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    La visite d’Etat du président algérien

    en France une fois de plus reportée

    La visite d’Etat du président algérien en France une fois de plus reportée

    France© Fournis par Hespress

    La visite d’état en France du président algérien est de nouveau reportée selon toute vraisemblance. Ce voyage initialement prévu en mai puis en juin, ne devrait finalement avoir lieu qu’à la fin de l’été, voire à l’automne à moins d’un autre grave coup de froid en cette fin de saison où les épidémies de grippe sont fréquentes, ne le reporte une fois de plus. 

    Faut dire également que tous les quinze jours, c’est une nouvelle histoire qui résonne d’un côté de la Méditerranée à l’autre. En effet après avoir ajourné la visite présidentielle initiale en France de mai, Alger l’avait reportée au mois de juin et puis du coup et selon les informations d’une radio française, la troisième visite d’un chef d’Etat algérien en France… en soixante ans, est de nouveau reportée aux calendes grecs. Tebboune devait atterrir normalement à Paris dans la seconde quinzaine de juin, mais sa visite a mystérieusement été (encore une fois) reportée de quelques semaines croit savoir le média.  

    Trois visites en soixante et un ans d’indépendance on ne peut que s’interroger sur une telle paucité. Dans le sens inverse, tous les présidents français de la Vème République se sont rendus au moins une fois en Algérie. La toute première visite d’un chef d’Etat algérien remonte à novembre 1983 quand Chadli Bendjedid avait cru comprendre que les relations franco-algériennes avaient échappé aux rancunes. La dernière fut celle de Abdelaziz Bouteflika en juin 2000. En vain aussi car depuis, les rancunes ne se sont toujours pas tues.  

    Tout indique qu’après l’espoir qui avait prévalu lorsque la France et l’Algérie avaient soi-disant tourné officiellement la page d’une crise diplomatique (le temps d’un entretien téléphonique entre les deux présidents pour l’affaire Bourraoui), le régime sénile d’Alger, s’éloigne de la France, dans ce qui s’apparente à une dérive des continents. C’est que la liste des contentieux entre les deux pays est un peu trop longue à décanter. En effet et bien que les relations franco algériennes se soient officiellement apaisées par rapport à naguère, des tensions subsistent encore.  

    Alger n’a de cesse de voir des attaques répétées de l’autre côté de la Méditerranée. Par exemple à travers le livre publié récemment, l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt,  dénonce le traité franco-algérien de 1968 qui définit les conditions d’accueil et de séjour des Algériens en France. Ce lundi, l’interview dans “L’Express » de l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe, où il juge cet accord bilatéral laxiste et dépassé, a fait crisper un peu plus les relations entre les deux pays.  

    Cela dit, Emmanuel Macron et son homologue algérien n’arrivent pas à s’accorder sur une date de visite. On prétexte un agenda chargé de part et d’autre, le premier met en avant le contexte du conflit en Ukraine et le second aurait ce fameux un impératif de présence à Alger pour les commémorations de l’indépendance algérienne. Aussi tout en gardant l’espoir d’une « visite d’Etat » à Paris, on murmure qu’elle devrait se faire à la rentrée voire à l’automne prochain à moins que de nouvelles brouilles diplomatiques ne viennent réfréner le semblant d’ardeurs de part et d’autre.  

    C’est que le régime d’Alger reproche toujours à la France de maltraiter ses nombreux ressortissants. La crise des visas de 2021 a entraîné pendant des mois le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France. Les capos d’Alger reprochent à la France ses interventions militaires passées en Afrique, jugées intempestives, et ses liens avec le Maroc et Israël. Outre le contentieux historique brandi par l’État algérien – bien qu’il indiffère les Algériens d’Algérie –, le régime dénonce de prétendues ingérences françaises sur la scène politique algérienne.  

    Mais ils sont encore d’autres sujets litigieux et qui ne risquent pas de trouver une issue et constituent les grands points sensibles de la relation entre Paris et Alger. La question de la mémoire de la colonisation de l’Algérie par la France au 19e siècle et de la guerre d’Algérie (1954-1962), au cœur du reste, de plusieurs disputes ces dernières années, en est une. Les deux pays multiplient certes, des efforts pour reconstruire une relation plus apaisée mais bien d’accrocs perdurent encore.   

    SOURCE :  La visite d’Etat du président algérien en France une fois de plus reportée  

    Ce que contient l’accord de 1968 entre la

    France et l’Algérie

    Remis en question par une partie de la droite française, l’accord qui facilite l’arrivée des Algériens en France a pourtant déjà été révisé à deux reprises. Explications.

    La visite d’Etat du président algérien en France une fois de plus reportée

    Les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, à Alger, le 27 août 2022. © Ludovic MARIN/AFP

    Compte tenu de ses positions bien connues, Marine Le Pen n’avait pas beaucoup surpris quand elle a déclaré, le 20 octobre 2022 au micro d’Europe 1, « je souhaite remettre en cause l’accord de 1968 avec Alger ».

    L’effet a été tout autre quand l’ex-Premier ministre d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe, évoluant bien plus au centre de l’échiquier politique français, s’est exprimé dans les mêmes termes, le 8 juin, dans les colonnes de L’Express : « Il est temps de remettre en cause l’accord de 1968 avec l’Algérie. »

    Venant d’un homme politique très populaire et possible candidat à la prochaine présidentielle, cette déclaration a provoqué des grincements de dents à Alger. Du côté de la droite gaulliste française, elle a levé un tabou : le 7 juin, le groupe Les Républicains déposait à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant « à la dénonciation, par les autorités françaises, de l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 ».

    Cet accord franco-algérien, qui venait compléter les accords d’Évian de 1962 et qui a été révisé en 1985, puis en 1994, établit un régime d’exception pour les Algériens facilitant – par rapport aux autres nationalités soumises au droit commun – leur entrée, leur résidence, leur régularisation et les modalités du regroupement familial en France.

    Paris et Alger, se disant à l’époque « soucieux d’apporter une solution globale et durable aux problèmes relatifs à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens sur le territoire français » et « conscients de la nécessité de maintenir un courant régulier de travailleurs », y prévoyaient, mesures concrètes à l’appui, « de faciliter la promotion professionnelle et sociale des travailleurs algériens, d’améliorer leurs conditions de vie et de travail, et de favoriser le plein emploi de ces travailleurs qui résident déjà en France ou qui s’y rendent par le canal de l’Office national de la main-d’œuvre, dans le cadre d’un contingent pluriannuel déterminé d’un commun accord ». Avec à la clé, notamment, des règles relativement souples en matière de regroupement familial.

    La possible remise en question du texte pourrait donc avoir des conséquences pour un grand nombre d’Algériens résidant en France ou ayant prévu de s’y rendre prochainement, et l’inquiétude est vive.

    “Ces sorties sont perçues ici comme un élément du débat politique interne français, réagit à Alger le diplomate et ancien ministre Abdelaziz Rahabi. La déclaration de Philippe est regrettable car elle peut être lue comme une déclaration de politique étrangère du candidat qui place l’Algérie au centre du débat de la prochaine présidentielle après que les précédentes se sont focalisées sur l’islam ».

    Agenda franco-français

    À plus court terme, l’ouverture de ce débat s’inscrit dans la préparation d’une énième grande loi française visant à « contrôler l’immigration » dont le projet a été présenté en février. Dans la même interview, Édouard Philippe affirme également son soutien aux propositions du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mais juge la loi en préparation « insuffisante » quelques lignes avant d’évoquer la remise en question de l’accord de 1968. Cherchait-il, dans cette interview, à jeter un pont entre la Macronie et la droite, tout en coupant l’herbe sous le pied de l’extrême droite ? Ayant abondé dans son sens, les Républicains n’y semblent pas insensibles.

    Édouard Philippe n’a d’ailleurs pas été le premier, le 8 juin, à permettre à la droite de s’approprier la proposition de supprimer l’accord de 1968. Le 22 mai, le diplomate Xavier Driencourt signait pour le think tank Fondapol un texte intitulé « Que faire de l’accord franco-algérien de 1968 ? »

    « La question qui se pose aujourd’hui, conclut l’auteur, est celle de la remise à plat du dispositif créé en 1968 au profit des Algériens, voire de son éventuelle suppression. » À son sens, l’accord est obsolète et son réexamen rendu nécessaire par le refus d’Alger de délivrer des laissez-passer à ses ressortissants faisant l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

    Ambassadeur de France à Alger de 2008 à 2012, puis de 2017 à 2020, Driencourt peut se targuer d’être un bon connaisseur de l’Algérie où il a officié au plus fort du « règne » des Bouteflika, puis à leur chute.

    Il en a tiré un essai paru en mars 2022, L’Énigme algérienne. Chroniques d’une ambassade à Alger (L’Observatoire), très critique et alarmant sur le régime algérien, où il formulait déjà la proposition de mise en cause de l’accord de 1968. Fondapol, qui se présente comme progressiste et libéral, a été à l’origine fondé par l’UMP de Jacques Chirac. Avec trois publications sur dix depuis janvier, le sujet migratoire semble également au premier rang de ses préoccupations.

    Comme le déplore Abdelaziz Rahabi, ces agendas franco-français négligent le contexte fragile des relations entre Alger et Paris. Après la crise des visas avec le Maghreb déclenchée entre septembre 2021 et décembre 2022 par la réduction drastique des documents accordés par Paris, la relation entre les gouvernements français et algérien se relève à peine de la brouille de février-mars déclenchée par l’affaire de la militante franco-algérienne Amira Bouraoui qui avait motivé le rappel de son ambassadeur par Alger.

    Le réchauffement devait se poursuivre avec la visite d’État du président algérien Abdelmadjid Tebboune, plusieurs fois annoncée et repoussée, et qui, selon certaines sources, pourrait maintenant être reportée à l’automne. L’ouverture du débat sur l’accord de 1968 jusqu’à l’Assemblée nationale a-t-elle rouvert la plaie ?

    “Ce n’est pas la première fois que la révision de l’accord est mise sur la table. Elle avait même été annoncée par Valéry Giscard d’Estaing en même temps que l’expulsion de 30 000 détenteurs de cartes de résidents par an, que nous nous préparions à recevoir. Mais Mitterrand, à l’époque ami de l’Algérie, est arrivé au pouvoir”, rappelle le diplomate algérien Rahabi, alors impliqué dans le dossier, qui se demande « à quoi cela sert-il d’ouvrir cette boîte de Pandore alors que le régime commun tend à devenir la règle pour les Algériens, dans les consulats comme dans les préfectures ? D’ailleurs, regardez les statistiques, les Algériens ne constituent même pas le premier contingent de migrants ». En effet, précise l’Insee, »les immigrés arrivés en France en 2020 sont plus souvent nés au Maroc (9,5 %), en Algérie (7,1 %), en Tunisie (4,5 %) ».

    Interrogée quant à l’éventuelle volonté du gouvernement français de dénoncer l’accord de 1968 lors d’un point presse organisé ce jeudi 8 juin dans l’après-midi, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères a, de son côté, rappelé que le texte avait déjà été « amendé à plusieurs reprises (…) pour l’adapter aux intérêts des deux pays et des populations , y compris pour tenir compte de l’impératif de lutte contre les migrations irrégulières » et que la « coopération migratoire » restait un sujet que les deux gouvernements abordent dans le cadre d’un « dialogue régulier », laissant ainsi entendre qu’une dénonciation pure et simple du traité n’était pas à l’ordre du jour à Paris.

    À LIRE AUSSI

    SOURCE : Ce que contient l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie – Jeune Afrique 

     


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    Si vous n'avez pas pu assister à cette soirée

     

    voici le débat.

     

    Le film n'a pas été enregistré il faut l'acheter

     

    Invitation à voir le film" La Bombe et nous "

    Invitation à voir le film  " La Bombe et nous " suivi d'un débat

    Invitation à voir le film  " La Bombe et nous " suivi d'un débat

    Mercredi 7 juin 2023, de 20 h à 22 h

    Film réalisé par Xavier-Marie Bonnot

    Suivi d’un débat.

    Invitation à voir le film  " La Bombe et nous " suivi d'un débat

     

    Bonjour,

    Le Mouvement de la Paix vous invite à participer à cette soirée, en visio-conférence.

    Sommes-nous pris au piège de l'arme nucléaire ? Peut-on vivre sans elle ? Est-ce un gage de paix et de stabilité ?

    En une heure et dix minutes, ce film propose de porter la réflexion sur l'actualité et l'avenir du nucléaire militaire. Dépasser les pensées toutes faites, le prêt-à-porter intellectuel comme formule lapidaire. Proposer du sens et de la complexité.

    Les intervenants viennent de tous bords, militaires, scientifiques, historiens, militants, hommes politiques. Certains sont pour le désarmement, d'autres sont contre. Leurs paroles et leur expertise permettent de mieux comprendre la bombe atomique et les enjeux qu'elle représente aujourd'hui et demain.

    Le lien qui vous permettra de vous connecter à cette soirée

    sur Zoom est ici : https://zoom.us/j/7585066971 

     

     

    Pour commencer vous devez télécharger le logiciel Zoom (lien ci-dessous) et avoir, de préférence,  une caméra sur votre ordinateur (ou ajoutée individuellement)

    Zoom messagerie instantanée et de vidéoconférence (logiciel-installation.com) 

     

    A ne pas louper, le film sera suivi d'un débat avec des militants des organisations membres du collectif national des marches pour la Paix.

    Le Mouvement de la Paix, tout en multipliant les actions publiques et envers les élus pour que la France cesse de violer le traité de non-prolifération nucléaire (60 milliards pour de nouvelles armes nucléaires dans la loi de programmation en cours d'examen par le parlement) en appelle à une réflexion approfondie non seulement sur le nucléaire militaire mais aussi sur les alternatives pour assurer la sécurité de notre pays et du monde.

    En vous attendant nombreux·ses,

    Bien fraternellement,

    Le Mouvement de la Paix 

     


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    Ma conversation avec Jacki Malléa

    Michel bonjour,

    Suite à notre rassemblement de ce matin, voici une photo à rajouter à l'article si tu veux.

    Bonne journée.

    Jacki

    Perpignan. L'État interdit les manifestations autour  de ce cimetière : voici pourquoi

    Bonjour Jacki,

    Merci pour la photo que je vais bien sûr ajouter, mais il faut m'en dire plus, les nostalgiques de l'OAS sont-ils venus ? et vous ne risquez pas d'être sanctionnés suite à l'arrêté préfectoral ?

    Michel

    Réponse de Jacki 

    Michel,

    Les nostalgiques étaient 3. C'est l'excité qui nous l'a dit. Ils arrivent séparément, lui en tête avec une gerbe. Le cimetière étant ouvert, ils peuvent y pénétrer sans manifester.

    Je pense que depuis quelques années, ce n'est même plus l'ADIMAD qui organise le fleurissement. C'est un geste personnel de ce type, celui qui m'avait menacé en 2021.

    Nous ne risquons absolument rien, car nous déployons nos banderoles qu'à l'arrivée des journalistes pour une photo. Ce matin l'Indépendant n'ayant pu se déplacer, c'est un camarade, Roger Hillel qui a, par téléphone, envoyé un communiqué. Ensuite j'ai envoyé la photo.

    Nous étions plus nombreux que d'habitude. 30 ! Beaucoup m'avaient informé qu'ils ne pourraient pas être présents. Cela prouve l'inquiétude de beaucoup de militants qui sentent monter l'extrême droite. 

    Bien à toi. 

    Jacki

           

    Perpignan. L'État interdit les manifestations autour  de ce cimetière : voici pourquoi

    Commentaire de Jacki sous l’article de mon blog 

    Comme tous les ans, au nom du collectif "Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée" j'ai, au nom du collectif, écrit au préfet pour lui demander d'interdire la manifestation des anciens de l'OAS au cimetière nord de Perpignan. Le préfet m'a répondu pour m'informer qu'il avait pris un arrêté interdisant toute manifestation revendicative. Cependant comme nous le faisons depuis 18 ans, nous étions ce matin aux abords du cimetière avec nos banderoles. Mais, depuis 2021, Aliot ne fermant pas le cimetière comme faisait son prédécesseur, cela donne l'occasion à un illuminé, provocateur de venir vers nous en essayant de provoquer un affrontement. Ce que nous refusons catégoriquement. Ce matin, il est venu avec un journaliste de LA CROIX et s'est fait prendre en photo devant nos banderoles. Il a même été jusqu'à dire "Bon c'est fini, nous étions 3, vous êtes plus nombreux !!! Nous étions 30.

     

    Roger Hillel sur Facebook 

    Perpignan. L'État interdit les manifestations autour  de ce cimetière : voici pourquoi

     

    Perpignan 7 juin 2023

    Comme chaque année nous étions là pour dire NON à la réécriture de l'histoire. Une gerbe furtive se glisse entre les grilles du cimetière, sous l'œil des forces de l'ordre disparaît pour une falsification mémorielle. Pendant ce temps sur l'avenue du Languedoc fleurissent des affiches de Marine. 

    " Il y a quelque chose de pourri au royaume de Perpignan "

    Soyons vigilants 

     

    Perpignan. L'État interdit les manifestations autour  de ce cimetière : voici pourquoi

    Appel à mes amis de Perpignan suite aux articles ci-dessous : Le premier est partial, je préfère celui de l'Indépendant de Perpignan précisant clairement que l'interdiction préfectoral concerne les protagonistes de tous bords politiques.   J'espère que vous allez réagir, si les nostalgiques extrémistes de l'OAS ne tenaient pas compte de l'arrêté préfectoral.  

    Rappelez-vous de cet article :

    http://www.micheldandelot1.com/pour-en-finir-avec-l-omerta-sur-la-stele-o-a-s-au-cimetiere-du-vernet--a208167300

    Michel Dandelot

     

    Perpignan. L'État interdit

    les manifestations autour

    de ce cimetière : voici pourquoi

    Les manifestations seront interdites aux abords du cimetière du Haut-Vernet à Perpignan, mercredi 7 juin 2023. (©Illustration / Adobe Stock)

    Mercredi 7 juin 2023, une cérémonie dédiée à deux membres de l'OAS se tiendra au cimetière du Haut-Vernet, à Perpignan. La préfecture a pris un arrêté pour éviter les débordements.

    La préfecture veut éviter l’affrontement. Mercredi 7 juin 2023, les membres de l’association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l’Algérie française (Adimad Sud) se réuniront, comme à leur habitude, au cimetière du Haut-Vernet, à Perpignan. Aucune autre manifestation ne pourra avoir lieu à proximité.

    Un hommage controversé

    La date du 7 juin correspond au jour où deux membres de l’OAS, Albert Dovecar et Claude Piegts, ont été fusillés après avoir été condamnés à mort par la justice française. C’était en 1962. Depuis, l’Adimad Sud organise une cérémonie annuelle sur une stèle leur rendant hommage.

    Mais cela ne plait pas à tout le monde… Certains collectifs et associations de Perpignan estiment qu’il s’agit d’une apologie des crimes de guerre commis par l’OAS pendant la Guerre d’Algérie.

    Manifestation interdite aux abords

     du cimetière

    Soixante-et-un an plus tard, le sujet est toujours aussi brûlant à Perpignan. C’est pourquoi le préfet Rodrigue Furcy a pris, comme l’ont fait ses prédécesseurs, un arrêté ce lundi 5 juin 2023.

    Celui-ci interdit toutes les manifestations (ou rassemblements) à caractère revendicatif aux abords du cimetière perpignanais.

    Les opposants à l’hommage de l’Adimad Sud n’auront donc pas le droit de se faire entendre à proximité du cimetière du Haut-Vernet. 

    SOURCE : Perpignan. L'État interdit les manifestations autour de ce cimetière : voici pourquoi | Actu Perpignan 

     

     

    Perpignan : le préfet interdit

    les rassemblements du 7 juin dans et aux

    abords du cimetière du Vernet

    Perpignan. L'État interdit les manifestations autour  de ce cimetière : voici pourquoi

    Le préfet a interdit les rassemblements au cimetière du Haut-Vernet ce mardi 7 juin. L'INDEPENDANT  

    Les services de l'Etat craignent des débordements entre les partisans et les opposants de l'Algérie française. 

    "Compte tenu de la sensibilité du contexte local et la détermination des protagonistes, tout rassemblement, quels qu'en soient les organisateurs, aux abords ou à l'intérieur du cimetière du Haut-Vernet, à Perpignan, présente un risque sérieux et grave de troubles à l'ordre public". Par un arrêté pris le jeudi 2 juin, le préfet des Pyrénées-Orientales, Etienne Stoskopf, a pris la décision d'interdire les manifestations habituelles à Perpignan qui opposent les nostalgiques de l'Algérie française et plusieurs organisations de la gauche radicale. 

    Les premiers cités entendaient, à l'initiative de l'Adimad-Mraf, organiser un défilé du portail d'entrée du cimetière jusqu'à la stèle rendant hommage à l'OAS, en ce 7 juin, date anniversaire de l'exécution de deux membres du mouvement paramilitaire, condamnés à mort par la justice française pour l'assassinat d'un fonctionnaire. Des dépôts de gerbe, ainsi que des prises de paroles et un moment de recueillement étaient également prévus. 

    Opposé à ce rassemblement qu'il considère comme "une apologie de crime de guerre", le collectif Pour une histoire franco algérienne non falsifiée, réunissant plusieurs organisations d'extrême gauche et de gauche, entendait eux aussi manifester pour marquer leur hostilité à cette initiative.

    "Un cimetière est un lieu public qui ne saurait être le théâtre d'affrontements ou d'incidents, et que la paix civile doit y être préservée par respect des défunts qui y reposent et de leurs familles", précise également l'arrêté préfectoral. 

    À noter que les contrevenants à cette interdiction sont passibles de sanctions pénales, soit six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. Selon nos informations et contrairement à certaines années, le cimetière du Haut Vernet devrait rester ouvert toute cette journée de mardi. 

    SOURCE :  Perpignan : le préfet interdit les rassemblements du 7 juin dans et aux abords du cimetière du Vernet - lindependant.fr 

     

     


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    Émouvant hommage au cimetière de Pantin

    à Pierre Audin

    Émouvant hommage au cimetière de Pantin à Pierre Audin

    Hommage rendu à Pierre Audin, décédé le 28 mai 2023, dans le carré juif du cimetière de Pantin (93), le 2 juin 2023. A gauche, on voit sa fille jouer un morceau de musique. Derrière elle, l’ancien député Cédric Villani, ami intime de Pierre Audin. Photo : Nadir Dendoune

    Plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup d’Algériens, se sont réunies dans le carré juif du cimetière de Pantin (93) pour rendre hommage à Pierre Audin, décédé le 28 mai dernier, des suites d’une longue maladie.

    Parmi les personnalités présentes à l’hommage, Saïd Moussi, l’ambassadeur d’Algérie, l’ancien député Cédric Villani, ami intime de Pierre Audin et le sénateur communiste Pierre Laurent.

    Pierre Audin, mathématicien était surtout connu pour être le fils de Maurice Audin, militant communiste, torturé à mort par l’armée française en 1957, en pleine guerre d’Algérie. Pierre Audin a passé sa vie à défendre la mémoire de son père.

    Maurice Audin avait été enlevé à Alger le 11 juin 1957, en pleine guerre d’Algérie, soupçonné d’être en lien avec le Front de libération nationale (FLN).

    Il a fallu attendre 60 ans pour que la France reconnaisse la responsabilité de l’Etat français dans la mort de Maurice-Audin. Le 13 septembre 2018, le président français déclara « au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile ».

    Il y a un lien indéfectible qui unit l’Algérie à la famille Audin. A chaque rassemblement pour la défense de la démocratie, les Algérois se donnent rendez-vous Place Maurice Audin à Alger.

    Pierre Audin qui avait attendu 55 ans pour se voir délivrer son passeport algérien était également très critique du pouvoir algérien. Il dénonçait la répression menée par celui-ci à destination des manifestants du Hirak.

    SOURCE : Émouvant hommage au cimetière de Pantin à Pierre Audin (lecourrierdelatlas.com) 

    Émouvant hommage au cimetière de Pantin à Pierre Audin

    Enterrement de Pierre Audin. Cimetière parisien de Pantin (93)_ دفن بيير أودين. 

    "Parmi les personnalités présentes à l’hommage, Saïd Moussi, l’ambassadeur d’Algérie, l’ancien député Cédric Villani, ami intime de Pierre Audin et le sénateur communiste Pierre Laurent.

    Pierre Audin, mathématicien était surtout connu pour être le fils de Maurice Audin, militant communiste, torturé à mort par l’armée française en 1957, en pleine guerre d’Algérie.

