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    « En Algérie, la peur était omniprésente »

    « En Algérie, la peur était omniprésente »

     

    À l’occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, Michel Leboeuf, président des 1 800 membres d’anciens appelés de la Vendée, raconte sa guerre. Il a été mobilisé l’année de ses 20 ans. Cette épreuve, dont il parle pour la première fois, l’a marqué au fer rouge.

    Quel âge aviez-vous lorsque vous êtes parti en Algérie ? 

    Je suis parti en janvier 1958, j’avais 20 ans. Je suis revenu en février 1960. Je suis resté 24 mois, au total. J’étais dans l’Ouarsenis (au nord-ouest du pays), sur un piton rocheux, complètement isolé. Nous étions ravitaillés par avion. Lorsque je suis arrivé là-bas, j’ai vu le comportement de l’armée française. Je ne supportais pas.

    Comment cela s’est passé là-bas ? 

    J’ai eu de la chance, je suis rapidement monté en grade. À partir de 11 mois, j’ai été nommé sergent et j’avais sous ma responsabilité une équipe de 33 bonhommes. L’un des plus beaux jours de ma vie a été le Noël 1959.

    Que s’est-il passé ce jour-là ? 

    Les gars sont venus me voir et m’ont demandé : qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui ? Nous n’avions rien, alors que les autres sections avaient des poulets, des chèvres, des moutons, des œufs à manger. Je leur ai dit : vous, avec moi, vous n’avez jamais volé, jamais violé et quand vous allez retourner en France, vous aurez la tête haute.   

    Parlez-vous souvent de l’Algérie ? 

    Non, jamais. J’en parle aujourd’hui, 60 ans après, mais jusqu’ici je n’en ai jamais parlé, ni à mes enfants, ni à ma femme. C’est trop dur. Les Algériens ne nous avaient rien fait. La guerre, c’est terrible et il n’en faut pas. J’ai eu la chance d’avoir une femme très compréhensive. Je me suis marié trois mois après le retour d’Algérie. Je me levais toutes les nuits, j’ouvrais la fenêtre et regardais s’il y avait quelqu’un (il mime la position d’un tireur qui regarde dans le viseur de son fusil). Je revenais me coucher et ma femme ne me disait jamais rien.

    Ce trouble a duré combien de temps ? 

    Très longtemps ! Une dizaine d’années. C’est terrible ce qu’on a vécu, surtout pour les appelés du contingent. Il y avait une feuille de route et il fallait la suivre. Nous n’étions pas préparés comme les militaires de carrière. La peur était omniprésente. Nous partions en opération pendant huit ou dix jours. Nous couchions dehors ou dans une petite tente. J’avais une mitraillette et un poignard, au cas où la mitraillette s’enraille. Heureusement, j’avais fait du scoutisme et je savais m’orienter la nuit par exemple. Cela m’a beaucoup aidé.

    Comment le retour en France se passe-t-il, mis à part vos terreurs nocturnes ? 

    Nous n’avons jamais eu d’aide psychologique, nous avons souffert en silence.  Mais, l’épreuve de la guerre ma aussi rendu service. J’étais ouvrier en chaussure à l’époque et à mon retour, je ne voulais plus être ouvrier. Je suis parti dans le bâtiment et jai lancé mon entreprise de construction de maisons individuelles, je l’ai ensuite laissée à mon fils. J’ai aussi été maire pendant 25 ans, à Treize-Septiers. Voilà ma vie !

    « En Algérie, la peur était omniprésente »

     Photo aérienne de Treize-Septiers
    Département : Vendée (85)

    Quel est votre message, 60 ans après la fin de cette guerre? 

    Je vais beaucoup dans les écoles et mon message est le suivant : jamais la guerre. Le civisme et le respect des autres sont des valeurs importantes. J’ai toujours pensé que la paix n’était jamais acquise pour toujours, même à l’heure de l’Europe. Cela se confirme aujourd’hui, malheureusement, avec ce qu’il se passe en Ukraine.

    « En Algérie, la peur était omniprésente »

    Appelé français en Algérie :

     Louis Defranchi

     

    « En Algérie, la peur était omniprésente »

    Nous étions les dindons de la farce d’un conflit politique“. Louis Defranchi fait partie de cette génération d’hommes qui, il y a soixante ans, a été appelée pour combattre en Algérie. Il en fait le récit dans l’article.

    « En Algérie, la peur était omniprésente »

    Illustration par Alexis N.

    Un accent du Sud, des réponses enthousiasmées et drôles, c’est avec beaucoup de recul et de pudeur que Louis me parle d’une période de sa vie : 1960-1962.
    Recul, car c’est en voulant tirer une leçon du passé que Louis accepte de livrer son récit. Pudeur, car je comprends vite qu’il n’est pas forcément à l’aise pour parler de la guerre. C’est ce qui fait, d’ailleurs, toute la complexité du projet. Parfois, les personnes livrent un récit riche d’anecdotes et de faits historiques si marquants qu’on ne reste que scotché à leur parole, tant leur expérience est incroyable et émouvante. D’autres fois, un certain silence s’installe. On comprend alors directement qu’on touche à un sujet délicat, dont les souvenirs sont vifs et intimes ; celui de la guerre. Mon échange avec Louis fait partie de ceux-là. Il accepte toutefois avec une grande gentillesse de m’aider dans mon projet, et de me confier quelques anecdotes.

    “ Contraints et forcés ”

    Louis n’a que 20 ans lorsqu’il est appelé d’office par l’armée française pour aller combattre en Algérie. Il y restera alors deux ans, jusqu’en 1963, un an après l’indépendance. Bien qu’il estime n’avoir « rien à faire dans ce pays », il doit se rendre à l’évidence : combattre les Algériens n’est pas un choix mais une obligation car « c’était comme ça avant, sinon, c’était la prison ». 

    Dans le cadre de cette convocation, Louis se rend donc en Algérie avec l’objectif d’entrer en lutte contre le FLN en Kabylie et à Alger. Il participera notamment aux combats à Tizi Ouzou ainsi qu’à la bataille de Bab el Oued en 1962. Cependant, très rapidement, Louis me confie qu’un sentiment particulier le traverse. Ses différentes expériences sur place lui font prendre conscience de l’état réel de sa mission. Sa parole d’ancien militaire se libère lorsqu’il me confie qu’il estime avoir été utilisé dans un conflit purement politique. Il va même jusqu’à se qualifier lui-même, ainsi que ses camarades, de « dindons de la farce ». La cause ? Une sorte de paradoxe entre ses convictions et son action, comme de nombreux autres appelés qui étaient pour la paix, mais « contraints et forcés à rejoindre l’armée française ».

    “ Mon père pensait que j’étais parti

     en vacances ”

    En 1954, l’Algérie connaît un soulèvement sans précédent. Le FLN réclame l’indépendance de la population par des attentats à la bombe à divers endroits du pays. Cet épisode a été camouflé au mieux par les autorités françaises. L’heure était davantage à la dissimulation qu’à la transparence, et régnait alors en France une sorte d’indifférence généralisée due à l’ignorance de la réalité du conflit. Louis lui-même en était victime et pensait ainsi qu’il était appelé pour une petite rébellion. L’ignorance était telle que son père pensait que son fils était simplement « parti en vacances ». 

    Louis m’explique que la bascule entre rébellion et guerre a eu lieu lorsque de Gaulle a commencé à parler « d’indépendance ». C’est à partir de ce moment que les tensions se sont accumulées à la fois en Algérie et en France. Sur place, Louis et ses collègues réalisent alors qu’ils n’ont pas affaire à une petite insurrection, mais bien à une véritable guerre. Parallèlement, en réaction aux propos du leader français de l’époque, les pieds noirs expriment leur mécontentement, eux qui « souhaitaient continuer de dominer ». 

    Cette domination, Louis en a été témoin. Il parle ainsi des Algériens comme d’un « peuple noyé », qui avaient « tellement subi qu’ils ne disaient plus rien ». Jusqu’au jour où est proclamée leur indépendance, le 5 juillet 1962.

    Louis rentrera en France quelques mois plus tard, en 1963, 20 francs en poche et une guerre « inutile » en mémoire.

    Par Farah

    SOURCE : https://recitsdalgerie.com/appele-louis-defranchi/ 

     


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    José Gonzalez ne sera pas

    le bienvenu en Algérie

    José Gonzalez à l’Assemblée nationale, le 8 décembre 2022. © Magali Cohen/Hans Lucas via AFP

    On ignore encore si, dans le cadre de ses nouvelles fonctions au sein du groupe d’amitié entre les deux pays, José Gonzalez aura l’occasion de retourner un jour dans le djebel en Algérie. Ce qui semble à peu près certain, c’est qu’il n’y sera pas le bienvenu.

    Un nostalgique de l’Algérie française

    à la vice-présidence du groupe d’amitié France-Algérie

    Les propos du député RN José Gonzalez sur la colonisation et l’OAS avaient fait scandale à l’Assemblée nationale en juin 2022.

    « J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que j’ai été nommé vice-président du groupe d’amitié France-Algérie par le bureau de l’Assemblée nationale ! Cette nomination est le symbole de mon intérêt particulier pour les relations franco-algériennes. » C’est par ces deux phrases postées le 30 décembre sur son compte Twitter que le député du Rassemblement national (RN), José Gonzalez, pied-noir né à Oran en 1943, a annoncé sa nomination à la vice-présidence du groupe présidé par Fadila Khattabi, élue Renaissance.

    Aussitôt rendu public, le choix du député des Bouches-du-Rhône (13) a suscité un tombereau de réactions indignées, tant en France qu’en Algérie. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée et députée de la 10 circonscription du Val-de-Marne (94), évoque « un nostalgique de l’Algérie française et un défenseur de l’OAS. Cette nomination est une honte et une insulte. »

    « Cette nomination par le bureau de l’Assemblée nationale est hautement emblématique de la légendaire et désastreuse bonne conscience coloniale et postcoloniale française, commente de son côté l’historien Fabrice Riceputi. Elle est un symptôme parmi d’autres d’une véritable aphasie postcoloniale, d’une incapacité à reconnaître la réalité de la colonisation et de la guerre coloniale d’Algérie, pourtant fort bien connue. »

    Diplomatie parallèle

    La désignation de cet élu du Rassemblement national s’est faite selon les procédures en vigueur pour la composition des groupes d’amitié, qui sont au nombre de 154 au sein de l’Assemblée nationale française. « Le nombre de vice-présidents est déterminé à la fois en fonction de l’effectif total du groupe d’amitié et de celui des groupes politiques de l’Assemblée, ceux de ces groupes dont le nombre de membres dépasse un certain seuil ayant droit à des vice-présidences supplémentaires », précise le règlement de l’hémicycle. Le RN, qui compte 89 députés, préside déjà deux groupes d’amitié, ceux de l’Inde et du Brésil. Le parti de Marine Le Pen a réussi à placer trois de ces élus (José Gonzalez, Bryan Masson et Géraldine Grangier) au sein de ce groupe d’amitié France-Algérie.

    Fonctionnant comme une sorte de diplomatie parallèle, les groupes d’amitié mettent en contact les députés français avec les acteurs des relations bilatérales : ambassadeurs du pays en poste en France, diplomates du Quai d’Orsay, spécialistes du pays, journalistes, hommes d’affaires, artistes ou responsables d’associations… Ces contacts et ces échanges, indique une note de l’Assemblée nationale, peuvent prendre la forme d’auditions ou de rencontres au sein de l’hémicycle. Les membres d’un groupe amitié organisent régulièrement des réunions de travail lorsqu’une personnalité parlementaire ou gouvernementale du pays concerné se rend en France pour une visite officielle.

    De fait, les trois élus du RN et particulièrement José Gonzalez pourraient être amenés au cours de cette législature à rencontrer des personnalités algériennes dans le cadre des activités du groupe d’amitié France-Algérie. Même si la désignation de Gonzalez n’a pas fait l’objet de commentaires ou de réactions officielles à Alger ou à Paris, elle n’est pas de nature à faciliter les activités de ce groupe d’amitié, alors que les relations entre les deux pays sont au beau fixe depuis la visite de Macron en Algérie en août 2022. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune devrait effectuer une visite officielle en France dans le courant de cette année.

    Nostalgiques et rapatriés

    C’est qu’avant de faire l’actualité avec sa nomination au groupe d’amitié France-Algérie – qui comprend 67 membres dont 9 vice-présidents -, José Gonzalez avait déjà défrayé la chronique le 28 juin 2022. Ce jour-là, le député du RN ouvrait, en tant que doyen, la séance inaugurale de la 16e législature au Palais Bourbon, en s’adressant aux nostalgiques de l’Algérie française et aux rapatriés de 1962. « J’ai laissé là-bas une partie de ma France. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie par le sentiment d’abandon », déclarait-il dans son discours lu et amendé par Marine Le Pen.

    Tollé au sein de la nouvelle assemblée. De nombreux députés seront encore plus scandalisés par les propos qu’il tiendra à la presse dans la salle des Quatre-Colonnes, peu de temps après son discours. Questionné sur les crimes coloniaux commis par la France en Algérie, il lance : « Venez avec moi en Algérie dans le djebel, je vais vous trouver beaucoup d’Algériens qui vont vous dire : quand est-ce que vous [les Français] revenez ? »

    Interrogé sur les crimes commis par l’OAS (Organisation armée secrète) qui a semé la terreur en Algérie entre 1961 et 1962, José Gonzalez a botté en touche : « Je ne suis pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes ou pas. » Dans la foulée, il considérait qu’Emmanuel Macron avait commis « une erreur monumentale » en qualifiant la colonisation française en Algérie de « crime contre l’humanité ».

    Admiration pour Jean-Marie Le Pen

    José Gonzalez arrive à Marseille à l’âge de 19 ans, après la signature des accords d’Évian qui ont mis fin à la guerre d’Algérie. Directeur d’une auto-école, puis membre de la Chambre de commerce et d’industrie d’Aix-Marseille-Provence, il s’engage dans les rangs du Front national après une rencontre en 1978 avec Jean-Marie Le Pen. Élu municipal et conseiller régional, il ne quittera plus le parti d’extrême et ne cache pas son admiration pour son fondateur. « C’est la politique qu’il [Le Pen, NDLR] menait pour le devenir de la France qui me plaisait. J’étais à peu près d’accord sur toutes les idées, donc je me suis engagé à ses côtés tout en restant à ma place sur mon territoire », expliquait-il sur Europe 1 en juin 2022. Il recevra d’ailleurs les félicitations de Le Pen père pour son discours inaugural à l’Assemblée nationale.

    Ayant vécu à Oran jusqu’à l’âge de 19 ans, José Gonzalez ne peut pas ignorer la terreur que l’OAS a fait régner dans cette ville entre 1961 et 1962. C’est le général Edmond Jouhaud, l’un des quatre officiers qui ont fomenté de putsch d’avril 1961, qui y dirigeait l’organisation illégale dont il était l’un des fondateurs. Assassinats individuels, massacres collectifs, attentats à la bombe et à la voiture piégée… les membres de l’OAS ciblaient Algériens et Européens sans distinction (diverses sources historiques estiment le nombre total de ses victimes à 2 700). Ce climat de guerre totale s’est intensifié encore davantage après la proclamation du cessez-le-feu de mars 1962, prélude à l’indépendance de l’Algérie. À Oran, les « équipes spéciales » de l’OAS interdisaient notamment aux Européens de quitter l’Algérie pour la métropole.

    On ignore encore si, dans le cadre de ses nouvelles fonctions au sein du groupe d’amitié entre les deux pays, José Gonzalez aura l’occasion de retourner un jour dans le djebel en Algérie. Ce qui semble à peu près certain, c’est qu’il n’y sera pas le bienvenu.

    SOURCE : Un nostalgique de l’Algérie française à la vice-présidence du groupe d’amitié France-Algérie – Jeune Afrique 


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  • Cet affront du Parlement français

    qui va provoquer une nouvelle crise avec Alger

     

    José Gonzalez, député lepéniste «ami» de l’Algérie… D. R. 

    Par Abdelkader S. – La nomination du député membre du parti de l’extrême droite de Marine Le Pen comme vice-président du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française a soulevé un tollé général. C’est le concerné lui-même qui a fait part de cette nouvelle sur son compte Tweeter. José Gonzalez a, en effet, écrit : «J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que j’ai été nommé vice-président du groupe d’amitié France-Algérie par le bureau de l’Assemblée nationale !» Et de surenchérir : «Cette nomination est le symbole de mon intérêt particulier pour les relations franco-algériennes.»

    José Gonzalez «est un nostalgique de l’Algérie française», s’indignent plusieurs observateurs qui dénoncent ce qu’ils considèrent un affront, estimant que c’est plutôt un groupe de l’inimitié qui a été constitué au palais Bourbon.

    Ces sources rappellent que c’est là un «mauvais remake qui se refait depuis 1962 dans cette amitié algéro-française». «Si le sujet n’était pas aussi grave et tellement chargé historiquement et émotionnellement, la première réaction serait de dire qu’il s’agit d’une fake news», s’étonnent ces sources. Pour elles, «si l’Assemblée nationale française est, certes, souveraine dans ses votes, ses choix et ses décisions, cependant, le Parlement algérien a également son mot à dire puisqu’il peut refuser de traiter avec un tel groupe qui compte en son sein des éléments hostiles à l’indépendance de l’Algérie».

    Le bureau de l’Assemblée française est composé d’un président et de vingt-deux membres issus des différents partis qui comptent des élus. Elle compte quatre-vingt-huit députés du Rassemblement national et soixante-deux appartenant aux républicains, «dont un certain nombre de nostalgiques de l’Algérie française de tendance lepéniste, ciottiste, zemmouriste, makhzeniste et sioniste, ce qui explique cette nomination provocatrice», s’indignent nos sources pour lesquelles «c’est une véritable insulte».

    «La question est de savoir quelles vont être les répercussions de cette agression sur les relations parlementaires au-delà des relations gouvernementales et étatiques», s’interrogent nos sources, en rappelant les récentes déclarations du président Tebboune «qui a bien qualifié ces mouvements et individus hostiles à l’Algérie, accrochés à un passé et rejetés par un présent qui les a renvoyés aux poubelles de l’histoire».

    «Bombarder un député pied-noir partisan de l’Algérie-française et de la sinistre Organisation de l’armée secrète (OAS) au poste de vice-président du groupe d’amitié France-Algérie équivaut à rééditer le coup de l’adoption de la loi sur les bienfaits de la colonisation de février 2005», déplorent nos sources qui comparent cette désignation anachronique à une «seconde exécution ignoble de Larbi Ben M’hidi, d’Ali Boumendjel et de bien d’autres anonymes». «C’est salir la mémoire du maire Camille Blanc, assassiné en 1961 par l’OAS parce qu’il avait accepté que la conférence pour la signature des accords de paix en Algérie ait lieu à Evian-les-Bains, c’est cracher sur les tombes des gardes mobiles français de la France coloniale assassinés par cette même OAS et enterrés à ce jour à Alger», regrettent encore nos sources.

    «L’Algérie est, elle aussi, libre de choisir ses vrais amis», concluent nos sources qui exhortent l’Assemblée populaire nationale (APN) à «signifier à son homologue française que ce groupe d’amitié ne saurait représenter une relation fondée sur des principes étrangers à ce triste individu».

    A. S.

    SOURCE : Cet affront du Parlement français qui va provoquer une nouvelle crise avec Alger - Algérie Patriotique (algeriepatriotique.com) 

     

    REVUE DE PRESSE DU MARDI 3 JANVIER 2023

    UN VARSOIS VEUT LIVRER

     SA GUERRE D’ALGÉRIE

    REVUE DE PRESSE DU MARDI 3 JANVIER 2023

    Gilles Taveau vient de lancer une souscription publique pour pouvoir publier son nouveau roman « El Roumi, le déserteur ».

    Photo CL

     

    Gilles Taveau lance une souscription publique pour lancer l’impression de son deuxième livre, « El Roumi le déserteur ». Où l’ancien appelé revient, en roman, sur son expérience de la guerre d’Algérie.

    Dans sa maison de Laprade à Vars, il a sorti son vieil album de photos où se mêlent Half-tracks blindés, copains de régiment, paysages désertiques, femmes ramenant du bois ou enfants avançant sur des ânes. Une Algérie en noir et blanc, celle de la guerre que Gilles Taveau a faite comme appelé, contre son gré, de 20 à 23 ans, entre 1954 et 1956. Celle que le retraité varsois veut raconter dans son deuxième livre El Roumi, le déserteur (Maïa Éditions), pour lequel il vient de lancer une souscription publique (1)« Avec l’objectif de récolter 990€ pour lancer l’impression de 500 exemplaires », lance Gilles Taveau, qui, à l’aube de ses 90 ans, avait besoin de laisser une trace de son vécu.

    Tous les éléments militaires sont vrais, mais écrire un roman plutôt qu’une autobiographie est une façon de mettre cette partie de ma vie à distance.

    Comme avec son premier livre, L’odeur de la soupe froide, sorti en 2018, où le retraité racontait ses trois années d’ouvrier agricole au sortir de la guerre (lire CL du 7 août 2018)« À la différence que j’ai fait endosser une partie de mon vécu de la guerre d’Algérie par un personnage fictif, Michel Morin, qui réussit à déserter et à refaire sa vie au Maroc sous le nom de Saïd. » C’est lui El Roumi, « l’Européen » à qui sa petite-fille demande des années plus tard pourquoi on l’appelle ainsi, prétexte à ce récit en forme de roman.

    « Tous les éléments militaires sont vrais, mais écrire un roman plutôt qu’une autobiographie est une façon de mettre cette partie de ma vie à distance », avoue Gilles Taveau, qui, comme la plupart des appelés d’Algérie, a longtemps gardé le silence. Déserteur, c’est ce qu’il n’a pas été, « mais aurait peut-être voulu être ». Pas un hasard si la chanson pacifiste de Boris Vian Le déserteur, censurée à l’époque, figure dans le livre.

    Retour en Algérie

    « Beaucoup d’appelés ne se posaient pas de questions. Mais j’avais l’impression là-bas de tenir le rôle des Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, de participer à une guerre qui n’avait aucun sens, où on perdait ses copains et on risquait de perdre la vie, glisse l’ancien soldat, qui était basé dans le Nord-Constantinois et a vécu les massacres d’août 1955, enchaînement de tueries du FLN et des représailles sanglantes de l’armée française sur les civils. Mon incompréhension devant tant de morts, je la fais ressentir à mon personnage, qui, lui, a tout perdu, sa mère et sa fiancée, et la possibilité de se projeter en France. »

    Gilles Taveau, lui, est revenu. Mais n’a jamais cessé de repartir au Maghreb. En Tunisie et en Algérie dès la fin des années 1960. « Avec un copain de régiment, pour revoir la Petite Kabylie où on avait servi, la gare où on avait stationné pendant la guerre, reprend Gilles Taveau, qui a conservé la gargoulette en terre cuite offerte par un contremaître algérien dans la carrière où les soldats maniaient les explosifs. Un cadeau fabriqué par son épouse. Je me suis toujours senti des affinités avec les Algériens, même pendant la guerre. »

    Avec le Maroc ensuite qu’il a sillonné souvent l’été avec son épouse, en camping-car. « Nous y sommes restés plusieurs mois, bloqués par le confinement en 2020, se souvient Gilles Taveau. Des gens nous amenaient le petit-déjeuner, d’autres nous ont proposé de nous prêter un appartement. Il y a un sens de l’accueil et de la solidarité très fort qu’on a toujours apprécié. » Comme si, au-delà de la guerre, Gilles Taveau avait conservé une part de aïd en lui.

    Si vous voulez aider ce Varsois et acquérir

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    Merci de cliquer sur le lien ci-dessous

    (1) www.simply-crowd.com/produit/el-roumi-le-deserteur

     

    SOURCE : Un Varsois veut livrer sa guerre d’Algérie - Charente Libre.fr 

     


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  • Que de compliments me sont réservés, mais je tiens à remercier mes lanceurs d’alertes qui me permettent d’alimenter mon blog sans eux rien ne serait possible.

    Michel Dandelot

    Que de compliments me sont réservés, mais je tiens à remercier mes lanceurs d’alertes qui me permettent d’alimenter mon blog sans eux rien ne serait possible.  Michel Dandelot

     

    Sur l’ambiguïté de Macron à propos

     de l’Algérie

    Un article de Jacques Cros habitant de Béziers

     

    L’information m’est parvenue par le canal du blog de Michel Dandelot, fort précieux pour ceux qui sont engagés dans le travail de mémoire sur le colonialisme et la guerre menée par la France en Algérie pour tenter de le perpétuer. J’ai donc appris que José Gonzales a été désigné comme vice-président de l’association d’amitié France-Algérie de l’Assemblée nationale, la chambre « basse » ainsi qu’on la désigne. Et elle mérite ce qualificatif !

    Qui est ce José Gonzales ? C’est le doyen des députés et à ce titre il a prononcé le discours d’ouverture de la mise en place de l’Assemblée nationale élue en juin 2022. Il a l’étiquette du Rassemblement National et son discours a été à l’image des idées revanchardes de l’extrême droite à propos de l’Algérie.

    C’est un Pied Noir, né à Oran. Il n’a pas entendu parler des crimes perpétrés par l’OAS. Crimes qui au demeurant s’inscrivent dans la ligne de ceux commis par l’armée française au temps de la guerre menée par la France pour tenter de perpétuer le colonialisme. Il ne devait pas être à Oran au lendemain de la signature des Accords d’Evian, la ville, aux mains de l’OAS, était folle selon ce qu’en dit Jacques Pradel de l’Association des Pieds Noirs Progressistes et de leurs Amis.

    L’amitié franco-algérienne est en de bonnes mains avec la désignation de ce député du Rassemblement National comme vice-président de cette organisation parlementaire ! C’est la grande réconciliation à laquelle nous assistons, celle qui rassemble les farouches partisans de l’Algérie française, aujourd’hui porteurs du racisme et de la xénophobie recensés dans l’opinion publique et ceux qui tiennent compte, au moins en apparence, de la nocivité du colonialisme.

    A moins qu’on n’ait en haut lieu l’espoir d’amener Gonzales et les siens dans un autre registre que celui de la haine des gens qui se sont battus pour leur indépendance et leur dignité. Eh bien j’avoue que je ne crois nullement à la crédibilité d’une telle perspective et ma conviction est que Macron joue, pour des raisons de justification de sa politique antisociale, de l’ambiguïté en matière de travail de mémoire et biaise nos relations entre la France et l’Algérie. Avec la désignation de ce partisan du maintien de notre domination sur un pays situé sur l’autre rive de la Méditerranée à la tête de cette association parlementaire d’amitié franco-algérienne nous hypothéquons nos chances de réussite dans l’objectif !

    Jacques CROS

     

     

    NOSTALGIQUE DE L’ALGÉRIE FRANÇAISE, UN DÉPUTÉ RN DEVIENT VICE-PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION D’AMITIÉ FRANCE-ALGÉRIE

    L’année 2022 a été particulièrement marquée par différentes manières d’exprimer le racisme décomplexé dans l’hexagone.

    L’Islamophobie et la haine anti-exilés d’état et médiatique, des noirs et arabes tués par la police, la montée en flèche de Zemmour invité sur tous les plateaux et soutenu par un milliardaire, de nombreuses tentatives d’attentats fascistes démantelées, des agressions à caractère racistes revendiquées comme durant la coupe du monde, un attentat à l’encontre des kurdes pour finir l’année… avec 3 morts et plusieurs blessés, enfin et surtout d’un point de vue législatif un score effrayant du Rassemblement National aux présidentielles (environ 42%) et aux législatives où il est parvenu à obtenir 89 députés.

    Dès son arrivée, l’un d’entre eux a voulu marquer le coup le 28 Juin 2022.

    Doyen de l’Assemblée Nationale, José Gonzalez doit présider l’ouverture la première séance de cette 16ème législature, son discours commencera par évoquer sa nostalgie et par rendre hommage à l’Algérie Française.

    « Vous voir réunis côte à côte est un symbole d’unité française. Ce symbole d’unité touche l’enfant d’une France d’ailleurs que je suis, arraché à sa terre natale et drossé sur les côtes provençales par le vent de l’Histoire en 1962. J’ai laissé là-bas une partie de ma France ».

    Applaudi par une partie de l’hémicycle, seule la majorité des membres NUPES réagiront immédiatement de manière défavorable.

    Loin de renier sa déclaration, le député surenchérit « Des crimes en Algérie ? Non et encore moins un crime contre l’humanité. Si je vous emmène avec moi en Algérie dans le Djebel (montages), vous verrez beaucoup beaucoup d’Algériens qui n’ont jamais connu la France, et qui nous disent : Monsieur, quand est-ce que vous revenez. »

    Interrogé ensuite sur l’OAS, il ajoute « Franchement, je ne suis pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes »

    Une semaine auparavant, son homologue Louis Aliot, maire de Perpignan avait participé à une mobilisation pour commémorer le départ des colons mais aussi souligner un prétendu rôle positif de la colonisation. Clou du spectacle le désir de vouloir nommer une place de la ville « Pierre Sergent » en hommage à député FN membre de l’OAS.

    Ces déclarations n’ont rien d’anodin.

    Il ne s’agit pas seulement d’affirmer un soutien à l’électorat « pied-noir » parfois important au sein de l’extrême-droite, notamment dans le sud de la France ou d’affirmer sa nostalgie, mais aussi d’activisme.

    C’est dans une commune située au nord de Marseille, à Allauch, que cet admirateur de Jean-Marie Le Pen adhère au Front National dès les années 70.

    José Gonzalez est très actif dans un certain nombre de cercles nostalgiques de l’Algérie Française, il avait par exemple été pris en photo à Marignane, ville traditionnellement d’extrême-droite dans un cimetière rendant hommage à des combattants anti-indépendance.

    C’est un nouveau pas franchi dans la provocation et une victoire plus que symbolique extrêmement forte pour le RN qui va dans la lignée de sa tentative de s’emparer d’une commission d’étude sur l’antisémitisme.

    L’antiracisme moral ne représente aucun rempart et la digue du barrage républicain avait déjà cédé bien avant que le RN ne fasse ce score aux élections et maintenant les torrents de boue débordent de tous les côtés.

    Il s’agit donc pour nous de ne pas compter sur l’État pour lutter mais de dire que nous devons affirmer une ligne antiraciste au sens politique du terme et qui ne peut pas exister sans une reconnaissance des crimes coloniaux.

    Cette nomination est une insulte envers les Algériens et l’antiracisme de manière globale.

    Cette nomination est une insulte à toutes les victimes de l’OAS au nombre de 2700.

    Liste partielle de victimes de l'OAS

    (Source Wikipédia)

    Cette page est une liste nominative et chronologique des noms connus de personnalités et personnes civiles et militaires, disparues aux mains de l'OAS, entre janvier 1961 et juillet 1962, suivis de leur date et lieu de décès ou disparition.

