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    France-Algérie : nuages sombres et coups

    de tonnerre sur la « dynamique bilatérale »

    La visite prévue courant juin

    du président algérien en France semble

    de plus en plus compromise

    Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français, Emmanuel Macron, lors d’une rencontre à Alger, le 27 août 2022. ALGERIAN PRESIDENCY/REUTERS

    Liberté de la presse

    Une résolution européenne menace

    le rabibochage franco-algérien

    À un mois de la visite officielle que devrait effectuer le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, à Paris, le Parlement européen a dénoncé les atteintes à la liberté d’expression en Algérie. Cette résolution a suscité le courroux d’Alger, qui soupçonne les eurodéputés français d’y avoir pris une part active.

    Jeudi 11 mai, le Parlement européen a voté, à une large majorité, une résolution dans laquelle il demande notamment aux autorités algériennes “la libération immédiate et inconditionnelle d’Ihsane El-Kadi et de toutes les personnes détenues et inculpées arbitrairement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression”. Ihsane El-Kadi, directeur et fondateur des sites Radio M et Maghreb Émergent, a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme. Il est considéré comme un détenu d’opinion.

    Cette résolution intervient alors que le président algérien est attendu en France en juin prochain, à une date non encore fixée. Certains médias ont parlé du 16 juin. Pourrait-elle influer sur cette première visite d’État du président Tebboune en France ? semble se demander le site d’information indépendant TSA. 

     


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    Je lisais un article concernant Alençon lorsque Facebook m’annonce l’anniversaire de Jean-François Gavoury. C’est pourquoi je lui dis «  BON ANNIVERSAIRE MON AMI JEAN-FRANÇOIS »

    Mais Alençon est aussi connu par l’assassinat d’Alfred Locussol et vous pourrez (re) lire l’article intitulé :

    « Alençon. 61 ans après son assassinat : un hommage à Alfred Locussol sur fond de lutte contre le fascisme »

    Avec la présence de Jean-François Gavoury.

    Michel Dandelot

    Alençon. Symbole de la lutte contre

    le racisme depuis 40 ans

    la Fête d’ici et d’ailleurs se prépare

    La Fête d’ici et d’ailleurs qui existe depuis quarante ans, aura lieu dimanche 11 juin à Alençon (Orne). Organisée cette année dans Le petit bois de Perseigne, elle montrera, une fois encore, la volonté de lutter contre le racisme des organisateurs et des participants.

    Une quarantaine de personnes se sont réunies au centre social Paul-Gauguin, jeudi 4 mai, pour préparer la 40e édition de la Fête d’ici et d’ailleurs. | OUEST-FRANCE

    Tout commence en 1983 lorsque des Alençonnais rejoignent la marche pour l’égalité et contre le racisme à Paris. L’année suivante, des Français et des immigrés convergent vers Paris en cyclomoteur. Des Ornais les hébergent le temps d’une étape. Au même moment, à Alençon, naît la Fête d’ici et d’ailleurs. La prochaine aura lieu dimanche 11 juin à Perseigne.

    Une fête engagée et solidaire

     « Cette fête s’inscrit dans le combat quotidien contre les exclusions, le mépris des autres et les discriminations de toutes sortes », a rappelé Marie-Françoise Chevalier, présidente du collectif d’associations qui l’organise. Jeudi 4 mai, une réunion préparatoire a rassemblé une quarantaine de personnes dans une salle du centre social Paul-Gauguin.

     « Avec conviction et obstination, nous avons toujours montré notre volonté de lutter contre le racisme », a-t-elle poursuivi. Engagée donc, la Fête d’ici et d’ailleurs est aussi un temps de partage dont le programme mêle une multiplicité de cultures. Musique, danse, gastronomie… L’édition 2023 ne dérogera pas à la règle.

    Du rap, du rock, du classique…

     « On s’approche de la programmation finale », a annoncé Francis Ménager, vice-président. Sur scène se succéderont les groupes Les va-nu-pieds et My monkey got the key, l’artiste Boubacar Kafando. En amont, ce musicien, originaire du Burkina Faso, animera des ateliers percussions  avec des écoliers du quartier de Perseigne et une soirée au sein de la communauté Emmaüs.

    Plusieurs musiciens du conservatoire proposeront une prestation. Une batucada, issue aussi du conservatoire, déambulera dans les allées. Un rappeur alençonnais devrait également occuper la scène un moment, de même que des membres de l’association 123 Salsa qui danseront et feront danser le public.

    Côté cuisine, le menu est prometteur

    Vingt-quatre réfugiées ukrainiennes seront elles aussi de la fête « Elles forment un groupe de danse folklorique appelé Malva », a expliqué Michel Gandon, président de l’association Le Point d’Alençon. Les grandes personnes viendront d’Aubervilliers avec leurs marionnettes géantes. Et une foule d’associations locales seront également de la partie.

    Côté cuisine, le menu est prometteur avec des spécialités jordaniennes, laotiennes, afghanes, antillaises, palestiniennes… Pour organiser tout cela, l’association pourra compter sur les bras du collectif des jeunes de Perseigne.  « On est très contents d’avoir des jeunes à nos côtés, a déclaré la présidente. On vous accueille avec grand plaisir. »

    Dimanche 11 juin, Fête d’ici et d’ailleurs, dans Le petit bois de Perseigne à Alençon. Entrée libre. Jeudi 1er juin, à 18 h, dernière réunion préparatoire au centre social Paul-Gauguin. Contact : asso.fete.ici.ailleurs@gmail.com.

    SOURCE : Alençon. Symbole de la lutte contre le racisme depuis 40 ans, la Fête d’ici et d’ailleurs se prépare (ouest-france.fr) 

      

     

    Alençon. 61 ans après son assassinat :

    un hommage à Alfred Locussol sur fond

    de lutte contre le fascisme 

     

    Environ 35 personnes étaient réunies samedi 7 janvier pour rendre hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS en 1962. ©L'Orne hebdo

    Environ 35 personnes se sont réunies, samedi 7 janvier, pour rendre hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS en 1962. L'occasion de dénoncer la montée de l'extrême droite.

     

    Engagé auprès du parti communiste Algérien, Alfred Locussol a été assassiné par des militants de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS), le 3 janvier 1962 à Alençon (Orne).

    Le rêve d’une Algérie fraternelle

    Samedi 7 janvier 2023 à 11 h, un hommage lui a été rendu devant la stèle installée à son effigie, place de la Résistance, sur le parvis de la gare d’Alençon (Orne). 

    Né en 1904 en Algérie, Pierre-Alfred Locussol travaillait dans la fonction publique et militait au sein du Parti Communiste Algérien. C’est la première victime de l’OAS en France, un assassinat commandité depuis l’Algérie.

     

    Il faisait partie de ceux qui avaient rêvé

     d’une Algérie fraternelle.

    Pierre Frénée, historien

     

     

    Partisan de l’indépendance de l’Algérie, Alfred Locussol imprimait le journal clandestin Liberté enchaînée, à Alger. Il a été nommé Directeur de l’Enregistrement à Alençon.

    Alençon. 61 ans après son assassinat : un  hommage à Alfred Locussol sur fond de lutte contre le fascisme

    « Une véritable provocation »

    Cette cérémonie a été l’occasion de mettre en garde contre la montée de l’extrême droite en France et « le danger de la montée de l’intolérance », soulève François Tollot, coordinateur de l’événement.

    Cette année, à chaque fois qu’était à peine entrevue « la perspective d’une avancée démocratique », la « violence du parti colonial et de l’extrême droite » est revenue au galop, selon l’historien Pierre Frénée.

     

    On a entendu en juin dernier le député RN José Gonzalès, doyen de l’Assemblée Nationale, profiter de la séance inaugurale pour tenter de réhabiliter la mémoire coloniale. Il vient d’être nommé vice-président du groupe d’amitié France-Algérie de l’Assemblée Nationale le 30 décembre.

    Pierre Frénée

     

     

    « C’est une véritable provocation », insiste l’historien. « Leurs avancées électorales doivent nous alarmer ».

    Des gerbes ont été déposées au pied de la stèle. ©L'Orne hebdo 

     

    Des propos validés et surenchéris par les personnalités présentes lors de la cérémonie, comme Jean-François Gavoury, membre de l’association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo). « C’est un nostalgique de l’empire colonial », dénonce-t-il.

    Une situation menaçante

    « Face à la montée de l’extrême droite, on doit être vigilent », souligne Chantal Jourdan, députée de l’Orne. « Il est nécessaire de combattre le fascisme et sa montée en Europe », mais aussi ailleurs dans le monde.

     

     

    Les situations des femmes en Afghanistan et en Iran traduisent cette lutte que l’on doit avoir contre la domination des minorités.

    Chantal Jourdan, députée de l’Orne

     

     

    Pour elle, la seule façon de lutter contre cette « situation menaçante » est de se rapprocher des valeurs de la République : « liberté, égalité, fraternité, laïcité, mémoire et histoire ». 

    Des valeurs qui résonnent chez Jean-Philippe Ould Aoudia, dont le père, Salah Ould Aoudia, fut l’un des six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs assassinés par l’OAS le 15 mars 1962. En tant que président de l’association Les Amis de Max Marchand et Mouloud Feraoun, il a tenu à rappeler l’importance de ces valeurs et de la « tolérance réciproque ».

    Liberté de dire

    Des propos sur lesquels Emmanuel Turpin, adjoint au maire d’Alençon a rebondi, évoquant une date anniversaire plus récente encore.

     

     

    Le président,

     

    VŒUX POUR 2023 PRONONCÉS À ALENÇON LE SAMEDI 7 JANVIER 2023 À 11 H 00
    DEVANT LA STÈLE DÉDIÉE À ALFRED LOCUSSOL, VICTIME DE L’OAS.

    Madame la députée de la 1ère circonscription de l'Orne, 

    Monsieur l'Adjoint au Maire d’Alençon, 

    Mesdames et Messieurs les élus,
    Mesdames et Messieurs les présidents, dirigeants, délégués d’associations, comités, collectifs du souvenir de la guerre d’Algérie, des victimes de l’OAS et de la mémoire d’Alfred Locussol,

    Alençon. 61 ans après son assassinat : un  hommage à Alfred Locussol sur fond de lutte contre le fascismePermettez-moi de revenir sur quelques pages et dates de 2022 : une année si particulière en tant qu’elle porta la marque du 60e anniversaire des Accords de cessez-le-feu en Algérie, suivis de la sortie de cette domination coloniale française imposée à ce territoire d’Afrique du Nord inéluctablement voué à l’indépendance. 

    Le samedi 8 janvier, qui nous vit ici rassemblés pour la première fois avec l’historien Alain Ruscio, au lendemain d’une conférence reconnue d’intérêt général. 

    La journée du mardi 8 février, au début de laquelle le préfet de police Didier Lallement témoigna, soixante ans après les faits, d’un geste de considération à l’égard des victimes du Métro Charonne, un geste que Delphine Renard et moi avons tenu à saluer sur place le soir même.

     

    Alençon. 61 ans après son assassinat : un  hommage à Alfred Locussol sur fond de lutte contre le fascisme

    Le samedi 19 mars, avec un rendez-vous élyséen qui n’a pas tenu ses promesses, portant même atteinte à l’unité de la grande famille des victimes de l’OAS jusqu’à provoquer des incompréhensions en son sein. 

    Alençon. 61 ans après son assassinat : un  hommage à Alfred Locussol sur fond de lutte contre le fascisme

    Le jeudi 21 juillet, avec la parution du n° 305 de la Revue Historique des Armées comportant en ses pages 81 à 98 un article signé du chef de bataillon Éva Renucci et du capitaine Aurélien Cubaynes, consacré aux membres des forces de l’ordre tués par l’Organisation armée secrète (OAS) et rendant hommage au travail accompli par l’ANPROMEVO en vue de leur dénombrement et de leur identification. 

    Le mardi 18 octobre, avec quelques mots du chef de l’État prononcés en l’Hôtel national des Invalides dans lesquels lesdites victimes de l’OAS ont cru déceler les premiers signes d’une récognition officielle :
    « Nous reconnaissons avec lucidité que dans cette guerre il en est qui, mandatés par le gouvernement pour la gagner à tout prix, se sont placés hors la République. Cette minorité de combattants a répandu la terreur, perpétré la torture, envers et contre toutes les valeurs d’une République fondée sur la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Une poignée d’entre eux se livra même, dans la clandestinité, au terrorisme.
    « Reconnaître cette vérité ne doit jamais nous faire oublier que l’immense majorité de nos officiers et de nos soldats refusa de violer les principes de la République française. Ces dérives criminelles, ils n’y ont pas souscrit, ne s’y sont pas soumis, et s’y sont même soustraits. En conscience, avec courage, certains prirent la parole ou la plume pour les condamner publiquement. Et en 1961, lors du putsch des généraux d’Alger, la loyauté de la plupart de nos combattants fut cette digue décisive qui fit tenir notre République et notre Nation. »

    Et enfin, le vendredi 30 décembre, qui vit le doyen Rassemblement national des députés, José Gonzalez, inconsolable nostalgique de l’Empire colonial et revanchard impénitent de l’Algérie française, nommé par le bureau de l’Assemblée nationale en tant que co-vice-président du groupe d’amitié "France Algérie" : ce groupe dont l'actuel maire Alençon été le secrétaire du 1er décembre 2017 au 2 août 2020, sous une autre législature. 

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    Alençon. 61 ans après son assassinat : un  hommage à Alfred Locussol sur fond de lutte contre le fascismeÀ toutes et tous, bonne année post-soixantenaire de la fin de la guerre d’Algérie. 

    Ayons, toutes et tous, présent à l’esprit :
    - que l’impératif de vérité est un des fondements de la société française ;
    - que le besoin de justice correspond à la nécessité d'un ordre social ;
    - qu’Alfred Locussol était mu par un objectif de paix dans lequel nous devons puiser l’inspiration de nos combats pour la vérité et la justice.
     

    Jean-François Gavoury 

     

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    " Haine, racisme, xénophobie, islamophobie

    la République recule "

     " Haine, racisme, xénophobie, islamophobie, la République recule "

    Le maire de Saint-Brévin et son conseil municipal ont voulu aménager, dans leur commune, un lieu d’accueil pour les demandeurs d’asile. Pour cette raison, fondée sur un droit d’asile parfaitement encadré, un droit reconnu internationalement par la Convention de Genève et inscrit dans la Constitution de notre République, ce maire a subi des menaces, des insultes, des agressions, son véhicule et sa maison ont été incendiés. 

    Pour protéger sa famille, ce maire a démissionné. C’est le résultat d’une longue campagne de manipulation de l’opinion et de déstabilisation des institutions républicaines par des organisations politiques d’extrême-droite ayant pignon sur rue. De fait, les auteurs de ces actes sont les exécutants de femmes et d’hommes politiques qui dans leurs discours et dans les médias, attisent la haine, le racisme et la xénophobie. 

    La France est le pays des droits de l’homme, de l’égalité, de la fraternité, de la démocratie citoyenne. Disons-le clairement : l’ordre raciste, xénophobe et antisocial, prôné par certains, doit être combattu avec la plus grande fermeté. Le silence, la complaisance ou la moindre excuse avec cette idéologie mortifère est et sera toujours une complicité coupable. S’il existe une vraie menace politique pour la France, c’est bien celle de l’extrême-droite… avec ses défilés de plus en plus nombreux et autorisés. Les vrais défenseurs des valeurs de la République ne laisseront pas faire ! La peste brune sera jetée dans la poubelle de l’histoire. 

    Michel Dandelot 

     


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    Massacres du 8 mai 1945

    Kherrata n’arrive pas à oublier

    78 ans après les massacres subis, la population de Kherrata n’arrive toujours pas à exorciser son mal, ni à oublier sa tragédie.

      Massacres du 8 mai 1945 Kherrata n’arrive pas à oublier

    Photo El Watan

      Massacres du 8 mai 1945 Kherrata n’arrive pas à oublier

    Chaque année, les habitants de Béjaïa et les autorités se donnent rendez-vous dans cette ville historique pour se recueillir à la mémoire des milliers de victimes des massacres du 08 mai 1945 et pour certains se rappeler les douloureux évènements vécus ce jour-là. Ceux-là sont les survivants de la tragédie, dont Saïd Allik, l'un des derniers survivants de cette effroyable journée du 8 mai 1945, qui, malgré ses 91 ans, qualifie cette journée de «blessure béante, ouverte à jamais». «C'était l'horreur dans toute sa splendeur», soulignait-il inlassablement, encore incrédule à l'idée qu'il ait pu échapper à l'enfer. Il n'avait que 12 ans alors lorsqu'il assista impuissant au massacre de toute sa famille proche. Son père, sa mère, ses deux frères et sa soeur, Yamina, la dernière-née de la fratrie, âgée à peine de quatre ans ont été froidement assassinés par les balles des soldats venus prétendument rechercher des activistes ayant pris part aux manifestations survenues la matinée au centre-ville. Embusqué derrière un rocher, il a, certes, échappé à la mort, mais le traumatisme y est encore. Il en parle chaque anniversaire.
    Comme sa famille, plusieurs milliers d'Algériens ont été massacrés par l'armée coloniale alors qu'ils fêtaient la fin de la Seconde Guerre mondiale, signe d'une indépendance promise par la France. Un souvenir douloureux que les autorités militaires et civiles et les citoyens ont commémoré, avec la visité du ministre des Moudjahidine et des Ayants droit Laïd Rebiga. Des expositions et conférences ont retracé les événements du 08 mai 1945 et d'autres actes honorifiques des moudjahidine. Symbole de paix pour la France, le 8 Mai 1945 fut celui de la douleur pour les Algériens. Ce jour-là, l'armée coloniale avait réprimé brutalement la population qui revendiquait sa liberté, pourtant légitime. La population de Kherrata fut massacrée. Les témoignages des personnes encore vivantes ont retracé cette journée avec toutes les séquelles du massacre colonial et de génocide dirigés par l'ex-administrateur français de cette région, le colonel Rousseau. «Des centaines de personnes ont été abattues une à une avant d'être balancées mortes ou vivantes dans les ravins profonds des gorges, sans distinction aucune» racontait un rescapé. Hanouz Arab, ce médecin à Kherrata, dont un édifice a été baptisé, il y a cinq ans en son nom, a été l'une des victimes du massacre. Il avait refusé de signer une déclaration d'allégeance. Torturé, il fut traîné dans les rues de Kherrata, sous le regard de la population rassemblée, pour être ensuite jeté dans le ravin de Chaâbet El Akhra sur le pont de ce lieu qui porte aujourd'hui son illustre nom. Aujourd'hui encore, un rocher du ravin porte l'inscription de la Légion étrangère. Juste en bas, le cimetière de 1 500 morts. 78 années après, Kherrata se souvient toujours de ces événements douloureux qu'elle rappelle chaque année aux générations futures, le prix payé pour l'indépendance de l'Algérie.

    SOURCE : https://www.lexpression.dz/nationale/kherrata-n-arrive-pas-a-oublier-369011 

     

    Chaâbet L’Akhera, le pittoresque

    et l’histoire 

     

      Massacres du 8 mai 1945 Kherrata n’arrive pas à oublier

    A la sortie de la ville de Kherrata (Béjaïa), en prenant l’ancienne route, on débouche sur les gorges ravinées de Chaâbet L’Akhera, paysage pittoresque et hautement symbolique. Un canyon impressionnant faisant le lit du cours impétueux de l’oued Agrioun. L’empreinte sanglante de la légion étrangère gravée en grosses majuscules sur le granit noir. Le souvenir du docteur Hanouz et des martyrs du 8-Mai 1945 immortalisé sur de petits carreaux de céramique.

    Ce lieu sauvage est, en effet, le témoin de nombreux crimes coloniaux. «Dans les Gorges de Kherrata, du haut d’une falaise qui surplomb l’oued, d’un coup de pied, les justiciers font basculer dans le ravin les corps de prisonniers exécutés d’une rafale dans le dos, rangée après rangée», témoigne Henri Alleg dans son ouvrage intitulé De la guerre d’Algérie.
    Révoltés par la répression sauvage de la manifestation qui eut le même jour à Sétif, les populations de Kherrata ont pris une part active aux manifestations historiques du 8 Mai 1945. Pour la petite histoire, le jeune Sâal Bouzid, premier martyr de ces événements sanglants, fusillé alors qu’il brandissait le drapeau algérien, est originaire de cette même ville.
    Dans son rapport sur ces événements, le général Tubert évoque des barricades dressées sur la RN9 au niveau de la commune mixte de Takitount et des troubles dans toute la région qui vont, ensuite, s’étendre aux localités voisines comme El Ouricia, Aokas, Fedj M’Zala et Ammoucha. La répression fut immédiate et sans commune mesure. «Blindés et artillerie lourde, aidés par l’aviation, pilonnent la zone de dissidence.
    Depuis la côte de Bougie, les canons du Duguay-Trouin écrasent les douars de la région d’Oued Marsa. On tire à vue. It was an open season (c’était la chasse à volonté)», écrira un journaliste américain. La route, jalonnée de minuscules tunnels creusés à même le massif rocheux et de petits ponts en maçonnerie, a aussi sa petite histoire. En 1852, lors de l’ouverture de ce passage étroit pour relier les villes de Sétif et Béjaïa, les autorités coloniales rencontrèrent une farouche résistance. Le général Maïssiat, qui protège le chantier, se déclarera vite «débordé».
    Les expéditions punitives des généraux Randon (1853), Bonvalet (1864), atténuèrent momentanément l’audace des insurgés, mais sans vaincre leur détermination. C’est seulement en 1865 que les armées du général Périgot, soutenues par les goumiers des Ou Rabah et Khatri, réussirent à «nettoyer» systématiquement la région. Villages incendiés, résistants fusillés, population déportée, voilà pour le prix de cette route.
    L’endroit séduit aujourd’hui plus par son panorama vertigineux que par ces considérations historiques qui restent, pour l’essentiel, méconnues. Le jet argenté de la source verte qui alimente le littoral en eau potable, les pinèdes luxuriantes surplombant des falaises abruptes et la charmante présence du singe magot qui y a aussi creusé ses grottes, rajoutent, il est vrai, une pointe exotique à la féerie des lieux. On est cependant nombreux à plaider pour l’érection d’un mémorial en hommage aux centaines de martyrs et de combattants tombés dans ces lieux chargés d’histoire.

    SOURCE :
    https://azititou.wordpress.com/2012/09/22/chaabet-lakhera-le-pittoresque-et-lhistoire/ 


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    Rendre hommage à un pilier

    de l’OAS, c’est légitimer

    le racisme

     

    Rendre hommage à un pilier de l’OAS, c’est légitimer le racisme

               Pierre Sergent membre de l'OAS         Louis Aliot nostalgique de l'OAS

     

    Rendre hommage à un pilier de l’OAS, c’est légitimer le racisme

    S’il fut un élu de Perpignan, Pierre Sergent fut surtout une figure majeure de l’Organisation de l’armée secrète, groupe terroriste d’extrême droite. (Ulrich Lebeuf/M.Y.O.P.)

    Par :  Un collectif d'historiens et de personnalités

    A Perpignan, le maire RN, Louis Aliot, inaugure une exposition sur «l’illusion de la paix en Algérie» après avoir renommé une esplanade «Pierre Sergent», officier de l’organisation terroriste. Soixante et un ans après les accords d’Evian, cet hommage radicalise les militants d’extrême droite, dénonce un collectif dont Michèle et Pierre Audin ainsi que Benjamin Stora. 

    Ce dimanche 19 mars 2023, nous commémorons le 61e anniversaire de l’acte fondamental posé par la signature des accords d’Evian négociés entre le GPRA et le gouvernement français : l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu officiel entre les belligérants qui annonce la fin de la guerre d’Algérie et ouvre la voie à l’Indépendance.

    Nostalgique de l’Algérie française, Louis Aliot, maire RN de Perpignan, marque cette date en inaugurant une exposition intitulée «19 mars 1962 : l’illusion de la paix en Algérie». Et ceci, quelques mois après avoir décidé d’honorer Pierre Sergent en donnant le nom de celui-ci à un espace de Perpignan. Or s’il fut un élu de la ville, Pierre Sergent fut surtout une figure majeure de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), groupe terroriste d’extrême droite qui tenta par la violence de maintenir la tutelle coloniale de la France sur l’Algérie.

