•  

    Macron en Algérie : résultats

    plutôt minces à l'issue

    de la première journée de visite

    Le président de la République Emmanuel Macron est arrivé jeudi soir sur le sol algérien pour une visite diplomatique très attendue. 

    Macron en Algérie : résultats  plutôt minces à l'issue  de la première journée de visite

    Les présidents algérien Abdelmadjid Tebboun (g) et français Emmanuel Macron à l'issue d'une conférence de presse commune à Alger, le 25 août 2022© Ludovic MARIN © 2019 AFP

    Trois jours pour apaiser les relations entre la France et l'Algérie. C'est l'objectif de la visite d'Emmanuel Macron, sa deuxième officielle dans le pays après celle de décembre 2017. Le Président français est arrivé jeudi soir à Alger et a multiplié les gestes d'apaisement à l'égard des autorités. Une façon d'essayer d'effacer les brouilles diplomatiques, historiques et la question sensible des visas. Une visite qui coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie en 1962.

    Maigres résultats pour l'instant

    Dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine, la baisse des exportations de gaz russe et le départ de la France au Mali, l'Algérie est un allié incontournable pour la France. Et pourtant après une première journée de présence sur le sol algérien, les résultats sont plutôt minces pour le président français.

    Une visite qui se voulait tournée vers l'avenir, avaient indiqué les conseillers du président, et pourtant cette première journée a plutôt replongé la France et l'Algérie vers leur passé commun et douloureux. A l'issue de deux heures et quart d'entretien entre Emmanuel Macron et son homologue Abdelmadjid Tebboune, le président français a annoncé la création d'une commission mixte d'historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d'Algérie.

    La France en position d'attente ?

    Maigre résultat à ce stade du déplacement, au moment où pourtant la France a un besoin criant de diversifier ses approvisionnements en gaz. Les déclarations, il y a un an, d'Emmanuel Macron accusant le système politico-miltaire algérien d'entretenir une rente mémorielle et la réduction des visas accordés semblent encore peser fortement dans la relation entre Paris et Alger. Comme si la France devait maintenant patienter pour conclure des accords. En juillet, le Premier ministre italien avait lui signé un contrat portant sur 4 milliards de m3 de gaz supplémentaires.

    Dans une déclaration commune aux médias, le leader algérien Tebboune a tout de même souligné la détermination de Paris et d'Alger d'"aller de l'avant" et d'"intensifier les efforts afin de rehausser les relations entre les deux pays".

    SOURCE : Macron en Algérie : résultats plutôt minces à l'issue de la première journée de visite (msn.com) 


    1 commentaire
  •  

    « Messieurs Macron et Tebboune, laissez vos jeunesses inventer une nouvelle relation ! »

    « Messieurs Macron et Tebboune, laissez vos jeunesses inventer une nouvelle relation ! »

    De jeunes Algériens manifestent contre le gouvernement le jour de la fête de l’indépendance du pays, le 5 juillet 2019 à Alger. © Billal Bensalem/NurPhoto/NurPhoto via AFP

    La visite en Algérie du président français, qui a débuté hier, est présentée comme une nouvelle occasion d’apaiser la relation entre les deux pays. Mais c’est en permettant aux jeunesses algérienne et française de se rencontrer et d’échanger, loin des palais du pouvoir, qu’on pourra enfin refonder la relation.

     

    « Messieurs Macron et Tebboune, laissez vos jeunesses inventer une nouvelle relation ! »

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Par Dominique Sopo

    Président de SOS Racisme (France)

    À l’occasion de la visite officielle en Algérie du président français, l’association SOS Racisme adresse une lettre ouverte au président français et à son homologue algérien, co-signée par de nombreux intellectuels et militants sensibles à la question des relations entre les deux pays.* 

    ______

    En début de matinée, Emmanuel Macron sera en Algérie pour une visite de trois jours. Si ce déplacement est officiellement l’occasion de relancer la « relation bilatérale » entre nos deux pays, elle est tout aussi officiellement destinée « à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires » selon les mots de la présidence française.

    L’histoire de violence qui a lié les deux pays – la très brutale conquête coloniale de l’Algérie par la France, l’administration coloniale qui fut un joug pour l’essentiel de la population ainsi qu’une indépendance de l’Algérie arrachée au bout de huit années de guerre – demeure un déterminant de la relation heurtée qu’entretiennent nos deux pays. Il n’est qu’à penser aux résurgences de la mémoire de cette violence, à la nostalgie parfois acrimonieuse des exils consécutifs à la décolonisation et aux manipulations politiques auxquelles peuvent donner lieu, de chaque côté de la Méditerranée, les traumatismes de cette histoire déterminée par une relation coloniale imposée par la France.

    Relation bilatérale et question mémorielle

    Il est d’ailleurs significatif que, depuis plusieurs quinquennats, chaque visite d’un président français en Algérie lie de façon quasi systématique la relation bilatérale et la question mémorielle. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement ? En effet, le travail n’a pas été totalement abouti, les mémoires peinent encore à être mises en dialogue et l’histoire reste trop méconnue ou trop peu reconnue en matière de violences exercées et de complexité des trajectoires des multiples composantes du passé colonial algérien : celles et ceux que l’on appelait les indigènes, les Harkis, les pieds-noirs, les Juifs d’Algérie, les appelés du contingent français ainsi que ceux et celles qui, en métropole, prirent fait et cause pour ou contre l‘indépendance de l’Algérie.

    LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS NE SONT PAS DUPES ET SAVENT QUE, POUR TOURNER LA PAGE DE CE PASSÉ TRAUMATIQUE, IL FAUT QUE LA PAGE SOIT LUE ET NON PAS TUE

    Aujourd’hui, nous ne sommes plus le 5 juillet 1962, jour où l’Algérie devint officiellement un pays libre de ses destinées. Ce sont de nouvelles générations de jeunes femmes et de jeunes hommes qui vivent en France et en Algérie. Des générations pour lesquelles l’avenir ne peut être ni celui d’une confrontation, ni celui d’une réconciliation.

    En effet, il n’y a pas, pour elles, de camps qui s’affronteraient ou de mémoires cloisonnées. Elles ont pu bénéficier des apports de la connaissance grâce aux travaux pionniers d’historiens tels que Benjamin Stora ou Mohammed Harbi, et d’une culture littéraire ou cinématographique qui a abordé la réalité de ce pan de l’Histoire avec finesse et en faisant résonner les subjectivités essentielles à saisir. Elles ont également profité du travail d’acteurs associatifs désireux de faire dialoguer les mémoires. Elles ont enfin bénéficié du temps qui passe et, notamment sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, de reconnaissances – fussent-elles tardives ou encore partielles – des tragédies issues de cette épopée coloniale et que la mémoire collective avait pendant longtemps enfouies, à l’image des massacres d’Algériens le 17 octobre 1961 jusqu’au cœur de Paris.

    Ces générations-là ne sont pas dupes et sont souvent d’accord sur l’essentiel. Elles savent que, pour tourner la page de ce passé traumatique, il faut que la page soit lue et non pas tue. Elles ne sont pas dupes des instrumentalisations de ce passé, avec tous les dégâts que ces dernières peuvent entraîner. Elles sont conscientes de lincapacité encore trop fréquente au sein des institutions françaises de dire pleinement lillégitimité et les crimes du colonialisme ou du monolithisme encore trop prégnant au sein du pouvoir algérien dans la présentation des dynamiques nationalistes.

    Le pari des générations futures

    Alors, vouloir relancer la relation bilatérale et poursuivre le travail d’apaisement des mémoires nécessite de s’appuyer sur les jeunesses algérienne et française. Cela nécessite en effet de faire le pari des générations qui sont peut-être les premières à avoir les clés du dépassement du passé traumatique qui lie nos deux pays.

    SI NOUS POUVIONS INTERPELLER LES CHEFS D’ÉTAT, NOUS LEUR LANCERIONS : « LAISSEZ LES JEUNES DE VOS PAYS SE RENCONTRER ! LAISSEZ-LEUR INVENTER UNE NOUVELLE RELATION ! »

    Pour cela, il faut savoir écouter les jeunesses telles qu’elles se présentent au monde. Loin de la répression dont les jeunes hirakistes furent victimes en Algérie. Et loin de la volonté, péché très jupitérien, de faire porter par des jeunes des axes préalablement définis à l’Élysée. Les jeunes Algériens ne peuvent plus être vus par leur État comme un danger à réprimer en les faisant arbitrairement passer par la case prison. Les jeunes Français ne peuvent pas être convoqués à l’Élysée comme des membres dun public devant lequel le chef de l’État disserterait en termes au demeurant désagréables – sur la réalité historique de l’Algérie.

    Loin de ces rapports problématiques à la jeunesse, tout autant qu’à rebours de la décision de la France de diviser par deux le nombre de visas accordés aux Algériens et des difficultés à obtenir des visas pour mener des projets mémoriels en Algérie, il faut faciliter concrètement la rencontre entre les jeunesses des deux pays. Si nous pouvions interpeller les chefs d’État algérien et français, nous leur lancerions : « Laissez les jeunes de vos pays se rencontrer ! Laissez-leur inventer une nouvelle relation ! »

    Cette nouvelle relation doit bien évidemment être une relation dégalité, débarrassée du surplomb colonial. Cela nécessite que cette relation soit fondée sur un rapport à lautre construit sur la considération, la curiosité, l’empathie et la circulation entre les pays et au sein même de chacune des sociétés.

    Pour relever ce défi, il faut des outils. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, nous appelons à la création d’un office franco-algérien (ou algéro-français) pour la jeunesse. Fondé sur le modèle de lOffice franco-allemand pour la jeunesse, cet office permettrait concrètement, et dans une gestion laissant une large place aux organisations de jeunesse des deux pays, de mener des objectifs aussi ambitieux que nécessaires :

    – développer et faciliter les échanges entre établissements scolaires et universitaires français et algériens ;
    – renforcer les programmes scolaires sur l’histoire de la colonisation, encourager les témoignages en milieu scolaire d’acteurs de cette histoire ;
    – faciliter l’accès aux archives et concevoir des campagnes de collecte d’archives privées et de témoignages ;
    – organiser des rencontres régulières de jeunes et d’acteurs de la société civile des deux pays ;
    – financer des projets éducatifs, sociaux et culturels portés par des institutions, les sociétés civiles ou les individus ;
    – soutenir des projets de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations, fléaux que cette histoire a favorisés.

    Cet outil est un instrument pour construire un avenir partagé entre des jeunesses que l’histoire de leurs pays respectifs a liées. À l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie, puissent les chefs d’État algérien et français entendre les voix de leurs jeunesses et, à travers loutil que nous proposons, contribuer à poser ce fondement essentiel au futur de notre histoire commune.

    ______

    (*) La liste des signataires : 

    Dominique Sopo, président de SOS Racisme ; Abdelouhab Fersaoui, militant politique en Algérie ; Pierre Audin, membre de l’association Josette et Maurice Audin ; Emma Rafowicz, présidente des Jeunes Socialistes ; Saphia Aït Ouarabi, vice-présidente de SOS Racisme ; Dounia Addad, étudiante, militante antiraciste et membre du projet Regards croisés ; Hakim Addad, membre fondateur du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) en Algérie ; Amina Cheballah, membre de l’association féministe algérienne Tharwa N’Fadhma N’Soumer ; Louri Chrétienne, président de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL, syndicat lycéen) ; Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) ; Paul Mayaux, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) ; Paul Max Morin, docteur en sciences politiques, chercheur associé au Cevipof ; Imane Ouelhadj, présidente de l’Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) ; Jacques Pradel, président de l’Association des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA) ; Éric Sirvin, président de l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s contre la Guerre (4ACG)

    SOURCE : « Messieurs Macron et Tebboune, laissez vos jeunesses inventer une nouvelle relation ! » – Jeune Afrique 


    1 commentaire
  •  

    Avec l’Algérie, Macron

    a beaucoup essayé

    mais a peu réussi

    Avec l’Algérie, Macron  a beaucoup essayé  mais a peu réussi

    De la colonisation « crime contre l’humanité » à la « rente mémorielle » du régime, sur l’Algérie souvent Macron varie. Avec sa visite, dès aujourd’hui et jusqu’à samedi de sa très attendue visite sur place, Louis Hausalter, journaliste à Marianne, tente de décrypter la stratégie algérienne du Président. 

     


    1 commentaire
  •  

    Macron en Algérie :

    Visite à très haut risque 

    Macron en Algérie : Visite à très haut risque

    Frank Hoermann / SVEN SIMON / SVEN SIMON / dpa Picture-Alliance via AFP

    Ça  y est, cette fois-ci c’est la bonne, des journalistes triés sur le volet ont été invités à s’approcher des services concernés à l’Élysée pour couvrir la visite du président Emmanuel Macron à Alger du jeudi25 au samedi27 août.

    Si pour le pouvoir algérien, il s’agit là d’une visite très importante, c’est pour montrer au monde et aux pays voisins que le président de la France a fini par céder aux sollicitations du palais de la Mouradia. Sauf que le tapis rouge d’apparat qui sera déroulé sous les mocassins de luxe du président ne doit pas faire oublier les grosses patates chaudes qui attendent Macron à Alger.

    Officiellement, pour le président français, l’ambition affichée est d’ouvrir «une nouvelle page d’avenir» dans les relations franco-algériennes, comme annoncé lors de son premier déplacement à Alger, en décembre2017. Ainsi du jeudi25 au samedi27, Emmanuel Macron, accompagné de Catherine Colonna, Bruno LeMaire et Gérald Darmanin, « évoquera les grands dossiers concernant des préoccupations communes ».

    Première patate chaude : comment le chef de l’Etat français compte éviter d’évoquer le sujet numéro 1 qui agite Alger et donne des cheveux blancs aux généraux algériens, à savoir les relations avec le Maroc et la question du Sahara ? Comment évoquer le sujet numéro 1 qui préoccupe le royaume en particulier et toute l’Afrique du Nord (voire le monde) en général sans prendre position ?

    Concernant le Maroc, on peut imaginer que Macron usera de son habilité lexicale pour éviter d’évoquer toute référence qui pourrait prêter à toute interprétation, ou à minima, se contenter d’user de la langue de bois usuelle pour parler avec grandiloquence « d’une France qui encourage les relations de bons voisinage » entre les deux pays.

    Mais là où le président français est vraiment attendu, c’est sur la question du Sahara marocain. Sachant que par un curieux hasard du calendrier, à la veille du déplacement du président français à Alger, Mohammed VI a adressé une mise en garde ferme « aux partenaires du Royaume, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës »« Nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque », avait insisté le Souverain. Et ce, au moment où Alger, seul parrain et financier du Polisario, tente de gratter quelques miettes pour son protégé.

    Deuxième dossier chaud, la guerre en Ukraine. Une guerre menée par la Russie en Ukraine, encensée par Alger et honnie par la France. Surtout que la  proximité du régime algérien avec Moscou n’est pas un secret. Signe de cette forte connexion, les mêmes soldats pointés du doigt par les médias occidentaux, feront le déplacement en novembre 2022 à Alger pour participer aux exercices militaires russo-algériens qui se tiendront non loin de la frontière avec le Maroc.

    Baptisés « Desert Shield 2022 » (Opération bouclier du désert), ces manœuvres militaires impliqueront près de 160 soldats algériens et russes sur le terrain d’entraînement de Hammaguir (dans la commune d’Abadla) comme le rapporte l’agence de presse russe TASS qui précise que les soldats russes viennent « des unités de fusiliers motorisés, stationnés dans le Caucase du Nord ». 

    Troisième dossier chaud, la question de l’approvisionnement de la France en gaz. Macron réussira-t-il à convaincre Alger de rouvrir les robinets, à l’heure où nombre de pays européens se tournent vers l’Algérie, en catimini, après la fameuse fermeture du gazoduc qui traverse le Maroc pour approvisionner l’Espagne.

    Rien n’est moins sûr d’autant plus que rien ne va plus entre TotalEnergies et Alger. Le géant français du pétrole a définitivement décidé de se désengager de la construction d’une importante usine de pétrochimie, dans laquelle elle était pourtant engagée depuis presque cinq ans. Le projet de réalisation du complexe de polypropylène d’Arzew, au nord-est d’Oran, dont TotalEnergies détenait 49 %, prenait eau de toutes parts.

    Dans un courrier adressé à la Sonatrach (51 %), la major française avait expliqué les raisons qui justifient cette décision. D’après Africa Intelligence, site généralement bien informé, « la lenteur du gouvernement algérien a par ailleurs contribué à la lassitude de TotalEnergies. Et la firme a essuyé plusieurs décisions de l’État mal digérées en interne, comme le refus du gouvernement du président Abdelmadjid Tebboune d’avaliser le rachat en 2019 des parts d’Occidental Petroleum (Oxy), autrefois dans les mains d’Anadarko sur les gisements d’Hassi Berkine Sud (HBNS), d’Orhoud et d’El Merk ».

    Arrive en bonne position également, la question épineuse des visas, depuis que Paris a décidé de réduire drastiquement la délivrance tant que les autorités algériennes (marocaine et tunisienne également) n’accepteront pas de reprendre leurs ressortissants expulsés par la France. Un chantage aux visas qui empoisonne les relations entre la France et les pays d’Afrique du Nord, au point où de nombreuses voix s’élèvent de ce côté-ci de la Méditerranée pour demander l’instauration exclusive de visas pour les ressortissants français et a fini par exacerber le sentiment anti français dans ces pays.

    Autre patate chaude, dans une lettre ouverte, moins d’une vingtaine d’organisations de la diaspora algérienne prennent Emmanuel Macron à la gorge en le sommant « de ne pas occulter »  la question de la dégradation des droits humains dans ce pays, et « à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien ». 

    Ces ONG (dont Debout l’Algérie, Action citoyenne pour l’Algérie, Groupe Algérie Droit Devant, le Collectif des Familles de disparus en Algérie ou la Coordination des Algériens du monde…) affirment que « près de dix mille arrestations suivies d’au moins un millier de détentions provisoires abusives en violation du code pénal sont à l’actif de ce régime depuis le début des manifestations pro-démocratie du Hirak, en 2019 ». Ajoutant que « la diaspora algérienne n’est pas épargnée en raison de son implication et de son soutien massif et continu au mouvement populaire », évoquant pour preuves, la hausse des arrestations et des interdictions de sortie du territoire algérien en cet été.

    Bien sûr, on évoque aussi la question mémorielle entre l’Algérie et la France mais ce dossier même s’il est mis sur la table régulièrement par l’Élysée ressemble à un discours de consommation tant que la France refuse de s’engager dans une repentance véritable. Pour amuser la galerie, l’Élysée emporte dans ses bagages à Alger quelques jeunes porteurs de la mémoire franco-algérienne, descendants de combattants du FLN, de harkis ou de soldats français.

    Macron est peut-être toujours aveuglé sur l’état du Maghreb, s’il se trompe encore sur ce qui l’attend à Alger, surtout s’il veut à tout prix éviter l’image d’une France vieillie et impotente, ankylosée par le culte des « avantages acquis » dans les anciennes colonies françaises. D’autant plus qu’il n’y a plus d’avantages à conquérir ici et là, la Françafrique étant devenue un rocher de Sisyphe qui ne cesse de retomber. Dans le marasme occidental, la France est l’homme malade de l’Europe et de ce fait, elle a définitivement perdu ses réserves de puissance.

    Alors Emmanuel Macron finira-t-il par regretter ce voyage forcé en Algérie ?

    SOURCE : Macron en Algérie : Visite à très haut risque (lecourrierdelatlas.com) 

    Macron en Algérie : Visite à très haut risque

    Algérie : réactions à la prochaine visite d’Emmanuel Macron- Africanews *** CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS :

    https://fr.africanews.com/embed/2040050 

     


    votre commentaire
  •  

    France : la diaspora algérienne réagit

    à l’annonce de la visite d’Emmanuel Macron

    en Algérie

    France : la diaspora algérienne réagit à l’annonce de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie

    Un manifestant brandi un drapeau de l'Algérie au milieu d'une foule réunie lors de la commémoration du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 commis par des membres de la police française. Paris, France - 17 octobre 2021.

    Emmanuel Macron sera en visite officielle en Algérie du 25 au 27 août. À la suite de cette annonce, une douzaine d'organisations de la diaspora algérienne exhorte le président français à "ne pas occulter" lors de son déplacement la question de la "dégradation" des droits humains dans ce pays. 

    Le président français se rendra en visite officielle en Algérie du 25 au 27 août. Cette annonce a fait réagir des représentants du pays installés en France. 

    Treize organisations - dont Debout l'Algérie, Action citoyenne pour l'Algérie, Groupe Algérie Droit Devant, le Collectif des Familles de disparus en Algérie ou la Coordination des Algériens du monde - ont envoyé à M. Macron cette lettre ouverte, dont l'AFP a eu connaissance dimanche.

    Une visite dans le sillage du Hirak

    Ces organisations disent "espérer" que cette visite "sera fructueuse pour les deux pays, fortement liés par l'histoire, la géographie, la culture, la langue et tous les échanges et partenariats tissés depuis l'indépendance", déclarent-elles dans la lettre ouverte.

    "Monsieur le Président, il est néanmoins un sujet grave qui ne doit pas être occulté lors de cette visite: celui de l'état actuel des droits humains en Algérie", interpellent-elles.

    "Près de dix mille arrestations suivies d'au moins un millier de détentions provisoires abusives en violation du code pénal sont à l'actif de ce régime depuis le début" des manifestations prodémocratie du Hirak (lancé en février 2019) qui ont ébranlé le pouvoir, dénoncent ces organisations.

    Les Algériens en France mais également les Franco-Algériens craignent des mesures de rétorsion dans leurs déplacements en Algérie et se trouvent ainsi limités dans leur liberté de circulation 

    Lettre ouverte de 13 organisations

     de la diaspora algérienne en France 

    "La réponse des autorités algériennes aux aspirations populaires a été une politique répressive inédite par sa stratégie de la terreur pour réduire au silence les populations en situation de rupture avec les tenants du système politique en place", selon la lettre.

    Aujourd'hui, "les quelques acquis obtenus au prix de décennies de lutte et d'engagement citoyen (...) sur la liberté d'expression, d'organisation, de manifestation, de presse et de l'activité politique sont en net recul, voire en voie de disparition" et "toutes les formes d'expression en dehors de la ligne du pouvoir sont systématiquement réprimées", fustigent les organisations signataires.

    France : la diaspora algérienne réagit à l’annonce de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie

    Ce 2 avril 2021 des milliers d'Algérois manifestent non loin de la Grande poste pour réclamer plus de libertés démocratiques.

    Une répression qui concerne aussi

    les Algériens installés à l’étranger

    Elles notent que la "diaspora algérienne n'est pas épargnée en raison de son implication et de son soutien massif et continu au mouvement populaire", soulignant que les "Algériens en France mais également les Franco-Algériens craignent des mesures de rétorsion dans leurs déplacements en Algérie et se trouvent ainsi limités dans leur liberté de circulation".

    Nous, organisations de la diaspora, fortement inquiètes de cette évolution très autoritaire du système politique algérien, avons le devoir de vous exprimer notre profonde préoccupation sur cette situation dangereuse des libertés fondamentales en Algérie sous le régime actuel.

    Lettre ouverte de 13 organisations

    de la diaspora algérienne en France

    "Des voyageurs ayant comme seul tort d'avoir manifesté une opinion, ont été victimes d'arrestations et de décisions d'interdiction de sortie du territoire algérien. Des activistes, des militants politiques, des journalistes résidant sur le territoire français sont poursuivis par la justice algérienne et leurs familles résidentes en Algérie sont parfois inquiétées", fustigent ces organisations signataires.

    "Monsieur le Président, vous ne pouvez cautionner cette dérive despotique du régime algérien", interpellent-elles. "Nous, organisations de la diaspora, fortement inquiètes de cette évolution très autoritaire du système politique algérien, avons le devoir de vous exprimer notre profonde préoccupation sur cette situation dangereuse des libertés fondamentales en Algérie sous le régime actuel", ajoutent-elles.

    La charge mémorielle toujours au cœur

    des relations entre Paris et Alger

    La visite d'Emmanuel Macron intervient au terme d'une séquence chargée de symboles avec le 60e anniversaire des Accords d'Evian (18 mars 1962), qui mirent fin à plus de sept ans de guerre entre insurgés algériens et armée française, et de l'indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962) après 132 ans de colonisation française.

     

    France : la diaspora algérienne réagit à l’annonce de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie

    Alger, 5 juillet 2022. Des enfants participent aux célébrations pour la commémoration du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. 

    Paris et Alger espèrent tourner la page d'une série de malentendus et tensions qui ont culminé avec le rappel de l'ambassadeur d'Algérie en octobre 2021 après des propos du président français sur le système "politico-militaire" algérien et la nation algérienne.

    SOURCE : France : la diaspora algérienne réagit à l’annonce de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie (tv5monde.com) 


    1 commentaire
  •  

    Alors que toute la presse se fait l’écho de la visite de Macron en Algérie à la fin du mois d’août pendant trois jours c’est surtout le gaz algérien qui est convoité car sur le plan mémoriel le colonialisme refuse de regarder son passé en face !

    Alors que toute la presse se fait l’écho de la visite de Macron en Algérie à la fin du mois d’août pendant trois jours c’est surtout le gaz algérien qui est convoité !

    Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une cérémonie à la mémoire des Harkis, le 20 septembre 2021. © AFP - GONZALO FUENTES 

    Le président français se déplacera du 25 au 27 août à Alger puis Oran, annonce l'Élysée ce samedi. Un voyage symbolique, très attendu et hautement sensible politiquement.

    C’est officiel, le Président français Emmanuel Maron se déplacera en Algérie à la fin du mois, du 25 au 27 août. Le chef de l’État répond à l’invitation de son homologue Abdelmadjid Tebboune. C’est la seconde fois qu’Emmanuel Macron se rendra dans la capitale algérienne en tant que président de la République. La toute première fois, c’était au début de son premier mandat.

    En réponse à l'invitation algérienne

    A l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance algérienne, Emmanuel Macron avait adressé une lettre à Abdelmadjid Tebboune, en écrivant : "En réponse à votre invitation, je serai heureux de venir en Algérie prochainement pour lancer ensemble ce nouvel agenda bilatéral, construit en confiance et dans le respect mutuel de nos souverainetés."

    Des signes d'apaisement après des mois

     de tensions

    Les relations entre la France et l’Algérie sont ponctuées de tensions. À l’automne 2021, dans des propos rapportés par Le Monde, Emmanuel Macron avait affirmé que l’ancienne colonie s’était construite après son indépendance sur "une rente mémorielle", en servant à son peuple une "histoire officielle" qui "ne s'appuie pas sur des vérités", entretenue par "le système politico-militaire", suscitant l’ire d’Alger.

    Lors de sa campagne en 2017, Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation de "crime contre l’humanité". À plusieurs reprises, lors de son premier mandat, le président français a fait des gestes d’apaisement, comme l’historien Benjamin Stora l’avait recommandé dans son rapport sur la colonisation. En mars 2021, Emmanuel Macron a reconnu que l’avocat Ali Boumendjel avait été "torturé et assassiné" par l’armée française en Algérie. Deux ans plus tôt, il a demandé "pardon" à la veuve du mathématicien communiste Maurice Audin, mort torturé par l’armée française en 1957 pendant la guerre d’Algérie.

    SOURCE : Emmanuel Macron se rendra en Algérie à la fin du mois d’août pendant trois jours (radiofrance.fr) 

    Le gaz algérien convoité

    Cette visite est d’abord symbolique mais des dossiers sensibles seront abordés. D’abord, le sujet des visas accordés par la France, qui a diminué de 50%. Il y a un an, Paris a réduit le nombre de visas en raison du refus de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie de favoriser le retour des immigrés en situation irrégulière. La question du gaz algérien sera également abordée, il est convoité face aux difficultés d'approvisionnement liés à la guerre en Ukraine.

    Macron va donc rencontrer son homologue algérien Tebboune mais on sait que le peuple algérien qui n’a pas oublié les manifestations du Hirak conteste le pouvoir en place et l’un des sympathisants du Hirak écrit l’article suivant :

    Le colonialisme refuse

    de regarder son passé en face !

    Alors que toute la presse se fait l’écho de la visite de Macron en Algérie à la fin du mois d’août pendant trois jours c’est surtout le gaz algérien qui est convoité !

    Algérie, France, colonialisme, colonisation, crimes coloniaux, mémoire 

    Le Général de Gaulle avait dit le 22 juillet 1964 : « En Algérie, les Français n’étaient pas chez eux. […] on leur a fait croire que l’Algérie, c’était la France. Ils ont voulu se bercer de cette illusion. […] Jamais l’Algérie n’a été française. Elle l’était dans la tête de colonels braillards et de la masse des Européens d’Algérie qui avaient fini par s’en persuader. Elle l’était dans les slogans. Elle ne l’était pas dans les faits. C’était une colonie ».

    C’est en effet toujours affligeant de voir des déclarations comme ça, reprises pour événement par les élites de la colonisation, mais aujourd’hui les rapatriés d’Algérie, les plus nostalgiques à l’Algérie française, qui y ont le plus perdu. Sinon, à quoi serviraient la presse et les journalistes.

    Combien d’entre eux seraient encore favorables à l’Algérie française ?

    Combien d’entre eux estimaient que la France avait tort de ne pas exterminer toute la population indigène qui existe à l’époque.

    Combien d’entre eux soutiendraient qu’il fallait rester en Algérie en 1962, en s’imposant à la majorité locale du pays, la maintenir assujettie en mettant en place un régime d’apartheid comme en Afrique du Sud, ou bien un régime d’oppression comme en Israël.

    Combien d’entre eux étaient des colons de tous bord qui exploitaient ou spoliaient les indigènes, ou au mieux, vivaient dans leur propre monde avec l’entêtement à vouloir conserver l’Algérie Française, et ne cessent de vibrer au rappel incessant de l’époque coloniale ; la rumination et le regret, jusqu’à la répugnance morbide, de la domination française révolue depuis plus de 60 ans, l’entretien malsain d’un ressentiment qui devrait normalement s’atténuer et disparaître avec le temps, sont pour ces Français nostalgiques, des modes pitoyables et méprisables et cela s’aggrave constamment, toujours au détriment du Peuple Algérien.

    Donc plus de plusieurs décennies après il n’y a rien de nouveau sous le soleil français, sauf quelques remords masochistes ?…

    Quelques magouilles plus ou moins secrètes, quelques gestes d’illusions géostratégiques et surtout quelques menaces ?…

    Décidément, et ce, les relations Franco-algériennes défient toute logique apparente, elles restent illisibles, incompréhensibles, et toujours nuisibles à l’Algérie, sur fonds d’illusions et de masochisme. Comme si l’Algérie nourrisse elle-même ce cancer.

    Formellement la colonisation était un crime en soi. C’est difficile de le contester. Tout simplement parce que la colonisation avait créé deux classes de citoyens : les Français de plein droit et les indigènes ; d’une part les Français ayant accès à l’administration, à l’éducation, au pouvoir économique, d’autres part la majorité indigène silencieuse, reléguée, sans droit social et politique. L’Algérie française, c’était le malheur des Algériens, c’est-à-dire la dépersonnalisation de l’individu colonisé, surtout que les populations originaires millénaires et beaucoup plus nombreuses ont été appauvries, déculturées et asservies pendant plus d’un siècle.

    Marrant de parler d’une violation des principes d’égalité et de liberté, des décideurs politiques français nostalgiques essaient de justifier, à postériori, l’expédition coloniale par les aspects positifs qu’elle aurait légués à l’Algérie, ainsi la colonisation du 19e siècle était considérée largement comme une œuvre humanitaire visant à apporter le progrès et les lumières aux peuples indigènes, mais en l’occurrence, c’était une oeuvre d’évangélisation, religieuse, assorti d’une spoliation et pillages des richesses.

    Personne ne sait ce que sont devenues les justifications des Lois et de la Réglementation coloniale du plus fort et de l’usage de la force appliquée sur le peuple colonisé considéré comme primitif et inférieur. Pour l’Algérie d’aujourd’hui, il ne s’agit nullement d’une rancune constante mais d’un désir de vérité. Ce n’est pas en maquillant l’histoire qu’elle devient l’Histoire. Il faut deux parties pour faire l’Histoire, ainsi que deux volontés honnêtes et véridiques. Les Français dans leur ensemble refusent toujours de reconnaître les excès et les crimes que cette colonisation avait engendrés, ainsi de l’ampleur des richesses spoliés. Sans faire du fondamentalisme exemplatif, j’estime à juste titre que l’Histoire ne s’écrit pas à sens unique et c’est juste un simple constat.

    A la célébration du centenaire de la colonisation en 1930, il a été recensé que « 34000 propriétaires européens possédaient 2,3 millions d’hectares – une moyenne de 70 hectares par propriétaire européen contre 5 hectares pour les musulmans ».

    C’est dire que la désorganisation de la base traditionnelle tribale avait poussé inexorablement les Algériens à la déchéance, la famine et les épidémies. C’est ce que révèlent des extraits de rapports officiels français qui stipulaient clairement : « Notre système de colonisation consiste à ruiner l’Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère »

    Les stratèges de la colonisation projetaient de vider l’Algérie de sa population pour y installer une autre, venue d’Europe, donc l’idée de l’extermination de la population indigène avait eu cours pour les autorités coloniales, par exemple, le bilan démographique désastreux est édifiant à ce sujet. La population algérienne a diminué du tiers entre 1830 et 1870 sous le poids de la guerre, des spoliations, des famines et épidémies et les autorités coloniales ont annoncé, voire souhaité, sa disparition. C’est durant cette période que la population algérienne a inauguré sa régression forcée vers le dénuement, l’ignorance, la maladie et la surmortalité endémique. La première hécatombe qui s’apparente à un génocide intervient en 1868 : 500,000 autochtones avaient succombé, ceux qui survivent étaient dans un état de dénuement le plus total. C’est donc bien une bénédiction que les Algériens n’aient pas été exterminée !

    Un constat sans ambiguïté sur l’impact négatif de la colonisation dans le premier rapport des travaux parlementaires d’Alexis de Tocqueville sur l’Algérie en 1847. Il écrit :

    « La société musulmane, en Afrique, n’était pas incivilisée ; elle avait seulement une civilisation arriérée et imparfaite. Il existait dans son sein un grand nombre de fondations pieuses, ayant pour objet de pourvoir aux besoins de la charité ou de l’instruction publique. Partout nous avons mis la main sur ces revenus en les détournant en partie de leurs anciens usages ; nous avons réduit les établissements charitables, laissé tomber les écoles, dispersé les séminaires. Autour de nous les lumières se sont éteintes, le recrutement des hommes de religion et des hommes de loi a cessé ; c’est-à-dire que nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître »

    Après plus d’un siècle, le constat de Frantz Fanon et Jean-Paul Sartre confirme, on ne peut plus clairement, le résultat dévastateur d’une politique coloniale aveugle. Sartre, J.-P., qui avait refusé le prix Nobel en geste de solidarité avec la lutte des Algériens pour leur indépendance, écrivait : « La violence coloniale ne se donne pas seulement le but de tenir en respect ces hommes asservis, elle cherche à les déshumaniser. Rien ne sera ménagé pour liquider leurs traditions, pour substituer nos langues aux leurs, pour détruire leur culture sans leur donner la nôtre ; on les abrutira de fatigue ».

    De même qu’en 1830, des politiques français et les médias colonialistes avaient justifié, à priori, l’expédition coloniale française en Algérie par des représailles pour laver l’affront du coup de l’éventail, vieux de quelques années si tant est qu’il advint, de même aujourd’hui, des politiques et médias français nostalgiques essaient de justifier, à postériori, cette même expédition par les bienfaits positifs qu’elle aurait concédés à l’Algérie.