    Cette liste ne tient pas compte des victimes encore inconnues ou non encore répertoriées à ce jour. Sur des données établies par la Sûreté Nationale et la Préfecture de police d'Alger établissant un total de près de 2 700 morts et plus de 5 000 blessés, les décès sont causés par assassinats, attentats individuels, attentats collectifs, explosions et plasticages.

    Janvier 1961

    • Me Pierre Popie, avocat, 25 janvier 1961, Alger

    Mars 1961

    Camille Blanc, maire d'Évian, 31 mars 1961, Évian

    • Barthélémy Rossello, militant du Mouvement pour la Communauté (MPC), 19 mars 1961, Alger (retrouvé à Douaouda Marine)

    Avril 1961

    • Cherif Belhaffaf, 29 ans, assassiné le 9 avril 1961, Strasbourg

    Mai 1961

    • Roger Gavoury, contrôleur général de la Sûreté Nationale, commissaire central d'Alger, 31 mai 1961, Alger

    Juin 1961

    • 28 morts, 170 blessés, noms inconnus (contributions ?), attentat par déraillement du train Strasbourg-Paris, 18 juin 1961, Marne
    • Docteur Émile Rémigy, 36 ans, chef de laboratoire et directeur adjoint du Centre de transfusion de Nancy, et chargé de cours d'hématologie et transfusion à la faculté de Nancy
    • Giancarlo Lombardini, 26 ans, fils de Dino Lombardini, chapelier à Paris.

    Juillet 1961

    • Michel Schembri, 75 ans, médecin, maire de Fort-de-l'Eau, 19 juillet 1961, Fort-de-l'Eau
    • André Palacio, 50 ans, proche de l'ancien maire d'Alger Jacques Chevalier, 21 juillet 1961, Saint-Eugène, Alger

    Septembre 1961

    • Alexis Goldenberg, commissaire principal de la Sûreté Nationale, 40 ans, 20 septembre 1961, Alger
    • Larbi Mohand Amghar, caporal dans l'armée française et conseiller municipal algérien, 48 ans, 26 septembre 1961, Guyotville, Alger

    Octobre 1961

    • Louis Pélissier, officier de police principale des Renseignements Généraux, 30 octobre 1961, Alger. Cet officier de police aurait été abattu par le lieutenant déserteur Alain Pigert de Grubert, frère de Jean Charles du même nom, plus connu sous le nom de Jean-Charles de Fontbrune.

    Novembre 1961

    • René Joubert, 39 ans, commissaire principal, 9 novembre 1961, Alger
    • André ou René (source INA) Poste, inspecteur de police, 10 (?) novembre 1961 ou 24 octobre 1961, Alger
    • William Lévy, secrétaire général de la fédération de la SFIO, 20 novembre 1961, Alger
    • Maurice Perrin, fonctionnaire au Gouvernement Général, 23 novembre 1961, Alger

    Décembre 1961

    • Simon Benkimoun, 8 décembre 1961, Oran
    • Pierre Rançon, lieutenant-colonel, chef de la Sureté militaire d'Oran, 16 décembre 1961, Oran
    • 14 agents français, noms inconnus (contributions ?), attentat de la Villa Faidherbe, 31 décembre 1961, Alger
    • (Prénom ?) Ramirez, cheminot employé au dépôt SNCFA, exécuté chez lui par deux tueurs de l'OAS, faubourg Delmonte, Oran

    Janvier 1962Me Pierre Garrigues, avocat au barreau d'Alger, successeur de Me Popie, janvier 1962

    • André Cornet, 48 ans, géologue, chef du Service de l'Hydraulique, 13 janvier 1962, Alger
    • Guerrab Houari, militant algérien détenu, brulé vif, 13 janvier 1962, Oran
    • Frih Mohamed, militant algérien détenu, brûlé vif, 13 janvier 1962, Oran
    • Hamdani Adda, dit Si Othmane, militant algérien détenu, brûlé vif, 13 janvier 1962, Oran
    • Aoued Bendjebbar dit Si Sabri, militant algérien détenu, brûlé vif, 13 janvier 1962, Oran
    • Séraphin Arsène Cottet, libraire, 19 janvier 1962, Hydra, Alger
    • Omar Mohamed Selmi, militant algérien, assassiné par balles, 22 janvier 1962, 17 heures 30, Fort-de-l'Eau, Alger
    • Ali Guicheri, militant algérien, assassiné par balles, 22 janvier 1962, 17 heures 30, Fort-de-l'Eau, Alger
    • Bernard Vignat, janvier 1962, Alger
    • (Prénom?) Mr Sadi, professeur de gymnastique au lycée Bugeaud, janvier 1962, Alger
    • Jean Berthet, syndicaliste, président de la mutuelle des PTT, janvier 1962, Oran
    • Attentat de la Villa Andréa, 29 janvier 1962, El Biar, Alger, 19 agents français du Mouvement pour la Communauté
      • Lanfranchi
      • Gauthier
      • Clauzure
      • Paggi
      • Veillard
      • Moulouk
      • Aïr
      • Nasser
      • Bui Thé
      • Lecerf
      • Jim Alcheik, 31 ans
      • Lobianco
      • Dirand
      • Maugueret
      • Bellaïch
      • Smadja
      • Cherroux

    Février 1962Moula Hénine, étudiant du mouvement des libéraux C.E.A.L.D., début février 1962, Ben Aknoun, Alger

    • Moussa Halali, chauffeur de taxi, 1er février 1962, Birmandreis, Alger
    • Époux Fodil Abassia et Mustapha, 2 février 1962, Oran
    • André Boulle, 6 février 1962, commandant de gendarmerie, Oran
    • Ahmed Mouissat, militant algérien, 7 février 1962, route de Badjarah
    • Delphine Renard (blessée), 7 février 1962, Paris
    • Victor Demare, directeur des PTT d'Oran, 15 février 1962, Oran
    • William Hassan, directeur d'école, 16 février 1962, Oran
    • Henri Quiévreux de Quiévrain, maire de Telagh, 22 février 1962, Oran
    • Mohamed Djennadi, chauffeur de taxi, 23 février 1962, Hydra, Alger
    • (Prénom) Péclet, 23 février 1962, Birmandreis, Alger
    • Ouali Chaouch, conseiller général, 23 février 1962, Oran
    • David Serfati, négociant en bois, 25 février 1962, Oran
    • Joseph Impagliazzo, 24 février 1962, Hussein-Dey, Alger
    • Abdelhamid Benazouz, militant du PCA, 25 février 1962, Kouba, Alger
    • Hocine Drid, infirmier, 26 février 1962, Kouba, Alger
    • Yahia Cherchour, responsable de cellule du FLN, 26 février 1962, Champ de Manœuvres, Alger
    • Mohamed Hadadi, 27 février 1962, Kouba, Alger
    • Abdelkader Badaoui, chauffeur de taxi, 27 février 1962, Birmandreis, Alger
    • Areski Moussoui, 28 février 1962, Hussein-Dey, Alger
    • Rabah Habib, 28 février 1962, Hussein-Dey, Alger
    • Adab Moktar, 28 février 1962, Hussein-Dey, Alger
    • 78 morts musulmans et 150 blessés, noms inconnus (contributions ?), 28 février 1962, Oran
    • Aïcha Djiari, 10 ans, 28 février 1962, Oran

    Mars 1962

    • Brahim Benhacoub], 2 mars 1962, Hussein-Dey, Alger
    • Said Hadj Hamou, 2 mars 1962, Hussein-Dey, Alger
    • Youcef Beztout, 2 mars 1962, Hussein-Dey, Alger
    • Pierre Garrigues, avocat, successeur de Me Popie, 3 mars 1962, Alger
    • 130 explosions/attentats, noms et nombre exact de victimes inconnus, parmi eux (tués par balle), le 5 mars 1962, Alger :
      • René Zittel, Alger
      • Abdelkhader Khédine, Alger
      • Mohand Yousfi, Alger
      • Mahmoud Laïmeche, Alger
      • Djafer Djemaï, Alger
      • Mohamed Medan, Alger
      • Salah Chebata, Alger
      • Belmo Bendeba, Oran
      • André Ruiz, Oran
      • Antoine Espinosa, Ras-el-Aïn
      • Léon Horbajd, Dar-el-Askri
    • 2 morts et dizaines de blessés, attentat dans une prison civile, 5 mars 1962, Oran
    • Assassinat de Château-Royal :
      • Mouloud Feraoun, écrivain, inspecteur des Centres Sociaux Éducatifs, 15 mars 1962, Ben-Aknoun, Alger
      • Salah Ould Aoudia, inspecteur des Centres Sociaux Éducatifs, 15 mars 1962, Ben-Aknoun, Alger
      • Marcel Basset, inspecteur des Centres Sociaux Éducatifs, 15 mars 1962, Ben-Aknoun, Alger
      • Robert Eymard, inspecteur des Centres Sociaux Éducatifs, 15 mars 1962, Ben-Aknoun, Alger
      • Ali Hammoutène, inspecteur des Centres Sociaux Éducatifs, 15 mars 1962, Ben-Aknoun, Alger
      • Max Marchand, inspecteur des Centres Sociaux Éducatifs, 15 mars 1962, Ben-Aknoun, Alger
    • Assassinat de 7 jeunes soldats appelés, 23 mars 1962, Alger
      • Roger Oudin (né le 19 avril 1942 à Saint-Étienne. Une rue à Saint-Maurice-de-Lignon porte son nom)
      • Robert Nogrette
      • Jean Grasset
      • Philippe François
      • Daniel Doutre
      • Messaoud Secouh
      • Saïd Benmiloud
    • Léon Bardy, chef de bataillon des groupes mobiles de sécurité, 27 mars 1962, Oran
    • 100 morts environ (noms inconnus), explosion immeuble Quartier Lauriers Roses, mars 1962, Bône

    Avril 1962

    • Raymond Ferrer, 26 ans, lieutenant, 2 avril 1962, Oran
    • Marcel Bourgogne, 39 ans, chef d'escadrons, 11 avril 1962, Alger
    • 24 musulmans morts, noms inconnus (contributions ?), 20 avril 1962, Alger
    • Mohamed Bentayeb dit Si Abdelkrim, 36 ans, lieutenant, combattant algérien, 21 avril 1962, au douar autochtone Hnaichia à Sidi Bel Abbès
    • (Prénom ?) Moutardier, sous-lieutenant, avril 1962, Oran

    Mai 1962

    • Mahrez Mahi, son fils Afif, son ouvrier Hadouche, 7 mai 1962, Sidi Belatar
    • Bendani Hadj Youcef, sa femme Aïcha Bechikh, son fils Mohamed, 7 mai 1962, Sidi Belatar
    • Abdelkader Khaled, jeune intellectuel, 15 mai 1962, Tlemcen
    • Baba Ahmed Abdelaziz, 15 mai 1962, Tlemcen
    • René Sintès, 29 ans, artiste peintre, instituteur, 25 mai 1962, El Biar, Alger
    • 15 morts à Sidi Brahim (ex-Prudon wilaya de Sidi Bel Abbes) : Mellal Ahmed - Abdelkader o/Madani - Djoubrane Djillali - Abdellah Benbouras - Boutouizra Benali - Mekki Mohamed - Hennan Mahieddine - Houari Benamar - Saffer Baghdad - Messabih Ghalem - Maachou o/Mohamed - Harraz Habib - Bendouma Benhmidi - Guerouach Ghalem - Mekhachef Elkhair. 26 mai 1962, Sidi Brahim (Prudon)

    Juin 1962

    • André Mariot, 53 ans, lieutenant-colonel, 13 juin 1962, Oran
    • Philippe Ginestet, général de corps d'armée, 57 ans, commandant la région territoriale d'Oran, 14 juin 1962, Oran
    • Étienne Mabille, 55 ans, médecin-colonel, 14 juin 1962, Oran
    • Joseph Kubasiak, commandant de la base militaire de Blida, 24 juin 1962, Aix-en-Provence.

    Que de compliments me sont réservés, mais je tiens à remercier mes lanceurs d’alertes qui me permettent d’alimenter mon blog sans eux rien ne serait possible.  Michel Dandelot

     

    Bonjour Michel,

    Bravo, une fois de plus, pour ton site de salubrité publique.

    Je vois que tu cites Wikipédia pour les crimes de l’OAS. Je me permets de te transmettre l’annexe de mon livre NOSTALGÉRIE, L’INTERMINABLE HISTOIRE DE L’OAS, Paris, Ed. La Découverte, 2015.

    Bonne année 

    Amicalement

    Alain 

     

    Que de compliments me sont réservés, mais je tiens à remercier mes lanceurs d’alertes qui me permettent d’alimenter mon blog sans eux rien ne serait possible.  Michel Dandelot

     

    Combien de vies, au total, aura coûté

    l’action de l’OAS ?

    Lors du second jour du procès de Salan, le 16 mai 1962, le président du Tribunal, M. Bornet, président de la Cour de cassation, présenta à l’accusé la liste des victimes de l’OAS (ou, précisa-t-il, prudent, attribuées à cette organisation), chiffres officiels en date du 19 avril 1962 [1]. En Algérie, il y avait eu 15.355 attentats (2.546 attaques individuelles, 510 attentats collectifs, comme par exemple des mitraillages ou jets de grenades, 12.299 plasticages), faisant 1.622 morts (239 Européens, 1.383 musulmans) et 5.048 blessés (1.062 Européens, 3.986 musulmans), soit, en prenant comme base de calcul 14 mois (mars 1961-avril 1962), plus de 1.000 attentats, faisant plus de 100 morts et 360 blessés chaque mois. Chiffres confirmés, des décennies plus tard, par Susini [2].

    Mais il faut rappeler que ce bilan officiel, dressé en avril, s’alourdit considérablement jusqu’au cœur de l’été 1962.

    Le journaliste américain Paul Hénissart, témoin de ces derniers temps tragiques, cite un chiffre officieux : 2.200 morts, probablement le plus proche de la réalité [3], peut-être même inférieur [4].

    En métropole, les chiffres généralement retenus, à la suite de l’étude d’Arnaud Déroulède, sont de 71 morts et 394 blessés [5].

    Au global, une fourchette de 1.600 à 2.400 morts est généralement admise, dont 80 à 85 % de musulmans. D’autres sources avancent des chiffres bien supérieurs, partant du principe que la responsabilité morale de l’OAS dans les ratonnades des derniers mois de la guerre lui sont imputables.

    Certes, dans les flots de sang et de douleur que créa la guerre d’Algérie, dans le décompte des centaines de milliers de morts de ce conflit, ce chiffre peut paraître minime. Mais il ne s’est pas agi, là, non de combattants, mais de victimes, désignées par des comités secrets, tombées sans avoir même eu le temps de se défendre, abattues dans la rue, dans les domiciles, arrachées de cellules de prisons, voire achevées dans des ambulances ou des lits d’hôpitaux. Sans compter les plasticages soi-disant ciblés, mais qui provoquaient la mort ou la mutilation de proches, de voisins, de passants ; sans compter encore les tirs de mortier sur des quartiers ou sur des foules, les voitures piégées, les incendies…

    De leur côté les anciens de l’OAS ont comptabilisé 101 victimes dans leurs rangs, dont 80 en Algérie [6], la plupart du temps éliminés par les Services français (Barbouzes), auxquels il faut ajouter les 4 condamnés à mort, Claude Piegts et Albert Dovecar (fusillés le 7 juin 1962), Roger Degueldre (6 juillet) et Jean Bastien-Thiry (11 mars 1963), le dernier des fusillés français. Aujourd’hui encore, leurs noms sont célébrés par certaines associations de rapatriés restées fidèles à l’OAS [7].


    [1] Le procès du général Raoul Salan, Sténographie complète des audiences, réquisitoire, plaidoiries, verdict, Paris, Nouvelles Éd. Latines, Coll. Les droits de l’Histoire, 1962

    [2] Confessions du n° 2 de l’OAS, Entretiens avec Bernard Le Gendre, Paris, Les Arènes, 2012

    [3] Les combattants du crépuscule. La dernière année de l’Algérie française, Paris, Grasset, 1970

    [4] Guy Pervillé, « La guerre d’Algérie : combien de morts?», in Mohammed Harbi & Benjamin Stora (dir.), La Guerre d’Algérie, 1954-2004, la fin de l’amnésie, Paris, Robert Laffont, 2004

    [5] O.c. 

    [6] « Les morts au combat de l’OAS », Revue Pieds Noirs d’hier et d’aujourd’hui, n° 121, juillet-août 2004

    [7] Association de défense des intérêts moraux des anciens détenus politiques et exilés de l’Algérie française  (ADIMAD)
     

     

    En hommage à toutes ces victimes je tiens à vous rappeler mon meilleur souvenir : l'inauguration de la stèle aux victimes de l'OAS le 6 octobre 2011 cérémonie à laquelle j'étais invité et présent.

    Michel Dandelot

     

     

     

     

    Rappelons-nous que le 6 octobre 2011 fut pour les Républicains, les anti colonialistes, les anti extrémistes, les anti racistes… une date d’espoir, une date de paix, une date historique…

     

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!!

     

     

     

    « Paris aujourd’hui relève la tête en disant que l’OAS était une organisation idéologiquement criminelle et, dans ses actes, barbare. » Bertrand Delanoë, maire de Paris, le 6 octobre 2011.

     

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!! Mais une date historique : le 6 octobre 2011...

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!! Mais une date historique : le 6 octobre 2011...

     

    La "Toussaint Rouge", il y a 63 ans !!!

    Chaque 6 octobre au cimetière du Père-Lachaise est organisé l’anniversaire du dévoilement de la stèle de la Ville de Paris aux victimes de l’OAS le 6 octobre 2011. Mais le 6 octobre 2021 M. Macron a occulté les victimes de l'OAS préférant honorer les descendants de cette organisation terroriste le 26 mars 2021 par le dépôt d'une gerbe, en son nom, aux victimes du 26 Mars 1962, rue d'Isly… Sans doute l’OAS n’a pas existé pour M. Macron ?

    Dépôt d'une gerbe, au nom du Président de la République, aux victimes du 26 Mars 1962, rue d'Isly… Sans doute l’OAS n’a pas existé pour M. Macron ?

     

    EN PRESENCE DE 

    MME DARRIEUSSECQ - MINISTRE DéLéGUéE AUPRES DE LA MINISTRE DES ARMéES CHARGéE DE LA MéMOIRE ET DES ANCIENS COMBATTANTS 

    DU VICE-PRESIDENT DE l’ASSEMBLéE NATIONALE 

    DU MAIRE ADJOINT à LA MAIRIE DE PARIS 

    DE MADAME PEAUCELLE-DELELIS DIRECTRICE GéNERALE DE L’ONAC-VG

    Inacceptable cérémonie pour les victimes de l’OAS  HONTE A LA MACRONIE !!!

     

     

    La seule vidéo qui compte pour nous est celle-ci :

    Rappelons-nous c’était le 6 octobre 2011

     

     

     

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    Gonzalez, la nostalgérie et nous

    par

    Dominique Manotti

    et Fabrice Riceputi

    Gonzalez, la nostalgérie et nous par  Dominique Manotti  et Fabrice Riceputi

    Fabrice Riceputi

    Enseignant et historien. histoirecoloniale.net

    et 1000autres.org

    Gonzalez, la nostalgérie et nous par  Dominique Manotti  et Fabrice Riceputi

    Dominique Manotti (romancière)

    L’année du 60e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie vient de s’achever en France sur un évènement politique révélateur : la nomination du député RN José Gonzalez à l’une des vice-présidences du groupe d’amitié France Algérie par le Bureau de l’Assemblée Nationale.

    José Gonzalez est sorti d’un relatif anonymat le 28 juin 2022, du fait de son âge et du succès électoral de l’extrême droite. Doyen de la nouvelle Assemblée, le député RN des Bouches-du-Rhône, depuis le perchoir,  faisait ce jour-là très largement applaudir par ses collègues un discours dans lequel il exprimait, des tremolos dans la voix, sa nostalgie de l’Algérie française. Nourrir personnellement une telle nostalgie est son droit le plus strict. L’exprimer comme un étendard à la présidence de l’Assemblée Nationale était, de la part de ce vieux militant d’extrême droite et de son parti nostalgique de la colonisation, une provocation politique soigneusement calculée. Pour preuve, devant une forêt de micros et de caméras, il déroulait ensuite une rhétorique doucereuse et insinuante typique de tous les négationnistes :   "Je ne pense pas" qu'il y ait eu "des crimes en Algérie dans l'armée française." "Peut-être que maintenant il faudra revoir l'histoire, mais je ne pense pas. Franchement, je ne suis pas là pour juger si l'OAS a commis des crimes. Je ne sais même pas ce qu'était l'OAS, ou presque pas."

    Nous ne rappellerons pas ici la masse énorme de témoignages et de travaux historiques établissant depuis des décennies tant les crimes de l’armée française en Algérie (disparitions forcées, tortures, viols, exécutions sommaires, massacres de civils, usage d’armes chimiques, etc.) que ceux de l’OAS, organisation terroriste la plus meurtrière de toute l’histoire de France, dont les victimes algériennes et françaises tombées en Algérie et en France se comptèrent par milliers. Chacun peut les trouver, même José Gonzalez.

    Pointons seulement le fait que si, comme il l’affirme, à 19 ans il était à Oran « après les Accords d’Evian » de mars 1962, alors José Gonzalez peut à bon droit être suspecté d’être un fieffé menteur : durant cette période, l’OAS d’Oran, plus dure encore que celle d’Alger, commettait chaque jour des actes de terrorisme abominables et des assassinats par dizaines que nul ne pouvait ignorer. Pour le cas où il n’aurait pas été lui-même engagé dans ce mouvement, ce qui n’est pas démontré, le fait d’avoir fréquenté ensuite au sein du Front National marseillais, auquel il adhéra dès les années 1970, l’ex-numéro 2 de l’OAS Jean-Jacques Susini, deux fois condamné à mort par contumace pour cela puis amnistié, lui en apprit sans aucun doute énormément sur l’OAS et ses crimes.

    Que de tels propos niant les crimes de l’OAS puissent encore être tenus sans sourciller par un député de la nation, que le RN puisse comme à Perpignan célébrer publiquement et aux frais du contribuable les assassins de l’OAS, ceci est à mettre en rapport avec une occultation de ces crimes par la plus haute autorité française. Commémorant le 26 mars 2022 la tuerie de la rue d’Isly du 26 mars 1962, le président Macron, s’adressant aux organisations de « rapatriés » et soucieux de ménager l’électorat pied-noir extrémiste, n’avait-il pas lui-même éludé nettement le rôle de l’OAS dans la tragédie, et, plus largement, sa responsabilité écrasante dans « l’exode » d’une grande partie des Pieds-Noirs, reprenant à son compte le récit mythologique en vigueur chez les nostalgériques comme José Gonzalez ?

    Nous ignorons quel degré de nuisance pourra avoir José Gonzalez au sein du groupe d’amitié France Algérie auquel il a été nommé, avec l’aval de la présidence macroniste de l’Assemblée. Mais quel genre d’« amitié » peut donc se construire sur le déni, le mensonge, le négationnisme des crimes du colonialisme ? Et quel message est ainsi envoyé au peuple algérien ? Quel message aux autres peuples jadis colonisés par la France, notamment en Afrique ? Quel message au peuple français, alors que flambe à nouveau le racisme en France comme jamais depuis la guerre d’Indépendance algérienne ?

    Cette nomination par le bureau de l'Assemblée Nationale est hautement emblématique de la légendaire et désastreuse bonne conscience coloniale et postcoloniale française. Elle est un symptôme parmi d’autres d’une véritable aphasie postcoloniale, d’une incapacité à reconnaître la réalité de la colonisation et de la guerre coloniale d’Algérie, pourtant fort bien connue. 60 ans plus tard, la République ne parvient toujours pas à dire sa responsabilité première et essentielle de puissance colonisatrice dans tous les malheurs de cette guerre, y compris dans celui de José Gonzalez. Quand donc le pourra-t-elle ?

    Le 1er janvier 2023

    Dominique Manotti (romancière) et Fabrice Riceputi (historien)

    SOURCE : Gonzalez, la nostalgérie et nous, par Dominique Manotti et Fabrice Riceputi | Le Club (mediapart.fr) 


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    L’année 2023 commence

    par la décision la plus honteuse

    et la plus absolue

    pour la Macronie et Macron

      L’année 2023 commence par la décision la plus honteuse et la plus absolue pour la Macronie et Macron

    Un nostalgique de l'Algérie française, député de l’extrême droite française, désigné vice-président du groupe d’amitié France-Algérie

    Le doyen de l’Assemblée française, José Gonzales, vient d’être nommé le 30 décembre 2022 comme vice-président du groupe d’amitié France Algérie. Le hic est que ce député appartient au parti de l’extrême droite de l’ex Marine Le Pen, et s’est fait remarquer par ses propos négatifs sur l’Algérie.

    Ce dernier est un pied noir. Né à Oran, où il a grandi jusqu’à ses 19 ans, puis débarqué à Marseille après les accords d’Evian en mars 1962. Il s’est engagé en politique auprès de Jean-Marie Le Pen. Il a pris sa carte du Front national dès les années 70, soit dès la création du parti. Il explique simplement : “J’étais d’accord avec toutes les idées de Jean-Marie Le Pen donc je me suis engagé à ses côtés.”

    Il n’a jamais caché sa nostalgie pour l’Algérie Française. “J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis”, a-t-il indiqué, s’interrompant même pour essuyer une larme. Puis en sortant de l’hémicycle, il a précisé sa pensée. Il affirme que la France n’est responsable d’aucun crime en Algérie et qu’Emmanuel Macron a commis une grave erreur en parlant de crime contre l’humanité.

    Il a estimé que si l’on retourne dans le Djebel, on rencontre beaucoup d’Algériens qui disent au Français : “Quand est-ce que vous revenez? Enfin interrogé sur lOAS, il a affirmé ne rien savoir des crimes commis par cette organisation secrète pro Algérie Française.

    L’OAS qui est responsable de 2.700 morts dans des attentats en France et en Algérie. Des propos fermement condamnés par les députés de gauche à l’époque.

    Comment le gouvernement français accepte de désigner ce député révisionniste dans un groupe d’amitié censé rapprocher les deux nations. Cette nomination intervient juste après l’annonce du président Tebboune d’une visite officielle en France en 2023.

    José Gonzales, (grâce à la Macronie et Macron) devient donc vice-président de ce groupe (cliquez sur le lien ci-dessous) :

    Composition du groupe d'amitié France-Algérie au 21 juin 2022 - 15ème

    législature - Assemblée nationale (assemblee-nationale.fr)

     

    1er janvier 2023

    Jean-Philippe Ould Aoudia

    Fils de victime de l’OAS

     

      L’année 2023 commence par la décision la plus honteuse et la plus absolue pour la Macronie et Macron

    Bonsoir Michel,

    Tous mes vœux pour cette nouvelle année, des vœux de santé en priorité afin que tu gardes l’énergie nécessaire à la tenue de ton blog.

    La nomination du député José Gonzalés comme co président du groupe d’amitié « France Algérie » m’a incité à rédiger la protestation en pièce jointe. Je serais heureux qu’elle soit publiée sur ton site.

    Mais tu sais combien je respecte tes choix et si tu ne la publiais pas, cela n’enlèverait pas l’estime et l’amitié que je te porte.

    Amicalement

    Jean-Philippe

     

    Un groupe d’amitiés

     France-Algérie

     

      L’année 2023 commence par la décision la plus honteuse et la plus absolue pour la Macronie et Macron

    Le 30 décembre 2022, profitant de la trêve des confiseurs, le bureau de l’Assemblée nationale a nommé José Gonzalès co président du groupe d’amitié « France Algérie ».

    Ce député Rassemblement national s’est distingué le 28 juin 2022. Doyen de l’Assemblée, il a prononcé le discours d’ouverture de la séance inaugurale de la 16è législature et ses propos larmoyants sur son Oranie perdue à cause de l’indépendance de l’Algérie ont été applaudis sur certains bancs. 

    Questionné sur les crimes commis par l’OAS, José Gonzalez répond : « Je ne suis pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes ou pas. L’OAS, je ne sais même pas bien ce que c’était.» 

    Gonzalez serait-il le seul Oranais ignorant que dans sa ville, le 14 juin 1962, trois mois après la signature des Accords d’Évian, le général Philippe Ginestet, commandant le corps d’armée d’Oran fut grièvement blessé (il devait mourir peu après) au côté du médecin colonel Hubert Mabille mortellement frappé par un tueur de l’OAS ? Crime d’autant plus odieux que ces deux officiers généraux furent abattus tandis qu’ils se recueillaient devant la dépouille mortelle du colonel Mariot chef de corps du 5e régiment d’infanterie assassiné la veille par l’OAS. Le député Gonzalez ne sait même pas bien ce que c’était l’OAS et il n’est pas à l’Assemblée nationale pour juger si l’OAS a commis des crimes ou pas.  Ainsi donc, un député du Rassemblement national estime que les assassinats d’un général et de deux colonels ne constituent pas des crimes.

    Ne sont pas non plus des crimes, pour José Gonzalès, les assassinats, toujours à Oran, du lieutenant-colonel Pierre Rançon, puis de son successeur le commandant Maurin ; du chef de bataillon Bardy commandant les groupes mobiles de sécurité, enlevé et dont le cadavre fut retrouvé le 27 mars 1962 dans un terrain vague, du commandant de Gendarmerie André Boulle, du lieutenant Ferrer et du sous-lieutenant Moutardier. 

    Parmi les très nombreux membres du groupe d’amitié « France Algérie », figure Bernard Brochand qui prit la défense des intérêts financiers d’anciens condamnés de l’OAS. En effet, L’Écho de l’Oranie, n° 280, mai 2002, rapporte que le samedi 6 avril 2002, au  Bistrot de l’Étang, place de l’Étang à Cannes, se tient l’assemblée générale de l’association nationale des anciens détenus politiques et exilés de l’Algérie française (ADEP), qui deviendra Adimad. […] M. Bernard Brochand, maire de Cannes et rapatrié d’Algérie, avait tenu à honorer de sa présence l’assemblée [] pour apporter son entier soutien aux revendications de l’ADEP []. 

    Le président de l’ADEP est Athanase Georgopoulos, l’ancien chef de la zone 3 OAS d’Oran. Son adjoint est Gabriel Anglade, ancien chef du commando delta 6, son vice-président est Joseph Rizza, ancien chef du commando delta 9 à Alger. Anglade et Rizza ont participé à l’assassinat des six dirigeants des Centres sociaux éducatifs le 15 mars 1962 à Alger.

    Bernard Brochand, qui a honoré de sa présence d’anciens adeptes de la ratonnade- le meurtre d’un Algérien au seul prétexte qu’il est arabe- est membre du groupe d’amitié « France Algérie ».

    Au terme de l’assemblée générale une lettre ouverte est adressée aux candidats à l’élection présidentielle prévue en avril-mai 2002, avec l’entier soutien de Bernard Brochand.

