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    La visite d’État a été fixée

    à la deuxième quinzaine de juin prochain

    Abdelmadjid Tebboune ira à Paris !

    La visite d’État a été fixée  à la deuxième quinzaine de juin prochain *** Tebboune ira à Paris !

    La visite du président de la République en France ne sera pas anodine. Elle peut véritablement annoncer une ère nouvelle.

    Faire de cette visite un succès

    Le chef de l'État se rendra en France dans la seconde moitié du mois de juin prochain. Ce sera une visite d'État, ont convenu les deux présidents Tebboune et Macron, lors d'une communication téléphonique, a annoncé hier, la présidence de la République. Les deux chefs d'État ont «évoqué les relations bilatérales et les moyens de les renforcer, y compris la visite d'État du président de la République, en France, qu'ils ont convenu d'organiser la deuxième moitié du mois de juin», a précisé El Mouradia dans un communiqué. De son côté, la présidence française a relevé que MM. Macron et Tebboune « ont convenu de poursuivre l'ambitieux travail de préparation pour faire de cette visite un succès». C'est dire que l'intention est on ne peut plus claire et la volonté de poursuivre dans la voie de la réconciliation et du partenariat est très forte et semble bien résister aux desseins malveillants de l'extrême droite française.
    La relation algéro-française dans sa nouvelle version a réussi à dépasser les «écarts de langage» du président Macron, les comportements de barbouzes de quelques diplomates associés aux services secrets, les campagnes médiatiques haineuses orchestrées par les nostalgiques de l'Algérie-française. Dans cette bataille que mène le tandem Tebboune-Macron dans l'adversité, force est de constater que la balance penche en faveur d'une nouvelle vision des rapports entre les deux pays. Et pour cause, les charges quasi permanentes des lobbies n'ont pas réussi à annuler la visite historique d'Emmanuel Macron en Algérie, ni la signature de la Déclaration d'Alger et encore moins la visite tout aussi historique de la Première ministre Elizabeth Borne à la tête d'une délégation de 16 ministres ! Une première dans les annales de la République française. Cette bataille n'est certainement pas finie. Il reste encore des victoires à remporter et il faut aussi s'attendre à des coups bas de la part des descendants de l'OAS. La prochaine visite d'État n'en sera que l'une des séquences.
    Du côté de l'Algérie comme celui de la France, l'urgence, aujourd'hui, est d'avancer dans la réalisation de l'idéal commun, celui de donner aux deux sociétés, qui comptent des millions de binationaux, de sérieuses perspectives d'avenir. Les présidents Tebboune et Macron sont convaincus que le pont humain qui relie les deux pays est une chance inouïe, à même de porter les deux pays, la région de la Méditerranée occidentale, l'Afrique du Nord et par extension, toute l'Afrique. La géopolitique mouvante du moment autorise parfaitement le rêve de ce tandem qui consiste à créer un pôle de croissance extraordinairement performant en mutualisant les énergies des jeunesses algérienne et française, en assurant un réel transfert technologique nord-sud et surtout en réalisant le désir de paix dans une zone du monde qui a vu naître la civilisation humaine. En cela, la visite d'État du président Tebboune sera un acte fondateur d'une ère nouvelle. Elle vient confirmer le travail accompli à Alger, en août dernier, lors de la visite d'État d'Emmanuel Macron en Algérie. Mais aussi, refonder, pour de vrai, une relation qui a tant besoin de stabilité.
    Les deux hommes vont parler coopération, partenariat, codéveloppement. Il ne sera pas question de guerre, de colonisation. Non pas que le sujet soit mis sous le tapis, mais parce que l'essence même du combat des deux Présidents a consisté à dépolitiser la question de la mémoire en la confiant à un collège d'experts algériens et français. La commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire qui a tenu, mercredi dernier, sa première réunion par visioconférence est l'une des plus éclatantes victoires du dialogue algéro-français.
    Celui-ci sera éminemment politique sur des dossiers de l'heure et totalement scientifique dans ses aspects mémoriels. Les politiques valideront le travail des historiens. Ils en assumeront le contenu. Les sociétés algérienne et française sauront ce qui s'est passé en Algérie tout au long de la nuit coloniale. Il ne se trouvera pas un seul Algérien qui accablera un citoyen français. Entre l'un et l'autre, il existe ces millions de Franco-Algériens qui seront le ciment de l'ère nouvelle que les deux Présidents appellent de leurs voeux. La visite de Tebboune en France ne sera pas anodine. Elle peut véritablement annoncer une ère nouvelle.

    SOURCE : L'Expression: Nationale - Tebboune ira à Paris! (lexpressiondz.com)

    La visite d’État a été fixée  à la deuxième quinzaine de juin prochain *** Tebboune ira à Paris !

    Oui mais le chemin sera long

    Contrairement à ce qu'a prétendu

    Benjamin Stora : tout c'était bien passé ?

    Commission mixte d'historiens :

    Première réunion, premiers accrocs

    La visite d’État a été fixée  à la deuxième quinzaine de juin prochain *** Tebboune ira à Paris !

    La première réunion

    de la commission mixte d'historiens français et algériens a eu lieu

    La question de la mémoire demeure parmi celles qui empoisonnent les relations algéro-françaises. Les visions sont différentes et s'opposent sur plusieurs points. Les historiens des deux pays divergent sur le fond et la forme. Pour rapprocher les points de vues, les deux pays ont décidé de mettre en place une commission mixte. Cette décision a été annoncée au lendemain de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, en août 2022. 

    Après la désignation des représentants des deux pays, cette commission a tenu sa première réunion le mercredi 19 avril, a annoncé l'Élysée dans un communiqué. « À l’occasion de la visite du Président de la République en Algérie en août 2022, il a été décidé par les deux chefs d’État de la constitution d’une commission mixte d’historiens français et algériens pour travailler sur l’histoire de l’Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées. Cette commission est composée de dix membres, cinq du côté algérien et cinq du côté français », rappelle le communiqué.

    L'Élysée, qui revient sur cette réunion, rappelle la composante française de la commission : « les cinq historiens français sont les suivants : Benjamin Stora, Professeur des universités, co-président de la commission, Florence Hudowicz, conservatrice du patrimoine, Jacques Frémeaux, Professeur des universités, Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, historiens et enseignants universitaires ».

    Commission mixte d'historiens :

    Première réunion, premiers accrocs

    Du côté algérien, le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune avait désigné, en novembre 2022, Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui pour faire partie de cette commission. Le communiqué indique que « cette commission indépendante travaillera d’abord sur les origines de la colonisation française en Algérie, au XIXe siècle, en dressant un inventaire des archives déposées en France et en Algérie, et qui traitent particulièrement de la conquête coloniale. D’autres sujets seront ensuite abordés à sa diligence, concernant la période du XXe siècle, en particulier la séquence de la guerre et de la décolonisation ». L'Élysée souligne également que « la commission pourra solliciter les avis et les observations d’autres historiens dont les travaux et expertises sont reconnus en la matière ».

    Cependant, dans le communiqué de la présidence française rien n'a filtré sur l'ordre du jour et les décisions de cette commission. Rien n'a également filtré sur la présence des représentants de l'Algérie à cette réunion. Certains médias affirment toutefois que pendant cette réunion, le côté français a insisté sur la nécessité de se concentrer sur la période de la guerre d'Algérie. Une période qui s'étend de 1954 à 1962. Tandis que du côté algérien, les historiens ont affiché leur volonté de soulever les questions de la colonisation depuis la conquête de l'Algérie par la France en 1830. Pour les représentants de l'Algérie, les crimes commis par le colonisateur pendant cette période doivent faire partie des discussions alors que les Français, sous prétexte d'absence de données, veulent éviter d'évoquer ces « crimes contre l'humanité ».

    Il faut rappeler que l'annonce des représentants français dans cette commission a soulevé des interrogations en Algérie. En effet, la majorité des membres de la commission sont des pieds noirs, dont certains sont nostalgiques de l'Algérie française. Ce travail est donc a priori handicapé par une vision que l'Algérie rejette.

    SOURCE : La première réunion de la commission mixte d'historiens français et algériens a eu lieu (observalgerie.com)

     

    Commission mixte sur la mémoire

    Les historiens français

    en majorité pieds-noirs

    La question de la mémoire demeure le maillon faible des relations algéro-françaises. Les visions sont différentes et s'apposent sur plusieurs points. L'Algérie et la France ont vécu une guerre sanglante. Chaque partie tente de tirer la couverture vers elle-même. Les historiens des deux pays divergent sur le fonds et la forme. Pour rapprocher les points de vues, les deux pays ont décidé de mettre en place une commission mixte. Cette décision a été  annoncée au lendemain de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, en aout 2022. La composante de ladite commission est désormais connue des deux rives.   

    Du côté français, cette composante a été rendue publique non par les instances officielles françaises, mais plutôt par l'historien Benjamin Stora, un des conseillers du président français sur ce dossier et auteur d'un rapport sur la mémoire, remis en janvier 2021. Elle est composée en plus de Benjamin Stora, de Tramor Quemeneur, auteur de nombreux ouvrages sur la guerre d’Algérie, qui officiera comme secrétaire général de la partie française de la commission. Jacques Frémeaux, spécialiste de l'invasion française de l’Algérie, Florence Hudowicz, conservatrice en chef du patrimoine et co-commissaire de l’exposition sur l’émir Abdelkader au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), à Marseille en 2022. Jean-Jacques Jordi, historien et auteur d’ouvrages sur les Européens d’Algérie, figure lui aussi parmi les historiens désignés au sein de cette commission.

    Cependant, cette composition, qui a pour principal objectif de rapprocher les points de vue entre les deux parties, est déjà remise en cause. Pour les observateurs, elle ne pourra aller dans le sens de la réconciliation des mémoires étant donné que la majorité des membres de la commission sont des pieds noirs, dont certains sont nostalgiques de l'Algérie française. Donc, ce travail est à priori handicapé par une vision que l'Algérie rejette.

    Les historiens français vont-ils défendre une vision française de l'histoire de la guerre d'Algérie ?

    En effet, parmi les cinq historiens membres du comité côté français, trois sont pieds-noirs. Ils sont nés, en Algérie sous l’Occupation. Il s'agit de : Benjamin Stora, né à Constantine, Jacques Frémaux, né en Algérie et qui l’a quittée en 1962 alors qu’il avait 13 ans, Jean-Jacques Jourdi, qui est né à Bordj El Kiffan en Algérie. Ces historiens dans leurs écrits étaient surtout proches des thèses des nostalgiques de l'Algérie française.

    Jacques Frémaux a écrit « Algérie 1830-1914 : naissance et destin d'une colonie ». Dans cet ouvrage l'historien met dos à dos les Algériens qui se sont battus pour leur indépendance et les Français qui étaient les colonisateurs. Dans ce livre l'historien a analysé « la mentalité des hommes qui ont déclenché la conquête et de ceux qui ont résisté, la violence qui se déchaine des deux côtés, les erreurs manifestes et les bonnes intentions parfois funestes ». Pour cet historien, la fracture entre l'Algérie et la France est seulement due au choix de l'Algérie après l'indépendance.

    De son côté, Jean-Jacques Jourdi a écrit, entre autres, « Les harkis, une mémoire enfouie ». Dans ce livre, qui est devenu une référence pour les harkis, l'auteur a défendu leur cause, alors que pour les Algériens le choix de ces hommes de se battre pour la France n'est qu'une trahison.

    Pour conclure, il faut dire que le choix de Benjamin Stora et de son équipe répond à une volonté de défendre une vision française de l'histoire de la guerre d'Algérie. Une version que l'Algérie n'accepte pas. Reste à savoir si cette commission pourra faire ce travail de réconciliation, alors que certaines versions de l'histoire sont irréconciliables.

    SOURCE : https://observalgerie.com/2023/01/29/politique/commission-mixte-memoire-historiens-francais-majorite-pieds-noirs/ 

     


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    « Je reçois un appel «  Au secours » dont je me sens complètement impuissant d’y répondre… C’est aussi cela les inconvénients d’un blogueur ».

    Michel Dandelot

     

    « Je reçois un appel «  Au secours » dont je me sens complètement impuissant d’y répondre… C’est aussi cela les inconvénients d’un blogueur ».  Michel Dandelot

    Sujet : "Au secours

    Mr DANDELOT"

    envoyé par BOUBEKEUR SADIA (sadia.boubekeur.epseslimani@gmail.com) le samedi 22 avril 2023 à 18:38

    Monsieur,

    Vous ne pourriez deviner ma joie de vous relater et même oser vous dénoncer ma situation d'orpheline de guerre d'Algérie depuis l'assassinat de mes parents (père et mère (HARKIS) en 1961 et 1962 à SOUK EL TENINE (TIZI OUZOU). Je suis née le 26/07/1961 avec handicap de pieds bots quelque mois avant l'assassinat de mon père (HARKI) le 01/05/1961 et celui de ma mère le 19/06/1962.

    Mes frères compagnons de mon père à la SAS ont réussi à fuir vers la France non sans avoir essayer de me sauver. Mon hospitalisation pour opération chirurgicale de mes pieds à DOUERA les en a empêchés.

    C'était fini pour moi. Par malheur ou bonheur, à l'âge de 9 ans je fus récupérée par une famille à Tizi-Ouzou pour servir de ménagère et gardienne de ses enfants pendant que tous les enfants de mon âge jouissaient de leur scolarisation.

    Je fus privée de tous mes droits à ce jour. Pour la France, c'est comme je n'ai jamais existé. Il a fallu un incroyable coup du sort pour voir une petite lumière de vie. C'était grâce à la soeur de mon actuel époux qui m'a repéré et montré à mon actuel époux. Le salut est enfin arrivé. La chance a fait qu'il soit un homme assez cultivé et dès lors qu'il ait remarqué les séquelles et les cicatrices des opérations encore béantes et visibles et prit connaissance de mon incroyable histoire m'a promis de tout faire pour récupérer mes droits.

    Des centaines de demandes ont été envoyées à toutes les instances en France depuis 1990 à ce jour. Je ne reçois que des réponses de reconnaissance des tords et d'injustice subis. Que de l'émotion et de désolation. Le pire est que même un simple visa de recueillement de court séjour de 15 jours pour faire mon deuil sur la tombe des morts pour la France m'a été refusé par deux fois. Pourtant tous s'accordent à reconnaître le mal, y compris, Madame la première Ministre dans sa réponse de quelques mois passés. Afin de ne pas abuser de votre temps qui est sûrement précieux et que mon histoire et mes misères sont tellement longues, je vous rassure Monsieur DANDELOT, que tous les documents prouvant les faits sont en ma possession et que je suis prête à vous les transmettre dans le cas où vous consentiez à me venir en aide pour que mon « appel au secours » soit entendu. Mes respects Sadia BOUBEKEUR épouse SLIMANI

    « Je reçois un appel «  Au secours » dont je me sens complètement impuissant d’y répondre… C’est aussi cela les inconvénients d’un blogueur ».  Michel Dandelot

     

    Les harkis victimes du colonialisme jusqu’à la fin

    Un article de Jacques CROS

    SOURCE : Les harkis victimes du colonialisme jusqu’à la fin (centerblog.net)

    « Je reçois un appel «  Au secours » dont je me sens complètement impuissant d’y répondre… C’est aussi cela les inconvénients d’un blogueur ».  Michel Dandelot

    Une tombe retrouvée

    On connait mon opinion sur la situation qui a été faite aux harkis. Le premier tort de la France est de les avoir recrutés pour combattre leurs concitoyens plus conscients de la nécessité d’engager l’action armée pour en finir avec le colonialisme et obtenir l’indépendance de leur pays.

    Sur le terrain ils ont été souvent employés aux postes les plus risqués. C’était la tradition dès la guerre de Crimée que les tirailleurs algériens, les zouaves, ou les goumiers servent de chair à canon ! Cette situation s’est maintenue avec la Première guerre mondiale, puis avec celle de 39 / 45, celle d’Indochine et enfin en Algérie.

    On sait que les motivations de ceux qui se sont enrôlés pour être harkis sont diverses. Il me semble que dans la majorité des cas c’est la nécessité de trouver là avec la solde qui devait être de l’ordre de 10 F par jour, la possibilité de nourrir leurs familles.

    Eh non, la puissance coloniale n’avait pas de vocation caritative ! On en a pour preuve les camps de regroupement dans lesquels elle parquait les populations pour les soustraire au contact avec le FLN. Les conditions de vie, logement et santé,  y étaient déplorables.

    Avec la fin de la guerre une fraction de harkis a pu venir en France. Ils ont été hébergés dans des camps qui étaient de véritables ghettos. Ici non plus les équipements étaient les plus rudimentaires et souvent insalubres.

    Par ailleurs on reconduisait en ces lieux le même esprit qui avait cours au temps du colonialisme. Le racisme continuait à être le substrat sur lequel fonctionnaient de tels camps. C’était une structure reproduisant la hiérarchie militaire dans laquelle se complaisaient de petits chefs.

    Pour leur malheur les harkis ayant été rapatriés se sont retrouvés dans des logements qui ne les protégeaient pas d’un froid qui a été aigu en cette année 1962 – 1963. Histoire coloniale et postcoloniale a envoyé un courriel dans lequel figure une étude qui concerne Saint-Maurice-l’Ardoise dans le Gard.

    Midi Libre du samedi 22 avril a publié un article dans lequel on apprend que la secrétaire d’Etat aux anciens combattants a fait le mea culpa de la France. Non, non, ce n’est pas un mea maxima culpa, on ne regrette pas d’avoir amené les harkis dans l’impasse. Et même Mme Mirallès profite des circonstances pour redorer le blason de l’idéologie coloniale !

    Des familles de harkis ont occupé des tentes puis des baraquements de 1962 à 1976. L’endroit a été évacué suite à une révolte des résidents. Une enquête a révélé l’existence d’un cimetière sauvage dans l’enceinte du camp. 71 inhumations ont été dénombrées. Ce sont 61 enfants et des nouveau-nés et 10 adultes qui ont été recensés.

    Le froid et la malnutrition avaient fait des ravages. Quant au respect dû aux personnes disparues il a été à l’image de a même mentalité qui continuait à être ce qu’elle avait été au temps de l’Algérie française !

    Les harkis ont été victimes du colonialisme jusque dans la mort.

    Jacques Cros 

     


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    Algérie – France : un nouvel appel

    téléphonique entre les deux présidents

    programmé

    Une source diplomatique à Alger a confié à INTERLIGNES qu'un "appel téléphonique entre les Présidents Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron est prévu aujourd'hui 23 avril". 

    Algérie – France : un nouvel appel téléphonique entre les deux présidents  programmé

     

    Les deux présidents Abdelmadjid Tebboune

    et Emmanuel Macron

    Cet appel intervient quelques jours uniquement après le report de la visite qui a été prévue pour les 2 et 3 mai prochain. La même source nous confie qu’« une nouvelle date de visite du chef d’Etat algérien à Paris pourrait être fixée par les deux présidents ».

    Pour rappel, plusieurs arguments au sujet de l’annulation de la visite ont été avancés par les parties, algérienne et française. Des sources proches du ministère algérien des Affaires étrangères ont confié à INTERLIGNES que « lors de la visite de travail menée par la secrétaire générale du quai d’Orsay Anne-marie Descôtes qui a été reçue par son homologue algérien Amar Bellani le 16 avril dernier, les algériens ont fait comprendre à la SG envoyée spéciale de l’Élysée que les objectifs de cette visite doivent être revus et qu’elle doit être reportée pour une meilleure préparation ». De son coté, Anne-Marie « a pris note des échanges avec son homologue algérien ».

    Une autre source proche du même département ministériel  a ajouté qu’ « il y a aussi la situation politique en France, marquée par les manifestations et les affrontements parfois violents entre des manifestants et la police dans certaines villes, suite à l’utilisation du 49/3 pour faire passer de force la réforme des retraites qui ne rassure pas la partie algérienne ». 

    La même source diplomatique française à Alger espère que « cet appel téléphonique entre les deux Présidents permettra de fixer, enfin, une date pour la prochaine visite », tout en ajoutant que les français « souhaitent que la visite d’Etat soit effectuée durant le mois de mai ».

    SOURCE :  Algérie - France : un nouvel appel téléphonique entre les deux présidents programmé (inter-lignes.com) 

     

    POINT DE VUE. « France-Algérie :

    une dialectique de l’amitié »

    « La grande majorité de la jeunesse française qui a un lien avec l’Algérie veut des relations apaisées ». Elle réclame ce que Karim Boussahoun appelle le « droit à l’amnésie. » Il s’en explique.

    Algérie – France : un nouvel appel téléphonique entre les deux présidents  programmé

    Centre ville d' Alger, capitale de l’Algérie. | ARCHIVES OUEST FRANCE/STÉPHANE GEUFROI. 

    La grande majorité de la jeunesse française qui a un lien avec l’Algérie veut des relations apaisées. Elle réclame ce que j’ai appelé dans le livre « Quatre nuances de France » le « droit à l’amnésie. » Ce qui signifie un quotidien et une imagination non tributaires de la rancœur. La lucidité, oui. La justice devant l’Histoire, évidemment. Mais critiquer le régime algérien ou supputer sur son avenir, non. L’Algérie est un grand pays, et il faut la laisser tranquille. La France est un grand pays, et sa politique extérieure doit être digne de celle d’une amitié entre deux peuples.

    Je reviens de deux semaines en Algérie. Mes deux parents étaient nés là-bas, en ce siècle de tourmente, « à l’époque française. » L’Algérie a bien changé depuis. Dans tous les cercles, de l’agriculteur au magnat, on aime la France tout comme on aime l’étranger, d’où qu’il vienne. À l’image des centaines de milliers de Français nés de parents algériens, je ne ressens ni la douleur du passé, ni d’angoisse pour l’avenir. Je navigue avec joie de part et d’autre et partage l’immense espoir réciproque des jeunesses. Rien n’arrêtera chez moi cet amour pour les deux pays, la France et l’Algérie. Ni la mer, ni les visas. Mon âme voyagera librement, comme les poussières de sable rouge que porte le Sirocco.

    Tout n’est pas rose car les familles de Pieds noirs, les descendants de harkis et des appelés sont marqués dans leur chair par la guerre. Parmi les 1 150 000 Français descendants de parents algériens, les repères sont parfois encore difficiles à trouver. Entre culture d’origine et choix de vie occidental.

    Côté clair, côté obscur

    Mais il faut regarder le verre à moitié plein. La première communauté de France est algérienne. 30 000 Français ont élu résidence en Algérie où les réseaux diplomatiques sont pléthoriques. La balance commerciale de la France avec l’Algérie a toujours été positive. De l’autre côté de la rive, et d’ailleurs dans tout le monde arabe, l’Algérie est surnommée « Bilad million chahid », le pays au million de martyrs. On n’efface pas 132 ans d’occupation violente d’un revers de la main.

    Pourtant, je ne connais pas pays arabe plus francophile que l’Algérie. Sur le plan stratégique, l’Algérie, deuxième force militaire en Afrique, plus grand pays d’Afrique, dixième au rang mondial, est une puissance régionale. Elle joue un rôle de médiateur efficace pour la stabilisation de certains États du Sahel, comme en témoigne l’accord d’Alger de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali. L’Algérie aux avant-postes pour le contrôle des flux humains, alliée face à la montée du djihadisme, et garde-fou face à l’effondrement de la Lybie qu’elle a tout fait pour empêcher…

    L’Algérie regarde loin devant. Au point de vouloir intégrer – et bien lui en prend – le groupe des BRICS. La stabilité des institutions et la « Nouvelle Algérie » initiée par le président Tebboune incarnent ces objectifs. Ils rencontrent, de ce côté-ci de la mer, un président Macron désireux de renforcer « l’amitié » et la coopération franco-algérienne. La Déclaration d’Alger du 27 août 2022 a scellé une démarche de rapprochement inédite.

    Côté clair, l’observateur passionné que je suis en a ressenti une grande satisfaction. Côté obscur, les dérapages individuels ne doivent pas porter préjudice à cette démarche. Les propos de l’ancien ambassadeur Xavier Driencourt, que l’opinion algérienne a trouvés à juste titre insultants, « n’engagent pas la France », comme l’a rappelé le Quai d’Orsay.

    SOURCE : POINT DE VUE. « France-Algérie : une dialectique de l’amitié » (ouest-france.fr) 

      


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    Du Moyen Âge à l’Islande

    en passant par 1830 et l’OAS : d’où viennent

    les concerts de casseroles ?

    Dans "Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, Nicolas Poincaré se penche sur l’historique des concerts de casseroles, qui se multiplient en marge des déplacements d’Emmanuel Macron et de ses ministres. 

      Du Moyen Âge à l’Islande en passant par 1830 et l’OAS : d’où viennent  les concerts de casseroles ?

    Des milliers de personnes manifestent en France après l'allocution d'Emmanuel Macron, accompagnées par leurs casseroles.© Damien MEYER / AFP

    Après l'Alsace mercredi, Emmanuel Macron a de nouveau été accueilli par des concerts de casseroles ce jeudi dans l'Hérault. Et les gendarmes en ont confisqué autour du collège que visitait le président de la République à Ganges. Aux manifestants qui demandaient des explications, les forces de l’ordre brandissaient un arrêté préfectoral interdisant tous les dispositifs sonores portatifs.

    Un dispositif sonore portatif, c’est le nom que l’administration a trouvé pour désigner les casseroles. Et c’est bien vu, parce que le but des concerts de casseroles, c’est de faire le plus de bruit possible.

    C’est une tradition qui vient du Moyen Âge. On appelait cela un “charivari” et cela visait en particulier les mariages mal assortis. Lorsqu’un homme riche, vieux ou moche, épousait une fille trop jeune, les villageois organisaient un concert de casseroles devant chez lui pour perturber sa nuit de noce. C'était donc l’idée d’une colère populaire qui s’exprimait contre un puissant.

