yeux clairs et vifs, des cheveux frisés teintés d'un reste de blond vénitien, une coquetterie ayant servi à dissimuler des cheveux blancs:

     ·         Vous n'allez pas me croire, c'est moi qui ait planté ce noyer ! Nous dit-t-elle.

     ·      Vous Madame ? Mais vous l'avez planté dans les années 40 ? Lui répondis-je en exagérant mais du coup, sans égard pour son âge.

     ·        Pas tant que ça Cher Monsieur mais pas loin, c'était dans les années 50, je ne me souviens pas de l'année précisément... j'ai connu tout les curés de la paroisse depuis vous savez, le Père Paul, le Père François, le Père Justin qui était un de couleur...et celui d'aujourd'hui.

    ·         Pardon Madame?... d'où vous vient ce léger accent?

     ·     D'Algérie Monsieur, de Kabylie exactement, je suis madame Mokhtari. Mais j'ai la double nationalité...

    ·         Et vous êtes chrétienne ?

    ·     Non, non, musulmane mais je ne suis pas pratiquante, je ne vais pas à la mosquée...et puis la politique ne m'intéresse pas...

     ·         Vous êtes retournée en Algérie depuis Madame ?

    ·     Oui, souvent, au début et puis après j'ai dû m'occuper d'une de mes filles handicapée suite à un accident de voiture et aujourd'hui je suis veuve. Mais vous savez c'est beau la Kabylie, nous avions une ferme avec 14 hectares, des vergers, des prairies, des animaux...Mais il y a eu la guerre...

     LE NOYER DE Mme MOKHTARI ET LEURS RACINES ***

     

    ·         Vous l'avez toujours cette ferme ?

     ·       Les terres oui, mais l'armée française pendant la guerre, a détruit la maison, c'est terrible la guerre. Les deux frères de mon mari, restés aux pays étaient des résistants...

    ·         Des fellaghas ?

     ·         Oui...vous, vous dites des fellagas...

     ·         Mais alors, ce noyer Madame Mokhtari...

     ·        Oui c'est vrai...nous sommes arrivés d'Algérie avec mon mari en 1950, j'avais 16 ans. Mon mari était maçon. Un maçon qualifié vous savez. Il a construit la cave coopérative du village à côté. Nous avions un beau-frère, un ancien gendarme, qui nous a donné une maison de village ici. Une ruine, quatre murs, pas de toiture. Mon mari l'a reconstruite et en 1955, nous sommes venus habiter ici, nous y avons élevé nos cinq enfants. La campagne me manquait aussi, j'ai demandé au curé de l'époque le Père Paul de faire un bout de jardin sur ce grand terrain de la cure à l'abandon en plein centre du village. Il a accepté et lorsqu'ils ont agrandi la cure, il fallait abattre un vieux noyer centenaire. Quelques petits noyers avaient poussé autour de l'ancien, j'ai demandé l'autorisation d'en replanter trois à l'emplacement de celui là. Je les ai entretenus pendant leurs premières années, arrosés, taillés entourés de grillage pour les protéger des animaux et enfin, j'ai gardé le plus vigoureux. Il est magnifique n'est-ce pas ?

    ·         Splendide ! Il vous doit tout...

    Cela faisait bien dix minutes que nous conversions, Justine commençait à trouver le temps long, 60 ans d'histoire, même résumée en dix minutes, à 6 ans et demi ça fait long. Je pris congés à regret de Madame Mokhtari, d'autant que la Poste allait fermer...

     ·        Ce fut une agréable rencontre Madame Mokhtari, au-revoir, votre vie est une longue histoire...

    ·    Vous avez raison, mais je ne vous ai pas tout dit, il y a de quoi écrire un livre... Au-revoir Monsieur, au-revoir ma petite...tu es belle et dorée comme un abricot de Kabylie.

     ...mon petit abricot...

    LE NOYER DE Mme MOKHTARI ET LEURS RACINES ***

     

    ·         Madame Mokhtari s'éloigna vers les bâtiments de la cure, en face, une petite porte qu'elle avait dû souvent emprunter et qu'on ne pouvait ouvrir que du parking, donnait sur un raccourci vers le centre du village.

    Longtemps j'ai repensé à cette conversation avec Madame Mokhtari. Ma gaffe sur l'âge probable de plantation du noyer ; ses mots précis La Guerre, pas les évènements d'Algérie; des résistants, pas des fellagas, et son la politique ne m'intéresse pas, assimilant d'un coup d'un seul, islam et politique. J'ai repensé au dernier livre de Camus, Le Premier Homme; j'aurai pu intituler par analogie ce billet « La première femme » mais c'eut été à bien des égards, prétentieux de ma part. Et puis l'enracinement de ce noyer transplanté est aussi une belle métaphore sur les racines multiples de Madame Mokhtari.

    * Il y a quelques années, mon épouse accompagnée de notre neveux alors âgé de 11 ans, se gara sur ce parking du curé, le temps d'aller poster du courrier à la Poste qui se trouve être attenante à la cure. Notre neveux préféra attendre sur le parking à côté de la voiture. De retour de la poste, elle vit le curé, un traditionaliste en soutane et tout le Saint-frusquin (c'est la mode dans le Var) en pleine conversation avec le neveu. Après avoir salué ma femme il lui demanda comment se faisait-il que cet enfant du Bon Dieu ne soit pas baptisé et ne suive pas les cours de catéchisme. Ma femme lui répondit que nous ne pratiquions pas la religion catholique. Il lui rétorqua qu'ensuite il ne faudrait pas nous plaindre si une autre religion prenait le pas et obligeait nos filles à se voiler. Ma femme excédée lui répondit que, pas plus l'une que l'autre ne lui conviendrait et que notre religion dans la famille, c'était l'amour.

    Le cureton ne fit qu'un tour dans sa soutane et s'écria d'un ton péremptoire le bras tendu l'index pointant la sortie : « Madame sortez d'ici! Et que je ne vous revois plus sur le parking de Dieu! »

    Nul besoin d'imam ou d'abbé (traditionnaliste ou non) pour être dans le coeur de Dieu. Madame Mokhtari et ses semblables y sont depuis longtemps. Merci.

    ***

    Cette belle histoire de noyer, d'imam ou d'abbé nous fait penser à la chanson de Renaud "La Ballade Nord Irlandaise"... "Ce sont les hommes pas les curés qui font pousser les orangers"

     


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  • http://www.sudouest.fr/2014/09/28/n-aidons-pas-les-assassins-1685811-4585.php 

    Horreur, dégoût, effroi, compassion, inquiétude… On aurait du mal à énumérer les sentiments qui nous ont habités après la décapitation abjecte d'Hervé Gourdel. À tous ces mots, j'ai pourtant envie d'ajouter le vers célèbre du poète Hölderlin : « Quand croît le péril, croît aussi ce qui sauve. » De fait, il n'est pas impossible que ce meurtre fasse naître, chez nous, une cohésion nationale restaurée. Une prise de conscience a bien eu lieu : face à la barbarie, la solidarité s'impose. Elle ne sera utile qu'à une condition : il faut éviter d'aider les assassins ou de faire - ingénument - leur jeu.

    Trois questions nous sont directement posées. En commettant et en médiatisant de telles sauvageries, les terroristes visent d'abord - par définition - à terroriser. Via Internet et les réseaux sociaux, ils répandent des images répugnantes afin d'engendrer la peur. Sachant cela, on a du mal à comprendre la docilité avec laquelle certains médias diffusent et rediffusent ces infamies. Jeudi soir, par exemple, pendant plus de deux heures, BFM a gardé en fond d'écran l'image de l'otage à genoux avec les quatre assassins dans son dos. Quiconque souhaitait suivre, notamment, la prétendue « émission spéciale » de Ruth Elkrief, avait sous le nez, en permanence, cette image composée à dessein. BFM faisait bien preuve d'imbécillité.

    "Il n'est pas impossible que ce meurtre fasse naître, chez nous, une cohésion nationale restaurée"  

    Souvenons-nous de la phrase attribuée à Lénine : « Les capitalistes seront assez cupides pour nous vendre la corde qui servira à les pendre. » Transposée, cela donne : les télévisions gouvernées par la course au public ne pourront pas résister à l'envie de diffuser les images que nous fabriquons pour générer la peur. On saura gré aux chaînes du service public de ne pas être entrées dans ce jeu-là. Demandons-nous même pourquoi, dans ces cas précis, on ne choisit pas de bloquer les sites qui diffusent ces clips de l'horreur. Il paraît qu'on en a, techniquement, les moyens. Alors ?

    La deuxième remarque est liée à la première. Les terroristes cherchent à nous convaincre qu'ils nous menacent pour de bon. Ce n'est pas faux, mais cela doit être relativisé. Le danger terroriste est plus psychologique que « militaire » au sens stratégique du terme. Certes, des attentats sont imaginables et possiblement meurtriers. Aucune comparaison, pourtant, avec les menaces qu'ont dû - et su - affronter nos sociétés occidentales. Je pense aux bombardements de Londres en 1941 ou aux attentats liés à la guerre d'Algérie.

    Il nous faut donc entendre ce que nous disent des experts comme Gilles Kepel, Olivier Roy ou d'autres : évitons de surréagir. Chaque fois que nous manquons de mesure ou de sang-froid ; chaque fois qu'un média ou un politique en rajoute dans la description grandiloquente du péril, on fait exactement ce qu'attendaient les criminels. On les aide. On entre dans leur jeu. On sert leur dessein. La surréaction donne l'image d'une société affolée, fragile, vulnérable.

    Troisième remarque. La stratégie terroriste ne consiste pas seulement à faire peur. Elle vise à fragiliser une société en y attisant les divisions, les haines entrecroisées, les rancunes communautaristes. Visant l'Europe, les assassins veulent introduire une faille entre les citoyens musulmans et les autres. Ils tentent de dresser les communautés les unes contre les autres, en espérant un surcroît de violence. Ainsi l'islamophobie fait-elle, elle aussi, le jeu des barbus. Faire planer je ne sais quel soupçon sur nos concitoyens français de confession musulmane, c'est servir sur un plateau la désunion, voire la haine sur laquelle tablent les égorgeurs.

    Heureusement, la preuve vient d'être faite que même d'une horreur peut sortir un bien : depuis trois jours, les Français rassemblés se montrent décidément plus intelligents que les sauvages.

     


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  • Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) "Le procès impossible"

    On pensait tout connaître du drame d'Oradour-sur-Glane. Le 10 Juin 1944, 642 habitants sont exterminés par des SS. Mais au moment de juger, on découvre que les bourreaux sont aussi  des victimes puisque sur le banc des accusés on trouve des alsaciens enrôlés de force dans les armées d'Hitler. Le procès de ce massacre prend alors une autre tournure...