    Les demandes exprimées dans la lettre ouverte rédigée par d’anciens terroristes sont inscrites dans l’article 13 de la loi du 23 février 2005 n° 2005-158 adoptée par le Parlement. Il complète la liste des 2000 bénéficiaires de la « loi Mitterrand » n° 82-1021 du 3 décembre 1982, en y ajoutant d’anciens membres civils de l’OAS qui ont interrompu leur activité professionnelle en secteur privé pour s’engager à temps plein dans l’Organisation. Ils ont perdu. Ils ont choisi de fuir la France. Georgopoulos, par exemple, s’enfuit en Espagne pour ne revenir en France qu’en 1969 en bénéficiant de l’application de la loi d’amnistie du 31 juillet 1968. Il sera nommé au sein de la commission d’indemnisation qui examinera son propre dossier et celui de ses copains assassins.

    Le 28 février 2005, l’association Harkis et droits de l’homme publiait un communiqué qui dénonçait : […] Derrière ces personnes se cachent d’anciens membres de l’OAS. Pourquoi ne pas appeler un chat, un chat ? Nos élus ont-ils peur de l’indécence ? […]. Sûrement pas Brochand.

    Il y a bien aujourd’hui une compatibilité entre membres du champ politique, y compris avec des partisans du maintien de la colonisation par les moyens les plus bruts. Cet épisode de guerre civile qui marqua les seize derniers mois du conflit deviendra bientôt un territoire perdu de la conscience nationale, puisque même un député ne sait même pas bien ce que c’était l’OAS, méprisant l’histoire et les victimes.

    Par comparaison, devient anecdotique le fait que le vice-président de ce groupe d’amitié « France Algérie » ait été condamné le 7 décembre 2022 pour détournement de fonds publics, et qu’un ancien président de l’Assemblée nationale, organisateur de coûteux dîners avec des homards géants aux frais des contribuables, en fasse aussi partie.

    1er janvier 2023

    Jean-Philippe Ould Aoudia

     

    Fils de victime de l’OAS 

      

     


     

    En février 1961 était créée l’Organisation de l’armée secrète (OAS) : Les méfaits d’une organisation criminelle

    Par micheldandelot1 dans Accueil le 9 Février 2021 à

    21:56

    Si le nostalgérique extrémiste José Gonzalez fait semblant, hypocritement, de ne pas savoir ce qu'est l'OAS, nous on sait !!!

     


    Jean-François Gavoury président

    de l’Association nationale

    pour la protection de la mémoire

    des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)

    nous informe :

     

    « Hier, aux abords du Métro "Charonne" à Paris, était organisée une cérémonie en hommage et à la mémoire de neuf victimes d’une fraction particulièrement zélée de la police aux ordres de son préfet Maurice Papon.

    Après-demain, d’anciens activistes célèbreront le soixantième anniversaire de la création de l’OAS.

    Le quotidien algérien "El Watan", dans son édition d’aujourd’hui, donne la parole à ceux qui ont milité pour la paix en Algérie ainsi qu’aux descendants de victimes de l’OAS.
    Si les crimes du colonialisme doivent être reconnus, ne serait-ce que par souci de la vérité des faits, les victimes de l’OAS doivent être sorties de cet oubli dans lequel les pouvoirs publics les ont tenues plus d’un demi-siècle durant et elles doivent être honorées à la hauteur de leur dévouement à la République ».

    Jean-François Gavoury

    En février 1961 était créée l’Organisation de l’armée secrète (OAS) : Les méfaits d’une organisation criminelle

    Les crimes de l’OAS, organisation créée en février 1961 en Espagne franquiste pour imposer par la terreur armée «l’Algérie française» sont innombrables tant parmi la population algérienne que du côté français. En réaction, de nombreuses organisations progressistes et du Parti communiste avaient organisé des manifestations en France, dont celle de Charonne au cours de laquelle 9 personnes périrent sous la répression de la police de Maurice Papon. 

    Un hommage a été rendu hier à Paris aux 9 victimes de la répression du 8 février 1962 lors de la manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie. En raison de la situation sanitaire actuelle, la commémoration de cette année n’a pu se tenir de manière habituelle.

    La commémoration devait être marquée par un dépôt de gerbes à l’endroit où sont tombées les 9 victimes, près du métro Charonne.  

    En même temps que la manifestation du 8 février 1962, les partisans de la Paix et de l’indépendance pour l’Algérie s’exprimaient de plus en plus, avec de nombreuses manifestations, Le Mouvement de la Paix, les syndicats, le Parti Communiste etc. Le 7 février 1962, l’OAS commettait dix attentats à la bombe contre des personnalités diverses, qui firent de nombreux blessé-e-s et particulièrement une fillette de 4 ans. 

    Dès le lendemain, la riposte s’organisait : une manifestation se tenait à l’appel, notamment, du PCF, de la CGT, la CFTC, du mouvement de la Paix… Elle fut sauvagement agressée par les brigades spéciales de la police aux ordres du préfet Papon et du ministre de l’Intérieur Roger Frey, au carrefour du métro Charonne. On dénombra 9 morts et des centaines de blessé-e-s. 

    Les manifestations étaient interdites et de plus en plus marquées par les violences policières, comme ce fut le cas notamment le 17 octobre 1961, avec le massacre des Algériens, ou les manifestations syndicales en décembre 1961…. Rappelant qu’en janvier 1961, les Français répondaient «oui» à 75% pour le droit à l’autodétermination du peuple algérien, «les Français avaient compris que la paix et l’indépendance de l’Algérie rendaient justice au peuple algérien», relève dans un communiqué Henri Cukierman, président du Comité Vérité pour Charonne. 

    «Les jusqu’au-boutistes de l’Algérie française refusèrent le verdict démocratique des citoyens français. Ils décidèrent de s’y opposer par la violence la plus extrême», ajoute-t-il. Avec la création de l’OAS (Organisation de l’armée secrète), «ils ont organisé des centaines d’attentats en France et en Algérie pour imposer par la force un coup d’Etat et poursuivre la guerre». 

    Ils s’attaquèrent en France, par des attentats à la bombe, aux organisations de gauche et aux personnalités politiques, syndicales, qui «s’exprimaient et agissaient pour la Paix en Algérie». 

    «Le gouvernement du général de Gaulle était frileux, voulait conserver des bases et avantages du colonialisme, mais il avait aussi au gouvernement des partisans de l’Algérie française, notamment le Premier ministre Michel Debré». «Avec la guerre d’Algérie, c’est la démocratie pour les Français-e-s et les Algérien-e-s qui a été confisquée.» Quant au président Macron, «il doit, entre autres, reconnaître le crime d’Etat pour le 8 février 1962», souligne Henri Cukierman. 

    «Une impressionnante série d’assassinats» 

    De leur côté, l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo) et l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, communiquent en date du 29 janvier qu’«un certain nombre d’éléments de divisions parachutistes désertent et viennent prêter main-forte à des partisans extrémistes de l’Algérie française qui avaient fondé, entre le 20 janvier et le 10 février, dans l’Espagne encore franquiste, l’Organisation armée secrète». 

    Sans compter les milliers de victimes algériennes, rien que du côté français, les victimes de l’OAS sont innombrables.  

    MM. Jean-Philippe Ould Aoudia et Jean-François Gavoury, présidents des deux associations, signalent également qu’«avec le renfort des déserteurs, qui fournissent armes, munitions, explosifs et savoir-faire, l’OAS va gagner en puissance criminelle». «S’ouvre alors une impressionnante série d’assassinats et de destructions tant de biens privés que de bâtiments publics». 

    Les deux responsables associatifs rappellent que le premier attentat commis par ces ultras survient à Alger, le 25 janvier 1961, et coûte la vie à un avocat libéral, Maître Pierre Popie. 

    Le second a lieu en France métropolitaine, le 31 mars 1961 : il est dirigé contre Camille Blanc, maire d’Evian, ville dans laquelle se déroulent les pré-pourparlers entre le gouvernement français et le FLN. 

    «Tombé le 31 mai 1961 dans un guet-apens tendu à l’instigation d’un officier déserteur, le commissaire central d’Alger Roger Gavoury est le premier fonctionnaire de l’Etat français assassiné par l’OAS. Six commissaires de police, au moins un inspecteur de police et trois gradés et gardiens de la paix auxquels s’ajoutent une douzaine de fonctionnaires des Compagnies républicaines de sécurité (CRS)» ont également été assassinés. 

    «L’armée fut elle-même la cible de l’OAS qui a abattu plusieurs dizaines de militaires depuis le jeune appelé du contingent jusqu’au général de corps d’armée en passant notamment par les gendarmes mobiles». 

    «Le premier attentat commis contre la personne du général de Gaulle a lieu le 8 septembre 1961 à Pont-sur-Seine. D’autres ont suivi, le 22 août 1962 au Petit-Clamart et le 15 août 1964 au mont Faron (Toulon), mais la police a pu déjouer plusieurs autres tentatives visant le chef de l’Etat français.» 

    «Les membres du gouvernement étaient également l’objet de menaces : ainsi, le 7 février 1962, une bombe au domicile d’André Malraux, ministre de la Culture, blessa-t-elle très grièvement au visage la jeune Delphine Renard.» Par ailleurs, le 15 mars 1962, à Alger, l’assassinat de six dirigeants du service des centres sociaux éducatifs (Max Marchand, Mouloud Feraoun, Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène, Salah Ould Aoudia) par l’OAS fut l’aboutissement paroxystique d’un processus mortifère enclenché très tôt. «Lorsque l’OAS entra en guerre, en 1961, de véritables lignes de front ont séparé les quartiers européens des bidonvilles où se situaient les Centres qui ont continué à fonctionner», rappellent les deux responsables associatifs. 

    Le Service des centres sociaux éducatifs, créé le 27 octobre 1955, à l’initiative de la déportée-résistante Germaine Tillion, membre du cabinet civil de Jacques Soustelle, fera l’objet dès sa création «de pressions, de menaces, de campagnes de presse de la part des ultras de l’Algérie française, parce que compter dans son effectif près de 80% de musulmans constituait en soi une source de suspicion».  

    L’historien Stora saisi pour un complément

     de préconisation 

    Dans ce contexte historique, l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo) et l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons ont exprimé, le 4 février, auprès de Benjamin Stora, le souhait de voir complétée la préconisation n°2 de son rapport par la phrase suivante : «…Et de toutes les personnes qui, dans les derniers mois du conflit, ont respecté, servi la République et défendu ses valeurs au péril de leur vie.» 

    La version définitive deviendrait alors : «Un geste pourrait être l’inclusion dans le décret 2003-925 du 26 septembre 2003, instituant une journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, d’un paragraphe dédié au souvenir et à l’œuvre des femmes et des hommes qui ont vécu dans des territoires autrefois français et qui ont cru devoir les quitter à la suite de leur accession à la souveraineté et de toutes les personnes qui, dans les derniers mois du conflit, ont respecté, servi la République et défendu ses valeurs au péril de leur vie». 

    Le 5 février les deux associations demandent également à Benjamin Stora de «bien vouloir se faire l’écho, dans toute la mesure du possible, des recommandations respectives du Souvenir Français et de l’Espace guerre d’Algérie (EGAL), relatives à l’apposition de la mention ‘Mort pour la France’» sur l’acte de décès des six dirigeants des Centres sociaux assassinés par l’OAS le 15 mars 1962 : Max Marchand, Mouloud Feraoun, Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène, Salah Ould Aoudia.

     Source :  https://www.elwatan.com/pages-hebdo/histoire/les-mefaits-dune-organisation-criminelle-09-02-2021#main-content-section

    Il y a 60 ans, l’OAS et ses sanglants attentats pour l’Algérie française

    Pour l'OAS, il s'agissait d'occuper le terrain par tous les moyens. (archives AFP)

    L’Organisation armée secrète (OAS), créée il y a 60 ans, a été le bras armé clandestin et meurtrier des ultras de l’Algérie française dans les derniers épisodes de la guerre, entre février 1961 et l’indépendance en juillet 1962.

    Selon des estimations d’historiens, l’OAS, qui regroupait environ un millier d’activistes, a tué en Algérie au moins 2 200 personnes dans près de 13 000 explosions au plastic, 2 546 attentats individuels et 510 attentats collectifs. En métropole, le nombre total de ses victimes est estimé à 71 morts et 394 blessés.

    L’OAS est créée le 11 février 1961 à Madrid, dans l’Espagne franquiste, face au souhait désormais manifeste du gouvernement français et du général Charles de Gaulle de se désengager en Algérie, scellé le mois précédent par un référendum sur l’autodétermination. Ses initiateurs sont des activistes anti-indépendantistes proches de l’extrême droite, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, exilés à Madrid et rapidement rejoints par le général Raoul Salan.

    “Putsch des généraux” 

    L’assassinat, le 31 mars 1961, de Camille Blanc, maire d’Évian au bord du lac Léman, où sont prévues des négociations entre le gouvernement et le Front de libération nationale (FLN) algérien, est imputé à l’OAS. Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, les généraux Salan, Edmond Jouhaud, Maurice Challe et André Zeller, décidés à sauver par tous les moyens “l’Algérie française”, lancent le “putsch des généraux”. Après leur échec le 25 avril, Salan et Jouhaud passent à la clandestinité, tandis que Challe et Zeller se rendent.

    Salan et Jouhaud prennent la tête de l’OAS, qui “frappe où elle veut, quand elle veut” selon son slogan.
    L’organisation assassine le 31 mai 1961 le commissaire principal d’Alger Roger Gavoury. Outre les assassinats de personnalités, notamment communistes, elle organise des “nuits bleues”, avec des centaines d’explosions. Roger Degueldre fonde les commandos Delta qui sèment la terreur en Algérie et en métropole à partir de juin 1961, frappant même à Alger des passants anonymes.  Elle est dissoute en Conseil des ministres le 6 décembre 1961.

    Le 15 mars 1962, l’OAS tue encore six dirigeants de centres socio-éducatifs, dont l’écrivain Mouloud Feraoun.

    Politique de la “terre brûlée” 

    Après la signature le 18 mars 1962 des accords d’Évian qui scellent l’indépendance, Salan lance “la guerre totale”, marquée par de sanglants combats entre l’armée et l’OAS dans le quartier de Bab-el-Oued à Alger. Le 26 mars, la fusillade de la rue d’Isly fait 46 à 61 morts dans les rangs des Européens.

    En mars-avril 1962, l’arrestation de ses responsables décapite l’OAS mais les derniers extrémistes redoublent de violence. Salan est condamné à la détention à perpétuité, Jouhaud condamné à mort puis gracié. Sa peine est commuée en détention à perpétuité. Ils seront amnistiés comme les autres dirigeants de l’OAS par le général de Gaulle en 1968. Degueldre sera fusillé en juillet 1962.

    L’OAS poursuit une politique de la “terre brûlée”, par exemple l’incendie spectaculaire des citernes du port d’Oran en juin 1962. Les derniers commandos quittent l’Algérie début juillet, à la veille de l’indépendance, mais l’OAS fomente encore dans l’hexagone deux attentats contre le général de Gaulle auxquels échappe le président français. L’instigateur de celui du Petit-Clamart en banlieue parisienne, le 22 août 1962, le colonel Bastien-Thiry est fusillé le 11 mars 1963. A l’origine de l’attentat du 28 août 1964 à Toulon, Susini est condamné à mort par contumace et gracié dans l’amnistie de 1968.

    SOURCE : https://lequotidien.lu/monde/il-y-a-60-ans-loas-et-ses-sanglants-attentats-pour-lalgerie-francaise/ 

    Guerre d'Algérie : créée il y a 60 ans comment l'OAS a mené son combat sanglant 

    Alger, Algérie le 3 juillet 1962- Un partisan de l'Organisation de l'Armée Secrète Française (OAS) est "pris en flagrant délit" alors qu'il griffonne des slogans de l'OAS sur le mur de cette maison située dans le quartier supérieur d'Alger déchiré par les conflits. Son "message" comprend le chant de l'OAS "Algérie française" et le nom de Salan, en référence au général Raoul Salan, généralement considéré comme le chef de l'armée secrète. © Bettmann / Getty

    L'Organisation armée secrète (OAS), créée il y a 60 ans, a été le bras armé clandestin et meurtrier des ultras de l'"Algérie française" dans les derniers épisodes de la guerre, entre février 1961 et l'indépendance en juillet 1962.

    Selon des estimations d'historiens, l'OAS, qui regroupait environ un millier d'activistes, a tué en Algérie au moins 2.200 personnes dans près de 13.000 explosions au plastic, 2.546 attentats individuels et 510 attentats collectifs. En métropole, le nombre total de ses victimes est estimé à 71 morts et 394 blessés.

    Face au souhait désormais manifeste du gouvernement français et du général Charles de Gaulle de se désengager en Algérie, scellé le mois précédent par un référendum sur l'autodéterminantion, l'OAS est créée le 11 février 1961 à Madrid, dans l'Espagne franquiste. Ses initiateurs sont des activistes anti-indépendantistes proches de l'extrême droite, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, exilés à Madrid et rapidement rejoints par le général Raoul Salan. L'assassinat, le 31 mars 1961, de Camille Blanc, maire d'Evian où sont prévues des négociations entre le gouvernement et le FLN, est imputé à l'OAS. 

    Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, les généraux Salan, Edmond Jouhaud, Maurice Challe et André Zeller, décidés à sauver par tous les moyens "l'Algérie française", lancent le "putsch des généraux". Après leur échec le 25 avril, Salan et Jouhaud passent à la clandestinité, tandis que Challe et Zeller se rendent. Salan et Jouhaud prennent la tête de l'OAS, qui "frappe où elle veut, quand elle veut" selon son slogan.

    L'organisation assassine le 31 mai 1961 le commissaire principal d'Alger Roger Gavoury. Outre les assassinats de personnalités, notamment communistes, elle organise des "nuits bleues", avec des centaines d'explosions. Roger Degueldre fonde les commandos Delta qui sèment la terreur en Algérie et en France à partir de juin 1961, frappant même à Alger des passants anonymes. Elle est dissoute en Conseil des ministres le 6 décembre 1961. Le 15 mars 1962, l'OAS tue encore six dirigeants de centres socio-éducatifs, dont l'écrivain Mouloud Feraoun.

    Après la signature le 18 mars 1962 des accords d'Evian qui scellent l'indépendance, Salan lance "la guerre totale", marquée par de sanglants combats entre l'armée et l'OAS dans le quartier de Bab-el-Oued à Alger. Le 26 mars, la fusillade de la rue d'Isly fait 46 à 61 morts dans les rangs des Européens.

    En mars-avril 1962, l'arrestation de ses responsables décapite l'OAS mais les derniers extrémistes redoublent de violence. Salan est condamné à la détention à perpétuité, Jouhaud condamné à mort puis grâcié. Sa peine est commuée en détention à perpétuité. Ils seront amnistiés comme les autres dirigeants de l'OAS par le général de Gaulle en 1968. Degueldre sera fusillé en juillet 1962.

    L'OAS poursuit une politique de la "terre brûlée", par exemple l'incendie spectaculaire des citernes du port d'Oran en juin 1962. Les derniers commandos quittent l'Algérie début juillet, à la veille de l'indépendance, mais l'OAS fomente encore dans l'hexagone deux attentats auxquels échappe le général de Gaulle.

    Instigateur de celui du Petit-Clamart, le 22 août 1962, le colonel Bastien-Thiry est fusillé le 11 mars 1963. A l'origine de l'attentat du 28 août 1964 à Toulon, Susini est condamné à mort par contumace et grâcié dans l'amnistie de 1968.

    Salan et Jouhaud prennent la tête de l’OAS, qui “frappe où elle veut, quand elle veut” selon son slogan.
    L’organisation assassine le 31 mai 1961 le commissaire principal d’Alger Roger Gavoury. Outre les assassinats de personnalités, notamment communistes, elle organise des “nuits bleues”, avec des centaines d’explosions. Roger Degueldre fonde les commandos Delta qui sèment la terreur en Algérie et en métropole à partir de juin 1961, frappant même à Alger des passants anonymes.  Elle est dissoute en Conseil des ministres le 6 décembre 1961.

    Le 15 mars 1962, l’OAS tue encore six dirigeants de centres socio-éducatifs, dont l’écrivain Mouloud Feraoun.

    Politique de la “terre brûlée” 

    Après la signature le 18 mars 1962 des accords d’Évian qui scellent l’indépendance, Salan lance “la guerre totale”, marquée par de sanglants combats entre l’armée et l’OAS dans le quartier de Bab-el-Oued à Alger. Le 26 mars, la fusillade de la rue d’Isly fait 46 à 61 morts dans les rangs des Européens.

    En mars-avril 1962, l’arrestation de ses responsables décapite l’OAS mais les derniers extrémistes redoublent de violence. Salan est condamné à la détention à perpétuité, Jouhaud condamné à mort puis gracié. Sa peine est commuée en détention à perpétuité. Ils seront amnistiés comme les autres dirigeants de l’OAS par le général de Gaulle en 1968. Degueldre sera fusillé en juillet 1962.

    L’OAS poursuit une politique de la “terre brûlée”, par exemple l’incendie spectaculaire des citernes du port d’Oran en juin 1962. Les derniers commandos quittent l’Algérie début juillet, à la veille de l’indépendance, mais l’OAS fomente encore dans l’hexagone deux attentats contre le général de Gaulle auxquels échappe le président français. L’instigateur de celui du Petit-Clamart en banlieue parisienne, le 22 août 1962, le colonel Bastien-Thiry est fusillé le 11 mars 1963. A l’origine de l’attentat du 28 août 1964 à Toulon, Susini est condamné à mort par contumace et gracié dans l’amnistie de 1968.

    SOURCE : https://www.geo.fr/histoire/guerre-dalgerie-creee-il-y-a-60-ans-comment-loas-a-mene-son-combat-sanglant-203679

    Guerre d'Algérie : une lutte meurtrière encore dans toutes les mémoires

    Les Algériens célèbrent leur indépendance à Alger le 3 juillet 1962. © REPORTERS ASSOCIES/Gamma-Rapho / Getty

    De la colonisation française en Algérie à son indépendance en 1962, 132 années d'une lutte meurtrière et traumatisante où les mémoires aussi s'affrontent.

    En 2022, l'Algérie fêtera les 60 ans de son indépendance. A l'occasion de la remise du rapport sur l'héritage de la guerre d'Algérie demandé par le président de la République, Emmanuel Macron, à l'historien Benjamin Stora, retour sur un conflit qui divise encore.

    Dès 1830, conquête et colonisation

    Le 14 juin 1830, les Français débarquent en Algérie suite à un incident diplomatique avec le dey d'Alger lié à une dette française que le consul de France a refusé d'honorer. La défaite d'Abd-el-Kader, le 14 août 1843, marque la bascule en faveur de la France et l'Algérie devient constitutionnellement territoire français en 1848. Une loi de 1873 scelle la francisation de la propriété et la spoliation des tribus. En 1870, le décret Crémieux accorde la citoyenneté française aux seuls juifs. Onze ans plus tard, un Code de l'indigénat reconnaît le statut de citoyen aux musulmans. En 1944, est établie une égalité des droits entre musulmans et non-musulmans, mais la citoyenneté à double vitesse durera jusqu'en 1958.

    Après des manifestations nationalistes dans toute l'Algérie, des émeutes à Sétif et dans le Constantinois sont violemment réprimées par l'armée en mai 1945. Plusieurs milliers de musulmans et une centaine d'Européens sont tués.

    Guerre d'indépendance

    En novembre 1954, les attentats de la "Toussaint rouge" sont revendiqués par le Front de libération nationale (FLN) tout juste fondé au Caire par Ahmed Ben Bella (10 morts). Le gouvernement Mendès-France refuse de négocier. Le 20 août 1955, des massacres dans le Constantinois sont suivis d'une sévère répression. L'Etat d'urgence est étendu à toute l'Algérie.

    Début 1957, des bombes posées par le FLN explosent dans des cafés et stades d'Alger, faisant 15 morts et des dizaines de blessés. La "Bataille d'Alger", menée par le général Jacques Massu, démarre le 7 janvier et sera marquée par la traque des membres du FLN et un recours massif à la torture par l'armée.

    De Gaulle déclare "Je vous ai compris"

    Le 13 mai 1958, à la suite d'une émeute pro-Algérie française à Alger, Massu en appelle au général Charles de Gaulle, investi par les députés le 1er juin. "Je vous ai compris", assure de Gaulle aux pieds-noirs à Alger le 4 juin.

    Le 23 octobre, il propose au FLN "la paix des braves". Le 19 septembre 1958, le FLN forme le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).

    1961 : Le putsch des généraux

    Le 16 septembre 1959, de Gaulle proclame le droit des Algériens à l'autodétermination. Une "semaine des barricades" à l'initiative des ultras pro-Algérie française fin janvier 1960, fait une vingtaine de morts à Alger. Le 8 janvier 1961, le "oui" l'emporte à 75% en métropole lors d'un référendum sur l'autodétermination de l'Algérie. L'Organisation armée secrète (OAS), bras armé clandestin des ultras de l'Algérie française, voit le jour et, dans la nuit du 21-22 avril, a lieu le putsch des généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud. Challe se rend le 25, Zeller début mai. Salan et Jouhaud restent dans la clandestinité avec l'OAS. Le 17 octobre à Paris, la répression d'une manifestation d'Algériens pro-FLN fait des dizaines de morts.

    1962 : les accords d'Evian

    L'OAS multiplie les plasticages. Le 8 février 1962, la répression d'une manifestation anti-OAS fait 9 morts au métro Charonne à Paris. De Gaulle négocie avec le FLN et le 18 mars 1962 les accords d'Evian
    proclament un cessez-le-feu.

    Le 8 avril, les accords sont approuvés en métropole à 90%. Le 1er juillet, en Algérie, un référendum approuvé à 99,72% scelle l'indépendance. Commence alors l'exode de près d'un million de pieds-noirs, tandis qu'au moins 55.000 harkis sont massacrés en Algérie. Le 5 juillet, l'Algérie, dont Ahmed Ben Bella (FLN) deviendra le premier président, proclame son indépendance. Le conflit aura fait quelque 500.000 morts civils et militaires, dont 400.000 Algériens selon les historiens français.

    SOURCE : https://www.geo.fr/histoire/guerre-dalgerie-une-lutte-meurtriere-pour-laquelle-les-memoires-saffrontent-encore-203479 

     

     


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    L’histoire incroyable d’un témoin direct

    de la Guerre d’Algérie

    L’histoire incroyable d’un témoin direct de la Guerre d’Algérie

    Pour acheter le livre :https://maxmilo.com/products/guerre-dalgerie-journal-dun-pacificateur Jean-Marie Robert, sous-préfet d’Akbou de 1959 à 1962, fut l’un des premiers hommes d’État à condamner les exactions de l’armée française et le sort réservé aux réfugiés pendant la guerre d’Algérie. Il œuvra quotidiennement pour apporter plus de justice et de droits à ses administrés, malgré un contexte de lutte armée. Après 1962, le haut fonctionnaire continua à agir dans l’ombre et à venir au secours des familles de harkis, abandonnées dans leur pays ou parquées dans les camps insalubres de Rivesaltes et du Larzac. Il fut le premier à alerter les autorités françaises sur le massacre de 100 000 harkis par le FLN. Le Journal d’un pacificateur est donc une contribution importante à l’Histoire. À partir de centaines de lettres et de documents inédits retrouvés par son fils en 2017, il nous montre ce qui se joue dans les coulisses de l’État entre 1959 et 1976, et il nous permet de mieux comprendre les enjeux toujours problématiques des relations franco-algériennes.

     


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    MES VŒUX

    Je n'attends pas le 31 décembre pour vous présenter mes voeux car ils ne sont pas réservés exclusivement à l'année 2023 qui devrait être encore terrifiante mais pour L'AVENIR… 

     

    MES VŒUX


    Demandons l’impossible et agissons !

    pour que les années qui viennent

    soit celles  de la réalisation

    de nos rêves… 

    Il y a 62 et 63 ans

    j’ai passé deux " Noël "

    et deux " Jour de l'An "

    dans la Palmeraie

    de Tiout près de Aïn-Sefra

    en Algérie, c’était la guerre… Mais

    aujourd’hui, en France, c’est encore la

    guerre contre  un virus appelé racisme

    qui s'amplifie et qui tue, nous l'avons

    vu avec l'assassinat de 3 Kurdes le 23

    décembre 2022. Le virus du racisme

    nous l'avons vu après un match de

    football France-Maroc ou des groupes

    identitaires d'extrême droite ont joint

    les actes à la parole. Sitôt la rencontre

    terminée, des attaques coordonnées ont

    eu lieu dans de nombreuses villes de

    France. A Paris, Strasbourg, Cannes,

    Annecy, Montpellier ou encore Lyon,

    des groupes affiliés à l'extrême droite

    s'en sont pris violemment aux

    personnes affichant leur soutien à

    l'équipe nationale marocaine.

    Mais surtout et aussi c'est encore la

    guerre contre le détricotage de tous les

    acquis sociaux que nos illustres

    ascendants avaient obtenus dans de

    dures luttes… Ne les décevons pas et

    c’est au tour des nouvelles générations

    de mener leurs propres combats afin

    que demain il n’y ait plus de

    chômeurs, de pauvres et de sans-abris

    dont certains meurent de faim et de

    froid. 

    MES VŒUX

    Pour les chômeurs, pour les pauvres, pour les sans-abris, pour les réfugiés, POUR LES MIGRANTS, POUR CELLES ET CEUX QUI FUIENT LES GUERRES, le terrorisme ET LES DICTATURES, pour celles et ceux qui ont faim et qui en meurent… je vous offre cette merveilleuse chanson " Le Chiffon Rouge " ce sont mes vœux d’espoir pour un autre monde... de paix, de liberté, d'égalité, de fraternité... "le chiffon rouge" avec la cgt dont j'ai été délégué syndical pendant 40 ans de ma vie professionnelle... a la FILPAC-CGT.

    Michel Dandelot

     

     


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    Colonisation : Tebboune nomme enfin 

    les historiens pour la commission

    algéro-française

    Mais nous ne connaissons toujours pas les noms des historiens français... quand c'est flou c'est qu'il y a un loup ?

    Colonisation : Tebboune nomme enfin  les historiens pour la commission algéro-française

     

     

    Colonisation : Tebboune nomme enfin 

    les historiens pour la commission

    algéro-française

     

     

    La question de la mémoire continue à faire l'objet de discussions entre l'Algérie et la France. La Commission mixte annoncée à l'occasion de la visite en Algérie du président français Emmanuel Macron et chargée d'étudier les archives de la période coloniale et de la guerre d'Algérie, commence à avancer en termes de concrétisation et de matérialisation. 

    En effet, le Chef de l'Etat algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé les cinq historiens qui feront partie de cette commission mixte algéro-française. Et ce, moins de quatre mois après l'avoir annoncé en août lors de la visite de trois jours effectuée par le président Macron à Alger et Oran.