    Puis le concert de casseroles est devenu un acte politique. Au 19e siècle, après l'échec de la révolution de 1830 et le retour de la monarchie de Juillet, le concert de casseroles est devenu un mode de contestation politique.

    Des foules de manifestants venaient au domicile des députés jugés corrompus ou trop proches de Louis Philippe. On a compté des centaines de ces casserolades qui parfois pouvaient durer plusieurs jours.

    L’historien Emmanuel Fureix explique dans le Figaro que c'était bien le signe d’une revanche du peuple sur les hommes d'État. Les personnes ciblées sont humiliées à leur domicile, dans leur sphère privée. C’est le peuple qui envahit la rue et force le personnage public à s'enfermer chez lui…

    Ni de droite ni de gauche

    C’est donc un mode de protestation “de gauche”, au départ. Mais plus tard, dans les années 1950, les poujadistes ont repris le concept. C’était un mouvement populiste dont Jean-Marie Le Pen faisait partie.

    A la même époque, les casseroles sont aussi devenues le moyen d’expression des partisans de l’OAS, en Algérie, qui tapait cinq fois sur leurs casseroles. Ce qui signifiait “Algérie française”.

    La casserole est donc devenue ni de droite ni de gauche. En 2016, contre les lois travail de François Hollande, Jean-Luc Mélenchon avait tenté de lancer des concerts de casseroles la nuit avec ce slogan: “Ils nous empêchent de dormir, on va les empêcher de rêver”.

    Pendant la campagne électorale de 2017, François Fillon a souvent été accompagné par des concerts de casseroles. Parce que la casserole est aussi le symbole des “affaires”. On dit “traîner des casseroles” ou bien moins poliment “avoir des casseroles au cul”. Ce qui veut dire être compromis, être mêlé à un scandale…

    Il y a donc tout cela derrière les concerts de casseroles qui ont perturbé deux visites présidentielles ces derniers jours mais aussi plusieurs visites de ministres en régions. L’association Attac, qui est la première à avoir appelé à ce mode de protestation la semaine dernière, propose d’organiser des comités de “non accueil” à chaque déplacement de ministre.

    A l’étranger, au Chili ou en Argentine par exemple, les concerts de casseroles ont souvent été utilisés pour contester des pouvoirs de droite ou de gauche. En Islande, en 2008, les manifestants défilaient en tapant sur des casseroles tous les samedis matin pour dénoncer la corruption de la classe politique après la faillite du système bancaire. Le gouvernement était finalement tombé. Le mouvement s’appelait: "Búsá halda byl tin gin". Ce qui veut dire tout simplement : la révolution des casseroles.

      Du Moyen Âge à l’Islande en passant par 1830 et l’OAS : d’où viennent  les concerts de casseroles ?

    Casseroles OAS

    Selon une coutume aux origines très anciennes, une procession armée de casseroles faisait du bruit pour chasser les mauvais esprits. On la retrouve chez les anciens Celtes …  

      Du Moyen Âge à l’Islande en passant par 1830 et l’OAS : d’où viennent  les concerts de casseroles ?

    Le 23 septembre 1961, l'opération casseroles permit aux pieds-noirs de se défouler sans danger en menant pendant des heures un charivari comme jamais la ville n'en avait entendu jusque-là. Tapant sur des instruments de cuisine, sur les volets en fer, sur des feuilles de tôle ils firent retentir les trois brèves et deux longues d' « Algérie française » pendant plus de cinq heures.

      Du Moyen Âge à l’Islande en passant par 1830 et l’OAS : d’où viennent  les concerts de casseroles ?

    « Ces casseroles, ces sifflets, ces klaxons Al-gé-rie française, ont quelque chose d'émouvant. Cela a duré deux heures sans une seconde d'interruption. Ce n'est plus de l'hystérie, mais un cri désespéré, interminable, qui remue les plus endurcis. Voilà comment on est balancé continuellement entre deux mondes qui s'entretuent, pleurent, souffrent, appellent au secours : cri dérisoire des casseroles, quête pathétique d'un impossible miracle. » Mouloud Feraoun in Journal 1955-1962 1962

    « L'an 1961 finissait dans le bruit et le sang. On ferait semblant. [...] Minuit sonna à tous les clochers de la ville(Oran). Quelqu'un dit : "Les casseroles !" Une immense clameur s'élevait de la ville : derrière les volets des balcons, dans les cours, depuis les terrasses sombres, jaillirent des concerts improvisés de casseroles, sous un ciel serein, lui. En un rien de temps, chacun s'était débrouillé, sa casserole et sa cuillère à la main, tapait avec l'énergie du désespoir "Algérie française" [...] Après ce concert de casseroles, réconfortant et éprouvant à la fois, l'ambiance aux petites heures du jour se fit mélancolique. » Helyett Ben Amara in Il était une fois … là-bas 2000

      Du Moyen Âge à l’Islande en passant par 1830 et l’OAS : d’où viennent  les concerts de casseroles ?

    Geneviève nous rapporte l’anecdote suivante : sa tante avait donné une louche et une marmite à la grand-mère pour taper : AL-GE-RIE-FRAN-CAI-SE en rythme, et mémé avait tapé si fort que le fond de la marmite n'a pas résisté  à l'assaut de la louche …

    On retrouve de semblables concerts de casseroles au Chili en 1971, en Argentine en 2001 (plus de 150 familles pieds-noirs ont choisi l’Argentine en 1962), en Islande en 2009, au Québec en 2012, en Egypte et en Turquie en 2013 …

    SOURCE : casseroles - Manifestation PN Harkis 2012 (canalblog.com) 

     

     

      Du Moyen Âge à l’Islande en passant par 1830 et l’OAS : d’où viennent  les concerts de casseroles ?

    Bachir Fremen

     

    A relever que, dans le cas algérien, les pilons et les youyous des Algériennes avaient largement précédé les casseroles de l'OAS.

    Les deux camps utilisaient les mêmes sonorités, en inversant : ti ti ti ta ta (3 courtes deux longues pour les OAS : al gé rie fran çaise), et ta ta ti ti ti (deux longues trois courtes pour les Algériens: ta hia Dja za ir) 

     

     


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  •  Lettre ouverte à Michel Sabourdy rédacteur en chef de L’Ancien d’Algérie

     

    Suite à cet article daté du 20 octobre 2021 j'ai reçu ce courriel d'un ancien d'Algérie que je ne connais pas. Si vous souhaitez lui écrire voici son adresse @mail : cpparis2000@gmail.com 

    Claude Edouard

    Hier 20 avril 2023 à 14:18   

    Bonjour, je vous remercie de votre réponse. A la suite du Rapport Stora, j'avais démissionné de la FNACA (j'ai adhéré à nouveau par solidarité).  Mon cousin Claude Chalard qui était à l'école normale avec moi a été tué en 1958. J'avais d'abord demandé que son nom soit ajouté sous les "morts pour la France" des deux guerres. On a rajouté une plaque : les anciens élèves tués au cours des combats en Algérie et Indochine. J'ai d'abord protesté, mais finalement il faut admettre que la plaque dit la vérité. J'ai posé la question à M. Sabourdy. Réponse : nos copains sont morts pour la France parce qu'ils ont obéis aux ordres (si j'ai bien compris). Connaissez-vous le poème de Charles Péguy "...mais pourvu que ce fût dans une juste guerre". Etait-ce une juste guerre ? Je n'ai pas eu la réponse à ma question.

    Je suis en train d'écrire mes mémoires. Je ne lis jamais rien dans notre journal qui condamne Mitterrand et Mollet. On glorifie les morts, il faut les plaindre et on ne parle jamais des parents (surtout des mères) qui ont souffert. J'ai eu la chance de faire 14 mois en France et j'ai été nommé instructeur. J'ai connu beaucoup de petits paysans (la France était encore agricole à l'époque) dont les parents ont perdu le fils qui aurait repris leur ferme.

    Si cela vous intéresse, je vous enverrai quelques extraits de mes mémoires. Je n'aime pas le style FNACA. Elle nous a obtenu un petite retraite, nous devons lui être reconnaissant, mais c'est tout. Avant de disparaître, je suis révolté. J'aurais eu 60 ans de conversation intéressante avec mon cousin, tué en obéissant aux ordres en Algérie. Voilà. 

     

     

    Courriel de Michel SABOURDY rédacteur en chef

    de l’Ancien d’Algérie qui écrit ce jour :

     

    « Tes choix philosophiques sont tout-à-fait honorables.

    Cela dit, tu peux retourner le problème dans tous les sens, tu restes un « ancien d’Algérie »

    Tu portes les stigmates de ce conflit comme tout le monde et le fait de reverser ta modeste retraite du combattant à la partie algérienne ne te rachètera pas.

    Reste à souhaiter que COMME MOI, et beaucoup d’autres, tu aies la conscience tranquille ».

     

    Je reprends un article daté de 26 septembre 2020 pour lui répondre : 

     

    Lettre ouverte à Michel Sabourdy

    rédacteur en chef de L’Ancien d’Algérie

    Bonjour Michel Sabourdy,

    J’ai pris connaissance de ton article intitulé «  Rappels, en marge de l’affaire Audin et tu écris : «  En même temps, il a réveillé (tu cites le président Macron) le trouble des hommes de notre génération, hostiles depuis toujours à l’idée que tous les soldats d’Algérie puissent être mis dans le même sac et considérés, par l’opinion publique comme des tortionnaires…

    Mais voyons, Michel, je ne suis pas certain du tout que l’opinion publique "nous met tous dans le même sac" et je peux en témoigner avec mon cas personnel… J’ai donc effectué 21 mois en Algérie, contre ma volonté bien sûr, j’étais au 54e Régiment d’Artillerie à Aïn Sefra (Sud Oranais) et j’ai eu la très grande chance que dans cette région il ne s’est rien passé… Lorsque nous sortions sur les pistes cabossées du djebel, pour aller quelque part, je ne sais où et pourquoi... stationner afin que les artilleurs puissent se servir de leurs armes de mort, les canons… Ce n’est pas moi qui manipulais ces canons mais des « professionnels » de l’armée. J’avais une arme individuelle dont je ne me suis jamais servi pour la bonne raison que je n’ai jamais vu… ce que nous appelions « les fellagha » pour te dire enfin que je n’ai rien vu et rien fait, sauf que j’en veux terriblement aux vrais responsables qui m'ont envoyé là-bas perdre 21 mois de ma jeunesse, pour une cause que j'ai toujours considéré comme injuste, je veux dire les responsables politiques de tous bords, je le souligne.

    Il est vrai que comme moi, un nombre important des deux millions d’hommes mobilisés n’ont rien à se reprocher, je le confirme. Mais je confirme aussi que c’est la France qui a colonisé l’Algérie en y multipliant les crimes. C’est la France qui, pendant la Guerre de Libération de l’Algérie a commis d’innombrables crimes : crimes d’état (17 octobre 1961, 8 février 1962...), crimes de guerre (utilisation du napalm -entre 600 et 800 villages rasés-, utilisation du gaz VX et Sarin, essais nucléaires...), crimes contre l’Humanité (camps d’internement pudiquement appelés de regroupement -plusieurs centaines de milliers de morts-, torture, viols, corvées de bois, crevettes Bigeard...). Et tant que la France n’aura pas reconnu sa responsabilité, ne les aura pas condamnés (pas une simple demande de pardon), comment notre pays peut s’exonérer d’un tel passé ?

    J’ai été longtemps adhérent de la FNACA mais je l’ai quittée le jour où je me suis aperçu que je n’avais absolument pas le profil « d’ancien combattant » et je ne suis pas le seul… J’ai aussi refusé la croix du combattant et j’en ai donné les raisons à plusieurs reprises : 

    Pourquoi j’ai refusé la 

    T_C_Combattant-copie-1.gif

    images.jpg

    Ma participation à cette guerre d’Algérie j'y étais opposé, je l’ai donc subie et je le regrette.

    Ceux qui ont participé à la seconde guerre mondiale, c'était leur devoir ou d'autres qui se sont engagés dans la Résistance ou ont rejoint l’armée de la France Libre pour combattre le nazisme. Ils choisirent, et firent là actes de citoyens libres et responsables. Si j’avais été dans ce cas-là j’aurai accepté la croix du combattant… mais en aucun cas pour la sale guerre coloniale d’Algérie… 

    Je refuse de considérer les anciens des guerres coloniales de la France comme des combattants au même titre que ceux qui se sont engagés pour des causes justes... (contre le nazisme par exemple). 

    La croix du combattant je l'ai refusée parce qu'en Algérie on ne défendait pas la France mais l'Empire colonial.

    C'est certainement là mon principal désaccord avec la FNACA.

    Et en conclusion je te fais part d’un article de mon ami Jacques Cros que j’approuve sans réserve.

    Reçois donc mes salutations distinguées.

    Michel Dandelot

     

    La FNACA et moi

    Un article de Jacques CROS

     

    La FNACA et moi

     C’était le 14 mars 2015 à Béziers

     Vous chercheriez en vain un drapeau de la FNACA parmi les  contre-manifestants

    Bien qu’ancien d’Algérie je n’ai jamais adhéré à la FNACA. Je n’ai jamais été intéressé par ses activités festives. J’ai eu des velléités d’en devenir membre quand j’ai cessé mon activité professionnelle. Je suis allé à une réunion et j’ai constaté que je ne partageais pas le point de vue de la fédération.

    C’était en 2001 et la réalité de la torture pratiquée par l’armée française qui faisait à cette époque débat dans l’opinion publique a été abordée au cours de la réunion du comité de Béziers à laquelle j’avais été invité. La réaction de la salle m’a éclairé sur mon désaccord.

    J’ai regretté que la FNACA n’analyse pas clairement la nature de la guerre d’Algérie, une guerre coloniale, produit d’un capitalisme conquérant. Que faisaient les appelés du contingent dans cette galère ? Cela n’a jamais été explicité.

    La FNACA est marquée par son caractère « ancien combattant » qui refuse de situer les responsabilités de ceux qui nous ont fait perdre de longs mois de notre jeunesse et provoqué plus de dégâts encore pour certains d’entre nous.

    Les événements qui se sont déroulés à Béziers le 14 mars 2015 ont confirmé les carences de la fédération. Si quelques adhérents ont participé au contre-rassemblement organisé lors de l’opération menée par le maire de Béziers qui consistait à changer le nom de la rue du 19 mars 1962 pour le remplacer par celui d’un officier putschiste, la FNACA n’était pas présente es-qualité.

    Cela a posé quelques problèmes parmi ses membres et on a assisté au refus de certains de reprendre leur carte. Nous avons des échos. Les gens font selon leurs convictions, j’ai choisi pour ce qui me concerne de faire entendre la voix de la justice et de la paix. Je le fais en dehors de l’organisation qui regroupe la majorité de ceux qui ont souhaité s’engager dans une organisation d’anciens combattants. Je n’ai pas du tout le profil de la chose !

    A noter que dénoncer la logique du colonialisme, et la guerre d’Algérie qui avait pour objectif de le maintenir, aiderait à combattre le racisme et la xénophobie utilisés par les tenants du capitalisme pour dévoyer la prise de conscience des citoyens sur les responsabilités dans l’approfondissement de la crise économique et sociale que nous vivons. Sans doute que ceux qui hésitent à s’engager dans cette direction acceptent le système qui la génère et refusent la rupture qui à mes yeux s’impose ! 

    Jacques CROS

     


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    Guerre d’Algérie : la parole

    aux héritiers

      Guerre d’Algérie : la parole aux héritiers

    Elles et ils sont petits-fils et petites-filles d’indépendantiste, d’appelé, de harki, de pieds-noirs, de juifs d’Algérie, de militant à l’OAS. Chacun et chacune à leur échelle, elles et ils dépassent les silences, les traumas et les assignations mémorielles.

    Il y a quelques mois, à l’heure de la commémoration des accords d’Évian, le chercheur Paul Max Morin rappelait dans un entretien à Mediapart un chiffre encore trop méconnu : 39 % des jeunes Français·es ont un lien avec la colonisation et la guerre d’Algérie, cette guerre que la France a mis des décennies à nommer, ce passé qu’elle ne parvient toujours pas à regarder en face et à assumer.

    À l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le mardi 5 juillet 2022, Mediapart a réuni face caméra six jeunes héritiers et héritières de cette histoire douloureuse : des petites-filles et des petits-fils d’indépendantiste, d’appelé, de harki, de pieds-noirs, de juifs d’Algérie, de militant à l’OAS. Toutes et tous ont conduit ou participé à un projet, un film, un podcast, une pièce de théâtre, un événement pour dépasser les silences, les tabous, les traumatismes mais aussi les assignations mémorielles.

    Elles et ils racontent et croisent leurs expériences pour concilier mémoire familiale et histoire collective, sans tomber dans les récupérations et instrumentalisations notamment politiques, tout particulièrement celle orchestrée par Emmanuel Macron et à laquelle ils ont refusé de participer.

    Dounia Addad est étudiante à Sciences Po. Petite-fille d’un militant du FLN, fille d’un militant du Hirak (emprisonné un temps), un des fondateurs du RAJ, l’association phare de la jeunesse algérienne dissoute par le pouvoir en octobre 2021, elle participe au projet « Regards croisés et rencontres interculturelles entre jeunes Français et jeunes Algériens pour un avenir partagé », une initiative de SOS Racisme et du RAJ lancée en 2017. 

    Léa Zaidat est étudiante en droit à Marseille. Petite-fille de harki, elle participe aussi à « Regards croisés ». Tout comme Dan Cohen, responsable d’un centre d’hébergement en région parisienne, qui descend d’une famille de juifs d’Algérie et du Maroc. 

    Bastien Dubois est réalisateur. Petit-fils d’un soldat français, appelé en Algérie, il est l’auteur de Souvenir souvenir, un film d’animation sorti en 2020 sur le silence de son grand-père qu’il a pendant dix ans tenté de faire parler.

    Justine Perez est journaliste, coréalisatrice du podcast « Sauce algérienne », un voyage sur les traces de la part algérienne de la France diffusé sur Spotify. Elle est petite-fille de pieds-noirs. 

    Ferdinand Regent-Chappey est comédien. Il joue dans la pièce de théâtre Passé - je ne sais où, qui revient du metteur en scène franco-algérien Lazare, sur les massacres de Sétif et de Guelma. Son grand-père militait à l’OAS, organisation terroriste qui s’est battue pour que l’Algérie reste française. 

      Guerre d’Algérie : la parole aux héritiers

    (PS) Chaque lien de cette couleur vous font accéder à de nombreuses autres vidéos et un article de SOS Racisme.

    Pour visionner la vidéo principale de cet

    article merci de cliquer sur ce lien : 

    Guerre d’Algérie : la parole aux héritiers | Mediapart 

     


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    Première réunion

    de la Commission d'historiens

    sur la colonisation en Algérie

     

    Première réunion  de la Commission d'historiens  sur la colonisation en Algérie

    La statue de l'Emir Abdelkader, leader historique algérien et héros de la guerre d'indépendance contre la France, sur la place du même nom dans le centre de la capitale Alger, le 28 décembre 2022. (Photo d'illustration, AFP)

    • La création de cette instance de dix membres avait été annoncée en août dernier à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune
    • Il s'agit de «travailler sur l'histoire de l'Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées»

    PARIS: La commission d'historiens français et algériens créée pour travailler sur la colonisation française et la guerre en Algérie a tenu sa première réunion mercredi, a annoncé l'Elysée en dévoilant la composition côté français de cette instance.

    Les cinq historiens français sont Benjamin Stora (également co-président de la commission), Florence Hudowitz (conservatrice au MUCEM), le professeur des universités Jacques Frémeaux ainsi que les historiens et enseignants universitaires Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, a indiqué l'Elysée.

    "Cette commission a tenu sa première réunion ce jour, mercredi 19 avril", précise le communiqué.

    La création de cette instance de dix membres avait été annoncée en août dernier à Alger par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune. Il s'agit de "travailler sur l'histoire de l'Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées", rappelle le communiqué.

    Cette commission indépendante "travaillera d'abord sur les origines de la colonisation française en Algérie, au XIXe siècle, en dressant un inventaire des archives déposées en France et en Algérie, et qui traitent particulièrement de la conquête coloniale", précise le communiqué.

    D’autres sujets pourront ensuite être abordés concernant "la période du XXe siècle, en particulier la séquence de la guerre et de la décolonisation", ajoute l'Elysée.

    SOURCE : https://www.arabnews.fr/node/371636/monde-arabe 

    La Commission « pourra solliciter les avis et les observations d’autres historiens dont les travaux et expertises sont reconnus en la matière », ajoute-t-on encore.

    L’Elysée a rappelé que les cinq historiens français sont Benjamin Stora, Professeur des universités, Florence Hudowitz, conservatrice au MUCEM, Jacques Frémeaux, Professeur des universités, Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur, historiens et enseignants universitaires. Ces historiens avaient été nommés au mois de janvier dernier.

    Auparavant, fin novembre plus précisément, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait désigné Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui, pour faire partie de cette commission. Mohamed Lahcen Zighidi, côté algérien et Benjamin Stora, côté français, co-président cette commission.

    SOURCE : https://inter-lignes.com/algerie-france-premiere-reunion-de-la-commission-mixte-dhistoriens/ 

     

    RAPPELONS-NOUS

    C'était en janvier 2023

    Un historien révisionniste

    dans la commission mixte

    sur la guerre d’Algérie risque

    de faire polémique 

    Un historien révisionniste  dans la commission mixte sur la guerre d’Algérie risque de faire polémique (Vidéo)

     

    DIA-27 janvier 2023 : Cinq mois après avoir été annoncée, la mise en place d’une commission mixte d’historiens, mesure phare du dialogue mémoriel esquissé entre Paris et Alger, Benjamin Stora a annoncé la nomination de cinq historiens français ce jeudi 26 janvier. Ils seront appelés à travailler conjointement avec leurs homologues algériens, déjà nommés par Alger. M. Stora coprésidera la commission mixte au côté de Mohamed Lahcen Zeghidi, ancien directeur du Musée national du moudjahid. La liste proposée par Paris comprend, outre M. Stora, Tramor Quemeneur, auteur de nombreux ouvrages sur la guerre d’Algérie, qui officiera comme secrétaire général de la partie française de la commission, Jacques Frémeaux, spécialiste de la conquête française de l’Algérie, Florence Hudowicz, conservatrice en chef du patrimoine et co-commissaire de l’exposition sur l’émir Abdelkader, au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), à Marseille, en 2022, et surtout Jean-Jacques Jordi, historien français d’origine pied-noire et auteur d’ouvrages sur les Européens d’Algérie. Ce  dernier risque de faire débat puisqu’il est partisan d’une campagne contre le FLN qu’il accuse d’avoir fait disparaitre plusieurs milliers d’Européens.

    Jean-Jacques Jordi est l’historien des pieds noirs et adulé par les nostalgiques de l’Algérie française. Dans son livre :  « Un silence d’État » (Éditions Soteca, octobre 2011) où il fournit des listes de personnes disparues présumées décédées entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1962, soit 1.583 personnes, dont 1.438 Européens et 145 Français musulmans ». Ce livre qui alimente l’esprit revanchard des nostalgiques de l’Algérie française et autres anciens partisans ou sympathisants de l’OAS.

    Dans une vidéo, il accuse ouvertement le FLN d’avoir exécuté les européens après le 5 juillet 1962, d’avoir enlevé plus de 4000 européens et d’avoir créé des camps d’internements et de pratiquer la torture. Des faits en réalité qui ont été effectués par l’armée coloniale et par l’OAS entre 1961 et 1962.    

    Les prises de position anti-algérienne de cet historien révisionniste risquent de créer des tensions au sein de cette commission qui est déjà compliquée.

    D’autant que Benjamin Stora a écarté de cette commission plusieurs historiens français connus pour leur bonne connaissance du dossier de la guerre d’Algérie et leur étroite collaboration avec l’Algérie dans le dossier commun. C’est le cas notamment de l’historien Fabrice Riceputi, qui travaille sur les disparus de la bataille d’Alger, d’Emmanuel Blanchard, directeur adjoint de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et auteur d’une Histoire de l’immigration algérienne en France ainsi  et surtout d’Olivier Le Cour Grandmaison.

    La tâche de la commission est semée d’embûches et s’annonce délicate. Elle est exposée à bien des critiques, dont la principale tient dans la commande gouvernementale associée à cette commission, et donc sa vulnérabilité aux aléas d’une relation diplomatique volatile. Sans compter l’hypersensibilité que conserve dans les opinions publiques, des deux côtés de la Méditerranée, la mémoire de la guerre d’Algérie, avec ses blessures toujours à vif et ses zones d’ombre en quête d’éclaircissements. Si le caractère officiel d’une telle commission mixte est inédit, il reste à évaluer ce qu’elle apportera de plus par rapport à d’autres formats conjoints – et non officiels – qui l’avaient précédée.

    Amir Hani

    SOURCE : DIA | Un historien révisionniste dans la commission mixte sur la guerre d’Algérie risque de faire polémique (Vidéo) (dia-algerie.com)

     


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    "Récits d'Algérie"

    Le témoignage des aînés

    Un livre a été écrit

    Un site est né

      "Récits d'Algérie" Le témoignage des aînés *** Un livre a été écrit *** Un site est né

    Ce sont des histoires que beaucoup de familles ont tues, empêchant la transmission aux générations suivantes nées en Europe. Qu'ont vécu les parents algériens pendant la colonisation et la guerre d'Algérie ? Un livre collectif tente de réparer cela : "Récits d'Algérie, témoignages de nos aînés" recueillis par Farah Kodja aux éditions Faces Cachées.

