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    La France qui pleure et la France

    qui se réjouit

    La France qui pleure et la France qui se réjouit

     

    Pendant que la France d'en bas se serre la ceinture, la France d'en haut – très haut – se réjouit des 174 milliards d'euros de bénéfices réalisés en 2021 par les entreprises du CAC40. Pendant ce temps, j'attends impatiemment ma retraite de base revalorisée de 4%. Après calcul, cela me rapportera 26 euros. Cette retraite tant attendue qui devait me permettre de vivre, et non de survivre. Liberté, égalité, Fraternité. Mais pour quelles castes ? 

    Ces 26 euros serviront à régler les mensualités de mon fournisseur d'électricité qui fait partie de ce fameux CAC40 et qui s'est réjouit de ses supers profits. Ce PDG dont le groupe n'a pas payé d'impôts en France en 2021-2022.

    Et pendant ce temps, il y a ces Français ni riches, ni pauvres, à qui on demande de faire des efforts, encore et toujours.

    Ces Français qui ne savent plus comment faire pour remplir leur réservoir d'essence, et qui travaillent dur. Ces Français qui passent au système débrouille, en découpant des bons de réductions, à chercher les bonnes affaires qui allègeront leurs dépenses alimentaires.

    Ces Français qui se bousculent devant le rayon "date courte" des supermarchés pour obtenir 20 ou 30% de réduction sur des produits qui seront périmés le lendemain. Des supermarchés qui s'en mettent pleins les poches.

    Ces Français qui espèrent gagner le gros lot à l'Euromillion. 

    Ces Français qui ont rejoint les Restos du Coeur et autres associations qui leur viennent en aide.

    On veut faire croire que ce sont ces Français-là, petits retraités, chômeurs, jeunes, classe moyenne, qui sont responsables de la crise économique, de la crise énergétique.

    Ce sont ceux qui nous gouvernent les fautifs de ce chaos, qui laissent les super-profiteurs se remplir les poches, sans rien dire.

    Ces gouvernants qui méprisent la France d'en bas, la France des « sans dents », la « racaille », ceux et celles qui n'ont pas de Rolex à 50 ans, les fainéants, les Gaulois réfractaires.

    Et Bruno Le Maire, énarque, né dans les beaux quartiers de Paris qui annonce que les Français « ne veulent pas de l'aumône », que fait-il en ce moment ? 10 centimes par-ci 30 par là, un chèque alimentaire en septembre de 100 euros, et 50 euros par enfant, sachant qu'un adolescent mange plus qu'un enfant et qu'un adulte.

    Ce n'est pas de l'aumône ? Les Français méritent mieux que des miettes !

    Signification de aumône ; « Don de faible valeur, que l'on fait à celui qui est dans la misère.» Monsieur Bruno Le Maire, revoyez votre copie.

    Liberté, égalité, Fraternité. Mais pour quelles castes ?

    La France qui pleure et la France qui se réjouit

    SMIC, loyers, prix : la macronie

    et l’extrême-droite s’allient

    contre les travailleurs

    SMIC, loyers, prix, EDF et… gaz de schiste. Les débats se sont éternisés à l’Assemblée nationale sur le « paquet pouvoir d’achat », maintenant adopté. Main dans la main, la macronie et l’extrême-droite ont refusé d’augmenter le SMIC, de bloquer les prix, de geler les loyers, ont prévu de casser EDF, et ont voté la possibilité d’importer… du gaz de schiste dans notre pays. Une alliance de la macronie et de l’extrême-droite contre les travailleurs, et contre la planète. 

    Refus d’augmenter le SMIC 

    Cela aurait été une décision majeure pour des millions de Français, alors que la crise sociale continue de fracasser le pays. Un SMIC à 1500 euros net : une mesure qui aurait changé la vie de millions de personnes, du jour au lendemain. La hausse du salaire minimum a été refusée main dans la main par la macronie et l’extrême-droite.

    Un accord de fond qui ne date pas d’hier. Pendant la campagne présidentielle, Marine Le Pen s’était positionnée contre l’augmentation du SMIC, comme Emmanuel Macron. Alors que les Français sont pris à la gorge par l’inflation historique, l’augmentation du salaire minimum a été rejetée par LREM et le RN. Les députés d’extrême-droite ont approuvé la distribution de miettes et de chèques, portée par le texte de loi du gouvernement, plutôt que la hausse des salaires. « Vos électeurs vous voient. Vous vous couchez contre la logique macroniste qui vise à verser des primes aléatoires car au bon vouloir de patrons et des chèques !

    Bloquer les prix ? Que nenni. 

    Alliés contre les précaires et les plus pauvres, la macronie et l’extrême-droite ont refusé de voter pour cette mesure.

    Pas de gel des loyers 

    Cela a également été refusé par la macronie et l’extrême-droite. De son côté, le gouvernement a défendu un plafonnement à 3,5% de l’augmentation des loyers. Mais c’est en réalité une hausse des loyers, déguisée en plafonnement. Un transfert volontaire de l’inflation, du travail (les locataires) vers la rente (les propriétaires). Pour rappel, la moitié du parc locatif français appartient à 3,5% des ménages de ce pays.

    La casse d’EDF 

    « Ils actent la mort d’EDF, l’explosion des prix et bradent notre souveraineté énergétique » En soutenant cette loi fourre-tout qu’est le « paquet pouvoir d’achat », les députés RN ont aussi voté pour la casse d’EDF. Comment ? En votant pour un texte qui, in fine, oblige EDF à vendre plus d’énergie à prix cassé à ses concurrents. Une casse du service public assumée, au profit du privé et au détriment des plus précaires. Toute la lumière a désormais été faite dessus.

    Autorisation d’importer le funeste gaz

     de schiste en France 

    Enfin, la droite et l’extrême-droite se sont alliées pour voter une mesure… écocidaire. Le « paquet pouvoir d’achat » prévoit l’installation au Havre d’un terminal pour importer du gaz de schiste. Alors que l’urgence climatique est là et que la France est en proie aux flammes de la canicule. Flammes causées par le capitalisme, responsable du dérèglement climatique

    Qu’implique le gaz de schiste ? Une fracturation hydraulique qui pollue les sols et des émissions de méthane libérant des émissions gaz à effet de serre équivalentes au charbon. « Le gouvernement a glissé une bombe climatique dans sa loi ‘pouvoir d’achat ‘», selon les mots du journaliste Mickaël Correia (Mediapart).

    Refus d’augmener le SMIC, de geler les loyers, de bloquer les prix des biens de première nécessité et de l’essence, casse d’EDF et autorisation d’importer le gaz schiste en France. LREM et le RN se sont alliés contre les intérêts des travailleurs. L’alliance capital-fasciste bat son plein. À défaut d’aider les Français à payer moins cher le leur. Une alliance contre les travailleurs, les précaires et contre la planète.

    Prenez garde… Il se pourrait que l’on entende, à nouveau, parler de bras arrachés, des yeux éborgnés et même de morts ? Ce n’est pas nouveau on a déjà connu ça !!! Mais c’est peut-être à ce prix qu’un monde nouveau et meilleur puisse voir le jour... En attendant les prochaines élections présidentielle et législatives.

     


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    RN : le naturel extrémiste revient au galop

     

    RN : le naturel extrémiste revient au galop

     

    Les généraux putschistes André Zeller, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et Maurice Challe (de gauche à droite) faits « citoyens d’horreur » par le maire RN de Perpignan. © Crédit photo : Archives Sud-Ouest.

    Marine Le Pen continue à faire patte de velours. La dédiabolisation de son Rassemblement National demeure à l’état de permanente rhétorique. A peine installés à l’Assemblée nationale française, les 89 députés RN se disent opposants « constructifs » au président Macron. Surtout pas « extrémistes de droite ». Mais chassez le naturel, le voilà qui revient au galop. En l’occurrence, à Perpignan.

    Cette ville de 120 000 habitants, préfecture des Pyrénées-Orientales, a pour maire depuis deux ans, Louis Aliot, chapeau à plumes du Rassemblement National, compagnon de Marine Le Pen de 2009 à 2019 mais resté fidèle sur le plan politique à la Cheffe RN.

    Il fait partie de ces caciques du parti qui ont soutenu la stratégie de dédiabolisation qui vient de récolter ses premiers fruits juteux à l’issue des récentes élections législatives. Ne lui dites pas qu’il est d’«extrême-droite», vous risqueriez de le fâcher tout brun !

    Le fantôme de l’Algérie française 

    Cela dit, dès qu’il s’agit de feue l’Algérie Française, Louis Aliot ne peut se retenir. Sa mère fut «Pied-Noir» et son père, combattant dans l’armée française durant la guerre d’Algérie.

    Il s’est donc lâché du 24 au 26 juin derniers, lors des commémorations consacrées au soixantième anniversaire du rapatriement des Français d’Algérie à la suite du cessez-le feu du 19 mars 1962, manifestations organisées avec l’appui de la mairie de Perpignan (60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie). 

    Le maire a particulièrement mis à l’honneur les terroristes de l’OAS ­– Organisation Armée Secrète – qui a semé la mort peu avant, pendant et après le processus de l’indépendance.

    Les putschistes citoyens d’honneur 

    Il a même élevé au rang de citoyens d’honneur de Perpignan les principaux protagonistes du putsch d’Alger 1961, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc et le « quarteron des généraux en retraite » brocardé par le président de Gaulle dans son célèbre discours du 24 avril 1961, à savoir Challe, Salan, Jouhaud et Zeller. 

    Ce discours télévisé et radiodiffusé a contribué d’une manière décisive à l’échec du putsch par cette injonction destinée en premier lieu aux militaires présents en Algérie : « Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens – je dis tous les moyens – soient employés partout pour barrer la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J'interdis à tout Français, et d'abord à tout soldat, d'exécuter aucun de leurs ordres ». De Gaulle avait trouvé un précieux allié dans le transistor qui a permis à chaque militaire d’écouter en direct son discours.

    RN : le naturel extrémiste revient au galop

    Leur but était de mobiliser l’armée pour contraindre, par la force, le gouvernement gaulliste à renoncer à rendre son indépendance à l’Algérie. Le coup suivant était, sans nul doute, d’instaurer un exécutif autoritaire à la place du pouvoir démocratique, coupable, selon eux, d’abandonner l’Algérie.

    Certes, l’OAS n’avait guère d’autre idéologie que celle de s’opposer par tous les moyens à l’indépendance de l’Algérie. Dans ses rangs figuraient des antisémites, des juifs et des fascistes déclarés, des pétainistes et d’anciens héros de la Résistance. Il n’empêche que les seuls milieux qui les soutenaient ne se trouvaient ni à l’extrême-gauche, ni à gauche, ni au centre, ni à droite – l’OAS a mené plusieurs tentatives d’assassinats contre de Gaulle (l’un a failli réussir au Petit-Clamart le 22 août 1962) – mais dans les mouvements d’extrême-droite fascistoïdes. Qui, d’ailleurs, seront fédérés par Jean-Marie Le Pen, lors de la création du Front National, ancêtre du RN, en 1972. Oui, le monde est petit aux extrêmes !

    L’héritage de l’extrême-droite 

    Même si aujourd’hui, Louis Aliot et les siens nient l’empreinte fascistoïde de l’OAS en soulignant la diversité idéologique de son recrutement, il n’empêche que l’Organisation n’aurait pu qu’instaurer un pouvoir totalitaire en France pour atteindre son but.

     En effet, s’ils avaient réussi leur coup, les putschistes auraient dû museler tous les secteurs sociaux, médiatiques, politiques et économiques de la France d’alors, tant la poursuite de la guerre d’Algérie se révélait impopulaire. Le référendum du 8 janvier 1961 sur l’autodétermination de l’Algérie avait été approuvé par 75% du corps électoral français.

    Dès lors, en glorifiant l’OAS et les putschistes, Aliot revendique un héritage historique qui appartient clairement à l’extrême-droite.

    Dis-moi qui sont tes parrains idéologiques, et je te dirais où tu dois siéger dans l’hémicycle.

    Jean-Noël Cuénod

    SOURCE : RN : le naturel extrémiste revient au galop | Le Club (mediapart.fr)

    RN : le naturel extrémiste revient au galop

     

    Attention danger

     

    la peste brune

     

    se prépare

     

    pour l’élection

     

    présidentielle de 2027

     

    Michel Dandelot 

     


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    Le lynchage de policiers à Lyon

    que nous condamnons

    ravive le racisme d’Etat

    anti-algérien en France 

    Le lynchage de policiers à Lyon  ravive le racisme d’Etat  anti-algérien en France

    Darmanin veut des Afghans et des Syriens

     à la place des Maghrébins. D. R.

    C’est tombé du ciel. L’un des agresseurs de policiers dans un quartier réputé malfamé de Lyon est un Algérien en situation irrégulière. Quelle aubaine pour les partisans du zéro Algérien en France qui ont trouvé dans cet événement l’occasion de relancer la polémique sur les expulsions des sans-papiers, particulièrement algériens, que le gouvernement français peine à exécuter faute, argue-t-il, de coopération de la part des pays d’origine de ces étrangers encombrants.

    Sur les plateaux de télévision, les débats font rage et abondent tous dans le même sens : l’incapacité du ministre de l’Intérieur à assurer la sécurité des Français et son laxisme dans le traitement de ce dossier. Résultat, concluent les «experts en tout» en charge du conditionnement d’une opinion publique française perdue entre les discours arrogants de leurs dirigeants et l’amère réalité de leur quotidien qui va en se dégradant. Voilà donc une bonne méthode de détourner l’attention des Français de ce qui les attend dès cet hiver après que la Russie a décidé de réduire les approvisionnements en gaz, prélude sans doute à une rupture totale d’ici quelques semaines en réponse aux gesticulations stériles de l’Union européenne.

    «Chassez de l’Algérien, il est la source de tous vos malheurs!» Tel est le message véhiculé depuis l’affaire du quartier «multiculturel» de la Guillotière, le Barbès lyonnais. Face aux nombreuses instructions obligeant les Français à réduire la consommation d’électricité, donc de climatisation, en ces temps de fournaise, aux avis portant limitation de l’utilisation du gaz au prochain hiver qui s’annonce rude, aux nouvelles restrictions qui pointent après le rebond de la pandémie du Covid-19 et le refus d’admettre la lamentable inutilité des vaccins pourtant imposés comme une règle inaliénable dont les réfractaires sont mis au banc de la société, qualifiés par Emmanuel Macron même d’obscurantistes (sic), une victime expiatoire devenait nécessaire pour atténuer les effets ravageurs sur le moral des Français de cette dictature qui ne dit pas son nom.

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a jeté un os à la rue, en indiquant qu’il ne s’opposait pas, désormais, à la double peine, c’est-à-dire à l’expulsion de sans-papiers auteurs de délits une fois sortis de prison. Tous les «commentateurs» se sont accrochés à cette déclaration du pensionnaire de la place Beauvau qui, pourtant, assurent des observateurs avertis, ne sera jamais suivie d’effet tant non seulement le gouvernement français n’a pas les moyens de procéder à des expulsions par milliers mais, surtout, un pays jaloux de sa souveraineté comme l’Algérie n’acceptera jamais de recueillir sur son territoire la «misère» de la France, d’autant que celle-ci refuse de remettre aux autorités algériennes des félons, des terroristes et des traitres que Paris héberge, protège et entretient en s’en servant comme moyen de déstabilisation.

    Le pouvoir français a une idée en tête : remplacer les clandestins algériens, marocains et tunisiens par les nouveaux arrivants afghans et syriens. «Nous ne pouvons pas établir des ordres de quitter le territoire français à l’encontre de migrants qui fuient le régime des talibans en Afghanistan», a martelé Darmanin, pour lequel cela «relève du bon sens». La stratégie du «grand remplacement» migratoire que la France officielle souhaite aura pour conséquence l’arrivée en France de flux incontrôlés et de plus en plus intenses de ressortissants d’Asie mineure encouragés par les propos d’un ministre maladroit et, selon de nombreux Français, inapte, qui cherche à cacher son impéritie en braconnant sur le territoire de Marine Le Pen, la femme aux 42% de voix aux dernières élections présidentielles.

    A. S. 

    SOURCE : Le lynchage de policiers à Lyon ravive le racisme d’Etat anti-algérien en France - Algérie Patriotique (algeriepatriotique.com)

     

     

    N’en déplaise à Gérald Moussa Darmanin concernant cet article auquel s’ajoute le commentaire ci-dessous. Son grand-père paternel, Rocco Darmanin, né en 1902 à Béja en Tunisie. Son grand-père maternel, Moussa Ouakid, né en 1907 en Algérie dans le douar d'Ouled Ghalia (ex-commune mixte d'Orléansville dans l'Ouarsenis) a été tirailleur algérien, résistant dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI) en 1944. Mais ses dignes grands-pères doivent se retourner dans leur tombe et avoir honte de leur petit-fils.

    L’Algérie souveraine, indépendante, libre, non alignée et fière de son peuple et ses institutions doit savoir ce qu’elle doit ou ne doit pas faire avec cette France rabougrie, devenue haineuse et plus que raciste. L’histoire commune doit se dire dans toutes ses vérités et le peuple n’est point amnésique car même ses enfants naissent avec les douloureux souvenirs de massacres, oppressions, déportations et exploitations, pillages et destructions !

    L’Algérie colonisée pendant 132 ans auxquels s’ajoutent près de 8 ans d’une guerre effroyable.

    L’Algérie peut être fière de s’être débarrassée de ce colonisateur français monstrueux avec ses crimes d’Etat, de guerre et contre l’humanité.

    L’Algérie ne peut pas récupérer n’importe qui se dit Algérien sans preuve avérée. Et Moussa Darmanin comme José Gonzales devenus bonnet brun et brun bonnet, sans oublier leur compatriote Zemmour et bien d'autres...  ne peuvent rien contre ce peuple algérien fougueux digne et digne avec la tête haute toujours.


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    CNews, LFI, BFM/TV les chaînes

    TV les plus pourries de France

    Ces chaînes d’information

    continue qui accueillent

    et regardent l’extrême droite

    avec les yeux de Chimène

    et Ménard arrive...

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

     C'est l’homme à la mèche évocatrice...  C'était en 2015, en 2022 il a en plus une barbe de "djiadhiste"

    « Le propre de l’émission de David Pujadas, qui a l’expertise et la capacité d’encadrement et de maîtrise de l’antenne, c’est de donner la parole à toutes les opinions ». Voilà qui est si bien dit... par le directeur général délégué de la chaîne LCI, Fabien Namias. Ce dernier ne faisait qu’anticiper sur les réactions après l’annonce, le 8 juillet, de l’arrivée de Robert Ménard dans la grille de rentrée. Le maire de Béziers, réélu en 2020 grâce au soutien du Rassemblement national, tiendra une chronique (un billet) hebdomadaire. Voilà qui arrange bien LCI qui, jusque-là, était jalouse de CNews et de son chroniqueur facho Éric Zemmour. L’extrême droite peut elle aussi se satisfaire. Si l’un s’en va, un autre arrive sur les écrans. Quant à l’équilibre prôné par Fabien Namias, on peut toujours en parler. Bien conscient que le nouvel arrivant n’a cessé, ces dix dernières années, de faire la promotion de Marine Le Pen, LCI promet de décompter son temps de parole, au cas où...
    Mais surtout, le retour cathodique de l’ineffable Bob est entouré de propos très rassurants et insistants sur son virage politique. Le méchant RM serait devenu le gentil Bobby. Pour preuve : il a fait son mea culpa, chez Pujadas précisément, après les propos qu’il avait tenus sur les migrants syriens et irakiens. « (...) je regrette, (...) j’ai honte d’avoir dit et fait parce que ce n’était pas bien. » Na !
    Alors, Bob ? Finie l’histoire avec le fascisme ? Difficile, impossible même d’y croire. Nous ne saurions oublier qu’en 2015, il a débaptisé, chez lui à Béziers, la rue du 19-mars-1962 (la date des accords d’Évian) pour lui donner le nom d’un partisan de l’Algérie française, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc. Nous n’oublions pas non plus ces affiches odieuses, toujours dans les rues de sa commune, comme celle montrant un homme étranglant une femme pour décrire l’État étranglant financièrement les communes en diminuant les dotations.
    Ménard, c’est aussi la répression, les propos racistes (il est l’un des créateurs du site d’extrême droite Boulevard Voltaire), son admiration profonde pour le RN dans toutes ses composantes. Il est encore celui qui donnait des leçons aux journalistes algériens pendant la décennie noire du terrorisme, etc. Son comportement avec la presse française ne prête du reste pas à confusion.
    « Donner la parole à toutes les opinions ». Voilà qui est nouveau, surtout quand on ne peut que constater le positionnement de ces chaînes d’information continue qui accueillent et regardent l’extrême droite avec les yeux de Chimène.

    Rappelons-nous, c’était le 14 mars 2015 et, dans son discours l’extrémiste Ménard occultait la terroriste et criminelle OAS :

    Ménard tu me fais vomir de réentendre ton discours où tu occultes la terroriste et criminelle OAS. C'est toi qui réécrit l'Histoire... HONTE A TOI !!!

    Michel Dandelot

     

    La décision la plus scandaleuse 

    Béziers : Retour sur la journée du 14 mars 2015

    C'est l’homme à la mèche évocatrice... il s'appelle Ménard

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…


    Et l’homme à la mèche évocatrice a mis le 19 mars 2015 les drapeaux en berne bafouant la loi du 6 décembre 2012 (Mais c’est à l’Etat de réagir)... Il n'a jamais réagi... qui dit rien consent...

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

    Béziers : la mémoire de la guerre d’Algérie pour opposer

    Un soleil printanier, à quelques mètres d’un marché populaire de la ville, fait office de cadre à cette journée particulière dans la ville de Béziers. La présence policière se fait de plus en plus nombreuse en ce début d’après-midi du 14 mars 2015 à proximité d’une rue : celle du 19 mars 1962.

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

    Des personnes âgées affluent, un peu perdues dans le quartier, majoritairement vêtues de bérets verts et de drapeaux : ce sont des anciens combattants, anciens parachutistes de la guerre d’Algérie. Beaucoup se trompent et rejoignent un cortège qui n’est pas le leur : car en ce 14 mars, deux rendez-vous se font face, séparés par une présence policière. 

    La cérémonie officielle organisée par la mairie pour débaptiser la dite rue pour la renommer au profit du commandant Hélie De Noix de Saint-Marc. Cet ancien militaire, décédé en 2013, a été un membre actif de l’Organisation Armée Secrète(OAS) [1], organisation terroriste d’extrême-droite, farouchement opposée à l’indépendance de l’Algérie. Il participa à la tentative de coup d’État de 1961, dit putsch des généraux, et justifia la torture qui fut une pratique courante de la répression coloniale. 

    Les suppressions les plus récentes des lieux du 19 Mars 1962 des plus scandaleuses au plus vicieuses…

    En face, à cent mètres, séparés par des barrières et un cordon policier, la contre-manifestation citoyenne aux slogans beaucoup plus jeune et variée dans sa composition : « OAS assassin, Ménard complice », « Il est fini le temps des colonies ». 

    C’est donc, entouré de centaines de « nostalgériques » [2]venus de toute la côte méditerranéenne (où résident l’écrasante majorité de ce qu’on a appelé les rapatriés) anciens de l’OAS et quelques jeunes de la ligue du Midi (organisation de la mouvance identitaire) que le maire organisait une cérémonie pour installer la nouvelle plaque. Prétextant que la date du 19 mars ne marque pas l’arrêt des combats, le maire apparenté FN veut ainsi rétablir une justice. Son discours fut assez révélateur de ses intentions : la France aurait oublié ses compatriotes, ses Harkis. 

    Réécrivant allégrement l’histoire, il évoque une Algérie française pacifiée, régie par des rapports banals entre colons et Musulmans du temps de l’administration française. Dépolitisant à souhait l’Histoire, il ne dit pas un mot sur les conditions des anciens colonisés si ce n’est pour évoquer les exactions du FLN. Par contre, il ne se prive pas de construire un lien avec notre présent. 

    L’ancien président de l’association Reporters sans Frontières parle d’une France assiégée depuis par l’immigration avec une décolonisation qui serait à la source de tous les désordres actuels: 

    « Alors qu’on obligeait un million de Français à quitter leur Algérie natale, on ouvrait la France – quasi simultanément – à des millions d’immigrés bien décidés pour certains à ne jamais se sentir, à ne jamais devenir des Français à part entière. 

    Colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement. Un chassé-croisé dont l’histoire a le tragique secret et dont je redoute que nous ne cessions de mesurer les funestes, les dramatiques conséquences. Je voudrais me tromper. Je crains d’avoir raison. » 

    Une stratégie de la gestion de la ville derrière cet acte  

    Le choix du commandant Saint-Marc n’a rien d’anecdotique et révèle comment ce geste participe d’une stratégie du nouvel édile. Fidèle à sa tradition maurassienne [3]il met au cœur de sa démarche l’idée d’une France éternelle mythifiée autour de son armée et de l’Église dixit le conseiller municipal  communiste d’opposition Aimé Couquet. Il s’agit de mener des coups d’éclat, d’inscrire des marqueurs dans la vie politique locale comme la promotion de la crèche de Noël, de l’armement de la police municipale. 

    C’est une politique de l’ordre, de la force qui cherche à alimenter des affrontements. Le magazine municipal en est un des relais fondamental: la réhabilitation d’un passé médiéval, chrétien face aux désordres (à mater) des populations des quartiers, issues de l’immigration. Dans la 3e ville la plus pauvre de France, et 1ere sur les assujettis à l’Impôt sur la Fortune (ISF) dans le département, c’est l’affrontement qui prévaut. 

    D’ailleurs, les habitants du quartier populaire de la Deveze, mitoyen de la rue du 19 mars 1962, n’ont pas été conviés à l’initiative municipale alors que la mairie avait fait une promotion grandiloquente… Ces habitants sont davantage » dans le cortège  des traitres, porteurs de valise (sic) » qui reçoivent ces qualificatifs du maire, gêné par les huées du contre-rassemblement. 

    A l’initiative d’un « appel des 100″ lancé par les structures locales de la Ligue des droits de l’homme et du Mouvement de la paix, des centaines de bitterrois rejoints par des militants progressistes des départements alentours ont fait entendre un autre son de cloche. Rappelant que la date du 19 mars 1962 entame le processus d’indépendance algérien, ces citoyens ne sont pas dupes du jeu du maire. 

    Parmi ces manifestants, Yamina et Viviane, deux membres de l’association biterroise France-Algérie qui œuvre à mener des actions culturelles entre les deux pays, des projets de coopération pour construire des liens sur des bases de solidarité. 

    Elles sont présentes pour rappeler leurs initiatives, le vrai lien entre les deux peuples. Elles sont convaincues que cette initiative ne représente pas l’opinion majoritaire dans la ville. « Pourquoi parler d’une guerre finie, qui a existé ? Il y a comme un sentiment de revanche » ajoutent-elles. Avant Robert Ménard, il existe dans la vie politique locale un jeu pour flatter la population issue des rapatriés, très organisés comme l’atteste la présence de nombreux sympathisants, parachutistes issus des départements voisins. Ils travaillent à faire apposer des stèles de l’OAS, à réhabiliter leur mémoire. 


    [1] Organisation politique et militaire créée en 1961 regroupant essentiellement des militaires qui refusent la décolonisation. Ils mèneront plus de 1000 actions terroristes en Algérie et en France, tuant des militaires, des policiers et plus de 1000 civils. 

    [2] C’est ainsi que sont nommés couramment les partisans nostalgiques de l’Algérie française 

    [3] Ecrivain et théoricien d’extrême-droite de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, ultranationaliste et royaliste, foncièrement antisémite.

     

     


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    VERSION ALGéRIENNE 

     

    Il a sauvé 2 personnes :

    un Algérien décoré en France

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    Contrairement au cliché que véhiculent certains médias et hommes politiques, la délinquance n’est pas l’unique chose par laquelle se distinguent les Algériens établis en France.

    La diaspora algérienne est aussi capable de suivre de hautes études, d’occuper les postes de responsabilité, de réaliser les exploits sportifs et… d’accomplir les actes de bravoure.

    Le 22 juin dernier, la commune de Gaillon (Normandie, nord-ouest de Paris) a honoré deux jeunes hommes, dont un Algérien, pour acte de bravoure. Il s’agit de Steven Delenge et de Mohammed Lemrini qui, au péril de leurs vies, ont sauvé deux personnes de la noyade.

    Les faits remontent au vendredi 14 mai 2022. Selon le récit de quotidien régional, l’Impartial, il est environ 19 h lorsque le conducteur d’une Twingo perd le contrôle de son véhicule, sort de la chaussée et finit sa course dans un étang.

    «Je nai pas réfléchi, jai sauté directement dans leau» 

    Le premier à intervenir est Steven Delenge, paysagiste de 32 ans, qui était garé juste devant l’endroit de l’accident. Au même moment, Mohammed Lemrini, jeune immigré algérien établi en France depuis 6 ans, et son beau-frère Samir Morsli arrivent face à la Twingo. Sans hésiter, ils garent leur véhicule et se précipitent vers le lieu de l’impact.

    La Twingo, avec à bord deux quinquagénaires, est projetée dans un bassin de rétention d’eau dont le rivage est jonché de déchets. En voyant la voiture flotter dans les eaux sales, les deux jeunes hommes ne se posent pas de questions. Steven Delenge plonge. Mohammed Lemrini le suit immédiatement. «Je nai pas réfléchi, jai sauté directement dans leau», raconte le jeune Algérien.

    Le conducteur et son ami tapent sur la vitre pour tenter de s’extraire, mais en vain. La voiture commence à sombrer. Devant l’urgence, Mohammed décide d’agir. Il casse alors le carreau, mais se blesse à la main. Steven saisit un à un les deux hommes et les extrait du véhicule. Aidés par une autre personne, Steven et Mohammed remontent les hommes à la surface et parviennent à les tirer jusqu’au rivage à la force de leurs bras.

    «Ils ont fait preuve dune grande bravoure

    et dun courage exceptionnel» 

    Quand les secours arrivent, Mohammed Lemrini, dont la main continuait de saigner abondamment, monte avec les deux victimes dans l’ambulance.

    Pour rendre hommage aux deux héros, la commune de Gaillon a organisé, le 22 juin dernier, une cérémonie en leur honneur. Le maire, Odile Hantz, délivre à Steven Delenge et Mohammed Lemrin la médaille de la Ville. Une distinction honorifique qui salue l’acte héroïque qu’ont accompli les trois sauveteurs.

    SOURCE : Il a sauvé 2 personnes : un Algérien décoré en France - Algerie360 

     

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    Sur  le quotidien « l’Impartial »

     

    Eure. Ils sauvent deux hommes

     de la noyade

     

    Mohammed Lemrini, Steven Delange ont reçu la médaille de la ville de Gaillon. Quelques jours plus tôt, ils avaient sauvé deux automobilistes de la noyade. Récit d'un acte héroïque.

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    Stevan Delange est retourné sur le lieu de l'accident pour se remémorer le sauvetage le soir du 14 mai 2022.  ©L'impartial

     

    Il est environ 19 heures, samedi 14 mai 2022, lorsqu’une Twingo ancienne génération pénètre dans la zone commerciale du supermarché Auchan à Gaillon (Eure). Elle dévale à près de 70 km/h la rue Jean-Jaurès en direction du rond-point qui fait le croisement entre les départementales 316 et 6015. Prenant le virage à une vitesse bien au-dessus de la limite autorisée, le conducteur perd le contrôle de son véhicule. Il percute le grillage et traverse la haie à droite. Un bruit sourd retentit.

    Des réactions immédiates

    Steven Delange, paysagiste de 32 ans et membre de la communauté des gens du voyage, est stationné avec sa femme Cindy devant le restaurant l’Atelier.

    Alertés par les bruits de crissements de pneus et le vacarme des branches, ils sortent de leur voiture. Le jeune homme traverse le parking en courant pour rejoindre le lieu de l’accident. « Je connais très bien l’endroit, je savais qu’il y avait une sorte de petit lac de l’autre côté des buissons, or sur l’instant, j’ai pensé que la voiture allait finir sa course dans un arbre », se remémore-t-il. En effet, elle n’est passée qu’à quelques dizaines de centimètres d’un résineux.

    Au même moment, Mohammed Lemrini, jeune Algérien arrivé en France il y a six ans, et son beau-frère Samir Morsli s’engagent en sens inverse sur la même route. Arrivés face à la Twingo, les premiers témoins constatent que la voiture folle ne maintiendra pas sa trajectoire. En effet, le véhicule dévie et transperce le grillage juste devant eux. Sans hésiter, ils se garent en bordure de route et se dirigent à toute allure vers le lieu de l’impact. Ils découvrent la scène, affolés.

    Une eau trouble

    Traversant l’espace boisé à droite de la chaussée, le véhicule est projeté dans le bassin de rétention à une vingtaine de mètres de la berge.

    L’eau est trouble, sale et le rivage est jonché de déchets. Mais en voyant la voiture flotter au milieu du bassin, les deux jeunes hommes n’hésitent pas une seconde.

    Steven Delange plonge. Mohammed Lemrini lui emboîte le pas. « Je n’ai pas réfléchi, j’ai sauté directement dans l’eau », raconte le jeune homme, qui a subi depuis une éruption cutanée et de vives démangeaisons causées par l’eau croupie. 

    Arrivés à la hauteur du véhicule, ils perçoivent l’entrebâillement de la fenêtre du conducteur. De l’autre côté de la vitre, les visages tétanisés des deux quinquagénaires qui tapent tant bien que mal sur la vitre pour tenter de s’extraire, en vain.

    « Ils appelaient à l’aide, ils hurlaient qu’ils allaient mourir » dit Steven Delange.

     

    L’eau commence à s’infiltrer

    L’eau commence à s’infiltrer dans la voiture par la fente étroite de la vitre. Le temps est compté. Mohammed parvient à casser le carreau, mais il se blesse à la main. Dès lors, la voiture commence à se remplir d’eau. Elle coule vers le fond du bassin. La profondeur doit être de trois ou quatre mètres et les passagers ne savent pas nager.

    La voiture s’enfonce vers la vase

    Sans réfléchir, Steven Delange saisit un à un les deux hommes par le col du t-shirt, pour les extraire du véhicule. Un geste spontané en l’espace de quelques dixièmes de seconde, car la voiture continue de s’enfoncer vers la vase. Aidés d’une autre personne qui n’a pas souhaité témoigner, Steven Delange et Mohammed Lemrini remontent les hommes à la surface. Ils les tirent jusqu’au rivage, à l’unique force de leurs bras, épuisés. « Je suis fier d’avoir sauvé une vie », témoigne Steven Delange. 

    Il faut stopper l’hémorragie

    La main de Mohammed Lemrini saigne beaucoup et Cindy Delange utilise les vêtements de leur bébé pour lui faire un garrot afin de stopper l’hémorragie. Quelques minutes plus tard, les gendarmes arrivent sur place et prennent en charge les victimes, constatant leur fort taux d’alcoolémie. Mohammed Lemrini, dont la main saigne toujours, monte avec les deux victimes dans l’ambulance. 