    La présidence algérienne n'a pas révélé les noms des 5 experts désignés pour faire partie de cette commission mixte qui comptera également 5 historiens français. Le Palais d'El Mouradia a cependant fait savoir que les 5 historiens algériens ont été reçus, il y a quelques jours, par le Chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, et ce, en présence de son conseiller chargé des archives et de la mémoire, Abdelmadjid Chikhi.

    La liste des historiens français remise

     à l'Algérie ?

    Il importe de rappeler que l'ambassadeur de France à Alger a indiqué récemment que la présidence française avait remis la liste de cinq historiens français, mais El Mouradia n'a pas commenté cette information, entretenant, de ce fait, le secret autour de la liste complète de la commission mixte en question.

    Les 5 historiens algériens sont des « experts reconnus »

    Mais selon des informations obtenues par le média Jeune Afrique, du côté algérien, il s'agit des historiens Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Filali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui, que le média qualifie d'experts reconnus. Comme Mohamed El Korso, ancien président de la Fondation du 8 mai 1945, reconnu pour ses travaux sur la période coloniale. Il a signé avec 9 autres historiens une lettre à Abdelmadjid Tebboune pour réclamer l'ouverture des archives nationales.

    Le deuxième membre algérien de la commission mixte algéro-française chargée d'étudier les archives est maître de conférences à l'université de Constantine. Il s'agit de Abdelaziz Filali, spécialiste de Abdelhamid Ben Badis. quant à Idir Hachi, troisième de la liste, il est historien, enseignant chercheur au CRASC d'Oran. Âgé de 37 ans, il a publié de nombreux travaux sur l'insurrection de 1871 menée en Kabylie par Cheikh Aheddad et El Mokrani.

    De son côté, Mohamed Lahcen Zeghidi est professeur d'histoire à l'université d'Alger et a beaucoup écrit sur la guerre d'Algérie. Il a été directeur du Musée national du Moudjahid et fait partie des historiens qui interviennent souvent dans les médias pour réclamer la restitution des archives coloniales et les crânes des résistants algériens encore retenus en France. Pour ce qui est du dernier, Djamel Yahiaoui, il est professeur à l'université d'Alger et chercheur en histoire de la Révolution.

    La liste des historiens français a été remise à l'Algérie mais Macron fait durer le secret pour donner les noms. Pourquoi ?

     

    Il serait désagréable que l’historien Jean-Jacques Jordi en fasse partie !!!  

     

    Emmanuel Macron aura du mal à trouver des historiens français dignes de cette valeur alors il lui restera quand même Jean-Jacques Jordi...

    Les chefs d’État algérien et français ont récemment annoncé la création d’une commission d’historiens pour étudier la période coloniale.

    Après avoir lu le point de vue de l’historien  Fabrice Riceputi en cliquant sur son nom. Nous constatons qu'Emmanuel Macron fait durer le secret pour annoncer la liste de 5 historiens français espérons quand même que Jean-Jacques Jordi n'en fera pas partie :

     

    Rappelons-nous c’était en 2010-2011-2012

    Emmanuel Macron aura du mal à trouver des historiens français dignes de cette valeur alors il lui restera quand même Jean-Jacques Jordi...

    JEAN-JACQUES JORDI L’HISTORIEN DES PIEDS-NOIRS, ADULÉ PAR LES "NOSTALGERIQUES" *** SOUVENONS-NOUS DES 1585 NOMS AJOUTéS SUR LE MéMORIAL QUAI BRANLY !!!

    Dans la catégorie de la NOSTALGÉRIE 

    La nostalgie coloniale et le révisionnisme ne se sont jamais aussi bien portés qu’au moment où l’on s’apprête à célébrer le cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie.

    La présence du maire de Perpignan, représentant de l’État, aux rencontres du Cercle algérianiste pour l’inauguration d’un centre de documentation des Français d’Algérie, véritable musée de l’OAS, auréolé du logo officiel tricolore, l’érection de stèles à la mémoire de l’OAS, la remise de la Légion d’Honneur au putschiste de l’OAS de 1961, Hélie Denoix de Saint Marc, la Légion d’Honneur à l’ancien responsable OAS Jean-François Collin (qui a dit "De Gaulle le plus grand traître de l'Histoire" : autant d’insultes à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et dans le sens que voulait donner le pouvoir en place à l’histoire de cette sale guerre jusqu’à aujourd’hui.

    JEAN-JACQUES JORDI 

    C’est dans ce contexte d’offensive revancharde que l’hebdo de droite plutôt extrême Valeurs Actuelles fait en Novembre 2011, la promotion d’un livre dont la thèse centrale semble être : C’est lui qui a commencé ! Commis par l’historien Jean-Jacques Jordi, « Un silence d’État », les disparus civils Européens de la Guerre d’Algérie, ce livre exempte de tout crime l’OAS, qui n’aurait fait que répondre à la barbarie du FLN. Aidé dans cette mission par l’État qui a ouvert à Jordi des archives pourtant encore interdites au public. Absence totale de contextualisation dans le cadre d’une guerre d’indépendance et de libération nationale, qualifiant de « terrorisme » le combat d’un peuple pour se libérer de l’occupant. Jordi soutient que le FLN n’a fait preuve que de violence aveugle, usant et abusant de torture systématique perdurant longtemps après l’Indépendance, afin de légitimer, voire d’excuser les crimes de l’OAS et de l’armée coloniale française. Le tout à base de conditionnel, d’approximations et de témoignages pour le moins flous, des renseignements d’origine civile et privée. Il avance même l’hypothèse de collusion entre la Mission Choc, envoyée par De Gaulle et FLN, après les accords d’Evian, contre les Européens. La réécriture de l’Histoire est en marche, à moins que cette année électorale ne lui soit moins propice…

    Colonisation : Tebboune nomme enfin  les historiens pour la commission algéro-française

     

    Le point de vue de Jacques Cros

    habitant de Béziers

    Colonisation : Tebboune nomme enfin  les historiens pour la commission algéro-française

    J'ai visionné la vidéo qui est l'interview de Jean-Jacques Jordi recueillie dans le cadre de l'initiative concernant les Pieds Noirs du Sud que l'on doit à Muselier, président de la région PACA.

    Certes Jordi fait état de la spoliation des terres lors de la conquête de l'Algérie. Il est par contre silencieux sur la nocivité du colonialisme. Il n'a toujours pas compris la nécessité à laquelle se trouvaient contraints les Algériens d'engager la lutte pour en finir avec un tel système.

    Il reproche au FLN la violence de la guerre. La guerre est effectivement  source de souffrances et il aurait été préférable qu'on accorde l'indépendance à l'Algérie en évitant un conflit qui a duré plus de sept ans. Et par ailleurs les exactions commises par l'armée française ont, en raison de la disproportion des moyens dont disposait chacun des deux camps, d'un autre ordre de grandeur que ce qui est dû à l'ALN.

    Sur le drame d'Oran le 5 juillet 1962 est évacuée dans l'interview de Jordi tout ce qui y a conduit. Ainsi que le décrit Jacques Pradel la ville aux mains de l'OAS était devenue folle ! J'ai eu l'occasion de témoigner de ce que j'ai vécu le 21 et 22 avril 1962 alors que libérable j'ai transité par Oran.

    Sur la question de l'animosité qu'avaient les Français à l'égard de leurs compatriotes qui vivaient en Algérie il ne faut pas oublier que c'est au nom de la défense des intérêts de ces derniers qu'on a envoyé faire la guerre là-bas quelque deux millions d'appelés du contingent. Et que globalement la majorité des Pieds Noirs, fussent-ils de conditions modestes, étaient imprégnés des idées de l'Algérie française telles que les diffusait l'OAS. Il y avait un contentieux entre nous qui perdure de nos jours, même si tous les Européens vivant en Algérie n'étaient pas d'affreux colons faisant suer le burnous aux indigènes.

    Et effectivement si Macron retient Jordi parmi les historiens appelés à faire partie de la commission sur la mémoire des relations franco-algériennes ce sera la confirmation qu'il refuse la vérité sur ce passé douloureux.  

     


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    Attaque contre des Kurdes à Paris SOS

    Racisme "salue" la reconnaissance

    du caractère "raciste" par la justice

    Attaque contre des Kurdes à Paris SOS  Racisme "salue" la reconnaissance du caractère "raciste" par la justice

    Après la mise en examen du principal suspect de la fusillade qui a tué trois personnes rue d'Enghien à Paris le 23 décembre, le président de SOS Racisme juge qu'il était important que le caractère raciste de cette attaque soit reconnu. 

    Attaque contre des Kurdes à Paris : SOS Racisme "salue" la reconnaissance du caractère "raciste" par la justice© Fournis par franceinfo

    Le président de SOS Racisme Dominique Sopo "salue" la reconnaissance du caractère "raciste" de l'attaque contre des Kurdes le 23 décembre à Paris, a-t-il déclaré ce mardi sur France Bleu Paris, au lendemain de la mise en examen notamment pour "assassinat en raison de la race" du principal suspect de la fusillade qui a tué trois personnes.

    >> Ce qu'il faut savoir sur l'attaque raciste contre des Kurdes à Paris 

    "On salue cette décision dans la mesure où il faut que la justice qualifie correctement les faits et qu'a minima nous soyons bien sur des assassinats et des tentatives d'assassinats racistes, comme exprimé par l'auteur des faits", souligne le militant. Dominique Sopo s'en félicite d'autant plus que la justice n'avait pas reconnu le caractère raciste de l'attaque à coups de sabre perpétrée par ce même homme contre un camp de migrants, il y a un an.

    Une attaque emblématique du climat actuel

    Pour le président de SOS Racisme, "ce qu'il s'est passé rue d'Enghien est une illustration de cette dimension que nous avons dans notre pays depuis plusieurs mois, dans l'espace médiatique, dans l'espace politique, dans l'espace intellectuel, en matière d'excitation de haine, de défiance vis-à-vis des étrangers ou des personnes d'origine immigrée".

    Il dénonce la "hausse" de la menace provenant de l'ultra-droite, qui s'appuie selon lui sur une "hausse des menaces verbales à travers des discours de responsables politiques", comme Eric Zemmour, candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle de 2022, ou comme le député Rassemblement national Grégoire de Fournas qui a crié la phrase "qu'il retourne en Afrique" alors que le député La France insoumise Carlos Martens Bilongo s'exprimait à l'Assemblée nationale. "Nous sommes dans un contexte où, de façon générale, l'extrême droite a réussi à repousser les limites de ce qui peut être dit dans l'espace public", déplore-t-il.

    Attaque contre des Kurdes à Paris SOS  Racisme "salue" la reconnaissance du caractère "raciste" par la justice

    Dominique Sopo 

    « Tuerie anti-Kurdes survenue à Paris: il faut saluer la mise en examen et l'incarcération de William M. pour assassinats racistes. Maître @p_klugman constituera @sos_racisme partie civile dans ce dossier qui montre ce que coûte la libération de la parole raciste ».

     

    Lire l’article du quotidien Le Monde :

    Attaque contre des Kurdes à Paris SOS  Racisme "salue" la reconnaissance du caractère "raciste" par la justice

    https://www.lemonde.fr/.../kurdes-tues-a-paris-ankara...

     


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    Parce qu'il y aura un après...

    Mon blog existera après moi...

    Pour la mémoire je vous présente la deuxième partie

    du film "La guerre d'Algérie vue par les appelés"

     

    La guerre d'Algérie vue par les appelés  un documentaire exceptionnel ce dimanche soir sur  France 5

    Des soldats ont procédé au bouclage du quartier européen d'Alger du (Photo by AFP)

    " La guerre des appelés ", un documentaire exceptionnel qui donne la parole aux anciens appelés, plongés à 20 ans dans l'horreur de ce conflit sanglant, et montre de nombreuses images d'archives inédites.

    Dans ce documentaire en deux parties, Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman dressent la saga de ces deux millions de jeunes Français, qui ont traversé la Méditerranée de 1955 à 1962, pour participer officiellement à des "opérations de maintien de l'ordre", un des multiples euphémismes utilisés par les autorités françaises pour désigner ce conflit.

    Ce sera la dernière génération, en France, engagée massivement dans une guerre.

    Le parti pris d'"Algérie, la guerre des appelés", est de s'appuyer sur des témoignages directs d'anciens appelés, tous filmés dans un décor identique et volontairement sobre, et illustrés par de nombreux films personnels et amateurs tournés en 8 mm, en noir et blanc ou en couleurs.

    Un travail de reconstitution par la mémoire et par l'image qui s'appuie sur les travaux de l'historien Tramor Quemeneur.

    Conseiller historique du documentaire, il a récupéré de nombreuses archives inédites auprès des cinémathèques et de particuliers, et a convaincu de parler des anciens d'Algérie qui n'avaient encore jamais raconté leur histoire.

    Une démarche qui rappelle le travail sur la guerre du Vietnam du célèbre documentariste américain Ken Burns.

    "LA MISÈRE" ET "LA TROUILLE"

     

    La guerre d'Algérie vue par les appelés  un documentaire exceptionnel ce dimanche soir sur  France 5

    Des enfants entourent des camions militaires, qui bouclent le quartier de Bab-el-Oued, le 02 avril 1962 à Alger, suite aux fusillades entre l'armée et l'OAS, dont une, le 26 mars, qui fera 49 morts, pendant la guerre d'Algérie, après la signature des accords d'Evian, alors que l'OAS poursuit sa politique de la terre brûlée. (Photo by STF / AFP)

    Pour ces témoins aujourd'hui octogénaires, venus d'horizons très variés (parmi lesquelles des personnalités comme l'écrivain Jean-Claude Carrière), l'arrivée sur le sol africain est un choc.

    A peine débarqués, ils découvrent le revers peu reluisant de la société coloniale (racisme, chômage, misère, inégalités), loin des images d'Epinal qu'on leur a vantées en Métropole, où l'accent est au contraire mis sur les "bienfaits" de la colonisation, avec ses routes, dispensaires et instituteurs...

    "C'est vrai, l'école était bien, mais dès qu'on pénètre dans le quotidien, là c'est la misère", se remémore l'un d'eux. Un autre se rappelle avoir souffert à la vue des enfants marchant "nu-pieds, sales, malades et apeurés".

    Méticuleusement, ils décrivent leur plongée dans la violence d'un conflit sanglant, et "la trouille" qui les saisit, face à un ennemi invisible, comme lorsqu'ils doivent guetter une embuscade en pleine nuit, ou traquer des rebelles dans la montagne.

    Mais aussi les hauts et les bas de leur vie quotidienne, leurs rapports avec les harkis et la population.

    Sans oublier les exactions, viols, tortures, exécutions sommaires et autres mauvais traitements infligés aux civils, auxquels ils ont assisté ou participé et qui les hantent encore, comme les camarades qu'ils ont vu mourir.

    Des témoignages qui permettent à ces anciens appelés de libérer des émotions parfois longtemps enfouies sous la pudeur ou la honte. Et qui aident à mieux comprendre cette page toujours douloureuse de l'histoire.


    La guerre d'Algérie vue par les appelés un documentaire exceptionnel

    Oui c’est bien moi, j’avais à peine 20 ans, 21 mois passés dans la Palmeraie de Tiout contre ma volonté. Derrière moi la ligne de chemin de fer Oran-Colomb-Béchar

    La guerre d'Algérie vue par les appelés un documentaire exceptionnel

    Un ami algérien m'a envoyé cette photo de Tiout à l'occasion de nouvel an

     

     


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    Edition spéciale : l'Algérie célèbre les 60 ans

    de son indépendance • FRANCE 24

     

    Edition spéciale : l'Algérie célèbre les 60 ans  de son indépendance • FRANCE 24

    Le 5 juillet 2022 l'Algérie a célébré en grande pompe, avec une parade militaire d'ampleur inédite, le 60ème anniversaire de son indépendance après 132 ans de colonisation française, dont la mémoire crispe toujours ses relations avec Paris. Edition spéciale du Journal de l'Afrique avec l'analyse de Gilles Manceron, historien, Djaffar Gacem réalisateur algérien, et Karim YAHIAOUI, reporter France 24. Ainsi que les participations de Fabrice Riceputi et Malika Rahal sur le sujet des disparus de la guerre d’Algérie, il sera aussi question des essais nucléaires qui a fait et fait encore de nombreuses victimes.

     


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    Un ami algérien que je remercie m’écrit :

     

    Allonnes. Un livre pour « se délivrer de la honte »Noureddine

    Hier à 22:30

    Elle n'est pas encore finie... disait Mr René K. que je salue au passage en allusion à la guerre en Algérie, en effet les plaies sont encore béantes. 

    Mon oncle paternel et maternel ont été tués par l'occupant, beaucoup d'autres ont perdu des êtres chers et comme disait le Cheikh Bouamama qui est natif de ma région : "Si un jour vous passez devant ma tombe et que vous entendez le crépitement des balles sachez que je suis toujours en guerre contre l'occupant Français"

    Paix à vous, à M. Dandelot, à Cros Jacques pour vos prises de positions courageuses et qui vous honorent vraiment.

    Joyeuses fêtes

    Un ami Algérien 

     

     

    Sujet : "publication témoignage" envoyé par cyrille pitois (cyrille.pitois@finance-mag.com) le mardi 20 décembre 2022 à 11:50

    à Monsieur Michel Dandelot La rédaction d'Aqui se réjouit de l'intérêt suscité par l'article publié sur notre site Aqui.fr consacré au témoignage de René Knégévitch. Toutefois vous n'avez demandé aucune autorisation ni à l'auteur ni au support avant de le reproduire. Notre média est réalisé par des journalistes professionnels. Il n'y a aucun problème à diffuser des liens vers notre site. En revanche je vous demande de retirer les copiés-collés qui nuisent à notre modèle économique et s'assoient sur les principes de la propriété intellectuelle. Si toutefois vous ne modifiez pas vos publications et le contenu de vos réseaux sociaux, nous nous réservons la possibilité d'engager toutes les poursuites prévues par la loi. Recevez l'expression de nos cordiaux sentiments.

    Cyrille Pitois, directeur des rédactions Keyop médias 

    René Knégévitch, un appelé meurtri par la  guerre d’Algérie

    Je ne diffuserai aucun lien vers votre site, car je supprime votre article, il y a bien d’autres lieux plus agréables pour connaître « la guerre d’Algérie » de René Knégévitch. A mes 1500 lecteurs chaque jour je leur demande d’ignorer le média dont le directeur est M. Cyrille Pitois.

    Michel Dandelot 

     

     

    Allonnes. Un livre pour

    « se délivrer de la honte »

    René Knégévitch, un appelé meurtri par la  guerre d’Algérie

    « Quand il neigeait sur le Djebel Amour », de René Knégévitch.

    Plus de soixante ans après la guerre d’Algérie, d’anciens combattants tiennent encore à témoigner de ce qu’ils ont vécu. C’est le cas de René Knégévitch qui fut enseignant en Sarthe et principal adjoint au collège Kennedy.

    La sortie récente de son livre Quand il neigeait sur le Djebel Amour apporte, comme le souligne l’Allonnais, Clément Mazier, « un témoignage historique, vivant et poignant d’un jeune appelé, envoyé en Algérie pour faire du maintien de l’ordre et se trouve à son corps défendant mêlé à une sale guerre ».

    « Libérer la parole »

    Des notes rédigées sur des pages coupées en deux et dispersées dans ses vêtements entre 1959 et 1960 lors de son parcours d’appelé, René Knégévitch tire un récit fait de chroniques évoquant l’origine du conflit, l’engrenage de la violence, la honte des actes commis, la peur et la mort, mais aussi un apaisement au contact de la nature et de l’humanité du peuple algérien pauvre.

    Joint par téléphone, René Knégévitch confie : « Cette guerre a été vécue différemment en fonction des endroits et des officiers. Comme je le constate lors de rencontres avec d’anciens d’Algérie, ils ont un besoin d’exprimer ce qu’ils ont vu et vécu. Le livre fait œuvre utile en permettant de libérer la parole et se délivrer de la honte d’avoir participé à des choses peu glorieuses. Certains pleurent encore en évoquant les tortures ». Il ajoute : « Malgré tout, il y avait assez de volontaires pour faire ce que je refusais. »

    Quand il neigeait sur le Djebel Amour, sorti aux Éditions Amalthée dans la série Portraits de vies, est disponible à la médiathèque d’Allonnes et en vente dans les librairies. 

     

     

    BRIVE-LA-GAILLARDE 

    Conférence de René KNEGEVITCH

    autour de son livre

    « Quand il neigeait sur le Djebel Amour... »

    René Knégévitch, un appelé meurtri par la  guerre d’Algérie

    "Je sais ce que je vais trouver en Algérie mais j'y pars néanmoins avec une certaine curiosité et la volonté de pouvoir être militant de l'Homme, malgré l'étau militaire et la perte de ma liberté d'expression. Savoir mais aussi voir constitue ma disposition d'esprit." Au travers de son journal de bord, tenu entre 1959 et 1960 en plein coeur de la guerre d'Algérie, René Knégévitch nous présente son parcours d'appelé sursitaire, affecté au 403e R.A.A., à Aflou, dans le Djebel Amour.
    De cette guerre violente découle un témoignage violent. Lorsque le quotidien est rythmé par des ratissages, des accrochages, des sévices, la torture, mais aussi par la peur et la mort, que reste-t-il pour un humaniste pacifiste ? Sans tabou, l'auteur nous livre ses émotions et ses réflexions tandis que le djebel tonne et que le sang coule. Un récit nécessaire et intime qui offre un regard de l'intérieur sur la guerre qui a bouleversé l'Algérie.
     

    Brive le 13 novembre 2021, organisé par le Mouvement de la Paix de Corrèze et Peuple et Culture Corrèze attention : sur la diapositive de présentation, il y a une erreur de date puisque la vidéo a bien été prise le 13 novembre 2021. 


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    Devant la police, le suspect du triple assassinat qui a frappé le centre culturel #kurde hier matin à Paris s'est déclaré "#raciste". Parce que à @sos_racisme nous sommes antiracistes, nous manifesterons en soutien aux Kurdes et contre le #racisme. C'est ce samedi à 12 h sur la place de la République.

    J'apporte mes condoléances aux proches des personnes assassinées, mes pensées aux blessés et mon soutien à nos amis kurdes. 

    Dominique SOPO

     

    Solidarité - Soutien et beaucoup de courage au peuple Kurde de France et d'ailleurs, vraiment triste et inquiet de ce qui se passe en France et une pensée pour les victimes.

    Michel Dandelot 

     

    Continuons à marcher contre le racisme

    Racismes de France, un ouvrage de pleine

    actualité

    Continuons à marcher contre le racisme

    Racismes de France, sous la direction d’Omar Slaouti et Olivier Le Cour Grandmaison, La Découverte, 2020

    Édité en 2020, l’ouvrage collectif publié sous la direction d’Omar Slaouti et Olivier Le cour Grandmaison, Racismes de France, semble être sorti des presses hier, tant il résonne dans notre actualité. La montée progressive de l’extrême-droite, l’activité au grand jour de groupuscules identitaires racistes et violents, conjuguées à une certaine atonie du personnel politique et d’une bonne partie de la population, rendent utile (et sans doute nécessaire) la lecture ou relecture de ce livre important.
    Dénonçant la stigmatisation des Arabes, des Musulmans, des Noirs, l’ouvrage analyse le pourquoi des peurs, de la haine qui animent ceux qui voudraient nous faire croire au « grand remplacement », au « séparatisme » qui selon eux menaceraient la République. Pourquoi, l’Autre, l’étranger, serait-il un danger pour notre équilibre social ? Pourquoi les jeunes « basanés » sont-ils systématiquement contrôlés dans nos banlieues ? Pourquoi certaine chaîne de télévision présente-t-elle toujours les Maghrébins comme des voyous et des casseurs ?
    Grâce à vingt-trois contributions d’universitaires, de journalistes et de personnalités engagées, Racismes de France démêle les amalgames et déploie l’argumentation de l’antiracisme politique pour, enfin, lutter efficacement contre tous les racismes.

    SOURCE : Racismes de France, un ouvrage de pleine actualité - 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre) 

     


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    Yvelines. Guerre d'Algérie :

    un ancien appelé

    sous les drapeaux témoigne

      Yvelines. Guerre d'Algérie : un ancien appelé sous les drapeaux témoigne

    Habitant le sud des Yvelines, Bernard Marchal a fait la guerre d’Algérie de mars 1958 à juin 1960. (©Bernard Marchal )

    Habitant le sud des Yvelines, Bernard Marchal a servi lors de la guerre d'Algérie. Il tient à raconter son histoire pour dénoncer les affres des combats armés.

    A 84 ans, Bernard Marchal ne cherche pas les honneurs. Cet habitant du sud des Yvelines tient uniquement à souligner les horreurs de la guerre. Et à transmettre ce qu’il a vécu pendant la guerre d’Algérie.

    Et en matière de conflits armés, Bernard Marchal n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de raconter des anecdotes. Celui qui est né le 13 janvier 1938, un jeudi enneigé, a vécu de près la Seconde Guerre mondiale

    Elevé par des parents communistes et résistants, il a assisté dès son plus jeune âge aux affres de la guerre, de la haine et de la bestialité de l’être humain.

    Appelé sous les drapeaux en 1958

    « J’ai été appelé le 5 mars 1958. J’étais attendu à 15h à la caserne Charras de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Ma mère et les parents de ma femme m’ont accompagné », se souvient-il.

    Deux heures plus tard, il était à la gare de Lyon, direction Marseille. Bernard arrive le lendemain à la caserne Sainte-Marthe.

    Puis vient l’Algérie. « Ils m’ont embarqué sur le Kérouan, le bateau le plus rapide de l’époque, pour rallier Alger en 18 heures. Nous étions tous dans les cales du bateau, avec une odeur de vomi ».

    Il se souvient :  » J’ai fait mes classes. C’était rapide, un mois et demi, pas plus. Je pilotais le char ». A la fin de ses classes, Bernard Marchal et les autres soldats, plusieurs milliers, étaient réunis en escadrons.  J’entends : ‘Deville-Chabrol et Marchal sortez des rangs’. »

    A cet instant, le jeune homme fraîchement converti en soldat se demande ce qui va lui arriver. Alors que son camarade sort le sourire aux lèvres de son entrevue avec un général à deux étoiles, il se détend.

    « Je crois que vos parents ont été des Résistants mais étaient de notoires communistes. Donc vous allez crapahuter comme tous vos collègues. Vous allez voir ce que c’est que la guerre. Je n’aime pas les communistes », lance l’officier à Bernard Marchal. Ce dernier remarque : « Je regrette de ne pas me souvenir de son nom. Parce que cela fait partie des gens qui se comportent mal et qui ont parfois des postes importants. J’ai été frappé par cette réaction ».

    Le soldat est emmené dans le sud algérois, à Aumale. Installés des guitounes, les soldats accueillent le nouvel arrivant. Il est nommé pilote du char de commandement. Une affectation qui réjouit Bernard Marchal. Mais il comprend très vite qu’il sera plus exposé que les autres.  » C’est le premier char. J’avais moins de poussière dans la figure mais quand on va au charbon, on est le premier aussi », se remémore-t-il.

    Les balles, le sang et les morts

    Au cours de ses 26 mois de service, Bernard Marchal participe à de très nombreuses opérations militaires. Il y voit ses camarades y être tués ou blessés grièvement comme lorsqu’ils encerclent une katiba d’une centaine de personnes.

    Une opération reste clairement dans la mémoire de Bernard Marchal.

    « Un jour, mon commandant m’intime de descendre dans la katiba. Mon commandant me guidait. Il avait la tête hors du char. Il a pris une balle en pleine tête. Mort sur le coup. Le chef de char se prend sept balles et tombe du char », raconte-t-il.

    Au final, les hommes sortent du char pour poursuivre leur mission. Parmi la centaine d’ennemis qui leur font face, un seul est fait prisonnier. Une opération qui lui vaut la Croix de la Valeur militaire.

    Ce qu’il s’est passé en dehors du char, Bernard Marchal le résume en un « no comment ». Une formule qu’il emploie pour ne pas revenir sur les atrocités inévitablement liées à la guerre.
    « Une guerre ce n’est pas beau. On était des bêtes et j’en ai fait partie. C’était moi ou lui. Quand on a peur on devient une bête pour sauver sa peau », estime l’Yvelinois. 

    D’autres images le heurtent encore comme celle de son collègue mort au combat dont le corps est resté sous une bâche toute la nuit.

    Après plusieurs opérations, il lui est proposé de faire l’école des sous-officiers, il en sort Maréchal des logis. On lui proposera même de faire l’école des officiers mais il décline l’offre. Il rentre en France en juin 1960.

    « Je ne regardais que les voitures et les femmes quand je suis rentré. Je ne voulais pas quitter mes rangers. J’ai mis huit jours à m’en remettre », se souvient-il.

    Et l’Yvelinois remarque : « Les hommes politiques font des erreurs énormes qui engagent des combats armés ».

    Avec cette conclusion, très philosophique :  » La minorité agissante fera toujours du tort à la majorité silencieuse ».

    SOURCE : Yvelines. Guerre d'Algérie : un ancien appelé sous les drapeaux témoigne | 78actu


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  • Revue de presse

     

    Après Béziers et Beaucaire, la justice

    ordonne le retrait de la crèche de la mairie

    de Perpignan

    Revue de presse anti extrême droite, anti raciste

    La crèche de Noël va rester dans le hall de la mairie de Béziers (photo d'illustration)© Pascal Guyot - AFP

    Une semaine après celle de Béziers, dans l'Hérault, la justice a ordonné ce mercredi le retrait "dans les 24 heures" de la crèche de Noël installée dans l'Hôtel de ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales) par le maire Rassemblement National (RN) Louis Aliot.

    Saisi comme la semaine précédente par la Ligue des droits de l'homme (LDH) en référé - une procédure d'urgence -, le tribunal administratif de Montpellier a ordonné à la commune de Perpignan de "retirer la crèche de la Nativité, ou pessebre (en langue catalane, NDLR)", sous peine d'une astreinte de "cent euros par jour de retard", selon une décision rendue moins de 24 heures après avoir entendu les parties.

    Contraire à la loi de 1905

    "C'est une crèche avec Joseph, Marie, les Rois mages qui montrent que nous sommes bien dans une crèche catholique, contraire à la loi de 1905" de séparation des Eglises et de l'Etat, avait plaidé ce mardi Sophie Mazas, avocate et présidente de la LDH de l'Hérault.

    "Nous sommes véritablement dans la tradition", avait rétorqué l'avocate de la ville, Delphine Joubes, en soulignant aussi que la crèche avait été érigée dans un "patio" de l'Hôtel de ville "dédié à la catalanité" et par lequel "les personnes qui souhaitent venir à la mairie pour des démarches administratives ne passent pas".

    Les conclusions de la mairie "sont rejetées", a brièvement indiqué le tribunal administratif, dont la motivation précise sera connue ultérieurement.