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  • Merci, à la communauté Musulmane *** Un article paru sur MEDIAPART *** En réponse à toute cette vermine islamophobe qui pullule sur Internet

    http://blogs.mediapart.fr/blog/ben/260914/merci-la-communaute-musulmane

    Merci, à la communauté Musulmane

    26 septembre 2014 |  Par Ben. 

    Face à cet acte odieux dont a été victime Hervé Gourdel, j'attendais avec impatience mais sans aucun doute, l'indignation de la communauté Musulmane. Elle était nécessaire, bienvenue, salutaire, juste.

    Elle met du baume au coeur.

    Imaginez, un seul instant, le silence de la communauté Musulmane.

    Les Musulmans ont décidé de clamer, haut et fort,  leurs indignations par humanité, par solidarité, par fraternité touché par l'horreur comme tout citoyen respectueux de la vie et de la dignité humaine

    Une indignation à l'image de l'Islam.

    L'islam est une religion de paix, de bonté, de partage à la faveur de la grande majorité des Musulmans Français

    La communauté Musulmane à 99,99% est respectueuse des lois de  la République.

    Une religion qui appartient à notre République, à notre France.

    Merci, à la communauté Musulmane

     


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  • " L’odieux assassinat de Hervé Gourdel " Un communiqué de l'ANPNPA

    L’ANPNPA a diffusé à différents journaux, en France et en Algérie, le communiqué de presse suivant :

    MERCI DE CLIQUER SUR LE LIEN CI-DESSOUS :

    L’assassinat d’Hervé Gourdel

     


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  • « L’escalade du crime » L’Edito d’Henri POUILLOT

    Comment ne pas être révolté par la barbarie du crime commis en Algérie contre Hervé GOURDEL ?

    C’est bien évidemment à sa famille à ses proches que vont nos pensées.

    Mais cela nous interpelle, car il ne suffit pas de constater une horreur : il faut réfléchir pour tenter de comprendre l’engrenage qui a "permis" d’en arriver à une telle situation, et que faire pour que cela ne se reproduise plus.

    Pendant des siècles la colonisation, sous couvert de "civilisation" d’indigènes, a humilié de nombreux peuples pour mieux les exploiter et les spolier de leurs richesses naturelles. L’exemple français à ce sujet est significatif. En effet, quand "officiellement" (juridiquement) les colonies sont devenues "indépendantes", la France a maintenu son emprise économique, politique. Elle n’a jamais encore reconnu sa responsabilité dans les crimes d’état (17 octobre 1961, Charonne, assassinat de leaders anticolonialistes, indépendantistes... comme Ben-Barka, Curiel, Sankara Lumumba...), les crimes contre l’humanité (colonialisme, et tous ceux commis pendant les conflits de libération : torture, viols, crevettes Bigeard, utilisation du gaz sarin et Vx, camps d’internements, corvées de bois, villages rasés au napalm,..) ni évidemment ne les a condamnés. Tout particulièrement en Algérie, le comportement de l’armée, avec la caution politique des gouvernements d’alors, a très souvent humilié la population musulmane. En particulier les viols, principalement des femmes mais souvent des hommes, ont été employés comme moyens de torture, justement parce que ces actes avaient encore plus d’impacts pour des musulman(e)s du fait de leur religion.

    Nous ne devons pas oublier que, même depuis les indépendances "juridiques", la France a poursuivi sa domination politique, économique dans la plupart de ses anciennes colonies. Lors d’un voyage en Côte d’Ivoire dans les années 1990, j’avais été frappé par l’expression employée les "bounties" (faisant référence à ces friandises) : c’étaient des noirs qui se comportaient comme les blancs. La misère imposée aux peuples d’Afrique par une économie (La Françafrique) dictée par la France fait des ravages : le système bancaire dépend des banques française, le franc CFA dépend du bon vouloir de la Banque de France. En 1984, il a été dévalué de 50%, sans aucune concertation avec les pays concernés. Cela a généré une misère terrible, une impossibilité pour les états dits indépendants de développer des services publics : armée, police, éducation, santé... Cette misère ne peut qu’engendrer une réaction de victimisation. C’est le terreau pour la génération d’extrémismes, utilisant si besoin les prétextes religieux. Dans toutes ces anciennes colonies, les multinationales dites françaises (Total, Bollorée, Aréva....) pillent allègrement les richesses naturelles, sans retombées économiques pour les peuples, seulement une corruption des dirigeants mis en place pour pouvoir continuer.

    Tout cela n’empêche pas nos présidents, depuis une dizaine d’années de donner des leçons de droits de l’Homme. François Hollande, dans ce domaine aussi, reste dans la ligne sarkoziste. Comme Bush, cette notion de guerre de civilisation, même si le terme n’est plus vraiment utilisé, se poursuit. Ce prétexte, le même que pour institutionnaliser le colonialisme hier, cache en fait un "besoin" de déstabilisation des états pour que les multinationales puissent contrôler le pétrole, l’uranium... en vendant des armes, et imposant des "reconstructions" des pays ravagés par ces conflits.

    Comment peut-on penser que ce sont par les armes que l’on peut endiguer des idées, imposer le "bonheur" aux populations soumises à ces extrémismes. Bien au contraire, en en faisant des victimes, on génère des aspirations à la multiplication de volontaires djihadistes. Ceci d’autant plus que l’islamophobie s’est encore accentuée à partir des attentats de septembre 2001. Le "résultat" en Afghanistan est éloquent : après avoir utilisé les talibans pour chasser le pouvoir pro soviétique, mené une guerre pour "éradiquer" le terrorisme islamique qui "sévissait" dans certaines régions de ce pays, les talibans sont désormais au pouvoir. Qui oserait citer un seul exemple d’un pays où la démocratie a été instaurée par les armes ?

    Sadam Hussein ou Mouammar Kadhafi ont été des chefs d’états adulés pendant des années, reçus avec les honneurs, jusqu’au jour où ils sont devenus "encombrants". Les opérations militaires menées pour s’en "débarrasser" n’ont généré qu’une catastrophe complémentaires au peuples concernés, et le terrorisme "religieux" n’a pas été éradiqué, mais bien au contraire attisé.

    Les interventions françaises au Mali ou en Centrafrique, qui ne devaient durer que quelques mois, ne sont pas prêtes à s’arrêter.

    L’accumulation des conflits, sous prétexte d’éliminer le terrorisme (même s’il prône un visage déformé de la religion) n’est pas prête à établir une paix réelle sur notre planète. Certes en déstabilisant les états, les multinationales peuvent poursuivre leur œuvre de prédateurs, mais la misère ainsi générée ne peut que faire germer parmi les victimes une volonté de violence parce qu’elles estiment ne rien avoir à perdre. Alors si un fanatisme, sous couvert de religion, leur apporte une bribe d’espoir, le recrutement de djihadistes devient "naturel".

    Ces milliards gaspillés dans ces guerres, ces armements pourraient être mieux utilisés, en permettant de faire reculer la misère, la violence qu’elle engendre.

    Utiliser aujourd’hui ce crime odieux, bouleversant, pour justifier la poursuite d’un conflit sans issue, est abject, je crains bien qu’il en annonce une longue série à venir.


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  • Guerre d'Algérie : la France a choisi le 19 mars comme "jour du souvenir" en mémoire des victimes… mais il était temps…

    De Gaulle annonce le cessez-le-feu, du 19 mars 1962. © AFP

    Aujourd’hui 28 septembre 2014 le Sénat est renouvelé et, sauf énorme surprise, la droite redeviendra majoritaire… alors, n’oublions jamais que ce qui s’est passé en 2012 n’aurait jamais pu se réaliser… en 2014.

    Après un débat houleux et une attente de dix ans, le Parlement français  avec la loi du 6 décembre 2012 a enfin tranché en faveur du 19 mars comme jour pour honorer la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie. Une date aux relents de repentance et de défaite pour une droite nationaliste parfois nostalgique des colonies, mais qui reste, aux yeux de la gauche, celle de l'armistice de 1962, de la paix, et de l'espoir pour tout un peuple.

    Dix ans. C’est le temps qu’il aura fallu – entre deux majorités de gauche à l’Assemblée nationale française – pour que le Parlement adopte définitivement, jeudi 8 novembre 2012, une loi instituant le 19 mars comme «journée nationale du souvenir » en mémoire des victimes de la guerre d'Algérie. Un débat qui a provoqué des passions, la droite fustigeant un texte symbole d’une repentance intolérable, à ses yeux, de l’État français vis-à-vis de sa politique coloniale... Comme l'a d'ailleurs montré le bras d'honneur choquant fait par Gérard Longuet, ancien ministre français de la Défense, sur un plateau de télévision.

    La loi avait déjà été votée en janvier 2002 par l'Assemblée nationale. Mais elle n’a été définitivement adoptée qu’après une ultime navette entre la chambre haute et la chambre basse du Parlement, dominée par les socialistes. Les sénateurs l’ont ainsi validée par 181 voix contre 155, mais l’opposition de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) a aussitôt indiqué – avec force gesticulations - que le Conseil constitutionnel serait saisi du texte… Mais on sait que le Conseil  constitutionnel a confirmé comme conforme le projet de loi adopté… et promulgué par le président de la République qui est devenu la loi du 6 décembre 2012.

    Ladite loi institue en deux courts articles que chaque 19 mars est une journée du souvenir « à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ». Pour la gauche, il s’agissait avant tout de la défense d’un texte qui, selon elle, «rassemble » : « le 19 mars est un moment de recueillement pour toutes les victimes qui ont œuvré dans le respect des lois de la République », a plaidé le rapporteur socialiste Alain Néri.

    François Hollande s’est rendu en Algérie fin 2012 

    Le plus difficile était de trouver une date crédible pour « la troisième génération du feu » : celle qui s'est battue en Afrique du Nord. Car celle du 19 mars reste, pour de nombreux anciens combattants nostalgiques de l’Algérie française, synonyme de défaite. D’où une légère réticence d’un certain nombre d’élus de gauche et la franche colère des élus de droite, et de l’UMP en particulier, qui a dénoncé un texte de « division », accusant la gauche d'instrumentaliser l'histoire à la veille du voyage de François Hollande en Algérie.

    « Le président de la République s’est rendu en Algérie fin décembre 2012, il semble que c‘était pour faire un usage diplomatique de ce texte qu'il en brusque l'examen », a affirmé Joëlle Garriaud-Maylam (UMP). Kader Arif, le ministre délégué chargé des Anciens combattants, a toutefois souligné que le président avait fait savoir que, lors de sa visite en Algérie, la position de « la France ne serait pas celle de la repentance». Il faut reconnaître au président français une certaine lucidité, après qu'il a officiellement reconnu le massacre d'Algériens à paris le 17 octobre 1961.

    Pour défendre sa position, la droite a invoqué les propos de l’ancien président socialiste François Mitterrand, selon qui la date du 19 mars n’était pas bonne, « car il y aura confusion dans la mémoire de notre peuple ». De son côté, la gauche a rappelé que le général de Gaulle avait soumis les accords d'Évian à un référendum qui leur avait donné plus de 90% de voix favorables.