    Un site est né « Récits d’Algérie » la fondatrice s’appelle Farah Khodja pour y accéder merci de cliquer sur ce lien :

    Accueil - Récits d'Algerie (recitsdalgerie.com) 

    Et voici l’un de ses articles :

      "Récits d'Algérie" Le témoignage des aînés *** Un livre a été écrit *** Un site est né

    Suite au rapport de Benjamin Stora, le président Emmanuel Macron a déclaré que la France ne s’excusera pas pour ce qu’il avait défini en 2017 comme un “crime contre l’humanité”. Nouha et Farah de Récits d’Algérie s’expriment à ce sujet.  

    Chère France, je m’en contrefous de tes

    excuses et voici pourquoi : 

    En tant que Française, née et élevée dans ton giron républicain tout en retrouvant mes racines, ma culture et mon passé de l’autre côté de la Méditerranée, en Algérie, il y a fort longtemps (peut-être même depuis toujours ?) que je me suis désintéressée de cette notion d’excuse de ta part pour les exactions que certains de tes ressortissants ont commis sur les miens, sur la façon qu’ils ont eu de faire couler leur sang qui coule à présent dans mes veines, au nom d’un idéal expansionniste et chimérique d’un empire au-delà des frontières de la métropole. Entreprise par ailleurs organisée et ficelée d’une logique suprématiste et raciste.

    La réalité c’est qu’il n’est plus le temps des excuses chère France, aujourd’hui, toute personne qui s’intéresse un tant soit peu à ce pan sombre de l’Histoire ne pourrait objectivement réfuter l’horreur que furent les tortures, les viols, les exactions, les spoliations et l’exploitation qui ont eu lieu de par le monde mais en particulier en Algérie qui, qu’on le veuille ou non, occupe une place tout-à-fait particulière au sein de cette Histoire contemporaine.

    Tes excuses ne changeraient rien, la réalité est là et elle s’impose à nous, elle s’inscrit dans la chair des enfants d’Algérie et dans la conscience et les cauchemars de tes enfants qui se sont retrouvés les bras armés de cette machine destructrice.

    Je parle en mon nom quand je dis que j’ai choisi d’épouser cette souffrance, de la prendre à bras le corps et de la porter en fardeau tout au long de ma vie en mémoire de ceux qui ont donné leur sang, leur vie et leur âme sur la terre de mes ancêtres pour m’accorder une dignité que mon statut de « Musulmane Française » ne m’aurait jamais permis d’effleurer. Et jamais je ne déposerais ce fardeau à tes pieds, encore moins contre des excuses, tout ceci est inenvisageable.

    La plaie franco-algérienne est à vif depuis presque sept décennies et elle s’est désormais totalement abcédée, de telle sorte que des deux côtés de la Méditerranée, les relations sont gelées et c’est le statut quo depuis pratiquement ces sept décennies.

    Il y a un principe en médecine qui consiste à drainer un abcès qui entraine une forte incapacité ou qui devient trop important, de peur qu’il n’entraine la nécrose des tissus environnants. A la place du léger pansement que de potentielles excuses pourraient apposer dessus, pansons nos maux à la place et drainons tout cela, nettoyons en profondeur cette plaie, excisons les tissus de mensonges qui se sont accumulés de par les années et mettons à plat l’abcès qui gangrène nos Histoires.

    Il n’est plus possible de lire dans nos bouquins d’Histoire à l’école le terme « évènements en Algérie » pour désigner la torture quasi systématique lors des interrogatoires au fil électrique, au feu et à je ne sais quelles autres horreurs, les opposants précipités d’un avion en plein vol en mer, les bombardements au napalm et les viols collectifs.

    Il n’est plus possible de parler d’une colonisation qui aurait apporté une forme de modernité, de civilisation, d’infrastructure et de culture, quand l’entreprise coloniale s’est fait une joie d’analphabétiser plusieurs générations et de détruire toute la documentation présente sur place dans les administrations, faisant perdre pour une grande partie d’entre nous, l’histoire de notre généalogie.

    Il n’est plus possible de parler de la torture en des termes tellement pudiques dans nos cours d’histoire, en lâchant la seule et unique référence au livre d’Henri Alleg « la Question » : il y a des témoignages des bourreaux et des victimes très facilement exploitable encore aujourd’hui : étudions-les, apprenons-les et racontons-les.

    Cette minimisation de ce qui s’est passé sous les ordres du gouvernement français, à l’apogée du XXe siècle, fait qu’il est possible d’entendre encore aujourd’hui que cette colonisation aurait peut-être au final eu quelques vertus. Ceci est insupportable.

    D’autant plus insupportable que certains coupables et certaines victimes sont encore là, encore en vie et c’est une opportunité formidable. Alors pourquoi avons-nous constamment l’impression que tu attends que les derniers débris qui constituent la défense de ceux qui ont combattu pour l’Algérie française cassent leur pipe avant d’ouvrir enfin les dossiers en rapport avec cette période ? Il est encore temps de les exploiter, il est encore temps d’établir les responsabilités et, pourquoi pas, rêver d’un Nuremberg à l’Algérienne.

    Faisons la paix avec l’Histoire. Nous sommes tous prêts à l’entendre j’ose le croire.

    Nouha

    En juin 2020, je m’intéressais aux discours présidentiels français depuis 1999 et réalisais cette frise chronologique. Je me posais la question de savoir si Macron allait vers cette repentance française ou non, sans en attendre grand-chose.

      "Récits d'Algérie" Le témoignage des aînés *** Un livre a été écrit *** Un site est né

      "Récits d'Algérie" Le témoignage des aînés *** Un livre a été écrit *** Un site est né

      "Récits d'Algérie" Le témoignage des aînés *** Un livre a été écrit *** Un site est né

      "Récits d'Algérie" Le témoignage des aînés *** Un livre a été écrit *** Un site est né

    Aujourd’hui, j’ai ma réponse. Car derrière ce vocable d’une mission mémorielle et réparatrice du passé colonial français, c’est bien la réalité d’un mépris et d’un manque de volonté flagrant à faire preuve de justice envers les Algériens, et une partie de la population française, franco-algérienne.

    Bien sûr, il n’en ressort qu’une preuve de plus qu’il faudrait être dupe ou au mieux naïf pour attendre des excuses de  la part de l’Etat français pour avoir perpétré durant 132 années un nombre faramineux de crimes contre l’humanité. La colonisation, certes. Mais aussi ce qui lui a permis de s’instituer : les enfumades, les viols, la torture sous toutes ses formes, la détention arbitraire, l’expropriation…

    Toutefois, comme le constate si bien Benjamin Stora, toute une génération se réveille aujourd’hui. C’est la nôtre, c’est nous. Mais cette génération n’a ni l’énergie ni le temps de déconstruire les esprits trop souvent emprunts des vestiges du colonialisme – et parfois même de nostalgie d’une Algérie française. Si c’est ce travail qui fera réaliser à nos politiques qu’ils manquent cruellement de décence et d’humanité, même de justice, alors il ne nous intéresse pas. Il est préférable de dépenser cette force dans l’écriture de notre propre histoire, bien loin des récupérations politiques et des faux-semblants qui animent notre gouvernement. Nul besoin de feinter des volontés de réparation ou d’apaisement des mémoires. Cette histoire, notre histoire, on l’écrira et on la racontera nous-mêmes. Cela prendra le temps qu’il faudra.

    D’où l’importance encore de notre projet, Récits d’Algérie.

    Farah 

     


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    Report de la visite en France

    du président algérien officieusement prévue

    les 2 et le 3 mai

       Report de la visite en France du président algérien officieusement prévue les 2 et le 3 mai

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le 2 novembre dernier à Alger. AFP

    INFO LE FIGARO - Abdelmadjid Tebboune était attendu en France pour une visite d'Etat au cours de laquelle plusieurs dossiers sensibles devaient être abordés avec le président Emmanuel Macron.

    Le feuilleton de la visite annoncée du président algérien, Abdelmadjid Tebboune en France connaît un nouveau rebondissement. Selon nos informations, le déplacement symbolique du chef de l'État qui devait avoir lieu les 2 et le 3 mai est finalement repoussé d'un commun accord sans que de nouvelles dates soient fixées. Le report a été confirmé au Figaro par des sources françaises et algériennes qui n'en ont pas précisé les raisons. Un manque de préparation des dossiers est évoqué.

    SOURCE : Report de la visite en France du président algérien, officieusement prévue les 2 et le 3 mai (lefigaro.fr) 

       Report de la visite en France du président algérien officieusement prévue les 2 et le 3 mai

    Après le roi d’Angleterre voici le président algérien qui ne vient pas «  Même si Macron ne le veut pas nous on est là »… 

     

     

     


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    Approche intime des Français

    qui ont combattu pendant

    la guerre d’Algérie et qui peinent

    à témoigner

      Approche intime des Français qui ont combattu pendant  la guerre d’Algérie et qui peinent  à témoigner

    Les accords d’Evian, qui ont mis fin à la guerre d’Algérie ont plus de soixante ans. En France, ceux qui ont combattu ont peu parlé des « événements » comme on les nommait à l’époque, souvent synonyme de honte. Les lois d’amnistie, la reconnaissance tardive de la guerre n’ont pas contribué à faire émerger la parole. Emmanuel Vigier, réalisateur marseillais, est fils d’appelé. Dans sa ville natale, en Auvergne, il a interrogé son père et ses proches. Un silence toujours pesant. 


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    Ce soir à 20h30  Frantz Fanon « Trajectoire d'un révolté »

    Hier soir à 20h30

    Frantz Fanon

    « Trajectoire d'un révolté »

    En replay ci-dessous

     

    FRANTZ FANON, TRAJECTOIRE D'UN

    RÉVOLTÉ

    Disponible du 17 avril 2023 au 16 mai 2023

    À lui seul, Frantz Fanon incarne toutes les problématiques de l'Histoire coloniale française. Résistant martiniquais, il s'engage, comme des millions de soldats coloniaux, dans l'Armée Libre par fidélité à la France et à l'idée de liberté qu'elle incarne pour lui. Écrivain, il participe au bouillonnement de la vie de Saint-Germain avec Césaire, Senghor ou encore Sartre, débattant sans relâche sur le destin des peuples colonisées. Médecin, il révolutionne la pratique de la psychiatrie allant chercher dans les rapports de domination des sociétés coloniales les fondements des pathologies de ses patients de Blida. Militant, il rassemble par son action et son histoire, les colères des peuples écrasés par des siècles d'oppression coloniale.
    Mais au-delà de ce parcours exceptionnel qui rend sensible la permanence du colonialisme français des petites Antilles aux portes du désert algérien, il laisse une oeuvre incomparable qui lui vaut d'être aujourd'hui l'un des auteurs français les plus étudiés Outre-Atlantique.

    Cliquez sur ce lien :

    https://lcp.fr/programmes/frantz-fanon-trajectoire-d-un-revolte-174709

     

    Racisme post-colonial : quelle ampleur ? |

    Les débats de Débatdoc

    Le débat qui a eu lieu après

    le documentaire

     

    Frantz Franon, médecin psychiatre en Algérie, a révolutionné la pratique médicale en analysant les effets socio-économiques et psychiatriques de la structure coloniale sur ses patients. Militant et révolutionnaire, il symbolise aussi par son parcours et ses écrits les colères des peuples victimes de la domination coloniale. L'influence contemporaine de la pensée de Frantz Fanon nous invite à nous interroger sur le poids du racisme post-colonial dans notre société. Pour en parler, Jean-Pierre Gratien reçoit en plateau Mathieu Glissant, auteur-réalisateur, Rachida Brahim, psychanalyste et sociologue, et Dominique Sopo, président de SOS racisme. LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales... autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts. 

     

     

     


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    Guerre d’Algérie : d’ex-soldats français

    attribuent leurs pensions à des Algériens

    Mais aussi à des Palestiniens

    Et pour d'autres pays en guerre

    Guerre d’Algérie : d’ex-soldats français attribuent leurs pensions à des Algériens

    L’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG) est une organisation indépendante de toute institution politique qui a comme objectif de défendre la dignité, l’intégrité et les droits de la personne humaine. Rémi Serre, cofondateur de l’association, a affirmé que malgré sa modeste retraite, il a refusé la pension d’ancien combattant.

    C’est au cours de l’assemblée générale de l’association en mars 2023, que l’ancien combattant a fait ces révélations. Il continue en citant qu’il souhaitait que cet argent soit renvoyé en Algérie pour qu’il puisse être bénéfique aux algériens qui ont souffert de la guerre.

    L’association, créée en 2004, comptabilise aujourd’hui 400 membres. Le groupe d’anciens appelés a décidé de renvoyer l’argent à l’Algérie pour aider les victimes de la guerre. Les opérations se tiennent suivant un objectif précis : réconcilier les peuples algérien et français.

    La 4ACG a d’ailleurs soutenu une trentaine de projets culturels ou humanitaires pour presque 1 million d’euros depuis sa création et finance ces projets grâce à la retraite des anciens combattants et aux cotisations de ses membres. La totalité du budget est partagée entre l’Algérie (60%) et la Palestine (30%). Les 10 % restants sont utilisés pour financer diverses actions dans des pays en guerre.

    Une association qui se positionne

     contre la guerre et la torture

    Le message de ce regroupement est clair : la guerre ne profite à personne et engendre souffrances et famines. Ces membres se positionnent contre les crimes de guerre et les lourdes pratiques infligées aux prisonniers comme la torture par exemple.

    L’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre intervient également dans les établissements scolaires pour témoigner de leur expérience. Une collaboration avec l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et de leurs Amis (ANPNPA) vise à favoriser la réconciliation entre la France et l’Algérie.

    Guerre d’Algérie : d’ex-soldats français attribuent leurs pensions à des Algériens

    L’association 4ACG à la rencontre des collégiens

    de Montfaucon-sur-Moine.

    Rémi Serre a notamment affiché à plusieurs reprises aux élèves la cicatrice d’une balle qui lui a traversé le cou, affirmant que la guerre ne se règle pas par les armes, mais par la négociation.

    Les membres de l’association sont aussi profondément opposés à la torture. Stanislas Hutin, le doyen de l’association, se souvient avoir donné à manger et à boire à des prisonniers malgré les risques encourus.

    Il a également photographié un jeune Arabe de 14 ans qui venait d’être torturé, et a pu le retrouver en 2013 après de nombreuses recherches. La photo a été publiée dans son livre : Journal de bord, Algérie novembre 1955-mars 1956.

    SOURCE : Guerre d’Algérie : d’ex-soldats français attribuent leurs pensions à des Algériens - Algerie360

     

    Les (4 ACG) : Résister. Témoigner. Transmettre

     

      


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    Mort de Jacques Gaillot

    évêque engagé

    Un article du quotidien L'Humanité

    Monseigneur Gaillot, évêque contestataire qui a défendu la cause des divorcés, des homosexuels et des immigrés, au sein de l’Église, est mort à l'âge de 87 ans.

    Mort de Jacques Gaillot  évêque engagé *** Un article du quotidien L'Humanité

    Jacques Gaillot en 2016 © Romain BEURRIER/REA

     

    Publié le jeudi 13 avril 2023 par

    Mort de Jacques Gaillot  évêque engagé *** Un article du quotidien L'Humanité

    Jacques Gaillot est décédé à Paris mercredi après-midi, à la suite d'une maladie fulgurante, a précisé à l'AFP un proche de l'évêque. "Il est mort apaisé, serein, entouré de ses proches", a ajouté la même source.

    Le diocèse d’Évreux avait indiqué récemment que Mgr Gaillot souffrait d'un cancer du pancréas.

    Evêque d’Évreux pendant 13 ans (1982-1995), le Vatican lui avait retiré sa charge en janvier 1995, en raison de ses positions non orthodoxes au sein de l'Eglise. Médiatique, il détonne et agace en haut lieu, jusqu'à ce que le Vatican, "désorienté", demande aux évêques de France de faire le ménage chez eux.

    Après son éviction du diocèse d'Evreux, il est nommé à titre honorifique évêque "in partibus" de Partenia, un diocèse de Mauritanie disparu au Vème siècle. Mgr Gaillot fait alors de ce diocèse "virtuel" un instrument de défense des exclus (sans-papiers, SDF, etc).

    En septembre 2015, il avait été reçu par le pape François pendant près d'une heure, devant lequel il avait défendu la cause des divorcés, des homosexuels et des immigrés.

    "Au delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu'il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries", a déclaré mercredi soir à l'AFP la Conférence des évêques de France.

    Mgr Gaillot était né le 11 septembre 1935 à Saint-Dizier (Haute-Marne), fils de négociants en vins. Il était licencié en théologie et diplômé de l'Institut de liturgie, et fut ordonné prêtre en mars 1961, après avoir été mobilisé 28 mois en Algérie.

    "Jusqu'à encore récemment, il continuait à aller voir des prisonniers en prison, et était toujours président honoraire de Droits Devant!, association de défense des exclus et des sans-abris, qu'il avait créé notamment avec Jacques Higelin et le Professeur Schwartzenberg", a indiqué à l'AFP un proche de l'évêque. Il s'était encore récemment exprimé dans nos colonnes, en faveur des Kurdes en 2019.


    Mort de Jacques Gaillot  évêque engagé *** Un article du quotidien L'Humanité

     

    C’était entre les deux tours

    de l’élection présidentielle de 2017

    Mgr Gaillot : " Montrer de quoi est capable

    le Front national "

    Pour la 22e année consécutive, à l’appel de l’Association des Travailleurs Magrébins de France, du MRAP et de la Ligue des Droits de l’Homme, un émouvant hommage a été rendu sur le pont du Carrousel à Paris, à Brahim Bouarram, un jeune Marocain de 29 ans assassiné le 1er mai 1995 par des militants du Front national. Cette année, ce rassemblement auquel s’étaient invités Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, avait une résonance toute particulière.

     Que va-t-il se passer en 2027 ?

    Aujourd'hui Marine Le Pen arrive largement

    en tête dans tous les sondages.

    Amis franco-algériens, franco-tunisiens,

    franco-marocains ne votez jamais pour

    l'extrême-droite raciste.

    Seuls les Harkis semblent épargnés

    car une partie d'entre-eux votent

    depuis longtemps pour la fille Le Pen

    ou son père avant... qui vient d'être

    hospitalisé dans un état grave... Celles

    et ceux qu'il a torturé pendant la sale guerre

    d'Algérie ne vont pas pleurer s'il disparait.

    Michel Dandelot

     


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    Réforme des retraites : « comme des

    voleurs », « provocation »… L’opposition

    réagit après la promulgation de la loi

      Réforme des retraites : « comme des  voleurs », « provocation »… L’opposition  réagit après la promulgation de la loi

    Le voleur de vie c’est lui

    « Irresponsable »

    François Ruffin, lui, évoque un « hold-up démocratique ». « Comme des voleurs, Emmanuel Macron et sa bande ont promulgué leur loi sur les retraites en pleine nuit », a tweeté le député LFI de la Somme. Il appelle les Français à se mobiliser massivement le 1er mai, lors de la prochaine journée de mobilisation contre la réforme des retraites. « Nous sommes l’avenir. Nous sommes des millions. Nous le montrerons par un immense #1ermai ». 

    Fabien Roussel

    Une loi promulguée en pleine nuit, comme des voleurs. Des voleurs de vie. Le 1er mai 2023 : tous dans la rue.

    Promulgation de la réforme

    des retraites dans la nuit à "3h28, ce n'est

    pas banal  : Cela dit quelque chose de la

    fébrilité" d'Emmanuel Macron, estime

    le socialiste Olivier Faure

     

    Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure dénonce "le mépris" et "la provocation" du chef de l'Etat, et affirme que "le combat" contre la réforme des retraites va continuer. 

    "Cela dit quelque chose de la fébrilité d'Emmanuel Macron, il a cherché à nous assommer", a estimé Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, samedi 15 avril sur France Inter, alors que la réforme des retraites a été promulguée dans la nuit après que le Conseil constitutionnel eut validé vendredi l'essentiel de la réforme, dont le report de l'âge de départ à 64 ans. Une promulgation à "3h28, ce n'est pas banal", souligne Olivier Faure.

    Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, avait demandé vendredi à Emmanuel Macron de ne pas promulguer la loi ce week-end. "Il y a un mépris autant que de la provocation, selon Olivier Faure. Ce président pense qu'il est Jupiter et qu'il n'a de comptes à rendre à personne. Il avance seul." Olivier Faure estime que "la gauche et les écologistes" ont "un immense espoir à lever pour éviter que ce soit le chaos qui l'emporte." Comme l'intersyndicale, Olivier Faure appelle les salariés à manifester le 1er mai et à en faire "de ce mouvement un mouvement historique."

    "Nous allons continuer le combat"

    Pour faire avancer les choses, "nous allons déposer une proposition de loi qui permettra de revenir sur l'article 7 qui permet de passer de 62 à 64 ans." De cette manière, le débat pourra "avoir lieu à nouveau dans l'hémicycle, débat que le président a souhaité interrompre avec le 49.3. Nous allons continuer le harcèlement législatif avec les questions d'actualité, nous allons continuer sur tous les textes où nous pouvons déposer des amendements qui permettent de revenir sur cette loi." Olivier Faure veut montrer à Emmanuel Macron que "nous n'allons pas lâcher et que nous allons continuer le combat."

    La gauche va déposer une nouvelle demande de référendum d'initiative partagée (RIP) alors que la première a été rejetée par le Conseil constitutionnel. Celle-ci tient compte "des observations faites par les membres du Conseil, et j'espère que, cette fois-ci, il entendra et qu'il permettra un référendum", a expliqué Olivier Faure. "La seule façon d'en sortir, c'est de retourner vers le peuple."

    SOURCE : Réforme des retraites : « comme des voleurs », « provocation »… L’opposition réagit après la promulgation de la loi (sudouest.fr) 

     

     

    C'était le 1er mai 2020

    Mais le 1er mai 2023 je serai encore là aussi

    "Même si tu ne le veux  pas Macron"

    dans le défilé

     

    Le Chiffon rouge, chanson de lutte et d'espoir, a 41 ans  « Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge, une fleur couleur de sang » Je vous l’offre pour ce 1er mai 2016

     

    J'aurais aimé me faire prendre en photo au même endroit en 2020, mais cette année le soleil ne brille pas et il pleut... c'est pourquoi j'ai repris cette photo de l'année dernière, juste avant de partir pour le défilé du 1er mai... une petite photo, dans un coin de mon jardin où j'ai cueilli un brin de muguet... Je me souviens, il y a très longtemps... le 1er mai 1962, j'étais à côté d'Aïn Sefra (Algérie) dans la palmeraie de Tiout... Là-bas je n'ai pas vu de muguet aux clochettes blanches, ni de lilas aux fleurs violettes claires et foncées, ni d'acacias aux fleurs jaunes, mais j'ai vu des palmiers-dattiers, j'aurais préféré ne jamais voir et manger ces dattes là... mêmes très succulentes... elles avaient le goût de la misère et de la guerre...

    Le Chiffon rouge, chanson de lutte et d'espoir, a 43 ans  « Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge, une fleur couleur de sang » Je vous l’offre pour ce 1er mai 2020

    Tiout, à quelques kilomètres d'Aïn Sefra, 1er mai 1962, j’avais 20 ans et contre ma volonté la France coloniale et raciste m’a fait perdre 21 mois de ma jeunesse… 

    Le Chiffon rouge, chanson de lutte et d'espoir, a 41 ans  « Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge, une fleur couleur de sang » Je vous l’offre pour ce 1er mai 2018

    Le 1er mai 2014 je suis allé visiter Evian la ville où furent signés les accords mettant fin à la guerre d'Algérie le 18 mars 1962, après cette date il y a eu le terrorisme de l'OAS, une organisation terrorisme et criminelle responsable de 2700 victimes en Algérie comme en France, des Algériens comme des Français, dont le maire d'Evian assassiné par l'OAS le 31 mars 1961.

     

    Le Chiffon rouge, chanson de lutte et d'espoir, a 43 ans  « Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge, une fleur couleur de sang » Je vous l’offre pour ce 1er mai 2020

    Le Chiffon rouge, chanson de lutte et d'espoir, a 43 ans  « Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge, une fleur couleur de sang » Je vous l’offre pour ce 1er mai 2020

    Et puis l'année dernière j'ai entendu chanter une chanson dont les paroles étaient  "On est là... On est là... Même si Macron ne le veut pas... Nous on est là...  Oui ils sont prêts les gilets jaunes, les syndicats... Que le Pouvoir en place sache que nous n'avons rien oublié des yeux éborgnés, des bras arrachés, des jeunes femmes que la police du préfet Lallement  a traîné dans les escaliers du Métro comme ceux et celles du préfet Papon  le 8 février 1962 faisant 9 morts. L'affaire de la station du métro Charonne est un cas de violence policière qui a eu lieu le 8 février 1962, dans la station du métro Charonne à Paris, à l'encontre de personnes manifestant contre l'Organisation armée secrète et la guerre d'Algérie(L'OAS).

     

     

      Réforme des retraites : « comme des  voleurs », « provocation »… L’opposition  réagit après la promulgation de la loi

    Le temps est venu d’un monde plus juste, plus solidaire, plus égalitaire, dans laquelle l'être humain vivra en harmonie avec la nature. 

     

    Le Chiffon rouge, chanson de lutte et d'espoir, a 43 ans  « Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge, une fleur couleur de sang » Je vous l’offre pour ce 1er mai 2020

     

    Le Chiffon rouge, chanson de lutte et d'espoir, a 43 ans  « Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge, une fleur couleur de sang » Je vous l’offre pour ce 1er mai 2023 plein d’incertitudes pour l’avenir...