    "L'instrumentalisation de la religion

     par l'extrême droite"

    Louis Aliot, figure du Rassemblement national, et Robert Ménard, le maire de Béziers proche du RN, "pensent pouvoir violer la loi et la Constitution impunément", a réagi Me Sophie Mazas, en jugeant "problématique" que les préfets de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales n'aient "pas réagi" pour "faire appliquer la loi".

    La responsable de la LDH dénonce aussi "l'instrumentalisation de la religion par l'extrême droite à des fins politiques". "La force de la laïcité, c'est la liberté de chacun de vivre sa croyance personnellement et dans les lieux de culte prévus à cet effet: la crèche à l'église, l'état-civil et la gestion de la cité à la mairie", a-t-elle ajouté.

    La "culture catalane"

    Le maire de Perpignan lui a immédiatement renvoyé la balle: "Malheureusement, la Ligue des droits de l'Homme et plusieurs organisations politiques ont décidé d'instrumentaliser la laïcité de la République et la justice administrative pour faire obstacle à l'expression de nos traditions, de nos héritages et plus généralement pour nous empêcher d'être ce que nous sommes", a écrit Louis Aliot dans un communiqué.

    Le candidat malheureux à la présidence du RN dénonce une "décision en total décalage avec l'engouement populaire et l'émerveillement suscités par le pessebre", admiré selon lui par "des milliers de personnes" depuis le 25 novembre.

    Dans l'attente de la notification officielle, "la ville réaffirme son attachement à tous les éléments de notre culture catalane et dont le pessebre fait partie".

    Les crèches de Beaucaire (Gard) et de Béziers sont régulièrement poursuivies en justice mais continuent à être installées chaque année par les maires concernés. Le 16 novembre, le Conseil d'État avait confirmé l'interdiction de la crèche de Noël de la mairie de Beaucaire, dirigée par le maire d'extrême droite Julien Sanchez.

    SOURCE : Après Béziers, la justice ordonne le retrait de la crèche de la mairie de Perpignan (msn.com)

     

     

    Quand France-Maroc sert

    de prétexte à un déluge raciste

    et colonial

    Revue de presse

    L’irruption de l’équipe du Maroc dans la compétition au Qatar et le soutien qu’elle a engendré dans les pays du Maghreb et en France a réveillé les vieux réflexes racistes et coloniaux de certains Français. Déjà samedi, lors de la qualification de la demi-finale, la police a utilisé les lacrymos et les charges contre des gens venus simplement fêter la victoire de cette équipe. 

    Pour beaucoup, à droite et à l’extrême droite, l’expression de l’existence à la fois sur le terrain et dans la rue (klaxons, drapeaux) de personnes d’origines arabes célébrant cette origine est une source d’énervement. Les pseudos débordements montés en épingle par les fachos sur les réseaux sociaux ne cachent ni l’hypocrisie ni la volonté de ne pas permettre cette expression de manière publique. La France est habituée à ce genre de répression: en 2014 à propos du Sénégal, en 2000 pour lAlgérie, les manifestations de joie lors de la victoire ont été violemment réprimées.

    Libération et banalisation de la parole raciste

    Le match France-Maroc du mercredi 15 décembre a réactivé ce réflexe colonial d’autant plus que les deux équipes s’affrontaient sur le terrain. La plupart des médias de droite ont passé les jours et heures avant le match à «préparer» l’opinion, via leurs éditorialistes ou en donnant le micro à tout ce qui se fait de politicards droitiers: «Tout le monde a peur dune guerre, dune guérilla et dune guerre civile», pour le maire du 8e arrondissement de Paris. Pour Pascal Praud (CNews) : «Les seuls problèmes de la Coupe du monde sont après les matchs du Maroc.» Pour Laure-Alice Bouvier, toujours sur CNews: «On peut se demander si lon na pas un inconscient collectif qui conduit ces pays longtemps sous la coupe de pays européens à prendre leur revanche».

    On a vu aussi revenir le débat sur l’interdiction des célébrations et celle de brandir des drapeaux — étrangers — comme pour les mariages. Il y a eu une telle libération de la parole raciste que le sénateur Stéphane Ravier (RN) a demandé à la préfecture de police de Marseille d’interdire les drapeaux marocains mercredi à l’occasion de la demi-finale de la Coupe du monde. Pour lui, «les Marseillais nont pas à subir les hordes de voyous venus célébrer en cassant, agressant des passants ou attaquant des policiers, et en la matière vaut mieux prévenir que guérir.» 

    Un contexte qui donne des ailes aux fachos

    Ces injonctions ont été bien comprises par plusieurs groupes fascistes bénéficiant de toute l’impunité et de la légitimité conférées par en haut pour agresser dans plusieurs grandes villes les supporteurs marocains — mais en pratique n’importe quel racisé — se promenant à ce moment-là. Près de 40 fafs ont été interpellés à Paris avant d’arriver sur les Champs-Élysées, et plusieurs attaques à la matraque ont eu lieu à Lyon. Malgré la présence de plusieurs dizaines d’entre eux, seuls deux ont été interpellés.

    L’horreur absolue est venue de Montpellier, où un jeune garçon de 14 ans a été tué, écrasé par une voiture juste à la fin du match. L’auteur (dont on a récupéré la voiture) court toujours.

    Avec 89 députés RN, des groupes de médias ouvertement d’extrême droite, des soutiens plus ou moins assumés à droite et dans la police, le racisme a pris place au sein de notre société. Même fêter une victoire sportive peut se révéler dangereux. Loin d’être des anomalies dans le champ politique, les groupes de fafs ne sont que le reflet de la dynamique dangereuse prise ces dernières années. Il devient urgent de développer des solidarités actives dans les prochains mois et semaines pour se défendre concrètement contre cette vague.

    SOURCE : https://lanticapitaliste.org/actualite/politique/quand-france-maroc-sert-de-pretexte-un-deluge-raciste-et-colonial 

     

     

    Encore une défaite pour Zemmour

     

    Aujourd'hui, la CEDH a estimé que la justice française n'avait pas enfreint la convention européenne des droits de l’Homme en condamnant l'ancien candidat à la présidentielle pour provocation à la haine envers les musulmans. En 2016, le polémiste d'extrême-droite avait tenu des propos sur France 5 (toujours se souvenir du large espace médiatique dont a bénéficié cet individu avant que Bolloré n'achète le monstre) qui, pour la CEDH, comportaient "une intention discriminatoire de nature à appeler les auditeurs au rejet et à l’exclusion de la communauté musulmane".

    Une décision bienvenue qui rappelle utilement que la liberté de s'exprimer n'est pas la liberté de haïr.

    Justice

     

    La CEDH valide la condamnation de Zemmour pour ses propos discriminatoires en 2016

    En 2016, sur France 5, l’ex-candidat à la présidentielle avait affirmé que la France vivait «depuis trente ans une invasion» musulmane. Il avait, pour cela, été condamné à 3 000 euros d’amende.

    Dominique Sopo 

     

    Revue de presse

    Paris, le 23 mars 2022. La Maison de la Chimie. Pendant la présentation du programme de Eric Zemmour (sur la photo), journaliste, polémiste d'extrême droite, candidat du parti Reconquête à l'élection présidentielle de 2022. (Denis Allard/Libération)

    La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a débouté mardi 20 décembre le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour et validé sa condamnation par la justice française pour provocation à la discrimination et haine religieuse envers la communauté musulmane, après des propos tenus sur France 5 en 2016.

    «La Cour considère que l’ingérence dans l’exercice par le requérant de son droit à la liberté d’expression était nécessaire dans une société démocratique afin de protéger les droits d’autrui», explique la CEDH. Celle-ci estime ainsi que les juridictions françaises n’ont donc pas violé la liberté d’expression du candidat à la dernière élection présidentielle.

    Pendant l’émission C à vous diffusée le 6 septembre 2016 sur France 5, Eric Zemmour avait affirmé qu’il fallait donner aux musulmans «le choix entre l’islam et la France». Selon lui, la France vivrait «depuis trente ans une invasion», et d’ajouter que, «dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées», se jouerait une «lutte pour islamiser un territoire»«un djihad».

    Pour ses propos, l’ancien candidat à la présidentielle (7,3 %) avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Paris à 5 000 euros d’amende pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une religion». Une peine qui avait été réduite à 3 000 euros en appel puis confirmée en septembre 2019 par la Cour de cassation.

    La CEDH, bras judiciaire du Conseil de l’Europe, «considère que ces propos ne se limitaient pas à une critique de l’islam mais comportaient, compte tenu du contexte d’attentats terroristes dans lequel ils s’inscrivaient, une intention discriminatoire de nature à appeler les auditeurs au rejet et à l’exclusion de la communauté musulmane».

    «Compte tenu de la marge d’appréciation de l’Etat en l’espèce, et de la condamnation du requérant au paiement d’une amende d’un montant de 3 000 euros qui n’est pas excessif, la Cour est convaincue que l’ingérence litigieuse [dans le droit à la liberté d’expression d’Eric Zemmour, ndlr] était proportionnée au but poursuivi», a estimé la cour basée à Strasbourg.

    SOURCE : La CEDH valide la condamnation de Zemmour pour ses propos discriminatoires en 2016 – Libération (liberation.fr) 

     

    Revue de presse

    Et moi, et moi je présente

    à Zemmour la France que j’aime

    « Ma France »

    Revue de presse

    A Zemmour et à toute la fachosphère je présente la France métissée, ma France que j'aime, les couples que j'adore. La France du « grand remplacement » des fachos comme Zemmour et toute la meute de son acabit.

    Michel Dandelot 

     

     


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    Sylvie Thénault est l’invitée

    d’Annette Wieviorka

    dans Essentiel – Histoire

    Sylvie Thénault est l’invitée d’Annette Wieviorka dans Essentiel – Histoire

     

    ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Histoire – Annette Wieviorka reçoit Sylvie Thénault pour son livre «Les Ratonnades d'Alger, 1956. Une histoire de racisme colonial» paru aux éditions du Seuil.

    Sylvie Thénault est l’invitée d’Annette Wieviorka dans Essentiel – Histoire

    Alger, samedi 29 décembre 1956. L’Algérie française porte en terre l’un de ses meneurs, Amédée Froger, tué la veille en sortant son domicile. La nouvelle de l’assassinat fait grand bruit, en Algérie, mais aussi à Paris, en raison de la personnalité de la victime, haute figure locale de la défense de la cause française. Ses obsèques à Alger rassemblent des milliers de personnes. Surtout, elles sont l’occasion de violences racistes, que les contemporains nomment «ratonnades». Elles visent les « musulmans », comme les Algériens sont appelés dans cette société-là.

    S’appuyant sur des sources variées, dont des archives policières et judiciaires inédites, Sylvie Thénault enquête sur ces événements pour les inscrire dans la longue durée coloniale. Trop souvent résumés à des actions ponctuelles et paroxystiques, ou associées aux attentats de l’OAS à la toute fin de la guerre, ces violences – non pas celles des autorités et de leurs représentants mais bien celles de Français, nés là-bas – se nourrissent d’un rapport de domination, empruntant à toutes les formes d’oppressions possibles (économiques, sociales, politiques, juridiques, culturelles) et s’ancrent dans un espace urbain ségrégué.

    Sylvie Thénault plonge le lecteur au cœur de la société coloniale algérienne, traversée de brutalités et de peurs, au plus près de cette foule d’anonymes, qui ont été partie prenante de la Guerre d’indépendance algérienne. C’est ainsi un autre récit de ce conflit qu’offre ce livre.

    SOURCE : RCJ - Sylvie Thenault est l'invitée de Annette Wieviorka dans Essentiel - Histoire - RCJ (radiorcj.info) 

     


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    "Récits d'Algérie" :

    quand les aînés racontent

    leur vécu de la colonisation

    aux nouvelles générations

    "Récits d'Algérie" : quand les aînés racontent leur vécu de la colonisation aux nouvelles générations

     

    Beaucoup d'enfants nés en Europe, de parents ayant vécu la colonisation et la guerre d'Algérie, ne savent pas ce qu'ont traversé les générations précédentes dans ce contexte. Un livre, Récits d'Algérie, tente de réparer cette chaîne de transmission. Son autrice Farah Kodja est l'invitée de ce Grand angle.

     

     

    Roger Winterhalter est évoqué dans le livre "Récits d'Algérie" de son autrice Farah Kodja. Ce fut aussi le sujet de l'un de mes premiers articles de mon blog en 2012 (voir ci-dessous) et c'est enfin la vidéo "Mon Algérie à moi " 

     

    .

    Septembre 2012

     

    Commentaire personnel :  "Par contre l'attribution de la Légion d'honneur à des anciens membres de l'OAS n'a pas du tout ému ce général. Pourtant ils ont tenté de renverser la République Française en 1961, pourtant ils ont tenté d'assassiner le général de Gaulle en 1962, pourtant ils sont responsables de 2700 victimes militaires et civiles... Non vraiment ce général n'a pas de leçons de patriotisme à donner"                                                                                                                                Michel Dandelot

    roger-winterhalter-lors-de-la-sortie-de-son-livre-revelatio.jpg

    Roger Winterhalter lors de la sortie de son livre révélation. Photo DNA — Grégoire Gauchet

    SOURCE : http://www.dna.fr/edition-de-mulhouse-et-thann/2012/08/31/le-general-pormente-demande-le-retrait-de-carte-du-combattant-de-l-ex-maire-de-lutterbach

    Suite à l’annonce de l'appartenance au FLN, durant la guerre d’Algérie, de l’ancien maire de Lutterbach, Roger Winterhalter, le général Georges Pormente, autorité militaire la plus élevée du Haut-Rhin, demande au préfet de lui retirer sa carte du combattant.

    La révélation dans les colonnes des DNA le 9 août («Un moudjahidin nommé Roger ») de l’aide apportée au Front de Libération Nationale (FLN) par Roger Winterhalter alors qu’il était appelé dans l’armée française continue de susciter des réactions virulentes et blessées parmi les associations d’anciens combattants de la guerre d’Algérie.

    Dernière en date, le général de corps d’armée George Pormente a écrit mardi au préfet du Haut-Rhin, Alain Perret, et au cabinet du ministre délégué aux anciens combattants, pour leur demander d’intervenir « pour que la carte du combattant de l’armée française soit retirée » à l’intéressé.

    «Des activités coupables»

    « Certes, la loi d’amnistie, dans une louable volonté d’apaisement, couvre vraisemblablement les activités coupables à l’époque de Roger Winterhalter durant son service militaire en Algérie. Mais je n’avais pas imaginé que ce monsieur, ayant trahi son pays, infiltré des rebelles dans l’armée, volé des armes et des munitions, et organisé la désertion de 17 soldats, ait pu avoir le cynisme de demander et d’obtenir la carte du combattant de l’armée française. Je ne sais si l’origine de sa demande d’obtention de cette carte est due à des considérations électoralistes, mais je sais qu'en tant que maire, il a dû présider de très nombreuses manifestations patriotiques devant le monument aux morts de sa commune, lu de nombreux messages patriotiques officiels et pleurer officiellement les victimes de la guerre d’Algérie dont certaines ont peut-être et même probablement été tuées par le résultat de sa trahison à l’époque », écrit le général Pormente.

    Joint aujourd’hui par les DNA, Roger Winterhalter, qui a reçu jeudi une copie du courrier, confirme qu’il a bien reçu la carte du combattant.

    «Fidèle à mes convictions pacifistes et humanitaires»

    « Je l’ai eue, mais je ne l’ai jamais réclamée, et la petite pension annuelle de 600 € que je perçois, je la reverse régulièrement à une association humanitaire », répond-il, précisant qu’il n’a jamais volé d’armes . « Qu’on me la retire ne me fait ni chaud ni froid. Ce n’était pas électoraliste de ma part, se défend-il. A Lutterbach on a fait un monument à la Vie où un forgeron casse des armes et les transforment en fleurs de la paix. »

    L’ancien maire de cette grosse commune du nord de Mulhouse, aujourd’hui président de la Maison de la Citoyenneté Mondiale à Mulhouse, affirme avoir reçu plusieurs lettres anonymes d’insultes et de menaces depuis la parution de son livre-récit, «mais aussi des témoignages de sympathie».

    Il dit cependant comprendre l’émoi des uns et des autres. « Mais j’ai toujours agi en temps que citoyen du monde, fidèle à mes convictions pacifistes et humanitaires, car pour moi la terre n’a pas de frontières », rappelle-t-il. Et de conclure... « Avec cette affaire, je comprends que la guerre d’Algérie n’est toujours pas finie ».

    Le dossier, très sensible parmi les anciens soldats et habitants d’Algérie, est désormais entre les mains de l’État.

    Grégoire Gauchet

     

     

    SI C'ETAIT A REFAIRE... ROGER WINTERHALTER : MON ALGERIE A MOI

     




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    France – Maroc : fin de match mortelle

    à Montpellier

    France – Maroc : fin de match mortelle à  Montpellier

    Pierre Daum 

    Journaliste / Chercheur

    [Texte écrit ce matin, jeudi 15 décembre 2022] 

     

    Hier soir, dans le quartier de La Paillade à Montpellier, un jeune franco-marocain de quatorze ans est mort écrasé par une voiture dont les passagers brandissaient le drapeau français. C’est là, dans un des cafés du boulevard de Barcelone, au centre de La Paillade, que je suis allé voir ce match de demi-finale...

    J’habite Montpellier, en centre-ville, à deux pas de la place de la Comédie. Une place superbe, entourée de magnifiques immeubles haussmanniens. Loin, très loin de La Paillade, un quartier de la grande périphérie vers lequel sont ghettoïsées depuis un demi-siècle une grande partie des familles venues du Maghreb. 80 % d’entre elles sont marocaines.

    C’est là, dans un des cafés du boulevard de Barcelone, au centre de La Paillade, que je suis allé voir ce match de demi-finale qui opposait l’équipe du Maroc, composée de nombreux binationaux, à l’équipe de France, très métissée. Je ne suis pas spécialement porté sur le foot, mais j’aime la politique, la géopolitique et les questions post-coloniales. Avec ce match, j’étais au cœur de ces sujets !

    La veille, j’avais proposé à trois journalistes algériens, de passage à Montpellier, de m’accompagner. Ils connaissent peu la France, ils ignoraient tout de Montpellier, et lorsque nous nous retrouvons dans ce café du boulevard de Barcelone, rempli uniquement de Franco-marocains, je les sens un peu inquiets. « Dis-moi, Pierre, on n’est plus vraiment en France, là ? Quand Macron parle de séparatisme, tu ne penses pas qu’il a un peu raison ? Pourquoi ces gens ne font pas un peu l’effort de s’intégrer ? »

    Je leur explique le mécanisme de relégation sociale et géographique vécu par ces familles depuis un demi-siècle, l’extrême difficulté de trouver un appartement à louer place de la Comédie quand on porte un patronyme maghrébin (sans parler du prix du loyer), et finalement la perversité de l’invention macroniste de « séparatisme », qui vise à accuser les victimes d’être elles-mêmes à l’origine de leur relégation. J’ajoute : « En France, en 2022, l’organisation des villes ressemble à celle de l’Algérie coloniale : les Français habitent au centre dans de beaux immeubles, et les ex-colonisés vivent dans des quartiers périphériques, à l’habitat délabré. »

    Le match débute dans une ambiance très joyeuse. Les yeux autour de nous brillent d’un fol espoir. Tous croient en la possibilité d’une victoire des Lions de l’Atlas. Derrière nous, trois jeunes qui s’affirment fièrement « marocains à 100 % ! » peinent à accompagner leurs idoles pendant l’hymne national, avant le coup d’envoi. La Marseillaise est écoutée en silence, certains l’applaudissent.

    Premier but français, première douche froide. Les visages se tendent, l’inquiétude s’empare de tous – moi et mes collègues algériens compris. Le second but français est vécu comme une catastrophe. Mutisme complet dans la salle, certains se lèvent pour rentrer chez eux, alors qu’il reste une dizaine de minutes, un peu plus avec les arrêts de jeu.

    Lorsque le match s’achève (2-0 pour la France), tout le monde sort en silence, pendant que le patron rempile les chaises. Dehors, certains trainent un peu, avant de regagner leur immeuble. Deux garçons, qui commencent vaguement à allumer un bout de carton dans une poubelle, se font sèchement rabrouer par un autre. « Pourquoi tu veux brûler la poubelle ? T’es malade ou quoi ?! ».

    Soudain, j’entends une voiture qui déboule, de couleur grise, je crois. Elle roule à grande vitesse, le klaxon hurlant en continue. Arrivée à notre hauteur, elle vire à droite, et s’éloigne dans la nuit. J’ai le temps de voir un grand drapeau français qui flotte, brandi à travers la fenêtre droite du véhicule. Je me tourne vers mes amis Algériens, et je leur dis : « Vous voyez, non seulement on a parqué ces familles maghrébines à la périphérie de la ville, mais ce soir, on ne les laisse même pas digérer en paix la tristesse de cette défaite sportive, on vient les narguer chez eux ! C’est vraiment dégueulasse !... »

    L’incident semble clos. Un petit groupe de jeunes reste au milieu du boulevard, sans savoir trop quoi faire. J’entraine mes amis algériens vers la station de tramway, éloignée de plusieurs centaines de mètres. Dix minutes plus tard, nous sommes assis dans un wagon qui nous ramène au centre-ville. Moi vers mon appartement, eux vers leur hôtel.

    Ce matin, en ouvrant mon téléphone, je découvre un message d’un des journalistes qui me fait suivre un extrait vidéo de la chaine LCI : « France-Maroc : un adolescent de 14 ans meurt après avoir été percuté par une voiture à Montpellier. » J’apprends que le garçon est mort à La Paillade, à l’endroit même où nous nous trouvions, mais quelques minutes après que nous avons quitté le boulevard pour marcher vers la station de tramway.

    Les images diffusées par la chaine pendant que le présentateur parle sont trompeuses. Elles ont été filmées place de la Comédie, alors que selon des journalistes de La Gazette de Montpellier présentes sur place, des militants d'extrême-droite lançaient des pétards et d’impressionnantes grenades fumigènes contre des supporters marocains – la police, très présente en centre-ville, interviendra rapidement pour disperser les trublions.

    Images trompeuses, donc, qui donnent à penser que les habitants de La Paillade, dans leur rage supposée d’avoir perdu le match, auraient mis à feu et à sang leur quartier. Et que donc, si l’un d’entre eux était mort, c’était un peu de leur faute. Qui sème le vent récolte la tempête…

    Quelques minutes plus tard, je reçois sur l’écran de mon téléphone portable deux courtes vidéos prises au moment du meurtre. On y voit une voiture blanche qui circule lentement avenue de Barcelone dans une queue de voitures ralenties par le groupe de jeunes éparpillés que mes amis et moi avions laissés quelques minutes auparavant. L’un d’entre eux arrache un drapeau français brandi à travers la fenêtre arrière gauche de la voiture – la couleur de la voiture, comme la place du drapeau, me convainquent qu’il ne s’agit pas de la même voiture que j’ai aperçue moi-même, ce qui signifie qu’ils étaient plusieurs, hier soir, à être venus narguer les habitants de La Paillade.

    La voiture, entourée d’une dizaine de jeunes qui tentent de la stopper, probablement pour essayer d’en extraire les passagers et leur faire passer un mauvais quart d’heure, sort soudain de la queue, réussit un brusque demi-tour, percute plusieurs personnes, puis s’enfuit vers l’avant en écrasant un garçon. Probablement touché à la tête, il sera mort quand les secours arriveront.

    Bouleversé par cet événement dramatique aux relents racistes – quelle sorte de sentiment haineux éprouvent-ils, ces chauffards, pour venir à La Paillade brandir leur drapeau français ce soir-là ? -, j’envoie quelques messages à mes amis pour tenter d’apaiser ma désolation en la partageant avec mes proches. L’un d’entre eux me répond : « Oui, mais si le Maroc avait gagné, personne n’aurait trouvé anormal que les voitures se baladent avec des drapeaux marocains. » Je lui fais remarquer que les Franco-marocains et les Franco-français ne vivent pas à égalité en France.

    Les uns vivent en centre-ville, les autres sont ghettoïsés et subissent mille racismes et exclusions quotidiennes. Que hier soir, il s’agissait de vivre une petite revanche symbolique au long mépris post-colonial. Que ça avait un peu marché jusque-là, nourrissant les espoirs les plus fous, et que la chute était d’autant plus dure. Et que donc sa comparaison est bancale. Puis j’ai laissé tomber, et je me suis réfugié dans ce texte.

     

    France – Maroc : fin de match mortelle à  Montpellier

    Ajouté le samedi 17 décembre :

    Trois jours après le drame, le chauffard-meurtrier dont il est question dans mon billet ci-dessus est toujours en cavale. La préfecture connaît son identité, mais n’a encore fourni aucune information officielle. Par contre, à La Paillade, et dans certains médias locaux, tout le monde affirme qu’il s’agit d’un habitant du quartier, « un gitan ». A Montpellier, comme à Béziers ou Perpignan, vivent en effet depuis plusieurs décennies des gitans aux origines espagnoles, sédentarisés dans des quartiers spécifiques – dont La Paillade, où ils représentent une toute petite minorité. S’il s’agit réellement d’un gitan de La Paillade, une partie de l’analyse que je développe dans mon billet s’en trouverait ébranlée, et moi avec. Car même si j’ai pris soin - heureusement ! - de ne rien dire sur l’identité du conducteur de la voiture blanche, j’ai pensé très fort, en rédigeant mon billet, qu’il s’agissait d’un Franco-français raciste du centre-ville. Une supposition renforcée au fil des heures, lorsqu’on apprenait que des hordes racistes se sont effectivement déployées dans plusieurs villes de France – dont Montpellier, place de la Comédie – à la recherche de Maghrébins à « ratonner ». Cependant, même s’il s’agit d’un « gitan de La Paillade », mes réflexions concernant la relégation géographique et sociale des populations post-coloniales, et les faits que je relate, restent valables. Une question se pose : s’agit-il d’une simple provocation entre jeunes hommes d’un même quartier qui saisissent une nouvelle occasion pour se provoquer ? Ou y a-t-il eu une motivation raciste à venir brandir un drapeau français devant des supporters marocains assommés par la défaite de leur équipe, et l’anéantissement de leurs rêves ? Seule l’enquête policière, une fois le coupable arrêté, pourra le déterminer.] 

    Pierre DAUM

    SOURCE : France – Maroc : fin de match mortelle à Montpellier | Le Club (mediapart.fr) 

     

    France - Maroc : La gauche en appelle

    à Darmanin après les « ratonnades »

    de l’extrême droite

     

    Plusieurs élus de la NUPES à l’Assemblée disent leur vive inquiétude après les scènes de violence qui ont émaillé la demi-finale de coupe du monde.

    VALERY HACHE / AFP

    France - Maroc : La gauche en appelle à Darmanin après les « ratonnades » de l’extrême droite (photo d’illustration prise le 14 décembre 2022)

     

    La fête entachée ? Plusieurs élus s’inquiètent, ce jeudi 15 décembre, des scènes de violences qui ont émaillé les rassemblements de supporters, la veille, en marge de la demi-finale de la Coupe du mondeFrance - Maroc. Ils dénoncent des « ratonnades » ou des « expéditions punitives » menées par l’extrême droite. 

    À Lyon, par exemple« un groupe de jeunes d’extrême droite s’est rapproché des supporters rassemblés sur la place Bellecour. Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le suivre », selon une source préfectorale citée par l’AFP. À Paris, sur les Champs-Élysées, c’est un groupe de 40 personnes proches de l’ultra-droite qui a été interpellé, notamment pour port d’armes prohibées, alors qu’ils souhaitaient redescendre la plus belle avenue du monde.

    Des scènes, dont certaines tournent en boucle sur les réseaux sociaux, qui ulcèrent une partie de la classe politique. À tel point que plusieurs élus, membres de la NUPES, demandent à Gérald Darmanin de sortir du silence… Et de sa « complicité passive. »

    « La menace terroriste d’extrême droite est en train de prendre corps sous nos yeux »

    Aurélien Taché, député écologiste, au HuffPost

    « Je suis très inquiète des groupuscules d’extrême droite dans notre pays qui sont maintenant en toute impunité », a notamment réagi Mathilde Panot, la présidente des députés de la France insoumise, sur Public Sénat, en évoquant « ce qui pourrait s’apparenter à des ratonnades contre des supporters de l’équipe marocaine. » Plus globalement, la députée du Val-de-Marne, se dit « inquiète » d’un potentiel « passage à l’acte » ou en tout cas d’une forme de « généralisation de cette agressivité et de ces bandes violentes. »

    Dans le même esprit, son collègue Aurélien Taché explique au HuffPost que « la menace terroriste d’extrême droite est en train de prendre corps sous nos yeux. » « Nous ne sommes pas encore dans un moment où il y a des attentats, avec des morts… Mais nous sommes dans un moment où ces milices sèment la terreur, le chaos, peut-être tuent », s’alarme le député membre du groupe écologiste à l’Assemblée, dans la lignée des réactions de plusieurs de ses collègues sur les réseaux sociaux.

    L’élue insoumise de Seine-Saint-Denis Nadège Abomangoli, le parlementaire du Nord David Guiraud ou son collègue Thomas Portes ont exprimé leur inquiétude sur Twitter. « Nous avons assisté à de véritables ratonnades », a par exemple écrit le dernier en exhortant le gouvernement à réagir.

    La gauche veut dissoudre

    Concrètement, les élus de gauche réclament, à nouveau, l’attention du ministère de l’Intérieur, et la dissolution de certaines de ces entités. « Nous avons déjà fait une commission d’enquête il y a trois ans sur les groupuscules d’extrême droite, certains sont en train de se reformer et je vous le dis, il y alerte dans ce pays pour dissoudre ces bandes violentes et haineuses », a ainsi expliqué Mathilde Panot, sans toutefois préciser les organisations qu’elle vise.

    Pour Aurélien Taché, elles sont connues. « Cela fait des semaines avec mon groupe que nous interpellons le gouvernement sur la nécessité de dissoudre ces groupes, ce n’est jamais fait », déplore le parlementaire du Val-d’Oise en pointant, même, une forme de « silence ou de complicité passive du gouvernement et des autorités » : « On a les zouaves à Paris, le GUD qui s’est reformé, à Lyon on les connaît parfaitement… Et les préfectures laissent faire. »

    Dans ce contexte, certains n’hésitent pas à faire le lien entre ces groupuscules violents et les représentants d’extrême droite, prompts, la semaine dernière, à dire leurs inquiétudes sur les potentielles dégradations commises par les supporters. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui depuis 3 jours annonciez que ça allait dégénérer hier pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultra-droite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… Des multirécidivistes en plus… », a par exemple ironisé Marine Tondelier, nouvelle secrétaire nationale d’EELV, sur les réseaux sociaux.