    Une cérémonie pour saluer leur courage

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

     

    Stevan Delange et Mohammed Lemrini accompagnés d'Odile Hantz, maire de Gaillon (Eure), lors de la remise de médaille de la ville le 22 juin 2022. ©Mairie du Gaillon

    Le 22 juin dernier, Odile Hantz, la maire de la commune de Gaillon, recevait les jeunes hommes pour leur délivrer la médaille de la ville. Une distinction honorifique pour saluer le geste héroïque dont ont fait preuve les trois sauveteurs.

    « Ils étaient là à cet instant et ils ont fait preuve d’une grande bravoure et d’un courage exceptionnel. Ils n’ont pas hésité une seconde à leur porter secours et à plonger dans cette eau trouble et profonde pour sauver ces deux hommes », peut-on lire dans le communiqué de la mairie, publié sur le réseau social Facebook à la suite de la cérémonie.

    Ils sauvent deux hommes de la noyade

    La ville de Gaillon (Eure) a remis aux sauveteurs la médaille de la ville pour saluer leur courage et leur bravoure. ©Mairie de Gaillon

     

    Un souvenir gravé dans les esprits

    Un souvenir mémorable que les jeunes hommes et leurs familles respectives ne sont pas prêts d’oublier. Papa de quatre garçons, Steven Delange a raconté l’événement à ses enfants. Profondément marqué par cette soirée où le drame fut évité de justesse, il leur inculquera ce même dévouement dont il a pu faire preuve. Il ajoute : « À leur majorité, lorsqu’ils seront en âge de conduire, j’insisterai sur le fait qu’ils doivent boire avec modération, et surtout, qu’il ne faut pas prendre le volant ensuite ».

    Papa depuis quelques semaines, Mohammed Lemrini, en formation à l’usine Renault, gardera longtemps en mémoire ce fameux soir de mai 2022. 

    SOURCE : Eure. Ils sauvent deux hommes de la noyade | L'Impartial (actu.fr) 


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    Jacques Pradel, un Pied-Noir progressiste révolté

    Jacques Pradel, un Pied-Noir progressiste révolté

     

    Un Pied-Noir révolté. Alors qu'il était lycéen à Oran, Jacques Pradel a été profondément marqué par les violences de l'OAS en 1962. Il raconte ici son parcours et son refus de la récupération des Pieds-Noirs par l'extrême droite, en juin 2022 à Perpignan, peu avant l'anniversaire de l'indépendance algérienne, et par la déclaration le 29 juin 2022 à l'Assemblée Nationale de son doyen, le député Rassemblement National José Gonzalez.

     

     


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    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Le samedi 25 juin, le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée rebaptisait symboliquement la place de la Victoire en "place Mouloud Feraoun.

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    Discours de Louis Aliot (RN), le 24 juin, au couvent Sainte-Claire-de-la-Passion, en célébration de l'Algérie française. © Raymond Roig / AFP

     

    À quelques jours des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, le maire Louis Aliot (RN) met à l’honneur l’Organisation armée secrète (OAS) et les responsables du putsch d’Alger pendant un grand week-end d’hommage à « l’œuvre coloniale ».

    Le menu est copieux et pour le moins indigeste. Pendant trois jours, la ville de Perpignan, qui a versé pour l’occasion 100 000 euros au Cercle algérianiste, une association de nostalgiques de l’Algérie française, organise  jusqu'au dimanche 26 juin un événement où elle se proclame « capitale des Français d’Algérie ».

    Au programme : célébration de l’œuvre colonisatrice et « civilisatrice » de la France, mise à l’honneur des responsables de l’Organisation armée secrète (OAS) et des généraux putschistes… Le tout sous la tutelle du maire Rassemblement national (RN) Louis Aliot. À l’occasion d’un « dîner des 60 ans » [de l’exode des Français d’Algérie - ndlr], l’édile, issu d’une famille de pieds-noirs, « élèvera au rang de citoyen d’honneur de la ville » trois responsables du putsch d’Alger.

    Après une exposition relativement modeste l’an dernier sur « les victimes oubliées de la guerre d’Algérie » dans une salle jouxtant la mairie, le maire d’extrême droite a, cette fois, voulu faire les choses en grand. L’événement se déroule au palais des congrès, avec dix-neuf expositions dans cinq lieux de la ville.

    Il se terminera, dimanche matin, par une « procession » du palais des Congrès jusqu’à la cathédrale, « en présence des statues de Notre-Dame de Santa Cruz, Notre-Dame d’Afrique », suivie d’une « prière pour les nôtres ».

    Après de multiples demandes, Mediapart n’a pas été accrédité pour assister à l’événement. « Nous sommes complets et les dernières places qui restent seront réservées à nos adhérents », nous a répondu une responsable du Cercle algérianiste.

    Pendant le week-end, Perpignan réunit tout le ban et l’arrière-ban des défenseurs d’une Algérie éternellement française, les représentants d’une histoire mythifiée de l’œuvre coloniale en Algérie.  

    Tout le ban et l’arrière-ban des défenseurs d’une Algérie éternellement française est attendu à Perpignan.

    Dans ce monde qui se vit comme assiégé – un an après la publication, par exemple, du rapport Stora, le journaliste du Figaro Magazine Jean Sévillia, auteur de nombreux articles et ouvrages sur le sujet, viendra débattre avec l’essayiste Jean-Yves Faberon, auteur du nostalgique D’Algérie (L’Harmattan), d’une question qu’on pressent comme de plus en plus brûlante : « Face à la montée de la déconstruction de l’histoire de l’Algérie française, peut-on espérer un jour endiguer le phénomène ou faut-il le voir comme une fatalité ? »

    Dans ce cercle fâché avec le travail des historiens qui, année après année, est venu battre en brèche l’histoire mythifiée de la colonisation, avec son éternelle imagerie de « routes, hôpitaux, écoles » construits pour le plus grand bonheur d’une population algérienne, étonnamment ingrate, s’est mise en place une histoire parallèle qui se raccroche aux derniers alliés. La recherche historique les trahit ? Pourquoi ne pas interroger l’armée – ou une partie de l'armée – sur ce passé en train de s’estomper ?

    « En quoi l’armée peut-elle être un outil de transmission de la mémoire de la guerre d’Algérie ? », interroge ainsi, de manière révélatrice, l’une des tables rondes du week-end. Y ont participé Christophe Assémat, présenté comme un « docteur d’État en science politique ». Ce militaire, auteur d’un roman sous pseudonyme, Frères de solitude (éditions de l’École de guerre), est le fils de Jean Assémat, fondateur avec Roger Trinquier l’Union nationale des parachutistes (UNP), le théoricien de la « contre-subversion » et le défenseur de l’emploi de la torture en Indochine comme en Algérie.

    À la même table, se trouvait le père Kalka, aumônier du 1er régiment de chasseurs parachutistes. L’homme se livrait en 2016 à une attaque en règle contre l’islam lors d’une cérémonie d’un club de parachutistes organisée aux Invalides en 2016. Selon un compte-rendu de l’association, il aurait expliqué : « Nous avons peur, ne serait-ce que d’émettre une simple critique à l’adresse de l’islam. Vous pouvez insulter les chrétiens, les bouddhistes, les juifs, les hindous... Vous pouvez cracher sur la Madone et Jésus, mais malheur à celui qui critique l’islam. » Avant d’ajouter : « L’action est l’indispensable complément de la prière […]. La piété dans l’inaction s’apparente à une bigoterie de fiotte. »

    La soirée de vendredi s’est terminée en musique, avec un concert du Jean-Pax Méfret, le barde de l’OAS, organisation dont le chanteur né en Algérie, adulé de Zemmour, a fait partie, avant de devenir journaliste au journal d’extrême droite Minute, puis au Figaro Magazine. À son répertoire, des chants de l’Algérie perdue, dont « Les Barricades » – « le drapeau taché du sang d’Hernandez, la foule crie : “Algérie française !” » –, qu’a applaudi Louis Aliot, présent au premier rang.

    Les putschistes d’Alger vont devenir citoyens d’honneur de la ville

    La journée de samedi doit se clore sur une cérémonie où le maire RN déclarera « citoyens d’honneur » Hélie Denoix de Saint Marc et les généraux Edmond Jouhaud et André Zeller, les organisateurs du coup d’État d’Alger de 1961 pour s’opposer à l’indépendance de l’Algérie.

    Pour clore cette « OAS-pride », un square de la ville va porter le nom de Mourad Kaouah, député de l’Algérie française, proche de Jean-Marie Le Pen et figure du Front national en Catalogne.  

    En protestation, le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée a organisé un contre-événement, avec un rassemblement le samedi dont le mot d’ordre était : « Perpignan capitale de la fraternité entre les peuples algérien et français ».

    Pour Josie Boucher, une des responsables du collectif, il s’agit de dénoncer « une propagande qui consiste à glorifier ce qu’a fait la France en Algérie, une insulte au peuple algérien ».

    L’instrumentalisation politique des pieds-noirs est une vieille histoire à Perpignan, que Louis Aliot porte à son paroxysme. Déjà, sous le mandat précédent du maire Les Républicains Jean-Marc Pujol, le collectif s’était battu contre l’inauguration d’une stèle à la gloire de l’OAS dans le cimetière de Perpignan, puis contre la création, avec les subsides de la mairie, du Centre de documentation des Français d’Algérie, qui célèbre, selon le collectif, « le bon temps des colonies »Le journal L’Indépendant rappelait récemment que Louis Aliot a octroyé une aide de 3,7 millions d’euros pour agrandir le couvent où se trouve le centre de documentation.

    Jacques Pradel, porte-parole de l’association des Pieds-noirs progressistes, une organisation qui entend empêcher l’extrême droite de confisquer la parole des rapatriés d’Algérie, participera à l’événement. « Le Cercle algérianiste est nostalgique non pas de l’Algérie mais de l’Algérie coloniale. Ils me font l’effet de gens qui ont arrêté de penser dans les années 1960 », regrette-t-il, soulignant que « jusqu’à aujourd’hui, cette association avait pris soin de ne pas trop afficher son soutien à l’OAS. Là, on a le sentiment que plus rien ne les retient. »

    « Comment peut-on imaginer parler de l’Algérie sans prendre en compte le travail des historiens ? », s’interroge-t-il encore.

    Ce dimanche, l’historien Gilles Manceron fera à une conférence pour démonter « le récit mensonger qui est forgé à Perpignan, notamment sur l’OAS, en présentant comme des résistants à un général traître à la France des factieux, des gens qui désobéissent à la France et à la République ».

    Dans la ville RN, les falsificateurs de l’histoire ont les honneurs de la mairie et occupent le palais des congrès. Les vrais historiens se contenteront de quelques tréteaux sur la place du Castillet.

    Lucie Delaporte 

    SOURCE : À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française | Mediapart

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    PERPIGNAN LA RÉVISIONNANTE

    va-t-elle sonner le glas des espoirs

    de présidence de Marine Le Pen ?

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Réponse

    de Jean-François Gavoury

    son père a été assassiné

    par la terroriste et criminelle

    OAS

    Le 31 mai 1961 

     

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Le programme du congrès national du Cercle algérianiste, réuni au cours de ce week-end à Perpignan, a été élaboré il y a longtemps. 

    Ses organisateurs n’imaginaient pas, alors, le score que les candidats du Rassemblement national allaient réaliser aux élections législatives : un score qui pourrait s’avérer embarrassant et devrait (selon les règles du bon sens) donner lieu à des adaptations de dernière minute dans l’ordre du jour ! 

    Comment, en effet, prétendre à l’image d’un parti républicain si, dans le même temps, le vice-président du mouvement, Louis Aliot, dans l’exercice de ses fonctions de premier magistrat municipal et partant au nom d’une personne morale de droit public, met à l’honneur des individus ayant recouru au putsch et à l’action criminelle de grande ampleur dans le but de renverser un Gouvernement légal, des autorités légitimes, des institutions, bref, l’ordre démocratique ? 

    Et comment Mme Marine Le Pen pourra-t-elle invoquer la respectabilité du Rassemblement national pour tenter d’accéder à la présidence de la plus puissante des commissions de l’Assemblée nationale si d’aventure, mardi prochain, son collègue des Bouches-du-Rhône José Gonzalez, nouveau doyen de l’hémicycle, ne résiste pas à la tentation de souligner ses antécédents de pied-noir d’Oran et sa nostalgie de l’Algérie française dans son discours d’ouverture de la première séance de la XVIe législature ? 

    En somme, un début de semaine prochaine à risque précédé d’un week-end de tous les dangers pour une MLP encerclée par les Algérianistes ! 

    Jean-François Gavoury 

     

    Perpignan: "Le Cercle algérianiste et le Rassemblement national c'est la même chose"

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    • Le collectif "Pour une histoire de l'Algérie non falsifiée" veut rendre hommage à tous les morts de cette guerre. Independant - Clementz Michel
    • À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    • Le collectif "Pour une histoire de l'Algérie non falsifiée" dénonce la tenue du congrès du cercle algérianiste avec des fonds publics. Independant - Clementz Michel

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    • Une place Mouloud Feraoun a été symboliquement placée en ville par les sympathisants du collectif. Independant - Clementz Michel

    Alors que se tient à Perpignan le congrès du Cercle algérianiste, le collectif Pour une histoire de l'Algérie non falsifiée réunissait ce samedi 25 juin ses sympathisants pour conspuer l'intention de Louis Aliot de faire de ville la "capitale mondiale des Français d'Algérie".

    Centre des discussions ce samedi matin au pied du Castillet, l'annonce de Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, d'inaugurer prochainement une place Pierre Sergent. "C'était un des chefs de l'OAS métropole, ayant commis des attentats terroristes, fustige un participant membre du collectif pour une histoire de l'Algérie non falsifiée. Ajoutez à cela des subventions de 3,7 millions d'euros d'argent public pour le centre de documentation à la gloire de l'Algérie française au moment où toute la ville soufre de partout, au moment où des immeubles s'écroulent dans le quartier Saint Jacques et vous comprendrez notre colère" (subventions venant de la Ville, l'Etat et la communauté urbaine, ndlr).

    Devant une banderole "Hommage à toutes les victimes de la guerre d'Algérie", plusieurs prises de paroles de responsable des associations et syndicats formant le collectif ont eu lieu. "À quelques pas d'ici, rappelait une responsable, le cercle algérianiste des P.-O. organise son congrès national avec le soutien de la mairie Rassemblement national qui a octroyé à cette association, alors qu'elle ne participe en rien à la vie culturelle locale, une subvention de 100 000 euros. Tout a été voté à l'unanimité au conseil municipal. Le centre de documentation échappe à tout contrôle de la recherche universitaire et ne présente que la vision tronquée du Cercle algérianiste et du Rassemblement national, puisque c'est la même chose.

    Ce dimanche à 17h le collectif propose au Casal (centre culturel catalan, avenue du lycée) une réunion publique avec des spécialistes de l'histoire de l'Algérie.

     

    SOURCE : Perpignan: "Le Cercle algérianiste et le Rassemblement national, c'est la même chose" - lindependant.fr

     

    Perpignan : 60 ans de l’exode des pieds-noirs,
    les détracteurs du Cercle algérianiste ripostent

     

    Le collectif réunit plusieurs associations, syndicats et partis politiques.

    Le collectif pour une histoire non falsifiée dénonce
    une réécriture de l’histoire

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

     

     

    Communiqué de presse

    Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée*

     L’instrumentalisation RN de la nostalgérie

     

    Les faits

    Le Cercle algérianiste des Pyrénées-Orientales, association nostalgérique financée à hauteur de 100 000 euros par la mairie RN de Perpignan en sus des 10 000 euros de frais de fonctionnement au titre de l’exercice 2022 (subventions votées à l’unanimité lors du conseil municipal du 24/03/2022) organise son congrès national du 24 au 26 juin prochains à Perpignan en cette occasion déclarée « capitale des Français d’Algérie », elle qui n’était déjà plus « la Catalane ».

    Ce congrès, présenté comme un « temps d’hommage et de transmission », investit complétement la ville avec 19 expositions dans cinq lieux différents, un « village des retrouvailles », une procession assortie d’effigies religieuses en centre-ville et une « prière pour les Nôtres », l’élévation au rang de citoyens d’honneur de la ville de représentants de familles de puschistes (putsch des généraux, 21 avril 1961) condamnés par la justice française (Hélie Denoix de Saint Marc, Edmond Jouhaud, André Zeller…), l’inauguration d’un square au nom de Mourad Kaouha (1919-1989), un proche de Jean-Marie Le Pen, membre du bureau politique du Front national et secrétaire départemental du FN pour les Pyrénées-Orientales, pour ne citer que quelques points du programme.

    Le tout avec le soutien et la participation active de Louis Aliot, et en l’absence de consultation de ses administrés.

    L’objectif de Louis Aliot

    Sur un terrain déjà fertilisé par ses prédécesseurs UMP/LR à la mairie de Perpignan (stèle OAS en 2003, Mur des disparus en 2007, Centre de documentation des Français d'Algérie en 2012), Louis Aliot a organisé en 2021 et 2022 des contre-commémorations du 19 mars destinées à « rétablir la vérité » sur la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), et consacrées exclusivement aux victimes du FLN. A ce jour, l’entreprise de réhabilitation du passé colonial s’amplifie, prend en otage l’ensemble de la ville et de sa population, et vise à en détourner l’identité en y inscrivant une lecture de l’histoire au service de l’idéologie FN/RN dont l’Algérie française fut la matrice idéologique.

    Louis Aliot valorise ainsi les fondamentaux du FN/RN tout en travaillant à consolider son ancrage territorial.

    Nous, Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, dénonçons cette véritable insulte au peuple algérien et à son combat victorieux pour son indépendance contre le colonialisme français. Nous dénonçons la vision biaisée de l’histoire portée par les algérianistes et instrumentalisée par le maire RN de Perpignan. Nous dénonçons l’emprise exercée sur Perpignan, ville sacrifiée à la gloire de la colonisation et des criminels de l’OAS, sacrifiée socialement (en effet, quand 100 000 euros sont octroyés à une association qui ne participe en rien à la vie culturelle ou économique locale, des immeubles s’effondrent dans le quartier Saint-Jacques), sacrifiée culturellement (quand la disqualification de la recherche historique est discours officiel).

    Perpignan est une ville multiculturelle, elle ne doit pas être la capitale des français d’Algérie, mais celle de l’amitié entre toutes les communautés qui la composent et entre tous les peuples !

    *Premiers signataires : L’Alternative ! Endavant, ANPNPA (Association nationale des pieds noirs progressistes et leurs amis), AFPS, ASTI, Association Coup de soleil, CGT, FSU, LDH, Mouvement de la PAIX, MRAP, Génération.s, NPA, Solidaires …

                                                         

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     INTERVENTION DE JACKI MALLEA

    En 1955, à la demande de Jacques Soustelle, gouverneur général de l’Algérie française, Germaine Tillion – ethnologue, ancienne résistante et déportée, survivante du camp de Ravensbrück – crée le service des centres sociaux-éducatifs pour lutter contre l’analphabétisme généralisé de la population algérienne. 

    De nombreux enseignants, dont Mouloud Feraoun, se mobilisent alors pour la réussite de cette action.

    Rappelons que le taux de scolarisation des enfants algériens est, à ce moment-là, de 15,4%. Après 132 ans des « bienfaits » dispensés par la colonisation, 80% des enfants « indigènes » sont à la rue !

    Le 15 mars 1962, six dirigeants des CSE sont réunis au centre social de Château-Royal dans la commune d’El Biar, dans la banlieue d'Alger. 

    A 10h30 ce jour-là, un commando Delta de l’OAS, sous le commandement de Roger Degueldre, fait irruption, les aligne contre un mur, et les massacre à l’arme automatique. 

    Roger Degueldre, ex-engagé dans la légion SS « Wallonie », sera condamné à mort le 28 juin 1962 pour les nombreux attentats dont il sera jugé responsable en tant que fondateur et numéro un des commandos Delta de l’OAS. Il sera fusillé le 06 juillet 1962 au Fort d’Ivry. 

    C’est le nom de cet individu, avec d’autres, qui figure sur la stèle de la honte, érigée dans le cimetière du Haut Vernet, grâce à la municipalité de Perpignan.

    Le 18 mars 1962 (date de la signature des Accords d’Evian qui mettent fin à la guerre d’indépendance algérienne), ont lieu les obsèques des six dirigeants des centres sociaux éducatifs. Devant leurs cercueils, M. Lucien PAYE, ministre de l’Education Nationale, s’exprime en ces termes :

    Devant ces six cercueils alignés, la douleur nous étreint, mais aussi la colère et la honte. Qu’un tel crime puisse avoir été inspiré, décidé et commis par des hommes qui se réclament de la France nous eût semblé naguère impossible. Ses auteurs se sont mis au ban de la conscience humaine. 

    Mais que cet acte ignoble en soi, ait eu pour victimes désarmés et impuissantes, des hommes qui s’étaient voués à l’éducation et à la promotion de la jeunesse musulmane, à la recherche généreuse de ce qui unit, au-delà de ce qui divise, à la préparation d'un avenir pacifique par-delà le douloureux présent, que ces hommes soient tombés au champ d'honneur de leur travail, surpris par traîtrise pendant qu'ils délibéraient de problèmes d'enseignement et d'action sociale ; que la lâcheté des tueurs se soit attaquée à l'œuvre la plus sacrée, et que ces tueurs se réclament d'une organisation qui se dit française, c'est là ce qui nous accable.

     

    Le fils d’une des victimes de ce massacre m’a demandé de lire un texte. 

    Avant de le faire, je vais vous demander d’observer une minute de silence pendant laquelle je vais énoncer les nom et fonction de ces 6 martyrs : 

    Marcel BASSET, inspecteur des centres sociaux éducatifs

    Ali HAMOUTENE, inspecteur de l’Education nationale, directeur adjoint au chef du service des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur

    Salah OULD AOUDIA, inspecteur des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur

    Mouloud FERAOUN, directeur adjoint au chef de service des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur, et écrivain

    Max MARCHAND, inspecteur d’académie, chef de service aux centres sociaux-éducatifs, et ancien instituteur

    Robert AYMARD, Inspecteur des centres sociaux-éducatifs, ancien instituteur

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Pour toutes les raisons que vient de dire Catherine nous sommes là ce matin mais aussi pour dire que notre combat pour la vérité pendant cette sombre période n’est pas une histoire ancienne
    Oui pour nous toutes et tous qui avons vécu cette période tirer les bilans, et dire la vérité, lutter contre les mensonges est aussi un devoir vis-à-vis des nouvelles générations.


    60ème anniversaire mais aussi cruelle actualité
     

    Car ceux qui aujourd’hui font l’apologie des crimes du colonialisme ici même et en ce moment appartiennent et en sont même issus du courant politique d’extrême droite qui a su manipuler, au profit des intérêts du colonialisme français et des gros colons le désespoir et l’aveuglement d’une bonne partie de la communauté pieds noirs pour les mener dans l’impasse sanglante du soutien à l’OAS et les pousser à l’exil et quitter un pays dans lequel ils avaient aussi leur place pour construire avec tous les algériens une Algérie nouvelle, débarrassée du talon de fer de l’impérialisme français. Mais ce sont les mêmes qui aujourd’hui surfent sur le désespoir des masses populaire pour imposer leur vision d’un société raciste et inégalitaire dont tout étranger serait exclu. Hier c’était Jean Marie Le PEN à la manœuvre aujourd'hui c’est Marine et son bras droit L. Aliot l’on sait avec quel succès aujourd’hui !
    Brulante actualité aussi car la guerre d’Algérie n’a jamais fini pour les descendants des ex colonisés qui même après plusieurs générations subissent discriminations dans tous les aspects de la vie , contrôle au faciès, violences policières dans nos quartiers au nom de la même idéologie raciste qui sous tendait les conquêtes coloniales. Car ranimer ces vieilles rancœurs et répéter ad nauseam le roman colonialiste qu’en Algérie c’était l’harmonie entre les communautés avant que les Algériens ne prennent les armes et que donc tout est la faute « des arabes » est en fait qu’un appel de plus à la haine justement contre les descendants de ces colonisés et qui constituent une part importante des classes populaires que le poison mortel du racisme et de l’islamophobie distillés par l’extrême droite et la droite cherche à diviser.
    Quelqu’un disait que sans connaitre la vérité sur le passé ont ne peut pas construire un avenir.
    Oui notre histoire n’est pas la leur ! Oui pour certains d’entre nous qui avons quitté notre pays à la fin de cette sale guerre coloniale nous partageons la douleur de l’exil et de la nostalgie avec tous ceux qui aujourd’hui fuient la misère et la guerre. Mais nous devons savoir désigner ou sont nos vrais ennemis et en aucun cas les algériens écrasés par le colonialisme depuis des décennies, à qui on avait volé leur terre et massacré leurs familles et à qui on avait refusé tous droits démocratiques.
    Oui notre histoire c’est celui de la fraternité et de la solidarité car la guerre d’Algérie n’était pas une guerre entre le peuple français et le peuple algérien mais une guerre de libération nationale entre des opprimés et des oppresseurs (notre propre impérialisme) et durant cette guerre des français métropolitains et français d’Algérie ont apporté leur soutien à ce combat pour la liberté en y laissant pour certains leur vie comme M. Audin ou Fernand Yveton.
    Cette guerre a été aussi une guerre fratricide au sein même des combattants pour l’Indépendance ce qui aussi en parti poussé par désespoir d’autres algériens dans les bras de leurs oppresseurs, je veux parler des harkis. Aujourd’hui nous voulons dénoncer le cynisme et la manipulation honteuse faites par les algerianistes des ressentiments justifiés d’une communauté qui a reçu comme seuls remerciements de la France d’être parqués pendant des décennies dans des camps comme celui de Rivesaltes et dons les enfants subissent la même discrimination que les autres descendants des colonisés.
    Pour conclure je dirais que nous sommes ici parce nous refusons ces appels à la haine, après avoir voulu effacer l’identité catalane de cette ville le maire veut maintenant la draper dans le bleu banc. Cette ville est multiculturelle et appartient à tous ses habitants quelques soient leur origine. Aujourd’hui nous voulons qu’elle soit celle de l’amitié entre les peuples algérien et français. C’est pourquoi nous voulons rendre hommage aux nôtres et symboliquement nous avons choisi de rebaptiser cette place « Place Mouloud FERAOUN » une des six victimes du massacre de Château Royal près d’ALGER en 1962 perpétré par le commando DELTA de l’OAS dirigé par DEGUELDRE (un des assassins sont le nom figure sur la stèle érigée dans la cimetière publique de PERPIGNAN en l’honneur des assassins de l’OAS)

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    INAUGURATION D’UNE PLAQUE COMMEMORATIVE
    EN HOMMAGE AUX SIX DIRIGEANTS
    DES CENTRES SOCIAUX EDUCATIFS
    ASSASSINES PAR L’OAS
    PERPIGNAN
    26 JUIN 2022

     

    Madame /monsieur le président de l’association….
    Madame /monsieur le président de l’association….
    Monsieur …..représentant l’association Les 4 ACG
    Monsieur Jacques Pradel, président de l’ANPNPA
    Monsieur Gilles Manceron représentant national de la LDH,
    Monsieur Jacki Malléa président….
    Mesdames, messieurs, chers amis,

    Je regrette de ne pas être parmi vous aujourd’hui, mais un déplacement à l’étranger était prévu de longue date.
    Le 15 mars 2022, Monsieur François Gouyette ambassadeur de France en Algérie et Monsieur Laïd Rébigua ministre algérien des moudjahidine, ont rendu hommage aux six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs, assassinés le 15 mars 1962 à Alger par un commando de l’OAS.
    L’ambassadeur de France a déposé une gerbe de fleurs au nom du Président de la République devant la plaque commémorative apposée sur le mur de l’école Salah Ould Aoudia.

    Samedi 19 mars 2022, au palais de l’Élysée, lors de la réception organisée à l’occasion des soixante ans de la signature des accords d’Evian, le Chef de l’État a déclaré :
    …le 15 mars 1962, c’est (à) un instituteur et romancier algérien, Mouloud Feraoun assassiné par un commando se réclamant de l’Organisation armée secrète 60 ans plus tôt que nous avons rendu hommage. Et je veux ici rendre hommage aux six inspecteurs des Centres sociaux créés par Germaine Tillion : Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Max Marchand, Salah Ould Aoudia, tous les six.
    Les deux gestes du Président de la République sont de la plus haute importance car l’OAS est pour la première fois désignée, dénoncée et ses victimes honorées dans un hommage et une déclaration émanant du plus haut niveau de l’État.
    Aujourd’hui Perpignan, à son tour, rend hommage à six fonctionnaires de l’Éducation nationale, membres des Centres sociaux éducatifs, assassinés sur leur lieu de travail et dans l’exercice de leur fonction, victimes de leur engagement pour les valeurs de la République et pour l’indépendance de l’Algérie dans une relation fraternelle avec la France.

    Ce texte est gravé sur la plaque commémorative apposée le 12 décembre 2001 au 101 rue de Grenelle à Paris, siège à l’époque du ministère de l’Enseignement professionnel, Jack Lang étant ministre de l’Éducation nationale.
    Depuis cette date, et pendant 20 ans, un hommage est rendu chaque 15 mars, en présence d’un représentant du ministère de l’Éducation nationale quel que soit le parti auquel il appartient, à l’exception de Jean-Michel Blanquer.
    Madame Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a tenu à être physiquement présente ces cinq dernières années.

    Votre présence, mesdames et messieurs, aujourd’hui à Perpignan, s’inscrit dans le droit fil d’une tradition républicaine d’hommage à des héros et des martyrs de l’enseignement public.

    Le service des Centres sociaux éducatifs fut créé en 1955 par la déportée résistante Germaine Tillion pour lutter contre l’analphabétisation généralisée de la population algérienne.
    À cette date, un rapport du Commissariat au Plan précise que le taux de scolarisation des enfants algériens est de 15, 4%. Après 132 ans des « bienfaits » dispensés par la colonisation, 80% des enfants indigènes sont à la rue !
    Aucune cause, aucun combat, aucun désespoir ne peut justifier les crimes commis par l’OAS, en particulier ceux commis contre la Culture et l’Éducation tels :
     les destructions d’écoles ;
     le plasticage du musée des Beaux-Arts d’Alger en avril 1962
     les plasticages de la maison d’édition qui publia Camus ;
     l’incendie de la bibliothèque universitaire d’Alger le 7 juin 1962 par l’explosion de trois bombes au phosphore ;
    etc.
    Laissons à d’autres la basse besogne d’honorer des officiers qui ont sombré dans le déshonneur en voulant renverser par la force des armes notre République qu’ils avaient mission de défendre.
    L’Histoire nous apprend que les « intellectuels » sont la cible prioritaire des fascistes, des nazis, des djihadistes et autres intolérants de tout poil.

    Les singes sanglants de l’OAS, comme les a appelés Germaine Tillion, ont assassiné :
    Marcel Basset
    Robert Eymard
    Mouloud Feraoun
    Ali Hammoutène
    Max Marchand
    Henri Ould Aoudia

    C’est la grandeur des « intellectuels » de défendre au péril de leur vie les valeurs qui dépassent les États pour atteindre l’Homme. Leurs assassins ne s’y trompent pas. Avec leur mort disparaît ce qu’il y a de meilleur en l’humanité.
    Aujourd’hui, 14 juin 2022, à Perpignan, place des Victoires, des Français républicains honorent six valeureux enseignants, morts au champ d’honneur de l’Éducation nationale.

    Mesdames, messieurs, au nom de l’association les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, soyez vivement remerciés.

    Jean-Philippe Ould Aoudia
    Fils de victime de l’OAS

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    PERPIGNAN

    El fraternal Centre del Món, si si !

     

    Magnifique moment de fraternité humaine face à l’entreprise de haine orchestrée par la mairie RN de Perpignan, en ce 26 juin 2022 ! C’est ce qu’on peut retenir de cette très chaude après-midi où le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée a fait salle pleine au centre culturel catalan de la ville, affirmant un courage politique à toute épreuve, sous la présidence de Josie Boucher, présidente de l’Asti (Association de solidarité avec tous les immigrés).

     

    Jacques Pradel, président de l’Association des pieds noirs progressistes, notamment (ANPNP) a exprimé la douleur de tous ces citoyens d’Algérie qui ont dû quitter ce pays qu’ils considéraient comme le leur dans le cadre d’une culture multiple. Elle a été balayée par cette sale guerre imposée par les règles d’un colonialisme qui a fait perdurer les humiliations et attisé les haines. Remy Serre, fondateur de l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre, (4ACG) a apporté le témoignage de nombre de ceux qu’on a forcé, de 1954 à 1962, à être le bras armé de la France coloniale, dans tout ce qu’il a eu de cruel est d’injuste. Ce qu’on a appelé pudiquement « les événements », ce fut une guerre sans merci qui provoqua des dizaines de milliers de victimes française et des centaines de milliers de victimes algériennes, civiles et militaires. Il a exprimé sa volonté de continuer jusqu’au bout à donner aux jeunes générations le témoignage de la vérité dans toute ses caractéristiques avec un but essentiel, favoriser la réconciliation et l’amitié entre les peuples algériens et français.

    Eric Sivin, qui n’a pas fait la guerre d’Algérie, a accepté de prendre la suite de l’association des appelés (4ACG) afin d’empêcher l’oubli sur un sujet qui, en fait, concerne des dizaines de millions de Français qui sont, à un degré ou à un autre, enfants de ces générations qui ont vécu la guerre d’Algérie. La tâche est difficile mais passionnante. Elle s’inscrit dans le droit fil d’une lutte sans merci contre les idées de haine et d’exclusion qui ont envahi la majorité des comportements, particulièrement à l’extrême droite et à droite, mais bien pas seulement.

     

    L’histoire ne doit pas être une légende

     Dans le droit fil de cette constatation, Gilles Manceron, historien, membre de la LDH, a précisé les conditions historiques de cette guerre avec une finesse remarquable sur tous les sujets qui fâchent, notamment l’attitude soit guerrière, soit ambigüe soit très maladroite des directions de la gauche de l’époque, qui a contribué à désarçonner les capacités de résistance et d’alternative à une situation qui aboutira au drame du rapatriement d’un côté et à la persistance de l’esprit de revanche coloniale de l’autre dans l’opinion publique. Un large et passionnant débat a suivi avec la salle, chacun apportant soit son témoignage soit son analyse avec un esprit de respect et d’écoute remarquable.

    Qu’on se le dise, le centre du monde n’était pas dans l’étalage du révisionnisme historique, de la justification des crimes de l’OAS et de l’excitation des haines voulus par le maire de Perpignan. Il était là, fier et déterminé, dans cette salle de résistance qui en a appelé à renouveler à souhait ce genre d’initiative en l’élargissant à toutes celles et ceux qui ont intérêt à faire tomber les frontières de la haine entre les êtres humains.