    Rapprochement franco-algérien 

    Le 19 mars est la date du cessez-le-feu établie au lendemain des accords d'Évian. Elle devrait permettre un certain rapprochement entre Français et Algériens, en mémoire de toutes les victimes, quelle que soit leur nationalité et leur camp pendant les combats de la décolonisation au Maghreb. Mais au-delà d’être un sujet de crispations politiques, elle est aussi un motif de tensions entre associations d'anciens combattants et de rapatriés d'Algérie.

    De fait, la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie (FNACA), qui compte 325 000 adhérents, militait depuis de nombreuses années pour une journée d'hommage à cette date. Mais une quarantaine d'autres associations, qui revendiquent plus d'un million de membres, défendaient en revanche celle du 5 décembre, officiellement retenue depuis 2003 pour rendre hommage aux victimes du conflit. Mais celle-ci ne correspond à aucun événement de la guerre d'Algérie. Nous savons aujourd’hui que cette date a été aussi conservée pour, sans doute, ne pas froisser les associations (extrémistes, nostalgériques, pro-colonialistes).

    Guerre d'Algérie : la France a choisi le 19 mars comme "jour du souvenir" en mémoire des victimes… mais il était temps…

    Bras d'honneur : Longuet et Collard avaient été assignés pour «injure publique»

    http://www.leparisien.fr/politique/video-bras-d-honneur-longuet-et-collard-assignes-pour-injure-publique-14-12-2012-2407337.php 

    Parce qu'ils avaient fait un bras d'honneur en évoquant les crimes du colonialisme, Gérard Longuet et Gilbert Collard ont été assignés en justice pour «injure publique». «C'est un acte de mépris injurieux envers les personnes d'origine et/ou de nationalité algérienne», estiment plusieurs associations qui demandent au tribunal de condamner les deux hommes à 50 000 euros de dommages et intérêt chacun.

    Le 30 octobre 2012, pendant le générique de fin d'une émission politique de Public Sénat, l'ancien ministre de la Défense Gérard Longuet avait effectué ce geste après avoir été interrogé sur une demande du gouvernement algérien exigeant que la France reconnaisse les «crimes» du colonialisme. L'extrait avait été coupé au montage mais les images avaient fuité sur le internet.  Malgré la levée de boucliers en Algérie, le sénateur de la Meuse avait alors assumé son geste, repris le 1er novembre à l'antenne par le député FN Gilbert Collard sur le même thème et sur LCI.

    Marine Le Pen "soulagée" par le bras d'honneur de Gérard Longuet

    http://www.zinfos974.com/Marine-Le-Pen-soulagee-par-le-bras-d-honneur-de-Gerard-Longuet_a49159.html 

    Interrogée par BFMTV sur le thème de la repentance de la France après la guerre d'Algérie, la présidente du Front National, Marine Le Pen, a estimé qu'avec "les réclamations faites par le président algérien Abelaziz Bouteflika, on ne peut pas se réconcilier".
     Elle a confié avoir regardé avec "un peu de soulagement" le bras d'honneur de l'ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet, à une demande d'un ministre algérien d'une reconnaissance franche des crimes perpétrés par le colonialisme français. Ce geste, filmé par la chaîne Public Sénat en toute fin d'une émission politique, avait créé la polémique en France comme en Algérie.
    "Enfin un peu de franchise et de spontanéité dans la vie politique", a-t-elle ajouté avant de reprendre : "Il y a quand même quelques responsables politiques hors du Front National qui ont de temps en temps le courage de leurs opinions"

    La présidente du FN a également déploré que François Hollande ait reconnu la répression du 17 octobre 1961 : "À partir du moment où M. Hollande mettait un genou à terre devant l'Algérie, l'Algérie, avec M. Bouteflika à sa tête, exigerait qu'il se mette à plat ventre"

    La demande du président algérien serait pour elle un moyen de masquer les réalités économiques et sociales de l'Algérie. "L'Algérie aujourd'hui, c'est la censure, c'est l'absence de démocratie, ce sont des exactions, c'est le chômage de masse, c'est la pauvreté de masse", conclut-elle.

    ***

    Mme la Jeanne-d’Arc du XXIe siècle

    comme vous a appelé

    votre patriote et amie Brigitte Bardot

    la France républicaine n’a pas besoin

    d’une extrémiste comme vous !!!

    Car ce bras du « déshonneur »

    que vous aviez approuvé en son temps

      vous avait discrédité

     


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  • Le préfet de Région Pierre de Bousquet. Photo : Jérôme Mouillot

    http://www.midilibre.fr/2014/09/26/le-prefet-corrige-le-discours-du-maire,1056732.php 

    Béziers : quand le préfet corrige

    le discours de Ménard

    Jeudi, les propos de Robert Ménard lors de la cérémonie en hommage aux harkis ont été repris par le préfet Pierre de Bousquet.

    Le décorum et la solennité de l'hommage national rendu ce jeudi 25 septembre 2014 à Béziers aux “harkis et autres membres des formations supplétives” étaient parfaits. Le carré militaire du cimetière neuf de la ville a pourtant été le théâtre d'une correction, que le Préfet de Région, soulignant son devoir de réserve en période d'élections sénatoriales, a tout de même pris la peine de faire.

     Au micro, Robert Ménard, semblant submergé d'émotion, a livré un discours très personnel : «... L'intitulé officiel de cette cérémonie est je cite : “Hommage aux harkis et aux autres membres des formations supplétives”. Supplétif, quel vilain mot, et surtout quel cadeau sémantique fait à nos ennemis d'hier, qui, cinquante ans après, continuent d'insulter les harkis… Les harkis n'étaient pas des supplétifs, ils n'étaient pas des sous-soldats, ils appartenaient à l'armée française. Ils étaient des soldats français, combattants sur un sol français pour une cause française..."

    "Mais gardons-nous de tout anachronisme"

    Prenant la suite du maire, Pierre de Bousquet, s'avançait à son tour afin de prononcer le message de Kader Arif, (Ndlr : ministre délégué aux anciens combattants). Évoquant son devoir de réserve, le préfet de Région se fendit tout de même d'une explication de texte : "Je ne prononcerai pas de discours personnel ce matin... Merci Monsieur le maire de comprendre, j'aurais pu parler après votre discours vibrant et engagé. Je me contenterai de lire le message du ministre. Je me permettrai néanmoins en introduction de dire un mot sur cet adjectif supplétif que vous avez dénoncé. Peut-être, sans doute mériterait-il des guillemets... Mais gardons-nous de tout anachronisme... Cette appellation n'était pas péjorative à l'époque, si elle l'est devenue aujourd'hui..., il nous faut comprendre supplétif comme supplémentaire, comme complémentaire, et non pas comme sous-militaire.... Depuis 1974, les harkis sont considérés comme des combattants et ils le méritent, et il n'y a pas à revenir là-dessus. Je voulais juste faire cette appréciation toute sémantique, uniquement sémantique, avant de lire le message en hommage aux harkis et aux autres membres des formations dites, supplétives."

    Loin d'être anodine, la précision n'aura pas occulté la force d'un hommage rendu dans un contexte national et international particulier. Chacun ayant en tête la fin tragique d'Hervé Gourdel, otage français décapité en Algérie. En témoigne, la minute de silence demandée par le président départemental des harkis de l'Hérault. Un silence dédié : "À tous ceux qui sont tombés en Algérie pendant cette guerre, sans oublier bien sûr cet homme abattu lâchement par des barbares."

    “Barbares”, un terme qui se sera passé de toute précision sémantique.

     


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  • Quel sera le budget consacré aux Anciens combattants et à la Mémoire en 2015. Dans le cadre des travaux sur le projet de loi de finances 2015, le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Kader Arif sera auditionné le mercredi 1er octobre 2014 à 18 heures par la Commission de la Défense nationale et des forces armées après le ministre Jean-Yves Le Drian. Le secrétaire d’État a déjà reçu le mercredi 24 septembre 2014, Rose-Marie Antoine, directrice de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) pour une réunion de travail concernant la préparation du budget dans un contexte financier tendu. On sait que les ressortissants de tous les conflits et opérations ainsi que les différentes associations suivent de très près à la fois ce temps de préparation et les décisions qui seront prises avant le vote solennel par les parlementaires.


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  • "Nous savons que, dans de nombreuses villes de France, des rassemblements auront lieu. Nous, la famille et les proches d'Hervé, voulons que ces manifestations se déroulent dans la dignité et la retenue." Dans un communiqué, la famille de l'otage français exécuté affirme qu'elle ne tolérera pas "les paroles haineuses, provocatrices et politiques, qu'elles viennent de n'importe quel bord".


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  • Hervé Gourdel est otage d'un groupe djihadiste dans les montagnes algériennes | D.R

    Cher Hervé Gourdel

    23 septembre 2014 |  Par Vingtras 

    Je ne vous connais pas mais venant d'apprendre votre capture en Kabylie par un groupe d'enragés islamistes, je vous adresse mon salut fraternel...

    Votre sort m'est d'autant plus cher que je fus moi aussi - il y a cinquante-huit ans - l'otage d'un chef d'Etat français, le "socialiste" Guy Mollet, qui m'avait expédié comme tous les jeunes gens de ma classe d'incorporation (la 55/1 C) pour "maintenir l'ordre" en Algérie dans le cadre d'une vaste opération colonialiste. C'était en Kabylie, à "Fort National".

    Mais mon sort est sans commune mesure avec le vôtre.

    Aujourd'hui où vous arpentez les pentes du Djudjura, sans doute à proximité de la vallée de la Soummam, dans un paysage dont la beauté sauvage est incomparable, le poids d'un destin incroyablement injuste s'est abattu sur vos épaules et vous êtes devenu la victime expiatoire de cette guerre sans merci que les bandes criminelles de l'islamisme ont déclenché contre l'Occident, et en particulier contre la France.

    Cher Hervé Gourdel, guide de montagne, passionné d'images, vous êtes désormais le bouc émissaire de l'intolérable.

    A l'instar de Saint-Exupéry, je pourrais venir vous fredonner à l'oreille la petite musique de sa "Lettre à un otage", mais je n'éprouve aucune motivation patriotique pour corriger ma sensation d'écoeurement ou pour atténuer mon ressentiment horrifié à l'égard de vos ravisseurs, ces guerriers dévoyés par le fanatisme absurde qui sont sans doute manipulés par quelque oligarchie financière.

    Dans cette tragédie kafkaïenne, les mots semblent tout à fait volatiles. La terre des hommes magnifique que vous aimez photographier est aussi un théâtre d'horreurs et d'abjection.

    Courage mon cher ami !

    Chaleureusement.