    « Les députés du Rassemblement national avaient minutieusement préparé le terrain de la récupération mardi dans l’hémicycle », ajoute son collègue, l’Insoumis Manuel Bompard, tout aussi alarmiste, pour qui « la stratégie » de l’extrême droite « est claire : déclencher la guerre civile pour prendre le pouvoir »… Le football ? Loin.

    SOURCE : France - Maroc : La gauche en appelle à Darmanin après les « ratonnades » de l’extrême droite (yahoo.com)


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    France/Maroc : cuisante défaite pour CNEWS

    la guerre civile n’a pas eu lieu

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    MA VIE AU POSTE, LA CHRONIQUE DE SAMUEL GONTIER

    Samuel Gontier est journaliste à Télérama et auteur du blog télé "Ma vie au poste", pour le site Télérama.fr, depuis 2008.
    Il est diplômé de l'Économie et politiques sociales à l'Institut d’Études Politiques de Grenoble (1991-1992) et de Presse écrite, secrétariat de rédaction au Centre de Formation des Journalistes (1993-1994).
    Samuel Gontier a réalisé l’essentiel de sa carrière à Télérama, d’abord comme secrétaire de rédaction de 1996 à 2004, puis comme rédacteur (2004-2011) et chroniqueur, depuis 2011.

    Son blog : http://www.telerama.fr/blogs/ma-vie-au-poste/

    Twitter : https://twitter.com/samgontier?lang=fr 

    D'après CNEWS et BFMTV :

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    Un meurtrier déferlement de supporteurs du Maroc ivres de sang, d’honnêtes Français et d’intrépides commerçants menacés de lynchage par des hordes vengeresses sourdes aux bienfaits de la colonisation… Depuis samedi dernier, les journalistes et les experts de CNews (appuyés par Éric Zemmour et Yves Calvi sur BFMTV) prédisaient que l’apocalypse surviendrait sitôt finie la demi-finale de la Coupe du monde. Las, encore raté.

    « Tout le monde a peur d’une guerre, d’une guérilla et d’une guerre civile. » Ce témoignage n’est pas celui d’une Péruvienne angoissée par les récents troubles politiques dans son pays. C’est l’épouvante exprimée sur CNews par la maire du 8e arrondissement de Paris, Jeanne d’Hauteserre, au matin du match France/Maroc. Depuis plusieurs jours, les experts de la chaîne alertent. Jean-Claude Dassier : « Quel que soit le résultat de mercredi soir, nous risquons d’avoir des incidents. » Hervé Moreau : « Quoi qu’on en dise, je peux vous assurer qu’il y aura des heurts mercredi soir et des émeutes. » Foi de capitaine de gendarmerie sanctionné par sa hiérarchie« C’est une soirée à risques !, alerte un invité de Morandini. — Voilà ! Mais c’est ça qu’on voulait entendre ! », s’écrie l’animateur, spécialiste des soirées à risques majeurs pour les mineurs. « Je suis très inquiet à l’idée du match France/Maroc », confie Alain Finkielkraut, philosophe du sport masculiniste.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    © CNews

    Chez Laurence Ferrari, Nathan Devers, philosophe du renoncement, recommande aux Nantais de se réfugier en Vendée pour échapper à l’inéluctable saccage de leur cité : « Une politique municipale a contribué à l’augmentation de l’insécurité, à dégrader les conditions de vie dans cette ville où il faisait encore bon vivre il y a quelques années. » Avant la submersion socialo-immigrationniste. Un titre de CNews annonce : « Les commerçants des Champs-Élysées très inquiets avant France/Maroc. » Ils devraient s’estimer heureux de ne pas exercer leur activité à Nantes. Pascal Praud s’alarme : « Pourquoi les Champs-Élysées restent ouverts ? » Pourtant, rappelle fort à propos la maire du 8e, « en 98, il y a une voiture qui a foncé dans la foule ». Comme à Nice en 2016. Pas de doute, il se prépare un attentat de supporteurs djihadistes. Un présentateur relaie : « Y a eu une note des services de renseignement qui avertit qu’il y aura des excités en particuliers dans le camp des Marocains. » Des « excités » ? Sans doute un nom de code de la DGSI pour « terroristes ».

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    © CNews

    Afin de me prémunir de l’inéluctable guerre civile, j’ai entassé des sacs de sable devant mes fenêtres, enfilé mon gilet pare-cimeterre, graissé le LBD et le lanceur de grenades de désencerclement empruntés à un ami policier. Le premier basané qui s’approche de chez moi, je vais lui faire passer le goût de supporter l’équipe du Maroc. En attendant, je me documente sur l’origine du péril imminent. Selon Sandrine Pégand, avocate des croits de l’homme caucasien, « il y a vrai phénomène identitaire. J’ai le sentiment qu’il y a un malaise de la part de ces marocains qui sont dans la revanche. On se rend bien compte que le sport est révélateur des ambiguïtés ». Des ambiguïtés arabo-islamistes.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

     © CNews

    Sur des images de Champs-Élysées en feu, Alexandre Devecchio (Le Figaro) confirme : « Il y a une forme de crispation identitaire. » Des supporteurs du Maroc, bien sûr, pas des éditorialistes de CNews. Geoffroy Lejeune (Valeurs actuelles) précise : « Après plusieurs générations sur notre sol, ces gens soutiennent encore le Maroc comme leur pays de cœur. » Pas étonnant de la part de Français de papiers. La journaliste Karima Brikh a mené une enquête de terrain : « Certaines personnes de la deuxième ou troisième génération issues de l’immigration ont une sorte de haine, de crise d’identité. » Ça n’arriverait pas aux experts de la chaîne info. « L’attachement à la France n’existe pas », se désole Charlotte d’Ornellas (Valeurs actuelles), elle-même très attachée à la France (de Pétain).

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    © CNews

    Élisabeth Lévy décrypte : « Ça dit autre chose que du football, ça dit qu’il y a plusieurs peuples dans notre pays, du ressentiment colonial entretenu. » Par les anciens colonisés revanchards, pas par les colonisateurs nostalgiques. Ce désir de revanche, Gabriel Cluzel (Boulevard Voltaire) aussi l’a décelé chez les islamo-berbères : « L’objet n’est pas un ballon de foot, c’est un emblème, un symbole, une revanche qui dépasse largement les frontières de la France et du Maroc. » C’est pire que ce que je craignais. Faut-il s’attendre à une guerre civile européenne ? « On a ces débordements dans plusieurs pays d’Europe, confirme l’avocate Laure-Alice Bouvier (garants de l’État de droit, les membres du barreau sont omniprésents sur CNews). On peut se demander si l’on n’a pas un inconscient collectif qui conduit ces pays longtemps sous la coupe de pays européens à prendre leur revanche. » En projetant de nous grand-remplacer. Je demande l’intervention de l’Otan. Sans nos alliés américains, notre continent sera submergé par ces hordes d’islamo-supporteurs assoiffés de vengeance.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    © CNews

    Pour prendre du recul, je consulte l’analyse du magazine Causeur, qui célèbre déjà une victoire, précisément la « victoire de la mission civilisatrice de la France qui a su former un être humain aussi admirable que l’entraîneur de l’équipe marocaine ». Walid Regragui est en effet un binational grandi en France, atout grâce auquel il a évité aux Lions de l’Atlas de perpétuer un schéma de jeu des années 30 — depuis longtemps renié par les experts de CNews, vous l’aurez noté.

    BFMTV a tenu à se joindre au concert de sagacité en invitant Éric Zemmour. Le célèbre commentateur sportif interroge : « Comment réagiraient les Marocains si des milliers de Français célébraient leur victoire à Marrakech ? » En se livrant à une razzia dans la médina. Selon le raciste — pardon, le « responsable politique », dixit Benjamin Duhamel —, la sédition pourrait naître au sein même de l’équipe de France : l’existence d’une cinquième colonne y a été mise en évidence par une irréfutable étude de la carnation des joueurs. Et Zemmour de suggérer : « S’il y avait neuf blancs dans l’équipe Sénégalaise, je pense que les Sénégalais s’interrogeraient. » Ils exigeraient la remigration des Français qui menacent de les grand-remplacer depuis que l’Afrique a accordé l’indépendance à la patrie de Maurras, mettant fin à des siècles de colonisation sub-saharienne.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    © BFMTV

    Yves Calvi, lui, s’attache à introduire de la subtilité sur l’antenne de BMTV : « Pour les grincheux qui s’inquiètent, rappelons que le Maroc n’est pas l’Algérie, nous n’avons pas été divisés par une guerre coloniale. » Si l’Algérie s’était qualifiée pour le Mondial, la France serait déjà dévastée. « Et les Marocains sont exactement comme nous en 1998, poursuit l’anthropologue de studio, ils attendent depuis si longtemps une grande victoire de leur équipe. » Tout en célébrant les bienfaits de notre généreux protectorat qui, à la différence de la colonisation de l’Algérie (source de quelques différends avec nos perfides affidés), ne fut que douceur de l’administration, luxe des infrastructures et volupté des valeurs universelles. Pour résumer, « la dimension affective est devenue démesurée et c’est finalement normal ». Quoi de plus normal qu’un racisme démesuré, s’il est affectif ?

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    © BFMTV

    Sur Cnews, Shannon Seban, élue Renaissance, déplore : « Il y a une façon systématique de vouloir racialiser les matches. » Pas possible ? Encore un coup des indigéno-racialistes dénoncés par les éditorialistes universalistes. À propos de Renaissance, je sais pouvoir compter sur les ténors de la macronie pour apaiser les esprits. « Entre la France et le Maroc, informe CNews, la secrétaire d’État Sarah El Hairy, binationale, a choisi les Bleus. » Ouf, elle n’a pas trahi. Pas plus que le Franco-Provençal Christian Estrosi : « Être Français, c’est soutenir la France. » L’élu niçois prône donc l’adoption d’une loi pour déchoir de leur nationalité les supporteurs français du Maroc. Un homme politique encore plus à gauche, le socialiste Julien Dray, suggère une autre mesure : « Le mortier doit être interdit, ça devient une arme systématique. » Rappelons que les supporteurs du Maroc ne se déplacent jamais sans lance-roquette, obusiers et autres pièces d’artillerie en vogue dans les territoires perdus de la République.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

    © CNews

    Sur BFMTV, Éric Zemmour m’a inquiété. Ce match, « c’est une grande frayeur pour la police ». Sur CNews, David Le Bars tempère : « Je ne redoute pas cette soirée dans le sens où je ne la crains pas. » Et vice-versa. « On sait parfaitement qu’il faut s’équiper, assure le syndicaliste policier, être prudent et ne pas s’isoler. » Les fourbes tueurs de flics se jetent sur le moindre fonctionnaire esseulé. « Il faut s’attendre à ce que ce soit un petit peu compliqué à certains moments de la soirée. » Quand une voiture-bélier (de l’Aïd) va foncer sur un cordon de CRS, comme prévu par la maire du 8e. « Il va falloir choisir entre la retraite et l’immigration. » Oups, désolé, j’ai mélangé mes notes de sport et d’économie. Ça, c’est l’édito de Dimitri Pavlenko : « Si vous ne voulez pas d’immigration massive, il va falloir travailler plus longtemps pour sauver notre régime. » Ainsi que les Champs-Élysées. Revenons-y avec un syndicaliste policier : « Les rues adjacentes sont un peu sombres. Il y a une 2e lame qui est prévue, un peu comme les rasoirs. » Très insuffisant face à des égorgeurs munis de cimeterres.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

     © CNews

    Un nouvel homme de gauche, Michel Onfray, philosophe du maintien de l’ordre autocratique, suggère de prendre exemple sur les services d’un royaume irréprochable, notant qu’au contraire de leurs concitoyens français, « les Marocains du Maroc ne posent aucun problème. Ils savent bien qu’ils n’ont pas intérêt à poser problème, la police marocaine n’est pas l’équivalent de la police française ». Cette dernière est réputée pour sa tendresse envers les individus de type nord-africain.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

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    Charlotte d’Ornellas rassure : « On n’est pas en train de demander d’interdire quoi que ce soit, on est en train d’interroger l’appartenance de cœur d’une partie de la jeunesse française. » Et de se demander s’il ne faudrait pas la déchoir de sa nationalité pour la faire remigrer. « Vous noterez que les soirs de matchs du PSG, qui est un club français, ce sont les mêmes drapeaux algériens ou marocains qui sortent. » Il faudrait aussi déchoir le PSG de la nationalité française et le faire remigrer dans un championnat africain.

    Chez Morandini, Julien Odoul, député RN, souhaite qu’à Doha, « si La Marseillaise est sifflée, M. Macron quitte le stade ». De bien inoffensives représailles. Puisque la France dispose d’une base militaire aux Émirats Arabes Unis, je suggère que, sitôt parti, le président envoie des Rafale bombarder l’enceinte. Chez Laurence Ferrari, Geoffroy Lejeune prouve définitivement qu’il n’est pas raciste : « Le Maroc est un pays magnifique que moi j’adore. » On y trouve encore des cireurs de souliers, c’est très pratique.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

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    Le match entre la France et le Maroc débute, prémice à la plus sanglante guerre civile que notre pays ait connu. « Place au sport ! », clame le bandeau. Si j’ai bien suivi, il s’agit d’ériger la ratonnade en discipline nationale. À la mi-temps, Julien Pasquet appelle une envoyée spéciale stratégiquement retranchée dans un bar de l’avenue Kléber, près des Champs-Élysées (j’espère qu’il est doté d’un abri antiatomique). « Ici, il y a une majorité de supporteurs marocains. » Ça y est, le grand-remplacement a commencé. La journaliste interroge un rescapé, « Tom, supporteur de la France : au bout de cinq minutes, la France a gagné »… Un match de foot remporté dès la cinquième minute, je comprends la soif de vengeance des supporteurs maroco-fanatisés. La reporter reprend : « Même s’il y a beaucoup de supporteurs marocains ici, c’est une ambiance plutôt bon enfant. » Ils se croient déjà chez eux.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

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    La deuxième période débute, le présentateur Olivier Benkemoun s’enquiert : « Et pendant ce temps, que fait la police ? Elle attend. C’est après que ça va se passer. » Que les pillards vont déferler. Pour patienter, rappel du danger imminent dans un zapping maison. Un énième homme de gauche, Éric Naulleau, tente de dissuader les supporteurs des Lions de l’Atlas : « Brûler n’est pas un droit, casser n’est pas un droit. » Non, c’est génétique, explique Pascal Praud : « Les seuls problèmes de la Coupe du monde sont après les matchs du Maroc. » Ou quand l’Algérie se qualifie — alors, c’est l’hallali, selon Yves Calvi.

     

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    Retour au direct, le journaliste politique Yoann Usaï rappelle que « les rencontres entre la France, l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie sont toujours considérées par le ministère de l’Intérieur comme des matchs à risques voire à hauts risques ». Les experts de la place Beauvau s’accordent avec les analyses de Jean-Marc Morandini et de Jean-Claude Dassier. « Il y aura ce soir des incidents, poursuit Yoann Usaï, reste à en savoir le degré. » Le plus haut degré du dernier degré, à n’en pas douter. « C’est au gouvernement de prévoir le pire. » Le déclenchement de frappes nucléaires sur Nantes et les Champs-Élysées. Olivier Benkemoun fustige l’imprévoyance des autorités : « Le nombre de policiers mobilisés, c’est que le double par rapport à samedi dernier. Ils disent : “Y a eu que trois vitrines cassées, un scooter brûlé.” » Mes pensées vont à la famille des vitrines et du scooter. « Ils disent que ce sera bon enfant, moi je vous dis que ça sera pas le cas. » On va se faire grand-remplacer. Pourvu que Vincent Bolloré ait fait appel aux miliciens de Wagner pour défendre les studios de CNews.

     

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    Yoann Usaï s’insurge : « Le problème de Gérald Darmanin… » Cet incorrigible flandrin. « C’est qu’il y a eu des dizaines de policiers blessés… » Des centaines de commerçants égorgés. « … Et surtout, dans sa réponse, il oublie de parler des villes de province, notamment Nice, où il y a eu des événements plus graves. » Hiroshima, en comparaison, c’est un barbecue qui a mal tourné.

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    C’est la fin du match et le début de la conflagration tant attendue. Julien Pasquet voit déjà le pire se produire : « Nous allons à Nantes… Ouh là, fumigènes ! » Ouh là, c’est le début du massacre de nos compatriotes par les vengeurs du Maroc. Pendant que Nantes flambe, une heure passe à Paris pendant laquelle les génocidaires restent embusqués dans l’obscurité des rues perpendiculaires à la plus dangereuse avenue du monde. Julien Pasquet s’impatiente : « Comment ça se passe sur les Champs-Élysées, l’ambiance est-elle toujours contenue ou ça commence à virer… à prendre une autre tournure ? » Alors, elle vient, cette guerre civile ? Toujours pas. « Peut-être que la victoire de la France a dissuadé certains fauteurs de troubles d’aller sur les Champs-Élysées. » Les vaincus ont préféré remigrer de leur plein gré. À 23h40, enfin, Julien Pasquet peut respirer : « Je reçois quelques messages des journalistes de la rédaction. À Montpellier, Nice, Lens Avignon, on me dit que ça chauffe très très fort. » Les hordes de Berbères ont mis à sac les villes de province avant de converger vers les Champs-Élysées.

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

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    Grâce à Elon Musk et à Twitter, je découvre que cette providentielle ébauche de guerre civile survient grâce au remarquable esprit d’intiative de groupuscules universalistes. Cagoulés, tout de noir vêtus, arborant de fédératrices croix celtiques, ces combattants de la liberté de lyncher en paix ont dans plusieurs villes pris en chasse des supporteurs du Maroc, renouant avec une tradition sportive dans laquelle la France a toujours excellé, la ratonnade. Mieux, place de la Comédie, à Montpellier, ces chevaliers du Zemmouriaque ont chargé sans distinction les supporteurs du Maroc et de la France, réussissant à créer des affrontements entre eux (l’enquête établira si la mort d’un adolescent renversé par une voiture est liée à cette confusion ingénieusement suscitée). Pudique, CNews tait ces maigres progrès, elle a dû concentrer à Nantes et sur les Champs-Élysées tous ses envoyés spéciaux. Pascal Praud avait prévenu : « S’il y a des dégradations (sic) de l’ultradroite, ce sera fortement analysé et commenté. » Les bobos bien pensants de Franceinfo doivent déjà être en édition spéciale pour agonir les défenseurs de nos racines chrétiennes tout en absolvant les criminels supporteurs du Maroc panislamiste.

     

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

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    Seulement un mort (dont la cause n’est pas certaine), une guerre civile larvée sur CNews mais toujours pas déclarée dans la réalité… Le Huff Post titre : « La joie partagée des supporteurs des deux camps à Paris. » Les journalistes de la chaîne écument, Vincent Bolloré psalmodie des Pater Noster en araméen. Tout en rangeant mes sacs de sable, j’écoute le cinéaste Fabien Oteniente célébrer le génie politique de Didier Deschamps : « Je suis admiratif, l’économie va repartir, il pourrait être président de la République. » Pour l’instant, toutes les chaînes diffusent les images d’Emmanuel Macron venu fêter la victoire dans les vestiaires de l’équipe de France, dont les joueurs l’ont averti : « Il ne faut pas politiser les douches. » Auparavant, devant les caméras, le président s’était félicité que « le Qatar organise très bien cette Coupe du monde. Ne mégottons notre plaisir, nous sommes en finale ». Ça valait bien quelques milliers d’ouvriers morts. À propos de morts, elle arrive quand, la prochaine guerre civile ? Je propose de la fixer à dimanche prochain. D’ici là, les journalistes de CNews se renseignent pour savoir si l’Argentine est un pays musulman.

    SOURCE : France/Maroc : cuisante défaite pour CNews, la guerre civile n’a pas eu lieu (telerama.fr)

    Après avoir lu toutes les âneries de ces ânes bâtés sur ces chaînes TV pro fachos que je déteste voici une vidéo animée par les amis Youcef Brakni, militant des Quartiers Populaires et figure très connue des milieux anti-racistes, mais aussi Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde et membre de l’observatoire de l’extrême-droite.

    Raphaël Arnault

    Porte-parole de la Jeune Garde

    France/Maroc : cuisante défaite pour CNews,  la guerre civile n’a pas eu lieu

     

    Qui est Raphaël Arnault, figure montante lyonnaise

    de l’antifascisme?

    Après la récente dissolution du Gale, la Jeune garde est le dernier mouvement antifasciste en place à Lyon. Né en 2018, il a essaimé depuis, dans quatre autres villes françaises. À 27 ans, son cofondateur et porte-parole, Raphaël Arnault, veut, avec ses camarades « apporter un contre-discours » face à l’extrême droite. Portrait.

    Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde Lyon, en mai, au cours d’une manifestation contre les violences de l’extrême droite.  Photo d’archives Progrès /Maxime JEGAT

    C’était son baptême du feu cathodique. L’antifasciste lyonnais Raphaël Arnault a dialogué, fin octobre, avec une influenceuse pro-Zemmour chez Cyril Hanouna. La proposition de l’animateur télé a fait débat au sein de la Jeune garde (JG) Lyon, dont il assure le porte-parolat depuis février. « On a pensé qu’on avait plus à y gagner », même si « on est plus à l’aise dans la rue, notre lieu de prédilection. » Le jeune homme de 27 ans pense être sorti vainqueur des échanges musclés, grâce à « une forme d’expertise sur l’extrême droite ».

    « J’ai commencé à m’intéresser à la politique très tôt », souligne ce travailleur dans le secteur du social, « auprès de jeunes dans des quartiers de la banlieue lyonnaise ». 

    Michel Dandelot

    ATTAQUES RACISTES APRÈS FRANCE-MAROC : BFM ET CNEWS SONT-ILS RESPONSABLES ?

    L'équipe de France a remporté sa demi-finale de Coupe du monde contre le Maroc hier, une victoire toutefois au goût amer. Si la plupart des rassemblements se sont déroulés sans heurts et dans la joie, plusieurs grandes villes ont été le théâtre de tentatives d’attaques planifiées par des groupuscules d’extrême-droite contre supporters du Maroc. A Lyon, Nice ou encore Paris où 47 militants d’extrême-droite ont été interpellés à proximité des Champs-Élysées et arrêtées pour "groupement en vue de commettre des violences et port d'armes prohibées ». Matraques, poings américains ont été retrouvés dans les affaires de ces proches de mouvements comme le GUD, de Génération identitaire ou de groupuscules supposés être dissous comme les Zouaves Paris.  "Ils voulaient clairement en découdre sur les Champs", a déclaré  une source policière qui a également fait savoir que 14 d’entre elles sont fichées S par la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI).  Ces arrestations n’ont pas empêché les agressions racistes à l’encontre des supporters marocains. Pour discuter de cette triste actualité,  Nadiya Lazzouni reçoit Youcef Brakni, militant des Quartiers Populaires et figure très connue des milieux anti-racistes, mais aussi Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde et membre de l’observatoire de l’extrême-droite.

     

     


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    «Effroyable»

    Après France-Maroc, la mort d’Aymen

    endeuille un quartier populaire

    de Montpellier

    «Effroyable»  Après France-Maroc, la mort d’Aymen endeuille un quartier populaire de  Montpellier

    Photo en provenance du site de Jacques CROS

    Aymen, la victime de La Paillade

    http://cessenon.centerblog.net/6575660-Agitation-de-l-extreme-droite-apres-le-match-France-Maroc#i 

     

    Un adolescent de 14 ans est mort mercredi soir, pendant les célébrations après la demi-finale de la Coupe du monde de football, percuté par une voiture dans le quartier de la Paillade. La police cherche le conducteur, qui a pris la fuite. Les circonstances du drame restent à éclaircir.

    Le drame a endeuillé les célébrations pour la qualification de la France en finale de la Coupe du monde. Aymen, 14 ans, est mort mercredi soir, juste après un violent accident qui a suivi le match France-Maroc, dans le quartier populaire de la Paillade, à Montpellier. L’adolescent est sorti dans la rue avec un groupe d’amis, se mêlant à la foule. D’après les vidéos publiées par des témoins sur les réseaux sociaux, le drame s’est produit à proximité de la voie de tramway longée par deux routes, avenue de Barcelone. Alors qu’ils croisent une file de véhicules à l’arrêt, l’un des jeunes du groupe arrache un drapeau bleu blanc rouge accroché à une voiture blanche. Le conducteur démarre aussitôt en trombe, sortant de la file et fonçant brusquement sur les jeunes.

    Il percute alors un membre du groupe, qui bascule sur le capot et retombe plus loin sur la voie, mais se relève vite, tandis que tout le groupe recule, effrayé. Poursuivant son embardée, le conducteur traverse la voie de tramway pour faire demi-tour sur une voie parallèle. Au passage, il renverse Aymen, prend la fuite et laisse l’adolescent étendu au sol, grièvement blessé. Prise en charge par les secours et transférée à l’hôpital, la victime décède peu de temps après.

    «Généreux et très gentil»

    «La famille est sous le choc», témoigne un dirigeant du club de football ASC-Paillade-Mercure, lui-même très affecté. «C’est dramatique ! J’ai pas de mots.» Comme beaucoup d’habitants du quartier, effarés par le drame, il connaît le père du jeune garçon, patron d’un commerce du quartier. Les messages de condoléances affluent.

    Au collège des Escholiers où était scolarisé l’adolescent de 4e, décrit comme «un élève un peu turbulent, mais généreux, très gentil», par son professeur d’anglais, cité par l’AFP, une cellule d’écoute a été mise en place pour soutenir les élèves et le personnel, selon le rectorat de l’académie de Montpellier, et une équipe mobile académique de sécurité monte la garde devant le collège, où un hommage doit avoir lieu vendredi matin.

    Très éprouvée, la famille, d’origine maghrébine, a demandé au maire de Montpellier, Michaël Delafosse, venu «lui présenter ses condoléances et lui apporter son soutien», de diffuser publiquement un message d’apaisement. Elle dit l’«épreuve effroyable», sa «reconnaissance» pour les «innombrables messages» reçus, et appelle «au plus grand calme» : «Nous exprimons notre confiance dans les institutions de la République, police et justice, pour que l’auteur des faits soit interpellé et jugé.»

    «Après un match, ce devrait être la joie…»

    Le conducteur de la voiture a-t-il paniqué ? A-t-il voulu bousculer les jeunes ? Impossible de le savoir en visionnant les vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Rien de menaçant dans l’attitude des jeunes, mis à part le drapeau arraché. La voiture a été abandonnée peu de temps après l’accident, non loin du lieu où celui-ci s’est produit. Le parquet de Montpellier a ouvert une «enquête du chef de coups mortels aggravés en l’espèce avec arme (le véhicule)», confiée à la sûreté départementale, qui était toujours jeudi à la recherche du conducteur enfui.

    Selon différentes sources contactées par Libération, le conducteur serait un membre de la communauté gitane de Montpellier. Tout le monde craint de raviver les tensions passées. «Il y a tellement de choses qui nous rassemblent», souligne une figure de la communauté sous le sceau de l’anonymat. De toute part, c’est le même sentiment de désolation. «Après un match de football, ce devrait être la joie, le bonheur…» déplore Mustapha Nassiri, qui habite à la Paillade et préside un club de football où jouent des jeunes des quartiers populaires de Montpellier. «Je suis Français d’origine marocaine, mon cœur balançait des deux côtés, peu importe qui gagnait : si la France se qualifiait, j’étais heureux, si le Maroc se qualifiait, j’étais content aussi. Quel dommage que tout cela soit gâché.»

    SOURCE : Après France-Maroc, la mort d’Aymen endeuille un quartier populaire de Montpellier – Libération (liberation.fr) 

     


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  •   Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite

    Après France-Maroc

    des agressions racistes

    et une responsabilité écrasante

    pour l’extrême droite

      Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite

    Mercredi soir à Paris, après le match entre la France et le Maroc. (JULIEN MATTIA/Anadolu Agency via AFP)

    Mercredi soir, des hordes de fachos chauffées à blanc se sont déployées partout pour en découdre physiquement en hurlant des slogans racistes. Une soirée effroyable à mettre en parallèle avec les discours de certains leaders politiques.

    Même dans nos pires cauchemars nous ne pensions pas devoir consacrer un éditorial à des événements qui évoquent des heures sombres de l’histoire. Nous alertons depuis longtemps, pourtant, sur le danger de voir se reformer en France des groupes issus de l’extrême droite, prêts à passer à l’acte à la moindre occasion. Celle-ci s’est présentée mercredi soir à l’issue du match France-Maroc, qui s’était pourtant déroulé dans un respect mutuel exemplaire sur le terrain, dans les gradins et au cœur de nombreux bars. Chauffées à blanc par tous ceux qui, depuis quelques jours, prédisaient de possibles débordements du côté des supporteurs marocains (y compris au ministère de l’Intérieur et dans certains médias), des hordes de fachos se sont déployées ici ou là dans l’Hexagone pour en découdre physiquement en hurlant des slogans racistes.

    A Paris, si la police n’était pas intervenue, la situation aurait pu dégénérer de façon gravissime : une bande violente d’une quarantaine de personnes a été interpellée en possession de poings américains, de matraques ou clés à molette. Idem dans d’autres villes de France et notamment à Lyon, où les groupes identitaires ne cessent de se reformer malgré leur dissolution. On ne pointera jamais assez la responsabilité écrasante des leaders d’extrême droite dans ces dérives. A commencer par Eric Zemmour qui, depuis un bon moment, attise la haine de toutes celles et tous ceux qui ne sont pas blancs. Mais aussi Marine Le Pen et Jordan Bardella qui, même s’ils ont policé leur discours, désignent en continu les étrangers comme la source de tous les maux du pays. Et d’ailleurs, les a-t-on entendus condamner les violences commises mercredi soir ? Rien. Silence radio. Souvenons-nous de la saillie raciste du député RN Grégoire de Fournas, le 3 novembre à l’Assemblée nationale, elle ne venait pas de nulle part. La haine du Noir et de l’Arabe reste profondément gravée dans l’ADN de l’extrême droite, il faut toujours l’avoir en tête. Et refuser de céder un pouce d’espace sur ce terrain-là.

    Décryptage

    Extrême droite : une histoire sémantique

    des «ratonnades»

    L’expression raciste, qui désigne des expéditions punitives contre des Arabes, a émergé dans le contexte de la guerre d’indépendance algérienne, rappelle l’historienne Sylvie Thénault.

      Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite

    Des manifestants pour l'indépendance de l'Algérie, arrêtés par la police à Paris, le 17 octobre 1961. (Fernand Parizot/AFP)

    Au coup de sifflet final de France-Maroc en Coupe du monde mercredi soir, plusieurs grandes villes de France ont connu des tentatives de manifestations violentes envers des supporteurs marocains. Des personnalités politiques de gauche, telle que Marine Tondelier, la toute nouvelle secrétaire générale d’Europe Ecologie-les Verts, et Mathilde Panot, la patronne des députés La France insoumise à l’Assemblée nationale, ont dénoncé ce qui pourrait s’apparenter à des «ratonnades», soit des expéditions punitives orchestrées par des groupuscules d’extrême droite comme à Paris, Nice, Lyon ou Nantes. «Ratonnade», pourquoi ce terme et d’où vient-il ?

