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    Massacre du 17 octobre 1961 :

     « Il est de l’honneur et du devoir de Macron

    de prendre la parole »

      Massacre du 17 octobre 1961 : « Il est de l’honneur et du devoir de Macron de prendre la parole »

     Mehdi Lallaoui. © Photo Au nom de la mémoire

    Au lendemain des révélations de Mediapart sur le 17 octobre 1961 à partir d’archives inédites de la présidence de Gaulle, l’écrivain et réalisateur Mehdi Lallaoui, figure du combat pour la vérité sur ce crime d’État, revient sur des décennies de déni et de dissimulation.

    Il est, depuis 30 ans, l’une des principales sentinelles de la mémoire sur le massacre du 17 octobre 1961. Au lendemain des révélations de Mediapart sur ce crime d’État à partir d’archives inédites de la présidence de Gaulle, l’écrivain et réalisateur Mehdi Lallaoui a accepté de répondre à nos questions.

    Cofondateur en 1990 de l’association Au nom de la mémoire, il revient sur la si longue marche pour la vérité, pour la connaissance et la reconnaissance de la tragédie, qui n’est toujours pas entrée, 60 ans après les faits, à la place qui est la sienne dans l’histoire officielle. Estimant que le massacre du 17-Octobre pourrait remplir la définition d’un crime contre l’humanité, Mehdi Lallaoui implore le président de la République, Emmanuel Macron, de parler.

    Quel est, pour vous, l’enseignement principal sur le 17 octobre 1961 des archives inédites de la présidence de Gaulle publiées par Mediapart ?

    Mehdi Lallaoui : Depuis 60 ans, il y a eu de la part des services de l’État déni et dissimulation sur ce crime resté impuni. Aussi, tout ce qui permet de documenter aujourd’hui encore cet événement, côté officiel, est essentiel. Oui, nous savions que le gouvernement de l’époque et de Gaulle connaissaient la réalité des faits. Le démontrer grâce aux archives – et à l’opiniâtreté des journalistes, des historiens ou des archivistes – est énorme et très important pour l’établissement de la vérité, pour tous les citoyens de ce pays.

    Ces archives inédites confirment que les plus hautes autorités de l’État ont couvert ce massacre et couvert tous ses responsables. Je rappelle que pendant des dizaines d’années le bilan officiel de cette nuit ne fut que 3 ou 7 morts, dont un jeune Français (M. Chevalier), massacré par erreur à la sortie du cinéma Bonne-Nouvelle et que personne, je dis bien personne, quel que soit son grade, ne fut poursuivi.

    Mon père était parti à la manifestation. Il est revenu dans la nuit, cassé et ensanglanté.

    Vous aviez 5 ans à l’époque du 17-Octobre, mais vous avez un rapport personnel à l’évènement. Quel est-il exactement ? 

    Mon père était parti avec d’autres travailleurs algériens à la manifestation. Il est revenu dans la nuit, cassé et ensanglanté. Plusieurs de ses compagnons, dont des pères de famille, ont définitivement disparu cette nuit-là. Mon père doit la vie sauve à un enseignant qui l’a arraché de la furie meurtrière des policiers au Pont-de-Neuilly, faisant croire qu’il donnait un coup de main à la répression contre les « bougnoules ».

    Cet enseignant a jeté mon père, bien esquinté, dans le coffre de sa voiture et, contournant tous les ponts de la couronne parisienne, l’a ramené à Bezons où ma famille demeure toujours. J’ai toute ma vie voulu retrouver cet enseignant qui avait sauvé la vie de mon père, pour lui dire simplement merci.

    Aujourd’hui, l’un de mes fils est un jeune enseignant dans le Val-d’Oise. En octobre dernier, il m’accompagnait au pont de Bezons pour témoigner de cette histoire. Mon père n’a jamais gardé de haine pour les Français. Nombreux étaient ses camarades d’usine qui venaient manger à la maison, mais il a gardé une rancœur tenace contre le système colonial.

    Vous êtes le cofondateur en 1990, avec Samia Messaoudi et Benjamin Stora, de l’association Au nom de la mémoire. Trente ans plus tard, la marche pour la vérité autour du 17-Octobre n’est pas terminée. Quelles ont été les avancées les plus significatives dans ce combat depuis 30 ans ? 

    Nous avons fait progresser cette marche pour la vérité d’année en année. D’abord en documentant cette tragédie, en produisant des livres, des films, des expositions et aussi des colloques internationaux d’historiens. Le dernier en date s’est déroulé au Sénat en octobre 2021 pour le 60anniversaire.

    Au début des années 1990, beaucoup étaient incrédules quant à la réalité des crimes d’octobre. « Vous vous imaginez, nous disait-on, assassiner de sang-froid des dizaines de manifestants pacifiques au cœur de la capitale de la France… c’est impossible ! » Ensuite, en occupant chaque année, le 17 octobre, l’espace public, d’abord à Paris, puis maintenant dans une quarantaine de villes en France qui ont acté une place ou une rue rappelant la date du 17 octobre 1961.

    Les avancées les plus significatives sont incontestablement la pose de la plaque commémorative par Bertrand Delané, le maire de Paris, sur le pont Saint-Michel en octobre 2001.

      Massacre du 17 octobre 1961 : « Il est de l’honneur et du devoir de Macron de prendre la parole »

    Lors d'une manifestation à Paris, en octobre 2021. © Photo Virginie Haffner / Hans Lucas via AFP

    Le resurgissement de la mémoire du 17-Octobre au moment du procès Papon [condamné pour sa participation à la déportation des juifs durant la Seconde Guerre mondiale – ndlr] a donné, en 1998, une visibilité internationale à cette histoire. Elle nous a permis, avec la complicité de nos amis Brigitte Lainé et Philippe Grand, de publier à la une de Libération des archives interdites de communication, qui établissaient une liste d’homicides envers les « Français musulmans d’Algérie » liée au 17-Octobre et restée sans suite.

    Il faut aussi rappeler qu’à la suite du procès Papon, une procédure en diffamation fut intentée par Papon contre Jean-Luc Enaudi. À l’issue de ce procès, en février 1999, le tribunal de Paris déboutera Papon et caractérisera de « véritable massacre » les événements d’octobre 1961.

    Un homme en particulier a permis de faire avancer la connaissance du 17-Octobre et vous venez de citer son nom : il s’agit de Jean-Luc Einaudi, qui n’était pas historien de profession, mais a fait un travail historique unique. Quel rôle ont joué les travaux d’Einaudi ?

    Jean-Luc Einaudi, avec qui nous avons cheminé de nombreuses années et qui a porté comme nous le combat pour la vérité, était un Juste. On disait autrefois « un honnête homme ».

    C’était un homme qui habitait avec sa femme dans une HLM de banlieue. Il vivait de son travail d’éducateur spécialisé, et dans son temps libre enquêtait comme enquêtent les professionnels. Un homme vraiment exceptionnel qui sous ses airs un peu bourru était d’une extrême gentillesse.

    Ce sont des policiers qui ont sauvé l’honneur – si honneur il y a… – en publiant le 31 octobre 1961 un tract clandestin qui documentait de façon précise les crimes et les exactions.

    Trouver les témoins, accumuler les preuves, recouper et vérifier les informations, s’accrocher au moindre renseignement permettant de reconstruire le puzzle, tel était Einaudi. Il ne se disait pas historien et s’offusquait lorsqu’on le présentait comme tel. Il se disait citoyen épris de justice. Son travail a ouvert une brèche importante dans le récit officiel et le déni de l’État sur cette tragédie. Il a été essentiel dans le combat pour la connaissance et la reconnaissance du 17-Octobre. Nous avons toujours un mot pour évoquer la mémoire de Jean-Luc : respect, respect total.

    L’historien Pierre Vidal-Naquet a parlé, au sujet du 17-Octobre, d’un « pogrom anti-Algériens » qui, pourtant, « n’ébranla pas Paris ». En 1991, Robert Badinter confia ses souvenirs au journal Libération « Les gens se foutaient de ce qu’il s’était passé, ils ne se sentaient pas moralement concernés. » Au-delà de la responsabilité politique face au crime et son effacement dans l’histoire officielle, n’y a-t-il pas aussi une responsabilité citoyenne face à une tragédie qui s’est pourtant déroulée sous les fenêtres des Parisiens et des Parisiennes ? 

    Bien sûr qu’il y a une responsabilité collective et citoyenne sur ce genre de tragédie. Tout le monde ne réagit pas en faisant l’autruche. Beaucoup se sont tus par honte de voir la police parisienne massacrer des innocents. D’autres, certes minoritaires, ont parlé, se sont mobilisés.

    Rappelons aujourd’hui, à un moment où l’on met en cause les pratiques de maintien de l’ordre de la police, que ce sont des policiers qui ont sauvé l’honneur – si honneur il y a… – de notre pays en publiant le 31 octobre 1961 un tract clandestin qui documentait de façon précise les crimes et les exactions commises par leurs collègues à Paris.

    Alors que la France des droits de l’homme s’engloutissait définitivement dans les eaux noires de la Seine où furent jetés et noyés les travailleurs algériens, ces policiers ont su dire que ce n’était pas cela la France et la démocratie française.

    Le 17-Octobre est la fois un crime d’État, un crime raciste et un crime contre l’humanité.

    Est-ce qu’on peut parler, selon vous, d’un crime raciste ? 

    Parfaitement, le 17-Octobre est la fois un crime d’État, un crime raciste et un crime contre l’humanité. Tous les témoignages et la documentation que nous avons collectés ou que les historiens ont publiés et qui sont publics démontrent le caractère racial de la répression contre les Algériens à l’automne 1961.

    Ce faisant, ce massacre du 17-Octobre rentre complètement dans la définition du crime contre l’humanité dont les textes énoncent qu’il s’agit de « l’exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, inspiré par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ».

      Massacre du 17 octobre 1961 : « Il est de l’honneur et du devoir de Macron de prendre la parole »

    Photo prise le 15 octobre 1961 à Paris : des vêtements d'une victime, laissés là... © Photo UPI / AFP 

    Est-ce que le 17 octobre 1961 est, pour vous, le symptôme d’un problème français plus large : l’incapacité d’un pays à regarder son passé ? 

    Depuis des décennies, une certaine France ne se regarde que sous le prisme d’histoires glorieuses et valorisantes pour le roman national. Les gouvernants de gauche ou de droite eux-mêmes ont toujours fonctionné sur ce logiciel mémoriel pour aller dans le sens des groupes antagonistes de leur électorat.

    Combien de temps a-t-il fallu attendre pour la responsabilité de l’État dans la rafle du Vél’ d’Hiv, pour les fusillés pour l’exemple en 1917, pour la torture systémique durant les « évènements d’Algérie », pour les massacres des tirailleurs à Thiaroye, pour ceux de Madagascar en 1947…

    Le 17-Octobre est l’une des nombreuses histoires dont on a du mal à évoquer le souvenir de façon sereine et honnête. Faire histoire en évoquant tous ses aspects, même les moins glorieux, est une exigence démocratique toujours d’actualité.

    Pourquoi l’Algérie a-t-elle, elle aussi, participé à une forme d’occultation mémorielle autour du 17-Octobre ? 

    Je pense que de l’autre côté de la Méditerranée, les dirigeants algériens successifs ont depuis l’indépendance eu plus d’énergie à faire valoir les accords économiques que toute autre chose. Ce n’est que depuis une dizaine d’années que l’Algérie demande des comptes à la France sur la violence coloniale, mais sans aller à saisir les cours de justice internationales… Toujours cette auto-amnistie qui empêcherait les peuples à demander des comptes au colonisateur.

    Je rappelle, pour l’avoir évoqué, que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles.

    Que peut aujourd’hui la République et son président, Emmanuel Macron, dans la reconnaissance officielle du 17-Octobre ? 

    Le 16 octobre dernier, j’ai rencontré et discuté avec le président Macron lors de la cérémonie au pont de Bezons où furent repêchés, il y a 60 ans, des cadavres d’Algériens « noyés par balles », selon les termes de l’époque.

    Je lui ai dit le combat d’Au nom de la mémoire pour que la vérité, toute la vérité soit établie. Comment peut-on admettre des dizaines, voire des centaines de morts dans un État de droit sans que personne ne soit poursuivi. Il faut que cette vérité soit enfin énoncée, sans omettre aucune responsabilité, par les plus hautes autorités de l’État.

    J’ai dit aussi au président que nos familles et les citoyens de ce pays étaient en attente de la justice, car une société démocratique sans justice est une société amputée de ses principes fondamentaux.

    Aujourd’hui, à la lumière des confirmations par Mediapart des massacres du 17-Octobre et de leur connaissance par les plus hautes autorités de l’État, il est de l’honneur, du devoir et du rôle du président de la République de prendre la parole. Et pour revisiter la fin du poème La gueule du loup de Kateb Yacine : « Et maintenant va-t-il parler / Et maintenant va-t-il se taire ? »

    Fabrice Arfi 

    SOURCE : Massacre du 17 octobre 1961 : « Il est de l’honneur et du devoir de Macron de prendre la parole » | Mediapart 

     


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    Algérie : Pierre Audin juge la « vérité »

     sur les crimes coloniaux plus importante

     que des « excuses » de la France

    Le fils du mathématicien Maurice Audin, torturé puis exécuté par l’armée française en 1957 durant la guerre d’Algérie, a inauguré à Alger un buste à l’effigie de son père.

      Algérie : Pierre Audin juge la « vérité » sur les crimes coloniaux plus importante que des « excuses » de la France

    A Alger, le 6 juin 2022, Pierre Audin devant le mémorial qui honore son père, le mathématicien torturé et exécuté par l’armée française en 1957. AFP

    Le fils de Maurice Audin, militant anticolonial assassiné par l’armée française en Algérie en 1957, estime que la « vérité » est plus importante que d’éventuelles excuses de Paris pour les crimes de la colonisation, « inexcusables » à ses yeux.

    Pierre Audin, mathématicien comme son père, aujourd’hui à la retraite, vient d’obtenir son passeport algérien après une longue attente.

    Il se trouve depuis fin mai en Algérie où il a assisté dimanche à l’inauguration d’un buste à l’effigie de son père sur la place qui porte son nom au cœur de la capitale et qui fut l’épicentre du Hirak, le mouvement de contestation pro-démocratie qui a contraint à la démission l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.

    Dans un geste mémoriel, le président français Emmanuel Macron a reconnu en septembre 2018 « au nom de la République française », que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin avait été « torturé à mort, ou torturé puis exécuté par l’armée française » en 1957. Il avait aussi demandé « pardon » à Josette Audin, sa veuve.

    Pour M. Audin, cette reconnaissance n’a que trop tardé : « J’avais un mois et demi. J’ai 65 ans aujourd’hui. Et lorsque le président est venu chez ma mère j’avais déjà 61 ans et j’étais déjà à la retraite. Donc j’étais à peine né quand ça avait commencé et quand le pouvoir français a accepté de reconnaître ce qu’il avait fait dans le cas de Maurice Audin, (…) une vie (…) était passée. »

    « Inexcusable »

    En dépit de cette reconnaissance et d’autres gestes mémoriels symboliques du président Macron, la France exclut toute « repentance » ou « excuses » soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962).

    « Il y a un certain nombre de crimes, de méfaits qui ont été commis par la France contre l’Algérie et les Algériens. Ce qui est important, c’est de dire la vérité. Mais certainement pas de dire : “Je m’en lave les mains, j’ai demandé pardon.” Il n’y a pas de pardon à avoir, c’est inexcusable », a déclaré Pierre Audin dans un entretien à l’AFP à Alger.

    Il ne cache pas sa joie de retrouver son pays natal, où il se rend pour la première fois en tant qu’Algérien. « Quand je suis à Alger, la ville la plus belle du monde, je suis bien, je me sens bien. Je me sens chez moi », lance-t-il.

    « J’ai attendu assez longtemps pour avoir mon passeport. Je n’ai ressenti vraiment le besoin d’avoir cette preuve de ma nationalité qu’après la déclaration du président Macron », ajoute-t-il, espérant que sa nationalité algérienne l’aidera dans la recherche des restes de son père, jamais retrouvés. « Quelques jours avant le décès de ma mère, je lui ai promis de continuer à chercher les restes du corps (…), explique-t-il. Le fait d’être Algérien est de m’adresser aux autorités de mon pays avec mon passeport vert, c’est quelque chose d’important. »

    « A partir du moment où il y a un doute, je pense ça vaut le coup d’aller faire des fouilles aux divers endroits indiqués par différents témoins. C’est un début. Il faut que les gouvernements mettent la main dans la main » pour glaner des renseignements sur le sort des Algériens qui ont disparu durant la bataille d’Alger, ajoute-t-il.

    « Fine bouche »

    Depuis 2018, M. Macron a également reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel durant la bataille d’Alger, une stèle a été érigée en France à la mémoire d’Abdelkader, héros national algérien de la lutte contre la colonisation française, et les crânes de résistants algériens du XIXe siècle restitués à l’Algérie.

    Et en décembre 2021, la France a ouvert ses archives sur la guerre d’Algérie pour « regarder la vérité en face ».

    En dépit de ces gestes, le dossier mémoriel reste une source de récurrentes tensions entre la Paris et Alger, qui s’apprête à célébrer le 5 juillet le 60e anniversaire de son indépendance, survenue le 5 juillet 1962, après cent trente-deux ans d’occupation française.

    « Il y a beaucoup de pression dans tous les sens concernant la politique mémorielle » initiée par le président français, regrette M. Audin. « Quand M. Macron fait une avancée dans le bon sens et qu’en face les Algériens font la fine bouche, explique-t-il, il n’y a pas de raison qu’il continue alors qu’il subit les pressions de la droite et de l’extrême droite ».

    SOURCE : Algérie : Pierre Audin juge la « vérité » sur les crimes coloniaux plus importante que des « excuses » de la France (lemonde.fr)

     


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    Perpignan : duel à distance au cimetière

     du Vernet entre partisans et opposants

    de l'Algérie Française 

     

    Des opposants à la commémoration du 7 juin étaient mobilisés aux abords du cimetière du Vernet. Independant - Michel Clementz

    Craignant des débordements, ce mardi 7 juin 2022, la Préfecture avait pourtant pris un arrêté interdisant tout rassemblement à cet endroit. Cela n'a pas empêché les nostalgiques de l'Algérie française et leurs opposants de faire entendre leurs voix.

    En dépit de l'arrêté préfectoral interdisant les rassemblements (1) dans et aux abords du cimetière du Vernet à Perpignan, ce mardi 7 juin, partisans et opposants de l'Algérie française se sont affrontés au jeu du chat et de la souris pour défendre leur vision de l'Histoire, malgré la présence des forces de l'ordre. 

    À l’intérieur du cimetière, une poignée de personnes ont répondu à l'appel de l'Adimad-Mraf pour déposer une gerbe au pied d'une stèle controversée marquant la date anniversaire de l'exécution de deux membres de l'OAS, condamnés à mort par la justice française pour l'assassinat d'un fonctionnaire. 

    "Ces militaires qui ont déserté l'armée ont été fusillés car ils se sont engagés pour l'Algérie française", s'est exprimé Jean-Pierre Prevoteaux, balayant l'idée de crime de guerre commis par le mouvement paramilitaire. "On a fait que défendre un patrimoine français et ce que nos pères avaient créé en Algérie. Si c'est un crime, alors nous sommes des criminels", ont poursuivi ces militants dans un discours par ailleurs teinté de remarques racistes ou homophobes.

    Les opposants à l'hommage

    À l’inverse, une vingtaine d'opposants à ce rassemblement a fini par surgir d'une pinède située en face du cimetière et déployer des banderoles pour manifester leur hostilité à une initiative qu'ils considèrent être "une apologie de crime de guerre".

    "Ces personnes honorées ont fait les pires des choses et ont été condamnées et exécutées par la justice française. Elles ont attenté à la République en tirant sur le général De Gaulle, assassiné des innocents", dénonce Jacky Malléa, membre fondateur de l'Association nationale des Pieds noirs progressistes. Cette dernière milite ardemment pour que cette stèle érigée en 2003 dans le cimetière perpignanais soit déplacée dans un lieu privé et remplacée par un monument rendant hommage à tous les disparus de la Guerre d'Algérie.

    Une polémique qui suscite chaque année des tensions alors que les portes du cimetière demeuraient jusqu'à l'année dernière le plus souvent fermées pour éviter tout débordement à l'intérieur. "Du temps de Pujol le cimetière était systématiquement fermé le matin. Depuis l'élection de Monsieur Aliot, le cimetière est ouvert", avance à son tour un membre du Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, réunissant plusieurs organisations de gauche et d'extrême gauche.

    Une association qui avait organisé, le 19 mars dernier, une commémoration pour saluer l'anniversaire officiel marquant la fin de la guerre d'Algérie. Pendant ce temps, le drapeau tricolore était en berne sur le fronton de la mairie de Perpignan.

    SOURCE : Perpignan : duel à distance au cimetière du Vernet entre partisans et opposants de l'Algérie Française - lindependant.fr 

    (1) Perpignan : le préfet interdit

     les rassemblements du 7 juin

     dans et aux abords du cimetière

     du Vernet

     

     Le préfet a interdit les rassemblements au cimetière du Haut-Vernet ce mardi 7 juin. L'INDEPENDANT Independant Indepe - MICHEL CLEMENTZ

    Les services de l'Etat craignent des débordements entre les partisans et les opposants de l'Algérie française. 

    "Compte tenu de la sensibilité du contexte local et la détermination des protagonistes, tout rassemblement, quels qu'en soient les organisateurs, aux abords ou à l'intérieur du cimetière du Haut-Vernet, à Perpignan, présente un risque sérieux et grave de troubles à l'ordre public". Par un arrêté pris le jeudi 2 juin, le préfet des Pyrénées-Orientales, Etienne Stoskopf, a pris la décision d'interdire les manifestations habituelles à Perpignan qui opposent les nostalgiques de l'Algérie française et plusieurs organisations de la gauche radicale. 

    Les premiers cités entendaient, à l'initiative de l'Adimad-Mraf, organiser un défilé du portail d'entrée du cimetière jusqu'à la stèle rendant hommage à l'OAS, en ce 7 juin, date anniversaire de l'exécution de deux membres du mouvement paramilitaire, condamnés à mort par la justice française pour l'assassinat d'un fonctionnaire. Des dépôts de gerbe, ainsi que des prises de paroles et un moment de recueillement étaient également prévus. 

    Opposé à ce rassemblement qu'il considère comme "une apologie de crime de guerre", le collectif Pour une histoire franco algérienne non falsifiée, réunissant plusieurs organisations d'extrême gauche et de gauche, entendait eux aussi manifester pour marquer leur hostilité à cette initiative.

    "Un cimetière est un lieu public qui ne saurait être le théâtre d'affrontements ou d'incidents, et que la paix civile doit y être préservée par respect des défunts qui y reposent et de leurs familles", précise également l'arrêté préfectoral. 

    À noter que les contrevenants à cette interdiction sont passibles de sanctions pénales, soit six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. Selon nos informations et contrairement à certaines années, le cimetière du Haut Vernet devrait rester ouvert toute cette journée de mardi. 

    SOURCE : Perpignan : le préfet interdit les rassemblements du 7 juin dans et aux abords du cimetière du Vernet - lindependant.fr

     

     


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    Massacre du 17 octobre 1961 : les preuves que le général de Gaulle savait

    Vidéo avec Fabrice Arfi

    auteur de cet article

    Massacre du 17 octobre 1961 : les preuves

    que le général de Gaulle savait

     

    Massacre du 17 octobre 1961 : les preuves que le général de Gaulle savait

    Le général de Gaulle, Maurice Papon (en bas à droite) et Bernard Tricot face au massacre du 17 octobre 1961. © Photo illustration Sébastien Calvet / Mediapart avec AFP

    Des archives inédites de la présidence de la République, consultées par Mediapart, le prouvent désormais : Charles de Gaulle et l’Élysée ont tout su — et très vite — de ce crime d’État. Le président a même demandé par écrit que les « coupables » soient poursuivis. Mais le massacre restera à jamais impuni, judiciairement et politiquement.

    De Gaulle savait et il savait tout. Depuis plus de soixante ans, un épais mystère entourait l’histoire du massacre du 17 octobre 1961, un crime d’État qui ne cesse aujourd’hui encore de hanter la mémoire franco-algérienne. Les faits sont connus : une manifestation d’Algériens, qui protestaient pacifiquement dans Paris contre le couvre-feu raciste qui leur avait été imposé par les autorités, a été réprimée par la police dans une brutalité inouïe, faisant des dizaines de morts — certaines victimes de la répression ont été jetées à la Seine.

    Mais une question majeure demeurait, comme le rappellent les historiens Jim House et Neil MacMaster dans leur ouvrage de référence Paris 1961 (Tallandier) : « On sait à vrai dire très peu de choses sur les réactions officielles ou même informelles du 17-Octobre au plus haut niveau du gouvernement. De Gaulle et ses ministres ne font aucune mention des événements dans leurs Mémoires, et l’accès à des documents essentiels de l’Élysée, de Matignon et du ministère de l’Intérieur demeure interdit. »

    Grâce à l’ouverture récente et partielle d’archives publiques – l’arrêté gouvernemental en autorisant l’accès a été signé fin décembre 2021 –, Mediapart a pu consulter plusieurs documents issus de la présidence de la République qui prouvent aujourd’hui que le général de Gaulle a tout su, et très vite : c’est-à-dire la responsabilité de la police dans le crime, comme l’étendue de celui-ci.

    Une annotation manuscrite de Charles de Gaulle sur un document de l’Élysée prouve même que le président, confronté à la réalité de la situation, avait demandé que les coupables soient châtiés, réclamant aussi que son propre ministre de l’intérieur, Roger Frey, intervienne face à l’extrême danger des dérives des forces de l’ordre.

    Mais il ne se passera rien : aucun policier ne sera jamais condamné ; Maurice Papon, le préfet de police qui a supervisé et couvert le massacre, restera en place, tout comme le ministre Roger Frey ; et ce crime restera à jamais impuni, s’effaçant peu à peu de la mémoire collective si ce n’était l’acharnement de quelques historiens, archivistes, militants et journalistes pour continuer de chercher la vérité. 

    « Noyés », « étranglés » ou « abattus par balles »

    Deux documents en particulier, conservés sur le site de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) des Archives nationales [voir la Boîte noire de cet article], permettent aujourd’hui d’éclairer cette part d’ombre de l’histoire.

    Le premier est une note signée des initiales de Bernard Tricot, conseiller du général de Gaulle pour les affaires algériennes et les questions juridiques à l’Élysée. Elle date du 28 octobre 1961, soit onze jours après la tragédie.