     

     


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    France – Algérie :

    le musée de la discorde

      France – Algérie :  le musée de la discorde

    L’hôtel de Montcalm, au cœur de Montpellier, devait accueillir le musée. En 2019, c’est un centre d’art contemporain qui a été inauguré dans ce bâtiment. | S. ROUCHALÉOU (DEPLUSJEAN)/CC BY-SA 3.0

    Préconisée par le rapport Stora, la relance du projet du « Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie » peine à se concrétiser en raison des contentieux mémoriels entre les deux pays.

    Cet ancien projet a été récemment relancé par les autorités françaises, après des années de blocage, dû notamment à la sensibilité politique du dossier de la mémoire.

    Ce musée, qui devrait voir le jour à Montpellier dans le Sud de la France, doit sa relance au Rapport Stora, qui l’a préconisé pour concrétiser la volonté affichée du président français Emmanuel Macron d’aller dans le sens de l’apaisement des mémoires avec l’Algérie.

    Au départ, cela devait être le musée phare de la réconciliation des mémoires françaises et algériennes liées à l’histoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Mais le projet d’un musée sur l’histoire franco-algérienne a cristallisé, dès son origine, les tensions liées aux enjeux des mémoires de la colonisation en France.

    Cette idée, née il y a plus de vingt ans, a longtemps été portée par l’ancien maire de Montpellier, Georges Frêche, dont la ville abrite d’importantes communautés de familles rapatriées d’Algérie (pieds noirs, harkis, anciens appelés…).

    Toutefois, le maire, réputé proche de ces communautés importantes électoralement, voulait faire un « Musée de la présence française en Algérie » afin de mettre en avant « l’œuvre française en Algérie ». Cela a suscité un tollé, notamment au Parti Socialiste, le parti politique du maire.

    Face aux polémiques et à la « guerre des mémoires » qui surviennent, le projet change plusieurs fois de nature, passant de « Musée de l’histoire de la France en Algérie » qui donne la part belle au récit « pied-noir » à « Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie » plus inclusif des récits et des mémoires algériennes.

    Cependant, avec l’accumulation des difficultés politiques et des controverses mémorielles, le projet est finalement abandonné par le nouveau maire de la ville en 2014.

    Musée de l’histoire de la France

    et de l’Algérie : symbole de la volonté d’apaisement

    Arrivé au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron érige l’apaisement mémoriel avec l’Algérie comme une des priorités de son mandat, multipliant les signes d’ouverture, comme la reconnaissance de certains crimes de l’armée française pendant la Guerre d’Algérie.

    Ce volontarisme s’est concrétisé par la commande à l’historien Benjamin Stora d’un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, avec pour mission de suggérer des propositions pour aller dans le sens de l’apaisement entre les deux pays dont les relations sont empoisonnées par le dossier de la mémoire.

    Une de ses préconisations du rapport Stora est donc la relance du projet de musée, mais cette fois-ci, il sera piloté directement par l’État et non plus par les pouvoirs et intérêts locaux.

    Michaël Delafosse, l’actuel maire de Montpellier, l’assure : « Je souhaite que ce soit un musée piloté par l’État, donc un musée national. Il est important qu’une telle institution s’inscrive dans la politique culturelle de la France. »

    Néanmoins, et malgré cette volonté politique, les modalités et la date de l’ouverture de ce musée ne sont pas encore connues. Citée dans le Journal du Dimanche, une conseillère à l’Élysée tempère : « Ce sera très long: ça ne débouchera pas avant 2025, au mieux. »

    Le temps, entre autres, de mettre en place la structure et le cadre du musée, mais aussi de récupérer toutes les collections avec les objets, documents, photographies… dispersés après l’abandon du projet.

    SOURCE : France - Algérie : le musée de la discorde (tsa-algerie.com)

     

     Suite à l’article ci-dessus mise au point

     

    de Jean-Philippe Ould Aoudia

     

    fils de victimes de l’OAS

     

    L’association Jeunesses et Mémoires Franco-Algériennes demande le soutien à la tribune ci-dessous pour obtenir la création d’un Institut muséal des relations entre la France et l’Algérie à Montpellier.

    Parmi les dix-huit jeunes gens issus de familles ayant intimement vécu la guerre d’indépendance et que le Président de la République a reçus le jeudi 30 septembre 2021, plusieurs étaient membres de cette association.

      France – Algérie :  le musée de la discorde

    Gautier Delort, arrière-petit-fils du général Salan

    L’arrière-petit-fils du général Salan, chef suprême de l’OAS, faisait partie des convives, alors qu’aucun descendant des 2700 victimes de cette organisation à l’origine d’une guerre civile en 1961-1962, n’avait été invité au partage des mémoires blessées de la guerre d’Algérie.

    Deux étudiants, dont les parents ont lutté pour l’indépendance, et qui s’étaient engagés dans l’association en ont démissionné, parlant même d’imposture dans laquelle ils ont été pris à témoin lors du déjeuner élyséen (in Le Monde samedi 16 octobre 2021, p. 32). Apparaît clairement que certaines mémoires ne sont pas bienvenues aux yeux des promoteurs du futur Institut muséal de Montpellier.

    Aucune précision n’apparaît sur le comité de pilotage du projet dont les objectifs utilisent souvent les mêmes mots que ceux dont se réclame le Centre national de documentation des Français d’Algérie créé à Perpignan et dont on connait la partialité, le mépris des Algériens et la promotion indécente de l’Algérie française.

    À l’évidence, l’Institut muséal des relations entre la France et l’Algérie à Montpellier n’est qu’un outil supplémentaire pour vanter les bienfaits de la colonisation et pour taire les crimes de l’OAS en France et en Algérie.

     

    Docteur Jean-Philippe Ould Aoudia

    Fils de victimes de l’OAS

     

    TRIBUNE 

    Il y a deux ans, le 20 janvier 2021, Benjamin Stora remettait son rapport au Président de la République française, Emmanuel Macron, dans lequel une des préconisations concernait la relance du projet de musée de la France et de l’Algérie à Montpellier, qui avait été abandonné en 2014.

    Cette préconisation s’inscrit dans un travail de long terme mené par différentes organisations, associations et personnalités de la société civile pour l’émergence d’un institut de la France et de l’Algérie.

    En octobre 2021, le groupe Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes a appuyé à nouveau cette demande auprès du Président de la République, pour la création de cet institut de la France et de l’Algérie : un lieu muséal où histoire, mémoires, art, dialogue et coopération pourraient coexister. Le Président de la République s'y était alors engagé. Lors de son voyage en Algérie fin août 2022, le Président de la République a renouvelé sa volonté de mener ce projet d’institut de manière conjointe et d’en faire selon ses mots un lieu “où la mémoire (...) projette un espace à la fois de recherche, de vérité, sans doute de reconnaissance, mais aussi de création, de culture, de partage.”…

    …Le projet a été repoussé à plusieurs reprises en raison de désaccords politiques sur le rôle qu’il doit occuper, questionnant tour à tour s’il doit être davantage politique, sociétal ou muséal …

    Depuis plus d’un an, de nombreux chercheurs se sont réunis de manière régulière, pour concevoir le projet scientifique qui préfigure cet institut, tandis que l’association Jeunesse et Mémoires Franco-Algériennes est allée à la rencontre de plus d’une centaine de jeunes. Ces jeunes ont partagé avec eux leur désir d’un espace de dialogue où puissent s’exprimer leur identité et leur double héritage culturel dans le respect de la diversité des mémoires.

    Tous ces témoignages, ces engagements, ces héritages, sont autant de preuves qu’un institut de la France et de l’Algérie doit voir le jour mais aussi et surtout que ce lieu doit être une émanation de la société civile.

    Premiers signataires :

    ● Yoann Sportouch et Linda Torche, co-présidents de l’association Jeunesse et

    Mémoires franco-algériennes

    ● Benjamin Stora, historien

    ● Tramor Quemeneur, historien, membre de la Commission mémoires et vérité

    ● Agnès Aziza, membre de la Commission mémoires et vérité

    ● Catherine Brun, professeur de littérature à l’Université Paris Sorbonne Nouvelle, membre de la Commission mémoires et vérité

    ● Yacine Tassadit, anthropologue, membre de la Commission mémoires et vérité

    ● Rachid Temal, sénateur

    ● Lætitia Bucaille, Professeur de sociologie politique, membre de la Commission

    mémoires et vérité

    ● Cécile Renault, maîtresse des requêtes au Conseil d’Etat

    ● Rostane Mehdi, juriste

    ● El Mouhoub Mouhoud, économiste

    ● Rachid Ouramdane, chorégraphe et Président directeur de Chaillot-théâtre national de la danse

    ● Karim Amellal, délégué interministériel à la Méditerranée

    ● Matthias Tronqual, directeur de la scène nationale de l'Essonne

    ● Stéphanie Chazalon, directrice de l’Institut des Cultures d’Islam

    ● Michel Talata, artiste plasticien

    ● Maya-Inès Touam, artiste-plasticienne

    ● Lyes Salem, acteur, scénariste et réalisateur

    ● Katia Kameli, artiste

    ● Yasmine Abrous, Alfred Aussedat, Alma Bensaid, Nour Berrah, Antoine Bourdon, Clémence Carel, Valentin Drets, Aurélien Sandoz, Linda Torche, membres de l’association Jeunesse et Mémoires franco-algériennes 

     

    Tarn : Salan : un «hommage»

     

    qui ne passe pas pour le PCF

      France – Algérie :  le musée de la discorde

     Michel Petit, Hervé Pignel-Dupont, président des amis de Raoul Salan, et Gautier Delort, arrière-petit-fils du général, devant la plaque en hommage au général Salan. DDM - BR.M.

     

    Pour la section de Castres-Labruguière-Montgane du Parti communiste français, c’est un « hommage » qui ne passe pas. Dans un communiqué envoyé à la presse, le PCF dénonce la cérémonie organisée par le maire de Roquecourbe Michel Petit qui consistait à rendre hommage à Raoul Salan en dévoilant une plaque sur la maison qui a vu naître le 10 juin 1899 « ce général d’armée, militaire le plus décoré de France, décédé à Paris le 3 juillet 1984 ».

    « Chef militaire à Alger en mai 1958 – le général Salan demeurera célèbre pour son rôle dans le putsch d’Alger, puis comme chef de l’OAS, l’organisation de l’Armée secrète, organisation politico-militaire des ultras de l’Algérie Française, responsable non pas seulement d’une agitation brouillonne mais bien de crimes de sang. Ce sont des dizaines et des dizaines d’attentats et d’assassinats qu’a commandités cette organisation en Algérie comme en métropole, d’avril 1961 à 1962 – jusqu’à l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle, indique les communistes sud-tarnais. Les dirigeants de l’OAS, dont Salan, furent condamnés – la réclusion criminelle à perpétuité dans le cas de Salan – en raison de ces crimes de sang ainsi que pour la tentative de putsch d’avril 1961. Et c’est bien pour cela que la République ne peut, sans se renier, lui rendre hommage. Les amnisties ultérieures ne changent rien au jugement de l’histoire, même si certains s’évertuent aujourd’hui, dans la foulée des élucubrations dangereuses d’un Zemmour, à en travestir le sens. Cet hommage officiel, de la part du maire et des élus de Roquecourbe est indigne de la part d’élus républicains. Et si M. Petit et ses colistiers avaient voulu honorer un célèbre Tarnais et Roquecourbain, ils auraient pu, et ce de manière rassembleuse et républicaine, commémorer Emile Combes, le promoteur de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’État. Hélas, à l’hommage légitime au défenseur de la laïcité, ils ont préféré une tentative indécente de réhabilitation d’une cause indéfendable. »

     


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    Hauts-de-Seine : Victime

    de menaces racistes, la députée

    Sabrina Sebaihi dépose plainte

      Hauts-de-Seine : Victime de menaces racistes, la députée Sabrina Sebaihi dépose plainte

    La députée écologiste Sabrina Sebaihi, le 16 février 2023. — Geoffroy Van der Hasselt

    ENQUÊTE : Rapporteuse d’une proposition de résolution visant à faire reconnaître comme « crime d’Etat » la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961, l’élue écologiste a reçu un courrier insultant et menaçant.

    • La députée écologiste Sabrina Sebaihi a reçu un courrier menaçant le 4 avril dernier. L’élue des Hauts-de-Seine a déposé plainte trois jours plus tard au commissariat de Nanterre.
    • Les auteurs de ce courrier, qui se présentent comme des « patriotes déterminés », reprochent à Sabrina Sebaihi de porter une proposition de résolution visant à faire reconnaître comme « crime d’Etat » la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961.
    • Mais devant les faibles chances de voir le texte adopté, le groupe écolo a décidé de le retirer pour « gagner du temps » sur sa niche, laquelle ne dure qu’une seule journée.

    La députée Sabrina Sebaihi a déposé plainte, le 7 avril dernier, en début d’après-midi, au commissariat de Nanterre, après avoir reçu un courrier insultant et menaçant, apprend 20 Minutes de source proche du dossier. L’élue écologiste des Hauts-de-Seine a reçu cette lettre le 4 avril dernier à son bureau de l’Assemblée nationale. Elle aurait été rédigée par un groupe nommé Comité 732, une référence à la bataille de Poitiers, composé de « patriotes déterminés ». Elle contenait des insultes. Mais aussi des menaces de « représailles » contre elle et tous les députés qui auraient voté sa proposition de résolution visant à faire reconnaître comme « crime d’Etat » la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961.

    « Nous avons la faculté de pister un ou deux parlementaires de l’Assemblée jusqu’à chez eux ou sur leurs lieux de rendez-vous », écrivent les auteurs du courrier qui qualifient le texte de « saloperie ». Une enquête a été ouverte, confiée au commissariat de Nanterre. La victime a indiqué aux policiers n’avoir aucun soupçon sur les auteurs de la missive dont elle dit avoir été la seule destinatrice.

    « Je ne me laisserai pas intimider

     par l’extrême droite »

    Quant à la proposition de résolution, dont elle était la rapporteure, le groupe écologiste a finalement décidé de la retirer… le 4 avril. Une décision justifiée en interne par les faibles chances de voir le texte adopté. La réception de ce courrier menaçant n’aurait pas influencé la décision du groupe. « Je tiens à réaffirmer que jamais je ne me laisserai intimider par l’extrême droite. Quoi qu’il arrive, peu importent les insultes et les menaces, je continuerai toujours de lutter contre les discriminations et pour la reconnaissance des crimes commis lors de la colonisation », a indiqué la parlementaire dans un communiqué.

     

    SOURCE : Hauts-de-Seine : Victime de menaces racistes, la députée Sabrina Sebaihi dépose plainte (20minutes.fr)

     

      Hauts-de-Seine : Victime de menaces racistes, la députée Sabrina Sebaihi dépose plainte

    17 octobre 1961 : la déclaration

    d’Emmanuel Macron critiquée

    de toute part • FRANCE 24

    Pour beaucoup d’historiens, la déclaration d'Emmanuel Macron, samedi 16 octobre 2021, est une déception. Le chef de l’État  n’a finalement pas qualifié les évènements survenus il y a 60 ans de "crimes d’État". En France la droite et l’extrême droite ont, elles, dénoncé une déclaration perçue comme un nouvel acte de repentance, tandis qu’en Algérie, le président Tebboune a fustigé le colonialisme "chronique" de la France. 

     


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    Approche intime des Français

    qui ont combattu pendant

    la guerre d’Algérie et qui peinent

    à témoigner

      Approche intime des Français  qui ont combattu pendant la guerre d’Algérie et qui peinent à témoigner

    Les accords d’Evian, qui ont mis fin à la guerre d’Algérie ont plus de soixante ans. En France, ceux qui ont combattu ont peu parlé des « événements » comme on les nommait à l’époque, souvent synonyme de honte. Les lois d’amnistie, la reconnaissance tardive de la guerre n’ont pas contribué à faire émerger la parole. Emmanuel Vigier, réalisateur marseillais, est fils d’appelé. Dans sa ville natale, en Auvergne, il a interrogé son père et ses proches. Un silence toujours pesant. 

     


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    Un certain lieutenant Marco

    dans « la bataille d’Alger »…

    Un certain lieutenant Marco dans « la  bataille d’Alger »…

    Yacef Saadi : J'appris que le lieutenant Marco n'était autre que Jean-Marie Le Pen

    Photo ajoutée, mes excuses à Michel Berthélémy

    Mardi 11 avril 2023, par Michel Berthélémy de la 4ACG 

    Retour sur la polémique déclenchée

    par les déclarations de Benjamin Stora

    sur Jean-Marie Le Pen et la torture 

    Dans un podcast diffusé sur France-Inter le 27 février 2023, l’historien doutait que Le Pen ait pu torturer des civils durant la bataille d’Alger, en février 1957. Plusieurs témoignages affirment le contraire, dont ceux recueillis par Florence Beaugé, publiés dans son livre Algérie, une guerre sans gloire, paru chez Calmann-Lévy en 2005.
    On y relève notamment des faits précis relatés par des témoins et des victimes, qui expliquent comment le lieutenant Le Pen avait mis en œuvre « la torture à domicile ». Abdelkader A. avait 19 ans à l’époque. Il raconte : « le soir du 2 février, une vingtaine de paras ont surgi dans notre domicile. Ils étaient conduits par un lieutenant grand, blond et bruyant ». Dès leur irruption dans la maison, les parachutistes font le tri. Les hommes sont ligotés puis conduits dans une pièce au premier étage… les femmes sont placées au rez-de-chaussée… Abdelkhader A. est mis à nu, puis allongé par terre sur le dos, les mains entravées sous lui. Les paras branchent des fils électriques et les promènent partout sur son corps. Il se souvient : « ils insistaient sur les endroits sensibles, le bout des seins, le sexe… je hurlais, mon corps faisait des bonds… ils ont pris ensuite l’eau des toilettes, étalé une serpillière sur mon visage et me l’ont fait avaler de force… Le Pen était assis sur moi, il tenait le chiffon pendant qu’un autre versait la flotte. Je l’entends encore qui criait : vas-y ! vas-y ! t’arrête pas ! Il se faisait appeler Marco par l’un de ses hommes. Il respirait la violence ».
    L’interrogatoire s’est poursuivi presque toute la nuit. À l’aube, Abdelkhader A. et les trois autres hommes torturés avec lui sont libérés. Entre-temps, l’épouse de l’un d’eux a, semble-t-il, été violée
     

     

    Des témoins présents sur les lieux

    cette nuit-là…

    Zohra Drif était dans la maison cette nuit-là. Elle avait 22 ans : « Au début, nous n’avons pas voulu croire qu’on torturait les hommes à l’étage au-dessus. La torture à domicile ? Impensable ! La Résistance française avait été un modèle pour les jeunes de ma génération… dans notre esprit, les Français ne pouvaient pas se conduire comme des nazis… je me suis mise à hurler : c’est ça la France ? La mère des arts et des lois ? La France de l’égalité et de la fraternité ?… Cette nuit-là a scellé mon divorce d’avec la France ».
    Pour Yacef Saadi, lui aussi présent, cette nuit du 2 au 3 février 1957 est restée comme « la nuit du lieutenant Marco ». Caché avec ses adjoints dans un réduit mal fermé par une dalle, il a pu suivre ce qui se passait dans la pièce : « c’était la première fois que je voyais pratiquer la torture à domicile ». Dès le lendemain, il active son réseau. Chef de la zone autonome d’Alger, il veut savoir qui est ce lieutenant Marco. La réponse lui arrive quelques jours plus tard. Il s’agit d’un certain Jean-Marie Le Pen.

    Corroborant l’enquête de Florence Beaugé, un document a été rendu public en octobre 2018 sur le site 1000autres.org. Il s’agit d’un rapport du commissaire Gilles datant du 1er avril 1957, qui fait état d’une plainte pour torture déposée à l’encontre du lieutenant Le Pen : « Yahiaoui Abdenou 19 ans. Enlevé par le 1er REP le 8 mars 1957. A porté plainte contre le lieutenant Jean-Marie Le Pen, l’accusant de l’avoir frappé à coups de nerf de bœuf, de l’avoir torturé à l’électricité et à l’eau, puis de l’avoir mis au tombeau 5 jours, sans justice, sans pitié », écrit le 5 octobre dernier Fabrice Riceputi, membre de la Rédaction des sites histoirecoloniale.net et de 1000autres.org.

    En privé, Benjamin Stora a reconnu son erreur. Mais on attend toujours que le réalisateur du podcast et France-Inter rectifient les déclarations inexactes qu’ils ont diffusées.

    SOURCE : Un certain lieutenant Marco dans « la bataille d’Alger »… - 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre) 

     


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    Deux présidents de la République ont suivi  ses conseils : " Le texte doit être censuré "

    Deux présidents de la République ont suivi

    ses conseils : " Le texte doit être censuré " 

     

    Deux présidents de la République ont suivi  ses conseils : " Le texte doit être censuré "

    "Le texte doit être censuré" Georges Alezra juriste donne son avis sur la décision du Conseil Constitutionnel qui doit se prononcer vendredi concernant la réforme de la retraite.

    Deux présidents de la République ont suivi  ses conseils : " Le texte doit être censuré "

    Sur la demande d’un ami du Média Civicio, à titre exceptionnel, je déroge une fois encore à la ligne rédactionnelle de mon blog pour vous faire part de l’avis du juriste Georges Alezra.

    Monsieur Georges Alezra merci beaucoup pour votre point de vue et toutes ces informations importantes. De votre courage de témoigner, comme vous dites « celui qui sait a le devoir de parler ». Merci pour votre interview vraiment enrichissante.  Pour tous les grévistes et les manifestants, pour les futurs retraités et les jeunes générations gardons espoir jusqu'à vendredi pour savoir si nous serons dans un état de droit ou pas ! 

    Michel Dandelot 


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    Après les « pieds-noirs » 

    les « pieds-rouges » 

    Après les « pieds-noirs »  les « pieds-rouges »

     

     

    ITS - Militants anti-colonialistes dans

    l'Algérie nouvellement indépendante 

     

    Après les « pieds-noirs »  les « pieds-rouges »

    Hubert Rouaud m’a invité à une réunion ITS à laquelle j’ai assisté depuis chez moi, elle a duré près de 3 h 30 il a beaucoup été question des « Pieds-Rouges » j’aurai aimé parler des témoignages que vous verrez ci-dessous… mais j’ai compris que cela allait gêner le bon déroulement de la réunion et j’ai préféré abandonner... d'autant plus qu'Hubert Rouaud avait lui aussi préparé un extrait d’un documentaire qui n’a pas pu passer non plus, mais vous pourrez le visionner ci-dessous… il ne dure qu’environ 14 minutes.

    Par contre la réunion intégrale existe aussi mais celle-ci dure près de 3 h 30 avec des témoignages intéressants, mais vous faites ce que vous voulez… la regarder ou pas. J'ai aperçu dans la salle la présence de Gilles Manceron et j'ai apprécié le témoignage de M'admed Kaki. 

    Michel Dandelot

     

     

     

    Personne n’ignore qui sont les « pieds-noirs », ces Français installés en Afrique du Nord jusqu’aux indépendances. En revanche, peu d’Algériens ou de Français savent qui sont les « pieds-rouges ». Il s’agit des militants de gauche ou d’extrême gauche, français, s’étant rendus en Algérie au lendemain de son indépendance afin d’œuvrer pour sa reconstruction et son développement, en dehors du cadre de la coopération. 

    Alors que les « pieds-noirs » rentraient en France dans la précipitation, les « pieds-rouges » arrivaient sur la terre algérienne pour participer à la Révolution, au rêve algérien. Un ensemble assez hétéroclite de personnes. Des militants humanitaires, des professionnels de la santé, d’anciens « porteurs de valises », des enseignants et même des étudiants, ayant tout quitté pour rejoindre le peuple algérien. La plupart des Algériens les accueillirent à bras ouverts au début. Mais, suite à trois ans de période de grâce, beaucoup sont rentrés en France à cause du coup d’Etat du 19 juin 1965 du colonel Houari Boumediene. La répression du mouvement kabyle et le code de la nationalité qui liait la religion à la citoyenneté, ont dissuadé beaucoup de « pieds-rouges » de rester. De surcroît, « les socialistes en peau de lapin », comme les appelle Boumediene, ne sont clairement plus les bienvenus.

    Après les « pieds-noirs »  les « pieds-rouges »

    Après l’indépendance, des Français partent bâtir l’Algérie socialiste. Catherine Simon raconte l’engagement de ces « pieds-rouges », qui vira au cauchemar.

    L’atmosphère est électrique en Algérie en ce mois de juillet 1962. La France a officiellement reconnu l’indépendance du territoire qui sombre dans l’anarchie. Entre les fusillades de l’armée française, les règlements de compte des groupes algériens rivaux, les enlèvements et exécutions d’Européens, les attentats et sabotages de l’OAS, les pieds-noirs embarquent pour une métropole qui ne goûte pas le pataouète. Leurs meubles ont envahi les trottoirs, vestiges de cent trente-deux ans de colonisation : l’exode débute par une immense braderie. A la fin de l’été, 700 000 Européens seront partis (4 sur 5). Au même moment, quelques milliers de Français – on ignore leur chiffre exact – traversent la Méditerranée en sens inverse. Médecins, chirurgiens, infirmiers, instituteurs, ingénieurs, artistes, ils viennent occuper les postes vacants. Ils font don de leur personne pour participer à l’édification du socialisme dans la nouvelle Algérie. Anticolonialistes, porteurs de valises du FLN, insoumis, déserteurs, ils savourent leur victoire. Ils ont le sentiment de vivre le grand soir, entre révolution cubaine, guerre d’Espagne et résistance. Ils sont chrétiens de gauche, trotskistes, anciens communistes. Des journalistes pieds-noirs, entre mépris et dérision, baptisent « pieds-rouges » « cette ahurissante sous-espèce d’oiseaux migrateurs », raconte Catherine Simon dans une enquête remarquable sur cet épisode méconnu de l’histoire franco-algérienne. 