    «C’est une vieille expression qui a aujourd’hui une dimension dénonciatrice et antiraciste, même si elle peut aussi être revendiquée par l’extrême droite pour se vanter de ses actions violentes à l’égard des Arabes ou des Nord-Africains», explique à Libération Sylvie Thénault, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la colonisation française en Algérie et de la guerre d’indépendance algérienne. Selon l’historienne, qui a publié les Ratonnades d’Alger, 1956 (Seuil, 2022), le phénomène est une pratique consubstantielle au colonialisme de peuplement. Les auteurs sont souvent de jeunes hommes agissant en petits groupes.

    «Le mot “ratonnades” est utilisé pour la première fois à l’écrit par le journaliste Paul Gérin en 1958 pour désigner des violences commises deux ans plus tôt par les Français d’Algérie sur les Algériens lors des obsèques d’Amédée Froger, un leader de l’Algérie française tué par les nationalistes dans un attentat, souligne la chercheuse. Le 29 décembre 1956, à Alger, des Français ont chassé, blessé et tué des Algériens, ils ont saccagé des magasins leur appartenant, sur le passage du cortège funèbre.»

    Le mot arrive en métropole en 1961 où il sert à décrire des agressions sur les Algériens de la part des forces de l’ordre. L’évènement le plus connu étant le massacre du 17 octobre 1961, une répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation d’Algériens boycottant le couvre-feu instauré par Maurice Papon et organisée à Paris par la fédération de France du FLN, dans un contexte de guerre d’indépendance algérienne. Le terme «ratonnade» est également employé pour parler de la vague de meurtres et de violences racistes de 1973 à l’encontre d’immigrés maghrébins et commis par des Français rapatriés d’Algérie.

    Avant cela, «au XVIIIe siècle, le mot “raton” recèle une dimension affectueuse et aujourd’hui désuète, rappelle Sylvie Thénault. Pour dire mon “petit garçon”, on disait mon “raton”». Il devient ensuite péjoratif dans l’argot du XIXe siècle : «A partir de ce moment-là, poursuit l’historienne, “raton” désigne un enfant entraîné à voler. Ce n’est que dans l’entre-deux-guerres qu’il devient une insulte raciste et animalisante pour désigner les Musulmans, les Arabes ou les Nord-Africains.» 

     

      Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite


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    Décembre 2022, la crèche

    et le reste

    Décembre 2022, la crèche  et le reste *** Un article de Jacques Cros habitant  de Béziers

    Un article de Jacques Cros habitant de Béziers

    SOURCE : Décembre 2022, la crèche et le reste (centerblog.net) 

    Le Tribunal administratif a rendu son verdict : la présence d’une crèche de la Nativité en un lieu public en l’occurrence le hall de l’hôtel de ville de Béziers, est illégale. Illégale au regard de la loi adoptée par le Parlement le 9 décembre 1905. Il faut donc que la municipalité l’enlève au plus tôt sous peine de sanctions financières.

    Un jugement qui satisfait les laïques qui se sont mobilisés pour que les institutions qui fondent notre République soient respectées. Il s’agit ici de la séparation des Eglises et de l’Etat. Chacun est libre de ses convictions religieuses et des pratiques qui en découlent mais ces questions ne concernent pas les collectivités territoriales, pas plus que le pouvoir central.

    Il faut mesurer ce que signifie pour Robert Ménard l’installation d’une crèche à la mairie hors toute tradition dans ce domaine. Il s’agit pour lui de mettre en avant l’héritage chrétien de la France au détriment des autres religions ou de ceux qui sont athées ou agnostiques. Sont dans le collimateur du maire de notre ville les musulmans qu’il supporte mal.

    Nous en avions conscience avec l’affaire des prénoms à consonance arabe qu’il avait relevés dans les registres scolaires. Cela s’est accompagné du changement de nom de la rue du 19 mars 1962. La paix et l’amitié entre l’Algérie et la France ne font pas partie de ses valeurs.

    Dans cet ordre d’idée on sait qu’il n’applique pas à Béziers ce qui a été voté le 6 décembre 2012 qui fait du 19 mars une journée du recueillement des victimes des combats en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Ce jour-là il met les drapeaux en berne, bafouant les décisions prises au plan national.

    Pire encore il ne manque pas de se recueillir les 26 mars et les 5 juillet devant une stèle rendant hommage à quatre criminels de l’OAS condamnés par un tribunal. Reconnaissons toutefois que cette stèle de la honte n’a pas été érigée sous le mandat de Ménard. Ajoutons que d’autres élus que ceux de sa mouvance politique ont accompagné le maire, connu pour ses idées sur le colonialisme et la guerre menée en Algérie pour tenter de le perpétuer, dans ces cérémonies qui sont la négation de la justice de notre pays.

    Complétons le tableau avec les manifestations d’extrême droite qui ont été enregistrées à Lyon à l’occasion de la demi-finale France-Maroc de la Coupe du Monde de football et nous aurons un panorama global de ce qui se passe au pays des Droits de l’Homme ! Des manifestations caractérisées par les slogans racistes, xénophobes et islamophobes que l’on a pu entendre !

    Jacques CROS 


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    Coupe du monde 2022 : après la victoire des Bleus et la défaite du Maroc, dans les rues de France, « on est des frères, après tout, on est ensemble »

    Coupe du monde 2022 : après la victoire des Bleus et la défaite du Maroc, dans les rues de France, « on est des frères, après tout, on est ensemble »

     

    Mon blog n'est pas un blog spécialisé dans le sport, vous l'avez compris, mais cet article déborde largement le sujet sportif puisque l'on aborde le racisme et l'ultra droite.

    Ceci ne m'empêche pas de féliciter l'équipe de France pour sa magnifique victoire contre mes amis marocains et bravo à l'équipe du Maroc pour son parcours "historique" dans cette coupe du monde.

    Michel Dandelot

    Coupe du monde 2022 : après la victoire des Bleus et la défaite du Maroc, dans les rues de France, « on est des frères, après tout, on est ensemble »

     

     Commençons par le meilleur celui

    du respect de l'autre

    France-Maroc : des supporters marocains empêchent les sifflets contre la Marseillaise.

    Si l’hymne national tricolore a été légèrement hué au début, les sifflets se sont très vite éteints avant cette demi-finale de Coupe du monde.

    France - Maroc : le superbe geste des supporters marocains pour ne pas siffler la Marseillaise.

    Alors qu’une bronca a démarré au début de la Marseillaise lors de France - Maroc, des supporters marocains ont vite su l’arrêter ! 

    Coupe du monde 2022 : après la victoire des Bleus et la défaite du Maroc, dans les rues de France, « on est des frères, après tout, on est ensemble »

    Supporters marocains© Icon sport

    L’équipe de France est parvenue à se qualifier pour la deuxième fois de suite en finale de la Coupe du monde en emportant 2 - 0 face au Maroc qui, comme depuis le début de la compétition, jouait à domicile ce soir. Une partie des fans marocains se sont d’ailleurs fait entendre avant même le coup d’envoi avec une courte bronca au début de La Marseillaise. Courte car d’autres supporters des Lions de l’Atlas ont invité leurs compatriotes à ne pas siffler l’hymne français comme le montre cette vidéo de Zack Nani présent dans les travées de l’Al Bayt Stadium ce mercredi.

     

     

    Des dizaines de milliers de personnes ont célébré la victoire des Bleus, mercredi soir, dans une ambiance festive, malgré quelques incidents. A Montpellier, un adolescent est mort fauché par une voiture.

    Au coup de sifflet final, la rumeur est montée d’un coup dans toutes les villes de France, un grondement indistinct et une sorte d’immense soupir de soulagement, avant d’éclater en cris de joie, de coups de klaxon, et de feux d’artifice. La qualification des Bleus pour la finale de la Coupe du monde a été célébrée dans les rues, mercredi 14 décembre à la nuit tombée, par des dizaines de milliers de supporteurs. Dans un froid pinçant, mais dans une ambiance largement bon enfant – en dépit de quelques incidents, d’une tentative organisée de l’ultradroite d’aller à la bataille, et d’un accident mortel à Montpellier.

    A Bordeaux, où la place de la Victoire était noire de monde, au moins 2 500 personnes sont descendues dans la rue vers 22 h 30, sans débordement apparent. « On est contents pour la France », a assuré Hossam Boutalah, un étudiant de 20 ans, drapé dans les couleurs marocaines. « On est des frères, après tout, on est ensemble, a-t-il souligné, même si le Maroc a bien joué et aurait mérité de mettre un but. » A Marseille, 3 000 personnes se sont rassemblées sur le Vieux-Port sans incident notable, et plusieurs milliers d’autres dans le centre de Nice. Mais à Lyon ça s'est mal passé :

     

    Lyon : graves violences après la qualification de la France en finale de la Coupe du Monde

    Lyon : des militants de l'ultra droite arpentent les rues pour violenter des supporters du Maroc avant d'être chassés du centre-ville par la police. Peu après, des scènes de violences urbaines éclatent avec notamment de nombreux incendies volontaires et des jets de projectiles sur les forces de l'ordre. Au moins 7 interpellations ont été menées, dont 2 d'individus soupçonnés d'avoir participé à l'agression menée par l'extrême droite. 

     

    Ne regardez pas les chaines TV en continue et principalement CNEWS qui n’invite, en grande majorité que des racistes d’extrême droite.

     

    Mondial 2022 : avalanche de propos xénophobes en France

    La France et le Maroc s’affrontent ce mercredi soir (20h), à Doha (Qatar) en demi-finale du Mondial 2022. Comme il fallait s’y attendre, avant même sa tenue, la rencontre déborde du cadre sportif.

    Sur les réseaux sociaux et même sur les plateaux télé de l’Hexagone, on assiste à une avalanche de propos racistes débridés, tant sur le comportement des supporters marocains dans les rues de Paris que sur la composante humaine de l’équipe de France, pas suffisamment « blanche » aux yeux de certains.

    | Lire aussi : Mondial 2022. France – Maroc : un match inédit et politique 

    Eric Zemmour a failli faire croire que son souci est la culture et la civilisation de la France historique, menacées du «grand remplacement» qu’il brandit comme un spectre maintenant depuis plusieurs années.

    Présence de joueurs « africains » en équipe de France :

    un vieux débat 

    Son vrai problème, il l’a révélé à l’occasion de cette Coupe du monde au Qatar. Le président de « Reconquête » n’a pas pris de chemins détournés pour dire explicitement ce qui le dérange le plus chez cette équipe de France qui est pourtant toujours en lice pour garder son titre mondial : à ses yeux, elle compte trop de joueurs noirs.

    « Le fait qu’il y ait 8, 9 joueurs d’origine africaine, de couleur noire, ce n’est pas la même chose. S’il y avait 9 joueurs blancs dans l’équipe sénégalaise, je pense que les Sénégalais s’interrogeraient », a-t-il explicitement dénoncé.

    Moins explicite, Jordan Bardella a félicité Olivier Giroud et Didier Deschamps, sans les autres, après la victoire des Bleus face à l’Angleterre. Il prolonge ainsi le débat qui n’est pas nouveau sur la présence de joueurs de couleur en équipe de France.

    En 2006, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, devenu Rassemblement national, avait déjà pointé la portion trop importante des joueurs de couleurs dans l’équipe de France, alors entraînée par Raymond Domenech.

    « On n’est plus dans ses analyses habituelles. Éric Zemmour a fondé ses analyses sur la religion, la culture… Ici, ce qui lui pose clairement problème, c’est la couleur de peau. Nous sommes face à l’expression la plus claire et la plus explicite du racisme », a réagi le chroniqueur et politologue Clément Viktorovitch.

    Eric Zemmour adopte le même procédé pour évoquer les manifestations de joie des supporters de l’équipe du Maroc en France. Selon lui, ils n’ont pas à le faire puisqu’ils détiennent aussi la nationalité française, se demandant quelle serait la réaction du roi Mohamed VI et des Marocains si des franco-marocains venait à fêter à Marrakech la victoire de l’équipe de France.

     

    « Cinquième colonne »

     

    En fait, c’est toute l’extrême-droite qui est vent debout contre ces scènes de liesse des supporters du Maroc dans les rues de Paris. Pourtant, il n’y a pas eu de débordements graves jusque-là, à chacune des nombreuses victoires du Maroc depuis le début du Mondial 2022.

    Et c’est le premier responsable de la sécurité du pays, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui l’atteste en relevant qu’il y avait « trois bris de glace » et deux scooters vandalisés sur les Champs Elysées pour une foule de plus de 20 000 personnes.

    Ce n’est pas l’avis de toute la sphère d’extrême-droite, habituée à surfer sur le moindre incident impliquant des Maghrébins en France. Sur Twitter et les plateaux télé, on n’hésite plus à parler de « guérilla civilisationnelle », de « risque de guerre civile », d’ « émeutes »…

    Non seulement il n’y a pas eu de débordements d’une gravité qui justifierait un tel lexique, mais des heurts ont eu lieu par le passé, parfois même lors de la célébration de victoires de l’équipe de France, rappelle Victorovitch. Comme lors du Mondial 2018.

    « Dans l’esprit de ces commentateurs, les franco-marocains ne sont pas de simples supporters qui fêtent la victoire de leur équipe », mais « des colonisateurs dissimulés qui préparent dans l’ombre le terrain pour l’envahisseur », explique le politologue raciste Zemmour. Il s’agit du fantasme de la «cinquième colonne» et de la phobie « refoulée » du colonisateur de se retrouver lui-même colonisé, conclut-il.

    SOURCE : Mondial 2022 : avalanche de propos xénophobes en France (tsa-algerie.dz) 

     

    Coupe du monde 2022 : après la victoire des Bleus et la défaite du Maroc, dans les rues de France, « on est des frères, après tout, on est ensemble »

     

    Hahaha vos gueules les "fachos"

    Pour finir en beauté : Je vous ai parlé de ne pas regarder CNEWS, cliquez sur le lien ci-dessous et vous allez comprendre pourquoi et n'oubliez pas de mettre le son :

    https://twitter.com/Qofficiel/status/1602378502359187458?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1602378502359187458%7Ctwgr%5E8035e8c71d30c838dc1f96960cd473f7fe58bbcc%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Flinsoumission.fr%2F2022%2F12%2F14%2Ffrance-maroc-cnews-delires%2F 

     


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    France-Algérie la réconciliation impossible ?

    ARTE Info plus 

    France-Algérie : la réconciliation impossible ? | ARTE Info plus

    Soixante ans après l’indépendance, après la fin de la guerre d’Algérie, les blessures ne sont toujours pas refermées. Pourquoi la réconciliation n’est-elle toujours pas d’actualité. C’est la question que pose Info plus à des historiens, des journalistes et des écrivains, en France comme en Algérie. Pour aller plus loin Arte Regards diffusera en septembre un documentaire consacré aux Français d’Algérie, Pieds-noirs : les exilés d’Algérie pour l’éternité, dont nous diffusons des extraits dans ce décryptage. Disponible jusqu'au 06/07/2023. 


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    Loudun : 16 octogénaires

    de Mouterre-Silly racontent

    dans un film "leur" guerre d'Algérie

     

    Loudun : 16 octogénaires  de Mouterre-Silly racontent  dans un film "leur" guerre d'Algérie

    Trois des seize témoins du film « Mémoire de guerre 1954–1962 » : Michel Yvon, Jean-Jacques Pinsard, Serge Pouit.
    © Photo NR

    Seize hommes de Mouterre-Silly qui ont combattu en Algérie, Maroc et Tunisie de 1954 à 1962 témoignent dans un film qui a été présenté le samedi 3 décembre 2022.

    L’association Culture et patrimoine de Mouterre-Silly, près de Loudun, a réalisé un film qui relaie le témoignage de 16 soldats de la commune qui ont combattu en Algérie, Maroc et Tunisie de 1954 à 1962. Un documentaire authentique, sans artifices, autour de seize hommes, tous octogénaires aujourd’hui, qui ont accepté de raconter, face caméra, « leur » guerre d’Algérie. La plupart d’entre eux n’avaient jamais été aussi loin dans leurs confidences.

    Loudun : 16 octogénaires  de Mouterre-Silly racontent  dans un film "leur" guerre d'Algérie

     

    Mouterre-Silly est un village français situé dans le département de la Vienne et la région Poitou-Charentes. Ses habitants sont appelés les Mouterrois et les Mouterroises.

    La commune s’étend sur 30.9 km² et compte 667 habitants depuis le dernier recensement de la population.

    Entouré par les communes d’Arçay, Chalais, Angliers, Martaizé, les Trois-Moutiers, Glenouze, Loudun et Curçay, Mouterre-Silly fait partie de la Communauté de Communes du Pays Loudunais.

    Loudun : 16 octogénaires de Mouterre-Silly racontent  dans un film "leur" guerre d'Algérie

    Je tiens à remercier M. Alain Adhumeau, maire de Mouterre-Silly qui m’a envoyé le gros dossier concernant cet article et c’est ainsi que j’ai pu réaliser ma première vidéo Youtube. Grâce aussi à mon Assistant Numérique de Chalon-sur-Saône M. Christophe Venin qui m'a communiqué les renseignements indispensables.

    Michel Dandelot

    (PS) Merci de patienter 3 minutes pour entendre les commentaires car la vidéo commence par des photos.

     

     


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    « Morts pour la France

    dans l’anonymat »

    « Morts pour la France dans l’anonymat »

    « Ils avaient vingt ans et ont été incorporés pour un « simple maintien de l’ordre », qui a duré vingt-sept mois pour beaucoup d’entre eux. »

    Témoignage. « N’oublions pas que, lors de la guerre d’Algérie, des dizaines de milliers de soldats du contingent y ont perdu la vie dans le plus grand anonymat. »

    D. R. (Loire-Atlantique) :

    Le décès d’un soldat de la force Barkhane en Afrique a fait l’objet d’une grande médiatisation et ses obsèques a donné lieu à des reportages largement télévisés sur les grandes chaînes nationales. Ces célébrations sont nécessaires pour la mémoire des disparus ainsi que pour leurs familles. Elles le sont aussi pour forger notre conscience nationale.

    Lors de la guerre d’Algérie, des dizaines de milliers de soldats du contingent y ont perdu la vie. Ils avaient vingt ans et ont été incorporés pour un « simple maintien de l’ordre », qui a duré vingt-sept mois pour beaucoup d’entre eux.

    Ils n’étaient pas des militaires professionnels et ils étaient bien jeunes. Aujourd’hui, les camarades de ceux qui ont été tués à leurs côtés voient la différence de traitement que notre pays aura faite entre ses « morts pour la France », ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui.

    D’un côté les honneurs, de l’autre la mort anonyme. Bien des familles de ces « petits gars » constatent qu’à l’époque, on faisait peu de cas de leur malheur. Des souvenirs douloureux tourmentent encore beaucoup de contemporains de ces événements, actuellement octogénaires. Pensons aussi à eux.

    Combien de bateaux de retour en métropole auront ramené des dizaines de cercueils dans leurs cales ?

    À l’époque, on ne communiquait pas sur le nombre de décès au combat. Les journaux faisaient état, de temps en temps, de « victoires françaises » sur le terrain.

    Tous ces dégâts humains pour quel résultat ? Une indépendance pour une population à qui on a toujours refusé la citoyenneté française dans ces trois départements où les uns, d’origine européenne, étaient citoyens alors que les autres, l’immense majorité, restaient des sujets. Ces derniers avaient les mêmes devoirs que les citoyens français, mais pas les mêmes droits.

    Et nos politiques de l’époque ont envoyé sur ce territoire notre jeunesse pour défendre l’indéfendable. Comme toujours, les responsables des conflits ont fait payer à leurs peuples – mais pas qu’à eux – les conséquences de leurs sanglantes expéditions.

    Citons Victor Hugo : « La guerre c’est la guerre des hommes. La paix c’est la guerre des idées. »

    SOURCE : « Morts pour la France dans l’anonymat » (ouest-france.fr) 

    Pierre Daumas, adhérent

    à la 4acg, partage sa réponse

     au courrier d’un lecteur

    dans Ouest France « Morts pour la France

    ou Morts inutiles ? » 

    Dans le courrier des lecteurs du 10/10/2022, j’ai lu avec intérêt la réflexion de D.R., avec comme titre « Morts pour la France dans l’anonymat ».
    Cet article me ramène 64 ans en arrière, en 1958, quand j’avais 12 ans. C’est en effet le 06/10/1958 que mon frère ainé a été tué en Algérie, à Soukh-Arrhas, près de la frontière tunisienne, avec trois autres soldats. Il y était parti seulement 4 mois avant, en tant qu’appelé dans le cadre de son service militaire. Ses obsèques ont eu lieu plusieurs mois plus tard, dans ma petite ville du Loir-et-Cher, lorsque son corps a été rapatrié.

    Mort pour la France ?

    Cela a bien sûr été affirmé dans les discours officiels… Non, pas mort pour la France, puisque l’on ne faisait pas la guerre pour sauver notre pays, mais pour s’opposer au désir légitime de l’indépendance du peuple algérien.
    Je ne suis pas naïf, l’accès de l’Algérie à l’indépendance ne pouvait que très difficilement se réaliser dans un climat serein et en brûlant certaines étapes. Mais que d’occasions ratées, de temps perdu, de manque de courage politique pour préparer et réaliser une indépendance qui, de toute évidence, ne pouvait qu’advenir, de gré ou de force, dans une volonté commune de construction ou dans la guerre.

    Morts inutiles, oui je le pense

    Cette mort de mon frère, et d’autres évènements dans ma vie, m’ont fait aimer ce pays qu’est l’Algérie ainsi que des algériens qui sont devenus des amis.
    C’est sans doute aussi pour cela que j’ai adhéré sans hésiter à la 4ACG (Association des appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre), créée voici plus de 15 ans par des anciens appelés qui mobilisent leur retraite d’anciens combattants pour financer des actions de développement auprès d’associations en Algérie, et qui témoignent dans les établissements scolaires en France, avec le souci de développer la fraternité et la réflexion sur la guerre et l’esprit de paix.
    Morts pour la France ? Non. Morts inutiles, oui certainement… mais qui ont peut-être malgré tout fait germer la vie… 

    SOURCE : Morts inutiles, qui ont peut-être malgré tout fait germer la vie… - 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre)


     

     Et pour moi ce fut quoi "ma guerre d'Algérie" ?

    Ma Guerre d’Algérie

    Mon témoignage d'ancien combattant de la guerre d'Algérie "Pourquoi j'ai refusé la Croix du Combattant"

    J'avais à peine 20 ans, Thiout à quelques kilomètres d'Aïn Sefra, derrière moi

    la ligne de chemin de fer Oran-Colomb-Béchar 

     

    Et moi qui, dès l’âge de 16 ans n’a manqué aucunes manifestations contre la guerre d’Algérie je reçois ma feuille de mobilisation… j’ai à peine 20 ans, c’est le 1er mai 1961.  

    Départ pour Marseille, puis embarquement sur le "Ville d'Oran" pour le Club Med... façon "maintien de l'Ordre dans l'Algérie française" 


    Débarquement à ORAN

     

    Alors que j'arrive en civil sur cette terre déchirée par une guerre, qui ne dira son nom que 38 ans après en 1999, pour le moment ce n’était que des « évènements, du maintien de l’ordre… quelle hypocrisie » je ne me doute pas qu'au même moment, un autre garçon de mon âge prend lui le chemin du Djebel pour défendre sa Liberté, la vraie, celle de libérer son Pays du colonialisme.

    J’arrive donc à Oran pour quelques jours, avant de partir pour ma destination prévue, à quelques kilomètres de Aïn Sefra, dans la Palmeraie de Thiout,  dans ce pays  je ne vois que des exploités et des dominés, les souvenirs de mon enfance me remontent à la mémoire, je sens que je vais être obligé de faire des choses  contraires à mon idéal de paix et de tolérance, j'ai déjà le sentiment de ne pas me trouver du bon côté... Mais j'ai eu beaucoup de chance et je ne le savais pas encore, dans la région du Sud Oranais où je me trouvais il ne s'est rien passé... Je n'ai même jamais vu ce qu'on appelait un fellagha... Pour cette raison je n'ai jamais eu à me servir d'une arme individuelle... pour cette raison je "n'ai pas eu de sang" sur les mains...
      
    Mais je sentais que leur histoire allait devenir la mienne, c'est vrai comme le disaient les pieds noirs, qu'ils avaient repoussé les lions qui étaient aux portes d'Oran, sous-entendant, que leur présence avait contribué au développement du pays. OUI, c'est vrai, il y avait les hommes et les sous hommes ceux qui commandaient et ceux qui travaillaient dans les régions déjà développées, pour le reste, c'était encore le désert.  OUI l'injustice et les inégalités étaient criantes.
    OUI j'ai connu des gens qui se croyaient supérieurs et qui traitaient les "Indigènes de quantités  négligeables".

    Le summum de l’ignominie lorsque j’ai appris que l’armée française à la manière des nazis a brûlé des corps dans ce qui ressemblaient à des fours crématoires… c’étaient des fours à chaux… Quelle colère… quel dégoût… Je ne parlerai pas de la torture sous toutes ses formes les plus immondes, des villages brûlés au napalm, c’étaient autant … d’Oradour…

     

    Ma libération

                

    21 mois après, le 8 janvier 1963, je suis de retour en France, j'ai beaucoup de difficulté à me réadapter à la vie civile, je trouve difficilement le sommeil, le moindre bruit me fait réagir… car je pense aux événements de "là-bas" (comme ils disent), ce triste exode des populations Pieds Noirs dont les plus modestes ont tout perdu... car il n'y avait que 3 % de riches colons qui, eux, ont eu le temps de tout sauver. Pendant que 25000 à 30000 militaires français sont morts, environ  450000 Algériens (1 million et demi dit l'Algérie) ont été tués dans cette sale guerre coloniale. J’ai appris que la passation des pouvoirs ne s'est malheureusement pas faite en douceur comme en Tunisie, au  Maroc ou bien encore en Afrique du Sud avec Mandela.  
    En 1962, l'Algérie retrouve son indépendance après 132 ans de présence Française, cependant une autre guerre fratricide continue, les anciens Harkis désarmés par l'Armée Française en paieront le prix fort... mais dernièrement grâce au livre-enquête de Pierre Daum " Le Dernier Tabou " va à l'encontre des idées reçues.

    Deux ans et demi d’enquête, 20 000 km parcourus et des dizaines de témoignages inédits ont été nécessaires à Pierre Daum pour réaliser « Le Dernier Tabou, les harkis restés en Algérie après l’indépendance ». Avec cette publication, le simple mot de « harki » ne résonnera plus de la même façon, ni en France ni en Algérie.  

    Cette enquête bouleverse en effet pas mal d’idées reçues, notamment celle du « massacre massif » de harkis après la signature des accords d’Evian.
    Pour l’auteur de l’essai, « les nostalgiques de l’Algérie française instrumentalisent depuis 55 ans les souffrances (par ailleurs réelles) que de nombreux harkis ont vécues au moment de l’indépendance. En exagérant le nombre de morts (le chiffre de 150 000 est très souvent repris alors qu’il ne repose sur aucun fondement historique) et en parlant de "massacre" , voire de "génocide" des harkis, ces nostalgiques tentent, sous couvert d’un pseudo-humanisme, de justifier le combat des ultras de l’Algérie française, notamment de l’OAS. »

    L’argument est de fait, mis en avant de manière permanente par ceux qu’on appelle communément les « nostalgériques », dont on vient de voir à Béziers jusqu’où ils sont capables d’aller. Pierre Daum en est persuadé : « derrière leurs discours dénonçant le "massacre des harkis" , il faut en fait entendre : »nous n’aurions jamais dû lâcher l’Algérie, regardez ce que ces pauvres harkis ont subi ! « Discours plutôt efficace puisque la plupart des Français pensent qu’en 1962, les harkis ont soit réussi à s’enfuir en France, soit ont été massacrés. »
    « La version véhiculée par ces groupes postule qu’aucun harki n’est resté vivre en Algérie. Ce qui est complètement faux. Mon enquête, dit Pierre Daum, révèle qu’en réalité, la grande majorité des harkis est restée dans son pays sans y être assassinée. »

    Si l’on en croit les résultats de la longue et minutieuse enquête de l’auteur, la plupart d’entre eux sont retournés dans leurs villages et ont retrouvé la vie de paysans très pauvres qu’ils avaient avant la guerre. Beaucoup n’ont pas été véritablement inquiétés. D’autres sont passés par des tribunaux populaires, devant lesquels beaucoup ont réussi à s’en sortir, expliquant n’avoir « rien fait de mal », ou avoir été « forcés par les Français ».
    Certains, par contre, reconnus coupables de violences à l’égard de la population civile, ont été soumis pendant quelques semaines à des travaux forcés. Certains ont passé plusieurs années en prison avant d’être libérés.
    « En général, poursuit Pierre Daum, seuls les plus coupables (de tortures, viols, exactions en tout genre) ont été exécutés. Mais cela n’empêcha pas, en cette période de chaos de l’été/automne 1962, qu’aient lieu de nombreux crimes aveugles, des vengeances sordides et des exécutions sommaires, sans rapport parfois avec la guerre. Il s’agissait alors de vieilles querelles de terre, d’héritage ou de femmes. »

    Voilà un ouvrage qui va certainement soulever un certain nombre de polémiques et de protestations, tant du côte algérien que du côté des mouvements français d’extrême-droite qui ont beaucoup utilisé cet épisode pour alimenter leurs discours et leur « idéologie ».

     

    Pourquoi j’ai refusé la

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    Ma participation à cette guerre d’Algérie j'y étais opposé, je l’ai donc subie et je le regrette,  quant à mon statut de combattant, j'ai été contraint de l'accepter...

    Ceux qui ont participé à la seconde guerre mondiale, c'était leur devoir ou d'autres qui se sont engagés dans la Résistance ou ont rejoint l’armée de la France Libre pour combattre le nazisme. Ils choisirent, et firent là actes de citoyens libres et responsables. Si j’avais été dans ce cas-là j’aurai accepté la croix du combattant… mais en aucun cas pour la sale guerre coloniale d’Algérie…

    Je refuse de considérer les anciens des guerres coloniales de la France comme des combattants au même titre que ceux qui se sont engagés pour des causes justes ? (contre le nazisme par exemple).

    La croix du combattant je l'ai refusée parce qu'en Algérie on ne défendait pas la France mais l'Empire colonial.

    Et, enfin, comme je l'ai écrit plus haut, je n'ai pas combattu, je ne me suis jamais servi d'une arme individuelle, je n'ai pas de sang sur les mains.

    Mon témoignage d'ancien appelé de la guerre d'Algérie "Pourquoi j'ai refusé la Croix du Combattant"

    A la place de la croix du combattant je suis fier de voir la colombe de la Paix

       CONCLUSION

     
    Le 8 Octobre 1962, l'Algérie devient le 109ème Etat de l'Organisation des Nations Unies.