    L’objectif principal que s’était assigné l’OAS se solda par un échec puisqu’en 1962 s’achèvent 132 ans de colonisation française en Algérie. Cette sortie du colonialisme est une victoire pour les nationalistes algériens et leurs alliés. Le 5 juillet 1962, jour de la proclamation de l’indépendance, les drapeaux et les youyous dans les rues d’Algérie sont bien plus que des explosions de joie : ils sont un acte de souveraineté et de dignité.

    Chez une partie des centaines de milliers d’appelés embarqués dans une guerre qui les dépassait, 1962 est une source de rancœur et un carburant au racisme. Mais elle constitue pour la majorité d’entre eux une libération et la promesse d’un retour prochain au pays, retour obscurci par le souvenir amer des violences infligées et parfois subies. Ce sont ces appelés qui, mobilisés dans les associations d’anciens combattants, sont à l’origine de l’inscription de ce 19 mars dans notre calendrier commémoratif national.

    Stratégie du chaos

    Pour d’autres acteurs de ce conflit, le 19 mars 1962 annonce des bouleversements d’un autre ordre. En 1962, le feu ne cesse pas. Au contraire, la violence se déchaîne : contre des harkis pris pour cible par des nationalistes algériens, au sein du camp nationaliste entre les militaires de l’ALN et les militants du FLN, mais également contre les milliers de victimes frappées par la fureur des ultras de l’Algérie française, notamment regroupés au sein de l’OAS.

    Créée en 1961 dans la clandestinité, l’OAS lance ses membres dans une course à l’abîme afin d’empêcher l’indépendance. L’organisation terroriste multiplie les attentats au point que, le 15 mai 1962 à Alger, on compte un attentat toutes les dix minutes. Les attentats sont aveugles ou ciblent des militants indépendantistes, des policiers, des officiers gaullistes, des chrétiens de gauche, des communistes, des socialistes, des barbouzes envoyés par le gouvernement ou encore des soldats du contingent. Les bombardements au mortier des quartiers algériens se multiplient et des voitures piégées y explosent régulièrement. Enfin, l’OAS développe l’almanach du meurtre en désignant successivement des catégories d’Algériens à éliminer : le jour des instituteurs, le jour des pharmaciens, le jour des fonctionnaires etc. Cette stratégie de la radicalisation et du chaos pousse nombre de Français d’Algérie à l’exil. En effet, les nombreuses exactions à l’endroit des Algériens contribuent à ce que certains d’entre eux aient des réactions violentes à l’endroit des Français d’Algérie, à l’exemple de la sanglante journée du 5 juillet 1962 à Oran. En outre, cette stratégie est elle-même composée d’exactions à l’endroit des Français d’Algérie réticents ou opposés au jusqu’auboutisme de l’OAS.

    L’OAS tente également de déplacer le conflit en métropole. Pierre Sergent, officier ayant participé au «putsch des généraux», crée et dirige la branche métropolitaine de l’organisation terroriste. Avant même que cette branche ne soit formalisée, le maire d’Evian, Camille Blanc, est assassiné par l’OAS le 31 mars 1961 pour avoir accepté que sa ville serve de cadre aux pourparlers de paix. Le 7 février 1962, le ministre de la Culture, André Malraux, échappe à un attentat qui laissera néanmoins Delphine Renard défigurée. En tout, l’OAS fait 71 morts et 394 blessés sur le sol métropolitain. C’est cette activité qui conduisit à la condamnation à mort par contumace de Pierre Sergent, ultérieurement amnistié.

    De l’Algérie française à «la France aux Français»

    Cet engagement meurtrier et antirépublicain n’a pourtant pas dissuadé Louis Aliot de donner le nom de Pierre Sergent à une esplanade de sa ville. Cet hommage rendu à un terroriste, défenseur d’un système colonial raciste et violent n’est pas une maladresse. Il rentre bien plus sûrement dans une stratégie de réhabilitation de l’OAS et de ses actes criminels comme le montrent les arguments employés le 22 septembre lors de la séance du conseil municipal ayant voté cet hommage. Ce n’était en effet pas l’ancien élu (FN) de la ville de Perpignan ou de la région Languedoc-Roussillon qui était loué mais bien l’activiste à l’origine d’actes criminels.

    Que l’on ne s’y trompe pas. Au-delà du fait que cet hommage rendu à Pierre Sergent réveille des douleurs, la réhabilitation du passé colonial et des combattants de l’Algérie française est un cheval de Troie de l’idéologie d’extrême droite. Cette dernière s’attache à faire le lien entre le combat pour l’Algérie française et un combat contemporain pour la «France française». Cette dernière est décrite comme assiégée par la présence d’une immigration postcoloniale. La diffusion de cette mentalité d’assiégés fait courir le risque d’une fracture au sein de notre société. Elle vise à distinguer les Français selon leurs généalogies, à placer ceux d’entre eux qui se vivent comme de lointaine ascendance française dans une position de victimes et à pousser ces derniers à une mobilisation générale pour défendre leur territoire et leur identité. Dans ce contexte, la violence n’est plus une attaque mais un acte de résistance légitime.

    Cette stratégie d’extrême droite – dans laquelle s’inscrit cet hommage à Pierre Sergent – arme, légitime et radicalise déjà de nombreux militants. C’est ce qu’attestent les références fréquentes à l’OAS ou à l’Algérie française au sein de groupes d’extrême-droite radicalisés, voire terroristes, qui ont émergé, tenté de frapper ou agi de façon criminelle ces dernières années.

    Face à la réhabilitation de l’OAS notamment incarnée par la volonté de renommer «Esplanade Pierre Sergent» un espace de la ville de Perpignan, nous tirons la sonnette d’alarme. Réhabiliter les criminels, c’est réhabiliter leurs crimes. Et réhabiliter ces derniers, c’est créer les conditions de leur répétition. 

     

    Signataires :

    Linda AMIRI, maître de conférence en Histoire contemporaine, Université de Guyane

    Nils ANDERSSON, ancien éditeur

    Michèle AUDIN, écrivaine

    Pierre AUDIN, fils de Josette et Maurice Audin

    Patrick BAUDOUIN, président de la Ligue des droits de l’Homme

    Emmanuel BLANCHARD, historien, Université Versailles Saint-Quentin, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye

    Pascal BLANCHARD, historien, CRHIM/UNIL

    Louri CHRETIENNE, président de « La FIDL, le syndicat lycéen »

    Catherine COQUERY VIDROVITCH, professeure en Histoire de l’Afrique

    Léon DEFFONTAINES, secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes de France

    Karima DIRECHE, historienne, directrice de recherche CNRS

    Kaltoum GACHI, co-présidente du MRAP

    Jean-François GAVOURY, président de l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS

    Camille HACHEZ et Clovis DAGUERRE, secrétaires fédéraux des Jeunes écologistes 

    Samuel HAYAT, politiste

    Samuel LEJOYEUX, président de l’UEJF

    Gilles MANCERON, historien

    Georges MORIN, enseignant universitaire, président de Coup de soleil

    Paul Max MORIN, politiste

    Imane OUELHADJ, présidente de l’UNEF

    Jean-Philippe OULD AOUDIA, président de l’association « Les amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons »

    Denis PESCHANSKI, historien

    Jacques PRADEL, président de l’Association nationale des pieds noirs progressistes et leurs amis

    Tramor QUEMENEUR, historien, chargé de cours aux universités de Paris 8 et de Cergy

    Emma RAFOWICZ, secrétaire nationale des Jeunes Socialistes

    Alain RUSCIO, historien

    Nina SERON et Julian CALFUQUIR, référents nationaux du Réseau de jeunes du Parti de gauche

    Eric SIRVIN et François-Xavier RICARD, président et membre du CA des Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre

    Isabelle SOMMIER, professeure de sociologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Dominique SOPO, président de SOS Racisme

    Benjamin STORA, historien

    Sylvie THENAULT, historienne, directrice de recherche au CNRS 

     

    SOURCE : Rendre hommage à un pilier de l’OAS, c’est légitimer le racisme – Libération (liberation.fr) 

     


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    France-Algérie : La Visite

    de Tebboune à Paris fixée

    au 16 juin prochain

     France-Algérie : La Visite  de Tebboune à Paris fixée  au 16 juin prochain

    Mais ce n’est pas certain

    si l’on en juge avec le second article

    ci-dessous…

    Rédigé par Hichem ABOUD Jeudi 11 Mai 2023

    Depuis que le président français avait adressé, publiquement, une invitation à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, de se rendre à Paris, jamais une visite d’un chef d’Etat dans un pays étranger n’a fait couler autant d’encre et de salive.

    Après avoir été fixée pour le 3 mai et annulée à la demande de la partie algérienne pour des raisons qui demeurent obscures tant elles n’ont jamais été évoquées et élucidées officiellement et publiquement, cette fois-ci, il semble que les deux parties se seraient accordées sur la date du 16 juin. C’est ce que nous confie une source proche du palais d’El-Mouradia à Alger.

    La préparation de cette visite, qui durera du 16 au 18 juin, se fait, du côté algérien, sous la conduite du général major Djebbar Mehenna, patron de la Direction Générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure.

    La bourde de l’invitation de RSF à la réception du 3 mai

    C’est dans le cadre de la préparation de cette visite que le général-major Djebbar Mehenna a invité le journaliste Khaled Drareni, représentant de l’organisation non gouvernementale Reporters Sans Frontières à la réception  offerte par Tebboune aux journalistes algériens et étrangers accrédités en Algérie, le 3 mai, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse. Une invitation qui s’est faite à l’insu du président Tebboune et du général d’armée Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, selon la même source.

    Selon un témoin présent à la cérémonie, Tebboune a vu rouge en se trouvant face à face avec le journaliste Khaled Drareni. Il avait du mal à contenir sa rage en recevant des mains du représentant de RSF le courrier que lui avait adressé cette organisation.  Un courrier au contenu fort désagréable pour le régime en place.

    Au cours de la réunion qui a suivi la cérémonie organisée au centre international des conférences, avec une vingtaine de journalistes le président algérien a déversé tout son courroux sur RSF par un langage des plus violents. Ce passage a été censuré avant la diffusion de la conférence de presse. On n’en a retenu qu’un petit extrait dans lequel Tebboune minimisait l’importance de RSF.

    De son côté, le général Chengriha, le chef d’Etat-major, de l’armée en apercevant Khaled Drareni parmi les invités a quitté les lieux aussitôt la séance photo terminée.

    Le général Djebbar Mehenna aura à s’expliquer sur cette initiative d’inviter le journaliste qualifié, il y a quelques temps, de « khabarji » (délateur) par Tebboune himself et emprisonné sous le chef d’accusation de « haute trahison. » Une accusation vite abandonnée et le journaliste libéré sous des pressions internationales.

    Selon nos sources si des mesures devaient être prises à l’encontre du patron de la sécurité extérieure, il faudrait les attendre après la visite de Tebboune à Paris.

    SOURCE : France-Algérie : La Visite de Tebboune à Paris fixée au 16 juin prochain (lopinion.ma) 

     

    Résolution du Parlement Européen sur

    l’Algérie : la visite de Tebboune en France

    entravée ?

    Par: Soraya Amiri et Ali Idir 12 Mai 2023

    La résolution du Parlement européen sur la liberté d’expression en Algérie qui a été adoptée jeudi 11 mai s’ajoute à la série d’obstacles qui se dressent sur le chemin de la visite d’Etat que devrait effectuer le président Abdelmadjid Tebboune en France en juin prochain.

    Dans sa résolution, le Parlement européen (PE) a cité le cas du journaliste Ihsane El Kadi, directeur et fondateur des sites Radio M et Maghrebemergent qui a été récemment condamné à cinq de prison, dont trois fermes. Le journaliste a été accusé d’avoir reçu des fonds à des fins de propagande politique.

    La résolution a été approuvée par la majorité du Parlement. Avec 536 voix approuvant la résolution et seulement 4 contre et 18 abstentions. Une prise de position claire qui arrive avant la venue du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France, prévue en juin prochain.

    Cette résolution va-t-elle impacter cette première visite d’Etat du président Tebboune en France ? La question est posée d’autant que du côté d’Alger, l’implication des députés affiliés au parti du président Emmanuel Macron suscite des interrogations, de l’incompréhension et même de la colère.

    Algérie – France : une paix diplomatique remise en question ? 

    La France et l’Algérie étaient parvenues à apaiser définitivement leurs relations, qui se sont dégradées au cours de différents événements. Un entretien téléphonique entre les présidents français et algériens le 24 mars dernier a permis symboliquement de mettre un terme à une série de brouilles diplomatiques. L’entretien avait surtout permis de conclure l’affaire Amira Bouraoui, dernier épisode de tension entre les deux pays.

    Une autre conversation entre les deux chefs d’Etat en avril a permis d’acter la venue de Abdelmadjid Tebboune en France dans le cadre d’une visite d’Etat.

    Initialement prévue début mai, elle a finalement été repoussée à la deuxième quinzaine de juin, en raison de préparatifs à renforcer et sans doute pour éviter que le contexte social français ne pèse sur la rencontre. Rien ne devait venir perturber cette visite compliquée et complexe à mettre en place.

    Le mois de juin semblait idéal pour ce qui devrait être la troisième visite d’un chef d’Etat algérien en France depuis l’indépendance de l’Algérie. Mais la résolution du Parlement Européen vient jeter un pavé dans la mare. Le thème de la liberté de la presse et d’expression risque de s’imposer coûte que coûte dans les échanges présidentiels.

    La résolution du Parlement Européen qui demande notamment « à toutes les institutions de l’UE et aux États membres de condamner ouvertement la « répression » de la liberté de la presse en Algérie, tout en appelant la délégation de l’Union et les ambassades des pays de l’UE accrédités dans la capitale algérien à demander l’accès aux journalistes emprisonnés et à assister aux procès », est perçue à Alger comme une intrusion européenne et notamment française dans les affaires internes du pays.

    Le Conseil de la nation (Sénat) a dénoncé jeudi une ingérence dans les affaires algériennes. En Algérie, le scandale de corruption par le Maroc des européens qui a affaibli le Parlement européen est aussi un argument pour contre-attaquer l’institution européenne.

    L’Assemblée populaire nationale (chambre basse du Parlement algérien) n’a pas manqué de le souligner dans sa réaction : « On est par conséquent en droit de s’étonner des pratiques d’une institution parlementaire dont la crédibilité est entachée par les scandales de corruption et de pot-de-vin ».

    L’APN a reproché aussi au Parlement européen de « fermer les yeux sur les souffrances du peuple palestinien, meurtri, opprimé et agressé, et tourne le dos au peuple sahraoui occupé dont les richesses sont pillées simplement pour avoir revendiqué son droit à recouvrer ses territoires et sa liberté ».

    Étant donné l’approbation majoritaire de la résolution, il est évident que des membres français du Parlement européen ont nécessairement voté pour l’adoption de cette résolution, particulièrement les députés macronistes.

    Selon nos sources, Alger est furieuse non seulement contre le Parlement européen, mais surtout contre les députés macronistes qui siègent à l’institution de Strasbourg, dans un contexte de réchauffement des relations entre l’Algérie et la France et au moment où les deux pays, préparent difficilement la visite du président Tebboune à Paris.

    « Les députés macronistes au Parlement ont initié et adopté la résolution. Ils en ont profité pour attaquer l’Algérie. C’est inacceptable », dénonce notre source.

    Cette résolution risque de replonger les relations algéro-françaises dans une nouvelle crise après celles de l’automne 2021 et du début 2023.

    Décidément, cette visite de Tebboune en France ne bénéficie pas d’un bon alignement des planètes puisqu’à chaque fois un évènement vient de perturber sa préparation qui n’avance d’ailleurs pas.

    Aucune date précise n’a été fixée et quand il a été interrogé mercredi 3 mai lors d’une rencontre les directeurs des médias, le président Tebboune ne s’est étalé sur cette visite.

    Alger furieuse contre les députés macronistes du Parlement européen 

    Depuis le vote de la résolution jeudi 11 mai, aucune source officielle française n’a commenté cette décision du Parlement Européen.

    On sait que chaque événement peut mettre le feu aux poudres à la relation franco-algérienne qui se relève à peine des épisodes de tension de l’automne 2021 ou encore de l’affaire Amira Bouraoui.

    La France a peiné à regagner la confiance algérienne. Elle a mis en place plusieurs leviers pour y parvenir comme la visite « réussie » d’Emmanuel Macron en Algérie en août 2022, la levée des restrictions de visa ou encore la mise en place d’une commission mixte d’historiens algériens et français pour travailler sur la colonisation et l’indépendance de l’Algérie.

    La première réunion s’est tenue le 19 avril dernier, preuve que les promesses françaises se sont concrétisées avant la venue de Abdelmadjid Tebboune.

    Cette résolution avait déjà été présentée au Parlement Européen, puis retirée de l’agenda de l’instance européenne. Elle revient dans un timing très délicat.

    Emmanuel Macron se retrouve avec une épine dans le pied. Tout d’abord parce qu’il n’a pas pu anticiper cette dénonciation de l’Algérie de la part du Parlement Européen. Mais aussi parce qu’une grande partie d’élus du bord présidentiel ont soutenu la résolution.

    Ce qui pourrait laisser penser du côté d’Alger à un double jeu de pouvoir, d’un côté la diplomatie officielle française qui tente tout pour relancer cette relation franco-algérienne, mais de l’autre que les élus français et européens essayent de sauver l’image européenne et française sur la question des droits fondamentaux en Algérie et d’une façon générale dans le monde, dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine.

    SOURCE : Résolution du PE sur l’Algérie : la visite de Tebboune en France entravée ? (tsa-algerie.com)

    Rappelons-nous aussi

    de cet article :

     

     

    Report de la visite en France

    du président algérien officieusement

    prévue les 2 et le 3 mai

       Report de la visite en France du président algérien officieusement prévue les 2 et le 3 mai

     

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le 2 novembre dernier à Alger. AFP

    INFO LE FIGARO - Abdelmadjid Tebboune était attendu en France pour une visite d'Etat au cours de laquelle plusieurs dossiers sensibles devaient être abordés avec le président Emmanuel Macron.

    Le feuilleton de la visite annoncée du président algérien, Abdelmadjid Tebboune en France connaît un nouveau rebondissement. Selon nos informations, le déplacement symbolique du chef de l'État qui devait avoir lieu les 2 et le 3 mai est finalement repoussé d'un commun accord sans que de nouvelles dates soient fixées. Le report a été confirmé au Figaro par des sources françaises et algériennes qui n'en ont pas précisé les raisons. Un manque de préparation des dossiers est évoqué.

    SOURCE : Report de la visite en France du président algérien, officieusement prévue les 2 et le 3 mai (lefigaro.fr) 

       Report de la visite en France du président algérien officieusement prévue les 2 et le 3 mai

    Après le roi d’Angleterre voici le président algérien qui ne vient pas «  Même si Macron ne le veut pas nous on est là »… 

     

     

     

    « Approche intime des Français qui ont combattu pendant la guerre d’Algérie et qui peinent à témoigner

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    Le 70ème anniversaire

    de la répression, quasiment inconnue

    du 14 juillet 1953 contre un cortège

    de militants algériens à Paris

    se prépare activement.

    Le 70ème anniversaire  de la répression, quasiment inconnue  du 14 juillet 1953 contre un cortège de militants algériens à Paris  se prépare activement.

    Gilles Manceron écrit :

    Les 70 ans du 14 juillet 1953 

    Pour le 70ème anniversaire du 14 juillet 1953 (sept morts Place de la Nation, à Paris), un collectif d’associations animé notamment par des militants LDH de l’Est parisien prépare une exposition en plein air, une représentation du «procès qui n’a pas eu lieu » avec un réquisitoire théâtralisé, un bal « pour commémorer les balles », etc., en lien avec la problématique des libertés publiques partout dans le monde et des violences policières en France.

    Mais pour débattre largement de l’idée de refaire le défilé populaire Bastille-Nation qui avait lieu jusqu’en 1953, la projection-débat de ce dimanche 14 mai à 11h, au Cinéma Escurial Panorama, 75013 Paris, est une étape importante.

    Doit-on « leur laisser le 14 juillet » ? 

     

    Communiqué de Daniel Kupferstein 

    Dans ce cadre, un collectif s’est créé afin que cet événement dramatiquement oublié puisse être commémoré. 

    Le 13 juillet à partir de 18H30, il y aura le traditionnel dépôt de gerbes avec prises de parole, en présence des familles des victimes, devant la plaque (place de l’île de la Réunion, près de la place de la Nation à Paris 12ème). 

    Toujours, place de la Nation, non loin du kiosque, il y aura une exposition de photos et une lecture théâtralisée des débats à l’Assemblée nationale complétée par un réquisitoire contre l’attitude de la police parisienne, tout cela se terminera par une animation musicale.

    A cette occasion, le collectif espère pouvoir relancer le défilé populaire du 14 juillet qui avait lieu jusqu’à son interdiction en 1954, honorant ainsi la Révolution française (au lieu du seul défilé militaire).

    En attendant, mon film qui raconte l’histoire de ce massacre Les balles du 14 juillet 1953, sera projeté :

    Le 14 mai à 11 H à l’Escurial, 11, Boulevard du Port Royal à Paris 13ème (voir en PJ)

    Le 30 juin à 22H, projection en plein air dans la cour de la Maison des Ensemble au 3 rue d’Aligre (Paris 12ème), juste à côté du café de la Commune d’Aligre.

    Le 1er juillet à 17h30 au Shakirail 72, rue Riquet, Paris 18e. 

    Au plaisir de vous rencontrer.

    Daniel Kupferstein

    Résumé du film : Le 14 juillet 1953, au moment de la dislocation d’une manifestation en l’honneur de la Révolution Française, la police parisienne charge un cortège de manifestants algériens. Sept personnes (6 algériens et un français) sont tuées et une centaine de manifestants blessés dont plus de quarante par balles. Un vrai carnage. Cette histoire est peu connue en France comme en Algérie. 

    Ce film est l’histoire d’une longue enquête contre l’amnésie. Enquête au jour le jour, pour retrouver des témoins, pour faire parler les historiens, pour reprendre les informations dans les journaux de l’époque, dans les archives et autres centres de documentation afin de reconstituer au mieux le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment ce mensonge d’Etat a si bien fonctionné. 

     

    Le 70ème anniversaire  de la répression, quasiment inconnue  du 14 juillet 1953 contre un cortège de militants algériens à Paris  se prépare activement.

    Au début de cette vidéo vous allez reconnaître Jean LAURANS Ancien Président du Comité de Paris de la FNACA. Jean nous a quittés le 5janvier 2022.

     

     


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    8 mai : jour de la défaite 

    8 mai : jour de la défaite

    Photo en provenance du site de Jacques CROS dont vous pourrez lire l’article en cliquant sur ce lien :

    Il est devenu comme un homme hébété… (centerblog.net) 

    Pour le méprisant de la République, le 8 mai 2023, c'était un jour sans : sans personne pour l'acclamer sur les Champs-Elysées, et sans ces milliers de manifestants, tenus à l'écart, eux et leurs casseroles, à Lyon comme à Paris.

    Ce 8 mai j'ai pensé à mon grand-père : Républicain Espagnol, pourchassé par les franquistes lors de la défaite de 39. Passé par les Pyrénées avec son camarade, il est emprisonné dans un camp en France. Après la défaite française, le pétainisme le rattrape : c'est vrai qu'il avait gardé un côté insoumis, le grand paternel. Un petit peu résistant sur les bords, il est arrêté une première fois avec son camarade d'infortune. Livré à la gestapo. Torturé.

    Il s'en est tiré... son camarade non. Il prendra alors le maquis, comme des milliers d'autres, et se battra au péril de sa vie le reste de la guerre. 

    Pendant que la bourgeoisie française dont est issu notre président tombait dans les bras de Pétain, "ce grand soldat".

    Il n'en parlait jamais, le pépé, de toutes ces histoires. 

    Trop difficile, trop de souvenirs... trop de cicatrices. 

    C'est mon père qui m'a raconté tout ça ; alors forcément, durant longtemps (toute ma jeunesse en fait), j'ai idéalisé cette période, largement tenu dans l'ignorance de ces faits par ma famille, qui au lieu de monter en épingle la chose, ne l'évoquait pas, par pudeur de rouvrir les blessures du "vieux"...