    Pierre Audin a passé sa vie à défendre la mémoire de son père. Maurice Audin avait été enlevé à Alger le 11 juin 1957, en pleine guerre d’Algérie, soupçonné d’être en lien avec le Front de libération nationale (FLN). Il a fallu attendre 60 ans pour que la France reconnaisse la responsabilité de l’Etat français dans la mort de Maurice Audin.

    Le 13 septembre 2018, le président français déclara « au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile ». Il y a un lien indéfectible qui unit l’Algérie à la famille Audin.

    A chaque rassemblement pour la défense de la démocratie, les Algérois se donnent rendez-vous Place Maurice-Audin à Alger. Pierre Audin qui avait attendu 55 ans pour se voir délivrer son passeport algérien était également très critique du pouvoir algérien. Il dénonçait la répression menée par celui-ci à destination des manifestants du Hirak.". ND 

     

    Émouvant hommage au cimetière de Pantin à Pierre Audin

    “C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris la nouvelle. J’ai d’abord refusé d’y croire, Pierre était trop jeune, 66 ans, je ne savais pas que le méchant « crabe » s’était porté sur lui. C’est la gorge serrée que j’ai visionné cette dernière vidéo, alors pour toute sa famille, ses proches, ses amis, j’en suis un, je tiens à mettre l’une de ses dernières photos, peut-être la dernière, regardez Pierre n’a plus de cheveux, la chimio ne l’a pas épargné, sans le guérir, nous n’oublierons jamais Pierre Audin »

    Michel Dandelot

    Émouvant hommage au cimetière de Pantin à Pierre Audin

    Ce sera la dernière vidéo en hommage à Pierre Audin, la

    plus longue, la plus officielle avec des prises de paroles

    complètes et nombreuses :

     


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    Au drame, citoyens

     

    Au drame, citoyens *** Par Gaspard Gantzer

    Marine Le Pen, trois fois candidate à la présidentielle et deux fois au second tour face à Emmanuel Macron, à Hénin-Beaumont le 29 janvier 2023. (Photo by Sameer Al-DOUMY / AFP)

     

    Au drame, citoyens *** Par Gaspard Gantzer

    « Et toi, que feras-tu si Marine Le Pen l’emporte en 2027 ? ». Voici la question que je pose maintenant à mes amis, suscitant souvent chez eux des haussements de sourcils, des souffles d’indignation, des mines graves ou des airs interloqués. Et pourtant, malheureusement, la question se pose.

    En 2022, l’extrême droite s’est qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle, pour la troisième fois en vingt ans, et compte 88 députés à l’Assemblée nationale.

    Début avril 2023, les sondages annonçaient que, si la présidentielle avait lieu aujourd’hui, Marine Le Pen l’emporterait. Candides au pays de Voltaire, les Français semblent plus que jamais davantage autruches que coqs. Alors que le Rassemblement national ne cesse de progresser dans les sondages, l’air de rien, ne faisant pas de vagues malgré le raz de marée qu’il annonce, les citoyens semblent osciller entre fatalisme et résignation.

    Dans le même temps, à l’échelle européenne, plusieurs de nos voisins pavent la voie de l’illibéralisme. L’apathie des Européens face aux assauts du populisme effraie. Jaroslaw Kaczynski en Pologne, Viktor Orbán en Hongrie, et Giorgia Meloni en Italie, autrefois vilipendés, se rejoignent chaque jour un peu plus, et s’invitent dans nos frontières, en atteste la proposition de loi du parti Les Républicains visant à modifier la Constitution pour s’exonérer de la protection offerte par la Convention européenne des droits de l’homme.

    Alors que le Rassemblement national ne cesse de progresser dans les sondages, l’air de rien, les citoyens semblent osciller entre fatalisme et résignation 

    Cette tribune s’adresse à ceux qui considèrent que l’arrivée de l’extrême droite aux rênes de l’État serait un séisme. À ceux qui n’ont pas encore succombé à l’abattement du « c’est la dernière option ». À ceux qui sont conscients que derrière le vernis du RN, qui a savamment opéré un changement de marque, comme l’analyse Raphaël Llorca dans Les nouveaux masques de l’extrême droite, se cachent toujours les héritiers du régime de Vichy, de l’OAS, du GUD, d’Ordre nouveau, et de toutes les organisations d’extrême droite qui ont fait le lit de la haine depuis des décennies. Les contrats passés par le groupe RN Identité et démocratie avec les sociétés Unanime ou e-Politic en sont deux récentes illustrations.

    Malgré la banalisation du RN, l’extrême droite n’a pas changé. Bien qu’il préfère la terminologie « droite nationale » ou souhaite siéger à gauche des Républicains - requête rejetée - le RN n’est pas un parti comme les autres. Sa matrice reste l’exaltation de la nation comme entité supérieure, homogène, monolithique, dont le ciment serait le rejet des étrangers, comme en ont encore témoigné les propos du député RN Grégoire de Fournas – « qu’ils retournent en Afrique ». Il n’est pas difficile d’identifier dans cette dynamique les relents d’un fascisme tel que décrit Ernst Nolte dans Les Trois visages du fascisme, dissimulé derrière le calme et la prudence des nepo-fascistes sur les plateaux TV.

    Dans ces conditions, que ferons-nous si Marine Le Pen l’emporte en 2027 ? Quelle sera notre attitude si l’extrême droite revient pour la première fois à la tête du pays depuis 1940 ? 

    Quatre scénarios se présentent à nous face à cette tragédie démocratique. Le premier serait de faire comme la plupart des Français en 1940, faire le dos rond et tenir bon. Partir à l’étranger, vers notre nouveau Londres en est un deuxième. L’Espagne en passe d’être perdue par le Parti socialiste ? Le Royaume-Uni, qui a récemment ployé sous l’appel populiste du Brexit ? Le Chili qui après un vent de gauche voit les élections pour le « Conseil Constitutionnel » ouvrir la voie à l’extrême droite ? La Norvège, à l’indice de démocratie de 9,81 mais qui honnit les étrangers ? La troisième voie c’est la résistance. Sous toutes ses formes, sabotage, dévoilement des oripeaux racistes par piratage, blocage de réunions ou de l’exercice radical du pouvoir. Enfin, la désobéissance civile et culturelle, pour laquelle nous mettons tous nos espoirs dans les artistes qui osent dire les atrocités et les exactions, qui s’insurgent, s’indignent, avec Stéphane Hessel comme guide.

    Aucune réponse ne peut nous satisfaire. Espérons alors surtout que le réveil démocratique précédera le drame, et que la question « et toi, que feras-tu ? » n’aura jamais à se poser.

    SOURCE : Au drame, citoyens (yahoo.com) 

     

    Tel père, telle fille

     

    Au drame, citoyens *** Par Gaspard Gantzer

    En politique, c’est ce qu’on appelle un recadrage. Dimanche dernier, lors d’un entretien donné sur Radio J, Elisabeth Borne a rappelé que le Rassemblement national était « l’héritier de Pétain », considérant le parti lepéniste comme porteur d’une « idéologie dangereuse ». Deux jours plus tard, à l'issue du Conseil des ministres, une pique d’Emmanuel Macron fuitait : « Le combat contre l'extrême droite ne passe plus par des arguments moraux et des mots des années 1990 qui ne fonctionnent plus. On n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour elle (Marine Le Pen) que ce sont des fascistes. » Au-delà du énième recadrage du président envers sa cheffe de gouvernement, le propos fait le jeu de la fameuse dédiabolisation, à l’œuvre depuis que Jean-Marie Le Pen s’est invité dans le salon de millions de Français, lors de son passage à « L’Heure de vérité », en 1984. À l’époque, François Mitterrand avait ordonné à Antenne 2 d’accéder à la requête de l’ancien tortionnaire de la guerre d’Algérie, qui réclamait plus de visibilité médiatique alors que sa formation était ignorée, honnie. Ce parti, cofondé par Pierre Bousquet, Waffen-SS au sein de la Division Charlemagne à partir de 1943, a, dès ses origines, cherché à agréger la nébuleuse d’ultradroite : d'anciens nazis comme son fondateur, des néofascistes d’Ordre nouveau, des nostalgiques de l’OAS et de l’Algérie française ou encore des royalistes désireux d’abattre la République. Ne jamais oublier d’où l’on vient… Marine Le Pen a beau avoir changé le nom de sa formation, elle en a conservé les racines : « préférence nationale » rebaptisée « priorité nationale », valorisation du droit du sang pour une vision biologique de la nation, politique anti-immigration résumée aux « eux » contre « nous », promotion de la théorie raciste du grand remplacement… Emmanuel Macron a raison lorsqu’il dit que les 13 millions d’électeurs de Marine Le Pen ne sont pas tous des fascistes et que les arguments moraux ne suffisent plus. Il est parvenu à battre Marine Le Pen deux fois, dont acte. Mais quelle société va-t-il laisser après deux quinquennats marqués par des cadeaux aux plus riches, une surdité aux revendications populaires, un affaissement du pouvoir du Parlement, une confusion entretenue entre la gauche et l’extrême droite, et, en définitive, une montée du vote RN ? S’il convient de déconstruire l’extrême droite sur son discours très flou en matière d’économie, de social, d’environnement, de relations internationales, bref tout ce qui n’a pas trait à l’identité, l’immigration et la sécurité, il faut aussi appeler un chat, un chat. Bien nommer les choses, c’est ajouter de la clarté au monde. En désapprouvant Elisabeth Borne, Emmanuel Macron dit soit qu’il faut arrêter de dénoncer l’extrême droite pour ce qu’elle est vraiment, soit qu’il ne partage pas son analyse. Deux perspectives troublantes.

    Simon Ksiazenicki

    SOURCE : Marne - - Tel père, telle fille (lhebdoduvendredi.com) 

    Oui, le RN est « l’héritier

    de Pétain », le FN a été fondé

    par des anciens nazis

    Au drame, citoyens *** Par Gaspard Gantzer

    1972. Premier meeting à la Mutualité. Le Front national pour l’unité française rassemble nostalgiques du IIIe Reich, de l’«Empire français» et néofascistes des années 1960. Les racines du RN © Cotte Xys/Sipa

    Et si, pour une fois, la Première ministre Elisabeth Borne avait raison ? Ce 28 mai, elle affirmait sur Radio J que le RN est un “héritier de Pétain”, un parti à “l’idéologie dangereuse”. Après plus d’un an d’entraide et de collaboration entre le Rassemblement National et les macronistes à l’Assemblée Nationale (rappelons par exemple leur vote commun, avec Les Républicains, contre l’augmentation du SMIC, ou bien l’aide apportée par Renaissance et ses alliés pour céder deux vices-présidences de l’Assemblée à l’extrême droite), ce rappel historique interroge. D’autant que, dans la même interview, Elisabeth Borne retombe vite dans ses travers en renvoyant dos-à-dos RN et LFI, dont elle juge le comportement dangereux…tout en précisant ne pas mettre de trait d’égalité entre les deux. Trop aimable, mais on aurait apprécié cette lucidité avant qu’elle ne martèle dans chaque intervention son opposition aux “extrêmes” qui “se rejoignent”.

    Ainsi pour une fois la Première ministre évite le zéro pointé en Histoire…mais pas le Président de la République. Ce dernier s’est empressé de “recadrer” sa Première ministre, avant de lui réaffirmer son soutien, non sans que Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, n’ait salué les propos de Mme Borne. Ces passes d’armes entre membres de l’exécutif nous font oublier le point essentiel de cette entretien : oui le Rassemblement National descend en droite ligne de Philippe Pétain et de son régime. Le FN a été fondé par d’anciens nazis. Rappels historiques.

    Philippe Pétain, le parcours d’un dictateur antisémite 

    Nous avons déjà rappelé en détail dans nos colonnes le parcours de Pétain, mais un bref récapitulatif s’impose. Philippe Pétain est fait Maréchal de France en 1918. La presse fait alors de lui, depuis deux ans, le “sauveur de Verdun”. Son rôle dans cette bataille est aujourd’hui contesté : il y a certes joué un rôle actif, mais il éclipse le général Nivelle, dont l’action a été plus décisive, et les 163 000 soldats tombés dans les tranchées de la Meuse. Quand Nivelle s’est rendu, avec sa stratégie offensive, responsable de la désastreuse bataille du Chemin des Dames en 1917, la propagande de guerre a dû “trouver” en Pétain, plus porté sur une optique défensive, un meilleur héros.

    Entre 1925 et 26, Pétain est envoyé aider le général Franco, futur dictateur espagnol, au Maroc face aux rebelles locaux lors de la guerre du Rif : Pétain y emploie des méthodes barbares contre les civils. Dans l’entre-deux-guerres, le vieux Maréchal se fait ainsi une image de militaire de droite, mais républicain : il dénonce même le racisme des nazis et des fascistes. Sa popularité le fait entrer au gouvernement, comme ministre de la Guerre en 1934, et devient, en 1939, ambassadeur auprès de Franco en Espagne (sans trop de succès)

    Les masques tombent en mai-juin 1940 : la France est défaite, envahie par les nazis, le gouvernement fuit à Bordeaux et Pétain sent que son heure est venue : il devient Président du Conseil (équivalent de Premier ministre, qui détient véritablement le pouvoir) le 16 juin. Le lendemain, l’armistice est signée avec le IIIème Reich, la France est démembrée et le gouvernement de Pétain n’exerce son autorité que sur la zone Sud, à Vichy. Dans cette ville, le 10 juillet, les députés et sénateurs votent à Pétain les pleins pouvoirs : c’est la fin de la IIIème République, Pétain et ses gouvernements successifs (Laval, puis Flandin, Darlan et de nouveau Laval) mettent en place un régime autoritaire et nationaliste.

    Dès octobre 1940, une loi recensant et excluant les juifs de nombreux lieux publics et métiers est promulguée. Pétain lui-même durcit la loi : de sa main il renvoie les juifs de l’enseignement et de la magistrature. De même le 30 octobre 1940, Pétain décide, librement, d’engager la France dans la voie de la collaboration avec les nazis. En dehors des salons d’hôtels de Vichy, la collaboration prend diverses formes et des organisations ultra-collaborationnistes (qui collaborent par approbation idéologique du projet nazi) voient le jour. Parmi elle, la plus connue est la Milice, fondée en 1943 par le secrétaire d’Etat Darnand.

    Les fondateurs du FN (aujourd’hui devenu RN) : des anciens nazis et des collabos 

    Parmi les miliciens, on retrouve un certain François Brigneau. D’abord engagé dans le parti fasciste français de Marcel Déat, le Rassemblement National Populaire (on se demande où Marine le Pen a choisi le nouveau nom de son parti en 2018…), Brigneau s’enrôle dans la milice après le débarquement de Normandie en juin 1944. Après la guerre, il échappe au peloton d’exécution et devient journaliste pour des journaux d’extrême-droite (comme Minute et Rivarol), avant de rejoindre le groupuscule néofasciste Ordre Nouveau. En 1972, le Front National est créé, agrégat de groupuscules d’extrême-droite fascistes, royalistes, antisémites, dont Jean-Marie Le Pen devient la figure “respectable”. Brigneau est le premier vice-président de l’histoire du parti.

    Pendant l’Occupation les collaborationnistes les plus fanatiques peuvent aussi directement servir sous les drapeaux allemands : c’est dans cette optique qu’est créée la division française de la Waffen-SS, sous le nom de Charlemagne, en 1944. Cette division, regroupant les volontaires français voulant se battre notamment sur le front de l’Est, compte dans ses rangs deux autres fondateurs du Front National. D’abord Léon Gaultier, qui n’a pas de responsabilité particulière au sein du parti, mais est membre du Conseil National fondateur du FN en 1972 après avoir été l’équivalent de sous-lieutenant dans la Waffen-SS en 1944. En son sein, la division Charlemagne compte également un homme dont le rôle dans la création du FN a été considérable : Pierre Bousquet. Celui-ci tient une place importante aux côtés de Jean Marie Le Pen : ce sont ces deux hommes qui ont déposé en préfecture les statuts du Front National, après quoi Bousquet devient trésorier du parti.

    Un dernier cas particulier retient l’attention, celui de Roger Holleindre. Il devient le premier secrétaire général adjoint du FN en 1972 et, contrairement aux autres noms cités, il est issu de…la résistance. Holleindre faisait en effet partie de cette frange marginale de l’extrême-droite française qui a résisté. Faut-il alors croire l’Action Française lorsqu’elle proclame avoir été la première à avoir résisté en 1940 (même si leur maître à penser Maurras a été condamné en 1945 pour haute-trahison et intelligence avec l’ennemi) ? En réalité, cette extrême-droite résistante s’est engagée davantage par haine des allemands que par antinazisme ou par républicanisme. Il faut aussi rappeler que Roger Holleindre n’a jamais caché son admiration pour Pétain, ni son appartenance à l’Organisation Armée Secrète, organisation d’extrême-droite connue pour avoir tenté d’assassiner De Gaulle en 1962. Que Marine Le Pen ne l’oublie pas lorsqu’elle clame son amour pour De Gaulle

    Au-delà de ces parcours individuels, on voit bien les influences multiples qui ont conduit à la création du FN puis du RN. Si la vieille extrême-droite est en partie passée entre les mailles du filet de l’épuration de 1944-45, ses discours, ses idées ont été réduites au silence pour plusieurs années (sans pour autant disparaître). C’est la guerre d’Algérie (1954-62) qui donne une occasion à ces anciens collabos de ressortir du bois : l’OAS notamment est créée en 1961 pour défendre la présence française en Algérie, quitte à employer des moyens terroristes. Ordre Nouveau aussi a joué un rôle important dans la fondation du FN. Fondé en 1969, ce groupuscule néofasciste a pour objectif affiché la conquête du pouvoir en rassemblant toute l’extrême droite nationaliste en un seul parti pour, à terme, prendre le pouvoir par les urnes. Pour se faire, la vieille rhétorique antisémite ne fait plus recette électoralement : c’est un proche de Jean Marie Le Pen, François Duprat, qui met à jour le discours de l’extrême droite, qui change de bouc-émissaire. Désormais, pour les discours du FN, c’est l’immigré qui devient la source de tous les maux des français, surtout ceux qui travaillent.

    Il y a donc une différence de nature entre l’extrême droite et les autres camps politiques. L’histoire récente a disqualifié pour un temps les discours nationalistes, xénophobes, antisémites, réactionnaires…car ceux qui les ont portés ont soit été des collaborateurs actifs, soit ont mené des actions violentes après la guerre, voire les deux. Mais ce souvenir s’atténue avec le temps : l’extrême droite est de moins en moins pestiférée pour le reste de la droite, y compris parmi le camp dit « libéral ». On retrouve cette porosité des les années 80 : d’anciens membres de groupuscules (comme le GUD), parfois passés par le FN (comme Alain Robert), font ensuite une carrière tout à fait respectable dans des partis de droite « classique » sans renier clairement leurs engagements passés (comme Alain Madelin). Aujourd’hui, les macronistes cèdent des places aux élus l’extrême droite et tentent de mettre la gauche au ban du jeu politique à mesure que cette dernière, notamment grâce à la NUPES, est redevenue dans son ensemble un symbole d’espoir, porteur de progrès social, capable de prendre le pouvoir.

    À mesure que la crise sociale et politique dure, les macronistes préparent le terrain à l’extrême droite, dans l’hypothèse où celle-ci arrive un jour au pouvoir : leurs coups tordus en commission des affaires sociales pour empêcher la proposition de LIOT visant à abroger la réforme des retraites le montre. Renaissance et ses alliés n’ont jamais hésité à piétiner le Parlement pour faire passer leurs réformes anti-sociales.

    Alors oui, l’espace d’un instant, Mme Borne a eu raison : le RN est bien héritier de Pétain et de sa politique mortifère. Mais quand on administre de tels rappels, la moindre des choses est de ne pas essayer de tenir en laisse la bête immonde, au risque de la voir se déchaîner.

    Par Alexis Poyard. 

    Au drame, citoyens *** Par Gaspard Gantzer

    Le RN héritier de Pétain (visuel l’insoumission.fr) 

    SOURCE : Oui, le RN est « l'héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis - L'insoumission (linsoumission.fr) 


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    Il y a 60 ans le 8 janvier 1963 c'était la quille

    pour moi, celle que vous voyez sur cette

    photo a été fabriquée sur la Palmeraie

    de Tiout (Algérie)

     Mon témoignage d'ancien appelé de la guerre d'Algérie "Pourquoi j'ai refusé la Croix du Combattant"

    Sur cette quille il y a des noms inscrits, si vous vous reconnaissez, faites-moi signe (Mon @mail : dandelotmije@orange.fr)

    Classe 61 C

    Coquerel, Croissant, Dandelot, Détain, Gaillard, Grivel, Lebris, Le Sellier, Locatelli, Morel, Perrot, Sire.

     

    Ma Guerre d’Algérie 

    Mon témoignage d'ancien combattant de la guerre d'Algérie "Pourquoi j'ai refusé la Croix du Combattant"

    J'avais à peine 20 ans, Tiout à quelques kilomètres

    d'Aïn-Sefra, derrière moi la ligne de chemin de fer

    Oran-Colomb-Béchar 

     

    Le 1er mai 1961 je reçois ma feuille de mobilisation… j’ai à peine 20 ans... je ne les aurais eu que le 19 août... et je n'avais pas le droit de vote !!!  

    Départ pour Marseille, puis embarquement sur le "Ville d'Oran" pour le Club Med... façon "maintien de l'Ordre dans l'Algérie française"  


    Débarquement à ORAN 

    Alors que j'arrive en civil sur cette terre déchirée par une guerre, qui ne dira son nom que 38 ans après en 1999, pour le moment ce n’était que des « évènements, du maintien de l’ordre… quelle hypocrisie » je ne me doute pas qu'au même moment, un autre garçon de mon âge prend lui le chemin du Djebel pour défendre sa Liberté, la vraie, celle de libérer son Pays du colonialisme. 

    J’arrive donc à Oran pour quelques jours, avant de partir pour ma destination prévue, à quelques kilomètres d’Aïn-Sefra, dans la Palmeraie de Tiout,  dans ce pays  je ne vois que des exploités et des dominés, les souvenirs de mon enfance me remontent à la mémoire, je sens que je vais être obligé de faire des choses  contraires à mon idéal de paix et de tolérance, j'ai déjà le sentiment de ne pas me trouver du bon côté... Mais j'ai eu beaucoup de chance et je ne le savais pas encore, dans la région du Sud Oranais où je me trouvais il ne s'est rien passé... Je n'ai même jamais vu ce qu'on appelait un fellagha... Pour cette raison je n'ai jamais eu à me servir d'une arme individuelle... pour cette raison je "n'ai pas eu de sang" sur les mains...
    J’ai constaté que l'injustice et les inégalités étaient criantes.
    OUI j'ai connu des gens qui se croyaient supérieurs et qui traitaient les "Indigènes de quantités  négligeables".

    Le summum de l’ignominie lorsque j’ai appris, bien longtemps après être de retour dans mon vrai pays, la France que l’armée française à la manière des nazis a brûlé des corps dans ce qui ressemblaient à des fours crématoires… c’étaient des fours à chaux… Quelle colère… quel dégoût… Je ne parlerai pas de la torture sous toutes ses formes les plus immondes, des villages brûlés au napalm, c’étaient autant … d’Oradour…

    La quille

    Mon témoignage d'ancien appelé de la guerre d'Algérie "Pourquoi j'ai refusé la Croix du Combattant"

    21 mois après, le 8 janvier 1963, je suis de retour en France. Ma première grande surprise c’est que j’ai eu l’impression que personne ne s’intéressait à ce qui se passait en Algérie. Personne ne me posait de questions comme si une page était tournée, alors que l’on sait qu’en 2023 il y en a encore beaucoup qui n’ont pas tourné cette page cherchant à réécrire l’histoire.

    Au fur et à mesure j’ai appris que 25000 à 30000 militaires français sont morts, environ  450000 Algériens (1 million et demi dit l'Algérie) ont été tués dans cette sale guerre coloniale. J’ai appris que la passation des pouvoirs ne s'est malheureusement pas faite en douceur comme en Tunisie, au  Maroc ou bien encore en Afrique du Sud avec Mandela.  
    En 1962, l'Algérie retrouve son indépendance après 132 ans de présence Française, cependant une autre guerre fratricide continue, les anciens Harkis désarmés par l'Armée Française en paieront le prix fort... mais grâce au livre-enquête de Pierre Daum " Le Dernier Tabou " va à l'encontre des idées reçues.
     

    Deux ans et demi d’enquête, 20 000 km parcourus et des dizaines de témoignages inédits ont été nécessaires à Pierre Daum pour réaliser « Le Dernier Tabou, les harkis restés en Algérie après l’indépendance ». Avec cette publication, le simple mot de « harki » ne résonnera plus de la même façon, ni en France ni en Algérie.   