    La force du récit de la journaliste du Monde repose sur les témoignages. L’entreprise relève de l’exploit. Jusqu’ici, les pieds-rouges s’étaient tus. Y compris ceux qui, entre-temps, avaient acquis une notoriété : l’ancien patron de TF 1 Hervé Bourges – qui refuse l’appellation – le géopoliticien Gérard Chaliand, l’écrivain Ania Francos, l’avocat Tiennot Grumbach, le photographe Elie Kagan, les cinéastes Marceline Loridan et René Vautier, le parolier Pierre Grosz… Il est difficile de parler d’un échec, encore moins d’un cauchemar. La réalité fut à mille lieues de l' »illusion lyrique » des premiers jours. Les pieds-rouges découvrent le poids de l’islam, le machisme, le mépris à l’égard des « gaouris » (nom donné aux chrétiens par les Arabes), l’absence de démocratie, les règlements de compte violents, la corruption… Le désenchantement est à son comble lors du coup d’Etat du colonel Boumediene et du renversement de Ben Bella, le 19 juin 1965. Des pieds-rouges entrent dans la clandestinité, d’autres sont arrêtés et torturés dans les ex-centres de détention de l’armée française ! Et pourtant, les victimes ne parlent pas. Leur culpabilité – françaises, elles doivent assumer les fautes du colonialisme – est trop forte. A leur tour elles sont contraintes au départ, sans ménagement. Elles laisseront leurs chimères sur le port d’Alger. Quelques rares entêtés resteront. Jean-Marie Boëglin, qui a abandonné Lyon, le TNP et Roger Planchon au début des années 1960 pour créer le Théâtre national algérien, rentre en France en 1981. Il se définit comme un « idiot utile ». Lénine utilisait la formule pour désigner les Européens apologistes du régime soviétique jusqu’à l’aveuglement. Une majorité des pieds-rouges – remplacés entre-temps par le coopérant, figure centrale des relations franco-algériennes – ont recouvré leurs esprits. Leur gueule de bois idéologique s’est dissipée. Mais à quel prix ? 

    Entretien avec Catherine Simon, journaliste

    Après les « pieds-noirs »   les « pieds-rouges »

    Merci de cliquer sur le lien ci-dessous pour visualiser la vidéo

    Catherine Simon parle de son livre

    "Algérie, les années pieds-rouges"

     

    Après les « pieds-noirs »   les « pieds-rouges »

     

    http://information.tv5monde.com/afrique/entretien-avec-catherine-simon-journaliste-5189

    Après les « pieds-noirs »  les « pieds-rouges »

    Décédé le 23 novembre 2020, à l’âge de 92 ans, il a cofondé le Théâtre national algérien après avoir été « porteur de valises » pour les militants du FLN pendant la guerre d’Algérie.

    Voici donc l’histoire d’un "pied-rouge"

     celle de Jean-Marie Boëglin 

    « Nous aussi, nous sommes les cocus de l’histoire. Pas de manière aussi dramatique que les pieds-noirs ou les harkis mais quand même un peu », a déclaré Jean-Marie Boëglin. Cet ancien « pied-rouge » de 85 ans (en 2012) n’aura pas connu d’hommages ni d’insultes pour ce 50e anniversaire de l’indépendance algérienne. Il est juste tombé dans les oubliettes de l’histoire. 

    Jeunes français militants, engagés à gauche, ils ont rejoint l’Algérie à partir de 1962 pour aider le nouveau pays à se construire. Avant de plier bagage quelques années plus tard, désenchantés. On les appelle les pieds-rouges.  

    En ce cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, la presse dégouline de témoignages de pieds-noirs, « cocus » de l’histoire. Mais il en est d’autres, bien plus discrets, qui ont longtemps répugné à parler. Jusqu’à ce qu’un jour… « J’ai été une sorte d’idiot utile. Mais si c’était à refaire, je recommencerais. Avec cette distance de savoir que l’homme est mal fait et que, quand on vous parle de collectif, il y a toujours un malin pour ramasser la mise, derrière… Mais oui, je recommencerais ! » L’œil bleu pétille sous la casquette. À 85 ans, Jean-Marie Boëglin doit s’aider d’une canne pour marcher, mais ne cherche pas ses mots. Il a fallu le prier un peu pour le convaincre de convoquer les fantômes de ses années pieds-rouges. Il râle qu’il va mal dormir après, raconte que la dernière fois qu’il a ouvert un carton de souvenirs, il a tout balancé dans l’Isère, juste en bas de chez lui, puis se lance. « Ce n’est même pas par idéologie ou par militantisme que je me suis engagé auprès du FLN, je suis plus instinctuel [sic]. Pour vous situer, à 15 ans, je me suis fait virer des Jeunesses communistes parce que trop libertaire et, à 17, de la Fédération anarchiste parce que trop marxiste ! Mais ma vie, c’était le théâtre. En 1957, je traînais à Lyon avec Roger Planchon. J’ai rencontré un jeune qui s’appelait Kader, passionné de théâtre lui aussi. Peu de temps après, il a disparu et ses amis m’ont appris qu’il était mort sous la torture dans un commissariat. Choqué, j’ai proposé un coup de main, puis l’épaule y est passée, puis tout le reste. » 

    De son père, ancien chef de réseau Francs-tireurs partisans (FTP) durant la seconde guerre mondiale, Jean-Marie Boëglin a appris les techniques de la clandestinité. En 1961, il est condamné à dix ans de prison par contumace, et passe au Maroc. À l’été 1962, il entre en Algérie avec l’Armée de libération nationale (ALN) et gagne Alger. « Toutes les nuits, on entendait des coups de feu. Très vite, je me suis aperçu qu’il y avait une lutte pour le pouvoir mais bon, je me disais, c’est normal, c’est les séquelles du colonialisme. Quand je posais des questions, on me répondait toujours : “Ce n’est pas le moment.” Ça m’a refroidi, mais en même temps, on avait des moyens et puis, on se sentait un petit peu bolchevik quand même ! » 

    Le théâtre, à nouveau, dirige sa vie. Avec Mohamed Boudia, qu’il a connu en France, et Mourad Bourboune, il fait partie de la commission culturelle du Front de libération nationale (FLN), qui crée le Théâtre national d’Alger en lieu et place de l’Opéra, et nationalise les salles d’Oran, Constantine et Annaba. La révolution est en marche, les pablistes ont l’oreille de Ben Bella, l’autogestion est le mot d’ordre sur toutes les lèvres. Boëglin devient l’un des enseignants les plus en vue du tout nouveau Institut national des arts dramatiques. Années heureuses où il a le sentiment de participer à la construction d’un monde et d’un homme nouveau. Jusqu’au coup d’état du général Boumediene, le 19 juin 1965. L’armée prend le pouvoir, l’islam est proclamé religion d’état, l’arabisation décrétée. « Les socialistes en peau de lapin », comme les appelle Boumediene, ne sont plus les bienvenus. 

    « Le vrai visage d’un tas de gens s’est révélé à ce moment là. Et il n’était pas beau. Beaucoup de pieds-rouges sont partis, d’eux-mêmes ou chassés. Malgré tout, j’y croyais, je croyais très fort au théâtre, je ne voulais pas laisser tomber l’école de comédiens. Malgré l’exil de Boudia et de Bourboune, je me disais que tout n’était pas terminé. Et puis, en tant que petit blanc, je culpabilisais comme un fou. Alors, je ne suis pas parti. » Il est arrêté, brutalisé, puis relâché et retrouve son poste. En 1966, les actions commises contre la sûreté de l’État durant la guerre d’Algérie sont amnistiées en France. Vexé d’être mis dans le même sac que les militants de l’Organisation armée secrète (OAS), Boëglin refuse de rentrer. Fin 1968, il est viré de sa chère école de théâtre et trouve à se recaser dans la communication. « J’avais la vanité de me dire : si je gêne, c’est que je sers à quelque chose. Et puis, avec le recul, je me dis que quelques graines ont germé. »  

    En 1979, des rumeurs l’accusent de sionisme et il comprend qu’il doit partir. Ce qu’il fera définitivement en 1981. De retour en France, à la Maison de la culture de Grenoble, il n’aura de cesse de mettre en scène des auteurs algériens. 

    Le soir est tombé dans l’appartement au bord de l’Isère. Jean-Marie Böeglin tire sur sa pipe, en silence, puis lâche : « Nous aussi, nous sommes les cocus de l’histoire. Pas de manière aussi dramatique que les pieds-noirs ou les harkis mais quand même un peu… » Cette fois, l’œil bleu se voile. Pas longtemps. D’un revers de main, Jean-Marie Boëglin chasse les fantômes et assène : « Je survis parce que je suis en colère. Et cette colère me donne de l’énergie. Tout est en train de craquer et j’espère que je ne crèverais pas avant d’avoir vu l’effondrement du système capitaliste. » 

    Après les « pieds-noirs »  les « pieds-rouges »

    Anne-Sophie Stefanini : "Les pieds-rouges ont pris part  à l'indépendance de l'Algérie" 

    À Paris, Catherine s’est battue avec ses amis communistes pour l’indépendance algérienne. En septembre 1962, elle se rend à Alger. Elle veut enseigner, aider le gouvernement de Ben Bella à bâtir un pays libre. Elle est grisée par l’inconnu, cette vie loin des siens : elle explore la ville chaque jour, sûre qu’ici tout est possible. C’est le temps des promesses : Alger devient sa ville, celle de sa jeunesse, de toutes ses initiations. En 1965, Catherine est arrêtée par la Sécurité militaire : le coup d’État de Boumediene chasse du pouvoir Ben Bella. Catherine et ses amis sont interrogés. En prison, face à celui qui l’accuse, elle se souvient de ses élans politiques et amoureux, de ce qu’elle a choisi et de ce qu’elle n’a pas voulu voir. Qui étaient vraiment ces «pieds-rouges» dont Catherine faisait partie ? Quelle femme est-elle devenue ? 

    Invitée de #MOE, l'écrivaine, Anne-Sophie Stefanini, revient sur son dernier roman, "Nos années rouges", paru aux éditions Gallimard. Elle évoque le parcours de Catherine qui faisait partie des pieds-rouges, ces Français qui ont voulu faire de l'Algérie un pays idéal.


     

     


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    «Je ne voulais pas de cet argent» :

    d’anciens appelés

    de la guerre d’Algérie reversent leur pension

      «Je ne voulais pas de cet argent» : d’anciens appelés de la guerre d’Algérie reversent leur pension

    Rémi Serre, cofondateur de l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre. | OUEST-FRANCE, MONIQUE CASTRO

    Depuis presque 20 ans, les membres de « l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre » reversent leur pension de retraite d’anciens combattants pour mener des projets humanitaires en Algérie et en Palestine. Rencontre avec quelques-uns des 400 adhérents de cette association créée il y a presque vingt ans à Albi (Tarn).

    « À 65 ans, malgré ma modeste retraite d’agriculteur, j’ai refusé celle de combattant. Je ne voulais pas de cet argent taché par tout le sang versé en Algérie », affirme Rémi Serre cofondateur de l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (association 4ACG), qui a tenu son assemblée générale 2023 les 25 et 26 mars, à Albi (Tarn). « Cet argent, je voulais le renvoyer en Algérie pour qu’il soit utile à ceux que nous avions fait souffrir. » Il en parle alors au Comité des objecteurs du Tarn (COT) qui le met en contact avec trois autres anciens appelés, des petits agriculteurs comme lui, rêvant d’une réconciliation avec le peuple algérien. Ensemble, ils créent l’association 4ACG en 2004. « À la première assemblée générale nous étions 15 mais l’année suivante, après l’émission (de radio) « Là-bas si j’y suis », de Daniel Mermet, 60 ! », se réjouit-il.

    400 adhérents

    Aujourd’hui, l’association compte 400 adhérents, une centaine d’anciens appelés dont la moyenne d’âges est de 85 ans, un peu moins nombreux chaque année, et des « amis », souvent les enfants d’anciens appelés ou de pieds noirs. « Ma mère est née en Algérie, j’ai adhéré il y a trois ans. Lors de la dernière assemblée générale, j’ai découvert l’ampleur de l’action de l’association et l’humanité de chacun des membres. C’est dans cet héritage moral que je souhaite m’inscrire », souligne Philippe Czapla, 56 ans, infirmier psychiatrique à Toulouse.

    Depuis sa création, la 4ACG a soutenu une trentaine de projets culturels ou humanitaires pour presque 1 million d’euros, soit environ 80 000 € par an, provenant des 810 € annuels de la retraite des anciens combattants et les cotisations, 30 € minimum, des « amis ».

    60 % du budget est attribué à l’Algérie et 30 % à la Palestine où l’association aide notamment Medina, une association qui apporte son soutien psychologique aux enfants traumatisés par la guerre.

    « En Algérie, nous avons, entre autres, participé au financement d’une adduction d’eau pour un potager et acheté un bus scolaire pour les habitants d’un village que les Français avaient détruit et que dix-sept  familles reconstruisent », enchaîne Rémi Serre. Les 10 % restant permettent de financer diverses actions dans des pays en guerre.

    « Quelle connerie, la guerre ! »

    Les anciens appelés interviennent également dans les établissements scolaires pour témoigner de leur expérience. Parfois en duo avec l’Association nationale des Pieds noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA) qui souhaite également la réconciliation entre la France et l’Algérie. « Quand on demande à une classe de lycéens ce qu’ils feraient s’il y avait une guerre, un sur deux partirait et se disent prêts à tuer au nom de la patrie », désapprouve-t-il, montrant la cicatrice d’une balle qui lui a traversé le cou. Lors d’un voyage en Algérie organisé par l’association, il a rencontré un ancien fellaga (combattant pour l’indépendance de l’Algérie) et en recoupant leurs souvenirs ce dernier  lui a dit : « Tu sais, c’est peut-être moi qui t’es tiré dessus. Quelle connerie, la guerre ! »

    Profondément pacifiste, Rémi Serre est intervenu au procès de son fils Pierre jugé pour insoumission, en novembre 1987 : « Une guerre, un conflit, si petit soit-il ne se règle pas par les armes »  mais par la négociation « alors pourquoi attendre ? À qui profite la guerre , toutes ces souffrances, toutes ces famines ? »

    « Il y a en a plein qui vident leur sac pour la première fois »

    Stanislas Hutin, 92 ans, le doyen de l’association, « opposé à la torture et dans le collimateur de sa hiérarchie » se souvient « d’avoir donné à boire et à manger à des prisonniers ». Ce qui aurait pu lui coûter cher. Un jour, il a photographié un jeune Arabe de 14 ans qui venait d’être torturé et qu’il a retrouvé en 2013 après de nombreuses recherches et dont la photo a été publiée dans son livre :   Journal de bord, Algérie novembre 1955-mars 1956. « J’ai eu de la chance par rapport à d’autres, à mon retour,  j’ai été entendu, écouté. J’ai pu parler et pour moi cela a été une véritable catharsis », ajoute-t-il.

      «Je ne voulais pas de cet argent» : d’anciens appelés de la guerre d’Algérie reversent leur pension

    Stanislas Hutin montre la photo du jeune garçon torturé qu’il avait pris en photo et retrouvé 60 ans plus tard. | OUEST-FRANCE, MONIQUE CASTRO

    Ce ne fut pas le cas pour tout le monde. Certains n’avaient jamais rien raconté avant de rejoindre la 4ACG. « Il y en a plein qui vident leur sac pour la première fois. Au début, quand ils prennent la parole, ils ne veulent pas de micro, et au fur et à mesure qu’ils parlent leur voix baisse et à la fin, ils pleurent », témoigne Rémi Serre, les yeux embués.

    SOURCE : «Je ne voulais pas de cet argent» : d’anciens appelés de la guerre d’Algérie reversent leur pension (ouest-france.fr)

     

      «Je ne voulais pas de cet argent» : d’anciens appelés de la guerre d’Algérie reversent leur pension

    Voici l'émission intéressante dont parle Rémy Serre que j’avais mis en ligne sur mon blog en 2017 organisée par le média  [LÀ-BAS SI J'Y SUIS]

      «Je ne voulais pas de cet argent» : d’anciens appelés de la guerre d’Algérie reversent leur pension

     

    Michel Dandelot

    Ami adhérent de la 4ACG

     

     

     

     

     

    À Béziers, contre la « Nostalgérie »  voici le remarquable témoignage de Rémy Serres  ancien appelé de la guerre sans nom

    À Béziers, contre la « Nostalgérie »

    voici le remarquable témoignage

    de Rémy Serres

    ancien appelé de la guerre sans nom

    Face à cette NOSTALGÉRIE dont l’extrême-droite exploite la mémoire douloureuse, voici le bouleversant récit d’un ancien appelé de la guerre sans nom, un des deux millions de petits soldats qui eurent vingt ans dans les Aurès. 

    Prenez le temps de partager ce témoignage pour la réconciliation et la fraternisation.

    Merci à Rémi Serres, merci aux amis de Béziers !

     


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    Aucun président de la République avant Macron n’aurait eu cette idée partisane (si elle est confirmée) dont vous pouvez prendre connaissance ci-dessous, avec la complicité de sa secrétaire d’État auprès du ministre des armées chargée des anciens combattants et de la mémoire, Patricia Mirallès fille de rapatriés d'Algérie… c’est d’ailleurs pour ces derniers seulement qu’elle agit… 

    Michel Dandelot

    Aucun président de la République avant Macron n’aurait eu cette idée saugrenue (si elle est confirmée) que vous allez povoirprendre connaissance

     

    Délocalisation du mémorial national

     de la guerre d'Algérie et des combats

     du Maroc et de la Tunisie

    16e législature

    Question écrite n° 06131

     de M. Jean-Marie Janssens  

    (Loir-et-Cher - UC)

    publiée dans le JO Sénat du 06/04/2023 - page 2273

    M. Jean-Marie Janssens attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre des armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire sur la délocalisation du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, du quai Branly à la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette située à Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais).
    En effet, par un appel du chef de cabinet, conseiller spécial de la secrétaire d'État, en charge de la mémoire et des anciens combattants, le président de la fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) a appris cette décision prise unilatéralement par le Gouvernement, sans concertation avec les anciens combattants. Cette délocalisation fait naître de légitimes craintes au sein de la fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) de voir disparaître la cérémonie d'hommage national qui se tenait jusqu'à présent à Paris chaque année. Depuis la promulgation de la loi n° 2012-1361 du 6 décembre 2012 relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, la cérémonie du 19 mars, qui permet aux adhérents de commémorer chaque année le souvenir des 26 000 soldats morts pour la France, est un temps mémoriel essentiel pour notre Patrie et il semblerait inconcevable de la voir réduite voire menacée de disparition. Il souhaite donc connaître la position du Gouvernement sur ce sujet et s'il entend rétablir la cérémonie devant le mémorial national des anciens combattants en Afrique du Nord, quai Branly.

    En attente de réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des armées, chargé des anciens combattants et de la mémoire.

    SOURCE : Délocalisation du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie - Sénat (senat.fr)

     

    Pour la "Pied-Noir" Mirallès...tout avait

    commencé le 15 octobre 2022

    sur mon blog

    Aucun président de la République avant Macron n’aurait eu cette idée saugrenue (si elle est confirmée) que vous allez povoirprendre connaissance

    Patricia Mirallès et les victimes

    de la guerre d'Algérie

     Un communiqué de Jean-François Gavoury

       Patricia Mirallès et les victimes de la guerre d'Algérie *** Un communiqué de Jean-François Gavoury

    2018

    APPEL FINAL DU 33ème CONGRèS NATIONAL DE LA FNACA à MARSELLE. « Le 33ème congrès national de la FNACA a rassemblé plus de 800 personnes au Palais des congrès de Marseille, du 12 au 14 octobre 2018.

    La séance de clôture était présidée par Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées. Ce congrès s’est terminé sur l’emplacement de l’ancien camp Sainte Marthe, d’où sont partis des centaines de milliers de soldats pour l’Afrique du Nord, dont près de 30 000 ne devaient jamais revenir. 

    Chaville, 15 octobre 2022.

    L’agenda de Madame Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire, ne comporte pas l’annonce de sa participation, demain matin à Chambéry (Savoie), à la séance de clôture du 34e congrès national de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA).

    On n’ose croire à sa défection, car boycotter un tel événement pourrait s’analyser à la fois comme un camouflet infligé aux appelés du contingent ayant survécu à leur service militaire effectué en Algérie et comme un sacrilège commis à l’égard de la mémoire de ceux qui y sont tombés, frappés à mort.

    Certes, Madame Patricia Mirallès affiche volontiers sa proximité avec les rapatriés d'Algérie (certains d'entre eux en tout cas !) et les harkis : bref, les partisans de l'Algérie française.

    Mais elle ne saurait donner à penser que le chef de l'État a trouvé encore moins impartiale que Geneviève Darrieussecq pour présider aux destinées de la Mémoire des victimes de la guerre d'Algérie de ce côté-ci de la Méditerranée.

    Et l’on veut croire que l'hommage national prévu le 18 octobre dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de ce conflit sera l'occasion pour Monsieur Emmanuel Macron d'évoquer enfin le souvenir de l'ensemble des victimes de l'OAS, ce qui constituera un geste ultime, authentique et exemplaire de concorde mémorielle.

    Tel est le sens du message (cf. article ci-après) que je souhaite faire passer demain, d’une manière ou d’une autre - publiquement ou en privé - à la ministre Patricia Mirallès.

    Jean-François Gavoury

    Aucun président de la République avant Macron n’aurait eu cette idée saugrenue (si elle est confirmée) que vous allez povoirprendre connaissance

     

    Combattre celles et ceux qui exaltent publiquement la mémoire des criminels de l'OAS, s’opposer aux revanchards de l’Algérie française qui, le 26 mars et le 5 juillet de chaque année, quai Branly à Paris, accaparent le Mémorial national voué à la célébration des Morts pour la France durant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie relève d’un devoir patriotique.

    C’est, en effet, répondre à l’appel de notre hymne national à dénoncer les « complices de Bouillé ».

    C’est également faire justice aux appelés du contingent, aux militaires de carrière, aux membres des forces de police et de gendarmerie assassinés par l’OAS et reconnus Morts pour la France.

    C’est, enfin et surtout, s’inscrire dans la jurisprudence issue de la décision du Conseil d'État du 14 novembre 2011 aux termes de laquelle une stèle commémorative dédiée à l’OAS, en tant qu’elle manifeste une prise de position politique et procède à l'apologie de faits criminels, n’a pas sa place sur le domaine public sauf à en consacrer un usage de nature à entraîner des troubles à l'ordre public.

    Ceux qui - civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires - ont défendu jusqu’au sacrifice suprême les institutions et les valeurs de la République ne sauraient demeurer plus longtemps les damnés de la mémoire, les réprouvés de l’histoire de la guerre d’Algérie.

    Le devoir des administrations et services en charge des Anciens combattants et de la Mémoire consiste, sous l’autorité de Madame la Secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, à en honorer le souvenir au même titre que l’ensemble des autres catégories de victimes militaires et civiles de ce conflit.

    Jean-François Gavoury
    Pupille de la Nation
    Orphelin de guerre
    Président de l’Association nationale pour la protection
    de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
     

    Aucun président de la République avant Macron n’aurait eu cette idée saugrenue (si elle est confirmée) que vous allez povoirprendre connaissance

    Le 19 mars 2023 " la pied-noir Mirallès " était à Notre-Dame-de-Lorette

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    C'était son idée et son second avertissement

    (9) Watch | Facebook

     

    Et puis arriva le 26 mars 2023

    Les noms des victimes

    du 26 03 62 n’ont pas leur place au Mémorial

    réservé aux soldats « Morts pour la France »

     

      Les noms des victimes du 26 03 62 n’ont pas leur place au Mémorial réservé aux soldats « Morts pour la France »

     

    On pensait que tout avait dit sur la tentative d’insurrection fomentée par l’OAS le 26 mars 1962 à Alger, depuis la communication d’Alain Ruscio faite le 17 mars 2012 au colloque organisé à Évian pour le cinquantenaire des accords (1).

    Mais un témoignage inédit est en opposition à la description du quartier de Bab el Oued prétendument transformé en ghetto par l’armée française et dans lequel agoniseraient des Européens affamés. Or cette victimisation démesurée servit à justifier l’appel au secours lancé par l’OAS le 26 mars 1962. Un document d’archive révélé depuis peu précise les onze emplacements des tirs hostiles dirigés contre les forces de l’ordre qui se sont alors trouvé en état de légitime défense. Du début jusqu’à la fin tragique de cette journée, Achard le civil et Vaudrey le militaire, appliquant l’instruction numéro 29 de l’ex-général Salan, portent l’entière responsabilité des morts français du 26 mars 1962 rue d’Isly.

    La manipulation

    C’est un tract aux accents tragiques, distribué dans la matinée du lundi 26 mars, qui va pousser les Algérois à voler coûte que coûte au secours des habitants de Bab el Oued, avec les conséquences que l’on sait : une cinquantaine de morts et près de 150 blessés français.

    On prête à l’ex-colonel Roland Vaudrey la rédaction du tract. Il fut l’ancien adjoint du colonel Godard à l’action psychologique au sein de la 10e division parachutiste. Condamné à 10 ans de prison pour sa participation au «complot de Paris» pendant le putsch d’Alger, il s’évade de la prison de la Santé où il est détenu, rejoint Alger où Godard le place à la tête de l’OAS « Alger Sahel » territorialement définie pendant la « bataille d’Alger ». Le binôme de 1957 exerce en 1962 ses talents de manipulateur, mais sur la population européenne cette fois. Vaudrey est décrit comme un homme « révolté, hargneux, emporté par sa haine de de Gaulle plus que par son désir de sauver l’Algérie (2) ».