    Reportage Yvon Huet pour le Travailleur Catalan

     

     

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    Intervention de J. Pradel, Perpignan

    26 juin 2022

    À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française

     

    C’est à Perpignan, après la mise en place en 2007 du “mur des Français disparus en Algérie’’ au couvent sainte-Claire (où 40 % des noms gravés étaient injustifiés !), que la décision a été prise de créer en 2008 l’Association des Pieds-Noirs Progressistes et leurs Amis. Salut à Roger Hillel et Jacki Malléa, ici présents !

    Pour présenter brièvement l’association, nous nous donnions deux objectifs.

    - L’un était de contester aux  organisations "nostalgériques" figées dans la haine et la louange absurde du passé colonial, encensé jusqu'à la réhabilitation et la glorification de l'OAS, le droit de parler au nom l’ensemble des pieds-noirs ; de faire entendre nos témoignages et nos analyses , en disant le bien-fondé de la lutte du peuple algérien pour se libérer du colonialisme.

    - Le second objectif, aujourd’hui prioritaire, était d’œuvrer à la réconciliation de nos deux pays, au renforcement de l’amitié entre les peuples des deux rives de la Méditerranée, d’affirmer notre engagement solidaire avec les immigrés algériens, les bi-nationaux et les Français d’ascendance algérienne, de lutter contre la montée des idéologies d’extrême droite, contre le racisme dans la diversité de ses formes, notamment celle qui fleurit aujourd’hui en France, l’islamophobie. 

    Mon intervention portera sur deux points : le congrès du Cercle algérianiste, et le rôle du FN/RN (puisque c’est lui qui en est le maitre d’oeuvre).

     

     A propos du congrès du Cercle algérianiste 

    Sans revenir sur le détail des trois jours de leur AG, relevons que le cercle algérianiste n’a jamais aussi clairement affiché tant de débauche dans le révisionisme historique et l’encensement de l’OAS, ce qui fut pour nous pieds-noirs le pire, la cause première de l’exil ; relevons surtout combien leurs positions extrême droitières sont en décalage avec la réalité de la société présente ; pour faire court, quelques éléments.

    - En décalage par rapport aux pieds-noirs. Ceux-ci se sont vite resitués dans les contradictions de la société française, fondus en elle en fonction de leur situation sociale, de leurs engagements, rencontres, etc. A côté d’une minorité d’excités enfermés dans une nostalgie absurde de l’Algérie française, la victimisation et le ressentiment, ils se distribuent par exemple sur l’ensemble de l’échiquier politique (quantité d’enquêtes ont montré qu’il n’existait pas de “vote pied-noir”).

    - En décalage par rapport aux travaux des historiens sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Ces travaux ont largement fait progresser notre connaissance de la réalité des 132 ans de domination coloniale. La nostalgérie les tait et continue d’en haïr les auteurs.

    - En décalage par rapport au débat sur le passé colonial de la France et sur la résonance de ce passé dans notre société. Plusieurs facteurs alimentent ce débat : la diffusion des travaux des historiens dans la sphère publique et les médias ; la publication du rapport Stora (et la “publicité’’ faite autour) avec ses limites et ses attendus ; la multiplication des manifestations culturelles (littérature, théâtre, cinéma…) sur ces sujets ; les actions antiracistes et contre l’islamophobie ; les mobilisations citoyennes autour de dates symboliques (le 60ème anniversaire …) ; et jusqu’à l’impact laissé dans l’opinion française par la beauté du Hirak en Algérie. 

    Ce décalage est assumé, ils le mesurent, tout comme ils ont conscience de se ranger ainsi derrière les positions du FN/RN ; ce qui va plus loin qu’une ‘reconnaissance du ventre’ pour les 100.000€ accordés par la municipalité Alliot pour tenir leur AG. 

      A propos du rôle du FN/RN 

    Qu’on le veuille ou non, force est de reconnaître que les idées, l’idéologie du RN ont largement pénétré la société. En témoigne s’il le fallait le résultat des élections présidentielles et législatives, où la sauvegarde d’un front républicain contre l’extrême droite n’a pas joué. Il en est,  bien sûr, de la responsabilité du pouvoir macroniste tentant de sauver sa barque en renvoyant dos à dos la gauche dans sa diversité républicaine et le RN, mais la raison profonde est bien que l’idéologie fascisante, les idées d’extrême droite portées par le RN se sont banalisées (combien elles ne sont pourtant pas ‘banales’, faites de révisionisme, de haine, de racisme). 

    Comment comprendre que le RN, au travers de l’AG du cercle algérianiste dont il a été le maitre d’oeuvre, s’engage si ouvertement dans la glorification de l’Algérie française et de l’OAS ? Pourquoi disent-ils si fort aujourd’hui ce qu’ils pensaient mais camouflaient hier ? Ne s’agit-il pas pour le RN de pousser le bouchon un cran plus loin dans la bataille idéologique, en y intégrant leur vision du passé colonial de la France ? 

    Un discours qui ne s’adresse pas particulièrement aux pieds-noirs mais à tout le monde, et qui s’inscrit dans les batailles idéologiques qui se mènent, ou sont aujourd’hui à mener. Bravo au collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée de s’y inscrire !

     


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    Le bruit et l’odeur phrase prononcée

    par  Chirac

      Le bruit et l’odeur phrase prononcée par Chirac et le nettoyage au karcher de Sarkozy

    et le nettoyage au karcher

    de Sarkozy

      Le bruit et l’odeur phrase prononcée par Chirac et le nettoyage au karcher de Sarkozy

    J’ai vu ce documentaire sur LCP que je vous propose de visualiser à votre tour, si vous le souhaitez, en cliquant sur le lien, à la fin de cet article car, en effet ces «  petites phrases » sont devenues des marqueurs de notre époque puisqu’elles ont débouché sur la loi du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, communément appelée « loi asile et immigration ». Loi que j’appelle « Loi de stigmatisation des immigrés de longue date qui sont des Français à part entière et des migrants d’aujourd’hui qui sont devenus les bouc-émissaires de ce gouvernement qui essaye de marcher sur les terres de l’extrême droite car il y a des convergences évidentes et de plus en plus visibles entre la macronie, Les Républicains et le RN.

    Michel Dandelot

      Le bruit et l’odeur phrase prononcée par Chirac et le nettoyage au karcher de Sarkozy

    Dans ce 1er volet, nous verrons comment Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, deux hommes de droite promis à un avenir présidentiel vont en quelques mots marquer durablement les consciences. Des saillies loin d'être anodines. A 14 ans de distance, chacun est dans une phase ascensionnelle. Que nous racontent ces « petites phrases » de la France de leur époque ? De ces deux hommes et de la droite qu'ils incarnent alors ? Quel impact ont-elles eu sur ceux qu'elles visaient et qui se sont sentis stigmatisés ? Encore bien présentes dans nos mémoires, ces petites phrases sont reprises régulièrement dans le débat public, preuve qu'elles ont marqué leur temps. Ces « petites phrases » sont devenues des marqueurs de notre Histoire.

    Pour visualiser ce documentaire cliquez sur le lien ci-dessous :

    Petites phrases, grandes conséquences - Petites phrases grandes conséquences : la droite en dérapage contrôlé (lcp.fr)


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    Le front républicain est mort

    Le front républicain est mort

    Le front républicain est-il inscrit dans la constitution ? C'est ce que doit penser le président Macron quand on voit à quel point il le considère comme allant de soi. Cette longue séquence électorale vient de signer l'arrêt de mort de ce front républicain. La majorité a donné toutes les raisons pour écœurer les électeurs prêts à continuer à faire barrage à l'extrême droite. Qu'il en soit ainsi.

    Je suis un électeur de gauche. Et comme beaucoup d’électeurs de gauche, j’ai participé au front républicain depuis un funeste jour d’avril 2002 où j’ai dû mettre un bulletin « Jacques Chirac » dans l’urne. Depuis ce moment et jusqu’à récemment, je l’ai fait sans véritable hésitation, par devoir républicain face à la menace que représente l’extrême droite que je voulais la plus basse possible.

    La première fissure de ce front a été lorsque la droite classique s’est fendue de son fameux « ni-ni » prôné par Nicolas Sarkozy. Je me disais alors que je valais mieux que ces mesquineries. L’enjeu était trop grand.

    En 2017, mon candidat n’étant pas parvenu à accéder au second tour, le duel opposait, on s’en souvient Emmanuel Macron à Marine Le Pen. J’avais déjà bien compris que l’ancien ministre de l’Economie Macron était loin de correspondre à mon idée de la gauche mais le doute était encore permis sur l’ampleur de sa droitisation et surtout je tenais à continuer à appliquer ce front républicain.

    Seulement voilà. Cinq années ont passé. Cinq années de matraquage social… Je ne referai pas le bilan, on le connaît.  La droitisation, l’arrogance, la répression des manifestations etc. Usé par ce quinquennat, je commence à en avoir assez de « voter contre », « faire obstacle à ». Nous ne devenons désirables que lorsqu’ils ont besoin de nos voix. J’ai bien compris que la stratégie présidentielle vise à pérenniser ce duel contre l’extrême droite afin de profiter de notre sursaut républicain. Pour le 2ème tour de l’élection présidentielle de 2022, pour la première fois j’ai hésité. Deuxième fissure.

    Jusqu’au bout je n’étais pas sûr de ma décision. Voter Macron, voter blanc, ne pas voter ? face au sondage qui accordait une victoire sans véritable ambiguïté pour le candidat Macron, j’ai pris la décision de ne pas lui donner ma voix. Il n’en avait pas besoin et je ne pouvais plus continuer à cautionner sa politique. Elle ne se ferait pas en mon nom. Je sais très bien que le risque n’était pas nul, que si ma réflexion était partagée, le cataclysme était possible. J’en avais parfaitement conscience. C’est dire l’ampleur de l’écœurement d’un électeur viscéralement opposé à l’extrême droite provoqué par le quinquennat précédent. (Surtout que la couleur était annoncée pour celui à venir entre la réforme des retraites et la refonte du statut de fonctionnaire notamment). Me restait alors les possibilités de voter blanc ou de m’abstenir. Pour la première fois de ma vie d’électeur, je me suis abstenu. Le vote blanc n’étant pas reconnu, je tenais à ce que ma désapprobation d’un tel duel orchestré soit visible et le vote blanc ne le permet pas. Leur nombre n’est même pas cité lors des soirées électorales. En revanche, par mon abstention, signe politique réel, je pouvais signifier quelque chose. Plus elle serait importante, plus cela montrerait le refus par les citoyens d’un tel choix. C’est donc ce que j’ai fait. Je n’ai pas voté. Les représentants de la Macronie ne se sont pourtant pas privés de courtiser les électeurs de gauche en faisant appel à notre conscience républicaine, aux valeurs que finalement nous partagions (dixit Richard Ferrand, je reviendrai à lui…). C’en était fini pour moi.

    Quand, à peine quelques semaines après cet appel au front républicain, la situation inverse s’est présentée lors des législatives, la réciproque n’a évidemment pas eu lieu. Dernière fissure.

    Dans aucun cas de duel, les représentants de la majorité n’ont appelé à faire obstacle à l’extrême droite en appelant à voter pour la NUPES. Richard Ferrand, le même que quelques lignes plus haut, disant qu’il ne partageait aucune valeur avec ce camp pour appeler à voter pour lui. Voilà l’acte qui signait la fin du front républicain. Le cynisme, la médiocrité, le manque de hauteur de la majorité n’ont eu d’égaux que leur manque de dignité.

    Je pense que la semaine de l’entre deux tours des législatives que nous venons de vivre marque un tournant dans la vie politique française. Je peine à concevoir de quoi vont être faits les prochains mois (quel gouvernement, quelles alliances ?) mais ce que je sais c’est qu’Emmanuel Macron vient de signer l’arrêt de mort de la dernière protection qui perdurait contre l’accession au pouvoir de l’extrême droite. Jusqu’à alors, il aurait été impossible pour un candidat de ce camp de rassembler plus de 50% de votants. Même si le nombre d’électeurs d’extrême-droite n’a pas suffisamment augmenté, il devient suffisant face à l’érosion inéluctable des citoyens votant par devoir contre elle.

    Le président fraîchement réélu a dit que « sa victoire l’obligeait ». Mais il n’en est évidemment rien. Il ne s’est pas privé pour rapidement insinuer que si les électeurs votaient pour lui, c’était aussi une forme d’adhésion à sa vision. Quelle indignité ! pour reprendre la formule célèbre d’un ancien président fin connaisseur en la matière.

    En balayant l’effort du peuple de gauche à exercer une fois encore (la dernière ?) le front républicain, en refusant la réciprocité de cet acte important, le président Macron portera la responsabilité de la désormais possible victoire de l’extrême droite à l’élection présidentielle. Peut-être que lorsque les sondages seront plus menaçants, le sursaut se fera encore. Mais aujourd’hui je n’en suis plus certain.

    Qu’ils se débrouillent pour gagner avec leur partisan, après tout, ils ont une telle estime de leur politique qu’elle devrait suffire à susciter l’adhésion de suffisamment de Français ? Mais je ne le crois pas !!! D’autant plus que les Français en colère ont fait entrer à l’Assemblée 89 députés RN (Hélas) mais aussi et surtout 151 députés de la gauche unie (Heureusement).

    Et puis n’oublions pas que 26 millions de Français ne se déplacent pas (un record) pour aller voter… Cela est grave dans la 6e puissance mondiale. C’est pourquoi je les appelle à se ressaisir et à voter pour une majorité de gauche, la plus anti capitaliste possible. 

    En conclusion : De ces dernières élections législatives je ne retiens que cette grave information : 89 députés d’extrême droite entrent à l’Assemblée Nationale, c’est une première, c’est une honte historique, les responsables : Macron, la macronie et leur politique anti sociale.

    Je suis inquiet pour les jeunes générations, pour mes enfants, mes petits-enfants, mes arrière-petits-enfants si la France continuait à s’enfoncer dans cette dramatique direction.

    Michel Dandelot

     

     


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  • Gérald Darmanin

     et les « interpellations »

    du Vél d’Hiv

    Gérald Darmanin   et les « interpellations »  du Vél d’Hiv

    Photo ajoutée à l'article

    « Il y a 80 ans, la barbarie nazie frappait Paris en son cœur. Plus de 13 000 juifs, dont 4 000 enfants, étaient interpellés par la Police de Vichy, lors de la rafle du Vél d’Hiv, avant d’être déportés. Personne ne peut oublier. » Gérald Darmanin, le 17 juillet 2022.

    Rien ne va dans ce tweet publié par le ministre de l’Intérieur à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv.

    D’abord, ce n’est pas « la barbarie nazie » qui a frappé le 17 juillet 1942 à Paris. La rafle du Vél d’Hiv, ce n’est pas le massacre d’Oradour-sur-Glane perpétré par la division SS Das Reich en juin 1944. Ce ne sont pas des soldats allemands mais des policiers français, exécutant les ordres du gouvernement français, qui ont perpétré ce crime.

    Ensuite, il ne s’agissait pas non plus d’une « interpellation » mais d’une rafle. Une interpellation est définie comme « une sommation adressée par un agent de l’autorité à un individu en vue d’un contrôle ou d’un rappel à l’ordre » et « ne peut avoir lieu que lorsque les faits constatés encourent une qualification criminelle ou délictuelle ». M. Darmanin pourrait-il nous expliquer de quels crimes ou délits étaient suspectés les 13000 juifs « interpellés » ?

    Enfin, ce n’est pas « la Police de Vichy » qui a commis ce crime, c’est la Police Nationale, aux ordres du gouvernement français et dirigée par le secrétaire général René Bousquet (futur ami de François Mitterrand). De même que les centaines d’Algériens noyés à Paris le 17 octobre 1961 l’ont été par la Police Nationale, aux ordres du gouvernement français et dirigée par le préfet Maurice Papon, ancien secrétaire général de la préfecture de Gironde, entre 1942 et 1944, et organisateur de la rafle de Juifs à Bordeaux du 15 au 17 juillet 1942. La boucle était bouclée.

    Le régime de M. Macron illustre à la perfection cette phrase de l’écrivaine indienne Arundhati Roy : « Pour les États et les entreprises, l'unique objet de la langue est de masquer les intentions ». Tordre le sens des mots jusqu’à leur faire dire le contraire de ce qu’ils signifient : de même que selon Mme Borne, réduire les allocations chômage, c’était « lutter contre la précarité et assurer plus d’équité », de même une rafle devient une simple « interpellation » pour le ministre de l’Intérieur.

    Il est vrai que, s’agissant des Juifs, M. Darmanin n’a jamais fait dans la dentelle. Dans son livre Le séparatisme islamiste publié en 2021, le ministre louait la politique d’intégration de Napoléon à l’égard des Juifs. On pouvait y lire sous sa plume que l’Empereur « s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaines de milliers de juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations ». Et de citer une lettre de Napoléon à son ministre de l’Intérieur : « Notre but est de concilier la croyance des juifs avec les devoirs des Français et de les rendre citoyens utiles, étant résolu de porter remède au mal auquel beaucoup d’entre eux se livrent au détriment de nos sujets. »

    Rien d’étonnant donc à ce que M. Darmanin ait pu trouver « un peu branlante, un peu molle » la présidente d’un parti qui a été fondé par d’anciens Waffen-SS, miliciens et collaborationnistes. Rien d’étonnant à ce qu’il fasse partie d’un gouvernement dont la Première ministre juge que « la France a perdu un peu de son âme » en juillet 1942. Oui, n'exagérons rien, juste « un peu ». Et rien d’étonnant enfin à ce qu’il se sente très à l’aise sous l’autorité d’un président de la République qui a rendu hommage à Pétain et qui emprunte à Maurras le concept de « nation organique ».

    SOURCE : Gérald Darmanin et les « interpellations » du Vél d’Hiv | Le Club (mediapart.fr) 

     

    Mon commentaire

    N’en déplaise à certains le Pétain (traître) de la seconde guerre mondiale a fait perdre toutes les valeurs militaires ou autres au Pétain de la première guerre mondiale, il n’y a bien qu’un seul Pétain (le traître) et Macron n’avait pas à rendre hommage au premier. J'approuve donc cet article.

    Michel Dandelot


     

     


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    L'impopulaire Didier Lallement

    un préfet de police de Paris

    "reflet de son époque"

    Le Vent Se Lève *** Gilets jaunes : les blessés qui dérangent *** Le documentaire qui gêne

    Le préfet de police de Paris Didier Lallement avant la parade militaire du 14 juillet 2022 à Paris. © Ludovic Marin, AFP

    Épouvantail pour l'opposition de droite comme de gauche, l'intransigeant préfet de police de Paris, Didier Lallement, devrait quitter ses fonctions le 20 juillet prochain, après trois années mouvementées marquées par le mouvement des Gilets jaune, la crise sanitaire... et des polémiques en cascade.

    Donné sur le départ à de nombreuses reprises, c'est finalement sans perte ni fracas, dans la torpeur de l'été, que Didier Lallement quittera la tête de la puissante préfecture de police de Paris. Après plus de trois années passées sur l'île de la Cité, ce haut fonctionnaire insubmersible, réputé pour sa fermeté et sa froideur, devrait voir sa mission prendre fin à l'issue du Conseil des ministres du mercredi 20 juillet.

    "Bon débarras", s'est réjoui le député de la Nupes et le coordinateur de la France insoumise, Adrien Quatennens, dénonçant "les méthodes brutales" du préfet de Police. À l'autre bout du spectre politique, Florian Philippot des Patriotes a salué la "meilleure nouvelle de l'été".

    Rarement dans l'histoire récente, un préfet de police aura suscité autant d'hostilité. Il faut dire que ce passionné de la Légion étrangère, n'a pas été nommé par Emmanuel Macron, en mars 2019, pour devenir populaire. Il s'est  vu confier comme objectif premier de rétablir l'ordre après le troisième acte du mouvement des Gilets jaunes, marqué par le saccage de l'Arc de triomphe, le 1er décembre 2018, ou encore l'intrusion de manifestants un mois plus tard dans le ministère du secrétaire d'État Benjamin Griveaux.

    Des méthodes controversées

    "Il arrive avec une feuille de route claire qui consiste à rompre avec les méthodes de son prédécesseur [Michel Delpuech] jugées trop douces”, rappelle Olivier Renaudie, professeur de droit public à la Sorbonne.

    Les forces de police et de gendarmerie sont désormais sommées d'aller au contact des manifestants, quitte à provoquer des affrontements directs. Dans la foulée de sa nomination, les manifestations de Gilets jaune donnent lieu à des scènes de violences policières qui choquent l'opinion publique.

    Pour accomplir la tâche qui lui a été assignée, Didier Lallement use et abuse, selon ses détracteurs, de méthodes controversées : utilisation massive du gaz lacrymogène, tirs de lanceur LBD et de grenades assourdissantes à effet de souffle, recours systématique à la nasse, une technique d'encerclement que le Conseil d'État finira par jugée illégale en septembre 2020.

    "Pour faire nombre, il a aussi fait appel à des services qui n'étaient pas spécialisés dans le maintien de l'ordre et ce sont ces derniers qui ont été les plus fragiles sur le terrain et ont pu avoir les comportements les plus problématiques", ajoute Olivier Renaudie.

    De l'évacuation musclée de migrants place de la République en novembre 2020, au fiasco du stade de France pour lequel le préfet de police a reconnu "un échec", sa gestion du maintien de l'ordre est régulièrement épinglée par l'opposition et des associations de défense des droits de l'Homme.

    La fidélité à Emmanuel Macron

    Au fil des mois, devient un épouvantail pour l'opposition qui voit en lui un symbole d'un supposé tournant autoritaire du premier quinquennat Macron ainsi que le visage des violences policières.

    "Il a fini par incarner cette sévérité avec ce maintien de l'ordre strict et les débordements que l'on connaît. Je crois cependant qu'il ne faut pas surinterpréter les caractéristiques de sa personnalité et rappeler que le préfet de police est un serviteur de l'État qui est toujours le reflet d'une époque. Ce poste exposé concentre la vindicte populaire quand il se passe des choses à Paris", analyse Olivier Renaudie.

    Cette impopularité inhérente à ce poste est toutefois renforcée par des sorties peu habituelles pour un haut fonctionnaire soumis au devoir de réserve. En novembre 2019, place d'Italie, au lendemain d'une manifestation mouvementée, il croise une Gilet jaune et lâche avec dédain : "Nous ne sommes pas du même camp, madame." Il concèdera plus tard "une maladresse" mais cette phrase lui collera à la peau.

    En avril 2020, en plein confinement, Didier Lallement provoque une nouvelle fois la polémique en assurant que "ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés, ceux qu'on trouve dans les services de réanimation, ce sont ceux qui, au début du confinement, ne l'ont pas respecté (…), il y a une corrélation très simple". Le rétropédalage qui s'en suivra n'y changera rien : cette déclaration condamnée par de nombreux médecins renforce son image de haut fonctionnaire brutal et dépourvu d'empathie.

    Le défi des JO-2024

    Malgré ces péripéties donnant lieu à chaque fois à de nombreux appels à la démission, Emmanuel Macron lui accorde toute sa confiance. Celui que l'on décrit parfois comme "l'homme le mieux informé de France" et qui n'a de compte à rendre qu'au Ministre de l'Intérieur, est loué pour sa fidélité et sa détermination. Le préfet de police est "une sorte de paravent" pour le pouvoir, rappelle Olivier Renaudie. "L'essence de la préfecture de Police de Paris depuis sa création sous Napoléon, c'est de protéger les pouvoirs publics".

    Âgé de 65 ans, Didier Lallement, qui atteint la limite d’âge pour occuper une fonction préfectorale, devrait retourner dans son administration d’origine, la Cour des comptes, avant de partir à la retraite.

    Pour lui succéder plusieurs noms sont évoqués : Georges-François Leclerc, préfet des Hauts-de-France, Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône ou encore Pascal Mailhos, le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes et ancien directeur des Renseignements généraux. Cependant, c'est l’ancien secrétaire d’État Laurent Nuñez, actuellement coordonnateur du renseignement qui semble être favori à l'heure actuelle.

    En ligne de mire pour le nouveau préfet : les Jeux olympiques 2024 décrit comme un "sacré morceau de bravoure en matière de maintien de l'ordre public", par Olivier Renaudie. "C'est sans doute ce qui explique pourquoi le changement intervient maintenant car il faut au moins deux ans d'expérience pour préparer le plan de maintien de l'ordre à l'occasion d'un événement aussi extraordinaire".

    SOURCE : L'impopulaire Didier Lallement, un préfet de police de Paris "reflet de son époque" (msn.com) 

     

    Le Vent Se Lève

    Gilets jaunes : les blessés qui dérangent

    Le documentaire qui gêne

    Ils ont perdu un œil, une main, un bout de visage, ou leurs dents. En une fraction de seconde, leur vie a été bouleversée, parfois brisée parce qu'ils marchaient pacifiquement au sein ou aux abords d'une manifestation. Ils sont plus de 2000 selon les chiffres officiels à avoir été blessés par les forces de l’ordre pendant les manifestations des gilets jaunes. Nous sommes allés à la rencontre d’une trentaine de ces blessés graves à travers la France au cours des dernières semaines.

    Ce documentaire de quinze minutes montre comment hommes, femmes, adolescents ou retraités, journalistes ou simples observateurs ont été blessés, parfois estropiés à vie par une autorité hors de contrôle. Les récits sont troublants tant ils se ressemblent : la moitié d’entre eux déclare avoir attendu plusieurs heures avant d’être pris en charge par les pompiers, car les CRS leur bloquaient le passage.
    Bien au-delà des blessures physiques, ils sont profondément traumatisés et font face à des troubles psychologiques graves. Beaucoup perdent leur travail, et voient leur vie de famille impactée. Avec l’expertise de David Dufresne, journaliste spécialiste du maintien de l’ordre, et Vanessa Vudo, psychologue spécialiste du psychotraumatisme, cette vidéo montre la gravité des blessures infligées, l’atteinte portée au droit de manifester, et la nécessité d’attirer d’avantage la lumière sur ces violences, devenues systémiques.
    Retour sur l’usage du très controversé LBD 240, de la grenade, des dérapages et du rôle de la BAC dans ces dérapages massifs.

    Merci de cliquer sur  "Regardez sur Youtube" impossible de voir  cette vidéo directement sur mon blog car elle soumise à une limite d'âge.

     

     

     

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    Roland Nivet : «Les armes

    nucléaires sont illégales, injustes,

    mortelles pour lhumanité

    et le climat» 

    Roland Nivet : « Les armes  nucléaires sont illégales, injustes,  mortelles pour l’humanité  et le climat »

     

    Dans le contexte de la guerre en Ukraine et à l’approche du 77e anniversaire du bombardement atomique de Hiroshima et Nagasaki, Avant-Garde a rencontré Roland Nivet, porte-parole national du Mouvement de la Paix.

    La dissuasion nucléaire existe-t-elle réellement? Elle na pas empêché Poutine denvahir lUkraine 

    Vous avez raison et c’est ce que constatent de plus en plus de personnes : la dissuasion nucléaire n’a empêché aucune guerre.

    Ni en Yougoslavie, ni en Afghanistan, ni en Irak, ni en Syrie, ni en Libye. Comme le montre bien l’exemple de l’agression de la Russie contre l’Ukraine, les armes nucléaires, en fait, permettent aux pays détenteurs d’armes nucléaires de s’autoriser à des guerres en s’exonérant du respect du droit international. 

    La première question qu’on doit se poser sur les armes nucléaires, avant de parler de la dissuasion, c’est l’illégalité totale de l’arme nucléaire. Je pense qu’il faut revenir à la résolution de l’assemblée générale des Nations unies du 24 novembre 1961 (résolution 1653) présentée à l’époque par les pays non-alignés et adoptée par 55 voix contre 20, dont les USA, l’Angleterre, et la France et 26 abstentions. Cette résolution est remarquable en ce qu’elle ne dicte pas un droit nouveau, mais déclare expressément se fonder sur les textes et principes d’ores et déjà existants. Elle rappelle que : 

    «lemploi darmes de destruction massive, causant dinutiles souffrances humaines, a été interdit (…) par des déclarations internationales et des accords obligatoires comme la déclaration de Saint-Pétersbourg de 1868, la déclaration de la conférence de Bruxelles de 1874, les conventions des conférences de la paix de La Haye 1899, 1907, et le protocole de Genève de 1925 (…), il est la négation directe des idéaux et objectifs élevés de l’Organisation des Nations Unies».

    La même résolution déclare que «lemploi darmes nucléaires et thermonucléaires est contraire à lesprit, à la lettre et au but de la charte des Nations unies et constitue en tant que telle une violation directe de la charte (…). Elle excéderait même le champ de la guerre et causerait à l’humanité et la civilisation des souffrances et des destructions aveugles, et est, par conséquent, contraire aux règles du droit international et aux lois de l’humanité (…) elle est une guerre dirigée non seulement contre un ennemi ou des ennemis, mais aussi contre l’humanité en général étant donné que les peuples du monde non mêlés à cette guerre subiront tous les ravages causés par l’emploi de ces armes (…). Tout État qui emploie des armes nucléaires et thermonucléaires doit être considéré comme violant la charte des Nations unies, agissant au mépris des droits de l’humanité, comme commettant des crimes contre l’humanité et la civilisation».

    L’utilisation possible de l’arme nucléaire est donc clairement qualifiée comme un crime. Or la préparation d’un crime est criminelle, et donc la production et le stockage de telles armes deviennent eux-mêmes criminels.

    Le rappel de cette résolution est très important. Progressivement, un front mondial s’est constitué contre les armes nucléaires, qui réunit des États (123 des États siégeant à l’assemblée générale de l’ONU), des institutions internationales comme la Croix rouge internationale, des organisations syndicales, politiques, des O.N.G. environnementales, pacifistes, féministes, mais aussi des institutions comme l’ONU, l’UNESCO. Dans le monde entier, les peuples se sont mobilisés depuis les explosions d’Hiroshima et Nagasaki. Ces luttes ont abouti au vote par l’assemblée générale des Nations unies en 2017 du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires votées par 123 États. Il est entré en vigueur le 22 janvier 2021.

    Nous avons fêté dignement cette entrée en vigueur qui a valu le prix Nobel de la paix à ICAN et à toutes les organisations membres de ICAN international dont le Mouvement de la paix, la CGT, le PCF et bien d’autres. Nous avons organisé une manifestation devant l’Assemblée nationale et nous réjouissons que, grâce à notre action et des actions partout en France, les différentes actions aient été relayées à l’Assemblée nationale par une intervention du député Jean-Paul Lecoq qui a permis qu’enfin cette question y soit abordée.

    Pourquoi les armes nucléaires sont-elles un danger mortel pour l’humanité?

    Les armes nucléaires sont les armes les plus destructrices et inhumaines conçues par l’homme. La bombe d’Hiroshima faisait 10 kt, actuellement les bombes moyennes font 10 à 400 kt. Sur le site de Semipalatinsk dans l’ex-URSS, les Soviétiques ont fait exploser une bombe de 1000 kt. Le pouvoir de destruction est immense. La bombe d’Hiroshima fait de l’ordre de 150000 morts en quelques secondes. Cette bombe non seulement détruit des bâtiments, mais s’attaque aussi au patrimoine génétique de l’humanité et globalement au patrimoine génétique du vivant, y compris les plantes et les animaux. Les scientifiques dans les années 1980 ont mis en évidence la possibilité de l’hiver nucléaire en cas d’utilisation d’une petite partie des bombes nucléaires existantes. D’après leurs travaux, aussi bien aux USA qu’en URSS, l’hiver nucléaire se traduirait par une baisse de 40 à 50° de la température dans nos pays au-delà des destructions énormes et d’une famine généralisée causant des millions de morts très rapidement.

    L’humanité est même allée jusqu’à inventer la bombe à neutrons qui, en réduisant les effets de souffle de la bombe, mais en accentuant les effets de la radioactivité, permettrait de tuer les hommes sans détruire les bâtiments. Heureusement la mobilisation populaire a permis d’arrêter ces soi-disant modernisations, mais la vigilance est toujours d’actualité. À l’époque, nous manifestions en disant «merci, Monsieur le Président, grâce à la bombe à neutrons, d’avoir préservé mon pavillon!».  

    Les armes nucléaires ont comme unique cible les populations civiles et les infrastructures essentielles à la vie avec des stratégies anti cités (détruire les villes, brûler les écoles, hôpitaux, musées), causant des millions de morts et condamnant durablement l’environnement, avec le risque mesuré par les scientifiques de fin de la vie humaine sur terre. Voilà la réalité des armes qui nous menacent à raison aujourd’hui de 13000 bombes atomiques.

    Une des conséquences au-delà des conséquences humanitaires, c’est que l’existence des armes nucléaires s’est accompagnée de l’apparition de la notion de dissuasion, qui en fait, basée sur une politique de force, permet aux possesseurs de l’arme nucléaire de s’affranchir de toutes les règles du droit international humanitaire pour imposer des dominations et se venger en cas d’attaque du territoire lorsque les intérêts vitaux d’une nation sont menacés. Mais personne n’a encore défini ce que sont les intérêts vitaux d’une nation. Et la menace de Poutine d’utiliser ses armes nucléaires fait effectivement froid dans le dos.

    Il existe aujourd’hui plus de 13400 bombes nucléaires possédées par neuf États, dont environ 300 par la France.

    Le coût des armes nucléaires est aussi une question à l’heure où les dépenses sociales sont réduites…

    Même si ces armes ne coûtaient que quelques millions, elles doivent être éliminées le plus rapidement possible. Cela dit, elles ont déjà tué, tant par les explosions d’Hiroshima Nagasaki que par les conséquences des essais nucléaires, aussi bien aux États-Unis que ceux de la France dans le sud du Sahara ou en Polynésie française. 

    Mais elles coûtent effectivement une fortune. Les modernisations de l’arme nucléaire prévues par la loi de programmation militaire en France sont de l’ordre de 100 milliards d’euros sur 15 ans. Les modernisations entamées aux États-Unis sont de l’ordre de 1000 milliards de dollars sur la même période. Ces modernisations sont également bien sûr suivies par les autres États dotés de l’arme nucléaire. L’arme nucléaire tue aujourd’hui en privant l’humanité de ressources qui seraient nécessaires tant pour lutter contre les pandémies que pour lutter contre le premier fléau qui tue dans le monde à savoir la faim.

    Nous commémorons le 77e anniversaire du bombardement atomique de Hiroshima et Nagasaki, le 6 et 9 août 1945. À cette occasion, vous participez à une conférence mondiale. Pourquoi est-elle importante?

    Le slogan «no more Hiroshima no more Nagasaki» est un slogan qui est scandé par les peuples du monde entier.