     

    Massacre du 17 octobre 1961 : les preuves que le général de Gaulle savait

    Extraits de notes d'octobre et novembre 1961 signées par Bernard Tricot, le conseiller du général de Gaulle pour les affaires algériennes à l’Élysée. © Archives nationales

    « J’ai été informé par le directeur de cabinet du garde des Sceaux de ce que le procureur général de la cour d’appel de Paris et le procureur de la République près le tribunal de la Seine sont venus l’avertir des procédures judiciaires en cours à la suite de la mort d’un certain nombre de musulmans dont les corps ont été retrouvés après les récentes manifestations », écrit Bernard Tricot.

    « Il y aurait 54 morts. Les uns auraient été noyés, les autres étranglés, d’autres encore abattus par balles. Les instructions judiciaires ont été ouvertes. Il est malheureusement probable que ces enquêtes pourront aboutir à mettre en cause certains fonctionnaires de police », poursuit le haut fonctionnaire. 

    Ce dernier précise que le ministre de la justice, Bernard Chenot, nommé à ce poste moins de deux mois plus tôt en remplacement d’Edmond Michelet, réputé trop conciliant avec le FLN algérien selon certains partisans de la ligne dure comme le premier ministre Michel Debré, doit « s’entretenir de ces faits » avec son homologue de l’intérieur.

    L’Élysée s’attend à la mise en cause de policiers après la tragédie du 17 octobre 1961.

    Le fait que l’un des plus proches collaborateurs de Charles de Gaulle écrive dès le 28 octobre 1961 une note annonçant une première estimation aussi importante du nombre de morts — certains historiens parlent aujourd’hui de cent à deux cents possibles victimes —, les modalités de leur supplice et la responsabilité probable de la police française dans le crime n’étaient à ce jour pas connues.

    De Gaulle : « Il faut faire la lumière et poursuivre

     les coupables »

    Mais une deuxième note du même Bernard Tricot, annotée à la main par le général de Gaulle, figure également aux Archives nationales. Nommément adressée au président de la République, elle est datée du 6 novembre 1961. Dès son premier paragraphe, il est fait référence à « la découverte dans la région parisienne, depuis le 22 octobre, des cadavres d’un certain nombre de Musulmans algériens ».

    Le haut fonctionnaire fait savoir au chef de l’État que « le parquet ne dispose pas en général d’éléments suffisants pour étayer les poursuites ». Et il ajoute : « La question d’ordre gouvernemental qui se pose est celle de savoir si on se bornera à laisser les affaires suivre leur cours, auquel cas il est probable qu’elles s’enliseront ou si le ministre de la justice ainsi que le ministre de l’intérieur doivent faire savoir aux magistrats et officiers de la police judiciaire compétente que le gouvernement tient à ce que la lumière soit faite. »

    Il faut que le ministre de l’intérieur prenne vis-à-vis de la police une attitude d’“autorité”.

    Note manuscrite du 6 novembre 1961 de Charles de Gaulle.

    « Il importe beaucoup, semble-t-il, que le Gouvernement prenne dans cette affaire une position qui, tout en cherchant à éviter le plus possible le scandale, montre à tous les intéressés que certaines choses ne doivent pas être faites et qu’on ne les laisse pas faire. À agir autrement, on s’exposerait, je crois, à laisser se développer dans la police un processus dont l’extrême danger s’est révélé au cours des dernières années dans d’autres formations », poursuit Bernard Tricot, qui fait ici référence aux dissidences qui ont pris corps dans l’armée, notamment avec la création au début de l’année 1961 de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).

    À la fin de sa note, Bernard Tricot demande au général de Gaulle « s’il autorise que le point de vue qui vient d’être indiqué soit exprimé aux ministres intéressés ».

    Massacre du 17 octobre 1961 : les preuves que le général de Gaulle savait

    Note de Bernard Tricot, annotée à la main par le général de Gaulle, datée du 6 novembre 1961. © Archives nationales

    La réponse manuscrite du président de la République, rédigée à l’encre bleue et figurant sur la colonne de gauche de la première page du document, est sans ambiguïté : « 1) Il faut faire la lumière et poursuivre les coupables. 2) Il faut que le ministre de l’intérieur prenne vis-à-vis de la police une attitude d’“autorité”, qu’il ne prend pas, et qui, d’ailleurs, n’exclut nullement, bien au contraire, la “protection” ».

    En réalité, aucun coupable ne sera puni, l’Élysée ne s’exprimera jamais sur le sujet et le ministre de l’intérieur sera maintenu dans ses fonctions. Le préfet de police de Paris de l’époque, Maurice Papon — il sera condamné en 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour sa participation à la déportation des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale —, réussira même à imposer un contre-récit policier face aux plaintes déposées par les proches de victimes du massacre du 17 octobre 1961.

    Les manipulations du préfet Papon

    Un rapport du 26 décembre 1961, signé de Maurice Papon, montre à ce sujet l’étendue des manipulations policières pour étouffer le scandale. Le rapport, cité dans le livre Octobre 1961, un massacre à Paris (Fayard) de l'historien Jean-Luc Einaudi, y est présenté comme ayant été adressé au ministre de l’intérieur. Mais les archives de la présidence De Gaulle montrent qu'une copie a également été personnellement envoyée par Maurice Papon au secrétaire général de l’Élysée, Geoffroy Chodron de Courcel. Cet exemplaire porte une mention « Vu » apposée au crayon à papier.

     

    Massacre du 17 octobre 1961 : les preuves que le général de Gaulle savait

    Lettre de transmission à l'Elysée, par Maurice Papon, de son rapport du 26 décembre 1961. © Archives nationales

    Le document a pour titre : « Enquêtes effectuées au sujet de plaintes contre la police, consécutives aux manifestations du 17 octobre 1961 ». Tout est mis en œuvre, sous la plume de Maurice Papon, pour décrédibiliser la moindre mise en cause de la police.

    De très nombreuses plaintes ont été déposées ? Elles « ont été acheminées entre le 30 octobre et le 2 novembre par des avocates du FLN », souligne le préfet de police, qui relève que plusieurs plaignants « habitent à proximité les uns des autres » et d’en conclure : « Le caractère concerté de ces plaintes apparaît donc facilement : les plaignants ont laissé d’ailleurs plus ou moins entendre qu’il y a eu racolage par les avocates. »

    Certains plaignants ne se sont finalement pas présentés devant les policiers ? « L’enquête ne peut guère laisser d’illusion sur le bien-fondé de leurs réclamations », en déduit Maurice Papon, qui précise que certains plaignants, qui, eux, se sont présentés, ont été « convaincus de mensonges ». Le préfet de police n’hésite pas à parler ainsi d’une « évidente mauvaise foi » apparue, selon lui, dans les cas signalés.

    Maurice Papon accusera aussi dans son rapport le FLN du meurtre d’au moins deux Algériens imputés à la police française. Et pour les seuls cas de sévices réels, le préfet souligne que leur « importance a été démesurément grossie ».

    Également saisi d’informations publiées par le quotidien L’Humanité, selon lesquelles de très nombreux Algériens arrêtés par la police le 17-Octobre ont ensuite subi des sévices dans un centre d’internement à Asnières (Hauts-de-Seine), le rapport Papon conclut : « Rien d’anormal n’a été constaté pendant leur  présence dans les locaux d’Asnières […]. Il ressort donc bien de l’enquête que cette affaire a été montée de toutes pièces par le journal L’Humanité à des fins d’ordre politique, d’ordre général et local. »

    Un autre document figurant dans les archives de l’Élysée confirme que tout fut fait, sous la responsabilité du préfet Papon, pour empêcher l’éclatement de la vérité sur le massacre du 17-Octobre. Il s’agit cette fois d’un tableau de huit pages de « comparaison entre les faits allégués et les résultats de l’enquête ». Partout on peut lire ce type de remarques : « Plainte de circonstance imposée par le FLN », « plainte mensongère »« plainte douteuse »« plainte mensongère ordonnée par le FLN », « plainte tardive et suspecte »…

    De telles conclusions tranchaient pourtant, déjà à l’époque, avec l’étendue des connaissances sur ce crime d’État, qu’un haut fonctionnaire du Conseil d’État, Michel Massenet, décrira en ces termes dans une note de l’automne 1961 (mais non datée précisément) et adressée à l’Élysée : « L’on peut en tout cas affirmer que la violence qui s’y est manifestée à froid est sans précédent dans les annales policières en France. »

    Au-delà du 17 octobre 1961

    Ce n’est pas tout. Une troisième note de l’Élysée, non signée mais vraisemblablement rédigée par le conseiller élyséen Benard Tricot – elle émane de ses archives –, montre qu’au-delà du massacre du 17-Octobre la présidence de la République n’ignorait rien non plus du déchaînement criminel de la police française, cible durant l’année 1961 d’attaques imputées au FLN, contre des Algériens résidant en métropole.

    Il arrive que des personnes apparemment innocentes […] soient tuées par les forces de l’ordre.

    Note de l’Élysée du 25 octobre 1961.

    Adressée le 25 octobre 1961 à Geoffroy Chodron de Courcel, le secrétaire général de la présidence, cette note décrit ni plus ni moins qu’une véritable terreur d’État.

    La voici :

    « S’agissant des brutalités ou sévices dont les Musulmans algériens ont pu être victimes ces derniers jours à Paris, je laisserai de côté tout ce qui a pu se passer au cours des manifestations ou immédiatement après. De même, il n’y a pas lieu de tenir compte de tous les renseignements à caractère vague ou hypothétique. En retenant seulement les faits précis venant de sources sérieuses, on peut indiquer : qu’il arrive que des personnes apparemment innocentes, et en tout cas n’ayant aucune attitude menaçante, soient tuées par les forces de l’ordre. 

    — À Gennevilliers, le jeudi 12 octobre, à 20 heures 30, 60, rue de Richelieu, devant l’école de garçons, un élève du cours de français, Ali Guérat, a été tué par balle. Le directeur du cours, M. Vernet, a été témoin de ce meurtre. 

    — Il arrive que lorsque des Musulmans sont appréhendés par les policiers ceux-ci détruisent devant eux leurs papiers d’identité. Ce fait, bien qu’il ne soit pas sanglant, me paraît des plus graves. Par une véritable voie de fait la police met elle-même des hommes en situation irrégulière. 

    — Des hôtels ou magasins musulmans ont été saccagés par la police (un hôtel dans le XVIIIe arrondissement, des magasins à Nanterre) sans qu’apparemment les destructions faites aient pu se justifier par les nécessités d’une lutte soutenue, par des mesures de sécurité ou par les besoins d’une investigation. 

    — Des hommes appréhendés après les manifestations et conduits dans des lieux de rassemblement (Vincennes, la Porte de Versailles, un lieu nommé “les carrières”, etc.) ont été brutalisés, précipités du haut de l’escalier, roués de coups. 

    — Dans certains endroits, les hommes appréhendés étaient tellement tassés les uns contre les autres qu’ils furent obligés de rester debout non seulement le jour mais aussi la nuit. » 

    Le « chaînon manquant »

    Mediapart a présenté tous les documents cités dans cet article à deux historiens spécialistes de l’Algérie et du 17 octobre 1961, Fabrice Riceputi, auteur du livre Ici on noya les Algériens (Le Passager clandestin, 2021), et Gilles Manceron, qui a rédigé le texte La Triple occultation d’un massacre pour le livre Le 17 octobre des Algériens (La Découverte, 2011). 

    Pour Fabrice Riceputi, ces documents « constituent en quelque sorte un chaînon manquant dans l’historiographie de cet événement tragique ». À leur lecture, dit-il, on voit que « la présidence de la République sait que la version des faits farouchement défendue publiquement par son premier ministre, Michel Debré, le ministre de l’intérieur, Roger Frey, et le préfet de police, Maurice Papon, et largement relayée dans la presse grand public, est mensongère ».

    De Gaulle a finalement renoncé à demander des sanctions contre les auteurs du massacre pour éviter que sa majorité politique se fracture.

    L’historien rappelle que la préfecture de police maintient depuis le 18 octobre 1961 qu’il n’y eut, ce jour-là, que deux morts « français musulmans d’Algérie » et un mort français, à l’occasion d’une manifestation « violente » du fait des Algériens, la police ayant été irréprochable. « Il faut noter ici que la réprobation exprimée par de Gaulle dans ces archives, si elle mérite d’être connue, ne se traduisit jamais par une remise en cause publique de cette version restée officielle durant des décennies », ajoute Fabrice Riceputi.

    Il en veut pour preuve que, quatre mois après le 17-Octobre, « Roger Frey et Maurice Papon seront encore, sous l’autorité de De Gaulle, responsables d’une autre tuerie policière : celle du métro Charonne, faisant neuf morts le 8 février 1962 dans une manifestation anti-OAS. Et l’un et l’autre seront maintenus en poste par de Gaulle durant cinq années supplémentaires, jusqu’en 1967 ».

    L’historien Gilles Manceron affirme de son côté que les documents consultés par Mediapart « confirment que le général de Gaulle, qui avait retiré au premier ministre toute autorité sur la politique algérienne, avait laissé à celui-ci, à sa demande, la responsabilité du “maintien de l’ordre” en France et qu’il avait désapprouvé la manière dont il a frappé le FLN et l’émigration algérienne en 1961 ».

    Mais « pour éviter que sa majorité ne se fracture et qu’une partie le désavoue », selon Gilles Manceron, le général de Gaulle a finalement renoncé à demander les sanctions qui lui paraissaient pourtant logiques contre les auteurs du massacre, comme le montrent les archives inédites de sa présidence.

    De fait, les poursuites judiciaires encouragées par le chef de l’État furent stoppées net en mars 1962 à la suite de la promulgation d’une loi d’amnistie concernant tous les crimes et délits « en relation avec les événements d’Algérie ».

    Voici comment après le meurtre d’innocents, l’impunité a tenté d’assassiner la mémoire.

    Fabrice Arfi 


    Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez passer par SecureDrop de Mediapart, la marche à suivre est explicitée dans cette page.

    Boîte noire

    Mediapart mène depuis plusieurs mois des recherches dans des archives civiles, militaires et privées sur la violence d’État pendant la guerre d’Algérie dans la perspective de l’anniversaire des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, proclamée le 5 juillet 1962.

    C’est à l’occasion de ces recherches que nous avons pu consulter les documents évoqués dans cet article. Ceux-ci émanent de l’un des fonds d’archives de la présidence de Gaulle, conservés sous le numéro de cote AG/5(1)/1766.

    L’accès à ces documents a été rendu possible par un arrêté gouvernemental signé le 22 décembre 2021, réduisant de quinze ans le délai de consultation de certaines archives. Voici l’objet de cet arrêté tel qu’il figure au Journal officiel : « Dérogation destinée à faciliter l’accès aux archives publiques produites dans le cadre d’affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d’Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966 conservées aux Archives nationales, aux Archives nationales d’outre-mer, dans les services départementaux d’archives, dans le service des archives de la préfecture de police, dans les services d’archives relevant du ministère des armées et à la direction des archives du ministère de l’Europe et des affaires étrangères ». 

    Cet arrêté, qui fait droit à de récurrentes demandes d’ouverture d’archives de la part d’historiens, de journalistes et de citoyens inquiets du poids d’un secret persistant sur la Guerre d’Algérie, a été signé, sous le précédent quinquennat d’Emmanuel Macron, par le Premier ministre Jean Castex, la ministre de la culture Roselyne Bachelot-Narquin, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, la ministre des armées Florence Parly, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin et le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti.

    Selon plusieurs historiens, des obstacles demeurent toutefois concernant la consultation de certaines archives de cette période, notamment militaires.

    S’agissant du massacre du 17 octobre 1961, le président de la République, François Hollande, avait publié en 2012, par voie de communiqué de presse, cette déclaration : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes ».

    Six ans plus tard, en 2018, Emmanuel Macron affirmait à son tour sur son compte Twitter : « Le 17 octobre 1961 fut le jour d’une répression violente de manifestants algériens. La République doit regarder en face ce passé récent et encore brûlant. »


     

    SOURCE : https://www.mediapart.fr/journal/france/060622/massacre-du-17-octobre-1961-les-preuves-que-le-general-de-gaulle-savait?M_BT=385135200363&utm_campaign=ALERTE&utm_content&utm_medium=email&utm_source=20220606&utm_term&xtor=EREC-83-[ALERTE]-20220606%3Fat_medium%3Dcustom3&at_campaign=66&fbclid=IwAR0no9LLkoGH2y3AiJNWEwA81cSHkowJ23cUYNCkubTJvgSpk9Tle_lx4xs 

     

     


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    Militant de la cause algérienne

    Le buste de Maurice Audin inauguré à Alger

     

    Militant de la cause algérienne  Le buste de Maurice Audin inauguré à Alger

    Un jour important

    Le buste de Maurice Audin, militant de la cause algérienne assassiné par l'armée coloniale française, a été inauguré ce dimanche à la Place Audin à Alger, et ce à la veille de la commémoration du 65ème anniversaire de sa tragique disparition. L'inauguration s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils de Maurice Audin et président de l’Association Josette et Maurice Audin, Pierre Mansat, le wali d’Alger, Ahmed Maabed, des autorités locales et militaires et des citoyens. Le fils du militant de la cause algérienne a exprimé sa « fierté » de se retrouver sur cette place qui porte le nom de son père, « un partisan de l’indépendance de l'Algérie », a-t-il souligné. Pour le wali d’Alger, il s’agit d’un jour «important » qui confirme la consécration de « la grandeur et la bravoure de Maurice Audin qui a sacrifié sa vie pour la cause algérienne».

    SOURCE : https://www.lexpressiondz.com/nationale/le-buste-de-maurice-audin-inaugure-a-alger-357177 

    Audin, Maillot, Peschard, Iveton

     et les autres...

    Algérie-France : les passerelles du sang

    L’événement porte en lui-même une grande symbolique politique et historique. La question mémorielle pourrait être étoffée par d’autres gestes du côté français.

    Le buste à l'effigie de Maurice Audin a été inauguré, hier, dans la prestigieuse place qui porte son nom au coeur d'Alger-Centre. L'ambiance était à son paroxysme, les amis et les militants qui ont connu cet illustre militant de la cause anticoloniale, de la défense des causes justes et du progrès, n'ont pas caché leurs joie et bonheur de voir Maurice Audin retrouver son aura tant écornée par l'incurie de la pensée coloniale et ses succédanés.
    Maurice Audin est entre les siens, un communiste qui a vu juste en se reconnaissant en tant qu'Algérien non seulement concerné par la douleur et la souffrance de ses pairs, c'est-à-dire les Algériens comme lui qui croupissaient sous la domination et l'exploitation coloniales effrénées.
    La présence d'un nombre considérable de personnes et d'officiels algériens dans la cérémonie d'inauguration du buste à l'effigie de Maurice Audin, renseigne sur la valeur sûre et inestimable de ce vaillant fils de l'Algérie qui a donné sa vie pour faire entendre et connaître la cause de son pays qui était sous l'emprise d'une des plus macabres politiques de peuplement de la France coloniale.
    Les représentants de l'association Josette et Maurice Audin et les officiels algériens à travers le ministre des Moudjahidine se sont mis sur la même longueur d'onde pour faire la lumière sur les responsables de sa disparition.
    L'événement porte en lui-même une grande symbolique politique et historique. La question mémorielle qui reste le véritable casse-tête qui empêche l'Algérie et la France d'aller vers des relations plus apaisées, pourrait cette fois-ci être étoffée par d'autres gestes du côté français.
    Certes, le président Emmanuel Macron s'est distingué par rapport à ses prédécesseurs sur la question mémorielle et sur la guerre et les crimes commis par la France coloniale à l'adresse du peuple algérien durant la longue nuit coloniale qui a duré plus de 132 ans.
    Le travail de mémoire, de vérité et de réconciliation entre les peuples algérien et français est en train de se faire même si cela a commencé d'une manière timide. Le président français, Emmanuel Macron, avait critiqué le système colonial, lors d'un déplacement à Alger en février 2017, et en 2018, «la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans la mort du mathématicien Maurice Audin, disparu en 1957 à Alger». Une autre initiative a été entamée par le président français consistant à «restituer à Alger les crânes des Algériens tués en 1849 lors de la conquête du pays, et dont les restes avaient été conservés au Musée de l'homme, à Paris».
    Ces initiatives que les prédécesseurs du président actuel, Emmanuel Macron, n'ont pas osé faire, font de Macron un président qui a su déboulonner les tiroirs de la mémoire en faisant en sorte que les rapports entre l'Algérie et la France doivent sortir du passionnel pour s'inscrire dans une logique d'avenir.

    Militant de la cause algérienne le buste de Maurice Audin inauguré à Alger

    Le «théorème» d’Audin

    Avons-nous été suffisamment reconnaissants envers ces personnalités d'origine européenne qui ont bravé l'armée coloniale pour que vive l'Algérie indépendante ? Ces martyrs et militants qui ont choisi d'épouser la cause de l'indépendance algérienne ne méritent-ils pas un mémorial qui leur sera spécialement dédié ? Leur engagement en faveur de l'Algérie indépendante a eu un impact majeur sur l'opinion française et internationale. L'inauguration du buste de Maurice Audin, militant de la cause algérienne assassiné par l'armée coloniale française, hier, à la place Audin à Alger, et ce à la veille de la commémoration du 65ème anniversaire de sa tragique disparition, appelle à d'autres initiatives mémorielles en Algérie. L'effet Audin ne doit pas s'estomper. Il faut entretenir la flamme éternelle dans un mémorial.. Il y a quelques mois, des citoyens animés d'un patriotisme farouche ont initié une pétition dans laquelle ils exhortaient les hautes autorités du pays à accéder à cette demande d'«ériger un mémorial pour les amis de l'Algérie indépendante». L'idée n'est pas circonscrite aux seuls Algériens. En septembre dernier, l'actuel directeur du prestigieux mensuel Le Monde diplomatique, Serge Halimi, fils de la défunte militante de la cause algérienne, Gisèle Halimi, avait déjà suggéré ce projet. Dans une lettre de remerciements adressée au président Abdelmadjid Tebboune, Serge Halimi lui a exprimé sa gratitude. «Il est bon de rappeler que quelques Français démontrèrent leur courage et leur universalisme, en même temps qu'ils défendirent l'honneur de leur pays, lorsqu'ils prirent le parti du peuple algérien alors que leur armée s'embourbait dans la voie de la répression et des tortures», écrit Halimi dans sa lettre de remerciements au président Tebboune, avant de formuler discrètement et habilement une demande : «Si ma mère n'est plus là, cette mémoire mérite, je crois, de rester vivante. Pourquoi pas donc un grand mémorial pour ces personnalités, qui va clôturer les festivités du 60ème anniversaire de l'indépendance, qui s'étalent sur toute une année ?» Le mémorial dont il est question «se veut un lieu de recueillement, d'évocation de souvenirs autour d'idéaux partagés, de ressourcement, de rencontres, de diffusion et de partage de connaissances et de documentation». L'initiative est louable, la symbolique est très forte, surtout dans le contexte actuel où la question mémorielle est un enjeu crural dans les relations algéro-françaises.

    SOURCE : L'Expression: Editorial - Le «théorème» d’Audin (lexpressiondz.com) 

     


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  • Besançon (Doubs) c’est ma ville de naissance il y a bientôt 81 ans, c’est pourquoi je tiens à vous apporter, d'abord cette haineuse information qui se terminera par une belle histoire.

     Besançon : le centre historique, la Citadelle et leur écrin de nature. 

     

    Michel Dandelot

    Militant anti colonialiste,

    Militant anti raciste,

    A participé à la sale guerre d'Algérie contre sa volonté,

    A refusé la croix du combattant.

     

    Scandale : des tags nazis contre Stéphane Ravacley, boulanger candidat pour les législatives à Besançon

     

    3 juin 2022

    Jeudi matin, une croix gammée et un tag raciste (« nègre ») ont été retrouvés sur l’affiche officielle de Stéphane Ravacley à Besançon, boulanger et candidat de la NUPES dans la 2e circonscription du Doubs. Une démonstration de plus de la haine raciste dont l’extrême-droite est capable. La menace de l’extrême-droite plane toujours dans notre pays.  

    Stéphane Ravacley : « Jamais je ne céderai à la haine » 

    « Une croix gammée et le mot « nègre » sur mon affiche de campagne. Jamais je ne céderai à la haine. Je continuerai à prôner l’ouverture et la solidarité. Nous allons porter plainte. » Voici les mots de Stéphane Ravacley après avoir trouvé jeudi matin des inscriptions racistes sur son affiche de campagne, sur un panneau électoral de sa ville. Pour ce militant des droits humains, une telle haine raciste ressortant du tiroir les symboles les plus criminels et violents de l’histoire est tout bonnement insupportable. 

    Immédiatement a surgi sur les réseaux sociaux une vague de soutien face à cette attaque. Des élus écologistes et socialistes, mais aussi des députés de la France Insoumise comme Mathilde Panot ou Adrien Quatennens, ont marqué leur « soutien fraternel indéfectible » face aux « racistes et autres fachos de sortie », au front dans le combat contre l’extrême-droite et aux côtés du candidat du peuple qui souhaite entrer à l’Assemblée nationale.

    Car Stéphane Ravacley n’est pas du genre à céder face aux pressions. Il s’était illustré en janvier dernier en menant une grève de la faim victorieuse, afin de demander la régularisation de son apprenti Laye Fodé Traoré menacé d’expulsion. Il est donc une figure reconnue et exemplaire de la solidarité et de la fraternité républicaine dans notre pays. Le genre de symboles que l’extrême-droite honnit, et n’hésite pas à attaquer et à intimider avec les mots et les actes les plus violents. Nous ne la laisserons pas faire.

    Stéphane Ravacley et son apprenti Laye Fodé Traoré

    Quatre jours après sa régularisation, le jeune Guinéen Laye Fodé Traoré a pu reprendre son poste d’apprenti dans la boulangerie « La huche à pains », à Besançon (Doubs). Il y a dix jours, son maître d’apprentissage, Stéphane Ravacley, avait entamé une grève de la faim pour protester contre l’expulsion du jeune homme de 18 ans. « C’est le premier jour du reste de sa vie. C’était inespéré. J’étais là à 3 heures du matin pour le recevoir, normal. Ça s’est fait dans la joie forcément. », a précisé le boulanger, après avoir appris que son apprenti avait finalement obtenu son titre de séjour en France, après une forte mobilisation collective. « Ce combat qu’il a mené, ça n’a pas été facile mais on a gagné tous ensemble, tous ceux qui nous ont soutenus, pas que moi et mon patron, mais tous ceux qui nous ont soutenus », a réagi le jeune homme, qui a aussitôt pu reprendre son apprentissage dans la boulangerie. Pris en charge en France en tant que mineur isolé, Laye Fodé Traoré n’avait pas obtenu de titre de séjour en France à sa majorité, la préfecture considérant que ses papiers d’identité n’étaient pas authentiques. Mais leur validation récente par l’ambassade de Guinée et la pétition en sa faveur, qui a recueilli plus de 240 000 signatures et le soutient de personnalités de la culture, ont conduit la préfecture à revoir sa position, selon Stéphane Ravacley. Le boulanger entend désormais embaucher le jeune homme.