     

    Tract T.Z. 109 de la zone Alger-Sahel de l’OAS 

    Halte à l’étranglement de Bab-el-Oued

    Une opération monstrueuse, sans précédent dans l’histoire, est engagée depuis trois jours contre nos concitoyens de Bab-el-Oued. On affame cinquante mille femmes, enfants, vieillards, encerclés dans un immense ghetto, pour obtenir d’eux par la famine, par l’épidémie, par « tous les moyens » ce que le pouvoir n’a jamais pu obtenir autrement : l’approbation de la politique de trahison qui livre notre pays aux égorgeurs du FLN qui ont tué vingt mille Français en sept ans. La population du Grand Alger ne peut rester indifférente et laisser se perpétrer ce génocide. Déjà, un grand élan de solidarité s’est manifesté spontanément par des collectes de vivres frais.

    Il faut aller plus loin : en une manifestation de masse pacifique et unanime, tous les habitants de Maison-Carrée, de Hussein-Dey et d’El-Biar rejoindront ce lundi, à partir de 15 heures, ceux du centre pour gagner ensemble et en cortège, drapeaux en tête, sans aucune arme, sans cri, par les grandes artères, le périmètre du bouclage de Bab-el-Oued.

    Non les Algérois ne laisseront pas mourir de faim les enfants de Bab-el-Oued. Ils s’opposeront jusqu’au bout à l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste.

    Il va de soi que la grève sera générale à partir de 14 heures.

    Faites pavoiser.

     

     

    Ce tract ne correspond en rien à la réalité décrite par deux témoins du déroulement des faits. Le premier témoignage, publié sur un site animé par des héritiers spirituels de l’OAS (3), est celui d’un extrémiste de l’Algérie française, celui d’un partisan obstiné de l’OAS et de ses crimes (4). Il ne peut donc pas être suspecté d’avoir la moindre réserve envers les adeptes du poignard, de la mitraillette et du plastic. Chef de clinique des hôpitaux d’Alger, ce chirurgien assurait le service de garde du 23 au 26 mars 1962 à la clinique Durando, établissement de soins privé appartenant aux frères Gilbert et Roger Chiche, situé avenue Durando, à l’intérieur du périmètre de Bab el Oued bouclé par l’armée française.

     

    Un témoignage inédit

     

     

     

    Ce qui me trouble, c’est que l’affaire de Bab-el-Oued était terminée depuis le samedi 24 au soir ! […]. Le dimanche matin, les copains qui étaient dans la clinique et moi, nous sommes allés à pied traîner dans les rues […]. Dans la journée du dimanche, le professeur Bourgeon et le professeur Goinard note 5 sont venus à la clinique pour se rendre compte de la situation. Ils nous ont aidés à faire évacuer par les ambulances des pompiers des membres de l’OAS qui s’étaient réfugiés à la clinique, dont le « capitaine » Achard à qui j’avais fait sous anesthésie locale une petite cicatrice cutanée d’appendicectomie !!! La Croix Rouge est arrivée avec des vivres vers la fin de la matinée ! Bref, le bouclage était en train de se lever ! Alors pourquoi cette manifestation tardive et inutile qui a coûté tant de sang et de larmes ?

    […] Le dimanche 25, la ville paraissait calme et nous sommes allés visiter les autres quartiers […]. Mgr Duval s’est fait conduire dans le quartier afin de visiter les populations de Bab-el-Oued et leur apporter son réconfort religieux […].

    Naturellement, dès qu’il a été reconnu, il a été hué et a prudemment rebroussé chemin […]. Lundi 26, nous nous sommes réveillés dans une ville silencieuse. Des patrouilles circulaient mais il nous a été encore possible de nous promener dans les rues […]. 

     

    Le 22 mars 2009, le même témoin publie à nouveau le récit de ce qu’il avait vécu 47 ans auparavant les 23, 24, 25 et 26 mars 1962 (6) :

     

     

    Dimanche 25 mars : La ville paraissait calme et nous sommes allés visiter les autres quartiers. Il semblait ne plus y avoir de gendarmes dans la ville. Nous sommes allés rue Léon Roche, jusqu’à l’immeuble dit « le barrage » […] Le Lundi 26, nous nous sommes réveillés dans une ville silencieuse. Des patrouilles circulaient, mais il nous a encore été possible de nous promener dans les rues, et de visiter certains immeubles […].

     

     

    L’auteur persiste dans sa description de Bab-el-Oued très différente des versions dramatiques du tract. Son rédacteur ne peut être suspecté d’une quelconque bienveillance envers les autorités civiles et militaires d’Alger puisque, même dans l’exercice de ses fonctions, il n’hésite pas à pratiquer un acte pseudo-chirurgical visant à protéger l’une des figures les plus hideuses de l’OAS, Jacques Achard, qui s’est vanté d’avoir obtenu le maintien de Mouloud Feraoun sur la liste des six dirigeants des Centres sociaux éducatifs massacrés le 15 mars 1962, dix jours avant l’épisode de la rue d’Isly. Quant au président du Conseil de l’Ordre des médecins, il se rend complice d’aide aux terroristes de l’OAS.

    Un autre témoignage, anonyme celui-là, va dans le même sens que le précédent (7) :

     

     

    24 mars. Seules les femmes peuvent sortir de 8 à 9 heures le matin pour faire leurs courses. L’après-midi nous bravons le couvre-feu. Les gendarmes ne sont pas partout. Un corbillard arrive dans le quartier, dans le cercueil, du pain remplace le mort. Il est distribué aux familles, cadeaux des boulangers de Saint-Eugène.

     

     

    Il est clair que le ghetto n’en n’est pas un, que le bouclage n’est pas hermétique, qu’il est possible d’entrer dans Bab-el-Oued et qu’on peut aussi en sortir comme le feront tous les commandos de l’OAS avec la complicité active de médecins et de militaires chargés du « bouclage ». La fouille collectera 579 armes de chasse, 34 fusils de guerre, 9 pistolets mitrailleurs, 263 grenades, 5 postes émetteurs-récepteurs, 100 kg d’équipement radio et plus de 2 tonnes d’équipements militaires divers (8). Les habitants ne manquaient ni de pain ni d’armes.

    Les responsables de l’OAS appellent à secourir des habitants prétendument victimes d’un génocide, affamés dans leur quartier encerclé, alors qu’en réalité le bouclage est levé depuis au moins 48 heures et que même les médecins de garde trouvent le temps d’aller à pied traîner dans les rues pour meubler leur inoccupation professionnelle.

    Pour exciter la population, l’ex-colonel Vaudrey, le spécialiste de l’action psychologique, dénonce une fausse agression sanguinaire du pouvoir fasciste, qui serait responsable d’une opération monstrueuse, de créer un ghetto, d’installer la famine, de répandre l’épidémie, de se livrer à un génocide, à faire mourir de faim cinquante mille femmes, enfants, vieillards. Or, d’après le témoignage du service médical de garde, tout cela est un faux grossier, monté de toute pièce.

    Mais à Alger, plus c’est gros et plus ça marche puisque c’est l’OAS, la Toute Puissante, qui le dit, elle qui frappe où elle veut, qui elle veut, comme elle veut. L’OAS voit tout, sait tout pour reprendre les slogans barbouillés sur les murs de la ville rendue folle.

    Cette manifestation de type insurrectionnel a bien été échafaudée par l’OAS du début jusqu’à la fin délibérément meurtrière, en application de l’instruction numéro 29 donnée le 23 février 1962 par l’ex-général Raoul Salan, chef suprême de l’Organisation : « Sur ordre des commandements régionaux, la foule sera poussée dans les rues. » L’ex-sous-préfet Achard, responsable civil de Bab el Oued, et l’ex-colonel Vaudrey, responsable militaire de la région Alger Sahel, vont pousser la foule dans les rues d’Alger en accroissant à l’extrême le climat révolutionnaire dans la capitale. Emploi systématique du feu sur les unités de gendarmerie et les CRS : 11 armes automatiques ont fait feu sur les forces du maintien de l’ordre. La manifestation est interdite mais il faut rechercher à entraîner la population à s’opposer aux consignes et aux décisions de l’autorité d’Alger.

    Salan a été obéi.

    La preuve par l’archive

    En dehors des inconditionnels de l’Algérie française, il est admis que les premiers coups de feu qui ont déclenché la fusillade ont bien été tirés par un membre de l’Organisation qui avait d’ailleurs prépositionné d’autres tireurs sur le trajet de la manifestation.

    Dès 1973, des précisions sur ce point ont été fournies par le général Pierre Goubard, Le 26 mars 1962 le colonel Goubard commande le 4e régiment de tirailleurs. Ouvertement partisan de l’Algérie française ce colonel sera chargé par le général Challe, lors du putsch d’avril 1961, de convaincre son supérieur, le général Arfouilloux, de rejoindre les putschistes. Il est opposé à ce que soit confié à ses soldats le maintien de l’ordre dans Alger, mais trois compagnies du 4e RT en seront pourtant chargées sur décision de l’état-major. Goubard n’apprécie pas et reste dans son PC sur les Hauts Plateaux pendant que se déroulent les événements que lui relateront ses hommes une fois rentrés au PC du régiment à Berrouaghia.

    Il les rapportera dans un article publié dans Historia Magazine, 1973, numéro 361, p. 3076-3083 :

     

     

    Il est 15 h 10. Une rafale éclate et le sergent, stupéfait, voit deux civils, dont l’un est touché à la tête, s’écrouler à ses pieds […]. La rafale est partie d’un FM mis en batterie au dernier étage du 64, rue d’Isly […]. Simultanément, comme au signal de la première rafale, d’autres armes se dévoilent, rue d’Isly, rue Chanzy, rue Alfred-Lelluch, boulevard Carnot […]. Un FM, du haut des derniers étages du 22, rue Chanzy, prend la rue en enfilade où civils et tirailleurs sont touchés par les mêmes coups. Une grenade – les tirailleurs n’en sont pas pourvus – est tombée rue d’Isly… une autre atterrit rue Chanzy. Elles font le vide autour d’elles.

     

     

    Le plan détaillé qui complète le récit circonstancié indique l’emplacement des tirs hostiles, des jets de 4 grenades, des commandants de compagnie, des véhicules militaires, etc.

    En 1990, Yves Courrière apporte les précisions suivantes :

     

     

    Le capitaine Gilet, commandant la 5e compagnie du 4e régiment de tirailleurs, arrive en renfort par la rue de Chanzy avec ses tirailleurs. Il est 14 h 45. Soudain, une rafale de FM claque sur la gauche du lieutenant Ouchène, rue d’Isly.

    — On nous tire dessus, crie celui-ci dans son émetteur récepteur.

    Je riposte ?

    — Affirmatif, répond le capitaine Techer […].

    Ouchène a repéré deux armes automatiques, des FM, qui tirent en feux croisés des étages supérieurs de l’immeuble 64, rue d’Isly. Mais il n’y a pas que ces armes qui tirent dans la foule, sur les militaires […]. C’est l’enfer, on tire de partout. De tous les barrages des tirailleurs, des immeubles, des toits, des terrasses, de la foule aussi. Des grenades explosent […] (9).

     

     

    Le 25 juillet 2019, le site « Histoire coloniale et postcoloniale » (histoirecoloniale.net) reproduit l’article de Rémi Kauffer : « Vers 15 heures, des coups de feu éclatent. Les tirailleurs ripostent aussitôt ». Le Petit Larousse définit le verbe riposter par : « se défendre ».

    Benjamin Stora écrit en 2022 : « Jean Lacouture raconte : À 14 h 45, une rafale de fusil-mitrailleur claque en direction de la troupe, du balcon du 64 de la rue d’Isly. On nous tire dessus lance dans son émetteur récepteur le lieutenant Ouchène Daoud (10). »

    Il ressort des différentes relations de ce massacre que c’est bien le fusil-mitrailleur embusqué au 64 rue d’Isly qui a tiré en premier en direction des tirailleurs. Ceux-ci ont alors riposté, car ils étaient placés en état de légitime défense. Il faut préciser que le 4e RT avait été engagé dans le bouclage de Bab el Oued les jours précédents et qu’il avait essuyé des tirs venant des balcons et des terrasses tenus par les commandos de l’OAS.

    Les quatre témoignages sont aujourd’hui appuyés par un document déposé aux archives du Service historique de la Défense à Vincennes, classé sous la cote GR 1 H 27 03-D9. Il s’agit d’un plan portant les emplacements de onze armes ayant fait feu, venant en complément de celui du général Goubart.

    Le prépositionnement de nombreux tireurs de l’OAS équipés d’une arme de guerre sur le trajet de la manifestation prouve manifestement l’intention de s’en servir. Et elles ont effectivement servi. Pour tuer. Même si les armes servies par des commandos de l’OAS n’ont pas délibérément tiré sur les manifestants, il est à craindre que ces derniers, pris sous un déluge de feu, aient pu être atteints de manière « collatérale ». Toutes les munitions dont disposaient les forces de l’ordre n’ont pas été utilisées.

    Les éclats des quatre grenades n’ont pas fait la distinction entre tirailleurs et manifestants. Or les forces de l’ordre n’en étaient pas pourvues alors que l’OAS en détenait des caisses pleines – 263 saisies à Bab el Oued seulement – et s’en était déjà servi à plusieurs reprises contre les gendarmes mobiles en particulier. Le témoignage du chirurgien de garde, les récits des participants à la manifestation, le plan déposé aux archives prouvent de manière irréfutable la responsabilité exclusive de l’OAS dans le massacre du 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger.

    Le mémorial national du quai Branly, destiné à honorer les soldats « Morts pour la France », a été détourné par l’inscription en 2010 des noms des manifestants civils qui ont perdu la vie pour avoir suivi aveuglément un mot d’ordre insurrectionnel des meneurs de l’OAS.

    Si la secrétaire d’État, chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire se rendait au Mémorial du Quai Branly le 26 mars 2023, on pourrait dire qu’hommage serait encore une fois rendu à des consentantes victimes de l’OAS. Un affront serait encore fait aux innocentes victimes, civiles, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, qui furent le dernier rempart pour défendre la République, ses institutions et ses valeurs.

    Jean-Philippe Ould Aoudia


    1.  Site Histoire coloniale et post coloniale 26.03.1962. Reproduit dans Le Lien, numéro 62, avril 2013, http://max-marchand-mouloud-feraoun.fr nr1  

    2.  Robert Buchard, OAS, Albin Michel, 1963, p. 103.  

    3.  http://www.alger-roi.net/Alger/bab_el_oued/textes/l_temoignage_beo_thiodet.htm  

    4.  En 2008 il s’est en effet rendu coupable de faits constitutifs du délit de diffamation publique dirigée contre la mémoire du commissaire central d’Alger, Roger Gavoury, déclaré « Mort pour la France », ce qui lui valut condamnation définitive à une forte amende délictuelle par la cour d’appel de Paris le 14 mars 2011.  

    5.  Respectivement président du Conseil de l’Ordre des médecins et chef du service chirurgical A, hôpital Mustapha d’Alger.  

    6.  http://nj2.notrejournal.info/Temoignage-le-23-mars-et-suivants.  

    7.  Archives d’Algérie. Facebook.  

    8.  « Bilan de la fouille de Bab el Oued », coupure de presse non identifiée, fin mars 1962, numérisée sur le site Exode 1962.  

    9.  Yves Courrière, La guerre d’Algérie, L’heure des colonels, Les feux du désespoir, 1990, p. 1059-1062.  

    10.            Benjamin Stora, La Gangrène et l’Oubli, 2022, Éd. La Découverte poche, p. 107.  

     

     

    Le Mémorial national

    de la guerre d’Algérie

    et des combats du Maroc

    et de Tunisie de Paris

    détourné de sa vocation

     

    L’histoire du Mémorial national  de la guerre d’Algérie  et des combats du Maroc  et de Tunisie de Paris détourné  de sa vocation

     

    Le 5 décembre 2002, le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie est inauguré par Jacques Chirac, Président de la République. Situé sur le quai autrefois quai Branly aujourd’hui Jacques Chirac, il célèbre la mémoire des 23 000 soldats reconnus Morts pour la France de 1952 à 1962. Il comporte trois colonnes, les deux colonnes latérales- l’une bleue et l’autre rouge- sont dédiées aux Morts pour la France, séparées par une colonne centrale blanche comportant des informations historiques.

    Ce monument s’inscrit dans la continuité de la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.

    Le 5 décembre 2009, lors de la journée nationale d’hommage aux «Morts pour la France», Hubert Falco, Secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants déclare :

    " Enfin, nous avons décidé d’inscrire sur la colonne centrale du monument national du quai Branly le nom des civils français, victimes innocentes de la guerre d’Algérie. Les premiers noms seront ceux des femmes et des hommes tués lors de la tragédie de la rue d’Isly. Puis, nous instruirons, avec méthode, au fur et à mesure des demandes, l’inscription des noms de toutes les victimes civiles innocentes de cette guerre ".

    Les revanchards de la colonisation protestent :

    … " Ainsi, si nous lisons bien ce qu’il envisage, les complices civils des assassins de nos pères, de nos frères et de nos sœurs, seront honorés dans le même Mémorial "…

    … " Ainsi, tous les complices du FLN et du Parti communiste, tombés pendant cette guerre d’Algérie, verront leur nom s’afficher sur ce Mémorial ".

    En février 2010, le président de l'Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS (ANPROMEVO) Jean-François Gavoury interroge Hervé Houdin, directeur adjoint du cabinet d’Hubert Falco, sur l’origine et la nationalité des personnes pouvant figurer sur la colonne médiane du Mémorial, en prenant l’exemple des six victimes de Château-Royal. Le texte ci-dessous provient du blog d’Anne Guérin-Castell, paru sur Médiapart sous le titre « Passe-passe mémoriel », il comporte trois volets publiés en 2010.

    Question : «… quid, par exemple, des six Inspecteurs des Centres sociaux éducatifs collectivement massacrés, sur leur lieu de travail et dans l’exercice de leurs fonctions, par un commando de l’OAS le 15 mars 1962 à Alger, à la veille de la signature des Accords d’Évian ?

    En d’autres termes, MM. Ali Hammoutène, Mouloud Feraoun et Salah-Henri Ould Aoudia seront-ils, le cas échéant, traités distinctement ou non de MM. Marcel Basset, Robert Eymard et Maxime Marchand ?

    En ce cas, quid, en particulier, de Salah-Henri Ould Aoudia, dont le père, Boudjemâ-Benjamin Ould Aoudia, avait été admis à la qualité de citoyen français par jugement du Tribunal de grande instance de Tizi-Ouzou ?»

    Réponse : «Conformément aux propos de M. Hubert Falco le 5 décembre 2009, sont visés par l’hommage les “civils français, victimes innocentes de la guerre d’Algérie”. Par “français”, il convient d’entendre “Français d’origine européenne” ou admis à la qualité de citoyens français (à l’exclusion, en toute hypothèse, des “sujets”).

    Question : « … Par ordre alphabétique, avec indication individuelle du lieu, de la date et des circonstances du décès ?

    Réponse : Par ordre alphabétique, sous chapeau de présentation commun à chaque catégorie de victimes civiles.

    Question : Et moyennant quel libellé ?

    Réponse : Par ordre alphabétique général, sans identification particulière, les noms de victimes civiles de l’OAS pouvant prendre rang derrière ou devant les victimes algéroises de la rue d’Isly, selon l’ordre alphabétique.

    Question : La dernière question porte sur l’occurrence du défilement. … au rythme de défilement du nom des Morts pour la France sur la colonne gauche et des conditions de déroulement de la liste des victimes civiles sur la colonne centrale, quelles sont les solutions envisagées pour éviter toute discrimination positive à l’égard de ces dernières ? »

    Réponse : « Pas de solution possible. »

    Trois mois après la déclaration d’Hubert Falco, le 26 mars 2010, le gouvernement de Nicolas Sarkozy décide d’inscrire sur la colonne centrale du Mémorial les 48 noms de victimes civiles de la manifestation du 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger.

    Le dévoiement du Mémorial est évident. Innocentes, ces victimes ne le sont pas puisqu’elles ont obéi, et en toute connaissance, à un appel insurrectionnel de l’OAS. Elles ont désobéi aux autorités puisque la manifestation était interdite. De plus, les militaires chargés du maintien de l’ordre ont riposté à des tirs hostiles provenant de fenêtres d’immeubles avoisinants.

    Anne Guérin-Castell écrit :

    Ainsi, depuis le 26 mars 2010, le nom d’un sympathisant d’une organisation criminelle mort lors de la manifestation de la rue d’Isly s’affiche avec une fréquence environ 500 fois supérieure à celle d’un combattant «Mort pour la France» et, pour certains d’entre eux, du fait de cette même organisation criminelle. 

    Ainsi, dans l’hypothèse où des noms des victimes civiles de cette organisation criminelle seraient inscrits sur la colonne centrale, ils se trouveraient mélangés, par ordre alphabétique, à ceux des sympathisants de la même organisation, ce qui constituerait une falsification de l’Histoire inscrite en toutes lettres sur un monument de la République.

    Ainsi, seules trois des six victimes du massacre de Château-Royal, et peut-être une quatrième, dont le cas serait minutieusement examiné , auraient droit à figurer sur la colonne centrale : le révisionnisme qui inspire la politique mémorielle du gouvernement confine au racisme d’État, puisqu’il argue pour cela, 48 ans après l’extinction de la colonisation, d’une conception coloniale de la nationalité aussi inique que désuète, alors que ces fonctionnaires de la République sont morts dans l’exercice de leur fonction et du fait même de cette fonction, qu’ils ont poursuivi leur travail malgré les menaces dont ils étaient l’objet et qu’était visé, à travers eux, leur idéal commun, que Germaine Tillion décrivait ainsi dans Le Monde daté du 18 mars 1962 :

    Entre l’écrivain Mouloud Feraoun, né en Grande Kabylie ; Max Marchand, Oranais d’adoption et docteur ès lettres ; Marcel Basset, qui venait du Pas-de-Calais (exactement : de Fouquières-lès-Lens) ; Robert Aimard, originaire de la Drôme ; le catholique pratiquant Salah Ould Aoudia et le musulman Ali Hammoutène, il y avait une passion commune : le sauvetage de l’enfance algérienne, – car c’était cela leur objectif, l’objectif des centres sociaux : permettre à un pays de vivre dans son ensemble, et grâce à sa jeunesse, de rattraper les retards techniques que l’on appelle “sous-développement”. Dans un langage plus simple, cela veut dire : vivre.

    Et aujourd’hui, les satisfactions accordées par un Secrétaire d’État à ceux dont on sait qu’ils cherchent à réhabiliter une organisation qui avait pour but avoué de lutter par tous les moyens contre la République, feraient que ces six patronymes pourraient être séparés ? Autant vouloir séparer des sangs mêlés dans le ruisseau tragique dont l’empreinte marqua pendant de longs mois le sol de Château-Royal.

    Unis dans le sacrifice comme ils l’étaient dans leur œuvre d’éducation, ils doivent le demeurer dans notre souvenir écrivait alors un autre ministre, Lucien Paye, dans le communiqué destiné à être lu dans tous les établissements scolaires de France. Notre République aurait-elle, 48 ans après, à ce point modifié les valeurs auxquelles elle se réfère ?

    Le mémorial du quai Branly doit revenir à son état initial, conformément à la proposition de loi déposée le 7 juillet, et les noms des morts de la rue d’Isly, qui actuellement défilent sur sa colonne centrale, doivent en disparaître.

     

    L’histoire du Mémorial national  de la guerre d’Algérie  et des combats du Maroc  et de Tunisie de Paris détourné  de sa vocation

    Le 26 mars 2021, et pour la première fois depuis 2010, un membre du gouvernement, en la personne de Geneviève Darrieusecq, ministère chargée des Anciens combattants, a déposé une gerbe au titre de son ministère et au nom du président de la République, lors de la cérémonie organisée par l’association qui défend la mémoire des participants à la manifestation insurrectionnelle organisée par l’OAS à Alger le 26 mars 1962.

    La caution inhabituelle d’un membre du gouvernement aux participants à une manifestation insurrectionnelle et interdite fut renforcée par le discours prononcé par le Président de la République le 26 janvier 2022, lors de la réception à l’Élysée de représentants d’associations de rapatriés, de harkis et d’élus du Midi :

    L’histoire du Mémorial national  de la guerre d’Algérie  et des combats du Maroc  et de Tunisie de Paris détourné  de sa vocation

    « Ce jour-là (26 mars 1962 rue d’Isly à Alger), des soldats du 4e régiment de tirailleurs, une unité de l'armée française, firent feu sur une foule qui manifestait, attisée par l'OAS, son attachement à l'Algérie française, en cherchant à rompre le blocus du quartier de Bab El-Oued. Ce jour-là, les soldats français déployés à contre-emploi, mal commandés, moralement atteints, ont tiré sur des Français. Il est plus que temps de le dire. Ce qui devait être une opération de maintien de l'ordre s'acheva par un massacre, un massacre dont aucune liste définitive des victimes ne fut établie, qui fit des dizaines de tués et des centaines de blessés. Les familles ne purent pas enterrer dignement leurs morts. Les obsèques religieuses furent interdites. Les corps convoyés directement au cimetière par camions militaires au jour et à l'heure choisie par les autorités. Le choc fut immense pour les citoyens qui se pensaient auparavant protégés par l'armée française et qui voyaient se retourner contre eux le glaive qui devait les défendre ». 