    Puis, pépé est mort. Et, l'âge adulte venant, un jour mon père me prend à part, pour me raconter son histoire.

    Et depuis, chaque 8 mai est pour moi devenu un jour de souvenir. 

    Une petite gerbe, pour le camarade à pépé, torturé à mort par "les boches" comme il disait.

    Une petite gerbe pour le pépé... qui n'a plus jamais été le même depuis 1936, bien qu'il soit mort bien, bien plus tard, en 1986.

    Et donc hier, on a un individu qui s'emploie à détruire l'Héritage de nos anciens, l'Héritage du Conseil National de la Résistance (dont Jean Moulin fut le premier secrétaire, en même temps que le créateur), ce même CNR qui dès 1943 imagina un plan complet de Sécurité Sociale... et cet individu donc, qui livre la France aux intérêts privés, et qui détruit méthodiquement l'héritage du CNR, qui détruit notre Sécurité Sociale, détruit nos retraites issues du CNR, et qui donc ce 8 mai prétendait rendre hommage à Jean Moulin. Ce faisant en faisant fermer (lui ou ses préfets zélés, c'est du pareil au même) le périmètre de la prison où tant, tant de résistants furent torturés et perdirent la vie... prison devant laquelle, chaque année, des enfants, petits-enfants de résistants viennent comme moi, déposer une gerbe, rendre hommage. Depuis 45 cette tradition s'est perpétuée. La fin de la tradition a été actée hier...

    Sa Majesté devait venir faire son petit cirque, le bourreau venait rendre hommage aux victimes de ses ancêtres, et il ne fallait surtout pas que des casseroles gênent le monarque.

    Ce qui démontre clairement qu'il se fout comme de sa 1ere Brigitte de l'Histoire du pays, de l'histoire de la Résistance, et que pour lui, tout se vaut, y compris une "commémoration" où il est seul à commémorer, et que finalement vu sa tronche ça devait quand même le gonfler un tout petit peu, comprenez c'est un homme toujours pressé, et puis il reste tant, tant à détruire dans ce pays.

    Jamais je ne lui pardonnerai ce qu'il a osé faire là.

    Il a craché sur nos anciens. 

    Et nous sommes des centaines de milliers dans ce cas. 

    A ce niveau, ce n'est même plus de la haine : il doit absolument démissionner, ou ça finira très mal.

    Ce 8 mai était un jour de défaite pour le pays.

    Un jour de défaite pour nous tous.

    Kim Jong Un du pauvre 

    Avant ce nouvel affront à Lyon, notre idole nationale était déjà à Paris le matin même, sur les Champs-Elysées : résultat une avenue vide, des écrans géants avec sa binette partout, et des allées pleines de drapeaux, mais désespérément vides.

    Il a descendu l'allée comme le petit être mesquin qu'il est : avec beaucoup d'étalage de son pouvoir, entouré de flics, de gardes républicains et de tout ce que le pays compte de robots payés pour tenir à distance les "opposants" à sa réforme minable. Mais en même temps, en un contraste saisissant, l'absence de foule et les barrières partout démontraient clairement que son supposé pouvoir est bâti sur du sable. Il est un président aux mains pleines, mais à la légitimité absente, et au peuple qui le hait. 

    On pourrait le comparer à Kim Jong Un, mais ce serait faire injure à ce dernier : quand celui-ci se déplace, il y a des milliers de figurants tout le long du parcours, et tout le monde sourit et l'acclame jusqu'à s'en évanouir de joie. Il vaut mieux vous allez me dire... Mais ici, comme disait le Général, dans le pays "aux 246 variétés de fromage", on n'a même plus les moyens de se payer des figurants : tout le fric est parti dans la poche des patrons et des actionnaires, tous potes du meilleur président que la France ait jamais eu. On n'a plus un rond, et ça va pas aller en s'améliorant. 

    Macron est un dictateur en gestation, mais un dictateur du pauvre : son pouvoir est branlant, et il s'effondrera tel un château de sable très bientôt, balayé par la prochaine marée de l'Histoire.

    En attendant, tentons de nous mettre à sa place, et réfléchissons un peu : que resterait-il à brader, du point de vue de ce Kim Jong Un du pauvre, après les bijoux de famille qu'il a vendus au plus offrant, et du peu qu'il reste de ce pays qu'il ne voit que comme une vache à lait, qu'il doit traire pour ses amis jusqu'à la dernière goutte ?

    L'Histoire, la Mémoire ?

    Cet individu est en train de détruire notre pays. Et maintenant il est en train de détruire ce qui en fait la cohésion nationale : après s'être attaqué aux joyaux industriels nationaux qu'il a bradés un peu partout, puis aux Services Publics qu'il démantèle avec constance depuis quelque temps, pour les livrer aux appétits voraces de ses amis, il s'attaque désormais à notre mémoire commune. On dit toujours que c'est le "roman national", les histoires communes, qui font qu'un Peuple fait Nation. Nuls accents nationalistes là-dedans, mais plus une constatation : une Nation, c'est bien plus qu'une cohabitation d'individus. Mais alors là...

    J'ai presque 50 ans et je n'ai jamais vu un défilé du 8 mai sans personne sur les Champs-Elysées : c'est juste affligeant, et affolant. Ca en dit long sur l'état de ce pays, sur l'état de déliquescence de leur fausse démocratie... car voir le monarque descendre tout seul, uniquement entouré de son armée personnelle, la plus belle avenue du monde, pour se diriger vers l'Arc de Triomphe, pour finir par aller (mal) faire le cake vers la tombe du soldat inconnu, ça fait quand même tout drôle.

    On se dit qu'on a passé un cap.

    Jamais de ma vie je n'ai vu (avec un réel effroi, je dois le dire) les champs vidés de toute présence humaine par la seule volonté de préserver un monarque des nombreuses huées et autres casserolades qu'il aurait à coup sûr essuyées. Avec en point d'orgue un écran géant montrant la joviale frimousse du Roi, dressé sur une place de l'Etoile vide, fermée au public...

    Un type tellement aimé par "son" peuple qu'il en est arrivé à "célébrer", tout seul, une cérémonie mémorielle traditionnellement réservée à la foule, au peuple, à tout le monde quoi.

    Et les médias, pour une bonne partie, d'oublier ce petit détail : extraordinaire article du Huffigton post, avec vidéo de plusieurs minutes, vidéo réussissant l'exploit de retracer ce "parcours mémoriel" et de passer quasiment sous silence la seule information véritable de cette journée... le fait que le Peuple était interdit de commémoration, et que Kim Jong Macron s'est baladé tout seul avec son armée de flics, tenant le peuple à bonne distance, tellement loin que même les caméras de télévision ne pouvaient montrer les gens. La chose a été évoquée très pudiquement et fugacement par la grande majorité des médias aux ordres, ces médias tous propriété des oligarques potes au banquier président, avant de tenter de se concentrer sur la balade du banquier apprenti dictateur, seul sur son carrosse. 

    Comme si de rien n'était, et pourtant, ça se voyait comme un dictateur sur une place vide : même eux, n'y croyaient plus au baratin réchauffé qu'ils ont tenté de nous servir durant cette journée.

    P*tain, 4 ans 

    On y est : le pays est en train de basculer.

    Inutile de faire un dessin : quand on interdit au peuple un des évènements fondateurs de son Histoire moderne commune, à savoir commémorer tous ensemble les résistants qui pour beaucoup perdirent la vie face à la barbarie d'extrême droite, et que en même temps on autorise une manifestation d'extrême-droite où les bras bien levés le disputèrent sans problèmes aux menaces, aux drapeaux celtiques et autres slogans racistes... et quand on trouve même des prétextes pour justifier cela... on constate, sans aucun doute possible, que l'on a franchi un cap.

    Notre pays est en train de basculer dans quelque chose d'autre, il est dans cette frontière grise dont personne ne sait où elle peut mener, si ce n'est que les possibilités se réduisent chaque jour un peu plus, d'en sortir par le haut sans trop y laisser de plumes.

    Dans ces conditions, pour le monarque "gouverner" ce pays devenu ingouvernable, et continuer de tenter de le faire de cette manière les 4 ans qu'il lui reste, s'apparente à une gageure. Donc forcément, le raidissement autoritaire et la tentation clairement dictatoriale vont se confirmer, se poursuivre, s'amplifier.

    Logiquement, la surveillance généralisée va s'approfondir, chaque citoyen étant désormais considéré comme ennemi potentiel d'un Etat devenu autonome par rapport à la "démocratie" qu'il est censé représenter, et sur la tombe de laquelle il festoie chaque jour un peu plus. 

    Les temps vont devenir extrêmement difficiles, encore plus que ce que nous connaissons actuellement, c'est désormais certain.

    Dans ces conditions, il ne reste d'autre solution pour chaque Citoyen conscient et déterminé que de continuer la lutte, de l'amplifier, et de la mener à son terme.

    Comme le réalisèrent nos anciens en 40, les temps sont en train de dégénérer, et il faudra bientôt se lever pour combattre.

    Ou, la barricade n'ayant toujours que deux côtés, périr à coup sûr.

    SOURCE : Commémorations du 8 mai : Kim Jong Un a paradé seul, les figurants étaient en grève - AgoraVox le média citoyen 


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    Communiqué

    du Comité de Vigilance Antifasciste

    des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66)

     

      Communiqué  du Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66)

     

    Le LR Jean-Marc Pujol fut probablement le premier maire de France, qui plus est ceint de son écharpe d'élu, à s'incliner et déposer une gerbe au nom de ses concitoyens de Perpignan sur une stèle honorant les commandos delta de l'OAS fusillés pour terrorisme. Donc, après son élection en 2020 le maire RN Louis Aliot ne pouvait pas manquer d'instaurer cette démarche, initiée au moins en 2016, comme une norme.

    Nous remercions le site de l'ADIMAD Deltas et Collines d'avoir documenté plusieurs de ces événements avant de tenter de faire disparaître leurs publications (comme auparavant le discours d'inauguration de cette stèle OAS par celui qui n'était alors que le 1er adjoint du maire de Perpignan Jean-Paul Alduy : Jean-Marc Pujol).

    Ainsi, dès le 26 mars 2021, un maire de grande ville : Louis Aliot, une députée (sa suppléante ayant pris le relais après l'élection d'Aliot comme maire) Catherine Pujol, et un conseiller régional Occitanie : Xavier Baudry, tous ceints de leurs écharpes d'élus, venaient fleurir, aux côtés d'un dirigeant de l'ADIMAD, la stèle de l'OAS de Perpignan, en instrumentalisant donc la fusillade de la rue d'Isly au profit de l'OAS.

    Alors que "l'hommage de la honte" du 7 juin se tient depuis des années dans le cimetière du Touvet (Isère), deux dates permettent désormais à Perpignan à des élus "de la Nation", très officiellement et en l'absence totale de contradiction, d'honorer l'OAS :

    26 mars : instrumentalisation de la rue d'Isly

    5 juillet : instrumentalisation des morts d'Oran.

      Communiqué  du Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66)

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    Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66) 

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    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

    Dans le dernier article d’hier j’écrivais :

    Chers Amis (es), 

    Je viens de recevoir un @mail d’un Comité que je ne connaissais pas mais lui me connait.

    En effet je publie tellement d’articles que j’avais oublié l’article qui date de 2021 où j’avais publié la lettre  ouverte du CVA 66 que vous pourrez revoir ci-dessous.

    Ce matin je vous fais part du nouveau courriel du CVA 66 où vous verrez que je ne suis pas le seul à avoir oublié.

    Je remercie ce remarquable Comité de m'avoir rafraichi la mémoire.

    Michel Dandelot  

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

     Courriel  du Comitevigilanceantifasciste66 :

    En fait, vous nous connaissez déjà

     

    09/05/23 23:03

    comitevigilanceantifasciste66 

    à :

    Michel DANDELOT  

    Il y a deux ans, Michel, vous avez relayé sur votre blog la lettre ouverte du CVA66 pour tenter de permettre aux Perpignanais (et bien au-delà) de découvrir enfin dans quelles conditions, légales ou pas tout-à-fait légales, la stèle de l'OAS au cimetière du Vernet avait pu être édifiée dans un espace jusque-là public.

    Et sur cette base, de trouver les moyens juridiques de faire éjecter cette stèle de l'espace public.

    https://uptobox.com/e11xd6025av4/CCS.AS.F13.rar 

    Notre lettre ouverte avait provoqué des réactions comme celles-ci :

    Le jeudi 24 juin 2021 à 17:12, Jean-François Gavoury <jfgavour@yahoo.fr> a écrit :

    Trois des criminels de l'OAS honorés par ce monument justement qualifié de "stèle de la honte" ont été condamnés à mort en considération de leur participation, le 31 mai 1961, à l'assassinat de mon père, alors commissaire central du Grand Alger. 

    Je salue naturellement l'initiative - ô combien légitime ! - du Comité de vigilance antifasciste des Pyrénées-Orientales. 

    Bien cordialement, 

    JFG

     

     

    Je suis censuré

    par Madame Anne Guérin-Castel

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

     

    Vous venez de publier un courriel privé que j’ai écrit en tant que secrétaire de l’association Marchand-Feraoun en mettant en clair l’une de mes adresses mél que je réserve à certains usages.

    Je vous demande instamment de supprimer ce texte et cette adresse privée.
    Et cela dans les plus brefs délais.

    Anne Guérin-Castell 

    Ma réponse à cette censure

    Madame,

    Je viens donc d’exécuter vos ordres et le Comité qui m’a transmis votre texte privé et votre adresse privée, ne m’a jamais averti que ces quelques lignes étaient privées et ne devaient pas être mis en ligne sur mon blog.

    D’ailleurs il y a des années que mon ami Jean-Philippe Ould Aoudia m’a informé sur l’état d’esprit de votre association dont il est le président et notamment concernant son opposition à l’érection des stèles en apologie aux terroristes et criminels de l’OAS.

    Sur un autre ton que celui que vous avez employé, vous m’auriez demandé simplement de supprimer votre adresse privée, je l’aurais compris.

    Recevez mes salutations.

    Michel Dandelot 

     

    Mais, outre un silence absolu des médias, nationaux autant que locaux, cette lettre ouverte n'a, des trois maires interpellés puisque concernés, fait l'objet d'aucune réponse officielle.

    Nous disons bien officielle, puisque voici quelques mois, le maire alors en exercice le plus directement impliqué dans cette implantation, Jean-Paul Alduy, a subitement tenté, probablement pour la réécriture de l'Histoire future de son règne mirifique, une approche, récusant tout échange écrit mais proposant "d'en parler" (et manifestement "en parler" sans trace écrite signifiait le dédouaner personnellement pour charger son 1er adjoint de l'époque, Pujol, qui a effectivement été délégué lors de l'inauguration de cette stèle, donc aux côtés par exemple, d'un Sidos. Et Pujol avait été aussi l'interlocuteur de l'ADIMAD pour l'implantation de cette stèle.

    Ce qui ne dédouane en rien le maire de l'époque, et ses successeurs, Pujol et Aliot.

    L'absence de réponse est souvent un aveu. Dans quel cadre légal cette stèle a pu être implantée au cimetière du Vernet à Perpignan ? L'obstination des maires successifs à en masquer le cadre "légal" depuis exactement 20 ans signifie très probablement que ce cadre est très fragile, et donc qu'il serait toujours aujourd'hui envisageable de renvoyer cette stèle là d'où elle n'aurait jamais dû sortir.

    Plutôt que de manifester avec un petite banderole, comme tous les ans, contre un "hommage de la honte " qui n'y est plus rendu le 7 juin depuis des années (mais pour autant demande annuelle en préfecture d'interdiction de "l'hommage de la honte" qui en réalité se tient en Isère le même jour, du coup l'ineffable Jean-Pierre Prévoteaux, l'interlocuteur de Pujol en 2002 qui considère la stèle comme son bébé, ne manque pas d'affirmer qu'il y a bien un hommage, s'ensuit interdiction préfectorale etc.), déjà questionner l'impunité des élus qui se succèdent sans complexes depuis des années sur cette stèle les 26 mars et 5 juillet ?

    Et, bien plus essentiel : virer cette stèle de l'espace public.

    On procède comment ?

    Ce que le CVA66 veut maintenant proposer, c'est une démarche, aussi collective que possible, d'exigence d'accès public à toutes les données administratives de la ville de Perpignan relatives à la cession, à l'ADIMAD (ou à une structure écran) permettant l'instauration de cette stèle.

    Il y a très probablement une faille, donc cette stèle peut être tôt ou tard réexpédiée à l'ADIMAD.

    Votre réaction ?

    Bien cordialement

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    Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66) 

    comitevigilanceantifasciste@riseup.net 

     

     

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

     

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

    Le jeudi 24 juin 2021, 15:28,

    comitevigilanceantifasciste66 <comitevigilanceantifasciste66@protonmail.com>

    a écrit :


    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

    Lettre ouverte à

    M. Aliot, maire de Perpignan,

    MM. Pujol et Alduy, anciens maires,

    et aux membres du conseil municipal de Perpignan élus en 2001

    Le 5 juillet 2003, dans le cimetière municipal du Haut-Vernet, une stèle était inaugurée en présence de 1.500 personnes, du maire adjoint J.M. Pujol représentant le maire J.P. Alduy, mais sans médias.

    Cette stèle est dédiée aux trois membres des sinistres commandos Delta de l'O.A.S. - dont leur créateur Degueldre - et au chef du commando de l'attentat du Petit-Clamart contre le président de Gaulle, fusillés comme terroristes. Elle comporte en outre les noms de tous les membres de l'O.A.S. morts "au combat" (selon la définition O.A.S du "combat").

    Elle a été dressée par une association, l'ADIMAD, alors exclusivement constituée d'anciens membres de l'O.A.S. condamnés et incarcérés - comme factieux, auteurs d'actes de terrorisme ou pour subversion.

    Ce n'est que deux ans plus tard, à la suite d'une implantation quasi identique à Marignane, que la presse, en l'occurrence nationale, a révélé l'existence de la stèle de Perpignan : Le Monde et l'Humanité le 17 juin 2005, Libération le 18 juillet etc. Dès août 2005, le président national du MRAP réclamait (entre autres) du préfet des Pyrénées-Orientales et du maire de Perpignan l'interdiction de toute "nouvelle manifestation" des ex-membres de l'O.A.S. chaque 7 juin devant leur monument.

    La "découverte" locale de cette stèle n'en serait faite, même selon le spécialiste perpignanais du "nostalgérisme", qu'en février 2006, et les hommages annuels 3 mois plus tard (*). C'est dire combien les Perpignanais ont été informés par leurs élus.

    Depuis 18 ans, les habitants de Perpignan sont toujours tenus dans la plus totale ignorance du cadre juridique ayant permis une cession de domaine public municipal à une association d'anciens condamnés de l'O.A.S. Pour quelle durée ? Dans quelles conditions, par exemple financières "d'acquisition"? Les édiles de Perpignan avaient-ils alors connaissance de l'hommage que cette stèle rendrait aux commandos Delta de l'O.A.S ? L'ADIMAD a-t-elle depuis respecté les termes de la convention avec la Ville?

    Depuis 2003, l'ADIMAD a fusionné (et a même fait à son tour l'objet d'une sorte de "putsch"). La cession par la Ville en est-elle toujours valide?

    Autrement dit : combien de temps les Perpignanais devraient-ils encore supporter cette infamie en étant tenus dans la plus totale ignorance de ses clauses ?

    Le maire R.N. actuel, assez "politique" pour ne pas honorer publiquement ce monument (contrairement à certains proches ou ex-très proches) jouera-t-il la transparence sur le dossier et permettra-t-il aux Perpignanais, enfin, de savoir pourquoi, comment et pour combien de temps cette stèle leur a été imposée sans débat public et sans information ?

    L'ex-maire (à l'époque UMP ?) qui a négocié ou entériné cette cession, et son successeur UMP-LR qui n'a pas hésité ensuite à déposer des gerbes officielles sur une stèle O.A.S., expliciteront-ils un jour les modalités de leur accord très discret avec quelques jusqu'au-boutistes de l'Algérie française?

    Ou, pour en finir avec l'omerta politique locale sur les conditions de cette érection, des conseillers municipaux élus en 2001, majoritaires ou des deux oppositions - listes de l'UMP Barate ou PS - PCF - Verts etc. de Cansouline -, auraient-ils des révélations à faire à leurs concitoyens ?

    Le Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66) 

    (*) " (...) Une stèle OAS dans le cimetière nord de Perpignan ? Nous sommes le 2 février 2006, l'information que viennent de nous livrer Patrick Lecroq du [MRAP] et Anne Gaudron de la [LDH] a fait l'effet d'une claque. Avec eux il y a là [LCR - ARAC - Survie - PCF] (...) Nous en ignorions tout : de quand datait-elle ? (...)" Roger Hillel, La triade Nostalgérique, Alter ego éditions, 2015, p.19. "(...) En mai 2006, nous apprîmes que le 7 juin de chaque année, (...) les affidés organisaient un rassemblement devant le cimetière nord avant de se rendre en cortège jusqu'à leur stèle pour y déposer des gerbes (...)" (p.26).

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    Comité de Vigilance Antifasciste des Pyrénées-Orientales (C.V.A. 66) 

    comitevigilanceantifasciste@riseup.net 

     

    Un commentaire de Jean-François GAVOURY avec des photos en pièces jointes

    Trois des criminels de l'OAS honorés par ce monument justement qualifié de "stèle de la honte" ont été condamnés à mort en considération de leur participation, le 31 mai 1961, à l'assassinat de mon père, alors commissaire central du Grand Alger. 

    Je salue naturellement l'initiative - ô combien légitime ! - du Comité de vigilance antifasciste des Pyrénées-Orientales. 

    Bien cordialement, 

    Jean-François Gavoury 

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

    Pour en finir avec l'omerta sur la stèle O.A.S. au cimetière du Vernet à Perpignan

     


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    Un ex-OAS est mort : Jean-Pierre Papadacci

    *** Les assassins meurent aussi ***

    On ne va pas pleurer

    Chers Amis (es),

    Je viens de recevoir un @mail d’un Comité que je ne connaissais pas mais lui me connait. Cet @mail a pour titre « Une bonne nouvelle de l’ADIMAD ? » C’est en effet une bonne nouvelle pour tous les descendants des victimes de l’OAS. Dans un premier temps j’ai voulu connaître davantage ce comité que je remercie pour cette bonne nouvelle.

    Michel Dandelot 

    Le Comité de Vigilance Antifasciste a été créé le 18 mai 2013, et se déclare antiautoritaire, antiraciste, anti-xénophobe, antisexiste, anti-homophobe, et, en général, contre toutes les formes de discriminations… Le comité de vigilance lutte contre l’intolérance généralisée, et toutes celles et ceux qui prônent la préférence nationale.

    Le climat politique délétère et réactionnaire actuel conduit les organisations et les individus présents ce jour, à créer un comité de vigilance contre tous les groupes se réclamant de la droite extrême. Le comité de vigilance lutte contre l’intolérance généralisée, et toutes celles et ceux qui prônent la préférence nationale. Le comité de vigilance mettra tout en oeuvre afin de dénoncer les éléments de programmes des officines et partis de la droite extrême. Le comité de vigilance considère que le combat qu’il mène ne se situe pas sur le terrain des élections. Le comité de vigilance alertera l’ensemble de la population sur tous les actes et tous les propos relayant des positions fascisantes et/ou discriminatoires. Le comité de vigilance mobilisera très largement et s’opposera à toutes les formes de fascisme, militantes ou non. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui sont concerné-e-s par cet appel à nous rejoindre.

    @-mail : comitevigilanceantifasciste66@proto... 

     

    Le natio révolutionnaire Jean-Pierre Papadacci, faisant fonction de commissaire politique à l'ADIMAD ("chargé de mission à l'éthique et à la morale"), es-qualité d'ex-OAS métro selon ses dires (CV d'ailleurs plus que mis en doute par un certain Louis de Condé, rien moins qu'un des acteurs de l'attentat OAS du Petit Clamart), ex-Jeune nation, Œuvre Française, Occident, et toujours Amitié et Action Française, vient de revenir à la case départ.