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  • Lettre ouverte  d’Henri Pouillot au président Macron qui prépare un second mandat pire que le premier s’il avait, hélas ! une majorité suite aux élections législatives

     

    Vidéo du putschiste à la fin de l'article

    Nouveau scandale d'état

    décoration d'un putschiste

    Lettre ouverte D’henri pouillot

    Au président macron

    Qui prépare un second mandat pire

    que le premier s’il avait, hélas !

    une majorité suite aux élections législatives

    Lettre ouverte  D’henri pouillot  Au président macron  Qui prépare un second mandat pire que le premier s’il avait, hélas ! une majorité suite aux élections législatives

    Quel Scandale pour les valeurs

     de la République, M. MACRON

    Monsieur le Président,

    Le 30 avril dernier, il a été remis officiellement à M. Joseph ESTOUP, ex-capitaine de la Légion Etrangère, la distinction de « Commandeur de la Légion d’Honneur ».

    Or, ce militaire, commandant la 3ème compagnie du 1er REP de la Légion Etrangère, « sollicité » par le Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, participa au putsch du 21 avril 1961 qui tenta de renverser la République dont le Président était alors le Général De Gaulle.

    Il fut condamné à 2 ans de prison avec sursis, perdit son grade et ses décorations, dont celle de « Chevalier de la Légion d’honneur ».

    Donc, aujourd’hui, un homme qui a tenté de renverser la République, se voit promu au plus haut grade de la Légion d’honneur, après en avoir été déchu il y a 61 ans de celui de chevalier de cette Légion d’Honneur.

    Quel exemple, quel scandale !!! pour les valeurs

     de notre République 

    Appelé à cette époque à l’armée, (j’étais affecté en Algérie juste quelques mois plus tard), c’est pour une bonne part grâce à la résistance des appelés du contingent que ce putsch a échoué.

    Quelle insulte à ces jeunes d’alors, qui ont perdu plus de 2 ans de leur jeunesse, pour cette guerre injuste, qui ont évité que la République Française bascule dans une dictature militaire.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes sincères et respectueuses salutations, mais indignées, en espérant des jours plus heureux.

    Henri POUILLOT

    Qu'elles sont les sources de notre camarade Henri Pouillot

    LEGION ETRANGERE : L'émotion d'un officier pardonné par l'Armée

    Posté le lundi 02 mai 2022

    Lettre ouverte  D’henri pouillot  Au président macron  Qui prépare un second mandat pire que le premier s’il avait, hélas ! une majorité suite aux élections législatives


    Le capitaine Joseph Estoup avait été condamné en 1961 pour rébellion. Son unité participait alors à un coup d'État contre le président de Gaulle. 61 ans plus tard, il a été fait commandeur de Légion d'honneur.

    73 ans après avoir endossé pour la première fois l'uniforme militaire, le capitaine à la retraite Joseph Estoup se glisse à nouveau dans l'habit militaire. Ce samedi 30 avril, le soldat à la retraite occupait la place d'honneur lors de la célébration la plus importante de la Légion étrangère, la fête de Camerone.

    Un aboutissement inattendu, pour cet homme de 93 ans qui portait ce samedi l'un des symboles majeurs de la Légion : la main du capitaine Danjou, figure de cette branche de l'Armée de terre. Et pour cause, en avril 1961, le capitaine d'infanterie Joseph Estoup est arrêté pour rébellion et rendu à la vie civile. 

    Quelques semaines plus tôt, son unité - le 1er régiment étranger de parachutistes (REP) - avait participé à ce que l'on appelle le putsch des généraux. Un épisode militaire durant lequel une partie de l'armée française a voulu renverser Charles de Gaulle, pour empêcher l'indépendance de l'Algérie. Finalement, la manœuvre échouera et entraînera la dissolution de tous les régiments y ayant participé.


    L'armée : une famille que l'on ne quitte jamais

    "On était arrivé à un point de saturation qui fait que personne n'a eu envie de dire non", raconte Joseph Estoup dans ce reportage du 13H de TF1. Le capitaine est dégradé, condamné à une peine de prison et perd le droit de vote. Réhabilité en 1982, il n'a pourtant jamais voulu revoter. "Qui serait capable de me restituer, au nom du peuple français, quelque chose qui m'a été enlevé au nom du peuple français", explique-t-il

    Depuis les années 1960, il n'avait pas non plus remis ses décorations. Jusqu'à ce vendredi, où il a été officiellement fait commandeur de la Légion d'honneur. Après plus de 60 ans loin de l'armée, le capitaine Joseph Estoup retrouve la Légion, "sa famille", dit-il. "Je veux vous dire ma reconnaissance, mon affection et ma fidélité", a déclaré l'officier désormais pleinement pardonné par l'Armée. Une famille que l'on ne quitte donc jamais totalement, à en croire la vie de Joseph Estoup.

    Document ASAF

    La réponse de Jacques CROS

    Sous quels auspices ce deuxième quinquennat ?


    Sous quels auspices ce deuxième quinquennat ?

     

    SOURCE : Sous quels auspices ce deuxième quinquennat ? (centerblog.net)

     

    On sait que Macron avait ouvert la boîte de Pandore à propos du travail de mémoire sur le colonialisme et la guerre d’Algérie. Il nous avait semblé qu’il y avait beaucoup de confusions et d’ambiguïtés dans la démarche.

    Nous avons reçu une information de notre ami Henri Pouillot qui éclaire assez crûment la position du chef de l’Etat. Elle concerne des dispositions qui viennent d’être prises en faveur d’un nommé Joseph Estoup qui était capitaine au Premier Régiment Etranger de Parachutistes. En d’autres termes c’était un officier de la Légion.

    Sous les ordres du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, il avait activement participé, à la tête de la 3ème compagnie du 1er ¨REP, au putsch des généraux félons en avril 1961. Un putsch qui voulait s’opposer au  processus de paix qui commençait à se dessiner. En fait il s’agissait aussi d’instaurer une dictature militaire.

    Le contexte ne se prêtait guère au succès d’une telle opération. L’opinion publique en avait assez d’une guerre interminable dont il était évident qu’elle ne pourrait finir qu’avec l’indépendance de l’Algérie. Aussi les opposants au putsch, et parmi eux les appelés du contingent, se mobilisèrent pour qu’il échoue.

    Le capitaine Joseph Estoup fut arrêté, jugé et condamné à deux ans de prison avec sursis. Il a été dégradé et la Légion d’honneur dont il était titulaire lui a été retirée. Nous apprenons qu’il vient d’être promu commandeur de cette Légion d’honneur le 30 avril dernier.

    Agé de 93 ans il participait en 2022  à la fête de la Légion étrangère et on lui avait confié la main du capitaine Danjou. Et voilà comment débute le deuxième quinquennat du président récemment réélu !

    Remarquez on est dans la même logique d’amnistie qui avait débuté sous De Gaulle et s’était poursuivie sous Mitterrand. Eh oui pour ceux qui auraient des doutes voilà le chemin que l’on emprunte ! Ce sont des gages aux tenants de l’Algérie française et sans aucun doute aux éléments d’obédience OAS qui s’étaient ralliés à cette conception anachronique de l’histoire.

    Jacques CROS

       Pour conclure écoutez le putschiste

    qui ne parle pas du putsch

    Lettre ouverte  d’Henri Pouillot au président Macron qui prépare un second mandat pire que le premier s’il avait, hélas ! une majorité suite aux élections législatives

    qui a échoué grâce aux appelés du contingent


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    Algérie : la guerre oubliée des appelés

     

    Algérie : la guerre oubliée des appelés

    Ils avaient 20 ans et pas le droit de vote, leur insouciance s'est consumée dans le Djebel. Un million et demi de jeunes Français ont traversé la Méditerranée au printemps 1956 pour une opération de maintien de l'ordre qui est devenue la guerre d'Algérie. Ces hommes ont été confrontés à des dilemmes moraux auxquels aucune autre génération n'avait eu à répondre. Ils ont écrit, ils ont filmé, puis tout enfouit dans des coffres. Après des décennies de silence, à l'heure du bilan de leur vie, certains d'entre eux libèrent leur parole, il était tant.

    De 1956 à 1962, plus d’un million et demi de jeunes Français ont fait leur service militaire en Algérie. Une expérience souvent traumatisante dont la société n’a pas voulu entendre parler à leur retour.

    Algérie : la guerre oubliée des appelés

    Jean-Pierre Louvel

    « On est rentrés et on a repris nos vies comme s’il ne s’était rien passé. J’appelle ça ma parenthèse », lance Jean-Pierre Louvel, 82 ans, en évoquant son service militaire à la frontière algéro-marocaine, près d’Aïn Sefra. L’ancien combattant, qui préside aujourd’hui l’Espace parisien Histoire-Mémoire-guerre d'Algérie, y est resté dix-huit mois, de juillet 1959 à décembre 1961.

    A partir du printemps 1956 et jusqu’à la fin du conflit, tous les deux mois, de nouveaux appelés comme Jean-Pierre sont envoyés en Algérie pour ce qui est présenté comme une opération de « maintien de l’ordre ». Plus d’un million et demi de Français de 20 ans vont vivre une guerre qui ne dit pas son nom à laquelle ils n’étaient pas préparés. La mobilisation est inédite. « Il y a eu plusieurs générations de feu. La Première et la Seconde Guerre mondiale ont entraîné des mobilisations générales où tous les hommes en âge de combattre ont été appelés dans un cadre qui est la défense du territoire national en tant que tel.

    Ensuite, il y a eu les premiers conflits de décolonisation, comme l’Indochine, qui était une guerre lointaine ne mobilisant que les soldats de métier, explique l’historien Tramor Quemeneur. En Algérie, même s’il était dit qu’il s’agissait du territoire national, la guerre était lointaine et a tout de même mobilisé tous les appelés du contingent. »

    Une vision idyllique de l’Algérie à la télévision

    Pour les appelés, dont certains n'avaient jamais quitté leur village, le débarquement est un choc. « Les rares informations qui nous parvenaient à la télévision donnaient une vision idyllique de l’Algérie avec des soldats en train de participer à la moisson et de protéger la population », se souvient Jean-Pierre Louvel.

    Algérie : la guerre oubliée des appelés

    Michel Berthelemy, 82 ans, membre de l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami-es Contre la Guerre (4ACG), est arrivé dans le bled d’Ampère (Aïn Azel aujourd’hui) en mars 1962. « Je ne m’attendais pas à voir tant de misère. La population algérienne était fantomatique, les gosses étaient pieds nus, en haillons », se souvient-il. « Les appelés voyaient aussi comment les Algériens travaillaient dans les grandes propriétés coloniales. Beaucoup ont compris que s’ils avaient été dans cette situation, eux aussi auraient été du côté des combattants algériens », ajoute Tramor Quemeneur.

    La prise de conscience du danger est aussi violente

    « Après avoir navigué sur un moutonnier pendant 24 heures, nous avons débarqué à Oran, se remémore Jean-Pierre Louvel. J'ai été marqué par cette devise sur le mur de notre chambrée : “Voir sans être vu, tuer sans être tué”. »

    Algérie : la guerre oubliée des appelés

     Serge Drouot, conseiller de l’EPHMGA (premier à gauche) et Emmanuel Laurentin, journaliste de France Culture 

    L’octogénaire Serge Drouot se souvient du conditionnement dès son arrivée en novembre 1959 à Bône, dans le Constantinois. « On nous apprenait le maniement des armes et le langage militaire mais on nous disait aussi “c’est un bougnoule, un raton, un crouille.” » Soixante ans après, il n’a pas oublié son angoisse lorsqu’il a dû surveiller un barrage à la frontière algéro-tunisienne. « Au matin de notre garde, on découvre de nouvelles inscriptions “Libérez Ben Balla”. On n’avait rien vu, l’ALN (Armée de libération nationale), nous était passée sous le nez. » « La grande difficulté de ce conflit a été la peur permanente d’un ennemi invisible qui est à la fois partout et nulle part avec des harcèlements nocturnes et des risques d’embuscade quotidiens », confirme Tramor Quemeneur. L’effondrement ressenti à chaque copain tué hante toujours les anciens appelés.

    Gégène, supplice de l’eau, viols… Certains ont également été confrontés à la torture. « Le premier soir de mon arrivée, un militaire, qui avait quinze ans de métier et jouait les gros bras, nous dit : “venez, on va s’amuser”, raconte Michel Berthelemy. Il nous a amenés vers des clapiers qui renfermaient chacun un Algérien. Il a ouvert les grillages et a lâché un chien sur les prisonniers. Au début, j'étais tétanisé. Et puis, à force de côtoyer des saloperies, on finit par s’y habituer. C’est ça le plus terrible. »

    Le poids du silence

    Malgré des parcours différents, les soldats ont en commun le poids du silence. A la fin de leur service, ils font face à l'incompréhension de leurs proches, voire à l’indifférence. « À mon retour, personne ne m’en a parlé. Sauf ma mère qui m’a dit : “t’étais pas mal en Algérie, y avait du soleil” », s’étonne encore Michel Berthelemy, qui n'a raconté ce qu’il a vécu qu’à 60 ans. Serge Drouot n'a pas non plus partagé son expérience en rentrant : « J’avais 22 ans, j’ai rencontré ma femme, je n’allais pas lui casser les pieds avec mon passé. Alors j’ai essayé d’oublier. » Si certains ont réussi à passer à autre chose, d’autres ont sombré dans la folie ou l’alcoolisme et quelques-uns se sont suicidés. « Officiellement, on dénombre 28 000 morts et 65 000 blessés. Mais c’est sans compter les blessures psychologiques et le stress post-traumatique qui n’a jamais été pris en considération », souligne Tramor Quemeneur.

    Ce n’est qu’en 1974 que des appelés ont reçu pour la première fois leur carte d’ancien combattant puis en 1999 que la guerre d’Algérie a été officiellement reconnue comme telle. « Dans les familles, les traumatismes enfouis se transmettent de génération en génération. Il est nécessaire d’en parler, de les comprendre, pour les régler », conclut l'historien.

    SOURCE : Algérie : la guerre oubliée des appelés - Ça m'intéresse (caminteresse.fr) 


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  • Harkis et Droits de l’Homme

    Harkis et Droits de l’Homme *** Un article de Jacques CROS

    Un article de Jacques CROS

    Harkis et Droits de l’Homme (centerblog.net) 

    C’est, ainsi que son nom le suggère, une association qui a pour objectif d’obtenir réparation pour ce qu’ont subi les harkis après la fin de la guerre menée en Algérie et l’accès de ce pays à l’indépendance. J’ai reçu une invitation à participer à une visioconférence qui a lieu ce soir à 19 h.

    J’ai remercié l’association pour leur invitation. J’ai présenté mes excuses car je ne garantis pas de savoir me connecter pour la suivre. J’ai ajouté par ailleurs que j’avais un contentieux ancien avec Mme Besnaci-Lancou qui m’a reproché de ne pas avoir déserté en tant qu’appelé du contingent, ce que je considère comme cocasse de la part de quelqu’un qui n’a pas définitivement rompu avec le colonialisme.

    J’ai eu un retour d’un responsable de « Harkis et Droits de l’Homme » estimant que cette dame avait raison ! J’ai répondu que je craignais qu’une telle position soit caractéristique de cette association. J’ai été insulté et abandonné à mes préjugés rances. A quoi j’ai rétorqué que je faisais de même au sujet de leur collaboration pérenne avec la puissance coloniale.

    Sur le fond de l’affaire je suis disposé à reconnaître le droit des harkis à réparation. Mais sans préjudice de mon jugement sur le colonialisme et la guerre menée par la France pour le perpétuer. Visiblement ma position ne correspond nullement à celle d’AHDH, le sigle de cette association.

    Concernant le fait que je suis parti en Algérie quand j’y ai été appelé, je ne suis pas un cas isolé ! C’est qu’ont fait les quelque 1,5 millions de conscrits qui ont connu la même situation. Quelques-uns ont eu le courage de se déclarer insoumis. Ce fut très dur pour eux ! Une fois incorporé j’ai tenté de faire ce que j’ai pu contre cette sale guerre à laquelle j’avais été contraint de participer. Il y a eu des moments ou l’évolution des consciences a rendu la chose plus facile. Cela a été le cas notamment lors de l’action contre le putsch des généraux félons en 1961 à laquelle j’ai contribué.

    Michel Dandelot à qui j’ai confié les désaccords de fond avec AHDH et plus particulièrement Mme Benasci-Lancou m’a fort justement rappelé les critiques qu’elle avait formulée à l’égard de notre camarade Henri Pouillot. Il avait tout simplement été accusé d’avoir été bien planqué à la villa Susini où se pratiquait la torture à grande échelle. Eh oui, selon ses propos il aurait été complice, alors qu’il a été traumatisé pour le restant de ses jours par ce dont il a été témoin !

    La défense de la cause des harkis me parait entre de mauvaises mains avec de tels responsables ! Je suis d’accord pour que justice leur soit rendue à propos des conditions dans lesquelles ils ont été accueillis en France ou abandonnés à leur sort en Algérie. Mais la faute première que nous avons commise c’est de les avoir enrôlés dans notre armée pour combattre leurs compatriotes plus conscients qu’eux de la nocivité du colonialisme et de la nécessité de s’en débarrasser par l’action militaire.

    Apparemment cela est inaccessible à la compréhension de certains !

     

     Jacques Cros

     

    Voici ce qu'a osé écrire Mme Besnaci-Lancou 

    Pouillot sur « Algérie patriotique » : un complice de tortures en Algérie tape sur les harkis 

    Henri Pouillot, témoin de tortures et de viols durant son service militaire en Algérie, dans la sinistre Villa Susini, n’a pas hésité à… rester planqué dans cet endroit.

    Oui, Pouillot écrit sur le site d’Algérie patriotique  :« j’ai quand même assisté à de nombreuses séances de tortures mais aussi – et cela était aussi une sorte de torture – à de nombreux abus sexuels envers des femmes et d’hommes également. ». Qu’a fait Pouillot ? Rien. Non dénonciation de crimes ! Monsieur Pouillot, vous êtes mal barré !

    Pourquoi ce donneur de leçons n’a-t-il pas déserté pour protester, voire rejoindre le camp de la rébellion ? Mais non, il est lâchement resté en poste à observer des femmes et des hommes se faire torturer.

    C’est ce même Henri Pouillot qui, sur ce même site web algérien, Algérie patriotique, appelle à supprimer la journée d’hommage aux harkis ! Un acte aussi courageux que son comportement à la Villa Susini.

    C’est ce même donneur de leçons qui dans le même article justifie les assassinats de harkis à la fin de la guerre en résumant la tragédie à de simples « règlements de comptes » au lieu d’utiliser le terme qui convient : « massacres ».

    Bienvenue dans le monde de Pouillot

    SOURCE : https://associationahdh.wordpress.com/2021/09/27/pouillot-sur-algerie-patriotique-un-complice-de-tortures-en-algerie-tape-sur-les-harkis/

     

     

     Honte à vous Mme Besnaci-Lancou

    Je me trouve très bien dans le monde de mes camarades Henri Pouillot et Jacques Cros

    Michel Dandelot 

     

     


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    Ma mise au point

    Ma mise au point  Dans cet article j’ai relevé deux points importants : le premier ne m’étonne pas, mais le second m’écœure :

    Dans cet article j’ai relevé deux points importants : le premier ne m’étonne pas, mais le second m’écœure :

     

    MACRON N’A-T-IL PAS RESPECTé

     sa parole ?

    L’argent est donc le nœud gordien de la question harka. « Le Gouvernement actuel, personne ne peut faire mieux que lui sur la reconnaissance, mais sur la réparation, aucun ne peut faire pire, tonne Rachid Guemrirene. Il a les caisses fermées. » Et la situation perdure, alors certains, comme Saïd Badji, n’y croient plus : « On aura des miettes, mais jamais une vraie loi de réparation », souffle-t-il. Il reprend : « La traitrise des hommes politiques français, je ne la pardonnerai jamais », avant de rajouter que « même si le traumatisme est toujours là, j’adore la France et je suis très heureux d’être là aujourd’hui. 

    Ce groupe d’harkis est-t-il ami

     de l’oas et de l’extrême-droite ?

    Hervé Pignel-Dupont, le président de l’association les Amis de Raoul Salan, du nom de ce général de l’armée française qui a participé au putsch des généraux à Alger en 1961 avant de prendre la tête de l’OAS (l’Organisation de l’armée secrète, organisation contre l’indépendance de l’Algérie, proche de l’extrême-droite, responsable de nombreux attentats), était présent ce samedi à Saint-Maurice-l’Ardoise. Il a remis une médaille à l’effigie de Raoul Salan à Hocine Louanchi.

    Michel Dandelot

    Ma mise au point  Dans cet article j’ai relevé deux points importants : le premier ne m’étonne pas, mais le second m’écœure :

    L’ancien camp harki sert aujourd’hui de terrain d’entraînement à la légion étrangère (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

    Les années passent, mais les revendications restent pour les harkis, rassemblés ce samedi matin sur le site de l’ancien camp de transit de Saint-Maurice-l’Ardoise, à Saint-Laurent-des-Arbres. 

    C’est Hocine Louanchi, meneur de la révolte de 1975 qui a mené à la fermeture du camp dans lequel étaient parqués plusieurs milliers de harkis l’année suivante, qui, plus de 45 ans après, assume encore ce rôle. Le président de la Confédération des Français musulmans rapatriés d’Algérie et leurs amis, qui a pris en otage avec trois complices le directeur du camp à la mairie de Saint-Laurent au printemps 1975 après avoir été convaincu de passer à l’action par le militant harki M’Hamed Laradji, garde une colère intacte de ces années-là. 

    Des années qui ont vu la France, entre 1962 et 1976, utiliser ce camp qui avait servi par le passé à retenir des prisonniers allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, puis des Algériens soupçonnés d’appartenir au FLN, puis des militants putatifs de l’OAS, pour y regrouper entre les barbelés et les miradors des familles de harkis, ces Algériens qui avaient choisi de défendre la France lors de la guerre d’Algérie.

    Ma mise au point  Dans cet article j’ai relevé deux points importants : le premier ne m’étonne pas, mais le second m’écœure :

    Hocine Louanchi lors de sa prise de parole sur le camp de Saint-Maurice-l’Ardoise, ce samedi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

    « On était dans des baraques, il n’y avait pas d’isolation, rien », se remémore Saïd Badji, qui a passé un an et demi à Saint-Maurice-l’Ardoise avant d’être envoyé avec sa famille dans le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales). Et si les conditions ici étaient plus que spartiates et encadrées par une discipline militaire, « par rapport à Rivesaltes, c’était presque le Club Med », glisse-t-il. À Saint-Maurice, « il y avait sept villages, avec des WC collectifs et une douche collective, nous vivions dans une peur permanente des représailles, avec une discipline militaire, tout le monde était dépersonnalisé », rejoue Rachid Guemrirene, présenté comme « la mémoire du camp » par les harkis. « Ce qui m’a marqué, c’était l’humiliation », ajoute-t-il. 

    Rachid Guemrirene a passé 13 ans dans ce camp, dans ces baraquements de trois pièces sans portes « pour tout le monde, que vous soyez une famille de trois ou de quinze, avec extinction des lumières à vingt heures », se remémore-t-il. L’école était située à l’intérieur du camp, où on trouvait aussi des geôles. Aujourd’hui, il faut avoir une bonne imagination pour se figurer le camp : il n’en reste qu’une dalle de béton et un escalier. Les légionnaires du régiment tout proche utilisent ce terrain militaire pour leurs exercices. 

    Une pierre de plus dans le jardin des harkis. « Le camp de Saint-Maurice est un haut lieu de mémoire des harkis et de la révolte, nous le revendiquons jusqu’au dernier millimètre », lance Hocine Louanchi. C’est ici qu’après avoir écouté M’Hamed Laradji dire « Jeunes, révoltez-vous, vous n’êtes pas venus en France pour vivre dans un ghetto », Hocine Louanchi et ses acolytes Mohamed Laref, Mebarki Berezoug et Mohamed Bouriah ont mené la prise d’otages de la mairie de Saint-Laurent-des-Arbres. « Après, la France a commencé à tendre l’oreille », affirme-t-il. « Il n’y a que des actions comme ça que le Gouvernement écoute », lance Rachid Guemrirene. 

    De fait, cet acte aura de grandes répercussions. « Ce camp, ce n’est pas l’État qui l’a fermé, c’est nous », martèle Hocine Louanchi encore aujourd’hui. Ce camp, les harkis veulent en faire un lieu de mémoire, aussi car certains d’entre eux y ont été enterrés. « Où sont enterrés nos morts ? », lance-t-il, alors que des fouilles n’ont rien donné. « Ils n’ont pu chercher qu’à un seul endroit », regrette le militant, qui craint que ces harkis morts dans le camp n’aient été « incinérés comme à Rivesaltes ou donnés à la médecine. » 

    Les harkis revendiquent aussi « une grande loi de réparation, on n’obtient que des miettes », avance Hocine Louanchi. Le dispositif actuel est jugé largement insuffisant de l’avis général. « Les terres de mon père en Algérie je n’y ai pas accès, je veux une réparation », lance-t-il. Plus globalement, « il faut une réparation pour que les nôtres puissent terminer leur vie dignement », ajoute-t-il. « La France nous a volés ! », estime pour sa part Rachid Guemrirene, arguant de ces nombreux harkis ayant travaillé au noir dans le camp et qui « aujourd’hui ont des petites pensions de retraite. »

    Ma mise au point  Dans cet article j’ai relevé deux points importants : le premier ne m’étonne pas, mais le second m’écœure :

    Rachid Guemrirene (à D.) milite pour une loi de reconnaissance pour les harkis (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

    Et à leur mort, leurs enfants ont parfois dû rembourser l’ASPA, l’aide accordée par l’État pour compléter les petites retraites des personnes à qui il manque des annuités, soit plusieurs milliers d’euros. « C’est le droit commun, mais les biens des harkis sont censés être insaisissables ! », s’étrangle Kamel Ben Moussa, militant harki. Il dit attendre une décision de justice prochaine qui doit faire jurisprudence. « Ce qu’on nous donne d’une main, on nous le reprend de l’autre », ajoute-t-il. 

    L’argent est donc le nœud gordien de la question harka. « Le Gouvernement actuel, personne ne peut faire mieux que lui sur la reconnaissance, mais sur la réparation, aucun ne peut faire pire, tonne Rachid Guemrirene. Il a les caisses fermées. » Et la situation perdure, alors certains, comme Saïd Badji, n’y croient plus : « On aura des miettes, mais jamais une vraie loi de réparation », souffle-t-il. Il reprend : « La traitrise des hommes politiques français, je ne la pardonnerai jamais », avant de rajouter que « même si le traumatisme est toujours là, j’adore la France et je suis très heureux d’être là aujourd’hui. »

    Thierry ALLARD

    thierry.allard@objectifgard.com 

    Et aussi : Hervé Pignel-Dupont, le président de l’association les Amis de Raoul Salan, du nom de ce général de l’armée française qui a participé au putsch des généraux à Alger en 1961 avant de prendre la tête de l’OAS (l’Organisation de l’armée secrète, organisation contre l’indépendance de l’Algérie, proche de l’extrême-droite, responsable de nombreux attentats), était présent ce samedi à Saint-Maurice-l’Ardoise. Il a remis une médaille à l’effigie de Raoul Salan à Hocine Louanchi.