    Pendant 132 ans, alors que l’Algérie était française, il n’y a pas eu un seul transfert technologique, aucun pôle industriel n’avait été mis en place, bien que la France métropolitaine ait été, en tête des nations les plus industrialisées. Sans oublier que dans les autres domaines des études et du savoir, l’agronomie, l’architecture et la médecine, avaient été fermés aux Algériens

    Ce qui est certain c’est que la France dans son espace colonial n’arrive pas à liquider son histoire avec l’Algérie, C’est fatigant de lire sans arrêt ces assimilations qui fleurent la haine, le mépris C’est d’ailleurs cela qui rend probable que la colonisation qu’elle fût d’une manière ou d’une autre reste un crime contre l’humanité et un génocide. La France est désormais absolument infréquentable car parjure et indigne de confiance, comme si le fantôme de l’Algérie coloniale hantait toujours son imaginaire passé de gloire que fut la conquête.

    A quelques mois de leurs départs en 1962, des milliers d’hectares de terres brûlé au napalm, 3 millions de bovins et d’ovins massacré à la mitrailleuse et à coup de canons, certains barrages ont été asséchés afin que les populations avoisinantes ne puissent pas avoir de l’Eau, dans les centres urbains les centrales électriques ont été sabotées, pour une coupure générale de l’électricité. Même les hôpitaux ont été privés de cette énergie pendant plusieurs jours. Les moyens de transmissions de la Radio et Télévision ont été détruits, les moyens de contrôle de l’Aviation au niveau des Aéroport d’Alger d’Oran et de Constantine ont été également détruits, aucun Avion et Paquebot n’a été cédé par la France et enfin pour l’apothéose l’incendie criminel de l’université d’Alger et de la grande bibliothèque avec ses milliers de livres.

    Voici ce que le colonialisme civilisateur a fait en Algérie juste en quelques mois avant l’indépendance sans oublier la naissance d’une armée secrète : O.A.S. composé de criminels du désespoir, pour ainsi en justifier la violence car en fait la majorité des Français d’Algérie ne se sont jamais résolus à l’idée que c’est la guerre de Libération qui a été faite au colonialisme qui a fini par triompher du système immérité et vaincre les fondements de la domination coloniale. Dans leur aveuglement égocentrique et leur refus de tout dialogue avec les Algériens, depuis que leurs aïeux ont foulé la plage de Sidi Fredj, 132 années avant, ils se sont interdits de regarder en face le peuple réel de ce pays, qui cherche tout simplement à retrouver sa liberté. Quoi de plus Normal. !!!!!

    On signale que les hordes OAS et Harkis, avaient entrepris des opérations de nettoyage, les uns brûlaient tous sur leur passage et les autres déguisés en Moudjahidine du FLN, semaient la terreur afin de les imputés sur ce dernier. Massacrant sans distinction y compris des Européens, en Algérie et en France, semant la confusion dans les esprits, l’OAS a achevé de diviser irrémédiablement l’Algérie en communautés distinctes, séparation largement entamée par la violence de la guerre.

    2200 vies  ont été arrachées, chiffre officiel communiqué par l’administration française encore en place entre le 19 mars et la veille de l’indépendance.


    2200 morts en moins de trois mois ! 25 morts par jour !

    Encore faut-il savoir si les chiffres qui ont été communiqués à l’époque étaient proches de traduire la réalité ?

    L’Algérie parle toujours de la colonisation et pas seulement de la Guerre de 1954-1962 pour évoquer les crimes et génocides, l‘exemple des écrits du général de Saint-Arnaud, qui a, pendant toute sa carrière militaire, de capitaine à général de division, rasé des villages, massacré et torturé les indigènes par milliers, Il ne cache rien et reste une preuve d’un cynisme total, et démontre l’aspect criminel de la colonisation et n’a pas été moins inhumaine. Ainsi les Officiers les plus représentatifs de l’Armée française sont trempé directement dans tous ces actes criminels où culminent les aspects dominants de la conquête de l’Algérie : la férocité, la Haine et la lâcheté.

    Des crimes et génocides ont-ils été commis ? Très certainement.

    Les statuts des populations étaient-ils inégaux ? Sans aucun doute.

    La colonisation a-t-elle été un pillage ? Sûrement.

    Dans tous les cas, la France l’a démontré par une presse conventionnée en retournant la réalité pour se croire investi d’une mission salvatrice d’une nation effectivement presque en déclin reste la preuve d’une préservation coloniale. La fameuse parabole du mensonge répété mille fois qui devient une vérité.

    Aujourd’hui pour l’ensemble des Algériens il est arrivé qu’ici et là soit évoquée le «crime pour l’humanité» pour en traiter, notamment la colonisation, il serait important que les descendants des victimes devraient exiger l’ouverture de dossiers de spoliation, réclamer par exemple des réparations, des indemnisations du type de celles que l’Allemagne a apportées après le nazisme.

    L’histoire la vraie retiendra que le Peuple Algérien soumis s’est révolté et a vaincu un Colonisateur soutenu par l’Alliance Atlantique, ces Algériens ont soufferts dans leur chair, dans leur mémoire et surtout dans leur culture. La tristesse et les remords devant les nombreux crimes perpétrés hier par l’armée française au nom des valeurs républicaines, des droits de l’homme ne concernent en rien les Algériens, la France officielle persiste à croire que massacrer les peuples colonisés fut un bienfait pour la civilisation. Oser mettre en symétrie le colonialisme et les bienfaits, c’est essayé de se faire une virginité.

    Le passé ne peut pas être changé, et les regrets peuvent être pris à l’excès, la France a été militairement battue en Algérie, le colonisateur avec sa mission civilisatrice avait perdu moralement et avait été chassé physiquement. Au fond, c’est la seule chose qui importe de retenir ici.

    En final, ce que je retiendrai en tant qu’Algérien, c’est que mes grands-pères n’ont nullement cédés à la prétendue mission civilisatrice du colonisateur, qu’ils sont arrivés à créer en dépit de la colonisation, une nation de résistances, qu’ils sont arrivés en fin de compte à vaincre militairement l’Armée Française dont ces stratèges bien pensante n’ont jamais divulgués les pertes et les dégâts subies, que les Colons ont été humiliés moralement, puisque tout comme leurs précurseurs arrivés avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, sont repartis dans la précipitation avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, certains ont oublié leur pipe, leur béret et leur chapeau, leurs femmes sont parties sans maquillage, donc la France a bel et bien été physiquement chassée de l’Algérie.

    La repentance détourne de l’essentiel et la France refuse de grandir moralement, donc on peut très bien s’en passer et pourquoi pas, tant qu’on y est de demander aux Algériens colonisés par la France de remercier celle-ci pour leur avoir fait don des bienfaits d’une prétendue civilisation. Faut-il encore rappeler que l’Algérie n’a jamais été industrialisé, les colonisés n’ont jamais été modernes, la France a juste volé leurs richesses.

    La cicatrice est encore fraîche malheureusement, la guerre, c’était hier, alors un peu de respect pour les martyrs. Décidément, le peuple Algérien, c’est plus que l’Algérie, c’est aussi et d’abord l’Algérie. Le peuple Algérien n’est pas mort, il est bien libre, une liberté acquise chèrement et cela mérite d’être bravement salué.

    SOURCE : Le colonialisme refuse de regarder son passé en face ! (moroccomail.fr) 


    1 commentaire
  •  

    Nous étions le 20 juillet 2022

    Didier Lallement s’en va :

    Les mains arrachées ne repousseront pas…

    Lallement toujours soutenu

    par Macron et sa macronie

    Nous étions le 20 juillet 2022  Didier Lallement s’en va :  Les mains arrachées ne repousseront pas… Lallement toujours soutenu par Macron et sa macronie

    Didier Lallement, le sanguinaire préfère Préfet de police de Paris s’en va. Il laisse son poste à Laurent Nuñez. Didier Lallement, ce sont des mots qui blessent : « vous allez finir sur un croc de boucher », « nous ne sommes pas dans le même camp », « pour se prendre pour Jules Vallès, il faut avoir son Galliffet (le massacreur de la Commune de Paris NDLR) », « ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ce sont ceux qui, au début du confinement, ne l’ont pas respecté ». À la Préfecture de police de Paris, « c’est un homme qui fait pleurer » raconte les secrétaires. Didier Lallement, ce sont des ordres qui mutilent. Didier Lallement, ce sont 6 mains arrachées, 30 yeux crevés. Des vies brisées. Les violences policières comme doctrine de maintien de l’ordre. Le tout, sans jamais perdre la confiance d’Emmanuel Macron. 3 ans, 3 mois, 3 jours qui resteront inscrits dans les esprits de tous les opposants à Emmanuel Macron et dans de nombreux corps. 

    Didier Lallement en a fini avec nous. 3 ans, 3 mois, 3 jours qui resteront inscrits dans les esprits de tous les opposants à Emmanuel Macron et dans de nombreux corps. 3 ans, 3 mois et 3 jours de blessures physiques et mentales qui marquent souvent à vif les citoyennes et les citoyens qui ont osé user de leurs droits constitutionnellement protégés : manifester, exprimer des critiques envers un gouvernement prétendument “progressiste”. 3 ans, 3 mois et 3 jours dont tous les militants : Gilets Jaunes, syndicalistes, féministes, antiracistes, écologistes ressortent lessivés, parfois mutilés, mais toujours plus en colère. Probablement ce qu’on appelle une réussite en macronie. 

    Didier Lallement est nommé Préfet de Police de Paris en mars 2019 avec un objectif clair : protéger Emmanuel Macron de ses opposants 

    Il doit assurer au Président de garder le pouvoir malgré la colère populaire qui monte depuis le début de l’insurrection des Gilets Jaunes, le 17 novembre 2018. 

    Le nouveau préfet a acquis une solide réputation dans sa préfecture précédente à Bordeaux. Tout n’avait pourtant pas commencé sous les meilleurs auspices. Alain Juppé, alors maire de la Ville s’inquiète auprès de M. Perben, qui l’a aidé lors de sa campagne des primaires du parti Les Républicains : « Dis donc, il paraît qu’on m’envoie un nazi? » Perben éclate de rire. Ah l’humour de droite… 

    Celui qui est décrit par des journalistes adeptes de la nuance comme un “homme à poigne” est en fait tout simplement un homme violent. 

    Pour preuve, mécontent du travail d’un des services de police, il explique au commissaire, en pleine réunion hebdomadaire : « Vous allez finir sur un croc de boucher ». Ambiance. Sévices toujours, cette fois-ci physique, envers les citoyennes et citoyens dont il est supposé assurer la sécurité lors des manifestations. Un rapport de l’Observatoire girondin des libertés publiques qualifiait de «politique d’intimidation» sa stratégie de maintien de l’ordre lors des manifestations de Gilets jaunes à Bordeaux.

    Pourtant, pour la France des premiers de cordées, qui sent dans l’air comme un parfum de nuit du 4 août, cette violence est légitime. Si le peuple ne consent pas à l’autorité, il faut l’imposer. Par la force si nécessaire. Et pour ça, il s’y connaît Lallement. Sa côte monte en flèche dans les couloirs anxieux d’un pouvoir de plus en plus détesté par sa population. 

    Après l’incendie du Fouquet’s, précieux lieu de pèlerinage pour la grande bourgeoisie, c’en est trop pour les “honnêtes gens”. Le Président lui demande de quitter la préfecture de Nouvelle Aquitaine pour celle de Paris, où convergent, chaque samedi, les Gilets Jaunes pour demander un meilleur partage du pouvoir et des richesses du pays. 

    Sa nomination entérine l’usage des violences policières comme moyen de maintenir l’ordre social. Tant pis pour la paix sociale, l’ordre suffira.  

    Avec Didier Lallement, plus besoin de cacher les barbouzes, leurs méthodes vont désormais devenir la doctrine. Au mépris d’un code de déontologie et de celui de sécurité intérieure qui, pourtant, laissent déjà une ample latitude dans l’usage de la force, le nouveau préfet généralise et radicalise le fonctionnement des nasses qui seront désormais sans échappatoire, et doublé de l’usage des lacrymos. Toutes les personnes présentes à la manifestation de la fête du 1er mai 2019 à Paris savent désormais ce que c’est que d’être enfermé et gazé. Une pratique illégale mais sacrément efficace pour réduire le nombre de participants à la prochaine marche pacifique. 

    Dès lors, toute la France découvre la brutalité du nouveau chien de garde de l’Élysée. 

    Violence verbale dans sa bouche. Violence physique sur ses ordres. Les polémiques s’enchaînent. La mutilation se banalise. 

    A la Préfecture de police de Paris, «C’est un homme qui fait pleurer» raconte les secrétaires. 

    Dans la rue, alors qu’il est soumis au devoir de réserve et censé représenter la République, la chose publique, la protection de tout un chacun, il assène à une citoyenne après un début de conversation courtoise : « Nous ne sommes pas du même camp, madame. » La raison ? Il vient de voir un pin’s Gilets Jaunes sous son écharpe.

    Enfin, face aux critiques bien légitimes que suscite ce mépris pour la souffrance du peuple, il déclare : « Pour se prendre pour Jules Vallès, il faut avoir son Galliffet ». Vous connaissez le général Gallifet ? Homme charmant. Pour vous donner l’eau à la bouche, nous nous bornerons à vous révéler son petit surnom « Massacreur de la Commune ». En effet, Monsieur le Préfet de police, nous ne sommes pas du même camp.

    Agressivité des mots, agressivité des ordres 

    Depuis novembre 2018, David Dufresne répertorie toutes les violences subies par des manifestants

    • 4 décès
    • 353 blessures à la tête
    • 30 éborgné·es
    • 6 mains arrachées
    • 5 Blessures aux parties génitales

    En tout 992 signalements pour des violences policières émis depuis novembre 2018, par :

    • 720 Manifestant·es
    • 145 Journalist.es 
    • 58 Medics 
    • 33 Mineur·es et lycéen·nes
    • 36 Passant·es

    Toutes ces blessures physiques et mentales ne sont pas toutes imputables à Didier Lallement. Cependant, les plus grandes manifestations se déroulent à Paris. Et à partir de mars 2019, ce sont aussi les plus violentes. On assiste peu à peu à un ensauvagement des agents sous ses ordres. 

    Didier Lallement instaure le règne de la peur 

    La préfecture de police de Paris fait évacuer un camp d’exilés 

    Un banal contrôle routier

    Michel Zeclere pendant la crise Covid

    Après 3 ans, 3 mois et 3 jours de services loyaux et visiblement jugés bons, Macron se sépare de son féroce gardien de l’ordre sociale, comprenez de la domination des ultra riches sur le peuple. A ceux qui doutaient que 65 ans était un âge trop tardif pour partir en retraite, espérons que l’expérience Lallement vous aura convaincus. 

    Le peuple soupir de soulagement en ce 20 juillet 2022. En espérant que le prochain fasse au moins semblant d’avoir une once de considération pour la souffrance humaine.

    Le mois de septembre qui approche toute la bourgeoisie gouvernementale est encore en vacances… sauf les quelques ministres macronistes qui se rendent sur des incendies ici ou des inondations là…  Mais octobre arrive et on ne s’est pas ce qui va nous être réservés ?

    Ma conclusion (moi l'ancien appelé de la guerre d'indépendance de l'Algérie, contre ma volonté) sera cette vidéo qui me rappelle l’assassinat du Métro Charonne le 8 février 1962 par la police de Papon, peut-être que le préfet Lallement a voulu l’imiter ?

    Le 8 février 1962, en riposte à des attentats commis par l’OAS à Paris, une manifestation organisée par des formations politiques et syndicales de gauche et par le Mouvement de la Paix rassemble des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens dans les rues de la capitale. Sa dislocation donne lieu à une intervention criminelle des forces de l’ordre placées sous le commandement opérationnel du préfet de police Maurice Papon : on comptera au total 9 morts à la station de métro "Charonne". 

    Images révoltantes samedi 7 mars 2020, au soir, dans les rues de Paris. La police réprime violemment la marche féministe : gaz, coups de matraques, charges, arrestations, et femmes traînées dans les escaliers du métro !

    MERCI DE CLIQUER SUR " REGARDEZ SUR YOUTUBE "

     

     


    2 commentaires
  •  

    Les enjeux du voyage de Macron

    à Alger

    Les enjeux du voyage de Macron à Alger

    Le président français Emmanuel Macron est attendu le 25 août à Alger, dans le cadre des tentatives françaises de regagner la confiance de la Nouvelle Algérie, qui avait à maintes reprises, exprimé par le biais de sa haute autorité, sa rupture avec l’attitude des anciens dirigeants au sujet des relations algéro-françaises. 

    La souveraineté nationale

     avant tout

    Le président Tebboune, intronisé à la magistrature suprême, à l’issue des élections démocratiques et libres du 12 décembre 2019, post-hirak béni, avait exprimé à ses interlocuteurs français, que l’Algérie nouvelle ne badine pas avec sa souveraineté nationale, et l’interdiction du survol de l’espace aérien algérien par les avions français en activité au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane, signe la première action digne de nom de remettre les pendules à l’heure au sujet de la souveraineté nationale, chèrement acquise et legs des sacrifices de nos glorieux martyrs. Cette action avait été d’ailleurs accompagnée par un rappel à l’ordre de l’ancien ambassadeur français à Alger, Xavier Driencourt, qui se comportait à l’instar de ses prédécesseurs Bernard Bajolet et Bernard Emié, comme si l’Algérie était un «département» doutre-mer. Ces diplomates bénéficiaient durant les dernières décennies de toutes les largesses et facilités leur permettant de foutre leurs nez dans les activités politiques, économiques, culturelles, sportives, médiatiques et société civile, soutenus, il faut bien le préciser, par les néocolonisés de la 5e colonne. L’establishment français était impliqué dans toutes les tentatives de déstabilisation du pays visant à maintenir son tutorat. La volonté politique des nouveaux dirigeants du pays et la détermination de tout un Peuple en ont décidé autrement. Le retour à l’ordre constitutionnel via des élections législatives locales, l’amendement de la constitution permettant la séparation du pouvoir politique de celui de l’argent, et la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de développement des capacités intrinsèques du pays, devançaient les plans concoctés et élaborés dans les officines néocoloniales et des nostalgiques de l’Algérie française.

     

    La nouvelle Algérie n’est plus

    la vache  à traire

     

    La France a été le grand bénéficiaire sur le plan économique des deux dernières décennies, via ses entreprises et son Medef, en ratissant large en matière d’octroi de projets, et via un accord d’association avec l’Union Européenne qui a légitimé le bradage des richesses nationales et favorisé le transfert à la limite de la légalité de l’argent des Algériens issu des revenus des hydrocarbures. Les lois adoptées par les différents gouvernements étaient faites conformément aux plans de pillage règlementé, mis en service au profit des entreprises françaises et des cabinets de consulting et d’expertises.

    Aujourd’hui, l’Algérie revient en force sur la scène internationale, grâce à son engagement pour un nouvel ordre mondial multipolaire, et les partenaires se bousculent pour conclure des accords de partenariat avec l’Algérie. Compte tenu de l’expérience vécue avec la France, Paris a peu de chance de réussir la conclusion de faramineux contrats pour sauver les entreprises françaises. Paris n’inspire plus confiance, car les expériences vécues nous révélaient que la France veut maintenir l’Algérie comme un marché pour écouler ses produits, et n’est jamais prête à aller bâtir un partenariat économique gagnant-gagnant. La redynamisation de l’appareil propagandiste, du lobby très actif au niveau des administrations et le lancement de l’offensive culturelle maquillée en activités littéraires et artistiques pour ressusciter les symboles de la colonisation, comme Yves Saint-Laurent et Albert Camus, ont peu de chance d’aboutir devant la détermination des nouveaux dirigeants algériens soucieux de mettre l’Algérie, dans la place qu’elle lui sied dans le concert des nations, conformément à la fidélité du serment de nos glorieux martyrs.

    Les engagements non tenus de Macron

    Comme l’ont bien souligné les Ukrainiens, Macron promet la chose et fait son contraire. Pour mieux illustrer cela, ils viennent d’enrichir la langue française du verbe « macroner ». Emmanuel Macron s’est rendu deux fois en Algérie, une fois en tant que candidat de la présidentielle française de 2017 et une autre en tant que locataire de l’Élysée. Et à chaque fois, il déçoit les Algériens, sa promesse de proclamer la colonisation française de l’Algérie comme un crime contre l’humanité, n’était qu’une chimère et de la poudre aux yeux, démentie par sa déclaration d’effacer l’histoire d’une nation appelée l’Algérie.

    Le dossier de l’énergie sur la table

    Il n’est pas exclu, que le président français abordera avec les dirigeants algériens, le dossier énergétique lié à l’approvisionnement de l’Europe en gaz algérien. Si rien n’a été dit sur les dossiers qui seront mis sur la table des discussions et négociations entre les deux parties, il en demeure que certains indices plaident pour la reprise de l’approvisionnement via le GME, desservant l’Espagne, via le Maroc. Une reprise indispensable pour la relance du gazoduc MidCat (Midi-Catalogne), reliant l’Espagne à la France et qui intéresse en premier lieu l’Allemagne dont le chancelier Olaf Scholz, en a fait allusion, il y a quelques jours, en évoquant la stratégie à court terme de son pays, pour faire face à la dépendance de Berlin au gaz russe.

    Pour s’affranchir du gaz russe, comme le souhaite L’Union Européenne, Bruxelles est favorable à la relance du projet MidCat, ce gazoduc reliant l’Espagne à la France, lancé en 2013 puis abandonné en 2019. Il prévoit un tuyau de 230 kilomètres partant d’Hostalric, au nord de Barcelone, pour rejoindre Barbaira, à l’est de Carcassonne, en traversant les Pyrénées. L’Espagne pousse à fond le projet. À la faveur de la crise ukrainienne, le pays s’imagine devenir un grand « hub gazier » reliant le sud et le nord de l’Europe. Les infrastructures sont déjà là, avec sept terminaux de GNL, soit un quart des capacités de l’UE, où accostent des méthaniers en provenance d’une quinzaine de pays, et deux gazoducs reliés à l’Algérie, dont l’un a toutefois été arrêté en novembre par le gouvernement algérien, en raison des tensions avec le Maroc.

    Mais l’Espagne manque d’interconnexions avec la France, au point que 60 % de la capacité disponible dans les terminaux espagnols n’est pas utilisée. Aujourd’hui, l’Espagne peut représenter jusqu’à 6 % de l’alimentation en gaz de la France. Avec cette nouvelle infrastructure, les volumes de transit seraient doublés, permettant de réduire significativement la dépendance de la France au gaz russe. Début 2019, les régulateurs français et espagnols avaient pourtant contribué à l’enterrement du projet. Évalué à 440 millions d’euros, il était alors jugé à la fois trop cher et non indispensable.

    A priori, les Algériens sont peu intéressés par les soucis franco-espagnols d’approvisionnement en gaz, préférant renforcer leur partenariat stratégique avec l’Italie, un partenariat loin des alliances de connivence comme ce fût le cas avec Madrid, dont le gouvernement de Pedro Sanchez avait trahi la confiance d’Alger et des intérêts de son peuple pour s’aligner sur la position coloniale du Maroc dans le dossier du Sahara occidental. Sur ce registre, il est clair que Paris s’aligne aussi sur la position marocaine, comme l’illustre bien son véto pérennisé au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, évitant à Rabat des sanctions internationales et privant un peuple de bénéficier du droit d’autodétermination.

    Les dossiers du Mali et la Libye

    Les deux présidents évoqueront certainement les questions des crises au Mali et la Libye. Sur ce plan, il est clair que la France tente de trouver une sortie honorable du bourbier malien, dont les dirigeants sont déterminés à mettre fin à l’influence française. Les derniers actes terroristes n’ont fait que renforcer la conviction des Maliens, à chasser la France de leur territoire. La relance du processus d’Alger via l’intégration de 26000 combattants rebelles au sein des Fama, et la redynamisation du processus politique pour se doter d’institutions élues au cours de l’année 2024, ont mis fin aux velléités néocoloniales de la France de maintenir le Mali sous son joug. Le dossier libyen sera aussi sur la table et la France est pointée du doigt comme la première puissance ayant organisé la chute et l’assassinat du leader libyen Mouammar El Gueddafi. Comme à l’accoutumée, l’Algérie réclame la fin de la présence étrangère et le départ des milices étrangères, comme condition première favorisant le dialogue inter-libyen, pour une solution libo-libyenne, allant dans le sens de la tenue d’élections présidentielles et législatives permettant à la Libye de se doter d’institutions élues et libres, conformément aux résolutions onusiennes.

    SOURCE : Les enjeux du voyage de Macron à Alger – Nouveau Monde (nouveau-monde.ca)

    Les enjeux du voyage de Macron à Alger... mais la nouvelle Algérie n'est plus une vache à traire...

    Mais la nouvelle Algérie n’est plus la vache à traire n'en déplaise à tous les nostagériques extrémistes de l'Algérie française et de toute la meute du même acabit...

     


    1 commentaire
  •  

     

    France : Vers un gouvernement

     

    d’extrême droite ?

    Si l’extrême droite arrivait au pouvoir en France

    – Depuis le début de l’été, le locataire de Beauvau enchaîne les sorties médiatiques sur des thématiques toutes acquises à l’extrême droite : immigration, double-peine, sécurité, ou encore « séparatisme ».

    24 avril 2022, Emmanuel Macron est réélu à la tête de l’Etat français face à Marine Le Pen qui récolte malgré tout 41,45% des suffrages.

    Cinq ans plus tôt, elle obtenait 7 points de moins. Ce score apparaît évidemment comme l’illustration d’une véritable percée des idées d’extrême droite dans l’esprit des Français.

    « Le résultat de ce soir représente en lui-même une éclatante victoire », se félicitait la candidate du RN (Rassemblement national), le soir de sa défaite.

    C’est pourtant bien Marine Le Pen, que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qualifiait de « trop molle » un an plus tôt dans une émission du service public diffusée sur France 2.

    Depuis le début de l’été, le locataire de Beauvau enchaîne les sorties médiatiques sur des thématiques toutes acquises à l’extrême droite : immigration, double-peine, sécurité, ou encore « séparatisme ».

    « Aujourd’hui, un étranger qui a commis des actes graves n’est pas expulsable dès lors qu’il remplit certaines conditions, comme une arrivée sur le territoire national avant l’âge de 13 ans. Je vais être explicite : nous voulons permettre l’expulsion de tout étranger reconnu coupable d’un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national », assumait début juillet Gérald Darmanin dans une interview au journal Le Monde.

    Quelques jours plus tard, à l’antenne de la radio RTL, il réaffirmait vouloir lever « toutes les réserves qui empêchent l’Etat français d’expulser des étrangers qui sont délinquants ».

    Mais le virage vers l’extrême-droite de l’Exécutif français ne cesse de crisper dans les rangs des associations.

    « Pour nous, la double peine, c’est une peine d’un autre âge, qui est discriminatoire parce que fondée sur la seule nationalité et injuste car elle empêche la réinsertion des personnes », dénonce Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade et ancienne députée socialiste, dans les colonnes du journal Libération.

    Elle estime que cette mesure relève de la « stigmatisation » et regrette une « focalisation politique sur la répression et les logiques sécuritaires dès qu’il s’agit d’immigration » mais qui « n’a jamais renforcé la cohésion sociale et rendu les sociétés meilleures, ça ne fait que renforcer les tensions ».

    « Gérald Darmanin nous fait du Gérald Le Pen et tout cela est ignoble parce que ça se fait sur le dos des droits fondamentaux des étrangers », grinçait mi-juillet le député LFI (La France Insoumise), Ugo Bernalicis, au micro de la chaîne d’information LCI, tandis que du côté du RN, le député Kevin Mauvieux considère que la majorité « essaie par tous les moyens de draguer » les électeurs du RN.

    Pour Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), citée par l’Humanité, « cela fait vingt ans que les gouvernements courent derrière l’extrême droite» pour «stigmatiser les étrangers».

    S’agissant de sa volonté d’occuper le terrain médiatique avec cette thématique épineuse de l’immigration, Gérald Darmanin ne s’est pas privé d’une procédure qui lui vaut une véritable levée de bouclier notamment dans les rangs musulmans : la procédure d’expulsion engagée contre l’imam Hassan Iquioussen, pourtant né en France, mais accusé de « séparatisme ».

    « Je ne suis pas sûr que l’on mesure pleinement le risque que ces procédures extra-judiciaires font peser sur les libertés publiques. Quand il y aura un ministre de l’Intérieur RN en 2027… », a réagi le directeur de l’Observatoire Hugo, spécialiste des migrations et du climat, François Gemenne, concernant la procédure administrative diligentée pour expulser l’imam Iquioussen vers le Maroc.

    Une inquiétude largement partagée par la LDH dans un communiqué publié début août après le revers essuyé par Darmanin suite à la décision du tribunal administratif de Paris de suspendre cette expulsion qui porte « une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale ».

    L’ONG de défense des droits humains s’est félicitée « de cette décision et de ce rappel au droit et respect des libertés fondamentales adressé au ministre de l’Intérieur ».

    Symbole des accointances entre le programme du RN et plus globalement de l’extrême droite, la procédure a été très largement applaudie au Palais Bourbon, par le députés du parti de Marine Le Pen comme par ceux du mouvement d’Eric Zemmour.

    « Merci monsieur le ministre, j’ai envie de dire : au suivant », lui a lancé le 2 août, le député RN Sébastien Chenu à l’Assemblée nationale avant une salve d’applaudissements.

    Une réflexion qui a permis à Darmanin de rebondir en l’exhortant à « voter » les lois proposées par la majorité « parce que c’est grâce à ça qu’on y arrive ».

    Dans une tribune, publiée sur la plate-forme blog de Mediapart, plusieurs universitaires et personnalités, dont le politologue François Burgat, ont réagi aux événements.

    « Le ton martial de Darmanin sous les applaudissements des députés Rassemblement national est une étape supplémentaire dans la menace que fait peser sur les Musulmans de France le racisme institutionnel », dénoncent les signataires.

     

    – Depuis le début de l’été, le locataire de Beauvau enchaîne les sorties médiatiques sur des thématiques toutes acquises à l’extrême droite : immigration, double-peine, sécurité, ou encore « séparatisme ».

    24 avril 2022, Emmanuel Macron est réélu à la tête de l’Etat français face à Marine Le Pen qui récolte malgré tout 41,45% des suffrages.

    Cinq ans plus tôt, elle obtenait 7 points de moins. Ce score apparaît évidemment comme l’illustration d’une véritable percée des idées d’extrême droite dans l’esprit des Français.

    « Le résultat de ce soir représente en lui-même une éclatante victoire », se félicitait la candidate du RN (Rassemblement national), le soir de sa défaite.

    C’est pourtant bien Marine Le Pen, que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qualifiait de « trop molle » un an plus tôt dans une émission du service public diffusée sur France 2.

    Depuis le début de l’été, le locataire de Beauvau enchaîne les sorties médiatiques sur des thématiques toutes acquises à l’extrême droite : immigration, double-peine, sécurité, ou encore « séparatisme ».

    « Aujourd’hui, un étranger qui a commis des actes graves n’est pas expulsable dès lors qu’il remplit certaines conditions, comme une arrivée sur le territoire national avant l’âge de 13 ans. Je vais être explicite : nous voulons permettre l’expulsion de tout étranger reconnu coupable d’un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national », assumait début juillet Gérald Darmanin dans une interview au journal Le Monde.

    Quelques jours plus tard, à l’antenne de la radio RTL, il réaffirmait vouloir lever « toutes les réserves qui empêchent l’Etat français d’expulser des étrangers qui sont délinquants ».

    Mais le virage vers l’extrême-droite de l’Exécutif français ne cesse de crisper dans les rangs des associations.

    « Pour nous, la double peine, c’est une peine d’un autre âge, qui est discriminatoire parce que fondée sur la seule nationalité et injuste car elle empêche la réinsertion des personnes », dénonce Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade et ancienne députée socialiste, dans les colonnes du journal Libération.

    Elle estime que cette mesure relève de la « stigmatisation » et regrette une « focalisation politique sur la répression et les logiques sécuritaires dès qu’il s’agit d’immigration » mais qui « n’a jamais renforcé la cohésion sociale et rendu les sociétés meilleures, ça ne fait que renforcer les tensions ».

    « Gérald Darmanin nous fait du Gérald Le Pen et tout cela est ignoble parce que ça se fait sur le dos des droits fondamentaux des étrangers », grinçait mi-juillet le député LFI (La France Insoumise), Ugo Bernalicis, au micro de la chaîne d’information LCI, tandis que du côté du RN, le député Kevin Mauvieux considère que la majorité « essaie par tous les moyens de draguer » les électeurs du RN.

    Pour Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), citée par l’Humanité, « cela fait vingt ans que les gouvernements courent derrière l’extrême droite» pour «stigmatiser les étrangers».

    S’agissant de sa volonté d’occuper le terrain médiatique avec cette thématique épineuse de l’immigration, Gérald Darmanin ne s’est pas privé d’une procédure qui lui vaut une véritable levée de bouclier notamment dans les rangs musulmans : la procédure d’expulsion engagée contre l’imam Hassan Iquioussen, pourtant né en France, mais accusé de « séparatisme ».

    « Je ne suis pas sûr que l’on mesure pleinement le risque que ces procédures extra-judiciaires font peser sur les libertés publiques. Quand il y aura un ministre de l’Intérieur RN en 2027… », a réagi le directeur de l’Observatoire Hugo, spécialiste des migrations et du climat, François Gemenne, concernant la procédure administrative diligentée pour expulser l’imam Iquioussen vers le Maroc.

    Une inquiétude largement partagée par la LDH dans un communiqué publié début août après le revers essuyé par Darmanin suite à la décision du tribunal administratif de Paris de suspendre cette expulsion qui porte « une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale ».

    L’ONG de défense des droits humains s’est félicitée « de cette décision et de ce rappel au droit et respect des libertés fondamentales adressé au ministre de l’Intérieur ».

    Symbole des accointances entre le programme du RN et plus globalement de l’extrême droite, la procédure a été très largement applaudie au Palais Bourbon, par le députés du parti de Marine Le Pen comme par ceux du mouvement d’Eric Zemmour.

    « Merci monsieur le ministre, j’ai envie de dire : au suivant », lui a lancé le 2 août, le député RN Sébastien Chenu à l’Assemblée nationale avant une salve d’applaudissements.

    Une réflexion qui a permis à Darmanin de rebondir en l’exhortant à « voter » les lois proposées par la majorité « parce que c’est grâce à ça qu’on y arrive ».

    Dans une tribune, publiée sur la plate-forme blog de Mediapart, plusieurs universitaires et personnalités, dont le politologue François Burgat, ont réagi aux événements.

    « Le ton martial de Darmanin sous les applaudissements des députés Rassemblement national est une étape supplémentaire dans la menace que fait peser sur les Musulmans de France le racisme institutionnel », dénoncent les signataires.

    SOURCE : France : Vers un gouvernement d’extrême droite ? (moroccomail.fr)

     

    En 2021 les Français d'origine

    algérienne s’inquiétaient aussi

     

     

    Tel père telle fille… les Algériens s’inquiètent aussi et ils ont raison

    Si l’extrême droite arrivait au pouvoir en France

     

    Si l’extrême droite arrivait au pouvoir

    en France

    Si l’extrême droite arrivait au pouvoir en France

    Il était question hier de la crise dans laquelle plongerait sûrement la France si au lieu du président sortant, c’est la candidate d’extrême droite qui était élue à la présidentielle de l’année prochaine. Le cas échéant, ce ne serait pas non plus sans danger sur nous.

    C’est d’ailleurs là la raison principale de l’intérêt particulier que nous portons à cette élection. L’extrême droite française est en effet un regroupement de nostalgiques inconsolables de l’Algérie française. Si elle arrivait au pouvoir et qu’une opportunité s’offrait à elle, nul doute qu’elle ne manquerait pas de nous nuire.

    Déjà que le gouvernement actuel travaillait jusqu’à récemment à nous déstabiliser sans trop s’embarrasser de scrupules, si bien que les autorités algériennes ont menacé d’expulsion son représentant à Alger, lequel semble s’être calmé depuis.