    Il ne faut pas oublier que les armes atomiques ont été utilisées par 2 fois, que les Américains ont proposé à la France de l’utiliser contre les Vietnamiens durant la guerre d’Indochine. Souvent dans les discussions avec les gens, ceux-ci disent «oui, mais ils ne les utiliseront jamais» : si! Ils les utiliseront ou elles peuvent être utilisées par erreur (le nombre de catastrophes évitées au dernier moment ou par miracle est élevé, par exemple lors de l’épisode Petrov) et ils les ont déjà utilisées. 

    De plus, l’utilisation de l’arme atomique à Hiroshima et Nagasaki est d’autant plus criminelle qu’aujourd’hui les historiens s’accordent pour dire que la bombe atomique n’a nullement été la cause de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’empereur Hirohito avait déjà fait savoir aux diplomates soviétiques qu’il était prêt à faire sa reddition. Les USA étant informés de ce fait par leurs services secrets ont accéléré la procédure de finalisation de l’arme atomique, et ont surtout décidé de son utilisation par Truman. On peut dire que Hiroshima et Nagasaki sont en quelque sorte le premier acte de la guerre froide qui visait surtout à éviter que l’Union soviétique apparaisse comme un des acteurs fondamentaux de la victoire sur le fascisme et le nazisme.

    Est-il possible d’interdire les armes nucléaires?

    Comme je l’ai expliqué dans la première question, les armes atomiques font actuellement l’objet d’un Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entré en vigueur le 22 janvier 2021. Le Traité a été adopté le 7 juillet 2017 par la Conférence des Nations Unies pour la négociation d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète. Conformément à son article 13, le Traité est ouvert à la signature de tous les États au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York à compter du 20 septembre 2017. Actuellement, il a été voté par 123 États et signé par 83.

    Il prévoit que : 

    «Chaque État Partie s’engage à ne jamais, en aucune circonstance : a) Mettre au point, mettre à l’essai, produire, fabriquer, acquérir de quelque autre manière, posséder ou stocker des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires; b) Transférer à qui que ce soit, ni directement ni indirectement, des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, ou le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs; c) Accepter, ni directement ni indirectement, le transfert darmes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ou du contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs; d) Employer ni menacer demployer des armes nucléaires ou dautres dispositifs explosifs nucléaires; e) Aider, encourager ou inciter quiconque, de quelque manière que ce soit, à se livrer à une activité interdite à un État Partie par le présent Traité; f) Demander ou recevoir de laide de quiconque, de quelque manière que ce soit, pour se livrer à une activité interdite à un État Partie par le présent Traité; g) Autoriser limplantation, linstallation ou le déploiement darmes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires sur son territoire ou en tout lieu placé sous sa juridiction ou son contrôle».

    Alors pourquoi la France refuse-t-elle de signer le TIAN?

    Je vous invite à regarder le film réalisé par le Mouvement de la paix que vous pouvez consulter sur notre site. Jean-Yves le Drian ès qualité de ministre de la Défense n’a en fait avancé aucun argument ni juridique ni en termes de sécurité; et il invoque seulement que la France nest pas concernée par ce traité.  

    Souvent est évoquée la question de la capacité de la France à assurer sa propre défense, sa sécurité et son indépendance. Déjà nous pouvons remarquer que la question de la sécurité nationale (à l’heure du réchauffement climatique qui menace la survie même de l’humanité sur Terre et à l’heure de la pandémie, donc autant de problèmes qui nécessitent des politiques de coopération et de mise en commun des savoirs technologiques), cette question de la sécurité ne peut donc être évoquée que dans le cadre d’une dimension mondiale et multilatérale conformément à la charte des Nations unies. 

    Cependant, je voudrais insister sur le fait que les principaux supports du lobby militaro-industriel qui évoquent notre indépendance ne se sont pas privés de brader des secteurs entiers de la technologie et des industries françaises que ce soit dans le domaine électronique, informatique, imagerie médicale et technologies de la santé. Nos technologies et industries ont été bradées, délocalisées, à cause de la puissance d’une mondialisation caractérisée par un poids exorbitant des multinationales et des banques d’envergure mondiale sans compter la mainmise sur les médias. Je prendrai simplement l’exemple de Thalès, qui était un joyau en termes d’imagerie médicale, alors qu’aujourd’hui les scanners et autres instruments d’imagerie sont importés d’Allemagne avec l’entreprise Siemens ou des États-Unis par l’intermédiaire de General Electric. GE, multinationale à base étasunienne, a raflé la plupart des savoir-faire et brevets générés par les centres publics de recherche au cours de la deuxième partie du 20e siècle (Cnet par exemple). C’est pourquoi nous organisons en octobre un colloque national avec la CGT sur le thème «quelle économie pour la paix».

    Selon vous, quelle est la place des jeunes dans le combat pour la paix?

    Essentiel, mais insuffisant. En tout cas, l’intervention populaire est la seule qui peut nous faire gagner. Grâce aux mobilisations populaires au niveau national et international, nous avons obtenu l’arrêt des essais nucléaires, l’arrêt de la mise au point de la bombe à neutrons, la diminution importante du nombre de têtes nucléaires, qui sont passées de 80000 à 16000, des zones exemptes darmes nucléaires, etc. À cet égard, je rappelle la manifestation devant la base de sous-marins nucléaires de l’île longue en Bretagne qui a rassemblé en 1995 de l’ordre de 20000 personnes, à linitiative du mouvement de la paix. Nous avons donc obtenu par 3 traités l’interdiction des armes chimiques, l’interdiction des armes bactériologiques et maintenant l’interdiction des armes nucléaires.

    Le Mouvement de la Paix est organisé sur la base de comités locaux qui peuvent être créés sur simple déclaration auprès du Conseil national de paix. Récemment, le mouvement de la paix, prenant en compte les difficultés auxquelles est confrontée la jeunesse, a fixé une cotisation à cinq euros pour permettre aux jeunes de s’intégrer plus facilement dans l’action et dans la création de comités locaux ou de comités universitaires, dans les lycées, dans les entreprises, dans les quartiers. Le mouvement de la paix, issu des mouvements de la résistance au nazisme, a été créé en gros sur quatre ou cinq courants idéologiques, le courant marxiste avec le PCF, très fort en 1948, les mouvements catholiques, la mouvance protestante et ce que j’appelle les libres-penseurs, qui lors des premières années du Mouvement s’appelaient Gide, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Yves Montand et Simone de Beauvoir.

    Aujourd’hui, le mouvement de la paix coanime avec la CGT, le syndicat FSU et solidaires, mais aussi l’association des communes et régions pour la paix, les enseignants pour la paix, un collectif de 210 organisations dont le parti communiste et la jeunesse communiste. Chacun peut y prendre sa place, prendre des initiatives pour agir, dans le respect de la diversité sociale, idéologique, politique, culturelle, religieuse ou philosophique qui est un des fondements de nos statuts, ce qui permet de prolonger ou compléter des engagements divers y compris politiques dans un mouvement qui vise à agir massivement au sein de la société pour construire une société enfin humaine, ce qui ne peut se faire sans la Paix.

    Quels seront les prochains rendez-vous importants pour le Mouvement de la paix?

    La première urgence est de se mobiliser pour dire «Stop à la guerre en Ukraine, cessez-le-feu en Ukraine, solution négociée».

    Parmi les autres urgences, je vois la nécessité de relancer l’appel initié par le collectif des marches pour la paix, dont le MJCF fait partie, pour que la France et tous les États du monde signent le traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Cet appel peut être signé sur notre site.

    Les autres rendez-vous bien sûr sont les rendez-vous au mois d’août le 6 et le 9 août de façon à ce que partout dans le plus grand nombre de villes et de villages, y compris des centres de vacances, soit rappelée l’urgence de l’élimination des armes nucléaires.

    Enfin, la semaine entre le 21 septembre 2022 (journée internationale de la paix) et le 26 septembre 2022 (journée internationale des Nations unies pour l’élimination totale des armes nucléaires) doit être partout un moment de mobilisations, et en particulier dans toutes les universités, non seulement pour l’élimination des armes nucléaires, mais pour un autre monde, une autre société construite sur la culture de la paix telle que définie par la résolution (n° 53/243) des Nations unies pour la culture de la paix, c’est-à-dire une sécurité humaine basée sur le respect et la mise en œuvre des droits humains, économiques, écologiques et culturels. C’est sur ses fondements qu’agit aujourd’hui le Mouvement de la paix qui se définit comme un mouvement anti-guerre, pour la paix et mouvement de transformation sociale agissant dans le cadre de réseaux mondiaux.

    Roland Nivet est le co-secrétaire national et porte-parole national du Mouvement de la Paix (animateur du comité de Rennes).

    Site web : https://www.mvtpaix.org/wordpress/ 

    Collectif national des marches pour la Paix : https://www.collectifpaix.org/ 

    SOURCE : Roland Nivet : «Les armes nucléaires sont illégales, injustes, mortelles pour lhumanité et le climat» - A LA UNE, INTERNATIONAL - Avant-Garde (lavantgarde.fr) 

     

    Roland Nivet : « Les armes  nucléaires sont illégales, injustes,  mortelles pour l’humanité  et le climat »

     

    Mon commentaire

    avec quelques remarques

    Qui peut appuyer sur le bouton pouvant déclencher une guerre nucléaire ? Le président de la République et en France c’est le comble :

    Né en 1977, Emmanuel Macron aurait pu faire son service national. Le service a effectivement été supprimé par la loi du 28 octobre 1997, qui dispose que « les jeunes hommes nés en 1979 sont exemptés de l'appel de préparation à la défense ». Il n'est pas fait mention dans la loi de la classe d'âge née avant cette date. Pour autant, le journaliste spécialisé dans les questions de défense Jean-Dominique Merchet explique sur son blog qu'en fait, une minorité des hommes nés en 1977 (qui avaient 20 ans, donc, au moment de la loi supprimant le service) ont finalement effectué leur service :

    « Emmanuel Macron appartient pourtant aux toutes dernières classes d'âge encore soumises à l'obligation de la conscription, puisque celle-ci a été suspendue, en 1996, pour «tous les Français nés après le 31 décembre 1978». En pratique, seule une poignée de jeunes nés en 1977 ont réellement été incorporés, à la fin de la période de transition vers l'armée professionnelle. »

    Une analyse confirmée dans le livre de Béatrice Houchard Le Fait du prince : petits et grands caprices des présidents de la Ve République :

    « Quant à Emmanuel Macron, né en 1977, il aurait pu faire son service militaire s'il avait vraiment insisté, mais il faisait partie de la dernière classe avant la mise en place de l'armée de métier, décidée dès 1995 par Jacques Chirac. Et il n'insista pas pour porter l'uniforme. »

    Macron que l’on a surnommé Jupiter a choisi de se prendre pour le fils de Jupiter le dénommé Vulcain Fils de Jupiter, qui est un dieu de la mythologie romaine. Il est précisément la divinité du feu, des volcans et le chef des forgerons. Sa fonction primitive est d'écarter les incendies.

    Ecarter les incendies ? Eh bien c’est largement raté en ce moment !!!

    Chef des forgerons ? Avec 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté : son marteau frappe les chômeurs, les pauvres, les salariés condamnés à travailler jusqu’à 65 ans. Mais il épargne les profiteurs de crises et les ultra-riches sur lesquels ne pèsera aucune contrainte. Fort avec les faibles, faible avec les forts !

    Michel Dandelot

     

    Roland Nivet : « Les armes  nucléaires sont illégales, injustes,  mortelles pour l’humanité  et le climat »


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    Une figure de la droite anti-indépendance de Nouvelle-Calédonie nommée au gouvernement français.

     

    Emmanuel Macron veut-il
    soutenir les adversaires

    de l’accession
    de la Nouvelle-Calédonie

    à l’indépendance ?

    Illustration. 

    L'élue de Nouvelle-Calédonie Sonia Backès est nommée secrétaire d'Etat en

    charge de la Citoyenneté.  / WIKIPEDIA

     

     

     

    La Fête continue : après la nomination d’une nostalgique de l’Algérie française, Patricia Mirallès, voici la nomination de Sonia Backès figure de la droite anti-indépendance de Nouvelle-Calédonie. M. Macron l’élection de 89 députés RN, vous en êtes aussi responsable !!!

    Michel Dandelot 

     

    La présidente de la province Sud de la Kanaky Nouvelle-Calédonie, Sonia Backès, figure de la droite anti-indépendance de Nouvelle-Calédonie, a été nommée au gouvernement français en qualité de secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur et de l’outre-mer, chargée de la citoyenneté. Alors que le dialogue sur l’avenir de l’archipel est au point mort après l’organisation le 12 décembre 2021 d’un référendum d’autodétermination dont la date était contestée par les indépendantistes, cette décision apparaît comme un mauvais coup contre le processus qui avait été convenu lors des accords de Nouméa. Et un mauvais signe donné par le président de la République quant à ses intentions concernant la décolonisation de la Kanaky Nouvelle-Calédonie.

    Nouvelle-Calédonie : « La nomination au gouvernement d’une élue non indépendantiste ne répond pas à l’exigence d’impartialité de l’Etat »

    par Jean-François Merle, publié par Le Monde le 9 juillet 2022.
    Source 

    La présence de l’actuelle présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie, Sonia Backès, figure de la droite anti-indépendance de Nouvelle-Calédonie, au sein de la nouvelle équipe gouvernementale d’Élisabeth Borne, rompt avec l’un des principes cardinaux des accords de Matignon qui, en 1988, ont ramené la paix civile sur l’île, estime Jean-François Merle, ancien conseiller de Michel Rocard, dans une tribune au Monde. 

    Jean-François Merle est ancien conseiller de Michel Rocard pour l’outre-mer, il a été chargé entre 2014 et 2017 de mener avec Alain Christnacht une mission d’écoute et de conseil sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, en vue de la consultation d’autodétermination du territoire.Dans le tumulte des commentaires consacrés au remaniement ministériel, la nomination de la présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie en qualité de secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur et de l’outre-mer, chargée de la citoyenneté, est largement passée sous les radars. Du même coup, la signification profonde de cette désignation et ses répercussions pour la poursuite du processus de décolonisation engagé il y a près de trente-cinq ans n’ont pas été soulignées.

    Ce processus repose depuis toujours sur un trialogue entre les indépendantistes, les non-indépendantistes et l’Etat, dans un rôle à la fois d’arbitre et d’acteur. Alors qu’il est urgent de reprendre le dialogue, au point mort après le référendum d’autodétermination contesté du 12 décembre 2021, comment réagiront les indépendantistes pour s’asseoir à une table où il y aurait, soit la délégation de l’Etat comprenant celle qui, depuis près de vingt ans, est une de leurs adversaires les plus résolues, soit la délégation des non-indépendantistes avec une représentante de l’exécutif, en un mot une situation où l’arbitre montre en toute hypothèse qu’il a choisi son camp ?

    C’est d’autant plus regrettable que la priorité devrait être de recréer les conditions du dialogue entre les forces politiques calédoniennes pour construire un avenir partagé de la Nouvelle-Calédonie, alors que cette configuration renforcera ceux qui, chez les indépendantistes, ne veulent entendre parler que de discussions bilatérales entre les représentants du peuple colonisé et l’Etat. 

     

    Une figure de la droite anti-indépendance de Nouvelle-Calédonie nommée au gouvernement français.

    Affiche de Sonia Backès, figure de la droite anti-indépendance de Nouvelle-Calédonie 

    Comme l’a fait fort justement observer Pascal Lafleur, fils de Jacques Lafleur, « avant les discussions qui doivent se tenir pour l’avenir du territoire, ce n’est pas très habile pour le gouvernement d’avoir en son sein l’un des deux autres partenaires de la négociation ». Bref, on aurait voulu compliquer à l’envi les conditions d’un dialogue apaisé entre Calédoniens et la recherche d’un accord qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

    Règles d’usage

    D’autant que si la secrétaire d’Etat est chargée de la citoyenneté pour l’ensemble de la République, c’est une notion qui, en Nouvelle-Calédonie, prend une résonance particulière, puisque l’accord de Nouméa a consacré l’existence d’une citoyenneté calédonienne, fondée sur un corps électoral spécifique, et distincte de la citoyenneté française. Depuis plus de vingt ans, les contours et les critères d’accès à cette citoyenneté sont au cœur de tous les débats calédoniens. Qui s’exprimera, quand ce sujet sera abordé ? La cheffe de file des non-indépendantistes ou la ministre de la République ?
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Nouvelle-Calédonie, l’examen du budget ravive les tensions entre loyalistes et indépendantistes

    Enfin, cerise sur le gâteau, la secrétaire d’Etat se prévaut localement d’un accord du président de la République pour l’autoriser à cumuler, au mépris des règles en usage depuis plus de quinze ans, son ministère et la présidence de sa collectivité. Si cette exception était confirmée, elle ramènerait la province Sud de la Nouvelle-Calédonie aux temps peu glorieux où, en Polynésie française, Gaston Flosse cumulait un secrétariat d’Etat au Pacifique Sud et la présidence du gouvernement local dans un climat de République bananière.

    Qu’il soit clair que ce qui est en cause ici, ce n’est pas la personnalité de la présidente de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, qui, outre ses qualités personnelles, mérite le respect dû à une élue au suffrage universel, c’est la conception que l’on se fait de l’impartialité de l’Etat.

    La restauration de l’impartialité de l’Etat a été un des principes cardinaux des accords de Matignon qui, en 1988, ont ramené la paix civile après la quasi-guerre civile des années 1980 et la tragédie de la grotte d’Ouvéa. Pourquoi cette réaffirmation de quelque chose qui aurait pu sembler aller de soi ? D’une part, parce que pendant trop d’années, la Nouvelle-Calédonie avait été considérée non pas pour elle-même mais comme un enjeu de politique intérieure nationale, et d’autre part, parce que l’extrême consanguinité installée entre le parti dominant localement, le Rassemblement pour la Calédonie dans la République, et l’appareil d’Etat, à Paris ou sur place, avait contribué à occulter des réalités et donc à obscurcir les jugements, à radicaliser les postures et à précipiter des décisions funestes.

    Continuité inédite

    Pendant plus de trente ans, au-delà de toutes les alternances et de toutes les configurations politiques, avec l’accord de Nouméa succédant en 1998 aux accords de Matignon, tous les gouvernements de la République, celui d’Edouard Philippe inclus, ont scrupuleusement respecté cet engagement d’impartialité, continuité inédite et qui en fait le prix.

    En juin 2021, l’impartialité de l’Etat avait déjà été sérieusement écornée par la décision unilatérale du gouvernement, sans réunir le comité des signataires des accords conformément aux principes établis, de fixer au 12 décembre la date de la troisième consultation d’autodétermination prévue par l’accord de Nouméa. Plus dommageable encore pour l’impartialité de l’Etat, le document élaboré par l’Etat pour présenter les conséquences du oui et du non en vue d’éclairer les électeurs décrivait l’indépendance comme le saut dans l’inconnu et les incertitudes et le maintien dans la France comme le champ des possibles et des négociations ouvertes…

    Que la Nouvelle-Calédonie ne soit plus un enjeu de politique intérieure nationale avait pour corollaire l’absence d’ingérence de l’Etat dans la politique intérieure calédonienne : ce n’est pas exactement ce qui s’est passé au printemps, quand l’exécutif s’est mis en tête de désigner les candidats aux élections législatives en Nouvelle-Calédonie, en contrepartie du soutien de la majorité des non-indépendantistes à la réélection du président de la République

    Tous les juges le savent : il ne suffit pas d’être impartial en son for intérieur. Il faut aussi ne pas donner prise, par son comportement, ses relations ou ses intérêts, au soupçon de partialité. La nomination au gouvernement d’une élue calédonienne non indépendantiste ne répond pas à cette exigence.

    SOURCE : Emmanuel Macron veut-il soutenir les adversaires de l'accession de la Nouvelle-Calédonie à l'indépendance ? - Histoire coloniale et postcoloniale 

     


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    De l’importance de raconter

    la réalité de la colonisation

    et de la guerre d’Algérie 

     

    De l’importance de raconter  la réalité de la colonisation et de la guerre d’Algérie

    60 ans de l'indépendance de l'Algérie : de la connaissance à la reconnaissance © Mediapart

    Soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, la France ne parvient toujours pas à regarder son passé colonial. À l’heure d’un racisme assumé et d’une nostalgie décomplexée pour la colonisation, il faut œuvrer à raconter la réalité de cette histoire. 

    Plus que jamais, il faut œuvrer à raconter la réalité de la colonisation et de la guerre, se battre pour la connaissance et la reconnaissance de cette histoire. Tel était le thème du premier débat lors de la grande soirée organisée le 5 juillet par Mediapart avec l’association Au nom de la mémoire et le Cabaret sauvage à Paris pour célébrer les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie.

    Avec Nora Belmokhtar, militante et membre du collectif « 17 octobre 1961 », elle travaille sur l’histoire et la mémoire de l’Algérie en France, Farah, fondatrice de Récits d’Algérie, Soraya Guendouz, sociologue et responsable associative  et les historiens Gilles Manceron et Fabrice Riceputi.

       


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    Défilé militaire du 14 juillet : l’indécence continue ! 

    Défilé militaire du 14 juillet : l’indécence continue !

    Par Alain Refalo professeur des écoles à Colomiers dans la Haute-Garonne (France). Il est un militant actif de la non-violence. 

    Le défilé militaire du 14 juillet demeure un symbole militariste totalement anachronique et pourtant il fait l’objet d’un culte médiatique absolument indécent eu égard aux enjeux de civilisation auxquels nous sommes confrontés.

    De façon immuable, chaque année, notre fête nationale est préemptée par le défilé militaire sur les Champs-Elysées, une manifestation qui bénéficie d’une importante publicité médiatique.

    Ce jour-là, le peuple est convié à venir applaudir les soldats de nos armées, mais surtout des centaines d’engins de mort, des missiles, des chars et des avions que la France se glorifie d’exporter aux quatre coins du monde. Les derniers bijoux de la quincaillerie militaire qui font la «fierté» de notre pays sont présentés au peuple dans l’ignorance totale des conséquences de leur utilisation sur les populations, principales victimes des conflits modernes.

    Cette pitoyable procession d’un autre temps, expression historique du militarisme français au XIXe siècle, qui rend un culte aux armes de guerre, y compris de destruction massive, est bien un spectacle dégradant et déshonorant qui tourne le dos aux valeurs humaines, et d’abord aux valeurs de la République.

    Ce n’est rien d’autre qu’une parade organisée par l’État à la gloire de l’institution militaire et surtout de ses valeurs guerrières. Un pays qui, le jour de sa fête nationale, n’a rien d’autre à proposer à son peuple que d’admirer et d’applaudir des engins de mort est un pays tourné vers le passé. C’est un pays toujours en quête d’une illusoire grandeur.

    En réalité, l’archaïsme de ce défilé est à l’image de notre arrogance congénitale et de notre incapacité à incarner dans les faits les valeurs fondatrices de la République : Liberté, Egalité, Fraternité.

    Cette démonstration guerrière annuelle nous rappelle que la France est l’un des pays les plus militarisés au monde, avec une industrie de défense qui alimente un important (et honteux) commerce des armes, une politique de défense de plus en plus coûteuse (dépenses inégalées en Europe), la modernisation constante des armes nucléaires (aussi inutiles que dangereuses), d’incessantes interventions militaires extérieures (désastreuses la plupart du temps) et des forces de maintien de l’ordre toujours plus militarisées (blessant et mutilant des manifestants avec des armes de guerre, toujours en toute impunité).

    Dans ce paysage d’une France qui s’est de plus en plus militarisée sous la Ve République, le complexe militaro-industriel, au mépris de la démocratie, continue d’imposer au monde politique et militaire ses « innovations » technologiques en matière d’armement. Pourtant, ce « pouvoir sans visage »1 ne travaille que pour sa propre pérennité et non pour les besoins réels de la défense nationale.

    Qui s’en offusque ?

    La militarisation des esprits en France, à laquelle ce défilé militaire participe, s’est particulièrement renforcée ces dernières années. Ainsi, les différents protocoles Armée – Education (depuis 1981) continuent, sans aucune opposition, d’assurer une propagande indigne dans les établissements scolaires en faveur des choix militaires de la France, tandis que l’instauration du Service National Universel représente une nouvelle tentative de caporalisation de la jeunesse, digne des régimes totalitaires.

    Les commémorations nationales, au nom du devoir de mémoire, mais d’une mémoire bien sélective (quid des crimes de l’armée française), poursuivent ce travail de célébration de l’institution militaire, des faits d’armes et des héros guerriers, dans l’ignorance des résistances civiles, non armées, qui ont joué un rôle non négligeable dans notre Histoire.

    Le courage, il serait temps de l’admettre, n’est pas l’apanage des soldats.

    Le 14 juillet, clamait Victor Hugo à la tribune du Sénat le 3 juillet 1880, c’est « une fête populaire, une fête universelle, une fête humaine ». Pas seulement une fête nationale, mais une fête de la fraternité.

    En quoi les engins de mort exhibés ce jour-là ont-ils leur place sur l’avenue des Champs-Elysées, eux qui précisément n’ont d’autre vocation que de blesser, de tuer et de détruire ?

    Assurément, le défilé militaire, symbole de la culture de la violence et de la guerre, conjugue indécence et obsolescence. Il véhicule des valeurs à l’opposé de celles de la fraternité et des droits de l’homme. Il pollue les esprits autant que la planète. Et il nous coûte environ 3,5 millions d’euros.

    Il est temps, au regard des immenses défis climatiques, démographiques, migratoires et sociaux auxquels notre civilisation est confrontée, d’investir dans une culture de la coopération et de la paix au service des besoins réels de l’humanité.

    Il est temps que les peuples, qui sont toujours les premières victimes des choix militaristes des États, imposent à leurs dirigeants des choix audacieux qui rendront inutiles les instruments de guerre qui n’existent et paradent encore le 14 juillet du fait de notre soumission volontaire à l’ordre jupitérien.

    Il est temps que les citoyens français s’insurgent contre cette pathétique procession qui voudrait nous faire croire que la France n’est grande qu’à travers la taille de ses missiles, la puissance de ses chars et la beauté de ses uniformes.

    En attendant ce jour de gloire où le peuple ami de la vie détrônera les idoles de la mort, ignorer ce défilé, en ne se rendant pas aux Champs-Elysées ou en éteignant sa télévision, est un minimum salutaire.

    Le maximum étant certainement d’organiser un contre-défilé des forces vives de la société civile, des femmes et des hommes qui chaque jour se dépensent sans compter pour le bien commun, qui font œuvre de solidarité avec les exclus et les démunis, qui construisent la paix par les moyens de la paix. Un défilé « fraternitaire » en quelque sorte...

    En ces temps troublés, ce serait juste une petite étincelle d’espérance.

    Alain Refalo, auteur de Démilitariser la France : plaidoyer pour un pays acteur de paix, Chronique Sociale, 2022.

    PS : une pétition pour la suppression du défilé militaire du 14 juillet est disponible : Pétition · Pour la suppression du défilé militaire du 14 juillet · Change.org 

    SOURCE : Défilé militaire du 14 juillet : l’indécence continue ! | Le Club (mediapart.fr) 

     

     

    ET POUR MOI CE SONT QUOI MES 14 JUILLET ?

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

    POUR COMMENCER

    JE SUIS D'ACCORD

    AVEC THEODORE MONOD

     

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

     

    DEUX SOUVENIRS SEULEMENT

     

    Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra...

     

    " le dernier 14 juillet de l'Algérie française "

     

    au 14 juillet 2014

     

     

     

     

     

    Aïn Sefra : 14 juillet 1961 

    "J'étais dans ce défilé contre ma volonté "

    J'avais à peine 20 ans et pas le droit de vote

    Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2015... Choeur du Pays de Forcalquier "La Paix Sur Terre"
    Nous aussi nous avions eu droit à notre défilé aérien
    Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2015... Choeur du Pays de Forcalquier "La Paix Sur Terre"

    Nous aussi nous avions des cavaliers

     (pas ceux de la Garde Républicaine)

     mais les harkis...

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014... Choeur du Pays de Forcalquier "La Paix Sur Terre"

     

    Merci de ne pas rire !!! 

    En guise de feux d'artifice 

    nous faisions brûler de la poudre à canon 

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014... Choeur du Pays de Forcalquier "La Paix Sur Terre"

     

    Alors nous nous préparions à faire la "fête

    du 14 juillet 1961" pendant qu'ailleurs

    et au même moment, en Algérie

    des tragédies se produisaient

    mais nous ne le savions pas encore... 

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014... Choeur du Pays de Forcalquier "La Paix Sur Terre"


    C'étaient mes meilleurs copains 

    si par hasard vous vous reconnaissez 

    faites-moi signes !!! 

    Rappelez-vous, ce 14 juillet 1961 

    nous avions eu droit à quelques bouteilles  

    en provenance des Coteaux de Mascara  

    Remarquez... je suis, en regardant la photo  

    le premier à droite... (ATTENTION NE PAS

    CONFONDRE AVEC LE PREMIER DE DROITE)

     

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

     

    Derrière moi la ligne de chemin de fer Oran - Colomb-Béchar… Combien d’heures, de semaines, de mois j’ai rêvé à ce train qui me ramènerait d’abord à Oran, puis la France, mon pays, mon vrai pays, mon seul pays, car ici j’étais dans un beau pays, c’est vrai, Serge Lama l'a si bien chanté... mais un pays martyrisé par 132 années de colonialisme et terminé par une guerre de près de 8 années avec ses crimes d’Etat, de guerre, contre l’humanité…

     

    Aujourd’hui, 2 avril 2015, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 5 ans d’existence ! Mais en 5 années j'ai eu le temps de caser près de 3100 articles

     

    On m'avait dit " Tu verras la palmeraie de Tiout (Algérie) c'est très beau ", alors du 8 mai 1961 au 5 janvier 1963 je n'ai vu qu'un camp où on montait la garde... ou on se "tapait" la corvée de pluche ou de vaisselle... ou on effectuait des kilomètres dans des camions traînant des canons sur des pistes bosselées... ou on écrivait des lettres pour dire qu'on allait bien même si on allait mal, car l'ennui était là, toujours pesant et laminant le moral, mais finalement c'était mieux que de tuer ou se faire tuer... car ma plus grande chance "je n'ai pas tué"... En fait je n'ai rien connu des drames de la guerre d'Algérie, en particulier et du colonialisme, en général, pour l'heureuse raison que là où j'étais, il ne s'est absolument rien passé, j'ai donc tout appris de nombreuses années après être rentré dans mon cher pays, la France et surtout depuis que je gère ce blog... en fait regardez ce que je faisais en opération dans la région d'Aïn Sefra : "je notais le nombre de tirs de canons" sans savoir, d'ailleurs pour qui étaient destinés ces tirs, plus précisément je ne voulais pas savoir et je me suis toujours refusé de poser la question tout en ayant la "tête ailleurs... car là où j'étais ce n'était pas mon pays la France... "  comme vous pouvez le voir je n'avais pas de "kalachnikov pour employer un terme d'aujourd'hui" dans les mains... heureusement je n'aurais peut-être pas su ou pas voulu m'en servir... sauf, avec un instinct de survie... pour me sauver la vie...

    Le 2 avril 2016, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 6 ans d’existence !

    Le 2 avril 2016, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 6 ans d’existence !

    Le 2 avril 2016, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 6 ans d’existence !

    Aujourd’hui, 2 avril 2015, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 5 ans d’existence ! Mais en 5 années j'ai eu le temps de caser près de 3100 articles

     

     SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

    Je n’ai participé qu’une seule fois, en tant qu’acteur, à un défilé du 14 juillet, c’était le 14 juillet 1961 à Aïn Sefra, bien sûr, c’était contre ma volonté… Enfin le dernier 14 juillet de l’Algérie française… Ne me parlez pas de médailles… j’ai refusé la croix du combattant,d'ailleurs pourquoi l'aurais-je acceptée ? Je n'ai rien connu des drames de la guerre d'Algérie, dans la région d'Aïn Sefra il ne s'est rien passé, j'étais dans l'artillerie et ce n'est pas moi qui manipulait les canons mais les soldats professionnels... Je n'ai jamais eu à me servir d'une arme individuelle... Donc en conclusion : avec la malchance d'avoir perdu 21 mois de ma jeunesse, j'estime quand même avoir eu beaucoup de chance...   mais un autre 14 juillet m'a marqué, celui du 14 juillet 2014… je rappelle le défilé sur les Champs-Elysées à Paris...

     

     

     

    La guerre d'Algérie était terminée depuis 52 ans et l'Algérie nation souveraine avait toute sa place le 14 juillet 2014 au même titre que tous les autres pays belligérants de la Grande Guerre... Pour la première fois de ma vie j'ai regardé une partie de ce défilé avec beaucoup d'attention en raison de cette présence... et je les ai vu ces 3 militaires algériens avec leur drapeau et je n'ai pas vu tous ces extrémistes de tous poils qui ont tellement hurlé, insulté, envoyé des lettres tout azimut pour empêcher cette présence... Lorsqu'à la fin du défilé j'ai vu les 3 jeunes de chaque pays belligérant de la Grande Guerre 14-18 lâcher les colombes de la paix je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ce n'était qu'un voeu pieux au regard de toutes ces atrocités que nous voyons, hélas, chaque jour... dans un monde de plus en plus dangereux...

       

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

    Le 14 juillet 2014 

    Un message de paix

    Mais un voeu pieux

    Une chorégraphie de José Montalvo rassemblant 250 jeunes gens des pays invités, a mis un point final aux cérémonies sur un message de paix. Agés de 18 à 25 ans, ces jeunes vêtus de noir et blanc, ont procédé à un lâcher de colombes, symbole de paix et de réconciliation. Toutes les nations représentées ont alors partagé ce moment de fraternité, à Paris, en fin de matinée.

     

    Avec la présence de l'Algérie et de tous les autres pays belligérants de la Grande Guerre ce 14 juillet 2014 a été historique

     

    Avec la présence de l'Algérie et de tous les autres pays belligérants de la Grande Guerre ce 14 juillet 2014 a été historique

     

    Vu par un ancien mobilisé, 55 ans après 

    Nous avions tous vingt ans, et un peu plus peut-être, 

    Et nous ne savions rien des choses de la vie. 

    Nous étions des moutons que l’on amenait paître, 

    Nos bergers politiques étaient bien assoupis. 

    Ne sachant trop quoi faire, ils étaient tiraillés, 

    Conduisant au désastre, les yeux sur le bâton. 

    Gouverner c’est prévoir, ce n’est pas louvoyer 

    Et nos beaux officiers, ne rêvant qu’aux… ratons! 

    Pour devenir plus tard les cocus de l’Histoire. 

    Nous les pauvres couillons, on croyait (ou pas) à la guerre, 

    Victimes inconscients de nos esprits grégaires, 

    Car on nous demandait de nous battre, sans savoir trop pour qui, 

    Pour les colons bien sûr, leurs privilèges acquis, 

    Ils voulaient tout garder, en imposant leurs lois 

    Attisant les querelles,  entre arabes et gaulois. 

    A Paris, à Alger, on faisait des patrouilles 

    Mais ailleurs se tramaient de vilaines magouilles, 

    Qu’importe  le gâchis, et le sang et les larmes, 

    On ne faisait parler que la haine et les armes. 