     

    SOURCE : FAIT DU SOIR Depuis l’ancien camp de Saint-Maurice, les harkis demandent réparation - Objectif Gard 

     

    Ma mise au point : Dans cet article j’ai relevé deux points importants : le premier ne m’étonne pas, mais le second m’écœure :

    Protestations des harkis et de leurs descendants

    Le point de vue de Jacques CROS

    Publié par cessenon : Protestations des harkis et de leurs descendants (centerblog.net)

     

    Ma mise au point : Dans cet article j’ai relevé deux points importants : le premier ne m’étonne pas, mais le second m’écœure :

    Michel Dandelot a mis en ligne sur son blog un dossier sur les harkis et leurs descendants qui ont organisé ce samedi 28 mai une journée d’action sur le site de l’ancien camp de Saint-Maurice-l’Ardoise installé sur la commune de Saint-Laurent-des-Arbres dans le Gard. Il relève deux points qui demandent à être développés.

    A mes yeux l’essentiel est le rôle qu’a joué la France en enrôlant ces supplétifs pour combattre leurs compatriotes plus conscients des conséquences du colonialisme. Ceux-ci avaient décidé l’action militaire pour en finir et on a ainsi mis ceux-là dans l’impasse.

    Quand la partie a été jugée perdue la puissance coloniale n’a pas eu de considérations morales sur la façon dont elle a traité ceux qu’elle avait engagés dans son armée. Les conditions de leur accueil ont été déplorables. Véritables ghettos, les camps étaient régis par une discipline militaire reproduisant les mêmes mentalités que celles qui avaient cours au temps de l’Algérie française.

    Au passage il serait nécessaire de rappeler à cette occasion qu’on ne gagne rien à pactiser avec l’adversaire. La façon dont la puissance coloniale a remercié ceux qui avaient participé au conflit dans les rangs de l’armée coloniale illustre cette appréciation.

    Reste la question qui n’est pas négligeable d’une réparation financière pour ce que la France a fait subir aux harkis. La revendication nous paraît légitime et elle rejoint de fait celles de tous les laissés pour compte de notre système social.

    Ceci étant, nous ne saurions modifier notre jugement sur la nocivité du colonialisme et sur la guerre menée par la France pour tenter de le perpétuer. Une guerre qui a généré des souffrances parfaitement inutiles.

    Aussi nous contestons fermement la présence de l’association des amis de Raoul Salan au cours de l’action engagée par les harkis et leurs descendants à Saint-Maurice-l’Ardoise. Nous nous interrogeons : y a-t-il un lien entre le mouvement initié pour une réponse à l’indemnisation des préjudices subis par les supplétifs et l’OAS de sinistre mémoire et les diverses composantes de l’extrême droite ?

    Sur ce point il n’y a chez nous aucune ambiguïté : oui à une loi de réparation, mais non à une reconnaissance des bienfaits du colonialisme et à un refus de dénoncer une guerre anachronique et injuste qui a eu des effets néfastes pour les Algériens et pour les appelés du contingent.

    Jacques CROS

     


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    Taisez-vous… les va-t-en-guerre et laissez

    parler Jaurès

    Taisez-vous… les va-t-en-guerre et laissez  parler Jaurès

    « Je ne suis pas un modéré, je suis avec vous un révolutionnaire. » Oui, Jean Jaurès, ce militant de la civilisation humaine, cet infatigable défenseur de la paix et du progrès, était un révolutionnaire de son temps, avec son temps. Aux libres interprètes contemporains de gauche ou de droite voire d'extrême droite qui cherchent à l'enrôler, pour ne pas dire à l’usurper, nous disons aujourd’hui, cent-sept ans après que les deux balles tirées à bout portant par Raoul Villain lui ait fauché la vie : « Taisez-vous et laissez parler Jaurès ». Pas une page qui ne dise en effet son ardent désir de libérer l’humanité. Dans notre France de 2022, Jaurès a fort à nous dire. Oui, laissons là les usurpateurs et écoutons cette voix forte, chaleureuse, généreuse d'un homme enraciné dans la réalité vivante du peuple et agissant sans relâche pour les valeurs universelles d'humanisme qui fondèrent le socialisme français.

    La guerre tue à Gaza, en Irak, en Syrie, en Lybie, au Mali, maintenant en Ukraine et dans de nombreux autres lieux de notre planète. La guerre, c’est pour préparer la paix, nous disent-ils encore. Mais la guerre appelle la guerre et toujours plus de barbarie. Où sont les leçons de Jaurès ? « Si chauvins de France et d’Allemagne réussissaient à jeter les deux nations l’une contre l’autre, la guerre s’accompagnerait de violences sauvages qui souilleraient pour des générations le regard et la mémoire des hommes ». La souillure est là. Mais Jaurès n’avait pas seulement alerté, il avait dit la cause : « tant que dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possèdera les grands moyens de production et d’échange (…), tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi qui est la concurrence illimitée (…), il y aura des germes de guerre. »

    Jean Jaurès n’a jamais renoncé. "J'espère encore malgré tout..."Jusque dans les derniers discours qu'il prononce, à quelques jours de la déclaration la guerre meurtrière, Jaurès affirme avec ardeur la force de l'optimisme qui a été le socle de son engagement. Un optimisme qui anime tous ses combats pour la paix, la justice et la liberté. Jaurès porte, face à l'adversité la plus féroce, son message avec conviction: "les capitalistes sentent, quoi qu'ils fassent, que l'avenir est leur ennemi". Il avait, comme nous devrions l'avoir, une confiance inébranlable en la force de l'humanité à se libérer d’un capitalisme qui l’entrave. "La peur resserre ; l'espérance dilate" disait-il. Le fatalisme, aujourd’hui érigé en doctrine d’Etat, ne faisait pas partie de son vocabulaire. Pour Jaurès, la solidarité humaine, le sentiment de justice, le désir d'émancipation ne sont pas des rêves stériles mais le moteur même de toute vie authentiquement humaine. Neuf millions de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté quand les plus riches augmentent leur revenu de 20% en un an, la France cinquième puissance mondiale et championne d'Europe en nombre de millionnaires !  "Cherchez l'erreur " nous aurait dit Jaurès. Et il aurait, avec nous, chercher la solution.

    "Reprendre le chemin de réformes sociales authentiques dans l’esprit de l’évolution révolutionnaire de Jaurès, c’est aujourd’hui la seule alternative à la barbarie soft qui nous est chaque jour imposée." 

    Pour Jaurès, révolutionner la société, c’est sans cesse réformer. « L’évolution révolutionnaire », comme il l’écrira. Il est d’une grande constance sur cette question. Pour lui, il n'y a pas d'autre voie pour aller vers une révolution durable que des réformes déterminées avec et dans l'intérêt du peuple. Penser la révolution sans penser aux réformes possibles -ici et maintenant- c'est être paralysé. Réformer sans avoir l'idéal "toujours discernable en chacun de ses actes, en chacune de ses paroles" c'est être aveugle. Avec lui, nous refusons effectivement la paralysie et l’aveuglement.

    Ceux qui maquillent leurs mesures de régression sociale et économique derrière les mots de Jaurès ne peuvent faire illusion. La réforme exige une hauteur de vue à mille lieues du réformisme néo libéral d'aujourd'hui qui ne fait que mettre en œuvre ce qui est présenté comme inéluctable et sans alternative. Pour les gouvernements successifs la réforme n'est plus un choix qu'on incarne mais une obligation dictée par le Medef et les marchés qu'on met en forme. Reprendre le chemin de réformes sociales authentiques dans l’esprit de l’évolution révolutionnaire de Jaurès, c’est aujourd’hui la seule alternative à la barbarie soft qui nous est chaque jour imposée.

    A l’inverse du détournement de sens actuel, Jaurès plaide pour le progrès permanent de la démocratie sociale et politique comme une seule même cause. Il le comprend très tôt. La République ne peut plus l’être à moitié, elle sera sociale ou ne sera pas vraiment la République.  

    "Ce qui manque à la démocratie c'est la confiance en soi-même… » L’inébranlable optimisme de Jaurès c'était par un même mouvement, une confiance vissée au corps en la démocratie. Il croit à la politique pour le gouvernement du peuple par lui-même : « là où les partis n’existent pas, soit parce qu’un groupe en a tué un autre, soit parce que le pessimisme s’est emparé de l’esprit public, on court le risque que les oligarchies se substituent à la classe même au nom de laquelle elles gouvernent. » Le changement de la société : c’est l'affaire du peuple et des individus libres qui le composent martèle-t-il. A la fin de son histoire du socialisme Jaurès dit "créer la démocratie en la dépassant a été, durant un grand siècle tourmenté et fécond, l'œuvre de la classe ouvrière. Diriger la démocratie en la dépassant et l'obliger enfin à se hausser au socialisme, ce sera sa grande œuvre de demain." Voilà encore une clé pour aujourd’hui.

    Toute sa vie durant, il creusera les chemins possibles, concrets d’une conquête de la propriété et de la coopération sociales : « le jour où dans la société transformée tous les hommes seront propriétaires associés ; le jour où par une série de transformations légales les salariés et prolétaires d’aujourd’hui seront avec tous les individus de la société des coopérants … », déclare-t-il dans un célèbre discours prononcé en Amérique latine.

    Là encore, il traque la guerre, celle qui fait du « tous contre tous » la logique du système. « Messieurs, il n’y a qu’un moyen d’abolir enfin la guerre entre les peuples, c’est d’abolir la guerre entre les individus, c’est d’abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie (…) un régime de concorde sociale et d’unité ».

    Et lui ne se trompe pas d’adversaire. Il dénonce « le capitalisme international qui va chercher la main d’œuvre sur les marchés où elle est la plus avilie (…) , pour amener partout dans le monde des salaires au niveau des pays où ils sont les plus bas ». Il plaide pour « la communauté universel du droit social », où « toutes les nations apprendront à respecter chez l’étranger un homme et un frère. » Il appelle le 28 juin 1914, un mois avant la guerre, à « assurer un salaire minimum aux travailleurs étrangers ou français de façon à prévenir l’effet déprimant de concurrence » et à «  protéger les ouvriers étrangers contre l’arbitraire administratif et policier pour qu’ils puissent s’organiser avec leurs camarades de France et lutter solidairement avec eux sans crainte d’expulsions ».

    Voilà pour ceux qui parlent de Jaurès pour mieux étouffer sa voix. Ne les laissons pas faire ! En ces temps de nouveau troublés, où le doute est cultivé sur les valeurs héritées du siècle des Lumières et de la révolution française, en ces temps où liberté, égalité, fraternité sont tenues pour des mots sans effets, en ces temps où l’extrême droite distille son venin réactionnaire, nous devons agir dans les pas de Jaurès pour mettre fin à la guerre économique, pour promouvoir la coopération entre tous et chacun. Sinon, aujourd’hui comme hier, ainsi que le disait Jaurès, dans cette nuée dormante se développe l’orage des politiques agressives et destructrices de demain. « On ne pourra relever la patrie, relever l'Europe, qu'en abaissant le capitalisme »,  Jaurès avait raison ! 

    "Pour nous, les héritiers de Jaurès l’égalité et le partage sont l’essence de notre combat d’aujourd’hui."

    Son cri est d’abord un cri de liberté. "Le but c’est l’affranchissement de tous les individus humains. Le but c’est l’individu.» Il est patriote mais pour lui « la patrie n’est pas un absolu, elle est un moyen de liberté et de justice. ». Pour Jaurès, l’individu est la fin suprême. La liberté est la valeur absolue du socialisme. Contre l’égoïsme réactionnaire et asservissant des capitalistes de l’époque il défend l’égoïsme égalitaire et universel des prolétaires. Il veut des citoyens « copropriétaires des moyens de production », et c’est ainsi, écrit-il, que « toute la nation sera comme une immense assemblée possédante et dirigeante ».

    Jaurès, c’est l’optimisme. Et notre chemin face à tous ceux qui nous veulent que nous courbions l’échine, et répandent à dessein le pessimisme jusqu’au plus profond du cœur de la nation. La peur : voilà l’arme des nouvelles oligarchies. La peur : voilà le grand ennemi de l’immense majorité que nous sommes. A nous de suivre aujourd’hui Jaurès pour que la peur change de camp, pour avancer en faisant nôtre, en ce jour symbolique, la devise de Jaurès « ni haine, ni renoncement ! ».

    Pour nous, les héritiers de Jaurès l’égalité et le partage sont l’essence de notre combat d’aujourd’hui, l’issue pour sortir de la crise, pour construire une société du bien commun. N’attendons pas pour être heureux !

     

    Taisez-vous les va-t-en-guerre vous n’êtes pas les héritiers de Jaurès 

     

    Taisez-vous… les va-t-en-guerre et laissez  parler Jaurès


    2 commentaires
  • Parler de l’usage du napalm par la France

    durant la guerre d’indépendance, c’est revenir

    sur un déni d’État

    Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État

     

    PAR RAPHAËLLE BRANCHE

    Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État. À l’instar d’autres armes chimiques, ce produit a été utilisé en dépit des conventions de Genève dont Paris était signataire. S’il est difficile de dresser un bilan complet aujourd’hui, les témoignages sont là pour rappeler l’étendue de cette violence.

    Les autorités françaises le répèteront sans trembler : « Napalm rigoureusement proscrit et jamais employé opération militaire en Algérie ». Ce mensonge clairement affirmé par le ministre résidant Robert Lacoste en 1957 est répété sous la Ve République. Au quai d’Orsay, on assure ainsi que l’armée française « n’a jamais fait usage du napalm » et que « des instructions permanentes du haut commandement militaire français en Algérie interdisent l’emploi de ce produit ».

    Si la France ne peut reconnaître l’usage de cette essence gélifiée utilisée dans des bombes incendiaires, c’est que cette arme est proscrite par les conventions internationales dont le pays est signataire. Son usage viendrait en outre contredire la fiction de simples opérations de maintien de l’ordre menées dans l’Algérie française depuis novembre 1954.

    UN PAYS EN FLAMMES

    Ce que Paris, Genève ou New-York ignorent est pourtant devenu une évidence dans les montagnes algériennes où l’armée française lutte contre les maquisards de l’Armée de libération nationale (ALN). Les forêts qui dérobent ces combattants aux avions français sont particulièrement ciblées : largué par les airs, le napalm enflamme immédiatement la surface sur laquelle il se répand, ce qui le rend particulièrement redoutable dans les régions boisées.

    Des témoignages français confirment d’ailleurs ce que les indépendantistes dénoncent à mesure que l’Algérie s’enfonce dans la guerre. En 1959, Hubert Beuve-Méry, le directeur du journal Le Monde, acquiert ainsi la certitude de son usage après s’être entretenu avec le successeur de Robert Lacoste, Paul Delouvrier. Peu de temps auparavant, un caporal avait adressé une lettre au journal pour dévoiler la réalité cachée derrière une dépêche officielle parlant de « rebelles mis hors de combat avec l’aide de l’aviation » : « Ayant participé à l’encerclement et à la réduction de la ferme où [les « rebelles »] étaient retranchés, je puis vous indiquer qu’ils ont en réalité été brûlés vifs, avec une dizaine de civils dont deux femmes et une fillette d’une dizaine d’années, par trois bombes au napalm lancées par des appareils de l’aéronavale », non loin de Sétif, le 14 août 1959.

    Bas du formulaire

    Les pilotes savent parfaitement ce qu’ils larguent, et les militaires qui demandent leur appui au sol aussi. L’usage du napalm étant interdit, on opte pour un langage codé : « bidons spéciaux ». Dans le secteur de Bou Saada, au sud-est d’Alger, est ainsi consignée, fin septembre 1959, une « action de l’aviation en bombes de 250 livres et en bidons spéciaux sur un camp rebelle ». Les comptes-rendus d’opérations mentionnent aussi les effets de ces « bombing par bidons spéciaux » comme dans ce bilan d’une opération des 23 et 24 février 1959 qui indique : « Pertes rebelles : 6 cadavres dénombrés dont un sergent et un caporal. Débris humains découverts dans une zone traitée aux bidons spéciaux et correspondant à 5 rebelles repérés par un observateur ». Parfois, le camouflage cède, comme quand le 14e régiment de chasseurs parachutistes relate un affrontement entre plusieurs régiments d’élite et leurs ennemis début avril 1961. La « réduction du nid de résistance » ayant échoué face au « feu violent et précis des rebelles », l’intervention de l’aviation de chasse est demandée. Le journal de marche du régiment note que sont utilisées « des roquettes et des bombes au napalm contre les retranchements rebelles ».

    « UNE ODEUR HORRIBLE »

    Mohamed Kaced était l’un de ces « rebelles » visés par des bombardements. La grotte où, blessé, il se cache est repérée par l’aviation : « Ils nous ont jeté du napalm ». Un de ses compagnons est atteint :

    Le soldat qui avait été brûlé, qu’allions-nous lui faire ? Si on le touchait, on allait être brûlés aussi. Qu’est-ce qu’il fallait faire alors ? Il fallait prendre de la terre et la lui jeter dessus ou prendre un chiffon et le couvrir. Il fallait faire comme ça et surtout éviter de se faire brûler aussi. Parce que les flammes peuvent très vite te toucher.

    Khadija Belguenbour a assisté, impuissante, au bombardement d’une infirmerie :

    Il y avait une montagne juste en face : ils ont utilisé le napalm. Il y avait un hôpital, enfin une infirmerie, où ils cachaient les blessés. Je les voyais, ils essayaient de s’évader… Une odeur horrible. Ils se roulaient par terre et leurs chairs restaient sur les pierres. Ils criaient. Ce cri, encore de temps en temps, il me revient aux oreilles.

    Plus tard, elle a elle-même reçu une goutte de napalm et en a gardé un trou dans la tête.

    Quand l’aviation approche, la terreur s’empare de ceux qui sont au sol. Si les mitraillages au sol sont redoutés, le napalm donne à la guerre ses couleurs infernales. Meriem Mokhtari l’évoque encore avec précision en 2020 :

    L’avion qui a lancé le napalm… Tu vois, la lave des volcans… Le feu arrive, en brasier… Dans la forêt, on voyait aussi les poules fuir avec leurs poussins… les chiens… les bêtes… Les chevaux galopaient, et haletants… Les civils, des femmes qui portaient leurs courses… les vieillards… Il y avait une femme qui a été happée par le napalm… elle a été grillée comme un aliment qu’on grille… elle a été carbonisée par le napalm… Après, dans la forêt, le napalm a provoqué un incendie… Alors les gens le combattaient avec de l’eau et de la terre… Il y en a qui ont pris des couvertures, pour protéger leur tente du feu. (…) Le napalm avait été jeté du haut d’une pente, alors le feu se propageait très vite… On n’avait nulle part où se cacher à l’abri du feu. Alors tu cours, jusqu’à ce que tu trouves un cours d’eau… et tu y restes.

    Le caporal Jean Forestier évoque aussi de « gigantesques gerbes rouges surmontées d’énormes champignons noirs » provoquées par le napalm. Un matin d’avril 1959, sa section est envoyée au rapport : « Vingt et un corps sont dénombrés, une dizaine d’autres sont retrouvés brûlés par le napalm ».

    LA GÉOGRAPHIE À LA RESCOUSSE

    Pour le CICR soucieux du respect des Conventions de Genève, c’est bien « l’usage de cette arme sur des objectifs non militaires » qui constitue une illégalité flagrante du droit international humanitaire par la France. Mais le CICR ne peut pas mener d’enquête approfondie sur ce sujet alors que Paris nie toujours être en guerre en Algérie. Le délégué suisse, chargé de plusieurs missions en Algérie sur le sort des prisonniers, affirme pourtant avoir « acquis la conviction […] que l’aviation utilisait, assez couramment, le napalm pour ses bombardements ». S’agissait-il d’un usage indiscriminé ?

    Après huit années de conflit en Indochine qui avaient déjà vu l’utilisation de cette arme, les autorités françaises n’ignoraient pas ses caractéristiques. Cependant, alors que le déni officiel de l’état de guerre ne permet pas d’argumenter sur la possibilité de limiter l’usage du napalm au combat contre un ennemi armé clairement reconnu, c’est la nature du relief algérien qui fournit régulièrement un argument à ceux qui en préconisent l’utilisation. Là où la nature de l’ennemi se dérobe, la géographie fournit la justification ultime à l’emploi de « ce produit pour lutter contre les bandes de hors-la-loi retranchés dans des régions rocailleuses et désertiques où l’intervention des armes classiques entraîne des pertes importantes ou des délais incompatibles avec la fluidité des rebelles ». C’est ce que défend le commandant en chef en Algérie au printemps 1956 auprès de son ministre, avançant par précaution une réserve qu’il sait indispensable : « En aucun cas l’utilisation de ce produit ne sera tolérée sur les mechtas, villages ou lieux d’habitation et [que] je m’en réserverais la décision d’emploi lorsque les autres armes utilisables se seront révélées inefficaces ».

    L’usage restreint et maîtrisé que propose le commandant en chef a-t-il convaincu les responsables politiques ? La persistance des mensonges officiels jusqu’à la fin de la guerre, tout comme le camouflage lexical témoigne a minima, d’une délimitation floue dans son usage. La lutte contre les maquisards réfugiés dans les grottes a bien donné lieu à des recherches et à des expérimentations. Au printemps 1955 déjà, les premiers résultats concluaient à un usage efficace de certains produits chimiques, à condition de s’en tenir aux grottes et non aux terrains découverts qui exposaient trop les soldats français. Des archives régimentaires témoignent de ces tests comme, parmi d’autres, celles du 94e régiment d’Infanterie : à l’été 1956, des expérimentations techniques ont lieu, visant à « rendre l’utilisation de grottes impossible pour les rebelles par procédés chimiques ». Le napalm a certainement fait l’objet de pareils essais. Aumônier de la 25e division parachutiste engagée dans le Constantinois, le père Henri Péninou a témoigné avoir vu « quelques essais d’utilisation du napalm », encore approximatifs au début de la guerre :

    Oui, moi en tout cas j’ai le souvenir… passant comme ça et larguant, larguant des bombes de napalm. Il nous était demandé, à nous, de faire très attention, quand on était en opération. Mais j’avais l’impression que c’était expérimental. Après, ça ne m’étonnerait pas que les choses se soient poursuivies et aient pris une extension… […] Le relief du terrain était un relief très, très dangereux, très favorable pour les caches des fellaghas, aussi bien pour eux-mêmes en tant que personnes que pour le matériel ou le ravitaillement. Alors… dangereux aussi pour les unités d’intervention, quand on ratissait.

    À l’automne 1957, le commandant d’un régiment de chasseurs alpins expose encore à ses supérieurs l’intérêt de cette arme. À l’occasion d’un compte-rendu d’opération dans le massif du Kouriet, en Kabylie, il décrit le bouclage d’un village puis son mitraillage par l’aviation, qui n’a pas empêché un accrochage violent :

    Les pertes que nous avons subies ont été l’œuvre de quelques rebelles seulement, remarquables tireurs et embusqués dans un terrain extrêmement mauvais et dangereux. Ces rebelles tenaient une position remarquable et ne pouvaient être délogés qu’à bout de munitions. La preuve a été malheureusement à nouveau faite que dans un terrain pareil, pour abattre un rebelle, on risque de perdre dix hommes.

    Et il insiste :

    Lorsque le terrain est particulièrement mauvais et que l’on risque des pertes hors de proportion avec les résultats que l’on pourrait obtenir, il est certainement plus avantageux de faire matraquer la bande rebelle par l’aviation, des B26 par exemple, et l’emploi du napalm dans ce terrain rocheux où le rebelle peut s’embusquer remarquablement semble seul efficace.

    Dans les années suivantes, la justification par le relief allait pouvoir se combiner avec le développement de la pratique des zones interdites. Dans ces espaces officiellement interdits à tout civil, l’armée française pouvait affirmer n’avoir que des ennemis. De fait, le caractère discriminé de l’emploi du napalm était possible, du moins en théorie. C’est pourquoi, avec l’approfondissement systématique de la guerre, et en particulier le « plan Challe » à partir de 1959, le napalm a pu être utilisé à un stade qui n’avait plus rien d’expérimental. En dépit des incertitudes évidentes sur la précision des bombardements et l’identité des personnes visées, puisque les zones interdites étaient en fait loin d’être vides de civils, le napalm a été considéré comme une arme efficace jusqu’à la fin du conflit. Les autorités politiques ont laissé faire. Conscientes des conséquences politiques et diplomatiques d’un tel aveu, elles ont toutefois continué à préférer le déni global.

    Après 1962, les forêts calcinées et pétrifiées des massifs montagneux algériens ont porté, pendant des années, le témoignage de cette violence. Quant aux corps réduits à des blocs charbonneux par ces produits incendiaires, leurs images hantent toujours celles et ceux qui les ont vus.

     

    RAPHAËLLE BRANCHE

    Professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Paris Nanterre.

    Source :  https://orientxxi.info/magazine/quand-l-armee-francaise-pacifiait-au-napalm,5638

     Armes chimiques : les gaz lacrymogènes utilisés par le régime Macron interdits par la convention de Genève

     

    Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État

    Par Henri POUILLOT 24 avril 2018

    J’ai adressé cette lettre ouverte à E. Macron :

    Quelle Honte, Monsieur le Président

    Objet : Quelle honte ces « frappes » en Syrie

    Monsieur le Président

    Témoin de la Guerre de Libération de l’Algérie, comme appelé (de juin 1961 à mars 1962), affecté à la Villa Susini, j’ai eu l’occasion de constater de très nombreuses exactions commises dans cette période par l’Armée Française (en particulier la torture), des crimes contre l’Humanité, des crimes de guerre commis au nom de la France. Depuis j’ai eu l’occasion de recueillir d’autres témoignages, de constater concrètement d’autres types de crimes.

    Bien évidemment, je ne peux soutenir ou « excuser » l’utilisation d’armes chimiques, comme cela semble s’être produit en Syrie il y a quelques jours. 