    C'est, depuis leur père spirituel commun SIDOS, son pote  Benedetti qui nous apprend ça ce soir, la larme à l'oeil, sur l'air de Ich hatte einen... Kameraden (traduction : " J'avais un camarade )

     

    IN MEMORIAM
    Jean-Pierre Papadacci
    "J'avais un camarade"

    J'ai appris la mort de Jean-Pierre Papadacci ce matin

    Nous étions tous les deux des Français d'Empire,
    Nous étions tous les deux des corses de la plus grande France,
    Nous étions tous les deux des nationalistes,
    Nous étions tous les deux des fidèles du Chef Sidos,
    Nous servions tous les deux le même étendard frappé de la Croix celtique,
    Il m'a appris combien le nationalisme était révolutionnaire
    .
    Je pleure un Ami.
    Adieu Papa, adieu Orso,
    Un vol d'oies sauvages est passé que j'honore d'un salut romain
    .
    Qui vive ? France !
    Papadacci ? Présent
     !
     

     

     

    Avec Papadacci l'ADIMAD perd ce qui lui restait d'un peu structuré idéologiquement. On ne va pas le pleurer.

    Voilà un de ses derniers discours, le 7 juin dernier, au cimetière du Touvet où depuis des années l'ADIMAD rend un hommage officiel à ce qu'ils appellent les "martyrs" de l'OAS  (le même jour où, à Perpignan, certains veulent contre toute évidence manifester contre un "hommage de la honte" qui n'y existe plus depuis très longtemps et n'y a existé que quelques années, du moins à cette date puisque les dépôts de gerbes officielles sur cette stèle OAS de Perpignan les 26 mars et 5 juillet, inaugurés par le maire LR Pujol, s'effectuent très sereinement malgré les alertes récurrentes du CVA66)

    Un ex-OAS est mort : Jean-Pierre Papadacci *** Les assassins meurent aussi *** On va pas pleurer

    Ce sont vous les terroristes

    Ce sont vous les assassins

    Un ex-OAS est mort : Jean-Pierre Papadacci *** Les assassins meurent aussi *** On va pas pleurer

    Un ex-OAS est mort : Jean-Pierre Papadacci *** Les assassins meurent aussi *** On va pas pleurer

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    comitevigilanceantifasciste@riseup.net 

    Un ex-OAS est mort : Jean-Pierre Papadacci *** Les assassins meurent aussi *** On ne va pas pleurer

    ARCHIVES PRESSE

    Des nostalgiques de l’OAS

     au tribunal

    Trois responsables de l’Adimad étaient cités à comparaître au TGI d’Aix en Provence, le 13 mars 2006.

    Le tribunal a mis en délibéré au 15 mai prochain sa décision concernant l’exception d’irrecevabilité soulevée par leur défense.

    Jean-François Gavoury, dont le père a été tué le 31 mai 1961 par l’OAS, poursuit les responsables de l’ADIMAD pour « apologie de crimes ». 

    L’Humanité du 13 mars 2006.

    Aujourd’hui, [lundi 13 mars 2006] à 14 heures, Annie Robert, Jean-Pierre Papadacci et Jean-François Collin, tous responsables de l’ADIMAD [1], vitrine du « combat pour l’Algérie française », sont cités à comparaître devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence pour « apologie de crimes ». Cette association, qui se fixe comme but « la défense de la mémoire de tous les martyrs et de toutes les victimes des ennemis de l’Algérie Française », est à l’origine de la stèle érigée en 2005 à Marignane à la gloire de quatre anciens terroristes de l’OAS condamnés à mort. Les activistes de l’organisation d’extrême droite honorés par ce monument dédié sans vergogne « aux combattants pour que vive l’Algérie française » sont Albert Dovecar et Claude Piegts, assassins du commissaire Roger Gavoury ; Roger Degueldre, à l’origine du meurtre, trois jours avant la signature des accords d’Évian, de six inspecteurs de l’éducation nationale à El Biar.

    Un ex-OAS est mort : Jean-Pierre Papadacci *** Les assassins meurent aussi *** On ne va pas pleurer


    [
    2] ; et Jean-Marie Bastien-Thiry, organisateur des attentats manqués contre le général de Gaulle à Pont-de-Seine et au Petit-Clamart.

    C’est Jean-François Gavoury, le fils de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, assassiné le 31 mai 1961, qui est à l’origine de cette procédure. Les auteurs de l’assassinat de son père ont été jugés par le tribunal militaire spécial de Paris le 30 mars 1962, reconnus coupables d’atteinte à la sûreté de l’État, homicide volontaire, complicité d’assassinat, association de malfaiteurs. Deux d’entre eux, Albert Dovecar et Claude Piegts, ont été condamnés à mort et fusillés le 7 juin 1962. Dans une contribution à l’ouvrage de Jean-Philippe Ould-Aoudia, la Bataille de Marignane, paru récemment, Jean-François Gavoury revient longuement sur le meurtre de son père, le parcours de ses assassins, et les raisons qui l’ont conduit, avec le soutien d’autres enfants de victimes de l’OAS, à engager cette action en justice. « Si l’imposture n’a pas de limites chez ces gens-là, écrit-il à propos de l’ADIMAD, la patience des victimes de leurs innommables déviances en connaît. Attirer l’attention sur ces boutefeux, falsificateurs de l’histoire, sur le fait qu’ils ne sont pas à l’abri de toute plainte ou dénonciation relève du devoir citoyen dès lors que les pouvoirs publics ne satisfont pas à cette obligation. »

    À l’heure où l’activisme des réseaux de nostalgiques de la colonisation reprend de la vigueur, et où la loi du 23 février ouvre le droit à l’indemnisation des anciens de l’OAS condamnés [3], ce procès prend évidemment un relief tout particulier. Il intervient quatre ans après celui du général Aussaresses, condamné en 2002 pour « apologie de crimes de guerre ».

    Rosa Moussaoui 

    [1ADIMAD : Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française.

    [2] Il s’agit de Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutene, Max Marchand et Salah Ould Aoudia. Voir L’assassinat des six inspecteurs des centres sociaux éducatifs.

    [3] Voir : Les ex-terroristes de l’OAS en cavale vont être indemnisés.

     

    SOURCE : des nostalgiques de l'OAS au tribunal - Histoire coloniale et postcoloniale 

    Marignane démonte enfin la stèle qui célébrait l'OAS

    A l’aube ce mardi 18 novembre 2008, la mairie de Marignane a démonté la stèle polémique qui célébrait la mémoire des morts pour l’Algérie française. Un monument érigé dans le cimetière Saint-Laurent-Imbert en juillet 2005 par l’Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française (Adimad).

    A l’origine, cette stèle devait porter les noms de quatre membres de l’OAS condamnés à mort par les tribunaux militaires et exécutés. Groupe politico-militaire clandestin, l’Organisation armée secrète a été créée en 1961 par des partisans de l’Algérie française, qui s’est illustrée par de nombeux attentats et assassinats.

    Sur le monument démonté, on ne trouvait plus trace des noms mais seulement des dates d’exécution des fusillés. Le site de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de Toulon avait justement relié les uns et les autres :

    • 7 juin 1962 : Albert Dovecar et Claude Piegts qui ont tous deux participé à l’assassinat du commissaire Roger Gavoury.
    • 6 juillet 1962 : Roger Degueldre, responsable de l’un des commandos qui, le 15 Mars 1962, trois jours avant la signature des accords d’Evian, assassina les six inspecteurs de l’Education nationale, réunis à El Biar : Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutene, Max Marchand et Salah Ould Aoudia.
    • 11 mars 1963 : Jean-Marie Bastien-Thiry, l’organisateur des attentats manqués contre le général de Gaulle à Pont-de-Seine et au Petit-Clamart.

    Cette stèle avait été autorisée par l’ex-maire de la ville, Daniel Simonpiéri, ancien membre du FN et du MNR et aujourd’hui à l’UMP. Sur son blog, ce dernier s’est contenté de commenter l’événement en deux courtes phrases :

    « La stèle érigée en l’honneur de ceux qui sont morts pour l’Algérie française a été enlevée par la mairie dans la nuit du 17 au 18 novembre. Que dira le maire Eric Ledisses au conseil municipal du 19 novembre à 18 heures ? »

    « Ils inventeront autre chose pour nous humilier et nous bâillonner davantage » 

    L’Adimad a déclaré à l’AFP que la mairie de Marignane avait apposé à l’emplacement de la stèle un panneau sur lequel il est écrit : « Edification prochaine d’un mémorial en l’honneur de nos morts de la guerre d’Algérie ». Jean-François Colin, son président, de commenter :

    « C’est la mairie qui a mis ce panneau, elle veut un monument oecuménique sur la guerre d’Algérie, nous ne sommes pas d’accord, on ne peut pas mélanger les terroristes et les victimes. »

    Sur certains sites internet proches de l’Adimad et de certaines associations pied-noir, les internautes ont fustigé ce démontage, qu’ils considèrent comme une « défiance » à leur égard :

    « Pour oser faire cette sale besogne ce Maire machiavélique et sans honneur doit avoir des appuis en haut lieu. On nous défie. Si cette stèle est vraiment enlevée, il faut agir rapidement car autrement ils inventeront autre chose pour nous humilier et nous bâillonner davantage.

    Vous vous rappelez du proverbe arabe : “Les chiens aboient, la caravane passe”. Pour être respecté dans ce pays (pouvoir, justice) il faut être plus incisif... »

    « Lutter contre ce révisionnisme monumental » 

    Le maire divers droite de Marignane, Eric Le Dissès, a fait appliquer la décision du tribunal administratif de Marseille du 7 juillet qui lui imposait de démonter la stèle dans un délai de quatre mois. Le juge avait estimé qu’elle représentait « une dimension polémique susceptible de heurter les usagers » du cimetière de la ville. Au maire de prendre « toutes les mesures nécessaires à son enlèvement ».

    Jean-François Gavoury, représentant l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo) et à l’origine du recours qui a abouti à la décision du 7 juillet dernier, se montrait satisfait, mais se refusait à toute forme de « triomphalisme » :

    « Chaque fils, chaque fille, chaque veuve des victimes de l’OAS se reconnaît dans le combat que j’ai mené et qui abouti à l’enlèvement d’un monument qui aurait du, dès le départ, être considéré comme une menace de réécriture de l’histoire à travers la pierre. Notre action a consisté justement à lutter contre ce révisionnisme monumental. »

    L’Adimad a pour sa part fait savoir qu’elle avait saisi le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence pour « atteinte à la propriété privée ». Le TGI devrait se prononcer le 2 décembre prochain. L’association assurant, comme elle le fait régulièrement, qu’une autre commune serait disposée à accueillir la stèle si la justice ne lui donnait pas raison.

    Pour Jean-François Gavoury, « ces gens-là ne veulent pas s’avouer vaincu aujourd’hui comme ils n’ont jamais voulu s’avouer vaincu en 1962 » :

    « Que ces messieurs de l’Adimad organisent dans leurs propriétés privées des dévotions rendues aux quatre membres de l’OAS, libre à eux. Ce que l’on ne peut supporter, c’est que des cortèges viennent avec des portes-drapeaux tricolores s’incliner dans un cimetière sur des monuments comme celui-là. »

    SOURCE : https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20081118.RUE6876/marignane-demonte-enfin-la-stele-qui-celebrait-l-oas.html 

     


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    Pour Jean-Michel Apathie la France officielle doit

    s’excuser pour les massacres de la colonisation

    de l’Algérie

    Pour Jean-Michel Aphathie la France officielle doit s’excuser pour les massacres de la colonisation de l’Algérie

    Jean-Michel Apathie « L’armée française a procédé au bombardement au napalm comme l’armée américaine au Vietnam » (la photo ci-dessus prise au Vietnam a fait le tour du monde).

    La question de la guerre d’Algérie et la colonisation, continue de faire débat sur les chaines françaises et presque avec les mêmes intervenants. De nombreuses propositions, et une question: “faut-il s’excuser?” pour débattre, France 5 a invité l’un des grands spécialistes de la colonisation et des enjeux de mémoire : l’historien Pascal Blanchard. 

    Mais avant le débat, le journaliste et analyste politique Jean-Michel Apathie a justifié pourquoi la France doit s’excuser pour les affres de la colonisation française en Algérie.  

    Il rappela les méthodes violentes et sauvages de l’armée française et montra le témoignage d’un aviateur français Germain Chamboss, qui avoua un crime colonial caché en France :  “J’ai largué des bidons spéciaux, (il était interdit de parler à la radio de napalm.” avoua le militaire français, qui se souvient avoir brûlé un homme en dégageant l’avion.    

    Pour Jean-Michel Apathie “L’armée française a procédé au bombardement au napalm comme l’armée américaine au Vietnam. La conquête, l’exploitation et la guerre sont trois bonnes raisons pour présenter des excuses.  Parce que ce qu’a fait la France en Algérie durant 130 ans est franchement scandaleux”, conclut le journaliste français.    

    Interrogé sur les excuses de la France, Pascal Blanchard, historien et spécialiste du fait colonial affirme qu’il faut trouver une manière de s’excuser et rappelle que ce que Jean-Michel Apathie a dit, n’est pas dans les manuels scolaires et précise que depuis 60 ans la France a pratiqué l’amnésie. Pascal Blanchard, qui fait partie d’une commission scientifique d’historiens français indique que la France devra faire des gestes forts notamment en levant une stèle de l’émir Abdelkader en France.  

     

     

     

    Quand les avions de Dassault larguaient leurs bombes

    au napalm en Algérie

    Quand les avions de Dassault larguaient leurs bombes au napalm en Algérie

    Dassault devant un de ses avions qui bombardent la Syrie aujourd'hui. D.R.

     

    Toute la France officielle a rendu hommage et «pleuré» l’industriel de l’armement numéro un et l’ami des présidents, Serge Dassault, mort en 2018. D’Emmanuel Macron à François Hollande, en passant par Manuel Valls, tous les hommes politiques français ont salué la mémoire d’un homme de «conviction» et d’un «grand serviteur de la France».

    Or, un bref rappel du parcours de cet homme et du groupe d’aéronautique dont il a hérité suffit pour situer le rôle qu’ils ont joué dans les nombreuses guerres dévastatrices menées par l’armée coloniale française et les destructions. La présence des fameux avions Bloch, entre autres engins de la mort fabriqué par Dassault, durant la guerre d’Algérie en est un exemple édifiant. Il faut savoir que la famille Dassault s’appelait Bloch avant de changer son nom à partir de 1946.

    Aussi est-il utile de rappeler que ces engins sortis des usines Dassault ont tué des milliers d’Algériens durant les événements du 8 Mai 1945, avec le bombardement continu des douars et mechtas dans l’Est algérien. Autre «exploit» à ajouter à l’actif de cet industriel et de son empire d’armement : le largage de bombes au napalm, avec 5% d’uranium pour absorber l’oxygène, sur des régions entières de Kabylie et de l’Est algérien, et qui s’est vu multiplier lors de l’opération «Jumelles», où l’état-major de l’armée française a lancé une impressionnante armada composée de 200 000 soldats, appuyée par d’incalculables escadrilles de l’armée de l’air. Ces bombes visaient à achever les combattants de l’ALN sur place puisque, s’ils ne sont pas tués par le feu, mourraient asphyxiés.

    Dassault mettait ainsi ses «innovations» au service de l’armée française au moment où celle-ci venait d’obtenir les pleins pouvoirs pour démanteler les maquis algériens et mettre fin à l’«insurrection» par tous les moyens légaux et illégaux.

    Les MD 11 et MD 315 de l’armée de l’air française, qui sont généralement des avions d’entraînement à la navigation et au bombardement, ont été engagés lors de la guerre d’Algérie, notamment pour des missions d’attaques armées de mitrailleuses, bombes et roquettes. Quelques exemplaires ont emporté des missiles Nord SS 11, conçus en 1958 et testés en Algérie contre les positions de l’ALN.

     

    Souvenir de 2018

    Quand les avions de Dassault larguaient leurs bombes au napalm en Algérie

    Quelle honte Monsieur le Président

    Je viens d'envoyer cette lettre au Président E Macron au sujet des frappes en Syrie

      Monsieur le Président

    Témoin de la Guerre de Libération de l’Algérie, comme appelé (de juin 1961 à mars 1962), affecté à la Villa Susini, j’ai eu l’occasion de constater de très nombreuses exactions commises dans cette période par l’Armée Française (en particulier la torture), des crimes contre l’Humanité, des crimes de guerre commis au nom de la France. Depuis j’ai eu l’occasion de recueillir d’autres témoignages, de constater concrètement d’autres types de crimes.

    Bien évidemment, je ne peux soutenir ou « excuser » l’utilisation d’armes chimiques, comme cela semble s’être produit en Syrie il y a quelques jours. 

    Mais je suis scandalisé par votre décision d’avoir décidé de ces frappes pour 2 raisons :

    • Que la France (par votre décision) décide sans mandat de l’ONU une telle action, c’est « légitimer », demain, qu’un autre pays, en concertation ou non avec un autre état décide et s’arroge ainsi, lui aussi, d’en « punir » l’auteur, parce qu’il estime qu’un forfait a été commis.
    • Mais peut-être plus grave encore, c’est que la France se permet de donner des leçons de droits de l’homme dans ce domaine. En effet, vous semblez « oublier » que, pendant la Guerre de Libération de l’Algérie, le gaz (Vx et Sarin) a été utilisé (références des témoignages concrets publiés sur mon site personnel ). L’Armée a aussi utilisé le napalm : entre 600 et 800 villages détruits. En novembre 2004, j’ai eu l’occasion de visiter les ruines du village de Zaatcha, près de Constantine, du moins ce qu’il en reste : c’était un village de 800 habitants (hommes, femmes, enfants… ) qui ont été brulés vivants. Il est possible de voir sur mon site les images que j’en ai ramenées. C’est terrifiant, et le musée souvenir, ainsi constitué, en montre l’horreur. Ce sont donc 600 à 800 Oradour sur Glane dont la France porte la responsabilité.

    La France a donc commis des crimes de Guerre, qu’elle n’a toujours pas reconnus, ni condamnés.  

    Quel étonnement quand on entend votre ministre Jean-Yves Le DRIAN s’exprimant le 16 avril 2018 à la tribune du Sénat pour expliquer la justification de votre décision en déclarant : « La France est à la pointe du combat contre les armes chimiques depuis la bataille d’Ypres de 1915 ». Comment doit-on interpréter une telle affirmation, une telle falsification de l’histoire ? Un odieux mensonge ? Pire :  Une imposture ?

    Quelle crédibilité la France peut-elle avoir après cette intervention en Syrie ? Donner de telles leçons de droits de l’homme quand elle conserve une telle responsabilité ? C’est insensé.

    Pourtant, le 5 mai 2017, devant la rédaction de Médiapart, vous aviez déclaré : « De fait, je prendrai des actes forts sur cette période de notre histoire… ». Cela va faire presqu’un an, mais le silence, dans ce domaine, reste assourdissant.

    Au second tour de la présidentielle, j’avais voté pour vous, aujourd’hui, je me sens totalement trahi. J’ai honte, en tant que Français, que le Président de mon pays, dans de telles conditions, puisse prendre une telle décision.

     Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes salutations indignées.

     Henri POUILLOT

    Ancien Combattant, militant antiraciste, anticolonialiste

    Quand les avions de Dassault larguaient leurs bombes au napalm en Algérie

     

    Quand les avions de Dassault larguaient leurs bombes au napalm en Algérie

     

    Indochine, Algérie : «du bon usage colonial»

    du napalm

    Par Alain Ruscio historien

    Être un historien de la guerre dite « française » d'Indochine est parfois un peu lassant... On a trop souvent l'impression de révéler des faits connus, certes, de la (petite) communauté des spécialistes, mais découverts avec stupéfaction par des gens pourtant par ailleurs curieux et même érudits. Il faut donc rappeler, lapalissadement mais inlassablement, qu'avant la guerre d'Algérie (1954-1962), il y eut la guerre d'Indochine (1945-1954), qu'avant le 1er novembre 1954 (Toussaint des Aurès) il y eut... le 7 mai 1954 (choc de Diên Biên Phu). C'est à cette prééminence chronologique, dont les peuples de la région se seraient bien passés, que l'Indochine doit son statut de « laboratoire » de l'Algérie.

    Il y a quelques années, avec le débat sur le drame de l'usage de la torture lors de la guerre d'Algérie, nous avons été quelques-uns à rappeler que bien des officiers gégéneurs (nous avons les noms) qui s'étaient tristement illustrés, lors du conflit franco-algérien, avaient fourbi leurs armes sur les rives du Fleuve rouge ou dans la jungle indochinoise. Ce qui ne signifie évidemment pas que l'étendue de cette gangrène fut la même dans les deux conflits.

    La sortie du film l'Ennemi intime, de Florent Emilio Siri, sur un scénario de Patrick Rotman, a amené bien des journalistes, bien des observateurs et, bientôt, le grand public, à découvrir avec horreur que le napalm, cette essence gélifiée qui portait la mort enflammée, fut une arme utilisée lors du conflit franco-algérien. Certains ont même ajouté : finalement, nous avions fait la même chose en Algérie que, plus tard, les Américains au Vietnam.

    Mais la terre vietnamienne n'a pas attendu les sinistres B52 US pour connaître l'horreur du napalm. Il y a bien longtemps que ses fils avaient reçu cet enfer du ciel, lancé par des avions... français. Prévert, peut-être le premier, avait lancé un cri d'alarme, dès 1953 : « Cependant que très loin on allume des lampions, des lampions au napalm sur de pauvres paillotes et des femmes et des hommes des enfants du Vietnam dorment les yeux grands ouverts sur la terre brûlée... »

    Et c'est l'un des héros de la saga militaire française du XXe siècle, le général (fait maréchal à titre posthume) de Lattre qui a été le père de cette utilisation.

    Père honteux ? Père caché ? Non pas. De Lattre est nommé commandant en chef du corps expéditionnaire français en Indochine le 6 décembre 1950, au lendemain d'un premier désastre, dit de la RC4 (route Cao Bang-Lang Son), au Nord Tonkin. Ses premières instructions, début janvier 1951, rapportées avec ferveur par Lucien Bodard, sont les suivantes : « Que toute la chasse y soit, que cela mitraille, que cela bombarde. Du napalm, du napalm en masse ; je veux que, tout autour, ça grille les Viets » (on ne disait pas, alors, Vietnamiens, c'eût été trop d'honneur, pour nommer l'adversaire).

    Il n'a pas à attendre longtemps. Dès la mi-janvier, un nouveau choc a lieu avec les troupes viêt-minh, près de Vinh Yen, toujours au Tonkin. S'il faut donner une date d'apparition du napalm au Vietnam, c'est donc celle-ci : 15 janvier 1951 (nous sommes donc huit années pleines avant l'intrigue de l'Ennemi intime). Le correspondant du Monde, Charles Favrel, décrit alors le spectacle : « La bataille fait rage. Les King Cobra et les Hélicat rasent les crêtes, et le terrifiant napalm anéantit une brigade ennemie. » Terrifiant : Favrel a utilisé le mot approprié. Il suffit de lire les Mémoires des combattants vietnamiens d'alors, lorsqu'ils découvrirent les effets du napalm, pour en être convaincu.

    Là où Favrel a du mal à cacher son horreur, Bodard, toujours lui, ne peut masquer une certaine jubilation : « En quelques secondes, tout est embrasé, tout est léché par une langue de feu ; et puis il ne reste plus que des colonnes d'énormes fumées grasses et noires. Il n'a pas fallu une minute pour que la "chose" brûle la colline entière - et alors je comprends. C'est le napalm. Je viens d'assister à son premier jet, à la première mousson du liquide incandescent en Indochine (...). Maintenant le napalm règne sur tout le paysage - volutes rouges et tourbillons noirs. Là où il y avait la nature, dans sa verdoyance, il ne reste plus que des taches calcinées où plus rien ne brûle, ou même plus rien ne fume - la paix du feu.

    Je redescends encore une fois du mirador. Les aviateurs, à leurs micros, clament que les flammes ont couru plus vite que les Viets, elles en ont rattrapé et englouti des centaines, des milliers peut-être. Ils ont vu des hommes s'enfuir et être happés par-derrière - ils continuaient encore à courir quelques mètres, torches vivantes qui s'éteignaient en quelques secondes. »

    Dès lors, cet usage ne cessera plus. À chaque fois que le corps expéditionnaire fut en difficulté, et il le fut de plus en plus, le napalm fut l'arme suprême. Jusque et y compris à Diên Biên Phu.