    Le sort de l’Algérie se jouait à Wall Street 

    Au Caire et à Moscou, et non dans les guérites. 

    Oh ! Que de temps perdu, que de vies sacrifiées, 

    Pour aucun bénéfice, que l’honneur humilié. 

    Telle est la tragédie dont nous fûmes acteurs. 

    Reste le souvenir d’une immense rancœur. 

    Il nous reste encore de beaux jours à vivre, 

    Même si Thanatos, avec sa grande faux 

    Rôde ici et là, et par monts et par vaux. 

    Disons-lui “halte là !”. Je termine mon livre. 

                                                         Simon Garrigue, juin 2017

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

    Tu as raison Simon Garrigue terminons notre livre... demandons à Thanatos de nous laisser vivre encore un peu pour que l'on puisse voir en Algérie naître la seconde République après l'indépendance de 1962 confisquée par des dirigeants corrompus.

    Et, peut-être que si nous avons un peu de chance nous verrons, en France, mourir la Ve République née pendant la sale guerre d'Algérie et la naissance d'une République du XXIe siècle espérons meilleure...

     

       

     

    Michel Dandelot

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

    Militant anti colonialisme

    Militant anti racisme

    J'ai refusé la croix du Combattant

    Vive l'amitié entre les peuples algérien et français

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

     

    SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...

     


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    Le temps de la collusion

    Le temps de la collusion

    Les 89 députés du RN ne sont pas arrivés comme un coup de tonnerre dans un ciel serein.

    Il aura fallu des conditions de vie insupportables faites à des millions de premiers de corvée pour lesquels la fin du mois arrive le 15. S'y ajoute, en prime, le mépris des puissants. Mais aussi de vieilles rancoeurs encore vivaces parmi les nostalgiques des guerres coloniales, de l'Algérie française et de l'OAS. Et il aura fallu des conditions politiques favorables.

    Il y a bien des mois, j'écrivais sur ce blog  que la France est un des pays de l'Union européenne dans lequel l'extrême droite est à un des niveaux d'influence les plus élevés et les plus constants de l'Union européenne. J'ajoutais que de nombreux conseils des ministres, présidés par Emmanuel Macron, avaient pour ordre du jour des thèmes directement issus du magasin des horreurs de la raciste extrême droite, avec des reprises dans la plupart des médias pendant des semaines. Enfin, j'alertais en constatant que la gauche aussi cherchait à disputer le terrain à l'extrême droite, comme François Hollande avec la déchéance de nationalité.

    Pour toute réaction, je n'ai rencontré qu'un encéphalogramme plat.

    Ce qui s'est produit au cours de la séquence électorale qui s'achève n'est qu'une étape d'un long processus vers une accession au pouvoir. Cette étape est marquée par la révélation de ce qui jusqu'ici apparaissait impossible : une collusion étalée au grand jour entre la force à laquelle il avait reçu le mandat de faire barrage et le président des riches et de la retraite à 65 ans.

    Que d'efforts déployés pour rendre présentable l'ignoble…! L'épisode Zemmour y contribua mais plus fondamentalement, la stratégie du capital et de son fondé de pouvoir, pour mettre à l'abri leur domination, a consisté à dédiaboliser l'extrême droite raciste, xénophobe et antisémite pour pouvoir mieux diaboliser une gauche redevenue de transformation sociale.

    Le deuxième tour des élections législatives fut le terrain d'une première expérimentation, avec les 89 députés du RN qui ne sont donc pas tombés du ciel. Ils ont bénéficié du tremplin qu'a représenté, dans chaque circonscription, le score canon réalisé par leur cheffe, au deuxième tour de l'élection présidentielle et du laisser-passer offert aux candidats du RN par la macronie pour faire barrage aux candidats... de la Nupes !

    J'enrage encore qu'à 400 000 voix près, leur cheffe ait évité la sortie de route dès le premier tour. 

    Depuis, chaque jour qui passe montre que cette collusion est devenue une façon de gouverner. Cette dernière est pilotée par un Emmanuel Macron affaibli qui voit dans la société deux blocs, les populistes de LFI et du RN, hors du champ de la République, et tous les autres, les républicains, idéalisés pour la circonstance en oubliant, entre autres, que la République a produit les guerres coloniales, les discriminations à l'encontre des femmes et des Français d'origine étrangère, les crimes dans les rues de Paris. N'a-t-elle pas jeté à la Seine des Algériens qui revendiquaient l'indépendance de leur nation ? N'a-t-elle pas tué à Charonne, des hommes et des femmes qui manifestaient pacifiquement ? N'a-t-elle pas mutilé tant de Gilets jaunes ?

    Ce faisant, un double cadeau est offert à l'extrême droite : associée à LFI dans la même exclusion, cela contribue à la dédiaboliser et en la qualifiant de "populiste" elle se voit attribuer, aux yeux des populations qu'elle vise, le statut de championne de la défense du peuple.

    Tant et si bien que l'anathème présidentiel se ramène dans la vie réelle à une volonté farouche de détruire la Nupes en stigmatisant une de ses composantes.

    Ce que cette Nouvelle union populaire sociale et écologiste propose de changer d'urgence, c'est précisément ce qui conduit trop des plus faibles d'entre nous à succomber aux sirènes de l'extrême droite.

    Permettre à la Nupes de déployer toutes ses potentialités transformatrices unitaires est à la fois nécessaire pour tarir la source qui alimente le RN et pour offrir une perspective d'espoir à toute la société.

    Attention, au temps de la collusion peut succéder celui de la participation ! N'est-ce pas l'objectif assigné à terme au processus de décomposition/recomposition des forces politiques ?

    Il y a peu encore, il apparaissait invraisemblable.

     

    LUCIEN ATENCIA

    SOURCE : Le temps de la collusion. | Le Club (mediapart.fr) 

     


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    France-Algérie : la réconciliation impossible ?

    France-Algérie : la réconciliation impossible ?

    Drapeaux algérien et français. © DR

     

     

     

     

    Soixante ans après l’indépendance, après la fin de la guerre d’Algérie, les blessures ne sont toujours pas refermées. Pourquoi la réconciliation n’est-elle toujours pas d’actualité ? C’est la question que pose Info plus à des historiens, des journalistes et des écrivains, en France comme en Algérie. 

     

     

     

    Une remarque 

    Les plus farouches adversaires de la réconciliation entre la France et l’Algérie c’est l’extrême-droite du RN. Bien sûr Macron a fait plusieurs gestes mémoriels à ce rapprochement, mais il est responsable aussi de ça :

    Il y a cinq ans ils étaient une poignée tout en haut à l’extrême-droite de l’hémicycle. Il y a une semaine LREM leur a offert deux vice-présidences. Aujourd’hui ça donne ça. Quand sera-il demain ?... Dans 5 ans : à la prochaine présidentielle. ATTENTION DANGER ! Et si ça valait le coup de s’engager et aussi de voter ?

    Merci de cliquer sur ce lien :

     

    https://twitter.com/i/status/1544775957235617793 

     


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    J'ai reçu un courriel

    d’Henri Pouillot dont le titre est :

    La fête continue :

    - Le 4 juillet c'est la nomination d'une ministre, fille de pied noir, pro-Algérie Française Patricia Mirallès pour les Anciens Combattants et la Mémoire.

    - Et, le 5 juillet, Macron fait déposer une gerbe au Quai Branly : Une gerbe sera aussi déposée en son nom mardi au Mémorial National de la Guerre d'Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, à Paris en hommage aux victimes du massacre d’Européens à Oran, le jour même de l'indépendance, le 5 juillet 1962, a annoncé lundi soir l'Elysée.

    Alors j’ai voulu approfondir et comprendre qui était Patrica Mirallès.

    Michel Dandelot 

     

    France : l'ancienne rapporteure

     du projet de loi de réparation

     des harkis nommée secrétaire

    d'État aux Anciens combattants

      France : l'ancienne rapporteure   du projet de loi de réparation  des harkis nommée secrétaire  d'État aux Anciens combattants


    Issue d'une famille de rapatriés d'Algérie, Patricia Mirallès est nommée secrétaire d'État aux Anciens combattants et à la Mémoire ce 4 juillet. La députée de l'Hérault fait de son passé un élément fort de son identité. 

    Nommée aux Anciens combattants et à la Mémoire, Patricia Mirallès, 54 ans, est issue d'une famille de rapatriés d'Algérie, un élément fort de l'identité de cette députée de l'Hérault, membre de la commission de la Défense. Mme Mirallès fut notamment à partir de fin 2021 rapporteure du projet de loi demandant "pardon" et prévoyant des réparations pour les harkis, ces Algériens qui ont combattu aux côtés de l'armée française, et leurs familles.

    Visiblement émue, elle avait évoqué lors des débats ses "amis harkis" et le "manque de tout". Lors d'un autre débat sur les discriminations liées à l'accent, elle avait exprimé le souvenir douloureux des "moqueries" dans son enfance envers les intonations pied-noir.

    Elle fut également co-auteure avec le député LR Jean-Louis Thiériot d'un rapport prônant un renforcement des capacités militaires de la France, publié en février dernier. Ce document endossait la vision stratégique du chef d'état-major français Thierry Burkhard, pour qui les conflits armés à venir seront, comme en Ukraine, de "haute intensité".

    Ancrée dans la vie politique de Montpellier

    Montpelliéraine de naissance et députée de l'Hérault depuis 2017, elle a été réélue en juin malgré le fort reflux de la majorité dans ce département. Esthéticienne de formation, Patricia Mirallès entre au Parti socialiste en 1999, pour devenir en 2002 secrétaire au cabinet du maire de Montpellier de l'époque, Georges Frêche, rien d’étonnant lorsque l’on prend connaissance d’une brève biographie de Georges Frêche :

     

    Bref passage de la biographie

    de Georges Frêche sur Wikipédia

      France : l'ancienne rapporteure   du projet de loi de réparation  des harkis nommée secrétaire  d'État aux Anciens combattants

    Georges Frêche laisse rarement indifférent, entre ses réalisations concrètes, sa façon de prendre des décisions et ses propos tantôt outranciers, tantôt jaurésiens. Parfois surnommé le « Le Pen de gauche », il a, selon Jacques Molénat, « l'art d'embrasser au gré des publics tout le kaléidoscope idéologique de l'Hexagone. Il est capable de tenir ici un discours révolutionnaire, là gaulliste, ailleurs libéraljaurésien et même lepéniste, dans le sillage, pour cette dernière variante, de son adhésion profonde à la cause pied-noir ».

    En mars 1973, Georges Frêche est candidat PS aux élections législatives dans la première circonscription de l'Hérault. Héritier d'une gauche colonialiste, il tente à cette époque de se rapprocher des milieux de l'ancienne Algérie française et rencontre à l'issue du premier tour le candidat battu du Front national, ancien membre de l'OAS, André Troise, qui, sans appeler officiellement à voter pour le socialiste, soutiendra officieusement Georges Frêche, victorieux au second tour.

    Selon Jacques Molénat, cette attitude de Frêche avec les nostalgiques de l'Algérie française s'inscrit dans une politique globale envers les rapatriés dans une ville où la communauté Pieds-Noirs est l'une des plus importantes de France (25 000 personnes en 1977 dans la ville), notamment depuis la construction ex nihilo du quartier de La Paillade, initialement destiné à accueillir le flux des nouveaux arrivants par son prédécesseur à la mairie de Montpellier, François Delmas. La prise en compte de ce vote pied-noir serait l'un des éléments de ses victoires successives depuis 1973 et s'explique par un soutien aux associations liées aux pieds-noirs, la construction d'une Maison des rapatriés, le recrutement dans des emplois municipaux, un accès facilité aux logements, la création d'un musée de la France en Algérie, etc.

    Ainsi, il prend sur sa liste aux municipales de 1977, Guy Montero, ancien officier de la Légion étrangère condamné pour appartenance à l'OAS, après lui avoir confié son service d'ordre pour ces élections. En 1982, il met en berne tous les drapeaux de la ville quand Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures de François Mitterrand, vient s'incliner à Alger devant la tombe des « combattants du FLN ».

    SOURCE : Georges Frêche — Wikipédia (wikipedia.org) 

     

     
     

    Dix ans plus tard, après le décès de ce dernier, elle quitte le PS et rejoint le camp du candidat dissident à la mairie de la ville, Philippe Saurel. Après la victoire de M. Saurel aux municipales de 2014, Patricia Mirallès devient conseillère municipale chargée de la solidarité, puis des cultures urbaines et de la Maison des rapatriés. 

    Devenue députée, elle quitte LREM en 2020 sur fond de désaccords sur les municipales à Montpellier où elle soutient Philippe Saurel contre le candidat LREM Patrick Vignal qui siège également au Palais Bourbon. Elle reste toutefois inscrite au groupe majoritaire au Palais Bourbon. En mai dernier, Mediapart l'accuse d'avoir utilisé son enveloppe de frais de mandat pour des dépenses  personnelles, citant la réparation du disque dur de sa fille ou des notes d'hôtel. Mme Mirallès a de son côté dénoncé des "accusations calomnieuses" ne s'appuyant sur "absolument rien de tangible".

      France : l'ancienne rapporteure   du projet de loi de réparation  des harkis nommée secrétaire  d'État aux Anciens combattants

    Une ex esthéticienne, fille de pieds-noirs, secrétaire d'Etat aux anciens combattants ? C’est parfait pour la réconciliation avec l’Algérie… française !!! Tu as raison Henri Pouillot : la fête continue...

      France : l'ancienne rapporteure   du projet de loi de réparation  des harkis nommée secrétaire  d'État aux Anciens combattants

      France : l'ancienne rapporteure   du projet de loi de réparation  des harkis nommée secrétaire  d'État aux Anciens combattants

      France : l'ancienne rapporteure   du projet de loi de réparation  des harkis nommée secrétaire  d'État aux Anciens combattants

    Cher Jean-François Gavoury pour cette information concernant la secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants :

    Exclusif / Hérault :

    Une association de harkis attaque

    Emmanuel Macron

    pour excès de pouvoir

      France : l'ancienne rapporteure   du projet de loi de réparation  des harkis nommée secrétaire  d'État aux Anciens combattants

    Les Harkis de Montpellier en colère dans la rue (©JMA / Métropolitain)

    L'association Génération Harkis, dont le siège est à Valras Plage dans l'Hérault, vient d'introduire un recours pour excès de pouvoir visant le président de la République.

    L’association Génération Harkis, dont le siège est à Valras Plage dans l’Hérault, vient d’introduire un recours pour excès de pouvoir visant le président de la République, Emmanuel Macron. La requête a été déposée ces dernières semaines auprès du Conseil d’État, la juridiction administrative suprême, mais l’information n’avait pas transpirée.

    Sollicité ce lundi par Métropolitain, Mohamed Djafour, le président de cette association confirme nos révélations. Dans ce recours, il est demandé d’annuler deux récents décrets (18 mars dernier) sous les n° 2022-393 relatif aux mesures d’indemnisation des préjudices et aux mesures d’aide sociale en faveur des harkis, des autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et de leurs familles et le n° 2022- 394 relatif à la commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis, les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et les membres de leurs familles.

    Mohamed Djafour demande la condamnation de  l’État à la somme de 4 000 euros au titre des dispositions de l’article 761-1 du code de justice administrative.

    « Le 20 septembre dernier, le président de la République a demandé pardon aux Harkis et à leurs enfants pour tout le mal que la France leur a fait, ainsi qu’à leurs familles depuis la signature des Accords d’Evian le 18 mars 1962, qui ont engagé l’Algérie sur la voie de l’indépendance et la fin de 130 de colonialisme. Dans la continuité de ce pardon de la République, le Parlement a été invité à adopter la loi n° 2022-229 du 23 février dernier portant reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français. Pour les besoins de la mise en application de ce texte de loi rejeté par les harkis et leurs familles, le gouvernement a édicté le décret n° 2022-393 du 18 mars 2022 relatif aux mesures d’indemnisation des préjudices et aux mesures d’aide sociale en faveur des harkis, des autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et de leurs familles, ainsi que le décret n° 2022-394 du 18 mars 2022 relatif à la commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis, les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et les membres de leurs familles. Ces décrets ont été publiés au Journal Officiel du 20 mars dernier », explique Mohamed Djafour.

    Pour le président de Génération Harkis, « ces décrets sont contraires à la légalité républicaine ». Il prévient par ailleurs que, « par un mémoire complémentaire qui va être rapidement produit, il sera démontré que ces décrets sont entachés d’un vice d’incompétence, d’un vice de procédure, d’une erreur manifeste d’appréciation, d’un défaut de base légale et d’une violation de la loi ».

    À lire aussi

    D’où ce recours auprès du Conseil d’Etat. Voilà qui tombe plutôt mal, le jour où Emmanuel Macron a remanié le gouvernement, avec le choix de la Première ministre Elisabeth Borne de nommer la députée LREM de l’Hérault, Patricia Mirallès, secrétaire d’État aux Anciens combattants et de la Mémoire après du ministre des Armées Sébastien Lecornu. Fille de rapatriés d’Algérie, l’élue a travaillé sur le dossier des Harkis et notamment sur le projet de loi pour la reconnaissance et la réparation comme rapporteuse du texte. Patricia Mirallès a toujours déclaré que l’accord signé est constructif. Mais, à l’instar de Génération Harkis, les rapatriés qui ont de la mémoire ne veulent plus entendre parler de la députée de la première circonscription de l’Hérault. Visiblement, elle va avoir du pain sur la planche et vite… 

    SOURCE : Exclusif / Hérault : une association de harkis attaque Emmanuel Macron pour excès de pouvoir | Métropolitain (actu.fr)


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    L’Algérie célèbre ses 60 ans d’indépendance

    mais les plaies

    de la colonisation sont toujours

     à vif

    5 juillet 1962 : à Oran ils occultent l'OAS !!!

     

    De jeunes algériens accrochent un drapeau national, à Alger, le 6 juillet 1962. (AFP)

    Il y a 60 ans, le 5 juillet 1962, l’Algérie proclamait son indépendance, quelques jours après un référendum d’autodétermination. Mais en Algérie, les plaies restent vives alors que la France exclut toute « repentance » ou « excuses ».

    L’Algérie célèbre ce mardi le 60e anniversaire de son indépendance après 132 ans de colonisation française, dont la mémoire crispe toujours ses relations avec Paris en dépit des gestes symboliques de la France. Après près de huit ans de guerre entre les insurgés algériens et l’armée française, les armes se sont tues le 18 mars 1962 aux termes des accords historiques d’Evian, ouvrant la voie à la proclamation d’indépendance de l’Algérie le 5 juillet de la même année, approuvée quelques jours plus tôt par 99,72 % des voix lors d’un référendum d’autodétermination.

    Les autorités prévoient une célébration en grande pompe de ce 60e anniversaire avec comme point d’orgue une imposante parade militaire dans la capitale, la première depuis 33 ans. Selon le programme des festivités divulgué par le ministre des Moudjahidines (anciens combattants) Laid Rebiga, un méga-spectacle épique, qui « retracera l’histoire millénaire de l’Algérie », est également prévu lundi soir à l’opéra d’Alger. Signe de l’importance que revêt l’occasion pour le pouvoir, un logo spécial, de forme circulaire orné de 60 étoiles, a été conçu pour marquer l’anniversaire, avec comme slogan « une histoire glorieuse et une ère nouvelle ».

    Réchauffement des relations

    Macron-Tebboune

    L’indépendance a été arrachée au terme de sept ans et demi de guerre qui a fait des centaines de milliers de morts, faisant de l’Algérie la seule ex-colonie française d’Afrique dans les années 1960 à s’affranchir par les armes de la tutelle de la France. Mais 60 ans après la fin de la colonisation, les plaies restent vives en Algérie alors que la France exclut toute « repentance » ou « excuses », bien que le président français Emmanuel Macron s’efforce depuis son élection d’apaiser les mémoires avec une série de gestes symboliques.

    « Soixante ans après l’indépendance, n’est-il pas temps de dépassionner cette histoire ? », s’interroge l’historien Amar Mohand-Amer. La relation bilatérale semblait avoir atteint son plus bas niveau en octobre lorsque Emmanuel Macron avait affirmé que l’Algérie s’était construite après son indépendance sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », suscitant l’ire d’Alger.

    Mais les relations se sont progressivement réchauffées ces derniers mois et Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont exprimé leur volonté de les « approfondir » lors d’un entretien téléphonique le 18 juin. Fin avril, Abdelmadjid Tebboune avait félicité Emmanuel Macron pour sa « brillante » réélection et l’a invité à se rendre en Algérie.

    « Crises et pseudo-retrouvailles »

    « Le rapide retour à une situation normale, suite à la grave crise des derniers mois (…) est en rapport avec les tensions régionales, notamment en Libye, qu’il ne faudrait pas occulter ou minimiser », décortique Amar Mohand-Amer auprès de l’AFP. « La géopolitique régionale très instable commande des postures fortes sur le moyen et long terme et la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays », ajoute l’historien.

    Le président du parti d’opposition Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Athmane Mazouz, souligne que les « relations entre le système de pouvoir en Algérie et la France officielle sont rythmées par des crises et de pseudo-retrouvailles depuis l’indépendance du pays ». « Au stade actuel, personne ne peut parier un sou pour parler de refondation. L’instrumentation de cette relation d’un côté comme de l’autre n’échappe à personne », ajoute-t-il. Amar Mohand-Amer redoute que la politique de réconciliation mémorielle d’Emmanuel Macron ne soit mise à rude épreuve par les récents succès électoraux du parti d’extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement national, en France.

    « La montée du RN n’augure rien de bon »

    Marine Le Pen avait en effet réaffirmé en mars que « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie », reprochant à Emmanuel Macron une politique consistant à « passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France ».

    « La montée fulgurante du Rassemblement national aux législatives en France n’augure rien de bon. L’extrême droite française va transformer ce mandat en un grand champ de bataille mémoriel où le révisionnisme et la falsification de l’histoire seront omniprésents », a mis en garde Amar Mohand-Amer.

    Sur le plan intérieur, le pouvoir a mis à profit l’anniversaire pour tenter d’alléger les crispations, trois ans après avoir été ébranlé par les manifestations prodémocratie du Hirak. Abdelmadjid Tebboune a en effet lancé en mai une initiative pour briser l’immobilisme politique en recevant à tour de rôle plusieurs dirigeants de partis politiques, y compris de l’opposition, et des responsables d’organisations syndicales et patronales.

    SOURCE : L’Algérie célèbre ses 60 ans d’indépendance mais les plaies de la colonisation sont toujours à vif - France - Le Télégramme (letelegramme.fr) 

     

    Macron fait un double geste

    envers les Algériens

    et les pieds-noirs

    5 juillet 1962 : à Oran ils occultent l'OAS !!!

    NURPHOTO VIA GETTY IMAGESEmmanuel Macron, ici à l'Élysée à Paris, le 1er juillet 2022.

    Le président a adressé une lettre à Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

    ALGÉRIE - Emmanuel Macron a appelé au “renforcement des liens déjà forts” entre la France et l’Algérie dans une lettre adressée à son homologue Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

    Une gerbe sera aussi déposée en son nom ce mardi au Mémorial National de la Guerre d’Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, à Paris en hommage aux victimes du massacre d’Européens à Oran, le jour même de l’indépendance, le 5 juillet 1962, a annoncé ce lundi 4 juillet l’Élysée.

    “L’anniversaire des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 2022, est l’occasion pour le Président de la République d’adresser par une lettre au Président Tebboune ses vœux au peuple algérien et de dire son souhait que se poursuive le renforcement des liens déjà forts entre la France et l’Algérie”, a indiqué la présidence française.

    “Il y réitère, en outre, son engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français”, poursuit l’Élysée.

    Le 5 juillet 1962, l’Algérie a proclamé son indépendance, après 132 ans de colonisation française et une guerre de libération sanglante de près de huit ans.

    Soixante ans plus tard, les plaies sont encore vives de part et d’autre malgré des gestes symboliques au fil des ans de la France.

    Les relations se sont progressivement réchauffées ces derniers mois

    En septembre 2018, un an après son élection, Emmanuel Macron reconnaît que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin est mort sous la torture de l’armée française en 1957 et demande “pardon” à sa veuve.

    Après la publication du rapport de l’historien français Benjamin Stora, en janvier 2021, il s’engage à des “actes symboliques” pour tenter de réconcilier les deux pays, mais exclut “repentance” et “excuses”, ce qui est froidement accueilli à Alger.

    Dans le même souci de réconciliation des mémoires, il exprime le 26 janvier 2022 “la reconnaissance” de la France envers les rapatriés d’Algérie et exhorte à “reconnaître” et “regarder en face” le “massacre du 5 juillet 1962″ à Oran, qui toucha “des centaines d’Européens, essentiellement des Français”.

    “Il avait alors dénoncé l’engrenage mortifère de la guerre civile et réaffirmé son attachement à ce que la mémoire n’occulte aucun pan de l’Histoire et à ce que celle-ci soit transmise”, a rappelé l’Élysée.

    La relation bilatérale s’est envenimée en octobre 2021 lorsque Emmanuel Macron a affirmé que l’Algérie s’était construite après son indépendance sur “une rente mémorielle”, entretenue par “le système politico-militaire”, suscitant l’ire d’Alger. 

    Mais les relations se sont progressivement réchauffées ces derniers mois et le président français et son homologue algérien ont exprimé leur volonté de les “approfondir” lors d’un entretien téléphonique le 18 juin.

    SOURCE : Macron fait un double geste envers les Algériens et les pieds-noirs | Le HuffPost (huffingtonpost.fr) 

     

     

    A Oran ils occultent l'OAS

    Par Anne Guérin-Castell

    Le 5 juillet à Oran… Tous ceux qui avancent cette date avec la litanie des morts et disparus de ce jour-là oublient de dire la politique de terreur sanglante que menait depuis des mois l'OAS toute puissante dans cette ville, les descentes nocturnes et armées dans les quartiers habités par des Algériens, les snipers pieds-noirs qui depuis le haut de plusieurs immeubles tiraient sur toute personne tentant de sortir ou de rentrer dans le quartier Mdina J'dida (appelé «quartier nègre » !) , la bombe placée dans le même quartier qui a tué de nombreuses personnes et, alors que tout le monde accourait pour porter secours aux victimes, l'explosion d'une seconde bombe  avec un intervalle de temps calculé pour faire un carnage, l'intimidation ciblée des quelques «Européens» favorables à l'indépendance de l'Algérie, les pressions exercées sur les autres pour qu'ils se joignent aux expéditions meurtrières.
    Oran, fief des plus extrémistes et obtus membres de l'OAS, tel celui qui, des années après, déclarait fièrement qu'il n'avait tué personne de sa main mais qu'il en avait fait tuer beaucoup, Oran était devenue une ville de sang bien avant ce funeste 5 juillet, la mort avait été semée dans ses rues par ceux qui aujourd'hui s'accrochent à une histoire falsifiée qu'ils ont transmise à leurs descendants et qui, après la reconnaissance de la responsabilité de l'État dans la mort de Maurice Audin se lamentent pitoyablement : «Et nous, et nous ?»
    Est-ce trop leur demander que d'avoir au moins la pudeur de ravaler leurs larmes et le courage de regarder en face le mal auquel ils ont participé, ne serait-ce que par leur silence, ou qui a été fait en leur nom, au prétexte de les protéger ?
    Ah, disent-ils aujourd'hui, comme on les aimait, les arabes (ça leur arracherait les tripes de dire les Algériens), comme on était proches ! Ah, que je l'aimais, ma fatma, c'est elle qui m'a élevée (sans se rendre compte de ce que peut avoir de choquant l'utilisation de ce nom «fatma» donné indifféremment à toute femme algérienne) !
    Ce n'est pas l'État français qui est responsable de ce qui s'est passé le 5 juillet à Oran, c'est l'OAS et tous ceux qui ont soutenu ces assassins, implicitement ou explicitement, c'est-à-dire ceux-là mêmes qui aujourd'hui se lamentent.

    Anne Guérin-Castel

     


    5 juillet 1962 : à Oran ils occultent l'OAS !!!

    Et à Béziers est-ce le meurtre des Européens à Oran le 5 juillet 1962 qui sera peut-être commémoré ce 5 juillet 2022 ou l’adulation et la prosternation  du « provocateur sans frontières » qui se recueillerait, comme chaque année devant la tombe des généraux factieux de l’OAS au cimetière vieux ?  

    Ménard y développa la thèse du seul meurtre des Européens. Cette thèse est une construction idéologique de l'OAS qui vise à légitimer a posteriori son célèbre positionnement : « la valise ou le cercueil ». 

    Une violence réelle 

    Il y a bien eu un massacre le 5 juillet 1962 à Oran, 3 mois après les accords de paix d'Evian, 2 jours après la reconnaissance officielle de l'indépendance de l’Algérie, quelques heures avant sa proclamation. Ce massacre est le fait de différentes factions armées algériennes à l'encontre de civils européens et musulmans (plusieurs centaines de personnes).   

    Une violence réciproque 

    A la fin de l'année 1960, le FLN commence à se fondre dans la population musulmane d’Oran (220000 personnes). Durant l'été 1961, l’OAS fait de même dans la population européenne (213000 personnes). Dans une ville où le terrorisme était contenu, cette double infiltration provoque un déferlement de violence : aux attentats du FLN répliquent ceux de l'OAS et vice-versa. Ces attentats dressent les populations les unes contre les autres. Chacun voit dans l'autre le possible complice des terroristes adverses. Confrontées à un sanglant chaos, les autorités sont conduites à séparer les deux communautés, ce qui va avoir des conséquences dramatiques. Oran est alors un champ de bataille ou s'affrontent, FLN, OAS, barbouzes et forces armées françaises. Les habitants d’Oran, victimes et otages, vont payer au prix fort leur dépendance aux stratégies de terreur, de contre-terreur et de répression. 

    Une violence sélective 

    Dans ce contexte pourquoi ne retenir, comme le font Ménard et les nostalgériques pro-OAS, le seul massacre des Européens ? 

    Tous ces nostalgériques sont dans une construction idéologique qui se sert des réels massacres d'Oran d'hier pour légitimer une ligne politique de ségrégation actuelle entre Européens et populations arabes. Cette ségrégation fonde un impossible « vivre ensemble » au nom de différences instituées comme indépassables. Cette logique de ségrégation est la même qui animait l'OAS en Algérie. 

    S'il est vrai que des factions armées algériennes ont tout fait pour provoquer à Oran une fuite des Européens (rejoignant en cela l'OAS), il ne faut pas oublier que la ségrégation qui régnait en Algérie est une des conséquences de la colonisation (jamais critiquée par l'OAS et les « nostalgériques »). Nous ne sommes donc pas dans le questionnement de la poule et de l'œuf ! C'est bien la forme qu'a pris la colonisation en Algérie qui est la poule. L'œuf de la violence et des massacres n'a été que la résultante des terreurs et contre-terreurs de l'OAS et du FLN. 

    Quelle reconnaissance, de quelle violence? 

    En particulier pendant la Guerre de Libération de l’Algérie, la France a une terrible responsabilité qu’elle n’a toujours pas reconnue, ni donc condamnée :
    - Ce sont des crimes d’état : du 8 Mai 1945 à Sétif / Guelma / Khératta les massacres qui ont fait plus de 40.000 victimes, du 17 octobre 1961 au Pont Saint-Michel à Paris où plusieurs centaines d’Algériens ont été massacrés, noyés dans la Seine, assassinés par la police, du 8 février 1962 au Métro Charonne à Paris où 9 militants pacifiques ont été assassinés par le Police
    - Ce sont des crimes de Guerre : avec l’utilisation des gaz VX et Sarin, avec l’utilisation du napalm (600 à 800 villages ont été rasés : des Oradour-sur-Glane algériens !!!)
    - Ce sont les autres crimes : le colonialisme, l’institutionnalisation de la torture, les viols, les exécutions sommaires (corvées de bois, "crevettes Bigeard"…), les essais nucléaires du Sahara, les camps d’internements (pudiquement appelés camps de regroupements qui ont fait des centaines de milliers de morts)…

     Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Aucun président de la République avant M. Macron avaient osé envoyer (son, sa ministre) en l'occurrence pour le 26 mars 2021 la Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq participer à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly, c’est une honte !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Auprès de Geneviève Darrieussecq et Arnaud Ngatcha, Hugues Renson commémorait le 26 mars dernier la fusillade de la rue d’Isly.

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!


    SOURCE : https://huguesrenson.fr/commemoration-de-la-fusillade-de-la-rue-disly-au-memorial-du-quai-branly/ 


    **************************************************************

    Chaque année, le 26 mars, des groupuscules extrémistes organisent des commémorations pour les victimes de la fusillade rue d'Isly à Alger qui ne sont pas « Mortes pour la France », mais tombées pour soutenir l’OAS qui les a manipulées et les noms de ces victimes n’auraient jamais dû avoir leur place au Mémorial National du Quai Branly à Paris, qui devait demeurer le lieu d’hommage aux militaires français « Morts pour la France » durant la guerre d’Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc, sans oublier les victimes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française agissant au sein des commandos de la mort de l’OAS : c’est-à-dire les civils, les représentants des forces de l’ordre, les magistrats, les fonctionnaires de l’éducation nationale restés fidèles à la République jusqu’au sacrifice de leur vie.

     RAPPELS HISTORIQUES 

     

    Suite à la proclamation du cessez-le-feu entre la France et le FLN (accords d'Évian), le 19 mars 1962, qui marque officiellement le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie, le Haut-Commandement de l'OAS (général Raoul Salan) lance un appel aux Français d'Algérie le 22 mars 1962.
    Les troupes du contingent sont déclarées comme une force d'occupation. Un combat fratricide, la bataille de Bab El Oued, débute le 23 mars 1962. Elle oppose l'Armée Française (général Charles Ailleret) aux Commandos Delta dans le quartier européen d'Alger.
    Le dénouement de ce siège est la fusillade de la rue d'Isly, le 26 mars 1962. Le bilan officiel fait état de dizaines de morts et de centaines de blessés, pourtant la guerre d'Algérie est censée être terminée...
     

    Le 18 mars 1962, des accords sont signés à Evian par le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République Algérienne (GPRA). Ces accords qui allaient pouvoir mettre fin à la guerre d’Algérie stipulaient, dans leur Article 1, que le cessez-le-feu serait proclamé le 19 mars 1962 à midi sur le terrain par les Etats-majors de l’Armée française et de l’Armée de Libération Nationale Algérienne.  

    Le même 18 mars, l’OAS présente publiquement les accords d’Evian  de façon tronquée.  

    Le 19 mars les suppléments hebdomadaires des journaux algériens « La Dépêche quotidienne » et « Le Journal d’Alger » se font largement l’écho de l’OAS et annoncent « l’abandon complet de la minorité européenne livrée aux tueurs du F.L.N. »  

    Le 19 mars, alors que le général Ailleret proclame le cessez-le-feu, une émission pirate de l’OAS diffuse une déclaration du général Raoul Salan – chef de l’OAS – qui condamne le cessez-le-feu et donne l’ordre de « commencer immédiatement les opérations de harcèlement dans les villes, contre les forces ennemies », c'est-à-dire l’armée, le contingent, les CRS, les gendarmes, les policiers, etc.  