    Mais je suis scandalisé par votre décision d’avoir décidé de ces frappes pour 2 raisons :
      Que la France (par votre décision) décide sans mandat de l’ONU une telle action, c’est « légitimer », demain, qu’un autre pays, en concertation ou non avec un autre état décide et s’arroge ainsi, lui aussi, d’en « punir » l’auteur, parce qu’il estime qu’un forfait a été commis.
      Mais peut-être plus grave encore, c’est que la France se permet de donner des leçons de droits de l’homme dans ce domaine. En effet, vous semblez « oublier » que, pendant la Guerre de Libération de l’Algérie, le gaz (Vx et Sarin) a été utilisé (références des témoignages concrets publiés sur mon site personnel : 
    http://henri-pouillot.fr/spip.php?article375). L’Armée a aussi utilisé le napalm : entre 600 et 800 villages détruits. En novembre 2004, j’ai eu l’occasion de visiter les ruines du village de Zaatcha, près de Constantine, du moins ce qu’il en reste : c’était un village de 800 habitants (hommes, femmes, enfants…) qui ont été brulés vivants. Il est possible de voir sur mon site : http://henri-pouillot.fr/spip.php?article381 les images que j’en ai ramenées. C’est terrifiant, et le musée souvenir, ainsi constitué, en montre l’horreur. Ce sont donc 600 à 800 Oradour-sur-Glane dont la France porte la responsabilité.

    La France a donc commis des crimes de Guerre, qu’elle n’a toujours pas reconnus, ni condamnés.

    Quel étonnement quand on entend votre ministre Jean-Yves Le DRIAN s’exprimant le 16 avril 2018 à la tribune du Sénat pour expliquer la justification de votre décision en déclarant : « La France est à la pointe du combat contre les armes chimiques depuis la bataille d’Ypres de 1915 ». Comment doit-on interpréter une telle affirmation, une telle falsification de l’histoire ? Un odieux mensonge ? Pire : Une imposture ?

    Quelle crédibilité la France peut-elle avoir après cette intervention en Syrie ? Donner de telles leçons de droits de l’homme quand elle conserve une telle responsabilité ? C’est insensé.

    Pourtant, le 5 mai 2017, devant la rédaction de Médiapart, vous aviez déclaré : « De fait, je prendrai des actes forts sur cette période de notre histoire… ». Cela va faire presqu’un an, mais le silence, dans ce domaine, reste assourdissant.

    Au second tour de la présidentielle, j’avais voté pour vous, aujourd’hui, je me sens totalement trahi. J’ai honte, en tant que Français, que le Président de mon pays, dans de telles conditions, puisse prendre une telle décision.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes salutations indignées.

    Henri POUILLOT

    Utilisation du Gaz sarin pendant la Guerre d’Algérie

    Cet usage est très peu connu. Un article du journal "Le Bien Public" du 8 septembre 2013 publie un témoignage terrible, repris dans "ledauphine.com", sous la signature de Alexandre OLLIVIERI.

    Article mis en ligne le 10 septembre 2013

    par Henri POUILLOT 

     

    Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État

     

    Le retraité Auguste Cuzin, d’Arandon entend reparler du gaz sarin lors de l’attentat du métro de Tokio en 1995, puis récemment avec les évènements en Syrie. De vieux souvenirs datant de 1959 surgissent alors.

    Le gaz sarin. Ce nom fait frémir la communauté internationale depuis plusieurs semaines. Depuis que Barack Obama, le président américain, envisage une intervention en Syrie, persuadé que le régime totalitaire de Bachar el-Assad en a fait l’usage contre sa population civile.

    Lorsqu’il entend parler du puissant neurotoxique aux informations, Auguste Cuzin, retraité vivant à Arandon, voit resurgir de vieux souvenirs. Ceux d’une autre époque, où il a expérimenté ce gaz de combat sur ordre de sa hiérarchie. Il était alors sergent dans l’armée française. En pleine guerre d’Algérie.

     

    Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État

    Auguste Cusin, en 1959, lors de tests au gaz sarin.

    "J’étais chef de pièce dans l’artillerie, de février 1958 à avril 1960, en Algérie, détaille Auguste Cuzin. Durant le deuxième semestre de l’année 1959, j’ai été appelé à la base secrète de Beni-Ounif". Là-bas, dans le nord du Sahara, à quelques kilomètres de Colomb-Béchar, il va réaliser des tirs d’expérimentation avec des obus chargés de gaz sarin.

    "Chaque matin, les officiers nous donnaient l’ordre de tirer à 6 ou 8 kilomètres, au canon, durant deux heures. Nous avons expérimenté le gaz sarin". La cible ? Des caisses, disposées dans le désert, dans lesquelles étaient emprisonnés des animaux. "Uniquement des petits animaux, se souvient l’ancien soldat. Des rats, des lapins…" Chaque obus contenait un demi-litre de gaz, qui se répandait dès l’impact au sol. "Nous allions dans le désert 48 heures plus tard, équipés de masques à gaz, pour aider les techniciens à ramasser les animaux morts, qu’ils emmenaient au laboratoire pour des analyses." Aucun tir sur l’homme, selon les historiens. Dans quel but ? Des tirs sur l’homme ont-ils existé ? Auguste Cuzin n’en sait pas plus. Benjamin Stora, éminent historien, spécialiste de l’Algérie, juge "probable" l’idée d’expérimentations au gaz sarin durant le conflit algérien. Frédéric Médard, auteur d’une thèse sur la présence militaire française en Algérie, croit lui aussi à ce témoignage. "La base de Béni-Ounif servait de centre d’essais et était surnommée ’le site des armes spéciales’. Mais ces tests ont été réalisés en marge des opérations de maintien de l’ordre en Algérie. À ma connaissance, aucun humain n’a été victime du gaz sarin durant ce conflit."

    Pour l’historien, l’armée française cherchait avant tout à développer des modes de combat à opposer aux forces du Pacte de Varsovie. "La menace soviétique était très présente à l’époque, rappelle Frédéric Médard (1). Il s’agissait avant tout de contrer la tactique russe, qui s’appuyait beaucoup sur les gaz".

    Appliquant scrupuleusement les ordres, Auguste Cuzin a poursuivi le rituel des exercices de tir durant un mois. Lui et ses camarades ont été confrontés de très près à ce gaz hautement mortel. "Un jour, un collègue incommodé par la chaleur a soulevé furtivement son masque pour cracher. Quelques secondes après, sa peau commençait à le brûler. Il a fallu lui administrer une piqûre d’atropine de toute urgence. Il a survécu."

    L’ancien sergent se souvient aussi avec précision des centaines de mouches mortes qui reposaient sur les caisses contenant les obus. "On n’a pas été mis en condition pour manipuler ce gaz. On secouait les obus, sans se rendre compte du danger. Ce n’était vraiment pas notre heure…"

    (1) “Technique et logistique en guerre d’Algérie”, ouvrage de Frédéric Médard, 2002.

    P.S. :

    Comme pour les essais nucléaires de Reggane, la France a "testé" ces armes horribles, sans s’inquiéter des victimes civiles qui ont pu être touchées simplement parce qu’elles se sont trouvées au mauvais moment, au mauvais endroit. Après l’utilisation de cet "agent orange" (la dioxine) au Vietnam, le napalm pour détruire (des Oradour sur Glane à la Française) entre 600 et 800 villages algériens, la France est vraiment mal placée pour donner des leçons sur les armes interdites par d’autres pays.

     

     


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  • PIERRE DAUM, MON ALGéRIE A MOI

    PIERRE DAUM, MON ALGERIE A MOI

    Pierre Daum 

    Journaliste / Chercheur

    Bravo une fois encore pour ce témoignage remarquable et chapeau bas au journaliste et historien, digne de ce nom, Pierre Daum qui a fait un travail de fourmi pour mettre à bas tant de mensonges qui pourrissent les relations franco-algériennes depuis 60 ans. Merci pour cet éclairage si nécessaire à la réconciliation. Et merci surtout à Samia ARHAB auteur d’innombrables témoignages dans des vidéos ayant le titre « Mon Algérie à moi » sur Youtube.

    Michel Dandelot

    J’ai mis en ligne, sur mon blog une quinzaine d’articles concernant Pierre Daum, je souhaite vous commenter le plus récent :

     

    Les harkis restés en Algérie demeurent les oubliés

     de Macron

     

    Lundi 20 septembre 2021, lors d'une cérémonie très solennelle organisée au palais de de L’Élysée, le président Emmanuel Macron a demandé "pardon" aux harkis et à leur famille, et leur a promis une loi de "reconnaissance et de réparation".

    Il existe en France une telle résistance à reconnaitre les méfaits de la colonisation et les souffrances que ses crimes ont engendrées qu’on ne peut qu’accueillir avec bienveillance la promesse du président Macron d’une loi de reconnaissance et de réparation des injustices commises envers les harkis et leurs familles. Mais de quels harkis parle-t-on ? Des quelques 30 000 hommes qui réussirent à s’enfuir en France en 1962 – 80 000 personnes en tout en comptant leurs femmes et leurs enfants ? Ou bien de l’ensemble des harkis dont le nombre, si on prend le terme au sens large de tous les Algériens qui portèrent l’uniforme français pendant la guerre, s’élevait à environ 400 000 hommes, soit environ un million et demi de personnes en comptant leurs femmes et leurs enfants ? Encore une fois, tout porte à croire que ces derniers demeurent les grands oubliés de cette nouvelle politique mémorielle.

    PIERRE DAUM, MON ALGERIE A MOI

    Cérémonie à L'Elysée 20 septembre 2021

    Et pourtant, cette loi de reconnaissance et de réparation va s’articuler autour de trois grandes injustices déjà reconnues par le président Hollande :  la décision délibérée du gouvernement du général de Gaulle en mai 1962 de tout mettre en œuvre pour que ce un million et demi de Musulmans ne viennent pas en France ; la part de responsabilité de la France, au vu de cet abandon, dans les représailles (exécution sommaire, torture, relégation sociale) que subirent plusieurs milliers d’entre eux au moment du retrait des troupes françaises d’Algérie ;  l’accueil ignoble que fut réservé aux 80 000 personnes qui débarquèrent en métropole. Or, sur les deux premiers points, l’abandon et les représailles, les harkis restés en Algérie peuvent évidemment prétendre à une reconnaissance et à des réparations, et depuis l’annonce du président Macron, des milliers d’enfants de harkis vivant en Algérie tentent de joindre l’ambassade de France à Alger pour savoir s’ils vont enfin être reconnus, et indemnisés. Il y a malheureusement très peu de chance qu’ils le soient, et cela pour plusieurs raisons.

    PIERRE DAUM, MON ALGERIE A MOI

    Harkis dans un village, vers 1960

    Pour les associations d’enfants de Harkis en France, qui se battent depuis des années pour cette loi de reconnaissance et de réparation, l’existence de ces familles de harkis restés en Algérie ne cadre pas avec un point essentiel de leur discours : à savoir que si leurs parents n’avaient pas réussi à fuir en 1962, ils auraient été forcément tués. Ce qui historiquement est faux, le nombre d’assassinats de harkis pendant la période des représailles, même s’il demeure inconnu dans ses détails, reste dans une fourchette de plusieurs milliers à deux ou trois dizaines de milliers. Du côté du ministère du budget, toujours très inquiet dès qu’un président de la République prononce le mot réparation, passer de l’indemnisation des seules familles en France à l’ensemble des familles de harkis signifierait changer d’échelle et atteindre un coût qu’il se refuse catégoriquement d’envisager.

    Enfin, imaginons un instant que le président Macron accepte d’indemniser aussi les harkis restés en Algérie. Concrètement, cela signifierait que la France, ancienne puissance coloniale, distribue de l’argent à des Algériens, en Algérie, parce qu’ils ont pris les armes contre leur peuple et son désir d’indépendance. On n’ose imaginer la réaction du gouvernement algérien, alors que la France, qui vient de dire « pardon » aux Harkis, n’a toujours pas dit pardon aux Algériens pour les injustices qu’ils ont subies en 132 années d’occupation coloniale.

     


     


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  • TÉMOIGNAGE. « Mes souvenirs de la guerre d’Algérie sont aigres »

    TÉMOIGNAGE. « Mes souvenirs de la guerre d’Algérie sont aigres »

    Joseph Jacob, ancien combattant, chez lui à Ploubazlanec, a conservé son livret militaire. | OUEST-FRANCE

    Le 18 mars 1962, la signature des accords d’Evian annonçait la fin de la guerre d’Algérie. Un conflit encore dans les mémoires de nombreux anciens combattants à l’image de Joseph Jacob, retraité à Ploubazlanec (Côtes-d’Armor).

    Sur la table du salon, quelques photos et un petit livret. À Ploubazlanec, près de Paimpol, Joseph Jacob, 86 ans, profite d’une retraite bien méritée avec son épouse. La guerre d’Algérie, pour cet ancien combattant, cela se résume à quelques souvenirs « mitigés et confus ». « C’est loin tout ça… », confie-t-il d’emblée.

    Fils de paysans, il avait vingt ans quand on est venu le trouver pour qu’il passe le conseil de révision. « Je me suis retrouvé en tenue d’Adam devant une commission. » Il sera incorporé à l’armée dans la foulée. « On ne se posait pas trop de questions. Partir à la guerre, c’était la tradition, confie le retraité. Mon père aussi à quitter le domicile lors de la Seconde guerre mondiale. »

    « Les journées étaient dures »

    Après trois jours de préparation à Guingamp, Joseph a passé plusieurs mois en Allemagne avant de prendre la mer, direction Oran en Algérie. « C’était le 8 juillet 1957, c’est écrit là », souligne l’ancien combattant, son vieux carnet militaire dans les mains.

    TÉMOIGNAGE. « Mes souvenirs de la guerre d’Algérie sont aigres »

    Le Costarmoricain Joseph Jacob a été envoyé comme sergent en Algérie le 8 juillet 1957. | OUEST-FRANCE

    Sergent dans le 19e régiment du génie, il se retrouve alors près de la frontière marocaine. « On posait des barbelés et des mines. La zone était plutôt déserte mais je me souviens que ça tirait la nuit. Il fallait souvent monter la garde, les journées étaient dures. »

    Sans oublier le stress d’avoir laisser ses proches derrière lui. « Je me demandais comment cela se passait à la maison, ma mère s’est retrouvée seule à gérer la ferme. On partait pour "la France ?" mais on ignorait tout des magouilles politiques de l’époque. Nous ne comprenions pas la violence. »

    Le jour de son anniversaire, Joseph sera « libéré ». Après quinze mois passés en Algérie, il retrouve sa Bretagne. Plus de 60 ans plus tard, l’ancien combattant observe le conflit qui se déroule actuellement en Ukraine avec un autre regard. « Quand on voit les images à la télévision, cela fait remonter des souvenirs, avance-t-il. Les guerres ne devraient pas exister, mais le problème, en Ukraine, c’est que cela arrive quand on ne discute plus avec ses ennemis. J’espère que mes enfants ne connaîtront pas ça, mais je sais que le risque existe. »

    SOURCE TÉMOIGNAGE. « Mes souvenirs de la guerre d’Algérie sont aigres » (ouest-france.fr)

     


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    Festival de Cannes : le discours engagé de Vincent Lindon ***  Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France

    Festival de Cannes : le discours engagé de Vincent Lindon ***  Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France

     

    Le discours engagé de Vincent Lindon pendant la cérémonie d'ouverture

     du Festival de Cannes

     

    Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial

    de la France

     

    Festival de Cannes : le discours engagé de Vincent Lindon ***  Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France

    Photo du film "Tirailleurs", présenté en ouverture de la catégorie Un certain regard au 75e Festival de Cannes. © Festival de Cannes

    Présentés en ce début de Festival de Cannes, les films "Tirailleurs" et "Les Harkis" abordent le sort des Africains enrôlés dans l’armée française, lors de la Première Guerre mondiale et de la guerre d’Algérie. Deux films historiques qui ont comme point commun d’explorer les complexités de la guerre, sans manichéisme.

    C’est l’un des grands thèmes de cette 75e édition du Festival de Cannes. Le sujet ô combien délicat de la colonisation française s’invite sur la Croisette à travers deux films, projetés en avant-première mercredi soir et jeudi matin. "Tirailleurs", de Mathieu Vadepied, avec Omar Sy, aborde le sort des soldats africains enrôlés dans l’armée française lors de la Première Guerre mondiale.

    "Les Harkis", de Philippe Faucon, raconte pour sa part l’abandon des Algériens qui se sont battus pour la France contre le FLN (Front de libération nationale) durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Deux films qui questionnent le passé trouble de la colonisation à travers des histoires intimes, sans fioritures, ni manichéisme. 

    Des projets de longue haleine

    Présenté en ouverture de la section Un certain regard, "Tirailleurs" a été longuement ovationné, mercredi 18 mai. "Ce film veut dire plein de choses pour moi. On n’a pas la même mémoire mais on a la même histoire", a expliqué Omar Sy, coproducteur du projet.

    Durant la Grande Guerre, quelque 200 000 soldats d’Afrique subsaharienne issus des colonies françaises, communément appelés "tirailleurs sénégalais", ont été envoyés au front, aux côtés des poilus en métropole. Alors que 30 000 d’entre eux sont morts au combat, nombre de survivants sont revenus blessés ou estropiés, sans jamais obtenir de reconnaissance de la France.

    Pour le réalisateur, Mathieu Vadepied, "Tirailleurs" est le résultat d’un long processus de réflexion. Une idée née en 1998 avec la mort du dernier tirailleur sénégalais, Abdoulaye Ndiaye, à l’âge de 104 ans. Il avait été enrôlé de force en 1914. "L’ironie du sort est qu’il est mort la veille du jour où il devait recevoir la Légion d’honneur promise par le président de la République, Jacques Chirac", souligne Mathieu Vadepied.

    Philippe Faucon, réalisateur du film "Les Harkis", a, lui aussi, longuement réfléchi à son sujet. "La guerre d'Algérie est pour moi une question obsédante. Je suis né à cette période, de parents qui l'ont vécue et qui en ont été très affectés", souligne le cinéaste, qui avait déjà abordé ce chapitre historique dans son film "La Trahison", en 2005.

    Son nouveau long métrage s’attache à décrire le parcours d’une troupe de harkis, depuis leur recrutement au sein de l’armée française jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Après le départ de la France, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux, considérés par la population comme des traîtres, ont été assassinés en Algérie. D'autres ont été rapatriés en France dans des conditions déplorables, malgré la promesse du président Charles de Gaulle de ne jamais abandonner ceux qui se sont battus pour la France.

     

    Des destins individuels face à la guerre

    Si le film de Philippe Faucon accorde une large part de son récit aux opérations militaires, le réalisateur considère avant tout son film comme une histoire humaine. "C'est une histoire d'hommes pris dans la guerre, de personnages en prise avec des choses fortes mais qui ont peu de possibilités de les exprimer."

    Deux de ses personnages, Salah et Kaddour, rejoignent l’armée française sans conviction, pour nourrir leurs familles. Un choix qui va provoquer chez eux des sentiments ambivalents, vis-à-vis de la France, dont ils doutent du soutien, mais aussi des villageois qui les perçoivent désormais comme une menace. Leur colonel, Pascal, est lui aussi tiraillé entre sa hiérarchie militaire, qui souhaite plier bagage, et ses troupes, qu’il ne peut se résoudre à abandonner.

    Festival de Cannes : le discours engagé de Vincent Lindon ***  Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France

     

    Photo du film "Les Harkis", de Philippe Faucon. © Festival de Cannes 

    Comme dans "Les Harkis", les personnages de "Tirailleurs" font face à des dilemmes cruciaux. Bakary Diallo, le personnage incarné par Omar Sy, a choisi de rejoindre l’armée française pour sauver son jeune fils, enrôlé de force. Mais ce dernier est tiraillé entre la volonté de son père de déserter pour rentrer au pays et l’attrait d’une carrière militaire qu’il sent à portée de main.

    "Plutôt que d’apporter un regard documentaire, j’ai souhaité, par la fiction, par l’incarnation, essayer de toucher les gens qui ne connaissent pas cette histoire", explique Mathieu Vadepied. "Il s’agissait pour moi d’inscrire un récit intime dans un contexte historique plus large, plus grand."

    Des films sans fioritures pour susciter le débat

    Dans le traitement de leurs sujets respectifs, les deux longs métrages arborent une esthétique sobre, qui contraste avec les gros moyens habituellement déployés pour produire des films de guerre. "Mon but était d’obtenir quelque chose de très artisanal et intime... sans effets grandiloquents, travellings, ni drones", indique Mathieu Vadepied, estimant pouvoir ainsi coller au plus près à l’histoire de ses personnages.

    Philippe Faucon explique quant à lui que la forme de son film reflète un choix artistique mais aussi des contraintes budgétaires. "Nous avions un temps de tournage restreint pour des raisons économiques. Nous avons été obligés de travailler avec concision et en étant très sélectifs en tournant nos plans et nos séquences. Mais le choix de la simplicité est aussi un choix délibéré. Nous souhaitions raconter cette histoire sans recherche d’effets ni d’émotions forcées."

    Loin du sensationnalisme qui contribue parfois à glorifier la guerre, "Les Harkis" et "Tirailleurs" cherchent l’authenticité de récits inscrits dans une époque douloureuse. Leurs deux réalisateurs espèrent ainsi susciter le débat et contribuer à modifier le regard sur ces pages de l’Histoire, encore aujourd’hui si difficiles à tourner.

    SOURCE : https://www.france24.com/fr/culture/20220519-avec-tirailleurs-et-les-harkis-cannes-plonge-dans-le-pass%C3%A9-colonial-de-la-france

     

     


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    TÉMOIGNAGE. « En Algérie, on nous appelait

    les Français  de France », ce Vannetais se souvient

     

      TÉMOIGNAGE. « En Algérie, on nous appelait  les Français de France », ce Vannetais se souvient

    A 3 h du matin, les gendarmes de Vannes ont cherché Michel Le Hur dans son appartement du troisième étage de ce petit immeuble, pour l’envoyer servir en Algérie. | OUEST-FRANCE

    Michel Le Hur, habitant Vannes (Morbihan), fait partie des centaines de soldats envoyés en Algérie, pour une guerre qu’ils ne cautionnaient pas. Il souhaite que l’Histoire se souvienne des « rappelés ».

    Près de 70 ans après son incorporation de force dans les rangs de l’armée française et son envoi en Algérie, Michel Le Hur, 93 ans, ne comprend toujours pas que l’épisode des « rappelés de la guerre d’Algérie » soit passé sous silence. « De nombreux reportages sont diffusés en ce moment à la télévision sur ce conflit de 1954 à 1962. Aucun ne parle de nous », s’offusque cet habitant de Vannes (Morbihan).

    Si l’histoire de ces militaires est tombée dans l’oubli, la mémoire de Michel ne le trahit pas. Il se souvient des moindres détails de son enfance, puis des années d’avant-guerre. De sa naissance à La Roche-Bernard, à son arrivée à Vannes, où lui, son frère et ses parents emménagent au troisième étage d’un petit immeuble situé place de la Préfecture. « Ma mère tenait une épicerie au rez-de-chaussée. Lorsque j’ai eu 14 ans, elle est tombée malade. J’ai tenu la boutique tout seul pendant quatre mois. »

    Appelés, mais contre la guerre

    Brevet élémentaire en poche, le jeune garçon commence à enseigner au Faouët (Finistère) puis à l’école Saint-Joseph de Vannes. « J’avais soixante gosses sous ma responsabilité, à 16 ans et demi. En parallèle, je prenais des cours particuliers et je suis finalement entré aux ponts et chaussées, à 18 ans ».

    Alors en poste comme dessinateur auxiliaire, Michel est envoyé au 3e Génie de Metz, pour y effectuer son service militaire. A son retour à Vannes, la guerre sévit en Algérie. Les gendarmes frappent aux portes des hommes mobilisables. Il en fait partie. « Un jour de 1954, ils ont toqué chez ma mère. Elle avait perdu son premier fils, elle a donc dit qu’elle ne savait pas où j’étais. Ils m’ont cherché pendant trois jours. Un matin, ils sont venus à 3 h et m’ont embarqué. »

    Sur le quai de la gare de Vannes, les freins du train ont été sabotés. Premier acte de résistance des opposants au conflit algérien. Avec du retard, le convoi finit par rejoindre Angers. « Là-bas, on a récupéré d’autres jeunes rappelés. Il y avait des CRS partout pour éviter qu’on s’échappe. » Les contingents finissent par arriver à Marseille, dernière étape avant l’Algérie. « Tout le long du trajet, les gens nous faisaient des signes de soutien. On avait noté Paix en Algérie sur le wagon.»

    Appliquer la loi de France

    Quelques jours plus tard, Michel et ses camarades de régiment foulent le sol algérien, sans illusion. « En France, on lisait le Nouvel Obs, et L’Express. On savait ce qu’il se passait en Algérie. On était contre la guerre. On voulait en sortir par la négociation avec le FLN (Front de libération nationale, NDLR). »

    Les appelés déjà sur place, à Sidi-Aïch dans le nord du pays, les accueillent avec soulagement et leur racontent les horreurs du conflit. « Leur capitaine était un fou furieux. Un vrai tueur. Nous, on était dans le génie civil. On avait six mois pour construire une piste d’aviation. Mais on a vite déchanté. » Une cinquantaine de Kabyles, censés travailler avec eux, ne viennent plus sur le chantier. « On a su qu’ils n’étaient pas payés depuis le début de la guerre. C’était une aberration. »

    Les militaires français découvrent avec révolte le traitement réservé aux Algériens. Aucun salaire, pas de pension versée aux anciens combattants qui ont pourtant servi en France pendant la Seconde Guerre mondiale et aucune infrastructure pour la population. « Les locaux ne connaissaient pas un mot de français. Il n’y avait pas une école à 90 km à la ronde »

    Quelques actes militants

    Par leur détermination, Michel et les autres appelés font bouger les lignes : « Pour protester, on a stoppé le chantier. Le lendemain, un hélicoptère est arrivé avec à son bord un colonel. On lui a expliqué tout ce qu’on avait vu. Vingt-quatre heures plus tard, un télégramme est arrivé à l’administration. Tous les salaires ont été versés aux ouvriers kabyles. »

    En six mois passés en Algérie, Michel a su se faire apprécier des locaux par son humanité. « On nous appelait les Français de France. Simplement parce qu’on appliquait la loi française. » Pour lui, les rappelés de la guerre d’Algérie méritent une mise en lumière : « Notre conviction et notre position très claire contre la guerre ne doivent pas être oubliées. »

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/bretagne/vannes-56000/temoignage-vannes-en-algerie-on-nous-appelait-les-francais-de-france-e6b7465e-a6c8-11ec-bb5f-259079a5b0f7 

     

    Et les rappelés arrivent…

     

      TÉMOIGNAGE. « En Algérie, on nous appelait  les Français de France », ce Vannetais se souvient

      TÉMOIGNAGE. « En Algérie, on nous appelait  les Français de France », ce Vannetais se souvient

     

    A pleins bateaux. Selon la loi, ils sont disponibles, alors on les fait venir. Ce ne sont plus des gamins. Ils sont, comme on dit, entrés dans la vie. On les en arrache d'un jour à l'autre. Ils ne connaissent des événements d'Algérie que les bandes de fellaghas, hors-la-loi sauvages et assassins décrits par la presse. Le maintien de l'ordre relèverait plutôt de la police judiciaire, de la gendarmerie, éventuellement des C.R.S. Mais sans que le gouvernement veuille l'avouer, on s'est aperçu que c'était la guerre en Algérie.
    France-Observateur, dès avril, combat violemment sous la signature de Claude Bourdet l'envoi de renforts en Algérie. Bourdet est arrêté, puis remis en liberté provisoire. Le ton est donné. Des manifestations populaires sont organisées pour empêcher le départ des rappelés. Des femmes se rouleront sur les voies, des rappelés plus énergiques que d'autres mettront à sac qui une caserne, qui une gare. On enverra les C.R.S. Et les hommes arriveront tout de même en Algérie. Ceux qui ont manifesté sont en minorité. Les autres subissent. Il faut obéir à la loi. Et puis ce qu'on lit sur les fellaghas justifie que l'on se déplace. D'ailleurs, il n'y en a pas pour longtemps.