    Ce qui n'arrêta évidemment pas le cours des choses. Mais il n'est pas inutile de rappeler à cette France, fière de ses valeurs, fière de son passé colonial, que le feu tricolore tua souvent et marqua bien des peaux indigènes. 


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    Mohammed Harbi analyse

    le tragique et sanglant événement le 8 Mai

    1945 précurseur du 1er Novembre 1954

     

    Mohammed Harbi analyse le tragique et sanglant événement le 8 Mai 1945 précurseur du 1er Novembre 1954

    L'historien Mohammed Harbi - Photo : El Watan 

    Mohammed Harbi a publié dans Le Monde Diplomatique une contribution sur les événements du 8 Mai 1945 sous le titre «La guerre d’Algérie a commencé à Sétif». 

    D’emblée, Mohammed Harbi rappelle l’inadéquation des termes «événements» ou «troubles du Nord-Constantinois», préférant l’expression «les massacres du 8 Mai 1945 dans les régions de Sétif et de Guelma», «rétrospectivement considérés comme le début de la guerre algérienne d’indépendance». Dans son développement, le militant et historien algérien remonte aux sources de cet épisode, qui «appartient aux lignes de clivage liées à la conquête coloniale».

    Ainsi, affirme-t-il, «chaque fois que Paris s’est trouvé engagé dans une guerre, en 1871, en 1914 et en 1940, l’espoir de mettre à profit la conjoncture pour réformer le système colonial ou libérer l’Algérie s’est emparé des militants. Si, en 1871 en Kabylie et dans l’Est algérien et en 1916 dans les Aurès, l’insurrection était au programme, il n’en allait pas de même en mai 1945. Cette idée a sans doute agité les esprits, mais aucune preuve n’a pu en être avancée, malgré certaines allégations». Historiquement, la défaite de la France en juin 1940 avait modifié «les données du conflit entre la colonisation et les nationalistes algériens».

    Deux ans plus tard, en novembre 1942, «avec le débarquement américain, le climat se modifie. Les nationalistes prennent au mot l’idéologie anticolonialiste de la Charte de l’Atlantique (12 août 1942) et s’efforcent de dépasser leurs divergences. Le courant assimilationniste se désagrège. Aux partisans d’un soutien inconditionnel à l’effort de guerre allié, rassemblés autour du Parti communiste algérien et des ‘‘Amis de la démocratie’’, s’opposent tous ceux qui, tel le chef charismatique du Parti du peuple algérien (PPA), Messali Hadj, ne sont pas prêts à sacrifier les intérêts de l’Algérie colonisée sur l’autel de la lutte antifasciste».

    C’est dans cet esprit que la fin de la guerre et la Fête de la victoire, claironnée le 8 mai 1945, s’avérera pour les nationalistes un moment de bascule : «Alors, l’histoire s’accélère. Les gouvernants français continuent à se méprendre sur leur capacité à maîtriser l’évolution. De Gaulle n’a pas compris l’authenticité des poussées nationalistes dans les colonies.»

    En ce moment où la tension coloniale s’avère en bout de course, il fallait passer des belles intentions de discours gaullistes lénifiants, intentions largement insuffisantes, à une phase d’actes forts. «L’ouverture de vraies discussions avec les nationalistes s’imposait. Mais Paris ne les considère pas comme des interlocuteurs», souligne Mohammed Harbi, qui donne des détails édifiants à ce sujet dans l’article du Monde Diplomatique«L’unité des nationalistes se réalise au sein d’un nouveau mouvement, les Amis du Manifeste et de la liberté (AML).

    Le PPA s’y intègre en gardant son autonomie. Plus rompus aux techniques de la politique moderne et à l’instrumentalisation de l’imaginaire islamique, ses militants orientent leur action vers une délégitimation du pouvoir colonial. La jeunesse urbaine leur emboîte le pas. Partout, les signes de désobéissance se multiplient. Les antagonismes se durcissent. La colonie européenne et les juifs autochtones prennent peur et s’agitent.» 

    Mai 45 : au congrès des AML, le mot d’ordre d'indépendance est majoritaire 

    La situation était mûre pour un mouvement qui ne demande qu’à s’amplifier : «Au mois de mai 1945, lors du congrès des AML, les élites plébéiennes du PPA affirmeront leur suprématie (…). La majorité optera pour un Etat séparé de la France et uni aux autres pays du Maghreb et proclamera Messali Hadj ‘‘leader incontesté du peuple algérien’’. L’administration s’affolera et fera pression sur Ferhat Abbas pour qu’il se dissocie de ses partenaires.» «L’enlèvement de Messali Hadj et sa déportation à Brazzaville, le 25 avril 1945, après les incidents de Reibell, où il est assigné à résidence, préparent l’incendie.»

    Arrive alors le 8 mai de la défaite allemande qui annonce celle de la France coloniale. «Le Nord-Constantinois, délimité par les villes de Bougie, Sétif, Bône et Souk Ahras, et quadrillé par l’armée, s’apprête, à l’appel des AML et du PPA, à célébrer la victoire des alliés. Les consignes sont claires : rappeler à la France et à ses alliés les revendications nationalistes, et ce, par des manifestations pacifiques. Aucun ordre n’avait été donné en vue d’une insurrection. On ne comprendrait pas sans cela la limitation des événements aux régions de Sétif et de Guelma. Dès lors, pourquoi les émeutes et pourquoi les massacres ?»

    La place nous manque pour reprendre intégralement le développement de Mohammed Harbi. Il affirme que «la guerre a indéniablement suscité des espoirs dans le renversement de l’ordre colonial. L’évolution internationale les conforte. Les nationalistes, PPA en tête, cherchent à précipiter les événements». En face, «chez les Européens, une peur réelle succède à l’angoisse diffuse. Malgré les changements, l’égalité avec les Algériens leur reste insupportable. Il leur faut coûte que coûte écarter cette alternative».

    Quant au bilan de ce moment de barbarie, «si on connaît le chiffre des victimes européennes, celui des victimes algériennes recèle bien des zones d’ombre», mais «les conséquences du séisme sont multiples. Le compromis tant recherché entre le peuple algérien et la colonie européenne apparaît désormais comme un vœu pieux». Avec l’idée que la lutte armée est le seul moyen d’en finir avec le colonialisme. «Les activistes du PPA imposent à leurs dirigeants la création d’une organisation paramilitaire à l’échelle nationale. Le 1er Novembre 1954, on les retrouvera à la tête d’un Front de libération nationale. La guerre d’Algérie a bel et bien commencé à Sétif le 8 Mai 1945», conclut Mohammed Harbi. Entre 1945 à 1954, il suffisait d’inverser les chiffres du millésime.

    SOURCE : Mohammed Harbi analyse le tragique et sanglant événement : Le 8 Mai 1945, précurseur du 1er Novembre 1954 - El watan.dz (elwatan-dz.com)


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    L'autre 8 Mai 1945... Les massacres de Sétif

    Guelma et Kherrata !

    Avec Gilles Manceron

    et M’hamed Kaki 

     

     


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  • N’oublions pas L'autre 8 mai 1945

    N’oublions pas

    L'autre 8 mai 1945



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    L’historien Alain Ruscio nous écrit

    L’historien Alain Ruscio nous écrit

    Photo : D. R.

    Auteur de la notice «Racisme colonial et post-colonial» du Dictionnaire de la guerre d’Algérie récemment paru en France, je me suis vu assez sévèrement critiqué par un collègue historien, M. Hosni Kitouni, dans les colonnes de votre journal.  

    C’est la règle du jeu : un livre ou un article, dès qu’ils sont dans le domaine public, peuvent et même doivent être l’objet de lectures critiques, et je n’ai rien à y dire. Jusqu’à présent, j’avais l’habitude d’être plutôt très durement attaqué par les cercles algérianistes et l’extrême droite française. J’ai donc été surpris par la première ligne me concernant dans sa critique : ma notice véhiculerait une « pensée révisionniste » qui « empuantirait » le débat. 

    Puis, vers la fin de l’article, je suis accusé d’« ignorer les souffrances» des colonisés, accusation que je considère comme grave, eu égard à mon parcours. M. Kitouni me reconnaît pourtant au milieu de l’article comme un « historien anticolonialiste ». Comprenne qui pourra. 

    J’en viens au cœur de la critique : j’aurais sciemment effacé le racisme propre à votre guerre d’indépendance en le noyant dans une remontée vers le passé. Il est plutôt cocasse, sous la plume d’un historien, de reprocher à un collègue de décrire les origines d’un phénomène, avant de passer à la description de celui-ci. 

    Alors, oui, je persiste, l’explosion du racisme entre 1954 et 1962 et ses effets assassins contre des dizaines de milliers d’Algériens a bien eu des origines. Oui, tout connaisseur de l’histoire des relations entre le monde occidental et le monde arabo-musulman sait que les Croisades ont été un moment déclencheur, la matrice d’une idéologie meurtrière mêlant racisme anti-arabe et islamophobie (ce mot que je revendique, qui a fait l’objet d’un essai à plusieurs mains il y a trois ans, Regards français sur l’islam, Éditions du Croquantet qui me vaut également des attaques d’une partie de la gauche française). 

    Ai-je commis une faute méthodologique en décrivant ensuite le cheminement de cette idéologie meurtrière, dont l’explosion dans l’entre-deux-guerres, jusqu’à la lisière de la guerre d’indépendance ? Comment M. Kitouni peut-il résumer ma description par la formule : j’aurais prétendu que c’était « la faute aux Sarrazins » ? Mais c’est, point par point, la démonstration contraire que j’ai développée ! Et je n’ai fait là que reprendre un argumentaire classique de nos glorieux aînés, Aimé Césaire, Frantz Fanon et Georges Balandier, qui avaient dénoncé le racisme colonial bien avant 1954. 

    Je suis ensuite, comme la méthode historique nous l’a appris, passé à la terrible période 1954-1962. Avec les deux phrases de transition suivantes : «La guerre d’Algérie n’a pas surgi comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Les affrontements, de 1954 à 1962, accentuèrent le phénomène». 

    Est-ce clair ? J’ai compté : j’ai consacré 3.930 signes sur 7.544 à la guerre d’indépendance (article trop court, mais c’était une obligation pour un ouvrage épais). M. Kitouni enchaîne par des exemples sur le quotidien de ce racisme, les «vexations journalières que subit l’indigène sur sa terre natale», les épouvantables mots du quotidien. 

    Comme s’il me les jetait à la figure, me montrant mon ignorance. Manque de chance : je ne l’ai pas attendu pour mener ce combat. Oubliant toute modestie, j’ose dire que mon essai Le Credo de l’Homme blanc, qui date de 1996 (Éditions Complexe), a eu un rôle, sinon précurseur, en tout cas de liaison entre la «génération Fanon» et les travaux antiracistes de la jeune génération de chercheurs. 

    Quant à la « leçon » sur le vocabulaire, elle est tout aussi mal venue : j’ai également « commis » un Petit dictionnaire des insultes racistes. Des racines coloniales du racisme “à la française“ (Éditions Les Indes Savantes, 2020), véritable guide à l’usage des militants antiracistes, et reçu comme tel par tous ses lecteurs et par bien des militants.

    Comment conclure ? Je crains que M. Kitouni ait cherché à régler des comptes avec l’équipe de la rédaction de ce Dictionnaire. Il y a peut-être, et même sans doute, des notices critiquables, comme dans toute œuvre collective. Et je ne suis nullement mandaté pour défendre toutes les contributions. Chacun a écrit sous sa responsabilité. Mais, m’attaquant, il s’est tristement trompé de cible. 

    Bien cordialement

    Alain Ruscio,
    Historien, lauréat du prix du livre anticolonialiste 2008 et 2011

    SOURCE : L’historien Alain Ruscio nous écrit - El watan.dz (elwatan-dz.com) 


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    "J'ai un souvenir personnel concernant l'ancien

    rédacteur en chef Michel Limoges "

    Michel Dandelot

     

    Chalon-sur-Saône

    Michel Limoges, ancien rédacteur en chef

    du Journal de Saône-et-Loire, est décédé

    Ancienne figure historique de notre journal, Michel Limoges est mort ce vendredi à l’âge de 77 ans. Journaliste, écrivain, ce Bressan doté d’une plume aiguisée a marqué le nom de notre titre.

    Michel Limoges, journaliste, écrivain, est décédé ce vendredi. Photo DR

    Michel Limoges semblait un roc. Sa voix, son rire et ses enthousiasmes résonnent encore dans les murs du Journal de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône. Il était capable de parler avec un même panache de littérature, de sport ; incollable sur la Formule 1, il aimait pratiquer la course à pied et le chant. Et si la littérature et la langue françaises étaient de folles passions, c’est en patois bressan qu’il aimait aussi écrire. Michel Limoges est décédé ce vendredi soir des suites d’un cancer. Il avait 77 ans.

    La Glaudine, c’était lui

    Et l’on peut bien vous le dévoiler aujourd’hui, chers lecteurs, la Glaudine, c’était lui ! Michel Limoges était un Bressan pur souche, né en 1945 à Serrigny-en-Bresse. Attaché à ce territoire, il n’eut de cesse d’en raconter l’histoire et de faire vivre son patois. « J’ai su le patois avant le français », aimait-il à dire. Il l’aimait tant qu’il n’hésita pas à endosser les oripeaux d’une grand-mère à chignon pour narrer les histoires de la Glaudine dès 1995. Une rubrique qui chaque vendredi mettait en joie les Bressans de souche et de cœur. Il s’amusait d’ailleurs beaucoup de recevoir des missives adressées à Madame Glaudine, et parfois même, des chocolats ! S’il gardait précieusement les lettres qui immanquablement atterrissaient dans une pile plus ou moins haute sur son bureau (car il était, faut-il le préciser, assez bordélique, perdant à l’époque d’avant l’internet documents et photographies plus souvent qu’à son tour), en revanche, il offrait volontiers les chocolats à tous ceux qui avaient le bonheur de le croiser.

    Un homme cultivé, un responsable

     de rédaction innovant

    Homme d’une grande culture, Michel Limoges aimait la partager, c’est ainsi qu’il créa plusieurs suppléments,  Samedi & Cie devenu aujourd’hui  Pour Sortir , il était aussi l’inventeur de l’  Été bleu qui a accompagné les beaux jours de tous les Saône-et-Loiriens jusqu’au Covid.

    Michel Limoges avait commencé sa carrière dans l’enseignement, entre 1966 et 1972, il fut instituteur à la maîtrise de la cathédrale d’Autun que dirigeait alors le chanoine Denis Grivot. Assez naturellement, il était devenu journaliste, d’abord à La Gazette indépendante d’Autun entre 1972 et 1976, avant d’être embauché le 1er  octobre 1976 au  Courrier de Saône-et-Loire. Il a fait ses armes à l’agence du Creusot, dont il fut chef d’agence entre 1976 et 1981 avant de rejoindre le siège à Chalon-sur-Saône. Il fut rédacteur en chef du JSL de 1981 à 1995 avant d’en devenir le directeur délégué jusqu’en 2010, date de son départ de notre titre.

    La plume alerte, Michel Limoges aimait écrire, il a publié, d’ailleurs, de nombreux ouvrages. L’un justement intitulé Saône-et-Loire accompagnait les photographies de Josyane Piffaut en 1995. Avec la même photographe, il publia encore Objectif Chalon-sur-Saône. En 2018, on put lire sous sa plume une biographie de Vincenot. Le patois n’étant jamais loin, il avait aussi publié un Dictionnaire du patois et mis en livre les histoires de la Glaudine. Aujourd’hui notre vieille Glaudine est bien triste et nous avec elle. De Michel Limoges, tous ceux qui ont croisé sa route gardent un souvenir ému, une tendresse pour sa bienveillance, sa joie de vivre et son beau rire franc. À sa famille, sa femme Annick et ses trois enfants, la direction, la rédaction et l’ensemble des services de notre journal adressent ses plus sincères condoléances et ses pensées affectueuses.

    Les obsèques de Michel Limoges auront lieu le vendredi 19 mai à 14 h 30 à l’église de Saint-Martin-en-Bresse. 

    François Prétet, ancien PDG, ému

    François Prétet, ancien PDG de notre journal a tenu à rendre hommage à son ancien « bras droit » en passant samedi à Chalon dans les locaux historiques de l’entreprise de presse créée par son père René Prétet. Il a souhaité dire combien Michel Limoges avait compté pour lui. « Un collaborateur d’une grande qualité professionnelle bien sûr, un collaborateur qui m’a accompagné durant toutes ces années passées ensemble, années que nous avons consacrées à développer notre Journal de Saône-et-Loire. Mais au-delà, Michel Limoges était un exemple portant attention aux autres et s’engageant avec simplicité et conviction dans de nombreuses actions sociales et collectives. Il restera dans l’histoire du journal. »

    "J'ai un souvenir personnel concernant l'ancien

    rédacteur en chef Michel Limoges "

     

    Michel Dandelot

    Sur cette photo Michel Limoges, cet homme très grand qui se trouve au premier rang, debout, le 3e à droite en regardant la photo, je me situe à côté de lui à sa droite.

    En présentant mes sincères condoléances à la famille de Michel Limoges, j’ai un souvenir personnel à vous raconter. C’était le temps où j’étais adhérent et actif au sein du Comité FNACA Chalon-Sud. Un soir d'avril 1996 j’ai eu l’honneur de faire visiter le Journal de Saône-et-Loire, ce quotidien où j’ai passé 40 années de ma vie professionnelle, aux adhérents de la FNACA et leurs épouses. Et c’est le regretté Michel Limoges qui a commenté la vie de ce quotidien départemental et national. Voici la photo du journal, dommage pas très nette.

    "Je dédie cet article à tous mes amis de mon Comité FNACA et aussi à tous mes anciens collègues rotativistes dont le métier risque de disparaître avec l'arrivée d'internet" Michel Dandelot - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 


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    Racisme : contre la haine ordinaire

    et l’indifférence qui gagne

      Racisme : contre la haine ordinaire et l’indifférence qui gagne

    Qui connaît ce chiffre ? En France, plus d’un million de personnes par an sont victimes d’actes racistes, qu’il s’agisse de violences ou d’injures, de menaces ou de discriminations. Ce vendredi 5 mai, Mediapart publie un livre collectif, « La haine ordinaire. Des vies percutées par le racisme », le premier d’une collection que nous lançons avec Le Seuil. Entre récits de victimes et entretiens avec des spécialistes, il donne à voir l’ampleur des dégâts humains et de la tâche politique qui nous attend. 

     


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    Les Effrontés ambitionnent d’être « le caillou

    dans la chaussure » de Louis Aliot

    Les Effrontés ambitionnent d’être « le caillou dans la chaussure » de Louis Aliot

    Le collectif, qui tient pour le moment à rester dans l’ombre, a adressé un courrier aux 55 élus du Conseil municipal de Perpignan. Les Effrontés entendent parler au nom des 76,50% de Perpignanais qui n’ont pas porté Louis Aliot à la mairie de Perpignan en 2020. Sollicité pour réagir à cette lettre ouverte, Louis Aliot a déclaré, «les résistants que nous sommes ne répondent jamais aux courriers anonymes…»

    Les Effrontés se voient comme des «veilleurs» et entendent dénoncer «les écarts» de la mairie RN de Perpignan.

    Pour le moment, le collectif, qui se questionne sur ses actions ou ses moyens de communication, se dit «préoccupé» et «soucieux du fonctionnement démocratique de Perpignan.» «Nous avons envie de dire ce qui ne nous va pas ! D’où cette lettre adressée au maire et aux élus de la majorité comme de l’opposition.» Pour Les Effrontés, l’appropriation permanente de la parole est un souci. Le collectif précise que ses membres font partie de la majorité de ceux qui n’ont pas voté pour Louis Aliot. «Nous nous insurgeons contre toute formulation de votre part tendant à faire croire qu’il y a chez vos administrés une écrasante unanimité de pensée. Lors des conseils municipaux, vous ne cessez de commencer vos phrases par ces mots : « les Perpignanais pensent que (…) Les Perpignanais disent (…) Les Perpignanais savent (…). Ce procédé manipulateur traduit un goût marqué pour le mensonge.»

    Les Effrontés portent également un regard sévère sur Perpignan devenue la Rayonnante. «Notre cité catalane s’enlaidit, elle se vide de ses habitants, la pauvreté ne recule pas, l’insécurité progresse. (…) Perpignan ne rayonne pas dans l’espace national.» La lettre interpelle la majorité municipale sur son action. «Vous et ceux qui vous servent, que faites-vous pour remédier à cette litanie de constats socio-économiques tous plus déplorables les uns que les autres ?» 

    Avant de répondre par des attaques sur la méthode : «Vous dépensez trop, vous dépensez mal. La lecture attentive de votre bilan financier en atteste.» Le collectif de pointer tour à tour, «autosatisfaction», «arrogance», «manque de concertation»«démolitions arbitraires», ou la «canopée urbaine hors de prix.»

    Les Effrontés ambitionnent d’être « le caillou dans la chaussure » de Louis Aliot

    Les Effrontés interpellent Louis Aliot sur la fondation du parti dont il est vice-président.

    Les Effrontés se qualifient comme un collectif de citoyens perpignanais, actifs et retraités, et affichent des professions et des sensibilités politiques différentes. Mais le collectif tient à rappeler les racines de la famille politique de Louis Aliot et la fondation du Front National devenu Rassemblement National.

    «Vous avez été formé politiquement par une organisation qui a abrité en son sein des nostalgiques du IIIe Reich, des terroristes de l’OAS, d’ex-activistes ultra-violents du syndicat étudiant du GUD, des bataillons d’intolérants.» 

    Sur la dédiabolisation du RN, le membre des Effrontés que nous avons rencontré raille un changement de façade. «Les RN Jordan sont plus faciles à porter que les bottes à Papa», opposant ainsi les sneakers de la marque américaine et les bottes en cuir des soldats. Le courrier adressé au conseil municipal conclut. «Nous, concitoyens de Perpignan, dans le souci de l’intérêt général nous ne cesserons pas d’alerter, de faire connaître vos écarts à chaque fois que la démocratie nous paraîtra bafouée par vous, dans l’enceinte municipale comme sur le territoire communal tout entier.»

    Et la place Pierre Sergent devint durant cinq jours la place Maurice Audin.

    C’est à la fin du mois de février 2023 que le collectif «Les effrontés» faisait, pour la première fois, parler de lui. Sur les plaques de rue Pierre Sergent, ils avaient collé des autocollants portant le nom du militant communiste assassiné en 1957, Maurice Audin. Le message diffusé par le collectif dénonçait cet acte pourtant décidé à une large majorité en conseil municipal (relire notre article «Hommage à Pierre Sergent»).

    «Nous dénonçons le nom de Pierre Sergent pour une esplanade du centre-ville. Pierre Sergent dont la vie de militant et d’homme politique cache la face sombre de membre du coup d’état militaire de 1961 et de fondateur en métropole du groupe terroriste de l’OAS, responsable de dizaines de morts en France et de milliers de morts en Algérie.» 

    Pour mémoire, pour répondre à la volonté de la mairie de rendre hommage à Pierre Sergent, militants et partis de gauche avait déjà symboliquement baptisé cette esplanade Maurice Audin en octobre 2022. Mais les autocollants avaient immédiatement été retirés.

    Les Effrontés marquent-ils les prémices d’une opposition citoyenne à la mairie RN de Perpignan ?

    D’autres communes dirigées par des élus du Rassemblement National ont vu naître des collectifs citoyens qui veulent défendre des valeurs laïques et républicaines. C’est notamment le cas à Cogolin, commune du Var dirigée par le FN/RN puis depuis 2014. Le collectif de citoyens Place Publique s’est donné pour mission « de donner la parole aux cogolinois », de créer des occasions et des lieux propices à l’expression de tous, dans un esprit d’écoute et de respect de toutes les différences.» Pour ce collectif, l’élection municipale fut « le signe d’un profond malaise social, l’expression d’un désenchantement, d’une colère des citoyens qui ont le sentiment de ne plus être entendus par les décideurs.»