    A travers l'expérience de la guerre d'Algérie, je sais maintenant ce que valent véritablement nos hommes d'État.
     

     

    1956, la gauche française, élue sur le programme de paix en Algérie, lance une nouvelle guerre coloniale… avec Guy Mollet et François Mitterrand.

    Mais le PCF, qui condamnait la guerre en parole, dans les colonnes de l’Humanité, n’entreprit rien pour gêner le gouvernement. Son vote des pouvoirs spéciaux à Guy Mollet fut pour beaucoup une faute politique.  

    Si on a retenu que De Gaulle mit fin à la guerre d’Algérie, on a tendance à oublier qu’avec lui, la guerre dura encore quatre ans, entre le « Je vous ai compris » adressé à la population européenne algéroise le 4 juin 1958, et la reconnaissance  de l’indépendance algérienne en mars 1962.

    Avec De Gaulle ce fut la guerre pour le pétrole 

    Constatant l’impuissance française à vaincre politiquement et militairement la résistance algérienne,  De Gaulle se prononça en septembre 1959 pour le droit à l’autodétermination des Algériens, signifiant par là que les intérêts de la population européenne  d’Algérie devenaient secondaires au regard du redéploiement du capitalisme français dans le contexte de la décolonisation mondiale des années 1960. Les intérêts du gouvernement français en Algérie se focalisaient alors sur la question du pétrole et des bases militaires. Pour le gouvernement français,  la guerre d’Algérie est devenue de 1960 à 1962 une guerre pour le pétrole.

    La guerre a continué et redoublé, pour cet objectif principalement. C’est dans cette période qu’a été perpétré le massacre du 17 octobre 1961, contre une manifestation de milliers d’Algériens à Paris. Et du temps a ainsi été laissé aux généraux putschistes et à l’OAS pour s’organiser, en Algérie comme en France.

    De Gaulle essaya de conserver les territoires du Sahara sous domination française, n’acceptant  l’indépendance que pour le reste de l’Algérie. C’est seulement le 5 septembre 1961 qu’il finit par reconnaître l’appartenance du Sahara, les départements administratifs des Oasis et de la Saoura,  à l’Algérie et accepta donc de l’inclure dans les négociations globales avec le FLN. 

    Sept mois de guerre seront encore nécessaires  pour parvenir aux accords d’Evian.

    Pendant près de soixante ans maintenant, j'ai repoussé loin de moi ces souvenirs, aujourd'hui, rien n'a changé en moi, je disparaîtrai avec cette colère d’avoir été à 20 ans, incorporé, contre ma volonté, pour une cause indéfendable dans une SALE guerre (et le mot est faible) la guerre d’Algérie.


    Je suis en colère, comme mes amis, parce que des responsables politiques de gauche comme de droite m’ont fait perdre 21 mois de ma jeunesse… dans une guerre, pour une cause injuste que je désapprouvais.

    A l’époque de la guerre d’Algérie, les jeunes gens qui refusaient de porter les armes, les réfractaires, insoumis ou déserteurs, étaient mis au ban de la société française. Leur choix était le plus souvent incompris. Aucune institution, parti, syndicat ou église ne les soutenait. L’opprobre pesait sur leurs familles comme sur celles de malfaiteurs. Elles étaient convoquées à la mairie, subissaient des interrogatoires et des perquisitions de la part des policiers. Leur entourage les critiquait, les rejetait. Pour les réfractaires et les déserteurs, la seule alternative à la prison était l’exil. 

    Le temps a passé, mais aujourd’hui le choix des réfractaires et des déserteurs n’est guère mieux compris. Même ceux qui critiquent sévèrement la guerre, admettent difficilement leurs choix.
    Pourtant, les réfractaires comme Etienne Boulanger, les déserteurs comme Noël Favrelière nous enseignent qu’il est toujours possible de dire NON !

    Michel Dandelot

     

     

    Mon témoignage d'ancien appelé de la guerre d'Algérie "Pourquoi j'ai refusé la Croix du Combattant"

      
    Le témoignage de Jacques Pous, l’un de ceux qui ont dit NON.

    Pourquoi si peu de refus à faire la guerre ?

    Il ne faut pas oublier que la plupart des appelés sortaient de l’enfance (c’était le cas de la plupart de ceux que j’ai rencontrés au 24e RIMa) et ce n’est pas la lecture de Bled et de la grande presse, les discours lénifiants ou menteurs des politiques, des Églises et de la plus grande partie de ce que l’on appelle les élites qui allaient leur ouvrir les yeux. L’important, dans l’immédiat, c’était la bouffe et les "perms" (lorsque l’on a passé plusieurs jours dans une caserne, l’on est prêt à tout pour ne pas se faire punir et "se la faire" …) et, dans un avenir beaucoup plus lointain, compter à combien "au jus" l’on en était et "la quille, bordel", horizon ultime de la présence à l’armée, cri lancé avec dérision, par des centaines de milliers de jeunes, pour éviter de pleurer face à l’absurde. Le grand public et surtout les responsables de la politique de la France en Algérie n’avaient pas voulu, durant huit ans, entendre des gosses qui hurlaient leur souffrance, leur sentiment d’abandon et parfois même leur dégoût (Des rappelés témoignent) et maintenant ils étaient une nouvelle fois victimes d’une entreprise de récupération qui allait alimenter le silence dans lequel certains d’entre eux allaient s’emmurer.

    Tous, par contre, ont eu le sentiment de ne pas être compris et même parfois d’être jugés et condamnés lors de leur retour dans une société civile qui ne s’était intéressée à l’Algérie que lorsqu’un proche était concerné. Ils savaient que parmi eux ils avaient été nombreux à ne pas participer aux exactions, qu’il s’en était trouvé quelques-uns qui, comme des appelés le racontent à Patrick Rotman et Bertrand Tavernier, avaient bien traité des prisonniers, soigné des adversaires blessés, refusé de participer à la torture ou qui, comme le brigadier Monjardet, avaient été héroïques en refusant de tirer, malgré les ordres, sur des fellahs désarmés.

    Tous ceux-là ne pourront que refuser les généralisations dont ils étaient victimes et qui étaient la conséquence de l’amnistie accordée aux véritables coupables.

    Comment d’ailleurs pourrait-on juger des gosses auxquels l’on avait inculqué la soumission à l’autorité alors que l’on ne sait pas ce que, à leur place, l’on aurait fait. Pour ma part, en tous cas, je me refuse de me mettre dans la position du si : qu’aurais-je fait ou pas fait si … Ce qui compte, c’est ce que j’ai fait ou pas fait. C’est pourquoi il m’est difficile de juger les autres, en particulier ceux de ma génération, car je connais trop la part d’animalité et la part d’humanité qui hantent l’homme ; si j’avais été dans la même situation qu’eux, j’aurais, peut-être, agi comme eux. Cette problématique du « si » n’a, par ailleurs, aucun intérêt car il est à tout jamais impossible de savoir ce que l’on aurait fait si … Ceux qui prétendent le savoir s’illusionnent. Des enquêtes d’opinion ont d’ailleurs montré que, dans la génération de la paix, ils sont nombreux à proclamer que s’ils avaient été confrontés aux situations auxquelles ont été confrontés les appelés de la génération du feu, ils auraient refusé d’y participer ; à les entendre, si la même alternative leur était proposée, (11,5 % des élèves de terminale interrogés en 1977 par Jean-Pierre Vittori auraient opté pour la désertion), le chiffre fantaisiste des trois mille réfractaires serait donc aujourd’hui largement dépassé.

    Reste enfin une forte minorité qui a été victime de ce que l’on appelle le stress du combattant ou de la culpabilité de s’en être sorti ou encore du dégoût pour ce qu’ils avaient fait. Ce sont les véritables victimes d’une guerre que, dès 1955, Guy Mollet considérait comme "imbécile et sans issue" ; sans oublier ce qu’ont subi ceux d’en face qui, lors d’un conflit asymétrique sont dix fois plus exposés aux séquelles de la guerre. De nombreux travaux concernent les traumatismes des GI’s retour du Vietnam, d’Irak ou d’Afghanistan ; qu’en est-il des Vietnamiens, des Irakiens ou des Afghans qu’ils ont massacrés ? Qu’en est-il des Algériens, des réfugiés croisés en Tunisie, des Moudjahidins traumatisés par huit ans de guerre, des millions de personnes regroupées dans ce qui trop souvent ressemblait à des camps de concentration ? Peut-être qu’un jour les historiens se demanderont quelles ont pu être les séquelles lointaines de la guerre sur la population algérienne et sur un avenir de violences qui, là aussi, s’enracinent dans un passé qui ne veut pas passer.

    Quant à moi, j’avais choisi la trahison comme règle de vie : comment en effet ne pas trahir ses idéaux si l’on ne se résout pas, un jour, à trahir son pays. Toutefois, je n’ai pas eu immédiatement conscience qu’avoir pu dire NON, qu’avoir pu trahir en réalité et non en rêve, est une chance qui n’est pas donnée à tous ; l’obsession de trahir et la frustration de ne pouvoir le faire seront au cœur de mes engagements futurs. Combien de fois, par la suite, n’ai-je pas regretté de ne pouvoir refuser d’aller au Vietnam, de ne pouvoir refuser d’aller se battre en Irak ou en Afghanistan, de ne pouvoir désobéir à l’ordre d’aller bombarder la Serbie ou Gaza. De nombreux témoignages d’appelés du contingent mentionnent d’ailleurs le sentiment d’impuissance qui les étreignait lorsqu’ils étaient témoins de crimes contre lesquels ils avaient l’impression de ne pouvoir rien faire. Je ne voudrais pas, comme cela a été le cas pour eux, qu’un jour l’on vienne me dire que je suis responsable ou que je dois me repentir de crimes décidés et perpétrés par d’autres alors que l’on ne m’aurait jamais donné la parole et la possibilité de m’y opposer.

    Les associations d’anciens combattants, la FNACA ou l’UNC-AFN, au lieu de faire répéter par la dernière génération du feu les rites dérisoires du passé, auraient dû l’amener à demander des comptes à tous ceux qui, durant quarante ans, allaient continuer à diriger la France : eux, les décideurs politiques, ils savaient ce qu’ils faisaient. Ce n’est pas un hasard si ce sont d’abord les rappelés, ensuite les sursitaires et enfin les étudiants qui se sont le plus opposés au discours officiel. La grande erreur des tenants de l’Algérie française est d’avoir accordé des sursis ! Toutefois, plusieurs appelés, regroupés dans l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre qui, eux, ont servi, durant de nombreux mois, "Au pays de la soif et de la peur" ne seront pas dupes et refuseront les décorations en chocolat (Carte, Croix et Retraite du combattant), telles ces médailles du travail que le système accorde aux prolétaires pour qu’ils se souviennent et se félicitent jusqu’à la mort d’avoir été exploités.

    Le communiste Étienne Boulanger, "insoumis sous l’uniforme", qui s’était résigné à servir après deux années passées en prison, refusera le certificat de bonne conduite et la médaille commémorative des opérations de maintien de l’ordre en Algérie que l’armée avait finalement décidé de lui attribuer. "Je ne me sentais pas une âme de médaillé, proclame-t-il. Le chien du régiment était à côté de moi. Je trouvais que ce chien, qui avait été dressé à mordre les Arabes sur commande, – le dressage n’avait pas marché pour moi – était plus méritant que moi. Je lui ai donc passé la médaille autour du cou". Quant à Jean Faure, il note dans ses carnets : « A Tizi Ouzou, dans la rigidité militaire, beaucoup à dire aussi sur les obsèques de ce copain. “Nous vous conférons la médaille militaire … la croix de la valeur militaire avec palmes …”, etc. Conférez tout ce que vous voudrez, ça ne vous coûte pas cher. Mais jamais vous ne rendrez la vie à Philibert, ni Philibert à sa famille ».

    Jacques Pous

     

     

     

     Vincent Liechti Lartiste

    Monsieur le Président

    je vous fais une lettre

    Une pensée pour toutes les victimes de l'effroyable guerre d'Algérie. Sans oublier la poignée de soldats qui ont écrit au chef de l'État leur refus de combattre un peuple luttant pour son indépendance et l'ont payé d'années de prison, brimades et sévices. Parmi eux et le tout premier à l'avoir fait, le papa de l'artiste.

     

    Monsieur le président

    Je vous fais une lettre

    Qui vous fera peut-être

    Un peu grincer les dents


    Vincent Liechti Lartiste  Monsieur le Président  je vous fais une lettre

     

     


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    Saint-Vallier : retour sur le 60ème

    anniversaire du cessez-le-feu

    en Algérie

    Saint-Vallier : retour sur le 60ème anniversaire du cessez-le-feu  en Algérie

    Photo fournie par l'ARAC 

    C’est dans le Journal de Saône-et-Loire qu’est paru cet article qui m’a ému pour une raison me rappelant des souvenirs émouvants et qui m’a fait plaisir pour une autre raison.

    Première raison :  Hier, Henri Pouillot m’a fait part du décès de sa compagne il y a deux jours avec le titre « Une page est tournée ». J’ai donc présenté mes condoléances à ce camarade que j’ai rencontré pour la première fois le 6 octobre 2011 au cimetière du Père Lachaise à Paris pour l’inauguration de la stèle en hommage aux victimes de l’OAS.

    Saint-Vallier : retour sur le 60ème anniversaire du cessez-le-feu  en Algérie

    La seconde raison : Le Journal de Saône-et-Loire et le quotidien où j’ai accompli quarante années de ma vie professionnelle.

    Le samedi 3 décembre à L'Espace culturel Louis Aragon à Saint-Vallier a été riche d'enseignement. Une exposition : « L'Algérie, de la colonisation à la guerre » a été proposée à la population du 28 novembre au 3 décembre 2022 inclus.

    Un film a été projeté sur grand écran. Ce film de René Vautier avait été tourné après l'Indépendance en 1963 avec de jeunes cinéastes algériens : « Peuple en marche ».

    Après le film, c'était au tour de Henri Pouillot, accompagné de Liliane Rehby, présidente de l'ARAC de Gueugnon, de venir nous parler de l'Algérie pendant et après la guerre de libération et de nous relater son expérience personnelle à la villa Susini, où la torture était institutionnalisée par l'armée française. Henri Pouillot en arrivait au constat que cette guerre avait fait beaucoup de morts mais qu'il était impossible d'avoir des chiffres officiels, surtout concernant la population algérienne. Les bombes au napalm, fort utilisées par les français, avaient détruit environ 800 villages algériens, ces villages dans la montagne que l'armée française voulait raser pour empêcher les combattants du FLN d'y trouver refuge. Une autre solution pour vider les villages était de parquer des centaines de personnes dans des camps d'internement, bien sûr dans d'horribles conditions.

    L'OAS (Organisation de l'armée secrète), organisation fasciste par excellence, joua un rôle détestable en Algérie et essaya par tous les moyens, y compris les plus odieux, de conserver une Algérie française.

    Le peuple algérien, après cette guerre de libération, aspira à une nouvelle vie, avec de nouvelles perspectives et une solidarité entre les villageois et les soldats algériens s'établit, pour tout reconstruire.

    132 ans de colonialisme était à transformer en espoir et en actions garantissant la liberté et une vie décente pour chacun.

    Le public présent à L'ECLA ne s'est pas distingué par son nombre élevé mais a été fortement impressionné et intéressé par Henri Pouillot et le film projeté. Un bel après-midi de compassion. » 

    SOURCE : Commémoration. Saint-Vallier : retour sur le 60 ème anniversaire du cessez-le-feu en Algérie (lejsl.com) 



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    France-Algérie : pourquoi Macron tarde

    à nommer les historiens sur la colonisation

    France-Algérie : pourquoi Macron tarde à  nommer les historiens sur la colonisation

    L’historien Benjamin Stora et Emmanuel Macron, le 16 octobre 2021, lors de la commémoration officielle du massacre du 17 octobre 1961, à Paris. © Stephane Lemouton-POOL/SIPA

    L’Élysée a bien reçu la liste des cinq historiens français, trois hommes et deux femmes, qui devront faire partie de la commission mixte sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Aucun agenda n’a été fixé pour le début des travaux ni pour l’officialisation de cette liste.

    La présidence française a reçu depuis une dizaine de jours la liste des cinq historiens qui devront faire partie de la commission mixte chargée d’étudier les archives que possèdent les deux pays sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Selon nos informations, l’Élysée tarde encore à valider cette liste préparée par l’historien Benjamin Stora qui pourrait en être le président d’honneur et le sixième membre. L’Élysée a d’ores et déjà transmis cette liste d’experts aux autorités algériennes, qui ont communiqué le 30 octobre, les noms des cinq historiens algériens qui ont été destinataires de cette liste d’experts français.

    On ignore si ces derniers seront reçus par Emmanuel Macron pour l’annonce officielle, comme cela a été le cas pour leurs confrères algériens, reçus au Palais d’El Mouradia par le président Abdelmadjid Tebboune.  

    Spécialiste de la colonisation française, auteur de plusieurs ouvrages de référence et rédacteur d’un rapport sur la mémoire à la demande d’Emmanuel Macron, Benjamin Stora a élaboré cette liste d’experts en toute indépendance sans interférences, critiques, rejets ou observations de la part de l’Élysée.  

    Les futurs membres de cette commission – qui comprend trois hommes et deux femmes dont une franco-algériennes – ont tous travaillé ou collaboré avec Benjamin Stora sur des ouvrages, des études ou des documentaires liés à la présence française en Algérie. Tous sont reconnus pour leur expertise sur l’histoire générale de la colonisation, sur les harkis et les pieds-noirs, les manifestations de refus de la guerre, mais aussi sur l’aspect culturel de cette mémoire, sur les imaginaires liés à cette histoire ou encore sur l’immigration algérienne en France.  

    Benjamin Stora à la manœuvre

    La création de cette commission mixte chargée d’étudier les archives algériennes et françaises portant sur la période coloniale a été annoncée lors de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie en août 2022. L’idée de monter ce groupe mixte d’historiens et d’experts est née de la rencontre qui s’est tenue un mois plus tôt entre le président algérien avec Benjamin Stora.

    La présidence algérienne a désigné les historiens Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui pour faire partie de cette commission. Toutefois, aucun agenda n’a été dévoilé par les deux parties pour les débuts des travaux et aucun échéancier n’a été fixé pour la remise des conclusions des dix chercheurs. » On ignore pour l’heure comment cette commission va fonctionner et de quels moyens elle va disposer », confie une source proche de ce dossier.

    SOURCE : https://www.jeuneafrique.com/1398906/politique/france-algerie-pourquoi-macron-tarde-a-nommer-les-historiens-sur-la-colonisation/ 

     

    Hosni Kitouni : « Nous devons sortir l’histoire de notre pays de sa provincialisation française »

    Pour le chercheur, les historiens algériens ne doivent pas laisser aux seules autorités la liberté de parler de la colonisation et de la guerre d’indépendance, d’autant qu’il n’existe pas de volonté de la part de la France de « regarder en face le passé colonial »

    France-Algérie : pourquoi Macron tarde à  nommer les historiens sur la colonisation

    Le président français Emmanuel Macron visite le cimetière européen Saint-Eugène à Alger le 26 août 2022 (AFP/Ludovic Marin)

    Le 25 août, le président français Emmanuel Macron annonçait lors de sa visite à Alger l’établissement d’une commission mixte d’historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d’Algérie.

    « Nous avons un passé commun » qui « est complexe, douloureux » et « nous avons décidé ensemble » de créer « une commission mixte d’historiens » pour « regarder l’ensemble de cette période historique », « du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté d’accès complet à nos archives », a-t-il précisé au cours d’une déclaration avec son homologue Abdelmadjid Tebboune au premier jour de sa visite.

    Mercredi 30 novembre, le président algérien a reçu en audience au palais d’El Mouradia les cinq historiens qui représenteront la partie algérienne de cette commission : Mohamed Ould Si Kaddour el-Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zeghidi et Djamel Yahiaoui.

    Hosni Kitouni, chercheur associé en histoire à l’université d’Exeter en Grande-Bretagne, auteur de deux ouvrages publiés en Algérie (La Kabylie orientale et Le Désordre colonial), commente pour Middle East Eye cette initiative d’écriture commune par la France et l’Algérie de leur histoire tourmentée, décrypte le lien déterminant avec la droite française, et souligne la nécessité d’inscrire les travaux de recherche dans une perspective mondiale.

    Middle East Eye : Dans vos interventions médiatiques, vous rejetez l’idée d’une écriture commune de l’histoire de la colonisation par la France et l’Algérie, comme l’a proposé le président Macron lors de sa visite en Algérie fin août. Pourquoi refuser une offre qui prône l’apaisement des mémoires ? 

    Hosni Kitouni : C’est une fausse solution à de vrais problèmes. Les réactions en France à la suite de l’assassinat de la jeune Lola [collégienne de 12 ans dont le corps a été retrouvé le 14 octobre et dont la meurtrière présumée serait une Algérienne sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français] ont ouvert la voie à un déchaînement anti-algérien de la part de l’extrême droite française.

    Certains de ses dirigeants n’ont pas hésité à faire le rapprochement entre le meurtre de Lola et le tweet [trois jours plus tard] du président Emmanuel Macron [« Le 17 octobre 1961 fut le jour d’une répression violente de manifestants algériens. La République doit regarder en face ce passé récent et encore brûlant. C’est la condition d’un avenir apaisé avec l’Algérie et avec nos compatriotes d’origine algérienne »].

    Cela illustre à quel point, en France, il y a un vrai problème de société avec le passé colonial, qui dépasse de loin la question de l’écriture de l’histoire.

    Le hirak, ce grand mouvement populaire de refondation nationale, a fait la démonstration que l’histoire reste au cœur de la construction de la citoyenneté : qu’est-ce qu’être Algérien aujourd’hui et comment devons-nous faire société ?

    ­Par ailleurs, nous avons besoin, de notre côté en Algérie, d’écrire une histoire vraie, sincère, sans concession, sur un passé qui continue à faire mal. Cette histoire-là ne peut être du ressort des gouvernements.

    MEE : Écrire une histoire vraie, sincère, sans concession. Cela n’a-t-il pas été accompli durant 60 ans d’indépendance ? 

    HK : L’écriture de l’histoire de l’Algérie a soutenu la construction de l’État-nation et le récit historique a servi à légitimer les pouvoirs d’État issus de la guerre de libération nationale.

    C’est donc forcément une histoire apologétique, héroïsante et surtout silencieuse sur bien des sujets considérés comme tabous [la question des harkis, des communistes, des massacres perpétrés par l’Armée de libération nationale à Melouza].

    Les crises multiformes qui ont secoué le pays depuis 1988 [année de la « révolution d’octobre »] ont soulevé de nouveaux questionnements sur le passé, sa complexité, ses heurts et malheurs, qu’il n’est plus possible d’évacuer.

    Le hirak [vaste mouvement de protestation ayant conduit à la démission d’Abdelaziz Bouteflika], ce grand mouvement populaire de refondation nationale, a fait la démonstration que l’histoire reste au cœur de la construction de la citoyenneté : qu’est-ce qu’être Algérien aujourd’hui et comment devons-nous faire société ?

    Le rôle des historiens est précisément d’éclairer leurs concitoyens pour mieux assumer leurs différences et leur vivre-ensemble. Ils ne peuvent le faire sans liberté, sans vérité et sans rigueur.

    MEE : Il existerait donc, selon vous, une doxa en France qui sous-tendrait les démarches politiques et empêcherait la vérité et l’apaisement. Pourquoi et quels seraient les mécanismes de cette pensée dominante ?  

    HK : Il faut rappeler cette réalité socioculturelle, propre à la France, qu’est le transfert massif d’Algérie en France, en 1962, d’une population coloniale de plus d’un million de personnes constituée de pieds-noirs et de harkis [Algériens qui ont choisi l’armée française].

    Quelque 5 millions de personnes ont aujourd’hui un lien direct avec l’Algérie. Chaque communauté se croit en droit de revendiquer pour elle la reconnaissance de la République et exige des réparations pour les souffrances subies à la suite de la décolonisation.

    L’enfermement nationaliste auquel on assiste en Europe, combiné à la crise migratoire, a favorisé la montée de la droite extrême. En France, celle-ci a un lien profond avec la colonisation et la guerre d’Algérie.

    Le récit national impérial qui a façonné les imaginaires collectifs s’est trouvé brutalement remis en cause par la perte de l’Algérie en 1962. Cette perte est restée associée à l’effondrement de la « Grande France ».

    Il est facile de comprendre pourquoi, compte tenu du poids électoral des communautés mémorielles et des nostalgiques du passé colonial : il est suicidaire pour tout parti de remettre en cause le récit sur les bienfaits de la colonisation. 

    MEE : L’historien Benjamin Stora, via son rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie, et Emmanuel Macron essaient-il de faire passer de force l’idée de la réconciliation ? 

    HK : L’idée de réconciliation est une véritable auberge espagnole. Chacun y met ce qui l’arrange.

    Or dans les relations algéro-françaises, deux problématiques se superposent : celle de la lecture et du traitement du passé colonial, et celle relative aux différents contentieux issus de ce passé.

     

    France-Algérie : pourquoi Macron tarde à  nommer les historiens sur la colonisation

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue Emmanuel Macron, le 27 août 2022 à Alger (AFP/Ludovic Marin)

    Du côté français, on veut avant tout régler les questions à forte résonnance au sein de l’opinion, telles que la circulation des personnes, l’indemnisation des biens des pieds-noirs laissés en Algérie, l’investissement français, quitte à faire en contrepartie quelques concessions sur les questions d’histoire.

    Mais je ne crois pas qu’il y ait une véritable volonté française de « regarder en face le passé colonial ». La France ne semble ni disposée ni prête à imiter l’Allemagne qui a demandé pardon à la Namibie pour le génocide des Héréros et des Namas, ou encore l’Australie et sa demande de pardon aux Aborigènes pour les tentatives d’assimilation, les mises à l’écart, le racisme ordinaire, dont ils ont été victimes.

    MEE : La position française n’est-elle pas otage de la contradiction entre les valeurs de liberté et d’égalité contenues dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et l’impérialisme français du siècle suivant ? N’y a-t-il pas un piège existentiel ? 

    HK : Pour comprendre les difficultés actuelles de la France officielle à prendre position clairement sur le passé colonial, il faut se rappeler les relations de la nation française avec son passé de puissance impériale (depuis la colonisation d’une partie du Canada actuel en 1534).

    Par ailleurs, la France est aujourd’hui une des dernières puissances coloniales à maintenir sa domination sur certains pays où des peuples exigent l’indépendance, comme en Nouvelle-Calédonie.

    La construction de la nation française est donc intimement liée à son histoire coloniale. Ses imaginaires, ses cultures, ses musées, ses bibliothèques et ses institutions sont imprégnés de ce passé-présent.

    Vous soulevez la question de la Révolution de 1789 : là aussi, il ne faut surtout pas oublier que si elle a mis fin aux privilèges de l’aristocratie, elle a en même temps buté sur la question de l’esclavagisme. Cela illustre combien la modernité ouverte par l’universalisme républicain comporte son côté sombre.

    L’égalité des droits de l’homme ne marche qu’entre Européens, et pas pour les autres, « les sauvages » d’Afrique et d’Amérique. Le blocage est donc tout autant historique que culturel

    L’égalité des droits de l’homme ne marche qu’entre Européens, et pas pour les autres, « les sauvages » d’Afrique et d’Amérique. Le blocage est donc tout autant historique que culturel.

    Peut-on dénoncer la colonisation sans remettre en cause les fondements de la modernité occidentale ? Tel est le dilemme ou « le piège existentiel », comme vous l’appelez.

    MEE : Si l’écriture de cette histoire du colonialisme ne peut pas être du ressort des gouvernements, à qui appartient cette mission ? 

    HK : En colonisant l’Algérie, la France n’a pas seulement occupé un vieux pays de culture berbéro-arabe et majoritairement musulman, elle a entrepris également de remplacer les autochtones par des colons européens.

    Cela va engendrer l’une des guerres coloniales les plus longues de l’histoire et la plus meurtrière pour l’armée française comme pour les Algériens [entre 1830 et 1871, cette guerre fera 110 000 morts côté français et tuera un tiers de la population totale algérienne.

    Ce qui se passe en Algérie inaugure la politique française à l’égard de l’islam et des pays musulmans. 

    France-Algérie : pourquoi Macron tarde à  nommer les historiens sur la colonisation

    « Un point noir dans l’histoire » : les « enfumades » de Ouled Riah pendant la colonisation de l’Algérie

    Lire 

    En raison des enfumades [technique consistant à asphyxier des personnes réfugiées ou enfermées dans une grotte en allumant des feux à l’entrée, utilisée par le corps expéditionnaire français durant la conquête de l’Algérie, en 1844 et 1845] et des razzias [procédés de tuerie collective exceptionnels et de répression par l’appauvrissement], ces procédés de tuerie collective exceptionnels et de répression par l’appauvrissement, développés durant cette guerre, elle est devenue un cas d’école qu’on enseigne aujourd’hui dans les académies militaires occidentales.

    Voilà pourquoi l’histoire de l’Algérie intéresse nombre d’historiens dans diverses parties du monde. Plus d’une quinzaine de livres sur l’Algérie sont publiés chaque année par des chercheurs non francophones.

    Nous aussi, en tant qu’historiens algériens, nous devons inscrire l’histoire de notre pays dans une perspective mondiale et la sortir de sa provincialisation française.

    Le savoir historique s’est enrichi de visions nouvelles, comme celles de la colonialité/modernité/décolonialité, que nous ne devons pas ignorer. Réserver l’écriture de l’histoire de notre pays à une commission franco-algérienne est donc une mauvaise idée.

    SOURCE : https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens-algerie-france-hosni-kitouni-memoire-histoire-provincialisation-colonisation-recherche

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    Avant qu’il ne soit trop tard

     

     Avant qu’il ne soit trop tard

     

    Avant qu’il ne soit trop tard je vous apporte le maximum de témoignages  des appelés et rappelés de la sale guerre d’Algérie. N’oublions pas que ce sont tous des octogénaires et quelques nonagénaires.

    Aujourd’hui je vous propose deux vidéos, il y en aura d’autres…

     Avant qu’il ne soit trop tard

    Michel Dandelot 

     


     

    Confidences de soldats, les appelés

    de la Guerre d'Algérie

     Confidences de soldats, les appelés de la Guerre d'Algérie

    La Communauté de communes de la Veyle a commandé la réalisation d'un film documentaire sur les appelés de la guerre d'Algérie sur le territoire. 17 témoins ont été interviewés fin d'année 2021. 

     

    11 Gestois racontent leur guerre d'Algérie

     Confidences de soldats, les appelés de la Guerre d'Algérie

    Onze appelés de la commune de Gesté (Maine-et-Loire) ont accepté de témoigner de leurs vécus pendant la guerre d'Algérie.


     


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