    LES MANIFESTATIONS DE RAPPELÉS DE LA GUERRE D’ALGÉRIE À GRENOBLE

    Mars 1956, voilà plus d’un an qu’a débuté la guerre d’Algérie. Élu président du conseil, suite à une campagne de la gauche pour «  la paix en Algérie  », le socialiste Guy Mollet devient rapidement partisan d’une politique de «  maintien de l’ordre  ». Le 12 mars, son gouvernement obtient du parlement les pouvoirs spéciaux, lui permettant de prendre «  toute mesure exceptionnelle en vue du rétablissement de l’ordre  ». Les communistes, opposés depuis le début à la guerre, votent eux aussi en faveur de cette mesure, afin de préserver l’unité de la gauche. Ils plongent ainsi dans l’incompréhension de nombreux militants communistes qui ne comprennent pas cette légitimation de la répression en Algérie. Un mois plus tard, le conseil des ministres ordonne le rappel des disponibles : les jeunes gens ayant déjà accompli leur service militaire, et libérés depuis 18 mois sont rappelés sous les drapeaux. Il s’agit de doubler le nombre de soldats français sur le sol algérien. La guerre d’Algérie fait véritablement irruption dans la vie des français. À Grenoble, le préfet écrit au ministre de l’Intérieur : «  La question algérienne reste évidemment la préoccupation presque unique de la population ».

    Partout en France, cette mesure va donner lieu à des protestations : manifestations, refus de monter dans les trains, blocage des trains par les familles... Ces mouvements sont généralement soutenus par les sections locales des partis communistes, mais non sans quelques ambiguïtés. Il faut dire que la position du PC national n’est pas bien claire. Partisan de la paix en Algérie, il ne s’est jamais prononcé pour l’indépendance (sous prétexte que l’Algérie serait une «  nation en formation  », qui ne serait pas encore prête à se prendre en charge). Et puis surtout Thorez, secrétaire général du PCF, a déclaré au début de la guerre : «  Le soldat communiste part à toute guerre, même à une guerre réactionnaire, pour y poursuivre la lutte contre la guerre. Il travaille là ou il est placé  ». Hors de question donc que les communistes refusent d’aller à la guerre.

    Depuis quelques années déjà à Grenoble, les idées anticolonialistes gagnent les milieux étudiants et intellectuels. La section grenobloise de l’UNEF est l’une des premières à prendre partie en faveur de la paix en Algérie. Dans les milieux politiques, à côté des communistes (PC, CGT et tous les groupes satellites du PC) traditionnellement opposés à la colonisation, apparaissent alors ceux que les RG qualifient de «  chrétiens progressistes  ». Mais c’est surtout dans des associations de solidarité avec les peuples nord-africains que se mêlent les militants anticolonialistes français et algériens. Les liens avec le FLN grenoblois, né en 56 d’une scission des organisations communistes, s’amenuisent petit à petit, car les militants français sont mis mal à l’aise par les méthodes violentes qu’emploi le FLN.
    C’est dans ce contexte qu’à partir d’avril 1956 émergent en Isère des protestations contre le rappel des disponibles. Des comités contre la guerre ont fleuri un peu partout, souvent à l’initiative des communistes ou des chrétiens de la nouvelle gauche, et les protestations se font de plus en plus nombreuses. Pour le seul mois de mai, les RG recensent pas moins de 18 manifestations, blocages de trains... en Isère. Cette agitation culmine à Grenoble, le 18 mai 1956.

    «  On avait appris qu’un train de rappelés devait arriver en gare de Grenoble en début de soirée, le 18 mai, vers 18h30. C’est pour ça que le comité d’organisation avait appelé à un rassemblement devant la gare à ce moment là  » raconte Ezio Goy, ouvrier qui milite à l’époque aux Jeunesses Communistes. L’appel est lancé par le «  Comité des jeunes pour une solution pacifique au problème algérien  », organisation satellite du parti communiste. La section grenobloise du PCF et la CGT-jeunes se joignent à l’appel. Des milliers de tracts sont distribués dans les usines.

    Vers 18 heures, quelques centaines de personnes se rassemblent devant la gare SNCF de Grenoble, puis investissent les quais et les rails, bloquant entièrement la circulation des trains. Un important dispositif policier avait été mis en place, et les grenades lacrymogènes délogent les manifestants qui répondent à coup de pierres. Ils refluent alors vers la rue Nicolas Chorier, puis vers le quartier de l’Aigle, et continuent de bloquer, à plusieurs niveaux, les voies des trains à l’aide de matériel de chantier. A l’époque, plusieurs passages à niveau coupent les rues grenobloises. De violents affrontements s’engagent avec les forces de l’ordre. C’est la sortie des ateliers, et le nombre de manifestants augmente rapidement, ainsi que la violence des combats. Dans sont rapport au ministère de l’intérieur sur la situation de mai, le directeur des Renseignements Généraux écrit : «  Un millier de manifestants, dont 300 formés en véritable groupes d’assaut ont arrêté le trafic SNCF au sud de la gare et lapidé brutalement le service d’ordre de 18h47 [sic !] à 23h30  ». Il poursuit : «  Les évènements du 18 mai à Grenoble ont parfois pris un véritable caractère d’émeute localisée, tant était flagrante la virulence des attaquants lapidant le service d’ordre avec une audace grandissante et une technique sans cesse accrue, les manifestants trouvant le long des ballasts un inépuisable ravitaillement de projectiles...  »
    Beaucoup des manifestants présents n’ont jamais été appelés sous les drapeaux. Ils sont venus par solidarité avec des copains qui doivent partir, et parce qu’ils savent que ce sera bientôt leur tour. Parmi les rappelés, une bonne partie, constituée principalement de communistes et de chrétiens progressistes, sont fermement opposés à une guerre coloniale. Des cris «  Paix en Algérie !  » «  Non à la Guerre  » se font entendre. D’autres en revanche ne s’intéressent pas vraiment à la guerre, et refusent tout simplement de devoir partir alors qu’ils viennent de se marier, de trouver du travail...

    Des signaux et du matériel de la SNCF sont détruits. Vers 21 heures une grue de chantier est renversée sur les voies. Le train qui partait pour Chambéry fait marche arrière et retourne en gare de Grenoble. Un train en provenance de Chambéry est lui aussi stoppé. Le train pour Paris ne peut pas démarrer, et des trains devant transiter par Grenoble sont détournés de leur itinéraire. Les voitures, dont certaines sont endommagées par les affrontements, sont bloquées à leur tour et de gros embouteillages se forment dans les rues voisines. Le Daubé fait état de grosses grenades fumigènes lancées par les manifestants sur les forces de police, «  jetant l’émoi dans la population  ». Il s’agit en fait des grenades offensives lancées par la police, et qui coûteront une jambe à l’un des manifestants. Des sabotages de signalisation ont lieu dans les gares voisines, notamment celle de Voreppe. Du ciment prompt est coulé dans une aiguille commandant les voies de Gap et de Chambéry. Pour prévenir d’autres actes de ce genre, une partie des forces de l’ordre se replie sur la gare de Grenoble. Relativement dépassée, la police doit faire appel à des renforts de Lyon et de Bourgoin-Jallieu, qui arrivent petit à petit. Les affrontements se poursuivent, avec leur lot de blessés et d’arrestations. Vers minuit la police parvient enfin à disperser les manifestants. Place maintenant au nettoyage. Le préfet est obligé de réquisitionner une compagnie du génie militaire pour déblayer les voies et rétablir la circulation des trains pendant la nuit. Ironie de l’Histoire, le train de ce soir ne comporte aucun rappelé...

    On dénombre 51 arrestations et une cinquantaine de blessés chez les manifestants, dont certains le sont gravement. Un manifestant a notamment eu un pied arraché par une grenade offensive. Du côté de la police, Le Daubé dénombre 73 blessés, dont 3 officiers de police. Le lendemain, une instruction est ouverte contre la section locale du PCF, la CGT jeunes et le comité des jeunes. 3 personnes sont condamnées à de la prison, et 7 étrangers impliqués dans la manifestation sont expulsés. Le PC local ne s’attendait pas à une manifestation si violente. Accusé de sabotage dans Le Daubé, qui évoque «  une savante organisation préméditée  », le PC dément fermement dans son journal local. D’après le directeur des RG : «  Les incidents autour des rappels ont vivement inquiété la population, et il n’est pas jusqu’à des communistes qui aient pensé que l’affaire était tout de même allée un peu loin, si loin que les dirigeants du PCF ont mis les déprédations sur le compte «  d’agents provocateurs  » censés avoir également lapidés le service d’ordre  ».

    Après le 18 mai, quelques manifestations ont encore lieu en Isère, mais les RG notent une diminution de leur intensité. Petit à petit, les disponibles reçoivent leur ordre de rappel et partent pour l’Algérie. D’après le préfet : «  Les manifestations redeviennent calmes, mais les trains sont bloqués par l’usage systématique du signal d’alarme, ce qui rend le travail du service d’ordre particulièrement délicat  ». Tant bien que mal, les trains arrivent tout de même à destination. Au final, quasiment aucun rappelé ne refuse de se soumettre et de partir. Ceux qui le feront, ne seront pas soutenus, ou seulement du bout des lèvres par le Parti Communiste. Le mouvement des rappelés aura buté entre autres sur l’absence de soutien massif de la part de la population et des partis politiques. Il n’en représente pas moins la première forme d’insoumission à la Guerre d’Algérie. En cela, il a marqué et parfois été un élément déclencheur, pour la poignée de personnes qui dénoncera l’usage de la torture et prendra fait et cause pour l’indépendance algérienne, en s’engageant notamment dans les réseaux de soutien au FLN.

    Le journaliste Jean-Marie Boeglin explique : « J’ai couvert toutes les manifestations de rappelés. Je me suis baladé dans la France entière. [...] J’ai vu à Grenoble le béton coulé dans les aiguillages. La presse n’en parlait pas. Je pondais des papiers de 400 lignes, il en paraissait à peine quarante. Personne ne voulait partir. C’était terrible de constater que le mouvement ouvrier réagissait aussi peu à une protestation de cette ampleur. Pour moi, le printemps 56 fut déterminant  ». Un an après, il commençait à travailler pour le FLN et à organiser le réseau lyonnais de soutien au FLN.

    Principales sources :
    Archives du Dauphiné Libéré, du Monde, des Allobroges. Archives du cabinet du préfet de l’Isère.
    T. Quemeneur, «  réfractaires dans la guerre d’Algérie  », in J.C Jauffret et M. Vaïsse, Militaires et guérilla dans la guerre d’Algérie, 2001, éd. Complexe.
    P. Rotman, B. Tavernier, La guerre sans nom, Les appelés d’Algérie 54-62, 1994, Point Actuels (témoignage d’appelés et de rappelés de la région grenobloise).
    Hamon H., Rotman P., Les porteurs de valises, 1982, Point Histoire.
    Emprin G. «  Militants de la décolonisation en Isère  » in R. Branche et S. Thénault, La France en Guerre 1954-1962.
    Buton F. «  Quand les disponibles ne veulent pas l’être. Le « mouvement des rappelés » pendant la guerre d’Algérie.  », disponible sur son site internet.

     

     


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    VOICI MON PLUS BEAU

    SOUVENIR

     

     VOICI MON PLUS BEAU  SOUVENIR

     

    C'est en pensant à cette citation que je tiens à vous faire connaître m

    "Ayant eu le grand honneur d'être invité par Jean-François Gavoury, président de l'ANPROMEVO (Association Nationale pour la Mémoire des Victimes de l’OAS), j'ai donc pu assister à cette cérémonie, inoubliable pour moi aussi. Comme beaucoup d'amis et de sites sont venus me rejoindre ici, depuis cette date du 6 octobre 2011,  c'est pour eux que je tiens à leur faire (re) vivre cette journée mémorable. C'est mon plus beau souvenir que je n'aurai jamais vécu si le 2 avril 2010 je n'avais pas créé ce blog"

      Michel Dandelot

     

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     Au premier plan et de gauche à droite : M. Ian Brossat, Mme Catherine Vieu-Charier, MM. Jean-François Gavoury et Bertrand Delanoë, Mme Anne Hidalgo et M. Jean-Philippe Ould Aoudia.

    « Paris aujourd’hui relève la tête en disant que l’OAS était une organisation idéologiquement criminelle et, dans ses actes, barbare. » Bertrand Delanoë, maire de Paris, le 6 octobre 2011.

     

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    Une stèle en hommage aux victimes de l’OAS

     

    inaugurée à Paris

     


     

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    Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et sa première adjointe, Anne Hidalgo, ont inauguré jeudi 6 octobre 2011 au cimetière du Père-Lachaise à Paris une stèle en hommage aux victimes de l’OAS, une initiative inédite en France.

    Le 8 février 2011 le Conseil de Paris avait voté à l’unanimité en faveur de la pose de cette stèle. Le vote des élus avait eu lieu le jour anniversaire de la manifestation organisée à Paris le 8 février 1962 pour dénoncer les agissements de l’OAS et la guerre d’Algérie. Une manifestation qui s’était terminée par un massacre à la station de métro Charonne.

     

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    Une stèle pour les victimes de l’OAS

     

    Une stèle à la mémoire des victimes de l’OAS a été dévoilée aujourd’hui au cimetière du Père-Lachaise au cours d’une cérémonie émouvante durant laquelle le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a rappelé sa "fierté" de voir Paris être la première commune et institution à le faire.

     "L’OAS, c’est une organisation terroriste, c’est une organisation criminelle qui a voulu détruire la République. Les victimes que nous honorons aujourd’hui sont des femmes, des hommes, des enfants, des militaires, des Français et Algériens morts parce qu’une organisation a contesté et voulu abattre l’ordre démocratique", a dit le maire de Paris.

     La stèle porte l’inscription suivante : « 1961-1962. En hommage à toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France. Civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République ». Président de l’association ANPROMEVO (association nationale pour la mémoire des victimes de l’OAS) et fils d’un commissaire assassiné par l’OAS en 1961, Jean-François Gavoury a rappelé que "l’organisation de l’armée secrète (OAS) est apparue en début d’année 1961 et a semé la terreur jusqu’en 1962 afin d’empêcher que soit trouvée la seule issue possible au conflit, celle de l’indépendance de l’Algérie".

    Cet homme qui a ardemment milité pour l’édification de cette stèle a souligné que l’OAS fonctionnait "à la manière d’un syndicat du crime. S’y sont retrouvés monarchistes, pétainistes, catholiques intégristes, nostalgiques de l’empire colonial français et autres ennemis de la République". Parmi les personnes présentes à la cérémonie figurait Delphine Renard, grièvement blessée le 7 février 1962 à quelques centaines de mètres de la porte de Saint-Cloud (Paris) dans un attentat qui visait le ministre de la Culture André Malraux. "Je suis fier que Paris soit la première commune, la première institution Française à oser le faire, mais avec le regret que cela n’ait pas été fait plus tôt" a ajouté Bertrand Delanoë.

     

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    Bertrand Delanoë a inauguré le jeudi 6 octobre 2011, au cimetière du Père-Lachaise, une stèle en hommage aux victimes de l'OAS, une initiative inédite en France.

    Entre 1961 et 1962, de nombreux Français furent victimes, en France métropolitaine comme en Algérie de l’« Organisation de l’Armée Secrète » (O.A.S.), qu’ils soient militaires, fonctionnaires, civils, pour le simple fait qu’ils obéissaient aux lois de la République, respectant les ordres du gouvernement légal et légitime.

    L'hommage qui leur a été rendu s’inscrivait dans l’action de mémoire collective, menée depuis 2001 par la Ville de Paris autour de la guerre d’Algérie et des conflits coloniaux en Afrique du Nord, avec, notamment, l’édification au Père-Lachaise d’un mémorial en hommage aux 747 Parisiens morts pour la France en Afrique du Nord, la plaque en souvenir des victimes de la répression du 17 octobre 1961 sur le pont Saint-Michel, ou la plaque à la mémoire des Harkis, de leur famille et des victimes civiles de la guerre d’Algérie dans le jardin de la Butte du Chapeau Rouge, près du boulevard d’Algérie.

    Le 8 février 2011 - jour anniversaire de la manifestation du 8 février 1962 à Paris pour dénoncer les agissements de l'OAS et la guerre d'Algérie - le Conseil de Paris avait unanimement voté en faveur de la pose de cette stèle.

    La stèle, apposée au Père Lachaise dans une parcelle en bordure de la 88e division, porte le texte le suivant: "1961-1962. En hommage à toutes les victimes de l'OAS en Algérie et en France. Civils, militaires, magistrats, fonctionnaires, élus, défenseurs des institutions et des valeurs de la République".

     

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    Stèle de la Ville de Paris aux victimes de l’OAS

     

    Cérémonie de dévoilement au cimetière du Père Lachaise

    le 6 octobre 2011 à 11 h 30

     

    Intervention de Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale

    pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS (ANPROMEVO)

     

     

      St-le P-re Lachaise aux victimes de l-OAS 6-X-2011 -2-

     

    Merci, Mesdames et Messieurs, d’avoir bien voulu répondre, en nombre, à l’invitation de M. Bertrand Delanoë et de Mme Catherine Vieu-Charier. Merci d’avoir fait, parfois depuis loin et malgré la maladie, le déplacement jusqu’en ce haut-lieu du souvenir, pour y témoigner de votre attachement aux principes et valeurs qu’incarnaient celles et ceux que nous honorons aujourd’hui.

     

    Le drapeau de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, à côté de la stèle, exprime, symboliquement, la chaleureuse présence parmi nous de son président national, M. Wladyslas Marek : il nous a quitté le 24 septembre ; hommage soit ici rendu à sa mémoire.

     

     L'Organisation armée secrète est apparue en début d’année 1961 et a semé la terreur jusqu’en 1962 afin d’empêcher que soit trouvée la seule issue possible au conflit, celle de l’indépendance de l’Algérie.

     

      Fonctionnant à la manière d’un syndicat du crime, l’OAS a été un creuset pour l’extrême droite : s’y sont retrouvés monarchistes, pétainistes, catholiques intégristes, nostalgiques de l’Empire colonial français et autres ennemis de la République. La plupart de ses anciens membres ou sympathisants revendiquent aujourd’hui cette filiation et assument la haine tenace qu’ils vouent au général de Gaulle : le général de Gaulle qui, il y a cinquante ans, le 2 octobre 1961, exhortait l'armée française en Algérie à rester dans le devoir et adjurait les Français d'Algérie "d'apporter leur franc concours à la naissance de l'Algérie nouvelle, celle que souhaite la France, c'est-à-dire telle qu'ils y aient leur digne place".

     

      Dès le milieu des années soixante-dix, exploitant les lois d’amnistie sur les infractions en relation avec la guerre d'Algérie, d’anciens détenus de l’OAS se sont employés à célébrer la gloire de ceux d’entre eux qui avaient été condamnés à mort et exécutés à raison du nombre ou de la gravité de leurs forfaits. Afin de les faire passer à la postérité, des monuments ont été érigés à leur gloire dans le Midi de la France : ils y sont décrits comme des martyrs, des héros, des résistants, forme impudente de réhabilitation et de falsification de l’Histoire.

     

      L’accoutumance à la douleur, la peur, mais aussi l’absence de soutien, n’ont que trop longtemps porté les familles de victimes de l’OAS à la résignation, à la subordination au diktat du révisionnisme, mais sûrement pas à l’oubli.

     

         Chaque jour, en effet, nous nous souvenons des morts causés par l’organisation, des morts dont le nombre serait supérieur à 2.700 selon les estimations d’experts appartenant à la Société française d’histoire de la police :

     

    -        des victimes tant de crimes ciblés, individuels ou collectifs, que d’attentats aveugles ;

     

    -        des victimes en Algérie comme en métropole ;

     

    -        des victimes avant comme après le cessez-le-feu ;

     

    -        des victimes au sein de l’armée (du général de corps d’armée ou de l’officier – tel le chef d’escadrons Marcel Bourgogne – à l’appelé du contingent), comme au sein des forces de police (du contrôleur général de la sûreté nationale au gardien de CRS) ;

     

    -        mais outre ces militaires et policiers, dont c’était la mission et l’honneur de protéger les institutions et d’assurer la sécurité et l’ordre publics :

     

    Ø un attaché au consulat britannique à Alger, Alfred Fox,

     

    Ø des magistrats, tel Charles Causse, juge d’instruction à Alger,

     

    Ø des élus (notamment Camille Blanc, maire d’Évian, et Michel Schembri, maire de Fort-de-l’Eau),

     

    Ø des fonctionnaires : de l’administrateur civil ou directeur des PTT aux enseignants, cibles privilégiées, tels les six inspecteurs des centres sociaux éducatifs massacrés dans l’exercice de leurs fonctions et sur leur lieu de travail à Alger (l’écrivain Mouloud Feraoun, l’humaniste Max Marchand ainsi que Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène et Salah Ould Aoudia),

     

    Ø des membres de la société civile (avocats, tel Me Pierre Popie à Alger ; médecins ; chefs d’entreprise et employés, tels David Serfati et Hélène Canavesio à Oran ; …),

     

    Ø des responsables ou militants politiques ou syndicaux (tels William Levy, secrétaire général de la SFIO à Alger et Alfred Locussol, militant du Parti communiste algérien, assassiné quant à lui à Alençon).

     

    -        comment ne pas évoquer également ces innombrables victimes anonymes des meurtres en série commis par l’OAS en Algérie à travers ses journées des femmes de ménage, des facteurs, des cheminots, des préparateurs en pharmacie, des dockers, … ?

     

    -        comment oublier les victimes indirectes de tentatives d’assassinat dirigées contre des personnalités politiques, telle Delphine Renard grièvement blessée le 7 février 1962, à quelques centaines de mètres de la Porte de Saint-Cloud, dans un attentat visant le ministre de la culture André Malraux ? Après cinquante années de silence, Delphine Renard dit ne pas supporter que l’histoire renvoie dos à dos les tueurs de l’OAS et leurs victimes. Elle est parmi nous ce matin, discrète mais solidaire : en votre nom, je lui dis toute mon affectueuse sympathie, ainsi qu’à sa mère qui a bien voulu se joindre à nous.

     

    -        et comment ne pas penser, alors, aux neuf victimes causées au Métro Charonne, le 8 février 1962, à l’issue d’une manifestation organisée pour la paix en Algérie et contre les crimes de l’OAS ?

     

    Le Maire et le Conseil de Paris tout entier ont permis la réalisation du projet initié par l’ANPROMEVO, résolument soutenu par des mouvements et associations. Merci à leurs représentants d’être ici :

     

      Association républicaine des anciens combattants (ARAC)

     

    Comité Vérité et Justice pour Charonne

     

    Coup de soleil

     

    Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA)

     

    Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP)

     

    France - Algérie

     

    France - el Djazaïr

     

    Harkis et Droits de l’Homme

     

    Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

     

    Ligue des droits de l’Homme

     

    Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP)

     

    Solidarité France Pays Arabes

     

      Le projet a été élaboré en concertation avec Mme Odette Christienne, puis avec Mme Catherine Vieu-Charier, et en liaison permanente avec le cabinet du Maire de Paris en la personne de M. Philippe Lamy. Présenté au conseil du 20è arrondissement le 27 janvier 2011, puis, le 8 février, en Conseil de Paris, il a dans les deux cas recueilli un assentiment unanime.

     

     La présence de cette stèle dans le voisinage immédiat du monument érigé par la Ville de Paris en mémoire de ses Morts pour la France en AFN et la dédicace dont elle est porteuse sont une incitation à l’apprentissage, par les jeunes générations, de la guerre d’Algérie, à travers la page franco-française du conflit, sans doute la plus douloureuse et la plus sombre.

     

    Nous y voyons également un message républicain à valeur d’exemple que Paris adresse aux communes de France dont l’histoire a été marquée par l’OAS. Son dévoilement, aujourd’hui va résonner non seulement là où l’OAS a directement perpétré ses crimes et attentats, mais là aussi où les victimes de cette organisation sont nées ou ont vécu et exercé leur activité au service de leurs concitoyens.

     

     À nos yeux, son inauguration constitue un acte fondateur de la mémoire plurielle de la guerre d’Algérie.

     

      Oui, le 6 octobre 2011 marquera une étape déterminante vers la reconnaissance par la Nation des souffrances endurées par les victimes de l’OAS.

     

      Rien n’aurait été possible sans l’écoute de la ville capitale dont il convient de saluer, avec respect et gratitude, le Maire et son adjointe en charge de la mémoire ainsi que l’ensemble des élus et des services. Sans doute, aussi, cette stèle ne serait-elle pas née sur ce remarquable emplacement du cimetière du Père Lachaise si un éditeur n’avait pas - le premier et le seul - sorti de l’oubli et de l’ombre les victimes de l’OAS en faisant se rencontrer leurs descendants et, surtout, en leur donnant la parole et la plume : merci, par conséquent, aux Éditions Tirésias et à Michel Reynaud, pour qui le livre est mémoire. Merci enfin à l’artiste, au sculpteur, M. Constantin Spourdos, pour qui la matière est mémoire.

     

      Monsieur le Maire de Paris, c’est un vrai moment de lumière que vous nous donnez à connaître en mettant à l’honneur des hommes et des femmes soumis à la barbarie de ce terrorisme dont l’image hideuse doit nous encourager à repousser toute forme de résurgence.

     

    Jean-François GAVOURY

     

    Déclarations de Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l’Association des amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons 

     

    Pour Jean-Philippe Ould Aoudia, le dévoilement de cette stèle est un "évènement tout à fait remarquable et exceptionnel dans la mesure où il a fallu 50 ans pour que la France reconnaisse les crimes commis par des Français". Il a relevé que cet hommage intervient à quelques jours de la commémoration du cinquantenaire des massacres d’octobre 1961 à Paris.