    Jean A.Chérasse

    SOURCE : http://blogs.mediapart.fr/blog/vingtras/230914/cher-herve-gourdel 

     

    MISE A JOUR " LE PIRE SERAIT ARRIVE "Cher Hervé Gourdel" Le message d'un ancien combattant de la guerre d'Algérie

    Le pire est arrivé

     

    MISE A JOUR " LE PIRE SERAIT ARRIVE "Cher Hervé Gourdel" Le message d'un ancien combattant de la guerre d'Algérie

    Les ravisseurs de l'otage français en Algérie revendiquent sa décapitation

    Les ravisseurs d'Hervé Gourdel, enlevé en Kabylie, affirment mardi 24 septembre l'avoir décapité, dans une vidéo qui n'a pas encore été authentifiée. Ils avaient menacé lundi de tuer leur otage si la France ne renonçait pas sous 24 heures à ses frappes aériennes en Irak

    Ce Français, guide de haute montagne, a été enlevé dimanche 21 septembre en Algérie par le groupe jihadiste algérien Jund Al-Khilafa, "les soldats du califat", alors qu'il participait à un trekking.

     François Hollande avait refusé tout "ultimatum"

    Le président François Hollande avait déclaré mardi que la France ne céderait à "aucun chantage, aucune pression, aucun ultimatum, fût-il le plus odieux, le plus abject". Paris avait annoncé qu'il poursuivrait ses frappes en Irak en dépit des menaces pesant sur l'otage français.

    Quelque 2 000 militaires et policiers étaient mobilisés dans les montagnes kabyles par les autorités algériennes pour tenter de retrouver Hervé Gourdel et ses ravisseurs.

    Terrible !!! Vous ne pourrez plus voir et écoutez ce pauvre otage français, encore vivant au moment de la diffusion d'une vidéo... On connait maintenant son issue tragique... Et voilà... nous ne verrons plus les dernières images, nous n'entendrons plus les dernières paroles d'Hervé Gourdel... la vidéo a été supprimée... Voici cependant une capture d'écran montrant les toutes dernières secondes de sa vie avant son horrible décapitation.

    MISE A JOUR " LE PIRE EST ARRIVE "Cher Hervé Gourdel" Le message d'un ancien combattant de la guerre d'Algérie

    Capture de la vidéo montrant la décapitation de l'otage français Hervé Gourdel quelques secondes avant son assassinat horrible. Pensons à sa famille, à ses amis qui vivent les heures les plus effroyables de leur vie.

    MISE A JOUR " LE PIRE EST ARRIVE "Cher Hervé Gourdel" Le message d'un ancien combattant de la guerre d'Algérie

     


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  • Voici un témoignage reçu par courriel en provenance d’Algérie que j’ai transmis à l’Association Maurice Audin

    Courriel envoyé à Gérard Tronel, président de l’Association Maurice Audin :

    Vendredi 19 septembre 2014

    Bonsoir,
    Je gère un blog d'anciens combattants de la guerre d'Algérie (FNACA), et j'ai eu l'occasion de mettre en ligne plusieurs articles concernant Maurice Audin. Ce soir j'ai reçu un courriel dont vous pourrez prendre connaissance ci-dessous. Je ne connais pas la personne qui me l'a fait parvenir... donc je ne sais pas ce que vaut ce témoignage. Merci de me faire savoir ce que vous en pensez. 

    Très cordialement. 

    Michel Dandelot

    La réponse de Gérard Tronel :

    Cher camarade,

    Merci de votre message, mais je l'avais déjà reçu hier au soir alors que j'étais à Lens qui a organisé une exposition sur la guerre avec une salle consacrée à l'Algérie, il y avait les deux tableaux de Jean-Jacques Lebeĺ celui qu'il a peint pour montrer que Maurice Audin a bien été assassiné, et le tableau dit d'Orvitto qui est une œuvre collective impressionnante. 

    Il faudrait conseiller à tous nos amis qui le peuvent de visiter cette exposition du musée du Louvre-Lens.

    Bien cordialement.

    Gérard

    PS: Il faudrait aussi diffuser largement le message algérien pour faire revenir des souvenirs à la surface, notamment que faisait-on des suppliciés torturés à mort? Où sont-ils? Y a-t-il eu beaucoup d'opérations " crevettes de Bigeard"?

    Gérard

    Le témoignage algérien :


    Maurice Audin est-il enterré à Ben Salah ?

    par Rahmani Mohammed

    traduit en langue arabe par Chedkhmann Mahfoud 

    E-mail : mahfoudelyawm@gmail.com

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5202019

     

    L’affaire Maurice Audin alimente la chronique historico-politique depuis cinquante-sept ans. Le 11 juin 1957, Maurice Audin, professeur de mathématiques à la faculté d’Alger et militant communiste de l’indépendance algérienne, soupçonné d’héberger des membres actifs du PCA (parti communiste algérien) est arrêté, chez lui, sur dénonciation par les parachutistes. (Ce jeune père de trois enfants est né le 14 février 1932 à Béja (Tunisie) et mort à Alger en 1957).

    Dans la nuit-même, il est emmené dans une villa à El Biar, sur les hauteurs d’Alger pour y être interrogé. Il ne donnera plus signe de vie.

    Un rapport émanant de la 10ème région militaire, 10ème division parachutiste, 1 RCP (référence : N. de S. n° 636/col) du colonel commandant le secteur Alger-Sahel en date du 24/6/57 fait part de « l’évasion » de Maurice Audin, « détenu au centre de triage d’El Biar, (qui) devait subir un interrogatoire par la P.J., le 22 juin 1957, au matin. » C’est le début d’une terrible galère pour Josette, sa femme, qui remuera ciel et terre, en vain, pour retrouver la trace de son époux.

    En France, l’affaire fait grand bruit et devient, après 1962, la preuve de la pratique de la torture en Algérie. Plusieurs personnalités soutiennent la thèse selon laquelle Maurice Audin aurait été tué par ses tortionnaires.

    Maurice Audin est devenu le symbole de la répression et de la torture en Algérie grâce au livre « La question », d’Henri Alleg (militant communiste, ancien directeur d’Alger Républicain) et «L’affaire Audin», de Vidal Naquet (historien, militant communiste pour l’indépendance de l’Algérie).

    La grande muette (l’armée) maintiendra pendant plus de cinquante ans la version de l’évasion. Dans « La Vérité sur la mort de Maurice Audin », édition Equateurs, 2014, l’auteur, Jean-Charles Deniau, réalisateur de documents historiques et journaliste d’investigation, retrace les derniers moments du jeune mathématicien. Se basant sur le témoignage du général Paul Aussaresses avant sa mort, il explique que c’est le général Massu qui a donné à ses hommes l’ordre d’exécuter Maurice Audin. Il a été décidé d’en faire un exemple. « L’ordre est alors donné par Massu à Aussaresses dont les sbires vont emmener Audin de nuit dans les faubourgs d’Alger pour l’exécuter à l’arme blanche et l’enterrer dans une fosse dans un endroit que l’on ne connaît pas avec exactitude. »

    Selon les dires d’Aussaresses, le corps de Maurice Audin se trouve dans une zone qui se situerait entre Zeralda et Koléa.
    Voilà des renseignements que l’on peut aisément avoir en consultant les journaux de l’époque ou en cliquant sur internet. Mais la vérité, la vraie, que recherche Mme Josette Audin se trouve ailleurs, loin des documents « officiels » et des aveux faussement amnésiques de criminels, au soir de leur vie.
    Abraz Mustapha, dit Moh Djebbour, aujourd’hui septuagénaire, retraité de la Sonacome et résidant à Ain Taya, nous raconte, par l’intermédiaire de son neveu Oumaza Brahim, une histoire troublante de similitudes.

    «Mon oncle maternel Mustapha était, à l’époque, un jeune adolescent. Il gardait une vache dans le cimetière de Ben Salah (à trois kilomètres d’Oued Alleug, dans les environs de Koléa).» L’histoire commence comme un conte. A Oued Alleug, le lieutenant Argentin Lagaillarde est tristement célèbre : les prisonniers questionnés par ses soins finissent tous dans le cimetière de Ben Salah. On creuse à peine le sol, on y met le corps et on le recouvre sommairement de terre.

    Abraz Mustapha, habitant à El Matmar, un quartier de résistants, entouré de fil de fer, connaissait tout le monde. Après le départ des militaires, il déterre, sans peine, le corps pour l’identifier, et renseigne les parents du mort pour qu’ils puissent l’inhumer dignement. C’est sa façon à lui, jeune adolescent, d’aider la révolution.

    Un soir de l’été 1957, c’était la fin du mois de juin, Mustapha voit une jeep 4X4 avec six parachutistes à bord s’arrêter non loin de sa vache et lui, jeter un corps dans une fosse qui existait déjà et le recouvrir de terre. Après leur départ, il s’approche de la « tombe » et découvre le visage du mort. «C’était un Européen habillé d’une veste légère, témoigne-t-il. C’est comme du daim », ajoute-t-il, impressionné par la qualité du tissu : « quand il a été arrêté, il avait une veste claire et légère ; on était au mois de juin.»

    Oumaza Brahim, le neveu, qui représente un peu la mémoire collective de la région, a délimité l’endroit désigné par son oncle maternel avec deux pierres blanches (voir photo ci-dessous).

    Voici un témoignage reçu par courriel en provenance d’Algérie que j’ai transmis à l’Association Maurice Audin

    Un endroit du cimetière de Buried à côté de Blida (Algérie)

    Cet espace semble vide. Les alentours sont pleins de tombes. «On a dû ouvrir et trouver des ossements, ce qui explique que personne n’a creusé de tombe à cet endroit ! » argumente Brahim. Ce dernier a contacté Josette Audin et Gérard Tronel, président de l’association Maurice Audin.

    A la question pourquoi avoir attendu cinquante-sept ans pour en parler, Mustapha Abraz explique, selon son neveu, que c’est en regardant une vidéo sur les aveux d’Aussaresses, en entendant ce dernier situer l’endroit dans la région de Koléa et en remarquant que les dates coïncidaient que le souvenir lui était revenu en mémoire.

    « Je n’ai jamais oublié cette scène, parce que, pour moi, adolescent, les Français ne se tuaient pas entre eux ! »
    Josette Audin qui a cherché, pendant plus d’un demi-siècle, la tombe de son mari, a, aujourd’hui, avec ce témoignage, un élément sérieux, un bout d’indice, pour pouvoir aboutir. L’association Maurice Audin qui semble, d’après ses e-mails, s’intéresser plus à la possibilité d’existence d’autres Français torturés et enterrés par les militaires, peut, maintenant, faire avancer les choses.

    Du côté algérien et du côté français, il y a tout un travail de fouilles et de tests ADN à faire pour qu’enfin, Maurice Audin puisse reposer dans une tombe décente.

     

    L'article en langue arabe

    Voici un témoignage reçu par courriel en provenance d’Algérie que j’ai transmis à l’Association Maurice Audin *** MISE A JOUR



     


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  • Malgré l’actualité très inquiétante d’aujourd’hui rendons hommage à l’inoubliable Bourvil qui nous a quitté le 23 septembre 1970


    André Raimbourg (surnommé Bourvil) est né à Prétot-Vicquemare en Seine-Maritime le 27 juillet 1917.