    Cette enquête bouleverse en effet pas mal d’idées reçues, notamment celle du « massacre massif » de harkis après la signature des accords d’Evian.
    Pour l’auteur de l’essai, « les nostalgiques de l’Algérie française instrumentalisent depuis 60 ans les souffrances (par ailleurs réelles) que de nombreux harkis ont vécues au moment de l’indépendance. En exagérant le nombre de morts (le chiffre de 150 000 est très souvent repris alors qu’il ne repose sur aucun fondement historique) et en parlant de "massacre" , voire de "génocide" des harkis, ces nostalgiques tentent, sous couvert d’un pseudo-humanisme, de justifier le combat des ultras de l’Algérie française, notamment de l’OAS. »
     

    L’argument est de fait, mis en avant de manière permanente par ceux qu’on appelle communément les « nostalgériques », dont on a vu à Béziers et dans plusieurs autres villes du sud de la France jusqu’où ils sont capables d’aller. Pierre Daum en est persuadé : « derrière leurs discours dénonçant le "massacre des harkis" , il faut en fait entendre : " nous n’aurions jamais dû lâcher l’Algérie, regardez ce que ces pauvres harkis ont subi ! " Discours plutôt efficace puisque la plupart des Français pensent qu’en 1962, les harkis ont soit réussi à s’enfuir en France, soit ont été massacrés.
    « La version véhiculée par ces groupes postule qu’aucun harki n’est resté vivre en Algérie. Ce qui est complètement faux. Mon enquête, dit Pierre Daum, révèle qu’en réalité, la grande majorité des harkis est restée dans son pays sans y être assassinée. »
     

    Si l’on en croit les résultats de la longue et minutieuse enquête de l’auteur, la plupart d’entre eux sont retournés dans leurs villages et ont retrouvé la vie de paysans très pauvres qu’ils avaient avant la guerre. Beaucoup n’ont pas été véritablement inquiétés. D’autres sont passés par des tribunaux populaires, devant lesquels beaucoup ont réussi à s’en sortir, expliquant n’avoir « rien fait de mal », ou avoir été « forcés par les Français ».
    Certains, par contre, reconnus coupables de violences à l’égard de la population civile, ont été soumis pendant quelques semaines à des travaux forcés. Certains ont passé plusieurs années en prison avant d’être libérés.
    « En général, poursuit Pierre Daum, seuls les plus coupables (de tortures, viols, exactions en tout genre) ont été exécutés. Mais cela n’empêcha pas, en cette période de chaos de l’été/automne 1962, qu’aient lieu de nombreux crimes aveugles, des vengeances sordides et des exécutions sommaires, sans rapport parfois avec la guerre. Il s’agissait alors de vieilles querelles de terre, d’héritage ou de femmes. »
     

    Voilà un ouvrage qui va certainement soulever un certain nombre de polémiques et de protestations, tant du côté algérien que du côté des mouvements français d’extrême-droite qui ont beaucoup utilisé cet épisode pour alimenter leurs discours et leur « idéologie ». 

    Pourquoi j’ai refusé la 

     


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    Ma participation à cette guerre d’Algérie j'y étais opposé, je l’ai donc subie et je le regrette,  quant à mon statut de combattant, j'ai été contraint de l'accepter... 

    Ceux qui ont participé à la seconde guerre mondiale, c'était leur devoir ou d'autres qui se sont engagés dans la Résistance ou ont rejoint l’armée de la France Libre pour combattre le nazisme. Ils choisirent, et firent là actes de citoyens libres et responsables. Si j’avais été dans ce cas-là j’aurai accepté la croix du combattant… mais en aucun cas pour la sale guerre coloniale d’Algérie… 

    Je refuse de considérer les anciens des guerres coloniales de la France comme des combattants au même titre que ceux qui se sont engagés pour des causes justes ? (contre le nazisme par exemple). 

    Les appelés et rappelés pour la sale guerre d'Algérie sont des victimes des politiciens pro-coloniaux de l'époque.  

    La croix du combattant je l'ai refusée parce qu'en Algérie on ne défendait pas la France mais l'Empire colonial. 

    Et, enfin, comme je l'ai écrit plus haut, je n'ai pas combattu, je ne me suis jamais servi d'une arme individuelle, je n'ai pas de sang sur les mains. 

     

    Mon témoignage d'ancien appelé de la guerre d'Algérie "Pourquoi j'ai refusé la Croix du Combattant"

    A la place de la croix du combattant je suis fier de voir

    la colombe de la Paix

    CONCLUSION

    Le 8 Octobre 1962, l'Algérie devient le 109ème Etat de l'Organisation des Nations Unies.

    A travers l'expérience de la guerre d'Algérie, je sais maintenant ce que valent véritablement nos hommes d'État.
    En 1956, la gauche française, élue sur le programme de paix en Algérie, lance une nouvelle guerre coloniale… avec Guy Mollet et François Mitterrand.

    Mais le PCF, qui condamnait la guerre en parole, dans les colonnes de l’Humanité, n’entreprit rien pour gêner le gouvernement. Son vote des pouvoirs spéciaux à Guy Mollet fut pour beaucoup une faute politique.   

    Si on a retenu que De Gaulle mit fin à la guerre d’Algérie, on a tendance à oublier qu’avec lui, la guerre dura encore quatre ans, entre le « Je vous ai compris » adressé à la population européenne algéroise le 4 juin 1958, et la reconnaissance  de l’indépendance algérienne en mars 1962. 

    Avec de Gaulle ce fut 4 ans de guerre supplémentaires pour le pétrole 

    Constatant l’impuissance française à vaincre politiquement et militairement la résistance algérienne,  de Gaulle se prononça en septembre 1959 pour le droit à l’autodétermination des Algériens, signifiant par-là que les intérêts de la population européenne  d’Algérie devenaient secondaires au regard du redéploiement du capitalisme français dans le contexte de la décolonisation mondiale des années 1960. Les intérêts du gouvernement français en Algérie se focalisaient alors sur la question du pétrole et des bases militaires. Pour le gouvernement français,  la guerre d’Algérie est devenue de 1960 à 1962 une guerre pour le pétrole. 

    La guerre a continué et redoublé, pour cet objectif principalement. C’est dans cette période qu’a été perpétré le massacre du 17 octobre 1961, contre une manifestation de milliers d’Algériens à Paris. Et du temps a ainsi été laissé aux généraux putschistes et à l’OAS pour s’organiser, en Algérie comme en France. 

    De Gaulle essaya de conserver les territoires du Sahara sous domination française, n’acceptant  l’indépendance que pour le reste de l’Algérie. C’est seulement le 5 septembre 1961 qu’il finit par reconnaître l’appartenance du Sahara, les départements administratifs des Oasis et de la Saoura,  à l’Algérie et accepta donc de l’inclure dans les négociations globales avec le FLN.  

    Sept mois de guerre seront encore nécessaires  pour parvenir aux accords d’Evian.  

    Pendant plus de soixante ans, j'ai repoussé loin de moi ces souvenirs, aujourd'hui, rien n'a changé en moi, je disparaîtrai avec cette colère d’avoir été à 20 ans, incorporé, contre ma volonté, pour une cause indéfendable dans une SALE guerre (et le mot est faible) la guerre d’Algérie. 

    Je suis en colère, comme mes amis, parce que des responsables politiques de gauche comme de droite m’ont fait perdre 21 mois de ma jeunesse… dans une guerre, pour une cause injuste que je désapprouvais.

    Michel Dandelot 

     


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    LES MÉMOIRES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE :

    DIALOGUE INTERGÉNÉRATIONNEL

    HÔTEL DE VILLE DE PARIS

    JEUDI 11 MAI 2023

    LES MÉMOIRES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE : DIALOGUE INTERGÉNÉRATIONNEL

    Durant deux heures, trois témoins directs de la guerre d'Algérie ont partagé leur vécu avec une vingtaine de jeunes et de personnels de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

    La médiation autour des témoignages a été assurée par un professionnel de l’ONACVG Ile-de-France. Le public a ensuite pu questionner et échanger avec les intervenants.

    Le projet a été organisé et construit par :

    L’Espace Parisien Histoire Mémoire Guerre d’Algérie. L'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

    La Direction Territoriale de la Protection Judiciaire Seine-et-Marne.

    La Direction Inter-Régionale Ile-de-France et Outre-Mer.

    Les témoins sont :

    Mme Jacqueline GOZLAND, ancienne française juive d’Algérie.

    M. Rahim REZIGAT, ancien militant du FLN.

    M. Jean Pierre LOUVEL, ancien appelé. 


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    Le risque de l’élection

    de Marine Le Pen (RN) en 2027 commence

    à affoler des élus et la presse

    José Gonzalez (RN) au Perchoir

    Après les élections de 89 députés RN aux dernières législatives en raison de la politique macroniste pendant 5 ans, qu’on le veuille ou non, rappelons-nous de certaines anecdotes :

    Pour le Rassemblement National, la présence de José Gonzalez au Perchoir de l’Assemblée nationale pour ouvrir la XVIe législature le mardi 28 juin 2022 est un moment d’émotion. Pour d’autres, députés de gauche, l’image est avant tout source d’“angoisse”, voire “de honte” après la référence de l’élu d’extrême droite à l’Algérie française, comme vous pourrez le voir en vidéo ci-dessous. En vertu du règlement de l’Assemblée nationale, c’est le doyen d’âge, José Gonzalez qui a ouvert la première séance de cette nouvelle mandature. À 79 ans, ce député du Rassemblement national élu dans la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône a évoqué avec une émotion visible l’Algérie française. “Quelle déchéance!” “J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis”, a-t-il déclaré, dans une allocution, plusieurs fois interrompue par les applaudissements. Au grand dam de trois élus écologistes, dont la numéro 2 d’EELV Sandra Regol. “Je suis abasourdie. Quelle déchéance”, écrit la députée de la 1ère circonscription du Bas-Rhin. “On peut respecter l’institution sans applaudir la fin de l’intervention d’un représentant de l’extrême droite, héritière de tous les combats contre la République et ses valeurs”, tacle pour sa part Benjamin Lucas, député Nupes des Yvelines.

    Et puis c’est au tour de Macron de déraper :

    La Presse commence à se poser des questions, à s’inquiéter, notamment par rapport aux sondages qui montrent la montée fulgurante de Marine Le Pen concernant la future élection présidentielle 2027 :

    Le Monde écrit :

    Malaise au sommet de l’Etat face à l’héritage historique

    du Rassemblement national

    Alors qu’Emmanuel Macron rejette les arguments « historiques et moraux » pour contrer l’extrême droite, les troupes de Marine Le Pen s’efforcent de faire oublier les origines du parti, fondé par des nostalgiques de Pétain et de l’Algérie française.

    Le risque de l’élection de Marine Le Pen (RN) en 2027 commence  à affoler des élus et la presse

    Emmanuel Macron donne une conférence de presse lors du deuxième sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à Bulboaca, le 1er juin 2023. LUDOVIC MARIN / AFP

    Quelle posture adopter face à l’extrême droite ? Un étrange flou règne au sommet de l’Etat, depuis qu’Emmanuel Macron a vertement recadré en conseil des ministres sa première ministre, Elisabeth Borne, fille de rescapée de la Shoah, qui avait considéré, dimanche 28 mai, que le Rassemblement national (RN) était « héritier de Pétain ». Les « clarifications » qu’il a voulu apporter, mercredi, depuis la Slovaquie, n’ont pas dissipé le malaise. « On ne peut plus battre l’extrême droite dans notre démocratie simplement avec des arguments historiques et moraux », a réitéré le président de la République, bien qu’il revendique d’ordinaire de « regarder l’histoire en face ». « Coller l’étiquette Pétain sur le front de Marine Le Pen est une erreur majeure », enfonce un conseiller élyséen.

    « Il faut décrédibiliser » le RN en soulevant ses incohérences plutôt qu’user de « postures morales », a sermonné M. Macron, mardi à l’Elysée, laissant entendre que ces deux stratégies face à l’extrême droite seraient antinomiques. « Vous n’arriverez pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour l’extrême droite que ce sont des fascistes », a-t-il asséné.

    Dans le camp macroniste, la foudre présidentielle reste incomprise. A Matignon, on murmure qu’Elisabeth Borne n’a exprimé aucun jugement moral. A rebours d’Emmanuel Macron, Bruno Le Maire défend, mercredi, qu’« on peut rappeler parfaitement, comme l’a fait la première ministre, l’histoire du RN tout en combattant le RN sur ses propositions et sur ses idées ». Eric Dupond-Moretti explique, lui, au Monde qu’« il faut évidemment s’opposer au FN [Front national, l’ancien nom du RN] sur son incompétence, ses revirements permanents, sa condamnation définitive par la justice dans l’affaire des kits de campagne. Mais également sur son histoire, car le FN est le fruit de son histoire, parti fondé par Jean-Marie Le Pen et Pierre Bousquet, ancien Waffen-SS ».

    Les propos « infâmes » de Borne

    Au Rassemblement national, on se frotte les mains de cette parole prononcée au plus haut sommet de l’Etat. Le ton a été donné par Mme Le Pen, qui jugeait, dimanche, les propos de Mme Borne « infâmes » et « indignes », elle qui estime avoir dissipé les nuages du passé en changeant le nom du parti en 2018 et en excluant son père, trois ans plus tôt, après une énième saillie antisémite.

    SOURCE : Malaise au sommet de l’Etat face à l’héritage historique du Rassemblement national (lemonde.fr) 

    Pourquoi Bardella et le Rassemblement National

    ne devraient pas se réclamer de la Résistance

    Le parti de Marine Le Pen s’appuie sur Georges Bidault pour atténuer les critiques sur le passé du FN. Problème : le résistant n’a pas participé au lancement du parti, les nostalgiques de Vichy, si.

    Le risque de l’élection de Marine Le Pen (RN) en 2027 commence  à affoler des élus et la presse

    LOU BENOIST / AFP

    Pourquoi Bardella et le RN ne devraient pas se réclamer de la Résistance

    Cachez cette histoire que l’on pourrait voir. Depuis qu’Élisabeth Borne a accusé le Rassemblement national d’être un parti « hériter de Pétain » - au prix d’un recadrage en règle par Emmanuel Macron - les responsables lepénistes se relaient dans les médias pour riposter. 

    Jordan Bardella, le président du RN, a encore dénoncé « des propos pitoyables » mercredi 31 mai sur RTL, en faisant valoir les personnalités d’horizons divers qui ont fondé le Front national dans les années 70, à l’image de Georges Bidault. Une figure souvent agitée par le parti d’extrême droite comme un brevet de résistance. Mais qu’en est-il réellement ?

    Le lien entre cet illustre résistant, successeur de Jean Moulin à la tête du CNR en 1943, et le Front national a été remis en cause par de nombreux historiens au fil des années, comme le rappelle l’Élysée ce jeudi 1er juin.

    « Le Front national a été fondé par des nostalgiques de Vichy. Quant à Georges Bidault, c’est historiquement faux, il n’a jamais rien eu à voir avec le FN », souligne le Palais présidentiel à la presse - dont Le HuffPost - en marge des célébrations du débarquement de juin 44 et du déplacement d’Emmanuel Macron dans la Marne et le Calvados la semaine prochaine.

    « Le Front national a été fondé

     par des nostalgiques de Vichy », rappelle l’Élysée 

    « Georges Bidault ne va même pas jusqu’au bout du processus de création du parti. C’est un ancien résistant, qui est là car partisan de l’Algérie française, mais il ne reste pas », relate par exemple Laurent Joly, historien spécialiste de la période vichyste et de l’extrême droite, dans les colonnes du Monde, avant une comparaison assez éloquente : « C’est celui qui est passé dix minutes chez vous et que vous présentez plus tard comme votre meilleur ami. »

    Quand Le Pen distribuait un journal pétainiste

    Le biographe de Georges Bidault réfute lui aussi la théorie selon laquelle le résistant est devenu une des chevilles ouvrières du FN. « Un mensonge absurde », selon Maxime Tandonnet, qui a expliqué l’origine de cette « rumeur » au site spécialisé « Ledialogue.fr » en mars 2023.

    « On a voulu lui attribuer une responsabilité dans la création du Front national en 1971. La rumeur est venue de la participation de son secrétaire de l’époque, Guy Ribeaud a une réunion préparatoire à la création de ce parti nationaliste et antigaulliste », raconte ainsi l’historien, auteur de « Georges Bidault, De la Résistance à l’Algérie française. » Or, « dès qu’il en a été informé, Bidault a démenti catégoriquement la moindre implication dans cette initiative et demandé à son collaborateur de rompre tout contact avec le nouveau parti. » Difficile dans ces conditions, d’y voir le fondateur décrit par Sébastien Chenu ou Jordan Bardella.

    Surtout, les représentants du parti d’extrême droite oublient l’essentiel dans leur rappel historique biaisé : le Front national, ancêtre du Rassemblement national, a bien été fondé par des partisans ou des nostalgiques du régime de Vichy. À commencer par Jean-Marie Le Pen qui, comme le rappelle Le Monde, a distribué le premier journal pétainiste de l’après-guerre avant de diriger la campagne de Jacques Isorni, avocat de l’ancien chef du régime collaborationniste, élu à Paris. 

    SOURCE : Pourquoi Bardella et le Rassemblement national ne devraient pas se réclamer de la Résistance (huffingtonpost.fr) 

     


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    Lettre ouverte

    à Abdelmadjid Tebboune

     

    Dix penseurs de plusieurs pays viennent de s’adresser, à travers une lettre, au président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit d’une lettre ouverte au sujet des prisonniers politiques en général et du journaliste Ihsane El Kadi en particulier. 

    Parmi eux, figurent le penseur américain Noam Chomsky, la romancière française, prix Nobel de littérature Annie Ernaux, la romancière indienne et auteure engagée Arundhati Roy, et le cinéaste anglais Ken Loach, tous connus aussi pour leur engagement politique. Voici le texte intégral de la lettre : 

    « Monsieur le président,

    Plus qu’un pays, l’Algérie est une idée. Une idée entêtée de libération. Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, cette idée continue à irradier l’espoir dans le coeur de ceux qui se battent encore contre l’oppression. Elle est la preuve que la victoire sur l’injustice est possible y compris lorsque le face-à-face paraît désespéré et démesurément disproportionné.
    Aujourd’hui, ce grand pays se referme comme un piège redoutable sur les opposants politiques et les citoyens qui osent rêver d’un véritable Etat de droit.

    Le journaliste Ihsane El Kadi est en prison parce qu’il refuse de se soumettre aux pressions de ceux qui gouvernent le pays et qui voudraient faire de lui un journaliste de contrefaçon. Directeur de la web radio RadioM et du journal d’informations Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi a été arrêté au coeur de la nuit le 24 décembre 2022 par six officiers militaires. Le lendemain, il a été amené par les services de sécurité pour assister à la perquisition et la fermeture des médias qu’il a créés. Ses collègues et amis assistèrent, en larmes, au spectacle du journaliste menotté, mené comme un criminel sur les lieux de son crime : une radio et un site d’informations indépendants. Au terme d’une instruction bâclée, entachée de violations de la procédure pénale et des droits de la défense, le 2 avril 2023, Ihsane El Kadi a été condamné à cinq années de prison dont trois fermes. Son procès en appel, qu’il attend dans la prison d’El Harrach à Alger, aura lieu le 4 juin 2023.

    A 64 ans, Ihsane El Kadi est un vétéran du journalisme indépendant en Algérie, exactement comme son père, Bachir El Kadi, a été un vétéran de la guerre de libération de son pays. Comprenez que l’obstination de ce journaliste pour l’indépendance dans sa profession est cimentée dans les contreforts de son éducation à la liberté, celle de l’histoire du combat de son peuple contre l’asservissement colonial.

    Ihsane El Kadi est accusé d’avoir trahi son pays mais, vu des horizons éloignés d’où nous regardons et nous intéressons à l’Algérie, il nous semble qu’il a, au contraire, chevillé l’amour de cette terre à son travail de journaliste indépendant.

    C’est pourquoi nous nous permettons de vous écrire aujourd’hui pour vous demander de faire tout ce qui est en votre pouvoir afin que cesse l’acharnement sécuritaire et judiciaire que subissent Ihsane El Kadi et tous les prisonniers d’opinion en Algérie.

    Monsieur le président Abdelmadjid Tebboune, quels que soient les désaccords et les antagonismes, l’Algérie est un idéal plus vaste que le cachot qu’elle est en train de devenir pour les journalistes critiques et les voix discordantes. Elle est la terre retrouvée des damnés de la terre.

    Il est en votre pouvoir de libérer Ihsane El Kadi ainsi que tous les journalistes emprisonnés et tous les détenus d’opinion. Usez de ce pouvoir, par fidélité au combat des Algériens pour la justice et la liberté.

    Signataires:
    Etienne Balibar, philosophe (France), Joyce Blau, universitaire, membre des réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d’indépendance algérienne, Noam Chomsky, linguiste (Etats-Unis d’Amérique), Annie Ernaux, romancière, prix Nobel de littérature (France), Elias Khoury, romancier (Liban), Abdelatif Laabi, poète (Maroc), Ken Loach, cinéaste (Royaume-Uni), Achille Mbembe, historien et politiste (Cameroun), Arundhati Roy, romancière (Inde), Youssef Seddik, philosophe (Tunisie).

    SOURCE : https://laquotidienne.ma/article/international/lettre-ouvrte-abdelmajid-tebboune

    Pierre Audin avait lui aussi, de son vivant, évoqué ce problème :

     

    Ce serait bien d’envoyer aussi

    une lettre ouverte à Emmanuel Macron 

    concernant un autre problème

    France : montée inquiétante

    du discours anti-algérien

     

    La France est-elle de plus en plus hostile à des relations avec les Algériens ? Depuis l’Hexagone en tout cas, on observe un sentiment négatif à l’égard des Algériens.

    La France compte sur son territoire environ deux millions d’Algériens (si l’on compte les immigrés et la deuxième génération). Pourtant le pays semble de plus en plus gêné par les « privilèges » dont bénéficie la population algérienne.

    Les discours politiques de cet ordre se multiplient de plus en plus depuis le début de l’année et laissent croire que les Algériens sont devenus persona non grata.

    Les Algériens ne peuvent plus voir la France

    comme un pays d’immigration 

    On pensait que la France et l’Algérie avaient opté pour une paix diplomatique et un renforcement des liens. La visite d’Emmanuel Macron à Alger durant l’été 2022 avait mis fin à la crise de l’automne 2021 et marqué un renforcement de l’amitié avec la mise en place de multiples partenariats dans l’éducation, l’économie et surtout sur la question de la mémoire franco-algérienne.

    L’invitation du président Abdelmadjid Tebboune à Paris en juin semblait clôturer cette querelle politique entre les deux pays. D’un point de vue purement diplomatique, on pourrait croire à un calme plat.

    Pourtant en France, l’Algérie n’a pas bonne presse. Que ce soit pour les membres de la diaspora basée sur le territoire français comme pour les postulants à un séjour plus ou moins long en France. Les Algériens ne sont clairement pas attendus en France.

    Certes le gouvernement français a rétabli officiellement les quotas de visas pour les Algériens à leur niveau habituel après les avoir réduits de 50 % en 2021. Mais leur obtention reste un défi majeur. En Algérie, l’obtention d’un simple rendez-vous de visa est difficile sans certitude d’obtenir le précieux sésame.

    Une note de l’ex-ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, pour le Think Tank Fondapol semble confirmer cette théorie. Dans cette analyse, le diplomate estime que les Algériens ont assez profité de facilités migratoires en France.

    Xavier Driencourt appelle à revisiter promptement les avantages accordés aux immigrés algériens en France, héritage du traité franco-algérien de 1968.

    « Il apparaît donc qu’aucune politique migratoire cohérente ne soit possible sans la dénonciation de l’accord franco-algérien » , selon L’ex-ambassadeur qui évoque même une France »défavorisée" par le maintien de l’accord.

    Il s’étonne notamment de l’obtention d’un certificat de résidence administrative pour tout visa de plus de trois mois ou encore de la facilitation du regroupement familial. Des points pourtant fondamentaux de la politique migratoire entre la France et l’Algérie.

    L’ex-ambassadeur qui a passé 7 ans en Algérie estime qu’une relation équilibrée entre les deux pays dépend de la fin de ces accords. Un traité qui d’après lui n’est plus adapté à la réalité politique. Pour le diplomate, la France doit prendre le risque d’une grave crise diplomatique avec l’Algérie pour stopper ces conditions de flux migratoire.

    Un discours qui fait écho à des positions prônées par les partis de droite et d’extrême-droite en France qui appellent à chaque scrutin à mettre un terme à ce fameux accord.