     

    Ce qui fait, selon lui, "avancer la vérité". "La vérité se fait lentement, mais elle s’effectue quand même. Il y a eu un ambassadeur de France en Algérie qui a reconnu le côté inexcusable de ce qui s’est passé en 1945 à Sétif et à Guelma. Il y a aujourd’hui des autorités françaises qui reconnaissent que la France s’est mal comportée en France et en Algérie, que ce soit le 17 octobre 1961 à Paris ou bien en Algérie et en France dans le cadre des massacres commis par l’OAS", a relevé le fils d’une des victimes de l’OAS, Salah Ould Aoudia, assassiné, le 15 mars 1961 à Ben Aknoun (Alger), en compagnie de Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Marcel Basset, Robert Eymard et Max Marchand

     

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    Un autre souvenir agréable

    Deux souvenirs en rapport à la guerre d'Algérie

     

    uxCet article est donc le dernier de l'année 2014  "Au seuil de 2015 je vous présente mes voeux les plus sincères" MISE A JOUR LE 31/12/2014

    Cet article est donc le dernier de l'année 2014  "Au seuil de 2015 je vous présente mes voeux les plus sincères" MISE A JOUR LE 31/12/2014

    Evian, été 2014 "Dans cette ville, le maire Camille Blanc a été assassiné par l'OAS le 31 mars 1961, j'ai voulu voir tous les lieux historiques en rapport avec ce crime"

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    L’Hôtel du Parc aujourd’hui transformé en logements : L'établissement qui faisait jadis partie du prestigieux complexe des bains de Thonon est désormais composé de résidences.
    C'est dans cet hôtel que les représentants de la France et du FLN se réunirent en mars 1962 pour mettre fin à la guerre d'Algérie.

     

    Evian-112.JPG

    L'Hôtel de Ville d'Evian aujourd'hui

     Evian-097.JPG

    Une plaque en hommage à Camille Blanc à l'intérieur

     de l'Hôtel de Ville d'Evian

     Evian-104.JPG

    Une plaque sur la façade de l'Hôtel Beau Rivage propriété

     de Camille Blanc en 1961

     

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     Camille Blanc n'eut même pas le temps d'ouvrir les volets

     que vous voyez au-dessus du nom "Beau Rivage"

     car il fut tué par un engin explosif déposé

     par les criminels de l'OAS

     au moment où il s'approchait de la fenêtre 

    Cet article est donc le dernier de l'année 2014  "Au seuil de 2015 je vous présente mes voeux les plus sincères" MISE A JOUR LE 31/12/2014

    "Excusez-moi car il est très rare que je me présente

     en photos

     sur ce blog mais j'ai voulu garder un souvenir

     de ma visite à Evian... c'est en quelque sorte

    mon hommage personnel à Camille Blanc"

    Ce sont les dernières heures de 2014  "Au seuil de 2015 je vous présente mes voeux les plus sincères"

     


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    Quand le soldat Cabu croquait l’Algérie en guerre

    Le caricaturiste Cabu est décédé, à l’âge de 75 ans, dans l'attaque terroriste du 7 janvier 2015 « Mon antimilitarisme, je le tiens de la guerre d’Algérie »

    Le Maghreb des livres expose à l’Hôtel de ville de Paris des dessins peu connus du caricaturiste assassiné en 2015.

    Mort le 7 janvier 2015 dans l’attentat contre Charlie Hebdo, Cabu connaissait bien le pays d’origine de ceux qui l’ont tué : l’Algérie. L’exposition « Cabu croque Constantine », présentée par le festival Le Maghreb des livres du vendredi 13 au dimanche 15 mai à l’Hôtel de ville de Paris, n’évoque nullement cette coïncidence plus dramatique qu’ironique, mais se penche sur le long séjour (vingt-sept mois) que le dessinateur passa, dans le cadre de son service militaire, dans ce qui était alors un département français, en pleine guerre. Peu connu, l’épisode s’est avéré décisif dans la conscientisation politique de Cabu. Mobilisé à l’âge de 20 ans sans opinion affirmée sur l’armée, il deviendra sur place un antimilitariste acharné, caractère qui ne le quittera jamais par la suite et nourrira abondamment son œuvre.

    De son vrai Jean Cabut, le jeune homme travaille déjà pour plusieurs journaux (L’Union, Ici Paris, Paris-Match) quand il est appelé pour servir son pays, en septembre 1958. La guerre a commencé depuis quatre ans. Entre 1956 et 1962, plus d’un million et demi de jeunes Français seront envoyés en Algérie ; 25 000 n’en reviendront jamais. Parti de son fief de Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne), le soldat Cabut fera d’abord ses classes dans un régiment semi-disciplinaire de zouaves, avant d’être affecté au fort Clauzel, près de Bougie (aujourd’hui Béjaïa), puis d’être intégré au 137e régiment d’infanterie de Constantine. Il finira sa « carrière » militaire dans cette même ville en rejoignant le service cartographique du « 5e bureau d’action psychologique » au retour d’une permission salvatrice. 

    Le caricaturiste Cabu est décédé, à l’âge de 75 ans, dans l'attaque terroriste du 7 janvier 2015 « Mon antimilitarisme, je le tiens de la guerre d’Algérie »

    7 ans plus tard hommage à tous les assassinés

    de Charly Hebdo (en chanson)

     

    Cabu, côté intime dans sa biographie

    Le caricaturiste Cabu est décédé, à l’âge de 75 ans, dans l'attaque terroriste du 7 janvier 2015 « Mon antimilitarisme, je le tiens de la guerre d’Algérie »

    La biographie de Cabu est signée de son copain Jean-Luc Porquet, journaliste au « Canard enchaîné ». LP/Frédéric Dugit

     

    Une biographie raconte le parcours du dessinateur, mort en 2015 lors de l’attentat contre « Charlie Hebdo ».

     

    Du « Grand duduche » à « Charlie », en passant par le « Beauf » et Récré A2, on croyait tout connaître de Cabu, né Jean Cabut, en plein hiver 1938, et mort assassiné à Paris à quelques jours de son 77e anniversaire lors de l’attentat du 7 janvier 2015. Un pavé de 384 pages, une biographie truffée de dessins et de documents inédits, vient nous prouver le contraire. Signé de son copain Jean-Luc Porquet, journaliste au Canard enchaîné, il invite, avec pudeur, à pénétrer l’intimité de cet « homme exceptionnel », parfois dissimulé derrière l’inlassable, voire insatiable, dessinateur.

    Le plus surprenant, sans doute, se cache dans les premiers chapitres, ceux sur la jeunesse de Cabu, jusqu’à son retour d’Algérie. Car oui, c’est bien lui, ce beau gosse sur les photos, regard profond, raie sur le côté et sourire enjôleur à 19 ans. Il n’a pas encore chaussé les lunettes rondes ni opté pour sa célèbre coupe au bol. Il est déjà un surdoué du dessin : à 11 ans, il a choisi sa voie, à 13 il signe une incroyable fresque de 3,4 m de long, l’un des inédits du livre, sur la vie à Châlons-en-Champagne, à 15, il réalise ses premiers dessins dans « L’Union », le journal local, sous le pseudo «K-Bu». Mais il n’est pas encore en révolte : « C’était une petite vedette locale et un vrai tombeur. Il courait les bals et faisait les 400 coups. Il n’était pas du tout politisé », raconte Jean-Luc Porquet.

    L’Algérie comme déclencheur

    Pour le jeune homme insouciant, tout va basculer en mars 1958. Appelé du contingent, il part pour l’Algérie. Il y restera 27 mois comme bidasse dans un bataillon semi-disciplinaire. « Je ne reviendrais pas », dit-il à sa sœur en quittant la France. Il se trompait. Mais au retour, ce n’est plus le même. « Il a vécu des mois d’enfer. Il a découvert la bêtise, l’embrigadement, la peur. Il a vu des choses terribles, comme ces cadavres que l’on ramassait au petit matin. Il a entendu les cris des torturés. Il est revenu avec des convictions et un profond antimilitarisme. D’ailleurs, c’est un sujet dont il parlait peu. Il n’a jamais voulu raconter sa guerre, même en dessin… »

    Dès lors, Cabu était né. Son don du dessin, il s’en servira pour dénoncer, de « Hara-Kiri » à «Charlie Hebdo» en passant par « Le Canard enchaîné », les militaires, les curés, les politiques, les autorités de toutes sortes et la connerie. Mais pas en aigri. Jamais. « Vous pouvez demander à n’importe qui et je l’ai fait : le mot qui revient tout le temps c’est gentillesse. Et drôle, témoigne Jean-Luc Porquet. Comme il le disait lui-même, il a toujours choisi d’être du côté ensoleillé de la vie.»

    « Cabu, une vie de dessinateur », de Jean-Luc Porquet, Ed. Gallimard, 384 pages, 39€. 

    SOURCE : http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/cabu-cote-intime-dans-sa-biographie-04-11-2018-7935099.php

     

    Le caricaturiste Cabu est décédé, à l’âge de 75 ans, dans l'attaque terroriste de ce mercredi… « Mon antimilitarisme, je le tiens de la guerre d’Algérie »

    Cabu, scénariste et l'un des dessinateurs des hebdomadaires satiriques «Le Canard Enchainé» et «Charlie Hebdo», pose pour le photographe, le 15 mars 2006 dans son appartement. - JOEL SAGET/AFP 

    Le caricaturiste Cabu est décédé, à l’âge de 75 ans, dans l'attaque  

    terroriste du 7 janvier 2015… « Mon antimilitarisme, je le tiens 

    de la guerre d’Algérie »  

    Attaque de «Charlie Hebdo»: Cabu, le créateur du Grand Duduche, a été assassiné 

    Le papa du Grand Duduche est mort. «Parfois le rire s’étrangle, mais c’est notre seule arme, l’humour», confiait le directeur artistique de Charlie Hebdo, Cabu, dans une interview accordée à nos confrères de Ouest France le 27 décembre 2014. Le caricaturiste et auteur de bande dessinée, Jean Cabut alias Cabu, 75 ans, est décédé dans la fusillade qui a touché le journal satirique, a confirmé l'avocat de l'hebdomadaire à France Info et selon nos sources policières. 

    Cabu, l'anar antimilitariste 

    Cabu, diplômé de l’Ecole Estienne, a fait ses débuts dans les années 1950 dans l’Union de Reims. Il fait son service militaire pendant la guerre d’Algérie. «Mon antimilitarisme, je le tiens de la guerre d’Algérie. Malheureusement, je suis parti en Algérie en 1958, et l’adjudant Kronenbourg que je dessine parfois, je l’ai vraiment connu», expliquera-t-il à nos confrères de Ouest France. Un antimilitarisme et un côté anar qui lui valent de nombreux procès au cours de sa carrière: «En France, il y a toujours eu deux tabous, la religion et l’armée. Pour l’armée, ça s’est un peu tassé depuis que la conscription a été supprimée. En revanche, ça ne s’est pas calmé avec les religions. Autrefois, il n’y avait que les catholiques qui nous emmerdaient, désormais ce sont les trois religions monothéistes», analysait-il à Paris Match. 

    Démobilisé en 1960, il participe à différents journaux, dont l’éphémère Enragé. Il entre ensuite à Hara-Kiri, le journal «bête et méchant», créé par François Cavanna et Bernier (le professeur Choron). Il travaille également pour Pilote dans lequel il crée son personnage fétiche Le Grand Duduche, «un lycéen qui était du bon côté» et son négatif, le Beauf: «c’est le Français moyen, râleur qui a tous les défauts, qui n’a pas vraiment une réflexion personnelle, qui répète ce qu’il entend à la télé ou au bistrot», évoque l'artiste dans un entretien accordé au Petit journal. 

    Le dessinateur de «Récré A2» 

    Après l’interdiction de Hara-Kiri en 1970, il travaille pour Charlie-Hebdo et Le Canard Enchaîné. Dans les années 1970 et 1980, il publie de nombreux albums. 

    En 1982, Cabu intègre l’émission télévisée Récré A2 sur Antenne 2 où il dessine des planches en direct. «On s'étonnait de ma présence chez Dorothée. Mais pour un dessinateur, c'est le public idéal. Tous les enfants dessinent jusqu'à 12 ans. Dorothée, c'était comme leur grande sœur. Elle avait beaucoup d'humour», expliquera-t-il au JDD. Il illustrera de nombreuses pochettes de la chanteuse Dorothée. Il participe également à  l’émission culte Droit de réponse aux côtés de Michel Polac. 

    «Cabu, politiquement incorrect!» 

    La Ville de Paris lui rend hommage en 2006 avec l’exposition Cabu et Paris. Jérôme Lambert et Philippe Picard  lui consacrent la même année un documentaire Cabu, politiquement incorrect! La médiathèque Georges-Pompidou de Châlons-en-Champagne, sa ville natale, lui consacre pour la première fois une rétrospective. Au sujet de l'affaire des caricatures, il dira à Paris Match: «On a des procès. Mais quand on attaque les autres, il faut accepter d’être attaqué. Ce qu’on n’accepte pas, c’est des fatwas, des menaces de mort ou qu’on envoie deux cocktails Molotov dans la rédaction de Charlie 

    En 2010, il perd son fils, le chanteur Mano Solo. Ces dernières années, il était devenu le directeur artistique de Charlie Hebdo et intervenait régulièrement dans les colonnes du Canard enchaîné. De l'année 2014, il  avait retenu «le Djihad et la progression du Front national». Il avait caricaturé les deux. «Il faudrait retourner la bêtise contre elle-même, mais comment?», s'interrogeait-il. 

    Le caricaturiste Cabu est décédé, à l’âge de 75 ans, dans l'attaque terroriste du 7 janvier 2015 « Mon antimilitarisme, je le tiens de la guerre d’Algérie »

    Le caricaturiste Cabu est décédé, à l’âge de 75 ans, dans l'attaque terroriste du 7 janvier 2015 « Mon antimilitarisme, je le tiens de la guerre d’Algérie »

    Ecoutons Cabu une dernière fois 

    Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de 2015, et notamment celles de Charlie Hebdo, le choix de Johnny pour chanter ce dimanche matin place de la République a fait débat. Siné, dessinateur du journal satirique, assure que Charb détestait le rockeur. Moins virulent, Cabu, en 1993 sur France 2, dans l'émission Les 4 Vérités : "Depuis que je suis né, il me casse les oreilles", dit le dessinateur à propos de Johnny. "Il aura gâché ma vie".

    Merci d'arrêter la vidéo après le sujet concerné

    d'autres vidéos sans rapport suivent

    Les 4 vérités : Jean Cabu, caricaturiste par ina


     


     


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    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie

    aurait dû se terminer  plus tôt »

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    De ses plus de deux ans passés en tant que soldat à Alger, en pleine guerre d’Algérie, Henri Busnel

    conserve d’innombrables souvenirs et de très fournis albums photos, notamment du passage du Général de Gaulle pour son fameux discours « Je vous ai compris ».  

    Quelques jours avant le début de la bataille d’Alger en janvier 1957, Henri Busnel, de Ploumagoar (commune située près de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor) débarquait sur place, jeune appelé. Préservé des pires épreuves de la guerre, il espère que la réconciliation entre les deux pays arrive enfin, à l’occasion du 60e anniversaire du cessez-le-feu.

    31 décembre 1956. Après vingt-et-une heures de trajet depuis Marseille, le bateau Ville de Tunis débarque un flot de soldats français à Alger. Parmi eux, Henri Busnel, de Ploumagoar, 19 ans : « On avait peur », reconnaît-il aujourd’hui.

    Ces jeunes garçons viennent faire la guerre. À la Une du quotidien L’Écho d’Alger, s’étalent les multiples attentats de la veille : « Quatre bombes dans des églises d’Alger » ; « sept bombes locales samedi dans la soirée… »

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    En Une de l’Echo d’Alger du 31 décembre 1956, de multiples articles relatant les attentats de la veille. | OUEST-FRANCE

    Les parachutistes débarquent

    Henri est embarqué en camion, direction la base de transit. Toute la journée un haut-parleur égrène les affectations de chaque soldat. Pour lui, les patrouilles, à pied ou en jeep, de la brigade aérienne, sur les hauteurs d’Alger.

    Cinq jours plus tard, le président du conseil Guy Mollet confie au général Massu les pleins pouvoirs, civils et militaires. Le 7 janvier, jour où débute la bataille d’Alger, 8 000 parachutistes arrivent d’Égypte, pour « pacifier » la ville.

    « J’ai fait mes premières patrouilles vers mi-janvier, se remémore Henri Busnel. D’abord affecté à la radio, je donnais notre position chaque quart d’heure. Par six ou huit, nous allions dans les bidonvilles, à la recherche des principaux leaders du FLN. Il y avait des attentats tous les jours ».

    « J’étais invité pour le couscous »

    Il devient chef de patrouille, sans faire de zèle : « Le poste de commandement des bérets verts était dans mon secteur… ils n’avaient pas besoin de nous ». Au fil des semaines, les habitants reconnaissent Henri. Les Algérois savent qu’ils n’ont pas grand-chose à craindre des jeunes de l’armée de l’air : « On faisait des fouilles, de la pacification. Je cherchais le bon contact, j’étais parfois invité pour le couscous. Caporal-chef, je n’étais pas un très bon soldat », sourit-il.

    « On entendait des gens hurler »

    D’autres souriaient moins à l’époque : « Lors de nos patrouilles de nuit, près de la villa Sésini (QG du premier régiment de légionnaires parachutistes), on entendait des gens hurler, c’était atroce. On savait qu’il y avait de la torture, mais on ne connaissait pas les détails. Aujourd’hui, je le sais, j’ai lu… Mais des atrocités, il y en avait des deux côtés. »

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    La villa Sésini, sur les hauteurs d’Alger, QG des légionnaires du 1er régiment de parachutistes, et lieu de torture des membres présumés du Front de Libération national. | OUEST-FRANCE

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    En avril 1957, il est « triste » d’apprendre la mise aux arrêts du général pacifiste Jacques de Bollardière, qui s’est élevé contre la torture et qu’il admire. « Mais l’idole, à Alger, c’était Massu, général deux étoiles, comme lui ».

    Dans la foule pour de Gaulle

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    L’arrivée du général de Gaulle à l’aéroport d’Alger, le 4 juin 1958. Ici aux côtés des généraux Rouget, Jouhaud, Allard et Salan. | OUEST-FRANCE

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

     

    Le salut au général Massu, coiffé de son éternel béret, et idole des Français d’Algérie à l’époque. Le général Salan a le visage fermé. Futur chef de l’organisation armée secrète (OAS), ce dernier aura lutté pour le maintien de l’Algérie française. | OUEST-FRANCE

     

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    Le général de Gaulle au balcon du gouvernement général, lors de son fameux discours, « Je vous ai compris » | OUEST-FRANCE

    Le 4 juin 1958, fraîchement investi président du Conseil, le général de Gaulle arrive à Alger. Au balcon du gouvernement général, il lance « Je vous ai compris ». Dans la foule, comme la majorité, Henri Busnel comprend que de Gaulle a « presque promis l’Algérie française. C’était une telle liesse. Massu avait gagné la bataille d’Alger, c’était apaisé, je pensais que la guerre s’arrêterait là ».

    Sur le bateau du retour, le 5 janvier 1959, Henri repart vers sa vie en France, dans une usine d’éléments de précision, entre Trémuson et le Léguer, où il passera toute sa carrière.

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    Des centaines de milliers de personnes ont assisté, ce jour-là, au discours historique du général de Gaulle à Alger. | OUEST-FRANCE

    La paix attendra la signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962, et le cessez-le-feu du lendemain. Soixante ans plus tard, Henri pense la même chose : « J’étais déjà pour une Algérie indépendante. Après tout, c’est leur pays. Tout ça aurait dû se terminer beaucoup plus tôt. »

    TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer  plus tôt »

    Henri Busnel, ici avec une affiche réalisée spécialement pour la venue du général de Gaulle à Alger, en juin 1958. | OUEST-FRANCE

    Régulièrement, il feuillette son album de centaines de photos d’une époque que lui a bien vécue, et garde un espoir en tête : « Une réconciliation définitive entre France et Algérie et qu’enfin, l’on retrouve de la sérénité ».

    SOURCE : TÉMOIGNAGE. « La guerre d’Algérie aurait dû se terminer plus tôt » (ouest-france.fr) 

     


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    "Tout ce que nous avons fait en Algérie n'a servi à rien"

     

    "Tout ce que nous avons fait en Algérie n'a servi à rien"

    Gilles Pélisson est l'un des 17 anciens combattants à avoir partagé son témoignage. - Photo : DR

    La comcom de la Veyle a commandé un film pour rendre hommage et recueillir les témoignages d'anciens combattants de la Guerre d'Algérie vivant sur son territoire.

    Après la projection du film en avant-première, les vétérans sont unanimes : "Tout ce que nous avons fait en Algérie n'a servi à rience sont deux ans de notre vie que nous avons perdus". Certains ont les larmes aux yeux, émus de découvrir ou de redécouvrir les témoignages de camarades qu'ils côtoient depuis des années, mais aussi touchés de revoir le visage d'un de leurs amis décédé récemment. Pendant 52 minutes, le documentaire "Confidences de soldats, les appelés de la Guerre d'Algérie", réalisé par Cathy Gimenez, regroupe les témoignages de 17 anciens combattants. "Quand nous sommes partis du port de Marseille, on nous disait que l'on allait faire du maintien de l'ordre, mais ce n'était pas le cas. Nous n'avons fait que protéger des gros propriétaires et des colons. Si l'Algérie était vraiment française, les Algériens auraient eu les mêmes droits que les Français", expliquent les vétérans.

    SOURCE : "Tout ce que nous avons fait en Algérie n'a servi à rien" (lavoixdelain.fr)

    "Tout ce que nous avons fait en Algérie n'a servi à rien"

    "Tout ce que nous avons fait en Algérie n'a servi à rien"

     

     

    Ce documentaire est mis en ligne sur le site de la Communauté de Commune de La Veyle ainsi que sur mon blog aujourd'hui 10 mai 2022. 

    Michel Dandelot

     

     

    "Tout ce que nous avons fait en Algérie n'a servi à rien"

     

    Cathy Gimenez, la réalisatrice du documentaire, a rédigé un article sur son site internet :

    https://www.desrevesencouleurs.fr/2022/04/11/confidences-de-soldats-réalisation-d-un-documentaire/

     


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    Il y a 77 ans, la France coloniale commettait les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata 

    Les crimes impunis

     

        Il y a 77 ans, la France coloniale commettait les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata *** Les crimes impunis

    La colonisation était une entreprise génocidaire 

     

    Les massacres ont duré plusieurs semaines.

     Plus de deux mois, disent des sources concordantes.

    En 77 ans d'Histoire, les massacres du 8 mai 1945 conservent toute leur charge et reviennent annuellement reposer la question de l'horreur coloniale. Ce n'est certes pas le seul acte d'assassinat de masse commis par le système colonial en Algérie. Tout au long de la conquête française de l'Algérie d'horribles tueries ont été perpétrées. Des tribus entières avaient été décimées. La colonisation était une entreprise génocidaire. C'est un fait documenté par les historiens qui s'appuient sur des faits attestés, souvent par les criminels eux-mêmes.

    Cela pour dire que les massacres du 8 mai 1945 ne constituent pas un fait isolé dans la longue nuit coloniale. Elles ont, cependant ceci de différent est qu'ils ont été commis au moment même où le monde occidental fêtait la victoire contre le nazisme. Il n'est pas besoin de rappeler qu'en première intention, les Algériens avaient voulu joindre leurs espoirs à ceux retrouvés des Européens qui venaient juste de sortir du joug allemand. Parmi ces Européens, les Français qui avait souffert de l'occupation de leur territoire, avec ce que cela supposait d'atteinte à leur liberté et à leur dignité. On peut imaginer 77 ans plus tard, l'effroi des Algériens de voir les canons de fusils se retourner contre eux. Le mal est dans l'acte lui-même au jour J. Les colons et les soldats français ont tiré à vue. Ils ont assassiné des dizaines de milliers d'hommes et de femmes.

    Mais plus que la répression des manifestations pacifiques, les historiens retiennent l'acharnement de l'armée coloniale et des milices de colons sur la population algérienne. Il faut souligner à ce propos, que le massacre a duré plusieurs semaines. Plus de deux mois, disent des sources concordantes. En fait, les historiens ne divergent pas sur ce fait précisément. Les chiffres avancés par les uns et les autres sont assez disparates, mais le plus insignifiant d'entre ces statistiques marquait déjà la sauvagerie des colons et du système qui les protégeaient depuis 1830. Il y avait une volonté de génocide, un dessein d'effacer tout un peuple, de lui enlever la joie de la victoire contre le nazisme. Il y a participé. Le sang algérien a été versé dans les champs de bataille des deux guerres mondiales. Mais dans l'esprit des conquérants, l'Algérien n'était pas humain. « On trouvait bien des bêtes dans les zones de combat », pensaient les colons qui n'auraient jamais admis une quelconque aspiration à la liberté du peuple qu'ils martyrisaient.

    Les massacres du 8 mai 1945 disaient clairement aux Algériens que la colonisation ne changerait jamais de visage. De 1830 à 1945, la seule idée fixe d'un colon était d'être le maître absolu de la terre d'Algérie. D'ailleurs le génocide était programmé par les généraux Bugeaud, Lamoricière et autres criminels de guerre, n'était-ce le refus des citoyens français d'émigrer en masse en Algérie. À défaut de liquider tout un peuple, ils l'ont dépossédé de tout, au nom d'une vision prétendument civilisatrice de la France en Algérie.

    77 ans après les massacres du 8 mai et 60 ans après l'indépendance de l'Algérie, le discours des descendants idéologique de ces crapules de généraux, est sensiblement proche des origines de la colonisation. Ils citent les villes et les routes construites et omettent les enfumades, les Casbahs, les mosquées et les écoles détruites. Certains comme Zemmour et Le Pen assument le passé colonial et français et sont capables de rééditer les actes de leurs ancêtres idéologiques.

    Vidéo ajoutée (MD)

    Entre-temps, le peuple français a voté à plus de 90% en faveur de l'indépendance de l'Algérie en avril 1962. Ce peuple, dont la révolution de 1789 a changé la face de l'Europe, sait-t-il ce qu'il s'est réellement passé en Algérie entre 1830 et 1962 ? Lorsque le voile des nostalgiques de l'Algérie française sera levé, il découvrira qu'une minorité d'Européens assoiffés de sang et de pouvoir a commis l'irréparable en son nom. Il apprendra aussi que les Algériens n'en veulent qu'à leurs bourreaux. Ces derniers savent faire la distinction entre le Républicain et le fasciste. Encore aujourd'hui, ils accusent non pas les Français, mais les colonialistes qui ont pris 45 000 vies algériennes, un jour de fête en France.

    SOURCE : https://www.lexpressiondz.com/nationale/les-crimes-impunis-356240 

     


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    Stora revient sur les massacres

    du 8 mai 1945

    Guerre d’Algérie : Stora revient sur les massacres de 8 mai 1945

    Si le 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, cette date porte une toute autre signification en Algérie, notamment dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata où plusieurs milliers d'Algériens ont perdu la vie, victimes de la répression française. Pour évoquer cet épisode sombre qui a marqué la mémoire algérienne et amorcé les prémices de la guerre d’indépendance, Marc Perelman reçoit l'historien Benjamin Stora. Pour lui, des oppositions mémorielles perdurent.