      Le 20 mars :  

    A  Oran l’OAS règne et multiplie – depuis des jours déjà – fusillades, ratonnades et hold-up sous les ordres de Jouhaud et de ses adjoints.  

    Une édition spéciale OAS est tirée à « l’Echo d’Oran » et diffusée à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires Des commandos OAS, en uniforme, parcourent la ville et un affrontement avec l’armée fait 10 morts et 16 blessés.  

    A Alger Un commando « Delta » de l’OAS assassine, dans la cellule du commissariat de police d’Hussein-Dey où ils sont détenus, 4 algériens arrêtés, tandis que d’autres ultras lâchés en ville « ratonnent » dans les quartiers européens qu’ils veulent interdire complètement aux Algériens.  

    - Un détachement OAS tire au mortier sur l’un des endroits des plus populeux d’Alger, la place du gouvernement au bas de la Casbah. Bilan : 24 morts et 60 blessés, tous algériens.  

    Le 22 mars à Oran l’OAS s’empare de tout l’argent liquide de la Banque d’Algérie située Bd Galliéni – Butin : 2 milliards 200 millions de francs de l’époque !  

      Nuit du 22 au 23 mars, Alger  

    Les commandos « Z » de l’OAS s’installent à Bab-el-Oued. Au matin, une patrouille d’appelés du contingent tombe dans leur embuscade : bilan, 3 morts et 3 blessés graves.  

    Les gendarmes mobiles bouclent le quartier. L’OAS tire des balcons, des terrasses, transformant les rues en terrain de guérilla. Malgré l’appui de l’aviation, l’OAS tire à la mitrailleuse sur les gendarmes. Bilan : 15 morts, 70 blessés.  

    Bab-el-Oued est alors bouclée, coupée d’Alger et fouillée durement de fond en comble.  

    Briser le blocus de Bab-el-oued telle est sa dernière chance, estime l’OAS, pour réussir à Alger, et faire oublier aux « pieds noirs » l’échec de la bataille de Bab-el-Oued et l’arrestation de Jouhaud à Oran par le général Katz. et désarmer l’armée en lui opposant une masse de civils désarmés, pour  recréer au centre d’Alger une zone insurrectionnelle.  

    - Le Préfet de police d’Alger, Vitalis Cros, interdit la manifestation, fait diffuser toutes les demi-heures un communiqué, tandis que des voitures haut-parleurs militaires sillonnent la ville pendant toute la matinée, répétant inlassablement – tout au long des rues – la « mise en garde officielle » qui avertit que « les forces du maintien de l’ordre les dispenseront (les manifestations), LE CAS ECHEANT, AVEC LA FERMETE NECESSAIRE ». 

    Le 26 mars à Alger  

    Un cortège de 3000 à 4000 européens, descendus du plateau des Glières (au centre d’Alger), se dirige vers Bab-el-Oued pour « affirmer leur solidarité avec le quartier martyr ». 

     

    À partir de 14 h 30, la foule est immense, et son audace croît. Des injures partent en direction des tirailleurs : « Espèce de fellaghas ! » Les chefs de l’OAS sentent qu’ils sont peut-être sur le point de faire sauter le verrou et poussent en avant la foule surexcitée. Le jeune lieutenant algérien et ses hommes sont roulés comme une vague. À 14 h 45, une rafale de fusil-mitrailleur claque en direction de la troupe, du balcon du 64 de la rue d’Isly. « On nous tire dessus !, lance dans son émetteur-récepteur le lieutenant Ouchene Daoud, dois-je riposter ? » Le PC du régiment donne le feu vert. Et c’est la mitraillade aveugle entrecroisée, sauvage. Puis ces cris de « Halte au feu ! Halte au feu, je vous en supplie, mon lieutenant ! », que l’on entend comme des SOS de noyés, poussés par des voix blanches et déjà perdues.

    Le carnage ne devait pas durer plus de quelques minutes. Mais ces minutes-là ont fait quarante-six morts et deux cents blessés, dont une vingtaine n’ont pas survécu, presque tous du côté des civils algérois. L’irrémédiable est accompli, les forces de la République ont tiré sur la foule - ce que chacun, d’ailleurs, pressentait depuis des mois, le tenant pour inévitable, tant du côté du pouvoir que de celui de l’OAS. Pour horrible que soit le massacre, et graves les responsabilités de ceux qui n’ont pas su éviter l’engagement des forces les moins préparées à un tel affrontement, c’est l’OAS qui devait pâtir surtout de la tuerie : non seulement parce que ses responsabilités dans le déclenchement du feu sont lourdes, mais aussi parce que, ayant voulu engager l’épreuve de force après sa défaite de Bab-el-Oued, elle a perdu.

    Les centaines de victimes de la rue d’Isly, le 26 mars 1962 jettent sur les accords d’Évian une tache de sang, une de plus. Mais cet « holocauste » marque le déclin décisif de ceux qui ont voulu éviter l’inévitable par l’émeute et la terreur. À dater du 26 mars 1962, l’OAS n’est plus qu’un fantôme qui sera réduit, moins de trois mois plus tard, à tenter de négocier pour son compte avec le FLN, non sans avoir poussé au pire sa politique du « retour à 1830 » et de la terre brûlée.

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

     

    EN CONCLUSION

    L’article du JSL (Journal de Saône-et-Loire) : Le journal où j’ai travaillé 40 ans de ma vie.

    Michel Dandelot 

    5 juillet 1962 : à Oran ils occultent l'OAS !!!

    L'Algérie célèbre ses 60 ans d'indépendance

    5 juillet 1962 : à Oran ils occultent l'OAS !!!

     L'Algérie célèbre son indépendance, le 5 juillet 1962. Photo Sipa/DELCOMBEL

    L'Algérie célèbre le 5 juillet le 60e anniversaire de son indépendance après 132 ans de colonisation française, dont la mémoire crispe toujours ses relations avec Paris en dépit des gestes symboliques de la France.

     

    L'Algérie française, une histoire pavée

     de sang

    Un enjeu de peuplement, dont la mise en oeuvre s'est faite au prix de massacres, était au coeur de la conquête française au XIXe siècle de l'Algérie, selon des historiens.  En particulier, les 70 premières années qui suivirent le débarquement en 1830 des troupes françaises en Algérie furent marquées par des tueries massives, dont les sinistres « enfumades », et par le déplacement forcé de centaines de milliers d'autochtones.

    « Au départ, ce fut une logique de remplacement nommée alors ''refoulement des Arabes'', puis une logique d'exploitation et de spoliation des terres », explique Olivier Le Cour Grandmaison, spécialiste français de l'histoire coloniale. « Il s'agissait d'une politique de remplacement d'un peuple par un autre », abonde son confrère algérien Hosni Kitouni, chercheur à l'université britannique d'Exeter.

    Pour l'historien français Benjamin Stora, « ce n'était pas une politique de remplacement » mais plutôt « semblable à la politique expérimentée dans l'ouest américain. On installe des colons pour prendre le pays. Il n'y a pas de stratégie. C'est une colonie de peuplement progressive, par addition de populations arrivant dans le désordre. »

    « L'armée d'Afrique reprend (la technique) des ''colonnes infernales'' utilisées contre les Vendéens, au début de la Révolution française... On massacre des populations et on les déplace », poursuit Benjamin Stora. C'est le cas à Blida, près d'Alger, où en novembre 1830, « plus de six cents femmes, enfants, vieillards sont passés par les armes », rappelle l'historien Hosni Kitouni.

    Entre 1830 et 1930, l'administration coloniale s'empare de 14 millions d'hectares dont une partie sont cédés gracieusement à des migrants européens, qui passeront de 7 000 en 1836 à 881 000 en 1931.

    Les troupes coloniales inventent « l'enfumade ». Deux ont été particulièrement documentées par les historiens : celle des Sbéhas (11 juin 1844) et celle du Dahra (18 juin 1845) avec l'extermination de tribus entières réfugiées dans des grottes et asphyxiées par des feux allumés sur ordre de généraux français, raconte Mansour Kedidir, du Centre de recherche Crasc d'Oran.

    La guerre d'Algérie, près de huit ans d'horreur

    L'indépendance a été arrachée au terme de sept ans et demi de guerre qui a fait des centaines de milliers de morts, faisant de l'Algérie la seule ex-colonie française d'Afrique dans les années 1960 à s'affranchir par les armes de la tutelle de la France.

    5 juillet 1962 : les accords d’Évian 

    Après près de huit ans de guerre entre les insurgés algériens et l'armée française, les armes se sont tues le 18 mars 1962 aux termes des accords historiques d’Évian, ouvrant la voie à la proclamation d'indépendance de l'Algérie le 5 juillet de la même année, approuvée quelques jours plus tôt par 99,72 % des voix lors d'un référendum d'autodétermination.

    Quelles vont être les festivités en Algérie ?

    Les autorités prévoient une célébration en grande pompe de ce 60e anniversaire avec comme point d'orgue une imposante parade militaire dans la capitale, la première depuis 33 ans.

    Selon le programme divulgué par le ministre des Moudjahidines (anciens combattants) Laid Rebiga, un méga-spectacle épique a ouvert les festivités hier soir à l'opéra d'Alger, retraçant « l'histoire millénaire de l'Algérie ».

    Signe de l'importance que revêt l'occasion pour le pouvoir, un logo spécial, de forme circulaire orné de 60 étoiles, a été conçu pour marquer l'anniversaire, avec comme slogan « une histoire glorieuse et une ère nouvelle ».

    Des célébrations bien vues dans le pays ?

    Le pouvoir algérien a mis à profit l'anniversaire pour tenter d'alléger les crispations, trois ans après avoir été ébranlé par les manifestations prodémocratie du Hirak, mouvement populaire opposé à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat à la présidence de l'Algérie. Abdelmadjid Tebboune, élu président en décembre 2019, a lancé en mai une initiative pour briser l'immobilisme politique en recevant à tour de rôle plusieurs dirigeants de partis politiques, y compris de l'opposition, et des responsables d'organisations syndicales et patronales.

    Car si l'Algérie est indépendante depuis 1962, son histoire n'est pas un long fleuve tranquille. Entre la guerre civile entre 1992 et 2002, le Printemps noir en 2001 -notamment la révolte de la Kabylie-, et les attaques islamistes, le pays n'est pas serein. Sans oublier la politique : Abdelaziz Bouteflika, porté au pouvoir par l'armée en avril 1999, quitte enfin le pouvoir en avril 2019 sous la pression de manifestations (Hirak).

    Quelles sont les relations entre la France

     et l'Algérie aujourd'hui ?

    60 ans après la fin de la colonisation, les plaies restent vives en Algérie alors que la France exclut toute « repentance » ou « excuses ». La relation bilatérale semblait avoir atteint son plus bas niveau en octobre lorsque le président Macron avait affirmé que l'Algérie s'était construite après son indépendance sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », suscitant l'ire d'Alger. 

    Mais les relations se sont progressivement réchauffées ces derniers mois et Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont exprimé leur volonté de les « approfondir » lors d'un entretien téléphonique le 18 juin.  

    Le président du parti d'opposition Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Athmane Mazouz, souligne que les « relations entre le système de pouvoir en Algérie et la France officielle sont rythmées par des crises et de pseudo-retrouvailles depuis l'indépendance du pays. Au stade actuel, personne ne peut parier un sou pour parler de refondation. L'instrumentation de cette relation d'un côté comme de l'autre n'échappe à personne »

    « Le rapide retour à une situation normale, suite à la grave crise des derniers mois (...) est en rapport avec les tensions régionales, notamment en Libye, qu'il ne faudrait pas occulter ou minimiser », décortique l'historien Amar Mohand-Amer. « La géopolitique régionale très instable commande des postures fortes sur le moyen et long terme et la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays ».

    Le Rassemblement national, une épine

    dans le pied de la France

    En mars, Marine Le Pen affirme que « la colonisation a contribué au développement de l'Algérie », reprochant à Emmanuel Macron une politique consistant à « passer sa vie à s'excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d'insulter la France ». Lors de la première session à l'Assemblée nationale, le doyen, le député RN José Gonzalez évoque avec mélancolie dans son discours l'Algérie française.

    « La montée fulgurante du Rassemblement national aux législatives en France n'augure rien de bon. L'extrême droite française va transformer ce mandat en un grand champ de bataille mémoriel où le révisionnisme et la falsification de l'histoire seront omniprésents », a mis en garde l'historien Amar Mohand-Amer.

    SOURCE : Pourquoi c'est important. L'Algérie célèbre ses 60 ans d'indépendance (lejsl.com)

     


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  • REVUE DE PRESSE

    Histoire : la "guerre des grottes" un épisode

    méconnu de la guerre d'Algérie

    aux conséquences dévastatrices

    REVUE DE PRESSE

    Le 5 juillet marquera l'anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. 60 ans après, certains épisodes restent méconnus. Comme celui de la "guerre des grottes", durant lequel l'armée française a utilisé des gaz toxiques contre des combattants nationalistes algériens.

    À 86 ans, Yves Cargnino, ancien combattant de la guerre d'Algérie, avale tous les jours une dizaine de médicaments. "Ça a démarré par des bronchites, puis j'ai été hospitalisé plusieurs fois", explique-t-il. La raison : durant la guerre d'Algérie, pendant laquelle il était parachutiste, il a servi dans une unité qui utilisait des gaz de combat, et qui menait une guerre souterraine contre les combattants algériens dissimulés dans les grottes. 

    L'armée refuse d'ouvrir les archives

    Pour les déloger, ces unités manipulaient un armement spécial : des gaz chimiques, qui peuvent devenir mortels en milieu clos. L'armée parle alors de simples gaz lacrymogènes, pourtant les effets sur les ennemis sont dévastateurs. "En Algérie, sur un grand nombre de sites, il y a encore des Algériens portés disparus dont les corps reposent dans ces grottes", explique Christophe Lafaye, docteur en histoire spécialiste d'histoire militaire. L'armée refuse d'ouvrir les archives liées à l'utilisation de ces armes spéciales. Selon les historiens, plus de 2 000 militaires français auraient participé à cette "guerre des grottes".

     

     Sur ce sujet je rappelle cet article de mon blog : 

    http://www.micheldandelot1.com/la-guerre-des-grottes-l-autre-crime-odieux-de-la-france-a212486155


    REVUE DE PRESSE

     

    Hommage

     à Josette et Maurice Audin

     au Père Lachaise - Interventions

     

    REVUE DE PRESSE

    Au retour de la délégation de l'Association Josette et Maurice Audin, en Algérie, cet hommage annuel est aussi une manière de faire le bilan de cette délégation avec : 0:00 Pierre Mansat, président de l'association 7:33 Alain Ruscio, historien, parle du Comité Audin 12:48 Karim Amellal, ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée 16:18 Anne Baudonne, adjointe à la mairie du 20e 20:09 Dounia Addad, SOS racisme 21:18 Pierre Audin 30:32 René Cori, mathématicien 35:40 Claire Hocquet, avocate.

    Prochain hommage

    Inauguration – Mardi 5 juillet 2022 à 18h15

    REVUE DE PRESSE

     

     

     


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  • « Les Veilleurs de l’Évangile »

     Sur France 2, dimanche 3 juillet

     à 10 heures :

     Une histoire des chrétiens

     dans la guerre d’Algérie

    Le documentaire « les Veilleurs de l’Évangile » met en lumière le combat méconnu des chrétiens pour l’indépendance algérienne. Ces anciens militants témoigneront sur France 2, dimanche 3 juillet 2022.

    Dans l’histoire douloureuse et complexe de la guerre d’Algérie, on a en tête le rapport de force entre l’armée française et les combattants algériens du Front de libération nationale (FLN). On connaît moins, en revanche, le rôle plus pacifique et discret que certains ont eu dans le conflit.

    Diffusé dimanche 3 juillet à 10 heures, sur France 2, le documentaire les Veilleurs de l’Évangile a choisi de mettre en lumière des chrétiens, protestants ou catholiques, qui ont milité pour l’indépendance de l’Algérie à la fin des années 1950. Surveillés, parfois arrêtés et torturés par les militaires français ou assassinés dans des attaques terroristes, ils sont pourtant souvent restés les oubliés de cette page d’Histoire.

    Le réalisateur de documentaires Richard Berthollet réhabilite ces militants chrétiens et les fait témoigner aujourd’hui, dans une coproduction œcuménique des émissions Le Jour du seigneur et Présence protestante. Évoquant leurs souvenirs avec émotion, ces témoins de la guerre racontent notamment leur rôle dans les centres sociaux catholiques, au cœur des bidonvilles et des campagnes de l’Algérie colonisée.

    Un cardinal rebelle

    C’est au contact de ces populations plongées dans la misère que les travailleurs sociaux catholiques, et notamment les prêtres ouvriers de la Mission de France, se sensibilisent à la question de l’indépendance algérienne et commencent à militer. Certains cachent des membres du FLN (comme le diplomate Salih Benkobbi qui témoigne dans le documentaire), quand d’autres documentent et dénoncent la torture des enfants algériens par des militaires français.

    Parmi les témoins révoltés par cette violence, le prêtre jésuite Stanislas Hutin a bien du mal à faire entendre sa voix dans les aumôneries, où on peine à le croire. Il doit lutter contre l’incompréhension d’une partie de la communauté catholique, qui a même surnommé « Mohamed Ben Duval » un autre prélat, le cardinal et archevêque d’Alger Léon-Étienne Duval, à cause de ses prises de position en faveur des indépendantistes.

    Les institutions ecclésiales prennent leurs distances avec ces chrétiens rebelles. Le pasteur Étienne Mathiot est ainsi désavoué par une partie de l’Église luthérienne après sa condamnation en justice pour avoir aidé des combattants du FLN. Car les chrétiens français sont censés maintenir une forme d’autorité religieuse en Algérie, et les églises, surmontées de drapeaux français, sont perçues comme les symboles d’un pays acquis aux Occidentaux.

    Un pont entre deux mondes

    En dévoilant toutes les divisions de la communauté chrétienne, le documentaire de Richard Berthollet s’efforce de porter un regard objectif et très complet sur la place de la religion dans le conflit. Il fait intervenir plusieurs historiens et a recours à des images d’archives qui permettent de donner un tempo moins dramatique à ce format qui s’appuie sur des témoignages difficiles.

    Aujourd’hui très âgés, les anciens militants chrétiens qui prennent la parole ont longtemps subi le même sort qu’une partie des pieds-noirs, les rapatriés d’Algérie. Le documentaire cherche à montrer qu’ils constituent pourtant un pont entre deux mondes, dans l’Algérie coloniale, où Français chrétiens et Algériens musulmans étaient divisés par un « mur invisible ».

    Le réalisateur cherche aussi à aborder les relations entre l’Église et l’Algérie, pays musulman, après l’indépendance. Mais le format est trop court pour développer une question aussi vaste, 60 ans après la signature des accords d’Evian. Une invitation à poursuivre ce travail sur cette histoire commune dans un second volet.

     

    Sur France 2, dimanche 3 juillet   à 10 heures : Une histoire des chrétiens dans la guerre d’Algérie

    C'est aussi un hommage à mes amis de l'Association 4ACG avec l'article, ci-dessous, paru le 10 juin 2014.

    Michel Dandelot

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    "Cette guerre était inutile et je le clame !"

     Stanislas Hutin, 22 ans à El-Mélia puis dans les Aurès, 81 ans à Paris. 

     Pacifiste, éduqué, séminariste et proche des milieux démocrates chrétiens, Stanislas passe six mois en Algérie entre novembre 1955 et mars 1956.

     Plus âgé et plus éduqué que ses camarades, il prend très vite conscience des horreurs de la guerre. Comme beaucoup de séminaristes, il s’oppose aux comportements de sa hiérarchie, des légionnaires ou des “bérets bleus”, des paras qui “voulaient lui faire la peau”. Stanislas tient un journal diffusé sous le manteau en 1957 puis officiellement publié en 2002. Depuis 2004, il milite dans l’association pacifiste des “Anciens appelés en Algérie contre la guerre et leurs amis” et raconte son Algérie dans des lycées et des collèges.

    50 ans après les accords d’Évian, Stanislas Hutin raconte sa vision de la guerre d’Algérie. L'ancien séminariste, qui avait découvert à Madagascar le fait colonial et les désirs naissants d'indépendance, est appelé par l'armée pour les opérations de « pacification » près de Constantine. Chargé d'ouvrir des dispensaires, il fait la classe à des enfants pendant que leurs papas sont torturés. « Je refuse d'avoir un fusil à côté du tableau noir », raconte-t-il.

    Stanislas Hutin : On était en pleine contradiction : d’un côté la pacification, avec les écoles et les dispensaires, qu’on remontait, et de l’autre côté torturer les papas des enfants que l’on a à l’école, pour obtenir des renseignements au titre de la guerre que l’on mène. Voilà, la contradiction : pacification d’un côté, soi-disant, en espérant que l’on va se rallier les gens, alors qu’on est sans arrêt en état d’exaction au titre de cette guerre. C’est le summum de la contradiction !

    Stanislas Hutin : Je faisais réfléchir les jeunes du contingent à l’inanité de cette guerre. Ils finissaient par accepter un peu mes vues et même certains ont refusé certaines actions qu’on leur avait recommandées, comme les corvées de bois, par exemple. La corvée de bois, vous savez ce que c’est, on dit au prisonnier : « allez, vas-y fout le camp, t’es libre », puis on lui tire dans le dos, on l’abat comme ça. J’étais considéré comme l’antimilitariste, dangereux communiste, etc. Et, ils me l’ont fait bien sentir. Un jour, deux copains m’ont pris à part et m’ont dit : Hutin, n’accepte jamais d’aller en embuscade avec les paras parce qu’ils ont juré qu’ils te descendraient.

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    Stanislas Hutin, séminariste, appelé en Algérie

    contre son gré, raconte le refus de la guerre.

    Stanislas Hutin : J’ai très, très mal pris, je me suis même posé la question de la désertion. Pourquoi ? Parce que je revenais de Madagascar après avoir découvert ce qu’étaient les pratiques coloniales de là-bas à cette époque.

    Alors partir à ce moment-là avec des amis qui se trouvaient au Cameroun, en Côte-d’Ivoire, tous les mouvements qui commençaient à se déclencher, des mouvements de volonté d’autonomie à l’époque et parfois d’indépendance, comme au Cameroun, cela me faisait vraiment mal aux tripes. Je ne pouvais pas imaginer d’aller faire la guerre à des gens qui voulaient leur indépendance. Pour moi, c’était clair. Et c’était manifestement le départ en guerre.

    Moi, j’étais dans la coloniale, j’étais avec des officiers qui revenaient d’Indochine, qui venaient de perdre la guerre, et qui se disaient : on ne va pas nous la faire deux fois. Donc, ils partaient à la guerre et ils partaient en conquérants, c’était évident.

    Et tout ce que je raconte dans mon carnet de notes, de toutes les exactions qui ont déjà commencées dès 55, on était en novembre 55 à l’époque, c’était, je dirais, complètement couvert sinon déclenché, organisé par notre encadrement, ces anciens d’Indochine qui pensaient que les Arabes, on les vaincrait en moins de deux. Ils venaient de se farcir les Vietnamiens, et on sait avec quelles difficultés, pour eux, les Arabes qui n’étaient pas armés, qui étaient rien du tout, qui naviguaient avec des fusils de chasse on liquiderait ça en quelques temps. Dès novembre 55, au départ de Rennes, où on avait été rassemblé, on a fait un barnum pas possible pour arriver à Rivesaltes, où tous les anciens de la coloniale étaient rassemblés.

    Tous les jeunes qui avaient fait leur service militaire comme engagés par devancement d’appel dans l’Afrique équatoriale, l’Afrique Occidentale ou Madagascar, comme moi, on s’est retrouvé à Rennes, puis envoyés à Rivesaltes. Et dans le trajet, Rennes-Rivesaltes, ça a été l’horreur. On a mis à sac le restaurant de la gare de Nantes, les CRS sont donc arrivés, on les a caillassés avec les cailloux du ballast. Ça n’a pas arrêté tout le long du parcours avec écrit sur les wagons : « CRS dans l’Aurès », « Le Maroc aux Marocains », « La Tunisie aux Tunisiens », « L’Algérie aux Algériens ». C’est comme ça qu’on est partis.

    Stanislas Hutin : Déjà, en novembre 54. Ça a été parmi les tous premiers événements et manifestations un peu de révolte du contingent. Les officiers n’ont rien pu nous faire faire. On était en état de désobéissance totale. Quand on a embarqué à Port-Vendres, sur le Président de Cazalet, le bateau qui nous amenaient en Algérie, il y avait le général, je ne sais pas si je dois dire son nom, qui était sur le quai, le général Fauconnier ( ? orthographe incertaine), qui commandait la région, je n’ai jamais vu quelqu’un se faire insulter pareillement par je ne sais pas combien on était sur le bateau, 500-600 troufions qui partaient, on ne savait d’ailleurs pas où, si c’était le Maroc, la Tunisie ou l’Algérie, on ne nous avait rien dit. Mais le pauvre homme s’est fait insulté comme ce n’était pas possible.

    Et mon père qui était venu m’accompagner, lui ancien combattant de Verdun, en était complètement bouleversé. Il pleurait comme une Madeleine, comme je ne l’avais jamais vu pleurer, devant cette espèce de débordement presque de haine à l’égard de l’armée et de ce qu’on allait… Voilà, c’était invraisemblable. Nous, on nous disait qu’on allait faire la pacification.

    Alors, d’un côté effectivement, comme je le raconte : ouvert des écoles ouvert des dispensaires et d’un autre côté la guerre larvée qui commençait a devenir vraiment de plus en plus sérieuse. Ce début de la guerre, enfin moi les six premiers mois que j’en ai vécus, ont été vraiment horribles. Mais je n’aurais jamais imaginé que cela puisse aussi vite aller aussi loin. Ça, c’est sûr ! On a eu des ordres, au début, très vite très stricts de ne pas avoir de contact avec la population, pour maintenir cette distance par rapport à la population et ne pas se laisser embobiner par elle.

    C’était complètement contradictoire parce que moi d’un autre côté j’ai été nommé instituteur, je ne pouvais faire la classe que dans un gourbi, qui avait été réquisitionné et qui se trouvait à quelques encablures du camp, et puis je participais aux gardes et aux embuscades de nuit. Dès que j’étais sorti de l’école, j’étais un militaire comme un autre. Inutile de vous dire que moi, j’étais séminariste à l’époque, j’étais très, très mal vu effectivement de mes officiers puisque je faisais réfléchir ces jeunes là, du contingent, à l’inanité de cette guerre et de ses méthodes.

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    Et ils acceptaient, quand le soir, sous la guitoune, on parlait, ils finissaient par accepter un peu mes vues et ils comprenaient. Souvent ils me disaient d’ailleurs : mais toi, tu es curé, c’est normal que tu penses ça, mais ne nous demande pas à nous… etc. mais quand même certains finissaient par réfléchir, et même certains ont refusé des corvées qu’on leur avait commandées, comme les corvées de bois. Ça, ils l’ont refusé. Je le redis : les corvées de bois, vous savez ce que c’est, on dit au prisonnier : « allez, vas-y fout le camp, t’es libre », puis on lui tire dans le dos, on l’abat comme ça. J’étais considéré comme l’antimilitariste, le dangereux communiste, etc.

    Donc, j’étais l’emmerdeur, Et, ils me l’ont fait bien sentir. Et un jour, deux copains qui revenaient du mess m’ont pris à part et ils m’ont dit : Hutin, n’accepte jamais d’aller en embuscade avec les paras parce qu’ils ont juré qu’ils te descendraient.

     

    Carnet de bord d’un rappelé en Algérie

    Le commentaire de Jacques CROS

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    Il s’agit d’un document rédigé par Stanislas Hutin qui a, au jour le jour, de novembre 1955 à mars 1956 tenu un journal de bord alors qu’il avait été, après avoir effectué son service militaire, rappelé pour participer aux opérations de « maintien de l’ordre » dans le Constantinois.

    Le vécu de ceux qui ont participé à la guerre d’Algérie est sensiblement différent selon l’époque, le lieu, l’affectation… de chacun. S’ajoutent à ces données l’âge, l’origine sociale, le niveau de conscience...

    Né en 1930 Stanislas Hutin est sursitaire et vient d’effectuer son service militaire à Madagascar quand il est rappelé sous les drapeaux. Il est issu d’un milieu chrétien et en 1955 il est séminariste.

    Cela va marquer profondément le regard qu’il porte sur ce qu’il vit. Ce qu’il vit c’est une guerre qui ne dit pas son nom. Certes les rappelés manifestent lors de leur départ pour l’Algérie mais la protestation n’ira pas au-delà d’une aspiration à la « quille ».

    Pour l’essentiel le mal être se reportera sur les Algériens. Le racisme et la haine iront bon train, la pacification se heurtera à la réalité des opérations militaires avec son cortège d’exactions : population méprisée, suspects maltraités, prisonniers torturés, exécutés… L’idée qui s’impose chez les soldats du contingent c’est qu’il n’y a pas de solution militaire.

    Stanislas Hutin sera un temps affecté comme instituteur et aura l’occasion d’entendre un de ses élèves, âgé de 14 ans, crier la nuit parce qu’on le passe à la « gégène ». Il pourra aussi prendre la mesure de la misère que connaissent les parents.

    L’incompétence de plusieurs militaires de carrière sera mise en évidence comme cet ordre de ne pas emporter de poste radio lors d’une mission confiée à une section de sa compagnie. Celle-ci aura six morts avant que n’arrivent les renforts.

    Il relèvera aussi le pouvoir sans contrôle qu’ont certains gradés dans la gestion de l’administration locale.

    Stanislas Hutin sera considéré comme communiste, ce qu’il n’est pas, même si son jugement sur le colonialisme n’est guète différent de celui qu’ont ceux-ci.

    Il sera sur la torture en  opposition avec la hiérarchie de l’aumônerie militaire qui minimise son ampleur et s’en accommode.

    Il aura l’occasion de revenir en Algérie une vingtaine d’années plus tard et retrouvera quelques-uns de ses anciens élèves.

    Le document avait été publié par le Groupe de Recherche en Histoire Immédiate à l’université de Toulouse mais l’édition est aujourd’hui épuisée.

     Jacques Cros   

     

    Merci d'arrêter la vidéo après le sujet concerné car d'autres vidéos sans rapport, suivent..

     

     Emission-témoignages 2022

    Mercredi 27 avril 2022, 19 h, heure française, 18 h, heure algérienne, 13h, heure de Montréal. Avec la participation de 5 membres de la 4 ACG : - Stanislas Hutin, ancien appelé d'Algérie, - Danièle Champeaux, ancienne principale de collège ayant vécu et travaillé en Algérie 33 ans, - Emmanuel Audrain, réalisateur du film « Retour en Algérie » (2013), - Emile Navarro, réalisateur du film « Des années de silence ) Appelés en Algérie —1954 / 1962 » - Romano Bottinelli, réalisateur du film « Ce que l’Algérie a fait de nous » L'émission est conçue et animée par Nadia Agsous. 

    Sur France 2, dimanche 3 juillet  à 10 heures : Une histoire des chrétiens dans la guerre d’Algérie

     


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  • Après vous avoir informé sur le plus vieux député de France (79 ans), vous savez celui qui nous a parlé de son Algérie française perdue, aujourd’hui je vais vous parler du plus jeune député de France (21 ans).

    Michel Dandelot 

    Le plus jeune député de France refuse de serrer la main au RN : qui est Louis Boyard ?

    Le plus jeune député de France refuse de serrer la main au RN : qui est Louis Boyard ?

    Le plus jeune député de France refuse de serrer la main au RN : qui est Louis Boyard ?

    Il a refusé de serrer la main à un député RN à l'assemblée nationale, il est le plus jeune député métropolitain de l'histoire de la Ve République française, il défend la jeunesse et les combats écologiques... Qui est Louis Boyard, député NUPES de la troisième circonscription du Val-de-Marne ? En s’imposant au second tour des élections législatives face à Laurent Saint-Martin, député sortant LREM, le jeune homme de 21 ans a créé la surprise. Portrait.

    L’image est forte, le symbole l’est tout autant. Pour ses débuts à l’Assemblée Nationale, Louis Boyard, 21 ans, refuse de serrer la main aux députés du Rassemblement National lors du vote pour la présidence de l’hémicycle. Malgré les remarques sur le manque de « républicanisme » ou de neutralité de son geste, le plus jeune député de France l’assume et le revendique : « Nous sommes dans un contexte de pandémie. Une pandémie de racisme, antisémitisme, d’islamophobie. Dans l’intérêt de la santé de tous, j’appelle le président de la République et ses amis à ne pas serrer la main au Rassemblent National. Pourquoi ce qui était anormal il y a 20 ans, est normal aujourd’hui ? Face au Rassemblement National, on respecte les gestes barrières » affirme-il au micro de La Chaîne Parlementaire.

    Pourquoi ce qui était anormal il y a 20 ans, est normal aujourd’hui ? Face au Rassemblement National, on respecte les gestes barrières.

    Un geste pour projeter l’attention vers la percée historique du parti d’extrême droite, et faire face à la banalisation de son arrivée au pouvoir, qui inquiète la gauche. Lors des élections législatives, le RN a remporté 89 sièges de députés. Un score historiquement élevé pour un parti qui n’avait jamais dépassé les 8 députés sous la Ve République. Le 29 juin dernier, un tournant de plus a été franchi pour le parti d’extrême droite : pour la première fois deux députés RN – Sébastien Chenu et Hélène Laporte – accèdent au poste de vice-président à l’assemblée nationale. Élu·e·s avec 290 et 284 voix, le parti d’extrême droite, avec l’appui de la majorité présidentielle, s’offre une place de choix dans les institutions politique. Une issue que Louis Boyard est déterminé à combattre.

    Merci de cliquer sur le lien ci-dessous pour voir une vidéo

    https://twitter.com/i/status/1541805230563770370 

     

    Un jeune qui parle au nom des jeunes et pour les jeunes

    Parcoursup, la réforme du bac, le service national universel… Louis Boyard, nommé président de l’UNL – l’Union nationale lycéenne – en avril 2018, a mené de nombreux combats contre la Macronie. Il y rencontre d’autres jeunes qui partagent ses combats pour la justice sociale et l’égalité des chances. À 18 ans, il s’engage dans le mouvement des gilets jaunes, participe activement aux manifestations et, au nom de son syndicat, appelle les lycéens à faire de même : « Moi, je suis convaincu d’une chose : même quand on est jeunes, on a notre mot à dire sur les politiques qui sont mises en place. »

     

    Le plus jeune député de France refuse de serrer la main au RN : qui est Louis Boyard ?