    26 mars 2023

    Revoilà les nostalgiques de l’OAS

    Ils annoncent leur sale programme comme

    a été la sale guerre d’Algérie

    Revoilà les nostalgiques de l’OAS : Ils annoncent leur sale programme comme  a été la sale guerre d’Algérie

     

    Déroulé de la journée de commémoration

    du 61ème anniversaire

    de la fusillade du 26 mars 1962, rue d’Isly

     à Alger, ce dimanche 26 mars 2023

    Nicole Ferrandis, présidente de l’association des "Familles Victimes du 26 mars", organise :
    14h30 : La cérémonie commémorant la fusillade du 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger, sur le Mémorial du Quai Branly, 65 quai Jacques Chirac 75007 Paris
    18h30 : l’association " Souvenir du 26 mars 1962", présidée par Roland Albert, organise la cérémonie de commémoration de la tragédie du 26 mars 1962, sous l’Arc de Triomphe, par le dépôt de quatre gerbes :

    • Bleue pour les cimetières et les disparus d’Algérie
    • Blanche pour les Harkis et les Français de confession musulmane
    • Rouge pour les victimes de la fusillade du 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger
    • Bleu-Blanc-Rouge pour les enfants victimes de la guerre d’Algérie

     

    L’histoire du Mémorial national  de la guerre d’Algérie  et des combats du Maroc  et de Tunisie de Paris détourné  de sa vocation

    Une question se pose : Patricia Mirallès

    sera-t-elle présente ?

    Le 4 juillet 2022, c’est la désignation de Mme Patricia Mirallès comme ministre des Anciens combattants et de la Mémoire, fille de rapatriés, qui ne cache pas ses liens, et les revendique, avec les nostalgiques de l’Algérie Française.

    Le 5 juillet 2022, le Président de la République a fait déposer une gerbe au pied du Mémorial du Quai Branly. Sa nouvelle ministre était présente, elle y a déposé elle-même aussi une gerbe. Sur sa page facebook elle publie des photos la montrant en train de discuter, avec le sourire, avec ces nostalgiques de l’OAS.

    Comme nous ne savons pas encore si Patricia Mirallès était bien présente à la cérémonie du 26 mars 2023 deux amis sont allés prendre des photos édifiantes :

     

    L’histoire du Mémorial national  de la guerre d’Algérie  et des combats du Maroc  et de Tunisie de Paris détourné  de sa vocation

    L’histoire du Mémorial national  de la guerre d’Algérie  et des combats du Maroc  et de Tunisie de Paris détourné  de sa vocation

     

    «  Photos prises le 27 mars 2023 par Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de l’un des six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, massacrés par l’OAS le 15 mars 1962, sur leur lieu de travail, victimes de leur engagement pour les valeurs de la République. A leurs obsèques le 18 mars 1962, Lucien Paye, ministre de l’Education nationale a déclaré que les auteurs du crime se sont mis au ban de la conscience humaine ».

     

    Aucun président de la République avant Macron n’aurait eu cette idée partisane (si elle est confirmée) que vous allez pouvoir prendre connaissance

    Un autre ami qui souhaite rester anonyme m’écrit :

    Triste journée ce 26 mars

    « Après la fin du Congrès national de l'ARAC, hier, je suis passé au Quai Branly, avant le démarrage officiel de la cérémonie. J'ai pu contrôler que la gerbe que devait déposer Patricia Mirallès était bien là. Celle de Macron était attendue, mais je ne suis pas resté pour attendre sa livraison, parce qu'une responsable (que j'ai cru reconnaître comme étant la présidente de l'association de la mémoire des victimes du 26 mars 62) est venue me voir et me dit : "Je crois que je vous reconnais, mais vous ne venez pas pour commémorer avec nous cette cérémonie". Je lui ai répondu que, comme ancien de l'Algérie, je passais par là et que je venais me recueillir devant ce mémorial. J'ai préféré partir discrètement en surveillant qu'on ne me prenait pas en photo.

    Et ce soir, cette clique sera à l'Arc de Triomphe pour raviver la flamme du soldat inconnu.

    Après le message de Mirallès pour les commémorations du 19 mars, c'est une série odieuse ».

    Et voici sa photo 

    L’histoire du Mémorial national  de la guerre d’Algérie  et des combats du Maroc  et de Tunisie de Paris détourné  de sa vocation

     

     

    Après avoir été détourné de sa vocation

    Le Mémorial national

    de la guerre d'Algérie et des combats

    du Maroc et de la Tunisie

    pourrait être déporté

     

      

     


    4 commentaires
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    Aujourd'hui 7 avril 2023 le rassemblement

    en soutien à Edouard Schoene à voir à la fin

    de l'article

    Ignoble agression d’un militant  du Collectif 17 octobre de Grenoble

    Ignoble agression d’un militant

    du Collectif 17 octobre de Grenoble

    Ignoble agression antisémite et anti-communiste d’un militant du collectif 17 octobre de Grenoble (Communiqué collectif 17 octobre) : Dernier ‘fruit’ de la montée des idéologies d’extrême-droite, comme une suite aux ratonades de Bordeaux, chasse au faciès, chasse aux migrants, violences racistes à Lyon, Aix, en Bretagne, en Alsace et ailleurs, aux tentatives de réhabilitation de l’OAS et de ses tueurs par la mairie FN/RN de Perpignan !

    Ignoble agression d’un militant  du Collectif 17 octobre de Grenoble

    Édouard Schoene lors d’une manifestation de solidarité avec les Gazaouis en 2014, portant une kippa-keffieh. L’ancien élu PCF de Fontaine a été victime d’injures et de menaces antisémites durant le week-end du 18 et 19 mars. © Place Gre’net

    La section Grenoble-Métropole de la Ligue des droits de l’Homme déclare également « condamner les graffitis de croix gammées et d’injures antisémites et anti-communistes visant Édouard Schoene à son domicile et l’assurer de son entier soutien ». Même son de cloche pour Attac Isère, qui « condamne énergiquement ces actes inqualifiables, dont les victimes peuvent compter sur [sa] complète solidarité ».

    Ignoble agression d’un militant  du Collectif 17 octobre de Grenoble

    Suite à l’article publié par Place Gre’net mentionnant la réaction de la Ville de Fontaine, Édouard Schoene a par ailleurs fait savoir son « étonnement » que la municipalité puisse affirmer ne pas avoir été informée des faits. L’ancien élu indique avoir adressé au maire Franck Longo un courriel pour dénoncer les « agissements inqualifiables » dont il avait été victime. La police municipale de Fontaine a, elle aussi, été alertée le même jour.

    SOURCE : Rassemblement suite aux attaques antisémites à Fontaine (placegrenet.fr) 

    Fontaine. La violence antisémite

    et anticommuniste de l’extrême-droite

    Fascistes antisémitisme

    L’un des panneaux déposés au domicile d’Edouard Schoene. Insupportable.

    Edouard Schoene pris à partie par des graffitis antisémites et anticommunistes. La justice est saisie. Le PCF réagit et souligne que «lorsqu’un communiste est attaqué, ce sont tous les communistes qui se lèvent ! »

    Au cours du week-end des 18 et 19 mars, des inscriptions antisémites et anticommunistes visant nommément Édouard Schoene sont apparues à Fontaine non seulement sur des affichettes annonçant le loto des Amis du Travailleur alpin, mais également à son domicile.

    « Les invectives haineuses accompagnées de croix gammées sont d’une violence inouïe, rappelant les heures les plus noires de notre histoire, celles du nazisme : » Drancy Auschwitz le retour vite ! « Juifs cocos race de m….e », « Judéos-communistes » « Grill chambres à gaz », « À bas le communisme »… » constate la section communiste de Fontaine rive gauche du Drac qui condamne « avec la plus grande vigueur les auteurs de ces mots d’ordre qui osent promouvoir le retour des camps de concentration et reprennent la propagande affichée autrefois par le régime nazi et le régime de Pétain ».

    Nazis à Fontaine (Isère)

    Dans une déclaration publiée le 20 mars, la fédération communiste de l’Isère rappelle qu’Edouard Schoene, ancien adjoint au maire et journaliste bénévole au Travailleur alpin, est « un militant reconnu du mouvement social sur tous les terrains. C’est également lui qui s’était porté partie civile dans l’affaire Sinisi, cet élu fontainois d’extrême-droite condamné pour propos racistes en 2017, condamnation confirmée par la cour de cassation en 2020. Un élu raciste qui avait alors menacé de mort notre camarade suite à son procès, et reçu le soutien des dangereuses bandes des « Jeunesses nationalistes » (organisation dissoute depuis par le ministère de l’Intérieur). » 

    La fédération communiste de l’Isère souligne également qu’alors « que notre pays est en ébullition sur le front social, et que l’extrême-droite cherche à se poser en roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle, ces menaces ignobles doivent susciter la mobilisation de tous les démocrates : le fascisme est une gangrène qu’il est urgent d’éradiquer ! »

    La section communiste de Fontaine et le PCF 38 tiennent « à manifester à Edouard leur soutien total et fraternel en ces moments particulièrement pénibles ». Au nom des communistes de l’Isère, la fédération appelle « les autorités de la République à prendre à bras le corps les menaces de violences émanant de l’extrême-droite ».

    Les membres de la rédaction du Travailleur alpin s’associent pleinement à ces condamnations et renouvellent leur soutien amical à l’un des leurs.

    Edouard Schoene a porté plainte ce lundi 20 mars afin que les auteurs de cette ignominie rendent compte de leurs actes devant la justice de la République.

    SOURCE : Fontaine. La violence antisémite et anticommuniste de l’extrême-droite - Travailleur Alpin (travailleur-alpin.fr) 

    Isère. Contre la menace fasciste

    rassemblement vendredi à Fontaine

    L’un des graffitis diffusés à Fontaine lors du loto organisé par les Amis du Travailleur alpin et dont certains ont été déposés au domicile d’Edouard Schoene.

    Après les menaces et graffitis anticommunistes et antisémites adressées à Edouard Schoene et au Travailleur alpin, le PCF appelle à un rassemblement à Fontaine vendredi à 17h30.

    La section de Fontaine du PCF organise vendredi prochain, le 31 mars, un rassemblement de protestation contre les attaques antisémites et anticommunistes dont Edouard Schoene, journaliste bénévole au Travailleur alpin et ancien adjoint communiste de la ville de Fontaine, a été la victime dans la nuit du 18 au 19 mars.

    Les manifestants se rassembleront place des Fontainades (arrêt de tram Les Fontainades – Le Vog , ligne A) pour se rendre en cortège devant la plaque du souvenir, 22 avenue Jean Jaurès, qui commémore l’assassinat de dirigeants de mouvements de résistance et du Parti communiste français, Antoine Polotti et et Marco Lipszyc, dit commandant Lenoir, tués par la Gestapo.

    De nombreuses organisations ont fait part de leur soutien à Edouard Schoene.

    L’union départementale CGT déclare ainsi que « les nostalgiques de l’OAS, les xénophobes et les racistes, les antisémites de tout poil, les néo-nazis et néo-fascistes n‘ont pas leur place dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos montagnes ; c’est pourquoi l’Isère, terre de Résistance, ne cédera rien à ces pourvoyeurs de haine ». Après avoir rappeler que « déjà en janvier, à Grenoble, certaines organisations comme l’UNI ou l’Action Française sont passées à l’acte en attaquant le mouvement social contre une assemblée générale lycéenne à Grenoble ».

    L’Action antifasciste de Grenoble constate également « depuis plusieurs mois une multiplication des groupuscules racistes et d’extrême-droite dans l’agglomération grenobloise. Ils sont un danger à prendre au sérieux, ces nouvelles violences racistes nous le prouvent. N’oublions pas que l’antisémitisme a été l’un des plus violents racismes d’Etat qui soit et que la France a participé activement au génocide des personnes juives en Europe. »

    Identifier et juger les auteurs

    Le collectif du 17 octobre 1961, constitué en rappel au massacre d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, indique : « engagés de longue date contre les idéologies xénophobes et racistes, contre les nostalgiques de la colonisation et de l’Algérie française, nous savons à quel point l’extrême-droite est un poison pour la démocratie, un danger mortel pour l’ensemble des citoyennes et des citoyens.  L’agression dont a été victime notre camarade Édouard est très grave.
    Nous attendons que les responsables et les commanditaires de ces actes soient sanctionnés avec une sévérité exemplaire. »

    Le collectif Culture en lutte, le SELF Spectacle-Culture CGT 38 « condamnent radicalement les attaques dont Edouard Schoene a été victime et appelle toutes celles et ceux, qui sont en lutte contre la réforme inique des retraites, tous les progressistes, tous les démocrates à se mobiliser et à renforcer le combat contre l’extrême droite. Tolérance zéro contre le fascisme ! Eradiquons la gangrène brune ! »

    Le Nouveau parti anticapitaliste exprime toute sa solidarité à Edouard, « un militant actif sur de nombreux terrains de luttes sur lesquels nous nous retrouvons très fréquemment. Un militant aux convictions fortes et ouvert aux débats. Nous apportons aussi notre soutien à ses camarades de la section fontainoise du PCF 38. Nous ne laisserons jamais aucun fasciste toucher ne serait-ce qu’un cheveu de l’un·e de nos camarades de lutte ! »

    ATTAC Isère souligne qu’à « l’heure où l’extrême-droite, entrée en force à l’Assemblée nationale, est courtisée par le gouvernement et la droite, des événements de ce type alertent sur le retour d’idées et d’actes nauséabonds, qui doivent être combattus avec vigueur » et exige que «  tous les efforts de la puissance publique soient mis en oeuvre pour en identifier les auteurs, afin qu’ils soient jugés et condamnés. »

    L’association Initiative citoyenneté défense condamne de tels actes et appelle à participer au rassemblement de vendredi.

    La fédération communiste de l’Isère souligne qu’aujourd’hui, « alors que notre pays est en ébullition sur le front social, et que l’extrême-droite cherche à se poser en roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle, ces menaces ignobles doivent susciter la mobilisation de tous les démocrates : le fascisme est une gangrène qu’il est urgent d’éradiquer ! »

    Polotti Lipszyc Lenoir

    SOURCE : Isère. Contre la menace fasciste, rassemblement vendredi à Fontaine - Travailleur Alpin (travailleur-alpin.fr) 

     

     

    Le fascisme ne passera pas

    ni à Fontaine, ni ailleurs !

    Voici donc le rassemblement annoncé

    en solidarité à Edouard Schoene

    Ignoble agression d’un militant  du Collectif 17 octobre de Grenoble 

    Des fascistes se réclamant de Mussolini, vantant les camps de concentrations et s'en prenant à un de nos camarades communiste et juif de par sa naissance, ont dessiné des croix gammés sur des panonceaux, sur la vitre de l'UL CGT de Fontaine, ont déposé des affiches au domicile de notre camarade et devant la porte du local du parti communiste à Fontaine, avant d'allumer le feu pour tenter de détruire cette maison des communistes. Face à cette haine, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour dire NON au Fascisme, ce vendredi 31 mars 2023, au 22 avenue Jean-Jaurès à Fontaine. Cette vidéo, se veut le témoignage de cet élan de solidarité vis-à-vis de notre camarade Edouard Schoene et du Parti communiste Français.

    Malgré certaines prises de paroles à peine audibles (dommage) ne manquez surtout pas la conclusion qui nous remonte le moral, au moment où un dernier sondage alarmant annonce une Le Pen fille élue présidente de la République si l'élection avait lieu aujourd'hui, de la faute de Macron, de la Macronie et de leurs alliés, véritable tremplin à l'extrême-droite.

    Michel Dandelot 

     


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    A chacun son Algérie

    A chacun son Algérie

    Dans une ville de France, c’est sans doute Dijon (Côte-d’Or) en voyant la première image du documentaire où l’on parle de Dijonnais d'aujourd'hui dans la guerre d'Algérie : vingt personnes racontent « leur Algérie » des années 1954-1962. Ils étaient : appelés, militants indépendantistes, harkis, pieds-noirs, ou simples paysans, dépassés par « les évènements ». Nous avons rassemblé ces témoignages, une parole rebondissant sur une autre, traitant des raisons de cette guerre, des combats en Algérie et en France, du départ et de l’arrivée en « métropole ». Mais il s’agit surtout d’histoires personnelles ou familiales dont le récit contribue à alléger la souffrance et à améliorer la compréhension entre les héritiers de mémoires antagonistes.

     

     

    A chacun son Algérie

    Je rappelle le remarquable  témoignage de Marcel Yanelli que l’on voit dans le documentaire "A chacun son Algérie":

    Marcel Yanelli nous signale la sortie d'un film « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et d'un documentaire «Métro Charonne » - micheldandelot1

    Michel Dandelot 


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    Montluc, ou la mémoire à partager

    d’une prison palimpseste

    Montluc, ou la mémoire à partager d’une prison palimpseste

    Marc André

    Une prison pour mémoire
    Montluc, de 1944 à nos jours

    (ENS éditions, 572 p., 24 €)

     

    L'historien Marc André consacre une étude exhaustive et radicale à la prison Montluc de Lyon. De la Gestapo à la répression des luttes anticoloniales, les cachots en ont vu défiler. Aujourd'hui, les diverses mémoires du lieu se regardent en chiens de faïence.

    Comment un bâtiment carcéral peut-il, au fil du temps et des mémoires, prendre l’allure d’un palimpseste – c’est-à-dire d’un parchemin médiéval, dont chaque version se voyait effacée par la suivante sous la plume des copistes successifs ? Telle est la question résolue par l’historien Marc André, au sujet du fort Montluc, prison adossée à un tribunal militaire et sise dans le troisième arrondissement de Lyon.

    Pour la mémoire collective, Montluc, c'est là que Jean Moulin ou encore l’historien Marc Bloch furent incarcérés et torturés par « le boucher de Lyon », Klaus Barbie pendant la Seconde Guerre mondiale. Chef local de la Gestapo, il fut, avec ses sbires, responsable du meurtre sur place et dans les environs de 4 000 personnes ; et responsable de la déportation de 7 500 juifs – dont l’immense majorité périt à Auschwitz-Birkenau.

    Klaus Barbie emprisonné au Fort Montluc de Lyon (JT d'Antenne 2 du 6 février 1983, présenté par Christine Ockrent) © INA Histoire

    Toutefois, la mémoire du lieu ne saurait s’arrêter là. Des acteurs et complices du nazisme y furent mis sous les verrous épurateurs une fois la Libération accomplie. Et déjà des opposants communistes à la guerre d’Indochine étaient jetés dans les geôles de Montluc, avant qu’à leur tour des objecteurs de conscience français et des nationalistes algériens ne tâtassent de la paille humide du cachot.

    Tout le mérite de l’étude menée par Marc André, Une prison pour mémoire : Montluc de 1944 à nos jours, consiste à révéler chaque couche d’expérience carcérale, chaque sédiment de mémoire, de façon que le palimpseste devienne mille-feuille. Un tel travail distingue et relie à la fois, érigeant un établissement pénitentiaire en organisme vivant, qui absorbe puis rejette les détenus, dans un implacable et surprenant transit cellulaire.

    Avec des éliminations définitives à la clef, puisque toutes les exécutions capitales lyonnaises, à partir de 1955, se déroulent à Montluc.

    En l’espace d’une vingtaine d’années, allant du plus fort de l’occupation nazie au summum des violences de la guerre d’Algérie, un sinistre lieu de mémoire se dresse en métaphore des arrangements du récit national, à mesure que s’imposent les compromissions des gouvernants au mépris des gouvernés.

    « Combien d’Oradour croyez-vous que l’armée française a déjà faits en Indochine ? »

    Un officier nazi purgeant sa peine à Montluc, en 1950

    Ainsi le communiste Lucien Benoit, incarcéré par le régime de Vichy à Montluc pour « activité communiste », s’y retrouve-t-il à nouveau, en 1950, pour le punir de son action anticoloniale : le tribunal militaire lui reproche d’avoir frappé à coups de pied des représentants des forces de l’ordre, lors d’une manifestation contre la guerre d’Indochine.

    À Montluc, Lucien Benoit tombe sur quelques codétenus spéciaux : des criminels de guerre nazis, dont certains occupent l’ancienne « baraque aux juifs » construite dans la cour de la prison, du temps qu’ils la dirigeaient sous l’Occupation.

    L’ancien directeur hitlérien du lieu l’accueille en ces termes : « Monsieur Benoit, il se trouve que nous sommes, ici, logés à la même enseigne. Je voulais vous dire, au nom de mes camarades, que si vous, ou vos amis, avez besoin d’un service, vous demandez à nous. »

    Le communiste refuse cette solidarité factice, cette fausse équidistance. Et alors qu’un nazi écroué lui lance « quelle saloperie la guerre ! », Lucien Benoit réplique : « Nous ne sommes pas ici pour les mêmes raisons. Nous, nous avons lutté contre la guerre menée en Indochine. Nous ne sommes pas de ceux qui ont fait Oradour. » Sans se démonter, en souriant, le nazi émérite lâche : « Ah, Monsieur Benoit, combien d’Oradour croyez-vous que l’armée française a déjà faits en Indochine ? »

    Un avenir qui ne passe plus

    La lecture du livre de Marc André ne cesse de provoquer le vertige, tant les télescopages historiques se ramassent à la pelle.

    Exemple : « Aux manifestants communistes, aux insoumis ou appelés réfractaires, viennent s’ajouter d’autres acteurs : les fils de fusillés par les nazis qui commencent à peupler les prisons, et leurs familles qui protestent fortement contre cet état de fait. C’est qu’un nouvel élément vient secouer les mémoires traumatiques, quand Hans Speidel, ancien chef d’état-major de l’armée allemande d’occupation en France et responsable notamment des activités de contre-espionnage, est nommé début mars 1957 au commandement Centre-Europe de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), dont le siège est à Fontainebleau. » 

    Le fils d’un ancien résistant fusillé écrit alors à René Coty, président de la République, pour affirmer être prêt à donner sa vie pour son pays, comme le fit son père, mais jamais en servant sous les ordres de ceux qui l’assassinèrent.

    Montluc, ou la mémoire à partager d’une prison palimpseste

    Affiche du PCF datant de 1957 (© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis)

    À ce passé qui ne passe pas, s’ajoute un avenir qui ne passe plus : l’ordre colonial français dans les trois départements d’Algérie. L’insoumission et la désertion des militaires « indigènes » amènent sous les verrous bien des « tirailleurs nord-africains » jugés par le TPFA (tribunal permanent des forces armées).

    Viennent les rafles et les tortures, « comme sous la Gestapo », s’indignent d’anciens résistants. Sans oublier les exécutions capitales de militants du FLN. Et ce, autre télescopage, alors qu’est sorti en salle le film de Robert Bresson, tourné dans la prison de Montluc même, à propos de l’évasion spectaculaire du résistant André Devigny : Un condamné à mort s’est échappé (1956).

    « Un Condamné à mort s'est échappé » : bande-annonce d'époque (1956). © Gaumont

    Aucun condamné à mort algérien ne s’est échappé de Montluc, dont Marc André détaille la refonte sécuritaire, avec la mise en place de séparations étanches (entre soutiens du FLN et de Messali Hadj en particulier). Ce temps des cloisonnements et des cliquetis, mais aussi d’une prison qui « se transforme en espace de lutte », est admirablement rendu.  Grâce à un travail d’historien qui prit dix ans et conduisit l’auteur des fonds d’archives à des entretiens approfondis avec les survivants, sans omettre la lecture des témoignages écrits, publiés ou non, laissés à la postérité.

    Des noms émergent, trop souvent inconnus du grand public au nord de la Méditerranée : Moussa Lachtar, Salah Khalef, Mostefa Moudina. Ce dernier, en 2012, à l’occasion des 50 ans de la fin de la guerre d’Algérie, est revenu à Montluc, où il avait été enfermé, en 1960, après avoir été condamné à mort par le TPFA de Lyon.

    Sénateur algérien, qui devait publier en 2013 un livre de souvenirs sur l’attente emplie d’incertitudes qu’il passa dans la prison de la capitale des Gaules (La nuit a peur de l’aube, éd. Anep, Alger), il a provoqué un esclandre politico-mémoriel dont Marc André fait son miel.

    Mostefa Moudina visitait donc en 2012 l’établissement carcéral devenu mémorial en 2010 : il ressortit aux dix prétendus « hauts lieux de la mémoire nationale » sous la tutelle du ministère des armées – au même titre que la nécropole et la tranchée des baïonnettes de Douaumont, que le mont Valérien, ou encore que le mémorial des guerres en Indochine de Fréjus, au même titre, toujours, que le mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie…

    Voilà dix ans, le sénateur algérien fait part de son étonnement : aucune trace de la souffrance des Algériens en ces murs. Jean Lévy, délégué régional des Fils et filles des déportés juifs de France, lui réplique alors que Montluc est uniquement dévolue à la Seconde Guerre mondiale. Jean Lévy enfonce le clou en janvier 2022, affirmant que l’Algérie n’a pas droit de cité en ces lieux : « C’est incompatible avec notre pensée, nous avons promis à ceux qui sont morts dans cette prison que nous serions les vigiles contre le nazisme. »

    Documentaire de Mohamed Zaoui, « Retour à Montluc » (France, Algérie, 2013), consacré à Mostefa Moudina. © domi us

    Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, saute sur l’occasion et dénonce le « grand méli-mélo de la mémoire » qu’occasionnerait l’évocation des prisonniers algériens à Montluc. Comme si les « hauts lieux de la mémoire nationale » cités plus haut et administrés par le ministère des armées ne relevaient pas eux-mêmes du méli-mélo à gogo, favorisant un fatras franchouillard sous couvert de réconciliation !

    Or Marc André prend à rebours les sornettes mémorielles d’un Laurent Wauquiez doublement fautif – puisqu’en sus d’encourager la pleutrerie politicienne, cet agrégé d’histoire, auteur de recherches universitaires sur les Lumières arabes, se renie intellectuellement.

    L’auteur d’Une prison pour mémoire, tout en ne cessant de montrer que Montluc est traversée par des communautés d’expériences distinctes, plaide pour un regard critique sur le lieu de mémoire. Celui-ci ne doit pas servir de simple levier partisan mais s’avérer à la fois complexe et objet d’histoire.