    Stora revient sur les massacres de 8 mai 1945

    Stora revient sur les massacres de 8 mai 1945


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    de détente après trop d’années stressantes

    Cela se passe à 5 km de chez moi : Depuis quelques jours, l’église Sainte-Thérèse de Saint-Rémy (Saône-et-Loire) s’est parée d’un jaune éclatant.

    C’est une couleur qui ne laisse pas de marbre et qui fait surtout jaser… Mais cela me fait penser à ce curé qui a insulté Macron en chantant avec les gilets jaunes en 2019.

     

    QUAND UN CURÉ DÉFROQUÉ PRO "GILETS JAUNES" INSULTE MACRON  EN PLEINE MESSE

      

    Capture d'écran

    Par charentelibre.fr, publié le 4 juin 2019

    “Emmanuel Macron, ô tête de con, on vient te chercher chez toi...”, scande le prêtre en costume ecclésiastique repris en cœur par ses fidèles en jaune. La scène se passe dans l’église du Planquay, commune de l’Eure.

    Emmanuel Macron compte des opposants jusque dans les églises. Une vidéo devenue virale circule dans laquelle on peut voir un prêtre de l'Eure célébrer une messe «anti-Macron», le lendemain de l’acte 29 des gilets jaunes.

    Dans cette vidéo, on peut voir le curé Francis Michel chanter en plein office dans l’église du Planquay, face à un groupe de gilets jaunes. La chanson n’est ni un "Gloria", ni un "Avec toi Seigneur". "Emmanuel Macron, ô tête de con, on vient te chercher chez toi...", scande le prêtre en costume ecclésiastique repris en cœur par ses fidèles en jaune.

     


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    Germaine Tillion, une voix contre la torture

    «Germaine Tillion a su traverser le mal sans se prendre pour l’incarnation du bien», disait Tzvetan Todorov. © Manoocher Degathi/AFP

     

    Les Amis de l’Humanité et l’association Germaine-Tillion rendront hommage à la résistante et ethnologue, le samedi 21 mai 2022. Une journée pour célébrer les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie.

    Au plus noir de la guerre ­d’Algérie, il y eut des éclairs d’humanité. L’un des plus exceptionnels porte un nom : Germaine Tillion. Dont la vie, pourrait-on dire, sans abuser de l’image, est un roman : ethnologue dans les Aurès (1934-1939), résistante au nazisme et déportée à Ravensbrück (1940-1945), de retour dans l’Algérie de la misère et de la guerre (1954-1962), une voix contre la torture jusqu’en 2000 avec l’Appel des douze, publié dans l’Humanité, qui défraya la chronique et dont l’ultime soubresaut fut la reconnaissance présidentielle, le 13 septembre 2018.

    Revenir au cas Germaine Tillion, pour les soixante ans de la fin de cette dernière et sale guerre coloniale, est un rendez-vous incontournable. Les Amis de l’Humanité l’ont fixé au samedi 21 mai (15 heures) dans l’endroit même où s’est tenue la rencontre précédente, sur le même sujet, à l’auditorium du carré Pleyel (5, rue Pleyel, à Saint-Denis). L’association Germaine-Tillion sera associée à l’hommage.

    Mais les Amis de l’Humanité ont une raison particulière qui motive cette invitation. L’espace, qui porte leur nom à la Fête du journal, est celui-là même qui a eu pour invitées deux femmes d’une détermination inouïe : Louisette Ighilahriz, dite Lila dans l’Armée de libération nationale, dont les révélations sur la torture et les viols subis, publiées dans le Monde du 20 juin 2000, puis dans l’Humanité du 26 juin, furent suivies de sa venue à La Courneuve, le 16 septembre 2000.

    Son maître Marcel Mauss, compagnon de Jean Jaurès

    Dans ce type de croisement des destins dont l’histoire a le secret, c’est Germaine Tillion elle-même qui était accueillie, dans le même cercle, trois années plus tard, le 12 septembre 2003. Accueillie, en famille, la sienne, avec sa sœur, et accueillie en famille, celle de son maître, Marcel Mauss, compagnon de Jaurès, et dont on trouve la signature dans les colonnes du journal fondé le 18 avril 1904. On commencera, ce 21 mai, par la projection du documentaire Germaine Tillion par elle-même. Tout y est dit, en une heure et un peu plus, en termes d’information sur des événements vécus de ce terrible siècle, et plus encore dans une réflexion qui fera dire à Tzvetan Todorov qu’elle « a su traverser le mal sans se prendre pour l’incarnation du bien ».

    Nelly Forget

    Une amie de cœur et de parcours de Germaine Tillion sera là. Nelly Forget a fait partie du service des centres sociaux éducatifs en Algérie. Elle dialoguera avec deux témoins proches de cette entreprise unique qu’on a voulu détruire à quatre journées du cessez-le-feu de la guerre. Le 15 mars 1962, six enseignants de ces centres, dont l’écrivain Mouloud Feraoun, ont été massacrés à Alger par l’OAS qui pratiquait la politique de la terre brûlée.

    Jean-Philippe Ould Aoudia

    Jean-Philippe Ould Aoudia est le fils de l’une des victimes, et son livre l’Assassinat de Château-Royal (1) publie un poème bouleversant de Djamal Amrani, dont la signature mentionne « Oujda. 1962 (avril). État-major de l’ALN ».

    Germaine Tillion, une voix contre la torture

     Alain Ruscio

    L’historien Alain Ruscio, qui participera à ce dialogue, avec son ouvrage sur l’OAS (2), a travaillé sur les guerres de libération nationale, en Indochine et en Algérie.

    Inscriptions au 0149227417 

    (1) L’Assassinat de Château-Royal – 15 mars 1962, de Jean-Philippe Ould Aoudia, éditions Tirésias/Michel Reynaud, 1991. (2) Nostalgérie. L’interminable histoire de l’OAS, d’Alain Ruscio, la Découverte, 2017. Les Ennemis complémentaires, de Germaine Tillion Tirésias/Michel Reynaud, 2005.

     


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    Algérie : l'héritage empoisonné des essais nucléaires français, 60 ans après l'accident du tir Béryl

    Algérie : l'héritage empoisonné des essais nucléaires français, 60 ans après l'accident du tir Béryl

    Avant la Polynésie, l'Algérie a été le théâtre des essais nucléaires français, qui ont continué après l'indépendance du pays. Ces tests ont connu des épisodes parfois dramatiques. Ainsi, le 1er mai 1962, le tir Béryl ne s'est pas déroulé comme prévu, sous les yeux effrayés de ministres venus constater à In Ekker la grandeur nucléaire de la France. Karim Yahiaoui et Georges Yazbeck ont retrouvé un témoin de cet essai raté dont les effets dévastateurs sur les hommes et l'environnement perdurent.


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    Témoigner 

    avant de disparaître

     en disant la vérité

    sans réécrire l’histoire

    en la déformant…

     

    60 ans des accords d'Evian : commémorer pour apaiser

     les mémoires ?

     

    Avant de disparaître : témoigner en disant la vérité sans réécrire l’histoire en la déformant…

     

    Le 19 mars 2022 s'ouvre une période de commémoration des 60 ans des accords d'Évian destinés à mettre fin à la guerre d'Algérie. L'Élysée, qui a choisi cette date, apporte une précision : "commémorer n'est pas célébrer". Une formule qui illustre, sans doute, toute la complexité de cette page de l'histoire franco-algérienne.

    Viols pendant la guerre d'Algérie, un scandale occulté

     

    Avant de disparaître : témoigner en disant la vérité sans réécrire l’histoire en la déformant…

     Il y a soixante ans, l'Algérie prenait son indépendance. Si beaucoup d'ouvrages et de documentaires ont été réalisés sur la guerre d'Algérie, très peu ont abordé la question du viol. Honte des anciens soldats de l'armée française, censure ou auto-censure des femmes en Algérie, Florence Gaillard a mené l'enquête sur ce sujet tabou.

     

     

    Anniversaire de l'Algérie indépendante


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    DÉCLARATION

    DU MOUVEMENT

    DE LA PAIX

    À L’OCCASION DU 1ER MAI

     

    DÉCLARATION DU MOUVEMENT DE LA PAIX À L’OCCASION DU 1ER MAI 

    A l’occasion du 1er mai : Journée internationale des droits des travailleur·euses, le Mouvement de la Paix appelle à participer aux rassemblements partout en France pour la paix, la justice sociale et pour la réalisation de tous les droits humains.

     

    Le Mouvement de la Paix a souvent souligné que le préambule de la charte constitutive de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) stipulait dès 1919 que « Une paix universelle et durable n’est envisageable que sur la base de la justice sociale ». Avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le 1er mai 2022 nécessite d’affirmer avec force la convergence entre les luttes des travailleurs pour leurs droits et la lutte pour la Paix.

     

    C’est pourquoi Le Mouvement de la Paix souligne l’importance des déclarations communes des principales organisations syndicales dans plusieurs départements de France, qui comme celles d’Île-de-France ont «tenu à réaffirmer leur opposition résolue à toute forme de guerre dont elles constatent que ce sont toujours les travailleur·euses qui en payent le prix fort.

     

    Hier en Irak, en Libye, au Mali, en Syrie, mais aussi au Yémen, en Éthiopie… comme aujourd’hui avec la dramatique agression en Ukraine. Quelle que soit la couleur des avions et des chars, ils tirent sur des populations innocentes, sur les enfants et les travailleur·euses. Les réfugié·es, d’où qu’elles et ils viennent doivent être accueilli·es dignement et sans discrimination. Les citoyen·nes russes et biélorusses qui expriment leur opposition à la guerre doivent être soutenu·es. Nos organisations syndicales exigent l’arrêt immédiat des combats et le retrait immédiat des troupes russes du sol ukrainien. Elles expriment leur solidarité avec les peuples qui en subissent les conséquences.»

     

    Heureusement, les peuples partout à travers le monde agissent sous des formes variées, y compris là où c’est le plus difficile, pour exiger la réalisation de leurs aspirations à travers la construction d’un monde de justice et de paix.

     

    Les moyens humains, technologiques, scientifiques et financiers existent. Pour cela il est absolument nécessaire de diminuer drastiquement les dépenses militaires mondiales qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, s’élèvent en 2021 à 2113 milliards de dollars – 1966 milliards d’euros (source SIPRI).

     

    C’est pourquoi le Mouvement de la Paix appelle partout en France à se joindre aux manifestations du 1er mai organisées par les syndicats pour dire stop à toutes les guerres, à toute violence et pour appeler à l’action:

     

     Pour un monde de justice et de Paix  Pour la solidarité et lamitié entre les peuples, le rejet du racisme et de la xénophobie  Pour le respect des droits humains  Pour laccueil inconditionnel et non discriminatoire des personnes réfugiées  Pour stopper la militarisation du monde  Pour un monde débarrassé des armes nucléaires  Pour la résolution des conflits dans le cadre des Nations- Unies  Pour l’égalité hommes/femmes  Pour des médias débarrassés de lemprise des multinationales et des lobbies du complexe

    militaro-industriel  Pour la justice climatique   Pour une culture de la paix et de la non-violence.

    Pour l’avenir de l’humanité, il n’y a pas d’autres chemins que la paix.

    Le 1er mai participons aux rassemblements organisés par les syndicats.

     




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    Extrême droite : lettre à M. MACRON

    Extrême droite : lettre à M. MACRON

    Monsieur le Président,

    Dans votre discours du 24 avril dernier vous avez déclaré : “Nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Je veux ici les remercier.” Le premier mai prochain vous avez une occasion rêvée pour en faire la démonstration : venez déposer une gerbe de fleurs au Pont du Carrousel à Paris pour commémorer l’assassinat de Brahim Bouarram du 1er mai 1995.

    Cependant, vous avez donné récemment des gages à cette mouvance (pro Algérie Française / OAS) toujours si fidèle à cette extrême droite. Lors de votre discours du 26 janvier dernier en dédouanant l’OAS de sa responsabilité lors de la fusillade du 26 mars 1962, vous avez « oublié  » d’évoquer que c’est le commando de l’OAS qui a ouvert le feu sur le 4ème RTA. Et, en déclarant : « Ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République » vous inversez les responsabilités. Avec cette caution de Président de la République, vous avez ainsi gravement falsifié la réalité historique, et cautionné l’extrême droite.

    Effectivement, l’extrême droite, et tout particulièrement le FN/RN et « Rencontres », sont un grave danger pour les valeurs de notre République, voici quelques rappels historiques marquants :
    -  En 1956, Jean-Marie Le Pen qui venait d’être élu député sur une liste poujadiste. Il décida de démissionner pour se rengager dans l’Armée « pour casser du Bougnoule » (selon sa formule). Il se retrouva responsable du centre de torture de la Villa Susini. Il y appliqua les méthodes de Gestapo. Lors du procès en appel contre le Journal Le Monde, le 6 octobre 2004, lors de cette audience il déclara être très fier des décorations qu’il avait reçu dans les jardins de cette Villa à ce moment-là.
    -  Le 1er mai 1995, à l’occasion du traditionnel rassemblement parisien du FN (au pied de la Statue de Jeanne d’Arc, pour honorer cette vaillante patriote française qui s’était battue pour bouter hors de France les étrangers -les Anglais- alors) 5 militants (skinheads) venus pour cette manifestation se détachèrent du cortège et jetèrent dans la Seine au pied du Pont du Carrousel un jeune maghrébin (marocain) Brahim Bouarram.
    -  Le 24 avril est la journée de commémoration de la Déportation pendant la seconde Guerre Mondiale. Dans l’émission « La Grande Librairie » sur France 5, le 27 avril 2022, Jacqueline Fleury-Marié, Julia Wallach et Joseph Weismann ont témoigné, de façon très poignante sur les conditions de leur déportation. Le 13 septembre 1987, Jean-Marie Le PEN (alors président du FN et candidat à l’élection présidentielle), déclarait, au sujet de la déportation, que les « chambres à gaz » étaient un détail de l’histoire. Jamais, depuis, le FN ni le RN n’ont contesté cette énormité.

    Cet héritage lepéniste n’a jamais été mis en cause par ses héritiers.

    Le 24 avril dernier, j’ai cependant glissé un bulletin à votre nom dans l’enveloppe pour cette élection présidentielle, avec beaucoup, beaucoup d’hésitation, essentiellement pour ne pas porter la responsabilité de mettre au pouvoir une extrême droite porteuse d’un danger mortifère. Mais allez-vous réellement, comme vous venez de vous y engager, à faire barrage à cette extrême droite ? Cela passe évidemment par une correction de votre politique passée et en particulier l’arrêt de l’instrumentalisation et de la falsification de l’histoire de la France comme avec l’utilisation du rapport Benjamin Stora, minimisant énormément le rôle de l’OAS.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes sincères et respectueuses salutations, en espérant des jours plus heureux.

    Henri POUILLOT
    Ancien combattant de la Guerre de Libération de l’Algérie, militant anticolonial, antiraciste.

    C'était en 2017 le candidat Macron à la présidentielle avait rendu hommage à Brahim Bouarram... Mais cette année là il avait dit aussi que " la colonisation était un crime contre l'humanité" cinq années après il a bien changé ce président !!! Pour être complet le 1er mai 2018 le président Macron avait salué la mémoire de Brahim Bouarram et dénonçant la "lèpre raciste"

    "L'exemple tragique de ce à quoi conduisent le racisme et son cortège de violences et de haines"

     

     

    1er MAI 2018 - Des mots forts. En déplacement en Australie ce mardi, Emmanuel Macron a tweeté pour rendre hommage à Brahim Bouarram, tué en 1995 en marge d'un défilé du Front national. "23 ans après, la mort de Brahim Bouarram reste encore et toujours l'exemple tragique de ce à quoi conduisent le racisme et son cortège de violences et de haines", a-t-il écrit.

    "Nous n'oublierons pas et combattrons sans cesse la lèpre raciste, quelles que soient sa forme et ses cibles", a ajouté le président de la République sur le réseau social. Le 1er mai 2017, alors en plein entre-deux-tours, celui qui s'apprêtait à affronter Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle avait rendu un hommage très politique au jeune homme.

     

     

     

    Extrême droite : lettre à M. MACRON


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  • Futur gouvernement : Blanquer s’accroche

    mais même les marcheurs n’en veulent plus !!!

     

    M. le Ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, apprenez aux élèves français que l’Algérie coloniale était une société très inégalitaire

    En 2020 nous nous étions adressés à vous :

    M. le Ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, apprenez aux élèves français que l’Algérie coloniale était une société très inégalitaire 

     Mêmes les plus pauvres des femmes européennes n'ont jamais connu ce qu'ont connu les femmes arabes

     

    M. le Ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, apprenez aux élèves français que l’Algérie coloniale était une société très inégalitaire, c’est la raison principale qui a conduit les colonisés à se révolter.

    M. le Ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, apprenez aux élèves français que l’Algérie coloniale était une société très inégalitaire

    Jean-Michel Blanquer n’a pas aimé l’école qu’il a connue enfant. Sans doute le contexte des premières années n’était-il pas favorable. La famille Blanquer était rapatriée d’Algérie, et avec son père avocat et sa mère prof d’anglais, ils ont vécu en France des premiers mois difficiles qui ont marqué l’enfant qu’il était. Il garde de ces années d’apprentissage une volonté farouche de changement : "On a d’immenses progrès à faire pour détecter en chaque enfant les qualités qu’il a. Notre système est trop enclin à reléguer l’élève, à lui faire perdre confiance en soi", avait-il confié à "l’Obs" en 2010, alors qu’il venait d’être nommé directeur de l’enseignement scolaire. 

    M. le Ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, apprenez aux élèves français que l’Algérie coloniale était une société très inégalitaire

     

    LA GUERRE D'ALGERIE (1954-1962)

     

    En 1954, l’Algérie, dont la conquête a commencé à partir de 1830, est une colonie de peuplement qui a accédé au statut de départements français dans lequel coexistent les populations indigènes majoritairement musulmanes et environ un million de Français appelés « pieds-noirs ». En 1954, les premiers attentats du Front de libération nationale (FLN) marquent le début de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Comment l’Algérie a-t-elle basculé dans un conflit de décolonisation qui a amené la France à s’impliquer dans une longue et difficile guerre coloniale qui a laissé des traces profondes dans les relations entre les deux pays ?

    L’Algérie coloniale est une société très inégalitaire dans laquelle les populations européenne et indigène n’ont pas les mêmes droits.

    Les paysans indigènes ou fellah ont été spoliés de leurs terres et la plupart sont employés dans les grands domaines agricoles aux mains de quelques riches propriétaires terriens européens. Les populations autochtones ont donc au cours des siècles perdu les meilleures de leurs terres. Ils sont dépourvus de droits politiques. Mohammed Dib dénonce cette inégalité criante. Les Européens (majoritairement Français mais aussi Espagnols ou Italiens) vivent dans des conditions très différentes : il existe une minorité riche de Français, propriétaires de domaines agricoles, commerçants ou industriels qui ont mis en valeur le pays en utilisant la main d’œuvre locale employée à bas prix. Mais la plupart des « pieds-noirs » sont des petits artisans ou commerçants ou de petites gens vivant dans des conditions modestes voire misérables. Ils disposent en revanche de droits politiques. Il existe aussi une réelle différence de niveau de vie entre les Français de métropole et les Français d’Algérie. Le « pied-noir » Albert Camus, romancier et journaliste, rappelle que les « pieds-noirs » ne sont pas tous des colons enrichis par l’exploitation des indigènes, lui-même ayant connu dans son enfance la misère. Dans la société algérienne, les aspirations à l’indépendance sont de plus en plus largement partagées. Déjà, le 8 mai 1945, de grandes manifestations avaient montré le désir des Algériens d’avoir plus de reconnaissance de la France et s’étaient soldées par un massacre à Sétif.

    La guerre commence à la suite d’attentats du FLN qui revendique la libération de l’Algérie et du refus de la France de procéder à la décolonisation. La guerre dure près de 8 ans de 1954 à 1962.

    Pour maintenir l’ordre colonial en Algérie, la France envoie les militaires et les soldats du contingent (civils exerçant le rôle de soldat en cas de conflit souvent pendant la période de leur service militaire). Pour lutter contre un ennemi inférieur en nombre et en force qui utilise la guérilla et les attentats contre les civils et les militaires, l’armée française utilise la torture et les violences. L’objectif de la torture est de faire parler les membres des organisations indépendantistes algériennes pour démanteler les réseaux de combattants.

    Le FLN s’appuie sur l’Armée de libération nationale (ALN) composée de fellagas, combattants partisans de l’indépendance, qui disposent de soutiens dans la population locale. Mais ils s’en prennent aussi parfois aux populations arabes insuffisamment engagées auprès du FLN ou aux harkis des soldats arabes engagés aux côtés de l’armée française.

    L’armée française essaie d’occuper le terrain : pour cela, elle rassemble les populations, rase certains  villages pour éviter que les fellagas n’aient des appuis locaux et fait dans le même un intense travail de propagande pour convaincre les populations du bien-fondé de l’occupation coloniale française : scolarisation de la population, équipements de villages en eau, en électricité, en école. Chaque camp essaie donc d’obtenir le soutien de la population locale pour gagner une légitimité et une reconnaissance.

    La guerre d’Algérie qui a des conséquences très importantes dans de nombreux domaines s’achève le 19 mars 1962 par les accords d’Évian.
      

    En métropole, la population française est très clivée : les partisans de l’indépendance et les opposants à la torture manifestent régulièrement et s’opposent aux partisans de l’Algérie française. Certains partisans de l’Algérie française utilisent le terrorisme pour faire pression sur le pouvoir et s’organisent dans une organisation clandestine : l’Organisation de l’Armée secrète (OAS)
    La guerre d’Algérie a aussi une forte influence sur la vie politique intérieure de la France et les institutions de la IV° République, incapable de régler le conflit, devient de plus en plus instable. La IV° République cède la place à la V° République après que le général de Gaulle ait été appelé le 13 mai 1958 à Alger comme recours pour régler la question algérienne. Le 4 octobre 1958, la constitution de la V° République est promulguée et donne à de Gaulle d’importants pouvoirs pour régler la crise.
    Dans le monde, cette guerre ternit le prestige de la France comme patrie des Droits de l’Homme car l’occupation coloniale et l’usage de la torture sont des atteintes aux principes de la volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes et de la dignité humaine. La difficulté de la France à accepter l’émancipation de l’Algérie provient du fait que l’Algérie est considérée comme faisant partie intégrante du territoire français. En 1961, le 18 octobre à Paris, le préfet de police Maurice Papon fait réprimer par les forces de l’ordre une manifestation d’Algériens partisans de l’indépendance qui fait plusieurs morts jetés dans la Seine.
    En 1962, les accords d’Évian accordent à l’Algérie son indépendance : les Européens d’Algérie sont rapatriés en France où ils reçoivent un accueil froid et indifférent. Les harkis engagés aux côtés des Français ont été victimes de massacres sanglants. La guerre d’Algérie laisse des traces profondes, douloureuses et durables dans les deux pays.

     

     


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    Et qu'aurait dit ton grand-père devant cet état de fait accablant ?

    Et qu'aurait dit ton grand-père devant cet état de fait accablant ?

    Serge et Beate Klarsfeld étaient présents ce mercredi 6 avril 2022 pour la cérémonie en hommage des victimes de la Maison d’Izieu.  Archives Progrès /Gaëlle RICHE

    Remerciements à Michel Tréboz et Florent Guillet pour cette insupportable information  reprenant le titre de mon précédent article.

    Michel Dandelot

     

    Ain. À Izieu, commune marquée par la déportation, Le Pen arrive en tête

    B. Brecht . 1941 . " La résistible ascension d' Arturo Ui " 

    " Il est encore fécond le ventre d'où a surgi la bête immonde " 

    Hélas, hélas!

    "Un peuple qui oublie son passé est appelé à le revivre" -Churchill


    La candidate du Rassemblement national est arrivée en tête dans la commune qui a vu 44 enfants juifs déportés et tués à Auschwitz.

    Le résultat du second tour de la présidentielle à Izieu n’a rien d’anodin. Dans cette commune de l’Ain marquée pour toujours par la déportation puis la mort à Auschwitz, en 1944, de 44 enfants juifs et de sept de leurs éducateurs, Marine Le Pen est arrivée en tête ce dimanche. La candidate d’extrême droite a recueilli ce dimanche 51,45 % des voix des 138 suffrages exprimés.

    Un score symbolique

    Un score qui est doublement symbolique puisque le second tour de l’élection présidentielle avait lieu le jour même de la Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation.

    Le 6 avril dernier, Serge et Beate Klarsfeld, traqueurs de nazis étaient venus commémorer les 78 ans de cette rafle ordonnée par Klaus Barbie. Plus que la traque des criminels nazis et l’action du couple pour obtenir le retour en France de Klaus Barbie en 1983, et donc un procès, Serge Klarsfeld a surtout évoqué le travail de fourmi réalisé durant des décennies, afin de collecter photos, dessins et documents sur les enfants. Et ce, partout dans le monde.

    « Il s’est agi immédiatement de mémoire, de mémoire des enfants d’Izieu, a expliqué Serge Klarsfeld. Nous avons poursuivi Barbie pour eux. Ces enfants d’Izieu, j’ai voulu qu’ils vivent. Qu’à travers la capture de Barbie, leur souvenir atteigne la conscience de l’opinion publique en France et qu’ils soient présents au procès de leur bourreau. Ils ont été présents, chacun, parce que nous avions fait des recherches sur chacun des enfants. »

    Des propos qui prennent un relief particulier.

    En 1998, l'Association du musée-mémorial des enfants d'Izieu avait réagi à l’élection de Charles Millon à la tête de la Région Rhône-Alpes grâce aux voix du Front national. L’élu avait été exclu en novembre de l'association par un vote à huis clos, à la quasi-unanimité des 156 votants. Les membres de l'assemblée générale avaient estimé qu'en se faisant élire président de la région dans de telles conditions, Charles Millon s'était placé de lui-même en dehors d'une association «dont la mission statutaire est la lutte contre toutes les formes de racisme et de xénophobie».

    Maison d’Izieu : 78 ans après, « j’ai voulu qu’ils continuent  de vivre »

    Et qu'aurait dit ton grand-père devant cet état de fait accablant ?

    Le 6 avril 1944, 44 enfants juifs et leurs sept éducateurs étaient déportés. Ils vivaient tous dans la colonie. Si aucun enfant n’est revenu, la Maison d’Izieu poursuit l’œuvre entreprise par Serge et Beate Klarsfeld : que la mémoire des victimes reste vivante.

    SOURCE : Ain. À Izieu, commune marquée par la déportation, Le Pen arrive en tête (leprogres.fr)

     


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