    Louis Boyard à la rencontre des militant·e·s écologistes de Fridays for future. 

    Son premier véritable combat politique, il le mène alors qu’il n’est même pas encore majeur. En classe de terminale, au lycée Georges Brassens de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne). Il apprend qu’un bloc d’amiante – une substance particulièrement toxique – a été découvert dans une salle de cours. Avec d’autres lycéens, il décide d’exprimer son mécontentement en bloquant le lycée pour exiger une rénovation de l’établissement. « La mairie voulait qu’on ait cours alors que la situation présentait des dangers évidents : c’était absolument hors de question. Les profs et les parents se sont joints à nous. Puis au bout de trois mois de mobilisation, on a fini par obtenir une rénovation du lycée », raconte fièrement le jeune homme de 21 ans.

    À celles et ceux qui répètent inlassablement que les jeunes sont désintéressés de la politique, le député de 21 ans répond de manière ferme : « c’est totalement faux ! ».  Il en veut pour preuve le fait que la jeunesse soit aujourd’hui « ultra connectée » et donc « ultra informée », particulièrement via les réseaux sociaux, premier mode d’accès à l’information pour les 15-34 ans. Selon les chiffres du ministère de la Culture 71% d’entre eux consultent quotidiennement l’actualité via les réseaux sociaux. L’étude montre aussi que, contrairement aux idées reçues, les jeunes s’intéressent beaucoup à l’actualité : 93 % des sondés déclarent s’intéresser à l’information.

    Un canal d’information valorisé par le tout jeune député NUPES : « En scrollant sur Twitter, on peut tomber sur un thread qui détaille les conséquences du réchauffement climatique, sur un reportage qui montre les conditions de travail des agriculteurs… Le problème c’est que la jeunesse ne se retrouve pas dans le système politique actuel. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle est dépolitisée. »

    Même quand on est jeunes, on a notre mot à dire sur les politiques qui sont mises en place. 

    Défendre la jeunesse est devenu un leitmotiv pour cet étudiant en droit. Son rôle important dans le syndicalisme lycéen l’a amené à être invité par de nombreux médias pour exprimer la voix des jeunes. C’est surtout pendant la crise sanitaire que Louis Boyard s’est fait connaître dans ce rôle de porte-parole officieux.

    Face à des personnalités du gouvernement comme Sarah El Haïry, ex-secrétaire d’État chargée de la jeunesse, il s’est montré ferme et très à l’aise. Stress ? Appréhension ? Trac ? Il faut croire que le jeune Val-de-Marnais ne sait pas ce que c’est : « Lorsque je suis sur un plateau TV, j’oublie tout, je suis en mission. Je n’y vais pas en tant que chroniqueur, mais en tant que jeune. Pour défendre mes positions et convaincre les gens qui me regardent de l’urgence de la situation dans laquelle nous sommes. »

    Merci de cliquer sur le lien ci-dessous pour voir une vidéo

    https://twitter.com/i/status/1387179566003892224 

    Quand il se met à évoquer les difficiles conditions de vie des étudiants, son visage se crispe, ses sourcils se froncent. Il faut dire qu’il sait de quoi il parle. Avant le premier confinement, Louis Boyard faisait de l’aide aux devoirs pour boucler ses fins de mois, mais il a dû stopper son activité professionnelle à cause du Covid. Il vivait alors « trois fois sous le seuil de pauvreté », et avait beaucoup de mal à joindre les deux bouts. « Quand on ne peut plus travailler, qu’on n’a donc plus de revenu mais qu’on doit tout de même se nourrir, payer un loyer, des charges, et que le gouvernement se satisfait de ses « repas à 1 euro », mais de qui on se fout ? », lance-t-il avec amertume.

    Pour soutenir les jeunes dans sa situation, il a décidé de créer l’association : le Mouvement des solidarités étudiantes. Elle organisait des distributions alimentaires « pour aider les étudiants en galère », dont il faisait partie. «J’ai trouvé cette période particulièrement violente. Quand tu vois des gens qui font plus de deux heures de queue pour pouvoir manger, tu te dis que l’inégalité du système dans lequel on vit mérite vraiment qu’on se batte. » 

    Un « type de 21 ans » en campagne législative

    La justice sociale, l’égalité des chances, l’écologie… Ces causes lui tiennent à cœur. Sur le terrain associatif et syndical, il lutte depuis des années pour celles-ci. Mais « il fallait que ça aille plus loin » dit-il d’un ton déterminé. En mars 2022, son téléphone sonne. L’antenne du Val-de-Marne de La France Insoumise lui propose de participer à son assemblée générale. Louis Boyard accepte d’y aller, par curiosité. Il apprend alors que LFI n’a toujours pas de candidat dans la troisième circonscription du Val-de-Marne, considérée comme ingagnable. Il est finalement choisi pour faire campagne sous l’étiquette insoumise, puis NUPES : « L’affiche était quand même marrante, un type de 21 ans face au rapporteur du budget (Laurent Saint-Martin, NDLR), l’une des personnalités les plus importantes de l’Assemblée. »

    Débute alors une campagne législative, dans le Val-de-Marne, un département où il vit depuis ses années collège. Une campagne pas comme les autres, qu’il mène en parallèle de ses partiels de Licence 2 à Assas. « Je n’avais presque plus aucune vie sociale. Je me réveillais très tôt, puis je me couchais très tard. Même mes week-ends, je les passais sur le terrain », raconte Louis Boyard. Entouré essentiellement de jeunes militants, il diversifie ses actions pour toucher le plus de monde possible : distribution de tracts, réunions publiques, portes-à-portes, barbecues dans les quartiers…

    Pour mobiliser les abstentionnistes, Louis Boyard a utilisé une arme particulièrement efficace : la discussion.

    L’enjeu était de taille : convaincre les électeurs déçus du résultat de l’élection présidentielle qu’il y avait encore une possibilité de changer les choses. Cela n’a pas été simple. Dans certaines villes de la circonscription, l’abstention est de mise – à Valenton par exemple, le taux d’abstention au second tour de la présidentielle de 2022 était de 41%. Pour mobiliser les abstentionnistes, Louis Boyard a utilisé une arme particulièrement efficace : la discussion. Autour d’un verre de coca ou d’un sandwich à la merguez, il leur a parlé Smic à 1500€, retraite à 60 ans ou encore blocage des prix. Et il faut croire que cela a fonctionné, puisqu’il a réussi la prouesse d’être élu face au candidat sortant.

    À grands pouvoirs, grandes responsabilités. Le jeune élu, qui va « très certainement » mettre ses études en stand-by pour se concentrer pleinement sur ses fonctions, en a conscience. Les électeurs lui ont fait confiance, « je leur dois ma victoire » dit-il. Certains n’avaient jamais voté de leur vie. Pourtant, ils ont fondé beaucoup d’espoir sur ce nouveau visage, qui déclare d’une voix déterminée vouloir faire bouger les lignes : « Maintenant, il va falloir que je rende des comptes. J’ai été élu pour changer la vie des habitants de ma circonscription. Ils m’ont fait confiance et il est hors de question que je les trahisse. »

    Ayoub Simour.

     

    Boyard et le RN : de la poignée

     de main au Boy's club

    Le plus jeune député de France refuse de serrer la main au RN : qui est Louis Boyard ?

    PAR LÉANE ALESTRA

     Podcasteuse et blogueuse, créatrice de Mécréantes

    PARIS - France

     

    Hier, lors du premier tour de l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale, Louis Boyard, jeune député Nupes, a décliné la main tendue de plusieurs députés d’extrême droite. Mais alors pourquoi une simple affaire de poignée de main a-t-elle déclenché les cris, les larmes et les contestations ulcérées de nombres de messieurs?

    Depuis hier une polémique tourne en boucle à la télévision et provoque de vives réactions parmi la classe dirigeante… Il ne s'agit pas du discours servit par le député RN José Gonzalez doyen de l’Assemblée, lançant qu’il n’était : «Pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes» qui fait l'objet d'une tempête médiatique. L'affaire qui fait la une des JT est celle d'une poignée de main Mercredi 29 juin 2022, lors du premier tour de l’élection à la présidence de lAssemblée nationale, Louis Boyard, jeune député Nupes, a décliné la main tendue de plusieurs députés d’extrême droite. Un geste qui rappelle un temps pas si lointain où l’extrême droite était infréquentable et ce, même par la droite…

    En effet, il y a vingt ans, Jacques Chirac refusait le débat avec Jean-Marie Le Pen pour ne pas «banaliser» ses idées. Mais aujourdhui la tolérance envers ce parti créé par des SS semble avoir changé et nombre de médias crient à lesprit antirépublicain face au refus affiché par Boyard de coopérer. Hier et ce matin, Robert Ménard faisait la tournée des plateaux de télévision en gesticulant et en hurlant sur sa chaise : les insultes contre Louis Boyard fusent. Ménard le traite de «crétin», de «zigoto», de clown, «dantifasciste dopérette», le tout dans une volonté paradoxale de dénoncer l’attitude de Boyard qu’il juge irrespectueuse et antirépublicaine… Mais alors pourquoi une simple affaire de poignée de main a-t-elle déclenché les cris, les larmes et les contestations ulcérées de nombres de messieurs?

    Pour le comprendre, il est important de situer culturellement la poignée de main et la recontextualiser dans le milieu politique. Premièrement, le fait de tendre la main à un collègue sert à l’assurer de nos bonnes intentions, c’est un geste amical. Jadis, serrer la patte avait pour but de montrer à autrui que nous ne tenions pas d’armes et qu’il était donc à l’abri d’une attaque furtive. Bref, la poignée de main signifie que nous souhaitons nous lier avec un autre humain dans la bienveillance, la coopération et le respect. Ça, c’est pour la théorie, mais dans le monde politique (ou d’autres sphères de pouvoir), la poignée de main à d’autres fonctions et peut exprimer bien plus que cela.

    Je ne vous surprends guère ici, en rappelant que le serrage de pinces fût d’abord et longtemps une pratique exclusivement masculine. Or derrière ce geste, il se joue souvent des petits jeux de pouvoirs et de dominations. Pour causes, la masculinité se base sur une hiérarchie des hommes sur les femmes, mais aussi des hommes entre eux. Ainsi, la poignée de main, sert parfois à classer verticalement les hommes, dans l'objectif de gagner le statut de dominant. C'est pourquoi l’on verra par exemple des dirigeants broyer la main d’un concurrent afin de l’écraser symboliquement. D’autres feront durer le geste en regardant l'adversaire dans les yeux jusqu’à ce que celui-ci lâche le premier… On dira d’un homme qui serre la main trop fort qu’il cherche à compenser un manque de virilité, mais dans le même temps la poigne doit rester un geste vigoureux et viril. Il est attendu que la poignée soit franche, ferme et surtout pas «molle», afin de correspondre à limagerie phallique, laquelle est elle-même un attribut du pouvoir.  

    Dans le monde politique bien souvent, le dirigeant du pays le plus «puissant» aura sa main par-dessus celle de son homologue pour montrer sa prééminence. Il pourra également tapoter l’épaule de lindividu, recouvrir la poignée de son autre main ou tapoter celle-ci pour manifester une attitude paternaliste de supériorité. On qualifie même de duel politique les poignées de mains entre chefs d'État. Par exemple, en 2017, le New York Times consacrait un article à ce geste diplomatique entre Trump et Macron. L’éditorialiste commente : «Mâchoires serrées, visage alternant entre sourires et grimaces, ils se sont serré la main jusqu’à ce que les jointures de monsieur Trump pâlissent. Il a essayé de retirer sa main, mais monsieur Macron a agrippé sa main encore plus fort et a continué à la serrer. Finalement, la seconde fois, Donald Trump s’est retiré et Emmanuel Macron l’a laissé partir.». Les experts sont alors unanimes, Macron «a gagné le duel ».

    Nous l’avons déjà dit, mais il est nécessaire de le rappeler, traditionnellement la poignée de main est un jeu viril entre hommes. Angela Merkel, n’a par exemple pas eu le droit à la fameuse poignée de main de Donald Trump et l'histoire diplomatique regorge de politiciennes et diplomates s'étant vu refuser ce geste parce qu'elles sont femmes. Cela s’explique, car le serrage de main est plus qu’un simple geste de politesse, il s’agit symboliquement de reconnaître l’autre comme un futur partenaire à qui on laisse une porte ouverte dans son clan. Une porte ouverte au sein du cercle de pouvoir usuellement masculin, que l’autrice et professeur de littérature Martine Delvaux nomme Le Boy's club. Ainsi, le serrage de main provoque autant d'émules dans la presse précisément parce que l’on y voit un signe important qui signifie : «bienvenue au club». Pour reprendre lexpression de Mathilde Viot dans son livre Les hommes politiques, moi j’en fais du compost, ce geste signifie à l’autre qu’il fait officiellement partie de «la ligue des frères».  

    En bref, la poignée de main atteste d'une certaine forme de fraternité, se voulant plus forte que les petites querelles politiques : l’homme à qui l’on serre la main fait publiquement et officiellement partie de la famille. En déclinant la main des député•es du RN, Louis Boyard refuse le compromis et d’identifier une filiation avec les députés RN. Pour Boyard l'extrême droite ne peut-être des pairs appartenant à la fratrie politique. C’est une façon d’affirmer ostensiblement : «À mes yeux vous ne valez même pas la poigne, le rapport de force et le duel politique, car je ne sympathise pas avec l’extrême droite, je la combats». Je remarque également que la couverture médiatique autour de cette affaire n'a que peu relevé le fait que la députée Danièle Obono a elle aussi a refusée de serrer la main au RN. Et ce, car pour eux l'enjeu est moindre puisqu'elle n'appartient pas directement au Boy's club.

    Cette polémique renvoie donc aux rapports de pouvoirs existants au sein de l’hémicycle dans un contexte où l’extrême droite cherche à faire sa place dans la grande famille politique française. Le RN — et ses 89 députés — tentent ici de s’intégrer dans les formes, mais aussi unanimement à la ligue des frères. L'enjeu pour l'extrême droite est bien de sortir du statut de fils illégitimes, afin de s’imposer comme une force politique ordinaire, acceptable et même familière. Un pari qui semble bien fonctionner à l’exception de quelques voix dissonantes que leurs partisans (pour ne pas dire les chiens de garde) s’empressent de dénoncer bruyamment…

    SOURCE : Boyard et le RN : de la poignée de main au Boy's club | Le Club (mediapart.fr)


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  • APRÈS LES PROPOS

     DE JOSÉ GONZALES, RETOUR

    SUR L'HISTOIRE TORTUEUSE

     DU RN AVEC L'ALGÉRIE FRANÇAISE

     

    APRÈS LES PROPOS DE JOSÉ GONZALES, RETOUR SUR L'HISTOIRE TORTUEUSE DU RN AVEC L'ALGÉRIE FRANÇAISE

    Marine Le Pen à Perpignan lors d'une cérémonie de commémoration des "disparus sans tombe" à Perpignan le 8 avril 2022 - RAYMOND ROIG / AFP

    L'ouverture de la session parlementaire a été marqué par le discours du doyen du Palais-Bourbon, un député RN, pied-noir né à Oran. En évoquant sa terre natale à laquelle il a été "arraché", il a rappelé les relations entre son parti et la guerre d'Algérie. Longtemps facteur de cohésion au sein du parti de Marine Le Pen, la situation a évolué ces dernières années.

    Une séquence médiatique lourde de symbole. Ce mercredi, le doyen de l'Assemblée nationale, le député Rassemblement national José Gonzalez, a exprimé son émotion en pensant à "ses amis morts" en Algérie en ouvrant la toute première séance de la nouvelle mandature. Ce pied-noir, né à Oran en 1942, a ensuite assuré "ne pas savoir" si l'OAS avait commis des crimes durant la guerre d'Algérie. Tout en assumant les propos de son élu ce jeudi matin, Marine Le Pen n'a eu de cesse ces dernières années de tenir le sujet, hautement inflammable, à distance. BFMTV.com vous résume la relation du parti avec la guerre d'Algérie.

    Le Front national (l'ancien nom du RN NDLR) que Jean-Marie Le Pen a cofondé en 1972 est né en grande partie sur les décombres de ce conflit. Ancien engagé dans le premier régime étranger de parachutistes en Algérie française avant de rejoindre le Front national combattant, le nonagénaire a été matricé par ce conflit.

    "Un parallèle entre les ennemis d'hier et ceux d'aujourd'hui"

    C'est également le cas de Roger Holeindre, l'un des autres cofondateurs du parti qui a, lui, fait ses armes au sein de l'OAS, une organisation qui a tenté de tuer Charles de Gaulle lors de l'attentat du Petit-Clamart en 1962. L'un des avocats des accusés, Jean-Louis Tixier-Vignancourt, est candidat à la présidence de la république trois ans plus tard, et sa campagne est alors dirigée par Jean-Marie Le Pen.

    La cause de l'Algérie française, élément moteur des débuts du parti, a permis de nourrir ses arguments pour lutter contre l'immigration.

    "Le mouvement avait opté pour un angle bien précis : opérer un parallèle entre les ennemis d'hier et ceux d'aujourd'hui en montant d'une certaine façon que la guerre d'Algérie était inachevée et qu'elle se poursuivait à la fin des années 1970", explique l'historienne Valérie Igounet, spécialiste du Rassemblement national sur son blog.

    Vivier électoral

    Les harkis et les pieds-noirs deviennent également une clientèle électorale à conquérir. Les premiers maires FN, à l'exception de Dreux, se sont tous fait élire dans des territoires comportant une importante communauté comme Jacques Bompard à Orange et Bruno Mégret à Vitrolles en 1995.

    Références à l'Algérie française dans de nombreux discours de Jean-Marie ou de ses lieutenants comme le numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, pieds-noirs ou harkis présents dans tous les scrutins de liste comme le souligne l'historien Abderahmen Moumen, la question infuse la vie du parti.

    "Puis, on s'est mis de moins en moins à en parler, d'abord parce que le temps passait et que même si la mémoire restait vive, elle travaillait moins la société française qu'à une époque. Et aussi parce que, quand Marine Le Pen a visé la tête du RN, elle s'est dit qu'il fallait mettre entre parenthèses le sujet qui renvoyait à d'autres heures du parti", souligne un ancien élu auprès de BFMTV.com.

    Plus de rue du 19 mars 1962 dans les mairies RN

    Si la question se fait moins présente médiatiquement pour tenter de dédiaboliser le RN, elle reste vivace. Marine Le Pen a par exemple accompagné Louis Aliot, dont la mère est une rapatriée d'Algérie, à l'été 2011 dans un "salon du savoir-faire pied noir". L'occasion pour elle de rappeler devant les participants le rôle de son père durant la guerre d'Algérie.

    La nouvelle génération de maires élus en 2014 fait également passer ses messages. Lors de la débaptisation de la "rue du 19 mars 1962 Fin de la Guerre d'Algérie" en 2015, le maire Julien Sanchez explique vouloir "laver l’affront" des Français qui ont souffert".

    Robert Ménard, l'édile de Béziers, prend la même décision en 2015 et rebaptise la rue du 19 mars 1962 du nom du Commandant-Hélie-de-Saint-Marc. Le nom de ce militaire reste associé à la torture et au putsch des généraux en 1961. Condamné pour cet acte à dix ans de prison, le gradé avait été gracié en 1966 et réhabilité en 1978.

    Passe d'armes entre Le Pen et Macron

    N’oublions pas que Macron a été le président du « En même temps »

    Mais qu’il est et restera le président

     des riches…

    Michel Dandelot

    Le sujet revient sur le devant de la scène nationale à l'occasion d'une visite d'Emmanuel Macron en Algérie en pleine campagne présidentielle en 2017. "La colonisation a été un crime contre l'humanité", avance-t-il à la télévision algérienne.

    "Y a-t-il quelque chose de plus grave, quand on veut être président de la République, que d’aller à l’étranger pour accuser le pays que l’on veut diriger de crime contre l’humanité ?", lui répond alors son adversaire sur Twitter.

    Nouvelle polémique en 2021 quand le président reconnaît "au nom de la France", que l'avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel avait été "torturé et assassiné" par l'armée française pendant la guerre d'Algérie en 1957.

    Marine Le Pen regrette alors sur les réseaux sociaux "des signaux désastreux de repentance, de division et de haine de soi".

    Perpignan, ville-marqueur

    Entre ces deux polémique, Louis Aliot gagne les municipales à Perpignan en 2020, tout un symbole. En 1962, 12.000 pieds-noirs et 12.000 harkis y étaient arrivés - un chiffre considérable pour une ville d'environ 80.000 habitants à l'époque.

    Depuis son élection, l'ancien compagnon de Marine Le Pen n'a de cesse d'organiser des événements autour de la mémoire de l'Algérie française, de 3 jours de commémoration à l'occasion des soixante ans de l'exode des pieds-noirs à l'inauguration d'un square Mourad Kaouah, député de l'Algérie française de 1958 à 1962, au grand dam de certains historiens, comme le rapporte L'Express.

    La campagne présidentielle de 2022 reste, elle, relativement éloignée de ces sujets, au grand soulagement des plus jeunes du parti.

    Le Pen droite dans ses bottes

    Éric Zemmour qui a placé à plusieurs reprises sa campagne sur le terrain des questions historiques, du conflit de la Seconde Guerre mondiale, à Napoléon en passant par les tirailleurs sénégalais, a également permis à Marine Le Pen d'éviter ces sujets.

    Jusqu'à l'ouverture de la nouvelle session parlementaire avec le discours de José Gonzales qui a choqué sur les bancs de la gauche. Mais l'ancienne candidate à la présidentielle assume.

    "Ce n'est pas un dérapage, il a fait un très beau discours, un discours très digne, très républicain, qui a été salué quasi unanimement par des applaudissements nourris de l'Assemblée nationale", a réagi ce mercredi Marine Le Pen sur France Info.

    Une façon d'en finir avec une polémique dont elle se serait bien passée, elle qui rêve de se servir de ses 89 députés à l'Assemblée nationale pour se crédibiliser auprès des Français… en vue de la prochaine présidentielle de 2027.

     


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    Scandale : un éloge de l’Algérie française

    pour ouvrir la première séance

    de l’Assemblée nationale

    Scandale : un éloge de l’Algérie française pour ouvrir la première séance de l’Assemblée nationale

     

    Cet après-midi, c’est José Gonzales, député du Rassemblement national (RN) de la 10ème circonscription des Bouches-du-Rhône qui a inauguré la nouvelle législature. Un discours inaugural au cours duquel il a rendu hommage… à l’Algérie française. Un discours nauséabond, que certains députés ont jugé bon… d’acclamer.  

    A vomir en écoutant les mots

    nauséabonds de ce pieds-noirs

     d’extrême-droite 

    « Ce symbole d’unité touche l’enfant d’une France d’ailleurs que je suis, arraché à sa terre natale et brossé sur les côtes provençales par le vent de l’Histoire en 1962. J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie… » a expliqué le député d’extrême-droite. Visiblement ému, le doyen de l’Assemblée a ajouté : « je pense à mes amis que j’ai laissé là-bas ».

    Dans les couloirs de l’Assemblée nationale

    le pleurnicheur Gonzalez a dit :

     

    José Gonzales, doyen de l’Assemblée : «Venez avec moi en Algérie dans le Djebel, je vais vous trouver beaucoup d’Algériens qui vont vous dire : quand est-ce que vous [les Français] revenez » Et : «Je ne suis pas là pour juger pour savoir si l’OAS a commis des crimes ou pas » 

    Ces mots n’ont rien à faire au cœur d’une institution de la République. Car derrière ces mots de José Gonzales, c’est un passé colonial, l’OAS et la torture, qui raisonnent. Certains ont voulu faire croire, et certains ont cyniquement cru, que l’héritage de Jean-Marie Le Pen n’était plus. Que le Rassemblement national avait changé. Preuve s’il en fallait, que quand le vernis craque, le RN est bien et restera toujours d’extrême-droite.

    Par ces quelques mots, en guise de lancement d’une nouvelle période, José Gonzales nous rappelle l’histoire du Rassemblement national : un parti fondé en 1972 par des anciens de l’OAS, des gradés de la Waffen SS. Nous débutons donc cette XVIème législature par un hommage appuyé à l’Algérie française. Symbole de l’extrême droitisation des débats qui s’annonce pour les 5 ans à venir.

    Cliquez sur ce lien pour écouter « le pleureur d’extrême-droite » nostalgique de l’Algérie française et de l’OAS :

    https://twitter.com/i/status/1541771264297148417

    Une réponse d'une élue de la NUPES

    https://twitter.com/i/status/1541811530257338369

     

    Courriel

    de Jean-François Gavoury :

    L'OAS à la tribune de l'Assemblée

    nationale.

    Depuis 15h00, je suis, sur les chaînes d'information permanente de la TNT, les modalités d'élection de la présidente de l'Assemblée nationale.

    Leur déclenchement a été précédé du discours, à connotation nostalgérique assumée, du doyen d'âge en ouverture de cette 16e législature.

    Les journalistes n'ont du reste retenu que cet aspect de l'intervention du pleureur Gonzalez, abondamment applaudi dans l'hémicycle au moment de l'évocation à sa terre natale.

    Il n'est que certains élus de NUPES pour contester cette référence inappropriée et provocatrice que l'orateur a faite à son passé de pied-noir engagé.

    Écœurant autant qu'édifiant.

    Le RN est décrédibilisé d'entrée de jeu.

    J'espère que Marine Le Pen sera interviewée et se positionnera sur le propos de Gonzalez dans les couloirs de l'Assemblée refusant de reconnaître l'action criminelle de l'OAS.

    Même Aliot vient de qualifier de terroriste cette organisation.

    Gonzalez devait se trouver à Perpignan le WE dernier !

    Jean-François Gavoury

    ********************

    Cher Jean-François,

    Oui je l'ai vu pleurer aussi ce doyen "pieds-noirs" des députés pour son Algérie française perdue. Oui tous les commentateurs ont remarqué ce passage en larmes de crocodile alors que pendant ce temps, à Perpignan, c'est la grande joie pour les Algérianistes extrémistes, grâce à Aliot qui essaye, en effet, de sauver le soldat Gonzalez… et la dédiabolisation de Marine Le Pen qui prépare son parti pour la prochaine présidentielle de 2027.

    Michel Dandelot

     

    OAS et chambre à gaz

     

    En déclarant : je ne suis pas là pour savoir si l’OAS a commis des crimes ou pas, José Gonzalez rejoint Jean-Marie Le Pen condamné en 1987 pour avoir déclaré : «  les chambres à gaz sont un point de détail de l’histoire ».

    Jean-Philippe Ould Aoudia 

     

     

    Le doyen des députés, José Gonzalez

    79 ans, a donné le coup d'envoi des travaux

    de la nouvelle Assemblée, mardi, provoquant

    une polémique après une courte allocution

    au "perchoir".

    Scandale : un éloge de l’Algérie française pour ouvrir la première séance de l’Assemblée nationale

     

    Comme le veut la tradition, c'est lui qui a pris la parole en premier. Et il a déjà déclenché une polémique. La première séance à l'Assemblée nationale, récemment élue à l'issue des élections législatives, a été marquée par une première sortie déjà dénoncée par les différentes oppositions.

    Peu de temps après avoir déclaré "ouverte la XVIe législature de l'Assemblée nationale", le député du Rassemblement national, José Gonzalez, au "perchoir" pour quelques heures en tant que doyen de l'Assemblée, a tenu un discours introductif avec des références appuyés à l'Algérie française qui a choqué parmi les députés.

    Ainsi, à 79 ans, José Gonzalez prend d'abord la parole et évoque l'unité des députés et se lance dans une parenthèse sur son histoire personnelle.. Sa voix s'étrangle alors quand il évoque l'Algérie. Il se présente comme "L'enfant d'une France d'ailleurs arrachée à sa terre natale par le vent de l'histoire. En 1962, j'ai laissé là-bas une partie de ma France", dit ce pied noir né à Oran.

    "Le premier stigmate d'une lecture de l'Histoire différente"

    Avant d'aller plus loin devant la presse. Lorsqu'on lui demande si l'armée française a commis des crimes en Algérie, il répond : "Crimes de l'armée française, je ne pense pas, crimes contre l'humanité encore moins. Si je vous emmène avec moi en Algérie, dans le Djebel, beaucoup d'Algériens qui n'ont jamais connu la France disent 'quand est-ce que vous revenez ?'". Avant de conclure "ne pas savoir ou presque pas ce qu'est l'OAS", l'Organisation de l'armée secrète, bras armé des défenseurs de l'Algérie française, responsables de plus de 2700 morts en Algérie et de 70 morts en France.

    Un discours choquant pour de nombreux députés de gauche, à commencer par Alexis Corbière de la France Insoumise. "Dire 'je ne sais pas s'il faut juger les crimes, réels ou non de l'OAS', ça s'appelle du négationnisme historique. L'Assemblée nationale, aujourd'hui, était présidée par un homme qui fait du négationnisme historique sur un moment difficile de l'histoire de France", a ainsi dénoncé l'Insoumis, rejoint par Sébastien Jumel du Parti communiste. "C'est inévitablement le premier stigmate d'une lecture de l'Histoire différente de nous autres." Les députés de la Nupes y voient là, la fin de la "dédiabolisation" du Rassemblement National.

     
      


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    Paris - Rassemblement contre

     le racisme et le fascisme

     pour l’égalité des droits

     et la justice sociale

    Mardi 28 juin 2022 - 17h00

      Paris - Rassemblement contre   le racisme et le fascisme pour l’égalité des droits et la justice sociale : Mardi 28 juin 2022 - 17h00

     

    Contre le racisme et le fascisme

     Pour l’égalité des droits et la justice sociale
    On est là !
     

    La Marche des Solidarités et les Collectifs de Sans-Papiers de la région parisienne appellent à se rassembler devant l’Assemblée nationale pour les premières sessions des nouvelles et nouveaux député·e·s :
    → Pour exiger la fin des politiques de harcèlement des sans-papiers et de non-accueil des migrant·e·s.
    → 
    Pour exiger la fin des discours et politiques racistes et sécuritaires contre les jeunes de nos quartiers, contre les musulmanes et musulmans, contre les immigré·e·s.
    → 
    Pour exiger la fin des politiques anti-sociales qui aggravent la misère sociale, les injustices, les inégalités et l’exploitation.

    Ces politiques qui légitiment le racisme tout en désespérant la majorité des couches populaires font le lit de l’extrême-droite et du fascisme. Macron prétendait hypocritement faire barrage à l’extrême-droite : il y a aujourd’hui 89 députés fascistes à l’Assemblée !

    Le Conseil d’État vient de condamner la politique du ministère de l’intérieur qui empêche les sans-papiers de pouvoir déposer leurs dossiers en préfecture en annulant les textes imposant la dématérialisation des démarches qui concernent les titres de séjour. Nous exigeons l’application de cette décision dans toutes les préfectures et l’ouverture de guichets permettant aux collectifs de sans-papiers et aux associations de déposer collectivement des dossiers de régularisation. Monsieur Macron, le pouvoir c’est d’abord des devoirs !

    Nous exigeons plus généralement une politique d’accueil des migrant·e·s, quelle que soit leur nationalité et la régularisation de tou·te·s les sans-papiers. Les mesures, totalement justifiées, mises en place pour les réfugié·e·s ukrainien·ne·s montrent qu’il n’y a pas de problème de moyens. Ces mesures doivent s’appliquer à toutes et à tous, sans discrimination raciste.

    Nous exigeons la fin des politiques qui considèrent les populations des quartiers populaires, les immigré·e·s, les musulman·e·s et, de plus en plus, celles et ceux qui revendiquent leurs droits, comme des populations dangereuses qu’il faut surveiller, contrôler et réprimer. La police mutile, la police tue, voilà l’insécurité. Notre sécurité à nous est dans la solidarité et l’égalité des droits.

    On est là ! Et on n’attendra pas les bras croisés toutes les manœuvres politiciennes pour continuer des politiques qui mènent au pire.
    On est là : d’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, notre pays à nous, nos quartiers, notre monde s’appellent Solidarité !

    #ouvrezlesguichets
    #pasdefascistesdansnosquartiers
    #égalitédesdroits
    #justicesocialeetclimatique
    #régularisationdessanspapiers
     

    Nous accueillerons tou·te·s les député·e·s qui voudront relayer nos luttes et revendications à l’Assemblée.

    Rassemblement devant l’Assemblée nationale le mardi 28 juin à 17H00 

     

     


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    Refusons la haine et la violence

    au cœur de la République

     

    Refusons la haine et la violence au cœur de la République

    L'Assemblée nationale, Paris (© Jebulon)

     

    L’élection de 89 députés Rassemblement national doit alarmer tous les républicains. Le président de la Licra Mario Stasi rappelle la nature de ce parti et l’activisme extrémiste dans lequel il s’inscrit historiquement. Il exhorte à refuser que ne s’installe la haine et la violence au cœur de l’hémicycle.

    La Licra exprime sa plus vive inquiétude devant l’arrivée de 89 députés Rassemblement national dans l’hémicycle. Elle constate que ce parti va disposer de moyens considérablement accrus pour promouvoir ses thèses xénophobes et anti-européennes, au cœur même de la République.

    Le ripolinage à l’œuvre depuis quelques années sur un parti cinquantenaire qui plonge ses racines dans le vichysme, la collaboration et le nazisme, ne doit pas faire illusion. La répétition à l’envi par Marine Le Pen, dans ses discours, des termes « peuple » et « nation » – « On est chez nous ! » – ne doit pas masquer l’imposture d’une formation politique qui pense et agit contre les valeurs et les principes républicains. L’irruption de nouveaux visages sur les bancs de l’Assemblée ne doit pas dissimuler l’activisme extrémiste de militants et d’élus, dans lequel s’inscrit historiquement et par essence le Front/Rassemblement national. Le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme et le complotisme s’y sont toujours exprimés sans retenue, les instances dirigeantes du parti se contentant de « sévir », ponctuellement et stratégiquement, pour en cacher les expressions les plus scandaleuses.

    Au plan historique, l’idéologie d’extrême droite est intrinsèquement destructrice. Ses expériences du pouvoir, en France ou ailleurs, ont de fait toujours engendré les pires violences. Par expérience, la Licra sait qu’il ne suffit pas de rappeler cette réalité pour créer un glacis protecteur autour, et désormais au sein, des institutions républicaines. Les alertes récurrentes, lancées par les associations antiracistes au cours des dernières décennies, n’ont pas suffi à empêcher le scénario catastrophe auquel nous sommes aujourd’hui confrontés. Nous entendons donc renforcer notre devoir de vigilance, d’alarme et d’interpellation.
    Nous refusons que l’Assemblée nationale soit transformée en chambre d’écho des discours les plus funestes.
    Nous refusons que le substrat idéologique de l’extrême droite prenne effectivement pied dans ce haut lieu de la République.
    Nous refusons que la haine, sous une forme explicite, larvée ou codée, fasse son lit au cœur même de cette instance démocratique.