    Il passe son enfance en Normandie où il devient apprenti boulanger.

    En 1940, il débarque à Paris et prend des cours de trompette au conservatoire. Quelque temps plus tard, il débute dans un cabaret de Pigalle et y interprète des chansons de Fernandel.

    Petit à petit, et grâce peut-être à son personnage naïf, il commence à être reconnu d'un public exigeant en chantant ses propres textes.

    En 1946, il décroche son premier succès avec "Les crayons". Rebelote en 1949 avec "La tactique du gendarme" et "A bicyclette". Il ne s'arrête pas en si bon chemin puisque "Salade de fruits" en 1959 fait exploser les ventes de disques.

    Parallèlement, Bourvil se destine au cinéma et joue des rôles de personnages comiques, voire ignares; l'une ses plus grandes apparitions étant sans doute dans le film "La grande vadrouille", en compagnie de Louis de Funès.

    A la pleine fleur de l'âge (53 ans), Bourvil décède le 23 septembre 1970, à la suite d'une maladie de la moelle osseuse.

    Malgré l’actualité très inquiétante d’aujourd’hui rendons hommage à l’inoubliable Bourvil qui nous a quitté le 23 septembre 1970

    La tombe de Bourvil à Montainville

    Quelques chansons de Bourvil

     

     


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  • La guerre d'Algérie expliquée en images.

    La guerre d'Algérie expliquée en images. (Un livre de Benjamin Stora) *** En complément une vidéo très récente avec Benjamin Stora  Parution en septembre. Disponible le 25/09/2014

    La guerre d’Algérie fut le grand épisode traumatique de l’histoire de la France des Trente Glorieuses. Et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les polémiques mémorielles récurrentes qu’elle continue de soulever. Né à Constantine en Algérie, l’historien Benjamin Stora raconte ici cette guerre longtemps restée «sans nom», ses épisodes majeurs (des massacres du Constantinois à la politique de la « terre brûlée » de l’OAS, en passant par le putsch des généraux et la répression des immigrés en métropole) et ses acteurs principaux, français comme algériens. Il restitue cette histoire dans toute sa complexité et rend compte des acquis et des débats de la recherche historique la plus récente, en racontant par exemple comment la guerre fut vécue du côté algérien. Enfin, il revient sur les séquelles politiques et mémorielles de cette guerre de huit ans des deux côtés de la Méditerranée.

    Né en 1950 en Algérie, Benjamin Stora est Professeur des universités et Inspecteur général de l’éducation nationale. Il a enseigné l’histoire du Maghreb contemporain, les guerres de décolonisations et l’histoire de l’immigration maghrébine en Europe, à l’Université de Paris 13 et à l’INALCO (Langues Orientales, Paris). Il a publié une trentaine d’ouvrages et dirigé avec Abdelwahab Meddeb une Histoire des relations entre juifs et musulmans parue en 2013.

    Benjamin Stora : "Les Français connaissent assez mal l’histoire de l’immigration"

    L'historien, écrivain et professeur Benjamin Stora est le tout nouveau directeur de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Elle entend éclairer le public sur les vertus et héritages des différentes vagues d'immigration en France depuis les années 50. Benjamin Stora revient sur l'évolution du "modèle" d'assimilation et d'intégration et insiste sur le rôle des institutions européennes dans la sécurisation des flux migratoires, notamment depuis les crises de Lampedusa et de Melilla.

    CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS POUR VISUALISER L’INTERVIEW DE BENJAMIN STORA :

    http://www.france24.com/fr/lentretien-france-24/20140820-europe-terre-d-asile-le-continent-face-aux-drames-de-l%27immigration/ 

     


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  • L'Edito d'Henri POUILLOT " Dans quelques semaines, ce sera le 60ème anniversaire de la "Toussaint Rouge"

    Le 1er Novembre 1954, ce fut le déclenchement par le FLN (Front de Libération Nationale) de l’action armée pour obtenir l’indépendance de l’Algérie, journée marquée par une série d’attentats en divers lieux du pays.

    En fait, les prémices de ce mouvement de libération sont bien antérieurs, les nationalistes de Messali Hadj s’étaient exprimés depuis longtemps. Des émeutes contestant le colonialisme avaient été souvent réprimées.

    Le 8 mai 1945, les manifestations de Sétif, Kherrata, Guelma, réprimées sauvagement par l’armée française et les milices organisées par le pouvoir colonial en place, étaient une sorte de prélude à l’expression publique, massive de cette volonté d’indépendance.

    A ce jour, la France n’a toujours pas reconnu ses responsabilités (ni ne les a donc condamnées) dans les crimes d’Etat, crimes contre l’Humanité commis en son nom pendant cette guerre.

    Le candidat à la Présidence de la République, François Hollande, avait pourtant signé une pétition demandant aux plus hautes Autorités Françaises de reconnaître et condamner comme crime d’Etat le massacre du 17 octobre 1961 à Paris. Devenu Président, il est devenu amnésique. Il s’était engagé aussi à ce que toute la vérité soit connue au sujet de la "disparition" de Maurice Audin. Il a ENFIN affirmé à la vue des documents et des témoignages recueillis que le jeune mathématicien ne s’était pas "évadé" mais était "mort en détention" !!! Mais ces "éléments" qu’il s’était engagé à faire connaître, restent "top secret" ou "secret défense" ou "raison d’Etat"...

    Quand il s’est rendu en Algérie, en décembre 2012, quelques mois après le 50ème anniversaire de la fin de la Guerre, il s’est certes rendu Place Maurice Audin, mais il a "oublié" de condamner l’institution de la torture dans cette période.

    Quand la France va-t-elle enfin reconnaître : la torture, les viols, les crevettes Bigeard, l’utilisation du Gaz (Sarin et VX), les camps d’internement (pudiquement appelés de regroupement), les villages rasés au napalm (entre 600 et 800 "Oradour sur Glane"), les corvées de bois, les massacres de Charonne et du 17 octobre,...

    Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que le colonialisme soit enfin rangé au musée, et reconnu ainsi que l’esclavagisme, comme étant un crime contre l’humanité.

    Mais la politique actuelle, avec sa poursuite de soutien à la Françafrique n’en prend pas le chemin, bien au contraire. Les pressions récentes envers le Gouvernement Algérien pour que "nos" troupes frappent au Mali, en Irak... (en contre partie du soutien au pouvoir en place ?) sont la démonstration, par les faits que "Le changement, c’est maintenant" n’était qu’un slogan vite abandonné, et dans ce domaine, c’est au moins la continuité si ce n’est pas l’aggravation.

    Une réaction est nécessaire, espérons que ce 60ème anniversaire va permettre de déclencher une réflexion à ce sujet, à la hauteur des enjeux nécessaires.

    Henri POUILLOT


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  • Authumes

    En souvenir des déportés

    La FNACA était présente

    Les informations des Comités de Saône-et-Loire de la FNACA

    Les porte-drapeaux se rendent au monument aux morts accompagnés

     par l’Harmonie Musicale Pierroise. Photo P. L. (CLP)

    Samedi 19 septembre 2014, la cérémonie en mémoire des déportés d’Authumes (Saône-et-Loire) dans les camps de Buchenwald et Dora en 1943-1945, a réuni 24 porte-drapeaux des nombreuses associations patriotiques, d’Anciens combattants, de la FNACA et du Souvenir français. Un dépôt de gerbes a été effectué au cimetière, une messe a été dite à l’église, et un dépôt de gerbes effectué au monument aux morts en présence du maire d’Authumes Joël Martin, du vice-président du conseil général Jean-Luc Vernay, de l’ancien maire d’Authumes Henri Conry. Le maire a lu un poème écrit par Charlotte Delbo, déportée au camp de Buchenwald. Des représentants de la gendarmerie de Louhans étaient présents pour cette cérémonie du Souvenir.

    Branges

    Un programme bien fourni pour la FNACA

    Les informations des Comités de Saône-et-Loire de la FNACA

    Au cours de la réunion de travail qui s’est déroulée salle polyvalente.

     Photo M. S. (CLP)

    Réunis jeudi 18 septembre 2014, en fin d’après-midi, à la salle polyvalente, sous la présidence de Guy Moine, les sociétaires de la FNACA Louhans-Branges ont effectué le bilan financier avant la tenue de l’assemblée générale du jeudi 16 octobre, à la salle des fêtes.

    Le repas annuel a été programmé au dimanche 16 novembre à la salle des fêtes, alors que l’association locale accueillera le congrès départemental à Louhans, jeudi 20 novembre, tandis que le repas se déroulera salle du Marais en présence d’un très nombreux parterre.

    Par ailleurs, le loto de l’association a été arrêté au dimanche 7 décembre également à la salle du Marais.

    Écuisses

    FNACA : 1 028 adhérents au secteur Creusot-Montceau

    Les informations des Comités de Saône-et-Loire de la FNACA

    Les 13 sections du secteur 7 étaient représentées. Photo T. V. (CLP)

    La salle des fêtes d’Écuisses a accueilli la réunion de reprise du secteur 7 de la Fnaca, placée sous la présidence de Robert Létang, qui est également vice-président au bureau départemental.

    Le secteur 7 compte 13 sections, toutes représentées lors de cette réunion destinée à dresser le bilan des effectifs.

    C’est en présence de Daniel Daumas, adjoint au maire d’Écuisses, que Robert Létang a dressé, dans un premier temps, le bilan des activités 2014, qui porte sur le résultat de la souscription départementale. « Seulement un adhérent sur quatre vend des billets, a-t-il déploré. C’est regrettable car le résultat financier nous permettra d’apporter une aide limitée à nos adhérentes et adhérents, qui sont dans une situation de grande précarité. Si plus de monde participait, nous pourrions être plus généreux. »

    Au fil des bilans, s’inscrivaient les différentes cérémonies, les participations aux réunions départementales, aux congrès… Le président s’est réjoui de l’attachement manifeste à la date du 19 Mars : « En 2014, en Saône-et-Loire, les cérémonies du 19 Mars ont connu l’affluence. Il faut réfléchir dès maintenant à la façon de conserver, dans les années à venir, la même amplitude et faire une fois de plus la démonstration de notre attachement sans failles au 19 Mars. »

     

     


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  • Quand les hommes vivront d'amour… une chanson qui reste plus que jamais d’actualités…


    Vous rappelez-vous, du temps de notre jeunesse, cette chanson qui a fait le tour du monde ? Elle a 58 ans déjà... et reste plus que jamais d'actualités… Eh oui... Pauvres habitants du Mali, d'Irak, de Syrie, du Centre Afrique, d'Ukraine, il y a peu de temps de Gaza et d'ailleurs... Cette chanson ne vieillira jamais.... Raymond Lévesque vivait a Paris lorsqu’il a composé cette chanson qui a d’abord été enregistrée par Eddie Constantine avant que l’auteur ne la rende populaire à son propre compte. Cette chanson, composée durant la guerre d’Algérie, est l’œuvre de sa carrière et celle qui a assuré son succès. La chanson, qui appelle à la paix est teintée d’humanisme. Elle a été écrite pour dénoncer la souffrance du peuple algérien.