    SOURCE : Les Effrontés ambitionnent d'être "le caillou dans la chaussure" de Louis Aliot (madeinperpignan.com)


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    Mai-juin 1958. Une République née

     dans les fourgons de l’armée

    Mai-juin 1958. Une République née   dans les fourgons de l’armée

    Le célébrissime « Je vous ai compris » au balcon du gouvernement général d’Alger, le 4 juin 1958. Rue des Archives/RDA

    Après le putsch d’Alger du 13 mai 1958, de Gaulle est rappelé en sauveur. Le 1er juin, il est investi. Dans la foulée, il soumet à référendum un projet de Constitution. Il se rend en Algérie et lance le fameux : « Je vous ai compris ! »

    Au printemps 1958, la France est entrée dans sa cinquième année de guerre coloniale, au prix de mille souffrances pour le peuple algérien, de bien des drames pour le peuple français. Dès les premiers jours, Mendès France a « justifié » l’action de son gouvernement, au mépris de toute réalité : « L’Algérie, c’est la France », il n’y a donc pas de guerre, mais des « événements ». Et pourtant, la guerre d’Algérie est bien là, répandant une odeur nauséabonde sur toute la société. Une crise de régime sans précédent secoue la France. Plus aucune majorité stable ne paraît possible.

    La lassitude et les désillusions aidant, une idée commence à faire son chemin : un homme providentiel ne peut-il, une fois de plus, venir sauver le pays ? Cet homme, c’est Charles de Gaulle. Les réseaux gaullistes, souvent hors de toute légalité, sont actifs. Début 1958, à la suite d’une énième crise de régime, ces réseaux vont reprendre du service.

    Le 13 mai, a lieu sur la place du Forum à Alger un rassemblement de protestation contre l’exécution, quelques jours plus tôt, de soldats français par le Front de libération nationale. Une foule chauffée à blanc exige une accentuation de la politique de force. Des étudiants excités débordent le service d’ordre et s’élancent à l’assaut des bâtiments du gouvernement général. Alors, c’est le coup de théâtre. En début de soirée, un comité de salut public, dirigé par le général Massu et comptant dans ses rangs des officiers, des militants d’extrême droite et des gaullistes, affirme devenir la seule autorité. Il demande – de quel droit ? – la constitution d’un gouvernement de salut public dirigé par de Gaulle. Le 15, toujours au Forum, c’est au tour d’un Salan exalté – et quelque peu poussé – de crier « Vive de Gaulle » !

    Le nom, qui courait dans bien des têtes, est enfin lâché au grand jour. Le « grand homme » qui, évidemment, était alors informé heure par heure de l’enchaînement des événements, affirme le 15 mai être prêt à « assumer les pouvoirs de la République ».

    Le scénario est bien huilé. Car, derrière cette façade démocratique, se dessine une opération bien plus inquiétante : les préparatifs, coordonnés par les milieux pro-Algérie française de l’armée et les réseaux gaullistes, d’un parachutage massif sur la métropole, d’une jonction avec des groupuscules violents – dirigés, à Marseille, par un certain Charles Pasqua –, afin de s’emparer du pouvoir et d’y imposer la solution de Gaulle. À titre d’intimidation, les parachutistes de Thomazo sont largués en Corse, le 24 mai. Pour la métropole, une échéance en forme d’ultimatum est fixée au 29 mai, au plus tard.

    Alors, le monde politique de cette fin de régime s’agite. La route Paris-Colombey est fort utilisée. Les missives se multiplient. Les « gloires » de la IVe République – Bidault, Pinay – commencent à se rallier.

    Et la gauche ? Le 28 mai, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour défendre la République. Au premier rang, tous les dirigeants communistes, mais aussi des socialistes, Édouard Depreux, André Philip, d’autres anti-gaullistes, Mendès, Mitterrand… Quant au socialiste Guy Mollet, il pratique, comme à son habitude, un jeu d’équilibre, affirmant à qui veut l’entendre que la «menace bolchevique» est au moins aussi dangereuse que le complot. Le 30, Mollet et Auriol, naguère président de la IVe République, sont d’ailleurs à Colombey.

    Cette République est bien née

     de la menace d’un coup de force

    Mai 1958 s’achève. De Gaulle peut désormais se permettre de sauver les apparences démocratiques. Il se présente aux députés pour solliciter leur investiture. Seul le groupe communiste vote unanimement contre, le groupe socialiste se divisant (42 pour, 49 contre), la droite et le Mouvement républicain populaire (MRP) votant évidemment pour. Le cabinet de Gaulle (qui compte dans ses rangs l’inévitable Guy Mollet), dernier de la IVe République, est investi le 1er juin.

    Le premier voyage du général, comme il se doit, est réservé à l’Algérie. À Alger, il prononce son célébrissime : « Je vous ai compris ! » À Mostaganem, il lance le cri qui délivre : « Vive l’Algérie française ! » Les observateurs notent d’ailleurs qu’il ne le dit qu’une seule fois, sous cette forme radicale. Oui, de Gaulle, dès ce moment, cultive l’ambiguïté. Mais c’est bel et bien le mouvement Algérie française qui le porte. Encore quelques mois et il fera approuver par référendum son projet de Constitution, et il deviendra le premier président de la Ve République.

    Rien de bien glorieux, on le constate : cette République est bien née de la menace d’un coup de force. Les bottes des paras, plutôt que les urnes…

    L’humanité contre le « coup d’état »

    En mai 1958, Pierre Courtade, longtemps responsable de la rubrique Vie internationale du quotidien, signe en continu les principaux articles de dénonciation de la manœuvre en cours. Le 19, il titre « C’est la République qui est la France » : «M. de Gaulle voudrait donner à sa tentative de coup d’État les apparences de la légalité. Il demeure ainsi dans la tradition de tous les dictateurs qui ont accédé au pouvoir sous prétexte de sauver ce qu’ils allaient détruire. Mais la France ne veut pas d’aventure. Elle veut un avenir, ce qui n’est pas du tout la même chose. Elle sait qu’elle n’a d’avenir que dans la République. Même quand la République va mal, elle vaut mieux – elle vaut toujours mieux – que le régime du sabre.»

    Alain Ruscio 

    SOURCE : https://www.humanite.fr/mai-juin-1958-une-republique-nee-dans-les-fourgons-de-larmee-655829

    Mais en 2023 je lis de plus en plus d’articles

    avec ce titre :

    La V République est moribonde

     Vive la VIRépublique 

    Mai-juin 1958. Une République née   dans les fourgons de l’armée

    Toutes les impasses de la V République éclatent au grand jour dans l’actuelle crise politique dans laquelle la France est plongée depuis le début de l’année 2023, sur fond de réforme des retraites. Avec des élections indirectes ou des nominations (Sénat, Conseil Constitutionnel), des législatives sous influence, un pouvoir présidentiel quasi monarchique et un gouvernement qui peut passer une loi en force, la France de 2023 emprunte une pente autoritaire.

    Si Emmanuel Macron laisse à voir son goût prononcé pour la pratiques solitaire et autoritaire du pouvoir, sa politique et sa manière de gouverner contre les convenances et contre l’opinion sont rendues possibles par la Constitution de 1958, qui multiplie les régimes d’exception au nom de la stabilité de la Nation. Mais quelle stabilité peut-on avoir lorsque l’on gouverne seul contre tous ?

    Nous reviendrons sur tous les blocages inhérents aux institutions de la V République et sur le manque de réelle séparation des pouvoirs en France. Une séparation des pouvoirs trop souvent invoquée hypocritement pour faire prévaloir la Présidence sur le rôle de l’Assemblée nationale et sur les intérêts du peuple. Il sera aussi question de la façon même dont les élections se déroulent dans notre pays, comment celui-ci s’est écarté depuis plus de 60 ans des autres démocraties européennes, et enfin de dégager l’horizon grâce à un nouveau régime. La V République est moribonde. Vite, la VI République 

    La monarchie présidentielle, vestige

     de l’absolutisme 

    La monarchie absolue est une référence qui a toujours malheureusement compté dans notre pays depuis le règne de Louis XIV. Longtemps, la passion républicaine a écarté ce péril. Cependant, le passage à la V République en 1958 a marqué un certain retour à cette référence absolutiste, en confiant au Président de très grands pouvoirs, de même qu’au Gouvernement, qui depuis cette époque a le plus souvent été dirigé par le même parti que celui du chef d’État.

    Il existe beaucoup d’articles dans notre Constitution qui donnent un immense pouvoir au Président de la République. La Constitution du 4 octobre 1958 porte la possibilité de mettre en place un État autoritaire. Si cela n’a pas été le cas auparavant, la démocratie n’a pu continuer à exister que par la bonne volonté des représentants politiques des décennies passées. Après tout, beaucoup soulignent qu’une Constitution créée dans l’urgence pour permettre à un ancien chef militaire de conduire une Nation menacée par un coup d’État n’a rien de démocratique. L’article 16 résume à lui seul cette dérive autoritaire, même s’il n’a été activé qu’une seule fois.

    Il nous faut pour cela remonter à 1961, après le putsch d’Alger. Si les officiers responsables du soulèvement ont été arrêtés en quelques jours, Charles de Gaulle s’est vu confier à lui seul les pleins pouvoirs, en vertu de l’article 16, et ce, pour une durée de plus de 5 mois, entre le 23 avril et le 29 septembre. La révision constitutionnelle de 2008 a encadré et restreint l’article 16, en limitant sa durée initiale à 30 jours, suite à quoi le Conseil Constitutionnel doit statuer obligatoirement sur sa validité à plus long terme, si les conditions initiales (péril de la Nation) sont toujours d’actualité.

    Le problème, c’est que le Président de la République nomme seul 3 membres du même Conseil, dont son président. Ainsi, tant que les « 9 Sages » ne disent pas stop, les pleins pouvoirs peuvent perdurer.

    Parallèlement, le Président reste le Chef des armées et décide des interventions militaires à l’étranger. La réforme constitutionnelle de 2008 a augmenté ce dernier pouvoir, puisque désormais, le chef de l’État peut envoyer les troupes françaises partout dans le monde sans avoir à en référer à qui que ce soit pendant 4 mois. Il reste aussi le seul maître de l’arme atomique dans notre pays.

    C’est à ce titre qu’il préside également les conseils de défense et de sécurité nationale. Créés en 1906 dans une situation de guerre probable contre l’Allemagne, ces conseils ne sont devenus institutionnels qu’en 1958, grâce à la Constitution de la Ve République. Le décret de décembre 2009, en pleine ère Sarkozy et « crise du H1N1 », a élargi la quantité de domaines concernés par ce type de conseil, qui peuvent désormais porter sur la sécurité intérieure et sanitaire.

    Dans le domaine judiciaire, le Président de la République peut aussi se servir de la grâce, véritable héritage monarchique, pour sauver éventuellement l’un des ses conseillers ou ministres qui seraient condamnés par la justice. Rien ne l’en empêche. Mais d’après l’excellent article de Vie Publique d’où ces informations sont tirées, le pouvoir exécutif a surtout été renforcé au XXIe siècle par la tenue des législatives deux mois après l’élection présidentielle, ce qui constitue par ailleurs un cas unique au monde. Effectivement, dans d’autres pays où plusieurs scrutins majeurs ont lieu la même année, les législatives ont lieu en parallèle des présidentielles, afin qu’il n’y ait pas d’influence possible. Et ce, qu’il y ait scrutin proportionnel ou majoritaire à deux tours.

    Les législatives en majoritaire à deux tours, le pire scrutin possible ? 

    En Angleterre, aux États-Unis, et dans le monde anglo-saxon au sens large, le scrutin pour les législatives se fait au scrutin majoritaire à un tour, mais dans le cadre d’un système politique à deux partis majeurs. Ainsi, dans cette situation, il est inutile d’organiser un deuxième tour afin de départager ces deux forces hégémoniques.

    Ailleurs en Europe, les législatives se font à la proportionnelle, souvent avec un seuil de 3 à 5 % pour éliminer les partis les plus petits. La représentativité réelle des partis et mouvements politiques s’avère ainsi nettement plus grande et oblige à des coalitions, des compromis fréquents. À l’inverse, le dialogue politique en France n’est pas prévu par les institutions de la V République. Le scénario privilégié est celui d’une famille politique qui a seule la majorité, mais encore plus un parti qui détient plus de 50 % des sièges et n’a même pas de comptes à rendre à d’autres formations de sa propre couleur.

    Le Gouvernement, proposé par le Président, doit être approuvé par l’Assemblée. Mais la tenue des législatives après l’élection présidentielle revient à donner une prime au Président élu : cela s’appelle le fait majoritaire. Celui-ci renvoie à l’existence d’une majorité parlementaire stable, cohérente et soutenant, or cas de grave trahison des promesses électorales comme sous F. Hollande, le gouvernement durant toute la durée du mandat du Président de la République. En accord avec le gouvernement, cette majorité ne présenterait dès lors aucun risque pour celui-ci grâce à une loyauté sans faille, qui mène les députés à être qualifiés de « godillots » et le Parlement de « chambre d’enregistrement ».

    Le Gouvernement, pas le biais du Premier Ministre, peut décider d’appliquer le 49.3 et même le 47-1, son équivalent au Sénat, que nous avons découvert en mars 2023. Comme Gouvernement et Présidence sont souvent du même bord, à l’exception des rares cohabitations (1986-88 , 93-95 et 1997-2002), beaucoup de citoyens pensent que le 49.3 est un pouvoir présidentiel. Il n’en reste pas moins que 49.3 et 47-1 sont des outils légaux antidémocratiques, ce qui pose déjà en soi un problème majeur.

    Pour en revenir au mode de scrutin des législatives et de l’élection présidentielle, nous avons dans notre pays une quantité beaucoup plus élevée de partis que dans les autres nations européennes. Des dizaines de formations dont aucune n’est « triée » par un quelconque seuil, une quelconque exigence de résultats significatifs au soir du 1er tour.

    Ainsi la prime à l’unité est immense, la division mortifère. N’importe quel parti, personnalité qui parvient à se présenter a le pouvoir d’enlever les quelques centaines ou milliers de voix à une candidature du même espace politique, de la même famille idéologique.

    Pour parvenir à revenir dans le champ des démocraties européennes, et à montrer une fois encore que l’héritage des Lumières est toujours bien là en France, nous devons d’abord faire en sorte d’élire les bonnes personnes. Dans la poursuite de cet objectif, il convient de comprendre les règles de la Ve République pour mieux pouvoir l’envoyer dans les poubelles de l’Histoire, et passer enfin à ce VI volet tant désiré en 2023.

    Par Victor Gueretti 


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     Commémoration des massacres

    du 8 mai 1945 en Algérie

    Les massacres du 8 mai 1945 en Algérie, tout comme ceux du 17 octobre 1961 à Paris, sont toujours en attente d’une reconnaissance officielle de la part de l’État français. 

    Pour s’en tenir à 1945, l’ampleur de la répression, les méthodes employées, le nombre de victimes, et le contexte social de l’époque (misère générale, taux d’alphabétisation, niveau de vie), sont largement connus aujourd’hui, grâce notamment aux travaux des chercheurs et historiens.

    Chaque année, un collectif tente de se mobiliser pour dénoncer ces crimes d’État et les faire reconnaître comme tels. Cette année encore, un ensemble d’associations, d’historiens, de militants et de personnalités diverses, qui ne se contentent pas des déclarations lénifiantes des pouvoirs publics, lance un appel aux responsables politique pour les inciter à dire enfin toute la vérité sur ce qu’il s’est passé en mai et juin 1945 dans le Nord-Constantinois.

    C’est ainsi que le mardi 9 mai, se déroulera au Maltais Rouge une soirée organisée autour du film de Mehdi Lallaoui, Les massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945, et du dernier ouvrage de Kamel Beniaïche, ancien correspondant à Sétif du quotidien El Watan, Massacres de mai 1945 en Algérie, la vérité mystifiée. Dans cet ouvrage, l’auteur n’hésite pas à élargir le champ des opérations de représailles des régions de Sétif, Guelma et Kherrata, à tout le territoire national. On se souvient de son intervention au cours de l’assemblée générale de la 4acg à Nantes, en 2018.

    Mehdi Lallaoui et Kamel Beniaïche seront présents lors de cette soirée, ainsi que l’historienne Ouanassa Siari Tenghour. Gilles Manceron animera les débats. 

    « L’Autre 8 Mai 1945 » : à quand la reconnaissance claire des crimes de cette répression massive ?

     

    « L’Autre 8 Mai 1945 » :

    à quand la reconnaissance claire

    des crimes de cette répression massive ? 

    Un film et un débat à Paris, un livre important paru en Algérie, une émission de Dima TV et une pièce de théâtre suivie d’une table ronde à Besançon.

    Contenu

    Le 8 mai 1945, en Algérie comme dans le reste du monde, on fête la défaite de l’Allemagne nazie. Dans plusieurs villes d’Algérie, des Algériens partisans de l’indépendance se joignent aux défilés. A Sétif, le jeune Saâl Bouzid, qui portait le drapeau algérien, est abattu par un policier et des Algériens fuyant la répression aveugle agressent à leur tour des Européens au hasard. La répression est massive et se prolonge dans tout le Nord-Constantinois. Des films et des livres éclairent cet événement qui a précipité la guerre d’indépendance, mais la République française n’a jamais reconnu officiellement sa responsabilité dans ce crime colonial. Ci-dessous l’annonce d’une projection-débat à Paris, d’un livre important paru en Algérie, d’une émission de Dima TV et d’une pièce de théâtre suivie d’une table ronde au CDN de Besançon.

     


    • Pour une image de cette annonce en meilleure qualité, cliquer sur : Le flyer de la projection débat sur les massacres de mai-juin 1945 en Algérie organisée le 9 mai 2023 à Paris à l’Institut Tribune socialiste (format pdf - 350.5 ko - 02/05/2023)

    • Pour suivre le débat en visio, le 9 mai, de 19h30 à 20h30, cliquer ici 


    SOURCE : « L'Autre 8 Mai 1945 » : à quand la reconnaissance claire des crimes de cette répression massive ? - Histoire coloniale et postcoloniale 



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    La mémoire sélective

    de l’extrême droite

      La mémoire sélective  de l’extrême droite

      La mémoire sélective  de l’extrême droite

    Serge Klarsfeld était décoré en octobre 2022 par Louis Aliot de la médaille de la ville.

      La mémoire sélective  de l’extrême droite

    Giorgia Meloni  (Extrême droite) met fin au « RSA » italien... le jour de la fête du Travail.

    Promesse électorale de la Première ministre d’Italie Giorgia Meloni, la fin du « revenu de citoyenneté » accordé aux plus pauvres a été annoncée le 1er mai. Dès 2024, il sera remplacé par un dispositif plus limité… Attention en France Marine Le Pen peut arriver ?

    Michel Dandelot 

     

      La mémoire sélective  de l’extrême droite

    La mémoire sélective

    de l’extrême droite

    Par Philippe Mesnard 

    PROFESSEUR DE LITTÉRATURE COMPARÉE

    Giorgia Meloni promettait en mars de construire un musée de la Shoah à Rome. Serge Klarsfeld était décoré en octobre 2022 par Louis Aliot de la médaille de la ville, se justifiant ensuite en mettant en avant la « lutte contre l’antisémitisme » du maire RN de Perpignan… Aujourd’hui, les mémoires historiques de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah peuvent aisément servir les visées d’acteurs politiques d’extrême droite, notamment en France et en Italie.

    Trois événements récemment survenus entre 2022 et 2023 sont des indicateurs particulièrement signifiants de la façon dont, aujourd’hui, les mémoires historiques de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah peuvent aisément servir les visées d’acteurs politiques d’extrême droite, notamment en France et en Italie.

    Que les mémoires historiques soient instrumentalisables et régulièrement instrumentalisées, rien de nouveau, qu’une défaite puisse être retournée en victoire, cela s’est déjà vu. Mais que la mémoire du génocide des Juifs telle qu’elle a été reconnue et progressivement instituée comme telle depuis une trentaine d’années en vienne à servir de faire-valoir à ceux qui, même lointainement, sont affiliés aux criminels, là un nouveau processus est enclenché. Un processus qui demande à être pensé – que ce papier, au moins, y incite !

    Les événements que je vais rapporter concernent des déclarations, d’abord, de Giorgia Meloni, ensuite, Serge Klarsfeld à propos d’une rencontre avec Louis Aliot et, enfin, du président de l’ANACR (Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance) dans une lettre d’information de cette association. Ils sont tous trois travaillés par d’inquiétantes logiques qui paraissent à la fois historiquement très distinctes et politiquement convergentes. Pour les interroger, je me livrerai ici à un démontage qui met en parallèle des séquences où des acteurs politiques se retrouvent à s’engager, chacun à sa façon, sur une scène publique mémorielle caractérisée par des valeurs humanistes de justice, alors que ces mêmes acteurs politiques, au même moment, prennent ou cautionnent ouvertement des décisions de ségrégation et d’exclusion.

    À partir du vendredi 17 mars a circulé dans les médias l’information selon laquelle Giorgia Meloni, élue le 22 octobre 2022 à la tête du gouvernement italien, a confirmé la promesse faite un mois auparavant par son ministre de la Culture de construire un musée de la Shoah à Rome, non loin du parc de la Villa Torlonia où se situait la résidence de Mussolini. Mais l’ironie de l’histoire ne s’arrête pas là. Il faut préalablement rappeler que Rome a été le lieu d’une rafle de très grande ampleur des Juifs perpétrée par les forces allemandes le 16 octobre 1943. Il s’agit ainsi de contribuer à garder la mémoire de la Shoah vivante et présente, est-il annoncé dans un communiqué de presse à la fin du conseil des ministres qui venait d’avoir lieu.

    Autrement dit, l’extrême droite italienne permet qu’aboutisse un projet mémoriel touchant à un crime dans lequel était impliqué le parti fasciste auquel elle est elle-même, même lointainement, affiliée. De surcroît, ce projet ayant été gelé une vingtaine d’années durant, elle en vient à endosser un rôle quasiment providentiel. Voilà jusqu’où peut aller le renversement ironique de l’histoire. Cette décision intervient après une série d’opportunités saisies par Giorgia Meloni pour renforcer son image démocratique, notamment lors de la commémoration, le 16 octobre 2022, de la rafle lors de laquelle elle a dénoncé la furie nazi-fasciste. Or, parallèlement à ces récentes « bonnes pratiques mémorielles », Giorgia Meloni et son mouvement Fratelli d’Italia, s’emploient activement à mettre en place une politique anti-immigration et des dispositifs répressifs à l’égard des migrants, notamment en interférant dans le travail des ONG qui les secourent.

    Le second événement est moins facile à décrypter. Aussi le développerons-nous plus longuement. Il met mal à l’aise celles et ceux qui sont attachés à la mémoire du génocide des Juifs, parce qu’il concerne deux des plus fortes personnalités tutélaires de l’édification de la mémoire de la Shoah en France : Serge et Beate Klarsfeld(1). L’un et l’autre ont été décorés le 13 octobre 2022 par Louis Aliot, maire RN de Perpignan, de la médaille de la ville. Dans un tweet posté par ce dernier, on pouvait lire que la ville honorait ainsi « le combat infatigable de ces deux personnalités pour la justice et la mémoire(2)».

    L’opportunité de cette gratification a été saisie alors que Serge Klarsfeld était venu à Perpignan pour remettre les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Philippe Benguigui, président de l’association Zakhor pour la Mémoire. Pour se justifier, Serge Klarsfeld avance que Louis Aliot « favorise la lutte contre l’antisémitisme(3)», raison pour laquelle il n’est pas « infréquentable », déclarant même que Louis Aliot est « contre l’antisionisme, contre la haine d’Israël, [qu’]il a fait des déclarations fortes. »(4)  

    Serge Klarsfeld peut-il se fier à des déclarations dont l’auteur, Louis Aliot, participe à plein temps au jeu politique de ladite « dédiabolisation » du RN ? Peut-il même intervenir dans le débat interne du RN (je rappelle que l’événement en question était contemporain de la joute Aliot/Bardella) ? Qu’il ait déjà senti une évolution chez Marine Le Pen à propos du Vel’ d’Hiv, y voyant « un pas en avant(5)», ne signifie-t-il pas que la stratégie de réappropriation du discours mémoriel humaniste par le RN parvient aujourd’hui à ses fins (phénomène comparable, mutatis mutandis, au travail de Giorgia Meloni) ?

    Serge Klarsfeld, s’il en est dupe, se révèle un indicateur du bon fonctionnement de cette réappropriation et, par là même, un indicateur de la puissance d’attraction et de validation des enjeux mémoriels, allant jusqu’à soutenir que Louis Aliot « n’est plus un ennemi politique, c’est un adversaire politique(6)». D’autant que peu de temps auparavant, le 16 avril 2022, il signait dans Libération la tribune : « Non à Le Pen, fille du racisme et de l’antisémitisme ». Quels sont le coût et la portée symboliques de cette réorientation (d’aucuns diraient retournement) ?

    Cette décision s’est faite au prix du principe, que l’on aurait cru acquis, sinon indérogeable – porté notamment par Pierre Vidal-Naquet à la suite des déclarations négationnistes de Faurisson en 1979 – de ne pas entrer en dialogue ni de transiger avec quiconque représente des idéologies antidémocratiques ou illibérales motivant des révisions falsificatrices, voire des négations de faits historiques. Au-delà de quoi, il faut voir là le signe que s’opère aujourd’hui un glissement historique, au sens où il fera date, non pas des « usages du passé », ni même de la « mémoire de la Shoah » unanimement instituée sur la scène publique, mais des enjeux mémoriels. Sur ce plan-ci, les négationnistes ne sont pas ou plus des acteurs déterminants, leurs activités se déployant sur d’autres scènes parallèles comme celles de la toile et de tous les brouillages auxquels celle-ci laisse libre cours.

    Certains des enjeux mémoriels les plus forts se situent désormais du côté de questions postcoloniales. Non qu’ils n’aient pas existé auparavant, puisqu’ils fondent un champ de connaissance académique autant qu’un champ d’action militante, non qu’il n’y ait pas eu entre les questions postcoloniales et la reconnaissance du génocide des Juifs des controverses et de réguliers rebondissements, mais aujourd’hui, c’est du côté de l’extrême droite qu’il faut regarder et, ce faisant, réévaluer ces enjeux.

    Quelles que soient les turbulences internes au RN et à ses différents courants, la focalisation sur la Shoah et la Seconde Guerre mondiale pour toiletter ce que l’on considère comme ses fondamentaux historiques (héritage de Vichy et de la pensée ultraconservatrice traditionnellement antisémite française conduisant à l’anticipation zélée des mesures de répression et de déportation des Juifs) recèlent de multiples avantages. Parmi ceux-ci, ils augmentent la marge d’évolution et de recyclage de cette autre mémoire, qui serait bien plus fondamentale au RN via sa filiation avec le Front national, qu’est la mémoire nostalgique de la guerre d’Algérie nourrissant un positionnement identitaire et son corollaire : le rejet des étrangers non européens.

    En effet, s’il y a – pour reprendre une expression devenue un autre lieu commun – un passé qui ne passe toujours pas aujourd’hui et dont le RN entretient les fantômes leur donnant de nouveaux habits contemporains, c’est bien celui de la guerre d’Algérie. Ce passé perdure, non seulement en tant que tel, c’est-à-dire non résolu en dépit des bonnes volontés qui s’attèlent à le policer, mais aussi parce qu’il resurgit, métabolisé, dans des questions liées au racisme et à l’immigration.

    De même que le 28 juin 2022 à l’Assemblée nationale, José Gonzalez (79 ans), député RN des Bouches-du-Rhône, déclare son attachement à cette «France d’ailleurs » (sic) située sur l’autre rive de la Méditerranée et ne veut pas juger l’OAS, ce mouvement terroriste se réclamant de la France coloniale, de même, quelques mois plus tard, Louis Aliot décide de donner à une esplanade de Perpignan le nom de Pierre Sergent, ancien chef de l’OAS et député FN. Cette initiative, pourtant médiatisée pour être dénoncée, Serge Klarsfeld ne lui donne pas sens ni historiquement, ni politiquement.

    Serge Klarsfeld est-il conscient que la Shoah est devenue aujourd’hui, potentiellement, un faire-valoir à qui sait habilement se l’épingler sur le revers de sa veste ?

    Une des raisons à cela vient probablement qu’il reste focalisé sur l’antisémitisme qu’il considère comme « l’ADN de l’extrême droite(7)   ». Or, gageons que si l’extrême droite et la pensée ultraconservatrice peuvent rendre neutre leur rapport traditionnel à la judéité, en revanche, ils ne remettront pas en cause et renforceront même un autre de leur fondement historique. C’est l’esprit impérial et ses visées coloniales, c’est l’idée d’une France identitaire et toute-puissante que l’on trouvera plus sûrement dans le code génétique – pour reprendre la métaphore de Serge Klarsfeld – du RN, a fortiori parce qu’il est actualisé dans un discours anti-immigration.

    Serge Klarsfeld semble avoir conscience du pari qu’il tient : « Je prends des risques et j’assume les reproches. L’avenir nous départagera(8)  . » Mais est-il pleinement conscient que la mémoire de la Shoah peut servir d’autres fins que celle à laquelle elle est initialement destinée et pour laquelle il s’est, avec Beate Klarsfeld, dévoué ? Autrement dit, est-il conscient que la Shoah est devenue aujourd’hui, potentiellement, un faire-valoir à qui sait habilement se l’épingler sur le revers de sa veste ? Qu’ils-elles se nomment Giorgia Meloni, Marine Le Pen ou Louis Aliot, et la liste est loin d’être close ?

    Généralement, du point de vue de la France vers l’extérieur, des enjeux équivalents sont facilement décryptables quand on regarde, par exemple, ce qui se passe en Pologne avec la valorisation des Justes pour éluder les pages sombres de l’antisémitisme durant la Seconde Guerre mondiale. Mais la situation est ici tout autre : ce détournement est une des conditions de crédibilité de cette autre mémoire que l’on pourrait qualifier de postcoloniale – mais cette fois au contre-sens où elle consiste dans le recyclage et dans l’actualisation des valeurs coloniales, non en leur critique.

    « Tu contribues à légitimer ce parti, tu apportes la caution de ton prestige à la normalisation dont tu contestais avec justesse la crédibilité dans tes interventions passées et encore récentes », écrivent fort justement Denis Peschanski et Renée Poznanski dans une tribune trop brève parue dans Libération le 17 octobre 2022. Mais pas que, ajoutera-t-on. Car c’est tout l’ancrage de l’extrême droite française dans l’histoire algérienne que Serge et Beate Klarsfeld cautionnent indirectement en acceptant ce geste gratifiant. Alors que c’est en partie sur ce fonds revanchard que le RN, à la suite du FN, nourrit son rejet de l’accueil des réfugiés venant d’Orient ou d’Afrique et qu’il se présente honorablement comme un bouclier civilisationnel contre la menace des désignés « barbares ».

    D’ailleurs, c’est le même Louis Aliot, dont les positions sont souvent présentées pour modérées au sein du RN, qui parle de l’ « immigration de peuplement et de colonisation » sur RMC le 18 septembre 2022, un mois avant son rendez-vous avec Serge Klarsfeld sur une scène où figure aussi Philippe Benguigui qui démissionne de l’association Zakhor pour soutenir ouvertement Louis Aliot lors des législatives.

    Ce sont ces éléments « à charge » que rappelle finement Sonia Devillers dans son émission mentionnée du 21 octobre, puis Dominique Sopo, président de SOS Racisme, dans la tribune réprobatrice qu’il publie dans Le Monde(9)  . Ce dernier se demande d’ailleurs dans son papier si Serge Klarsfeld ne voit pas l’indécence à affirmer dans l’interview justificatrice donnée à Libération qu’« Aliot semble être dans une attitude d’ouverture vis-à-vis de nos compatriotes musulmans ».

    Feuilletage des mémoires, c’est alors ce pan de l’histoire coloniale qu’il faut aller prendre en compte. Il concerne les entrelacs de l’histoire des communautés juives d’Afrique du Nord, bien antérieure à la colonisation européenne, de l’histoire des pieds-noirs et de leur départ, fuite ou expulsion au moment des indépendances du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie. Zemmour, avec toutes les maladresses qui ont permis de le disqualifier, en est un des tristes représentants(10).

    Quant au troisième et dernier exemple, s’il est moins troublant, il n’en est pas moins consternant. Par le hasard de la circulation des lettres d’information, le 7 janvier 2023, je prends connaissance de l’annonce suivante, signée par le président de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance (ANACR) invitant, je cite, à « la commémoration des 80 ans de la réquisition du site de la prison de Montluc par les forces d’occupation et du transfert du général de Lattre à la prison Saint-Joseph de Lyon – après sa condamnation à 10 ans de prison pour avoir désobéi à l’ordre du Gouvernement de Vichy de ne pas réagir à l’invasion de la zone sud ». La date du rassemblement est le 9 janvier. Jusque-là, rien que de très honorable.

    Mais les propos suivants donnent une autre tournure à la déclaration comme à son intention. On peut lire [les passages soulignés sont de mon fait] : « il ne vous a pas échappé que cette cérémonie a pour objet, pour ambition de rappeler aux services de l’État l’opposition, désormais élargie, au projet de dilution de présentation de la période 1943-1944 parmi cent ans d’histoire banale du site – qui, hors cette période, ne fut jamais emblématique –, de rappeler aussi l’opposition, désormais élargie, à la non-affectation d’un local spécifique à la mémoire des 44 enfants juifs de la colonie d’Izieu, internés dans la nuit du 6 au 7 avril 1944 à Montluc, transférés à Drancy pour être assassinés à Auschwitz. »

    Dédier à l’intérieur de l’ex-enceinte carcérale un local à la mémoire des enfants d’Izieu est un sujet requérant toute l’attention, même si ce n’est vraiment que sur les flancs bucoliques du lieu-dit presqu’égaré à 80 kilomètres de Lyon que l’on mesure l’acharnement criminel de la Gestapo à traquer cette petite communauté juvénile juive pour anéantir ses membres jusqu’au dernier.

    Mais affirmer que, hormis les deux années 1943-1944 inscrites dans la Seconde Guerre mondiale, l’histoire de la prison de Montluc est « banale », c’est intentionnellement nier la reconnaissance de cette histoire, toujours autre, qu’est la guerre d’Algérie et son inscription dans l’esprit colonial, dont les mémoires sont pourtant profondément ancrées dans la société française contemporaine et c’est s’enferrer dans l’impasse dogmatique d’une polémique et même s’y enfermer, s’y forclore.

    Comme le rappelle Marc André dans son remarquable ouvrage, Une prison pour mémoire. Montluc, de 1944 à nos jours (11), Montluc a été un des centres de détention les plus utilisés pour interner les indépendantistes algériens. Onze d’entre eux y furent guillotinés, nombre inégalé dans aucune autre prison française. De surcroît, des Français métropolitains soutenant le FLN sont aussi passés par ses cellules. Dès lors, considérer que tout ce qui, pour Montluc, n’est pas inclus dans la période d’occupation et de répression allemande et vichyste de 1943 à 1944 serait une histoire « banale », je le répète, revient à exclure sciemment de l’histoire de France la lutte pour une Algérie indépendante. C’est non seulement mettre entre parenthèses ces huit années de violence extrême, mais indirectement, par cet effacement, emboîter le pas à une France coloniale qui s’est bâtie sur la négation de l’autre et son aliénation.

    Ces pratiques politiques, d’un côté, récupèrent indûment des mémoires pour se faire bien voir, de l’autre, repoussent les étrangers comme des « indésirables »

    Faut-il aussi rappeler que quantité de résistants, parmi lesquels des Juifs, ont soutenu la cause indépendantiste et se sont engagés ou bien pour elle ou, en tout cas, contre la guerre que menait en Algérie l’armée française ? Charlotte Delbo et Germaine Tillon, résistantes et déportées, Marceline Loridan, déportée en tant que juive à Auschwitz, comptent parmi les intellectuelles les plus connues d’une importante mobilisation anticolonialiste particulièrement active dès les années 1950 au sujet de l’Algérie. Il n’est également qu’à entendre les motivations d’Anne Beaumanoir, elle-même résistante, Juste parmi les nations pour avoir sauvé des enfants juifs, puis soutien du FLN et incarcérée pour cela aux Baumettes, amie de Loridan et de Georges Kiejman (ayant survécu à la Shoah parce qu’enfant caché), pour s’en convaincre.

    Ces exemples témoignent de la solidité des passerelles qui ont relié, et rallié, différentes formes d’oppositions radicales à des oppressions et à des crimes tout à fait différents et non comparables, en dépit de leur gravité. À ce titre, Edith Bruck, Juive hongroise survivante d’Auschwitz ayant erré de 1945 à 1954 avant de s’installer à Rome, s’insurgeait déjà contre les mesures de discrimination et de rejet mise en place par Matteo Salvini quand, entre 2018 et 2019, il était ministre de l’Intérieur(12), tout en réfutant l’assimilation des centres de migrants – si indignes soient les conditions auxquelles ils sont contraints – avec des camps nazis.

    Ni les interprétations des dynamiques mémorielles en termes de rivalités avec ses différents intitulés (guerre, conflit, concurrence…), ni, inversement, des thèses telles que la mémoire multidirectionnelle (Rothberg) ou l’empathie de la « cause commune » (Lapierre), si pertinentes soient-elles au regard des objets qu’elles se donnent, ne suffisent aujourd’hui à rendre compte de la complexité stratifiée des rapports entre mémoires, pas plus que des enjeux entre mémoires et politique. Pallier ce défaut ou ce point aveugle demande de prendre en compte la fonction écran que remplissent les mémoires ou les personnalités emblématiques qui se prêtent, plus ou moins complaisamment, à leur instrumentalisation par des discours partisans.

    En somme, ces pratiques politiques, d’un côté, récupèrent indûment des mémoires pour se faire bien voir, de l’autre, repoussent les étrangers comme des « indésirables » – ainsi qu’ils étaient qualifiés en 1938 au moment de la fuite des Espagnols antifranquistes de leur pays – dans des zones d’invisibilité pour les y confiner, leur interdisant la possibilité même d’une mémoire et, par-là, d’une subjectivité.

    Philippe Mesnard 

    PROFESSEUR DE LITTÉRATURE COMPARÉE, UNIVERSITÉ CLERMONT AUVERGNE

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    Notes

    (1)Cela pose en corollaire une autre question, cette fois spécifiquement française, concernant la sacralisation laïque – dont la panthéonisation est un des aspects – de personnalités historiques exemplaires aux dépens d’une compréhension de la complexité des conditions de possibilité de l’histoire.

    (2)Je prends ici des informations contenues dans la page de protestation publiée sur le site du RAAR (Réseau d’Action contre l’Antisémitisme et tous les racismes) qui est la seule instance à s’être durablement déclarée choquée par l’événement.

    (3)Propos rapportés par Nicolas Massol dans son article : « Comment les Klarsfeld se sont invités dans la guerre de succession au RN », Libération, 15/10/2022.

    (4) Victor Vasseur, Sébastien Sabiron, « Serge Klarsfeld explique pourquoi il a accepté la médaille remise par le maire RN de Perpignan », publié le mercredi 19 octobre 2022 à 17 h 50, dernière consultation le 10 avril 2023.

    (5) Ibid. 

    (6)Ibid. Serge Klarsfeld fait des déclarations similaires rapportées dans l’article de Nicolas Massol paru dans Libération mentionné en note 3.

    (7)Propos tenus 2’30” après le début de l’émission de Sonia Devillers le 21 octobre 2022.

    (8) Ibid.

    (9)Dominique Sopo, « Le geste de Serge Klarsfeld participe de façon évidente à la banalisation de l’extrême droite », Le Monde, 18/10/2022.

    (10) De nombreuses questions renvoient aussi à l’histoire des Juifs séfarades en Israël, leur engagement à droite avec Menahem Begin, le durcissement de leur position dans la configuration actuelle et la place qu’a tenu la Shoah dans l’évolution d’une société israélienne extrêmement divisée. Mais ces considérations dépassent ce papier.

    (11)On se reportera également à la tribune de Marc André dans les colonnes du Monde datée du 16 février 2022 : « Le fort Montluc a été un puissant catalyseur de mémoires ».

    (12)Voir l’entretien d’Edith Bruck mené par Patricia Amardeil publié dans Mémoires en jeu, n° 9, été-automne 2019, p. 31-37, ainsi que l’entretien vidéo.

    SOURCE : La mémoire sélective de l’extrême droite - AOC media


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    Cette photo a été prise il y a quatre ans en 2019... Pour ceux qui comme moi avaient 20 ans en 1961 où j'étais sur le point d'arriver en Algérie, quatre ans de plus rendent plus compliqués les défilés du 1er mai... Mais je vais encore faire l'effort d'être présent cette année, en 2023 comme l'année où j'avais pris une petite photo, dans un coin de mon jardin où j'ai cueilli un brin de muguet... Je me souviens, il y a très longtemps... le 1er mai 1962, j'étais à côté d'Aïn Sefra (Algérie) dans la palmeraie de Tiout... Là-bas je n'ai pas vu de muguet aux clochettes blanches, ni de lilas aux fleurs violettes claires et foncées, ni d'acacias aux fleurs jaunes, mais j'ai vu des palmiers-dattiers, j'aurais préféré ne jamais voir et manger ces dattes là... mêmes très succulentes... elles avaient le goût de la misère et de la guerre...

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    Tiout, à quelques kilomètres d'Aïn Sefra, 1er mai 1962, j’avais 20 ans et contre ma volonté la France coloniale et raciste m’a fait perdre 21 mois de ma jeunesse… 

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    Le 1er mai 2014 je suis allé visiter Evian la ville où furent signés les accords mettant fin à la guerre d'Algérie le 18 mars 1962, après cette date il y a eu le terrorisme de l'OAS, une organisation terrorisme et criminelle responsable de 2700 victimes en Algérie comme en France, des Algériens comme des Français, dont le maire d'Evian assassiné par l'OAS le 31 mars 1961.

     

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    Et puis cette année j'ai entendu chanter une chanson dont les paroles étaient  "On est là... On est là... Même si Macron ne le veut pas... Nous on est là... 

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    Étienne Daho et l'Algérie !

    Étienne Daho et l'Algérie !

    "Les corps à enjamber dans la rue" : les confidences bouleversantes d’Étienne Daho sur son enfance© COADIC GUIREC / BESTIMAGE

    Né à Oran en Algérie, Étienne Daho a grandi dans l'enfer de la guerre. Dans les colonnes du Journal du dimanche le 30 avril 2023, il se souvient de ses premières années passées entre les balles et les bombes.

    "Enfant, on s'accommode de tout et l'on peut même jouer sous les bombes". Dans les colonnes de Paris Match le 26 octobre 2022, Étienne Daho résumait presque ironiquement son enfance en pleine guerre. Né à Oran le 14 janvier 1956, le chanteur n'avait que cinq petites années lorsque la guerre d'Algérie a commencé. Dans la ville ravagée par les combats et où les balles fusaient, l'interprète de Week-end à Rome a fait vivre l'enfer à ses parents. Très indiscipliné, comme il le confiait sur les ondes d'Europe 1 le 5 octobre 2019, il a été placé dans une pension gérée par un homme qui l'effrayait. Après que sa famille a quitté Oran pour une station balnéaire non loin, sa mère a pris une grande décision : celle de quitter l'Algérie pour la France, à Reims plus précisément. Là, il a été éduqué par son oncle et sa tante. "Il fallait une autorisation paternelle pour pouvoir quitter l'Algérie. Ça a été compliqué, se souvenait auprès d'Europe 1 celui dont le père avait quitté le domicile familialOn a fini par avoir une autorisation mais j'ai eu la sensation d'être rentré clandestinement en France. Maintenant, dès que j'arrive à une douane, quelque chose me grattouille." Cette enfance cabossée, Étienne Daho ne pourra jamais l'oublier.

    Étienne Daho aurait pu se "brûler les ailes"

    "J'ai survécu à des choses, oui... J'ai grandi à Oran dans un climat de guerre civile, les corps à enjamber dans la rue, se cacher pour éviter les balles... Cette expérience précoce de la mort m'a donné un appétit de vie qui ne m'a jamais abandonné", résume-t-il dans les colonnes du Journal du dimanche le 30 avril 2023. Installé en France, le chanteur s'est mis à apprécier son quotidien plutôt tranquille. Mais ses démons l'ont rattrapé quelques années plus tard. "Quand j'étais adolescent, j'aurais pu glisser vers une forme de romantisme noir cultivé par mes copains qui étaient des petits-bourgeois fascinés par la mort, a-t-il ajouté auprès de nos confrères. Je partageais ce romantisme pour faire partie du groupe, mais j'ai résisté car cela éveillait trop de démons en moi." Même une fois adulte, Étienne Daho s'est transformé en trompe-la-mort. "Des années plus tard, j'aurais pu me brûler les ailes avec le succès, les excès, les nuits blanches et la défonce, que j'ai arrêtée dès le milieu des années 1990, se souvient-il dans les colonnes du JDD. Je voulais préserver ma vitalité, j'étais plus ambitieux pour ma vie et ma musique."

    Pour visionner la vidéo ci-dessous merci de cliquer sur ce lien :

    https://youtu.be/emTfv65m7xY

    Étienne Daho et l'Algérie !

     


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    « L’horizon commence à blanchir et bientôt, je l’espère, luira sur l’Algérie l’aube de la paix.

    « Je voudrais, de toute mon âme, être le Central de la pacification, la vraie cette fois, celle des esprits.

    « Je rêve d’une Alger où les hommes s’entraiment enfin, sans plus être séparés par des races, des religions ou des mers. »

    Ces paroles de paix ont été prononcées par Roger Gavoury devant ses collaborateurs lors de la prise de ses fonctions de commissaire central d’Alger, quelques jours seulement avant son assassinat par l’OAS, le 31 mai 1961.

    Au cours de la nuit du mercredi 31 mai 1961, dans le contexte de la guerre d’Algérie, le commissaire divisionnaire Roger Gavoury, cinquante ans, fut assassiné à coups de poignard de parachutiste par un commando de l’Organisation Armée Secrète, à l’intérieur de son studio situé au 4e étage de l’immeuble du 4-6 rue du Docteur Trolard à Alger (ex-Algérie française).

    Ce dernier assurait depuis plus d’un an les difficiles fonctions de commissaire central adjoint du grand Alger, et fut déjà la cible d’un attentat à l’explosif et de nombreuses menaces de mort.

    Le 4 juin, l’OAS revendiquait cette « exécution » dans un tract ronéotypé à en-tête « OAS – Sous Secteur Alger-Ouest », distribué dans les boites aux lettres de la ville en précisant que l’organisation avait « jugé » le commissaire divisionnaire Gavoury notamment pour « crime de haute trahison » et « complicité avec le régime ».

    La police judiciaire détermina que le crime a été commis en raison de l’attitude ferme manifestée par ce fonctionnaire, particulièrement investi pour maintenir l’ordre à Alger et réprimer les troubles provoqués par les organisations subversives activistes.

    Dix individus de l’organisation civilo-militaire dissidente impliqués dans son assassinat furent déférés devant les tribunaux militaires. Trois d’entre eux furent fusillés.

    Jean-François Gavoury à propos

    de l'assassinat de son père, commissaire

    de police à Alger, par l'OAS

    Alors que, dans le sud de la France, l'extrême droite rend hommage aux assassins de l'OAS, Jean-François Gavoury raconte l'assassinat de son père Roger en 1961 par un commando de l'OAS impliquant Roger Degueldre, Albert Dovecar et Claude Piegts. Il s'insurge contre ces hommages et raconte l'affaire de Marignane, où il a combattu avec succès la réalisation d'une stèle commanditée par le maire Front National. A Perpignan, l'histoire se répète...

    « L’horizon commence à blanchir et bientôt, je l’espère, luira sur l’Algérie l’aube de la paix...

    Sur sa page Facebook Jean-François Gavoury s’adressant à un ami écrit :

    " Le combat que je mène depuis une décennie et demie pour la reconnaissance par les pouvoirs publics des victimes de l'OAS se double, depuis tout juste 5 ans, d'un autre... contre la maladie.

    Celle-ci se montre implacable ".

    Le 8 février 2022 il prononça une allocution  lors de la cérémonie commémorative des neuf morts de Charonne.

    « Émotion à l’écoute de Delphine Renard qualifiant si opportunément de « Justes » les neuf morts de Charonne et bénissant leur mémoire ».

    L’extrait de vidéo ci-dessous est un montage que j’ai réalisé, patientez 10 secondes avant son début.

    Michel Dandelot 

     

     

     

     

     


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    Nouvel appel à se rassembler

    de mon ami M’hamed Kaki

    président de l'association

    Les Oranges

    pour l’autre 8 mai 1945

     

    Nouvel appel à se rassembler de mon ami M’hamed Kaki pour l’autre 8 mai 1945

     

     

     


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    C’est l’article d’un fils de victime  

     

    de l’OAS 

     

    Aujourd’hui, 23 avril 2023, un ancien ministre

     

    de la République est mort

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    Après avoir milité en 1961-1962 contre la guerre en Algérie au sein du Parti socialiste unifié (PSU), puis être tenté un moment par une vocation religieuse, François Léotard préfère se lancer en politique sous les couleurs de l’Union pour la Démocratie Française (UDF), devenant le fidèle bras droit de Valéry Giscard d’Estaing. Pendant la campagne électorale de 1976-1977, Le Canard Enchaîné reproduit une photo souvenir de Frère Léo et ses enfants de chœur de l’OAS… drôles d’agents électoraux.

     

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    On identifie facilement les plus célèbres parmi les singes sanglants qui ont fait la loi à Alger en 1961-1962, comme les a appelés Germaine Tillion.

    Tel Gabriel Anglade, impliqué dans l’attentat qui coûta la vie au commissaire René Joubert à Alger le 9 novembre 1961, dans le massacre des six dirigeants des Centres sociaux éducatifs le 15 mars 1962, et dans l’ « opération chamois » visant à abattre le général de Gaulle à Paris, ce qui lui valut condamnation par la Cour de sûreté à 15 ans de réclusion criminelle.

    On y voit aussi Claude Dupont, adjoint opérationnel de Degueldre, le chef des escadrons de la mort à Alger en 1961-1962, Norbert Vals, le chauffeur de la voiture piégée déposée devant le centre d’embauche des dockers algériens faisant au moins 62 morts le 2 mai 1962, ainsi que François Lecat, dit Fanfan, assassin du commandant René Poste le 23 octobre 1961. Quelques seconds couteaux complètent le tableau de famille.

    Léotard est élu député de la 2è circonscription du Var le 25 mars 1978, et maire de Fréjus le 3 avril 1978. Mais ses fréquentations d’anciens criminels ont corrompu le Frère Léo dont les ennuis judiciaires commencent par l’affaire du "mur" de sa villa de Fréjus, qui s'est soldée par un non-lieu, ou par la découverte de faux tampons de la préfecture du Var dans sa mairie de Fréjus, ce qui le conduit à démissionner de son mandat de maire.

     

    Le 14 février 1985, lors d’un débat télévisé, il déclare « Nous sommes un pays, dans certaines régions, où maintenant il y a des minorités musulmanes, ce qui pose problème, c’est-à-dire ayant une confession qui les mène à des pratiques, à des comportements, qui ne sont pas souvent des comportements respectant les Droits de l’homme et de la femme ». Ces propos suscitèrent l’indignation.

    C’était il y a 38 ans, déjà Zemmour pointait sous Léotard.

     

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    Nommé ministre de la Culture puis de la Défense, il est condamné le 16 mars 2004 à dix mois de prison avec sursis pour financement illicite de parti politique et blanchiment d’argent pour avoir injecté dans l’UDF 760.000€ provenant des fonds spéciaux de Matignon.

    Vendredi 4 juin 2021 la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de François Léotard contre la décision de la Cour de justice de la République (CJR) qui l’avait condamné, le 4 mars, à deux ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour complicité d’abus de biens sociaux dans l’affaire dite de Karachi. L’ancien ministre de la défense ne disposait donc plus d’aucun moyen d’appel contre cette peine prononcée pour sanctionner les conditions frauduleuses des marchés d’armement passés avec le Pakistan et l’Arabie saoudite au début des années 1990, ayant permis de dégager des rétro commissions. Celles-ci auraient financé partiellement, selon l’accusation, la campagne présidentielle malheureuse d’Édouard Balladur en 1995. L’ancien premier ministre, auprès duquel M. Léotard a comparu devant la CJR avait, lui, été relaxé.

    L’UDF n’a pas été le seul parti politique à recycler d’anciens tueurs de l’OAS et le Parti Socialiste n’a pas été en reste.

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    En 1976, Georges Frêche récidive avec l’OAS et demande à Guy Montero, ancien officier de la Légion étrangère condamné à cinq ans de prison pour appartenance à l'organisation terroriste, de lui fournir un service d'ordre pour la campagne des municipales. Et il inscrit Montero sur sa liste. En mars 1977, Frêche remporte la mairie et Montero entre au conseil municipal. Il y restera six ans.

    Le Rassemblement pour la République (RPR) placera dans les années 1980 à la tête de son service d’ordre, l’ex lieutenant déserteur du 1er REP Claude Dupont, le même qui officiait à l’UDF quelques années auparavant. Le Canard Enchaîné, sous la plume de Christophe Nobili, ironisera sur un parti qui se réclame fièrement du gaullisme mais utilise les services d’un putschiste ayant agi au sein d’une organisation à l’origine d’attentats visant à tuer le général de Gaulle. Et le palmipède de citer quelques crimes commis par Dupont.

    La discibilité actuelle de l’OAS remonte à loin. Les partis dits « républicains » n’ont pas été très regardants sur le passé des petites mains qu’ils recrutaient à seule fin de recueillir les voix des rapatriés d’Algérie. Si Léotard fut un bricoleur, François Mitterrand, lui, fut un orfèvre puisqu’il obtint de l’ex général Raoul Salan, chef de l’OAS, qu’il appelle à voter pour lui en 1981. Reconnaissant, Mitterrand imposa au Parlement à majorité socialiste l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour obtenir l’adoption de la loi n° 82-1021. En accordant amnistie, réhabilitation morale et compensation financière à quelques 2000 militaires et civils ayant fait partie de l’OAS, cette loi a légitimé les actes criminels des partisans les plus déterminés de l’Algérie française dont Jean-Marie Le Pen, ancien officier du 1er régiment étranger parachutiste connu pour la pratique systématique de l’enlèvement extra judiciaire et de la torture tout au long de la guerre d’Algérie, en a été la figure emblématique.

     

    Jean-Philippe Ould Aoudia

    Fils de victime de l’OAS

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    Non Monsieur le Président de la République les descendants des victimes de l'OAS ne regrettent pas François Léotard.

    Michel Dandelot

     

    Guerre d’Algérie :

    « Les victimes de l’OAS sont totalement

    oubliées »

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    Cet article a été écrit le 

    7 FÉVRIER 2022 

    PAR ANCRAGE 

    Nous connaissons aujourd’hui en 2023 ce qu’Emmanuel Macron a reconnu concernant les victimes de l’OAS... 6 victimes seulement sur 2700.

    Michel Dandelot

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    Les familles endeuillées par l’organisation terroriste sont délaissées dans les commémorations autour de la fin du conflit algérien, déplore Jean-François Gavoury, fils du commissaire central d’Alger assassiné en 1961. 

    C’est l’article d’un fils de victime de l’OAS ***  Aujourd’hui un ancien ministre de la République est mort

    Evacuation d’une victime après un attentat de l’OAS contre une pharmacie à Alger, le 17 mars 1962. – / AFP

    Lors d’une rencontre avec les représentants d’associations de rapatriés à l’Élysée, fin janvier 2022, Emmanuel Macron avait qualifié de « massacre impardonnable » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962, dans laquelle ont péri plusieurs dizaines de partisans de l’Algérie française. Ce geste vis-à-vis des pieds-noirs succédait à d’autres manifestations de « reconnaissance » adressées aux harkis et aux familles d’Algériens pro-FLN (Front de libération nationale) victimes de la répression du 17 octobre 1961 à Paris. Un pas de plus dans une séquence mémorielle sensible dominée par le 60e anniversaire des accords d’Evian ayant soldé la guerre d’Algérie, le 18 mars 1962.

    Mais toutes les victimes du conflit n’ont pas encore été honorées. Dans un entretien au Monde Afrique, Jean-François Gavoury, fils de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger assassiné par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) le 31 mai 1961, regrette que les morts causés par cette organisation terroriste pro-Algérie française aient jusqu’à présent été « passés sous silence » dans les hommages officiels. Une initiative est attendue ce mardi 8 février de la part de l’Elysée à l’occasion du 60e anniversaire de la répression d’une manifestation organisée par les partis et syndicats de gauche contre « les assassins de l’OAS » et pour la « paix en Algérie » à la station demétro Charonne, à Paris.

    Comment jugez-vous cet acte de « reconnaissance » des « injustices » et des « drames » subis par les pieds-noirs d’Algérie lors de l’accession du pays à l’indépendance ?

    Il est légitime que les victimes du 26 mars 1962 soient honorées. Cela ne me choque en rien. Soixante ans après, il est plus que temps de procéder à une reconnaissance générale de ce que fut la guerre d’Algérie. De la même manière, je ne suis pas choqué que les harkis se voient reconnaître les traitements inhumains qu’ils ont eu à endurer au lendemain du cessez-le-feu et obtiennent des compensations.

    Ce qui me rend amer, c’est que les victimes de l’OAS soient à ce point délaissées. Déjà, le rapport de Benjamin Stora [remis au président de la République en janvier 2021] était silencieux, étrangement silencieux, sur la date du 8 février 1962, celle de la répression de la manifestation anti-OAS et en faveur de la paix en Algérie, au cours de laquelle neuf personnes ont péri au métro Charonne sous les coups de la police de Maurice Papon. Les victimes de l’OAS sont, au moment où nous parlons, les seules victimes de la guerre d’Algérie totalement oubliées par les pouvoirs publics depuis soixante ans. Je dis bien : les seules. Il n’en est pas d’autres.

    La qualification de « massacre impardonnable » vous semble-t-elle convenir à propos de la tuerie de la rue d’Isly ?

    Je sais gré au président d’avoir mentionné que la foule de manifestants de la rue d’Isly avait « été attisée par l’OAS ». C’est la première fois qu’au sein de l’Etat on précise que cette manifestation avait répondu à un mot d’ordre de l’OAS. Mais qualifier de « massacre impardonnable pour la République » l’usage de la force face à une manifestation à caractère insurrectionnel et appelée par une organisation criminelle peut placer le chef de l’Etat dans une situation délicate.

    Si l’administration des anciens combattants et les services d’archives avaient été parfaitement transparents vis-à-vis du chef de l’Etat, ils n’auraient pas manqué de lui adresser les pièces relatives à ce dossier du 26 mars 1962. Car les archives existent bel et bien et elles tendent à démontrer de façon incontestable le fait que le 26 mars 1962, les malheureux musulmans composant le 4e Régiment de tirailleurs – où il n’y avait d’ailleurs pas que des musulmans – ont répondu en état de légitime défense à des tirs émanant de balcons et du toit de l’immeuble du 64 rue d’Isly. Les membres de ce régiment ont réagi instinctivement, en imaginant que ces tirs pouvaient provenir de la foule qu’ils avaient en face d’eux. Le président de la République a été tenu dans l’ignorance d’une réalité déjà reconnue comme un fait historique par des services relevant de son autorité.

    « Nous attendons un geste mémoriel de la part du président en hommage aux victimes de l’OAS, qui sont au nombre de 2 700 »

    Que demandez-vous précisément au chef de l’Etat ?

    Les victimes de l’OAS sont représentées par deux associations. La première, Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, est une association vouée à perpétuer le souvenir des six inspecteurs des centres sociaux éducatifs (CSE) en Algérie assassinés collectivement le 15 mars 1962 au CSE de Château-Royal, à Alger. La seconde, plus généraliste, est celle dont je suis le représentant légal : l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo). Nous attendons un geste mémoriel symbolique de la part du président de la République en hommage aux victimes de l’OAS, qui sont au nombre de 2 700 personnes – Européens comme autochtones –, sans compter les blessés.

    L’OAS a visé, en Algérie et en France, des fonctionnaires, des magistrats, des élus, des enseignants, des journalistes, tous défenseurs des institutions de la République. Et bien sûr des policiers et des militaires, des gendarmes ou des soldats du contingent, tels ceux qui ont été tirés comme des lapins les 22 et 23 mars 1962 à Bab el-Oued (Alger). Le hasard veut que le procès des assassins de mon père, première victime de l’OAS au sein de la fonction publique, ait débuté le 26 mars 1962, le jour de la tuerie de la rue d’Isly.

    Nous ne demandons pas d’argent pour toutes ces familles, parce que cela ne serait pas sain à nos yeux. Car il faut savoir que des militants de l’OAS ont, eux, réclamé et obtenu, aux frais du contribuable, des indemnités. En vertu de l’article 13 de la loi du 23 février 2005, ces tueurs ayant abattu nos pères et nos mères ont eu accès à des compensations financières du fait qu’ils avaient dû interrompre leur activité professionnelle pour se joindre aux factieux, s’étaient exilés pour échapper à la justice et n’avaient pas pu cotiser pendant ce temps pour leur future retraite civile. Ces indemnités se sont élevées à 1 250 euros par trimestre, soit 5 000 euros par année. Des sommes substantiellement supérieures aux réparations accordées aux harkis qui, eux, s’étaient placés du côté de la République.

    « Je ne connais pas les intentions du chef de l’Etat, mais je compte sur lui car il me semble témoigner d’un esprit d’ouverture »

    Quelle forme pourrait prendre ce geste mémoriel de la part du président de la République ?

    Nous n’attendons pas de lui de la compassion, mais de la compréhension de ce qu’ont été la douleur et les souffrances des familles des victimes de l’OAS, jusque-là complètement passées sous silence. M. Macron peut accomplir ce geste soit le 8 février, à l’occasion du 60e anniversaire de la répression du métro Charonne, soit le 19 mars, lors de l’anniversaire de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu consécutif aux accords d’Evian. Dans ce deuxième cas, il pourrait se joindre à la cérémonie tenue chaque année au matin de ce même 19 mars devant une stèle érigée en octobre 2011 par la ville de Paris à la demande de notre association en hommage aux victimes de l’OAS. Mais pour l’instant, je ne connais pas les intentions du chef de l’Etat. Je compte sur lui car il me semble témoigner d’un esprit d’ouverture. Je l’ai même trouvé extrêmement courageux d’avoir déclaré en aparté, à la fin de sa rencontre avec les rapatriés le 26 janvier à l’Elysée, qu’il ne reviendrait pas sur ses propos de 2017 à Alger assimilant la colonisation à un « crime contre l’humanité ». 

    SOURCE : Guerre d’Algérie : « Les victimes de l’OAS sont totalement oubliées » - Memoire des métissages du sud-ouest (ancrage.org) 


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    « Un jour historique »

    pour le président de l’IMA

    qui reçoit la commission mixte

    Algérie-France

      « Un jour historique »  pour le président de l’IMA  qui reçoit la commission mixte  Algérie-France

    A l’Institut du monde arabe, jack Lang en présence de Benjamin Stora, Tramor Quemeneur et Florence Hudowicz. (Photo IMA).

    • Il s'agit de « travailler sur l'Histoire de l'Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées »
    • Les deux pays multiplient aujourd'hui les efforts pour reconstruire une relation plus apaisée

    Annoncée par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune à Alger en août 2022, la commission mixte de dix membres réunit des historiens des deux pays pour travailler sur la colonisation française et la guerre en Algérie.

    Il s'agit de « travailler sur l'Histoire de l'Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées » – du début de la colonisation (1830) jusqu'à l'indépendance (1962) –, avait précisé l'Élysée dans un communiqué.

    La mise en place de cette commission a toutefois pâti des relations diplomatiques tendues entre les deux pays.

    Ces historiens se sont réunis le mercredi 19 avril à l'occasion de l’installation de la commission. «Un jour historique pour l’Algérie et la France», a déclaré le président de l’Institut du monde arabe (IMA), Jack Lang, dans un communiqué. Un événement qui «concrétise un engagement fort et inédit du président de la république, Emmanuel Macron, avec son homologue algérien», a-t-il ajouté.

    L’ancien ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse de France a accueilli une partie de la délégation à l’IMA, en présence de Benjamin Stora, Tramor Quemeneur et Florence Hudowicz.

    La question de la mémoire de la colonisation de l'Algérie par la France au XIXe siècle et de la guerre d'Algérie (1954-1962) constitue un des grands points sensibles de la relation entre Paris et Alger, au cœur de plusieurs disputes ces dernières années.

    Un mois après que Paris et Alger ont tourné officiellement la page de la dernière crise diplomatique entre les deux pays, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, effectuera une visite d'État en France en juin, a annoncé dimanche la présidence algérienne.

    Les deux pays multiplient aujourd'hui les efforts pour reconstruire une relation plus apaisée.

    SOURCE : https://www.arabnews.fr/node/373416/france 

    Courriel à Benjamin Stora

    Bonjour Monsieur Benjamin Stora,

    Je remarque, sur la photo de l’article qu’il manque le plus perturbateur de tous, le dénommé Jordi, l’historien des extrémistes nostalgériques pieds-noirs que mes amis algériens ne supporteront jamais et ils auront bien raison.

    Autres courriels à Benjamin Stora

    « Qui ne dit mot consent »

    Monsieur Benjamin Stora  je vous ai envoyé un courriel auquel vous n’avez pas répondu. Je vous rappelle comment cela s’est passé :

    envoyé : 24 avril 2023 à 11:15
    de : Jacques <
    cros.jacques2@orange.fr>
    à : Stora Benjamin <
    benjaminstora@orange.fr>
    objet : Message de Cros Jacques

    Je vous remercie de l'envoi de l'article d'El Watan.

    De mon côté je vous communique un lien permettant d'accéder au blog de Michel Dandelot qui nous est fort précieux pour les diverses informations qu'il met en ligne.

    http://www.micheldandelot1.com/la-visite-d-etat-a-ete-fixee-a-la-deuxieme-quinzaine-de-juin-prochain--a214083597 

    J'ajoute un petit article qui donne mon sentiment sur la situation.

    Bonne réception.

    Courriel de Michel DANDELOT : Re : Message de Cros Jacques

    24/04/23 12:47

    Michel DANDELOT 

    à :

    Jacquesbenjaminstora@orange.fr

    Si Benjamin Stora pense que le quotidien algérien Observalgérie ment signalant les éventuels premiers accrocs de la Commission mixte Algérie-France, suite à l'article (lien ci-dessous) qu'il apporte des preuves. 

    Je le remercie par avance.

    Bien cordialement.

    Michel Dandelot

    https://observalgerie.com/2023/04/23/politique/premiere-reunion-commission-mixte-historiens-francais-algeriens/ 

     


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  • L'AUTRE 8 MAI 1945 (pétition association Les Oranges)

    L'AUTRE 8 MAI 1945 (pétition association

    Les Oranges)

    Le 8 mai 1945 pendant qu'il y avait la fête à Paris, en France et dans le monde... que s'est-il passé dans un département de la France qui s'appelait : L'Algérie ?

    Bienvenue à vous au rassemblement de "L'autre 8 mai 1945"

    Exister c'est Résister.

    S'unir collectivement pour ne pas subir individuellement !

    Les Oranges

    L'AUTRE 8 MAI 1945 (pétition association Les Oranges)

    Le 8 mai 1945 marque bien sûr la fin de la seconde guerre mondiale et la signature de l'armistice entre la France et l'Allemagne, mais c'est également la date des massacres de Sétif en Algérie où le gouvernement français fut responsable de la mort de 45.000 civils algériens à Sétif, Guelma et Kherrata, en représailles à une émeute déclenchée par l'assassinat d'un jeune algérien par un gendarme français pour avoir brandi le drapeau algérien interdit à cette époque où l'Algérie était un département français. Pour que cet évènement, trop souvent passé sous silence ne tombe pas dans l'oubli, l'association culturelle "Les oranges", par la voix de son président, M'hamed KaKi, interpelle le président de la République française,  et appelle à signer une pétition pour que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans ces massacres, pour que les archives de ces sinistres évènements soient publiées et pour qu'un lieu de mémoire soit érigé en France. 

    www.lesoranges.com

     

    L'AUTRE 8 MAI 1945 (pétition association Les Oranges)

     

    C’était en 2015 les 70 ans du 8 mai 1945, M’hamed Kaki, président de l’association Les Oranges s’adressait à François Hollande mais ses paroles justes et émouvantes, ses paroles d'existence et de résistance peuvent s’adresser en 2023 à Emmanuel Macron, ce dernier n’a toujours pas reconnu au nom de la France et des Français le crime colonial du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma, Kherrata et dans tout le Constantinois qui a fait 45.000 morts.

    Merci M'hamed Kaki pour la vidéo ci-dessous.

    Michel Dandelot

     


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    Livre : Un communiste d’Algérie Vies

    de Jules Molina ou un héros ordinaire

     Livre : Un communiste d’Algérie *** Vies de Jules Molina ou un héros ordinaire

    Jules Molina va jusqu’au bout de son engagement, déchire ses papiers d’identité français.

    C’est une œuvre qui raconte l’histoire d’un homme qui a vécu conformément à ses valeurs et vécu plusieurs vies. Jules Molina est né en 1923 en Algérie, dans une famille communiste d’immigrés espagnols. Molina ne quittera l’Algérie qu’à contre cœur, en 1989. Il mourut vingt ans plus tard. 

    Un communiste d’Algérie, est un ouvrage où la biographie se mélange à l’Histoire. Le héros de sa vie, Jules Molina, représente lui-même une fusion de plusieurs cultures et aspirations peut être contradictoires. Ses grands-parents sont espagnols ayant immigré en milieu du 19ème siècle en Algérie. Ses parents et lui-même sont nés en Algérie, dans l’actuelle Mohammadia, au sud d’Oran.

    Jules Molina a grandi dans une petite ville qu’on appelait alors Le Petit Moscou. Une ville ouvrière qui porte bien son nom. Très tôt, il s’abreuve de culture communiste, devient militant engagé dès les années 50. Ce qui l’amène à adhérer au PCA, le parti communiste algérien. Il est alors chargé de diriger l’imprimerie du parti. Le PCA se rallie, tardivement, à la cause indépendantiste algérienne. Molina est capturé par l’armée française, torturé, puis jeté en prison pendant un an. En prison, il rencontrera les futurs dirigeants du FLN. Après sa sortie de prison, Molina continuera ses activités clandestines pour soutenir l’indépendance de l’Algérie.

    L’ouvrage présente des témoignages écrits et oraux de Molina lui-même

    Jules Molina va jusqu’au bout de son engagement, déchire ses papiers d’identité français. Il obtiendra la nationalité algérienne et dirigera, après l’indépendance, des entreprises publiques, comme la Société Nationale des Eaux minérales. Il restera en Algérie jusqu’en 1989.  C’était les années de la décennie noire, il rentrera en France, à contre cœur. Il aurait sans doute voulu finir sa vie dans son pays de naissance. Mais le contexte ne lui était plus favorable, voire dangereux. Sa vie était sans doute menacée. Il rentre contraint avec sa femme Élisabeth.

    Molina s’installe en France où il mourra en 2009, après avoir transmis ses mémoires à ses enfants et petits-enfants. L’ouvrage signé par l’historien Guillaume Blanc est un entrelacs de réflexions historiques assorties de témoignages personnels écrits et oraux de Molino lui-même. C’est d’abord le récit d’une riche et mouvementée vie d’un homme qui fut tour à tour, soldat du contingent colonial, anticolonialiste torturé par la DST. Ensuite, Français naturalisé Algérien participant activement à la construction du pays après l’indépendance. La deuxième histoire relate, elle, une expérience coloniale compliquée. Peut-il en être autrement ?

    L’auteur et historien Guillaume Blanc dépoussière la vie engagée de cet homme inconnu jusque-là et dresse le portrait d’un « humaniste » qui s’est battu pour ses valeurs. Au-delà, l’ouvrage met en lumière les vies multiples d’un homme ordinaire dans un combat qui ne l’est pas. Et, bouscule les visions parfois simplistes d’un passé proche, encore criblé de blessures.

    SOURCE : Livre : Un communiste d’Algérie, Jules Molina ou le héros ordinaire (lecourrierdelatlas.com) 

    Guerre d'Algérie : "Jules Molina est un héros

    ordinaire"

    Soldat du contingent colonial, indépendantiste torturé par l’armée française, les mémoires de Jules Molina font voler en éclat les visions simplistes de cette période troublée. L'historien Guillaume Blanc dresse un portrait de cet "humaniste" méconnu du grand public. 

     


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