    Ici par exemple, on voit Marion Maréchal Le Pen féliciter la démarche de l’ex-ambassadeur à Alger.


    Les frontières politiques semblent devenir troubles lorsqu’il est question des Algériens. Xavier Driencourt n’a d’ailleurs pas hésité à réitérer ses propos dans le média Boulevard Voltaire, qui se présente comme réactionnaire à la limite de l’extrême-droite.

    Les Algériens, désignés comme

    des fraudeurs sociaux en puissance 

    Priver les Algériens des « privilèges » de la France semble être devenu une rengaine politique. Gabriel Attal, le ministre de l’Action et des Comptes publics, a annoncé mardi qu’un contrôle des retraités installés à l’étranger, dont la majorité est d’origine algérienne, serait déployé. Cette mesure entre dans le plan du gouvernement de vérification du bien-fondé du versement de retraites françaises à l’étranger. Ce plan vise les retraités de plus de 85 ans. Le but essentiel est de vérifier qu’ils sont toujours vivants.

    D’après les chiffres de la Caisse d’assurance vieillesse (CNAV), plus de 360.000 retraités français sont installés en Algérie. La France verse environ 1 million de pensions à l’étranger. Les Algériens représentent donc une part importante de ce plan d’action. En cas de découverte de "fraude", les pensions ne seront plus versées aux retraités.

    Cette mesure a déjà été expérimentée de manière inédite en Algérie. Depuis septembre ce sont 300 dossiers de retraités algériens sur 1 000 étudiés qui ont été déclarés comme non-conformes aux obligations françaises, d’après Gabriel Attal. L’expérimentation va donc se transformer en système régulier pour débusquer chaque pensionnaire algérien.

    En Algérie, les retraités contrôlés peuvent parfois présenter un certificat d’existence ou se rendre dans une banque ou au Consulat pour prouver qu’ils sont toujours en vie.

    Des personnes âgées de plus de 85 ans, si elles sont isolées, n’ont pas toujours les moyens de se soumettre à leur contrôle. Ce plan vise clairement à réduire la part d’anciens travailleurs immigrés, même si le problème de la fraude se pose réellement, mais cibler les retraités algériens dans ce contexte de montée en puissance du discours anti-algérien en France ne semble pas judicieux.

    Même s’ils ont consacré leur vie à cotiser en France, un simple oubli ou une non-présentation à un rendez-vous de contrôle pourrait les priver de leurs droits sociaux.

    La multiplication de mesures politiques, de discours et de gestes politiques anti-algériens inquiète. On se souvient qu’en 2022, c’est le député d’extrême-droite José Gonzales, qui avait été nommé vice-président du groupe parlementaire d’amitié France-Algérie.

    C’est le même député qui en tant que doyen de l’Assemblée nationale avait fait un discours inaugural dédié à la nostalgie de l’Algérie française et à l’OAS. Ce genre de situation ubuesque devient une normalité en France alors qu’elle a récemment mis en place avec l’Algérie un comité mixte d’historiens des deux pays pour étudier ensemble leur passé de manière apaisée.

    La somme de ces gestes ou discours symboliques laisse à penser que les Algériens risquent encore d’être pris en étau entre les crises diplomatiques et les jeux politiques français. Pour les Algériens qui se tournent naturellement vers la France pour étudier ou travailler, ils devraient sans doute se préparer à des difficultés migratoires croissantes.

    SOURCE : France : montée inquiétante du discours anti-algérien (tsa-algerie.com) 

     


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    SOUVENIR DE 2011 – micheldandelot1

     

    Jean-François Gavoury me fait parvenir

     

    ce nouvel article :

    L’AVENTURE DE L’ANPROMEVO EN CINQ ÉPISODES

    En mémoire d’Alfred Locussol, première victime de l’OAS, une stèle installée sur le parvis de la gare d’Alençon 

     

    L’AVENTURE DE L’ANPROMEVO

     

    EN CINQ ÉPISODES

    1°] Les prémices

    Morceau choisi de la partie II de l’ouvrage intitulé La Bataille de Marignane paru en février-mars 2006, dans la collection "Ces oubliés de l’Histoire", aux éditions Tirésias-Michel Reynaud 21 rue Letort 75018 Paris - Préface de Pierre Joxe.

    NI OUBLI, NI PARDON

    Un impossible oubli

    En 1980, un monument à la gloire des "Martyrs de l’Algérie française" est érigé à Toulon, porte d’Italie. Ce mémorial de plus de deux mètres de haut sur six mètres de large est détruit par un attentat, le 8 juin 1980, quelques jours avant la date de son inauguration. Celle-ci a cependant lieu le jour prévu, le samedi 14 juin 1980, en présence d’Edmond Jouhaud, de Jacques Dominati, alors secrétaire d’Etat chargé des rapatriés, et de Maurice Arreckx, député-maire de Toulon.

    À la suite de cet événement, dans l’édition du 20 juin 1980 du journal "Le Matin", Jean-François Kahn fait paraître, sous le titre "De quel oubli parle-t-on ?", un estimable texte dont je reproduis ici des extraits :

    « Oui, il faut savoir oublier. 

    « Mais qui oublie ?

    « Oublient-ils, ceux qui ne craignent pas d’élever un monument à la gloire de l’OAS ? Oublient-ils, ceux qui, avec la complicité d’un sous-ministre prêt à toutes les bassesses, osent réhabiliter un tueur dont les victimes furent plus nombreuses que celles du bon M. Landru ?

    « Oublient-ils, ceux qui, côté cour, exigent du pouvoir une répression toujours plus aveugle et, côté jardin, font l’éloge de l’assassin du commissaire de police Gavoury ?

    « Oublient-ils, ceux qui cherchent à canoniser l’homme qui tenta, au Petit-Clamart, d’assassiner le général de Gaulle ?

    « […] Mais de quel oubli parle-t-on exactement lorsque, le jour de l’anniversaire du 18 juin, de tristes sires s’en vont - ce qui est parfaitement leur droit - déposer des fleurs sur la tombe du maréchal Pétain et en profitent pour rendre hommage - ce qui n’est plus tout à fait leur droit - au fait qu’il a renversé la République et a instauré en France un régime fascisant ?

    « […] Oublier, oui.

    « Mais est-il possible d’oublier quand ils reviennent et sans avoir, eux, oublié ? ».

    Personne ne m’a demandé d’effacer de ma mémoire ceux à qui je devais d’avoir été privé de mon père à onze ans et pour toujours.

    Ceci étant, à supposer que j’en aie éprouvé l’envie, voire le besoin, force est d’admettre que j’aurais été dans l’impossibilité d’y parvenir jamais, compte tenu de la multiplication des lieux de célébration du souvenir de ceux qui, au nom de l’OAS, ont tué ou tenté de tuer.

    De tels sites n’ont pas pour seul objet de perpétuer cette mémoire. Ils visent aussi, en eux-mêmes et par les rassemblements dont ils sont le centre, à entretenir un climat de polémique, à mesurer le niveau de l’indifférence de la puissance publique à l’égard de l’injure faite à un ancien Président de la République, à tester la résistance morale des familles à l’outrage fait aux victimes des crimes de l’OAS.

    En effet, lors des inaugurations de stèles à la mémoire des quatre exécutés de l’OAS, et lors de commémorations qui s’y déroulent, les noms de Degueldre, Dovecar et Piegts sont, après celui de Bastien-Thiry, cités par l’intervenant qui invite l’auditoire à reprendre avec lui, à haute voix, "Morts pour l’Algérie française, morts pour la France.".

    Cependant, en prétendant exercer ainsi leur devoir de mémoire à l’égard des morts dont ils s’approprient le souvenir, les organisateurs de ces manifestations commettent une erreur stratégique. Empêcher que ceux qu’ils idolâtrent tombent dans l’oubli, c’est empêcher l’oubli des actes pour lesquels leurs prétendus héros ont été jugés. Leur attribuer la qualité - ô combien usurpée - de "mort pour la France", c’est éveiller chez les enfants de leurs victimes françaises - parfois des pupilles de la Nation - un double sentiment : celui de la révolte, incompatible avec le pardon ; celui de la provocation, amenant à une demande d’intercession judiciaire. Si le premier leur importe peu, sans doute devraient-il se défier du second.

     

     

    13 février 2006

     

    Préface

    13 février 2006

    Il y a aujourd’hui plus de quarante ans que les trahisons et les crimes qui ont accompagné la fin de la guerre d’Algérie ont eu lieu.

    Ceux qui ont connu cette époque ont tendance à l’oublier.

    Elle est pleine de trop mauvais souvenirs, à commencer par la félonie de quelques officiers trahissant leur mission pour organiser l’assassinat d’innocents et le terrorisme qui frappa des femmes et des enfants au nom de « l’organisation armée secrète ».

    Cette crise finale, venant après tant de drames, a tendance à disparaître de nos souvenirs. Ceux qui n’étaient pas nés ou qui étaient trop jeunes à l’époque, il y a une ou même deux générations, n’ont pas tellement de raisons de connaître ces faits. Si la crise a été très violente, elle a été assez brève et ceux qui l’ont traversée ont souvent préféré tourner la page.

    Il y a pourtant un devoir de mémoire à l’égard des hommes et des femmes qui, après avoir passé leur vie au service de la collectivité, dans l’enseignement, dans l’administration publique ou dans la police nationale, ont été tués par des traîtres.

    Ce sont aujourd’hui deux fils qui témoignent à la mémoire de leurs pères assassinés :

    Le fils du Commissaire Gavoury que j’avais eu l’occasion de rencontrer à Alger pendant mon service militaire, et le fils de Salah Henri Ould Aoudia - l’un des responsables des célèbres « centres sociaux », qui faisaient notre admiration sous l’impulsion de Germaine Tillion.

    Mais plusieurs dizaines d’autres fonctionnaires, enseignants, policiers, ou militaires loyaux ont été assassinés par l’OAS en 1962. L’OAS a aussi brûlé des écoles et détruit par incendie les centaines de milliers de livres de la bibliothèque universitaire d’Alger.

    Quelles que soient à présent les conséquences juridiques des lois d’amnistie, ces crimes-là sont aussi ineffaçables que l’honneur des serviteurs de l’Etat dont ils ont provoqué la mort et auxquels il est juste de rendre hommage.

     

    Pierre JOXE

    Ancien Ministre

     

    2°] L’objet statutaire de l’ANPROMEVO

    (créée et déclarée à la préfecture de police le 7 avril 2006) :

    Cette association a pour buts :

    -       d’assurer […] la protection de la mémoire de l’ensemble des victimes - décédées, disparues ou survivantes, quelle que soit ou ait été leur nationalité - des crimes, tentatives de crimes, attentats et actes terroristes commis par les membres ou au nom de l’Organisation armée secrète (OAS) ;

    -       de participer […] à la défense des intérêts tant matériels que moraux des parents et enfants des victimes de ladite organisation […] ;

    -       de prévenir […] les atteintes à l’honneur et à la dignité des victimes de l’OAS et de célébrer leur souvenir pour celles d’entre elles qui sont décédées ;

    -       de développer toutes initiatives tendant à établir ou restaurer la vérité historique des faits imputables à l’OAS, qu’ils aient été commis en Algérie ou sur l’actuel territoire national, et, à tout le moins, de lutter contre toute forme de révisionnisme ou de négationnisme dont ils ont été, sont ou pourraient être l’objet.

    3°] Sortie en DVD du film de Djamel Zaoui OAS, Un passé très présent (juin 2008)

    Durée : 52 minutes - Studio : "Les Films du Paradoxe"

    4°] Allocution de M. Bertrand Delanoë le 6 octobre 2011 

    à l’occasion de la cérémonie de dévoilement de la stèle dédiée par la Ville de Paris à l’ensemble des victimes civiles et militaires de l’OAS dans l’enceinte du cimetière du Père Lachaise :

    « Venant ici ce matin […], je disais : « Mais comme c’est difficile, et pourquoi attendre tant de temps ? ».

    Est-ce si dur ? Est-ce si dur d’être humble et courageux vis-à-vis de la vérité ?

    La vérité, c’est que, dans les pages de notre histoire, il y a des drames, il y a des douleurs inouïes, et ces douleurs inouïes, elles ne viennent pas de nulle part : elles viennent d’idées, elles viennent de pensées qui se traduisent par des actes barbares.

    L’OAS, c’est une organisation terroriste, c’est une organisation criminelle, c’est une organisation qui a voulu détruire la République. Les victimes que nous honorons aujourd’hui sont des femmes, des hommes, des enfants, des policiers, des militaires, des Français, des Algériens, des femmes et des hommes morts parce qu’une organisation a contesté l’ordre démocratique, a voulu l’abattre et a utilisé les moyens les plus horribles pour tenter d’atteindre ses objectifs.

    Pourquoi est-il si long, pourquoi est-il si dur de poser ces actes évidents ?

    Je le dis avec émotion, gravité : je suis en même temps fier que Paris soit la première commune, la première institution française, à oser le faire, mais avec le regret que cela n’ait pas été fait plus tôt.

    […]

    Aujourd’hui, nous arrivons à mobiliser contre le terrorisme, contre les idéologies barbares, et ce qui s’est passé il y a quelques décennies semble nous coûter plus.

    Non !

    Paris, aujourd’hui, capitale de la France, Paris capitale de la République, Paris héritière de valeurs universelles, de valeurs de libertés, des droits de l’homme, Paris aujourd’hui relève la tête en disant que l’OAS était une organisation idéologiquement criminelle et, dans ses actes, barbare.

    Je veux le dire pour les victimes, je veux le dire pour l’unité de la collectivité nationale : il n’y a pas d’unité du peuple français s’il a peur de la vérité. Il ne peut pas penser son avenir sur l’ambiguïté ou sur une sorte de lâcheté par rapport à l’Histoire.

    En honorant aujourd’hui les victimes de l’OAS, en posant cet acte fort de Paris condamnant une idéologie et des actes, je veux en même temps poser un acte de rassemblement.

    Dans ce moment, je n’oublie pas les Morts pour la France, que nous avons voulu honorer à quelques mètres d’ici. Je n’oublie pas les harkis et leurs familles qu’à plusieurs reprises j’ai voulu honorer. Je n’oublie pas les Morts de Charonne. Je n’oublie pas les Rapatriés d’Afrique du Nord : j’en suis un ! Je n’oublie pas leurs souffrances. Mais je ne veux pas oublier les victimes algériennes d’une guerre coloniale et d’actes barbares qui se sont déroulés en plein Paris et en particulier au pont Saint Michel le 17 octobre 1961.

    Pour unir, pour rassembler, pour servir la paix, pour être ensemble, il n’y a qu’un moyen : la vérité, l’humilité et la dignité de savoir dire quelles sont les victimes et de savoir dire - je l’affirme en laïc républicain - quelles sont les forces du Mal. Et les forces du Mal, ce sont les idéologies qui refusent l’autre, qui refusent son droit à la dignité, qui refusent notre égalité dans nos différences.

    Dans ce geste, Paris rend hommage à ces personnes, à ces victimes. Paris dit ce qui lui paraît vrai sur cette Histoire. Mais Paris, à travers ce geste, veut proclamer son amour de la France : son amour de la France quand elle n’est pas raciste, son amour de la France quand elle n’a pas des visées de domination et qu’elle ne veut pas écraser un peuple, quand la France n’est pas une puissance coloniale, quand la France de Victor Hugo, quand la France des Lumières, quand la France des libertés est au contraire pour tous les peuples du monde, non seulement une référence, non seulement une espérance, mais aussi une terre d’accueil.

    Lorsque nous refusons parmi nous les autres, nous ne sommes pas la France.

    Ce moment, je veux qu’il soit vrai, qu’il soit profond, qu’il ne cache aucun des éléments de cette émotion qui nous atteint. Je veux aussi que ce soit un moment de force, de puissance pour des valeurs, des valeurs éternelles de la France qui ne peuvent briller que quand le courage, l’honnêteté intellectuelle et la vérité triomphent : c’est peut-être ce que, modestement, nous faisons ensemble aujourd’hui. "

    5°] Mots du Président de la République Emmanuel Macron le 18 octobre 2022 

    en l’Hôtel national des Invalides en hommage aux combattants de la guerre d’Algérie et notamment aux victimes de l’OAS :

    « Nous reconnaissons avec lucidité que dans cette guerre il en est qui, mandatés par le gouvernement pour la gagner à tout prix, se sont placés hors la République. Cette minorité de combattants a répandu la terreur, perpétré la torture, envers et contre toutes les valeurs d’une République fondée sur la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Une poignée d’entre eux se livra même, dans la clandestinité, au terrorisme.

    Reconnaître cette vérité ne doit jamais nous faire oublier que l’immense majorité de nos officiers et de nos soldats refusa de violer les principes de la République française. Ces dérives criminelles, ils n’y ont pas souscrit, ne s’y sont pas soumis, et s’y sont même soustraits. En conscience, avec courage, certains prirent la parole ou la plume pour les condamner publiquement. Et en 1961, lors du putsch des généraux d’Alger, la loyauté de la plupart de nos combattants fut cette digue décisive qui fit tenir notre République et notre Nation. »

     


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  • Bonjour,

    Dans le cadre de notre campagne prioritaire contre la Loi de Programmation Militaire (LPM), vous êtes vivement invité·es à participer à deux visio-formations :

    • Mercredi 31 mai de 20 h à 22 h avec en première partie, la diffusion du film « L’holocauste nucléaire » d’1h12 suivi d’un débat avec :
      - Francis LENNE, Général (re)
      Jacques BORDE pour Pugwash
      - Patrice RICHARD pour l'Association Internationale des Médecins pour la Prévention de la Guerre Nucléaire
      Ivan LAVALLEE, Professeur émérite des universités, à l'origine de l'appel international de la communauté scientifique et universitaire aux dirigeants des états détenant des armes nucléaires : "deux dangers mortels guettent l’humanité, le réchauffement anthropique du climat et l’apocalypse nucléaire"
      Débat animé par Roland NIVET, Porte-parole national du Mouvement de la Paix

      Et nous vous proposons également une deuxième visio-formation :

      • Mercredi 7 juin de 20 h à 22 h : diffusion du film «La bombe et nous» de 75 min suivi d’un débat.

        N'hésitez pas à inviter vos amis à nous rejoindre !

    Le lien qui vous permettra d’accéder à ces deux rendez-vous sur ZOOM est ici :

    https://zoom.us/j/7585066971 

    En vous attendant nombreux·ses,

    Bien fraternellement,
    Le Mouvement de la Paix
     


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    SOUVENIR DE 2011

    Mon blog est né le 4 avril 2010. Depuis cette date pendant 13 ans, chaque année je vous ai rappelé l’assassinat par l’OAS de Roger Gavoury, le 31 mai 1961. Voici un article de 2011.

     

    Roger_Gavoury_-_Photo_mai_1961_Alger.jpg 

    Roger Gavoury lâchement assassiné par l'OAS

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    (Cité à l'Ordre de la Nation)

    (Croix de la Valeur Millitaire avec Etoile d'Argent) 

    (Chevalier de la Légion d'Honneur)

    (Mort pour la France)

    Son nom défile sur le Mémorial National à Paris

     

    Le 1er juin 2011.

    L’État est resté silencieux à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’assassinat, le 31 mai 1961, de Roger Gavoury dans l’exercice de ses fonctions de commissaire central d’Alger !

    Mais des articles ont été publiés dès hier dans L’Humanité ainsi que dans l’édition marignanaise de La Provence.

    Il convient de signaler également un post émanant d’un témoin de la guerre d’Algérie, Jacques Cros.

    La Marseillaise fait référence à l’événement en dernière page de chacune de ses éditions départementales de ce mercredi.

    Le journal L’Union - L’Ardennais devrait y consacrer quelques lignes.

    Le Site de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon. 

    Et bien sûr, l'Ancien d'Algérie ne manquera pas de réserver une place à ce 50e anniversaire.


    logo

    Il rêvait d'une Algérie où l'on s'entr'aime

    Fils d'un cadre de la Compagnie des chemins de fer du Nord, Roger Gavoury est né le 7 avril 1911 à Mello (Oise). Il effectue sa scolarité à Senlis et ensuite ses études à Beauvais et à Lille.

    Il entre dans la vie active en 1931 comme cadre dans des sociétés bancaires ou commerciales (notamment aux Docks Rémois) avant de se présenter en avril 1936, au concours pour les emplois de commissaire de police stagiaire dans les départements.
    Roger Gavoury reçoit sa première affectation de commissaire de police le 21 novembre 1936 à Hazebrouck (Nord) : dans cette commune éprouvée par les bombardements aériens, il se signale par son dévouement lors des événements de mai-juin 1940.
    Il est nommé successivement à Sarcelles, Sotteville-lès-Rouen, Rouen-Saint-Sever, Béthune, Mézières-Charleville et La Rochelle.
    En mission temporaire au Maroc à compter du 9 août 1955, il est confirmé dans ses fonctions d'adjoint au chef de la sûreté régionale de Casablanca en février 1956. Il se voit confier la responsabilité du service central de la sécurité publique à Rabat en février 1957 et élabore la doctrine relative à l'organisation de la sûreté nationale marocaine.
    Il est promu commissaire divisionnaire au lendemain de son installation, le 29 février 1960, dans les fonctions de commissaire central adjoint à Alger.
    Il est admis au bénéfice de la croix de la Valeur militaire avec étoile d'argent le 21 avril 1961.
    La citation souligne sa participation « très importante à la lutte contre la rébellion ». Elle rappelle qu'il a « payé courageusement de sa personne, au cours des événements de décembre 1960, en se portant constamment aux endroits où la violence des manifestations prenait la forme la plus dangereuse, afin de limiter les heurts entre les communautés ».
    Elle se conclut en ces termes : « A suscité, en ces circonstances, l'admiration de son personnel, qu'il a galvanisé par son exemple. »
    Dans un ouvrage intitulé « Commissaire de police en Algérie, 1952-1962 », publié en mars 2011 aux Éditions Riveneuve, Roger Le Doussal précise : «S'appuyant sur les CRS, il avait joué un rôle important lors des émeutes musulmanes du 11 décembre 1960 pour éviter que leur répression par des militaires ne tourne au carnage. »



    Jugé puis exécuté par l'OAS


    Prenant ses fonctions de commissaire central le 23 mai 1961, moins de six semaines après le plasticage de son appartement, Roger Gavoury s'adresse à ses collaborateurs en ces termes : « L'horizon commence à blanchir et bientôt, je l'espère, luira sur l'Algérie l'aube de la paix. Je voudrais, de toute mon âme, être le Central de la pacification, la vraie cette fois, celle des esprits. Je rêve d'une Alger où les hommes s'entr'aiment enfin, sans plus être séparés par des races, des religions ou des mers. »
    Tué en service commandé, Roger Gavoury est nommé, à titre exceptionnel, contrôleur général de la sûreté nationale, par arrêté du ministre de l'intérieur du 2 juin 1961.
    Le 3 juin 1961, le juge d'instruction d'Alger est saisi d'une note de la police judiciaire ainsi libellée : « Des constatations et des premiers éléments de l'enquête, il ressort que le crime a été commis en raison de l'attitude ferme manifestée par ce fonctionnaire, particulièrement pour maintenir l'ordre à Alger et réprimer les troubles provoqués par les organisations subversives activistes. On peut donc estimer que cet homicide est le fait d'une bande armée en relation avec les insurgés d'avril 1961. »
    Le 4 juin 1961, un tract ronéotypé à en-tête « OAS-Sous Secteur Alger-Ouest » est distribué dans les boîtes aux lettres d'Alger précisant que l'Organisation armée secrète avait « jugé » le commissaire divisionnaire Gavoury notamment pour « crime de haute trahison » et « complicité avec le régime » ; il se conclut comme suit : « Un premier avertissement (14 avril dernier - bombe au plastic) n'ayant donné aucun résultat, il a été décidé de procéder à son exécution ».

     

    31 mai 1961: l'OAS tue !

    (Un article de Jacques CROS)

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    Le 31 mai 1961, il y a donc cinquante ans jour pour jour, était assassiné par l’OAS, Roger Gavoury, commissaire central à Alger. C’est sans doute le premier fonctionnaire exécuté par cette organisation fasciste qui s’est créée après l’échec du putsch des généraux félons en avril 1961.

    C’est Roger Degueldre, lieutenant déserteur de la Légion Etrangère, chef des commandos Delta, une manière d’escadrons de la mort, qui organisera le crime perpétré contre un serviteur de la République. Il sera arrêté, jugé, condamné à mort et fusillé le 6 juillet 1962 au Fort d’Ivry.