    La prochaine élection présidentielle en France est autant dire une question de vie ou de mort pour ce pays. Pendant la campagne électorale, qui du reste a déjà commencé, il sera à peine question de l’Algérie, mais soyons certains qu’elle sera à tout moment dans les esprits. Elle y sera parce que l’extrême droite y pense sans arrêt pour sa part. C’est même cette hantise du paradis perdu qu’elle représente pour elle qui en fait un cas à part dans la fachosphère européenne.

    Il ne faut jamais perdre de vue ce qui s’est déjà produit, car autrement il se répétera, et sous une forme malgré tout reconnaissable. Toute l’idéologie de l’extrême droite est dans la désignation d’un bouc émissaire comme la cause de tous les maux du présent.

    C’était le Juif dans les années 1940. C’est l’immigré maghrébin et africain aujourd’hui. L’extrême droite revenue au pouvoir fera ce qu’a fait le régime de Vichy, dont elle procède, à peine celui-ci installé. Sa première cible sera ce qu’elle appelle les Français de papiers, qu’elle voudra dépouiller de leur nationalité française pour mieux les expulser ensuite. C’est ce qu’a fait le régime de Vichy avec les Juifs d’Algérie naturalisés dès 1870 de par le décret Crémieux. Non seulement il leur a enlevé la nationalité française, mais il a incité les non-Juifs à s’emparer de leurs biens. Pas un Algérien n’a pris un bien à un Juif. Les Oulémas ont pris les devants d’ailleurs en émettant une fatwa interdisant ce crime. Les fascistes d’aujourd’hui arrivant au pouvoir en France s’en prendraient aux Arabes, comme à ceux qui pour eux leur sont assimilables. Un fasciste n’est pas un fasciste s’il n’est pas raciste et brutal. S’il n’est pas ennemi du genre humain. La haine du plus faible parce qu’il est le plus faible, tel est son ADN, sa nature profonde, son identité politique.

    Dans la première tribune des généraux, puisqu’une deuxième serait en préparation, il a été question de “hordes de banlieue” à mater, à réduire. Tout est là : le bouc émissaire et le sort affreux à lui réserver. L’extrême droite commettra par les temps qui courent des crimes non moins horribles que ceux du passé si l’occasion s’en présente, dans quelque pays que ce soit, en France ou ailleurs.

    Il se trouve qu’en France, il y a un précédent. Elle ne sera pas prise au dépourvu, elle en particulier. Nous autres Algériens, Maghrébins et Africains, aurons de bonnes raisons de nous estimer directement menacés par l’extrême droite au pouvoir en France. Il nous sera impossible de garder les mêmes relations avec elle.

    SOURCE : https://lejourdalgerie.com/si-lextreme-droite-arrivait-au-pouvoir-en-france/ 

     


    3 commentaires
  • Guerre d'Algérie :

     « Le tabou des "disparus »

    Le tabou des "disparus" de la guerre d'Algérie "n'a cessé de hanter les mémoires blessées de la guerre d'Algérie" estime l'historien Benjamin Stora. Dans son rapport remis en janvier 2021 à Emmanuel Macron, il relève l'urgence de travailler sur la mémoire de ces milliers de "disparus". Comme le mathématicien Maurice Audin, ils ont été arrêtés à leur domicile par les forces de l'ordre françaises durant la guerre d'indépendance algérienne. Depuis, leurs familles ont perdu leur trace. Plus de 60 ans après, elles ne cessent de rechercher les corps de leurs proches dans l'espoir de faire enfin leur deuil".

      

    Josette et Maurice Audin : En hommage

    aux disparus de la guerre d’Algérie

     

    Le mois de février aura marqué l’histoire de la famille Audin, Maurice et Josette son épouse. Maurice Audin, né le 14 février 1932 à Béja (Tunisie), est un mathématicien français. Assistant à l’université d’Alger, il est membre du Parti communiste algérien et militant de l’indépendance algérienne. Il est déclaré mort le 21 juin 1957 à Alger.

    Le jeune homme était assistant en mathématiques à la faculté d’Alger, adhérant du Parti communiste algérien (PCA) et militant anticolonialiste. Il a 25 ans quand les militaires viennent l’arrêter, le mardi 11 juin 1957, à 23 heures, dans son appartement de la rue Flaubert, au cœur du quartier du Champ-de-Manœuvre, à Alger. En 1957, Josette Audin et son mari vivent à Alger et sont âgés respectivement de 26 et 25 ans. Le couple a trois enfants, une petite fille de 3 ans et demi et deux petits garçons de vingt mois, et un mois. Tous deux sont membres du Parti communiste algérien qui, à cette époque, est engagé dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. «Depuis le début de l’année 1957 les parachutistes font régner la terreur, ils se promènent dans les villes, arrêtent les passants, ceux naturellement qui sont suspects, c’est-à-dire les Algériens, pas les Européens, et tout le monde sait que le jour ils paradent auprès des filles et que la nuit ils font leur sale boulot», (témoignage de Josette Audin dans une émission «Le monde en soi», le 3 novembre 2001.)

    C’est dans ce contexte que tous deux mènent des activités clandestines au sein du parti. En parallèle, le mathématicien est assistant à la faculté des sciences d’Alger. Sa thèse est presque aboutie lorsqu’il est arrêté dans la nuit du 11 juin 1957. (Elle sera finalement soutenue «in absentia» à la Sorbonne, six mois après sa disparition, par son directeur de thèse René de Possel.)

    Josette son épouse s’inquiète auprès des soldats venus l’arrêter, et leur demande quand son époux va revenir. L’un des militaires lui répond : «S’il est raisonnable, il sera de retour ici dans une heure.». Maurice Audin est conduit dans un immeuble en construction d’El-Biar, sur les hauteurs de la ville, transformé en centre de détention par l’armée française. Torturé à mort, exécuté, il n’en est jamais revenu. Le 1er juillet 1957, vingt jours après l’arrestation, un lieutenant-colonel tente de faire croire à Josette Audin que son mari s’est évadé lors d’un transfert. Alors, elle dépose plainte contre X pour homicide volontaire.

    Les parachutistes et le scénario fiction 

    Josette Audin n’a même pas pu voir la dépouille de son mari : «Peut-être parce qu’il était européen, universitaire, les militaires ont essayé d’inventer une histoire. Les parachutistes de Bigeard ont imaginé un scénario de Maurice Audin s’enfuyant, s’étant échappé d’entre leurs mains. Evidemment, c’était complètement improbable, impossible. Non seulement ils ont torturé jusqu’à la mort, mais en plus, le fait de faire disparaître les gens participait à la terreur qu’ils faisaient régner sur la ville».

    L’épouse du mathématicien témoigne être restée quatre jours en compagnie de parachutistes et de policiers (qui restaient à son domicile), n’ayant autre chose à faire que se ronger les sangs : «A cette époque on savait que les gens qui étaient arrêtés étaient automatiquement torturés, donc forcément, je ne pensais qu’à ça, qu’il était certainement torturé.» Elle assiste le lendemain à l’arrestation du journaliste Henri Alleg, ami de Maurice Audin, venu à leur domicile : « Il s’était présenté chez nous. Il a essayé de faire croire qu’il était là pour renouveler l’assurance de mon mari mais les parachutistes n’ont pas été dupes. Ils ont téléphoné au lieutenant Charbonnier qui est venu très vite le chercher.»

    Josette Audin, morte samedi 2 février 2019, s’était battue toute sa vie pour que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans la disparition de son mari, le mathématicien Maurice Audin, pendant la guerre d’Algérie. Elle aura passé la majorité de sa vie à tenter de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de son mari, Maurice Audin.

    La dernière fois où elle reçut des journalistes, c’était à la mi-décembre 2019. Il lui a été demandé ce qu’elle avait emporté, en 1966, quand elle avait quitté l’Algérie pour rejoindre la France, en passant par le Maroc et l’Espagne, avec ses trois enfants. Comme souvent, Josette Audin avait d’abord répondu par un silence. Puis elle avait lâché six mots, pas un de plus. « J’ai pris les choses importantes, les livres et les photos. » Les livres qui avaient traversé la Méditerranée étaient encore-là, un demi-siècle plus tard, dans la bibliothèque de son salon, perché au cinquième étage d’un immeuble blanc de Bagnolet, en banlieue parisienne. Lieu qui est situé dans le Bassin parisien, dans la région Île-de-France, limitrophe de Paris, ce qui change énormément du Champ-de-Manœuvre où vécurent les époux Audin et où sont nés leurs enfants. Avec les livres, il y avait les photos aussi, les rares portraits en noir et blanc, visage resté à jamais enfantin, de son mari Maurice Audin. Le combat de toute sa vie. A cette époque, Josette, 26 ans, était là. Leurs trois enfants, Michèle, 3 ans, Louis, 1 an et demi, et Pierre, 1 mois, aussi. Sans Josette, a l’habitude de dire sa fille Michèle, mathématicienne, il n’y aurait pas eu d’affaire Audin.

    Pierre Audin, fils de Maurice et de Josette, mathématicien comme son père, est auteur de nombreux ouvrages, dont «Une vie brève» (Gallimard), un livre très émouvant sur son père.

    L’épouse éplorée participe à la création d’un Comité Maurice Audin. Elle va inlassablement sonner à toutes les portes, celles des avocats, des journalistes, des militants des droits de l’homme, des politiques, pour faire éclater la vérité sur la disparition de son mari. Elle qui, le 15 février prochain, aurait dû avoir 88 ans, aura été veuve très jeune. Elle aura aussi connu une enfance un peu grise, de celles que raconte Albert Camus dans son roman autobiographique et inachevé, «le Premier homme». Elle est née et a grandi à Bab-el-Oued, le quartier algérois des Européens les plus modestes. Avant de disparaître, et dans un souffle, elle avait murmuré : « Tous les militaires impliqués dans l’affaire Audin sont morts tranquillement ou vont bientôt mourir sans avoir dit ce qu’ils avaient fait de Maurice Audin ».

    Josette Audin est morte il y a un an jour pour jour, sans savoir comment a été tué son mari. Et c’est une tristesse supplémentaire pour tous ceux qui l’ont connue.

    Comme Josette, c’est un devoir important que de participer à faire connaître les ressorts de l’affaire de l’assassinat de Maurice Audin, aujourd’hui établi, ainsi que celle des disparus de la guerre d’indépendance algérienne. Cet acte de l’Histoire devrait s’inscrire dans la perspective du droit à la vérité, mais aussi du devoir de mémoire, qui en est le corollaire.

    Outre un intérêt personnel de nombre de militants de sa génération, l’histoire de la disparition de Maurice Audin, et la dénonciation de la guerre en Algérie par cette affaire, nous tous Algériens et parents de disparus sommes intéressés par la question de la réparation des injustices subies par le passé, même si rien ne répare jamais vraiment la souffrance causée aux proches d’un disparu. Dans le cas de Maurice Audin comme dans tous les autres, il manque toujours la vérité sur les circonstances de sa mort.

    Emmanuel Macron président de la République française avait choisi de reconnaître enfin la responsabilité de l’Etat dans la mort du mathématicien français communiste, enlevé chez lui à Alger par des parachutistes dans la nuit du 11 juin 1957, et jamais reparu. L’Elysée avait reconnu que Maurice Audin était « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France », annonçant « l’ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens ».

    Comme Maurice Audin, des milliers d’Algériens disparaîtront du fait des forces de l’ordre françaises pendant la guerre d’Algérie. Emmanuel Macron a promis l’ouverture des archives pour sortir leur trace du brouillard du récit officiel et du refoulé. Historiens et familles l’attendent encore. Un an a passé depuis ces mots d’Emmanuel Macron chez Josette Audin. Entre-temps, la veuve de Maurice Audin est décédée à l’âge de 87 ans, le 2 février dernier. Et aucune décision n’est venue prolonger cet engagement présidentiel à « encourager le travail historique sur tous les disparus de la guerre d’Algérie, civils et militaires ». En un an, aucune circulaire n’a pulvérisé le verrou sur ces archives.

    Combien de temps devons-nous attendre encore pour arriver à la vérité ? Quand l’Etat français donnera-t-il cette fameuse dérogation qui donnera accès à ces archives ? Ces fameuses dérogations supposent encore que les documents auxquels on donnerait accès soient déclassifiés par l’autorité qui les a produits (ou en tous cas, l’institution qui en est l’héritière). C’est-à-dire que cela implique que le secret de la défense français soit levé, au coup par coup, pièce par pièce, avec l’aval des autorités concernées.

    Autrement dit, un verrou puissant… et un verrou qui entrave drastiquement l’accès à autant de fonds d’archives susceptibles de crever un silence obstiné.

    SOURCE : https://www.moroccomail.fr/2020/02/10/josette-et-maurice-audin-en-hommage-aux-disparus-de-la-guerre-dalgerie/ 

     


    1 commentaire
  •  

    C'était le 31 mars 1961, le maire d'Evian était assassiné par l'OAS

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     

    Deltas & Collines :: L'ATTENTAT contre <br /> le MAIRE D'EVIAN 

     

    M. le président Macron vous avez dit vouloir reconnaître toutes les mémoires de la guerre d'Algérie... Quand allez-vous enfin reconnaître la mémoire des victimes de l'OAS au nombre de 2700 ? Bien sûr vous avez officiellement reconnu l'assassinat, par l'OAS, le 15 mars 1962, des six inspecteurs des Centres Sociaux Educatifs d'Alger créés par Germaine Tillion. Vous avez rendu hommage aux victimes du 17 octobre 1961, ainsi que les 9 victimes du Métro Charonne, mais vous avez menti en prétendant que c'est seulement Papon le responsable, alors qu'en réalité c'est l'Etat. Vous avez rendu hommage aux victimes du 26 mars 1962 en occultant la très grande responsabilité de l'OAS qui a tiré sur l'armée, avant que celle-ci ne soit contrainte de réagir, il y a des documents officiels le prouvant...

    Alors Aujourd'hui 31 mars 2022 rappelons-nous cet autre assassinat de la terroriste OAS :

     

     

    31 mars 2022

    Accords d'Evian :

    une "mémoire discrète"

    60 ans plus tard

    Evian (France) - La ville d'Evian garde peu de traces des Accords du 18 mars 1962 ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie, largement occultés dans les mémoires locales par l'assassinat du maire, tué dans un attentat avant même l'ouverture des négociations.

    31 mars 1961, "flash" de l'AFP : "M. Camille Blanc, maire d'Evian, est mort des suites de ses blessures". Deux "puissantes charges de plastic" ont éclaté "à 02H35", "à 15 secondes d'intervalle", dans l'impasse séparant "la mairie de l'hôtel Beau Rivage, propriété et résidence de M. Blanc".  

    Socialiste, grand résistant, ce militant de la paix avait oeuvré pour accueillir dans sa ville les pourparlers qui déboucheront un an plus tard sur un cessez-le-feu destiné à mettre fin à la guerre d'Algérie. 

    L'élégante cité thermale est sous le choc. "C'était un coeur d'or", pleurent les habitants.  

     

    Aujourd'hui, que reste-t-il ? « Rien »

    Les Evianais ont décidé de tourner la page après l'assassinat, d'autant que dans cette ville d'eau proche de la Suisse, les Accords ont "été associés à deux saisons touristiques catastrophiques en 1962 et 1963", résume l'ancien adjoint municipal PS Serge Dupessey, 78 ans. 

    "Il n'y a pas d'endroit", pas de lieu de commémoration, car "on sent encore cette blessure" de l'assassinat et la guerre d'Algérie demeure "un épisode sensible", décrypte la maire d'Evian Josiane Lei (DVD).  

    L'hôtel Beau rivage est aujourd'hui à l'abandon.  

    Sur sa façade décrépie, une plaque rend hommage au maire assassiné. Sans mention de l'implication de l'OAS, organisation clandestine opposée à l'indépendance algérienne. 

    - "Guerre civile" -

    Les visites guidées de l'Office du tourisme font halte ici, ainsi qu'à l'hôtel de ville contigu, ancienne résidence d'été somptueuse des frères Lumière, les inventeurs du cinéma.  

    Une verrière soufflée par l'attentat n'a pas été refaite à l'identique "pour précisément rappeler ce drame", explique Frédérique Alléon, responsable de l'Office. 

    Les visites guidées excluent l'ex-hôtel du Parc, plus excentré, où les délégations du gouvernement français et du FLN discutèrent pendant des mois, sous haute surveillance.  

    L'établissement Art-déco dominant le lac Léman est devenu une résidence privée, le "salon inondé de soleil" où furent conclus les Accords, comme le racontait l'envoyé spécial de l'AFP le 18 mars 1962, a été transformé.  

    "On a voulu accompagner notre circuit historique jusqu'à l'entrée du parc" de l'ancien palace, mais habitants et résidents "ont eu du mal à accepter", explique la maire d'Evian.  

    Serge Dupessey se souvient aussi que "c'est un Evianais de l'OAS qui a assassiné, avec des complices évianais" et "que de la famille de l'assassin habite encore ici". Ce qui selon lui, a pu entretenir une "atmosphère de guerre civile".  

    Aussi, ses efforts pour convaincre au début des années 1990 l'ancien maire Henri Buet de "faire quelque chose" en mémoire des accords sont-ils restés vains.  

    Même refus en 2011 d'un autre maire, Marc Francina, de baptiser une rue du nom des Accords du 18 mars. 

    Et lorsque, pour le 50e anniversaire, la société d'histoire savoisienne La Salésienne réunit des universitaires au Palais des Congrès, "des anciens de l'OAS, venus avec un cercueil, manifestent devant", raconte son président Claude Mégevand. 

    Pour le 60e anniversaire, donc, "on a fait le choix, en accord avec la préfecture", d'une cérémonie "comme d'habitude, aux monuments aux morts", avec porte-drapeaux, anciens combattants et harkis, explique la maire.  

    "C'est une période sensible avec les élections", souligne-t-elle, allusion au risque de récupération politique avant la présidentielle. 

    Des projets existent néanmoins, en liaison avec la date-anniversaire. 

    Une conférence sur Albert Camus et l'Algérie est programmée le 18 mars dans un centre culturel jouxtant la résidence du Parc. Celle qui l'anime, Claude Gerbaulet, une ancienne médecin pied-noir, entend "ne pas réveiller les querelles sanguinaires, tout en mettant le doigt sur les insuffisances de la France". 

    Les écoles d'Evian préparent une "journée de la paix" - le 24 mai, "après les élections" insiste Mme Lei- avec une chanson écrite par les enfants. 

    Et le lycée Anna de Noailles fait plancher ses terminales sur le thème "60 ans des accords d'Evian, histoire et mémoires de la guerre d'Algérie", avec intervention de témoins - ex-appelé, harki, pied-noir et descendant du FLN.  

    "Ça m'intéresse de faire travailler les élèves sur les traces de la guerre d'Algérie ici. La conclusion, qui interpelle les élèves, est qu'il s'agit d'une mémoire  discrète", estime Renaud Vieuguet, professeur d'histoire.  

    Un de ses élèves Louis Bailly, 17 ans, acquiesce : "J'habite avenue des Grottes", où se trouve l'ex-hôtel du Parc, "mais je ne savais pas avant que les accords avaient été signés là".

    SOURCE :  https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/accords-d-evian-une-memoire-discrete-60-ans-plus-tard_2170017.html 

     

    Nous étions en 2021

    Commémoration du 60e anniversaire

    de la disparition de Camille Blanc

    Le 31 mars 1961

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    EVIAN LE 31 MARS 2021

    Camille Blanc est né le 26 février 1911 à Thonon. Issu d’une famille de maraîchers, dont on dit qu’il avait gardé la sagesse et bon sens paysan.

    Combattant durant la guerre 1939-1945, il avait été décoré de la Croix de guerre en raison de son attitude courageuse. Affilié à un réseau de résistance, il avait été arrêté et torturé. Il a reçu à cet effet la médaille de la Résistance et la médaille de la Reconnaissance française. Chevalier de la Légion d’honneur, il a été également cité à l’Ordre de la nation à titre posthume le 2 avril 1961, par Michel Debré, premier ministre et Pierre Chatenet, le ministre de l’Intérieur.

    Marié à Maria-Gabrielle Pertuiset, il travailla d’abord en tant que cafetier à l’Eden bar, propriété de son épouse, qui fut le lieu de rencontre le plus prisé de l’époque. Il devint ensuite hôtelier au Beau-Rivage, hôtel qui jouxtait la mairie. Il n’a jamais délaissé les affaires publiques pour lesquelles il se passionnait.

    Maire d’Evian du 20 mai 1945 au 31 mars 1961. Ses qualités de battant associées à celle de fin politicien, sa gentillesse et sa simplicité lui valurent d’être élu maire successivement en 1945, 1947, 1953 et 1959. A chaque élection, il avait gagné avec une confortable majorité.  On l’appelait « l’homme des congrès » tant il travaillait pour la renommée de sa ville à l’extérieur des frontières du département.

    Il est mort le 31 mars 1961 dans un attentat revendiqué par l’O.A.S. Il n’aura pas eu le temps de voir la première conférence d’Evian qui devait, à partir du 4 avril, lancer les pourparlers entre le gouvernement français et le GPRA. C’était surtout à lui qu’on devait d’avoir su attirer les parties en présence dans la cité thermale. Il était père de deux enfants.

    Il y a soixante-et-un ans, le 31 mars 1961, Camille Blanc, maire d’Evian, ancien résistant de la guerre de 1939-1945, membre de l’organisation fondée par Jean Jaurès, et pacifiste, a été assassiné par un membre de l’OAS, une organisation qui prétendait ainsi militer contre l’indépendance de l’Algérie. Les ennemis de la liberté des autres ont toujours de bonnes raisons. Leurs motivations sont curieusement toujours au nom de l’intérêt collectif et ils prônent toujours des mesures liberticides voire criminelles contre ceux qui s’opposent à leurs délires. Nous en sommes encore là aujourd’hui, malgré une conception libérale. Nous y retrouvons l’idée même que le système démocratique par la loi de la majorité est elle-même liberticide.

     

     

    En février 2016 

    Alger annonçait vouloir saluer la mémoire 

    de l’ancien maire Camille Blanc 

    ÉVIAN-LES-BAINS  Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Le gouvernement algérien a informé le maire d’Évian-les-Bains, Marc Francina, de son souhait de nommer une avenue d’Alger “Camille Blanc”, en hommage à l’ancien maire de la ville assassiné par l’OAS, le 31 mars 1961, lors de la conférence qui a présidé à la signature des Accords d’Évian. Ainsi qu’une “place Évian”. Des propositions visées favorablement par l’association locale des anciens combattants d’Afrique du nord. Les élus évianais vont à leur tour se prononcer.

    SOURCE : http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2016/02/14/alger-veut-saluer-la-memoire-de-l-ancien-maire-camille-blanc

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Le 31 mars 2016 une source officielle nous annonçait que le Conseil municipal d'Evian s'était prononcé pour cette proposition des autorités algériennes après avoir consulté les Associations d'Anciens combattants. 

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     

     C’était le 31 mars 1961

    Le maire d’Evian était victime

    de l’OAS

    Alors j’ai voulu voir Evian

    * Son Hôtel de Ville

     * L’Hôtel Beau Rivage propriété

    de Camille Blanc où il fut assassiné

    * L'Hôtel du Parc où furent signés les Accords d'Evian

    hotel-du-parc.jpgLes négociations des accords d'Evian : en haut à gauche, la délégation française devant l'Hôtel du Parc,  en haut à droite la délégation algérienne, en bas à gauche, l'Hôtel du Parc aujourd'hui résidence privée transformée en logements, en bas à droite, Camille Blanc, maire d'Evian.

    Camille Blanc était maire de la ville d'Evian et propriétaire de l'Hôtel Beau Rivage où devait s'ouvrir, le 7 avril 1961 les négociations entre les délégations Algériennes et Françaises qui devait aboutir, 1 an après, aux accords d'Evian. Avant d'aller plus loin, il faut préciser que la Ville d'Evian avait été choisie pour sa proximité avec la Suisse qui permettait aux plénipotentiaires Algériens de se replier en zone neutre en dehors des séances de travail.

    En plein milieu de la nuit du 31 mars 1961, vers 2 heures du matin, Camille Blanc reçu un coup de téléphone lui proposant de s'approcher de la fenêtre de sa chambre. Dès son approche un engin explosif lui sauta à la figure. Sa femme légèrement blessée, probablement par les éclats de verre, son fils indemne dit la dépêche mais en fait traumatisé à vie comme toutes ces victimes de la barbarie aveugle du sinistre syndicat du crime qu’était l’OAS.

    Les fenêtres des immeubles qui cernaient la mairie s’éclairaient une à une, la ville se réveillait pétrifiée d’angoisses. Aux interrogations, succédaient très vite des bribes d’information. "Oui, c’est un attentat. Oui le maire était visé, il est blessé"…

    Au petit matin, les Évianais apprendront sa mort. Camille Blanc avait 49 ans. Généreux, affable et ambitieux pour sa ville, il était très apprécié de ses administrés. Depuis 1945, ils lui renouvelaient à une très confortable majorité leur confiance. Il était socialiste (SFIO).

    Dans la torpeur qui saisissait la ville, une évidence émergeait en forme d’épitaphe : « Camille Blanc voulait la paix en Algérie, il l’a payée de sa vie.»

    Entrer dans l’Histoire

    avec les Accords d’Évian

    En ce printemps 1961, la ville d’eau se préparait à accueillir les délégations françaises et algériennes qui depuis quatre ans planchaient en secret à l’écriture des conditions d’un cessez-le-feu d’une guerre qui ne disait pas son nom.

    Qu'avait fait ce brave homme, rien !

    Est-ce que lui et sa ville étaient responsables de quoi que ce soit, non !

    Il s'agissait bien d'un sempiternel acte de barbarie prémédité et destiné, une fois de plus à saboter toute idée d'accord politique irrémédiable.

    Une page d’Histoire à laquelle le maire avait accepté d’associer le nom de sa ville pour lui redonner du lustre... les terroristes et criminels de l’OAS ont accompli ici, comme ailleurs, un acte barbare… C’est insupportable quand on voit aujourd’hui les héritiers de ce « syndicat du crime »… se pavaner devant les stèles glorifiant le colonialisme, en souillant le drapeau français. C’est inacceptable quand on voit les adeptes du parti extrémiste, xénophobe et raciste, aller se recueillir sur les tombes… des Degueldre, Bastien-Thiry, Dovecar, Piegts, ces condamnés à mort et fusillés pour leurs crimes, par la Justice de la République Française.

         Le communiqué de l'AFP le 31 mars 1961

     j-de-Ge-attentat.png

     

     

    BONNE-copie-1.jpg

    L’Hôtel du Parc aujourd’hui transformé en logements : L'établissement qui faisait jadis partie du prestigieux complexe des bains de Thonon est désormais composé de résidences.
    C'est dans cet hôtel que les représentants de la France et du FLN se réunirent en mars 1962 pour mettre fin à la guerre d'Algérie.

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était victime de l’OAS, alors j’ai voulu voir Evian, son Hôtel de Ville, l'Hôtel Beau Rivage propriété de Camille Blanc où il fut assassiné

     ALORS J’AI VOULU VOIR EVIAN, SON HÔTEL DE VILLE, L'HOTEL "BEAU RIVAGE" PROPRIETE DE CAMILLE BLANC en 1961…

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     Photo prise en juillet 2014

     

     Hôtel du Parc, les accords d’Évian

     entre la France et l'Algérie

    Le 18 mars 1962, une délégation algérienne du Front national de libération (FLN) emmenée par Krim Belkacem signait avec Louis Joxe, ministre d'État chargé des Affaires algériennes, un accord de paix afin de mettre un terme à la guerre d'Algérie. Cette signature eut lieu à l'Hôtel du Parc à Évian, dans le département de la Haute-Savoie.

     

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    L'Hôtel du Parc à Évian-les-Bains, aujourd'hui ensemble résidentiel (Photo Angers etc.)..

    Situé en retrait de la route qui longe le lac Léman, face au port de plaisance, ce prestigieux hôtel d'Évian-les-Bains n'existe plus en tant qu'établissement hôtelier. Tout en conservant son aspect extérieur, il a été transformé par les promoteurs immobiliers en une copropriété de luxe sous le nom de Résidences du Parc. Au passage, les observateurs noteront qu'une partie de l'appellation antérieure a été conservée.

    Et c'est tant mieux car ce lieu est emblématique d'une époque qui a marqué l'histoire de France et de la Ville. Elle rappelle notamment la politique coloniale d'alors. Une ligne de pensée qui allait notamment trouver son terme, au moins sur le territoire algérien, grâce aux accords signés entre les délégations française et algérienne, et ce, après les réunions de mai-juin 1961 et de mars 1962. Deux circonstances pendant lesquelles Évian fut le siège de ces pourparlers.

    Les historiens attribuent ce choix à la proximité de la Suisse, pays dans lequel le gouvernement provisoire de la république d'Algérie (GPRA) s'était réfugié. Voisine de ce pays, la cité thermale se trouve à quelques kilomètres des frontières helvètes : à la fois de Genève (44 km) d'un côté et de Montreux (37 km) de l'autre. Sans compter que sur la rive opposée du lac, Lausanne se trouve à 14 km à vol d'oiseau.

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Théâtre des négociations franco-algériennes, l'hôtel du Parc, anciennement du Châtelet, à Évian-les-Bains (Photo ville-evian.fr).

    Successivement complexe thermal pour ses eaux minérales, puis hôpital de la Croix-Rouge américaine pendant la Grande guerre, l'Hôtel du Parc restera à jamais comme le théâtre des accords d'Évian. Reconnu un temps comme le plus bel hôtel de la ville, cet établissement (anciennement Hôtel du Châtelet) était pourvu d'un immense terrain avec une vue grandiose sur le lac Léman. Sur les cartes postales de l'époque, on s'extasie sur la distance qui séparait la limite de la propriété de la bâtisse elle-même. 

    De nos jours, l'immense terrain qui descendait en pente douce jusqu'aux rives du lac a été en partie livré à la spéculation immobilière, repoussant la belle demeure au second plan. La façade sur rue s'en trouve réduite par des constructions de facture plus contemporaine. Subsiste tout de même un accès privé pour accéder à la bâtisse, laquelle a heureusement conservé son charme d'antan. Encore faut-il pouvoir le vérifier, car dorénavant des barrières indiquent l'aspect privé du site.

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Tout juste visible du Quai Paul-Léger, l'ancien hôtel résiste fièrement.

    C'est un peu comme si un pan d'histoire locale se trouvait relégué dans les méandres de la chronique ordinaire. Reste qu'en se contorsionnant le cou, le féru d'histoire reconnaîtra aisément les lieux, car, même tronqués de leur vision globale, on les identifie d'emblée. Parions que les copropriétaires de la résidence ont dû s'habituer aux importuns de passage. 

     

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était victime de l’OAS, alors j’ai voulu voir Evian, son Hôtel de Ville, l'Hôtel Beau Rivage propriété de Camille Blanc où il fut assassiné

    L'Hôtel de Ville d'Evian aujourd'hui

     

    Evian-097.JPG

    Une plaque en hommage à Camille Blanc à l'intérieur

    de l'Hôtel de Ville d'Evian

    Evian-104.JPG

    Une plaque sur la façade de l'Hôtel Beau Rivage propriété

    de Camille Blanc en 1961

    img468.jpg

    Camille Blanc n'eut même pas le temps d'ouvrir les volets

    que vous voyez au-dessus du nom "Beau Rivage"

    car il fut tué par un engin explosif déposé

    par les criminels de l'OAS

    au moment où il s'approchait de la fenêtre

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     

     

     

     

    VOICI MON PLUS BEAU

    SOUVENIR

     

     VOICI MON PLUS BEAU  SOUVENIR

     

    C'est en pensant à cette citation que je tiens à vous faire connaître m

    "Ayant eu le grand honneur d'être invité par Jean-François Gavoury, président de l'ANPROMEVO (Association Nationale pour la Mémoire des Victimes de l’OAS), j'ai donc pu assister à cette cérémonie, inoubliable pour moi aussi. Comme beaucoup d'amis et de sites sont venus me rejoindre ici, depuis cette date du 6 octobre 2011,  c'est pour eux que je tiens à leur faire (re) vivre cette journée mémorable. C'est mon plus beau souvenir que je n'aurai jamais vécu si le 2 avril 2010 je n'avais pas créé ce blog"

      Michel Dandelot

     

      Devoilement-Stele-Pere-Lachaise-Victimes-OAS.JPG

     Au premier plan et de gauche à droite : M. Ian Brossat, Mme Catherine Vieu-Charier, MM. Jean-François Gavoury et Bertrand Delanoë, Mme Anne Hidalgo et M. Jean-Philippe Ould Aoudia.

    « Paris aujourd’hui relève la tête en disant que l’OAS était une organisation idéologiquement criminelle et, dans ses actes, barbare. » Bertrand Delanoë, maire de Paris, le 6 octobre 2011.

     

    Photo2.jpg

     

     

    Une stèle en hommage aux victimes de l’OAS

     

    inaugurée à Paris

     


     

    Photo-1.jpg

     

    Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et sa première adjointe, Anne Hidalgo, ont inauguré jeudi 6 octobre 2011 au cimetière du Père-Lachaise à Paris une stèle en hommage aux victimes de l’OAS, une initiative inédite en France.

    Le 8 février 2011 le Conseil de Paris avait voté à l’unanimité en faveur de la pose de cette stèle. Le vote des élus avait eu lieu le jour anniversaire de la manifestation organisée à Paris le 8 février 1962 pour dénoncer les agissements de l’OAS et la guerre d’Algérie. Une manifestation qui s’était terminée par un massacre à la station de métro Charonne.

     

     Photo3.jpg

     

    Une stèle pour les victimes de l’OAS

     

    Une stèle à la mémoire des victimes de l’OAS a été dévoilée aujourd’hui au cimetière du Père-Lachaise au cours d’une cérémonie émouvante durant laquelle le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a rappelé sa "fierté" de voir Paris être la première commune et institution à le faire.

     "L’OAS, c’est une organisation terroriste, c’est une organisation criminelle qui a voulu détruire la République. Les victimes que nous honorons aujourd’hui sont des femmes, des hommes, des enfants, des militaires, des Français et Algériens morts parce qu’une organisation a contesté et voulu abattre l’ordre démocratique", a dit le maire de Paris.

     La stèle porte l’inscription suivante : « 1961-1962. En hommage à toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France. Civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République ». Président de l’association ANPROMEVO (association nationale pour la mémoire des victimes de l’OAS) et fils d’un commissaire assassiné par l’OAS en 1961, Jean-François Gavoury a rappelé que "l’organisation de l’armée secrète (OAS) est apparue en début d’année 1961 et a semé la terreur jusqu’en 1962 afin d’empêcher que soit trouvée la seule issue possible au conflit, celle de l’indépendance de l’Algérie".

    Cet homme qui a ardemment milité pour l’édification de cette stèle a souligné que l’OAS fonctionnait "à la manière d’un syndicat du crime. S’y sont retrouvés monarchistes, pétainistes, catholiques intégristes, nostalgiques de l’empire colonial français et autres ennemis de la République". Parmi les personnes présentes à la cérémonie figurait Delphine Renard, grièvement blessée le 7 février 1962 à quelques centaines de mètres de la porte de Saint-Cloud (Paris) dans un attentat qui visait le ministre de la Culture André Malraux. "Je suis fier que Paris soit la première commune, la première institution Française à oser le faire, mais avec le regret que cela n’ait pas été fait plus tôt" a ajouté Bertrand Delanoë.

     

    logo-copie-2.png

     

    Photo6.jpgPhoto7.jpg

     

    Bertrand Delanoë a inauguré le jeudi 6 octobre 2011, au cimetière du Père-Lachaise, une stèle en hommage aux victimes de l'OAS, une initiative inédite en France.

    Entre 1961 et 1962, de nombreux Français furent victimes, en France métropolitaine comme en Algérie de l’« Organisation de l’Armée Secrète » (O.A.S.), qu’ils soient militaires, fonctionnaires, civils, pour le simple fait qu’ils obéissaient aux lois de la République, respectant les ordres du gouvernement légal et légitime.