    La Licra rappelle à la République et à ses élus qu’il est de leur responsabilité de lutter fermement contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie, les discriminations, la remise en cause de l’égalité et les atteintes à la dignité.
    La présence du Rassemblement national dans l’hémicycle ne doit pas lui permettre de donner vie à ses idées sinistres.
    Il s’agit de bien plus que d’une question politique. Il s’agit de l’honneur et de l’avenir de la France.

    SOURCE : Refusons la haine et la violence au cœur de la République - LEDDV.FR - Revue universaliste

     


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  • Glorification de la colonisation

     de l’Algérie et révisionnisme

    historique : le scandale continue…

    à Perpignan !

    Glorification de la colonisation de l’Algérie et révisionnisme historique : le scandale continue…  à Perpignan !

    Par O. Le Cour Grandmaison

    Université d'Evry-Val d'Essonne, sciences politiques et philosophie politique

    Louis Aliot, dirigeant bien connu du Rassemblement national et maire de Perpignan, a décidé de soutenir politiquement et financièrement la 43ème réunion hexagonale du Cercle algérianiste qui se tiendra au Palais des congrès de cette ville, du 24 au 26 juin 2022. Au menu : apologie de la colonisation, révisionnisme historique et glorification des généraux qui, pour défendre l’Algérie française, ont pris les armes contre la République, le 21 avril 1961.

    Il a décidé de soutenir financièrement, à hauteur de 100 000 euros, la 43ème réunion hexagonale du Cercle algérianiste (1), et d’accueillir ses membres et les participants au Palais des congrès de cette ville, du 24 au 26 juin 2022. Il se confirme que la loi scélérate du 23 février 2005, jamais abrogée faut-il le rappeler, qui établit une interprétation officielle et apologétique de la colonisation française en Algérie et dans le reste de l’empire, n’était pas l’épilogue d’une entreprise de réhabilitation de ce passé mais le prologue bien plutôt. Le discours du candidat Nicolas Sarkozy affirmant, à la veille des élections présidentielles de 2007, que le « rêve de la colonisation » n’était pas un « rêve de conquête » mais « un rêve de civilisation », celui de François Fillon quelques années plus tard et, plus généralement, les positions de la direction des Républicains en témoignent. Fustigeant une prétendue « repentance » et vantant les aspects supposément « positifs » de la colonisation de l’Algérie, les responsabilités de ces derniers sont majeures, établies et accablantes (2). De même celles de certains intellectuels, chroniqueurs et bateleurs médiatiques qui, au nom de la lutte contre « la pensée unique » hier, contre le « décolonialisme » aujourd’hui, redécouvrent les « beautés » de la colonisation aux couleurs de la France.

    N’oublions pas l’un des pionniers de cette réhabilitation, A. Finkielkraut, qui déclarait doctement que l’entreprise coloniale « avait aussi pour but d’éduquer » et « d’apporter la civilisation aux sauvages. » (Haaretz, 18 novembre 2005). Indigne philosophe et vrai idéologue qui, sur ce sujet entre autres, débite des opinions rebattues en les prenant pour de fortes pensées. A l’instar des personnalités politiques précitées, il ressasse les trivialités mensongères de Malet et Isaac, ces historiens officiels qui, de l’entre-deux-guerres au début des années soixante, n’ont cessé de contribuer à l’élaboration et à la diffusion de la mythologie impériale-républicaine ; celle-là même qui, depuis plus d’une décennie, est désormais reprise par les différentes forces que l’on sait à des fins partisanes et électoralistes. En ces matières, les uns et les autres ne sont que les piteux ventriloques de discours élaborés par les élites politiques – mention spéciale à Jules Ferry, cet ardent promoteur de l’empire et du racisme élitaire de saison – et académiques de la Troisième République pour légitimer « la course à l’Afrique » et les guerres de conquête menées en Cochinchine et à Madagascar.

    Sur ces sujets en particulier, il y a longtemps que le prétendu « front républicain » a disparu au profit de convergences et de compromissions toujours plus graves et toujours plus assumées avec l’extrême-droite, les partisans de l’Algérie française et les soutiens des généraux putschistes. Dans ce contexte, auquel s’ajoute la spectaculaire progression politique du Rassemblement national, sinistrement confirmée par les résultats des élections présidentielles et législatives qui viennent d’avoir lieu, la tenue du Congrès du Cercle algérianiste dans la ville de Perpignan ne saurait surprendre. Le soutien apporté par le maire à cette initiative est parfaitement conforme aux orientations défendues depuis toujours par le Front national et le Rassemblement qui lui a succédé. Apologie de la colonisation, révisionnisme historique, mensonges par omission, minorisation et dénégation des massacres, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par les armées françaises entre 1830 et le 19 mars 1962, tels sont quelques-uns des piliers idéologiques de cette extrême-droite qui demeure fidèle à ses traditions.

    Il faut y ajouter la glorification des généraux qui, pour défendre l’Algérie française, ont pris les armes contre la République, le 21 avril 1961. En élevant « au rang de citoyens d’honneur de la ville des représentants des familles d’Hélie Denoix de Saint-Marc, des généraux Edmond Jouhaux et André Zeller… (3) », Louis Aliot persévère dans cette voie, ce qui jette une lumière pour le moins singulière sur la conversion des dirigeants du RN aux « valeurs républicaines ». Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, Denoix de Saint-Marc a joué un rôle de premier plan lors de la tentative de coup d’Etat à Alger, ce qui lui a valu d’être condamné à dix ans de réclusion criminelle par le Haut tribunal militaire. Ayant réussi à s’échapper, Jouhaud a poursuivi son combat au sein de l’organisation terroriste, OAS, laquelle est responsable de l’assassinat de 2360 personnes, auxquelles s’ajoutent 5419 blessés, majoritairement algériens (4). Arrêté le 24 mars 1962, Jouhaud est condamné à mort puis gracié par le général de Gaulle, et sa peine commuée en détention à perpétuité. Zeller, qui a rejoint le « quarteron de généraux » putschistes, écope lui de quinze ans d’emprisonnement. Signalons enfin que le programme officiel des journées perpignanaises du Cercle algérianiste prévoit que l’ancien membre d’un commando de l’OAS à Oran, Gérard Rosenzweig, impliqué dans plusieurs attentats, remette le « Prix universitaire algérianiste » en tant que président du jury. Tels sont quelques-uns des multiples honneurs qui seront rendus à des hommes, anciens criminels lourdement condamnés par la justice, décédés ou vivants, dont le point commun est d’avoir défendu l’Algérie française, par tous les moyens, y compris les pires.

    Un scandale, assurément. Nonobstant l’initiative locale et courageuse du « Collectif 66 pour une histoire franco-algérienne non falsifiée », ce scandale ne semble pas, à l’heure où ces lignes sont écrites, susciter l’indignation et la mobilisation nationales que l’on serait en droit d’attendre des gauches partisanes, syndicales et associatives pour s’opposer à cette nouvelle offensive de l’extrême-droite. Non seulement, cette dernière ne désarme pas mais, plus grave encore, elle se sent pousser des ailes en raison de la conjoncture politique que l’on sait. Une telle situation devrait obliger celles et ceux qui ne se résignent pas à cette progression, jusqu’à présent irrésistible, et à ses conséquences depuis longtemps désastreuses sur tous les plans. Eu égard à l’importance politique et stratégique que le RN accorde à ce 43ème Congrès du Cercle algérianiste, une riposte d’ampleur s’impose. Organisons-là lors des prochaines commémorations des massacres du 17 octobre 1961 en en faisant une initiative unitaire, anticoloniale et antiraciste, pour la vérité historique, la justice et la reconnaissance des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité commis par la France en Algérie et dans les autres territoires de l’empire.

    Le Cour Grandmaison, universitaire. Derniers ouvrages parus : « Ennemis mortels ». Représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale, La Découverte, 2019 et avec O. Slaouti (dirs), Racismes de France, La Découverte, 2020.

    (1) Créé le 1er novembre 1973 pour réhabiliter les combats des partisans de l’Algérie française et la colonisation de ce territoire, ce Cercle, qui se présente comme une « association culturelle des Français d’Afrique du Nord », n’a cessé de rendre hommage aux anciens terroristes de l’OAS et aux généraux putschistes, entre autres.

    (2) Avec la finesse qui le caractérise, L. Wauquiez livre aux Français ébahis cette analyse dont la profondeur et la rigueur laissent pantois : « Ajoutez (…) une repentance systématique et vous comprendrez pourquoi des jeunes issus de [ l’] école en viennent à prendre les armes contre leur propre pays. » Le Figaro, 14 février 2016. 

    (3) Cf., le programme : 43ÈME CONGRES NATIONAL DU CERCLE ... 

    (4) Y. Benot, « La décolonisation de l’Afrique française (1943-1962) », in Le Livre noir du colonialisme, XVIe-XXIsiècle. De l’extermination à la repentance, sous la dir. de L. Ferro, Paris, R. Laffont, 2003, pp. 517-556.

    Glorification de la colonisation de l’Algérie et révisionnisme historique : le scandale continue…  à Perpignan !

    (PS) Suite de mon article : 100 000€ de subventions de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste - micheldandelot1

    Glorification de la colonisation de l’Algérie et révisionnisme historique : le scandale continue…  à Perpignan !

     


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    Jean-Louis Trintignant et la guerre d’Algérie :

    un épisode oublié

    Jean-Louis Trintignant et la guerre d’Algérie : un épisode oublié

     

    Figure incontournable du cinéma et du théâtre français, Jean-Louis Trintignant est décédé à l’âge de 91 ans. Si les médias sont longuement revenus sur sa filmographie imposante ou sur la mort, en 2003, de sa fille Marie sous les coups du chanteur du groupe Noir Désir, Bertrand Cantat, peu ont évoqué un épisode moins connu de sa vie : sa position à l’égard de la guerre d’Algérie (1954-1962). Il a 24 ans lorsque cette dernière éclate et il est appelé à faire son service militaire. Il a raconté en 2017 dans le Journal du dimanche avoir « tout fait pour essayer de me faire réformer. Je me suis rendu malade car cette guerre ne me plaisait pas du tout. J’espérais ne pas y aller mais ne pas non plus être un insoumis… » Finalement envoyé en Allemagne, puis en Algérie, l’armée lui fit payer durement son pacifisme et son refus de condamner le Front de libération nationale algérien qui menait la lutte contre le colonialisme. Et comme l’a raconté son ami, le journaliste et homme de cinéma Pierre Lescure, c’est une expérience qui le marqua à vie. Et c’est là une raison supplémentaire de ne pas l’oublier.

    En 1970, Jean-Louis Trintignant interprète ce qu'il considère comme son plus beau rôle, celui de Marcello Clerici dans Le Conformiste, un film de Bernardo Bertolucci adaptant un roman de Alberto Moravia et considéré aujourd'hui comme un des meilleurs films du cinéaste.

    Jean-Louis Trintignant s'en est allé. Ce vendredi 17 juin 2022, c'est sa famille qui a annoncé la triste nouvelle à l'AFP. Il avait 91 ans. Tout au long de sa vie, le comédien aura vibré au rythme d'une passion dévorante pour la scène, sur petit et grand écran comme sur les planches. Une vie faite de joies, de succès, mais aussi d'un incommensurable chagrin provoqué par la mort brutale de sa fille, Marie Trintignant, en 2003, mais aussi celle de son autre fille, Pauline, à l'âge de 10 mois en 1970. Un homme d'ombre et de lumière, rongé par la douleur et très affaibli dans les dernières années de sa vie par un cancer de la prostate.

    La guerre d’Algérie : Une expérience qui lui a servi dans le film Le Conformiste de Bernardo Bertolucci.


    Le Conformiste
    Le Conformiste Bande-annonce ressortie 2015 VO

    Sans oublier aussi le film d'Ahmed Rachedi "L'opium et le bâton" où il joue le rôle d'un déserteur de l'armée française. On se souvient de cette scène mémorable de cavale avec Sid Ali Kouiret.

    L'Opium et le Bâton est un film algérien réalisé par Ahmed Rachedi en 1969 et sorti en 1971 sur le thème de la guerre. C'est un film très dur connu que des spécialistes sur la question du conflit franco-algérien. Cependant, depuis quelques années, ce chef d'oeuvre est diffusé sur Canal Algérie périodiquement. Le film raconte l'histoire suivante : "Dans un village de montagne en Kabylie, pendant la guerre d'Algérie, la majorité de la population a rallié le mouvement indépendantiste du FLN. Les Français décident de le rayer de la carte...".

    SOURCE : Jean-Louis Trintignant et la guerre d’Algérie : un épisode un peu (...) - Convergences révolutionnaires (convergencesrevolutionnaires.org) 

     

     


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    Une outrance et un scandale les plus absolus

    car les Perpignanais ne sont pas tous d’extrême-droite 

     

    100 000€ de subventions 

    de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste

    100 000€ de subventions de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste

    Regardez-les tous des nostalgériques extrémistes de l'Algérie française et de l'OAS qui vont rendre hommage  aux putschistes du 21 avril 1961 : Hélie Denoix de Saint-Marc et du quarteron de généraux en retraite : Challe, Salan, Jouhaud, Zeller. 

    Perpignan voit les choses en grand, en très grand même à l’occasion du 60è anniversaire de la perte de l’Algérie française puisque 100.000€ (cent mille euros) ont été octroyés par le conseil municipal présidé par Louis Aliot au Cercle algérianiste pour organiser les trois jours du 43è congrès national du Cercle algérianiste !!!

    Il y aura de grands moments, en particulier samedi soir pour l’élévation à la qualité de citoyens d’honneur de Perpignan de la fine fleur des putschistes du 21 avril 1961 : je veux parler d’Hélie Denoix de Saint-Marc et du quarteron de généraux en retraite : Challe, Salan, Jouhaud, Zeller.

     

    Jacki Malléa président de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis précise qu’en contreverse à cette outrance et ce scandale car tous les Perpignanais ne sont pas TOUS d’extrême-droite deux temps forts sont prévus.

    1er temps fort : Vendredi 24/06, un rassemblement place de la victoire "Castillet" pour apposer une plaque à la mémoire des six inspecteurs des Centres Sociaux Educatifs sauvagement assassinés par l'OAS.

    Dimanche 26, à 17 h réunion publique en présence de Gilles Manceron, Jacques Pradel, un membre de la 4ACG. 

     

     

    100 000€ de subventions de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste

    La couverture du programme du 40è congrès

    national du Cercle algérianiste illustre

    ce qu’est un autodafé fasciste

     

    100 000€ de subventions de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste




    Lettre au président du Cercle Algérianiste :

     

    Monsieur le président,

    Des pieds-noirs, adhérents de notre association, m’ont fait parvenir la couverture du programme du 40è congrès national du Cercle algérianiste qui se tiendra le 15 novembre 2015. Il représente le manuel scolaire de Bonnefin et Marchand, « Histoire de France et d’Algérie », cours élémentaire 1e année, en train de brûler.

    Brûler le livre est une pratique usuelle chez les intolérants de tout poil.
    Le premier autodafé nazi eut lieu le 10 mai 1933 à Berlin où les livres de Brecht, Freund et Zweig furent brûlés.

    La phalange franquiste organisa le 30 avril 1939 un autodafé à l’université de Madrid où furent détruits des ouvrages de Lamartine, Rousseau et Voltaire.

    Entre 1998 et 2001 les talibans ont détruit les 55 000 livres rares de la plus vieille fondation afghane.

    En janvier 2013, des milices djihadistes brûlent à Tombouctou des manuscrits précieux de l’Institut Ahmed-Baba.

    En janvier 2015, des miliciens de l’Etat islamique brûlent 2000 livres à Mossoul, en Irak.

    Cyniquement, je pourrais me réjouir qu’en reproduisant en train de brûler un ouvrage français à visée éducative,  le Cercle algérianiste se déconsidère car il singe les nazis, les fascistes espagnols, les talibans et autres djihadistes.

    Toutefois je ne peux m’y résoudre parce que toute ma famille maternelle est pied-noire et ne se reconnaît pas dans ces agissements. Comme ne s’y reconnaissent pas non plus les pieds-noirs qui adhèrent à notre association.

    Et surtout, je n’oublie pas que « Là où on brûle des livres, on finit par tuer des hommes ».

    Or, le 6 juin 1962, l’OAS incendia la bibliothèque d’Alger détruisant près de 500.000 volumes, parmi lesquels un grand nombre d’incunables.

    Cette même OAS qui avait assassiné le 15 mars précédent, à El Biar, six enseignants, dirigeants des Centres sociaux éducatifs, sur leur lieu de travail et dans leur mission d’Éducation. Et parmi eux Max Marchand, co auteur du livre que vous détruisez par le feu.

    À ma connaissance, le Cercle algérianiste n’a désavoué ni  le crime, ni les assassins qui l’ont perpétré : Degueldre, Rizza, Anglade et consort. Le montage de la couverture du programme du 40è congrès national du Cercle algérianiste relève bien de votre hostilité envers des enseignants comme Max Marchand, Mouloud Feraoun, Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène et Salah Ould Aoudia. 

    Cette affiche déshonore ceux qui l’ont conçue, la diffusent et les pieds-noirs que vous prétendez représenter.

     

                                                               Jean-Philippe Ould Aoudia

    Président de l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

     

    100 000€ de subventions de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste

      Ils furent assassinés par l'OAS le 15 mars 1962

     

    Jacques Cros, ancien appelé en Algérie a publié sur son blog le 14 octobre 2015 le texte ci-dessous.

    Oui cet autodafé évoque des choses que l’on connait : l’Inquisition, les nazis, les franquistes, les Taliban, les djihadistes de DAESH… C’est révélateur et significatif de ce que sont les algérianistes !

    Dans le texte qu’il a produit Thierry Rolando, le président du Cercle algérianiste, a, de l’histoire des colonies, une autre vision que celle présentée dans le livre de Bonnefin et Marchand.

    Le colonialisme c’était le bonheur « clé en mains » pour les Algériens. Fallait-il qu’ils soient ingrats pour brandir l’étendard de la révolte et entreprendre une guerre si difficile pour obtenir leur indépendance ?

    Qu’il ait fallu envoyer en Algérie des centaines de milliers d’appelés du contingent pour maintenir par la force armée cette structure de la société dans laquelle il y avait deux catégories de citoyens, les Français à part entière et les Indigènes, ne traumatise pas les algérianistes !

    Non, pour parodier La Fontaine on dira à propos de Marchand « Rien que la mort n’était capable d’expier son forfait ». Et on ajoutera « On le lui fit bien voir ».

    Effectivement Max Marchand et ses cinq compagnons furent assassinés le 15 mars 1962 à El  Biar dans la banlieue d’Alger par un commando de l’OAS. Un commando « Delta », une organisation terroriste dont le portrait de son fondateur figure avec trois autres criminels sur la stèle de la honte érigée dans le cimetière neuf de Béziers.

    À juste titre Jean-Philippe Ould Aoudia, fils d’une des victimes de la tuerie de Château-Royal à El Biar, a réagi en dénonçant dans une lettre adressée à Thierry Rolando le comportement de l’association qu’il préside.

    Fort heureusement tous les Pieds Noirs ne sont pas dans ce registre.

    Jacques Cros

    Des pieds-noirs militent pour l’apaisement des consciences «J’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là» Documentaire : « Les parfums de ma terre »

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    Jacki Malléa, délégué régional de l'APNPA. PHOTO/Photo Harry Jordan 

     

    Des pieds-noirs militent pour l’apaisement des consciences «J’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là» Documentaire : « Les parfums de ma terre »


    Des pieds-noirs militent pour l’apaisement des consciences «J’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là» Documentaire : « Les parfums de ma terre »

     

     

    Des pieds-noirs militent pour l’apaisement des consciences «J’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là» Documentaire : « Les parfums de ma terre »

    La stèle de la honte 

    "En finir avec la stèle OAS 

    de Perpignan" 

     

    Des pieds-noirs militent pour l’apaisement des consciences «J’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là» Documentaire : « Les parfums de ma terre »

     

    "La guerre d'Algérie a commencé le 8 mai 1945", insiste Jacki Malléa, délégué régional de l'APNPA (Association des pieds-noirs progressistes et leurs amis). Né à Guelma en 1940, il se souvient même des mouvements de foule ce jour de l'Armistice où les Algériens qui manifestaient ont été massacrés, comme à Sétif d'ailleurs. "La France avait laissé entendre aux Arabes qui s'étaient engagés à leurs côtés pendant la Seconde Guerre mondiale qu'ils auraient droit à leur indépendance", rappelle inlassablement ce militant engagé. Parce qu'il estime qu'il "est important pour lui de dire ce qu'il a vu et entendu", il s'est donc engagé aux côtés des pieds-noirs progressistes. L'association, qui compte presque 200 militants au niveau national, vient de tenir son assemblée générale à Toulouse. L'occasion pour elle de dresser le bilan des actions menées jusqu'à présent. L'APNPA a été invitée dans des colloques partout en France, écrit de nombreuses lettres ouvertes notamment contre le projet d'implantation d'une stèle en hommage au général Bigeard à Fréjus... «Nous protestons généralement contre le laisser-aller des autorités face aux agissements des 'nostalgériques'. Nous militons également pour le rapprochement de la France et de l'Algérie". Après avoir surtout joué un rôle d'opposition, - l'APNPA a manifesté dernièrement contre la pose d'une plaque hommage à un ancien de l'OAS dans un cimetière du Jura -, l'association a décidé d'être davantage force de propositions. "Nous voulons organiser des débats autour du 8 mai 1945. Il est vraiment important de parler de ces années avant 1954 pour bien comprendre la guerre d'Algérie". A ce titre, Jacky Malléa est d'ailleurs déjà intervenu dans des collèges et lycées. Il a également souvent été interpellé par la communauté pied-noir. "J'ai reçu une lettre anonyme, des appels téléphoniques où on m'insultait sans me laisser le temps d'expliquer mon histoire et ma démarche", regrette-t-il tout en prônant "l'apaisement des consciences. 50 ans après, il est temps que la vérité ressorte". Une parole libre qui ne demande qu'à s'exprimer. 

     

    Jacki Malléa, de Guelma aux Pyrénées Orientales 

    Jacki nous a adressé son témoignage. 

    De Malte aux Pyrénées Orientales 

    C’est dans les années 1840 que des Maltais quittent LA VALETTE pour rejoindre l’Afrique du Nord. C’étaient mes ancêtres. Quand ils arrivent en Algérie, ils ne parlent pas les langues, Français, Arabe. Ils vivent en communauté et se marient entre eux. 

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    Issu d’une de ces familles, je nais en juillet 1940 à GUELMA (Est Algérien). Je grandis dans une famille de bouchers. Je vais à l’école où on m’enseigne que mes ancêtres étaient gaulois. A l’époque je ne savais pas que ma famille était maltaise. Donc va pour les gaulois. Je me retrouve dans la cour de l’école avec des Juifs, des Arabes, des Mozabites. Je joue au basket, avec des Juifs, des Arabes. J’ai 14 ans quand "les événements commencent". Les Aurès c’est loin, on continue à jouer au basket, et on commence à regarder les filles. 

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    En août 1955, "les événements" se rapprochent. Lors d’une fusillade, je dois la vie à un carrelage mal scellé sur la place de ma ville qui me fait trébucher au moment où une rafale de mitraillette est tirée dans ma direction. Là je commence à comprendre qu’ici aussi, il y a des "événements". Tant bien que mal la vie continue. Notre jeunesse commence à sentir les méfaits de cette guerre que l’on ne nomme pas encore "guerre". Le couvre-feu nous oblige à rentrer dès 20h, parfois 18h. Il n’y a plus de bals populaires, il est dangereux d’aller au cinéma. Dés le début des "événements", la famille se regroupe. 

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    Deux frères de ma mère, et leurs familles viennent habiter en ville dans le logement à côté du nôtre. Nous ouvrons une cloison, pour ne faire qu’un appartement. Nous prenons tous les repas ensemble. C’est là que je commence à entendre parler du 8 mai 1945. J’apprends que le sous préfet Achiari avait constitué des milices d’européens pour répondre aux attaques des Arabes. Pendant longtemps j’ai cru que le 8 mai 1945, les Arabes étaient descendus dans les rues avec des armes et avaient attaqué les Européens. Mais je continuais à vivre avec eux. J’en rencontrais qui travaillaient avec mon père, à l’école, et dans la rue. 

    A 17 ans, ayant quitté l’école, je me retrouve employé de banque. Le dimanche j’allais donner un coup de main à mon père à la boucherie. Un dimanche, un de mes anciens copains, arabe, avec qui je jouais au basket est venu me voir. Il y avait six mois que je ne le voyais plus. Il me raconta qu’il travaillait au Sahara dans le pétrole. Je sortais en ville avec lui, jusqu’au jour où il m’annonça qu’il repartait. Quelques temps plus tard, un autre copain, européen vient me chercher. Il avait quelque chose à me montrer. Arrivés sur la place, un attroupement me fit comprendre qu’il y avait quelque chose à voir. Mon copain m’incita à aller devant, sans rien me dire. Je me frayais un passage. La scène me figea sur place. A terre gisait un cadavre, celui de mon copain, qui, soi-disant, travaillait au Sahara. Habillé en militaire, il portait un écriteau "Chef FLN abattu cette nuit". Là, je prends conscience de l’absurdité de cette guerre. Comment pouvais-je considérer que ce combattant était un ennemi ? Quelques mois plus tard, c’est un copain européen qui est tué au combat, dans l’armée française. Il y avait de quoi se perdre. 

    19 ans, je commence à penser que l’âge de partir à l’armée va arriver. Cela me pose problème. Je ne veux pas combattre, car je pense que cette guerre n’est pas la mienne. J’en parle un jour avec un copain juif. Quelques jours après, il me dit avoir eu connaissance de la création d’un nouveau corps d’armée "Les moniteurs de la jeunesse Algérienne". Mais pour y entrer, il faut s’engager au moins 2 ans. Je suis donc obligé de démissionner de mon poste d’employé de banque afin de pouvoir m’engager. Après un séjour de 6 mois à ISSOIRE, je retourne en Algérie, dans les Aurès, où je vais, jusqu’en mars 1962, m’occuper de jeunes Algériens. En juillet de la même année, après les recommandations d’un autre copain algérien, je me décide, à contre cœur, à quitter ce pays. 

    Depuis 1977, j’y retourne régulièrement, toujours à Guelma où des liens se tissent nous rappelant que cette guerre n’était pas la nôtre. Un film sorti en 2008, de Medhi Lallaoui, Les Parfums de ma Terre retrace ce parcours. Je voulais absolument laisser une trace de cette période douloureuse afin, surtout de rétablir, des vérités. 

     

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    Je ne suis pas un "rapatrié", car ma patrie, c’était l’Algérie. Et plus encore depuis que mes nombreuses lectures m’éclairent sur ce passé. Les atrocités du 8 mai 1945, où à Guelma, la répression a duré jusqu’au 26 juin 45. A Guelma où on a brûlé des Arabes dans un four à chaux. Les morts innocents s’entassaient le long des routes. Le livre de Marcel REGGUI est éloquent. En 1989, j’ai essayé de regrouper des Guelmois au sein d’une association. Très vite en annonçant mes objectifs, à savoir, recréer des liens avec les Guelmis (Algériens), j’ai dû démissionner. Cette association existe toujours. Elle a longtemps été dirigée par un responsable du FN. Je n’ai plus fréquenté aucune association PN [Pieds Noirs], jusqu’au jour, après l’inauguration du mur des disparus à Perpignan, l’idée d’en créer une, mais avec nos idées, voit le jour, l’ANPNPA. A l’aide du film, au cours de débats très intéressants, j’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là. 

    Je dis également que si le problème algérien avait été pris en compte bien avant 1945, si les Européens avaient voulu partager, enfin si la France avait voulu régler le problème autrement, la vie en Algérie aurait été possible. Au cours d’un de mes voyages à Guelma, un ancien copain d’école me posa cette question : Jacky, te rappelles-tu du nom de l’équipe de foot de Guelma ? Mais oui, c’était l’ESFMG. Alors, me dit-il qui voulait dire quoi ? Heu... Entente Sportive… Je venais de prendre conscience de tous ces petits faits qui en disaient long !! Entente Sportive Franco Musulmane Guelmoise. C’était dans les années 1950. Les musulmans n’étaient pas Français ? Pourquoi pas "Catholique Musulmane" ? 

    Pour moi aujourd’hui, la seule consolation que j’ai, c’est celle de n’avoir pas de sang sur les mains. 

    Jacki Malléa 

    Le documentaire

    “Les parfums de ma terre » (2008)

    De : Mehdi Lallaoui 

    Des pieds-noirs militent pour l’apaisement des consciences «J’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là» Documentaire : « Les parfums de ma terre »


    Jacki Mallea est né à Guelma en Algérie. Si ses oncles ont toujours milité pour l'Algérie Française, voire l'OAS, Jacki est lui resté en fraternité avec les Algériens... Déchirure.

    Cliquez sur le lien ci-dessous pour visualiser le documentaire

    Des pieds-noirs militent pour l’apaisement des consciences «J’affirme que les PN n’étaient pas tous OAS, loin de là» Documentaire : « Les parfums de ma terre »

    http://www.bretagne-et-diversite.net/fr/films/les-parfums-de-ma-terre/ 

     

    100 000€ de subventions de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste

    A suivre toutes les photos, vidéos et prises de paroles en provenance de Jacki Malléa

     

    100 000€ de subventions de la mairie de Perpignan accordés au Cercle algérianiste

     


    1 commentaire
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    Le témoignage de cet appelé, Stéphane Bernoud me touche particulièrement, il habite la Bourgogne, comme moi, il était en Algérie, à Aïn Sefra, moi aussi et dans la même période, mais nous ne nous sommes jamais rencontrés, ni là-bas, ni chez nous en France.

    Je ne partage pas certains passages de son témoignage.

    Michel Dandelot

     

    Témoignage. Appelé du contingent Stéphane Bernoud a servi durant la guerre d’Algérie

    « J’en veux à ceux qui nous ont plongés là-dedans »

    Parti début 1961 dans le sud Oranais, Stéphane Bernoud a vécu la fin de la guerre d’Algérie et ses conséquences.

    « Je considère que j’y ai perdu du temps et une partie de ma jeunesse. Par contre, j’ai trouvé une ambiance avec les copains qui est restée un sentiment de camaraderie. On se serrait les coudes. Mais si je ne l’avais pas vécu, je n’en serais pas troublé », déclare Stéphane Bernoud, 60 ans après.

    Quand il évoque ceux qui comme lui ont eu à vivre la guerre d’Algérie, Stéphane Bernoud ne parle ni de camarades, ni de frères d’armes, mais bien de « copains ». Tout un symbole, celui de gamins de 19 ans, appelés à prendre part à un conflit qui ne disait pas son nom. « J’avais à peine 20 ans, je n’avais pas le droit de voter mais j’avais déjà celui de mourir », lance aujourd’hui le natif de Pierreclos, parti début 1961 dans le sud Oranais, à Aïn Sefra. « Nous nous sommes retrouvés projetés devant des tas de choses, surtout qu’il s’agissait de la fin de la guerre d’Algérie. Ce n’était pas dangereux au point des opérations Jumelles, des Gorges de Palestro… Mais les haines étaient exacerbées […]. On était chauffé à blanc et le FLN chauffé à rouge », détaille le Mâconnais.

    60 ans après le Cessez-le-feu, Stéphane Bernoud se remémore encore la chaleur algérienne, l’ennui qui pouvait parfois le saisir, lui et ses copains. Et surtout « ce sentiment diffus de peur presque permanente, car il n’y avait ni front, ni arrière ».

    Ce conflit, le Mâconnais en aura donc vécu le tournant, des images encore gravées dans sa mémoire. Comme celle de ce réveillon 1961-1962, dans le foyer de sa caserne : « Je revois encore notre colonel, qui avait fait mettre un immense drapeau tricolore dans notre foyer, qui nous disait “l’Algérie, c’est la France. Grâce à vous, on a gagné la guerre, les Fells sont désormais derrière les barrages, on ne partira pas” ».

    « Qu’était-on venu faire là ? »

    « Et deux mois et demi plus tard, ce fut les accords d'Evian du 19 mars 1962. Il y a eu de la joie, du soulagement – ‘‘c’est la quille’’ – et puis aussi de l’incompréhension suite à notre conditionnement par nos chefs. En résumé, qu’était-on venu faire là ? »

    « Après cela, on a nous obligés à aller ouvrir le réseau pour laisser passer les glorieux combattants de l’ALN qui étaient de l’autre côté de la frontière. Un souvenir impérissable et douloureux : les mecs rentraient en Algérie en vainqueurs et certains n’avaient jamais vu une demi-journée de combat ».

    Au cœur des événements, Stéphane Bernoud revoit les fêtes de l’indépendance, trois jours et trois nuits sous les fenêtres de la caserne, le déménagent de son régiment à Nouvion, « un camp entouré de barbelés au milieu de nulle part. Malheureusement, nous avions un officier perturbé par la fin de la guerre. On nous appelait à cette époque ‘‘force de représentation’’. Il nous avait envoyés faire un tour à Mostaganem, on faisait des patrouilles en ville, en tenue de combat, assis dans des camions débâchés, le fusil entre les jambes mais sans culasse. Et on tournait. Les gens nous attendaient et nous balançaient tout ce qu’ils pouvaient trouver chez eux : tomates, œufs pourris… Et quand le camion était bien plein, on nous ramenait à la caserne en passant par le dépôt d’ordures. Ça s’est passé trois jeudis. On estimait qu’on n’avait pas mérité ça. »

    Les Harkis : « Un souvenir épouvantable »

    Des actes qui ne seront malheureusement pas les seules sources d’amertume, entre l’exode des pieds-noirs, et l’abandon des Harkis qui avaient combattu à ses côtés. « C’est un souvenir épouvantable qu’on ait pu abandonner des mecs qu’on avait retourné pour qu’ils luttent avec nous. » Il en sauvera un, le conduisant à la base de Mers-el-Kébir.

     Mais dans sa rancœur, Stéphane Bernoud n’oublie pas ceux qui ont été à l’origine de tout cela. « J’en veux à ceux qui nous ont plongés là-dedans. C’est un homme de gauche, Guy Mollet, qui a lancé ça alors que tous les militants nous traitaient de tortionnaires. »

    Sur ce chapitre, l’ancien d’AFN n’a aucun tabou. Si lui n’y a pas été confronté, il préfère préciser : « Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu de torture, je dis simplement qu’il y a certainement beaucoup plus de victimes, des centaines de milliers d’Algériens, qui ont été liquidés pas le FLN qui voulait vraiment prendre le pouvoir. »

    Il conclut : « Ce n’est pas les soldats qui ont fait des conneries, que ce soit en Algérie, au Vietnam ou ailleurs qu’il faut punir. Il faut punir les États qui les envoient faire la guerre»

    Si nous avons tous les deux une nostalgie c'est de réécouter la toute première chanson d'Hugues Aufray qui date de 1958 "Y'avait Fanny qui chantait"

      

     


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