    Au Cimetière Neuf de Béziers la stèle érigée à la gloire des tueurs de l’OAS porte son nom avec celui de Bastien-Thiry qui dirigea le 22 août 1962 l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle, président de la République. Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars 1963.Cette stèle porte encore les noms d’Albert Dovecar et de Claude Piegts tous deux fusillés le 7 juin 1962 pour leur participation à l’assassinat du commissaire central d’Alger.

    Jean-François Gavoury, le fils de Roger Gavoury, qui avait 10 ans à la mort de son père, est le président de l’ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS). Il vient d’envoyer un courrier à Raymond Couderc, sénateur maire de Béziers pour lui demander, en opposition à un ralliement complaisant aux nostalgiques du colonialisme, de rendre un hommage solennel à ce « fonctionnaire d’élite » cité à l’ordre de la nation le 10 juin 1961.

    Il ajoute : « Un tel hommage de votre part sera un premier geste de justice mémorielle adressé aux familles des milliers de victimes de l’OAS : des civils, des élus, des militaires, officiers généraux, officiers ou sous-officiers de carrière et appelés du contingent, des magistrats, des membres des forces de l’ordre, des enseignants,  des fonctionnaires, des entrepreneurs, des avocats, des médecins, des employés, des ouvriers, des syndicalistes. »

    Nous ne pouvons qu’apporter notre soutien à la démarche de Jean-François Gavoury.

     

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    Les obsèques de Roger Gavoury dans la cour de l’Ecole de Police à Hussein-Dey le 3 juin 1961

    Jacques Cros

     

    Mai 1961, Roger Gavoury assassiné
     par l’OAS

    (Un article de l'Humanité)

    Il y a cinquante ans, le commissaire d’Alger était le premier fonctionnaire victime de l’organisation. Un événement marqueur.

    À quoi servent les commémorations ? À l’heure où, un peu partout en France, l’activisme des nostalgiques de l’Algérie française – et plus largement de la colonisation – retrouve du souffle, les cinquante ans de l’assassinat de Roger Gavoury prennent un relief particulier dans la construction de l’histoire collective. Le 31 mai 1961, le commissaire central d’Alger était le premier fonctionnaire tué par l’OAS. Roger Gavoury est assassiné à coups de poignard dans son studio, alors qu’il dirigeait l’enquête sur les attentats au plastic et sur les complices civils du « quarteron » de généraux à l’origine du putsch d’avril 1961.

    Dès le 3 juin, la police judiciaire avertit : « Le crime a été commis en raison de l’attitude ferme manifestée par ce fonctionnaire, pour maintenir l’ordre à Alger et réprimer les troubles provoqués par les organisations subversives activistes. On peut donc estimer que cet homicide est le fait d’une bande armée en relation avec les insurgés d’avril 1961. » Le lendemain, l’OAS distribue un tract dans les boîtes aux lettres afin de justifier son meurtre : le commissaire Gavoury a été « jugé » pour « crime de haute trahison » et « complicité avec le régime ». Ancien commissaire des renseignements généraux en Algérie, Roger Le Doussal considère que Roger Gavoury avait permis d’éviter que la répression des « émeutes musulmanes (…) par des militaires ne tourne au carnage ».

    De son côté, l’historienne Anne-Marie Duranton-Crabol, spécialiste de l’extrême droite, note que cet assassinat constitue un « événement marqueur » dans l’histoire naissante de l’OAS ; « le meurtre servait d’avertissement pour tous ceux qui tenteraient de contrer le mouvement clandestin ». Traduits devant un tribunal militaire, ses assassins ont été condamnés à mort et trois d’entre eux ont été exécutés. Jean-François Gavoury, son fils, s’oppose depuis de longues années en justice à l’Adimad, association de combat pour l’Algérie française, à l’origine de l’érection de la stèle de Marignane qui honore notamment les assassins du commissaire.

    Lina Sankari
     
    Roger Gavoury 1er fonctionnaire
    tué par l’OAS il y a 50 ans
     
    (Un article de La Provence)
     
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    Le quotidien L’Humanité aussi

    Pierre Audin, mathématicien, fils

    de Maurice Audin, est décédé

    Il avait poursuivi les combats de ses parents, Josette et Maurice Audin, torturé et assassiné par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957. Pierre Audin a été emporté par la maladie le 28 mai à l’âge de 66 ans.

    Dimanche 28 mai 2023

    Rosa Moussaoui et Maud Vergnol 

      Le quotidien L’Humanité aussi  Pierre Audin, mathématicien, fils de Maurice  Audin, est décédé

    Pierre et Josette Audin à la Fête de l'Humanité en 2018, pour un débat sur l'Agora du journal.

    © Albert Facelly

    C’était il y a un an jour pour jour. L’Humanité avait accompagné Pierre Audin en Algérie, où il conduisait une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin. Un retour au pays natal placé sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique, au bout du fil d’Ariane de l’histoire familiale.

    Ces dernières années, depuis la reconnaissance en 2018 du crime d’État commis par l’armée française sur son père, Maurice Audin, pendant la guerre d’Algérie, il avait donné de son temps, et de la voix, pour défendre la liberté de la presse.

    « Mon père se décarcassait pour le journal du Parti communiste algérien, Liberté. Après cent trente-deux ans de colonialisme avec un peuple bâillonné et contraint de courber l’échine, après sept ans d’une guerre sauvage, violente, l’Algérie aurait dû être la première sur les droits humains et les libertés, expliquait-il. Elle a aujourd’hui les moyens d’avancer vers une société solidaire, grâce à sa première richesse : la jeunesse ». 

    Il se vivait tout à la fois Algérien et Français

    Pierre Audin venait enfin d’obtenir son passeport algérien promis depuis longtemps. Il se vivait tout à la fois algérien et français. En 2019, il avait suivi au jour le jour le Hirak, ce mouvement populaire irrigué par le désir de liberté et de justice sociale de la jeunesse algérienne. Il nous alertait régulièrement sur la répression des militants et journalistes pris pour cibles par le pouvoir algérien : « Ça ferait un bon papier dans l’Huma » nous suggérait-il sur un ton espiègle, avec son humour  corrosif.

    Pierre Audin le «fils du chahid» revient, la mémoire au poing 

    L’Humanité était devenu « son » journal, comme il fut celui de son père. Une photographie avait immortalisé Maurice Audin en éternel jeune homme, levant les yeux au ciel et tenant dans les mains l’ Humanité. Ce cliché, qui trônait sur l’étagère du salon de Josette Audin, dans son appartement de Bagnolet, a accompagné plus de 65 ans le combat mené sans relâche pour exiger justice et vérité.

    En 2017, lors d’une nouvelle enquête sur l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française, nous avions longuement rencontré Pierre pour lui soumettre un nouveau témoignage que nous avions recueilli. Celui d’un ancien appelé pensant avoir participé à faire disparaître, en 1957, le corps du mathématicien communiste.

    Ce fut le début d’un long travail, mené main dans la main avec la famille, pour enfin faire reconnaître le crime d’État. Pierre s’y était engagé à nos côtés avec opiniâtreté. Des heures et des nuits passées à ausculter chaque nouvelle photographie retrouvée, à recouper nos informations.

    « Ma mère n’en parlait jamais. C’était son jardin secret, et on l’a respecté »

    Pierre Audin n’a qu’un mois ce 11 juin 1957, l’un des plus meurtriers de la bataille d’Alger, quand des parachutistes tambourinent à la porte du domicile des Audin, militants du Parti communiste algérien. « Quand est-ce qu’il va revenir ? » demande Josette Audin, alors que son mari est enlevé par l’armée. « S’il est raisonnable, il sera de retour dans une heure », lui répond un capitaine. « Occupe-toi des enfants », a le temps de lui lancer Maurice Audin. Ce seront les derniers mots qu’ils échangeront.

    « Ma mère n’en parlait jamais. C’était son jardin secret, et on l’a respecté, nous avait confié Pierre Audin en 2017. Il y avait son portrait partout, je me doutais que c’était un héros, mais je ne savais pas pourquoi. Un jour, je suis tombé sur un livre dans la bibliothèque, intitulé l’Affaire Audin (1)…».

    En 2018, à défaut de connaître enfin avec certitude le nom des bourreaux de son père et les circonstances exactes de son assassinat, Pierre s’engage à nos côtés, avec l’aide du mathématicien Cédric Villani et du député communiste Sébastien Jumel, pour faire reconnaître le crime d’État. Une lettre ouverte, adressée au président de la République, signée par de nombreuses personnalités, est publiée dans nos colonnes. « Des deux côtés de la Méditerranée, les mémoires algérienne et française resteront hantées par les horreurs qui ont marqué cette guerre, tant que la vérité n’aura pas été dite et reconnue », affirme le texte. L’été suivant, Pierre Audin nous appelle: « Emmanuel Macron va reconnaître le crime d’État ».

    Bas du formulaire

    Quelques semaines plus tard, devant le palais de l’Élysée, il affiche son sourire des grands jours et savoure le moment. Nous venons de prendre connaissance du texte historique signé du président de la République. La France regarde enfin en face l’une des pages les plus cruelles de la colonisation. C’est l'épilogue d’un long combat, celui de toute une vie, de toute une famille, également soudée par une autre passion : les mathématiques.

    Pierre Audin, lui aussi mathématicien, avait à cœur l’accès du plus grand nombre à la culture scientifique ;  il a passé l’essentiel de sa carrière au Palais de la Découverte. « Je perds un frère en vulgarisation mathématique, un ami fidèle en toutes circonstances, un collègue militant avec qui j’ai vécu certains des moments les plus émouvants de toute ma vie, l’a salué Cédric Villani. Jusqu’à son dernier souffle, Pierre a levé le poing pour la liberté, l’association Josette et Maurice Audin continuera ses combats ». L’Humanité aussi. Notre journal adresse ses condoléances les plus chaleureuses à son épouse, Line, , à ses filles, à sa sœur Michèle, à tous ses proches, à tous ses camarades.

    (1) « L’affaire Audin ». Pierre Vidal-Naquet. Les éditions de minuit. 1958

    SOURCE : Pierre Audin, mathématicien, fils de Maurice Audin, est décédé | L'Humanité (humanite.fr) 

     

      Le quotidien L’Humanité aussi  Pierre Audin, mathématicien, fils de Maurice  Audin, est décédé


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    En mémoire à Pierre Audin qui vient

    de nous quitter à l'âge de 66 ans

    emporté par un cancer

    Pierre Audin : TV5 MONDE : Que  représente pour vous le 19 mars 1962 et les accords d'Evian ?

    Maurice Audin avec son fils Pierre, peu avant son enlèvement par les paras 

    Pierre Audin : TV5 MONDE : Que  représente pour vous le 19 mars 1962 et les accords d'Evian ?

    Pierre Audin : TV5 MONDE :

    Que représente pour vous le 19 mars 1962 

    et les accords d'Evian ? 

    Pierre Audin : TV5 MONDE : Que  représente pour vous le 19 mars 1962 et les accords d'Evian ?

    Pierre Audin : TV5 MONDE : Que  représente pour vous le 19 mars 1962 et les accords d'Evian ?

    Le 19 mars 1962 (plus précisément le 18 mars) ce sont les accords d'Evian et le cessez-le-feu. Je suis prêt à célébrer le cessez-le-feu. Mais je suis beaucoup moins prêt à célébrer le contenu des accords d'Evian notamment qui ont permis d'amnistier tous les criminels, des criminels de guerre. La France n'a pas reconnu ce terme. Il n'empêche que ce sont des criminels de guerre. Un certain nombre de crimes contre l'humanité ont été commis contre les Algériens durant les huit années de guerre. Je célèbre surtout  le 5 juillet 1962, date de l'indépendance.

     

    1er novembre 1954... Au début des années cinquante, la France considère l'Algérie comme faisant partie intégrante de son territoire : ce sont plusieurs départements français... (Sur le papier mais pas dans les coeurs). Pourtant la population musulmane a de plus en plus de mal à supporter l'inégalité de la société algérienne, dans laquelle elle se retrouve sous-représentée politiquement et opprimée par un système économique qui ne profite qu'aux colons.

    Des nationalistes, regroupés dans le Front de Libération Nationale (FLN), passent à l'offensive à l'automne 1954. Au cours de la Toussaint Rouge ou sanglante, dans la nuit 31 octobre au 1er novembre, plusieurs attentats sont perpétrés dans une trentaine de points du pays. La guerre d'Algérie a commencé... Une guerre sans nom - on disait "les événements" -, qui durera huit ans, jusqu'à l'indépendance proclamée du pays le 5 juillet 1962.

    A Paris, François Mitterrand, ministre de l'intérieur, affirme « Nous ne tolérerons aucun séparatisme ». La guerre ? Jamais ce terme n'a été utilisé. «Événements», « Flambée de violence » sont les expressions les plus employées pendant longtemps. Personne ne pensait alors que la Toussaint rouge, le 1er novembre 1954, serait le début d'une affaire qui allait marquer l'histoire des deux côtés de la Méditerranée pendant les dix années suivantes. Le début d'une guerre qui allait causer tant de malheurs, coûter tant de sang et de larmes et provoquer tant de blessures encore mal cicatrisées, 65 années après le commencement de la tragédie.

    "La levée des sanctions à l’égard de responsables d’atrocités commises pendant la guerre d’Algérie interdit de vider l’abcès, puisqu’il y a effacement des repères qui distinguent entre ce qui est crime et ce qui ne l’est pas. Les simples exécutants ne seront jamais déchargés d’une partie de leur culpabilité, ou de leur honte. Les responsables, jamais identifiés. Les Français ne feront donc jamais ce que les Américains ont fait pour le Vietnam : juger leurs criminels de guerre. Et, bien vite, cette loi de 1982 qui avait pour justification le pardon commencera, d’abord, par réveiller l’ardeur des nostalgiques de l’OAS. Les leaders d’une extrême droite à 0,8 % des voix, au moment de l’élection présidentielle de 1981, “réintègrent” la vie politique." 

    A partir de la fin de la guerre d’Algérie, les autorités françaises ont promulgué toute une succession d’amnisties et de grâces. 

    Ce furent d’abord les décrets promulgués lors des accords d’Évian (les 20 mars et 14 avril 1962) qui effaçaient à la fois les "infractions commises avant le 20 mars 1962 en vue de participer ou d’apporter une aide directe ou indirecte à l’insurrection algérienne", et celles "commises dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre dirigées contre l’insurrection algérienne". Puis vinrent quatre lois successives. La première, du 17 décembre 1964, concernait les "événements" d’Algérie et fut suivie, le 21 décembre, d’une grâce présidentielle pour 173 anciens membres de l’OAS. Celle du 17 juin 1966 amnistiait les "infractions contre la sûreté de l’État ou commises en relation avec les événements d’Algérie". Vint ensuite, en pleine crise de Mai 68 et liée directement à elle, la grâce du 7 juin 68 concernant, cette fois, tous les membres de l’OAS qui étaient encore détenus ; elle fut suivie de la loi du 24 juillet effaçant toutes les infractions liées aux "événements" y compris celles "commises par des militaires servant en Algérie pendant la période". Cette loi, malgré le dépôt d’un amendement socialiste allant dans ce sens, ne stipulait pas encore la réintégration des intéressés dans leurs fonctions civiles ou militaires ni dans leurs droits à porter leurs décorations. 

    Ce fut chose faite après l’arrivée de la gauche au pouvoir. Déjà, en 1965, l’extrême droite proche de l’OAS avait été appelée à se rallier à la candidature de François Mitterrand ; l’année suivante, un projet de loi déposé par Guy Mollet, Gaston Deferre et le même François Mitterrand avait proposé le rétablissement des condamnés de l’OAS dans leurs grades et leurs fonctions ; et, en 1972, le programme commun de la gauche ne comportait aucune référence ou allusion aux suites de la guerre d’Algérie ni à la lutte pour la décolonisation. Avant les élections présidentielles de 1981, des négociations menées par des proches du candidat François Mitterrand aboutirent à l’appel du général Salan à voter Mitterrand et, entre les deux tours, à celui de l’organisation de rapatriés le RECOURS à "sanctionner" Valéry Giscard d’Estaing. C’est donc bien dans la ligne de cette politique que fut votée le 3 décembre 1982 la dernière des lois d’amnistie réintégrant dans l’armée les officiers généraux putschistes et permettant même les "révisions de carrière" nécessaires à la perception de l’intégralité de leurs retraites. Cela, au nom de l’argument formulé par François Mitterrand : "Il appartient à la nation de pardonner. 

    Le 49.3 ce n’était pas Élisabeth Borne...

    mais Pierre Mauroy 

     

    Et, bien vite, cette loi de 1982 qui avait pour justification le pardon commencera, d'abord, par réveiller l'ardeur des nostalgiques de l'OAS c’est ainsi que les stèles de l’Algérie française allaient se multiplier en France méditerranéenne dont celle-ci : 

    Lorsque Salan et l'extrême droite ont appelé à voter Mitterrand en 1981...

     

     

    Lorsque Salan et l'extrême droite ont appelé à voter Mitterrand en 1981...

     

    Et pendant ce temps là les victimes de l'OAS sont presque toutes oubliées (sauf 6 sur 2700) par Emmanuel Macron... car en effet en 2022 il avait reconnu au moins celles-ci, mais c'est insuffisant :

     

    Pierre Audin : TV5 MONDE : Que  représente pour vous le 19 mars 1962 et les accords d'Evian ?

    Mais aujourd'hui cette stèle n'existe plus elle a été enlevée par des inconnus et jamais remise en place par les autorités algériennes.

    Pierre Audin : TV5 MONDE : Que  représente pour vous le 19 mars 1962 et les accords d'Evian ?

    Un seul homme politique français a officiellement reconnu toutes les victimes de l'OAS : Bertrand Delanoë ancien maire de Paris, je n'oublierai jamais cette cérémonie inaugurale à laquelle j'ai assistée :

    Lorsque Salan et l'extrême droite ont appelé à voter Mitterrand en 1981...

      

     

    Rappelons-nous que le 6 octobre 2011 fut pour les Républicains, les anti colonialistes, les anti extrémistes, les anti racistes… une date d’espoir, une date de paix, une date historique…

     

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!!

     

     

     

    « Paris aujourd’hui relève la tête en disant que l’OAS était une organisation idéologiquement criminelle et, dans ses actes, barbare. » Bertrand Delanoë, maire de Paris, le 6 octobre 2011.

     

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!! Mais une date historique : le 6 octobre 2011...

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!! Mais une date historique : le 6 octobre 2011...

     

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!!

     

    Chaque 6 octobre au cimetière du Père-Lachaise est organisé l’anniversaire du dévoilement de la stèle de la Ville de Paris aux victimes de l’OAS le 6 octobre 2011. Mais le 6 octobre 2021 M. Macron a occulté les victimes de l'OAS préférant honorer les descendants de cette organisation terroriste le 26 mars 2021 par le dépôt d'une gerbe, en son nom, aux victimes du 26 Mars 1962, rue d'Isly… Sans doute l’OAS n’a pas existé pour M. Macron ? HONTE A VOUS !!!

    Dépôt d'une gerbe, au nom du Président de la République, aux victimes du 26 Mars 1962, rue d'Isly… Sans doute l’OAS n’a pas existé pour M. Macron ?

     

    Rappelons-nous c’était le 6 octobre 2011


     


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  • Pierre Audin nous a quittés

    Pierre Audin nous a quittés

    Pierre Audin nous a quittés

    C’est avec une immense tristesse que nous annonçons le décès de notre ami Pierre Audin, survenu ce dimanche 28 mai 2023, des suites d’un cancer.

    La vie de Pierre aura été consacrée au combat incessant, aux côtés de sa mère Josette, pour que soit dite toute la vérité sur les circonstances de la disparition de son père, Maurice Audin, mathématicien et militant actif du Parti communiste algérien. Engagé sans réserve pour l’indépendance de l’Algérie, il fut enlevé le 11 juin 1957 à Alger, puis torturé et tué par les militaires français. Ce combat, qui concernait aussi les milliers d’autres algériennes et algériens qui ont subi le même sort, est devenu emblématique de la lutte contre la torture et les exactions commises au nom du « maintien de l’ordre » et de la « pacification ».

    Avec sa mère Josette et sa sœur Michèle, Pierre aura dû attendre septembre 2018, soit plus de 61 ans après les faits, pour savourer une première victoire, lorsque le président de la République a rendu visite à Josette Audin à son domicile et reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort de son mari, rendue possible « par un système légalement institué qui a favorisé les disparitions et permis la torture à des fins politiques ». Mais de nombreuses questions subsistent et Pierre Audin avait continué sans relâche sa lutte pour qu’il y soit également répondu.

    Quelles ont été les circonstances exactes de la disparition de Maurice Audin ? Où se trouvent son corps et ceux des nombreux combattants pour l’indépendance de l’Algérie et civils victimes de disparitions forcées ? Quand les historiens pourront-ils enfin accéder sans entraves à toutes les archives, sur ce sujet et sur tous les autres ?

    L’Association Josette et Maurice Audin est plus que jamais déterminée à poursuivre cette quête pour que toute la lumière soit faite sur « l’affaire Audin » et sur tous les crimes commis à l’époque au nom de l’État, en Algérie comme en France.

    Pierre Audin était Algérien et Français. Il avait été très fier d’obtenir enfin il y a un peu plus d’un an le passeport algérien qui lui était promis depuis longtemps. À chacun de ses nombreux voyages en Algérie, il était reçu avec une ferveur populaire extraordinaire. Le rassemblement sur la Place Audin  à Alger il y a exactement un an, pour l’inauguration d’un buste de Maurice Audin, en est le témoignage le plus récent.

    La vie de Pierre aura aussi été marquée par sa passion pour les mathématiques et son désir de permettre au plus grand nombre l’accès à la culture scientifique, langage universel, lien entre les peuples et emblème de la liberté. Il a magnifiquement mis en pratique ses idées dans ce domaine en passant la plus grande partie de sa carrière au Palais de la Découverte, où il a communiqué son enthousiasme à des générations de jeunes et de moins jeunes.

    Il a aussi, autant qu’il a pu, porté ce message en Algérie où, à chaque occasion, il a captivé, avec un humour communicatif, des auditoires divers. Le développement de la coopération scientifique entre la France et l’Algérie lui tenait particulièrement à cœur. Il a conçu dans ce but un projet consacré à la médiation scientifique. Il s’agit de contribuer à la création en Algérie d’un réseau de centres de culture scientifique couvrant tout le pays et coordonnés par un centre national, ainsi que d’une formation universitaire de médiateurs scientifiques.

    Pierre Audin agissait aussi depuis longtemps pour la coopération franco-algérienne en matière de recherche en mathématiques. Il a activement participé à la création du Prix de mathématiques Maurice Audin et à son maintien, contre vents et marées, au fil des années. La pérennisation de ce prix, à laquelle il était tant attaché, deviendra très probablement une réalité dans les tout prochains mois, grâce aux efforts conjugués des responsables algériens de la recherche et de l’enseignement supérieur, de l’Académie des sciences, des sociétés savantes de mathématiques et de notre association.

    Dans ces domaines également, l’Association Josette et Maurice Audin entend poursuivre les actions de Pierre et espère les voir se concrétiser très rapidement.

    Comme celui de Maurice et de Josette Audin, le souvenir de Pierre sera un guide pour l’Association Josette et Maurice Audin, qui poursuivra sans relâche les actions qu’il menait sur tous les fronts.

    Esprit d’une grande finesse, rigoureux, lucide et exigeant, Pierre Audin était un homme attachant, généreux, prévenant, passionné et plein d’humour. Le connaître et travailler avec lui a été un honneur et une chance.

    Nous adressons à la famille Audin toute notre sympathie. Nous sommes toutes et tous à ses côtés en ces circonstances douloureuses.

    Paris, 28 mai 2023

    Pierre Audin nous a quittés

    Télécharger le communiqué de l’association 

     


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    Triste nouvelle, je viens d'apprendre

    la disparition de Pierre Audin.

     

    Triste nouvelle, je viens d'apprendre la disparition de Pierre Audin.

    L'ami de la justice et de l'égalité  pour  l'émancipation  des

    peuples. L'infatigable chercheur de la vérité.

    Je présente mes sincères condoléances à sa famille et ses

    proches.

    Michel Dandelot

     

    Triste nouvelle, je viens d'apprendre la disparition de Pierre Audin.

    Décès du mathématicien

    Pierre Audin, fils des militants

    Maurice et Josette

    Triste nouvelle, je viens d'apprendre la disparition de Pierre Audin.

    Décès du professeur Pierre Audin, fils de Josette et Maurice Audin ce 28 mai en France à l’âge de 66 ans, apprend-on auprès de ses proches.

    Mathématicien comme son défunt père-jeune militant communiste alors âgé de 25 ans, enlevé le 11 juin 1957 et torturé à mort par l’armée française- Pierre Audin a été médiateur scientifique au Palais de la Découverte à Paris pendant 24 ans. Il n’a obtenu la nationalité algérienne, que le 2 septembre 2020.

    En septembre 2018, le Président français Emmanuel Macron avait reconnu, devant Josette Audin, la responsabilité de l’État français dans la disparition de son mari. Josette est décédée le 02 février 2019 à l’âge de 87 ans.

    Pierre Audin avait effectué une visite en Algérie, sa toute première, avec son passeport algérien en juin 2022 qu’il arborait avec beaucoup de fierté.

    Une visite marquée par un élan de joie, de fraternité et d’enthousiasme notamment lorsqu’il accède à la place centrale de la capitale qui porte le nom de Maurice Audin. Preuve que son père, le mathématicien communiste qui a milité pour l’indépendance de l’Algérie, a gardé une place singulière dans le cœur des Algériens.

    Pierre Audin, depuis sa naturalisation, a activé pour la préservation des droits et libertés en Algérie dont la liberté de la presse. Il s’était solidarisé avec le journaliste Khaled Drareni, alors incarcéré, et a demandé justice pour tous les détenus d’opinion.

    SOURCE : Décès du mathématicien Pierre Audin, fils des militants Maurice et Josette - 24H Algérie - Infos - vidéos - opinions. (24hdz.com) 

     


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    Le temps passe trop vite

    Le 28 avril c'était l'anniversaire

    de ma petite-fille Marion (35 ans)

    JOYEUX ANNIVERSAIRE MARION

    Le temps passe trop vite

    Le 25 mai je vous présentais, sur Facebook, l'anniversaire de mon arrière-petite-fille Lily-Perle, 12 ans.

    J'ai de la chance d'avoir une arrière-petite-fille de 12 ans

    JOYEUX ANNIVERSAIRE LILY-PERLE

     

    Aujourd'hui 27 mai c'est au tour de ma petite-fille Maéva, 30 ans. JOYEUX ANNIVERSAIRE MAEVA !!!

    Maéva habite le Canada, vu mon âge c'est impossible pour moi d'être présent aux festivités. Nous le savons tous s'est écrit dans une chanson " On n’a pas tous les jours 20 ans ça nous arrive une fois seulement "

    Parmi les nombreux cadeaux que Maéva a reçus toute sa famille et ses amies lui ont offert le plus beau des cadeaux : une vidéo de 23 mn qui retrace toute sa vie, de sa naissance jusqu’à ses 30 ans.

    Sur ce blog associatif où vous êtes toujours 1500 chaque jour à venir le visiter je tiens à ce que cette vidéo familiale soit présente car je sais que le moment approche lentement mais sûrement où je ne pourrais plus vous envoyer des articles. 

     


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    Dirigé par Tramor Quemeneur, Ouanassa

    Siari Tengour et Sylvie Thénault, dans

    la collection " Bouquins " Parution

    d’un « Dictionnaire de la guerre d’Algérie »

    « Dictionnaire de la guerre d’Algérie », sous la direction de Tramor Quemeneur, Ouanassa Siari Tengour et Sylvie Thénault, Bouquins, « La collection », 1 472 p., 35 €, numérique 23 €.  

    La collection « Bouquins » a publié en mars 2023 un volumineux Dictionnaire de la guerre d’Algérie, sous la direction de Tramor Quemeneur, Ouanassa Siari Tengour et Sylvie Thénault. Près de 1 500 pages de notices qui ambitionnent de rendre compte de tous les aspects de la guerre d’indépendance algérienne. Dans sa recension de l’ouvrage dans Le Monde, que nous reproduisons ici, l’historien André Loez souligne la grande pluralité des sensibilités des historiens et historiennes mobilisés. Selon lui, « au-delà de son caractère désormais indispensable pour qui s’intéresse à la période, ce dictionnaire réaffirme de manière exemplaire la capacité de l’histoire à établir des vérités partagées, sur les terrains les plus controversés ».

     

    Présentation de l’éditeur


    Soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, les enjeux mémoriels liés à l’histoire de ce conflit ont alimenté autant de débats que de controverses. La recherche historique n’a cessé de progresser durant cette période. Mais il manquait un ouvrage d’une ampleur suffisante pour permettre, dans un contexte resté passionnel, de traiter du sujet sous tous ses angles, en puisant dans une bibliographie désormais abondante et en se fondant sur les acquis de la recherche, avec le souci d’objectivité et d’exigence intellectuelle qui seul peut aider à faire progresser la connaissance.

    Cet ouvrage, le voici. Le fruit d’un long travail qui réussit à embrasser sans tabou l’ensemble des thèmes et des données à la fois militaires, politiques, sociologiques et intellectuels liés au dernier épisode de la période coloniale. L’un des mérites de ses maîtres d’œuvre, Sylvie Thénault, Ouanassa Siari Tengour et Tramor Quemeneur, est d’avoir su regrouper autour d’eux des historiens et chercheurs de provenances multiples, de convictions diverses et parfois opposées. Là où les mythes l’emportent encore trop souvent sur la vérité des faits, cette pluralité des approches était non seulement nécessaire mais indispensable au crédit d’une telle entreprise.

    Événement éditorial, ce Dictionnaire, par son ambition et sa richesse exceptionnelles, répondra aux légitimes attentes de tous ceux qui, sur les deux rives de la Méditerranée, n’aspirent qu’à mieux comprendre l’histoire complexe de cette guerre.



    Les historiens de la guerre d’Algérie

    font la paix – le temps d’un livre collectif

    par André Loez, publié dans Le Monde le 25 mars 2023. Source

    Dirigé par Tramor Quemeneur Ouanassa Siari  Tengour et Sylvie Thénault, dans la  collection « Bouquins » Parution  d’un « Dictionnaire de la guerre d’Algérie »

    Manifestation d’Algériens en soutien au FLN, à Alger, le 14 décembre 1960. AFP 

     

    Le Dictionnaire de la guerre d’Algérie tient le pari de la rigueur historienne, qui, à défaut de calmer les passions, établit des faits. Remarquable.

    En parcourant les tables d’une ­librairie au rayon histoire, on ne peut manquer d’être intrigué par la couverture du Dictionnaire de la guerre ­d’Algérie. Une image confuse, difficilement lisible ; à y regarder de plus près, c’est une superposition d’affiches lacérées, où se devinent à peine un visage ­grimaçant et un slogan « pour la paix en Algérie ». Ce détail d’une œuvre du plasticien Jacques Villeglé, le collage « 14 juillet 1960 », suggère magnifiquement les déchirures historiques et historiographiques que cet ouvrage appelé à faire référence restitue et contribue à résoudre.

    Car les conflits multiples et brûlants des années 1954-1962 – entre les insurgés et l’armée, mais aussi au sein des sociétés ­algérienne et française elles-mêmes – ont laissé des traces encore à vif, qui n’épargnent pas l’histoire universitaire. En effet, les chercheurs font face à des injonctions souvent contradictoires : évoquer ce passé pour « réconcilier les mémoires » mais aussi pour « dénoncer les crimes » de la période ; travailler de façon « apaisée », mais sans avoir toujours accès aux archives, d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée. Surtout, les sensibilités historiennes varient fortement, comme le suggèrent les objets de recherche : c’est un gouffre poli­tique a priori infranchissable qui sépare, d’un côté, le regard porté par Malika Rahal sur la liesse de l’indépendance, en 1962, et les travaux d’Olivier Dard sur les membres de l’OAS. Et même la position en apparence médiane de Benjamin Stora, auteur de nombreux livres sur cette période et d’un rapport remis au président de la République, en janvier 2021, ne fait pas l’unanimité, au vu des critiques publiques émises alors – pour des raisons différentes – par des collègues comme Guy Pervillé et Sylvie Thénault.

    Et pourtant, tous les cinq ont signé des notices dans ce dictionnaire, avec une cinquantaine d’autres chercheuses et chercheurs, dont plusieurs d’Algérie. Sans excès ni biais. C’est ce qui rend l’entreprise collective remarquable : elle tient le pari de la rigueur historienne, qui, à défaut de calmer les passions, établit des faits. Biographies et opérations militaires, négociations et manifestations, cinéma et journaux, tout y figure, références à l’appui. Les articles consacrés aux archives, à la torture, aux camps de regroupement, parmi tant d’autres, sont des modèles de clarté. Le livre permet même de saisir comment ce passé fut étudié, avec des ­notices consacrées à des historiens marquants comme Mohammed Harbi ou ­Gilbert Meynier. Au-delà de son caractère désormais indispensable pour qui s’intéresse à la période, ce dictionnaire réaffirme de manière exemplaire la capacité de l’histoire à établir des vérités partagées, sur les terrains les plus controversés.

    SOURCE : Parution d'un « Dictionnaire de la guerre d’Algérie » - Histoire coloniale et postcoloniale

    Dirigé par Tramor Quemeneur Ouanassa Siari  Tengour et Sylvie Thénault, dans la  collection « Bouquins » Parution  d’un « Dictionnaire de la guerre d’Algérie »

     

     

    Dirigé par Tramor Quemeneur Ouanassa Siari  Tengour et Sylvie Thénault, dans la  collection « Bouquins » Parution  d’un « Dictionnaire de la guerre d’Algérie »

     

     

    Dirigé par Tramor Quemeneur Ouanassa Siari  Tengour et Sylvie Thénault, dans la  collection « Bouquins » Parution  d’un « Dictionnaire de la guerre d’Algérie »

    La nostalgérie extrémiste s’adresse au président de la République… La réécriture de l’histoire c’est elle avec cette lettre ouverte… Honte aux haineux racistes !!!

    Perpignan/ Cercle algérianiste : sa présidente nationale Suzy Simon-Nicaise interpelle le Président de la République… “Nous ne cèderons jamais sur l’exigence de vérité” 

     

    Dirigé par Tramor Quemeneur Ouanassa Siari  Tengour et Sylvie Thénault, dans la  collection « Bouquins » Parution  d’un « Dictionnaire de la guerre d’Algérie »

     

     


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    Zemmour à Dijon, protection policière pour

    l’un, répression maximale pour les autres

    Zemmour à Dijon, protection policière pour l’un, répression maximale pour les autres

     

    Communiqué de Solidaires 21 sur la répression de la manifestation antifasciste du Mardi 16 Mai 2023 pour protester contre la venue d’Eric Zemmour à Dijon. Lu sur Dijoncter.info. Quelques images de la mobilisation ici.

    Mardi 16 mai avait lieu une manifestation contre la venue de Zemmour, pour une séance de dédicace à la librairie la Bonne source à Dijon. La manifestation a été durement réprimée, l’union syndicale Solidaire 21 revient sur les faits. 

    Le mardi 16 mai 2023, l’immonde Zemmour est venu faire dédicacer sa plume haineuse dans la librairie « A la bonne source » à Dijon. Face à cette situation, près d’une vingtaine d’organisations associatives, syndicales ou des collectifs avaient appelé à un rassemblement place du Théâtre pour montrer une opposition déterminée aux propos immensément racistes, sexistes et homophobes de l’ancien candidat à la présidentielle. Malgré un appel à se rassembler en plein après-midi, près de 300 personnes ont participé au rassemblement antifasciste dans une ville en état de siège. En effet, des dizaines de véhicules de police encadraient le centre-ville et bloquaient l’accès à une partie des rues donnant sur la fameuse librairie, sauf pour les affidé.es de Zemmour voulant une dédicace...

    Certain.es diront que le rassemblement n’était pas déclaré dans les règles de l’art, d’autres diront que l’autorité préfectorale avait même exprimé son refus de voir se dérouler un rassemblement antifasciste sur la place du Théâtre, d’autres encore diront que cette mobilisation antifasciste était contre la liberté d’expression quand bien même l’appel était de se réunir pour montrer une opposition et rien d’autre. Les raccourcis sont faciles quand il s’agit de vouloir à tout prix disqualifier des militant.es. Néanmoins, nous tenions à revenir sur quelques éléments factuels de ce qui s’est déroulé en fin de journée lors de ce rassemblement. Alors que les militant.es antifascistes ne pouvaient pas bouger sans recevoir les habituelles « 1re sommation, 2e sommation, 3e sommation », les fanatiques de Zemmour ont pu venir se pavaner dans le rassemblement antifasciste, se protéger derrière la police pour faire de la provocation et de très nombreux signes racistes faisant de facto monter la tension. Notre organisation en vient à se demander si cette montée de tension n’était pas recherchée pour pouvoir réprimer avec une violence inouïe. Car, c’est bien cela qui s’est ensuite déroulé. Très rapidement et avec un argumentaire réduit, l’appareil répressif d’Etat a décidé de charger sur le rassemblement et de gazer très massivement ce dernier ainsi que tous les alentours (terrasses de cafés, appartements, etc). Surtout, nous avons constaté que les consignes n’étaient pas de disperser le rassemblement mais bien de « chasser » les manifestant.es pendant près de 30 minutes les envoyant boulevard Carnot au milieu de la circulation en gazant sans aucun discernement et mettant en danger la population. Surtout, une intervention policière d’une violence inouïe s’est déroulée aux abords de la place Wilson et de la rue Chabot-Charny, où plusieurs camions de police roulant portes ouvertes et gazant à tout-va ont généré une véritable panique des passant.es et automobilistes.

    Une nouvelle fois, et comme depuis de nombreux mois, la violence et la répression sont à destination des militant.es luttant pour le progrès social, une société démocratique et plus équitable. Pendant ce temps-là et jusqu’à tard dans la soirée, les militant.es du parti de Zemmour ont mangé dans un restaurant sous protection policière. L’image renvoyée est désastreuse mais elle est dans la continuité de celle de dimanche 14 mai où, là encore, l’appareil répressif d’Etat avait choisi son camp. Protégeant à l’aide de plusieurs véhicules une messe sur la voie publique en hommage à Jeanne d’Arc rassemblant des royalistes, des membres du syndicat UNI et des militants du parti de Zemmour, et dans le même temps intimidant et fouillant des militant.es syndicaux.ales.

    Notre organisation syndicale apporte son soutien et exprime sa solidarité envers toutes les personnes
    interpellées et blessées à la suite de ce rassemblement antifasciste et de sa répression.

    Le fascisme ne passera pas

    Solidaire 21

    SOURCE : https://dijoncter.info/zemmour-a-di... 

     


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    Commission mixte d'historiens français

    et algériens : Le coup

    de gueule de Benjamin Stora

    CONFIRMATION

      Benjamin Stora : « Il faut commencer à procéder à des restitutions des archives algériennes » • RFI

    Benjamin Stora, qui co-préside la commission mixte d’historiens algériens et français, n'est pas content des moyens mis à la disposition de cette commission. Cette dernière a été mise en place au lendemain de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, en aout 2022, et elle bat déjà de l'aile. En effet, en plus des difficultés à rapprocher les points de vue des deux pays sur une question sensible, il semblerait que la volonté politique pour la réussite de cette tâche ardue n'est pas présente. 

    Benjamin Stora est la figure qui représente le mieux cette commission. Présent sur le dossier avant même la mise en place de la commission, l'historien a poussé un coup de gueule dans une interview accordée à RFI. Faisant le bilan du travail de la commission, l'historien a indiqué qu' « une première réunion s’est tenue à l’Institut du monde arabe, en visioconférence. Cette réunion a duré deux heures environ et elle a porté essentiellement sur la présentation de chacun des membres de la commission ».

    Pendant cette réunion une question essentielle a été abordée. Elle concerne les archives, elle a donc attiré l'attention des membres de cette commission que ce soit du côté français ou du côté algérien. Cependant, comme l'affirme Benjamin Stora, ces membres ont convenu des deux côtés « de considérer qu’il faut commencer par une histoire longue, de commencer par le XIXe siècle, c’est-à-dire la conquête, l’arrivée des Français ».

    Les archives doivent être restituées

     à l'Algérie

    Revenant sur la question des archives de la période de colonisation, Benjamin Stora a affirmé que « c’est le soubassement, la base d’écriture de l’histoire, les archives naturellement étatiques. Et là, il y a énormément de choses qui ont été transférées de l’Algérie vers la France après l’indépendance de 1962, des kilomètres et des kilomètres d’archives qui sont déposées d’ailleurs principalement à Aix-en-Provence. Donc, la première tâche, à mon sens, c’est déjà de faire une sorte d’inventaire des archives qui existent entre la France et l’Algérie ».

    Une fois cette première étape dépassée, l'historien a exprimé son point de vue sur cette question. « La restitution, j’exprime là un point de vue personnel bien sûr, ce sont des choses à mon sens sur lesquelles il faut réfléchir, en dresser l’inventaire et commencer à procéder à des restitutions », affirme donc Benjamin Stora.

    La commission a besoin d'une volonté politique

    et de moyens

    En ce qui concerne le travail de la commission, l'historien a dressé un échéancier. « Il y a une échéance qui est prévue à la mi-juin théoriquement d’une réunion. Normalement, la date précise n’a pas été fixée ». Cependant, pour l'efficacité de cette commission, l'historien revient sur les obstacles auxquelles elle fait face. « Côté français, le problème qui va se trouver posé, à mon avis bien entendu, c’est celui des moyens pour le fonctionnement de tout ce travail, qui est un travail énorme. Or, là, la question, c’est que je ne connais pas les moyens qui ont été dégagés par la France aujourd’hui. Je ne les connais pas. Moi, personnellement, j’ai travaillé sur ce rapport que tout le monde connait, mais personnellement, il faut le savoir, je n'ai pas été payé pour cela. Trois ans plus tard, le bénévolat continue. [...] Donc, il faut quand même qu’il y ait un développement de moyens en France parce que, si les moyens ne sont pas dégagés, effectivement cette commission va avoir du mal à exister uniquement sur le bénévolat », affirme Benjamin Stora, qui pousse là un coup de gueule.

    « On ne peut pas continuer à fonctionner sur le bénévolat avec une personne seule qui écrit des rapports et qui rencontre des personnes. Il faut passer, j’allais presque dire du stade artisanal à un stade beaucoup plus élaboré. Et là, c’est la question de la volonté politique », conclut l'historien sur cette question, qui révèle qui sa mise place sur le plan politique n'a pas eu un suivi sur le plan pratique et organisationnel.

    SOURCE : https://observalgerie.com/2023/05/22/politique/commission-mixte-historiens-francais-algeriens-coup-gueule-benjamin-stora/ 

     

    Benjamin Stora : « Il faut commencer

    à procéder à des restitutions des archives

    algériennes » • RFI

     

    L’historien Benjamin Stora, qui co-préside la commission mixte d’historiens algériens et français chargée d’étudier la colonisation et la guerre d’Algérie, sort de son silence ce vendredi 19 mai sur RFI. Un mois - jour pour jour - après la première réunion de cette commission, l’historien en trace les perspectives et évoque les grandes questions qui devront être tranchées par les historiens français et algériens. Au-delà, Benjamin Stora s’émeut surtout de l’absence de moyens dévolus aux historiens français de cette commission. « On ne peut pas continuer à fonctionner sur le bénévolat », alerte-t-il, critiquant là en creux le manque d’investissement des autorités françaises sur ce dossier.

     

     


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    Saint-Rémy Collège Pasteur :

    des anciens combattants expliquent

    la guerre d’Algérie


    Saint-Rémy Collège Pasteur :  des anciens combattants expliquent la  guerre d’Algérie

    Nicolas Gilares et ses élèves ont accueilli d’anciens combattants d’Afrique du Nord, ainsi que leur exposition, pour évoquer la guerre d’Algérie.  Photo JSL /Philippe TARTAR

    Contrairement aux deux guerres mondiales, la guerre d’Algérie est peu présente dans la mémoire collective. Et pourtant, ce conflit a duré plus longtemps et a fait de nombreuses victimes parmi 1,6 million de combattants. Beaucoup, appelés du contingent, n’avaient que 20 ans lorsqu’ils sont tombés loin de leur sol natal. Pour mieux aborder cet épisode particulier de notre Histoire, Nicolas Gilares, professeur d’histoire-géographie au collège Pasteur à Saint-Rémy, a convié, pour la 3e année, d’anciens combattants d’Afrique du Nord de la FNACA Chalon ville (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie) à venir échanger avec les collégiens et présenter leur exposition qui rappelle les faits marquants de la guerre d’Algérie.

    « On avait la peur au ventre »

    Robert Geay, Bernard Jussiaux, Jean-François Drillien, Gérard Mollard ont participé à la guerre d’Algérie et sont donc venus la raconter à la nouvelle génération. Ils étaient à peine plus vieux que leurs interlocuteurs du jour, lorsqu’ils ont été envoyés de l’autre côté de la Méditerranée, fusil à l’épaule. « On ne comprenait pas pourquoi on devait participer à ces combats qui ne nous concernaient pas. On n’était pas préparés. On faisait les “classes” en France et on partait. Là-bas, on avait la peur au ventre. Les Algériens du FLN (Front de libération nationale) étaient cachés partout dans les montagnes. On souffrait de la chaleur le jour, du froid la nuit. On craignait les embuscades, les attentats. On a tous vu mourir des camarades », racontent-ils.

    Comment expliquent-ils le désintérêt pour cette guerre ?  « Elle est considérée comme une guerre honteuse par nombre de personnes. Une guerre civile. D’aucuns pensent d’ailleurs qu’elle n’est toujours pas terminée. Et puis cela s’est passé loin de chez-nous, même si la métropole a subi de nombreux dommages collatéraux, répression, attentats, etc. ». Les jeunes, qui ont dans leur famille un grand-père qui a combattu sur le sol algérien, précisent : « On sait qu’il y était mais il n’en parle jamais à la maison. » 

    SOURCE : Saint-Rémy. Collège Pasteur : des anciens combattants expliquent la guerre d’Algérie aux élèves (lejsl.com) 

    Saint-Rémy Collège Pasteur :  des anciens combattants expliquent la  guerre d’Algérie

    Saint-Rémy Collège Pasteur :  des anciens combattants expliquent la  guerre d’Algérie

    Cher Jean-François Drillien,

    Je te connais très bien, depuis longtemps, j’ai mis en ligne sur mon blog plusieurs articles te concernant. Tu es le président du Comité FNACA de Chalon-sur-Saône.

    Tu viens de participer à une réunion expliquant la guerre d’Algérie à des élèves. Mais tu le sais bien, le mot « expliquer » est superficiel. Car expliquer vraiment à des élèves jeunes ce qu'il s’est vraiment passé et dire pourquoi la guerre d’Algérie est une guerre honteuse, une sale guerre est trop dure et je crois aussi impossible... D'ailleurs le titre de l'article n'est pas correcte : j'écrirais plutôt " Des anciens combattants expliquent LEUR GUERRE D'ALGERIE " sauf pour ceux qui sont honteux de ce qu'ils ont fait.

    C’est pourquoi je te donne ici quelques exemples de la sale guerre d’Algérie qui a été considérée par le président Macron, avant son élection en 2017 comme « un crime contre l’humanité », des propos qu’il n’a d’ailleurs jamais répétés de peur, hypocritement, de perdre des électeurs.

    Michel Dandelot 

     

    La torture dans la guerre d’Algérie

    Saint-Rémy Collège Pasteur :  des anciens combattants expliquent la  guerre d’Algérie

    Plusieurs récits que nous avons récoltés évoquent la torture durant la guerre d’Algérie. A l’électricité, à l’eau, sous forme de viols, de harcèlement, d’humiliations… Les tortionnaires de la guerre d’Algérie ont usé de méthodes de torture très diverses afin de traquer les « rebelles », les « terroristes », et maintenir sous le joug de la domination ceux qui réclamaient leur indépendance. En voilà une introduction vive et directe. Afin d’introduire nos prochains témoignages, qui évoquent ce sujet, Rajaa a recensé différentes méthodes de torture. 

    « Il est très important (…) de revenir sur ce qu’il s’est passé. Sans pour autant avoir à exercer une repentance ». Voilà les mots prononcés par François Hollande en octobre 2012, alors qu’il se tenait sur un quai de la Seine afin de commémorer la mémoire des victimes du 17 octobre 1961. Pas de « repentance ». Ces mots m’ont frappée, et alors que je cherchais à me renseigner davantage sur la façon dont la classe politique française appréhendait ces faits historiques, je me suis rendue compte que presque 60 ans après les faits, on persiste à détourner les intentions de reconnaissance, dédommagements et réconciliations entre les deux rives méditerranéennes.

    Je suis de ceux qui pensent qu’il n’est pas trop tard pour revenir sur ces faits, qui ont marqué la conscience des Algériens. De générations en générations, nous visionnons les mêmes films, nous racontons les mêmes récits ; tous soulignant la violence évidente de ce passé colonial. Savoir qu’il y a moins d’un siècle, des individus étaient jetés à la Seine en public, ou d’autres électrocutés dans de sombres pièces dans les sous-sols de la Casbah, peut susciter questionnements et indignations légitimes.

    Il y a trois semaines, j’ai donc entrepris quelques recherches sur le thème de la torture pendant la guerre d’Algérie. Je me suis essentiellement renseignée sur les méthodes principales qui furent employées durant cette période, et en ai répertorié huit, que j’ai organisé dans une liste non-exhaustive :

    Saint-Rémy Collège Pasteur :  des anciens combattants expliquent la  guerre d’Algérie

    • La noyade : illustrée par le tournant tragique qu’a pris la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 à Paris. Des Algériens furent jetés à la Seine, parfois attachés. On peut observer sur les images d’archives des crânes ouverts, nez ensanglantés, des personnes recroquevillées au sol, frappées par la police, sous les ordres du Préfet de police de Paris Maurice Papon. En Algérie, il y eu également des cas de noyades notamment près des rivières et zones montagneuses.
    •  Le viol : un des plus gros tabous inclus dans la torture durant la guerre d’Algérie.

    A travers les archives de l’INA, je suis premièrement tombée sur le témoignage glaçant d’Henri Pouillot. Il a été appelé au combat durant la guerre d’Algérie et a pu témoigner des tortures dans l’écriture de deux livres. Aujourd’hui, il est militant anti-raciste et anti-colonialiste. Dans l’extrait d’un reportage par la chaine France 2, il revient sur ses pas en Algérie, dans la Villa Susini. Il raconte que c’était un lieu d’habitation et de regroupement des soldats français pour y habiter, se divertir, vivre, mais aussi un centre de torture et ce durant huit années consécutives. On y arrêtait sans motif des femmes algériennes, qui étaient victimes de viols. Monsieur Pouillot raconte qu’ont leur faisait faire « le tour des chambres ». Nous pouvons décortiquer l’aspect destructeur du viol en deux objectifs des soldats français lorsqu’ils le commettent. Au début de la guerre, ces hommes violaient pour « satisfaire leurs désirs sexuels ». Par la suite, le viol est devenu une réelle arme de guerre, et cela parce que si l’on considère la religion ainsi que la sacralité que l’on attribue au corps et à la sexualité des femmes dans la culture musulmane, on réalise que les violer revient littéralement à la destruction de ces femmes, et à leur exclusion sociale par la suite. En effet, lorsqu’elles étaient violées, soit elles étaient condamnées à ne jamais pouvoir se marier car plus vierges, soit elles étaient déjà mariées et se voyaient alors humiliées voire répudiées.

    Certaines femmes étaient déshabillées puis placées dans des positions humiliantes jusqu’à ce qu’elles crachent les informations que cherchaient à obtenir les français (dénoncer des membres du FLN, dévoiler des secrets, cachettes, donner des noms…). Il arrivait également que les militaires s’introduisaient dans leur logis, les embarquaient et les violaient, souvent collectivement. Ces actes barbares étaient commis avec l’utilisation d’objets divers : électrodes posées sur les parties génitales féminines – voire à l’intérieur même du vagin par exemple – morceaux de bois, bouteilles.

    Certains estiment même que ces viols étaient institutionnalisés. En effet, on a connaissance de certaines opérations de viols nommées « viol à 4 »: pendant les évacuations de villages et fouilles de maisons, 2 militaires étaient chargés de monter la garde à l’extérieur, un troisième était chargé de tenir les vieux sur le côté, et le quatrième du viol. Cela se déroulait sous les yeux de toutes les familles, enfants compris. Ces quatre militaires interchangeaient les rôles, on appelait cela « le viol tournant ».

    Finalement, j’ai réussi à écouter des témoignages de victimes de viols qui ont difficilement accepter d’en parler : Annick Castel-Pailler, femme de communiste français violée par un parachutiste français dans cette Villa Susini, et Louisette Ighilahriz, militante nationaliste algérienne qui a saisi plusieurs fois la justice française pour dénoncer la torture.

    Leur point commun : deux femmes totalement bouleversées qui racontent ces tragédies avec une émotivité qui traduit toute la difficulté à oublier et tourner la page à ce propos. Ce sont des femmes qui ont résidé ou résident aujourd’hui en France, mais en Algérie il est quasiment impossible de retrouver des témoignages. Le tabou à ce sujet, mêlé au sentiment de honte que peut ressentir la victime, est un véritable dégât en Algérie. Jusque aujourd’hui la parole peine à se libérer.

    Concernant les femmes algériennes, nous pouvons également citer les cérémonies de dévoilement où on les déshabillait. Les célèbres photos de Marc Garanger témoignent du traumatisme, que l’on peut lire sur le visage de ces femmes.

    • L’électricité / La gégène : sur les parties du corps les plus sensibles (organes génitaux très souvent), on place des électrodes reliées à une génératrice que le tortionnaire actionne à la manivelle. Il est récurrent d’apercevoir des scènes de torture à l’électricité dans les films sur la guerre d’Algérie, car il s’agissait du moyen de torture le plus répandu. Il y a des scènes typiques où les tortionnaires allument leurs postes de musique avec beaucoup de son pour couvrir les cris de l’Algérien qui subit la torture. Il y a aussi d’autres scènes où on plaçait les pieds du torturé dans une bassine d’eau pour l‘électrocuter plus fort et violemment.
    • La pendaison : la victime est suspendue en l’air par les poignets jusqu’à ce que ses épaules et omoplates se disloquent
    • La baignoire : asphyxie temporaire de la victime maintenue la tête sous l’eau. Cela se faisait dans des puits, dans les grands trous où l’on stocke l’eau dans les sous-sols, où encore dans l’endroit où les animaux s’abreuvent.
    • Le tuyau d’eau : on déverse de l’eau par un tuyau enfoncé dans la bouche de la victime jusqu’à suffocation.
    • Cuve à vin : des suspects sont enfermés dans des cuves à vin désaffectées, et finissent par mourir étouffés.
    • Les mutilations : ventre bourré de paille ou de cailloux, sexe dans la bouche, ongles arrachés : ce sont plutôt des pratiques exercées sur le terrain de la guerre, sur des cadavres de personnes mortes au combat. Le fait de salir un corps inanimé faisait figure d’humiliation pour la famille du défunt qui souvent, ne pouvait plus aller chercher le corps et serait abattue de voir un cadavre.

    Qui étaient les tortionnaires ? 

    L’épisode extrêmement violent de la Bataille d’Alger marqua le début de l’usage de la torture de manière décomplexée. A partir de 1957, ce sont les Détachements Opérationnels de Protection (DOP) qui sont les acteurs essentiels de ces tortures. Celle-ci était utilisée de manière quasi systématique par ces services dans le cadre de renseignements. Mais elle était aussi très réfléchie. De nombreux témoignages de personnes ayant subi diverses méthodes de torture affirment qu’ils réalisaient leurs aveux plus rapidement face à la douleur atroce et insupportable qui leur était infligée.

    D’abord interrogés, les suspects étaient ensuite soumis à des tortionnaires. Toutefois, plusieurs récits confirment que la torture n’était pas seulement utilisée dans le cadre de la recherche de renseignements. Par son témoignage, Henri Alleg décrit dans son livre « La Question » que la torture était même assumée fièrement, utilisée de manière régulière, presque systématique pour tout résistant au maintien de la colonisation.

    Ainsi, les fellaghas (combattants nationalistes algériens), étaient les premières victimes de ces tortures. Mais n’étaient pas épargnés les femmes, les enfants, les civils suspectés de soutenir le mouvement d’indépendance. En témoignent Louisa Ighilahriz ou encore Annick Castel Pailler (les deux témoignent de viols dans la vidéo au-dessus). En témoigne Stanislas Hutin, ancien appelé en Algérie qui a photographié le jeune Boutoute le lendemain d’une nuit de torture sur cet enfant de 14 ans. Il en fait le récit dans ce podcast. En témoigne aussi Mohamed Garne, reconnu pour la première fois par la justice française comme victime de guerre, étant né d’un viol collectif.  N’étaient pas épargnés non plus les sympathisants français ou étrangers à l’indépendance. En témoigne par exemple la disparition de Maurice Audin et la reconnaissance par le Président Emmanuel Macron de la responsabilité de l’Etat français dans la mort de cet ancien militant indépendantiste.

    Bien sûr, une guerre implique toujours au moins deux acteurs opposés. Le Front de Libération Nationale a eu recours également à la terreur et à la torture pour parvenir à l’indépendance du pays. Des cadavres étaient retrouvés au coin des rues, on mutilait certaines parties du visage (nez/lèvres/oreilles) et on massacrait des harkis (ceux qui luttaient avec la France). La guerre d’Algérie se distingue donc largement par sa dimension de violence décomplexée. Les témoignages que nous recueillons encore de nos jours, font signifier le résultat des non-dits à propos de ces pratiques, les tabous et les volontés de tourner la page sans revenir sur les faits.

    Il est ainsi important de continuer à se renseigner, à discuter, à écouter et écrire cette guerre sous toutes ces approches : des plus glorieuses aux plus honteuses. Il n’y aura jamais assez d’ouvrages, d’articles, de films et reportages pour retracer le vécu de certaines personnes détruites par ces crimes. Cette époque reste encore récente sur la frise chronologique de l’histoire de France et d’Algérie. Si la parole se délie chez nos politiciens français qui consacrent un petit mot pour la communauté algérienne chaque 17 octobre qui passe, on est encore loin du devoir de mémoire et de reconnaissance.

    Les faits relatés dans l’article proviennent de témoignages extraits des reportages suivants :

    SOURCE : La torture dans la guerre d'Algérie - Récits d'Algerie (recitsdalgerie.com) 

     


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    Paris : Une réunion en hommage

    à une figure de l’extrême droite interdite

      Paris : Une réunion en hommage   à une figure de l’extrême droite interdite

    Le préfet de police Laurent Nuñez. — CATHERINE KOHLER/SIPA

    VENNER « Il existe des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination (…) soient tenus », a justifié le préfet de police dans son arrêté.

    20 Minutes avec AFP 

    La préfecture de police a interdit une réunion dimanche après-midi à Paris en hommage au théoricien de l’extrême droite identitaire Dominique Venner, qui s’est suicidé il y a dix ans jour pour jour à Notre-Dame. « Il existe des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination (…) soient tenus », a justifié le préfet de police Laurent Nuñez dans son arrêté, consulté par l’AFP.

    Pour rappel, début mai, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé aux préfets d’interdire à l’avenir toutes les manifestations « de l’ultradroite ou de l’extrême droite », après une polémique suscitée par un défilé à Paris le 6 mai. La préfecture de police a interdit six rassemblements le week-end dernier. Un colloque et une manifestation organisés par l’Action française ont finalement pu avoir lieu, après un feu vert de la justice administrative.

    La réunion, organisée par l’Institut Iliade sur le thème « Dominique Venner, la Flamme se maintient », devait se tenir dimanche de 15 heures à 19 heures au Pavillon Wagram, dans l’ouest de Paris. « A 14h30, le tribunal administratif n’avait pas encore statué sur le référé liberté déposé par l’Institut Iliade », a indiqué dans un communiqué ce cercle de réflexion de la mouvance identitaire.

    « La liberté d’expression, ça fait longtemps qu’elle existe plus »

    « Il est sans précédent, en démocratie, qu’un colloque organisé par une association culturelle se voit interdire une réunion publique organisée dans un lieu privé », a, pour sa part, souligné l’organisation, annonçant un double recours au fond devant le tribunal administratif et le Conseil d’Etat. Vers 15 heures, une quinzaine de policiers se tenaient devant la salle, fermée, a constaté une journaliste de l’AFP. Une petite foule venue assister au colloque s’est rapidement dispersée. « La liberté d’expression, ça fait longtemps qu’elle existe plus », « elle est sous surveillance », a-t-on entendu dans ses rangs.

    NOTRE DOSSIER SUR L'EXTRÊME DROITE 

    Ancien parachutiste, militant dans les années 1950 au mouvement néofasciste Jeune Nation puis membre de l’OAS, Dominique Venner, spécialiste des armes à feu, s’est donné la mort avec un pistolet le 21 mai 2013 à 78 ans devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame. Présidente du Front national à l’époque, Marine Le Pen avait exprimé son « respect » envers Venner, en estimant que son geste « éminemment politique » était une tentative de « réveiller le peuple de France ».

    De son côté, la préfecture de police a rappelé, ce dimanche, que la condamnation de Dominique Venner à dix-huit mois de prison pour son appartenance à l’Organisation armée secrète (OAS), groupe terroriste clandestin opposé à l’indépendance de l’Algérie. 

    SOURCE : Paris : Une réunion en hommage à une figure de l'extrême droite interdite (20minutes.fr)


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    Chronique « Sans filtre » :

    le feu à la maison

     

    Chronique « Sans filtre » :  le feu à la maison

    Mémona Hintermann

    Sans filtre, la chronique de Mémona Hintermann, grand reporter, ancienne membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel.

    Quand la sonnerie a retenti en pleine nuit, Camille Blanc s’est précipité hors de son lit espérant que sa femme ne serait pas réveillée. Le téléphone était posé à proximité d’une fenêtre donnant sur la rue surplombant le lac. Le feu d’une explosion. La charge de plastic avait été placée sur le rebord de la fenêtre. A 50 ans, le maire socialiste (SFIO) d’Evian, médaillé de la Résistance, un pacifiste militant pour la paix en Algérie venait de payer le prix de son idéalisme. L’OAS l’avait ciblé parce qu’il avait proposé sa ville pour accueillir une délégation algérienne. C’était en mars 1961, exactement un an avant la signature des fameux accords.

    Aujourd’hui, même dans la cité thermale de Haute-Savoie, l’assassinat du maire disparaît des mémoires. Quant aux touristes, n’en parlons pas. On préfère l’oubli parce que c’est commode d’effacer les traces des forfaits des amis de Jean-Marie Le Pen. On ne fait pas d’histoire parce que… c’est de l’histoire ancienne, parce que des morts, dans le sillage de la guerre d’Algérie, il y en a eu de tous côtés, non ?

    Pourtant, entre l’attentat qui a tué Camille Blanc et l’incendie qui a fait craquer Yannick Morez, un point commun : la mouvance de l’extrême droite. Une vieille affaire, l’extrême-droite en France. Comme son homologue assassiné au bord du Lac Léman, le maire de Saint-Brévin-les-Pins a reçu suffisamment de preuves de la détermination de nervis en embuscade. Sont-ils les seuls à saboter les rouages de la vie démocratique ? Il faudrait être borgne pour ne pas distinguer les failles sous nos yeux. Les ennemis de la liberté - étiquetés d’obédience fasciste - n’ont pas le monopole des méthodes qui imposent de jeter l’éponge. L’extrême-gauche, par ses paroles et ses actes, n’a pas renoncé à son vieux fonds de commerce de la haine bien-pensante. Les groupes nommés Black blocks ou autres nihilistes qui ricanent en faisant brûler des policiers comme des torches ne sont pas des enfants de chœur. Chez nous, la palette des acteurs de la violence est largement garnie. On n’oublie pas les apôtres de l’islamisme, pas vraiment des apprentis dans l’art de l’intimidation. Sans compter la violence sans nom, sans affiliation particulière, banalisée au quotidien.

    Sur les 1300 démissions de maires depuis 2020, toutes ne s’expliquent pas uniquement par des causes de brutalité physique. Il y a aussi les injures, les diffamations, la peur lancinante qui ronge parce qu’on a un élu dans la famille, il y a toutes ces sales manières qui dégoûtent de la chose publique jour après jour. Avec un sentiment diffus que l’Etat ne s’intéresse pas à ces dangers. Cette fois, est-ce vraiment la fois de trop ? Ce serait naïf de le croire, malgré la décision du gouvernement de renforcer la protection des titulaires de l’onction du suffrage universel.

    L’air du temps est gonflé de violence. Le choc provoqué par le choix de Yannick Morez de renoncer à son mandat et à sa ville s’est ajouté à un acte qui aurait pu passer pour un fait divers. Le passage à tabac du petit-neveu de Brigitte Macron n’est pas un fait divers anodin, il ajoute au sentiment que tout se règle désormais par la force. Dans les yeux d’Emmanuel Macron dénonçant cette attaque contre un proche, il y avait de l’effroi comme si, soudain, le chef de l’Etat prenait conscience de la haine dont il est l’objet. Elu au plus haut degré de responsabilités, il ne peut ignorer ce que subissent les enseignants, les soignants, les pompiers… Punir comme on le fait jusqu’à présent ne suffit pas. Changer de mentalité, alors ? Pas le temps, il y a le feu à la maison.

    SOURCE : Chronique "Sans filtre" : le feu à la maison - ladepeche.fr 

    Chronique « Sans filtre » :  le feu à la maison

    Suite à cet article je tiens à rappeler

    les propos de Fabien Roussel

    "Des méthodes de barbouzes"

    Fabien Roussel (PCF) réagit

    à l'agression d'un syndicaliste CGT

    de l'entreprise Vertbaudet

    en plein conflit social à Marquette-lez-Lille

    Cliquez sur le lien ci-dessous pour écouter Fabien Roussel 

    https://twitter.com/i/status/1658914814243086357 

    Chronique « Sans filtre » :  le feu à la maison 

    Islam et musulmans : un nouveau scandale

    éclate en France

    Chronique « Sans filtre » :  le feu à la maison

    Photo ajoutée " Bonne fête de l'Aïd El-Fitr " pour mes amis musulmans 

    Michel Dandelot

    Nouveau scandale en France en rapport avec l’Islam et les musulmans. Cette fois, c’est la fête de l’Aïd El-Fitr, célébrée le 21 avril dernier, qui est à l’origine d’une note de l’administration qui ne passe pas.

    Cette note suscite la crainte de voir à nouveau l’Islam lié à la gestion des questions sécuritaires, au moment où la communauté musulmane en France fait face à toutes sortes de stigmatisations et d’amalgames.

    Selon des révélations faites par des médias français, dont Le Monde et la Dépêche du Midi, les directeurs des établissements scolaires de deux départements ont reçu l’instruction de recenser les élèves qui ont séché les cours le 21 avril, jour de la fête musulmane de l’Aïd El-Fitr. Les départements concernés sont l’Hérault et la Haute-Garonne.

    Le premier mail, daté du 26 avril, émane d’un commissariat de police de Toulouse (Haute-Garonne) qui voulait connaître le taux d’absentéisme le jour de l’Aïd El-Fitr, précisant que la requête fait suite à une demande des « services de renseignement ».

    Le 11 mai, les directeurs des lycées et collèges de la région de Montpellier (Hérault) ont reçu une demande similaire, signée d’un responsable des services départementaux de l’éducation. Celui-ci demandait un recensement des absences enregistrées pendant l’Aïd El-Fitr et l’évaluation de l’impact de ces absences sur les résultats des élèves.

    Pourquoi les services de renseignement français cherchent-ils de telles statistiques, qui, ne devraient concerner que la sphère de l’éducation seule habilitée à gérer les questions de discipline dans les établissements scolaires et à évaluer le rendement des élèves ?

    Islam et musulmans en France : l’étrange demande de la police 

    Le message du 11 mai a été annulé dès le lendemain par le directeur de l’éducation du département de l’Hérault, mais il n’en reste pas moins que cette incursion des services de renseignement inquiète dans les milieux scolaires en France, où l’école est censée être laïque.

    Les enseignants et leurs syndicats ont vite exprimé leur indignation. Cela signifie pour le corps enseignant que dans la conception des services de renseignement, « la pratique de la religion musulmane serait une question de sécurité intérieure », s’est scandalisée une enseignante citée par la Dépêche du Midi.

    Il s’agit d’une « atteinte au principe de laïcité », s’emporte Yvon Manac’h, secrétaire académique du SNPDEN, premier syndicat des chefs d’établissement, en Haute-Garonne, dans une déclaration au journal Le Monde.

    Il s’agit aussi d’un déni de droit puisqu’une circulaire ministérielle datant de 2004 et toujours en vigueur stipule que des autorisations d’absences peuvent être accordées aux élèves pendant la célébration des grandes fêtes religieuses, au nombre de 13 et parmi lesquelles figurent les deux Aïd musulmans (Aïd El-Fitr et Aïd El-Kébir).

    Pour le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, il est « tout à fait normal » que les élèves, quelle que soit leur religion, puissent participer à ces fêtes qui sont l’occasion d’un « rassemblement familial ».

    La première demande de recensement des absences est survenue deux jours après un article du Figaro, paru le 24 avril et faisant état de la hausse du taux d’absentéisme des élèves pendant la fête musulmane célébrée en France quatre jours plus tôt.

    SOURCE : Islam et musulmans : un nouveau scandale éclate en France (tsa-algerie.com) 

     


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    Benjamin Stora : « Il faut commencer

    à procéder à des restitutions des archives

    algériennes » • RFI

      Benjamin Stora : « Il faut commencer à procéder à des restitutions des archives algériennes » • RFI

    L’historien Benjamin Stora, qui co-préside la commission mixte d’historiens algériens et français chargée d’étudier la colonisation et la guerre d’Algérie, sort de son silence ce vendredi 19 mai sur RFI. Un mois - jour pour jour - après la première réunion de cette commission, l’historien en trace les perspectives et évoque les grandes questions qui devront être tranchées par les historiens français et algériens. Au-delà, Benjamin Stora s’émeut surtout de l’absence de moyens dévolus aux historiens français de cette commission. « On ne peut pas continuer à fonctionner sur le bénévolat », alerte-t-il, critiquant là en creux le manque d’investissement des autorités françaises sur ce dossier.


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    Voici un nouvel article de La Horde 

    La Horde regroupe tous les Comités de Vigilance Antifasciste de France dont fait partie celui des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66) qui m’a aidé à construire dernièrement ces trois articles :

    Communiqué du Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66) - micheldandelot1 

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan - micheldandelot1 

    Un ex-OAS est mort : Jean-Pierre Papadacci *** Les assassins meurent aussi *** On ne va pas pleurer - micheldandelot1 

    Si vous voulez voir les nombreux groupes antifascistes en France (une soixantaine) vous pouvez cliquer sur ce lien :

    Groupes antifascistes en France - La Horde (samizdat.net)

     

    Voici un nouvel article de La Horde

    Voici un nouvel article de La Horde

    Avec les propos d’Elisabeth Borne, première représentante du gouvernement, mettant sur un pied d’égalité antifascistes et néonazis ("l’extrêmisme, il vaut des deux côtés"), le gouvernement Macron continue de préparer le terrain aux néo-fascistes.
    Mettre les antifascistes au même niveau que les néonazis, c’était jusque-là le discours de Trump après la tuerie et les violences fascistes de Charlottesville.

    L’odeur rance du GUD derrière les violences fascistes

    en France 

    Rappelons le contexte dans lequel l’État, à travers le préfet de police Laurent Nuñez, a autorisé la marche nazie du C9M sur Paris, à deux jours de la commémoration de la libération :

    Paris, 5 Janvier 2022 : dissolution des Zouaves Paris, 6 ans après leur émergence sur les ruines de l’ancien GUD

    Paris, 19 Mars 2022 : assassinat raciste du rugbyman Federico Martin Aramburu par arme à feu, en pleine rue, par plusieurs membres du GUD 2e génération [2010 - 2017] (Loïk le Priol et Romain Bouvier)

    Paris, Novembre 2022 : 10 mois après la dissolution des Zouaves Paris, réactivation du GUD Paris

    Callac, 11 Janvier 2023 : le maire de la commune abandonne le projet d’accueil de réfugiés sur la commune suite à de nombreuses pressions et menaces de l’extrême-droite. L’adjointe au maire déclare alors : « Trop de pression, trop de menaces. On a lâché car on n’a pas été aidés. Voilà tout », et ce malgré les mobilisations antifascistes de septembre et novembre 2022.

    Paris, 5 Février 2023 : le GUD Paris participe à un hommage au collabo Brasillach

    Saint-Brévin, le 11 Décembre 2022, le 25 Février 2023 puis le 29 Avril 2023 : des manifestations de groupes d’extrême-droite ont lieu sur la commune contre le projet d’accueil de réfugié.e.s. À chaque fois, des habitant.e.s et militant.e.s de la commune et de la région se mobilisent pour mettre en échec ces rassemblements de racistes. En février, 1200 personnes solidaires affirment leur opposition au racisme et à l’extrême-droite (200 personnes côté faf), en avril, presque 500 personne renouvelle la mobilisation antifasciste, les fascistes peinent à rassembler de nouveau 200 personnes. Sauf que cette fois-ci, le dispositif des forces de l’ordre présent facilite les mouvements de la "mob" faf (80 personnes), qui iront affronter à distance les antifascistes, avant que la police ne gaze les antifascistes. Une voiture est incendiée, présentée par l’extrême-droite comme étant celle d’un riverain, il s’agit en fait du véhicule d’un néonazi d’Île-de-France, dans lequel est saisi du matériel (et notamment cet autocollant).

    Voici un nouvel article de La Horde

    Côté facho, on retrouve lors de ces mobilisations aussi bien Reconquête, le RN, que les catholiques intégristes de Civitas ou nombre de groupes néonazis et nationalistes-révolutionnaires, dont bien évidemment les membres du GUD Paris et leurs satellites (Division Martel, Luminis, etc..).

    Saint-Brévin, 22 Mars 2023 : tentative d’homice par incendie du domicile du maire de Saint-Brévin en raison de son engagement pour l’accueil de réfugié.e.s sur sa commune.

    Paris, le 29 Avril 2023, coupe de France : des hooligans néonazis passent à tabac plusieurs vendeurs à la sauvette et d’autres personnes racisé.e.s dans le métro. Un assistant parlementaire LFI, présent par hasard au même moment, voit la scène et la filme. Repéré en train de filmer, il est passé à tabac.
    On retrouve dans ces hooligans néonazis des membres de l’ex-groupe hooligan nazi la Milice Paris, ainsi que des toulousains de l’ex-groupe Viola Front et de la CamSide Tolosa. Les nazis de la Milice Paris se retrouvent toujours en tribune côté Boulogne, aux côtés de Jeunesse Boulogne, le nouveau groupe hooligan néonazi piloté par le GUD en sous-main. C’est aussi le même soir que la mobilisation à Saint-Brévin, d’où une partie des effectifs de la mob faf (qui a été aidée par la police dans son action) rentre sur Paris pour venir au stade.

    L’État bien informé 

    Tous ces éléments sont bien connus et documentées par le renseignement français, que ce soit par la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme, ou par la DGSI et son service dédié à l’extrême-droite.
    Pour autant, connaissant toutes ces informations, le préfet de police, donc rappelons-le l’État, a fait le choix sciemment d’autoriser la manifestation néonazie du C9M. Aussi il nous faut rappeler que cette manifestation est devenue au fil des années La manifestation annuelle de tout ce que le pays compte de groupes néo-fascistes, néonazis, nationalistes-révolutionnaires … depuis 1994 !
    Si la manifestation du C9M a perdu de la vigueur à la fin des années 2010, il faut reconnaître que le courant nationaliste-révolutionnaire, l’un des plus violents et meurtrier à l’extrême-droite (depuis les années 80, une dizaine d’assassinats ont été commis par leurs membres sur le sol français, dont celui de Clément Méric) est de retour sur le devant de la scène. Pourquoi ? C’est ce que nous expliquerons dans un prochain article sur l’évolution et le renouvellement du courant nationaliste-révolutionnaire en France.

    Voici un nouvel article de La Horde


    L’État surveille et est bien informé des faits et agissements des uns et des autres. L’organisation du concert néonazi à St-Cyr-l’École était évidemment connu du renseignement, qui comme d’habitude dans ces cas de figure, préfère ne pas alerter les services préfectoraux et la DDSP, pour ne pas ébruiter ce type de rassemblement, dans une stratégie obscure visant à tolérer ces rassemblements sans jamais leur nuire.

    Cacher ce fascisme que je ne saurais voir, ou la politique gouvernementale de l’autruche pour les fafs, celle du bâton pour la population 

    On ne peut qu’interroger les choix répressifs du gouvernement, prompt à interdire ici des casserolades, enfermer des étudiant.e.s en lutte, tenter de tuer des militant.e.s écologistes à Sainte-Soline, interdire des mobilisations et dissoudre des collectifs de lutte au prétexte qu’y participent des fiché.e.s S, ou encore poursuivre des personnes pour une banderole dans son jardin où à sa fenêtre.
    Quand une première ministre fait mine d’être choquée par une marche néonazie sur la capitale, alors que ses propres services l’autorisent et l’accompagnent, tout en renvoyant dos à dos antifascistes et néonazis, c’est ce qui aurait été considéré par nos ancien.ne.s, au sortir de la seconde guerre mondiale, comme un acte de trahison. Symboliquement à deux jours de la commémoration de la libération, qui rappelons-le, est le fruit des efforts (et notamment de la lutte armée) qu’ont alors mené les antifascistes. Ce qui n’a pas manqué à nos voisins, notamment allemands, stupéfaits.

    Réformer les retraites et repousser l’âge de départ à 64 ans, autoriser les nazis à parader, poursuivre l’entreprise coloniale à Mayotte, "ré-industrialiser" le pays en demandant une mise en pause des réglementations écologiques, tout ceci prépare le terrain pour faire accepter à la population plus d’exploitation, plus de racisme, plus d’autoritarisme de l’État, plus de privation des libertés. C’est en 2023 la politique de Macron, pour sauver la bourgeoisie et le capital, c’est la politique qui prépare les esprits et l’État au fascisme qui vient, c’est une autoroute vers l’Élysée pour Le pen et consorts.

    Voici un nouvel article de La Horde

     

    Lutte antifasciste VS interdiction étatique 

    Nous nous sommes plusieurs fois exprimés quant aux dissolutions et aux mesures étatistes et répressives, qui sont toujours une fuite en avant pour justifier plus de répression et de privations de liberté. Cela renforce l’État autoritaire et policier, accompagne et préfigure des formes nouvelles de fascisme.
    Les dissolutions de ces dernières années deviennent une façon de museler toute opposition ou contestation politique : Groupe Antifasciste Lyon et Environs, Collectif Palestine Vaincra, Soulèvements de la Terre, Défense Collective...
    Alors que Darmanin annonce vouloir interdire "toute mobilisation d’ultra-droite", c’est un rassemblement de Gilets Jaunes qui est également interdit ce week-end du 13 et 14 Mai 2023.. Une dérive évidente, au moment où des maires démissionnent ou cèdent face aux violences et menaces fascistes. L’État témoigne la volonté de ne pas s’attaquer à l’extrême-droite en parlant de lutte contre "l’extrêmisme" (cela concerne-t-il aussi l’extrême-centre ?), et en mettant sur un pied d’égalité, une fois encore, des dégradations (matérielles) de permanence d’élus ayant voté pour la réforme des retraites avec des tentatives d’homicides par incendie de domiciles.. Un jeu dangereux et une impasse pour les droits humains.

    La seule réponse politique cohérente, à l’image des mobilisations antifascistes à Dresde en Allemagne ces 15 dernières années, ce serait de construire une mobilisation antifasciste unitaire, populaire et plurielle afin de bloquer la marche néonazie du C9M.  De la libération par la propagande, la lutte armée et le sabotage du pays en 1945 aux mobilisations antifascistes de ces dernières décennies, la lutte antifasciste est le seul moyen efficace de contrer l’extrême-droite, et l’un des leviers importants pour nuire à la dérive raciste et autoritaire de nos sociétés et sortir enfin du capitalisme.

    La Horde

    SOURCE : https://lahorde.samizdat.net/C9M-78-ans-apres-la-liberation-la-main-tendue-du-gouvernement-vers-les-neonazis 

     


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    "Des méthodes de barbouzes"

     Fabien Roussel (PCF) réagit

    à l'agression d'un syndicaliste CGT

    de l'entreprise Vertbaudet

    en plein conflit social à Marquette-lez-Lille

    Cliquez sur le lien ci-dessous pour écouter Fabien Roussel 

    https://twitter.com/i/status/1658914814243086357 

     

     


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    8 mai 45 : massacres coloniaux de Sétif

    Kherrata, Guelma

    Commémoration

    Nanterre - "Les oranges"

    8 mai 45 : massacres coloniaux de Sétif,  Kherrata, Guelma - Commémoration  Nanterre - "Les oranges"

    M’Hamed Kaki, fondateur de l’association mémorielle Les Oranges à Nanterre (92), fait partie de ses altruistes qui sait que « plus tu donnes plus tu reçois » et qui est convaincu que le travail sur la mémoire est indispensable pour construire une société fraternelle. 

     


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    J’ai donc signé cette pétition très

    importante, j’espère que vous l’avez fait

    aussi ?

    J’ai donc signé cette pétition très  importante, j’espère que vous l’avez fait  aussi ?

    Je vous rappelle qu’après avoir été libéré de la sale guerre d’Algérie, j’ai passé 40 ans de ma vie professionnelle dans l’entreprise « Le Journal de Saône-et-Loire » à Chalon-sur-Saône. Et pendant toutes ces années j’ai été nommé délégué syndical du Syndicat du Livre CGT. Pourquoi je vous remémore tout cela ?  Hier j’ai visionné une émission très intéressante où était interviewée Sophie Binet (CGT).

    J’ai donc signé cette pétition très  importante, j’espère que vous l’avez fait  aussi ?

    Elle aussi nous demande de signer

    cette pétition dont voici le lien :

    Le 6 juin dans la rue, le 8 juin à l'Assemblée (jusquauretrait.fr) 

    Sophie Binet, née le 5 janvier 1982 à Metz, est une syndicaliste françaisesecrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) depuis le 31 mars 2023.

    Elle participe au mouvement contre le contrat première embauche de 2006, à la direction du syndicat étudiant UNEF. En 2016, elle lance une pétition qui réunit plus d'un million de signatures en deux semaines lors du mouvement social contre la loi Travail.

    Permanente de la CGT à partir de 2013, après avoir travaillé six ans en lycée professionnel, soucieuse d'un « rassemblement des organisations syndicales, trop nombreuses et divisées », elle est élue, en 2018, secrétaire générale de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT. En 2023, en plein mouvement social contre le projet de réforme des retraites, elle est la première femme élue secrétaire générale de la CGT.

    L’interview en intégralité de Sophie Binet

    Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l'invitée de BFMTV, après avoir été reçue par Élisabeth Borne à Matignon. La leader de la CGT affirme avoir refusé une "proposition" de réunion multilatérale avec le président de la République sur le calendrier social, mais ne "voit pas l'utilité d'une grande messe avec Emmanuel Macron" sauf annonce du retrait de la réforme des retraites.

    C'est un plaisir de suivre Sophie Binet face à ces « Macronistes » acharnés, entre autres le meneur de jeu qui cherche par ses questions à la coincer et qui n'y arrive pas. La bande de journaleux est déconfite et le dépit se lit sur leur visage. Excellent ! Tu es formidable Sophie. Merci.

    Michel Dandelot 


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    Hommage à Maurice Rajsfus :

    Une vie d’engagement anti-colonialiste

    et anti-raciste

    Hommage à Maurice Rajsfus : Une vie d’engagement anti-colonialiste et anti-raciste

    Hommage à Maurice Rajsfus : Une vie d’engagement anti-colonialiste et anti-raciste

    Maurice Rajsfus, activiste infatigable des droits de l’homme, laisse une œuvre importante, inspirée par une vie très active. Né le 9 avril 1928 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) d’une famille polonaise juive immigrée en France en 1923, il est mort le 13 juin 2020 à Antony (Hauts-de-Seine).

    Le 16 juillet 1942, Maurice Rajsfus a quatorze ans. Il est arrêté par la police française, avec sa sœur et ses parents lors de la rafle du Vél’ d’Hiv. L’un des deux policiers qui vient les arrêter est un ancien voisin de palier. Les deux enfants sont finalement libérés après une série d’ordres et de contre-ordres ; ils ne reverront jamais leurs parents. Rajsfus n’a cessé, jusqu’à sa mort, «de surveiller cette police au passé trop présent, sans remords et sans mémoire», écrit l’éditeur.

    D’abord membre du Parti communiste, dont il est exclu en 1946, puis de la IVe Internationale, dans les années 1950, il milite au sein du groupe Socialisme ou Barbarie de Claude Lefort et Cornelius Castoriadis. Il cofonde, en 1990, puis dirige le réseau Ras l’front dans le but de combattre le Front national et ses idées. En 1994, il crée l’Observatoire des libertés publiques, qui tient à jour, dans son bulletin mensuel «Que fait la police ?, la collection des violences policières. Il est l’auteur de plus de 60 livres, dont une vingtaine consacrée à la répression sous toutes ses formes, sur la période de Vichy et de l’Occupation, ainsi que sur Israël et la Palestine, sans oublier le 17-Ocotbre 1961 et Charonne, en février 1962 et ces autres formes au fil de décennies où il n’aura de cesse de rester en éveil.

    EN 1955, CONTRE LE DÉPART DU CONTINGENT

    EN ALGÉRIE 

    Maurice Rasjfus a été de toutes les luttes antiracistes et anticoloniales et, bien sûr, pour l’indépendance de l’Algérie, parmi les premiers. Dans un entretien de 2015, sur le site d’extrême-gauche La Horde, il expliquait : «En septembre 1955, avec quelques camarades des mouvements de loisirs, nous avions lancé le Comité des mouvements de jeunesse de la région parisienne contre le départ du contingent en Algérie pour mater une guerre qui commence à se développer. Dès cette époque, la répression touche également les soutiens français aux indépendantistes algériens. Nous nous trouvons ainsi rapidement confrontés à la police et au PCF, toujours très stalinien.

    Après l’interdiction d’une manifestation par la préfecture de police, nous avons ainsi été dénoncés dans l’Humanité, daté du 17 octobre 1955, comme ‘provocateurs policiers’… D’ailleurs, après la victoire du Front républicain, le 2 janvier 1956, sur un programme promettant la négociation avec les nationalistes algériens, le président du Conseil socialiste fait voter par la Chambre des députés les pleins pouvoirs à l’armée en Algérie avec l’appoint des voix des députés communistes. «Tout au long de la campagne électorale, avec le Comité, nous étions intervenus dans les meetings électoraux pour obliger les candidats à se positionner.»

    «1953, UN 14 JUILLET SANGLANT» 

    Avec l’Association des amis de Maurice Rajsfus, la collection proposera une nouvelle édition des grands livres de cet auteur qui, toute sa vie, dénonça inlassablement les violences policières, notamment durant la Guerre d’Algérie. Ainsi, le quatrième volume sera consacré au 1953, un 14 juillet sanglant, paru initialement dans la collection Moisson Rouge en 2003.

    Cette nouvelle édition est préfacée par Ludivine Bantigny et postfacée par le regretté Jean-Luc Einaudi avec lequel il avait publié Les Silences de la police – 16 juillet 1942-17 octobre 1961, aux éditions L’Esprit frappeur en 2001.

    L’événement de 1953 est maintenant entré dans l’histoire des méfaits coloniaux, malgré la tentative de maintenir l’événement dans le silence.
    Le 14 juillet 1953, lors d’une manifestation syndicale, des policiers abattent six travailleurs algériens qui marchaient au nom du PPA de Messali dont ils réclamaient la libération, ainsi qu’un syndicaliste français, place de la Nation, à Paris. Pour la première fois à Paris avait résonné le slogan «Nous voulons l’indépendance !».

    Avant, beaucoup d’historiens, sur fond de racisme d’État, Maurice Rajsfus pointe la responsabilité d’un des acteurs de cette funeste journée qui deviendra, quelques années plus tard, le donneur d’ordre principal des massacres du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, au métro Charonne : Maurice Papon, alors secrétaire général de la préfecture de police.

    Le même Maurice Papon lié durant la Seconde Guerre mondiale à l’enlèvement et la déportation de juifs entre 1942 et 1944. Dans la même collection, on retrouvera ainsi les ouvrages consacrés aux exactions anti-juifs : La Police de Vichy : les forces de l’ordre françaises au service de la Gestapo ; Des Juifs dans la Collaboration. L’Ugif 1941-1944 et La rafle du Vél-d’Hiv. La collection s’enrichira en 2022 et 2023 de quatre nouveaux titres par an.

    SOURCE : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/france-actu/hommage-a-maurice-rajsfus-une-vie-dengagement-anti-colonialiste-et-anti-raciste-30-03-2021 

     

     

     

    Maurice Rajsfus, l’historien des violences

     

    policières est mort

     

     

    Maurice Rajsfus, l’historien des violences policières est mort

    Maurice Rajsfus était un rescapé. Il a évité la Rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet 1942. Toute sa vie, il a œuvré pour dénoncer les répressions policières. Il est mort samedi 13 juin 2020 à l’âge de 92 ans, a annoncé son fils Marc Plocki à l’AFP. 

     

    Il laisse derrière lui une somme immense sur son sujet. Plus de 60 livres en tout, dont le premier sur l’Union générale des israélites de France (Ugif) intitulé Des juifs dans la collaboration l’a fait connaitre en 1989. S’en suivra notamment La Censure militaire et policière 1914-1918, Le Cherche midi, 1999 ou encore, Drancy, un camp de concentration très ordinaire, 1941-1944, Le Cherche midi, 2005. 

    Mais avant d’être historien, le militant d’extrême-gauche est journaliste. Il est notamment secrétaire de rédaction au Monde. Et en parallèle, il milite. Témoin du massacre du 17 octobre 1961 puis des violences policières lors de Mai 68, il commence à ficher ces actions sur des bristols, jusqu’à récemment. Il n’a cependant jamais fait d’études académiques en histoire. Maurice Rajsfus a cependant passé un doctorat en sociologie en 1992.

    « Infatigable militant antiraciste et antifasciste, Maurice Rajsfus fut un des créateurs de Ras l’Front au début des années 1990 et animateur du bulletin Que fait la police ? Qui dénonça pendant près de vingt-cinq ans les violences et l’arbitraire policier », dit de lui son fils à l’AFP. Ras l’Front est un réseau associatif français créé en 1990 à la suite de « l’appel des 250 » dans le but de lutter contre le Front national et ses idées. Il intervient fortement à la fin du XXe  siècle contre Jean-Marie Le Pen.

    Il laisse 10.000 fiches sur les violences policières.

    Un évident symbole : son existence a pris fin le jour même où des dizaines de milliers de personnes défilaient dans plusieurs villes de France pour dénoncer le racisme et les violences policières et réclamer « justice ». Le combat de sa vie est désormais celui d’une époque, porté par un mouvement sans frontières.

     

    LE COMBAT DE MAURICE

     

    RAJSFUS « HISTORIEN DE LA

     

    RÉPRESSION POLICIÈRE »,

     

    ÉTAIT EXEMPLAIRE

     

    Communiqué LDH 

     

    Maurice Rajsfus est décédé ce samedi 13 juin 2020. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) adresse ses condoléances à ses proches et salut son combat exemplaire.
    Comme plus de treize mille juifs, dont quatre mille enfants, Maurice Rajsfus a été arrêté avec sa famille par les forces de l’ordre française au service du régime nazi, le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vél d’Hiv. L’un d’eux était leur voisin de palier.
    De cette période, Maurice Rajsfus gardera une profonde cicatrice envers la police française. En 1982, il dira : « Quarante ans après, je n’ai pas pardonné ».
    Véritable traqueur des violences policières, il dénonça pendant près de vingt-cinq ans les violences et l’arbitraire policier, et entreprit un inlassable travail de documentation, constituant un précieux fonds d’archives de dix mille fiches sur les violences policières de 1968 à 2014. Il fonda également l’Observatoire des libertés publiques, un an après la mort de Makomé M’Bowolé, tué d’une balle le 6 avril 1993 alors qu’il était interrogé, menotté, dans un commissariat du 18e arrondissement de Paris.
    Durant la même période, il fut le créateur du bulletin Que fait la police.
    Maurice Rajsfus, c’est aussi l’engagement antifasciste. En 1990, il fut l’un des premiers signataires de « l’appel des 250 » (personnalités) pour lutter contre le Front national de Jean-Marie Le Pen et de ses idées. S’en suis la création de Ras l’front, dont il fut l’un des présidents. Cette organisation avait pour vocation de créer un «mouvement de résistance et de vigilance » contre le «fascisme ». Mouvement unitaire, composé de citoyens, syndicats, associations et partis politiques, Ras l’front, c’était un seul principe : « On ne se planque pas. On leur fait plus de mal en n’ayant pas peur. Apparaître publiquement, c’est plus efficace que la baston ». Les fêtes Black-blanc-beur contre la fête des Bleu-blanc-rouge, c’est eux, le salon du livre antifasciste également, tout comme le travail avec le Droit au logement (Dal)…
    Dans les coups marquants de l’époque de Ras l’front, le 1er mai 1995, place de l’Opéra, au nez et la barbe de Jean-Marie le Pen et de ses militants, une banderole s’abat, un immense calicot, siglé « Non au fascisme. Non au racisme » et signé Ras l’front.
    Maurice Rajsfus, c’est aussi l’écrivain, auteur de plus de soixante livres, dont La police hors la loi, Drancy un camp de concentration ordinaire, Les mercenaires de la République et biens d’autres ouvrages.
    Ses combats doivent aujourd’hui, plus que jamais, être les nôtres. La LDH participe depuis quelques années à la création et au fonctionnement d’observatoires citoyens des libertés publiques et des pratiques policières. Elle y poursuivra sans relâche ses missions et invite les citoyennes et citoyens engagés à en faire de même.

    Paris, le 16 juin 2020 

     

     

    Maurice Rajsfus (1928 - 2020)

    Que fait la police ?

     

    6 décembre 2012, Paris. Dans le cadre d'une soirée de commémoration de Malik Oussekine et d'Abdel Benyahia, tous deux tués par des policiers en 1986 l'un à Paris l'autre en banlieue, Maurice Rajsfus présente son livre 'Je n'aime pas la police de mon pays', publié par les éditions Libertalia. Il y revient en particulier sur ses fameuses fiches bristol par milliers avec lesquelles « l'historien de la répression » recense depuis Mai 68 les exactions policières à partir de coupures de presse, ou sur l'aventure du bulletin mensuel 'Que fait la police ?' (1994 – 2012), ainsi que sur l'Observatoire des libertés publiques, lancé le 6 avril 1994, un an jour pour jour après la mort de Makomé M'Bowolé, tué d'une balle dans la tête tirée à bout portant par un inspecteur de police dans un commissariat du 18ème arr. de Paris. « Je me suis toujours senti, depuis la guerre [1939 – 45], et singulièrement ces vingt dernières années, héritier de mes parents étrangers et je suis étranger par héritage » déclare-t-il, en référence à ses parents juifs polonais arrivés à Paris dans les années 1920 (cf. son livre 'Mon père l'étranger', éd. L'Harmattan 1989). Des 'juifs étrangers' qui, dénoncés par un voisin policier, seront pris dans la rafle du Vel d'Hiv le 16 juillet 1942 et mourront suite à leur déportation à Auschwitz. Enfants, Maurice Rajsfus et sa soeur en réchapperont. Plus tard, « j’ai commencé à m’intéresser aux exploits de la police, avec le massacre des Algériens de Paris le 17 octobre 1961 et le 8 février 1962 à Charonne. Et depuis, je n’ai jamais cessé de m’intéresser aux activités d’une police qui, d’un régime à l’autre, soit sous la gauche soit sous la droite a toujours des comportements identiques. C’est constant...» « Depuis 1968, après les années où Marcellin et ses successeurs ont fait la chasse aux étudiants et aux lycéens, l’ennemi public numéro 1 avec la crise de 1974 –la crise du pétrole- est devenu l’immigré. Donc je comprends très bien ce qu’il se passe, comment ça se passe, pourquoi il y a cette chasse à l’homme, pourquoi il y a cette chasse aux jeunes, pourquoi dans le regard des policiers la guerre d’Algérie ne s’est jamais terminée en France après 1962." La volonté de Maurice Rajsfus, c'est « d’essayer de faire comprendre à la population que sa police, ce n’est pas la police qui défend la veuve et l’orphelin, c’est la police qui traque essentiellement les sans-papiers, les précaires, les parias, ceux qui n’ont pas de défense. » Maurice Rajsfus intervient inlassablement, tel un 'vieux sage', aux côtés des militant-es engagé-es dans des campagnes 'Vérité et justice', comme lors du forum organisé par le MIB le 27 septembre 2001 devant la cour d'assises de Versailles dans l'affaire Youssef Khaïf; lors du procès (juillet 2010) des révoltés de Villiers-le-Bel après la mort de Lakhamy et Moushin (percutés à moto par une voiture de police le 25 novembre 2007), il témoigne en leur faveur, fustigeant la délation de sinistre mémoire. Il participe également à plusieurs tentatives de relancer des réseaux antifascistes ou antiracistes qu'il voudrait plus efficaces. Lucide, il ne cache pas son pessimisme face au discours sécuritaire qui gangrène l'ensemble de l'échiquier politique, et qui sert l'extrême-droite. Pour lui, l'heure est à la résistance...

     

    ATTENTION DANGERS

     

    La police est aux ordres

    du Pouvoir en place

    Et en 2023 l’extrême-droite monte encore

    dans les sondages

    " Haine, racisme, xénophobie,

    islamophobie 

    la République recule " 



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