    L'hommage qui leur a été rendu s’inscrivait dans l’action de mémoire collective, menée depuis 2001 par la Ville de Paris autour de la guerre d’Algérie et des conflits coloniaux en Afrique du Nord, avec, notamment, l’édification au Père-Lachaise d’un mémorial en hommage aux 747 Parisiens morts pour la France en Afrique du Nord, la plaque en souvenir des victimes de la répression du 17 octobre 1961 sur le pont Saint-Michel, ou la plaque à la mémoire des Harkis, de leur famille et des victimes civiles de la guerre d’Algérie dans le jardin de la Butte du Chapeau Rouge, près du boulevard d’Algérie.

    Le 8 février 2011 - jour anniversaire de la manifestation du 8 février 1962 à Paris pour dénoncer les agissements de l'OAS et la guerre d'Algérie - le Conseil de Paris avait unanimement voté en faveur de la pose de cette stèle.

    La stèle, apposée au Père Lachaise dans une parcelle en bordure de la 88e division, porte le texte le suivant: "1961-1962. En hommage à toutes les victimes de l'OAS en Algérie et en France. Civils, militaires, magistrats, fonctionnaires, élus, défenseurs des institutions et des valeurs de la République".

     

      Photo8-copie-1.jpg

     

     

        imagesCAEEVS78-copie-1.jpg

     

    Stèle de la Ville de Paris aux victimes de l’OAS

     

    Cérémonie de dévoilement au cimetière du Père Lachaise

    le 6 octobre 2011 à 11 h 30

     

    Intervention de Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale

    pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS (ANPROMEVO)

     

     

      St-le P-re Lachaise aux victimes de l-OAS 6-X-2011 -2-

     

    Merci, Mesdames et Messieurs, d’avoir bien voulu répondre, en nombre, à l’invitation de M. Bertrand Delanoë et de Mme Catherine Vieu-Charier. Merci d’avoir fait, parfois depuis loin et malgré la maladie, le déplacement jusqu’en ce haut-lieu du souvenir, pour y témoigner de votre attachement aux principes et valeurs qu’incarnaient celles et ceux que nous honorons aujourd’hui.

     

    Le drapeau de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, à côté de la stèle, exprime, symboliquement, la chaleureuse présence parmi nous de son président national, M. Wladyslas Marek : il nous a quitté le 24 septembre ; hommage soit ici rendu à sa mémoire.

     

     L'Organisation armée secrète est apparue en début d’année 1961 et a semé la terreur jusqu’en 1962 afin d’empêcher que soit trouvée la seule issue possible au conflit, celle de l’indépendance de l’Algérie.

     

      Fonctionnant à la manière d’un syndicat du crime, l’OAS a été un creuset pour l’extrême droite : s’y sont retrouvés monarchistes, pétainistes, catholiques intégristes, nostalgiques de l’Empire colonial français et autres ennemis de la République. La plupart de ses anciens membres ou sympathisants revendiquent aujourd’hui cette filiation et assument la haine tenace qu’ils vouent au général de Gaulle : le général de Gaulle qui, il y a cinquante ans, le 2 octobre 1961, exhortait l'armée française en Algérie à rester dans le devoir et adjurait les Français d'Algérie "d'apporter leur franc concours à la naissance de l'Algérie nouvelle, celle que souhaite la France, c'est-à-dire telle qu'ils y aient leur digne place".

     

      Dès le milieu des années soixante-dix, exploitant les lois d’amnistie sur les infractions en relation avec la guerre d'Algérie, d’anciens détenus de l’OAS se sont employés à célébrer la gloire de ceux d’entre eux qui avaient été condamnés à mort et exécutés à raison du nombre ou de la gravité de leurs forfaits. Afin de les faire passer à la postérité, des monuments ont été érigés à leur gloire dans le Midi de la France : ils y sont décrits comme des martyrs, des héros, des résistants, forme impudente de réhabilitation et de falsification de l’Histoire.

     

      L’accoutumance à la douleur, la peur, mais aussi l’absence de soutien, n’ont que trop longtemps porté les familles de victimes de l’OAS à la résignation, à la subordination au diktat du révisionnisme, mais sûrement pas à l’oubli.

     

         Chaque jour, en effet, nous nous souvenons des morts causés par l’organisation, des morts dont le nombre serait supérieur à 2.700 selon les estimations d’experts appartenant à la Société française d’histoire de la police :

     

    -        des victimes tant de crimes ciblés, individuels ou collectifs, que d’attentats aveugles ;

     

    -        des victimes en Algérie comme en métropole ;

     

    -        des victimes avant comme après le cessez-le-feu ;

     

    -        des victimes au sein de l’armée (du général de corps d’armée ou de l’officier – tel le chef d’escadrons Marcel Bourgogne – à l’appelé du contingent), comme au sein des forces de police (du contrôleur général de la sûreté nationale au gardien de CRS) ;

     

    -        mais outre ces militaires et policiers, dont c’était la mission et l’honneur de protéger les institutions et d’assurer la sécurité et l’ordre publics :

     

    Ø un attaché au consulat britannique à Alger, Alfred Fox,

     

    Ø des magistrats, tel Charles Causse, juge d’instruction à Alger,

     

    Ø des élus (notamment Camille Blanc, maire d’Évian, et Michel Schembri, maire de Fort-de-l’Eau),

     

    Ø des fonctionnaires : de l’administrateur civil ou directeur des PTT aux enseignants, cibles privilégiées, tels les six inspecteurs des centres sociaux éducatifs massacrés dans l’exercice de leurs fonctions et sur leur lieu de travail à Alger (l’écrivain Mouloud Feraoun, l’humaniste Max Marchand ainsi que Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène et Salah Ould Aoudia),

     

    Ø des membres de la société civile (avocats, tel Me Pierre Popie à Alger ; médecins ; chefs d’entreprise et employés, tels David Serfati et Hélène Canavesio à Oran ; …),

     

    Ø des responsables ou militants politiques ou syndicaux (tels William Levy, secrétaire général de la SFIO à Alger et Alfred Locussol, militant du Parti communiste algérien, assassiné quant à lui à Alençon).

     

    -        comment ne pas évoquer également ces innombrables victimes anonymes des meurtres en série commis par l’OAS en Algérie à travers ses journées des femmes de ménage, des facteurs, des cheminots, des préparateurs en pharmacie, des dockers, … ?

     

    -        comment oublier les victimes indirectes de tentatives d’assassinat dirigées contre des personnalités politiques, telle Delphine Renard grièvement blessée le 7 février 1962, à quelques centaines de mètres de la Porte de Saint-Cloud, dans un attentat visant le ministre de la culture André Malraux ? Après cinquante années de silence, Delphine Renard dit ne pas supporter que l’histoire renvoie dos à dos les tueurs de l’OAS et leurs victimes. Elle est parmi nous ce matin, discrète mais solidaire : en votre nom, je lui dis toute mon affectueuse sympathie, ainsi qu’à sa mère qui a bien voulu se joindre à nous.

     

    -        et comment ne pas penser, alors, aux neuf victimes causées au Métro Charonne, le 8 février 1962, à l’issue d’une manifestation organisée pour la paix en Algérie et contre les crimes de l’OAS ?

     

    Le Maire et le Conseil de Paris tout entier ont permis la réalisation du projet initié par l’ANPROMEVO, résolument soutenu par des mouvements et associations. Merci à leurs représentants d’être ici :

     

      Association républicaine des anciens combattants (ARAC)

     

    Comité Vérité et Justice pour Charonne

     

    Coup de soleil

     

    Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA)

     

    Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP)

     

    France - Algérie

     

    France - el Djazaïr

     

    Harkis et Droits de l’Homme

     

    Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

     

    Ligue des droits de l’Homme

     

    Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP)

     

    Solidarité France Pays Arabes

     

      Le projet a été élaboré en concertation avec Mme Odette Christienne, puis avec Mme Catherine Vieu-Charier, et en liaison permanente avec le cabinet du Maire de Paris en la personne de M. Philippe Lamy. Présenté au conseil du 20è arrondissement le 27 janvier 2011, puis, le 8 février, en Conseil de Paris, il a dans les deux cas recueilli un assentiment unanime.

     

     La présence de cette stèle dans le voisinage immédiat du monument érigé par la Ville de Paris en mémoire de ses Morts pour la France en AFN et la dédicace dont elle est porteuse sont une incitation à l’apprentissage, par les jeunes générations, de la guerre d’Algérie, à travers la page franco-française du conflit, sans doute la plus douloureuse et la plus sombre.

     

    Nous y voyons également un message républicain à valeur d’exemple que Paris adresse aux communes de France dont l’histoire a été marquée par l’OAS. Son dévoilement, aujourd’hui va résonner non seulement là où l’OAS a directement perpétré ses crimes et attentats, mais là aussi où les victimes de cette organisation sont nées ou ont vécu et exercé leur activité au service de leurs concitoyens.

     

     À nos yeux, son inauguration constitue un acte fondateur de la mémoire plurielle de la guerre d’Algérie.

     

      Oui, le 6 octobre 2011 marquera une étape déterminante vers la reconnaissance par la Nation des souffrances endurées par les victimes de l’OAS.

     

      Rien n’aurait été possible sans l’écoute de la ville capitale dont il convient de saluer, avec respect et gratitude, le Maire et son adjointe en charge de la mémoire ainsi que l’ensemble des élus et des services. Sans doute, aussi, cette stèle ne serait-elle pas née sur ce remarquable emplacement du cimetière du Père Lachaise si un éditeur n’avait pas - le premier et le seul - sorti de l’oubli et de l’ombre les victimes de l’OAS en faisant se rencontrer leurs descendants et, surtout, en leur donnant la parole et la plume : merci, par conséquent, aux Éditions Tirésias et à Michel Reynaud, pour qui le livre est mémoire. Merci enfin à l’artiste, au sculpteur, M. Constantin Spourdos, pour qui la matière est mémoire.

     

      Monsieur le Maire de Paris, c’est un vrai moment de lumière que vous nous donnez à connaître en mettant à l’honneur des hommes et des femmes soumis à la barbarie de ce terrorisme dont l’image hideuse doit nous encourager à repousser toute forme de résurgence.

     

    Jean-François GAVOURY

     

    Déclarations de Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l’Association des amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons 

     

    Pour Jean-Philippe Ould Aoudia, le dévoilement de cette stèle est un "évènement tout à fait remarquable et exceptionnel dans la mesure où il a fallu 50 ans pour que la France reconnaisse les crimes commis par des Français". Il a relevé que cet hommage intervient à quelques jours de la commémoration du cinquantenaire des massacres d’octobre 1961 à Paris.

     

    Ce qui fait, selon lui, "avancer la vérité". "La vérité se fait lentement, mais elle s’effectue quand même. Il y a eu un ambassadeur de France en Algérie qui a reconnu le côté inexcusable de ce qui s’est passé en 1945 à Sétif et à Guelma. Il y a aujourd’hui des autorités françaises qui reconnaissent que la France s’est mal comportée en France et en Algérie, que ce soit le 17 octobre 1961 à Paris ou bien en Algérie et en France dans le cadre des massacres commis par l’OAS", a relevé le fils d’une des victimes de l’OAS, Salah Ould Aoudia, assassiné, le 15 mars 1961 à Ben Aknoun (Alger), en compagnie de Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Marcel Basset, Robert Eymard et Max Marchand

     

    Photo9.jpg

     

        Photo10.jpgPhoto12.jpgPhoto13.jpgPhoto14.jpg

    44031423ea65685d9c15bf3f53545cc4.jpg

     

     

     

     

     

    Le Macronisme et l’OAS

    Le Macronisme et l’OAS

     

    Rappelons-nous cette interview d’Emmanuel MACRON en février 2017 qu’il donna à Echourouk News, alors candidat à la présidentielle :

     

    « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face. En présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », puis « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un État, de richesses, de classes moyennes, c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie » avant d'enchaîner « En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé, et je ne regrette pas cela parce qu’il y a une jolie formule qui vaut pour l’Algérie : la France a installé les droits de l’homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire. »

    Les médias n’avaient généralement retenu qu’une partie « choc » de cette interview, mais il y avait déjà cette ambiguïté ce « en même temps » qui lui est si cher.

    Avec ce 60ème anniversaire de la fin de la Guerre de Libération de l’Algérie on assiste de la part du Président Macron à la multiplication de gestes envers cette mouvance de l’OAS, de la colonisation : une démarche électoraliste pour tenter de « récupérer » un électorat nostalgique de cette Algérie Française.

    Le rapport de Benjamin Stora, remis à l’Elysée en janvier 2021, démontrait que cette commande, qui certes évoquait de façon intéressante en particulier le colonialisme et préconisait certes quelques gestes positifs, gommait le rôle fascisant, raciste, d’extrême droite de l’OAS, comme l’ampleur de l’utilisation du napalm, des gaz VX et Sarin, comme aussi les camps d’internement pudiquement appelés alors camps de regroupement. Et il n’est pas préconisé, de façon claire la reconnaissance et la condamnation des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, des crimes d’état commis au nom de la France dans cette période.

    Le 26 mars 2021, il fait déposer une gerbe, pour commémorer la fusillade du 26 mars 1962 à la rue d’Isly à Alger, au pied du Mémorial du Quai Branly honorant ainsi l’OAS qui a une terrible responsabilité dans cette tragédie. Sa ministre des anciens combattants, Mme Geneviève Darrieussecq était également présente et elle a déposé une gerbe, s’est entretenue avec les nostalgiques de l’OAS, organisateurs de cette initiative.

    En recevant à l’Elysée, le jeudi 30 septembre 2021 : 18 jeunes - des descendants d’acteurs de la Guerre de Libération de l’Algérie (dont l’arrière-petit-fils du Général Salan, ce Général qui tenta un putsch pour tenter de renverser la République, l’un des responsables des Cercles Algérianistes) mais en oubliant les victimes de l’OAS on voit bien le sens de la démarche.

    Le 26 janvier 2022, en recevant à l’Elysée une délégation des organisations de rapatriés, majoritairement pro-Algérie Française. Dans son discours relatif à la manifestation du 26 mars 1962 il falsifia la réalité historique en « oubliant » le rôle du commando de l’OAS qui a provoqué les militaires du 4ème RTA. En consultant les archives de Vincennes j’ai pu relever le positionnement et l’armement des membres de ce commando. Ses conseillers n’ont pas trouvé cette information ? Pourtant, dans ce discours il était dit : « Toutes les archives françaises sur cette tragédie pourront être consultées et étudiées librement. » Dans ce même discours, au sujet de la tragédie du 5 juillet 1962 à Oran, on ne sait pas qui est responsable du massacre, il semble sous-entendu que ce soit l’Algérie, mais la responsabilité de l’OAS entre mars 1962 et juillet 1962, et tout particulièrement de ce 5 juillet est totalement occultée.

    Le 26 mars 2022, le Président de la République et sa ministre Geneviève Darrieussecq ont fait déposer une gerbe, mais ils n’étaient pas présents, à la surprise des organisateurs, ces nostalgiques, qui les attendaient, et n’ont pas été informés à ce moment-là de la raison de cette absence pourtant annoncée.

    Le 30 avril 2022, c’et la remise de la décoration de Commandeur de la Légion d’Honneur à l’ex-capitaine de la Légion étrangère Joseph ESTOUP. Celui-ci avait participé activement au putsch du 21 avril 1961 qui tentait de renverser la République pour mettre en place une dictature militaire. Il avait alors été condamné à de la prison avec sursis et déchu de ses décorations. Quelle insulte aux valeurs de la République !!!

    Le 4 juillet 2022, c’est la désignation de Mme Patricia Mirallès comme ministre des anciens combattants et de la Mémoire, fille de rapatriés, qui ne cache pas ses liens, et les revendique, avec les nostalgiques de l’Algérie Française.

    Le 5 juillet 2022, Le Président de la République a fait déposer une gerbe au pied du Mémorial du Quai Branly. Sa nouvelle Ministre était présente, elle y a déposé elle-même aussi une gerbe. Sur sa page facebook elle publie des photos la montrant en train de discuter, avec le sourire, avec ces nostalgiques de l’OAS.

    Or lorsqu’on se souvient des actions de l’OAS entre 1961 et 1962, en particulier, le combat des nostalgiques depuis cette période, on ne peut que s’inquiéter. Ce sont plusieurs milliers de victimes civiles et militaires tuées lors d’attentats en Algérie et en Métropole. N’oublions pas les gestes forts, symboliques qu’elle a organisés :

    • Le putsch militaire du 21 avril 1961 pour mettre en place un gouvernement militaire. Il a été mis en échec pour une bonne part grâce à la résistance des appelés.
    • Les assassinats du maire d'Evian et d'Alfred Locussol, inspecteur principal de l'enregistrement à Alençon.
    • Les 2 attentats contre le Président de la République d’alors le Général De Gaulle.

    N’oublions pas le passé de Jean-Marie Le PEN, ce député poujadiste qui démissionna de son mandat pour se rengager dans l’armée et selon son propos d’alors « pour casser du bougnoule ». Il fut responsable du centre de torture de la Villa Susini pendant la Bataille d’Alger, et se dit fier de ses exploits en Algérie alors. Il fonda le Front National avec de nombreux ex-responsables de l’OAS à la fin de cette Guerre de Libération de l’Algérie, l’ADN de ce mouvement : on le voit avec le discours à l’Assemblée Nationale de José Gonzalès.

    Henri POUILLOT 

    Ingénieur retraité 

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/henri-pouillot/blog/070722/le-macronisme-et-l-oas 

     

     

    Le Macronisme et l’OAS

     

    Le Macronisme et l’OAS

    Henri POUILLOT pour ton remarquable et très juste article rétablissant tant et tant de vérités historiques, occultées par E. Macron. Oui tu as raison lorsque tu écris qu'il a participé à la banalisation de l'extrême-droite puisque celle-ci a pour la première fois sous la Cinquième République   passée de 8 députés dans l'hémicycle en 2017 à 89 députés aujourd'hui. Oui Macron est le premier responsable de cette dangereuse et inquiétante percée historique de l'extrême-droite. 

    Les plus farouches adversaires de la réconciliation entre la France et l’Algérie c’est l’extrême-droite du RN. Bien sûr Macron a fait plusieurs gestes mémoriels à ce rapprochement, mais il est responsable aussi de ça :

    Il y a cinq ans ils étaient une poignée tout en haut à l’extrême-droite de l’hémicycle. Il y a une semaine LREM leur a offert deux vice-présidences. Aujourd’hui ça donne ça. Quand sera-il demain ?... Dans 5 ans : à la prochaine présidentielle. ATTENTION DANGER ! Et si ça valait le coup de s’engager et aussi de voter ? Oui appelons les 26 millions de Français abstentionnistes à faire barrage à l'extrême-droite... AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD !!!

    Merci de cliquer sur ce lien :

     

    https://twitter.com/i/status/1544775957235617793

     

    Le Macronisme et l’OAS

    Pour conclure je donne la parole à Camélia Jordana qui a manifesté en décembre 2020 contre la  proposition de loi relative à la sécurité globale et y interprète  Le Chant des partisans.

    Michel Dandelot

     

     


     
    t;
     
     Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks  

     

     

     


    2 commentaires
  • Jacques PRADEL

    Itinéraire d’un pied-noir progressiste

    Ce pied-noir n'aime pas les héritiers de l'OAS, il leur a dit " ça suffit, ne parlez plus en notre nom"

     

    Natif de Tiaret, Jacques Pradel réside aujourd’hui dans l’Est marseillais. Après une vie de militant débutée en 1968, ce chercheur retraité du CNRS se bat pour faire connaître une autre mémoire des rapatriés. 

    Sourire facile sous son épaisse moustache blanche, Jacques Pradel a gardé de sa naissance outre Méditerranée un sens certain de l’accueil. Sur sa table, un plat de tomates et un pichet estampillé Cristal Limiñana attendent ses hôtes à l’ombre d’un figuier. De quoi étancher la soif et rafraîchir une mémoire remontant à plus d’un demi-siècle. 

    Né en 1944 à Tiaret, capitale antique des Rostémides assoupie depuis bien longtemps au temps de la colonisation, il y conserve tous ses souvenirs de jeunesse. Issu d’une « famille de colons », il a reçu de son ancêtre chassé du Tarn par la misère en 1849 son prénom, Jacques, commun à tous les premiers-nés mâles de la famille. « Moi je suis Jacques V », s’amuse-t-il avant de narrer l’essor progressif des propriétés des Pradel. Dans les années trente, elles s’étendaient sur 5 000 hectares. « Mon père a été élevé dans l’opulence mais a fait des mauvaises affaires, si bien qu’à l’Indépendance, il ne nous restait pas grand chose », confie-t-il.

    Le sang sur les trottoirs d’Oran 

    De son enfance, il retient avant tout sa bande de copains. Ouadah Kaïli, un musulman, Samuel Selam, un juif parti en Israël à l’Indépendance et Jacques Deloche dont le père ouvrier gazier peinait à subvenir aux besoins de sa famille. Pas un paradis perdu mais l’image d’une Algérie plurielle qui aurait peut-être pu advenir. Un mélange qui tranche avec ses années d’internat au lycée Lamoricière d’Oran. « Je n’ai pas souvenir d’avoir eu un arabe dans ma classe, pas même un fils de notable », témoigne Jacques Pradel.

    L’orage de la guerre gronde de plus en plus fort et les souvenirs du rapatrié s’assombrissent. Peu de temps après la rentrée de janvier 1962, son lycée est fermé. Avec d’autres élèves, le jeune homme demeure encore trois semaines dans son internat. Une période difficile à évoquer : « Je me souviens des cadavres d’Algériens abattus par l’OAS parce qu’ils se trouvaient du mauvais côté de la rue. Je me vois encore éviter de marcher dans les flaques de sang ». Ses sentiments confusément pro-Algérie française en prennent un coup. Autre scène indélébile : une voiture siglée OAS entre rue de Mostaganem, une des artères les plus fréquentées d’Oran. « Ils ont éjecté un type du véhicule dans la foule en disant : "il faut le liquider". Il a été lynché », raconte Jacques Pradel. Pétrifié par « toute cette horreur », il voit dans le massacre d’européens du 5 juillet 1962 à Oran « une sorte de vengeance » aveugle, une forme d’aboutissement de la spirale de la violence, « même si elle ne peut tout expliquer ».

    Avant cela en février 1962, il rentre en car à Tiaret. L’atmosphère y a radicalement changé. Trois gamins arabes lui sautent dessus. « J’étais bagarreur, je n’ai pas eu de mal à les maîtriser. Mais j’ai vu mon ami Ouadah Kaïli non loin. Il n’a pas bougé. Ni pour me défendre, ni pour les aider. J’ai compris que plus rien ne serait comme avant », rapporte Jacques Pradel.

    Peu de temps après un bruit court à Tiaret selon lequel l’OAS chercherait à enrôler des jeunes pour un maquis dans le Ouarsenis, un massif montagneux. Immédiatement son père l’expédie direction la métropole. « Il n’aidait pas ouvertement le FLN mais s’est occupé en secret de la femme et des enfants d’un commerçant devenu responsable de l’ALN », a-t-il appris par la suite. « Mes parents étaient foncièrement anti racistes », se remémore-t-il. Le car qui le conduit à Oran suit une ligne « neutre » entre quartiers arabes et européens. Lorsque ses occupants musulmans en descendent, le car qui poursuit sa route reçoit des pierres.

    Jacques Pradel parvient à prendre un avion destination Marignane. « Je n’avais rien. Je suis allé à Paris en stop rejoindre mes soeurs et mes grands parents maternels ». Trou noir. Hébergé dans une chambre de bonne, il y reste sonné plusieurs semaines sans sortir. 

    Lorsque le code de la nationalité mis en place par Ben Bella proscrit la double nationalité en 1963, son père fait le choix de la métropole et achète une ferme dans le Berry. « La pluie ne cessait de tomber », se souvient-il. Une fois le bac en poche, autre ambiance : direction la fac d’Orsay et la cité universitaire de Bures-sur-Yvette. « Il y avait le bâtiment A avec les étudiants d’Île-de-France et le bâtiment B avec les gens du Sud, les arabes, les juifs et les pieds-noirs. » Un état de fait qui l’éveille à la politique. « Mais l’ambiance était formidable, comme en Algérie, je me suis toujours senti à ma place parmi les métèques », sourit-il

    Il rejoint le CNRS et s’installe en 1977 dans l’Est de Marseille où il réside toujours. 

    S’adressant aux héritiers de l’OAS :

    « Ça suffit, ne parlez plus

    en notre nom » 

    Travaillé par son origine pied-noire, il retourne en Algérie avec un frère et un cousin en 2006-2007. Et lorsque les nostalgiques de l’OAS inaugurent à Perpignan leur « mur des disparus » sur lequel figure le nom de Gaston Donnat, anti colonialiste d’Algérie, c’est le déclic. « Des pieds-noirs progressistes de toute la France ont décidé de se regrouper pour dire "ça suffit, ne parlez plus en notre nom" », et nous avons fondé l’association. 

    Contre-manifestations, initiatives pour l’amitié franco-algérienne, voyages de l’autre côté de la Méditerranée, l’association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA) ne chôme pas. Elle inaugurera en décembre à Marseille une première rencontre autour des livres d’expression française édités en Algérie mais introuvables en France.

    Investi parallèlement dans les différentes expériences de la gauche alternative, Jacques Pradel participe au Collectif anti libéral de Marseille Est (Calme) qui s’inscrit désormais dans le Front de gauche à travers sa troisième composante «Ensemble !». Et comme depuis plusieurs années, il organisera en septembre avec ses amis du Calme un... Méchoui républicain. On ne se refait pas.

     JACQUES PRADEL, MON ALGERIE A MOI

    Vidéo mise en ligne hier 11 août 2022

     

     


    3 commentaires
  • Notre revue de presse aujourd’hui Nous raconte deux histoires :

    La première concerne le racisme à juan-les-pins.

    La seconde concerne la dramatique histoire d’un ancien appelé d’algérie.

    Michel dandelot

    Racisme : quand des clubs

    de plages français refusent l'accès à des couples noirs  et maghrébins

    Cette enquête a été réalisée à Juan-Les-Bains par SOS Racisme / Pixabay

    Une expérience réalisée par SOS Racisme, fin juillet dernier, démontre que les couples noirs et maghrébins se voient refuser l'accès à certains clubs de plages de Juan-Les-Pins.

    Est-ce plus facile d'accéder à une plage privée lorsqu'on est blanc, que lorsqu'on est noir ou maghrébin ? C'est à cette question qu'a essayé de répondre l'association SOS racisme grâce à une expérience plutôt simple impliquant des caméras cachées. 

    L'association a envoyé trois couples différents un composé de personnes noires, un autre de personnes maghrébines et un de personnes blanches en caméra caché. Tous se présentent à l'accueil de deux clubs de plages pour demander à louer des transats. Dans les deux établissements, le constat est le même : il n'y a plus de places pour les couples noirs et maghrébins tandis que l'on propose immédiatement aux personnes blanches de s'installer.

    Pour Aurore Barbier, chargée de projet chez SOS Racisme, le but de cette expérience est de "montrer que les discriminations ce n’est pas toute l'année dans le cadre du travail, du logement, de la vie quotidienne... C'est même jusque dans les vacances". L'association a également annoncé porter plainte contre les deux établissements épinglés dans la vidéo. 

    Le gouvernement déterminé "à enrayer la discrimination"

    La ministre déléguée en charge de la Diversité et de l'Égalité des chances, Isabelle Rome, a été interrogée par le Huffingtonpost ce mardi 9 août. Elle a déclaré que si "les faits sont avérés, ils sont graves" et que le gouvernement était "résolument déterminé à enrayer la discrimination liée aux origines".

    L'ancienne magistrate a également fait savoir qu'elle avait prévu un rendez-vous avec les associations à "la rentrée pour travailler ensemble aux mesures les plus efficaces". Elle tient à ce que "des mesures dédiées soient intégrées dans le prochain plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme", prévu à la fin de l’année.

    Cliquez sur le lien ci-dessous pour voir les preuves de sos racisme :

    (14) Loopsider on Twitter: "Plus facile d’obtenir un transat sur les plages privées de la Côte d’Azur quand on est blanc, que quand on est une personne racisée. C’est ce qu’ont prouvé des militants de SOS racisme, lors d’un testing le 30 juillet à Juan-les-Pins. Nous les avons suivis en caméra cachée. https://t.co/AyWWZo3NQF" / Twitter 

    SOURCE : Racisme : quand des clubs de plages français refusent l'accès à des couples noirs et maghrébins - ladepeche.fr 

    Algérie, l’onde de choc

    Quelque temps après son installation à la maison, j'ai voulu en savoir davantage sur la photo qu'Étienne nous avait envoyée d'Algérie deux ans plus tôt. Quand je la lui ai montrée, la violence de sa réaction m'a déconcertée. « Je ne veux plus voir ça ! » Je n'ai pas insisté. Il ne voulait pas parler de cette guerre. « Je mets tout ça dans ma poche avec mon mouchoir par-dessus. » 

    Il n'avait pas encore vingt ans, mon oncle Étienne, lorsqu'il reçut sa feuille de route à lautomne 1958. Appelé du contingent, on l'envoyait faire la guerre en Algérie. Jamais encore il navait quitté son village normand, sauf une ou deux fois pour aller à Paris, voir ses frères, ouvriers en usine.

    C'était le plus jeune de mes oncles, ce qui me le rendait proche. Pour ma mère, il était toujours son « petit frère », le benjamin qu'elle avait élevé en sa qualité d'aînée. Il avait obtenu depuis peu son CAP de charcutier traiteur et était devenu l'employé de son maître de stage. L'un et l'autre s'appréciaient et ils aimaient travailler ensemble.

    Il partit sans bien comprendre ce qui lui arrivait et au grand désespoir de son père et de sa mère, mes grands-parents, pour qui cette guerre était dénuée de sens : défendre le pays contre les envahisseurs allemands, d’accord, mais là, qui nous menaçait ?

    De temps en temps, nous recevions une lettre de lui, avec toujours des nouvelles rassurantes. Ma mère disait pourtant : « C'est tellement dangereux là où il est ! Je vais lui répondre aujourd'hui, le courrier pour les soldats, ça n'attend pas. »

    Nous savions qu'il y avait une vraie guerre en Algérie depuis le rapatriement d'un jeune soldat qui avait été tué là-bas, deux ans avant le départ d’Étienne. Un vrai choc pour le village. On avait inhumé le jeune homme au cimetière de C... et tout le monde avait commenté l'événement : « C’est quoi ces “événements d’Algérie” si on nous renvoie nos gars les pieds devant ? »

    Tous les courriers d’Étienne venaient de Tebessa. Une fois, il joignit une photo à l'une de ses lettres avec, au dos, ces quelques mots : « Notre chère mascotte de Mont Douar (écrit Mondoire) ». Pas de date, mais je crois que nous l'avons reçue au cours du printemps 1959. J'ai tout de suite été intéressée par ce cliché en noir et blanc. Par l'âne d'abord, dont le regard doux et les longues oreilles débonnaires semblaient me faire signe.

    Ensuite, j'ai découvert Étienne tel que je ne l'avais jamais vu : à califourchon sur l'animal, il pose en treillis en compagnie d'un autre soldat. À l'arrière-plan de la photo, un immense bâtiment qui ressemble à un hangar pour avion entouré de tentes militaires. Dans le coin à droite, un camion bâché. L'ombre du groupe est bien marquée au sol tandis que le ciel paraît blanc : il doit faire chaud.

    Dans une maison où son père manquait

     à l'appel... 

    Un mois après le départ de son fils, mon grand-père fut foudroyé par un accident vasculaire cérébral et il mourut trois semaines plus tard. C’était une guerre de trop pour lui qui avait connu les deux grands conflits mondiaux. L'armée n’autorisa pas Étienne à rentrer en métropole pour assister à son inhumation. Cela nous a paru presque normal, l'Algérie c'était tellement loin ! Tout juste si nous ne la voyions pas à l'autre bout de la terre.

    Enfin, à l'automne 1960, Étienne, libéré, est rentré à C... désorienté après ses deux années de guerre, dans une maison où son père manquait à l'appel. Déprimé, sans repères, il se sentait incapable de reprendre son emploi malgré les sollicitations de son patron. Vidé de toute énergie, il se retrouvait sans projet. Il finit par accepter la proposition de mon père de venir lui donner un coup de main à son atelier. Certes, la carrosserie automobile, métier de mon père, n’avait rien à voir avec celui d’Étienne mais cela lui donnerait du temps pour récupérer et c'était une façon comme une autre de reprendre pied dans le monde du travail. Il est alors venu s’installer chez nous, à P...-en-Cotentin.

    Il passait ses journées à l'atelier et rentrait à la maison pour les repas. Toujours seul car il n'accompagnait pas mon père au café pour le sacro-saint apéritif avec les copains. Il préférait rester à l'écart des bruyantes tablées du bistro où on l'aurait forcément questionné sur l'Algérie. De toute façon, il n'avait pas d'argent pour payer sa tournée.

    Un jour en rentrant du collège, je l'ai aperçu qui se dirigeait vers notre maison et je me suis rendu compte avec étonnement qu'il portait des galoches et une veste peu seyante en velours côtelé portée auparavant par mon grand-père. Il avait bien changé, le jeune homme que j'avais toujours connu soigneux de sa personne... Le combattant d'Algérie n'avait donc pas un sou à lui ? J'ai fait comme si je n'avais rien remarqué.

    Le midi, en attendant le retour de mon père, toujours en retard pour les repas, nous avions du temps pour discuter entre nous, lui, ma mère et moi et j'aimais ces moments de complicité. J'étais alors en classe de cinquième et je lui racontais le collège, répondais à ses questions, lui montrais mes copies qu'il regardait avec intérêt. J'étais heureuse qu'il m'accepte comme interlocutrice.

    « Je préfère me taire ; je mets tout ça dans ma poche avec mon mouchoir par-dessus. » 

    Quelque temps après son installation à la maison, j'ai voulu en savoir davantage à propos de la photo qu'il nous avait envoyée d'Algérie deux ans plus tôt. Quand je la lui ai montrée, la violence de sa réaction m'a déconcertée. Comme si je lui portais un mauvais coup. Il est devenu très rouge, s'est agité sur sa chaise puis, d'un revers de main, il a envoyé la photo à l'autre bout de la table : « Je ne veux plus voir ça ! » Puis après un temps de silence : « Il nous suivait partout cet âne, tous les gars l'aimaient, c'était notre mascotte. Un jour, on a changé de cantonnement, il a suivi nos camions comme d'habitude. Le capitaine a gueulé «  j’en ai marre de ce foutu bourricot ! Il a ajusté son pistolet-mitrailleur et il l'a dégommé. Net. »

    La férocité de cet acte m'indigna. Pourquoi tuer un animal aussi affectueux ? Alors, Étienne, avec un ample geste «C'est vraiment rien à côté de tout ce que j'ai vu là-bas ! Si on n'avait tué que des ânes...» Je n'ai pas insisté. D'ailleurs, il ne voulait pas parler de cette guerre car il était sûr qu'on ne le croirait pas. « Je préfère me taire ; je mets tout ça dans ma poche avec mon mouchoir par-dessus. » 

    Pourtant, il me raconta les nuits glacées sous la tente. Je croyais qu'il faisait toujours chaud en Algérie ! Eh bien, je me trompais : il avait eu tellement froid qu'il avait dû se procurer, sur ses deniers, un sac de couchage en duvet, pour suppléer au matériel insuffisant de l'armée. Ce duvet, il m'en faisait cadeau bien volontiers puisque j'aimais camper ! Lui, il ne camperait plus jamais, ça non !