     
    Quand les Hommes vivront d'Amour par DamBrig


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  • Qui nous a gâché notre jeunesse ? Cri d’alerte des anciens combattants : «Ensemble ne lâchons rien»

    Une proposition de loi du sénateur Philippe Marini prévoit la remise en cause de certains droits accordés aux anciens combattants... Une honte et un mensonge... car ce sénateur ne tient pas compte de la diminution naturelle du nombre d'anciens combattants

    La commission des finances du Sénat a publié en juillet dernier un rapport du sénateur UMP de l’Oise, Philippe MARINI, sur les avantages fiscaux consentis au monde combattant.  

    Après étude des six dispositifs fiscaux actuellement en vigueur – réduction sur les droits de succession, exonération des indemnités versées aux victimes des essais nucléaires, exonération de droits de mutation pour les successions de victimes d’opérations militaires ou d’actes de terrorisme, demi-part fiscale supplémentaire pour les titulaires de la carte du combattant âgés de plus de 75 ans, exonération d’impôt sur le revenu de la retraite du combattant et déduction du revenu imposable des cotisations versées au titre de la retraite mutualiste du combattant, Philippe MARINI constate un accroissement continu du coût de ces mesures et préconise, dans un souci d’économie, la remise en cause de certaines de ses dispositions.

    Qui nous a gâché notre jeunesse ? Cri d’alerte des anciens combattants : «Ensemble ne lâchons rien»

    DÉFENSE DE NOS DROITS :

    ENSEMBLE NE LACHONS RIEN !  

    Les huit Unions Départementales des Anciens Combattants et Victimes de guerre (UDAC) de l’Île de France ont décidé de pousser un cri d’alerte et de demander par un courrier aux députés, sénateurs et présidents de groupes parlementaires d’intervenir pour l’élaboration d’un budget 2015 des ACVG qui tienne compte de nos légitimes revendications.

    Les Anciens Combattants et Victimes de Guerre ne sont pas responsables de la crise. Pourtant ces dernières années leur budget n'a cessé de se réduire, alors que nos « départs biologiques » éclaircissant inéluctablement nos rangs, il suffirait de maintenir ce budget à sa valeur de l’année précédente pour satisfaire la totalité de nos justes et raisonnables revendications.

    À titre d’exemple, le budget des Anciens Combattants a été amputé de plus de 20% de sa valeur depuis 2007 (3,5% de moyenne par an). Il est encore temps de présenter un budget 2015 qui pérennise les acquis et tienne compte des revendications des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Amis, Anciens Combattants de la FNACA de Paris, vous dont les droits n’ont toujours pas 52 ans après la fin de la guerre d’Algérie été reconnus dans leur totalité à la hauteur des guerres et conflits précédents et suivants, vous devez rester mobilisés et vigilants.

    En cas d’absence de réponses positives avant début Septembre nous vous demanderons de vous joindre aux autres associations parisiennes d’Anciens Combattants des UDAC de l’Île de France (ACPG-CATM, ARAC, ANACR, ANCAC, ACVJ, AGMG…) lors d’un rassemblement face à l’Assemblée Nationale. D’ores et déjà retenez dans vos agendas deux dates les 22 ou 29 Octobre (jours prévisibles des questions à l’Assemblée Nationale avant le vote du budget des ACVG). Dans l’UNION restons mobilisés et prêts à soutenir nos revendications !

    Jean-Pierre LECLERC, Président de l’UDAC de Paris

     et Vice-Président de la FNACA de Paris

    Qui nous a gâché notre jeunesse ? Cri d’alerte des anciens combattants : «Ensemble ne lâchons rien»

    La rentrée et les projets de budget 2015

    Le Gouvernement recherche désespèrement à faire de plus en plus d'économies. Les ACVG en tant que retraités, grand-parents, contribuables fourniront leur part, comme les autres mais pas plus que les autres: notre droit à réparation est intouchable. Avec les autres UDAC de l'Ile-de-France, nous préparons plusieurs actions dont une lettre qui vient d'etre envoyée à tous les parlementaires. En cliquant  vous pouvez lire cette lettre ici même. __________________________________________________________________________________________________________

    Défense de nos droits

    En cliquant sur MOTIONS Défense des Droits 2014 vous obtiendrez l'intégralité de nos 8 résolutions votées le 17 avril 2014 au cours de notre Assemblée Générale.

     

    Qui nous a gâché notre jeunesse ? Cri d’alerte des anciens combattants : «Ensemble ne lâchons rien»

    Pour terminer sur une note de réconfort

    Qui nous a gâché notre jeunesse ? Cri d’alerte des anciens combattants : «Ensemble ne lâchons rien»

    Chérilyne Labelle a déposé une couronne en hommage aux anciens combattants, lors d’une émouvante cérémonie.

    Une jeune amputée rend hommage

    aux anciens combattants

    Dans la foulée du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, Chérilyne Labelle, une jeune résidente des Cèdres a déposé une couronne en hommage aux anciens combattants lors d’une émouvante cérémonie, qui s’est tenue à Pointe-Claire.

    Chérilyne Labelle,18 ans, a une amputation congénitale au bras droit. Ayant grandi au sein du Programme pour enfants amputés (LES VAINQUEURS) de l’Association des Amputés de guerre, elle a eu la chance, au fil des ans, de rencontrer d’anciens combattants. Aujourd’hui, elle désire leur rendre hommage et transmettre leur message du Souvenir.

    Qui nous a gâché notre jeunesse ? Cri d’alerte des anciens combattants : «Ensemble ne lâchons rien»

    SOURCE : http://www.journalpremiereedition.com/Societe/Nos-gens/2014-06-17/article-3766880/Une-jeune-amputee-rend-hommage-aux-anciens-combattants/1 


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    J'aurai tellement envie de te cracher à la figure toi qui rend hommage aux terroristes de l'OAS fusillés par la France.

     

    AFP, samedi 20 septembre 2014

    Béziers : l'arrêté anti-crachats de Robert Ménard

    J'aurai tellement envie de te cracher à la figure toi qui rend hommage aux criminels de l'OAS fusillés par la France.

    Robert Ménard, en avril 2011 à Paris. (archives)

    Le maire de Béziers Robert Ménard s'attaque aux crachats dans la rue en les rendant illégaux.

    "Je n'en veux pas dans ma ville, en particulier dans le centre où se rendent de nombreux touristes". Après le linge aux fenêtres, Robert Ménard se lance dans une croisade contre les crachats à Béziers. Le maire de la sous-préfecture de l'Hérault a en effet publié un arrêté interdisant de cracher dans la rue, afin de rendre sa ville "plus belle et plus agréable".

    "Cet arrêté vise à dire que cracher dans la rue, c'est dégoûtant", a expliqué Ménard, soulignant que le texte avait été présenté en conseil municipal jeudi soir. "Quand je vois des gens le faire, je trouve ça aussi sale que des crottes de chien", a-t-il ajouté.

    Si des sanctions sont prévues -une amende-, "il s'agit surtout d'avertir les gens que ça ne se fait pas", a poursuivi l'édile élu en mars avec le soutien du Front national, évoquant le cas de précédents arrêtés qu'il a déjà pris, interdisant l'accrochage de linge aux fenêtres ou l'installation de paraboles sur les façades des immeubles: "Les gens, quand vous leur dites, ils comprennent, mais tant qu'il n'y a pas de menace de sanction, ils ne le font pas."

    "Quand vous leur expliquez, les gens vous écoutent: c'est juste du laisser-aller auquel il faut mettre un point final", a-t-il conclu.

    Pour rappel, cracher dans les lieux publics c'est déjà interdit par la loi. Un premier décret, adopté sous Pétain en 1942 puis modifié en 1992, stipule qu'il est interdit "de cracher ailleurs que dans les crachoirs disposés à cet effet".

    SOURCES :  http://actu.orange.fr/image/france/beziers-l-arrete-anti-crachats-de-robert-menard-afp-s_CNT00000048tRW.html 

     


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  • Cinéma à Angers. Un film sur la guerre d'Algérie ce jeudi soir  18 septembre 2014

    http://www.ouest-france.fr/cinema-angers-un-film-ur-la-guerre-dalgerie-ce-jeudi-soir-2833642

    Le réalisateur Emmanuel Audrain présente, ce soir au cinéma Les 400 coups, Retour d'Algérie, un film rassemblant des témoignages d'appelés.

    Cette projection (unique) sera suivie d'un débat.

    Entretien

    Emmanuel Audrain, comment avez-vous eu l'idée de ce film ? 

    Je préparais un film sur le général de La Bollardière, le seul officier supérieur ayant dénoncé la torture publiquement. J'ai rencontré des appelés. Certains pleuraient en évoquant la guerre, la torture, les viols dont ils ont été témoins, contraints au silence. Quand on protestait à l'époque, on risquait une balle dans le dos.

    Quel témoignage vous a particulièrement marqué ? 

    Stanislas Hutin, frère de François-Régis Hutin (NDLR : PDG d'Ouest-France), a eu le courage de protester. Issu d'une famille de résistants, il se préparait à devenir jésuite. Appelé en Algérie, il n'a pas pu se taire lorsqu'une nuit, il a entendu les cris de souffrance d'un jeune homme de 14 ans, torturé à quelques mètres de sa chambre. Il est allé dénoncer ces méthodes auprès de la hiérarchie, qui les justifiait au nom de la guerre. Un peu plus tard, ses compagnons d'armes l'ont prévenu des risques qu'il courait désormais : « Ne pars pas avec les parachutistes, tu risques de ne pas revenir. » Après la guerre, Stanislas Hutin est retourné en Algérie où il a retrouvé le garçon torturé... Comme lui, plusieurs appelés ont fait cette démarche.

    Dans le film, qui sont tous ces témoins qui osent parler après 50 ans de silence? 

    Des membres de l'association les 4ACG, les Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre, lancée par un cultivateur, Rémi, et ses amis. Malgré pour certains de faibles revenus, tous ont refusé la retraite d'ancien combattant d'Algérie. Ils ont demandé à ce que cette somme soit reversée aux Algériens. Ils portent encore le poids de la culpabilité. Ce n'est pas tout ce qu'on a fait qui est lourd, mais ce qu'on n'a pas fait, regrettent-ils.

    Est-il utile de revenir sur la souffrance passée avec ce film ? 

    Les enfants demandent pourquoi leurs pères n'évoquent jamais la Guerre d'Algérie. Sortir du silence est libérateur pour les familles. Mon film suscite des échanges entre les appelés qui avaient 20 ans. Il restaure leur estime d'eux-mêmes. Jacques Lambour, à Trélazé, membre de l'association, et qui témoigne dans le film, dit qu'il savait que c'était une guerre perdue d'avance. Il est retourné, en 1963, revoir les Algériens qui l'ont bien accueilli. Beaucoup d'appelés, malgré leur silence, avaient des gestes d'humanité.