    Communautés « d’expériences »

     et « témoignantes »

    L’historien distingue deux communautés mémorielles : « La première peut être qualifiée de militante : portée par un objectif structuré par une idéologie, fortement médiatisée, elle est dirigée vers l’action politique au présent. L’usage du passé est instrumental avec pour volonté clairement affichée la construction d’une mémoire collective et la captation d’une reconnaissance (donc de privilèges) en faveur d’un groupe particulier. »

    Marc André situe dans cette première catégorie aussi bien le sénateur algérien Mostefa Moudina que le délégué régional des Fils et filles des déportés juifs de France Jean Lévy. Et il leur oppose une seconde communauté, non pas « d’expériences », mais « témoignante » ; non pas tapageusement autocentrée, mais aussi discrètement que foncièrement ouverte sur l’altérité, la solidarité, par-delà les épreuves hétérogènes : « Façonnée à l’échelle individuelle, animée par des souvenirs personnels, partagée dans une sphère plus restreinte, elle considère la mémoire comme un matériau utile à l’écriture de l’histoire. »

    Pour l’auteur, la distinction entre ces deux communautés « et surtout leur croisement offrent la possibilité de dépasser les logiques d’affrontement identitaires et victimaires – ce que certains appellent les “guerres de mémoires” – à travers une nouvelle histoire dans laquelle les victimes de divers régimes n'ont, en fait, jamais cessé de dialoguer, hier comme aujourd’hui ».

    Ainsi seulement un persécuté cesserait de chasser l’autre en un fâcheux mouvement binaire, qui convient aux clous mais pas aux humains, animaux politiques et roseaux pensants…

    D’autant que dans une France post-coloniale et à laquelle l’Empire semble manquer comme une dent arrachée, le développement séparé (qui se dit apartheid en afrikaans) mémoriel en vigueur aboutit au déni sinon au négationnisme.

    Document de propagande du ministère des Armées consacré au «Mémorial national de la prison Montluc» : une vision partielle et partiale de l'histoire... © Ministère des Armées

    Savons-nous que dans les quatre dernières années de la IVe République et les quatre premières années de la Ve, 300 « assignés à résidence » environ ont séjourné dans la prison, avant leur transfert en Algérie ? Et que près de 10 000 raflés, dont une quinzaine de femmes algériennes, ont été fichés dans le fort Montluc transformé en centre d’identification ?

    Savons-nous que 10 Algériennes, 16 Françaises et 41 Français ont été détenus, de quelques semaines à plusieurs années, pour leur participation aux réseaux indépendantistes ou pour leur action antimilitariste ? Que plus de 850 accusés ont comparu devant le tribunal militaire pour leur engagement durant la guerre d’indépendance algérienne ? Que 75 Algériens condamnés à la peine capitale ont attendu dans le couloir de la mort et que 11 d’entre eux ont été guillotinés in situ – deux autres à Dijon ?

    « Les faits, au terme de ce travail, sont fermement établis », écrit Marc André en conclusion d’un livre qui se veut « un dialogue entre les ombres ». Tout en regimbant à juste titre face à la tournure du souvenir français : « Montluc rejoue, à l’échelle d’une prison, ce qui se passe à une échelle bien plus vaste. Il est parfaitement légitime de se demander aujourd’hui de quel devoir de mémoire on parle quand on exfiltre tous les autres, quand le devoir de mémoire se mue en désir d’exclusion. »

    Antoine Perraud 

    SOURCE : https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/201122/montluc-ou-la-memoire-partager-d-une-prison-palimpseste 

     

    Montluc, ou la mémoire à partager d’une prison palimpseste

    Voir aussi : 

    a5574272-9681-4018-a6ff-a738dac92ce5.pdf (archives-lyon.fr) 

    Jean-François Gavoury 


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    "Revenir à Montluc"

    Première projection 

    à Lyon, le 3 mai, au Musée Gadagne

     "Revenir à Montluc"  Première projection à Lyon, le 3 mai, au Musée Gadagne

    "Si je n'avais rien fait, j'aurais été complice de ceux 

    qui tuaient en Algérie au nom de ma citoyenneté française"

    Claudie Duhamel, à son procès au tribunal militaire

    de Lyon, en avril 1961

     "Revenir à Montluc"  Première projection à Lyon, le 3 mai, au Musée Gadagne

    Revenir à Montluc

    Une femme en prison pendant la guerre d'Algérie

    Agée d’à peine vingt ans, Claudie Duhamel s’engage dans un réseau de soutien au FLN, parti nationaliste en guerre pour l'indépendance de l'Algérie. Elle est arrêtée en novembre 1960 et incarcérée dans la prison lyonnaise de Montluc pendant trois ans.

    Convoquant la difficile mémoire de son incarcération, Claudie Duhamel témoigne notamment de la dernière exécution capitale d'un militant du FLN qui a eu lieu à Montluc, en janvier 1961, sous la fenêtre de sa cellule. Une expérience qui la marque à jamais.

    Son récit d'un parcours carcéral semé d'épreuves dessine le portrait d'une femme digne qui, par-delà les années, reste une militante fidèle à ses idéaux humanistes.

    Un documentaire de 70 minutes

     de Béatrice Dubell

     "Revenir à Montluc"  Première projection à Lyon, le 3 mai, au Musée Gadagne

    "Béatrice Dubell cherche et parvient à restituer le vécu de Claudie Duhamel, qui raconte le choc des exécutions de condamnés à mort, l’isolement, la façon dont il était brisé, à l’occasion des rencontres avec les avocats ou encore du procès ; elle évoque ses peurs, ses maux – en particulier la grève de la faim qui marque son corps – mais aussi ses joies et le quotidien, l’étourdissement de la libération après laquelle il faut se réhabituer à la vie du dehors. Cette approche fait tout le sel du film. Non pas que l’histoire soit absente – le récit est chronologique et les événements marquants rappelés – mais la sensibilité est bien l’apport du film à une histoire par ailleurs documentée." 

    Sylvie Thénault, historienne, spécialiste du droit et de la répression en Algérie à la période coloniale

    Musée Gadagne
    MHL - Musée de l'histoire de Lyon

    1 place du petit Collège, 
    69005 Lyon
    Mercredi 3 mai, 18 heures

    La projection sera suivie d'une rencontre avec la réalisatrice et les historien·nes  qui ont accompagné la réalisation du film.


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    TRANSMETTRE AVANT DE DISPARAÎTRE

     

    TRANSMETTRE AVANT DE DISPARAÎTRE

    Quel est l’impact de la colonisation sur une famille qui l’a subie ? Comment s’en remettent ceux qui en ont été acteurs ? Inès, 18 ans, accompagnée de sa grand-mère algérienne, Lalia, 81 ans, discutent de ce lourd héritage avec Michel, 83 ans, ancien appelé en Algérie et son petit-fils Timoléon, 15 ans.

    Comment un exil forcé vécu par une famille se ressent de génération en génération ? Josselin, 35 ans, petit-fils d’Henri, pied-noir arrivé en France en 1962, croise son récit familial avec celui de Nora, 43 ans, petite-fille d’immigrés algériens, et Rahim Rezigat, algérien arrivé en France dès 1947.

    Comment les douleurs du passé se transmettent-elles ? Saïd, fils de harki, et sa fille Lilia rencontrent Annie-Paule, juive d’Algérie, et sa fille Sarah, en compagnie de Raphaël et sa mère Véronique, dont le père, rappelé français est mort au combat en Algérie. Ensemble, ils et elles parlent de leur héritage douloureux et comment, malgré tout, l’Algérie les attire.

    Que faire d’une mémoire trop lourde à porter ? L’enfouir, l’assumer, la transmettre ? Dans Générations guerre d’Algérie - Le poids de la mémoire, Dominique, pied-noir, née à Alger en 1953, raconte pourquoi, malgré la douleur, elle a écrit un livre pour ses petites filles dont Jeanne, 16 ans, présente à ses côtés. À 15 ans, Ilyess a lui, au contraire, hérité de toute l’histoire de l’Algérie par son père M’Hamed, né en Algérie et arrivé à Paris en 1968. Enfin, Léo, 15 ans, accompagne son grand-oncle, Jean-François qui a lui mis des décennies avant de partager les deux périodes de son service militaire en Algérie, l’une heureuse, en tant qu’instituteur, l’autre désastreuse en tant qu’agent du maintien de l’ordre à Alger. Jeanne, Ilyess et Léo découvrent ces récits de vie complémentaires et posent leur regard sur la question de la transmission, notamment dans le cadre scolaire. De l’espace “mémoire” que chaque binôme visite tour à tour, à la rencontre où les 6 se réunissent, les regards se croisent et les paroles s’échangent, les générations s’écoutent et s’interrogent. Pendant ce moment intime et fort, les langues se délient, les souvenirs surgissent, les secrets se révèlent et les mémoires s’apaisent.

     


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    Depuis le bureau où je vous écris si souvent depuis 13 ans et dans ce temps qui est si inquiétant, je vous offre ces photos et cette vidéo de bonheur d'enfants pour un appel à la Paix

    Enfants de tous pays

    Tendez vos mains meurtries
    Semez l'amour
    Et puis donnez la vie
    Enfants de tous pays
    Et de toutes couleurs
    Vous avez dans le cœur
    Notre bonheur

     


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    UN SOUVENIR

    D'AVRIL 2022

    Rencontre-débat "ITS"

    du 26 mars 2022

    LE PSU ET LES ACCORDS D’EVIAN *** LE PSU ET LA LUTTE CONTRE L’OAS *** UNE RELECTURE DE L’ANNÉE 1962

    60ÈME ANNIVERSAIRE

    DES ACCORDS D’EVIAN

     

    Dans le cadre de la journée

    de commémoration du 60ème

    anniversaire des accords d’Evian

    LE PSU ET LES ACCORDS D’EVIAN

    LE PSU ET LA LUTTE CONTRE L’OAS

    UNE RELECTURE DE L’ANNÉE 1962

    Le samedi 26 mars 2022 au Maltais rouge

    Le 18 mars les Accords d’Évian sont signés, mettant fin à la guerre d’Algérie. Soulagement, mais pas pour tout le monde cependant. Dès le lendemain, l’OAS initie un nouveau et terrible cycle de violences dans le but d’empêcher leur application et l’indépendance de l’Algérie. Profitant de son désarroi, l’OAS va entraîner une partie importante de la population européenne dans cette entreprise suicidaire. Résultat, des attentats, des morts, des blessés, de la contre violence, des destructions, l’exode de la majorité de la population européenne, les harkis laissés pour compte. Le PSU, également dans le viseur de l’OAS, participe à la lutte contre l’OAS, intervient dans le débat, notamment lors du référendum du 8 avril 1962. 

    L’Institut Tribune Socialiste organise une rencontre-débat pour un retour lucide sur cette période qui n’est pas sans écho sur la situation d’aujourd’hui en France et en Algérie.

     

    En cliquant sur les deux vidéos ci-dessous

    vous allez être dirigés vers tous les témoignages

    et questions de cette rencontre-débat

    Dans la première vidéo vous aurez le témoignage d'Hubert Rouaud un ami que je connais depuis l'existence de mon blog, membre de la 4acg, voici le lien d'un article que j'ai mis en ligne en 2014 : Témoignage d'Hubert Rouaud ancien appelé de la guerre d'Algérie - micheldandelot1

    Dans la seconde vidéo vous aurez le témoignage de Jean-François Gavoury, cet ami que je connais, lui aussi depuis l'existence de mon blog, son père Roger Gavoury a été assassiné par l'OAS, voici un article le concernant : Le 7 mai 2017 nous connaîtrons le nom du nouveau président de la République... mais quel que soit le résultat nous continuerons à défendre les valeurs de liberté, de justice, de fraternité - micheldandelot1

     

     Les vidéos de la soirée


    Le PSU et les Accords d'Evian

    Le PSU et la lutte contre l'OAS

     


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    Il y a plusieurs informations concernant

    ma revue de presse d'aujourd'hui

    qui me surprennent

    Michel Dandelot

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui me surprennent.  Michel Dandelot

    La date de la visite du président algérien en France prévue les 2 et 3 mai prochain reste tributaire de plusieurs facteurs, selon le magazine français Jeune Afrique, dont l’évolution de la mobilisation en France contre la réforme du système des retraites, qui a entraîné le report de la visite du roi britannique à Paris, à la demande de la présidence française.

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot

    L’Ambassadeur d’Algérie s’entretient

     avec la Secrétaire générale du Quai d’Orsay

    L’Ambassadeur Saïd Moussi s’est entretenu le 30 mars 2023, avec Mme Anne-Marie Descôtes, Secrétaire Générale du Quai d’Orsay. La rencontre a été l’occasion de faire le point sur les prochaines échéances bilatérales dans le cadre de l’agenda politique convenu entre les Hautes autorités des deux pays.

    L’Algérie renvoie son ambassadeur à Paris

     et la France nomme un nouvel ambassadeur

    L’ambassadeur d’Algérie en France est rentré à Paris, 50 jours après avoir été convoqué à Alger pour des consultations sur la question de l’opposition algéro-française, Amina Bouraoui, comme l’a rapporté le magazine français Jeune Afrique.

    Le magazine estime que le retour de l’ambassadeur est un autre signe de détente dans les relations entre Paris et l’Algérie, après l’appel téléphonique de la semaine dernière entre les présidents des deux pays, qui ne s’étaient pas parlé auparavant depuis la crise diplomatique déclenchée par l’affaire de la militante politique algéro-française après son expulsion de l’aéroport de Tunis vers la France après avoir saisi les services consulaires français.

    Jeune Afrique ajoute que ce retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris permettrait la reprise ou le rétablissement des contacts à plusieurs niveaux entre les responsables français et algériens, après la quasi-définition provoquée par l’affaire Amina Bouraoui.

    Le magazine rappelle que le gouvernement français attend désormais que son homologue algérien lève la suspension de la délivrance des laissez-passer consulaires, qui permettent d’expulser les Algériens indésirables sur le sol français. Il s’agit d’une mesure prise dans le cadre de l’affaire Amina Bouraoui.

    De son côté, Paris a nommé mercredi dernier un nouvel ambassadeur en Algérie, Stéphane Romatet, en remplacement de l’ancien ambassadeur François Gouyette, dont les fonctions expirent à la fin du mois de juillet prochain.

    Et Jeune Afrique de préciser que les deux parties sont censées reprendre les contacts dans les prochains jours pour préparer la visite d’Etat que le président algérien doit effectuer en France les 2 et 3 mai prochains, même si la date n’a pas été officiellement annoncée par les parties algérienne et française.

    La date de cette visite reste tributaire de plusieurs facteurs, selon le magazine français, dont l’évolution de la mobilisation en France contre la réforme du système des retraites, qui a entraîné le report de la visite du roi britannique à Paris, à la demande de la présidence française.

    Pour recevoir le président algérien début mai, comme prévu, Paris avait programmé un défilé sur les Champs-Elysées, en plus de l’hommage rendu à Abdelkader Al-Jazaery, dans le cadre du travail de réconciliation mémorielle en cours.

     

    Algérie. La presse dans tous

     ses états

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot

    FANATIC STUDIO / GARY WATERS / S / FST / Science Photo Library via AFP

    Sans risque de se tromper, on peut considérer que le quotidien des journalistes dans les trois pays du Maghreb n’est pas rose, entre la censure qui peut s’abattre à tout moment sur n’importe quel journaliste et les procès à répétition dont le couperet peut tomber sur chacun de nous pour des raisons que la raison ignore. Mais il faut reconnaître sans nul doute que le pompon revient certainement à nos confrères en Algérie où le métier de journaliste est bien loin d’être une sinécure.

    Pas forcément critiques du gouvernement, de nombreux journalistes algériens, sous couvert d’anonymat nous ont confié d’ailleurs leurs craintes d’être le prochain sur la liste. Surtout depuis que les médias ont relayé l’arrestation dans la nuit du 24 décembre dernier d’Ihsane El Kadi, traîné les mains menottées comme un vulgaire criminel avant la mise sous scellés des médias Radio M et ­Maghreb Émergent par les autorités algériennes, il semble que le régime algérien a définitivement décidé de criminaliser un métier qui faisait jusqu’à présent office de soupape de sécurité pour une population excédée par la répression et les pénuries de toute sorte dans un pays riche en pétrodollars.

    Qui veut la peau des journalistes ? Il n’est pas difficile de dater le virage liberticide du régime envers la liberté de la presse en Algérie : il paraît concomitant avec l’arrivée au pouvoir de Abdelmadjid Tebboune et de son mentor le général Said Chengriha. La prise des commandes par le duo a été marquée par la virulence du hirak qui a failli renverser le pouvoir si ce n’était l’arrivée miraculeuse de la pandémie du Covid. Depuis, la presse engagée aux côtés des populations pour des revendications portant sur des revendications portant essentiellement sur l’avènement d’un État de droit va connaître les foudres de l’exécutif.

    Quand le mouvement « Hirak » est né en février 2019, les journalistes de ce quotidien comme bien d’autres vont soutienir les manifestations pacifiques hebdomadaires en  protestation contre la candidature de Bouteflika (transformé en momie par la maladie) à un cinquième mandat présidentiel. La vague de répression va alors cibler les journalistes qui vont être jugés sur des chefs d’accusation tels que : l’atteinte à la sûreté nationale, l’appel à un attroupement non armé ou l’appartenance à un groupe terroriste qui relèvent plutôt du code pénal.

    Résultat, tous les fleurons de la presse algérienne vont disparaître sous les coups de boutoirs des pressions politiques et financières à commencer par le journal francophone Liberté qui a cessé de paraître en Algérie dès avril 2022, alors que le quotidien El Watan est menacé de mettre la clé sous le paillasson sous la pression du pouvoir politique qui lui cherche des motifs pour le faire disparaître. A lui seul, Al Watan représente le front de la liberté de la presse en Algérie à tel point qu’en 2010, le quotidien publia un numéro spécial pour célébrer son 20ème anniversaire avec cette légende : «El Watan est né sous Chadli, il a espéré sous Boudiaf, il a résisté sous Zeroual et a survécu sous Bouteflika». 

    Sous la plume d’un diplomate chevronné en la personne de Xavier Driencourt, ex-ambassadeur de France à Alger, on apprend ainsi que « sont aujourd’hui dans les prisons algériennes non seulement les politiques, fonctionnaires et militaires liés à l’ancien régime – et auxquels l’Armée nationale populaire doit son statut actuel -, mais aussi les journalistes qui ont eu le tort d’écrire des articles hostiles ou réservés sur le régime, et ceux qui, naïvement, ont posté sur les réseaux sociaux un jugement ou une opinion dissidente. Le Covid, dès mars 2020, avait permis à l’armée de commencer le nettoyage politique ; les circonstances internationales, la guerre en Ukraine lui ont permis de mettre définitivement le pays au pas ». 

    Dans sa violente diatribe contre le pouvoir algérien publiée dans les colonnes du Figaro, Xavier Driencourt fait remarquer aussi que « tous les observateurs objectifs constatent que depuis 2020, après peut-être quelques semaines d’espoir, le régime a montré son vrai visage: celui d’un système militaire (formé, on l’oublie, aux méthodes de l’ex-URSS), brutal, tapi dans l’ombre d’un pouvoir civil, sans doute autant affairiste que celui qu’il a chassé, obsédé par le maintien de ses privilèges et de sa rente, indifférent aux difficultés du peuple algérien ». 

    Preuve du durcissement du régime, même la très officielle Algérie Presse Service qui relaie la propagande officielle va être directement attachée à la présidence en 2023 : on n’est jamais mieux défendu que par soi-même ! Ainsi l’agence de presse officielle algérienne, qui a toujours relevé du ministère de la communication vient de passer sous la tutelle directe de la présidence. Ce changement de tutelle pour l’agence de presse officielle algérienne dès 2023, devra juste attendre la publication des amendement des statuts de l’agence et d’une modification de l’organigramme, avec la création de nouvelles directions.

    En analysant de près le paysage médiatique algérien, il semble que les services secrets qui détiennent le véritable pouvoir aient opté pour une nouvelle stratégie vis-à-vis des organes de presse. Selon nos informations, convaincus (à tort bien entendu) que la chute brutale de l’audience des organes de presse permettra de se débarrasser sans bruit de ces poils à gratter indésirables, l’accent a été mis sur l’emprise sur les foules des réseaux sociaux et sur l’univers numérique par la création de nombreux sites et la mise en place par les autorités d’influenceurs qui travaillent en sous-main pour le pouvoir.

    Le chef d’orchestre de cette nouvelle stratégie n’est tout autre que le véritable patron des services secrets, le général M’henna Djebbar, jeté en prison par l’ex chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah en octobre 2019 avant d’être repêché par le nouveau chef des armées. Parmi les premières missions de sa fameuse Direction générale de la lutte contre la subversion (DGLS) créée en novembre 2021, (qui dépend directement de la présidence de la République) la surveillance des journalistes et des ONG.  

    En collaboration avec la Direction de la communication de l’information et de l’orientation du ministère de la Défense, la DGLS qui ne quitte pas des yeux les écrits et images publiés par les médias algériens garde aussi un œil sur la presse étrangère et les blogueurs contestataires.

    Si le procédé est de bonne guerre, vu le demi-milliard d’hommes qui sont sur Facebook, les autres millions sur Twitter, miser sur la communauté connectée algérienne pour faire passer les messages du régime et stopper la grogne populaire paraît plutôt hasardeux. Car désormais, le régime va devoir compter avec des réseaux qui s’autonomisent, agissent puissamment dans la jeunesse, sans la médiation des journaux, certes, grands transmetteurs de jadis mais avec des générations qui voient la réalité « autrement ». Une jeunesse qui n’est pas accro à l’appartenance fondatrice de l’idée de Nation chez les aînés abreuvés d’un récit historique dépassé sur la colonisation, qui sont au pouvoir bien qu’elle subisse elle aussi les contraintes de la vraie vie.

    Aujourd’hui le risque est grand qu’en Algérie, la mort de la presse renforce, à coup sûr la décomposition sociale qui menace ce grand pays gorgé de pétrole et de gaz qui s’enténèbre profondément depuis que ces héritiers de Bouteflika ont décidé d’asphyxier les journalistes dans un scénario de mort lente qui finira par avoir raison des derniers bastions de la presse libre. Comme on peut l’imaginer, l’espoir est difficile quand on étudie la réalité du pouvoir en Algérie. 

    SOURCE :  Algérie. La presse dans tous ses états (lecourrierdelatlas.com) 

     


     

    Monsieur Benjamin Stora il m’a été rapporté que vous lisiez mon blog, je ne sais pas si c’est la réalité, mais si c’est le cas, je voulais vous dire qu’après avoir lu l’article du quotidien lecourrierdelatlas.com ce que vous commentez dans la vidéo ci-dessous, vos propos ont été, hélas, très contredits. La deuxième révolution et libération du peuple algérien a échoué.

    Michel Dandelot 

     

    Benjamin Stora : La Jeunesse algérienne est en train d'écrire le récit historique

    Benjamin Stora : La Jeunesse algérienne

    est en train d'écrire le récit historique

     

     


     

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot

     

    Ah ça alors France Inter a osé déformer vos propos M. Benjamin Stora et bien remercions vos amis de ce site de vous sauver la face.

    Pour lire l’intégralité de cet article (très long) dont une partie me surprend car mon alerte n’a pas fonctionné, merci de cliquer sur le lien ci-dessous :

    Le déni des crimes de l'OAS comme de ceux du fondateur du Front national doit être refusé et combattu - Histoire coloniale et postcoloniale

    Michel Dandelot

    Les propos inexacts d’un podcast écartant la participation de Jean-Marie Le Pen à la torture lors de la « bataille d’Alger » doivent faire l’objet de la part de France Inter d’un rectificatif clair.

    Le déni des crimes de l’OAS

    comme de ceux du fondateur

     du Front national

    doit être refusé et combattu

    La France ne pourra assumer son passé colonial que lorsque les crimes commis par des militaires français dans la guerre d’Algérie, comme ceux perpétrés par l’organisation jusqu’au-boutiste de la colonisation qu’a été l’OAS, ne feront plus l’objet de dénis, comme c’est encore trop souvent le cas. On lira ainsi ci-après une tribune sur la tentative de réhabilitation de l’OAS de la part de la municipalité Rassemblement national de Perpignan à travers la figure de Pierre Sergent. Et, à l’inverse, l’hommage justifié rendu le 15 mars 2023 aux six inspecteurs des Centres sociaux assassinés froidement par l’OAS auquel nous nous réjouissons que Benjamin Stora a participé. C’est l’occasion de rappeler que les propos inexacts tenus dans un podcast de France inter concernant la participation de Jean-Marie Le Pen à la torture lors de la « bataille d’Alger » doivent faire l’objet de la part de cette chaîne d’un rectificatif clair.

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot

    Lors de l’hommage rendu à Paris le 15 mars 2023 devant la plaque à la mémoire des six dirigeants des Centres sociaux éducatifs.

     

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot

    A Alger, la plaque en hommage

    à Mouloud Feraoun posée par les autorités algériennes

    le 15 mars 2022 a disparu 

     

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot


    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot

    La lettre de l’ambassadeur de France

     aux autorités algériennes

    Lettre de l’ambassadeur de France aux autorités algériennes du 16 mars 2023 sur la disparition de la plaque commémorative à Mouloud Feraoun et ses compagnons (format pdf - 246 ko - 01/04/2023) 

    Alger : Recueillement de l’ambassadeur

    de France en Algérie le 15 mars 2022

    devant la plaque en hommage

    à Mouloud Feraoun

     

    Il y a plusieurs informations concernant ma  revue de presse aujourd’hui qui me surprennent.  Michel Dandelot

     Hélas cette plaque a disparu à Alger


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