    Étienne resta chez nous six mois environ et, chaque dimanche — il y tenait et y prenait plaisir — c'était lui qui préparait les repas. Il cuisinait très bien et tout ce qu'il mettait sur notre table était délicieux et, pour nous, exotique : poisson à la sauce verte, riz à l'orange, salade niçoise... Il reprit un peu de confiance en lui-même et, au printemps 1961, il trouva à Saint-Lô un emploi correspondant à son savoir-faire. Au bout d'un an, se sentant plus solide, il partit travailler à Caen Au Fin Gourmet. Enfin, quelque temps après, il trouva un emploi très intéressant à Paris, chez un traiteur chic du seizième arrondissement.

    Devenu parisien, il venait passer ses congés d'été à C..., chez sa mère. Il n'allait jamais ailleurs même si, de loin en loin, il disait qu'il aimerait retourner en Algérie, mais en touriste cette fois, le pays était si beau ! Il n'y retourna jamais. Pourtant, l'Algérie ne le lâcha pas. Les années passant, il devint de plus en plus amer et s'enfonça dans le ressentiment. On lui avait fait faire une guerre qui n'avait aucun sens et c'était pour rien qu'il avait risqué sa peau dans les djebels ! Une sacrée veine que les fellaghas n'aient pas réussi à le descendre ! Ses compagnons et lui en avaient bavé, certains étaient morts et tout le monde s'en fichait ! Selon lui, les autorités n'avaient que mépris pour les vétérans d'Algérie.

    « Décidément, il est méconnaissable, Étienne ! » 

    Ses relations avec les femmes sont devenues de plus en plus chaotiques. Pendant ses années d'Algérie, il avait correspondu avec une jeune fille qui vivait dans un village voisin — une marraine de guerre en quelque sorte. A son retour, en septembre 1960, j'étais encore en vacances à C... et je vis, à plusieurs reprises, l'épistolière passer à bicyclette devant la maison de ma grand-mère. À chaque fois, elle me demandait si Étienne était là, s'il allait bien... Ma grand-mère m'avait interdit de lui répondre mais je me gardais bien d'obéir, ma sympathie allait à la jeune femme dont je percevais confusément la souffrance. Elle n'insista pas longtemps. Ma mère, aussi choquée que moi, me dit «Voilà ce qu’il est devenu ! Cette jeune fille lui a envoyé des lettres et des colis pendant deux ans et, maintenant, il ne veut plus la voir !»

    Quelque temps après, Étienne confia à mon père qu'il venait d'avoir des jumelles avec une femme qui n'était « pas valable » selon lui, et qu'il ne voulait pas épouser. À nouveau, ma mère manifesta son désaccord avec son frère préféré : « Décidément, il est méconnaissable, Étienne ! Qu’il n’épouse pas la mère, je peux comprendre, mais il pourrait au moins reconnaître ses enfants ! » Il avait toujours dans son portefeuille la photo de ces deux fillettes qu'il ne reconnut jamais.

    Le traiteur parisien avec lequel il avait travaillé en bonne intelligence prit sa retraite et il vendit son affaire. Étienne ne réussit jamais à s'habituer à son nouveau patron. Il devint de plus en plus dépressif puis il démissionna. Nous l’avions cru guéri de ses deux années d’Algérie mais nous étions trompés.

    Depuis quelques années déjà, il était en butte à un mal-être permanent et il prenait un traitement antidépresseur. Il vécut très mal ses deux ou trois mois de chômage. Pourtant, fort de ses compétences professionnelles, il trouva un autre emploi sans difficulté. Mais, la veille du jour où il devait prendre son nouveau poste, il se suicida.

    SOURCE : Algérie, l’onde de choc | Le Club (mediapart.fr) 

     

     


    2 commentaires
  •  

    Le déclin de la France

    et le renouveau Algérien

    C’est dans ce contexte

    que Macron est attendu fin août

    en Algérie

    Le déclin de la France  et le renouveau Algérien *** C’est dans ce contexte que Macron est attendu fin août  en Algérie

    Menace de récession économique qui s’approche à grands pas, mauvaise gestion des effets du Covid-19, envolée des prix alimentaires et énergétiques, scandales à la pelle (Uber Files et  Mckinsey) perte du méga-vente des sous-marins à l’Australie, chassée du Mali, perte d’influence dans plusieurs pays africains, la France est-t-elle mal gérée? 

    Apparemment oui, si on se réfère au déficit de 100 milliards d’euros prévu en 2022, annonciateur d’une imminente récession financière et économique, sécheresse annonciatrice de pénurie d’eau dans plusieurs départements français, et d’effets dévastateurs sur la production de plusieurs produits agricoles, et qui s’ajoute à un rude hiver qui se profile dans le sillage du conflit ukrainien et les représailles de Moscou sur les sanctions économiques imposées par l’Union Européenne, applaudies par Macron et son ministre de l’économie Bruno Le Maire qui avait prophétisé un effondrement de l’économie russe.

    Que reste-t-il de l’arrogance française ? 

    Compte tenu de l’évolution que connaît le monde dans le sens d’un nouvel ordre mondial multipolaire, les dirigeants français manquant de vision et de visibilité continue de baigner dans le rôle de girouettes de l’OTAN et son patron Oncle Sam et de tenir une attitude belliqueuse et néocoloniale lorsqu’il s’agit des anciennes colonies. Aujourd’hui, la France récolte les fruits de sa politique néocoloniale en Afrique et plusieurs régions du monde dont les populations n’hésitent plus à exprimer leur hostilité à la France.

    L’exemple algérien 

    L’après 12 décembre 2019 et l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Etat Algérien ont été fatals aux desseins français dont les dirigeants s’étaient habitués à dicter leur vision à El Issaba qui ne se soucie guère des intérêts suprêmes du pays, focalisant uniquement sur la prédation et le transfert illégal des richesses des Algériens vers d’autres cieux dont celui de la France.
    Aujourd’hui, face aux décisions courageuses prises par les hauts dirigeants du pays, en matière de diversification des relations économiques, et d’assoir la souveraineté synonyme de dignité nationale et de sauvegarde de serment et legs de nos glorieux martyrs, l’ancien colon réactive sa 5ème colonne, qui passe à la vitesse supérieure en matière de dénigrement des acquis enregistrés par l’Algérie depuis cette date du 12 décembre. Il n’est pas surprenant de voir les larbins de la néocolonisation, soutenu par l’Establishment français et les nostalgiques du paradis perdu et de l’Algérie Française se manifester en faisant de la publicité sur certains acteurs de la colonisation comme Yves Saint Laurent ou Albert Camus. La 5ème colonne s’active aujourd’hui à saborder les grands projets du siècle, initiés par l’Etat Algérien, comme le mégaprojet du port d’El Hamdania, la Transsaharienne, la Dorsale Transsaharienne, le gazoduc TSGP reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, et qui s’ajoutent à une prochaine adhésion au BRICS et au redéploiement de la diplomatie algérienne qui commence à porter ses fruits, via le retour de l’Algérie sur la scène internationale, comme Etat-pivot et acteur incontournable dans le règlement des conflits régionaux et la promotion de la paix dans les quatre coins de la planète.

    L’argument fallacieux des visas 

    Pour caresser les émotions et la fibre des algériens, les autorités françaises brandissent à chaque fois l’argument des visas et de la liberté de circulation de nos compatriotes, sachant que l’ancien occupant est resté 132 ans sans faire de visa.

    D’ailleurs, ce n’est pas surprenant de lire sur le site TSA.com les déclarations du Consul Général de France à Alger Marc Sédille , le diplomate qui adore le caricaturiste caricaturé Ali Dilem et qui s’apprête à quitter l’Algérie après deux passages dans notre pays, de 2012 à 2015 (comme adjoint), puis de 2018 à 2022, comme consul général. TSA n’a pas tari d’éloge sur le diplomate français qui aurait délivré plus de 400 000 visas aux Algériens chaque année. Un chiffre fantaisiste si on se réfère aux restrictions du Covid-19 et la fermeture des espaces aériens. TSA aurait aussi dû nous révéler l’argent pris par la chancellerie pour les demandes de visa rejetées.
    Pour ce qui est des déclarations Marc Sédille, au sujet des tractations  avec  le Conseil du renouveau économique algérien, CREA concernant  la mobilité des hommes d’affaires algériens, les résultats sont connus d’avance comme c’était le cas avec le FCE d’Ali Haddad, ou la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) dirigée par Samy Agli, qui n’a pas hésité à dérouler le tapis rouge à Kamel Amellal, cofondateur du site anti-algérien Chouf Chouf et acteur du premier choix de la Loi Avia, initiée par Macron pour neutraliser les voix hostiles à l’impérialisme et sionisme.

    Priorité à la révision de l’accord d’association avec l’Union Européenne 

    Le président de la république Abdelmadjid Tebboune avait souligné que l’exercice en cours sera, l’année de l’économie par excellence. L’adoption récente du Code d’investissement, devrait inciter nos opérateurs à se mobiliser davantage sur les intérêts suprêmes du pays, revigoré par les acquis de ces dernières années et d’une conjoncture internationale favorable, incitant à conclure des partenariats avec d’autres pays que la France, qui n’apportera rien à l’Algérie. Les exemples n’en manquent pas, la France considère l’Algérie comme un marché et jamais un partenaire. Le développement économique de l’Algérie est lié à sa profondeur africaine, l’accord d’association avec l’Union Européenne a lésé les intérêts algériens, s’entêter à poursuivre cette logique, est un suicide et crime à la fois à l’égard du Peuple Algérien et ses énormes sacrifices.

    SOURCE : Le déclin de la France et le renouveau Algérien - Algerie54 

    C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron serait attendu fin août en Algérie

    Les relations algéro-françaises, qui ont connu une période de fortes turbulences en 2021, devraient connaître un nouveau départ avec la prochaine visite du président français Emmanuel Macron en Algérie.

    L’invitation à Macron a été lancée par son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, dans la lettre de félicitations qu’il lui a envoyée le 25 avril dernier au lendemain de sa réélection pour un second mandat présidentiel.

    Emmanuel Macron a répondu favorablement à l’invitation de son homologue algérien dans un message qu’il lui a adressé à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet dernier.

    « En réponse à votre invitation, je serai heureux de venir en Algérie prochainement pour lancer ensemble ce nouvel agenda bilatéral, construit en confiance et dans le respect mutuel de nos souverainetés », a écrit Macron dans son message au président algérien.

    Si le principe d’une visite de Macron en Algérie a été acté par les échanges entre les présidents qui entretiennent de bonnes relations, il restait à fixer la date de la venue du président français.

    Selon nos informations, c’est chose faite. Le président Macron, dont ce sera la première visite depuis l’élection de Tebboune en décembre 20219, est attendu fin août en Algérie, probablement le 25.

    Le président français devrait effectuer un déplacement d’une journée en Algérie pour acter le réchauffement des relations entre les deux pays, discuter de certains sujets comme la mémoire, l’économie, l’émigration, et pour éventuellement préparer le terrain, à une visite d’Etat de trois jours.

    L’année 2021 particulièrement difficile entre l’Algérie et la France, avec des tensions qui ont atteint leur pic à l’automne dernier suite aux déclarations controversées faites fin septembre 2021 par Macron sur le système politique algérien et l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830.

    Questions qui fâchent 

    Avant ces déclarations qui ont mécontenté Alger, le gouvernement français a réduit drastiquement le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens, officiellement à cause du refus de l’Algérie de délivrer les laissez-passer aux clandestins algériens frappés d’une obligation de quitter le territoire français. En riposte, Alger avait notamment interdit aux avions militaires français de l’opération Barkhane de survoler son territoire, et rappelé  son ambassadeur à Paris qui n’a repris son poste qu’en janvier 2022.

    Les relations entre les deux pays, ont commencé alors à se réchauffer, sans reprendre leurs cours normal, en raison de la persistance des différends liés à la mémoire, les restrictions sur les visas aux ressortissants algériens, le rapatriement des clandestins algériens qui font l’objet d’une décision d’expulsion en France, la présence des entreprises françaises en Algérie.

    Dans ce contexte, la visite d’une délégation du Medef (patronat français) conduite par son président Geoffroy Roux de Bézieux, fin mai en Algérie, a été un échec total, puisque les patrons français sont repartis sans la moindre avancée dans les discussions sur la reprise des liens économiques entre les deux pays.

    A ces dossiers classiques s’ajoutent d’autres questions qui fâchent comme l’extradition d’opposants, de blogueurs ou d’activistes algériens, recherchés par la justice algérienne.

    En octobre 2021, alors que les relations franco-algériennes étaient plongées dans un froid glacial, le président Abdelmadjid Tebboune a exigé de la France d’extrader le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) Ferhat Mehenni.

    Le MAK a été classé organisation terroriste en Algérie ainsi que le Mouvement islamiste Rachad.

    SOURCE : Emmanuel Macron attendu fin août en Algérie (tsa-algerie.com) 


    1 commentaire
  •  

    « Vous êtes l’incarnation politique

    de la France d’en haut »

    Adrien Quatennens

    « Vous êtes l’incarnation politique de la France d’en haut »  Adrien Quatennens

    "Vous êtes définitivement l’incarnation politique de la France d’en haut. Celle pour qui tout va bien. Celle qui sabre le champagne. Celle qui fait la fête dans les destinations de luxe. Celle qui vit ses rêves les plus fous sur les cauchemars quotidiens de la France populaire."

    Françaises, Français pensez à ce scandale lors des prochaines élections. N’oubliez jamais que l’extrême droite est à la porte du pouvoir… avec l’aide de la macronie, de la droite extrême et de la droite…

    Seule la gauche unie pourra empêcher ce grave danger !!!

     


    votre commentaire
  •  

     

     

    Pour quand la paix ?

     

    Jean Ferrat l'a si bien chantée ! 

     

    « Le bonheur n’est pas au bout du chemin, car il est le chemin. » – adage tibétain

    « Il n’y a pas d’autre bonheur que la paix, car sans la paix, il ne peut y avoir de bonheur »

    « Je fais le rêve, qu'un jour les hommes,
    se lèveront et comprendront enfin,
    qu'ils sont faits pour vivre ensemble comme des frères.
    Je fais le rêve, qu'un jour,
    chaque homme différent dans le monde entier,
    sera jugé pour sa valeur personnelle,
    non sur la couleur de sa peau ou de son appartenance religieuse
    et que les hommes respecteront
    la dignité de la personne humaine...
    Ce serait merveilleux !
    Les étoiles pourront enfin chanter ensemble ! »
    Martin Luther King

    MAIS CE N'EST QU'UN REVE...
     

    Pour quand la paix ? Jean Ferrat l'a si bien chantée !


    JEAN FERRAT La Paix Sur Terre

     

    Pour quand la paix ? Jean Ferrat l'a si bien chantée !

    Hélas, alors que mon camarade Jacques Cros nous parle du 77ème anniversaire du bombardement atomique d’Hiroshima (cliquez sur le lien : http://cessenon.centerblog.net/6575402-nous-sommes-le-6-aout-2022) on peut dire que le gouvernement colonialiste d’Israël fête « à sa manière » cet anniversaire !!!

    Michel Dandelot


     

    Commençons par l'assassinat

    de l'enfance innocente

    Alaa Abdullah Qaddoum, petite fille palestinienne de 5 ans, assassinée à Gaza

    Pour quand la paix ? Jean Ferrat l'a si bien chantée !

    Une frappe aérienne israélienne a tué Alaa Abdullah Riyad Qaddoum, petite fille de 5 ans, le 5 août dans la ville de Gaza.

    Une attaque aérienne israélienne a tué vendredi une petite fille palestinienne de 5 ans dans la ville de Gaza alors que l’armée israélienne annonçait une nouvelle offensive militaire sur la Bande de Gaza.

    Alaa Abdullah Riyad Qaddoum, 5 ans, a été tuée le 5 août vers 16 H.30 par une frappe aérienne israélienne sur le quartier de Shuja’iyya de la ville de Gaza, d’après les renseignements collectés par Défense des Enfants International – Palestine (DCIP). La frappe aérienne israélienne a atteint un groupe de personnes rassemblées devant la mosquée Abu Samra dans la zone de Wadi Al-Arayes du quartier de Shuja’iyya. Le frère de six ans d’Alaa, Riyad, et son père, Abdullah, ont été blessés dans cette même attaque.

    « Les forces israéliennes utilisent couramment des armes explosives dans des zones civiles densément peuplées avec un mépris total pour leurs effets aveugles », a dit Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilité à DCIP. « Il n’existe aucun endroit sûr dans la Bande de Gaza pour les enfants palestiniens et leurs familles et ils supportent de plus en plus le poids des offensives militaires répétées d’Israël.

    Alaa est morte instantanément et a subi des blessures de shrapnels au front, à la poitrine et à la jambe droite, d’après le médecin de l’hôpital Al-Shifa.

    Au moins deux autres Palestiniens ont été tués dans cette même attaque, dont le cousin de 24 ans d’Alaa, Yousef Salman Mohammad Qaddoum, d’après les informations rassemblées par DCIP.

    L’armée israélienne a lancé des attaques aériennes vendredi à travers la Bande de Gaza, tuant au moins dix personnes et en blessant au moins 55 d’après le ministère palestinien de la Santé à Gaza.

    L’offensive militaire israélienne arrive quelques jours après que les forces israéliennes aient arrêté un haut dirigeant du Jihad Islamique à Jénine et tué un garçon de 16 ans, Dirar Riyad Lufti Al-Haj Saleh, également à Jénine, qui manifestait contre l’incursion militaire israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine.

    Le droit humanitaire international interdit les attaques aveugles et disproportionnées et exige de toutes les parties d’un conflit armé de faire la différence entre cibles militaires, civils et biens civils. Israël, en tant que puissance occupante dans le Territoire Palestinien Occupé, dont la Bande de Gaza, a le devoir de protéger la population civile palestinienne contre la violence.

    Les autorités israéliennes ont imposé à la Bande de Gaza une politique de bouclage depuis 2007 par un contrôle strict et une limitation de l’entrée et de la sortie des individus ; le maintien de restrictions rigoureuses sur les importations, y compris de nourriture, de matériaux de constructions, de carburant et autres éléments essentiels ; ainsi que l’interdiction des exportations. Israël continue de maintenir un contrôle complet sur les frontières, l’espace aérien et les eaux territoriales de la Bande de Gaza.

    SOURCE : Alaa Abdullah Qaddoum, petite fille palestinienne de 5 ans, assassinée à Gaza (espacemanager.com)

    Peur et accablement à Gaza

     de nouveau frappée par Israël

     

     

    Pour quand la paix ? Jean Ferrat l'a si bien chantée !

    AFP 

    Rues vides et rideaux baissés : alors que le Jihad islamique et Israël s'affrontent, Gaza a des airs de ville fantôme et les habitants de l'enclave éprouvée par les guerres ont l'impression de revivre inlassablement les mêmes scènes.

    Vendredi après-midi, comme toutes les semaines pour le jour de repos hebdomadaire, la corniche de Gaza, l'une des seules bouffées d'air dans le territoire surpeuplé, était encore bondée de monde.

    Moins de 24 heures plus tard, cette longue avenue le long de la mer Méditerranée est déserte. Les nombreux cafés ont fermé leurs portes, les vendeurs ambulants sont restés chez eux.

    Il n'y a pas âme qui vive non plus dans le centre-ville. Les seuls habitants qui s'aventurent hors de chez eux examinent les dégâts des raids, les débris de verre à terre et les stigmates d'incendies.

    Peur et accablement à Gaza, de nouveau frappée par Israël

    AFP

    "Nous vivions dans le calme et soudain les bombardements ont commencé vendredi après-midi", témoigne Mohammed Hamami, 40 ans, "pris par surprise" par l'"agression" israélienne sur Gaza, territoire de 2,3 millions d'habitants sous strict blocus israélien depuis 2007.

    L'armée israélienne dit mener à Gaza une opération "préventive". Elle dit ne viser que le Jihad islamique, le deuxième groupe armé du territoire après le Hamas au pouvoir. Quinze combattants ont été tués, d'après Israël. Les autorités locales, elles, font état de 11 morts et de plus de 80 blessés.

    Parmi les victimes, une fillette de cinq ans, Alaa Kaddoum. Sa famille l'a enterrée après le raid qui a visé son quartier résidentiel à Gaza, encore vêtue de son T-shirt rose assorti au ruban emmêlé dans ses cheveux bouclés.

    Peur et accablement à Gaza, de nouveau frappée par Israël

    AFP

    "Assez, assez !", lance M. Hamami. "Nous vivons dans la peur de l'occupation (israélienne). Chaque mois ou chaque année une guerre a lieu", souffle-t-il, alors qu'Israël et les groupes armés de Gaza se sont livré quatre guerres depuis 2007.

    La dernière, en mai 2021, avait fait en onze jours 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.

    - "Seuls" -

    "Cette dernière escalade ramène des images de peur, d'anxiété, le sentiment que nous sommes seuls", explique Dounia Alamal Ismaïl, une habitante du centre-ville qui n'a pas fermé l'oeil de la nuit à cause du bruit incessant des explosions et des raids aériens.

    "J'espère que cette escalade ne se transformera pas en une confrontation plus importante et que la médiation égyptienne parviendra à rétablir le calme", ajoute-t-elle.

    D'après des sources égyptiennes, Le Caire, intermédiaire historique entre Israël et les Palestiniens, dont les groupes armés de Gaza, s'efforce d'établir une médiation. Mais pour les habitants sur le terrain, l'heure est à la désolation.

    Pour quand la paix ? Jean Ferrat l'a si bien chantée !

     

    AFP

    A Jabalia, dans le nord de l'enclave coincée entre l'Egypte, la Méditerranée et Israël, Fouad Farajallah inspecte sa maison. Son salon s'est transformé en un fouillis de tôles et de gravats, le ventilateur tient encore miraculeusement à un bout de plafond.

    "J'étais assis sur le canapé avec mon épouse et mes enfants et soudainement tout est tombé", raconte-t-il à l'AFP. "Mon épouse a eu la main cassée et mon fils a été touché par des éclats d'obus".

    Et dans les airs, lorsque le silence semble revenir entre deux tirs, c'est le constant sifflement des "zannana", les drones israéliens qui observent tout depuis le ciel, qui prennent le relais.

    SOURCE : Peur et accablement à Gaza, de nouveau frappée par Israël (la-croix.com)

     GAZA à NOUVEAU BOMBARDéE

     

    Pour quand la paix ? Jean Ferrat l'a si bien chantée !

    Communiqué de l'AFPS 

    Gaza de nouveau bombardée : indignation et appel à sanctions

    Une fois de plus, la Bande de Gaza est bombardée par l’armée israélienne, et tout indique que celle-ci veut s’engager dans une opération d’ampleur. Elle a rappelé ses réservistes, et donné un nom de code à cette nouvelle offensive commencée hier (5 août) qui a déjà fait, selon les derniers décomptes, 12 morts dont une petite fille et 80 blessés dans la population palestinienne. Une artiste palestinienne, Dudiana Al-Umoure, figure parmi les victimes. 

    Il n’y avait, cette fois, aucun prétexte, pas même un tir de roquette en provenance de Gaza. Israël a arrêté en Cisjordanie un responsable d’un parti palestinien (le Jihad islamique), celui-ci n’a pas répliqué, Israël est allé bombarder à Gaza… Même dans la logique guerrière israélienne, c’est incompréhensible. 

    Pour tenter de le comprendre, il faut se souvenir de deux circonstances. La première est qu’Israël est en campagne électorale, et qu’en l’état actuel de la politique israélienne, et en l’absence de toute sanction, le fait d’aller bombarder Gaza, en toute impunité, est toujours payant sur le plan électoral ; c’est monstrueux, mais c’est ainsi. 

    La deuxième circonstance est plus entre nos mains. Le Conseil Affaires étrangères de l’Union Européenne a donné son accord pour que reprennent les réunions du Conseil d’Association entre l’Union Européenne et Israël… avec le prétexte avoué de donner des signes positifs au Premier ministre par intérim, Yaïr Lapid, qualifié de « modéré », alors même que la colonisation, la répression, les expulsions d’habitants palestiniens s’intensifient. Chaque fois que l’Union Européenne a voulu ainsi « encourager » et « payer d’avance », on connaît le résultat : ces gestes sont pris par Israël comme un véritable permis de tuer. 

    Il faut revenir à la réalité. La réalité, c’est que la population de Gaza, assiégée depuis 15 ans, subit à nouveau la terreur des bombardements israéliens. Nous pensons particulièrement aux enfants de Gaza, qui sont tous traumatisés à des degrés souvent sévères, aux psychologues de Gaza qui tentent de leur faire dépasser leur traumatisme… et à nouveau l’angoisse, la terreur des bombardements, les destructions, les victimes. 

    En droit international, cela a un nom : c’est une fois de plus un crime de guerre. 

    L’Association France Palestine Solidarité appelle la France, membre du Conseil de Sécurité de l’ONU et Haute partie contractante des conventions de Genève, à condamner sans ambiguïté ces nouveaux crimes de l’armée israélienne, à demander l’annulation immédiate de toute reprise de réunion du Conseil d’Association, à prendre enfin des sanctions contre ces nouveaux crimes. Nous demandons au Président de la République et à la ministre des Affaires étrangères d’intervenir avec la plus grande fermeté dans ce sens. Et qu’on arrête enfin de parler de « sécurité d’Israël » lorsque c’est la population palestinienne de Gaza qui vit dans l’insécurité la plus totale. 

    Le Bureau national de l'AFPS, le 6 août 2022 

    SOURCE : GAZA A NOUVEAU BOMBARDEE - ww.bernard-deschamps.net 

     


    1 commentaire
  • SUITE DE L’ARTICLE PRécédent

     

    Communiqué de l’AFPS

    Oui, c’est l’apartheid ! Face aux attaques indécentes, revenons aux faits et à la dignité du débat

     

    Communiqué de l’AFPS  Oui, c’est l’apartheid ! Face aux attaques indécentes, revenons aux faits et à la dignité du débat

     

    L’Association France Palestine Solidarité a déjà salué l’initiative des député·e·s qui ont, le 13 juillet, déposé une proposition de résolution qui condamne « l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ». Une proposition parfaitement étayée sur le plan juridique, et qui avait d’ailleurs fait l’objet d’un premier dépôt en mai dernier sans que cela ne suscite la moindre réaction.

    Cette fois, c’est tout le réseau des soutiens inconditionnels à l’État d’Israël qui s’est déchaîné, dans une incroyable démesure. Cette résolution porterait en elle la haine d’Israël, et pire encore de la « communauté juive » d’Israël. Les polémistes font mine d’ignorer que la définition internationale de l’apartheid dépasse le cas de l’Afrique du Sud, et que la notion de « groupe racial », dans une acception très large, fait partie intégrante de cette définition ! La « définition IHRA » de l’antisémitisme est largement invoquée en s’appuyant sur ses « exemples » contestés… alors qu’ils ont été exclus de la résolution votée à l’Assemblée Nationale de décembre 2019 ! Une organisation qui se prétend antiraciste alimente ce déni en osant demander à la présidente de l’Assemblée nationale d’enfreindre les règles qui fixent son ordre du jour. Et le ministre Eric Dupond-Moretti a cru bon d’en rajouter à ces attaques, en accusant d’antisémitisme les député·e·s qu’il qualifie d’« extrême-gauche ».

    Cette accusation d’antisémitisme est un procédé classique de tous ceux qui veulent faire taire les voix qui critiquent la politique de l’État d’Israël et interviennent dans le sens du respect du Droit. Face à la violence de ces accusations, l’AFPS réitère tout son soutien aux signataires du projet de résolution, et appelle toutes et tous les député·e·s de bonne foi à résister à ce chantage ignoble.

    Faut-il rappeler que le crime d’apartheid est parfaitement défini par l’ONU et par le statut de Rome qui a établi la Cour pénale internationale, adopté par de très nombreux États dont la France ? Faut-il rappeler que deux des plus grandes organisations internationales de défense des droits humains, que sont Human Rights Watch et Amnesty International ont établi, sur la base de faits précis, que le crime d’apartheid est bien commis par l’État d’Israël contre le peuple palestinien pris dans son ensemble ? Une qualification également partagée et étayée par les ONG palestiniennes de défense des droits humains, par l’ONG israélienne B’Tselem et par l’OLP… Faut-il rappeler que le crime d’apartheid est un crime contre l’humanité, le plus grave dans l’échelle du droit international ?

    Certaines personnalités qui expriment par ailleurs une forme de solidarité avec le peuple palestinien, hésitent à parler d’apartheid. Tout en les respectant, nous leur disons simplement : pour combattre une situation inacceptable, il faut commencer par l’appeler par son nom. Et que cette exigence est également portée par l’OLP et par toutes les composantes de la société civile palestinienne, qui subit tous les jours ce régime inhumain.

    La proposition de résolution déposée le 13 juillet a l’immense mérite de porter le débat sur le plan politique. L’AFPS y prendra toute sa place, dans le respect des personnes de bonne foi, en rappelant toujours les faits et le droit, et dans un combat sans concession contre les soutiens inconditionnels de l’État d’Israël qui manipulent le juste combat contre l’antisémitisme pour tenter de faire taire les voix qui critiquent la politique de cet État.

    Le Bureau national de l’AFPS, le 4 août 2022

    Communiqué de l’AFPS  Oui, c’est l’apartheid ! Face aux attaques indécentes, revenons aux faits et à la dignité du débat

    SOURCE : https://www.france-palestine.org/Oui-c-est-l-apartheid-Face-aux-attaques-indecentes-revenons-aux-faits-et-a-la 

     

    ACCUSATION d'antisémitisme : le député LFI Manuel Bompard demande des EXCUSES à Borne et Dupond-Moretti

    Communiqué de l’AFPS  Oui, c’est l’apartheid ! Face aux attaques indécentes, revenons aux faits et à la dignité du débat

    Le député de la Nupes Manuel Bompard a réclamé des excuses de la part d'Elisabeth Borne et Eric Dupond-Moretti après un incident à l'Assemblée autour d'une proposition de résolution sur Israël, et des accusations des deux membres du gouvernement. 

    Le député de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, a demandé le 3 août au ministre de la Justice et au Premier ministre des excuses, après que la Nupes a été accusée d'antisémitisme par les deux membres de l'exécutif.

    Lors de la séance des questions au gouvernement le 2 août, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a en effet pointé du doigt «l'extrême droite» mais surtout «l'extrême gauche» et une récente proposition, signée par une quarantaine d'élus de gauche qui condamnent le «régime d'apartheid» d'Israël contre les Palestiniens, «un régime institutionnalisé d'oppression et de domination systématique par un seul groupe racial». Le texte avait récemment fait polémique à gauche et provoqué une série de condamnations d'associations.

    Utilisé par des ONG locales et Human Rights Watch (HRW), le terme d'«apartheid» a été repris en février par Amnesty International pour qualifier la politique d'Israël envers les Palestiniens, traités comme un «groupe racial inférieur», selon cette organisation de défense des droits humains dont les propos ont été fustigés par l'Etat hébreu. 

    Les mots du ministre, le 2 août, ont provoqué des réactions outrées des députés de la coalition Nupes et leur départ de l'hémicycle.

    Manuel Bompard, qui n'est pas signataire de la résolution, a réclamé des excuses de la part d'Elisabeth Borne et d'Eric Dupond-Moretti le 3 août sur RFI, «car on ne peut pas proférer à l'encontre d'une partie de la représentation nationale des accusations d'antisémitisme», cela «sans aucun fait : aucune personne de LFI n'a jamais été suspectée, condamnée, poursuivie, pour des propos ou des actes antisémites», a-t-il fait valoir.

    Une manœuvre du gouvernement pour disqualifier les oppositions ? 

    Il a aussi enjoint le ministre de la Justice, «s'il considère qu'il y a des antisémites à l'Assemblée nationale [à] les traduire devant les tribunaux», car l'antisémitisme n'est «pas une opinion mais un délit».

    Il a aussi accusé le gouvernement d'«utiliser cette accusation comme une forme de rayon paralysant pour disqualifier telle ou telle formation politique».

    L'Insoumis Aymeric Caron avait lui aussi demandé le 2 août «des excuses» à Elisabeth Borne après qu'elle a estimé, en visant LFI, qu'être républicain «ça n'est pas le cas de tout le monde sur ces bancs» de l'Assemblée et accusant certains du groupe Nupes de ne pas défendre la lutte contre l’antisémitisme.

    Vu sur l’application RT News

    Film documentaire en français sur les amputés de Gaza. Un cri légitime contre l'injustice

     

     

     


    1 commentaire
  •  

    Antisémitisme : la faute majuscule

    de la Macronie

    Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie

    En taxant les députés NUPES et singulièrement LFI d'antisémitisme en plein hémicycle, le gouvernement et les députés Renaissance, banalisent le crime et parachèvent la respectabilité présumée du RN.

    Il ne leur reste que cela. En l'absence de majorité, dans un contexte socio-économique hyper tendu, ce 2 août, le gouvernement a abattu sa dernière carte face à l'opposition de gauche en la vouant aux gémonies de l'antisémitisme.

    Ce fut d'abord le très sioniste soutien du gouvernement Netanyahou, M Habib qui sonna la charge. Ses insultes auraient pu en "toucher une sans faire bouger l'autre", tant l'homme est connu pour ces outrances pro-israéliennes et islamophobes. Cependant, le garde des sceaux, qui au lendemain des législatives fut l'un des tous premiers à tendre la main à l'extrême droite, reprend à son compte les accusations. Enfin ce fut au tour de Madame Borne, première ministre sans portefeuille ni pouvoir de tenter avec ses gros sabots de scinder l'opposition de gauche en déclarant que bien sûr PCF EELV et PS étaient dans le champ républicain tout en excluant LFI.

    Madame la première ministre, sans doute oublieuse de la quasi réhabilitation de Pétain, puis de Maurras par son patron entre 2018 et aujourd'hui, trouvait ce qu'elle pensait être une issue.

    L'accusation d'antisémitisme, jusqu'ici, faisait figure d'arme atomique à l'encontre de l'accusé. Or, l'utiliser en ce lieu et ainsi a deux effets délétères

    D'abord, elle banalise la gravité de l'accusation. Si, en effet, 75 députés étaient effectivement antisémites, ces derniers devraient être interdits d'assemblée, traduits devant la justice et condamnés. Or bien sûr rien de tel dans le cas présent. Conclusion, l'antisémitisme peut être brandi en plein parlement, par les plus hauts personnages de l'État sans que cela soit suivi du moindre effet réel hormis d'agiter les plateaux et les réseaux sociaux pour 24 heures. L'antisémitisme devient donc une accusation banale, courante, un effet de manche pour quiconque dispose d'une tribune.

    Le second but de l'opération médiatico politique est purement politicien : il consiste à accoler Gauche (radicale) à antisémitisme dans une sorte de délire révisionniste officiel afin de mieux disculper les vrais antisémites historique, le courant antisémite ultra majoritaire à savoir l'extrême droite. C'est ainsi que le délirant Onfray, en retraçant la généalogie de l'antisémitisme, évite soigneusement d'évoquer le nazisme... et même les antidreyfusards pour fustiger l'antisionisme. Tenter ainsi de bouter hors de la République le camp qui célèbre l'homme qui en a forgé la devise, Robespierre, (et qui se battit pour la citoyenneté pour les juifs !), pourrait être ridicule mais...

    C'est le troisième acte de la tragédie qui se joue en fait. Après l'élection grotesque d'un Président détesté grâce à un électorat taxé aujourd'hui d'être antisémite, le deuxième acte fut celui de la trahison, par l'alliance manifeste de la minorité parlementaire avec les représentants fascistes du RN. Le troisième acte est celui où le noeud gordien se resserre sur les acteurs. En abattant un mois après les élections la carte offensive la plus disqualifiante pour l'opposition, la Macronie est déjà à nu. Une fois l'effet retombé, que lui restera-t-il ? Rien si ce n'est la gestion des pots cassés. La Macronie n'a plus rien en stock, ni contre LFI, ni surtout contre le RN.

    La rentrée sera très compliquée à gérer et le quatrième acte sera celui de la dissolution, celui où les protagonistes en se débattant dans tous les sens se condamnent définitivement. Le dernier acte sera le triomphe de l'extrême droite aux prochaines législatives qui aura pu nouer des alliances de Reconquête à LR, et qui sera en position de force si par miracle elle n'est pas majoritaire.