     

     


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  • L’assassinat de Maurice Audin, 57 ans de mensonge d’Etat

    http://blogs.mediapart.fr/edition/complices/article/170914/l-assassinat-de-maurice-audin-57-ans-de-mensonge-d-etat

    Artistes et historiens seront réunis vendredi 19 septembre 2014 à Lens (Pas-de-Calais), en écho à l'exposition du Louvre sur les « désastres de la guerre », pour une soirée exceptionnelle en présence de Josette Audin, veuve de Maurice Audin, jeune et brillant mathématicien engagé pour l’indépendance de l’Algérie, assassiné à 25 ans en juin 1957 par des militaires français.

    La soirée fait écho à l'exposition Les désastres de la Guerre. 1800-2014 qui a lieu au Louvre-Lens jusqu'au 6 octobre, dans laquelle figure notamment une œuvre de Jean-Jacques Lebel intitulée Justice. L'assassinat de Maurice Audin ainsi que le Grand tableau collectif antifasciste de 1961. Lebel, ainsi que la commissaire de l'exposition, Laurence Bertrand-Dorléac, et d'autres artistes, notamment des plasticiens et des gens de théâtre, participeront à cette rencontre organisée par la Ligue des droits de l'homme. Une nouvelle fois, sera posée la question de la vérité sur la torture et la disparition de Maurice Audin, emblématique de « l'impensé colonial », impensé terreaux du FN, actif dans le secteur…

     Maurice Audin : Le Drian promet la vérité

    Le gouvernement « fera tout ce qui est en son pouvoir pour contribuer à l’établissement de la vérité », annonce le ministre de la défense après les dernières révélations sur l’assassinat en Algérie du mathématicien communiste. « On a tué Audin », avoue le général Aussaresses dans un enregistrement recueilli par le journaliste Jean-Charles Deniau.

    « On a tué Audin. Voilà. On l’a tué au couteau pour faire croire que c’était les Arabes qui l’avaient tué. Voilà. Qui c’est qu’a décidé de ça ? C’est moi. » C’est l’incroyable aveu fait par le général Aussaresses, peu avant sa mort, et qui vient d’être rendu public par le journaliste Jean-Charles Deniau, dans un livre intitulé La Vérité sur la mort de Maurice Audin (Équateurs, 2014).

    Maurice Audin, jeune mathématicien communiste, a été tué à Alger en juin 1957 après avoir été arrêté par des militaires français. Les circonstances de sa mort n’ont jamais été complètement élucidées et l’État français, que tout accuse, n’a jamais reconnu sa culpabilité.

    En décembre 2012, François Hollande avait été le premier président de la République française à se recueillir sur la place Maurice-Audin, à Alger, et il avait promis à sa veuve de lui remettre toutes les archives disponibles. Une promesse honorée par un décret du ministère de la défense en février 2013.

    L’assassinat de Maurice Audin, 57 ans de mensonge d’Etat

    François Hollande à Alger devant la stèle hommage à Maurice Audin

     en décembre 2012

    Mais les historiens ne se faisaient que très peu d’illusions sur la teneur de ces documents, qui ont vraisemblablement été expurgés depuis bien longtemps. C’est dire l’importance des révélations du livre de Jean-Charles Deniau. Au terme de son enquête, le journaliste conclut que Maurice Audin a été tué par un sous-officier français sur ordre du général Jacques Massu, patron de la 10e division parachutiste (DP) pendant la bataille d'Alger. Un ordre répercuté par Paul Aussaresses, alors officier de renseignements au 1er régiment de chasseurs parachutistes (RCP), l'un des quatre régiments de la 10e DP.

    L’assassinat de Maurice Audin, 57 ans de mensonge d’Etat

    Lors des questions au gouvernement, le député du Front de gauche François Asensi est revenu à la charge auprès du gouvernement pour qu’il reconnaisse l’assassinat d’Audin comme « crime d’État ». « Malgré le maintien du secret-défense, malgré des archives militaires probablement nettoyées, la vérité a depuis fait son chemin. Une enquête approfondie vient apporter de nouveaux éléments accablants. Il n’y a aujourd’hui plus de place au doute : Maurice Audin, militant communiste, a été enlevé, torturé, et assassiné par le 10e régiment de parachutistes de l’armée française », a-t-il expliqué. Une intervention ponctuée par le cri hallucinant d’un député UMP, dont le nom n’a pas été publié dans le compte-rendu officiel de l’Assemblée, à propos de Maurice Audin : « Un traître ! »

    Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a quant à lui promis que « le gouvernement fait et fera tout ce qui est en son pouvoir pour contribuer à l’établissement de la vérité. (…) Établir la vérité est une obligation ». « Un livre vient de sortir il y a très peu de temps. Nous sommes en train d’en prendre connaissance », a-t-il également dit. Mais sans se prononcer sur une éventuelle reconnaissance comme « crime d'Etat ».

    Interrogé par Mediapart, le ministère de la rue de Brienne renvoie vers l'Elysée: « La décision d’une telle reconnaissance n’appartient pas au ministre de la Défense. Son rôle est d’identifier, pour ce qui concerne la Défense, tous les éléments qui permettront au chef de l’Etat de se prononcer en conscience. A cette fin, Jean-Yves Le Drian a demandé aux services concernés du ministère de rester mobilisés. » Pour l'instant, précise encore le ministère, aucune des archives remises à la veuve de Maurice Audin ne dévie de la ligne officielle de la France de l'époque, celle d'une évasion qui aurait mal tourné du mathématicien communiste: « La question qui se pose donc : dispose-t-on, dans les archives de l’Etat, de documents racontant la version de l’exécution ? Après des mois de recherche, force est de constater qu’il n’y en a pas, soit qu’il n’y en a plus, soit qu’il n’y en a jamais eu. »  

    http://www.mediapart.fr/journal/france/150114/maurice-audin-le-drian-promet-la-verite

     

     


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  • Michelle Foulquier : Pied-noire au cœur rouge née à Oran dans une Algérie française très cloisonnée

     « Les filles devaient faire face au poids de trois traditions : française, espagnole et arabe ». Photo Migué Mariotti (c) Copyright Journal La Marseillaise

    Dans son jardin ensoleillé de Puyricard, Michelle Foulquier a préparé quelques notes pour retrouver le fil de son passé. La rigueur n’est pas la dernière de ses qualités, elle n’y jettera pourtant pas un regard.

    Née pendant la guerre, le 17 juillet 1942 à Oran pendant qu’à Paris avait lieu la terrible rafle du Vel’ d’Hiv, Michelle Foulquier, Mondou de son nom de jeune fille, grandit à Saint-Eugène, au sein d’une famille modeste.

    « J’avais un nom français mais l’essentiel de la famille comme du quartier était d’origine espagnole », témoigne-t-elle. Cadette d’une fratrie de trois filles et un garçon, Michelle Foulquier prend conscience très tôt qu’elle vit « dans une société très stratifiée où il y avait une séparation entre classes sociales bien sûr mais aussi à l’intérieur de chaque classe selon l’origine culturelle et cultuelle ».

    En 1954 débutait la guerre d’Algérie. Pendant huit ans elle allait bouleverser la vie de l’autre côté de la Méditerranée et déboucher sur l’Indépendance, poussant les pieds-noirs au « retour » dans un pays souvent inconnu : la France. Déracinés, nombreux sont ceux qui ont trouvé un nouveau port d’attache dans le Sud de l’hexagone. Une part de ces rapatriés qui a soutenu l’Organisation de l’armée secrète (OAS) dans son recours au terrorisme pour maintenir la domination coloniale, a progressivement confisqué la mémoire et la parole pieds-noires. D’autres ont suivi un tout autre cheminement. 60 ans après le déclenchement de la guerre. 

    « Nous étions, paraît-il, départements français » 

    Habitante d’un quartier très homogène, la jeune Michelle a peu de contacts avec les populations indigènes, « sauf les porteurs d’eau douce », très actifs dans cette ville entourée de réserves d’eau saumâtre.

    « La société était très hiérarchisée. Dans mon quartier, il y avait un couple de boulangers d’origine espagnole qui prenait l’accent pointu avec ses clients pour marquer bien », se souvient-elle. Son père, ouvrier d’État à l’arsenal de Mers-El-Kébir, était quant à lui moins payé que ses collègues métropolitains. « Ils touchaient le tiers colonial alors que nous étions, paraît-il, départements français », confie Michelle Foulquier en haussant les épaules.

    De son enfance, elle retient de bons moments comme ces pique-niques passés en bord de mer chaque lundi de Pâques. Au menu : « C’était paella ou caldero, une sorte de bouillabaisse espagnole, et bien sûr mouna ! », cette brioche typiquement pied-noire. À l’âge de 7 ans, elle accompagne sa grand-mère au local du PCA de Saint-Eugène, « c’était comme ça en Algérie, les enfants servaient de canne aux vieilles personnes », se remémore-t-elle avec affection. Elle n’en garde rien de politique, mais le souvenir « d’une ambiance fraternelle, presque festive, qui tranchait avec notre quotidien ».

    Michelle Foulquier retient aussi les difficultés matérielles et un machisme diffus. « Les filles étaient épiées en permanence. Elles devaient faire face au poids de trois traditions : française, espagnole et arabe. Ça fait beaucoup ! », soupire-t-elle avant d’en rire. « Quand ma sœur aînée est allée faire ses études supérieures à Alger, ça a été mal vu », garantit-elle.

    Des vacances en colonies ou en famille rendues possibles par les œuvres sociales de l’Armée contribuent à élargir son horizon essentiellement borné à l’environnement familial. « Nous sommes allés plusieurs fois en métropole. Il fallait d’abord faire la traversée en bateau, j’avais le mal de mer. Et puis ensuite monter dans des trains bondés. Maman me couchait dans le porte-bagages... », s’amuse-t-elle à présent.

    Peu à peu le conflit s’installe en Algérie. Dans la famille de Michelle, on n’en dit pas un mot. « Ce n’était pas un tabou mais mes parents avaient une très grande pudeur. Je n’ai jamais su pour qui ils votaient », reconnaît-elle. La présence de sa grande sœur à Alger au moment de l’attentat du Milk Bar en 1956 brise très temporairement le silence. Ses parents, avant tout inquiets, sont dans l’incompréhension. « Ils n’avaient pas d’hostilité raciste, avance-t-elle, il y avait l’idée très ancrée qu’ils étaient légitimes à être chez eux là-bas. » Un sentiment fondé sur une présence en Algérie depuis plusieurs générations et renforcé par la participation du père de Michelle Foulquier au mouvement d’autoconstruction coopérative des Castors. Un quartier entier d’Oran était ainsi sorti de terre grâce à l’entraide de 450 familles, offrant à celle de Michelle le confort inédit d’une maison individuelle.