    Macron aura donc sa cohabitation avec Le Pen. Les deux seront d'accord pour restreindre le droit d'expression de la gauche jugée extrémiste, puis la radicale, puis la modérée. On y va tout droit. Les Français regardent ailleurs.

    SOURCE : Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie | Le Club de Mediapart.

     

    Apartheid, le bal des Hypocrites

    L’institutionnalisation de l’apartheid par Israël ne fait plus aucun doute pour les juristes internationaux, qu’ils opèrent dans les institutions officielles ou dans les grandes ONG.

    L’UJFP a déjà écrit à ce sujet, et encore récemment dans le communiqué de la Coordination nationale du 24 juillet.

    Non, le crime d’apartheid ne se juge pas par l’identité de forme avec le régime imposé par le pouvoir blanc en Afrique du Sud, maintenant honni par tous quand il bénéficiait jusqu’à sa chute du soutien de bien des discoureurs d’aujourd’hui (notamment le soutien permanent d’Israël, soit dit en passant).

    Oui par le refus du droit au retour des réfugiés, par les discriminations institutionnelles entre Juifs et Palestiniens en Israël même comme dans les territoires occupés, par le blocus de Gaza, Israël coche de nombreuses cases de l’énumération des caractéristiques d’un régime d’apartheid dans les différentes conventions internationales sur le crime d’apartheid.

    Et le crime d’apartheid ne résume pas à lui seul tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité que commet Israël.

    Nous avons déjà écrit que le geste de Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine Maritime, du groupe GDR et de députés LFI proposant un projet de résolution à l’Assemblée nationale avait l’immense mérite de faire entrer dans le débat politique officiel cette dénonciation de l’institutionnalisation du régime d’apartheid imposé au peuple palestinien.

    Nous avons déjà dénoncé la campagne de calomnies qui s’est immédiatement développée dès la publication de ce projet : les défenseurs inconditionnels du sionisme, sans le moindre argument pour critiquer l’argumentation du projet de résolution, ont aussitôt brandi hors de toute décence l’argument de l’antisémitisme, dès lors que les fondements de la création d’Israël sont interrogés. Cette campagne d’une droite sioniste décomplexée (la LICRA, le CRIF, Goldnadel, Prasquier, Aurore Bergé, Sylvain Maillard, Meyer Habib…) bénéficie du silence des autorités de l’État, occupées à recevoir avec les honneurs le commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, avant que cet après-midi même le Garde des Sceaux crée le buzz en relançant l’accusation inepte d’antisémitisme contre « l’extrême gauche ». Cette campagne se déroule au moment où précisément Israël est dans un temps fort de colonisation, notamment à Jérusalem Est, et dans un temps fort de discriminations légales visant à favoriser les expulsions et les départs des Palestiniens.

    Cependant, nous devons dire un mot des critiques adressées au projet de résolution par ceux qui se veulent progressistes, mais veulent encore aujourd’hui protéger l’État d’Israël des accusations portées par le projet, en cherchant à tout prix et contre toute évidence à ne voir dans les crimes commis que le résultat des politiques des gouvernements de droite.

    A titre d’exemple, on voit Christian Picquet, désormais dirigeant du PCF, exhorter dans son blog ses camarades députés à retirer leur projet qui alimenterait l’antisémitisme. Se parant du titre de fondateur unique du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (ce qui est un tant soit peu abusif), il se prétend fondé à « (…) démentir des assertions aussi ignorantes de l’histoire que totalement contraires aux valeurs et positions traditionnelles de mon propre camp, la gauche, et de mon parti, le Parti communiste français ».

    On voit le Centre Medem, faisant fi de ses origines antisionistes du Bund, dénoncer de même ce projet. Lui aussi fait semblant de croire que seul le régime sud-africain mérite le terme d’apartheid. Et il ose même reprocher au projet d’ignorer « (…) délibérément la participation active des citoyens arabes aux instances de la démocratie israélienne », faisant probablement référence au parti de la droite islamiste arabe un temps associé en roue de secours aux projets réactionnaires du gouvernement Bennett !

    Non, la destruction des Juifs d’Europe n’autorise pas Israël à se parer de cette Histoire pour justifier d’être hors-la-loi commune. L’égalité des droits est un combat qui vaut pour toutes et tous. Il vaut pour ici comme pour là-bas. Nous le poursuivrons sans relâche.

    La Coordination nationale, le 2 août 2022

    SOURCE : Apartheid, le bal des Hypocrites - UJFP 

     

     

     

    Comme une coïncidence il y a 2 ans, jour pour jour, le 2 août 2020 je mettais en ligne un article intitulé "Palestine, le cri de Gisèle Halimi".

    ATTENTION PAS D'AMALGAME : ce qui est condamné ici c'est la politique extrémiste et colonialiste du pouvoir d'Israël. Nos amis de culture juive, s'ils n'approuvent pas cette politique terroriste et mortifère ne sont évidemment pas concernés.

    Michel Dandelot

     

    "Je ne veux pas me taire" 

     

    Palestine, le cri de Gisèle Halimi   "Je ne veux pas me taire"

    Appel. Gisèle Halimi est engagée depuis toujours pour la cause anticolonialiste et les droits de l’homme.

    Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice, en France, pays des droits de l’homme et dans tout un Occident américanisé. Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas me résigner. Malgré le désert estival, je veux crier fort pour ces voix qui se sont tues et celles que l’on ne veut pas entendre. L’histoire jugera mais n’effacera pas le saccage. Saccage des vies, saccage d’un peuple, saccage des innocents. Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ?

    Gisèle Halimi

    Ce cri prend toute sa force aujourd'hui !!!

     

    Jérusalem - 2 août 2020

    Israël détruit des maisons palestiniennes lors de la plus grande campagne de démolition depuis 1967 

     

    22.07.2019 – Des bulldozers israéliens rejoints par des centaines de soldats et de policiers ont démoli lundi des maisons palestiniennes à la périphérie de Jérusalem-Est, malgré les protestations locales et les critiques internationales.

    Israël détruit des maisons palestiniennes lors de la plus grande campagne de démolition depuis 1967 (vidéos)

    Les forces israéliennes se sont rendues tôt le matin dans le village palestinien de Sur Bahir pour démolir 11 bâtiments, dont des dizaines de maisons, dans le quartier de Wadi Hummus, près de la clôture d’annexion qui sépare la Cisjordanie de Jérusalem.
    En fin d'après-midi, au moins un résident avait été arrêté et 10 bâtiments rasés, a rapporté le correspondant de MEE.
    Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a déclaré lundi lors d'une réunion de ministres que les démolitions constituaient une violation du droit international, tandis que d'autres responsables palestiniens ont demandé à la Cour pénale internationale de mener une enquête.
    Les responsables de l'ONU ont déclaré qu'ils étaient prêts à fournir une assistance aux personnes déplacées, mais a ajouté qu'aucune aide humanitaire ne pourrait remplacer la perte des propriétaires, dont certains avaient investi les économies de toute une vie. 
    « Parmi les personnes déplacées de force ou autrement touchées figurent des réfugiés de Palestine, dont certains sont aujourd'hui confrontés à la réalité d'un deuxième déplacement, de mémoire d’homme », a déclaré un communiqué de l'ONU.
    Des habitants ont déclaré que les forces israéliennes ont traversé une section du mur d’annexion en le coupant à Sur Bahir [à cet endroit, le mur est constitué de barbelés électrifiés, ndt] en profitant de l'obscurité, vers 2 heures du matin lundi, et ont commencé à évacuer les gens avant d’installer des explosifs pour commencer les démolitions.
    Des activistes palestiniens, israéliens et internationaux qui s'étaient mobilisés pour tenter d'arrêter l'activité ont filmé et pris des photos de l’opération. (1)
    L'armée israélienne a déclaré la zone fermée pendant trois jours, interdisant aux gens d'entrer ou de rester dans le quartier. Elle a interdit aux Palestiniens de récupérer leurs biens ou d’ériger des tentes dans le secteur.

    Photo

    Photo

    Photo

    Photo


    Palestine, le cri de Gisèle Halimi   "Je ne veux pas me taire"

    Petite fille dans les gravas d'une habitation palestinienne détruite. © ICAHD 

    C'est quoi la Palestine aujourd'hui

    Palestine, le cri de Gisèle Halimi   "Je ne veux pas me taire"

    Palestine, le cri de Gisèle Halimi   "Je ne veux pas me taire"

    Palestine, le cri de Gisèle Halimi   "Je ne veux pas me taire"


    J’offre en hommage à mes amis palestiniens cette vidéo de 2015 (une partie en français, l’autre en arabe... Visualisez ce que vous comprenez) «Chanson pour la Palestine»
     
     
     

    votre commentaire
  •  

    Le Mali «exige» de Macron d’en finir avec «sa posture néocoloniale, paternaliste

     et condescendante»

    Cette réaction de la junte au pouvoir à Bamako intervient après les propos tenus en Guinée-Bissau par le président français.

      Le Mali «exige» de Macron d’en finir avec «sa posture néocoloniale, paternaliste   et condescendante»

    Emmanuel Macron à Bissau, le 28 juillet où il a estimé que les choix faits par la junte malienne "sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n’est d’ailleurs plus leur objectif et c’est ce qui a présidé à notre choix de quitter le sol malien ». AFP/Ludovic MARIN

    La junte au pouvoir au Mali a « exigé » dimanche du président français Emmanuel Macron qu’il en finisse avec « sa posture néo-coloniale » et taise ses critiques contre l’armée malienne, l’accusant d’attiser les haines ethniques.

    « Le gouvernement de transition exige du président Macron d’abandonner définitivement sa posture néo-coloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens », a déclaré à la télévision publique le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. Ce dernier réagissait aux propos tenus jeudi à Bissau par le chef de l’Etat français.

    Évoquant le Mali, confronté à une grave crise sécuritaire et théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2020 et 2021, M. Macron a estimé que la responsabilité des Etats ouest-africains était d’œuvrer pour que « le peuple malien puisse (...) exprimer sa souveraineté populaire » et « bâtir le cadre de stabilité » permettant de « lutter efficacement contre les groupes terroristes ».

    « Puisque force est de constater que les choix faits par la junte malienne aujourd’hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n’est d’ailleurs plus leur objectif et c’est ce qui a présidé à notre choix de quitter le sol malien », a-t-il ajouté.

    La force française Barkhane est en train de plier bagages au Mali. Bamako de son côté a toujours réfuté avoir fait appel au groupe paramilitaire russe Wagner, présent au Mali sur une « base commerciale » selon la Russie.

    « Susciter la haine ethnique »

    M. Maïga a aussi critiqué des « accusations erronées » de la part de M. Macron « malgré les démentis » du Mali.

    Bamako a également condamné « avec la dernière rigueur » les propos « haineux et diffamatoires » du président Macron alertant sur les exactions imputées à l’armée malienne contre des membres de la communauté peul lors de récentes opérations.

    L’armée malienne et les paramilitaires russes ont été notamment accusés de s’être livrés à un massacre de civils dans la localité de Moura (centre) où, selon l’ONG Human Rights Watch, quelque 300 civils auraient été exécutés fin mars.

    Ces « accusations graves » de M. Macron sont de nature à « susciter la haine ethnique » au Mali où, reconnaît Bamako, « ces dernières années le tissu social a été dégradé à cause des conflits communautaires ».

    « Il est important que le président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda », a dit le porte-parole Maïga.

    Les relations entre Paris et Bamako se sont fortement dégradées depuis un an. Après neuf ans de présence militaire au Mali, via l’opération Serval puis Barkhane, la France a été poussée vers la sortie par les autorités militaires maliennes, six mois après l’arrivée des paramilitaires du groupe Wagner.

    SOURCE : Le Mali «exige» de Macron d’en finir avec «sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante» - Le Parisien

      Le Mali «exige» de Macron d’en finir avec «sa posture néocoloniale, paternaliste   et condescendante»

     L'Afrique LIBRE

      Le Mali «exige» de Macron d’en finir avec «sa posture néocoloniale, paternaliste   et condescendante»

    Message à Emmanuel Macron

    Pour les ami (e) s qui ont accès à Facebook merci de cliquer sur ce lien :

    https://www.facebook.com/1Africa.platform/videos/3311866455764358 


    1 commentaire
  •  

    Au moment où l'on tente de faire la chasse à « l’Algérien » en France voici une belle histoire d’une famille algérienne et une belle victoire.

     

    Au moment où on fait la chasse à « l’Algérien » en France voici une belle histoire d’une famille algérienne et une belle victoire.

    Je souhaite à cette famille amie la plus merveilleuse vie en France.

    Michel Dandelot 

    Au moment où on fait la chasse à « l’Algérien » en France voici une belle histoire d’une famille algérienne et une belle victoire.

    Expulsion d’une famille algérienne de France... : le préfet doit se rétracter

    Au moment où on fait la chasse à « l’Algérien » en France voici une belle histoire d’une famille algérienne et une belle victoire.

    La semaine dernière, Algérie 360 a partagé avec vous l’histoire des Tizgha. Une famille algérienne qui a rejoint la France en 2017, et qui a fait face, depuis Octobre 2021, au risque de l’expulsion  du territoire français. En effet, cette famille a reçu une obligation de quitter la France, malgré son intégration dans la société française.

    Rappelons-le, cette famille composée du couple Miloud et Ouda et des trois enfants Islem, Mohamed et Zakaria, suit une vie très ordonnée et régulière, avant le mois d’Octobre dernier. En effet, arrivé à expiration, le père de famille a tenté de renouveler leur titre de séjour, avant d’être surpris par un refus de la préfecture de Calais. Cette dernière leur a même infligé une obligation de quitter le territoire français.

    Une procédure qui a poussé  les membres de la famille Tizgha à se présenter aux services du commissariat de la région, tous les mardis et samedis, et ce dans le cadre de leur assignation à résidence.

    Famille algérienne menacée d’expulsion

    de France : le préfet de Calais fait marche arrière

    Confrontés au risque de l’expulsion, les Tizgha tentent par tous les moyens de rester sur le territoire français. Cela afin de répondre aux exigences médicales dont a besoin leur enfant. Il convient de rappeler, encore une fois, que Zakaria souffre d’une maladie rare, à savoir l’hyperphénylalaninémie.

    Pour soutenir cette famille algérienne, un comité de soutien a été créé dans la région de Calais. Ce dernier a lancé sur internet, une pétition pour stopper la décision de la préfecture de Calais, portant sur l’expulsion de cette famille.

    Par ailleurs, le weekend dernier, Miloud le père de Famille a partagé son soulagement, via le média français La Voix du Nord. En effet, cet Algérien a confirmé, à la même source, avoir reçu un e-mail annonçant l’annulation de la décision de leur expulsion.

    Une des plus merveilleuses nouvelles reçues par cette famille. D’après le même média français, cette annulation a été prononcée suite à l’intervention de la maire de la préfecture de Calais, Natacha Bouchart, qui compte parmi les premiers signataires de la pétition.

    France : mobilisation pour une famille algérienne menacée d’expulsion

    La France durcit de plus en plus ses conditions pour l’octroi des titres de séjour. Une démarche très redoutée par la diaspora algérienne qui trouve des difficultés à renouveler ce document,  leur permettant de séjourner dans ce pays. Pire encore, certaines de ces familles se voient même pointer au nez une obligation de quitter le territoire français.

    C’est le cas des Tizgha. Il y a plus de cinq ans, cette famille originaire d’Algérie a rejoint la France. Composé du père Miloud, de la mère Ouda et de leurs trois enfants Zakaria, Islem et Mohamed, le couple attend également l’arrivée de leur petite fille.

    Le père de famille a déjà travaillé pour la mairie de Calais durant plus d’un an, et est membre de l’association « Entente Calais » en tant qu’entraîneur sportif. Il est également actif  dans plusieurs autres mouvements associatifs. Très ambitieux, le couple a récemment bénéficié d’une formation pour devenir médiateurs et interprètes à l’université de Lille 2. En effet, ceux-ci se sont pleinement intégrés parmi les français, notamment ceux qui vivent à Calais.

    Quant aux enfants, ces derniers ont été scolarisés aux niveaux des écoles de la région. Notamment, le Chateaubriand, Courtebonne et au collège République. Cependant, parmi les raisons qui ont poussé la famille à travailler dur pour rester en France ; la maladie de leur enfant. En effet, Zakaria, le plus jeune de la fratrie, porte une maladie rare, à savoir l’hyperphénylalaninémie. Celle-ci exige un traitement et un suivi spécial.

    Visée par une OQTF, un comité de soutien crée pour soutenir la famille Tizgha

    Au moment où on fait la chasse à « l’Algérien » en France voici une belle histoire d’une famille algérienne et une belle victoire.

    Cependant, en Octobre 2021, la famille Tizgha a vu sa vie ordonnée et régulière se bouleverser. En effet, en tentant de renouveler leur titre de séjour ; la préfecture de Calais a refusé de leur octroyer ce document si précieux. Elle va même jusqu’à leur adresser une obligation de quitter le territoire français. Les obligeant, ainsi, à se présenter tous les mardis et jeudis au commissariat pour l’assignation à résidence.

    Pour soutenir cette famille algérienne, un comité de soutien a été créé pour revendiquer la régularisation de cette famille. En effet, une pétition a été lancée sur internet pour réunir tous les habitants de la région. Mais aussi pour ceux qui souhaitent exprimer leur solidarité avec les Tizgha. Cette pétition est intitulée « Monsieur le Préfet du Pas-de-Calais, régularisez la famille Tizgha ». Elle compte, aujourd’hui, 2129 signatures.

    Monsieur le Préfet du Pas-de-Calais régularisez la famille Tizgha

    Collectif de soutien à la famille TIZGHA 

     a lancé cette pétition 

    Miloud et Ouda ainsi que leurs quatre garçons, Mohammed, Islem, Mounir et Zakaria, vivent en France depuis plus de 5 ans. Ils y ont leurs activités, leurs formations, leurs engagements, leurs amis, leur vie.

    Miloud a travaillé pour la mairie de Calais d’octobre 2019 à septembre 2020. Il est membre de l’association « Entente Calais » où il est entraîneur, arbitre et joueur. Les deux époux ont été engagés aux Resto du Cœur, à la Croix Rouge et au Secours Catholique auprès des personnes les plus démunies notamment pendant la pandémie de COVID-19. Ils ont suivi ce printemps et avec succès une formation pour devenir médiateur et interprète proposée par l’université de Lille 2. Leur vie est ici, en France. 

    Leurs garçons sont scolarisés dans les écoles Chateaubriand, Courtebonne et au collège République. L’ainé, Mohammed âgé de 13 ans, brille à l’école et a le soutien de ses enseignants. Le petit dernier, Zakaria âgé de 4 ans et né en France, porte une maladie rare, une hyperphenylalaninémie, qui requiert un suivi médical lourd et un régime alimentaire adapté. Ce suivi ne serait pas possible en Algérie. C’est à ce titre que la famille a pu d’abord rester régulièrement et avec un titre de séjour en France. Ouda et Miloud attendent aujourd’hui une petite fille. Leur vie est ici, en France.

    Pourtant, en octobre dernier le renouvellement de leur titre de séjour a été refusé par la préfecture du Pas de Calais qui a remis à la famille une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Miloud et Ouda ont aussi été obligés d’aller pointer deux fois par semaine, les mardis et jeudis matin, au commissariat dans le cadre de l’assignation à résidence accompagnant l’OQTF. Ce fut un choc, une humiliation, une source d’inquiétude immense.

    Aujourd’hui nous demandons au préfet du Pas-de-Calais d’annuler l’obligation de quitter le territoire français remis à la famille et de leur remettre dans les plus brefs délais un titre de séjour vie privée et familiale. La famille Tizgha fait partie de notre communauté, ils veulent rester en France et à leurs côtés nous le voulons aussi !

    SOURCE : Pétition · Monsieur le Préfet du Pas-de-Calais, régularisez la famille Tizgha · Change.org 

     


    1 commentaire
  •  

    La France qui pleure et la France

    qui se réjouit

    La France qui pleure et la France qui se réjouit

     

    Pendant que la France d'en bas se serre la ceinture, la France d'en haut – très haut – se réjouit des 174 milliards d'euros de bénéfices réalisés en 2021 par les entreprises du CAC40. Pendant ce temps, j'attends impatiemment ma retraite de base revalorisée de 4%. Après calcul, cela me rapportera 26 euros. Cette retraite tant attendue qui devait me permettre de vivre, et non de survivre. Liberté, égalité, Fraternité. Mais pour quelles castes ? 

    Ces 26 euros serviront à régler les mensualités de mon fournisseur d'électricité qui fait partie de ce fameux CAC40 et qui s'est réjouit de ses supers profits. Ce PDG dont le groupe n'a pas payé d'impôts en France en 2021-2022.

    Et pendant ce temps, il y a ces Français ni riches, ni pauvres, à qui on demande de faire des efforts, encore et toujours.

    Ces Français qui ne savent plus comment faire pour remplir leur réservoir d'essence, et qui travaillent dur. Ces Français qui passent au système débrouille, en découpant des bons de réductions, à chercher les bonnes affaires qui allègeront leurs dépenses alimentaires.

    Ces Français qui se bousculent devant le rayon "date courte" des supermarchés pour obtenir 20 ou 30% de réduction sur des produits qui seront périmés le lendemain. Des supermarchés qui s'en mettent pleins les poches.

    Ces Français qui espèrent gagner le gros lot à l'Euromillion. 

    Ces Français qui ont rejoint les Restos du Coeur et autres associations qui leur viennent en aide.

    On veut faire croire que ce sont ces Français-là, petits retraités, chômeurs, jeunes, classe moyenne, qui sont responsables de la crise économique, de la crise énergétique.

    Ce sont ceux qui nous gouvernent les fautifs de ce chaos, qui laissent les super-profiteurs se remplir les poches, sans rien dire.

    Ces gouvernants qui méprisent la France d'en bas, la France des « sans dents », la « racaille », ceux et celles qui n'ont pas de Rolex à 50 ans, les fainéants, les Gaulois réfractaires.

    Et Bruno Le Maire, énarque, né dans les beaux quartiers de Paris qui annonce que les Français « ne veulent pas de l'aumône », que fait-il en ce moment ? 10 centimes par-ci 30 par là, un chèque alimentaire en septembre de 100 euros, et 50 euros par enfant, sachant qu'un adolescent mange plus qu'un enfant et qu'un adulte.

    Ce n'est pas de l'aumône ? Les Français méritent mieux que des miettes !

    Signification de aumône ; « Don de faible valeur, que l'on fait à celui qui est dans la misère.» Monsieur Bruno Le Maire, revoyez votre copie.

    Liberté, égalité, Fraternité. Mais pour quelles castes ?

    La France qui pleure et la France qui se réjouit

    SMIC, loyers, prix : la macronie

    et l’extrême-droite s’allient

    contre les travailleurs

    SMIC, loyers, prix, EDF et… gaz de schiste. Les débats se sont éternisés à l’Assemblée nationale sur le « paquet pouvoir d’achat », maintenant adopté. Main dans la main, la macronie et l’extrême-droite ont refusé d’augmenter le SMIC, de bloquer les prix, de geler les loyers, ont prévu de casser EDF, et ont voté la possibilité d’importer… du gaz de schiste dans notre pays. Une alliance de la macronie et de l’extrême-droite contre les travailleurs, et contre la planète. 

    Refus d’augmenter le SMIC 

    Cela aurait été une décision majeure pour des millions de Français, alors que la crise sociale continue de fracasser le pays. Un SMIC à 1500 euros net : une mesure qui aurait changé la vie de millions de personnes, du jour au lendemain. La hausse du salaire minimum a été refusée main dans la main par la macronie et l’extrême-droite.

    Un accord de fond qui ne date pas d’hier. Pendant la campagne présidentielle, Marine Le Pen s’était positionnée contre l’augmentation du SMIC, comme Emmanuel Macron. Alors que les Français sont pris à la gorge par l’inflation historique, l’augmentation du salaire minimum a été rejetée par LREM et le RN. Les députés d’extrême-droite ont approuvé la distribution de miettes et de chèques, portée par le texte de loi du gouvernement, plutôt que la hausse des salaires. « Vos électeurs vous voient. Vous vous couchez contre la logique macroniste qui vise à verser des primes aléatoires car au bon vouloir de patrons et des chèques !

    Bloquer les prix ? Que nenni. 

    Alliés contre les précaires et les plus pauvres, la macronie et l’extrême-droite ont refusé de voter pour cette mesure.

    Pas de gel des loyers 

    Cela a également été refusé par la macronie et l’extrême-droite. De son côté, le gouvernement a défendu un plafonnement à 3,5% de l’augmentation des loyers. Mais c’est en réalité une hausse des loyers, déguisée en plafonnement. Un transfert volontaire de l’inflation, du travail (les locataires) vers la rente (les propriétaires). Pour rappel, la moitié du parc locatif français appartient à 3,5% des ménages de ce pays.

    La casse d’EDF 

    « Ils actent la mort d’EDF, l’explosion des prix et bradent notre souveraineté énergétique » En soutenant cette loi fourre-tout qu’est le « paquet pouvoir d’achat », les députés RN ont aussi voté pour la casse d’EDF. Comment ? En votant pour un texte qui, in fine, oblige EDF à vendre plus d’énergie à prix cassé à ses concurrents. Une casse du service public assumée, au profit du privé et au détriment des plus précaires. Toute la lumière a désormais été faite dessus.

    Autorisation d’importer le funeste gaz

     de schiste en France 

    Enfin, la droite et l’extrême-droite se sont alliées pour voter une mesure… écocidaire. Le « paquet pouvoir d’achat » prévoit l’installation au Havre d’un terminal pour importer du gaz de schiste. Alors que l’urgence climatique est là et que la France est en proie aux flammes de la canicule. Flammes causées par le capitalisme, responsable du dérèglement climatique

    Qu’implique le gaz de schiste ? Une fracturation hydraulique qui pollue les sols et des émissions de méthane libérant des émissions gaz à effet de serre équivalentes au charbon. « Le gouvernement a glissé une bombe climatique dans sa loi ‘pouvoir d’achat ‘», selon les mots du journaliste Mickaël Correia (Mediapart).

    Refus d’augmener le SMIC, de geler les loyers, de bloquer les prix des biens de première nécessité et de l’essence, casse d’EDF et autorisation d’importer le gaz schiste en France. LREM et le RN se sont alliés contre les intérêts des travailleurs. L’alliance capital-fasciste bat son plein. À défaut d’aider les Français à payer moins cher le leur. Une alliance contre les travailleurs, les précaires et contre la planète.

    Prenez garde… Il se pourrait que l’on entende, à nouveau, parler de bras arrachés, des yeux éborgnés et même de morts ? Ce n’est pas nouveau on a déjà connu ça !!! Mais c’est peut-être à ce prix qu’un monde nouveau et meilleur puisse voir le jour... En attendant les prochaines élections présidentielle et législatives.

     


    2 commentaires
  •  

    RN : le naturel extrémiste revient au galop

     

    RN : le naturel extrémiste revient au galop

     

    Les généraux putschistes André Zeller, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et Maurice Challe (de gauche à droite) faits « citoyens d’horreur » par le maire RN de Perpignan. © Crédit photo : Archives Sud-Ouest.

    Marine Le Pen continue à faire patte de velours. La dédiabolisation de son Rassemblement National demeure à l’état de permanente rhétorique. A peine installés à l’Assemblée nationale française, les 89 députés RN se disent opposants « constructifs » au président Macron. Surtout pas « extrémistes de droite ». Mais chassez le naturel, le voilà qui revient au galop. En l’occurrence, à Perpignan.

    Cette ville de 120 000 habitants, préfecture des Pyrénées-Orientales, a pour maire depuis deux ans, Louis Aliot, chapeau à plumes du Rassemblement National, compagnon de Marine Le Pen de 2009 à 2019 mais resté fidèle sur le plan politique à la Cheffe RN.

    Il fait partie de ces caciques du parti qui ont soutenu la stratégie de dédiabolisation qui vient de récolter ses premiers fruits juteux à l’issue des récentes élections législatives. Ne lui dites pas qu’il est d’«extrême-droite», vous risqueriez de le fâcher tout brun !

    Le fantôme de l’Algérie française 

    Cela dit, dès qu’il s’agit de feue l’Algérie Française, Louis Aliot ne peut se retenir. Sa mère fut «Pied-Noir» et son père, combattant dans l’armée française durant la guerre d’Algérie.

    Il s’est donc lâché du 24 au 26 juin derniers, lors des commémorations consacrées au soixantième anniversaire du rapatriement des Français d’Algérie à la suite du cessez-le feu du 19 mars 1962, manifestations organisées avec l’appui de la mairie de Perpignan (60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie). 

    Le maire a particulièrement mis à l’honneur les terroristes de l’OAS ­– Organisation Armée Secrète – qui a semé la mort peu avant, pendant et après le processus de l’indépendance.

    Les putschistes citoyens d’honneur 

    Il a même élevé au rang de citoyens d’honneur de Perpignan les principaux protagonistes du putsch d’Alger 1961, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc et le « quarteron des généraux en retraite » brocardé par le président de Gaulle dans son célèbre discours du 24 avril 1961, à savoir Challe, Salan, Jouhaud et Zeller. 

    Ce discours télévisé et radiodiffusé a contribué d’une manière décisive à l’échec du putsch par cette injonction destinée en premier lieu aux militaires présents en Algérie : « Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens – je dis tous les moyens – soient employés partout pour barrer la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J'interdis à tout Français, et d'abord à tout soldat, d'exécuter aucun de leurs ordres ». De Gaulle avait trouvé un précieux allié dans le transistor qui a permis à chaque militaire d’écouter en direct son discours.

    RN : le naturel extrémiste revient au galop

    Leur but était de mobiliser l’armée pour contraindre, par la force, le gouvernement gaulliste à renoncer à rendre son indépendance à l’Algérie. Le coup suivant était, sans nul doute, d’instaurer un exécutif autoritaire à la place du pouvoir démocratique, coupable, selon eux, d’abandonner l’Algérie.

    Certes, l’OAS n’avait guère d’autre idéologie que celle de s’opposer par tous les moyens à l’indépendance de l’Algérie. Dans ses rangs figuraient des antisémites, des juifs et des fascistes déclarés, des pétainistes et d’anciens héros de la Résistance. Il n’empêche que les seuls milieux qui les soutenaient ne se trouvaient ni à l’extrême-gauche, ni à gauche, ni au centre, ni à droite – l’OAS a mené plusieurs tentatives d’assassinats contre de Gaulle (l’un a failli réussir au Petit-Clamart le 22 août 1962) – mais dans les mouvements d’extrême-droite fascistoïdes. Qui, d’ailleurs, seront fédérés par Jean-Marie Le Pen, lors de la création du Front National, ancêtre du RN, en 1972. Oui, le monde est petit aux extrêmes !

    L’héritage de l’extrême-droite 

    Même si aujourd’hui, Louis Aliot et les siens nient l’empreinte fascistoïde de l’OAS en soulignant la diversité idéologique de son recrutement, il n’empêche que l’Organisation n’aurait pu qu’instaurer un pouvoir totalitaire en France pour atteindre son but.

     En effet, s’ils avaient réussi leur coup, les putschistes auraient dû museler tous les secteurs sociaux, médiatiques, politiques et économiques de la France d’alors, tant la poursuite de la guerre d’Algérie se révélait impopulaire. Le référendum du 8 janvier 1961 sur l’autodétermination de l’Algérie avait été approuvé par 75% du corps électoral français.

    Dès lors, en glorifiant l’OAS et les putschistes, Aliot revendique un héritage historique qui appartient clairement à l’extrême-droite.

    Dis-moi qui sont tes parrains idéologiques, et je te dirais où tu dois siéger dans l’hémicycle.

    Jean-Noël Cuénod

    SOURCE : RN : le naturel extrémiste revient au galop | Le Club (mediapart.fr)

    RN : le naturel extrémiste revient au galop

     

    Attention danger

     

    la peste brune

     

    se prépare

     

    pour l’élection

     

    présidentielle de 2027

     

    Michel Dandelot 

     


    votre commentaire
  •  

    Le lynchage de policiers à Lyon

    que nous condamnons

    ravive le racisme d’Etat

    anti-algérien en France 

    Le lynchage de policiers à Lyon  ravive le racisme d’Etat  anti-algérien en France

    Darmanin veut des Afghans et des Syriens

     à la place des Maghrébins. D. R.

    C’est tombé du ciel. L’un des agresseurs de policiers dans un quartier réputé malfamé de Lyon est un Algérien en situation irrégulière. Quelle aubaine pour les partisans du zéro Algérien en France qui ont trouvé dans cet événement l’occasion de relancer la polémique sur les expulsions des sans-papiers, particulièrement algériens, que le gouvernement français peine à exécuter faute, argue-t-il, de coopération de la part des pays d’origine de ces étrangers encombrants.

    Sur les plateaux de télévision, les débats font rage et abondent tous dans le même sens : l’incapacité du ministre de l’Intérieur à assurer la sécurité des Français et son laxisme dans le traitement de ce dossier. Résultat, concluent les «experts en tout» en charge du conditionnement d’une opinion publique française perdue entre les discours arrogants de leurs dirigeants et l’amère réalité de leur quotidien qui va en se dégradant. Voilà donc une bonne méthode de détourner l’attention des Français de ce qui les attend dès cet hiver après que la Russie a décidé de réduire les approvisionnements en gaz, prélude sans doute à une rupture totale d’ici quelques semaines en réponse aux gesticulations stériles de l’Union européenne.

    «Chassez de l’Algérien, il est la source de tous vos malheurs!» Tel est le message véhiculé depuis l’affaire du quartier «multiculturel» de la Guillotière, le Barbès lyonnais. Face aux nombreuses instructions obligeant les Français à réduire la consommation d’électricité, donc de climatisation, en ces temps de fournaise, aux avis portant limitation de l’utilisation du gaz au prochain hiver qui s’annonce rude, aux nouvelles restrictions qui pointent après le rebond de la pandémie du Covid-19 et le refus d’admettre la lamentable inutilité des vaccins pourtant imposés comme une règle inaliénable dont les réfractaires sont mis au banc de la société, qualifiés par Emmanuel Macron même d’obscurantistes (sic), une victime expiatoire devenait nécessaire pour atténuer les effets ravageurs sur le moral des Français de cette dictature qui ne dit pas son nom.

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a jeté un os à la rue, en indiquant qu’il ne s’opposait pas, désormais, à la double peine, c’est-à-dire à l’expulsion de sans-papiers auteurs de délits une fois sortis de prison. Tous les «commentateurs» se sont accrochés à cette déclaration du pensionnaire de la place Beauvau qui, pourtant, assurent des observateurs avertis, ne sera jamais suivie d’effet tant non seulement le gouvernement français n’a pas les moyens de procéder à des expulsions par milliers mais, surtout, un pays jaloux de sa souveraineté comme l’Algérie n’acceptera jamais de recueillir sur son territoire la «misère» de la France, d’autant que celle-ci refuse de remettre aux autorités algériennes des félons, des terroristes et des traitres que Paris héberge, protège et entretient en s’en servant comme moyen de déstabilisation.

    Le pouvoir français a une idée en tête : remplacer les clandestins algériens, marocains et tunisiens par les nouveaux arrivants afghans et syriens. «Nous ne pouvons pas établir des ordres de quitter le territoire français à l’encontre de migrants qui fuient le régime des talibans en Afghanistan», a martelé Darmanin, pour lequel cela «relève du bon sens». La stratégie du «grand remplacement» migratoire que la France officielle souhaite aura pour conséquence l’arrivée en France de flux incontrôlés et de plus en plus intenses de ressortissants d’Asie mineure encouragés par les propos d’un ministre maladroit et, selon de nombreux Français, inapte, qui cherche à cacher son impéritie en braconnant sur le territoire de Marine Le Pen, la femme aux 42% de voix aux dernières élections présidentielles.