    Tandis que l’Algérie s’enfonce dans la guerre, deux pains de plastic sont posés successivement dans leur jardin. L’un explose, l’autre pas. « Mon père a toujours dit qu’il s’agissait d’une erreur mais moi je crois que c’est parce qu’il était artificier à l’Arsenal et qu’il n’a pas marché dans les combines de l’OAS », estime Michelle Foulquier.

    Ses parents prennent en 1961 la décision de lui faire finir son BTS à Grenoble. Elle y côtoie des étudiants engagés pour l’indépendance de l’Algérie. « C’était très difficile. Toute la réalité de la guerre m’éclatait au visage. Ils me posaient des tas de questions auxquelles j’étais incapable de répondre. J’étais perdue », confie-t-elle.

    Quand l’Indépendance est proclamée sa mère, son frère et l’une de ses sœurs quittent l’Algérie dans la panique ambiante avec en travers de la gorge, les promesses ambiguës de Gaulle.

    « Pendant deux mois, ils ont dû loger dans des bouis-bouis en bas de la gare Saint-Charles qui ont fait fortune sur le dos des rapatriés », puis ils emménagent tant bien que mal à Grenoble. « Ils avaient habillé de papier des cageots de fruits et légumes en guise de meubles. On appelait ça le style "Louis caisse". Il nous restait une forme d’humour dans la difficulté », rit-elle encore aujourd’hui.

    Le père de Michelle Foulquier resté finir sa carrière professionnelle rejoindra la France plus tard. Sa sœur aînée, universitaire et mariée à un employé d’une société pétrolière fera de même. Pour voir sa petite nièce, Michelle Foulquier traverse à nouveau la Méditerranée en 1964 puis en 1965. « Quand j’ai posé mes pieds sur la terre d’Algérie, j’ai senti quelque chose monter en moi », admet-elle non sans émotion. Mais l’entre-soi « vraiment colonial » des Européens encore présents lui déplaît.

    1968, le déclic 

    La même année, elle est recrutée comme secrétaire à Cadarache au Commissariat à l’énergie atomique. Elle y croise de nombreux pieds-noirs qui ont bénéficié d’emplois réservés mais se tient à distance. « Il y avait parmi eux de fieffés racistes qui bouffaient du bougnoule tous les matins. Ça m’était très désagréable », lâche-t-elle avec un rictus de dégoût.

    En 1968, les événements de mai lui ouvrent les portes d’une longue vie militante. « Après tout ce que j’avais emmagasiné sur l’injustice, l’exploitation capitaliste, le colonialisme et le patriarcat », c’est le déclic. Elle participe au mouvement, adhère à la CGT jusque-là clandestine dans ce site stratégique et rencontre son futur mari, Luc. Hasard du destin, le jeune ingénieur-chercheur avait secrètement participé quelques années plus tôt au réseau Jeanson des « porteurs de valises ». « Ça ne m’a pas choquée. C’était un soutien à une lutte juste d’un peuple », coupe court Michelle Foulquier.

    Elle s’installe avec Luc en 1970 avant qu’ils ne se marient en 1975. « J’ai choqué mes parents. C’était un divorcé en plus... »

    Mère d’une petite Claire et militante d’entreprise infatigable, ulcérée par l’instrumentalisation de la mémoire de la guerre d’Algérie dans sa ville d’Aix-en-Provence, elle a rebaptisé avec son parti le rond-point Bigeard « un général tortionnaire », « place Maurice-Audin » du nom d’un mathématicien communiste disparu pendant la bataille d’Alger. Très engagée pour la paix au Proche-Orient, Michelle Foulquier qui n’est pas retournée en Algérie depuis 50 ans n’a pas renoncé à faire connaître sa terre natale à sa fille, Claire et peut-être à Manon et Nathan, ses deux petits-enfants.

                                                                                                                                                     Léo Purguette


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  • Plus personne n'en doute : le 28 septembre 2014, lors du renouvellement sénatorial, la gauche va perdre la majorité qu'elle détenait dans la Haute Assemblée depuis novembre 2011. Il y a trois ans, le Sénat avait basculé à gauche, une alternance historique. Dans deux semaines, sauf très grande surprise, la parenthèse va se refermer – sans que ces deux ans n'aient vraiment marqué l'histoire politique. Sauf pour les anciens combattants de la guerre dAlgérie de la FNACA, principalement qui ont vu la reconnaissance du 19 mars 1962 avec la loi du 6 décembre 2012.

    Le 28 septembre 2014 renouvellement du Sénat sur fonds d'un nouveau scandale... Mais la FNACA remercie les sénateurs qui ont voté la loi du 6 décembre 2012

    Guy DARMANIN président national

     de la FNACA écrivait :

    Mercredi 19 Mars, nous avons commémoré le 52ème anniversaire du cessez le feu ayant mis fin officiellement à la guerre d’Algérie, le 19 Mars 1962 et le 1er anniversaire de son officialisation.

    Il est bon de rappeler que c’est grâce à la volonté des deux assemblées, (l’Assemblée nationale le 22 Janvier 2002 et le Sénat le 8 Novembre 2012), que le Gouvernement s’en est remis à la sagesse du Parlement et que le président de la République a promulgué la loi relative à la reconnaissance du 19 Mars, comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

    La FNACA, seule association spécifique de la Guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc a depuis 1963 commémoré cette date incontournable qui appartient à l’histoire de notre pays.

    Plus de 50 années d’opiniâtreté de nos responsables locaux, départementaux, nationaux, du soutien de nos adhérents, de leurs familles, de nos élus, de la population pour que nos 30 000 camarades morts pour la plupart à l’âge de 20 ans durant cette guerre d’Algérie et ces combats en Afrique du Nord aient une journée du souvenir, nationale, officielle, en relation avec le conflit.

    Nous associons à cet hommage, les victimes civiles et militaires d’avant et après le cessez le feu officiel du 19 Mars 1962, nous n’oublions pas les harkis, livrés à un tragique destin, nos compatriotes qui ont du quitter leur terre natale, abandonner leur cimetière et ce cortège interminable constitué par 250 000 malades, blessés, pour certains, marqués dans leur chair à tout jamais.

    L’office religieux en la cathédrale Saint Louis des Invalides était concélébré par six prêtres anciens combattants en Afrique du Nord, suivi par la cérémonie devant le Mémorial quai Branly, présidé par M. Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, en charge des anciens combattants.

    Un cortège impressionnant précédé par plusieurs centaines de drapeaux remontait les Champs Elysées afin de participer à la cérémonie nationale sous l’Arc de Triomphe, cérémonie présidée par Madame George Pau-Langevin, ministre délégué à la réussite éducative, en présence de nombreux élus, de représentants du monde des anciens combattants, de présidents d’associations.

    Pour la première fois la popularisation du Bleuet de France, demandée par la FNACA a été autorisée, au même titre que pour les cérémonies du 11 Novembre 1918 et du 8 Mai 1945. Cette cérémonie nationale est à présent inscrite dans le calendrier mémoriel des commémorations nationales, officielles de notre pays.

    Journée nationale du souvenir et de recueillement, telle est la signification de la date du 19 Mars.

    Soyons toujours aussi nombreux devant nos monuments aux morts de nos villes, de nos villages, pour ne pas oublier, pour ne pas les oublier.  

                                                                                            Guy DARMANIN

                                                                              Président national de la FNACA

     

    Le 28 septembre 2014 renouvellement du Sénat sur fonds d'un nouveau scandale... Mais la FNACA remercie les sénateurs qui ont voté la loi du 6 décembre 2012

    Mais le 28 septembre 2014 la droite redeviendra majoritaire au Sénat sur fond d’un nouveau scandale, les Français ont tant de raisons d’être écoeurés et toutes ces sales affaires ne peuvent être que du pain béni pour le FN à la porte du pouvoir si le scandale ci-dessous est confirmé par la Justice :

    Détournements au Sénat: la tirelire secrète de plusieurs sénateurs UMP

    La justice enquête sur de possibles faits de « détournements de fonds publics », d'« abus de confiance » et de « blanchiment » au groupe UMP du Sénat. Des élus ont touché de l'argent par le biais d’une association écran. Mediapart a reconstitué en partie la liste des bénéficiaires, dont Jean-Claude Gaudin, Gérard Longuet, Hubert Falco ou René Garrec.

    Un tonneau des Danaïdes percé de toutes parts. Alors que le Sénat déverse plusieurs millions d'euros par an dans les caisses du groupe UMP pour financer ses travaux parlementaires, une partie de cet argent public a fuité sur les comptes personnels de sénateurs UMP grâce à d'ingénieux canaux de dérivation que la justice est en train de mettre au jour, et sur lesquels Mediapart a enquêté.

    Selon l'un des circuits utilisés, des fonds du groupe UMP sont allés dans le plus grand secret alimenter une association baptisée URS (Union républicaine du Sénat, structure quasi fantoche au service d'anciens giscardiens et centristes), qui les a redistribués à certains de ses membres sous forme de chèques ou d'espèces, sans contrepartie connue.

    La justice soupçonne que cet argent, ainsi "blanchi", ait pu constituer un complément de salaire dans certains cas, de surcroît non déclaré aux impôts.

    Grâce à des sources proches de l'enquête, Mediapart a pu reconstituer une partie de la liste des sénateurs UMP destinataires de chèques douteux de l'URS signés entre fin 2009 et début 2012, dont l'addition avoisinerait les 200 000 euros :

    • Joël Bourdin (Haute-Normandie), membre de la commission interne chargée de contrôler les comptes du Sénat, a été gratifié de 4 000 euros
    • Idem pour Ladislas Poniatowski (Haute-Normandie)
    • Gérard Longuet (Meuse), ancien ministre Jean-Claude Gaudin (Provence-Alpes-Côte-d'Azur), l'actuel patron du groupe UMP du Sénat et maire de Marseille, a ainsi encaissé 24 000 euros en six chèques
    • Roland du Luart (Pays-de-la-Loire), vice-président de la commission des finances, a bénéficié de 27 000 euros en six chèques
    • Hubert Falco (Paca), maire de Toulon et ancien secrétaire d’État sous la présidence Sarkozy, a touché 12 400 euros
    • René Garrec (Basse-Normandie), membre du Comité de déontologie parlementaire du Sénat, a empoché 12 000 euros en trois chèques
    • Gisèle Gautier (Loire-Atlantique), sénatrice de 2001 à 2011, ancienne présidente de la Délégation aux droits des femmes, a bénéficié de presque 12 000 euros
    • Jean-Claude Carle (Rhône-Alpes), vice-président du Sénat et trésorier du groupe UMP, a reçu 4 200 euros
    • de la Défense du gouvernement Fillon et ancien président du groupe UMP, apparaît pour 2 000 euros
    • De même que Gérard Dériot (Auvergne)

     

     


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