    A. S. 

    SOURCE : Le lynchage de policiers à Lyon ravive le racisme d’Etat anti-algérien en France - Algérie Patriotique (algeriepatriotique.com)

     

     

    N’en déplaise à Gérald Moussa Darmanin concernant cet article auquel s’ajoute le commentaire ci-dessous. Son grand-père paternel, Rocco Darmanin, né en 1902 à Béja en Tunisie. Son grand-père maternel, Moussa Ouakid, né en 1907 en Algérie dans le douar d'Ouled Ghalia (ex-commune mixte d'Orléansville dans l'Ouarsenis) a été tirailleur algérien, résistant dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI) en 1944. Mais ses dignes grands-pères doivent se retourner dans leur tombe et avoir honte de leur petit-fils.

    L’Algérie souveraine, indépendante, libre, non alignée et fière de son peuple et ses institutions doit savoir ce qu’elle doit ou ne doit pas faire avec cette France rabougrie, devenue haineuse et plus que raciste. L’histoire commune doit se dire dans toutes ses vérités et le peuple n’est point amnésique car même ses enfants naissent avec les douloureux souvenirs de massacres, oppressions, déportations et exploitations, pillages et destructions !

    L’Algérie colonisée pendant 132 ans auxquels s’ajoutent près de 8 ans d’une guerre effroyable.

    L’Algérie peut être fière de s’être débarrassée de ce colonisateur français monstrueux avec ses crimes d’Etat, de guerre et contre l’humanité.

    L’Algérie ne peut pas récupérer n’importe qui se dit Algérien sans preuve avérée. Et Moussa Darmanin comme José Gonzales devenus bonnet brun et brun bonnet, sans oublier leur compatriote Zemmour et bien d'autres...  ne peuvent rien contre ce peuple algérien fougueux digne et digne avec la tête haute toujours.


    votre commentaire
  •  

    CNews, LFI, BFM/TV les chaînes

    TV les plus pourries de France

    Ces chaînes d’information

    continue qui accueillent

    et regardent l’extrême droite

    avec les yeux de Chimène

    et Ménard arrive...

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

     C'est l’homme à la mèche évocatrice...  C'était en 2015, en 2022 il a en plus une barbe de "djiadhiste"

    « Le propre de l’émission de David Pujadas, qui a l’expertise et la capacité d’encadrement et de maîtrise de l’antenne, c’est de donner la parole à toutes les opinions ». Voilà qui est si bien dit... par le directeur général délégué de la chaîne LCI, Fabien Namias. Ce dernier ne faisait qu’anticiper sur les réactions après l’annonce, le 8 juillet, de l’arrivée de Robert Ménard dans la grille de rentrée. Le maire de Béziers, réélu en 2020 grâce au soutien du Rassemblement national, tiendra une chronique (un billet) hebdomadaire. Voilà qui arrange bien LCI qui, jusque-là, était jalouse de CNews et de son chroniqueur facho Éric Zemmour. L’extrême droite peut elle aussi se satisfaire. Si l’un s’en va, un autre arrive sur les écrans. Quant à l’équilibre prôné par Fabien Namias, on peut toujours en parler. Bien conscient que le nouvel arrivant n’a cessé, ces dix dernières années, de faire la promotion de Marine Le Pen, LCI promet de décompter son temps de parole, au cas où...
    Mais surtout, le retour cathodique de l’ineffable Bob est entouré de propos très rassurants et insistants sur son virage politique. Le méchant RM serait devenu le gentil Bobby. Pour preuve : il a fait son mea culpa, chez Pujadas précisément, après les propos qu’il avait tenus sur les migrants syriens et irakiens. « (...) je regrette, (...) j’ai honte d’avoir dit et fait parce que ce n’était pas bien. » Na !
    Alors, Bob ? Finie l’histoire avec le fascisme ? Difficile, impossible même d’y croire. Nous ne saurions oublier qu’en 2015, il a débaptisé, chez lui à Béziers, la rue du 19-mars-1962 (la date des accords d’Évian) pour lui donner le nom d’un partisan de l’Algérie française, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc. Nous n’oublions pas non plus ces affiches odieuses, toujours dans les rues de sa commune, comme celle montrant un homme étranglant une femme pour décrire l’État étranglant financièrement les communes en diminuant les dotations.
    Ménard, c’est aussi la répression, les propos racistes (il est l’un des créateurs du site d’extrême droite Boulevard Voltaire), son admiration profonde pour le RN dans toutes ses composantes. Il est encore celui qui donnait des leçons aux journalistes algériens pendant la décennie noire du terrorisme, etc. Son comportement avec la presse française ne prête du reste pas à confusion.
    « Donner la parole à toutes les opinions ». Voilà qui est nouveau, surtout quand on ne peut que constater le positionnement de ces chaînes d’information continue qui accueillent et regardent l’extrême droite avec les yeux de Chimène.

    Rappelons-nous, c’était le 14 mars 2015 et, dans son discours l’extrémiste Ménard occultait la terroriste et criminelle OAS :

    Ménard tu me fais vomir de réentendre ton discours où tu occultes la terroriste et criminelle OAS. C'est toi qui réécrit l'Histoire... HONTE A TOI !!!

    Michel Dandelot

     

    La décision la plus scandaleuse 

    Béziers : Retour sur la journée du 14 mars 2015

    C'est l’homme à la mèche évocatrice... il s'appelle Ménard

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…


    Et l’homme à la mèche évocatrice a mis le 19 mars 2015 les drapeaux en berne bafouant la loi du 6 décembre 2012 (Mais c’est à l’Etat de réagir)... Il n'a jamais réagi... qui dit rien consent...

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

    Béziers : la mémoire de la guerre d’Algérie pour opposer

    Un soleil printanier, à quelques mètres d’un marché populaire de la ville, fait office de cadre à cette journée particulière dans la ville de Béziers. La présence policière se fait de plus en plus nombreuse en ce début d’après-midi du 14 mars 2015 à proximité d’une rue : celle du 19 mars 1962.

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

    Des personnes âgées affluent, un peu perdues dans le quartier, majoritairement vêtues de bérets verts et de drapeaux : ce sont des anciens combattants, anciens parachutistes de la guerre d’Algérie. Beaucoup se trompent et rejoignent un cortège qui n’est pas le leur : car en ce 14 mars, deux rendez-vous se font face, séparés par une présence policière. 

    La cérémonie officielle organisée par la mairie pour débaptiser la dite rue pour la renommer au profit du commandant Hélie De Noix de Saint-Marc. Cet ancien militaire, décédé en 2013, a été un membre actif de l’Organisation Armée Secrète(OAS) [1], organisation terroriste d’extrême-droite, farouchement opposée à l’indépendance de l’Algérie. Il participa à la tentative de coup d’État de 1961, dit putsch des généraux, et justifia la torture qui fut une pratique courante de la répression coloniale. 

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

    En face, à cent mètres, séparés par des barrières et un cordon policier, la contre-manifestation citoyenne aux slogans beaucoup plus jeune et variée dans sa composition : « OAS assassin, Ménard complice », « Il est fini le temps des colonies ». 

    C’est donc, entouré de centaines de « nostalgériques » [2]venus de toute la côte méditerranéenne (où résident l’écrasante majorité de ce qu’on a appelé les rapatriés) anciens de l’OAS et quelques jeunes de la ligue du Midi (organisation de la mouvance identitaire) que le maire organisait une cérémonie pour installer la nouvelle plaque. Prétextant que la date du 19 mars ne marque pas l’arrêt des combats, le maire apparenté FN veut ainsi rétablir une justice. Son discours fut assez révélateur de ses intentions : la France aurait oublié ses compatriotes, ses Harkis. 

    Réécrivant allégrement l’histoire, il évoque une Algérie française pacifiée, régie par des rapports banals entre colons et Musulmans du temps de l’administration française. Dépolitisant à souhait l’Histoire, il ne dit pas un mot sur les conditions des anciens colonisés si ce n’est pour évoquer les exactions du FLN. Par contre, il ne se prive pas de construire un lien avec notre présent. 

    L’ancien président de l’association Reporters sans Frontières parle d’une France assiégée depuis par l’immigration avec une décolonisation qui serait à la source de tous les désordres actuels: 

    « Alors qu’on obligeait un million de Français à quitter leur Algérie natale, on ouvrait la France – quasi simultanément – à des millions d’immigrés bien décidés pour certains à ne jamais se sentir, à ne jamais devenir des Français à part entière. 

    Colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement. Un chassé-croisé dont l’histoire a le tragique secret et dont je redoute que nous ne cessions de mesurer les funestes, les dramatiques conséquences. Je voudrais me tromper. Je crains d’avoir raison. » 

    Une stratégie de la gestion de la ville derrière cet acte  

    Le choix du commandant Saint-Marc n’a rien d’anecdotique et révèle comment ce geste participe d’une stratégie du nouvel édile. Fidèle à sa tradition maurassienne [3]il met au cœur de sa démarche l’idée d’une France éternelle mythifiée autour de son armée et de l’Église dixit le conseiller municipal  communiste d’opposition Aimé Couquet. Il s’agit de mener des coups d’éclat, d’inscrire des marqueurs dans la vie politique locale comme la promotion de la crèche de Noël, de l’armement de la police municipale. 

    C’est une politique de l’ordre, de la force qui cherche à alimenter des affrontements. Le magazine municipal en est un des relais fondamental: la réhabilitation d’un passé médiéval, chrétien face aux désordres (à mater) des populations des quartiers, issues de l’immigration. Dans la 3e ville la plus pauvre de France, et 1ere sur les assujettis à l’Impôt sur la Fortune (ISF) dans le département, c’est l’affrontement qui prévaut. 

    D’ailleurs, les habitants du quartier populaire de la Deveze, mitoyen de la rue du 19 mars 1962, n’ont pas été conviés à l’initiative municipale alors que la mairie avait fait une promotion grandiloquente… Ces habitants sont davantage » dans le cortège  des traitres, porteurs de valise (sic) » qui reçoivent ces qualificatifs du maire, gêné par les huées du contre-rassemblement. 

    A l’initiative d’un « appel des 100″ lancé par les structures locales de la Ligue des droits de l’homme et du Mouvement de la paix, des centaines de bitterrois rejoints par des militants progressistes des départements alentours ont fait entendre un autre son de cloche. Rappelant que la date du 19 mars 1962 entame le processus d’indépendance algérien, ces citoyens ne sont pas dupes du jeu du maire. 

    Parmi ces manifestants, Yamina et Viviane, deux membres de l’association biterroise France-Algérie qui œuvre à mener des actions culturelles entre les deux pays, des projets de coopération pour construire des liens sur des bases de solidarité. 

    Elles sont présentes pour rappeler leurs initiatives, le vrai lien entre les deux peuples. Elles sont convaincues que cette initiative ne représente pas l’opinion majoritaire dans la ville. « Pourquoi parler d’une guerre finie, qui a existé ? Il y a comme un sentiment de revanche » ajoutent-elles. Avant Robert Ménard, il existe dans la vie politique locale un jeu pour flatter la population issue des rapatriés, très organisés comme l’atteste la présence de nombreux sympathisants, parachutistes issus des départements voisins. Ils travaillent à faire apposer des stèles de l’OAS, à réhabiliter leur mémoire. 


    [1] Organisation politique et militaire créée en 1961 regroupant essentiellement des militaires qui refusent la décolonisation. Ils mèneront plus de 1000 actions terroristes en Algérie et en France, tuant des militaires, des policiers et plus de 1000 civils. 

    [2] C’est ainsi que sont nommés couramment les partisans nostalgiques de l’Algérie française 

    [3] Ecrivain et théoricien d’extrême-droite de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, ultranationaliste et royaliste, foncièrement antisémite.

     

     


    votre commentaire
  •  

    VERSION ALGéRIENNE 

     

    Il a sauvé 2 personnes :

    un Algérien décoré en France

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    Contrairement au cliché que véhiculent certains médias et hommes politiques, la délinquance n’est pas l’unique chose par laquelle se distinguent les Algériens établis en France.

    La diaspora algérienne est aussi capable de suivre de hautes études, d’occuper les postes de responsabilité, de réaliser les exploits sportifs et… d’accomplir les actes de bravoure.

    Le 22 juin dernier, la commune de Gaillon (Normandie, nord-ouest de Paris) a honoré deux jeunes hommes, dont un Algérien, pour acte de bravoure. Il s’agit de Steven Delenge et de Mohammed Lemrini qui, au péril de leurs vies, ont sauvé deux personnes de la noyade.

    Les faits remontent au vendredi 14 mai 2022. Selon le récit de quotidien régional, l’Impartial, il est environ 19 h lorsque le conducteur d’une Twingo perd le contrôle de son véhicule, sort de la chaussée et finit sa course dans un étang.

    «Je nai pas réfléchi, jai sauté directement dans leau» 

    Le premier à intervenir est Steven Delenge, paysagiste de 32 ans, qui était garé juste devant l’endroit de l’accident. Au même moment, Mohammed Lemrini, jeune immigré algérien établi en France depuis 6 ans, et son beau-frère Samir Morsli arrivent face à la Twingo. Sans hésiter, ils garent leur véhicule et se précipitent vers le lieu de l’impact.

    La Twingo, avec à bord deux quinquagénaires, est projetée dans un bassin de rétention d’eau dont le rivage est jonché de déchets. En voyant la voiture flotter dans les eaux sales, les deux jeunes hommes ne se posent pas de questions. Steven Delenge plonge. Mohammed Lemrini le suit immédiatement. «Je nai pas réfléchi, jai sauté directement dans leau», raconte le jeune Algérien.

    Le conducteur et son ami tapent sur la vitre pour tenter de s’extraire, mais en vain. La voiture commence à sombrer. Devant l’urgence, Mohammed décide d’agir. Il casse alors le carreau, mais se blesse à la main. Steven saisit un à un les deux hommes et les extrait du véhicule. Aidés par une autre personne, Steven et Mohammed remontent les hommes à la surface et parviennent à les tirer jusqu’au rivage à la force de leurs bras.

    «Ils ont fait preuve dune grande bravoure

    et dun courage exceptionnel» 

    Quand les secours arrivent, Mohammed Lemrini, dont la main continuait de saigner abondamment, monte avec les deux victimes dans l’ambulance.

    Pour rendre hommage aux deux héros, la commune de Gaillon a organisé, le 22 juin dernier, une cérémonie en leur honneur. Le maire, Odile Hantz, délivre à Steven Delenge et Mohammed Lemrin la médaille de la Ville. Une distinction honorifique qui salue l’acte héroïque qu’ont accompli les trois sauveteurs.

    SOURCE : Il a sauvé 2 personnes : un Algérien décoré en France - Algerie360 

     

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    Sur  le quotidien « l’Impartial »

     

    Eure. Ils sauvent deux hommes

     de la noyade

     

    Mohammed Lemrini, Steven Delange ont reçu la médaille de la ville de Gaillon. Quelques jours plus tôt, ils avaient sauvé deux automobilistes de la noyade. Récit d'un acte héroïque.

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    Stevan Delange est retourné sur le lieu de l'accident pour se remémorer le sauvetage le soir du 14 mai 2022.  ©L'impartial

     

    Il est environ 19 heures, samedi 14 mai 2022, lorsqu’une Twingo ancienne génération pénètre dans la zone commerciale du supermarché Auchan à Gaillon (Eure). Elle dévale à près de 70 km/h la rue Jean-Jaurès en direction du rond-point qui fait le croisement entre les départementales 316 et 6015. Prenant le virage à une vitesse bien au-dessus de la limite autorisée, le conducteur perd le contrôle de son véhicule. Il percute le grillage et traverse la haie à droite. Un bruit sourd retentit.

    Des réactions immédiates

    Steven Delange, paysagiste de 32 ans et membre de la communauté des gens du voyage, est stationné avec sa femme Cindy devant le restaurant l’Atelier.

    Alertés par les bruits de crissements de pneus et le vacarme des branches, ils sortent de leur voiture. Le jeune homme traverse le parking en courant pour rejoindre le lieu de l’accident. « Je connais très bien l’endroit, je savais qu’il y avait une sorte de petit lac de l’autre côté des buissons, or sur l’instant, j’ai pensé que la voiture allait finir sa course dans un arbre », se remémore-t-il. En effet, elle n’est passée qu’à quelques dizaines de centimètres d’un résineux.

    Au même moment, Mohammed Lemrini, jeune Algérien arrivé en France il y a six ans, et son beau-frère Samir Morsli s’engagent en sens inverse sur la même route. Arrivés face à la Twingo, les premiers témoins constatent que la voiture folle ne maintiendra pas sa trajectoire. En effet, le véhicule dévie et transperce le grillage juste devant eux. Sans hésiter, ils se garent en bordure de route et se dirigent à toute allure vers le lieu de l’impact. Ils découvrent la scène, affolés.

    Une eau trouble

    Traversant l’espace boisé à droite de la chaussée, le véhicule est projeté dans le bassin de rétention à une vingtaine de mètres de la berge.

    L’eau est trouble, sale et le rivage est jonché de déchets. Mais en voyant la voiture flotter au milieu du bassin, les deux jeunes hommes n’hésitent pas une seconde.

    Steven Delange plonge. Mohammed Lemrini lui emboîte le pas. « Je n’ai pas réfléchi, j’ai sauté directement dans l’eau », raconte le jeune homme, qui a subi depuis une éruption cutanée et de vives démangeaisons causées par l’eau croupie. 

    Arrivés à la hauteur du véhicule, ils perçoivent l’entrebâillement de la fenêtre du conducteur. De l’autre côté de la vitre, les visages tétanisés des deux quinquagénaires qui tapent tant bien que mal sur la vitre pour tenter de s’extraire, en vain.

    « Ils appelaient à l’aide, ils hurlaient qu’ils allaient mourir » dit Steven Delange.

     

    L’eau commence à s’infiltrer

    L’eau commence à s’infiltrer dans la voiture par la fente étroite de la vitre. Le temps est compté. Mohammed parvient à casser le carreau, mais il se blesse à la main. Dès lors, la voiture commence à se remplir d’eau. Elle coule vers le fond du bassin. La profondeur doit être de trois ou quatre mètres et les passagers ne savent pas nager.

    La voiture s’enfonce vers la vase

    Sans réfléchir, Steven Delange saisit un à un les deux hommes par le col du t-shirt, pour les extraire du véhicule. Un geste spontané en l’espace de quelques dixièmes de seconde, car la voiture continue de s’enfoncer vers la vase. Aidés d’une autre personne qui n’a pas souhaité témoigner, Steven Delange et Mohammed Lemrini remontent les hommes à la surface. Ils les tirent jusqu’au rivage, à l’unique force de leurs bras, épuisés. « Je suis fier d’avoir sauvé une vie », témoigne Steven Delange. 

    Il faut stopper l’hémorragie

    La main de Mohammed Lemrini saigne beaucoup et Cindy Delange utilise les vêtements de leur bébé pour lui faire un garrot afin de stopper l’hémorragie. Quelques minutes plus tard, les gendarmes arrivent sur place et prennent en charge les victimes, constatant leur fort taux d’alcoolémie. Mohammed Lemrini, dont la main saigne toujours, monte avec les deux victimes dans l’ambulance. 

    Une cérémonie pour saluer leur courage

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

     

    Stevan Delange et Mohammed Lemrini accompagnés d'Odile Hantz, maire de Gaillon (Eure), lors de la remise de médaille de la ville le 22 juin 2022. ©Mairie du Gaillon

    Le 22 juin dernier, Odile Hantz, la maire de la commune de Gaillon, recevait les jeunes hommes pour leur délivrer la médaille de la ville. Une distinction honorifique pour saluer le geste héroïque dont ont fait preuve les trois sauveteurs.

    « Ils étaient là à cet instant et ils ont fait preuve d’une grande bravoure et d’un courage exceptionnel. Ils n’ont pas hésité une seconde à leur porter secours et à plonger dans cette eau trouble et profonde pour sauver ces deux hommes », peut-on lire dans le communiqué de la mairie, publié sur le réseau social Facebook à la suite de la cérémonie.

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    La ville de Gaillon (Eure) a remis aux sauveteurs la médaille de la ville pour saluer leur courage et leur bravoure. ©Mairie de Gaillon

     

    Un souvenir gravé dans les esprits

    Un souvenir mémorable que les jeunes hommes et leurs familles respectives ne sont pas prêts d’oublier. Papa de quatre garçons, Steven Delange a raconté l’événement à ses enfants. Profondément marqué par cette soirée où le drame fut évité de justesse, il leur inculquera ce même dévouement dont il a pu faire preuve. Il ajoute : « À leur majorité, lorsqu’ils seront en âge de conduire, j’insisterai sur le fait qu’ils doivent boire avec modération, et surtout, qu’il ne faut pas prendre le volant ensuite ».

    Papa depuis quelques semaines, Mohammed Lemrini, en formation à l’usine Renault, gardera longtemps en mémoire ce fameux soir de mai 2022. 

    SOURCE : Eure. Ils sauvent deux hommes de la noyade | L'Impartial (actu.fr) 


    votre commentaire
  •  

    Jacques Pradel, un Pied-Noir progressiste révolté

    Jacques Pradel, un Pied-Noir progressiste révolté

     

    Un Pied-Noir révolté. Alors qu'il était lycéen à Oran, Jacques Pradel a été profondément marqué par les violences de l'OAS en 1962. Il raconte ici son parcours et son refus de la récupération des Pieds-Noirs par l'extrême droite, en juin 2022 à Perpignan, peu avant l'anniversaire de l'indépendance algérienne, et par la déclaration le 29 juin 2022 à l'Assemblée Nationale de son doyen, le député Rassemblement National José Gonzalez.

     

     


    votre commentaire
  •  

     

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Le samedi 25 juin, le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée rebaptisait symboliquement la place de la Victoire en "place Mouloud Feraoun.

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    Discours de Louis Aliot (RN), le 24 juin, au couvent Sainte-Claire-de-la-Passion, en célébration de l'Algérie française. © Raymond Roig / AFP

     

    À quelques jours des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, le maire Louis Aliot (RN) met à l’honneur l’Organisation armée secrète (OAS) et les responsables du putsch d’Alger pendant un grand week-end d’hommage à « l’œuvre coloniale ».

    Le menu est copieux et pour le moins indigeste. Pendant trois jours, la ville de Perpignan, qui a versé pour l’occasion 100 000 euros au Cercle algérianiste, une association de nostalgiques de l’Algérie française, organise  jusqu'au dimanche 26 juin un événement où elle se proclame « capitale des Français d’Algérie ».

    Au programme : célébration de l’œuvre colonisatrice et « civilisatrice » de la France, mise à l’honneur des responsables de l’Organisation armée secrète (OAS) et des généraux putschistes… Le tout sous la tutelle du maire Rassemblement national (RN) Louis Aliot. À l’occasion d’un « dîner des 60 ans » [de l’exode des Français d’Algérie - ndlr], l’édile, issu d’une famille de pieds-noirs, « élèvera au rang de citoyen d’honneur de la ville » trois responsables du putsch d’Alger.

    Après une exposition relativement modeste l’an dernier sur « les victimes oubliées de la guerre d’Algérie » dans une salle jouxtant la mairie, le maire d’extrême droite a, cette fois, voulu faire les choses en grand. L’événement se déroule au palais des congrès, avec dix-neuf expositions dans cinq lieux de la ville.

    Il se terminera, dimanche matin, par une « procession » du palais des Congrès jusqu’à la cathédrale, « en présence des statues de Notre-Dame de Santa Cruz, Notre-Dame d’Afrique », suivie d’une « prière pour les nôtres ».

    Après de multiples demandes, Mediapart n’a pas été accrédité pour assister à l’événement. « Nous sommes complets et les dernières places qui restent seront réservées à nos adhérents », nous a répondu une responsable du Cercle algérianiste.

    Pendant le week-end, Perpignan réunit tout le ban et l’arrière-ban des défenseurs d’une Algérie éternellement française, les représentants d’une histoire mythifiée de l’œuvre coloniale en Algérie.  

    Tout le ban et l’arrière-ban des défenseurs d’une Algérie éternellement française est attendu à Perpignan.

    Dans ce monde qui se vit comme assiégé – un an après la publication, par exemple, du rapport Stora, le journaliste du Figaro Magazine Jean Sévillia, auteur de nombreux articles et ouvrages sur le sujet, viendra débattre avec l’essayiste Jean-Yves Faberon, auteur du nostalgique D’Algérie (L’Harmattan), d’une question qu’on pressent comme de plus en plus brûlante : « Face à la montée de la déconstruction de l’histoire de l’Algérie française, peut-on espérer un jour endiguer le phénomène ou faut-il le voir comme une fatalité ? »

    Dans ce cercle fâché avec le travail des historiens qui, année après année, est venu battre en brèche l’histoire mythifiée de la colonisation, avec son éternelle imagerie de « routes, hôpitaux, écoles » construits pour le plus grand bonheur d’une population algérienne, étonnamment ingrate, s’est mise en place une histoire parallèle qui se raccroche aux derniers alliés. La recherche historique les trahit ? Pourquoi ne pas interroger l’armée – ou une partie de l'armée – sur ce passé en train de s’estomper ?

    « En quoi l’armée peut-elle être un outil de transmission de la mémoire de la guerre d’Algérie ? », interroge ainsi, de manière révélatrice, l’une des tables rondes du week-end. Y ont participé Christophe Assémat, présenté comme un « docteur d’État en science politique ». Ce militaire, auteur d’un roman sous pseudonyme, Frères de solitude (éditions de l’École de guerre), est le fils de Jean Assémat, fondateur avec Roger Trinquier l’Union nationale des parachutistes (UNP), le théoricien de la « contre-subversion » et le défenseur de l’emploi de la torture en Indochine comme en Algérie.

    À la même table, se trouvait le père Kalka, aumônier du 1er régiment de chasseurs parachutistes. L’homme se livrait en 2016 à une attaque en règle contre l’islam lors d’une cérémonie d’un club de parachutistes organisée aux Invalides en 2016. Selon un compte-rendu de l’association, il aurait expliqué : « Nous avons peur, ne serait-ce que d’émettre une simple critique à l’adresse de l’islam. Vous pouvez insulter les chrétiens, les bouddhistes, les juifs, les hindous... Vous pouvez cracher sur la Madone et Jésus, mais malheur à celui qui critique l’islam. » Avant d’ajouter : « L’action est l’indispensable complément de la prière […]. La piété dans l’inaction s’apparente à une bigoterie de fiotte. »

    La soirée de vendredi s’est terminée en musique, avec un concert du Jean-Pax Méfret, le barde de l’OAS, organisation dont le chanteur né en Algérie, adulé de Zemmour, a fait partie, avant de devenir journaliste au journal d’extrême droite Minute, puis au Figaro Magazine. À son répertoire, des chants de l’Algérie perdue, dont « Les Barricades » – « le drapeau taché du sang d’Hernandez, la foule crie : “Algérie française !” » –, qu’a applaudi Louis Aliot, présent au premier rang.

    Les putschistes d’Alger vont devenir citoyens d’honneur de la ville

    La journée de samedi doit se clore sur une cérémonie où le maire RN déclarera « citoyens d’honneur » Hélie Denoix de Saint Marc et les généraux Edmond Jouhaud et André Zeller, les organisateurs du coup d’État d’Alger de 1961 pour s’opposer à l’indépendance de l’Algérie.

    Pour clore cette « OAS-pride », un square de la ville va porter le nom de Mourad Kaouah, député de l’Algérie française, proche de Jean-Marie Le Pen et figure du Front national en Catalogne.  

    En protestation, le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée a organisé un contre-événement, avec un rassemblement le samedi dont le mot d’ordre était : « Perpignan capitale de la fraternité entre les peuples algérien et français ».

    Pour Josie Boucher, une des responsables du collectif, il s’agit de dénoncer « une propagande qui consiste à glorifier ce qu’a fait la France en Algérie, une insulte au peuple algérien ».

    L’instrumentalisation politique des pieds-noirs est une vieille histoire à Perpignan, que Louis Aliot porte à son paroxysme. Déjà, sous le mandat précédent du maire Les Républicains Jean-Marc Pujol, le collectif s’était battu contre l’inauguration d’une stèle à la gloire de l’OAS dans le cimetière de Perpignan, puis contre la création, avec les subsides de la mairie, du Centre de documentation des Français d’Algérie, qui célèbre, selon le collectif, « le bon temps des colonies »Le journal L’Indépendant rappelait récemment que Louis Aliot a octroyé une aide de 3,7 millions d’euros pour agrandir le couvent où se trouve le centre de documentation.

    Jacques Pradel, porte-parole de l’association des Pieds-noirs progressistes, une organisation qui entend empêcher l’extrême droite de confisquer la parole des rapatriés d’Algérie, participera à l’événement. « Le Cercle algérianiste est nostalgique non pas de l’Algérie mais de l’Algérie coloniale. Ils me font l’effet de gens qui ont arrêté de penser dans les années 1960 », regrette-t-il, soulignant que « jusqu’à aujourd’hui, cette association avait pris soin de ne pas trop afficher son soutien à l’OAS. Là, on a le sentiment que plus rien ne les retient. »

    « Comment peut-on imaginer parler de l’Algérie sans prendre en compte le travail des historiens ? », s’interroge-t-il encore.

    Ce dimanche, l’historien Gilles Manceron fera à une conférence pour démonter « le récit mensonger qui est forgé à Perpignan, notamment sur l’OAS, en présentant comme des résistants à un général traître à la France des factieux, des gens qui désobéissent à la France et à la République ».

    Dans la ville RN, les falsificateurs de l’histoire ont les honneurs de la mairie et occupent le palais des congrès. Les vrais historiens se contenteront de quelques tréteaux sur la place du Castillet.

    Lucie Delaporte 

    SOURCE : À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française | Mediapart

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    PERPIGNAN LA RÉVISIONNANTE

    va-t-elle sonner le glas des espoirs

    de présidence de Marine Le Pen ?

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Réponse

    de Jean-François Gavoury

    son père a été assassiné

    par la terroriste et criminelle

    OAS

    Le 31 mai 1961 

     

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Le programme du congrès national du Cercle algérianiste, réuni au cours de ce week-end à Perpignan, a été élaboré il y a longtemps. 

    Ses organisateurs n’imaginaient pas, alors, le score que les candidats du Rassemblement national allaient réaliser aux élections législatives : un score qui pourrait s’avérer embarrassant et devrait (selon les règles du bon sens) donner lieu à des adaptations de dernière minute dans l’ordre du jour ! 

    Comment, en effet, prétendre à l’image d’un parti républicain si, dans le même temps, le vice-président du mouvement, Louis Aliot, dans l’exercice de ses fonctions de premier magistrat municipal et partant au nom d’une personne morale de droit public, met à l’honneur des individus ayant recouru au putsch et à l’action criminelle de grande ampleur dans le but de renverser un Gouvernement légal, des autorités légitimes, des institutions, bref, l’ordre démocratique ? 

    Et comment Mme Marine Le Pen pourra-t-elle invoquer la respectabilité du Rassemblement national pour tenter d’accéder à la présidence de la plus puissante des commissions de l’Assemblée nationale si d’aventure, mardi prochain, son collègue des Bouches-du-Rhône José Gonzalez, nouveau doyen de l’hémicycle, ne résiste pas à la tentation de souligner ses antécédents de pied-noir d’Oran et sa nostalgie de l’Algérie française dans son discours d’ouverture de la première séance de la XVIe législature ? 

    En somme, un début de semaine prochaine à risque précédé d’un week-end de tous les dangers pour une MLP encerclée par les Algérianistes ! 

    Jean-François Gavoury 

     

    Perpignan: "Le Cercle algérianiste et le Rassemblement national c'est la même chose"

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    • Le collectif "Pour une histoire de l'Algérie non falsifiée" veut rendre hommage à tous les morts de cette guerre. Independant - Clementz Michel
    • À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    • Le collectif "Pour une histoire de l'Algérie non falsifiée" dénonce la tenue du congrès du cercle algérianiste avec des fonds publics. Independant - Clementz Michel

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    • Une place Mouloud Feraoun a été symboliquement placée en ville par les sympathisants du collectif. Independant - Clementz Michel

    Alors que se tient à Perpignan le congrès du Cercle algérianiste, le collectif Pour une histoire de l'Algérie non falsifiée réunissait ce samedi 25 juin ses sympathisants pour conspuer l'intention de Louis Aliot de faire de ville la "capitale mondiale des Français d'Algérie".

    Centre des discussions ce samedi matin au pied du Castillet, l'annonce de Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, d'inaugurer prochainement une place Pierre Sergent. "C'était un des chefs de l'OAS métropole, ayant commis des attentats terroristes, fustige un participant membre du collectif pour une histoire de l'Algérie non falsifiée. Ajoutez à cela des subventions de 3,7 millions d'euros d'argent public pour le centre de documentation à la gloire de l'Algérie française au moment où toute la ville soufre de partout, au moment où des immeubles s'écroulent dans le quartier Saint Jacques et vous comprendrez notre colère" (subventions venant de la Ville, l'Etat et la communauté urbaine, ndlr).

    Devant une banderole "Hommage à toutes les victimes de la guerre d'Algérie", plusieurs prises de paroles de responsable des associations et syndicats formant le collectif ont eu lieu. "À quelques pas d'ici, rappelait une responsable, le cercle algérianiste des P.-O. organise son congrès national avec le soutien de la mairie Rassemblement national qui a octroyé à cette association, alors qu'elle ne participe en rien à la vie culturelle locale, une subvention de 100 000 euros. Tout a été voté à l'unanimité au conseil municipal. Le centre de documentation échappe à tout contrôle de la recherche universitaire et ne présente que la vision tronquée du Cercle algérianiste et du Rassemblement national, puisque c'est la même chose.

    Ce dimanche à 17h le collectif propose au Casal (centre culturel catalan, avenue du lycée) une réunion publique avec des spécialistes de l'histoire de l'Algérie.

     

    SOURCE : Perpignan: "Le Cercle algérianiste et le Rassemblement national, c'est la même chose" - lindependant.fr

     

    Perpignan : 60 ans de l’exode des pieds-noirs,
    les détracteurs du Cercle algérianiste ripostent

     

    Le collectif réunit plusieurs associations, syndicats et partis politiques.

    Le collectif pour une histoire non falsifiée dénonce
    une réécriture de l’histoire

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

     

     

    Communiqué de presse

    Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée*

     L’instrumentalisation RN de la nostalgérie

     

    Les faits

    Le Cercle algérianiste des Pyrénées-Orientales, association nostalgérique financée à hauteur de 100 000 euros par la mairie RN de Perpignan en sus des 10 000 euros de frais de fonctionnement au titre de l’exercice 2022 (subventions votées à l’unanimité lors du conseil municipal du 24/03/2022) organise son congrès national du 24 au 26 juin prochains à Perpignan en cette occasion déclarée « capitale des Français d’Algérie », elle qui n’était déjà plus « la Catalane ».

    Ce congrès, présenté comme un « temps d’hommage et de transmission », investit complétement la ville avec 19 expositions dans cinq lieux différents, un « village des retrouvailles », une procession assortie d’effigies religieuses en centre-ville et une « prière pour les Nôtres », l’élévation au rang de citoyens d’honneur de la ville de représentants de familles de puschistes (putsch des généraux, 21 avril 1961) condamnés par la justice française (Hélie Denoix de Saint Marc, Edmond Jouhaud, André Zeller…), l’inauguration d’un square au nom de Mourad Kaouha (1919-1989), un proche de Jean-Marie Le Pen, membre du bureau politique du Front national et secrétaire départemental du FN pour les Pyrénées-Orientales, pour ne citer que quelques points du programme.

    Le tout avec le soutien et la participation active de Louis Aliot, et en l’absence de consultation de ses administrés.

    L’objectif de Louis Aliot

    Sur un terrain déjà fertilisé par ses prédécesseurs UMP/LR à la mairie de Perpignan (stèle OAS en 2003, Mur des disparus en 2007, Centre de documentation des Français d'Algérie en 2012), Louis Aliot a organisé en 2021 et 2022 des contre-commémorations du 19 mars destinées à « rétablir la vérité » sur la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), et consacrées exclusivement aux victimes du FLN. A ce jour, l’entreprise de réhabilitation du passé colonial s’amplifie, prend en otage l’ensemble de la ville et de sa population, et vise à en détourner l’identité en y inscrivant une lecture de l’histoire au service de l’idéologie FN/RN dont l’Algérie française fut la matrice idéologique.

    Louis Aliot valorise ainsi les fondamentaux du FN/RN tout en travaillant à consolider son ancrage territorial.

    Nous, Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, dénonçons cette véritable insulte au peuple algérien et à son combat victorieux pour son indépendance contre le colonialisme français. Nous dénonçons la vision biaisée de l’histoire portée par les algérianistes et instrumentalisée par le maire RN de Perpignan. Nous dénonçons l’emprise exercée sur Perpignan, ville sacrifiée à la gloire de la colonisation et des criminels de l’OAS, sacrifiée socialement (en effet, quand 100 000 euros sont octroyés à une association qui ne participe en rien à la vie culturelle ou économique locale, des immeubles s’effondrent dans le quartier Saint-Jacques), sacrifiée culturellement (quand la disqualification de la recherche historique est discours officiel).

    Perpignan est une ville multiculturelle, elle ne doit pas être la capitale des français d’Algérie, mais celle de l’amitié entre toutes les communautés qui la composent et entre tous les peuples !

    *Premiers signataires : L’Alternative ! Endavant, ANPNPA (Association nationale des pieds noirs progressistes et leurs amis), AFPS, ASTI, Association Coup de soleil, CGT, FSU, LDH, Mouvement de la PAIX, MRAP, Génération.s, NPA, Solidaires …

                                                         

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     INTERVENTION DE JACKI MALLEA

    En 1955, à la demande de Jacques Soustelle, gouverneur général de l’Algérie française, Germaine Tillion – ethnologue, ancienne résistante et déportée, survivante du camp de Ravensbrück – crée le service des centres sociaux-éducatifs pour lutter contre l’analphabétisme généralisé de la population algérienne. 

    De nombreux enseignants, dont Mouloud Feraoun, se mobilisent alors pour la réussite de cette action.

    Rappelons que le taux de scolarisation des enfants algériens est, à ce moment-là, de 15,4%. Après 132 ans des « bienfaits » dispensés par la colonisation, 80% des enfants « indigènes » sont à la rue !

    Le 15 mars 1962, six dirigeants des CSE sont réunis au centre social de Château-Royal dans la commune d’El Biar, dans la banlieue d'Alger. 

    A 10h30 ce jour-là, un commando Delta de l’OAS, sous le commandement de Roger Degueldre, fait irruption, les aligne contre un mur, et les massacre à l’arme automatique. 

    Roger Degueldre, ex-engagé dans la légion SS « Wallonie », sera condamné à mort le 28 juin 1962 pour les nombreux attentats dont il sera jugé responsable en tant que fondateur et numéro un des commandos Delta de l’OAS. Il sera fusillé le 06 juillet 1962 au Fort d’Ivry. 

    C’est le nom de cet individu, avec d’autres, qui figure sur la stèle de la honte, érigée dans le cimetière du Haut Vernet, grâce à la municipalité de Perpignan.

    Le 18 mars 1962 (date de la signature des Accords d’Evian qui mettent fin à la guerre d’indépendance algérienne), ont lieu les obsèques des six dirigeants des centres sociaux éducatifs. Devant leurs cercueils, M. Lucien PAYE, ministre de l’Education Nationale, s’exprime en ces termes :

    Devant ces six cercueils alignés, la douleur nous étreint, mais aussi la colère et la honte. Qu’un tel crime puisse avoir été inspiré, décidé et commis par des hommes qui se réclament de la France nous eût semblé naguère impossible. Ses auteurs se sont mis au ban de la conscience humaine. 

    Mais que cet acte ignoble en soi, ait eu pour victimes désarmés et impuissantes, des hommes qui s’étaient voués à l’éducation et à la promotion de la jeunesse musulmane, à la recherche généreuse de ce qui unit, au-delà de ce qui divise, à la préparation d'un avenir pacifique par-delà le douloureux présent, que ces hommes soient tombés au champ d'honneur de leur travail, surpris par traîtrise pendant qu'ils délibéraient de problèmes d'enseignement et d'action sociale ; que la lâcheté des tueurs se soit attaquée à l'œuvre la plus sacrée, et que ces tueurs se réclament d'une organisation qui se dit française, c'est là ce qui nous accable.

     

    Le fils d’une des victimes de ce massacre m’a demandé de lire un texte. 

    Avant de le faire, je vais vous demander d’observer une minute de silence pendant laquelle je vais énoncer les nom et fonction de ces 6 martyrs : 

    Marcel BASSET, inspecteur des centres sociaux éducatifs

    Ali HAMOUTENE, inspecteur de l’Education nationale, directeur adjoint au chef du service des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur

    Salah OULD AOUDIA, inspecteur des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur

    Mouloud FERAOUN, directeur adjoint au chef de service des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur, et écrivain

    Max MARCHAND, inspecteur d’académie, chef de service aux centres sociaux-éducatifs, et ancien instituteur

    Robert AYMARD, Inspecteur des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Pour toutes les raisons que vient de dire Catherine nous sommes là ce matin mais aussi pour dire que notre combat pour la vérité pendant cette sombre période n’est pas une histoire ancienne
    Oui pour nous toutes et tous qui avons vécu cette période tirer les bilans, et dire la vérité, lutter contre les mensonges est aussi un devoir vis-à-vis des nouvelles générations.


    60ème anniversaire mais aussi cruelle actualité
     

    Car ceux qui aujourd’hui font l’apologie des crimes du colonialisme ici même et en ce moment appartiennent et en sont même issus du courant politique d’extrême droite qui a su manipuler, au profit des intérêts du colonialisme français et des gros colons le désespoir et l’aveuglement d’une bonne partie de la communauté pieds noirs pour les mener dans l’impasse sanglante du soutien à l’OAS et les pousser à l’exil et quitter un pays dans lequel ils avaient aussi leur place pour construire avec tous les algériens une Algérie nouvelle, débarrassée du talon de fer de l’impérialisme français. Mais ce sont les mêmes qui aujourd’hui surfent sur le désespoir des masses populaire pour imposer leur vision d’un société raciste et inégalitaire dont tout étranger serait exclu. Hier c’était Jean Marie Le PEN à la manœuvre aujourd'hui c’est Marine et son bras droit L. Aliot l’on sait avec quel succès aujourd’hui !
    Brulante actualité aussi car la guerre d’Algérie n’a jamais fini pour les descendants des ex colonisés qui même après plusieurs générations subissent discriminations dans tous les aspects de la vie , contrôle au faciès, violences policières dans nos quartiers au nom de la même idéologie raciste qui sous tendait les conquêtes coloniales. Car ranimer ces vieilles rancœurs et répéter ad nauseam le roman colonialiste qu’en Algérie c’était l’harmonie entre les communautés avant que les Algériens ne prennent les armes et que donc tout est la faute « des arabes » est en fait qu’un appel de plus à la haine justement contre les descendants de ces colonisés et qui constituent une part importante des classes populaires que le poison mortel du racisme et de l’islamophobie distillés par l’extrême droite et la droite cherche à diviser.
    Quelqu’un disait que sans connaitre la vérité sur le passé ont ne peut pas construire un avenir.
    Oui notre histoire n’est pas la leur ! Oui pour certains d’entre nous qui avons quitté notre pays à la fin de cette sale guerre coloniale nous partageons la douleur de l’exil et de la nostalgie avec tous ceux qui aujourd’hui fuient la misère et la guerre. Mais nous devons savoir désigner ou sont nos vrais ennemis et en aucun cas les algériens écrasés par le colonialisme depuis des décennies, à qui on avait volé leur terre et massacré leurs familles et à qui on avait refusé tous droits démocratiques.
    Oui notre histoire c’est celui de la fraternité et de la solidarité car la guerre d’Algérie n’était pas une guerre entre le peuple français et le peuple algérien mais une guerre de libération nationale entre des opprimés et des oppresseurs (notre propre impérialisme) et durant cette guerre des français métropolitains et français d’Algérie ont apporté leur soutien à ce combat pour la liberté en y laissant pour certains leur vie comme M. Audin ou Fernand Yveton.
    Cette guerre a été aussi une guerre fratricide au sein même des combattants pour l’Indépendance ce qui aussi en parti poussé par désespoir d’autres algériens dans les bras de leurs oppresseurs, je veux parler des harkis. Aujourd’hui nous voulons dénoncer le cynisme et la manipulation honteuse faites par les algerianistes des ressentiments justifiés d’une communauté qui a reçu comme seuls remerciements de la France d’être parqués pendant des décennies dans des camps comme celui de Rivesaltes et dons les enfants subissent la même discrimination que les autres descendants des colonisés.
    Pour conclure je dirais que nous sommes ici parce nous refusons ces appels à la haine, après avoir voulu effacer l’identité catalane de cette ville le maire veut maintenant la draper dans le bleu banc. Cette ville est multiculturelle et appartient à tous ses habitants quelques soient leur origine. Aujourd’hui nous voulons qu’elle soit celle de l’amitié entre les peuples algérien et français. C’est pourquoi nous voulons rendre hommage aux nôtres et symboliquement nous avons choisi de rebaptiser cette place « Place Mouloud FERAOUN » une des six victimes du massacre de Château Royal près d’ALGER en 1962 perpétré par le commando DELTA de l’OAS dirigé par DEGUELDRE (un des assassins sont le nom figure sur la stèle érigée dans la cimetière publique de PERPIGNAN en l’honneur des assassins de l’OAS)

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    INAUGURATION D’UNE PLAQUE COMMEMORATIVE
    EN HOMMAGE AUX SIX DIRIGEANTS
    DES CENTRES SOCIAUX EDUCATIFS
    ASSASSINES PAR L’OAS
    PERPIGNAN
    26 JUIN 2022

     

    Madame /monsieur le président de l’association….
    Madame /monsieur le président de l’association….
    Monsieur …..représentant l’association Les 4 ACG
    Monsieur Jacques Pradel, président de l’ANPNPA
    Monsieur Gilles Manceron représentant national de la LDH,
    Monsieur Jacki Malléa président….
    Mesdames, messieurs, chers amis,

    Je regrette de ne pas être parmi vous aujourd’hui, mais un déplacement à l’étranger était prévu de longue date.
    Le 15 mars 2022, Monsieur François Gouyette ambassadeur de France en Algérie et Monsieur Laïd Rébigua ministre algérien des moudjahidine, ont rendu hommage aux six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs, assassinés le 15 mars 1962 à Alger par un commando de l’OAS.
    L’ambassadeur de France a déposé une gerbe de fleurs au nom du Président de la République devant la plaque commémorative apposée sur le mur de l’école Salah Ould Aoudia.

    Samedi 19 mars 2022, au palais de l’Élysée, lors de la réception organisée à l’occasion des soixante ans de la signature des accords d’Evian, le Chef de l’État a déclaré :
    …le 15 mars 1962, c’est (à) un instituteur et romancier algérien, Mouloud Feraoun assassiné par un commando se réclamant de l’Organisation armée secrète 60 ans plus tôt que nous avons rendu hommage. Et je veux ici rendre hommage aux six inspecteurs des Centres sociaux créés par Germaine Tillion : Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Max Marchand, Salah Ould Aoudia, tous les six.
    Les deux gestes du Président de la République sont de la plus haute importance car l’OAS est pour la première fois désignée, dénoncée et ses victimes honorées dans un hommage et une déclaration émanant du plus haut niveau de l’État.
    Aujourd’hui Perpignan, à son tour, rend hommage à six fonctionnaires de l’Éducation nationale, membres des Centres sociaux éducatifs, assassinés sur leur lieu de travail et dans l’exercice de leur fonction, victimes de leur engagement pour les valeurs de la République et pour l’indépendance de l’Algérie dans une relation fraternelle avec la France.

    Ce texte est gravé sur la plaque commémorative apposée le 12 décembre 2001 au 101 rue de Grenelle à Paris, siège à l’époque du ministère de l’Enseignement professionnel, Jack Lang étant ministre de l’Éducation nationale.
    Depuis cette date, et pendant 20 ans, un hommage est rendu chaque 15 mars, en présence d’un représentant du ministère de l’Éducation nationale quel que soit le parti auquel il appartient, à l’exception de Jean-Michel Blanquer.
    Madame Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a tenu à être physiquement présente ces cinq dernières années.

    Votre présence, mesdames et messieurs, aujourd’hui à Perpignan, s’inscrit dans le droit fil d’une tradition républicaine d’hommage à des héros et des martyrs de l’enseignement public.

    Le service des Centres sociaux éducatifs fut créé en 1955 par la déportée résistante Germaine Tillion pour lutter contre l’analphabétisation généralisée de la population algérienne.
    À cette date, un rapport du Commissariat au Plan précise que le taux de scolarisation des enfants algériens est de 15, 4%. Après 132 ans des « bienfaits » dispensés par la colonisation, 80% des enfants indigènes sont à la rue !
    Aucune cause, aucun combat, aucun désespoir ne peut justifier les crimes commis par l’OAS, en particulier ceux commis contre la Culture et l’Éducation tels :
     les destructions d’écoles ;
     le plasticage du musée des Beaux-Arts d’Alger en avril 1962
     les plasticages de la maison d’édition qui publia Camus ;
     l’incendie de la bibliothèque universitaire d’Alger le 7 juin 1962 par l’explosion de trois bombes au phosphore ;
    etc.
    Laissons à d’autres la basse besogne d’honorer des officiers qui ont sombré dans le déshonneur en voulant renverser par la force des armes notre République qu’ils avaient mission de défendre.
    L’Histoire nous apprend que les « intellectuels » sont la cible prioritaire des fascistes, des nazis, des djihadistes et autres intolérants de tout poil.

    Les singes sanglants de l’OAS, comme les a appelés Germaine Tillion, ont assassiné :
    Marcel Basset
    Robert Eymard
    Mouloud Feraoun
    Ali Hammoutène
    Max Marchand
    Henri Ould Aoudia

    C’est la grandeur des « intellectuels » de défendre au péril de leur vie les valeurs qui dépassent les États pour atteindre l’Homme. Leurs assassins ne s’y trompent pas. Avec leur mort disparaît ce qu’il y a de meilleur en l’humanité.
    Aujourd’hui, 14 juin 2022, à Perpignan, place des Victoires, des Français républicains honorent six valeureux enseignants, morts au champ d’honneur de l’Éducation nationale.

    Mesdames, messieurs, au nom de l’association les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, soyez vivement remerciés.

    Jean-Philippe Ould Aoudia
    Fils de victime de l’OAS

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    PERPIGNAN

    El fraternal Centre del Món, si si !

     

    Magnifique moment de fraternité humaine face à l’entreprise de haine orchestrée par la mairie RN de Perpignan, en ce 26 juin 2022 ! C’est ce qu’on peut retenir de cette très chaude après-midi où le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée a fait salle pleine au centre culturel catalan de la ville, affirmant un courage politique à toute épreuve, sous la présidence de Josie Boucher, présidente de l’Asti (Association de solidarité avec tous les immigrés).

     

    Jacques Pradel, président de l’Association des pieds noirs progressistes, notamment (ANPNP) a exprimé la douleur de tous ces citoyens d’Algérie qui ont dû quitter ce pays qu’ils considéraient comme le leur dans le cadre d’une culture multiple. Elle a été balayée par cette sale guerre imposée par les règles d’un colonialisme qui a fait perdurer les humiliations et attisé les haines. Remy Serre, fondateur de l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre, (4ACG) a apporté le témoignage de nombre de ceux qu’on a forcé, de 1954 à 1962, à être le bras armé de la France coloniale, dans tout ce qu’il a eu de cruel est d’injuste. Ce qu’on a appelé pudiquement « les événements », ce fut une guerre sans merci qui provoqua des dizaines de milliers de victimes française et des centaines de milliers de victimes algériennes, civiles et militaires. Il a exprimé sa volonté de continuer jusqu’au bout à donner aux jeunes générations le témoignage de la vérité dans toute ses caractéristiques avec un but essentiel, favoriser la réconciliation et l’amitié entre les peuples algériens et français.

    Eric Sivin, qui n’a pas fait la guerre d’Algérie, a accepté de prendre la suite de l’association des appelés (4ACG) afin d’empêcher l’oubli sur un sujet qui, en fait, concerne des dizaines de millions de Français qui sont, à un degré ou à un autre, enfants de ces générations qui ont vécu la guerre d’Algérie. La tâche est difficile mais passionnante. Elle s’inscrit dans le droit fil d’une lutte sans merci contre les idées de haine et d’exclusion qui ont envahi la majorité des comportements, particulièrement à l’extrême droite et à droite, mais bien pas seulement.

     

    L’histoire ne doit pas être une légende

     Dans le droit fil de cette constatation, Gilles Manceron, historien, membre de la LDH, a précisé les conditions historiques de cette guerre avec une finesse remarquable sur tous les sujets qui fâchent, notamment l’attitude soit guerrière, soit ambigüe soit très maladroite des directions de la gauche de l’époque, qui a contribué à désarçonner les capacités de résistance et d’alternative à une situation qui aboutira au drame du rapatriement d’un côté et à la persistance de l’esprit de revanche coloniale de l’autre dans l’opinion publique. Un large et passionnant débat a suivi avec la salle, chacun apportant soit son témoignage soit son analyse avec un esprit de respect et d’écoute remarquable.

    Qu’on se le dise, le centre du monde n’était pas dans l’étalage du révisionnisme historique, de la justification des crimes de l’OAS et de l’excitation des haines voulus par le maire de Perpignan. Il était là, fier et déterminé, dans cette salle de résistance qui en a appelé à renouveler à souhait ce genre d’initiative en l’élargissant à toutes celles et ceux qui ont intérêt à faire tomber les frontières de la haine entre les êtres humains.

    Reportage Yvon Huet pour le Travailleur Catalan

     

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Intervention de J. Pradel, Perpignan

    26 juin 2022

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    C’est à Perpignan, après la mise en place en 2007 du “mur des Français disparus en Algérie’’ au couvent sainte-Claire (où 40 % des noms gravés étaient injustifiés !), que la décision a été prise de créer en 2008 l’Association des Pieds-Noirs Progressistes et leurs Amis. Salut à Roger Hillel et Jacki Malléa, ici présents !

    Pour présenter brièvement l’association, nous nous donnions deux objectifs.

    - L’un était de contester aux  organisations "nostalgériques" figées dans la haine et la louange absurde du passé colonial, encensé jusqu'à la réhabilitation et la glorification de l'OAS, le droit de parler au nom l’ensemble des pieds-noirs ; de faire entendre nos témoignages et nos analyses , en disant le bien-fondé de la lutte du peuple algérien pour se libérer du colonialisme.

    - Le second objectif, aujourd’hui prioritaire, était d’œuvrer à la réconciliation de nos deux pays, au renforcement de l’amitié entre les peuples des deux rives de la Méditerranée, d’affirmer notre engagement solidaire avec les immigrés algériens, les bi-nationaux et les Français d’ascendance algérienne, de lutter contre la montée des idéologies d’extrême droite, contre le racisme dans la diversité de ses formes, notamment celle qui fleurit aujourd’hui en France, l’islamophobie. 

    Mon intervention portera sur deux points : le congrès du Cercle algérianiste, et le rôle du FN/RN (puisque c’est lui qui en est le maitre d’oeuvre).

     

     A propos du congrès du Cercle algérianiste 

    Sans revenir sur le détail des trois jours de leur AG, relevons que le cercle algérianiste n’a jamais aussi clairement affiché tant de débauche dans le révisionisme historique et l’encensement de l’OAS, ce qui fut pour nous pieds-noirs le pire, la cause première de l’exil ; relevons surtout combien leurs positions extrême droitières sont en décalage avec la réalité de la société présente ; pour faire court, quelques éléments.

    - En décalage par rapport aux pieds-noirs. Ceux-ci se sont vite resitués dans les contradictions de la société française, fondus en elle en fonction de leur situation sociale, de leurs engagements, rencontres, etc. A côté d’une minorité d’excités enfermés dans une nostalgie absurde de l’Algérie française, la victimisation et le ressentiment, ils se distribuent par exemple sur l’ensemble de l’échiquier politique (quantité d’enquêtes ont montré qu’il n’existait pas de “vote pied-noir”).

    - En décalage par rapport aux travaux des historiens sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Ces travaux ont largement fait progresser notre connaissance de la réalité des 132 ans de domination coloniale. La nostalgérie les tait et continue d’en haïr les auteurs.

    - En décalage par rapport au débat sur le passé colonial de la France et sur la résonance de ce passé dans notre société. Plusieurs facteurs alimentent ce débat : la diffusion des travaux des historiens dans la sphère publique et les médias ; la publication du rapport Stora (et la “publicité’’ faite autour) avec ses limites et ses attendus ; la multiplication des manifestations culturelles (littérature, théâtre, cinéma…) sur ces sujets ; les actions antiracistes et contre l’islamophobie ; les mobilisations citoyennes autour de dates symboliques (le 60ème anniversaire …) ; et jusqu’à l’impact laissé dans l’opinion française par la beauté du Hirak en Algérie. 

    Ce décalage est assumé, ils le mesurent, tout comme ils ont conscience de se ranger ainsi derrière les positions du FN/RN ; ce qui va plus loin qu’une ‘reconnaissance du ventre’ pour les 100.000€ accordés par la municipalité Alliot pour tenir leur AG. 

      A propos du rôle du FN/RN 

    Qu’on le veuille ou non, force est de reconnaître que les idées, l’idéologie du RN ont largement pénétré la société. En témoigne s’il le fallait le résultat des élections présidentielles et législatives, où la sauvegarde d’un front républicain contre l’extrême droite n’a pas joué. Il en est,  bien sûr, de la responsabilité du pouvoir macroniste tentant de sauver sa barque en renvoyant dos à dos la gauche dans sa diversité républicaine et le RN, mais la raison profonde est bien que l’idéologie fascisante, les idées d’extrême droite portées par le RN se sont banalisées (combien elles ne sont pourtant pas ‘banales’, faites de révisionisme, de haine, de racisme). 

    Comment comprendre que le RN, au travers de l’AG du cercle algérianiste dont il a été le maitre d’oeuvre, s’engage si ouvertement dans la glorification de l’Algérie française et de l’OAS ? Pourquoi disent-ils si fort aujourd’hui ce qu’ils pensaient mais camouflaient hier ? Ne s’agit-il pas pour le RN de pousser le bouchon un cran plus loin dans la bataille idéologique, en y intégrant leur vision du passé colonial de la France ? 

    Un discours qui ne s’adresse pas particulièrement aux pieds-noirs mais à tout le monde, et qui s’inscrit dans les batailles idéologiques qui se mènent, ou sont aujourd’hui à mener. Bravo au collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée de s’y inscrire !

     


    votre commentaire
  •  

    Le bruit et l’odeur phrase prononcée

    par  Chirac

      Le bruit et l’odeur phrase prononcée par Chirac et le nettoyage au karcher de Sarkozy

    et le nettoyage au karcher

    de Sarkozy

      Le bruit et l’odeur phrase prononcée par Chirac et le nettoyage au karcher de Sarkozy

    J’ai vu ce documentaire sur LCP que je vous propose de visualiser à votre tour, si vous le souhaitez, en cliquant sur le lien, à la fin de cet article car, en effet ces «  petites phrases » sont devenues des marqueurs de notre époque puisqu’elles ont débouché sur la loi du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, communément appelée « loi asile et immigration ». Loi que j’appelle « Loi de stigmatisation des immigrés de longue date qui sont des Français à part entière et des migrants d’aujourd’hui qui sont devenus les bouc-émissaires de ce gouvernement qui essaye de marcher sur les terres de l’extrême droite car il y a des convergences évidentes et de plus en plus visibles entre la macronie, Les Républicains et le RN.

    Michel Dandelot

      Le bruit et l’odeur phrase prononcée par Chirac et le nettoyage au karcher de Sarkozy

    Dans ce 1er volet, nous verrons comment Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, deux hommes de droite promis à un avenir présidentiel vont en quelques mots marquer durablement les consciences. Des saillies loin d'être anodines. A 14 ans de distance, chacun est dans une phase ascensionnelle. Que nous racontent ces « petites phrases » de la France de leur époque ? De ces deux hommes et de la droite qu'ils incarnent alors ? Quel impact ont-elles eu sur ceux qu'elles visaient et qui se sont sentis stigmatisés ? Encore bien présentes dans nos mémoires, ces petites phrases sont reprises régulièrement dans le débat public, preuve qu'elles ont marqué leur temps. Ces « petites phrases » sont devenues des marqueurs de notre Histoire.

    Pour visualiser ce documentaire cliquez sur le lien ci-dessous :

    Petites phrases, grandes conséquences - Petites phrases grandes conséquences : la droite en dérapage contrôlé (lcp.fr)


    votre commentaire
  •  

    Le front républicain est mort

    Le front républicain est mort

    Le front républicain est-il inscrit dans la constitution ? C'est ce que doit penser le président Macron quand on voit à quel point il le considère comme allant de soi. Cette longue séquence électorale vient de signer l'arrêt de mort de ce front républicain. La majorité a donné toutes les raisons pour écœurer les électeurs prêts à continuer à faire barrage à l'extrême droite. Qu'il en soit ainsi.

    Je suis un électeur de gauche. Et comme beaucoup d’électeurs de gauche, j’ai participé au front républicain depuis un funeste jour d’avril 2002 où j’ai dû mettre un bulletin « Jacques Chirac » dans l’urne. Depuis ce moment et jusqu’à récemment, je l’ai fait sans véritable hésitation, par devoir républicain face à la menace que représente l’extrême droite que je voulais la plus basse possible.

    La première fissure de ce front a été lorsque la droite classique s’est fendue de son fameux « ni-ni » prôné par Nicolas Sarkozy. Je me disais alors que je valais mieux que ces mesquineries. L’enjeu était trop grand.

    En 2017, mon candidat n’étant pas parvenu à accéder au second tour, le duel opposait, on s’en souvient Emmanuel Macron à Marine Le Pen. J’avais déjà bien compris que l’ancien ministre de l’Economie Macron était loin de correspondre à mon idée de la gauche mais le doute était encore permis sur l’ampleur de sa droitisation et surtout je tenais à continuer à appliquer ce front républicain.

    Seulement voilà. Cinq années ont passé. Cinq années de matraquage social… Je ne referai pas le bilan, on le connaît.  La droitisation, l’arrogance, la répression des manifestations etc. Usé par ce quinquennat, je commence à en avoir assez de « voter contre », « faire obstacle à ». Nous ne devenons désirables que lorsqu’ils ont besoin de nos voix. J’ai bien compris que la stratégie présidentielle vise à pérenniser ce duel contre l’extrême droite afin de profiter de notre sursaut républicain. Pour le 2ème tour de l’élection présidentielle de 2022, pour la première fois j’ai hésité. Deuxième fissure.

    Jusqu’au bout je n’étais pas sûr de ma décision. Voter Macron, voter blanc, ne pas voter ? face au sondage qui accordait une victoire sans véritable ambiguïté pour le candidat Macron, j’ai pris la décision de ne pas lui donner ma voix. Il n’en avait pas besoin et je ne pouvais plus continuer à cautionner sa politique. Elle ne se ferait pas en mon nom. Je sais très bien que le risque n’était pas nul, que si ma réflexion était partagée, le cataclysme était possible. J’en avais parfaitement conscience. C’est dire l’ampleur de l’écœurement d’un électeur viscéralement opposé à l’extrême droite provoqué par le quinquennat précédent. (Surtout que la couleur était annoncée pour celui à venir entre la réforme des retraites et la refonte du statut de fonctionnaire notamment). Me restait alors les possibilités de voter blanc ou de m’abstenir. Pour la première fois de ma vie d’électeur, je me suis abstenu. Le vote blanc n’étant pas reconnu, je tenais à ce que ma désapprobation d’un tel duel orchestré soit visible et le vote blanc ne le permet pas. Leur nombre n’est même pas cité lors des soirées électorales. En revanche, par mon abstention, signe politique réel, je pouvais signifier quelque chose. Plus elle serait importante, plus cela montrerait le refus par les citoyens d’un tel choix. C’est donc ce que j’ai fait. Je n’ai pas voté. Les représentants de la Macronie ne se sont pourtant pas privés de courtiser les électeurs de gauche en faisant appel à notre conscience républicaine, aux valeurs que finalement nous partagions (dixit Richard Ferrand, je reviendrai à lui…). C’en était fini pour moi.

    Quand, à peine quelques semaines après cet appel au front républicain, la situation inverse s’est présentée lors des législatives, la réciproque n’a évidemment pas eu lieu. Dernière fissure.

    Dans aucun cas de duel, les représentants de la majorité n’ont appelé à faire obstacle à l’extrême droite en appelant à voter pour la NUPES. Richard Ferrand, le même que quelques lignes plus haut, disant qu’il ne partageait aucune valeur avec ce camp pour appeler à voter pour lui. Voilà l’acte qui signait la fin du front républicain. Le cynisme, la médiocrité, le manque de hauteur de la majorité n’ont eu d’égaux que leur manque de dignité.

    Je pense que la semaine de l’entre deux tours des législatives que nous venons de vivre marque un tournant dans la vie politique française. Je peine à concevoir de quoi vont être faits les prochains mois (quel gouvernement, quelles alliances ?) mais ce que je sais c’est qu’Emmanuel Macron vient de signer l’arrêt de mort de la dernière protection qui perdurait contre l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Jusqu’à alors, il aurait été impossible pour un candidat de ce camp de rassembler plus de 50% de votants. Même si le nombre d’électeurs d’extrême-droite n’a pas suffisamment augmenté, il devient suffisant face à l’érosion inéluctable des citoyens votant par devoir contre elle.

    Le président fraîchement réélu a dit que « sa victoire l’obligeait ». Mais il n’en est évidemment rien. Il ne s’est pas privé pour rapidement insinuer que si les électeurs votaient pour lui, c’était aussi une forme d’adhésion à sa vision. Quelle indignité ! pour reprendre la formule célèbre d’un ancien président fin connaisseur en la matière.

    En balayant l’effort du peuple de gauche à exercer une fois encore (la dernière ?) le front républicain, en refusant la réciprocité de cet acte important, le président Macron portera la responsabilité de la désormais possible victoire de l’extrême droite à l’élection présidentielle. Peut-être que lorsque les sondages seront plus menaçants, le sursaut se fera encore. Mais aujourd’hui je n’en suis plus certain.

    Qu’ils se débrouillent pour gagner avec leur partisan, après tout, ils ont une telle estime de leur politique qu’elle devrait suffire à susciter l’adhésion de suffisamment de Français ? Mais je ne le crois pas !!! D’autant plus que les Français en colère ont fait entrer à l’Assemblée 89 députés RN (Hélas) mais aussi et surtout 151 députés de la gauche unie (Heureusement).

    Et puis n’oublions pas que 26 millions de Français ne se déplacent pas (un record) pour aller voter… Cela est grave dans la 6e puissance mondiale. C’est pourquoi je les appelle à se ressaisir et à voter pour une majorité de gauche, la plus anti capitaliste possible. 

    En conclusion : De ces dernières élections législatives je ne retiens que cette grave information : 89 députés d’extrême droite entrent à l’Assemblée Nationale, c’est une première, c’est une honte historique, les responsables : Macron, la macronie et leur politique anti sociale.

    Je suis inquiet pour les jeunes générations, pour mes enfants, mes petits-enfants, mes arrière-petits-enfants si la France continuait à s’enfoncer dans cette dramatique direction.

    Michel Dandelot

     

     


    votre commentaire
  • Gérald Darmanin

     et les « interpellations »

    du Vél d’Hiv

    Gérald Darmanin   et les « interpellations »  du Vél d’Hiv

    Photo ajoutée à l'article

    « Il y a 80 ans, la barbarie nazie frappait Paris en son cœur. Plus de 13 000 juifs, dont 4 000 enfants, étaient interpellés par la Police de Vichy, lors de la rafle du Vél d’Hiv, avant d’être déportés. Personne ne peut oublier. » Gérald Darmanin, le 17 juillet 2022.

    Rien ne va dans ce tweet publié par le ministre de l’Intérieur à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv.

    D’abord, ce n’est pas « la barbarie nazie » qui a frappé le 17 juillet 1942 à Paris. La rafle du Vél d’Hiv, ce n’est pas le massacre d’Oradour-sur-Glane perpétré par la division SS Das Reich en juin 1944. Ce ne sont pas des soldats allemands mais des policiers français, exécutant les ordres du gouvernement français, qui ont perpétré ce crime.

    Ensuite, il ne s’agissait pas non plus d’une « interpellation » mais d’une rafle. Une interpellation est définie comme « une sommation adressée par un agent de l’autorité à un individu en vue d’un contrôle ou d’un rappel à l’ordre » et « ne peut avoir lieu que lorsque les faits constatés encourent une qualification criminelle ou délictuelle ». M. Darmanin pourrait-il nous expliquer de quels crimes ou délits étaient suspectés les 13000 juifs « interpellés » ?

    Enfin, ce n’est pas « la Police de Vichy » qui a commis ce crime, c’est la Police Nationale, aux ordres du gouvernement français et dirigée par le secrétaire général René Bousquet (futur ami de François Mitterrand). De même que les centaines d’Algériens noyés à Paris le 17 octobre 1961 l’ont été par la Police Nationale, aux ordres du gouvernement français et dirigée par le préfet Maurice Papon, ancien secrétaire général de la préfecture de Gironde, entre 1942 et 1944, et organisateur de la rafle de Juifs à Bordeaux du 15 au 17 juillet 1942. La boucle était bouclée.

    Le régime de M. Macron illustre à la perfection cette phrase de l’écrivaine indienne Arundhati Roy : « Pour les États et les entreprises, l'unique objet de la langue est de masquer les intentions ». Tordre le sens des mots jusqu’à leur faire dire le contraire de ce qu’ils signifient : de même que selon Mme Borne, réduire les allocations chômage, c’était « lutter contre la précarité et assurer plus d’équité », de même une rafle devient une simple « interpellation » pour le ministre de l’Intérieur.

    Il est vrai que, s’agissant des Juifs, M. Darmanin n’a jamais fait dans la dentelle. Dans son livre Le séparatisme islamiste publié en 2021, le ministre louait la politique d’intégration de Napoléon à l’égard des Juifs. On pouvait y lire sous sa plume que l’Empereur « s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaines de milliers de juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations ». Et de citer une lettre de Napoléon à son ministre de l’Intérieur : « Notre but est de concilier la croyance des juifs avec les devoirs des Français et de les rendre citoyens utiles, étant résolu de porter remède au mal auquel beaucoup d’entre eux se livrent au détriment de nos sujets. »

    Rien d’étonnant donc à ce que M. Darmanin ait pu trouver « un peu branlante, un peu molle » la présidente d’un parti qui a été fondé par d’anciens Waffen-SS, miliciens et collaborationnistes. Rien d’étonnant à ce qu’il fasse partie d’un gouvernement dont la Première ministre juge que « la France a perdu un peu de son âme » en juillet 1942. Oui, n'exagérons rien, juste « un peu ». Et rien d’étonnant enfin à ce qu’il se sente très à l’aise sous l’autorité d’un président de la République qui a rendu hommage à Pétain et qui emprunte à Maurras le concept de « nation organique ».

    SOURCE : Gérald Darmanin et les « interpellations » du Vél d’Hiv | Le Club (mediapart.fr) 

     

    Mon commentaire

    N’en déplaise à certains le Pétain (traître) de la seconde guerre mondiale a fait perdre toutes les valeurs militaires ou autres au Pétain de la première guerre mondiale, il n’y a bien qu’un seul Pétain (le traître) et Macron n’avait pas à rendre hommage au premier. J'approuve donc cet article.

    Michel Dandelot


     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique