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    La Région Paca met la mémoire

    des pieds-noirs en lumière

     

    La Région Paca met la mémoire des pieds-noirs en lumière

    Parmi les 60 témoignages, ici celui de Charley Lenzini, né en 1935 à Sétif et débarqué en 1962 à Marseille. PHOTO P.A.

    60 ans après la fin de la guerre d’Algérie, la Région Paca a lancé samedi une chaîne Youtube qui recueille les témoignages de 60 rapatriés d’Algérie.

    Samedi, une foule de tempes grisonnantes laissant échapper cet accent à la fois péremptoire et chantant des rapatriés d’Algérie, est venue assister au lancement de la chaîne Youtube « Pieds-noirs en Région Sud, 60 ans après ». Six décennies après les accords d’Evian, la fin de la guerre et l’Indépendance de l’Algérie, l’hémicycle régional est garni, signe que les cicatrices de ce « déracinement » restent vivaces. « Aujourd’hui, ce sont les pieds-noirs que nous mettons à l’honneur en proposant des portraits de 60 d’entre eux », déclare le président de Région Renaud Muselier (Renaissance), à propos de ces capsules.

    « Déchirement »

    « Nous avons choisi 30 hommes et 30 femmes nés en Algérie jusqu’en 1962, pour connaître leurs origines, aborder leur quotidien, leurs traditions et cultures, leur perception 60 ans après », résument les réalisatrices Sarah El Younsi et Laura Sahin, à propos de cet échantillon de pieds-noirs de tous horizons sociaux aujourd’hui établis en Provence. « Nous nous sommes focalisés sur l’humain », expliquent les deux journalistes, pour se prémunir de l’instrumentalisation politique dont les pieds-noirs ont trop souvent été victimes, consentantes ou pas. Des souvenirs remuant encore leur chair, comme ceux de Charley Lenzini, fils de maçon né en 1935 à Sétif et débarqué à Marseille en 1962, pour qui « la lutte pour l’indépendance était inéluctable et justifiée, même s’[il] en a souffert », ou bien plus doux, comme la mémoire du « couscous de [sa] mère et des grandes tablées familiales ». Ou encore ceux de Danielle Bernal, petite-fille d’exploitant agricole, qui regarde froidement la société colonialiste d’alors, en dépit du « déchirement » que le départ d’Algérie lui provoque encore jusqu’à aujourd’hui.

    SOURCE : www.youtube.com/@pnrs60 

    SOURCE : La Région met la mémoire des pieds-noirs en lumière (lamarseillaise.fr)

     

    La Région Paca met la mémoire des pieds-noirs en lumière

     

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    de Jacques Pradel

     

     

    Bonjour Jacques Pradel,

    En tout bien tout honneur, comme tu es le seul « pieds-noirs » que je connaisse dans cette longue liste qui n’est d’ailleurs pas complète, il est normal que je commence par toi… Oui, toi, le président des Pieds-Noirs Progressistes et leurs Amis dont je fais partie.

    Michel Dandelot

    Jacques Pradel : Né le 2 octobre 1944 à Tiaret Il a dû quitter l'Algérie en 1962 pour Marseille, en avion Jacques vit aujourd'hui à Marseille (13)

     

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    https://www.youtube.com/@pnrs60/videos 

     


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    Essais nucléaires en Algérie :

    une députée française s’indigne

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

    L’une des séquelles de la colonisation française sur les terres algériennes est le déchet nucléaire engendré suite aux essais de l’armée coloniale en Sahara algérien.

    En effet, outre les malformations physiques de certains nouveau-nés qui persistent de génération en génération dans les rangs des habitants de ces zones périphériques à fort radiation, le sol n’a pas été à l’abri de ce crime.

    Malgré la volte-face des autorités française sur le sujet, de plus en plus de voix s’élèvent pour lever le voile sur les conséquences des essais nucléaires de l’armée coloniale française sur l’environnement en Algérie.

    Ainsi, dans une question écrite adressée au Ministre des Armés, la députée française, Charlotte Leduc, a abordé la question de la transparence sur les déchets nucléaires militaires laissés par l’armée française en Algérie.

    Dans ce sens, la députée de Moselle s’est questionnée sur la réelle transparence des chiffres annoncés par les services de l’armée française quant aux déchets nucléaires des opérations militaires et autres essais sur le sol algérien entre 1960 et 1966.

    « Mme Charlotte Leduc attire l’attention de M. le ministre des Armées sur les déchets nucléaires d’origine militaire et notamment les déchets contaminés enfouis sur les sites des essais nucléaires français en Algérie. » lit-on dans sa question écrite adressée au Ministre des Armées.

    La députée de la Moselle a, en outre, ajouté, « Selon l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, la France a produit un total de 1 670 000 m³ de déchets radioactifs depuis le lancement de ses programmes nucléaires après la Seconde Guerre mondiale. » indique-t-elle.

    Faisant rappeler que 150000 m³ de ces déchets nucléaires sont directement issus du programme nucléaire militaire français, Charlotte Leduc a expliqué que « ces déchets nucléaires sont le résultat du développement, de la fabrication, des essais, du déploiement, du démantèlement d’armes nucléaires, comme des réacteurs, des sous-marins et du porte-avions à propulsion nucléaire et des nombreuses installations afférentes à la construction de cet arsenal. » assure-t-elle.

     

    Essais nucléaires de la France

    en Algérie : la face cachée

    du crime

    À l’image de nombreux crimes étouffés, les forces des services de la France coloniale ont fait la sourde oreille quant aux atrocités commises sur le sol algérien.

    Selon le rapport n° 5144 (en date du 3 mars 2022) établi au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, sur la préparation de la cinquième édition du plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), l’armée française a fait noyer le poisson à propos des déchets nucléaires laissés en Algérie.

    C’est ce que la députée de la Moselle, Charlotte Leduc signale en soulignant un « manque de transparence sur les déchets nucléaires militaires. » explique-t-elle.

    Selon ce même rapport, il est préconisé au ministère des Armées en France « d’intégrer dans la prochaine édition du PNGMDR des éléments sur la gestion des déchets nucléaires militaires » lit-on sur la question écrite de Charlotte Leduc.

    Cette dernière a renforcé ses propos en évoquant une étude, intitulée Déchets nucléaires militaires : la face cachée de la bombe atomique française, réalisé par des experts indépendants qui exposent, de leur côté, « des interrogations sur des catégories de déchets nucléaires militaires.

    Dans cette étude, « il est souligné que tous les déchets ne sont pas répertoriés, notamment ceux issus des essais réalisés par la France en Algérie entre 1960 et 1966. » ajoute-t-elle.

    Finalement, la députée a demandé au Ministre des Armées française « ce qu’il compte faire afin de renforcer la transparence sur le domaine sensible des déchets nucléaires militaires et s’il va publier les quantités de déchets contaminés enfouies sur les sites des essais nucléaires en Algérie. » indique-t-elle.

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

     

    SOURCE : https://www.algerie360.com/essais-nucleaires-en-algerie-une-deputee-de-la-francaise-sindigne/

     

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

     

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

    Photos ajoutées par Michel Dandelot 

      Essais nucléaires en Algérie :  une députée française s’indigne

     

    Après la Turquie, la Russie rappelle à la

    France son passé  en Algérie

    La France est de nouveau attaquée par un pays tiers sur son passé colonial en Algérie.

    Après la Turquie qui l’a fait à plusieurs reprises, c’est au tour de la Russie d’inviter Paris à regarder du côté de son histoire et de ce qu’elle a fait en Algérie pendant plus de 130 ans de colonisation.

    La riposte de Moscou est survenue après le soutien de la France, au sein de l’Union européenne, à la création d’un tribunal pour juger les crimes de guerre en Ukraine.

    Mercredi, le ministère des Affaires étrangères français a qualifié de « priorité » la lutte contre « l’impunité » pour les crimes commis en Ukraine suite à « l’agression russe ».

    Plus explicite, le ministère français a ajouté dans le même communiqué qu’un travail a été entamé avec les Européens et les Ukrainiens sur la proposition de mettre en place un tribunal spécial chargé de juger les crimes de guerre en Ukraine.

    La diplomatie russe a vite réagi, estimant que ce tribunal spécial devrait être plutôt créé par Paris pour enquêter sur « ses propres crimes » lors des guerres coloniales et des «expéditions punitives» menées dans le monde.

    | Lire aussi : Colonisation : À Alger, le président de l’Azerbaïdjan tacle la France

    Le ministère russe des Affaires étrangères cite les crimes de guerre commis par la France en Algérie et en Indochine et plus récemment en Libye, avec l’intervention de l’OTAN qui a provoqué la chute de Mouamar Kadhafi en 2011.

    Pour la Russie, « il est particulièrement étrange d’entendre de telles déclarations de Paris », jugeant que les crimes cités, « restés impunis », « privent la France du droit moral de faire de telles déclarations », rapporte l’agence turque Anadolu.

    « Fonds de commerce »

    Une réaction qui rappelle celles, nombreuses, du président turc Tayyip Erdogan, à chacune de ses brouilles avec Paris, notamment sur le génocide arménien.

    En 2012, Ahmed Ouyahia, alors Premier ministre algérien, avait accusé Erdogan de faire de l’histoire de l’Algérie un « fonds de commerce ».

    « Personne n’a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce », avait réagi Ouyahia à des déclarations du président turc sur les crimes coloniaux de la France en Algérie, alors que le Parlement français débattait sur un projet de loi visant à pénaliser la négation des génocides, dont celui commis par l’empire ottoman pendant la première Guerre mondiale sur les Arméniens.

    Les relations entre l’Algérie et la France butent régulièrement sur le contentieux mémoriel et ces interférences sont parfois jugées susceptibles de nuire aux efforts de rapprochement entre les deux pays.

    Plus récemment, en février 2020, le ministère des Affaires étrangères algérien a dû faire une mise au point publique suite à des propos du président Erdogan tenus au lendemain d’une visite officielle en Algérie.

    Le MAE avait indiqué que l’Algérie a été « surprise » par les déclarations du président turc qui a attribué a son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune « des propos sortis de leur contexte ».

    Les propos en question portaient sur le nombre de victimes algériennes pendant toute la période coloniale, de 1830 à 1962.

    « Les questions complexes liées à la mémoire nationale (…) sont des questions extrêmement sensibles » et « de tels propos ne concourent pas aux efforts consentis par l’Algérie et la France pour leur règlement », avait expliqué la diplomatie algérienne.

    SOURCE :  Après la Turquie, la Russie rappelle à la France son passé en Algérie (tsa-algerie.com) 


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    Daniel Ali, les instituteurs révoltés 

    dans l’Algérie coloniale

    Daniel Ali, les instituteurs révoltés dans l’Algérie coloniale

    Daniel Vérin, instituteur français né de parents français en 1933 à Alger, est habité à la fois par les valeurs républicaines et par le sentiment profond d’appartenir à une terre, une culture et un peuple d’Algérie.

    Aujourd’hui citoyen algérien, américain et français, l’itinéraire d’Ali-Daniel apporte un éclairage original et unique sur l’épisode tragique de l’histoire française et algérienne.

    Un documentaire réalisé par Georges Vérin et Maurice Ferlet.

    SOURCE : https://www.les-docus.com/daniel-ali-instituteurs-revoltes-dans-lalgerie-coloniale/ 

     


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    Guerre d'Algérie : ce que la guerre a fait des anciens combattants appelés

    Photo de régiment pendant la Guerre d'Algérie.

    Photo de régiment pendant la Guerre d'Algérie. © France.tv

     

     

    Panissières

    La guerre d’Algérie expliquée

    aux ados

    Guerre d'Algérie : ce que la guerre a fait des anciens combattants appelés

    Des anciens appelés ont expliqué le contexte de l’époque aux collégiens panissiérois. © Photo R. M.

    Les élèves de 3e du collège des Montagnes du Matin ont assisté à la projection de Ce que la guerre a fait de nous , documentaire de Romano Bottinelli sur les appelés ayant servi durant la guerre d’Algérie. La séance a été suivie d’un échange avec plusieurs d’entre eux.

    «Nous partions au service militaire. Nous ne savions pas que nous allions combattre. » Difficile à croire pour les élèves de 3e du collège des Montagnes du Matin qui ont assisté à la projection de Ce que la guerre a fait de nous , au Cinéma Beauséjour de Panissières. Mais les témoignages forts et émouvants de Francis, Pierre, Michel et Fernand, quatre anciens appelés qui sont intervenus après la séance, ne laissaient aucun doute : il n’y a pas de « guerre propre ».

    Cet échange entre adolescents et anciens appelés, réalisé sous la médiation du réalisateur Romano Bottinelli, né à Panissières a été rendu possible grâce à Philippe Meunier.

    En octobre dernier, ce professeur d’histoire-géographie du collège des Montagnes du Matin, est convié à l’avant-première de Ce que la guerre a fait de nous, au cinéma panissiérois. Avec ses élèves de 3e, il mène un travail sur les violences du XXe siècle, sur la guerre et ses conséquences et sur les génocides. Ces derniers ont déjà rencontré Claude Bloch, 93 ans, dernier rescapé d’Auschwitz encore vivant, à Lyon, suite à la visite du Mémorial de la prison Montluc. L’homme leur a raconté son histoire et a répondu à leurs questions. L’enseignant est vite convaincu du potentiel éducatif du documentaire de Romano Bottinelli. Il sollicite le réalisateur qui est favorable à « ces projections militantes ».

    Ces 52 mn sont le fruit de huit années de travail de ce fils d’un ancien combattant appelé d’Algérie, un père qui n’a jamais parlé, plongé dans une forme de dépression post-traumatique. Pour savoir, comprendre, mais aussi se soigner, le réalisateur est parti à la rencontre d’autres anciens appelés qui expliquent les mécanismes qui ont amené des jeunes de 20 ans à prendre les armes et à tirer sur d’autres hommes, replongent le spectateur dans le contexte de l’époque et au cœur de ce que la France appelait « des opérations de maintien de l’ordre » - mais surtout pas une guerre - et qui font part de leurs remords.

    « Personne n’en parlait jamais » 

    La peine et la honte transpirent aussi dans ces témoignages d’être marqués à vie, à qui personne n’a jamais rien demandé. « Personne n’en parlait et je n’en parlais à personne, pas même à ma famille », explique l’un d’eux. « Un héritage lourd à porter », ajoute Romano Bottinelli qui s’est appuyé sur l’association 4ACG.

    De quoi nourrir la réflexion des quelque 70 collégien(ne)s qui ont assisté à la projection. « Il me semble essentiel, dans l’époque troublée que nous vivons, de sensibiliser notre jeunesse à ces questions et de porter au maximum un message transgénérationnel de paix et d’humanisme », explique Philippe Meunier.

    À mettre en perspective avec ce que l’Europe vit aujourd’hui avec la guerre, pardon « les opérations spéciales » comme disent les Russes, en Ukraine. 

     

     

    Romano Bottinelli est le fils d’un appelé qui a fait l’Algérie, bien malgré lui. Son père n’a jamais voulu, ni réussi à lui parler de cette sale guerre. Le fils a vu son père revenir profondément marqué par le souvenir de l’Algérie. Romano en a fait un film, "Ce que la guerre a fait de nous".

    A défaut de pouvoir échanger avec son père, Romano Bottinelli est parti à la rencontre d’anciens appelés qui avaient trouvé comme moyen de sortir de leur mutisme, celui de refuser de toucher la retraite d’ancien combattant qui leur était due. Un geste symbolique pour témoigner d’un remord, avoir été contraint d’obéir à des ordres indignes visant à soumettre un peuple réclamant son indépendance. Ces anciens ont créé une association, la 4AGC (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre). Le réalisateur a rencontré des pieds-noirs, des harkis, des moudjahidines et des appelés du contingent.

    Aujourd’hui la 4AGC raconte aux jeunes la spirale qui a confronté les jeunes appelés à la barbarie. Elle explique pourquoi désobéir est parfois une nécessité. A l’âge de 40 ans, une phrase est revenue dans l’esprit de Romano Bottinelli, comme un boomerang…  Papa a fait l’Algérie. Il en a fait un film, "Ce que la guerre a fait de nous".

    La Guerre d'Algérie, comme un boomerang

    Propos de Romano Bottinelli 

    Guerre d'Algérie : ce que la guerre a fait des anciens combattants appelés

    Romano Bottinelli avec son chien dans la résidence de ses parents. Photo Progrès/Alain BLEIN1 /19 

     

    "Mars 2011. J'ai bientôt quarante ans et rentre d'un voyage en Israël et en Palestine. Je suis secoué. Là-bas, dix jours durant, j'ai découvert un climat qui jusqu'alors m'était inconnu, le climat de deux pays en guerre. Comme un boomerang m'est alors revenue une phrase, Papa a fait l'Algérie.

    Papa a fait l'Algérie, on disait ça quand il allait mal. Papa a fait l'Algérie, ces mots donnaient du sens à son mutisme et suffisaient.

    À la maison, l'Algérie était une zone dangereuse à éviter afin de ne pas réveiller des douleurs qu'inconsciemment nous ressentions. La vie de famille s'est ainsi construite autour d'un père sous tension qu'on pensait protéger de sa propre mémoire.

    En douce ma grand-mère racontait. Quand il est rentré d'Algérie ton père était méconnaissable, à cran. Papa a fait l'Algérie. À force de silence je m'en suis désintéressé. J'ai rangé cela dans un coin de ma vie, abandonné Papa. Mais comme un boomerang à quarante ans, Papa a fait l'Algérie...

    Je l'appelle. Parle-moi de l'Algérie. Mais mon père ne m'a rien dit qui me satisfasse, une chronologie de son parcours parsemée d'anecdotes sur un peuple autochtone n'ayant pour la plupart jamais vu de français.

    J'ai raccroché avec la sensation d'une immense frustration. Quelque chose était indicible. Nous n'irions pas plus loin. Héritage informe. Qu'avait pu vivre mon père en Algérie ?

    Alors j'ai plongé dans cette page d'Histoire pour mieux comprendre. J'ai lu, j'ai vu des films et puis j'ai rencontré des gens. Pieds-noirs, harkis, moudjahidines ou appelés du contingent. Héritage étouffé ou à fleur de peau selon les camps.

    La colonisation, c'est ce dont j'ai pris conscience à travers ces mémoires conjuguées.

    Système inégalitaire, oppressif, à bout de souffle, que deux millions d'hommes, comme mon père, ont été appelés à défendre. Au pays des droits de l'homme, une sale guerre sans nom.

    Comme à notre société ce mot avait manqué au récit familial, Papa a fait la guerre d'Algérie.

    C'est à partir de ce mot oublié que j'ai commencé à comprendre l'identité du silence. C'est de la guerre dont mon père n'a jamais pu parler. Cette violence-là, celle du sang versé par un peuple réclamant son indépendance.

    Mars 2013. Un jour à Dieppe je sympathise avec Pierre Verbraeken un journaliste exposant des photos prises par lui-même à Alger pendant la guerre. Je lui parle du silence de mon père. D'évidence il comprend.

    Pierre m'invite alors à venir assister à l'assemblée générale d'une association d'anciens appelés dont il est adhérent, la 4ACG.

    Un mois plus tard j'arrive à Eymoutiers, terre de résistance, la Creuse. La salle des fêtes est comble. Des hommes se retrouvent. Ils viennent de toute la France. Ils ont quatre-vingt ans.

    C'est autour d'un symbole qu'ils sont réunis. Ces hommes refusent de toucher la retraite du combattant qui leur est due. Ils refusent d'être dédommagés par l'État pour les deux années qu'ils lui ont sacrifiées considérant comme dégueulasse la guerre qu'ils ont eu à mener en Algérie.

    Chaque année ils disent non à une pension de 750 euros. Je prends la mesure du geste. Ne pas toucher cet argent est un acte déclencheur, un moment de rupture qui brise le silence, provoque une parole empêchée pendant plus de cinquante ans.

    C'est un remord que ces hommes expriment. Ils ont dû obéir à des ordres imposés par l'armée, indignes, sans avoir su s'élever contre. Ce remord les hante : on a rien dit, on a laissé faire. Dire non à cet argent permet de faire face à cette blessure morale. Permet de dire l'indignation mais aussi la honte. Que faire de cet argent ?

    Cette retraite qu'ils refusent est mise en commun au profit de projets humanitaires en Algérie. Ce sont 70 000 euros qui sont reversés chaque année à une quinzaine d'associations. Se réparer en réparant. Ces hommes tentent de soulager leur conscience en tendant la main au peuple algérien.

    Retourner là-bas en ami. Se défaire du passé guerrier. Le refus de cette pension devient symbole de rédemption. Transmettre. Renoncer à cet argent et s'affirmer non pas pour la paix mais contre la guerre. C'est l'ADN de la 4AGC (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre).

    Aux jeunes ils racontent la spirale qui les a à vingt ans confrontés à la barbarie. Il faut rejeter les mécanismes qui réveillent les pires instincts. Désobéir est parfois une nécessité. Voilà ce qu'ils veulent transmettre.

    Ainsi le temps d'un week-end je découvre les adhérents de cette association. C'est Rémi Serres, modeste agriculteur du Tarn, qui le premier a parlé, a dit non. Ils sont une centaine à l'avoir rejoint. Ces hommes me bouleversent. Je veux les filmer.

    Comprendre quel choc fut la guerre d'Algérie et découvrir comment en rentrant il a fallu vivre avec ce séisme et dans la solitude.

    Comprendre comment à l'âge de soixante-cinq ans l'arrivée de cette pension du combattant provoque une indignation, une crise, fait naître un collectif. Provoque la parole.

    Recomposer le cheminement d'une conscience malmenée par l'Histoire qui au soir de la vie se libère et devient politique. C'est cette aventure intérieure d'une amplitude si singulière que j'ai voulu raconter en réalisant ce film."

    Rencontrer Lucien

    Je pars à la rencontre de Lucien, quatre-vingt-deux ans, qui vit dans une petite commune du Jura dont il est le prêtre. Il m'accueille dans sa modeste maison autour d'une choucroute gargantuesque et me raconte ses combats. Je n'en reviens pas.

    Guerre d'Algérie : ce que la guerre a fait des anciens combattants appelés

    Lucien Converset. © Christian Travers

     

    Lucien, la veille, a dormi sous une tente devant la préfecture de Dijon pour protester contre l'accueil minable qu'on réserve aux migrants. Chaque premier samedi du mois, à Dôle, il participe au cercle du silence pour défendre cette même cause et alerter les gens.

    Lucien est le fondateur de l'association ADN qui condamne l'existence même de l'arme nucléaire. Lucien pense cet arme comme la pire ignominie. Symboliquement, il plante des Ginkgo Biloba, un dernièrement à Besançon.

    Lucien se bat aussi contre l'alcoolisme dans le milieu agricole. Lucien me raconte ensuite son voyage à pied, accompagné d'un âne, jusqu'à Bethléem. C'était il y a dix ans. Un périple de quatre mois à travers l'Europe pour un message de paix.

    Lucien me parle enfin des favelas brésiliennes, d'une misère qui l'a marqué et des amis qu'il s'est fait de l'autre côté de l'Atlantique. La vitalité de Lucien m'impressionne. Que d'engagements!

    C'est son ami Gérard qui un jour lui a parlé de la 4ACG. Ensemble ils adhèrent à l'association et reversent leur pension du combattant qu'ils avaient jusque-là refusé de toucher.

    Lucien revient alors sur la guerre d'Algérie, sur les horreurs dont il a été témoin et face auxquelles il s'est senti impuissant. Lucien dit qu'il est né en Algérie. Né à l'objection de conscience. Là-bas il n'a pas pu dire NON, il aurait tant voulu. Sa vie de militance est une infatigable tentative de réparation de ce remord. Condamner l'injustice.

    Lucien est souvent retourné en Algérie dont il dit tant aimé le peuple. Il a participé lors d'un de ces périples à la béatification des Moines de Tibérine.

    Rencontrer Michel

    Dans chaque région de France, les adhérents de la 4ACG (Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre) se réunissent régulièrement pour faire le point sur leurs actions, notamment en milieu scolaire, mais aussi pour accueillir de nouveaux adhérents. J'arrive un jour à l'Arbresle dans le Rhône pour assister à l'une de ces réunions.

    Guerre d'Algérie : ce que la guerre a fait des anciens combattants appelés

    Michel Bret. • © Christian Travers

     

    On commence par un tour de table où chacun se présente. Timidement, Michel qui vient pour la première fois, prend la parole.

    Il revient d'abord sur un souvenir d'enfance. Son père fut fait prisonnier dès 1940. Sa mère s'engage alors dans la résistance. Nous sommes dans un des villages de la Drôme des Collines. Et c'est là que vinrent se cacher dans la maison familiale et pendant plus d'un an, Aragon et Elsa Triolet. Michel était petit mais il se souvient très bien du poète et de sa muse. Le communisme, la résistance, la poésie, socle de l'enfance de Michel.

    Quinze ans plus tard, Michel est adhérent au Parti. Il a vingt ans et sait bien que derrière ce qu'on qualifie à l'époque d'évènements en Algérie se cache une guerre coloniale à laquelle il est farouchement opposé. Michel sera de ceux qui bloquèrent le départ des trains menant les Rappelés au combat.

    Pourtant, quand à son tour Michel fut appelé, il n'a pas eu le courage de refuser de porter les armes. C'était lourd de conséquences. Déserter non plus, il n'a pas su le faire. Alors il est parti et pendant deux ans fut témoin de l'oppression du peuple algérien, même si il dit avoir été épargné de la violence extrême de la guerre.

    Quand Michel rentre, il veut tourner la page, devient professeur de menuiserie à Lyon. Ne plus parler de l'Algérie, ça non il ne veut plus.

    Des années plus tard Michel rencontre le comédien Bernard Gerland.  Dans un seul en scène, Bernard raconte qu'en Algérie il a tué un homme et qu'il ne s'en remet pas. Ce spectacle-témoignage bouleverse Michel et les deux hommes deviennent amis. Bernard parle à Michel de la 4ACG mais pour Michel ce serait remuer une histoire trop lourde que d'adhérer à cette association. Le temps passe. Quinze ans. Bernard tombe gravement malade.

    Nous voilà à l'Arbresle. Bernard vient de mourir et Michel est là. Il dit à présent se sentir assez fort pour témoigner à son tour, dire  sa honte que d'avoir participé à la Guerre d'Algérie. La 4ACG devient alors la perspective d'un peut-être soulagement. Michel sort de l'ombre.

    «  Ce que la guerre a fait de nous » Il ne nous reste plus que cet extrait : 


     

     

     


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  • Perpignan : l’injure publique faite

    à la mémoire

    Dans le procès qu’il intente à Josie Boucher, Louis Aliot invoque une « injure publique envers un corps constitué », en l’occurrence la commune de Perpignan. L’injure publique n’est pourtant pas celle évoquée par le maire de Perpignan, c’est celle qui est faite à la mémoire.

    Depuis sa création, il y a 50 ans, le FN / RN n’arrête pas de marteler un discours anti-immigration ( et anti-immigrés ) qui rend les réfugiés responsables de tous les problèmes politiques hexagonaux : économiques, culturels, sanitaires ou sociaux.

    Dans son histoire, le FN / RN s’est systématiquement opposé à l’accueil des réfugiés. L’exception vis-à-vis des Ukrainiens ne fait même pas consensus à l’intérieur de ce parti comme le souligne le maire de Béziers, Robert Ménard.

    Selon ce compagnon d’autoroute, le FN / RN se refuse toujours à trier entre les bons et les mauvais immigrés, et reste « Russophile ».

    Sur la question de la liberté d’expression il est pour le moins paradoxal de voir le responsable d’un parti qui condamne à longueur d’antenne et de congrès les : « interdictions pour tout et pour rien », user de la mise en examen pour interdire à ses opposants de s’exprimer.

    Pour ce qui est des racines historiques le FN / RN a été fondé en 1972 par un groupuscule néo-nazi ( Ordre nouveau ). Ses différents fondateurs étaient, entre autres, d’anciens Waffen-SS, des collaborateurs pétainistes, des membres de l’OAS.

    Au sujet de la responsabilité personnelle, Louis Aliot a rejoint le FN / RN en 1990 au moment où son principal dirigeant Jean-Marie Le Pen multipliait les diverses condamnations pour :

    • « Apologie de crimes de guerre »,
    • « Banalisation de crimes contre l’humanité »,
    • « Antisémitisme insidieux »,
    • « Provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale ».

    Il n’a jamais publiquement dénoncé ces propos.

    Dans le programme politique du FN / RN, il est indiqué : « Le RN veut redonner à la nation son identité en remettant les minorités et les immigrés à leur place au profit des vrais nationaux. ».

    En tant que candidat au poste de dirigeant lors du dernier congrès, Louis Aliot, n’a pas présenté d’amendement indiquant que les Ukrainiens étaient exclus de cette catégorie d’immigrés.

    Dans ces conditions il y a tout lieu de craindre que L’Ukraine et ses habitants ne soient :

    • Qu’une variable d’ajustement pour le maire de Perpignan,
    • Qu’un effet de manche,
    • Qu’un prétexte pour une politique d’affichage.

    C’est pourquoi Josie Boucher a raison de poser la question de la sincérité du message envoyé et de la classification politique du maire de Perpignan.

    Effectivement les réfugiés ukrainiens n’ont rien à attendre du fascisme qu’il soit russe ou français.

    SOURCE : Perpignan : l’injure publique faite à la mémoire | En vie à Béziers (envieabeziers.info) 

    Vidéo : PERPIGNAN : RÉVISIONNISME, RACISME ET AUTORITARISME À LA MAIRIE : ENTRETIEN AVEC JOSIE BOUCHER (NPA) 

    Josie Boucher, militante du NPA et de l’ASTI 66 nous présente un tableau de la vie en Aliotistan !

    ☠️ A Perpignan, Louis Aliot (Rassemblement national) s’est fait élire à la tête de la ville, remplaçant un maire de droite extrême. Il y a quelques semaines, et pour écraser toute opposition à la politique d’extrême droite du RN, le maire a porté plainte contre Josie Boucher, membre du NPA et de l’ASTI 66.

    ☠️ La réhabilitation de l’Algérie française est l’un des dadas d’Aliot. En 2 ans, Perpignan est devenue la capitale du révisionnisme. Et tout y passe : glorification du colonialisme français et des centaines de milliers de morts qu’il a laissé derrière lui ; glorification des tortionnaires en uniforme de l’armée française ; glorification du gang d’assassins OAS.

    ☠️ Aliot diffuse aussi la politique raciste du RN dans toute la ville, poussant même la bêtise jusqu’à préempter des locaux commerciaux pour éviter les ouvertures de commerces halal...

    ☠️ Mais la mairie Aliot, c’est aussi une politique autoritaire qui écrase la ville par l’augmentation des effectifs de la police municipale (politique qui pèse toujours plus sur les finances de la ville) et c’est aussi l’augmentation du nombre de commissariats, avec l’aide de Darmanin...

     

    Loudun : 16 octogénaires

    de Mouterre-Silly racontent

    dans un film "leur" guerre d'Algérie

    Trois des seize témoins du film « Mémoire de guerre 1954–1962 » : Michel Yvon, Jean-Jacques Pinsard, Serge Pouit.
    © Photo NR

    Seize hommes de Mouterre-Silly qui ont combattu en Algérie, Maroc et Tunisie de 1954 à 1962 témoignent dans un film qui sera présenté samedi 3 décembre.

    L’association Culture et patrimoine de Mouterre-Silly, près de Loudun, a réalisé un film qui relaie le témoignage de 16 soldats de la commune qui ont combattu en Algérie, Maroc et Tunisie de 1954 à 1962. Un documentaire authentique, sans artifices, autour de seize hommes, tous octogénaires aujourd’hui, qui ont accepté de raconter, face caméra, « leur » guerre d’Algérie. La plupart d’entre eux n’avaient jamais été aussi loin dans leurs confidences.
    Un débat avec un historien après la projectionMémoire de guerre 1954-1962 sera projeté en avant-première samedi 3 décembre à 15 h 30 à la salle des fêtes de Mouterre-Silly. Invité par l’association Culture et patrimoine, Tramor Quemener, historien, spécialiste de la guerre d’Algérie, animera le débat à l’issue de la projection. Cette aventure cinématographique a commencé en 2019 à l’initiative de Nadine Guézennec et Alain Adhumeau. Pour le scénario, « j’ai élaboré un questionnaire commun à tous ces soldats, explique Nadine Guézennec. C’était très émouvant, des récits de vie d’une décennie vécus différemment suivant les lieux, les circonstances Des moments difficiles, avec des mots qu’ils ne peuvent pas prononcer… »

    Alain Adhumeau, devenu maire, était derrière la caméra pour enregistrer les trente heures de rushs. Le montage du film, qui dure une heure quarante, a été réalisé par Mélanie Dupuy Roy, cinéaste et photographe professionnelle à Loudun. « Le film aborde plusieurs thèmes, précise celle-ci. J’ai pris dans les interviews ce que chaque soldat disait en relation avec le thème. Les conditions de vie, la peur, la chaleur, les embuscades, la mort… J’ai appris beaucoup de choses. »

    Mémoire de guerre 1954 – 1962 raconte l’histoire de ces jeunes français engagés dans un conflit qui leur était étranger. Au moment de partir, certains n’avaient jamais dépassé les limites de leur canton.
    Une phrase revient souvent dans la bouche de ces hommes : « Qu’est-ce-que nous sommes venus faire là ? » La chaleur jusqu’à 55 °C, le manque d’eau, la soif… « On se lavait une fois par semaine, nous gardions l’huile des boîtes de sardines, pour soulager les échauffements. »

    Jean-Jacques Pinsard, l’un des 16 témoins du film, était à Alger : « J’ai vécu le cessez-le-feu, l’indépendance, l’OAS. Nous étions toujours sur le qui-vive. » Michel Yvon, le plus ancien, se souvient avoir été « libéré du service militaire en 1954 », puis « rappelé le 3 mai 1956 ». « Quand mon grand-père est décédé, je n’ai pas eu droit à une permission pour ses obsèques. » Serge Pouit est encore marqué par les « quarante-deux heures de traversée » en bateau pour rejoindre l’Algérie, en mai 1956.

    Projection-débat du film « Mémoire de guerre 1954–1962 » samedi 3 décembre à 15 h 30 à la salle des fêtes de Mouterre-Silly. Entrée gratuite. 

    SOURCE : Loudun : 16 octogénaires de Mouterre-Silly racontent dans un film "leur" guerre d'Algérie (lanouvellerepublique.fr) 

     

    Algérie-France : Ali Boumendjel

     à l’honneur à Gonesse

    La commune du Val d’Oise a baptisé l’une de ses rues du nom de l’avocat algérien nationaliste, assassiné par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Un pas de plus vers l’apaisement voulu par les présidents Macron et Tebboune.

    Malika Boumendjel, la veuve de l’avocat algérien Ali Boumendjel, le 5 mai 2001. © Eric Feferberg/AFP

    Le 29 novembre, la ville de Gonesse (95) a dévoilé la plaque d’une allée au nom de l’avocat nationaliste algérien Ali Boumendjel, dont Emmanuel Macron a reconnu en 2021 qu’il avait été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie.

    La plaque portant son nom a été apposée sur une allée du quartier populaire de la Fauconnière. Une autre allée de ce même quartier a également été baptisée du nom de Fanny Pech, « ancienne directrice d’école et élue de la ville il y a plusieurs années qui était rapatriée d’Algérie », a précisé un communiqué de la municipalité.

    « Ces deux évènements s’inscrivent dans la volonté du maire d’une démarche de conciliation des mémoires, dans le respect de chaque récit, l’année des 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie et de l’histoire d’un quartier symbolique », a fait valoir la ville dirigée par le socialiste Jean-Pierre Blazy.

    Une première en France

    Cette inauguration revêt une importance symbolique. C’est « la première fois à ma connaissance en France » qu’a été dévoilée la plaque d’une rue au nom d’Ali Boumendjel, « ce militant algérien pour la démocratie, pour la paix et pour l’indépendance de l’Algérie », a souligné l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la guerre d’Algérie.

    « La bataille continue pour le respect des droits de l’homme, une société plus juste et égalitaire, et qui doit affronter avec lucidité les passés douloureux », a écrit l’historien français qui a remis un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, en janvier 2021 au président de la République.

    Début mars 2021, Emmanuel Macron a reconnu, « au nom de la France », que l’avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » le 23 mars 1957 par des soldats de l’armée française au moment de la bataille d’Alger, contredisant la thèse officielle d’un suicide.

    Cette étape s’inscrivait dans la série des événements organisés depuis l’arrivée du chef de l’État en 2017 pour tenter de « construire une mémoire apaisée et commune » sur la colonisation de l’Algérie et la guerre ayant conduit à son indépendance en 1962.

    (avec AFP) 

    SOURCE : Algérie-France : Ali Boumendjel à l’honneur à Gonesse – Jeune Afrique 

     

    CHALON-SUR-SAÔNE

     

    Ce soir, 1er décembre

    pour me changer les idées

    je vais voir Pierre Perret

    Ma chanson préférée « Lily »

    Revue de Presse

    Revue de Presse

     


     

     

    Michel Dandelot

     

    Le remarquable Pierre Perret sera à coup

    sûr remarqué ce 1er décembre à Chalon

    Revue de Presse

    Ils courent de moins en moins les rues les monstres sacrés de la chanson française, et pour cause...Il se confie à info-chalon.com

    En leur sein figure l’inamovible Pierre Perret, atypique troubadour qui charrie dans sa besace des merveilles toujours vivaces. Il les redéballera ce jeudi 1er décembre à Chalon-sur-Saône sur la scène Marcel-Sembat, à partir de 20h. Des places restent vacantes. 

    Rassurez-nous : ce ne sont bien que des adieux provisoires 

    « Si vous connaissez le français, vous savez ce que veut dire le mot provisoire, ça signifie que ce n’est pas encore définitif. Le jour où ça viendra, comme en général tous les « collègues » expliquent que ce sont leurs vrais adieux et qu’ils en font quarante…Je n’en ferai aucun, comme ça personne ne sera déçu, mais le jour où je partirai sur la pointe des pieds, ben je serai parti, et voilà ! »

    Pouvez-vous annoncer la couleur aux Chalonnais pour ce concert du 1er décembre ? 

    « Ils auront un feu d’artifice de toutes les saisons, parce que comme j’ai écrit à peu près entre cinq cents et six cents chansons, au milieu de tout ça le choix n’est pas très compliqué. Au contraire, c’était de pouvoir piocher dans toutes les époques, et ça m’amuse beaucoup à la fin du récital, d’entendre parfois des spectateurs qui disent : « Oh là là, la nouvelle, là, elle est formidable ! ». Je dis : la nouvelle, elle a quarante ans ! Des chansons, il y en a tellement qui sont restées sur le bord de la route, parce que quand une chanson plaît un peu au départ sur un album c’est toujours la même qui passe à la radio, et après le plaisir pour les spectateurs ou les futurs spectateurs réside dans le fait que dans un album il y en a toujours huit ou neuf nouvelles à découvrir. Ensuite, au fil du temps, ils apprennent à les connaître. C’est pour ça que quand on connaissait « Lily », on connaissait moins « Mon p’tit loup », quand on connaissait « Le zizi », on connaissait moins « Donnez-nous des jardins »… finalement on a appris à les connaître, car il y a tellement longtemps qu’elles sont dans la nature que, voilà, dans la salle le public reprend tout ça en chœur, et toute la soirée. Je ne suis pas tout seul pour chanter ! »

    A quoi rêvez-vous après pas loin de soixante-cinq ans de carrière ? 

    « Aller à la pêche ! »

    En épicurien pur et dur que vous êtes, la chanson est-elle en mesure de s’apparenter à de la bonne chère ? 

    « La chanson, il faut qu’elle soit bonne, ou elle n’existe pas. Et la cuisine c’est exactement la même chose. Si vous avez des choses fines, subtiles, goûteuses, et qui enchantent votre palais, ce n’est que du bonheur. Si vous avez le type de nourriture que je ne définirai pas ici, mais que j’évite avec grand soin, vous ne serez pas heureux. J’essaie toujours de prendre le meilleur, ou de produire le meilleur si j’en ai le talent, et si on me le prête. »

    Avez-vous plus un penchant pour vos chansons sociétales que pour celles centrées sur la légèreté ? 

    « Il y a de la viande dans toutes les chansons, il suffit de la trouver, de voir où elle se trouve. Il y a des pépites dans toutes les chansons. Quand une chanson est bien faite, elle ne doit pas être désossée et absente d’humour, de sentiment, de dramaturgie, de vérité. S’il n’y a pas ça, ce n’est pas une bonne chanson. Alors c’est à chacun de trouver ce que recèle une chanson, et ce n’est pas toujours facile. Ce n’est rarement à la première écoute qu’on s’aperçoit des richesses d’une chanson. C’est pour ça que d’aucuns, de temps en temps, s’offrent un album, le réécoutent chez eux tranquillement, et découvrent même à la trois, quatre, cinquième écoute des choses qu’ils n’ont pas forcément pigées au premier coup, que même moi j’ai mis longtemps à écrire, et à remettre cent fois sur le tapis des idées pour les parfaire au maximum. Après, pour l’écoute ça  correspond à l’écriture, il faut être patient et savoir réécouter toutes les pépites recelées par une chanson.»

    Y a-t-il plus bel hommage que celui d’être statufié de son vivant ? 

    «Ca m’amuse, mais ça me touche en même temps, surtout au niveau de l’éducation, parce qu’il y a plus d’une trentaine d’écoles qui portent mon nom aujourd’hui. Il y a des établissements, des squares, des maisons de la culture, des rues…enfin, bon, j’en passe. Ce qui me touche le plus, c’est que vraiment au niveau de la culture les enseignants aient pris en compte mes chansons, et que celles qui sont apprises dans les écoles, datent de trente, quarante, cinquante, soixante ans pour les toutes premières que j’ai pu écrire. Ca, ça me touche infiniment. Il y a beaucoup d’enfants qui me disent que ce n’est pas bien de ne pas respecter l’autre. Je demande comment ils savent ça, ils me répondent qu’ils ont appris « Lily » à l’école. Simplement ça, je suis récompensé au centuple de tout le temps que j’ai passé à écrire ma chanson. » 

    La langue française a-t-elle de nos jours la considération qu’elle mérite ? 

    « Oh là là…je préfère ne pas m’exprimer là-dessus, parce que ça me fait mal au cœur, vraiment, de voir comment elle est traitée aujourd’hui, et comment on y attache si peu d’importance. Je le vois simplement avec le reflet du courrier que je reçois avec la myriade de fautes d’orthographe. Ce n’est pas le plus grave, mais ce n’est pas réjouissant, avec les tournures de phrase, le français est tellement mal caché là-dedans… Je pense qu’il serait temps de reprendre ça en main, et si un jour on a la chance d’avoir quelqu’un qui considère ça comme primordial dans un pays, eh bien ce sera une très bonne chose, parce qu’il y a longtemps qu’il n’y a pas un chef d’Etat qui a pris ça en compte à bras-le-corps, en disant : » Notre pays c’est la France, la culture, et je vais m’en occuper. » J’attends celui-là, je ne le verrai peut-être pas, mais j’espère qu’il arrivera un jour. »  

    Que dire sur l’argot ? 

    « Que ce n’est pas une langue. D’abord, l’argot des années 1900 n’existe plus, mais c’est en perpétuel renouvellement, la langue marginale, la langue luxuriante, qu’on peut dégager du français. Ca ne découle jamais que du français, et c’est surtout des compositions de phrase. L’argot, même des années d’avant-guerre, il y a la moitié des mots qui ont disparu, se sont transformés, sont autre chose. Tous les mots deviennent argotiques, passent un jour dans le classicisme de la langue. Un mot comme boulot par exemple, était considéré il y a cinquante ans comme de l’argot. Aujourd’hui, un type qui va au boulot, il va au travail. C’est un synonyme de travail, c’est tout à fait naturel. C’est comme ça que la langue se transforme et qu’elle est intéressante. L’argot, c’est la langue dans toute son évolution. »

    La chanson française a-t-elle bien vieilli ? 

    «En ce qui me concerne, j’ai essayé d’être un témoin de son temps toute ma vie. J’ai écrit des chansons sur les femmes cinquante ans avant tout le monde, sur les femmes battues, maltraitées, abandonnées entre autres. Ce sont des chansons que j’ai écrites il y a trente, quarante, cinquante ans, dans les tout premiers débuts. Il n’y a pas que la femme, il y a des tas d’autres sujets que j’ai abordés, comme l’immigration avec « Lily » bien sûr. Il y a une chanson qui s’appelle « Femmes seules », si vous l’écoutez aujourd’hui, vous pouvez l’aligner sur la vie des femmes d’aujourd’hui. C’est exactement la même, pour les femmes battues c’est pareil. J’ai parlé de ça il y a déjà très longtemps, mais les médias ne se préoccupent pas beaucoup, dans les radios, de ce type de chanson. Pour eux, ce n’est pas comestible. »

    Au cas où, comment obtenir des places ? 

    Cinquante billets seront mis en vente sur place dès 18h. Réservations auprès de Tandem Events Production au 06 68 31 79 05 Places assises. Placement libre.

    SOURCE : Le remarquable Pierre Perret sera à coup sûr remarqué ce 1er décembre à Chalon


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    L’année 2022 va bientôt se terminer et tout

    au long de cette année, grâce à mon blog qui

    existe depuis 2011, je vous ai proposé de

    nombreux articles mais celui qui m’a le plus

    marqué cette année est celui-ci :

    http://www.micheldandelot1.com/ce-soir-8-fevrier-2022-commemoration-du-60e-anniversaire-du-massacre-a-a211951305 

    Aujourd’hui je vous apporte un complément en attendant 2023 et la commémoration du 61e anniversaire de la tragique manifestation de Charonne.

    Michel Dandelot 

     

    Manifestation de Charonne : « Ça a été un

    vrai traumatisme pour la population

    française »

    Le 8 février 2022 marque les soixante ans de la « Manifestation de Charonne ». Cette manifestation pour la paix en Algérie et contre l'Organisation de l'armée secrète (OAS) a fait 9 victimes chez les manifestants. L'historienne et chercheuse Danielle Tartakowsky rappelle la violence de cet événement dans l'histoire parisienne.

    La présidente du Comité d’Histoire de la Ville de Paris, Danielle Tartakowsky, a été la commissaire scientifique de l’exposition consacrée à la manifestation de Charonne du 8 février 1962. L'exposition est visible sur les grilles de la mairie du 11e et en ligne.

    Pourquoi avoir consacré une exposition au sujet de la manifestation de Charonne ?

    Cette année marque les soixante ans de cette manifestation. C’était une manifestation pour la paix en Algérie et contre les attentats commis par l’OAS (Organisation de l'armée secrète) qui s'est soldée par la mort de 9 personnes. Parmi les victimes, il y avait trois femmes et un jeune homme de 15 ans.

    Ça a été un vrai traumatisme pour la population française, bien au-delà du milieu militant. D’ailleurs, des centaines de milliers de personnes ont participé aux obsèques des victimes, dont beaucoup n’avaient jamais manifesté de leur vie, mais qui souhaitaient exprimer leur peine.

    Comment entretenir la mémoire autour de cet événement ?

    Un an après les événements, le 8 février 1963, le gouvernement interdit tout rassemblement devant le métro Charonne. Un imposant hommage a toutefois été rendu dans le cimetière du Père-Lachaise. Cet hommage s’est perpétué en s’étiolant toutefois. Le souvenir s’exprime depuis sous d’autres formes : ainsi des plaques mémorielles ou des allusions à « Charonne » dans la peinture, la chanson, le cinéma.

    À partir de 1981, la mémoire de Charonne s’affirme dans l’espace public. Une plaque est apposée dès 1982 dans la salle des guichets du métro Charonne, les cortèges commémoratifs allant du cimetière jusqu’aux grilles du métro sont désormais autorisés et une « place du 8 février 1962 » est inaugurée en 2007 par Bertrand Delanoë au carrefour Voltaire-Charonne après un vœu adopté par le Conseil de Paris.

    La commémoration s’accompagne d’une exigence de « vérité sur les événements et le massacre perpétré par les forces de police le 8 février 1962 ». C’est un des objectifs du Comité vérité et justice pour Charonne, constitué en 2002.

    Quel lien existe entre cette manifestation et celle du 17 octobre 1961 ?

    Deux manifestations ont fait l’objet d’une répression meurtrière en métropole durant guerre d'Algérie. Le 17 octobre 1961, une manifestation organisée par le FLN (Front de libération nationale algérien) pour protester contre le couvre-feu discriminatoire imposé par le gouvernement s’est soldée par des « ratonnades » et la mort de plus de 200 victimes algériennes, pour beaucoup noyés dans la Seine par les forces de l’ordre.

    Quelques mois plus tard, ce sont 9 Français qui meurent dans la manifestation de Charonne. Pendant longtemps, chaque groupe a commémoré séparément ces deux événements. Ils font aujourd’hui l’objet d’une même exigence de vérité sur la responsabilité de l’Etat face à l’une et l’autre. 

    Complément à l'article de mon blog qui m'a le plus marqué en 2022

     

    Pour voir la magnifique exposition du Comité d’Histoire de la Ville de Paris merci de cliquer sur ce lien :

     

    Complément à l'article de mon blog qui m'a le plus marqué en 2022

    Il y a 60 ans, la manifestation de Charonne... (arcgis.com) 

     


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    GISÈLE HALIMI DOIT ÊTRE

    "LA 7E FEMME AU PANTHÉON" : LA LETTRE

    DE 76 DÉPUTÉS

    DE LA MAJORITÉ À MACRON

      GISÈLE HALIMI DOIT ÊTRE  "LA 7E FEMME AU PANTHÉON" : LA LETTRE DE 76 DÉPUTÉS  DE LA MAJORITÉ À MACRON

    L'avocate et écrivaine, Gisèle Halimi, en novembre 2003 à Paris - Jack Guez / AFP

    Une demande pour la panthéonisation de l'avocate et écrivaine, morte en juillet 2020 à 93 ans, qui intervient à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

    Gisèle Halimi doit "être la septième femme au Panthéon" et "rejoindre sa sœur de lutte Simone Veil". À l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et au lendemain d'un vote pour la constitutionnalisation de l'IVG à l'Assemblée nationale, 76 des 251 députés de la majorité ont écrit une lettre pour tenter de convaincre Emmanuel Macron de panthéoniser de Gisèle Halimi.

    Demandée à plusieurs reprises par des associations féministes et des responsables politiques dont des ministres et des élus de sa majorité, sa panthéonisation s'est heurtée ces dernières années à des réticences à l'Élysée, en raison de ses prises de position sur la guerre d'Algérie et de sa défense de militants du FLN, jugées trop clivantes, selon des membres de l'entourage du président.

    Cette proposition trouve ici un nouvel écho. En effet, le premier secrétaire du PS Olivier Faure avait déjà fait cette proposition durant l’été au moment où la Cour suprême américaine revenait sur l’arrêt Roe v. Wade, au sujet de l’IVG aux États-Unis. Cette proposition faite le 27 juin n’avait pourtant pas trouvé preneur. L’Élysée, contraint de se positionner sur l’entrée au Panthéon de cette figure française avait évoqué des discussions qui n’ont jamais abouti.

      GISÈLE HALIMI DOIT ÊTRE  "LA 7E FEMME AU PANTHÉON" : LA LETTRE DE 76 DÉPUTÉS  DE LA MAJORITÉ À MACRON

    "Les droits des femmes s'effondrent dans de trop nombreux pays"

    "Dans de trop nombreux pays, les droits des femmes s'effondrent un peu plus chaque jour sous le poids d'un conservatisme et d'un obscurantisme grandissants", écrit la députée Renaissance de Gironde, Sophie Panonacle, accompagnée par 75 de ses collègues, signataires de la lettre au chef de l'État.

    "Gisèle Halimi était de celles à qui nous devons tant. Brillante avocate, militante féministe et ancienne députée, celle pour qui l'injustice était intolérable, consacra sa vie à défendre les pauvres, les opprimés et les femmes", soulignent les parlementaires.

    Les élus, provenant des trois groupes de députés constituant le camp présidentiel (Renaissance, Horizons, MoDem), saluent "son courage inaltérable" et "l'ensemble de ses combats humanistes".

    Avocate, femme politique et écrivaine, Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020 à 93 ans, a fait de sa vie un combat pour le droit des femmes, marqué par un procès retentissant en 1972.

    Elle défend alors, devant le tribunal correctionnel de Bobigny, en région parisienne, Marie-Claire Chevalier, mineure accusée d'avoir eu recours à un avortement après avoir été victime d'un viol. Elle obtient la relaxe de la jeune femme et parvient à mobiliser l'opinion, ouvrant la voie à la dépénalisation de l'avortement, début 1975.

    Élue députée en 1981, elle poursuit le combat à l'Assemblée, cette fois-ci pour le remboursement de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), finalement voté en 1982.

    Elle a également été l'une des principales voix pour la défense des militants du Front de libération nationale (FLN) et dénonça l'usage de la torture par les militaires français en Algérie.

    MLR avec AFP 

     

     

    Mémoire. Aux grandes femmes, la patrie un jour reconnaissante ?

     

      GISÈLE HALIMI DOIT ÊTRE  "LA 7E FEMME AU PANTHÉON" : LA LETTRE DE 76 DÉPUTÉS  DE LA MAJORITÉ À MACRON

     

     

    " Énormément de femmes ont contribué à l’Histoire, mais leur travail a toujours été occulté, invisibilisé. Le Panthéon prône une vision historique très viriliste, très masculine, excluant de facto les ouvrières, mais aussi les femmes de lettres comme George Sand », critique Ophélie Latil, fondatrice du collectif Georgette Sand, qui milite pour une meilleure représentation des femmes dans l’espace public. Il convient de citer aussi le travail de Suzanne Noël, docteure en médecine, qui a opéré les gueules cassés de la Première Guerre mondiale. Inlassable militante de la cause des femmes, elle a aussi œuvré toute sa vie pour la protection des droits humains. Il faut arrêter d’ignorer le fait que les femmes ont participé à l’Histoire. C’est important d’avoir des modèles. Et s’il y en a bien une qui s’est battue pour rendre la République plus égalitaire, c’est bien Gisèle Halimi.

     

    Avec sa panthéonisation, Emmanuel Macron pourrait envoyer un message fort.

     

    Les combats féministes et anticolonialistes de l’avocate humaniste auront-ils droit aux honneurs de la République ?

     

     

    Ce n'est pas gagné !!! Rappelons-nous Dupont-Moretti rendit un magnifique hommage à Gisèle Halimi le jour de son décès à l'Assemblée Nationale devant des députés majoritairement debouts pour acclamer :

    Au cours des Questions au gouvernement dans l'hémicycle, le 28 juillet 2020, Eric Dupond-Moretti a rendu hommage à "maître Gisèle Halimi, qui nous a quittés ce matin" dit-il. L’avocate et militante est décédée à l’âge de 93 ans. Elle était connue pour son engagement pour les droits des femmes. En guise d'hommage, les députés se sont levés pour l'applaudir. 

     

    Et pourtant du côté du gouvernement

     

    un certain mépris se dégage

     

    Mais le 6 août 2020, lors de ses obsèques au Père-Lachaise, aucun membre du gouvernement n’a fait le déplacement. Un certain mépris se devine. Ses engagements pour le droit à l’avortement et la dénonciation du viol entrent pourtant en résonance avec ceux des féministes d’aujourd’hui.

     

    Le 6 octobre 2020, la Ville de Paris a adopté un vœu réclamant son entrée au sein du temple républicain. « Gisèle Halimi fait partie de ces femmes qui ne renoncent jamais. Elle a su conjuguer tous les grands combats de notre siècle », estime l’élue PCF Raphaëlle Primet. Sa panthéonisation ferait sens dans un quinquennat marqué du sceau de la promotion de l’égalité femmes-hommes. À Emmanuel Macron d’apprécier si l’avocate mérite sa place aux côtés « des grands hommes »

     

     

    Palestine, le cri de Gisèle Halimi   "Je ne veux pas me taire"

    Le 6 août 2020, le jour des obsèques de Gisèle Halimi ces chaises sont restées vides... c'est le ridicule " En même temps "

     

     

     

      

     


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    « La guerre des frères »

    DOCUMENTAIRE. La guerre des frères. Quand la guerre d'Algérie se transportait dans les corons.

      « La guerre des frères »  DOCUMENTAIRE. La guerre des frères. Quand la guerre d'Algérie se transportait dans les corons.

    Setif • © Un film de R. Berthollet & J.-R. Genty Coprod. D_VOX, France Télévisions & Pictanovo

    Durant ce que l'on appelait pudiquement "les événements d'Algérie", deux partis nationalistes se sont affrontés sur la façon d'obtenir l'indépendance du pays. Cette guerre fera 10 000 morts parmi les nationalistes, dont plusieurs centaines dans le Nord Pas-de-Calais. Enquête.

    Une guerre dans la guerre

    Une brume a toujours flotté au-dessus de cette période de l'histoire française. On parlait des "évènements", du bout des lèvres... enfin, quand on en parlait. 

    Il faudra d'ailleurs attendre 1999 pour que le gouvernement français accepte officiellement de parler de "guerre d'Algérie". 

    Et puis, au sein même de cette guerre qui taisait son nom entre les deux nations, il y a eu une guerre dans la guerre, la "guerre des frères". Une guerre entre Algériens nationalistes. Ils rêvaient du même résultat, une Algérie libre et indépendante, mais avaient des conceptions radicalement différentes sur la façon d'y arriver. 

      « La guerre des frères »  DOCUMENTAIRE. La guerre des frères. Quand la guerre d'Algérie se transportait dans les corons.

    Messali Hadj • © Un film de R. Berthollet & J.-R. Genty Coprod. D_VOX, France Télévisions & Pictanovo

     

    Le FLN au pays des corons

    C'est cet affrontement que raconte le film de Richard Berthollet et Jean-René Genty, depuis la libération, l'emprisonnement de Messali Hadj et les massacres de Setif. A la suite de cette répression et des dizaines de milliers de morts qu'elle a causée, les militants nationalistes, réduits au silence se mélangent au flot des travailleurs qui migrent vers le pays colon. La France a besoin de bras pour se relever après la guerre. Le Nord Pas-de-Calais, ses mines et ses pôles industriels en plein essor seront une terre d'accueil mais également un terreau fertile pour les nationalistes des deux camps. 
    FLN contre MNA vont aller jusqu'à s'éliminer entre eux dans les rues du Valenciennois, de Lille ou de Maubeuge. Plus exactement, dans les rues des terrains de baraquements sur lesquels ils vivaient, loin des centres-villes. C'est certainement une des raisons pour lesquelles cet épisode de l'histoire est aussi méconnu.

      « La guerre des frères »  DOCUMENTAIRE. La guerre des frères. Quand la guerre d'Algérie se transportait dans les corons.

    Article de presse de l'époque • © Un film de R. Berthollet & J.-R. Genty Coprod. D_VOX, France Télévisions & Pictanovo

    Ce film est une enquête passionnante sur une période trouble et méconnue de l'histoire tout à la fois régionale, nationale et internationale. Une histoire qui ne remonte pourtant pas à plus de 60 ans. 
    Les réalisateurs ont rencontré des militants du
    FLN et du MNA (Mouvement Nationaliste Algérien) de l'époque et Djanina Messali Benkelfat, la fille (et secrétaire) de Messali Hadj, le père du nationalisme algérien. Ils ont également eu accès à des archives sonores de membres des services de renseignements de l'époque.

    Le 5 juillet 2022 marquait le 60ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Une commémoration soulignée par nos confrères de France 24.

      « La guerre des frères »  DOCUMENTAIRE. La guerre des frères. Quand la guerre d'Algérie se transportait dans les corons.

    Il y a 60 ans s'achevait la guerre d'Algérie, qui mit fin à 132 ans de présence française dans ce pays du Maghreb. Le conflit, débuté en 1954, dura huit ans : il opposa l'armée française aux nationalistes algériens, principalement réunis sous la bannière du FLN, le Front de libération nationale. Le bilan de cette guerre reste incertain : on parle de près de 500 000 morts, dont 30 000 militaires français et 400 000 algériens musulmans. 

      « La guerre des frères »  DOCUMENTAIRE. La guerre des frères. Quand la guerre d'Algérie se transportait dans les corons.

    La vidéo ci-dessus, vous l'aurez compris, n'est pas le documentaire " La guerre des frères " pour le visionner voir ci-dessous :

    La guerre des frères, de Richard Berthollet et Jean-René Genty

    A voir le jeudi 24 novembre 2022 à 23h00 sur France 3 Hauts-de-France

    En replay jusqu'au 23 décembre sur france.tv

    Une coproduction D_VOX/France Télévisions et Pictanovo

    ATTENTION SI VOUS VOULEZ VISIONNER LE DOCUMENTAIRE « LA GUERRE DES FRèRES » en replay jusqu’au 23 décembre cliquez sur ce lien :

      « La guerre des frères »  DOCUMENTAIRE. La guerre des frères. Quand la guerre d'Algérie se transportait dans les corons.

    https://www.france.tv/documentaires/histoire/1291775-la-guerre-des-freres.html 


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    En souvenir de Jean-Jacques Mayoux

    signataire du Manifeste des 121

    Jean-Jacques Mayoux

    Jean-Jacques Mayoux, né le 27 janvier 1901 à Paris où il est mort le 19 décembre 1987, est un critique littéraire français, professeur de littérature anglaise à la Sorbonne de 1951 à 1973.

    Résistant de (Ceux de la Résistance) (CDLR), il est délégué de ce mouvement à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger puis à Paris (1943-1945). Directeur de l'Institut International de Coopération Intellectuelle de 1945 à 1946, il fut aussi signataire du Manifeste des 121 sous-titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », paru en septembre 1960. 

     

    Sa fille Sophie Mayoux communique cet article concernant Louis Aliot et sa honteuse décision d’attribuer du nom de Pierre Sergent, responsable OAS, à une place de la ville de Perpignan. 

    Un homme honorable ???

     

    En souvenir de Jean-Jacques Mayoux signataire du Manifeste des 121

    M. Louis Aliot, maire de Perpignan, a fait voter par son conseil municipal l'attribution du nom de Pierre Sergent à une place de la ville. Nous souhaitons rappeler qui était le personnage ainsi honoré.

                Le jeudi 3 novembre, France-Inter a invité dans sa matinale le maire de Perpignan, M. Louis Aliot (Rassemblement National). Ce personnage public a notamment réaffirmé son intention d’honorer par le nom de Pierre Sergent une esplanade, dans la ville qu’il administre. Parmi ses titres M. Sergent reste notoire en tant que responsable « militaire » de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) opérant en France, en 1961-1962.

                Il nous faudrait les visages des quelque 71 morts frappés par les attentats commis sur le territoire français. Il nous faudrait des récits, des informations précises et actualisées sur les 400 blessés, sur ceux qui ne sont plus, et sur les survivants, à l’image de Delphine Renard, devenue aveugle des suites de l’explosion qui a ravagé son habitation le 7 février 1962.

                Ces choses avaient commencé en mars 61, juste après la création de l’OAS, avec l’assassinat de Camille Blanc, maire d’Évian. Camille Blanc avait accepté d’accueillir les négociations franco-algériennes qui conduiront aux Accords d’Évian, mettant fin à la guerre d’Algérie.

                Quelques mois après cet assassinat terroriste, M. Sergent prendra la direction des actes de l’OAS en France. À ce titre, il est directement responsable de l’attentat qui a mutilé Delphine Renard, alors âgée de 4 ans. Remettons-le en relief, dans la sinistre série, car ses auteurs étaient très jeunes, dont certains lycéens mineurs, fanatisés par les soins de M. Sergent et de son adjoint Kayanakis, passés experts en formation et utilisation de jeunes terroristes.

                M. Aliot l’autre matin a fait comme si tout cela n’existait pas. Il dit vouloir illustrer M. Sergent en tant qu’homme politique ayant œuvré à Perpignan. Mais d’autre part, il a dit qu’il voulait « réconcilier les mémoires ». Cette formule a un seul sens possible : il s’agit d’une part de la mémoire des partisans de l’Algérie française, d’autre part de la mémoire des partisans de la paix et de l’indépendance algérienne. Cela implique nécessairement que le nom de P. Sergent, n’étant pas de la 2catégorie, appartient à la 1e. Vouloir le célébrer, c’est commémorer un symbole du combat jusqu’au-boutiste pour l’Algérie française. M. Aliot, iriez-vous cacher votre option pro-OAS derrière un petit doigt perpignanais ?

                Pour « réconcilier les mémoires », il vous reste à édifier en bonne place à Perpignan une stèle en l’honneur de Camille Blanc et des autres victimes des attentats OAS de 1961-1962.

                Signalons pour finir que Sophie Mayoux, l’une des deux signataires du présent aide-mémoire, alors âgée de 13 ans, se trouvait seule un jour de février 1962 dans l’appartement familial du 14e arrondissement de Paris. Par chance elle se tenait à l’écart de la porte d’entrée. L’explosion de la bombe posée sur le palier par un émissaire de M. Sergent l’a tenue sidérée. Quand elle a pu ouvrir les yeux, elle a contemplé les dégâts.

                Signataires : Patrick Mayoux, Sophie Mayoux

    En souvenir de Jean-Jacques Mayoux, signataire du Manifeste des 121 

    SOURCE : Un homme honorable ? | Le Club (mediapart.fr) 

     Sophie Mayoux

    pour avoir évoqué l'attentat de l'OAS qui a rendu aveugle Delphine Renard. Voici un article de mon blog.

    Michel Dandelot

     

    En souvenir de Jean-Jacques Mayoux signataire du Manifeste des 121

    En médaillon: Delphine Renard, fillette, victime de l'attentat qui visait le domicile d'André Malraux, le 7 février 1962. Mai 2012. Phèdre, son chien guide, l’accompagne chaque jour dans le jardin du Luxembourg. © Philippe Petit. En médaillon: DR.

     

     

    A l'occasion de la semaine du chien guide d'aveugle (du 18 au 25 septembre 2016) je me souviens de Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS

    Phèdre le chien de Delphine Renard est mort

     

    A l'occasion de la semaine du chien guide d'aveugle (du 18 au 25 septembre 2016) je me souviens de Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS

    Phèdre n’avait pas lu Tu choisiras la vie.

    Elle est donc partie le 16 mars 2013 et repose à Asnières.

    Delphine a choisi de ne pas remplacer ce compagnon de vue.

    A l'occasion de la semaine du chien guide d'aveugle (du 18 au 25 septembre 2016) je me souviens de Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS

    Voici l’une des dernières photos où l'on voit Delphine (de dos dommage) et Phèdre son chien lors de l’inauguration au Père-Lachaise d’une stèle aux victimes de l’OAS, le 6 octobre 2011.

     A l'occasion de la semaine du chien guide d'aveugle (du 18 au 25 septembre 2016) je me souviens de Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS

     

    Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS

    Delphine Renard a été victime de la bombe qui visait le domicile d’André ­Malraux. Le 7 février 1962, les éclats de verre déchirent l’œil droit de la fillette et son calvaire indigne la France. Le reportage de Paris Match fait le tour du monde. Delphine Renard, après de brillantes études, devient psychanalyste. Mais elle perd définitivement l’œil gauche en 1988.

    Paris Match. Quand et comment vos parents vous ont-ils parlé de ce qui s’était passé, non plus comme à une enfant mais comme à une petite adulte ?
    Delphine Renard. Mes parents m’ont immédiatement expliqué les choses. Ils l’ont fait de la manière la moins puérile possible. Ils avaient de toute façon l’habitude de me parler presque comme à une “grande personne”. Ils m’ont annoncé la signature des accords de cessez-le-feu à Evian puis la condamnation de Degueldre, le 7 avril. C’était la veille de mon cinquième anniversaire et je l’ai entendue comme une victoire personnelle. En revanche, ils ne m’ont pas tout de suite dit ce qui s’était passé à Charonne, qui ajoutait l’horreur à l’horreur. Mes parents ont gardé tous les journaux de l’époque pour que je puisse, plus tard, essayer de comprendre ce qui m’était arrivé. Malheureusement, cette valise de journaux s’est perdue avant que je ne sois prête à l’ouvrir. Ensuite, au contraire, mes parents n’ont plus jamais abordé le sujet, même entre eux, paraît-il. La douleur est devenue pour eux intouchable.

    Dans les coupures de presse de l’époque, il est écrit que vous sembliez ne pas trop souffrir psychologiquement des conséquences de l’attentat. Etait-ce la réalité ?
    Je ne savais pas qu’on avait écrit cela, et j’en suis quelque peu étonnée… Il est très difficile d’évaluer les conséquences psychologiques d’un tel événement qui, d’une seconde à l’autre, a fait basculer le monde dans lequel j’avais appris à me repérer. Elles ont été indirectes aussi bien que directes, et à long terme autant qu’immédiates. Je sentais terriblement l’angoisse et le désespoir de mes parents, qui luttaient pour ne pas craquer afin de faire face et de m’apporter toute l’aide nécessaire. En retour, j’avais à cœur de me montrer la plus gaie possible. Il paraît même que je riais particulièrement fort dans les mois qui ont suivi. C’était tout à fait inconscient, bien sûr, mais je crois que c’était ma façon d’évacuer un peu l’angoisse et la tension, tellement palpables et oppressantes, qui s’étaient abattues sur nous en permanence. Un cauchemar est revenu pendant toute mon enfance. J’étais poursuivie par un énorme bonhomme de neige, qui se balançait de droite à gauche en faisant tic-tac et en avançant à toute vitesse, et je courais de toutes mes forces à travers la ville pour lui échapper…

    Par la suite, j’ai dû faire face aux questions et moqueries des autres enfants, qui me regardaient sous le nez, avec mes grosses cicatrices et mes lunettes noires, en me demandant ce que j’avais sur la figure. Je leur tapais dessus. Mais les adultes s’avéraient parfois aussi stupides et vulgaires que leurs marmots, et contre eux, je n’avais aucun recours. Ma revanche a été d’être la meilleure à l’école, quand j’ai pu y retourner après des mois, alors que je ne pouvais plus voir le tableau noir, même du premier rang.

    Une conséquence malheureuse de ce séisme a été la surprotection dont j’ai été entourée pendant des années et dont j’ai beaucoup souffert. Comme je n’avais récupéré qu’un peu de vision de près, avec de grosses lunettes, mes parents s’affolaient dès que je traversais la rue toute seule. Je rêvais de scoutisme: il a fallu l’oublier très vite. Je le comprends, naturellement, mais du coup j’ai fait pas mal de bêtises. Comme de filer prendre le métro et de marcher au hasard dans les rues, ivre de liberté, alors que j’étais censée être en classe. Ou bien, alors que je n’avais pas droit aux sports qui risquaient de faire bouger le morceau de verre coincé dans mon œil valide, monter à cheval, galoper et sauter des obstacles à cru, à 13 ans...

    «Pendant des années, j'ai éprouvé de la haine»

    A quel âge avez-vous décidé de vous plonger dans l’histoire de la guerre d’Algérie afin de comprendre dans quel contexte vous aviez été frappée par le terrorisme de l’OAS ?
    J’ai fait des allers-retours… Enfant, j’avais déclaré que l’histoire de la guerre d’Algérie ne m’intéressait pas, que cela aurait pu m’arriver dans n’importe quelle guerre, n’importe où sur la planète. C’était sans doute une défense contre cette histoire qui avait tellement envahi et compliqué ma vie. Pendant des années, on m’a arrêtée dans la rue en me demandant si je n’étais pas la petite Delphine Renard, et on me mitraillait de photos sans me demander mon avis. Alors j’ai été plutôt contente, pendant un certain temps, que la guerre d’Algérie tombe un peu dans l’oubli. Pendant des années, j’ai éprouvé de la haine, comme la plupart des victimes innocentes de tous les terrorismes.

    Adulte, avez-vous choisi de détourner votre regard de tout ce qui touchait de près ou de loin à la guerre d’Algérie ou, au contraire, le fait d’en avoir été victime dans votre chair vous a-t-il amenée à y porter une attention ou un intérêt particulier ?

    A Sciences po,  j’ai eu les moyens de m’approcher un peu de cette période, mais de façon très distante et assez abstraite. De toute façon, je n’étais pas du tout prête à m’y replonger émotionnellement. Dans ma famille, je sentais comme une sorte de tabou flotter autour de moi dès que quelque chose faisait allusion à l’attentat. Par exemple, en classe de 1ère, j’ai annoncé incidemment à ma mère que j’envisageais de faire des études de médecine. Elle s’est littéralement effondrée et m’a dit, en colère, que j’avais suffisamment fréquenté les hôpitaux comme ça. Je pouvais difficilement lui dire que j’aimais bien l’hôpital, où tout le monde avait été tellement gentil avec moi…

    Puis, peu à peu, sans faire véritablement de recherches, je suis allée voir les rares films qui revenaient sur la guerre d’Algérie. J’ai lu ce qui paraissait, mais je n’avais pas envie de m’en mêler personnellement, d’autant plus que, entre-temps, les blessures consécutives à l’attentat m’avaient rattrapée. Je suis devenue, en l’espace de deux ans, complètement aveugle vers 1988 du fait de mon glaucome traumatique qui, tout à coup, avait flambé. J’ai eu souvent d’énormes poussées de tension oculaire, avec des douleurs épouvantables.

    Avez-vous eu l’occasion de rencontrer les auteurs de l’attentat? Ou tout au moins, l’avez-vous souhaité ?

    Non, cela ne m’est jamais arrivé. Mais je l’ai souvent souhaité. Sans être sûre que ce soit une bonne idée. C’était assez tentant mais aussi, sans doute, profondément vain. En plus, aujourd'hui, je suis aveugle, et je ne pourrais même pas voir leurs visages, alors que j’aurais aimé les regarder dans les yeux, l’un après l’autre.

    «Je n'aurais jamais imaginé que l'attentat

    me frapperait une seconde fois»

    Qu'auriez-vous aimé leur dire ?

    J'aurais aimé leur demander s’ils regrettaient. J’aurais cherché à comprendre comment ils avaient pu oublier leur humanité au nom de leurs mots d’ordre. Plus simplement, j’aurais aimé demander à celui qui a posé la bombe sur l’appui de la fenêtre, rue Marcel Loyau, s’il avait vu, dans la pièce, une petite fille allongée par terre en train de lire… Mais je mesure le risque auquel je me serais exposée de m’entendre dire qu’ils ne regrettaient rien, rien de rien, sinon d’avoir “raté” André Malraux !

    Qu'avez-vous fait, une fois aveugle, avant de devenir psychologue et psychanalyste ?

    Après avoir complètement perdu la vue, il y a un peu plus de vingt ans, j’ai mis du temps à reprendre mes marques. C’est arrivé de manière complètement inattendue: je n’aurais jamais imaginé que l’attentat me frapperait une seconde fois. Cela a été d’autant plus difficile qu'à l’époque, je travaillais depuis quelques années comme critique d’art contemporain. La vue m’avait toujours tellement posé de problèmes qu’elle était finalement devenue mon instrument privilégié! Une fois aveugle, j’ai dû apprendre le braille et l’utilisation d’un ordinateur avec un logiciel de synthèse vocale qui me permet de lire et d’écrire. Toute cette reconversion au monde de l’obscurité m’a pris beaucoup de temps. Ensuite j’ai pu recevoir une chienne-guide, qui m’a changé la vie en rendant possibles davantage de déplacements. Je me suis alors d’abord tournée vers la musique, car j’avais eu la chance de bénéficier, enfant, d’une bonne formation musicale, et aussi vers le théâtre.

    Pourquoi considérez-vous que l’on assiste aujourd’hui à une réhabilitation rampante des actions de l’OAS ?

    Je la constate. J’observe, en particulier, l’accumulation accablante de faits témoignant d’une politique de mémoire à la fois révisionniste en tant qu’elle consiste à glorifier d’anciens terroristes de l’OAS et, d’une certaine manière, négationniste par ce mépris discriminant dans lequel sont tenues les victimes de cette organisation. Ainsi, à partir du début des années 2000, se sont multipliées des initiatives consistant à ériger, sur le domaine public communal, des monuments ayant pour objet d’exalter les crimes et attentats de l’OAS en même temps que leurs auteurs et complices.  On a pu aussi assister à la diffamation publique de la mémoire d’un commissaire de police reconnu Mort pour la France après être tombé sous les coups de l’OAS, tandis que l’un de ses descendants se voyait qualifier de “fils de traître à la patrie”. D’anciens factieux et criminels de l’OAS ont été nommés ou promus dans l’Ordre national de la Légion d’honneur par les deux derniers présidents de la République: Michel Alibert par Jacques Chirac en 2006; Gérard Baudry, Jean-François Collin et Hélie Denoix de Saint Marc, par Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2011.

    En 2007 aussi, des anciens activistes civils de l’OAS, au nombre de près d’une centaine, ont pu recevoir de très confortables indemnisations au seul motif qu’ils avaient dû s’exiler pour échapper à la justice française et avaient été dès lors empêchés de cotiser pour leur retraite. Un buste à l’effigie du colonel Pierre Château-Jobert, solidaire du putsch des généraux d’avril 1961 à Alger et futur chef de l’OAS dans le Constantinois, a pris place en octobre 2010 dans une enceinte militaire, vouée, qui plus est, à la formation, à Pau.

    Seul un maire, pas n’importe lequel il est vrai, celui de la ville capitale, Bertrand Delanoë, a su rendre hommage aux victimes de l’OAS en inaugurant, le 6 octobre 2011, au cimetière du Père-Lachaise, une stèle à leur mémoire. J’espère que le nouveau souffle apporté par l’élection de François Hollande contribuera à inverser cette tendance délétère au négationnisme, concernant la mémoire de la guerre d’Algérie et des exactions de l’OAS.

    SOURCE : http://www.parismatch.com/Actu/International/Algerie-Delphine-Renard-l-enfant-mutilee-temoignage-150346 

    Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS

     
     

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    Je vous conseille ensuite de vous mettre en plein écran

    Delphine Renard, une petite fille victime de l'OAS par FranceInfo

     

     

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    TRIBUNE. À Perpignan, Louis Aliot veut faire

    taire une militante antiraciste

     

    TRIBUNE. À Perpignan, Louis Aliot veut faire taire une militante antiraciste

    La militante associative perpignanaise Josie Boucher, lors du conseil municipal, le 24 mars 2022. © NPA 66

    Le maire de Perpignan tente de réduire au silence une militante associative de sa ville. Josie Boucher est poursuivie pour avoir qualifié la majorité municipale RN de «fascistes». Nous publions cet appel «pour la liberté dexpression, contre lextrême droite» signé par de nombreuses personnalités et organisations.

    Maire de Perpignan, Louis Aliot avait déposé il y a quelques mois une plainte pour «injure publique» contre Josie Boucher, militante associative, syndicale et politique, très active localement dans les mobilisations contre le racisme et le colonialisme. Josie Boucher vient d’apprendre sa mise en examen par la vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal judiciaire de Perpignan, pour «injure publique envers un corps constitué», en l’occurrence la commune de Perpignan.

    Que lui reproche le récent candidat à la présidence du Rassemblement national (RN)? Avoir déclaré début mars 2022, lors dun rassemblement en soutien aux réfugié·es ukrainiens, que «les réfugiés ukrainiens nont pas grand-chose à attendre des fascistes». Cette déclaration, de la part d’une militante engagée depuis des années pour un accueil digne des migrant·es, peu importe leur origine, répondait à la campagne de communication lancée par Louis Aliot visant à s’ériger en grand ami et protecteur des Ukrainien·nes victimes de la guerre. Celui-ci avait poussé l’opportunisme jusqu’à aller lui-même en Pologne pour rapatrier 113 réfugié·es ukrainien·nes. Il est vrai que, suite à l’invasion russe de l’Ukraine et alors que le RN était en pleine campagne présidentielle, le parti de Louis Aliot devait impérativement faire oublier les liens entretenus depuis bien longtemps avec Vladimir Poutine. Le parti fondé par Jean-Marie Le Pen avait d’ailleurs dû modifier en urgence son matériel de campagne puisqu’on y voyait une photo de Marine Le Pen, très fière d’apparaître en compagnie du président russe pour prouver sa stature internationale.

    La déclaration de Josie Boucher permettait de rappeler l’hypocrisie de Louis Aliot et de son parti, celui-ci n’ayant cessé depuis 50 ans de marteler des discours anti-immigration et anti-réfugiés, rendant les immigré·es responsables de tous les problèmes sociaux imaginables (chômage, délinquance, échec scolaire, etc.) et s’étant systématiquement opposé à l’accueil des réfugié·es. D’ailleurs, à l’été 2021, seulement quelques mois avant son opération de communication sur le dos des réfugié·es ukrainien·nes, Louis Aliot s’était violemment opposé à l’accueil de réfugié·es afghan·es en affirmant: «Je ne vois pas comment nous accueillerions des Afghans à Perpignan alors que nous sommes incapables de gérer les migrants qui peuplent déjà nos rues et saturent nos hébergements durgence». Il semblerait donc que sa perception de la capacité de la ville de Perpignan à accueillir des réfugié·es ait subitement et radicalement évolué, ou plus sûrement que la solidarité soit chez lui – comme d’ailleurs dans toute la droite française, Macronie incluse – à géométrie variable, selon l’origine, la religion ou la couleur de peau des réfugié·es, mais aussi selon les profits politiques que l’on peut espérer engranger en affichant publiquement sa solidarité.

    Mais c’est surtout le fait d’être qualifié de «fasciste» qui a suscité la colère du dirigeant dextrême droite. Œuvrant depuis plus de dix ans à « dédiaboliser » son parti, en plein accord avec Marine Le Pen et avec la complicité dune bonne partie des «grands» médias et des forces politiques, Louis Aliot ne supporte pas d’être renvoyé à une catégorie qui a longtemps collé à la peau du FN, du fait de son histoire, de ses alliances internationales, mais aussi de ses discours et de ses propositions. Les dirigeants du FN/RN sont d’ailleurs coutumiers de ces tentatives de bâillonner leurs opposants puisque Marine Le Pen avait tenté de faire condamner Jean-Luc Mélenchon lorsque celui-ci, en 2011, l’avait qualifiée de «fasciste». Elle avait perdu un premier procès puis avait été déboutée aussi bien en appel qu’ensuite par la Cour de cassation, celle-ci jugeant que les propos de Jean-Luc Mélenchon, «exprimant lopinion de leur auteur, dans le contexte dun débat politique, au sujet des idées prêtées au responsable dun parti politique, ne dépassaient pas les limites admissibles de la liberté d’expression».

    Car c’est bien de liberté d’expression qu’il s’agit et il est savoureux de voir Louis Aliot et Marine Le Pen utiliser la voie judiciaire pour interdire à leurs opposants de les qualifier de fascistes, tout en passant un temps considérable, dans les médias, à contester le «politiquement correct» au nom même de la liberté dexpression, affirmant sans cesse qu «on ne peut plus rien dire». Voilà donc une forme singulière de cette «cancel-culture» dont les droites et extrêmes droites agitent le spectre en permanence en prétendant que la gauche, les féministes ou les antiracistes voudraient abolir la liberté dexpression: interdire certaines catégories politiques au nom du fait quelles seraient injurieuses. Il y a là une bataille de grande importance, où il nous faut affirmer avec force que ce n’est pas à la justice de décider quelle notion est la plus pertinente pour qualifier l’idéologie promue par Louis Aliot et le FN/RN. Cela relève d’un débat pleinement légitime, non seulement entre historien-nes ou entre politistes, mais aussi entre citoyen-nes et entre forces politiques.

    D’autant plus que, sur le fond, serait-ce injurieux de rappeler que le FN fut fondé en 1972 à l’initiative du principal groupuscule néofasciste français de l’époque, à savoir Ordre nouveau, et que la plupart des premiers hommes forts du FN furent d’ex-collaborationnistes (tels que Victor Barthélémy), d’anciens Waffen-SS (Pierre Bousquet) ou encore des militants passés par l’OAS, une organisation terroriste? Devrait-on sempêcher de rappeler que Louis Aliot a rejoint le Front national en 1990, dans ces années où Jean-Marie Le Pen multipliait les déclarations antisémites et racistes, mais aussi des propos visant à banaliser les crimes commis par les nazis (le fameux « point de détail » que constitueraient les chambres à gaz dans lhistoire de la Seconde Guerre mondiale)? Devrait-on sinterdire d’évoquer le fait quil na jamais songé à quitter le FN malgré les nombreuses condamnations judiciaires de son principal dirigeant pour «apologie de crimes de guerre», «banalisation de crimes contre lhumanité», «antisémitisme insidieux» ou encore «provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale»? Doit-on enfin s’abstenir d’évoquer les liens du RN actuel avec des militants identitaires ou d’anciens dirigeants non repentis du GUD (Frédéric Chatillon et Axel Loustau), mais aussi la présence maintenue en son sein de vieux dirigeants historiques ayant des liens avec la sphère soralienne (Bruno Gollnisch), connus pour des déclarations négationnistes (Jean-François Jalkh) ou sympathisants d’un groupuscule philo-nazi (Gilles Pennelle)?

    L’initiative de Louis Aliot s’inscrit dans la nouvelle phase de normalisation du FN/RN, dans laquelle nous sommes entrés avec l’élection de 89 député·es d’extrême droite. Les propos tenus récemment en plein hémicycle par l’un de ces élus, Grégoire de Fournas, sont venus rappeler à tou·tes celles et ceux qui voulaient l’oublier que le racisme est au cœur de l’idéologie du FN/RN, quoi qu’en dise sa principale dirigeante et peu importent les formes «respectables» quelle cherche à lui donner.

    Bien sûr, le FN/RN n’a pas le monopole du racisme et de la xénophobie dans le champ politique, mais ce parti en constitue la pointe la plus acérée, celle qui promet avec le plus d’énergie et de constance de redonner à la nation son «identité» et sa «grandeur» en remettant les minorités et les immigré·es «à leur place», au profit des «vrais nationaux» (« Les Français dabord»). On ne saurait avoir aucune illusion concernant le parti de Marine Le Pen, Jordan Bardella et Louis Aliot: rebaptisé Rassemblement national, il na pas changé. Il sagit toujours dune organisation dextrême droite, qui cherche depuis des décennies à remodeler et actualiser le vieil héritage du fascisme français.

    Nous nous tenons donc fermement du côté de Josie Boucher, à la fois pour la liberté d’expression, mise en péril par cette nouvelle tentative de censurer celles et ceux qui militent pour l’émancipation, mais aussi contre l’extrême droite, dont on connaît l’hostilité fondamentale aux libertés politiques, sans lesquelles la démocratie n’est qu’un mot creux.

    SOURCE : TRIBUNE. À Perpignan, Louis Aliot veut faire taire une militante antiraciste | L'Humanité (humanite.fr) 


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    La guerre nous file des boutons !

    Dénonçons l’industrie de la mort

     La guerre nous file des boutons !  Dénonçons l’industrie de la mort

     

    La guerre est partout et ce n’est pas nouveau. Sur tous les continents, les puissant.e.s font la compèt’ des missiles, et se disputent les frontières, les ressources, et leurs appétits de domination. Avec souvent le prétexte du « Bien » contre le « Mal » quitte à retourner leurs vestes dès que le vent porte ailleurs. Ou que l’économie l’exige. Pas de problème d’ailleurs à vendre des armes aux 2 côtés. C’est même double bénef’ !
    Et avec la guerre, c’est jamais les puissant.e.s qui crèvent. Dommage, on aurait un peu plus la paix.

    La France et son industrie de l’armement est présente aux 4 coins du monde. Que ce soit par les armes qu’elle vend, ses formations et ses techniques qu’elle transmet, mais aussi par son armée qu’elle déploie de manière permanente, notamment en Afrique.
    Toulouse est un des piliers importants sur lequel la nation peut compter pour conserver sa fière place de 3eme exportateur d’armes dans le monde. La ville rose base une bonne partie de sa richesse passée et actuelle sur son industrie flamboyante de l’armement, entremêlée entre-autre avec l’aérospatiale. Dans la région, c’est des centaines d’entreprises, de sous-traitants, d’institutions, de lieux de recherche, d’universités, qui participent à cette aventure morbide. De manière plus ou moins visible, plus ou moins assumée. Et jonglant en permanence entre industrie civile et militaire.

    Dans ce cynique spectacle de la guerre permanente, les différents Etats voudraient nous recruter sous leurs drapeaux, de gré ou de force. Participer à l’effort d’une guerre qui n’est pas la nôtre.
    Ou bien nous voir scotché.e.s à nos écrans, à fermer nos gueules et boire leurs discours d’unité face à un ennemi commun.
    Ils voudraient qu’on remette nos vies entre leurs mains, et qu’on croise les bras (ou les doigts) en espérant que la prochaine bombe ne nous tombe pas sur la gueule.

    La guerre nous file des boutons !  Dénonçons l’industrie de la mort

    Y’a pas moyen !


    Des refus de conscription en Russie comme en Ukraine jusqu’aux solidarités diverses avec les nombreux déserteurs, des attaques de bureaux d’enrôlement jusqu’aux sabotages des transports d’armes et de soldats, des caillassages de troupes d’occupation française au Mali ou ailleurs jusqu’aux actes contre les profiteurs de guerre, des manifestations jusqu’aux multiples résistances individuelles et collectives ; de nombreuses personnes expriment leurs refus, de plein de manières. 

     

    Reconnaître ses crimes coloniaux, l’État français en est encore loin !

    On en veut pour preuve les déclarations de Macron lors de son récent voyage en Algérie (fin août 2022) quand il dit à propos du travail de mémoire : « C’est une histoire d’amour qui a sa part de tragique ». Non Monsieur Macron, il ne s’agit pas de « romance », mais bien de politique et de rapports de domination et d’exploitation !

    Les nostalgiques de l’Algérie française sont eux aussi toujours présent-es. Et l’entrée en nombre des député-es du Rassemblement National au parlement a permis au doyen du RN de dire au perchoir, en juin dernier : « J’ai laissé là-bas une partie de ma France »...

    Un passé colonial qui se perpétue

    Aujourd’hui encore, l’État français est engagé dans des guerres néo-coloniales en Afrique. Il soutient tous les régimes partout où ses intérêts économiques et stratégiques sont en jeu. Il continue de piller le sous-sol du continent, sans parler du maintien de sa domination en Kanaky, aux Antilles, à la Réunion, à Mayotte… La politique migratoire de l’État français est claire, Macron l’a définie comme telle, toujours lors de son séjour en Algérie : « lutter contre l’immigration clandestine qui trouble l’ordre public et dont les personnes sont perçues comme dangereuses » et préférer « une immigration choisie ». Il y a toujours, dans le discours dominant, le bon et le mauvais Algérien. Et la France fait son marché sur le dos des immigrant.es : cette politique du choix rappelle celui qui était fait parmi les colonisés amenés en métropole pour travailler et se taire.

    Elle s’inscrit dans la continuité des politiques coloniales. Le racisme d’État dont fait preuve le gouvernement français à travers ses campagnes racistes et islamophobes (loi contre le séparatisme, future loi asile et immigration) ainsi que les violences policières dont sont victimes (… tués par la police depuis le début du second quinquennat Macron) majoritairement les descendant.e.s de l’immigration post-coloniale, en sont des exemples quotidiens.

    Aujourd’hui, notre lutte contre le colonialisme français n’appartient pas au passé. Elle s’inscrit pleinement dans l’histoire des luttes anti-coloniales. La colonisation de peuplement subie par le peuple algérien pendant 132 ans fait écho à celle contre laquelle se bat le peuple palestinien depuis la Nakba de 1948 (colonisation soutenue par la France qui enferme depuis 38 ans Georges Ibrahim Abdallah) ou à celles des peuples Kanak et Kurde.
    Rendre hommage aux victimes du colonialisme, c’est rendre hommage à l’indépendance algérienne ainsi qu’aux luttes actuelles menées chaque jour par ces peuples contre les États coloniaux, racistes et impérialistes.
     

     


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    Guerre d'Algérie : le tabou

    des "disparus"

     

    Guerre d'Algérie : le tabou  des "disparus"

     

    Le tabou des "disparus" de la guerre d'Algérie "n'a cessé de hanter les mémoires blessées de la guerre d'Algérie" estime l'historien Benjamin Stora. Dans son rapport remis en janvier 2021 à Emmanuel Macron, il relève l'urgence de travailler sur la mémoire de ces milliers de "disparus". Comme le mathématicien Maurice Audin, ils ont été arrêtés à leur domicile par les forces de l'ordre françaises durant la guerre d'indépendance algérienne. Depuis, leurs familles ont perdu leur trace. Plus de 60 ans après, elles ne cessent de rechercher les corps de leurs proches dans l'espoir de faire enfin leur deuil".

     

     

    L’historien Fabrice Riceputi

    sur Berbère Télévision

     

    Emission complète : L’historien Fabrice Riceputi invité de Ali Boukhlef dans l'émission "Regards" sur Berbère Télévision

     


     


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  • Merci Malika Rahal pour n’avoir pas occulté

    la criminelle et terroriste OAS

    Merci Malika Rahal pour n’avoir pas occulté la criminelle et terroriste OAS

    L'historienne Malika Rahal publie "Algérie 1962, une histoire populaire"... Une histoire des gens, car 60 ans après, subsiste "l'impression, écrit-elle, que la majorité des habitants du pays, ceux qui sont restés, sont absents de leur propre histoire".

    Une reconnaissance importante des travaux

    de cette historienne

    Le grand prix des Rendez-vous de l’histoire

    de Blois remis à Malika Rahal

     

    Le Grand Prix des Rendez-vous de l’histoire 2022 a été attribué à Malika Rahal pour son ouvrage Algérie 1962, une histoire populaire. Il lui a été remis le 8 octobre 2022, dans l’hémicycle de la Halle aux grains, par l’historien Maurice Sartre, président du jury constitué de Sylvie Aprile, Fabien Archambault, Michelle Bubenicek, Jean-François Chauvard, Sophie Cœuré, Olivier Compagnon, Marie-Laure Derat, Claudia Moatti, Annliese Nef et Pierre-François Souyri. Ci-dessous le film de la remise de ce prix, que nous faisons suivre du compte rendu d’un forum qui a eu lieu à Alger le 13 novembre 2022 lors du séjour de recherches que cette historienne effectue en Algérie au nom notamment du site 1000autres.org, « des Maurice Audin par milliers », auquel contribue aussi l’historien Fabrice Riceputi.

    Merci Malika Rahal pour n’avoir pas occulté la criminelle et terroriste OAS


    Malika Rahal, Algérie 1962, une histoire populaire,
    éditions La Découverte, 2022 (493 pages).

    En Algérie, l’année 1962 est à la fois la fin d’une guerre et la difficile transition vers la paix. Mettant fin à une longue colonisation française marquée par une combinaison rare de violence et d’acculturation, elle voit l’émergence d’un État algérien d’abord soucieux d’assurer sa propre stabilité et la survie de sa population. Si, dans les pays du Sud, cette date est devenue le symbole de l’ensemble des indépendances des peuples colonisés, en France, 1962 est connue surtout par les expériences des pieds-noirs et des harkis. En Algérie, l’historiographie de l’année 1962 se réduit pour l’essentiel à la crise politique du FLN et aux luttes fratricides qui l’ont accompagnée. Mais on connaît encore très mal l’expérience des habitants du pays qui y restent alors.

    D’où l’importance de ce livre, qui entend restituer la façon dont la période a été vécue par cette majorité. L’année 1962 est scandée par trois moments : cessez-le-feu d’Évian du 19 mars, Indépendance de juillet, proclamation de la République algérienne le 25 septembre. L’histoire politique qu’ils dessinent cache des expériences vécues, que restitue finement Malika Rahal au fil d’une enquête mobilisant témoignages, autobiographies, photographies et films, chansons et poèmes. Émerge ainsi une histoire populaire largement absente des approches classiques : en faisant place au désespoir des Français d’Algérie dont le monde s’effondre – désarroi qui nourrit la violence de l’OAS –, elle relate le retour de 300 000 réfugiés algériens de Tunisie et du Maroc, la libération des camps de concentration où était détenu un quart de la population colonisée, ou la libération des prisons, ainsi que les spectaculaires festivités populaires. L’ouvrage décrit des expériences collectives fondatrices pour le pays qui naît à l’Indépendance : la démobilisation et la reconversion de l’Armée de libération nationale, la recherche des morts et disparus par leurs proches, l’occupation des logements et terres laissés par ceux qui ont fui le pays. Une fresque sans équivalent, de bout en bout passionnante.

    A l’occasion d’une présentation au forum du journal El Moudjahid (Voir le film de ce forum, durée 1h24.), à Alger, Fabrice Riceputi et moi-même avons eu l’occasion de présenter notre projet Mille autres sur la disparition forcée durant la grande répression d’Alger, dite « bataille d’Alger » (1957-1958). Le projet documente les cas des personnes enlevées (مختطفون) par les parachutistes français, dont beaucoup ne sont jamais réapparus. La rencontre nous a donné l’opportunité de rencontrer plusieurs proches de disparus et de revoir certaines personnes interviewées en 2019, avant la crise du covid. Certains ont d’ailleurs pris le micro pour raconter leur histoire. 

    SOURCE : Le grand prix des Rendez-vous de l'histoire de Blois remis à Malika Rahal - Histoire coloniale et postcoloniale 


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    Guerre d’Algérie. Des retrouvailles

     et des larmes 60 ans après

     

    Lors de son voyage, Jean Richard s’est vu offrir ce souvenir par un Algérien. Une nouvelle page importante à ses yeux, après l’écriture d’un livre : « Avant que le temps n’efface tout ».

     

    Le Morbihannais Jean Richard est rentré au mois de mai 2018 d’un voyage en Algérie. Sur les traces d’une guerre qui a longtemps hanté sa mémoire. Il a été accueilli « à bras ouverts ».

    Longtemps, il a hésité à franchir le pas et la Méditerranée, sur les traces de cette guerre qui a marqué sa jeunesse. « On me disait ça craint, ils nous en veulent encore… Mais c’est tout le contraire qui s’est produit, souligne Jean Richard. On a été accueillis chaleureusement. Beaucoup d’habitants nous invitaient chez eux pour partager le couscous. Tous nous disaient que la page est tournée.

    Du 3 au 13 mai dernier, ce Sinagot de 81 ans a momentanément quitté sa belle vue sur le golfe du Morbihan pour retourner en Algérie, soixante ans après. En effet, à 20 ans, il avait passé une année là-bas, à la frontière avec le Maroc. Le poste de commandement se trouvait à Nemours. Ce village de 2 000 habitants a changé de nom depuis, rebaptisé Ghazaouet, mais aussi de dimension, puisque près de 50 000 Algériens y vivent.

    Zone interdite

    « J’y étais comme appelé, parmi les fusiliers marins, se souvient-il. Depuis le piton Gabriel, posté en hauteur, on surveillait les environs. C’était une zone interdite. Si on voyait un Algérien approcher, on avait ordre de tirer. Dès le premier jour, un Algérien a été abattu devant moi. J’ai dû l’enterrer.

    En revanche, il assure ne pas avoir vu de scènes de torture, à l’époque. Mais lors de son récent voyage, un moment l’a particulièrement marqué. Un Algérien l’a pris par la main pour lui montrer une plaque sur laquelle est écrit, en arabe « Ici, de 1956 à 1962, l’armée française torturait des Algériens. Lui-même avait été pendu par les pieds, électrocuté à la gégène, subi le supplice de la baignoire, enfermé dans un cachot… Il lui a aussi montré le puits où étaient jetés les morts. « Ça m’a fait penser à un petit Oradour-sur-Glane, poursuit Jean Richard. On est tombé dans les bras l’un de l’autre.

    On a pleuré comme des enfants et je lui ai demandé pardon.

     

    Un crime contre l’humanité

    Autre moment fort de ce voyage, quand Jean le Français a retrouvé Ahmed l’Algérien, l’épicier du village… « ll travaillait avec son père. On allait parfois faire des courses chez eux. On s’était vu quelquefois avant qu’il ne parte faire son service militaire en France. Soixante ans après, ils ont pu de nouveau discuter ensemble, dans la langue de Molière « Les anciens et les jeunes parlent bien français. Mais entre les deux, il y a une génération qui ne le maîtrise pas. Ils ont voulu balayer la période coloniale.

    Des échanges émouvants, donc, sur le passé commun des deux pays. En revanche, Jean Richard évitait d’évoquer « les sujets qui fâchent et de parler politique. Lui défend pour sa part la saillie d’Emmanuel Macron, pendant la campagne, qualifiant la colonisation de crime contre l’humanité.

    « La peur au ventre »

    Cette guerre, Jean Richard n’en était pas revenu indemne « J’ai mal dormi pendant trois-quatre ans. Il a compilé ses souvenirs dans un livre, « Avant que le temps n’efface tout. Il a aussi écrit et mis en musique un poème émouvant (vidéo), aux paroles évocatrices « On avait tous la peur au ventre. On disait tous, vivement qu’on rentre… ».

    Au final, l’ancien patron de pêche et ostréiculteur encourage tous les anciens d’Algérie à retourner sur les traces de cette guerre. Pour ce faire, il conseille de le faire en groupe, comme lui, accompagné de Zohra Maldji, une avocate franco-algérienne qui organise ce type de voyages dans un but de réconciliation.

     

    “ Avoir 20 ans dans le Djebel ”

    Guerre d’Algérie. Des retrouvailles et des larmes 60 ans après...

    Jean Richard

    Pour nous les petits Français

    c'est la France qu'on aimait

    La France quand elle n'est pas colonialiste

    Pour nous les petits Français

    c'est la France qu'on aimait

    La France quand elle n'est pas raciste !!!

     

    SOURCE : http://www.letelegramme.fr/local/editions/VA/guerre-d-algerie-des-retrouvailles-et-des-larmes-60-ans-apres-22-05-2018-11981610.php 

     

     

    Guerre d’Algérie. Des retrouvailles et des larmes 60 ans après...

    « Cet examen sent la fin de notre formation, nous sommes fins prêts, du moins en principe. Adieu Siroco, bonjour la DBFM (demi-brigade de fusiliers marins). Nous sommes mûrs pour le combat, pour faire la guerre... pardon, pour maintenir l'ordre ! subtile nuance, lourde de conséquences s'il vous arrive malheur car ce n'est pas une guerre, c'est un maintien de l'ordre : la mort n'est pas la même aux yeux des extraterrestres que sont souvent nos dirigeants ! Contrairement à ce que je pensais, nous ne partons pas tous pour la DBFM, une moitié seulement, les plus vaillants dont je fais partie ! » L'Algérie s'est déjà soulevée quand J. Richard est appelé à effectuer son service militaire. Une obligation à laquelle il ne se dérobe pas et qui le conduit notamment au plus près de la mort, de la terreur et de l'horreur, sur les pitons algériens. Une expérience traumatisante, souvent insoutenable, sur laquelle il met enfin des mots, donnant ainsi naissance à un témoignage fort et engagé, nourri de documents éloquents, qui rend compte d'une tragédie humaine et générationnelle trop vite passée sous silence. Une occultation, voire un refoulement, contre lequel se dresse aujourd'hui ce récit qui dénonce et le gâchis des vies humaines et l'incurie des dirigeants de l'époque.

    Ce livre a été écrit pour ma famille, mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants « à venir », mes neveux et nièces, etc. Tous les acteurs de la pièce de théâtre « Circulez y a tout à voir », et plus particulièrement  Sandrine, ma petite-fille sur scène. Merci à Jean-Marie, mon pote du piton Gabriel pour ses photos. Merci à mon pote du commando Jaubert pour sa lettre et son témoignage sur la tuerie du Djebel Zakri.

    Jean Richard

    Avant que le temps n’efface tout, il est bon et sage de transmettre enfin, à ses proches et amis, par la parole ou l’écrit les événements qui ont jalonné sa vie. Avant d’entrer dans leur vie active et qu’il ne soit supprimé, les jeunes Français devaient accomplir leur service militaire obligatoire. Période considérée par tous comme une perte de temps mais qu’aucun n’a oubliée et que chacun prenait plaisir à se remémorer à l’occasion de retrouvailles. Beaucoup ont pourtant vécu une période trouble et difficile sous le drapeau français au cours de la guerre d’Algérie considérée hypocritement à l’époque comme une simple opération de maintien de l’ordre qui a coûté la vie à des milliers de jeunes appelés totalement ignorants des choses de la guerre et formés militairement à la hâte. Dans la paisible presqu’île de Séné, le jeune marin pêcheur Jean Richard, en âge d’accomplir son devoir de citoyen, est incorporé dans la Marine nationale en direction de l’Algérie pour effectuer une courte formation de fusiller marin pour faire « de ce gamin un homme de guerre » suivant l’expression consacrée ! Il va ensuite passer une année entière, avec une cinquantaine de militaires de métier et d’autres appelés, dans un petit fortin construit au sommet d’un piton dominant et à toucher la frontière marocaine par laquelle s’infiltrent les ennemis malgré la ligne électrique et les mines. Notre jeune marin pêcheur armé d’un fusil-mitrailleur va effectuer de nombreuses gardes de nuit la trouille au ventre et échapper à l’explosion d’une mine qui aurait pu lui être fatale à quelques jours de quitter son fortin pour embarquer à Toulon sur un porte-avions. À son bord, il aura l’occasion d’oublier ces douze mois d’isolement en faisant escale à Madagascar, La Réunion et l’île Maurice avant de regagner Séné, sa famille, ses amis après vingt-huit mois passés sous les drapeaux. Et ce sont ces souvenirs inoubliables qu’il nous livre aujourd’hui après une vie familiale et professionnelle bien remplie.

    Beaucoup de pères de famille, qui ont eu à faire la guerre d’Algérie, ont toujours été plus bavards avec leurs petits-enfants qu’avec leurs propres enfants quand ils évoquaient leur guerre d’Algérie, pourquoi ? Dieu seul le sait ! J’ai le souvenir qu’étant enfant, j’écoutais avec attention les récits de mes grands-parents quand ils évoquaient leur guerre de 1914-18, pour celle de mon père, quand il parlait de sa guerre de 1939-45, beaucoup moins ! Aucun d’entre nous n’échappe à la règle, nos enfants ont tendance à nous dire : «Oh, c’est du passé, n’en parlons plus », voire à nous prendre pour des radoteurs, « mais tu l’as déjà dit, te voilà encore avec ta guerre d’Algérie et ton piton, etc. » alors que nos petits-enfants sont tout ouïe, ils compatissent. Lors d’une pièce de théâtre jouée pour l’inauguration de la maison de la culture de Séné, j’ai été amené à tenir le rôle d’un grand-père qui explique à sa petite-fille sa guerre d’Algérie : la scène est émouvante, dans la salle beaucoup de mouchoirs ont été sortis. Sandrine, ma petite-fille dans la pièce, et moi avons vécu des moments forts, très forts, cela m’a donné l’idée d’écrire ces quelques pages, avant que le temps n’efface…tout! Certaines images peuvent choquer ; moi, elles m’ont bouleversé. Les plus atroces proviennent d’Algériens entre eux, il m’a fallu près de dix ans pour retrouver un sommeil normal, fonder une famille et effectuer un travail que j’adorais, ce qui m’a aidé à retrouver un équilibre. On n’efface pas d’un coup d’éponge une période aussi cruelle de sa jeunesse. Oublier n’est pas possible, témoigner pour que cela ne se reproduise plus oui ! 

     


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    C'est la première fois que le problème ci-dessous m'arrive, j'avais demandé au journal Le Monde l'autorisation de mettre en ligne sur mon blog l'article concernant Gisèle Halimi. Cette autorisation m'ayant été refusée je suis donc dans l'obligation de le supprimer, car trop compliqué, je refuse de payer 80 E hors taxe cet article et en plus je dois demander  l'autorisation de passer les photos. A la place je vous propose cet autre article.
     
     
    Michel Dandelot
     
    Voici ce que m'écrit Le Monde : 
     
    Cher Monsieur,
     
    Je vous remercie de votre retour.
     
    Comme indiqué précédemment, Le Monde n'autorise pas de reproduction de ses articles dans leur intégralité sur d'autres sites web français à titre gracieux. Le tarif pour reproduire le texte sur votre site web est de 80€ HT. 
     
    De plus, nous ne sommes pas propriétaires des droits de reproduction des photos qui accompagnent l'article. Vous devez obtenir l'autorisation de republication directement auprès des photographes.
     
    Dans l'attente de votre retour,
    Bien cordialement,
     
     

     

    A Gisèle Halimi, la patrie peu reconnaissante

     

     

     

     

     

    La France s’honorerait  à panthéoniser cette grande personnalité qu'est Gisèle Halimi

      

    La France s’honorerait

    à panthéoniser cette grande personnalité

    La France s’honnorerait  à panthéoniser cette grande personnalité qu'est Gisèle Halimi

    Gisèle Halimi au Panthéon

     

    Lettre ouverte à la co-fondatrice de

    l’association « Harkis et droits de l’Homme »

     

    La demande du transfert des cendres de Gisèle Halimi au Panthéon est forte dans le pays. L’historien Benjamin Stora l’a reprise opportunément parmi les préconisations du rapport que le président de la République lui a demandé et c’est une demande que, parmi d’autres, la Ligue des droits de l’Homme soutient fermement. La mise en cause aux Etats-Unis du droit des femmes à l’avortement a contribué à relancer l’interpellation du président de la République, puisque ce droit a été une des causes que Gisèle Halimi a incarnée. Ci-dessous, la lettre ouverte à Fatima Besnaci-Lancou, co-fondatrice de l’Association Harkis et droits de l’Homme, que lui adresse un historien qui a collaboré avec elle à de nombreuses publications durant une quinzaine d’années.

     

    Gilles Manceron

    Lettre ouverte à la co-fondatrice

    de l’Association

    « Harkis et Droits de l’Homme »

     

    A Fatima Besnaci-Lancou,
    co-fondatrice de l’Association
    Harkis et droits de l’Homme.

     

    Le 1er juillet 2022.


    Chère collègue,

    Nous avons collaboré à plusieurs ouvrages depuis la publication en 2003 de ton livre Fille de harki (Éditions de l’Atelier), écrit après avoir été révoltée par les propos du président algérien Abdelaziz Bouteflika comparant les supplétifs enrôlés par l’armée française durant la guerre d’Algérie, les harkis, avec les collaborateurs des nazis en France durant la Seconde guerre mondiale. Ayant travaillé sur l’histoire de la colonisation, je mesurais combien ces deux phénomènes sont dissemblables et j’ai trouvé ton indignation légitime. Elle s’inscrivait dans le prolongement de ce qu’avait écrit Pierre Vidal-Naquet, secrétaire du Comité Maurice Audin, dans Le Monde du 11-12 novembre 1962.

    Par la suite j’ai apprécié ton travail pour combatte les idées fausses sur ce sujet et aider à l’historicisation de ce phénomène du recrutement par l’armée française durant cette guerre, de nombreux ruraux autochtones comme auxiliaires civils strictement subordonnés à un commandement « français de souche ». Parmi ces autochtones, l’armée ne voulait l’incorporation en son sein comme « appelés de souche nord-africaine » (FSNA) qu’un nombre limité d’hommes de la classe d’âge concernée, contrairement aux jeunes hommes d’origine européenne, les « appelés de souche européenne » (FSE), qui étaient tous incorporés. Il ne fallait pas que les « indigènes » apprennent massivement le maniement des armes, beaucoup d’anciens combattants de l’armée d’Afrique qui a contribué à libérer la France en 1944 sont devenus ensuite des combattants de l’ALN, trois d’entre eux figurent même parmi les fondateurs du FLN. Mais elle a voulu recruter des supplétifs qu’elle surveillait de près, dans un cadre informel et précaire, personnels auxiliaires dont elle définissait les tâches, qu’elle pouvait armer, désarmer et abandonner à sa guise et qui restaient des civils même si l’armée voulait leur faire croire qu’ils étaient des militaires. C’est ce statut civil qui a rendu possible leur abandon puisqu’au départ de l’armée tous les militaires français ont été rapatriés.

    Tes différents livres ont montré la complexité du phénomène du recrutement de ces hommes, dénommés notamment goumiers, moghaznis ou harkis, à l’opposé du discours simpliste et mensonger de l’extrême droite jusqu’au-boutiste de l’Algérie française, qui veut faire croire qu’il s’agissait d’Algériens favorables à la colonisation française, alors que, dans leur grande masse et sauf exceptions, il s’agissait de ruraux non francophones dont les raisons du recrutement, imposé ou volontaire, étaient extrêmement multiples et souvent dictées avant tout par leur volonté de la survie et de la protection de leur famille. Ton patient travail pour recueillir les récits de femmes de ces supplétifs, de ces hommes et de leurs enfants, dont la plupart sont passés ensuite par un internement scandaleux dans des camps ou des hameaux de forestage sur notre territoire, a documenté cette analyse qui va à contre-courant d’une doxa d’extrême droite qui s’est malheureusement largement diffusée en France depuis 1962.

    J’ai suivi avec intérêt la fondation en 2004, à laquelle tu as contribué, de l’association Harkis et droits de l’homme, et, pendant une quinzaine d’années, collaboré avec toi à plusieurs ouvrages, dont Les Harkis dans la colonisation et ses suites (Éditions de l’Atelier, 2008), à des expositions et de nombreuses rencontres. Les massacres d’anciens supplétifs et de membres de leur famille qui ont eu lieu à partir de 1962 sont un fait historique incontestablequi interpelle les institutions françaises, comme les historiens français et les Algériens d’aujourd’hui. En même temps, la Ligue des droits de l’Homme a pris avec ton association l’initiative d’une rencontre importante en 2008, de plusieurs appels aux plus hautes autorités de la République pour qu’elles reconnaissent les discriminations et l’abandon dont les harkis ont été l’objet. Notre site a consacré, depuis 2004, des centaines d’articles à ce drame, notamment concernant le traitement discriminatoire de ceux qui ont été transférés ou qui sont parvenus à rejoindre la France, et aussi les injures proférées par certains hommes politiques à leur égard. On peut les retrouver facilement en inscrivant le mot « harkis » dans la fenêtre « Rechercher » qui figure sur sa page d’accueil. Il a fait état des demandes adressées par la Ligue des droits de l’Homme aux autorités de la République, comme en 2014 au président François Hollande.

    J’ai apprécié aussi ton travail au sujet du camp de Rivesaltes, où tu as vécu enfant à ton arrivée en France, un travail que tu as poursuivi jusqu’à ton livre, Harkis au camp de Rivesaltes – La relégation des familles – Septembre 1962-décembre 1964 (Éditions Loubatières, 2019), qui reprend notamment les témoignages de femmes et d’hommes relégués dans ce camp, qui racontent leur vie cernée de barbelés, les pénuries d’eau, le manque d’hygiène et de soins, les maladies, les femmes accouchant sous des tentes, les morts, notamment d’enfants en bas âge.

    Notre site a fait écho de manière nuancée à la journée journée d’ « hommage aux harkis » du 25 septembre 2018 à l’occasion de laquelle la légion d’honneur t’a été attribuée et il a salué la publication de ton livre Prisons et camps d’internement en Algérie. Les missions du Comité international de la Croix-Rouge dans la guerre d’indépendance 1955-1962, publié en mai 2018 aux Editions du Croquant et préfacé par le sociologue algérien Aïssa Kadri, qui partage totalement le contenu de la présente lettre ouverte que je t’adresse.

    Gisèle Halimi, une personnalité exceptionnelle

    Mais je dois te dire mon désaccord total et mon incompréhension par rapport à ta prise de position contre la panthéonisation de Gisèle Halimi. C’est une demande que porte un nombre très important de citoyennes et de citoyens de France et d’ailleurs, que l’historien Benjamin Stora a reprise opportunément parmi les préconisations du rapport que le président de la République lui a demandé et une demande que soutient fortement la Ligue des droits de l’Homme.

    Comme toi, je ne partage pas la position qu’a exprimée Gisèle Halimi au sujet des harkis — probablement dictée par son indignation devant les viols et les tortures que certains harkis ont infligées à de jeunes algériennes qu’elle a défendues et avec lesquelles elle a éprouvé une empathie et une solidarité profondes — et j’ai regretté qu’elle ne veuille pas se joindre aux appels que la Ligue des droits de l’Homme a lancés au sujet de la demande de reconnaissance par la France du tort fait aux harkis et à leurs familles. Mais de nombreux engagements de la vie de Gisèle Halimi justifient qu’elle soit donnée en exemple au monde et inhumée au Panthéon. Comme j’ai eu l’occasion de te le dire, dans l’ensemble des paroles et des écrits des plus grandes personnalités inhumées au Panthéon, de Victor Hugo à Jean Moulin, d’Alexandre Dumas à Emile Zola, on pourra sûrement trouver des propos regrettables. Et quand tu me réponds qu’on a donc eu tort de les honorer ainsi et qu’il ne faut pas, à cause de paroles de Gisèle Halimi que je regrette comme toi, la panthéoniser, je trouve qu’une telle quête de perfection absolue — conviens-en — est inhumaine et sans issue.

    C’est l’adhésion de Gisèle Halimi à la cause de l’indépendance algérienne qui suscite l’hostilité de l’extrême droite à sa panthéonisation. Si telle n’est pas la raison qui anime en l’occurrence ton opposition et celle de l’Association Harkis et droits de l’Homme à la demande que cet hommage de la nation soit rendu à cette avocate courageuse, il serait logique que ton association condamne les initiatives de l’extrême droite nostalgique de la colonisation française, dont récemment à Perpignan.

    Il y a quinze ans, tu étais présente à Perpignan, le 24 novembre 2007, parmi les opposants au « Mur des disparus » et au « Centre de la mémoire » que la municipalité de droite de l’époque avait financé et offert aux nostalgiques de l’OAS du Cercle algérianiste. Tu t’étais exprimée contre ces projets, aux côtés de Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme, et de Jean-François Gavoury, fils d’un commissaire de police assassiné par l’OAS et président de l’Anpromevo, l’association qui défend la mémoire des victimes de cette organisation terroriste. Cette politique de la droite locale a conduit logiquement à l’accession de l’extrême droite à la mairie de Perpignan. Le 26 juin 2022, le collectif d’association pour une histoire franco-algérienne non falsifiée qui s’était constitué il y a une quinzaine d’années contre la propagande mensongère du Cercle algérianiste et de l’extrême droite a manifesté de nouveau. Mais, cette fois, ni toi ni l’association Harkis et droits de l’Homme n’était présente.

    Beaucoup, parmi les enfants de harkis en France, pensent que cette nouvelle position de ton association n’est pas fidèle à celle qui avait présidé à sa fondation. Qu’elle fait du tort à la cause qu’ils défendent, aux côtés de tout ceux qui combattent les discriminations de toutes sortes au sein de la société française. Et qu’une telle opposition n’est plus de mise alors que nous allons fêter, en France et en Algérie, les soixante ans de la fin de la colonisation française de ce pays qui a eu le mérite de revendiquer à la face du monde son droit à disposer de lui-même, et qui, en 2022, est bien décidé à le défendre encore.

    Ils comptent dire que cette position que tu as prise contre la panthéonisation de Gisèle Halimi est préjudiciable à leur combat. Laissons-les s’exprimer.

    De mon côté, je tenais à te dire, comme le pensais Michel Tubiana, disparu en 2021, et comme le pense la Ligue des droits de l"Homme, qu’il est temps que tu rectifies cette position regrettable.

    Bien cordialement,

    Gilles Manceron. 

     

     

    Mémoire

    Gisèle Halimi au Panthéon :

    Olivier Faure interpelle

    Emmanuel Macron, l’Elysée

    affirme y travailler encore

    Mémoire  Gisèle Halimi au Panthéon : Olivier Faure interpelle Emmanuel Macron, l’Elysée  affirme y travailler encore

    Gisèle Halimi en 1975. (Gilbert Uzan/Gamma-Rapho. Getty Images)

    Le patron du Parti socialiste réclame la panthéonisation de l’avocate et militante féministe, après la décision de la Cour suprême américaine de revenir sur le droit à l’avortement au niveau national. De son côté, l’Elysée indique qu’il s’agit de « processus de temps long ».

    Il n’allait pas laisser passer l’occasion. Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a profité de la décision historique de la Cour suprême des Etats-Unis de torpiller le droit à l’avortement pour remettre la pression sur l’exécutif. «Monsieur le Président, il est temps de faire entrer Gisèle Halimi au Panthéon, a écrit le député de Seine-et-Marne sur Twitter. Face au signal envoyé par la cour suprême américaine, la France doit s’adresser au monde et rappeler que lorsqu’il s’agit de la liberté et de la santé des femmes aucune régression n’est acceptable. »

    Sollicité par Libération, l’Elysée répond que le processus préparatoire à une éventuelle entrée était toujours en cours. Mais se refuse, dans le même temps, d’accoler cette réflexion aux seuls combats de l’avocate pour les droits des femmes et le droit à l’avortement. «La proposition formulée par Benjamin Stora vise d’abord le rôle joué par Gisèle Halimi lors de la guerre d’Algérie», explique un conseiller de l’Elysée, rappelant que la proposition de faire entrer cette figure du féminisme au Panthéon avait été formulée par l’historien chargé d’un rapport sur la mémoire de la guerre d’Algérie.

    L’Elysée estime en creux que l’actualité et la lutte pour les droits des femmes ne doivent pas dicter l’agenda mémoriel. « Même si la lutte pour les droits des femmes est indissociable de l’ensemble de sa vie publique », défend ce même conseiller. Qui ajoute: « Il faut que tout soit lié. » Si panthéonisation il y a, cela doit «déboucher au terme du processus de réconciliation des mémoires ouvert depuis janvier 2021 » et la remise du rapport Stora, avance le même conseiller.

    «Un processus de temps long»

    Or l’idée de faire entrer l’avocate de militants du FLN durant la guerre d’Algérie a cristallisé les controverses. La facette de la militante féministe, signataire du manifeste des 343 réclamant la légalisation de l’avortement en 1971, est plus consensuelle. Son entrée aux côtés de Marie Curie, Pierre Brossolette ou Félix Eboué est « un processus de temps long », assure ce même conseiller. Qui estime toutefois que l’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi « prendra moins de temps » que celui de Joséphine Baker, en novembre 2021. Cela aurait pris une dizaine d’années, explique-t-on autour du chef de l’Etat.

    Reste que l’Elysée se garde bien de donner une date. Un an après la disparition de l’avocate, Emmanuel Macron avait annoncé en août 2021 qu’un hommage serait rendu à la militante féministe « début 2022 aux Invalides ». En janvier, l’entourage de Macron assurait déjà que les discussions étaient toujours en cours. Depuis, la famille a exprimé ses craintes de voir le chef de l’Etat renoncer à sa promesse. Auprès du Monde, en décembre dernier, l’avocat Jean-Yves Halimi, l’aîné des trois garçons de Gisèle Halimi, confiait son «inquiétude»: « Il est possible qu’ils aient décidé de ne rien faire, et de n’en rien dire. »

    SOURCE : Gisèle Halimi au Panthéon: Olivier Faure interpelle Emmanuel Macron, l’Elysée affirme y travailler encore – Libération (liberation.fr) 

    Mémoire  Gisèle Halimi au Panthéon : Olivier Faure interpelle Emmanuel Macron, l’Elysée  affirme y travailler encore

    Mais Fatima Besnaci-Lancou ne le veux pas, voici ce qu’on peut lire et voir sur son site :

    Stora, les harkis et Halimi :

     on ne se refait pas !

    Par associationahdh8 juin 2021 

    Dimanche 6 juin 2021, Benjamin Stora était l’invité de C politique sur la chaîne France 5 ; Il était interviewé par Thomas Snégaroff et Camille Vigogne Le Coat, sur la question des harkis et le projet éventuel de la panthéonisation de Gisèle Halimi. Que dit Benjamin Stora ? Pour voir l’extrait video relatif à cet article, cliquer ici.

    Benjamin Stora compare les 50 femmes et filles de harkis signataires de la tribune ( pour revoir la tribune, cliquer ici) aux « 50 000 femmes » qui ont signé pour l’entrée au Panthéon de Halimi et précise « il faut regarder les proportions au niveau des signatures ». Effectivement, il faut regarder les proportions…et les chiffres. Benjamin Stora ne communique pas de source sur ces 50000 signatures (recueillies, elles, sur une beaucoup plus longue période) et déforme la réalité en comparant 50 à 50 000, sachant que, bien évidemment, la proportion de femmes et de filles de harkis dans la population française n’est pas la même que la proportion de femmes dans la société française. Benjamin Stora fait mine de ne pas le savoir. Il y a là incompétence ou manipulation des chiffres et argumentations de salon.

    Benjamin Stora indique qu’il a rencontré des associations de harkis qui n’étaient pas hostiles à l’entrée au Panthéon de G. Halimi. Lesquelles ? On sait avec quelle rigueur professionnelle ( ??)  Benjamin Stora a rencontré des associations de harkis : il a même rencontré le président d’une association qui n’existe pas ! Nous attendons de savoir quelle association de harki s’est prononcée en faveur de l’entrée au Panthéon d’Halimi.

    Comment peut-il dire  « On ne peut pas réduire (l’avis des harkis) à une seule organisation ».  Benjamin Stora semble ne pas comprendre que ce n’est pas une association qui a signé la pétition mais des femmes et des filles de harkis, adhérentes ou pas à des associations, militantes ou pas…

    « Tout le monde sait que G. Halimi est une Immense figure » dit Stora.  Heureusement Thomas Snégaroff lui indique, en précisant « immense figure du féminisme »,  que  «  ce  n’est pas en ce nom là que vous voulez la faire entrer au Panthéon ». On retrouve là l’instrumentalisation dont fait preuve Benjamin Stora : utiliser le consensus sur les actions de Gisèle Halimi en faveur des femmes (qui fait très largement consensus) pour récupérer la panthéonisation du fait de son combat pour l’indépendance de l’Algérie.

    Du bout des lèvres Benjamin Stora indique  que G. Halimi «  a peut-être prononcé des paroles malheureuses » ; Peut-être ? Stora a donc des doutes sur le fait que ce serait là des paroles malheureuses ? Décidément, chassez le naturel, il revient au galop !

    Merci à l’association harkisdordogne qui a permis de révéler cet extrait sur son site (Pour voir l’article, cliquer ici).

    Fatima Besnaci-Lancou, sur France 5, à propos de Gisèle Halimi

    Par associationahdh20 mai 2021 

    Fatima Besnaci-Lancou, historienne, co-fondatrice de l’association harkis et droits de l’Homme, était l’invitée de l’émission « C ce soir » le mardi 18 mai 2021 sur France 5. Elle était interviewée sur la question de l’entrée éventuelle de Gisèle Halimi au Panthéon.

    Fatima Besnaci-Lancou vous avez un site qui s'appelle "Harkis et Droit de l'Homme" je constate que les Droits de l'Homme c'est le contraire de ce que vous prônez !!!

     

     

    La France s’honnorerait  à panthéoniser cette grande personnalité qu'est Gisèle Halimi

    La France s’honnorerait  à panthéoniser cette grande personnalité qu'est Gisèle Halimi

     

     

    "Je ne veux pas me taire" 

     

    Palestine, le cri de Gisèle Halimi   "Je ne veux pas me taire"

    Appel. Gisèle Halimi est engagée depuis toujours pour la cause anticolonialiste et les droits de l’homme.

    " Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice, en France, pays des droits de l’homme et dans tout un Occident américanisé. Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas me résigner. Malgré le désert estival, je veux crier fort pour ces voix qui se sont tues et celles que l’on ne veut pas entendre. L’histoire jugera mais n’effacera pas le saccage. Saccage des vies, saccage d’un peuple, saccage des innocents. Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ? "

    Gisèle Halimi

    Ce cri prend toute sa force aujourd'hui !!! 

     


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    C'est la première fois que le problème ci-dessous m'arrive, j'avais demandé au journal Le Monde l'autorisation de mettre en ligne sur mon blog l'article concernant Gisèle Halimi. Cette autorisation m'ayant été refusée je suis donc dans l'obligation de le supprimer, car trop compliqué, je refuse de payer 80 E hors taxe cet article et en plus je dois demander  l'autorisation de passer les photos. A la place je vous propose cet autre article.
     
     
    Michel Dandelot
     
    Voici ce que m'écrit Le Monde : 
     
    Cher Monsieur,
     
    Je vous remercie de votre retour.
     
    Comme indiqué précédemment, Le Monde n'autorise pas de reproduction de ses articles dans leur intégralité sur d'autres sites web français à titre gracieux. Le tarif pour reproduire le texte sur votre site web est de 80€ HT. 
     
    De plus, nous ne sommes pas propriétaires des droits de reproduction des photos qui accompagnent l'article. Vous devez obtenir l'autorisation de republication directement auprès des photographes.
     
    Dans l'attente de votre retour,
    Bien cordialement,
     
     

     

    A Gisèle Halimi, la patrie peu reconnaissante

     

     

     

     


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    D.M. soldat 2ème classe :

     ma guerre d'Algérie

     

      D.M. soldat 2ème classe : ma guerre d'Algérie

    DAVE.TONIO

    Retraité

    Candresse - France

    Incorporé en octobre 1960, sursis résilié, je fais mes classes à Charleville Mézières puis à Reims. Départ pour l’Algérie en tout début de janvier dans le sud de l’Oranais. Rapatrié sanitaire en juillet 1961, je suis renvoyé en Algérie en août 61, en Kabylie au sud de Bougie. Nommé caporal, je fais une demande d’annulation de grade – refusée. En septembre 62 je rejoins la Force Locale qui côtoie l’Armée Algérienne. Octobre 1962, la quille.

    Deux ans de ma jeunesse ! Je voudrais ici relater quelques événements vécus, quelques grumeaux sortis de la purée de ma mémoire. Avec le temps les souvenirs perdent beaucoup de détails, les émotions elles, s’estompent mais peuvent revenir et vous submerger.

    « Vous êtes là pour en chier »
    « Toi tu obéis et tu fermes ta gueule »
     

    Ces phrases grossières sont répétées à longueur de journée par tout gradé s’adressant à ses subalternes. Elles ont le mérite d’être claires. Deux phrases clef dans l’instruction et l’utilisation du 2ième classe que je suis. En deux ans j’en ai eu les oreilles saturées. Cela vous met tout de suite dans l’ambiance militaire et fait de vous un homme - à leur dire ! Au moins nous, trouffions, on sait pourquoi on est là.

    Dès mon retour j’ai fui très vite tout ce qui était uniforme, commémoration, association de combattants. Je n’ai plus voulu revoir ni les copains ni les salauds avec qui j’aurais, dans le civil, réglé mes comptes. Tout oublier sortir du piège de la haine, de la vengeance. Je rêve de revoir, ici, ou chez elles, les personnes avec qui on s’est si mal conduit. Pour leur dire quoi ? je n’en sais rien. Les rencontrer, essayer de se parler...

    Revient-on sur le lieu de son crime ? 

    Une sortie de routine comme on en fait toujours entre deux opérations. On quitte le camp pour la journée, 20 km pour dérouiller les jambes, peu chargés, sans casque lourd. Ciel bleu, la chaleur est exceptionnellement supportable. Commandée, par un lieutenant la troupe avance, les distances sont bien respectées. On entame la deuxième partie de la boucle celle qui nous ramène au camp. Sur ordre du lieutenant la colonne s’arrête et ma section est choisie pour l’escorter dans une direction qui ne semblait pas prévue dans le programme initial. Très vite on arrive sur un plateau peu boisé, et bien ensoleillé. Au centre, une forme humaine allongée sur le sol semble bouger. On l’encercle l’arme au poing. Le lieutenant ne parait pas surpris, un drôle de sourire sur son visage nous rassure mais nous intrigue aussi. C’est un cadavre, un turban rouge cache sa tête, il porte des vê̂tements verdâ̂tres. Si jai cru le voir bouger cest quun chacal sortait de sa cage thoracique. Le lieutenant le regarde longuement, toujours avec ce sourire crispé comme un recueillement, « n’y touchez pas il est peut-être piégé ». Une corvée de bois ? [Nom donné à une exécution rapide après interrogatoire]. Lui seul connait la réponse. Je lui laisse porter ce poids. Le cadavre reste là, un humain abandonné, sa famille doit l’attendre...

    Torture banale 

    Il me semble qu’on appelait ce genre d’exercice une opération de reconnaissance. Depuis plusieurs heures on patrouille dans une ambiance plutôt tendue sans en connaitre la raison. On entre dans une habitation, si on peut appeler cela une habitation. Au centre, assis sur des pierres, deux jeunes enfants devant une gamelle contenant une espèce de bouillie rougeâtre. Leur repas sûrement. Dun coup de pied rageur notre sergent-chef renverse le récipient. La maman est prise de tremblements puis hurle, des injures sûrement, dans une langue que je ne connais pas. Salaud ! on ne touche pas aux enfants. Moi je ferme ma gueule. Toute ma vie je porterai ce poids.

    De la torture ? mais non voyons on rigole 

    Encore une opération de reconnaissance, l’armée a besoin de renseignements. Des attaques, des embuscades, il y a des « fels » dans le coin. On entre dans un douar où la plupart des habitations sont détruites. Du linge sèche au vent, il y a des enfants et leur mère, les papas ne doivent pas être bien loin. Une adolescente et sa mère sont repérées. Le caporal accoste tout frétillant la jeune fille, des gestes obscènes sans équivoque, il la conduit hors de la vue de sa mère. Deux soldats sont nécessaires pour maintenir cette pauvre femme qui hurle des insultes. Va-t-elle parler pour éviter le pire? Moi je ferme ma gueule les mâchoires serrées. Un poids supplémentaire à porter.

    Foudroyé 

    Notre compagnie est installée sur un piton à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest de Bougie. Un camp classique construit en dur par nos prédécesseurs. Les bâtiments entourent une cour rectangulaire, une seule entrée. Dans un angle, bien surélevé, le mirador occupé jour et nuit par la sentinelle, la « chouffe ». Ma section est de garde, à tour de rôle on y passe deux heures pour assurer la sécurité du camp.

    C’est une journée d’hiver. L’après-midi un orage éclate, il ne parait pas plus violent que celui de la veille. Un éclair, une énorme explosion suivie de cris déchirants provenant du mirador, des gémissements et plus rien. Pauvre J. J’entends encore tes cris, le canon de ton fusil est fondu, tes godillots éclatés, plus de clous, ton treillis brûlé sur un côté. Tu geins. Je reçois l’ordre de prendre la garde, je monte dans le mirador. Je pose le fusil le plus loin possible de moi, je ne veux pas qu’il serve encore de paratonnerre. Un hélicoptère est venu prendre notre copain. J’ai suivi son vol jusqu’à Bougie, très vite après, un avion décolle. J’espère que J. est à bord.

    Qu'es-tu devenu ? Tu répétais heureux : « dans 2 mois je suis en France ». Tu étais marié père d’un enfant et attendais ton second. On racontait qu’à la naissance du deuxième enfant le père était aussitôt rapatrié, car, en cas de décès, la pension à verser serait trop importante. Dans le mirador j’ai du mal à contenir ma colère. Le premier gradé qui me crache : « tu es là pour en ... » je l’éclate.

    La petite culotte de l’infirmière 

    Je suis affecté dans l’Oranais, un camp très au sud perdu dans le djebel. Les conditions de vie, d’hygiène, la nourriture y sont déplorables. Froid la nuit, chaleur le jour, la poussière qui vous étouffe, des opérations dures qui se suivent, des gradés odieux... Mais comme on est là pour en ch...on finit par trouver cela normal.

    Depuis quelques jours j’ai des inquiétudes, conjonctivites à répétition, articulations douloureuses, j’ai du mal à suivre en opération. Pas question de se plaindre, le juteux qui nous commande va m’aboyer : « j’ai ce qu’il faut pour te guérir » et me coller une corvée ou tour de garde supplémentaire.

    Vers midi arrive un grand nombre de G.M.C., ces camions qui nous transportent sur des pistes défoncées. Ils ne sont pas bâchés, pas de doutes une opération de grande envergure se prépare. On a droit encore à l’humour du juteux : « allez les « bleus bit » tassez-vous, au retour vous aurez de la place, on a droit à 7% de pertes ». Le trajet me parait interminable, On gèle la nuit, on étouffe le jour. Assis sur des bancs en bois, le fusil entre les jambes, bien calés les uns contre les autres, prêts à sauter à la moindre alerte. On apprend que lon va vers la frontière marocaine au niveau dOujda. On arrive enfin, la nuit approche, il faut se mettre en bouclage. J’ai du mal à monter la tente, les copains m’aident. A peine installés des tirs de mitraillette et des rafales de P.M. nous inquiètent. Il faut lever le camp et se remettre en bouclage plus loin. On croit deviner, en entendant nos supérieurs et les radios, que des « fels » ont passé les barbelés de la frontière ont «accroché » une compagnie, on doit les « boucler ». Toute la nuit on attend les fels. On n’a rien vu !

    Il a fallu encore se déplacer, je souffre de plus en plus, les yeux me brûlent, je ne peux plus porter mon fusil ni mon sac, les copains sen chargent. Je ne peux plus marcher, les articulations sont trop douloureuses. Jai dû mallonger, inconscient, combien de temps ? Il doit faire chaud, je sens que ça bouge autour de moi et une voix impérative : « Si vous ne l’hospitalisez pas tout de suite il va crever ».

    Je suis dans une ambulance, il a donc fallu trouver des volontaires pour l’escorter. Un arrêt à la tombée de la nuit dans un camp pour ravitaillement. J’ai la visite d’un infirmier un appelé que je connaissais. Toute la nuit les douleurs se réveillent à chaque sursaut de la piste.

    Tout s’arrête, je suis allongé sur un brancard posé à même le sol sur une route je pense. Il fait bon, le jour se lève. Des voix calmes tournent autour de moi. Trois silhouettes blanches sont là, l’une s’approche à l’avant du brancard, à la verticale de mon visage. Madame l’infirmière dans l’entrebâillement de votre blouse blanche j’ai vu le fond de votre petite culotte noire et au-dessus votre sourire réconfortant. A ce moment précis Madame, j’ai décidé de ne pas crever.

    Au cours de ma vie, au réveil des quelques anesthésies subies, à chaque sourire d’infirmière j’ai imaginé le reste. Fantasme ? thérapie ? « Les deux mon capitaine. »

    À l’hôpital de Sidi-Bel-Abbès 

    Je me réveille dans des draps blancs, une chemise fraiche sur le dos. Je me sens propre, une bien agréable sensation. Suis-je dans un dortoir ? non, dans une salle d’hôpital, une grande salle commune rectangulaire avec une entrée sur chaque largeur. Tout parait paisible, pourtant il y a bien plus de vingt lits occupés, des vrais lits, pas des paillasses, des draps blancs, un autre monde. Mais comment dans un lieu aussi propre et surveillé, survivent ces sales bestioles que sont les punaises de lit ? Elles vous pourrissent les nuits. Sur chaque lit repose un malade, un assortiment de pathologies.

    À notre service, un infirmier et deux infirmières très dévoués et aimables, même si l’une vous menace toujours de « gnouff » si vous ne regardez pas votre propre sang monter dans la seringue. Le Commandant chef de service (Les médecins et infirmières militaires ont un titre particulier que j’ai oublié) essaie sur moi un traitement tout nouveau, il l’abandonne très vite pour en reprendre un qu’il appliquait en Indochine. A ma disposition, deux médecins spécialistes que je dois appeler dès que j’en éprouve la nécessité. Un autre médecin m’interroge, note tout ce je dis. Il veut tout savoir, les moindres détails, les premiers symptômes, des dates exactes, l’évolution précise de ma maladie. Un interrogatoire qui dure des heures. Grand merci à toute cette équipe médicale.

    Je garde un bon souvenir de cette chambrée, une assez bonne ambiance malgré les souffrances individuelles. Je vois encore des légionnaires toujours très désinvoltes traverser la salle en criant : « qui veut acheter ce poste de radio, cet appareil photo ?» Ils revendaient dès leur solde dépensée. Ils aimaient bien s’occuper de nous et nous aidaient à faire notre toilette. Ils nous rasaient, si on ne pouvait pas le faire, une seule joue par jour, au choix. Facétie bonne pour le moral.

    Mon lit est juste à côté dune entrée. Deux blouses blanches en sortent, dun pas rapide elles rejoignent un malade qui geint depuis quelques temps. Deux médecins je présume. Lun crie : « ne regardez pas ». Difficile pour moi il est juste en face. Assis sur son lit, la tête prise dans l’étau des bras d’un médecin, immobilisé, le dos rond le malade geint toujours. Le deuxième médecin sort une impressionnante seringue, d’un doigt il tâte le dos du malade, il enfonce la grosse aiguille, un liquide rosé monte lentement dans le gros cylindre. Quelle maîtrise ! Je serre les dents, je sens laiguille dans mon dos. Je me serais bien passé de ce cours de médecine.

    La mort du capitaine 

    Cette parenthèse aura duré au moins deux mois, mais, dès la convalescence passée en métropole je rejoins un régiment dans le secteur de Bougie. Pour me ménager on m’affecte dans une compagnie comme vaguemestre. Une planque qui dure 48 heures. Départ pour une nouvelle compagnie avec six autres copains pour remplacer des appelés tués la veille dans une embuscade. Le capitaine me souhaite la bienvenue : « Ah c’est toi le rapatrié sanitaire, tu vas voir, j’ai ce qu’il faut ici pour te soigner, dans deux jours en opération, on va les venger tes copains ». Le sort m’a épargné, ma section est restée au camp en protection. Mon copain fraichement arrivé comme moi part en opération punitive. Au retour il raconte. « C’est dur le « crapahut » en Kabylie, ils devaient avoir de bons renseignements, on dirait qu’on est allé droit au but. On reçoit l’ordre de se mettre en protection à une trentaine de mètres en arc de cercle autour de la section du capitaine. On croit qu’il parle au mur de pierres, il crie des ordres : Sortez, les bras en l’air, rendez-vous ! Il me semble voir comme une trappe se soulever, un canon de fusil de chasse en sortir, une détonation, le capitaine s’effondre mort sur le coup. Sous terre les grenades ont terminé le sale boulot ». Mort au champ d’honneur ? C’est quoi le champ d’honneur ? Et les autres, ils sont morts où ? Expliquez-moi....

    Inventaire 

    Qui sait se servir d’une machine à écrire ? C’est la question que nous pose le nouveau chef un lieutenant deux barrettes. Silence. On n’est plus des bleus on connait ce genre d’humour. « quisaitquisait » conduire un tracteur ? et l’on est bon pour un tour de garde ou une corvée foireuse. Je suis promu d’office dactylo. Pourquoi moi ? je n’ai rien dit et les seules fois où j’ai vu une machine à écrire c’est au cinéma, sous les doigts d’une jeune personne blonde bien manucurée. Je n’ai plus qu’à obéir et fermer ma... Impensable ! J’atteins le sommet de mon incompétence. Je vois bien que quelques sous-officiers sont comme moi, cela ne règle pas mon problème.

    Je suis installé dans une pièce au mobilier sommaire, l’essentiel est là, une «Japy » sur une table, un tabouret, du papier, du papier carbone, deux ou trois chemises, avec documents, des sacs avec trois tas d’objets hétéroclites. Mon bureau, pendant dix jours on m’y fiche une paix royale. Introduire une feuille de papier, deux feuilles avec un papier carbone entre les deux, maîtriser le charriot, trouver les lettres pour les taper avec deux doigts. En autoformation, et j’ai tout à apprendre. Et une faute de frappe, une, mais comment la corriger ? le plus simple est de tout recommencer. Mais pourquoi faire ?

    1.  Mettre à jour la liste des morts dans les deux camps. Facile, j’écris à la main les quatre noms que l’on m’a donnés. Les massacrés de la grotte n’ont pas étés répertoriés. Surprise, il y a pratiquement le même nombre de noms dans chaque camp, une cinquantaine, comme un match nul. Dans ce cas, un 0_0 eut été préférable.

    2.  Taper en 2 exemplaires la liste des effets personnels des soldats tués. Un peigne, un canif, 9 lettres, 4 sous enveloppes, deux photos d’une jeune fille..., une faute de frappe, un peigne, un canif, 9 enveloppes...Vous croyez vous qu’une liste aussi froide, avec ou sans faute de frappe, va atténuer la peine des parents ?

    Je suis bien là pour en c..

    Quand des souvenirs de jeunesse reviennent 

    Toute la journée on marche dans les montagnes de Kabylie. Montées, descentes nous épuisent. Il fait froid, de la neige presque partout. On se prépare pour la nuit, pas facile de trouver une place plate pour étendre le sac de couchage, au sec. Alerte en pleine nuit, des rafales de P.M. suivies de tirs de mortier, pas très loin. Par radio le lieutenant joint la compagnie voisine. Fausse alerte, elle n’a pas besoin de nôtre aide, on se recouche, sentinelles exceptées. Au matin, le jus (café) est vite pris car mal réchauffé par des plaquettes de méta. On lève le camp, le lieutenant a consulté sa carte, a palabré avec un ancien (un appelé expérimenté). La colonne repart, l’ancien en tête, apparemment il sait où nous conduire.

    De plus en plus de neige, la marche est encore facile, les muscles retrouvent leur automatisme. On aborde un petit plateau, à son extrémité un douar entouré d’une ceinture de figuiers de barbarie. Le village parait mort, les habitations en ruine. Juste avant de franchir le mur végétal, sur ma droite, un oiseau pris dans un petit piège métallique. Un beau pinson des Ardennes, un mâle. Jolie tâche colorée sur un tapis blanc. Surpris, je m’empare de cette prise quand, devant moi, surgit de je ne sais où, la silhouette d’un jeune enfant, habillé ou plutôt recouvert de chiffons. Il s’immobilise, je veux lui rendre son butin, il disparait comme il est venu, terrorisé.

    Dans les ruines je n’ai pas revu ce garçon, alors sur une pierre j’ai déposé le piège et l’oiseau. Si on m’avait donné la possibilité de ne revoir qu’une seule personne dans ton pays c’est toi que j’aurais choisi. Je t’aurais raconté comment à ton âge, je piégeais, moi aussi, les pinsons dans les champs de maïs avec les mêmes pièges. En période difficile, ce maigre butin améliorait sérieusement lordinaire. Une histoire de ma maman ma fait comprendre ton regard effrayé. Seule à la petite ferme avec ses deux enfants, sans nouvelles de mon papa en captivité, (pendant 4 ans) elle avait eu la visite de soldats allemands qui prenaient des œufs dans le poulailler, quand il y en avait. L’un d’eux m’avait pris sur ses genoux, je devais avoir 2-3 ans, ce qui avait déclenché chez elle des cris de terreur. Elle n’a jamais pu comprendre que sous l’uniforme d’un soldat allemand, pouvait battre le cœur d’un papa qui pense à ses enfants. En est-il ainsi dans toutes les guerres ? Petit frère, j’espère que tu as oublié mon uniforme.

    Tu nous gonfles avec tes histoires d’ancien combattant 

    Plein d’images tournent en bribes dans ma tête, mais je « ferme ma gueule ». Un fossé s’est creusé avec le monde civil. « Tu nous gonfles avec tes histoires d’ancien combattant » et pourtant, je vois, j’entends, je parle tout haut pour moi tout seul, tout se mélange sans logique chronologique.

    __ Un saucisson sec accroché derrière la porte d’une armoire sert d’antivol. «li européin é dégueulasse i mange le allouf ». C’est bien connu c’est toujours l’arabe le voleur.

    __ Une balle claque au-dessus de mes oreilles, elle a passé le mur du son, je suis toujours vivant.

    __ Un âne marche devant les deux poêles à frire qui ouvrent la piste. Sil y a une mine sauteuse c’est lui qui partira en miettes.

    __Une envie soudaine d’uriner quand j’entends venir les hélicoptères qui nous largueront en terre inconnue.

    __ Avant une opération à risques, assis sur leurs talons, les yeux au sol, nos compagnons de combat, les harkis, plus âgés que nous, lair taciturne, restent silencieux. Ils crachent souvent au sol, jai limpression quils se purgent de sombres pensées contradictoires. J’ai mis du temps à comprendre leur situation réelle. Nous plaisantons parfois avec eux. « Elle est jolie ta sœur, tu peux nous la présenter ? ». « Moi y en a pas ta soeur ».

    __ Le regard vide des estropiés rapatriés, une main, une jambe, un bras deux mains en moins, ils ont 20-21 ans.

    __ Des ombres s’animent la nuit au clair de lune, un chacal ? une brouette ? une cigogne ? un fel ? ou rien. La « trouille » vous connaissez ? moi oui.

    __ Salut à toi, Pierrot le landais, jugé inapte à porter de vraies armes, on te faisait doubler la sentinelle, armé d’un bâton. Ta famille ne devait pas avoir beaucoup de piston pour que tu te retrouves là, malgré tes handicaps.

    __ Les poulets rôtis couverts d’œufs de mouche, bof « cest pour ceux qui sont à la force locale, avec les fellouses ».

    __ Les pots de géranium jetés sur nos têtes, après le cessez-le-feu du balcon des appartements des pieds noirs. Je ne comprends plus, mais on est lennemi de qui maintenant ?

    __Le carton de ration type européen avec sa fiole de gnole, sa boîte de singe (bœuf bourguignon) qui bavait quand on la perçait sous 40°C.

    __ « Garde à vous » C’est le commandant qui nous rend visite. Avant de nous haranguer, il déroule la hiérarchie militaire : « Officiers, sous-officiers, hommes de troupe, harkis, Repos ... ».

    __ Le bruit de l’explosion, la nuit, de la mine sauteuse posée la veille en zone interdite. On trouvera peut-être le cadavre d’un âne, jamais celui d’un humain, il sera récupéré par les siens.

    __ Un ciel ocre, un vent sec suffoquant. Je lave ma chaussette dans mon casque lourd, je l’étends, je lave la deuxième, je peux remettre la première, elle est déjà sèche. L’argile du Sahara migre vers la métropole avec ses saloperies radioactives. Retour à l’envoyeur.

    __ La cohue indescriptible sur les quais du port de Bougie, les bousculades, des familles entières qui veulent partir, des containers tombent à l’eau. Ambiance de panique sous mes yeux indifférents.

    __ Des belles lignes dessinées par les balles traçantes tirées la nuit.

    __ Le gars devant toi qui s’accroche à la porte de l’hélico, il a peur de sauter. Un hélicoptère, une banane le plus souvent, ne touche jamais le sol, il remonte lentement dès que le premier a giclé. Quand tu es le treizième !

    __ La mâchoire dun soldat arrachée par la culasse de son fusil, culasse mal verrouillée ou fusil défectueux ?

    __ Des officiers de l’armée algérienne que je croise parfois, toujours en civil un pistolet à la ceinture.

    __ La récompense deux fois par mois, quelques timbres, deux cartouches de cigarettes gauloises et une somme équivalente à deux ou trois euros, de quoi acheter une bière. Qu’importe, la bière s’achète par caisse. On comprend pourquoi les armes sont toujours enchainées dans la chambrée, il y a des vins tristes, des vins mauvais mais aussi quelques vins gais.

    __ Un copain paye cher une mauvaise parole. Le sergent-chef l’a pris en grippe, il l’oblige à manger dans une gamelle en courant. Essayez, juste pour voir.

    __ Des villages entièrement détruits dans une zone interdite. __ Des champs de figuiers envahis de ronces.

    __ Une habitation somptueuse avec un parc de rê̂ve domine des vignes bien entretenues, à perte de vue. Dans les communs un alambic parmi des montagnes de moût. Certains ont su bien faire suer le burnous pour acquérir une telle fortune.

    __ Un petit avion passe deux fois en rase motte au-dessus du camp et largue un grand sac en plein sur la cible. Le courrier, lettres et colis. Des sourires mais aussi le regard indifférent de ceux qui n’attendent rien. En plein djebel, j’ai reçu ainsi une lettre de ma mère oblitérée deux jours plus tôt dans les Landes. Merci les P.T.T.

    __ Des oueds que je traverse en opération, où je m’allonge dans l’eau, quand il en reste, une minute après je suis sec.

    __ La voix du général De Gaulle sortie du transistor « Pizon Bros ». Il demande à ne pas obéir « au quarteron de généraux usurpateurs... » Je sentais bien qu’il se tramait quelque chose en haut lieu. Mais pourquoi le lieutenant se dirige-t-il vers moi et me demande ? « Alors D. qu’est-ce que vous décidez ? ». Le vous me paraît de bon augure et sans hésiter : « pour une fois, mon lieutenant, je suis le Général, je pars ». Du tac au tac, « pas la peine, ma compagnie obéit au Général De Gaulle ». Mon avenir proche devient plus facile à gérer.

    __ Les toilettes, les chiottes (appelons un chat un chat) dans les cales des bateaux qui nous transportent. Après 24 heures de traversées tout se balance et déborde. Ces paquebots ( !) sont faits pour transporter des animaux donc la troupe. Moutons, trouffions, même combat, bon pour labattoir.

    __ Dans ce fatras d’images la rage reste intacte. Il me prend l’envie de parler comme on m’a parlé tous les jours pendant deux ans. A qui ? Je ne me fais pas d’illusions, ceux à qui je m’adresse n’entendront pas le caporal malgré lui que j’étais. Tant pis, je me lance : « hep vous, les fayots de nos milliardaires, vous les beaux phraseurs, les belles gueules de nos écrans, montrez-nous que vous avez des couilles au cul, plus de salamalecs, considéraient un chouia tous ceux qui ont souffert, militaires, civils. Ils veulent connaitre les responsables, qu’ils sachent enfin la vérité. Fissa, ouvrez les archives, toutes les archives, et que les historiens fassent leur boulot et magnez vous l’cul, le temps presse ». Je doute de l’efficacité de mon propos, cela soulage en tout cas.

    Que la vie continue 

    Juillet 2006. Avec L. et D. on décide « de faire le lac Bleu ». 8 heures on quitte le parking du Chiroulet. Le soleil est levé, sa lumière est encore douce, il annonce une bonne journée. Le sentier unique et bien marqué nous fait traverser la forêt, les estives avec ses torrents, ses prés, ses rhododendrons ses framboisiers et myrtilliers. Bien dans mes jambes, bien dans ma tête, plein les yeux, plein les poumons, une sensation de liberté. 10h 20, le lac bleu. Une gorgée deau, des regards complices, et nous voilà partis pour le col de Bareilles. Une montée sinueuse et raide. Le souffle est plus court, les jambes un peu plus douloureuses mais les sensations sont dopantes. 11heures, le col de Bareilles. Récompense suprême.

    À nos pieds, lac bleu et lac vert justifient leur appellation. Superbe. Un vent frais et tonifiant, seul bruit dans ce silence. Un doigt se lève, il montre un vautour fauve qui passe au-dessus de nos têtes. Les rares randonneurs qui sont là, assis, semblent perdus dans leurs rêves. Sur le côté un jeune se lève, sort une flûte. Sa mélodie nous emporte dans ce cadre grandiose. Sublime.

    Pourquoi, à ce moment-là, surgit de ma mémoire l’image d’un turban rouge couvrant la tête d’un cadavre d’où jaillit un chacal ? Le vautour peut-être ? Je pense alors aux dernières volontés de ma compagne : « Je voudrais partir seule en montagne, m’éteindre là, comme une bougie ayant brûlé toute sa cire, vie : que renards, blaireaux, vautours, gypaète, insectes, microbes, virus, plantes, herbe, vaches, chevaux, brebis, isards consomment et maident à me fondre dans notre terre mère. » 

    Vautour ici, chacal là-bas, même mission de la vie qui continue. Je me sens apaisé. Je suis repassé trois fois par le col de Bareilles. Je nai plus revu le turban rouge qui recouvrait la tête du cadavre. Mon inconscient a dû fermer une porte. Le musicien nétait plus là.

    SOURCE : dave.tonio | Le Club de Mediapart


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    Plainte de Aliot/RN contre Josie Boucher, exigeons la levée immédiate de toute poursuite !

    Plainte de Aliot/RN contre Josie Boucher, exigeons la levée immédiate de toute poursuite !

    Dominique NOGUÈRES a lancé cette pétition :

    Après en avoir reçu l'autorisation du conseil municipal de Perpignan (délibération du 24 mars 2022), une plainte pour "injure envers un corps constitué" a été déposée par le maire RN Louis Aliot à l'encontre de Josie Boucher. Celle-ci est une militante associative, syndicale et politique bien connue pour ses engagements antiracistes et anticolonialistes. A l'occasion d'un rassemblement en soutien aux réfugiés ukrainiens, elle aurait - selon les propos du quotidien l'Indépendant (5 et 6 mars) - "injurié la commune de Perpignan, prise en la personne de son maire en exercice Louis Aliot, en l'espèce en tenant les propos suivant 'les refugies ukrainiens n'ont pas grand-chose à attendre des fascistes' ". Josie a été informée de sa mise en examen par la vice-présidente chargée de l'instruction au tribunal de Perpignan.

    Nous sommes et serons à ses côtés en défense de la liberté d'expression. En manifestant notre soutien à Josie, nous tenons aussi à dénoncer une tentative d'intimidation - qui nous concerne toutes et tous - de la part du maire de Perpignan qui exprime là sa volonté de faire taire toute opposition. Nous dénonçons une grave atteinte au droit démocratique de chacune et chacun à s'exprimer et notamment à qualifier politiquement comme il/elle l'entend le courant politique dont Louis Aliot est un des principaux porte-parole.

    Nous exigeons la levée immédiate de toute poursuite à l'égard de Josie ! 

     

    POUR SIGNER LA PETITION

    https://chng.it/mnQTsT5Rc8 

     

     Où en sommes-nous

    Aujourd'hui mardi 15 novembre :

    Plainte de Aliot/RN contre Josie Boucher, exigeons la levée immédiate de toute poursuite !


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  • « Le 13 novembre 2015, notre pays était frappé par des attentats à Saint-Denis et à Paris. 130 personnes, souvent des jeunes qui avaient la vie devant eux, y perdirent la vie, victimes du terrorisme djihadiste de Daech, fondé sur une conception dévoyée de l'Islam.

    Epilogue meurtrier d'une année marquée par les attentats de janvier contre les journalistes de Charlie Hebdo, les forces de l'ordre et les Juifs de l'HyperCacher, cet acte avait notamment pour but de fracturer notre société, en y suscitant des haines aux effets irréparables. Face à de tels actes, les réponses doivent toujours être la clarté dans la condamnation des actes et des idéologies qui les suscitent ainsi que le refus de répondre à la haine par la haine.

    Pensées aux victimes qui ne sont plus, à celles et ceux meurtris dans leurs chairs à l'issue de cet attentat et à tous leurs proches. »

    Hommage aux victimes de l'attentat du vendredi 13 novembre 2015 !

     

     

     

     

     

    Dominique SOPO 

    Président de SOS Racisme 

     

     

    « Que de crimes on commet en ton nom liberté !  Que de crimes on commet en ton nom démocratie ! Que de crimes on commet en ton nom indépendance ! Vous n'aurez pas notre peur ! Notre haine ! Notre soumission car l'amour est plus fort que votre vie ratée vous les terroristes ! »

     

     

    La peur est notre ennemie

    Vendredi 13 novembre 2015, toute une société fut, à Paris et à Saint-Denis, la cible du terrorisme : notre société, notre France, faite de diversité et de pluralité, de rencontres et de mélanges. C’est cette société ouverte que la terreur voudrait fermer ; la faire taire par la peur, la faire disparaître sous l’horreur. Et c’est elle qu’il nous faut défendre car elle est notre protection.

    Un vendredi soir d’automne, sous un temps clément. Fin de semaine, temps de sortie, moment de détente. Joies des retrouvailles amicales, des concerts musicaux, des matchs sportifs. Sociabilités populaires et juvéniles. Hommes et femmes mêlés, jeunesses sans frontières, plaisirs variés où l’on peut, selon les goûts ou les envies, boire, fumer, danser, se côtoyer, se mélanger, se séduire, s’aimer, bref aller à la rencontre des uns et des autres.

    Il suffit d’aligner ces mots simples, sans grandiloquence, pour partager ce que nous ressentons tous depuis hier : tout un chacun, nos enfants, nos parents, nos amis, nos voisins, nous-mêmes, étions dans le viseur des assassins. 

    Parce qu’ils ne visaient pas des lieux manifestement symboliques comme lors des attentats de janvier, exprimant leur haine de la liberté (Charlie Hebdo) ou leur haine des juifs (l’Hyper Cacher), il s’est dit que les terroristes auteurs des carnages parisiens n’avaient pas de cible. C’est faux : armés par une idéologie totalitaire, dont le discours religieux sert d’argument pour tuer toute pluralité, effacer toute diversité, nier toute individualité, ils avaient pour mission d’effrayer une société qui incarne la promesse inverse.

    Au-delà de la France, de sa politique étrangère ou de ceux qui la gouvernent, leur cible était cet idéal démocratique d’une société de liberté, parce que de droit : droit d’avoir des droits ; égalité des droits, sans distinction d’origine, d’apparence, de croyance ; droit de faire son chemin dans la vie sans être assigné à sa naissance ou à son appartenance. Une société d’individus, dont le « nous » est tissé d’infinis « moi » en relation les uns avec les autres. Une société de libertés individuelles et de droits collectifs. 

    Prendre la juste mesure de ce que menace cette terreur sans précédent sur le territoire hexagonal – les attentats les plus meurtriers en Europe après ceux de Madrid en 2004 –, c’est évidemment mesurer aussi le défi que nous ont lancé les assassins et leurs commanditaires. C’est cette société ouverte que les terroristes veulent fermer. Leur but de guerre est qu’elle se ferme, se replie, se divise, se recroqueville, s’abaisse et s’égare, se perde en somme. Cest notre vivre ensemble qu’ils veulent transformer en guerre intestine, contre nous-mêmes.

    Quels que soient les contextes, époques ou latitudes, le terrorisme parie toujours sur la peur. Non seulement la peur qu’il répand dans la société mais la politique de la peur qu’il suscite au sommet de l’État : une fuite en avant où la terreur totalitaire appelle l’exception démocratique, dans une guerre sans fin, sans fronts ni limites, sans autre objectif stratégique que sa perpétuation, attaques et ripostes se nourrissant les unes les autres, causes et effets s’entremêlant à l’infini sans que jamais n’émerge une issue pacifique.

    Aussi douloureux qu’il soit, il nous faut faire l’effort de saisir la part de rationalité du terrorisme. Pour mieux le combattre, pour ne pas tomber dans son piège, pour ne jamais lui donner raison, par inconscience ou par aveuglement. Ce sont les prophéties auto-réalisatrices qui sont au ressort de ses terrifiantes logiques meurtrières : provoquer par la terreur un chaos encore plus grand dont il espère, en retour, un gain supplémentaire de colère, de ressentiment, d’injustice… Nous le savons, d’expérience vécue, et récente, tant la fuite en avant nord-américaine après les attentats de 2001 est à l’origine du désastre irakien d’où a surgi l’organisation dite État islamique, née des décombres d’un État détruit et des déchirures d’une société violentée.

    Saurons-nous apprendre de ces erreurs catastrophiques, ou bien allons-nous les répéter ? C’est peu dire qu’à cette aune, dans un contexte de crises déjà cumulatives – économique, sociale, écologique, européenne, etc. –, notre pays vit un moment historique où la démocratie redécouvre la tragédie. Où la fragilité de la première est au péril des passions de la seconde. Car l’enjeu immédiat n’est pas au lointain, mais ici même, en France. Nous savions, au lendemain des attentats de janvier, que la véritable épreuve était à venir. Cet automne, au moment de quitter ses fonctions, le juge antiterroriste Marc Trévidic nous l’avait rappelé – « Les jours les plus sombres sont devant nous » (lire ici son interview à Paris-Match) –, dans une alarme qui ne ménageait pas nos dirigeants : « Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n’ont pas de vision à long terme. (…) Je ne crois pas au bien-fondé de la stratégie française. »

    Car, devant ce péril qui nous concerne tous, nous ne pouvons délaisser notre avenir et notre sécurité à ceux qui nous gouvernent. S’il leur revient de nous protéger, nous ne devons pas accepter qu’ils le fassent contre nous, malgré nous, sans nous.

    Il est toujours difficile, tant elles sont dans l’instant inaudibles, d’énoncer des questions qui fâchent au lendemain d’événements qui saisissent tout un peuple, le rassemblant dans la compassion et l’effroi. Mais, collectivement, nous ne saurons résister durablement à la terreur qui nous défie si nous ne sommes pas maîtres des réponses qui lui sont apportées. Si nous ne sommes pas informés, consultés, mobilisés. Si l’on nous dénie le droit d’interroger une politique étrangère d’alliance avec des régimes dictatoriaux ou obscurantistes (Égypte, Arabie saoudite), des aventures guerrières sans vision stratégique (notamment au Sahel), des lois sécuritaires dont l’accumulation se révèle inefficace (tandis qu’elles portent atteinte à nos libertés), des discours politiques de courte vue et de faible hauteur (sur l’islam notamment, avec ce refoulé colonial de « l’assimilation »), qui divisent plus qu’ils ne rassemblent, qui alimentent les haines plus qu’ils ne rassurent, qui expriment les peurs d’en haut plus qu’ils ne mobilisent le peuple d’en bas.

    Faire face au terrorisme, c’est faire société, faire muraille de cela même qu’ils veulent abattre. Défendre notre France, notre France arc-en-ciel, forte de sa diversité et de sa pluralité, cette France capable de faire cause commune dans le refus des amalgames et des boucs émissaires. Cette France dont les héros, cette année 2015, étaient aussi musulmans, comme ils furent athées, chrétiens, juifs, francs-maçons, agnostiques, de toutes origines, cultures ou croyances. La France d’Ahmed Merabet, d’origine algérienne, ce gardien de la paix qui a donné sa vie au pied de l’immeuble de Charlie Hebdo. La France de Lassana Bathily, d’origine malienne, cet ancien sans-papiers qui a sauvé nombre d’otages à l’HyperCacher. Cette France qu’ont illustrée, dans cette longue nuit parisienne, tant de sauveteurs, de soignants, de médecins, de policiers, de militaires, de pompiers, de bonnes volontés, mille solidarités elles aussi issues de cette diversité – humaine, sociale, culturelle, confessionnelle, etc. – qui fait la richesse de la France. Et sa force.

    En Grande-Bretagne, lors des attentats de 2005, la société s’était spontanément dressée autour du slogan inventé par un jeune internaute : « We’re Not Afraid. » En Espagne, lors des attentats de 2004, la société s’était spontanément rassemblée autour de ce symbole : des mains levées, paumes ouvertes, tout à la fois désarmées et déterminées.

    Non, nous n’avons pas peur. Sauf de nous-mêmes, si nous y cédions. Sauf de nos dirigeants s’ils nous égarent et nous ignorent. La société que les tueurs voudraient fermer, nous en défendons l’ouverture, plus que jamais. Et le symbole de ce refus, ce pourrait être deux mains qui se rencontrent, se serrent et se mêlent, se tendent l’une vers l’autre. Deux mains croisées, l’une dans l’autre.

    Deux mains en relation.

     

    Procès du 13-Novembre. «Vous avez assassiné nos enfants, pas la France !» lance un père aux accusés

     

    Ce père a perdu son fils au Bataclan. Comme de nombreux proches, il a raconté la souffrance de sa famille. Mais il a aussi tenu à s’adresser aux accusés, notamment à Salah Abdeslam qui soutient que les terroristes visaient la France, pas des personnes en particulier.

    Cet homme, qui ne souhaite pas que son identité soit dévoilée, a 67 ans. Il a perdu son fils le 13 novembre 2015. Ce dernier était âgé de 32 ans et travaillait au sein d’une société de musique. Ce père, qui a aussi travaillé dans le milieu culturel, est en manque de son fils. Notamment de ces moments de complicité où son fils lui faisait découvrir de nouveaux artistes. Il défendait les valeurs de la laïcité, du respect des libertés et des croyances, du vivre ensemble, dans les valeurs de la République. Il aimait la vie. Il était musicien et il collectionnait un nombre incroyable de guitares​, a rappelé son père, ce mardi, devant la cour d’assises.

    « Les premières victimes sont des musulmans »

    Mais ce père de culture musulmane a tenu aussi à répondre aux accusés. Au début du procès, Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos du 13 novembre 2015, avait notamment précisé : Moi je vous dis : on a combattu la France, on a attaqué la France, on a visé la population, des civils, mais en réalité on n’a rien de personnel contre ces gens-là. On a visé la France et rien d’autre. ​Il s’en était encore pris aux avions français qui ont bombardé l’État islamique, les hommes, les femmes, les enfants […] François Hollande savait les risques qu’il prenait en attaquant l’État islamique en Syrie​, avait accusé ce Franco-Marocain.

    Des propos et une façon de penser que réfute ce père. Dans une réponse préparée et argumentée, sans jamais regarder les accusés et sans hausser le ton, voici ce qu’il a tenu à leur dire : C’est nos enfants que vous avez assassinés. Pas la France. Vous vous servez de l’islam pour justifier votre croisade contre l’Occident […] Vous reportez la faute sur la France sans jamais vous regarder en face […]

    Je vous rappelle que les premières victimes de votre croisade sont les musulmans eux-mêmes. Je suis en colère car vous vouliez exporter votre système de pensée et votre idéologie en créant le chaos, en installant un sentiment d’insécurité et de rejet des musulmans en Europe en général et en France en particulier. » 

    « Vous ne représentez nullement l’islam »

    Il poursuit : ​« Vous n’êtes qu’un groupe de malfrats en quête d’un territoire, d’une reconnaissance et d’un pouvoir ! Vous ne représentez aucunement l’islam, vous n’avez d’ailleurs aucune légitimité, aucun pays. Vous êtes prêts à tuer toutes personnes ou groupes de personnes qui ne pensent pas comme vous, qui ne partagent pas vos idées. Les musulmans n’ont rien à voir avec ces gens-là. Ces derniers ont-ils seulement lu le texte sacré ?

    Votre entreprise néfaste et criminelle nous cause bien des soucis et des tourments, c’est vrai ! Mais sachez que nous n’accepterons jamais de plier face aux fanatismes, à la barbarie et aux tueurs sanguinaires que vous êtes. J’espère que les âmes des 131 morts et des 500 blessés vous hanteront toutes les nuits jusqu’à votre mort ! Vous avez cru que cet acte barbare allait nous pétrifier et nous anéantir ? Mais vous avez eu tort car il nous a galvanisés. Il nous a rendus encore plus forts et plus déterminés […] Il existe un islam des Lumières et c’est celui-là que je revendique, même si je ne suis pas croyant ».

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/faits-divers/attentats-paris/proces/13-novembre-un-pere-s-adresse-aux-accuses-vous-avez-assassine-nos-enfants-pas-la-france-427fc6d8-366b-11ec-83a7-1a2811d1fb4b 


     

    Résultat de recherche d'images pour "gifs animés : Hommage aux victimes du Bataclan"

     

    SOUVENIR : Cet article a été mis en ligne

    le 30 novembre 2015 sur mon blog de secours

    "La France a du talent quand elle ne fait pas

    la guerre"

    « Malheureusement la France est en guerre

    depuis 2001

    et de cela il est important de ne pas l'oublier »

    Hommage national : une cérémonie digne

     C'était la France des grands moments

     

     

    Par Saad Khiari

    Auteur, spécialiste de l'Algérie

     

    La cérémonie d'hommage aux victimes des attentats de Paris a ému François Hollande, mais aussi de nombreux Français. Saad Khiari, auteur et spécialiste de l'Algérie fait partie de ceux-là. S'il a été touché par l'interprétation de "Quand on a que l'amour" de Jacques Brel, il l'affirme : lui n'a pas que de l'amour, il a aussi de la fraternité.

    Comme beaucoup de Français, j’ai pleuré vendredi en suivant la cérémonie de la cour des Invalides. C’était beau, digne et plein d’émotion. C’était la France des grands moments. Belle comme toujours, belle comme chaque fois qu’elle se retrouve.

    J’ai pensé : c’est fou ce que c’est beau, la France, quand elle redevient de gauche. Quand elle rassemble les siens, tous les siens.

     

    "La France a du talent quand elle ne fait pas la guerre" 

    J’ai pensé au poète algérien Malek Haddad, amoureux de Saint-Germain-des-Près, compatriote de Kateb Yacine, Kamel Daoud, Boualem Sansal et Yasmina Khadra. Comme eux, fou à lier d’amour pour la langue française, il avait écrit au plus fort de la guerre d’Algérie :

    "C’est fou ce que la France a du talent quand elle ne fait pas la guerre".

    Il pensait à la guerre coloniale bien sûr. Il aurait sûrement ajouté :

    "C’est fou ce que la France a du talent quand elle chante la liberté".

    Quand tout le monde se sent Français, quand tout le monde se sent blessé, quand tout le monde se sent meurtri.

    J'ai de l'amour et de la fraternité 

    Oui, c’est fou ce que c’est beau, la France, quand elle chante l’amour et même quand elle pleure d’amour pour ceux qu’elle a perdus, par un soir de novembre, sous le tonnerre de la mitraille et des balles aveugles.

    Et puis cette cour vide et pleine à la fois ; une tombe à ciel ouvert et le silence aux morts. Et l’ami Jacques Brel. Et la France qui n’a que l’amour à "offrir à ceux-là dont l’unique combat est de chercher le jour", "pour qu’éclatent de joie chaque heure et chaque jour".

    Mais moi, je n’ai pas que l’amour. J’ai aussi de la fraternité. À cœur ouvert et par poignées. À étouffer des poitrines et à chavirer ensemble dans une bruyante farandole, la main dans la main, au rythme des musiques du monde. Les barbares ont semé la mort. Une mort qui n’a pas fait le tri.

    Ils n’aiment pas la musique, les terrasses, la jeunesse et l’avenir. Ils n’aiment que la mort.

    J’ai peur du retour de la nuit 

    Mais je n’ai pas que de la fraternité. J’ai aussi de la joie plein ma besace. À semer le rire par échos et le bonheur par éclats, à faire peur au malheur et fuir les barbares. Je voudrais que la joie demeure, que l’amour nous étreigne et que nous protège la fraternité.

    Je ne voudrais plus qu’on se quitte. Je ne voudrais plus qu’on s’oublie. Je ne voudrais pas que les lampions s’éteignent parce qu’il y a encore des ombres qui rôdent, qui n’aiment pas qu’on s’aime, qui n’aiment pas les mosquées, qui n’aiment pas l’arc-en-ciel, qui n’ont pas les mêmes larmes, qui n’ont pas les mêmes rires et qui détestent la farandole.

    Si je n’ai pas que l’amour, j’ai aussi peur du retour de la nuit et je ne peux rester trop longtemps éveillé. Alors dites autour de vous que j’ai en moi des millions de colombes qui pour rien au monde ne redeviendraient oiseaux. 

    Saad Khiari
     


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    « Guerre d’Algérie, l’année du 60e

    anniversaire »

     

    « Guerre d’Algérie, l’année du 60e anniversaire »

     

    François FENETEAU, 

    Loire Authion 

    « 19 mars 2022, 60e anniversaire du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie. Cérémonie à l’Arc de Triomphe en l’absence du président de la République ! Le président a alors promis une grande commémoration aux Invalides, le 18 octobre 2022, pour le 23e anniversaire de la reconnaissance de « Guerre d’Algérie » en lieu et place de « maintien de l’ordre » titre officiel et édulcoré employé jusqu’alors.

    « 18 octobre 2022, reportages sur les chaînes d’information, rien ! Silence assourdissant dans les médias ou presque. Pourquoi ce service ultra-minimum pour un 60e anniversaire ?

    « C’est que, les mots qui dominent en cette année 2022, ne sont pas commémoration, devoir, reconnaissance, mais inflation, grèves, pétrole, gaz. Hélas, nous n’avons ni pétrole, ni gaz, mais les Algériens en ont. Alors le gouvernement fait profil bas. M. Macron va faire la quête à Alger en avalant quelques couleuvres, et dix jours plus tard, c’est la première ministre qui fait le même pèlerinage, pour du gaz, on n’est pas à une humiliation près, donc on met en sourdine les commémorations pour faire plaisir à Alger qui jubile ! Vous les 1 500 000 appelés du contingent, qu’on a si bien su trouver et expédier de l’autre côté de la Méditerranée, quand on avait un besoin urgent de vous, et qui avez répondu présent, vous qui n’avez pas eu d’enfance dans la France occupée, ni de jeunesse qu’on a gâchée avec 27 mois de crapahute dans les djebels algériens, vous les 23 000 soldats morts là-bas à 20 ans pour la plupart, vous êtes des laissés-pour-compte que l’on méprise.

    « De compromissions en bassesses, gageons que l’on finira pour ne pas fâcher Alger, de nous imposer la vision algérienne de l’histoire de la guerre d’Algérie et puisque le cynique et à l’ordre du jour, nous nous rendons compte que nous les anciens combattants gênons dans le paysage politique, nous sommes la mauvaise conscience de tous les gouvernements successifs, heureusement pour eux que nous sommes âgés pour l’immense majorité entre 80 et 90 ans et que nous sommes des dinosaures en voie d’extinction.

    « Chers Angevins, le 18 octobre le préfet de Maine-et-Loire et le Maire d’Angers ont dévoilé une plaque à la mémoire, entre autres, les plus de 250 jeunes angevins tombés au combat en Algérie (Eugène Cochet 1er soldat tué de la guerre d’Algérie à Batna le 1er novembre 1954 au dernier au printemps 1963) Cette plaque est apposée à Angers au pied de la tour Saint-Aubin là où les cercueils des jeunes Angevins tués en Algérie étaient exposés avant d’être rendus à leurs familles.

    « Il serait bon que toutes générations confondues vous vous y rendiez pour en lire le texte et vous y recueillir c’est le plus bel et sincère hommage que vous puissiez leur rendre. Merci ! »

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/le-courrier-de-l-ouest/co-courrier-des-lecteurs/guerre-dalgerie-lannee-du-60e-anniversaire-33beb7a5-51d4-4218-8665-136f02b6f3f6 

     

    Joseph Estoup : ancien légionnaire

    en Algérie, putschiste et décoré

    de la légion d’honneur 

     

     

    « Guerre d’Algérie, l’année du 60e anniversaire »

     

    Régulièrement, lorsque le sujet de la guerre d’Algérie est abordé, les médias et la droite répètent qu’il ne faut pas faire de «repentance» : ce serait de l’histoire ancienne, et la France n’aurait pas à s’excuser pour la colonisation. Une façon d’occulter toute l’histoire du conflit et de ses crimes. Dans le même temps, le pouvoir vient de réhabiliter et de décorer un ancien légionnaire, partisan de l’Algérie française et putschiste.

    Avril 1961. La Guerre d’Algérie touche à sa fin, après un véritable bain de sang. L’extrême droite refuse d’abandonner l’Algérie française. Un groupe terroriste, l’OAS, multiplie les attentats et tue des milliers de personnes. En Algérie, le 21 avril 1961, des généraux organisent un coup d’État contre la République. Ils veulent imposer par la force un régime colonial proche du fascisme. Le putsch est un échec, car l’armée ne suit pas en métropole. De Gaulle reste au pouvoir, mais la situation est très tendue.

    Parmi les fers de lance du coup d’État, le 1er Régiment Étranger de Parachutistes – REP. Une branche de la Légion dans laquelle se trouve le capitaine Joseph Estoup. Le capitaine est arrêté pour «rébellion», dégradé, condamné à de la prison avec sursis et perd le droit de vote. Il sort de l’armée. Une peine relativement clémente pour un artisans d’un coup d’État militaire.

    30 avril 2022. 61 ans plus tard, Joseph Estoup est fait commandeur de Légion d’honneur. Un putschiste décoré par l’armée avec l’approbation du gouvernement Macron. Lors de la cérémonie, il a déclaré à la Légion : «je veux vous dire ma reconnaissance, mon affection et ma fidélité». Il est désormais pleinement pardonné. Le soldat à la retraite occupait la place d’honneur lors de la célébration la plus importante de la Légion étrangère, la fête de Camerone.

    Non seulement les crimes d’État commis en Algérie n’ont jamais été punis, mais un ancien partisan de l’Algérie Française est décoré. N’oublions pas ce que ces soldats ont fait de l’autre côté de la Méditerranée. En particulier les «paras», dont faisait partie ce capitaine.

    Joseph Estoup était venu témoigner lors du procès du lieutenant Godot, qui avait participé au putsch avant de rejoindre l’OAS : «Monsieur le président, en langage militaire on dit “faire du renseignement”, en langage du monde on dit “presser de questions”, en français on dit “torturer”. Je déclare sous la foi du serment, et personne en arrière de cette barre n’osera me contredire, que le lieutenant Godot, comme des centaines de ses camarades, a reçu l’ordre de torturer pour obtenir des renseignements !» Il avait aussi déclaré : «C’était la croisade et les croisades de tous les temps se ressemblent». Une façon de justifier les crimes des militaires.

    En 2022, le pouvoir décore un soldat qui a tenté de renverser la République, et proclame dans le même temps que la religion musulmane serait une menace pour la démocratie, et dissout des associations pour de simples propos ou appels à manifester, au nom de la lutte contre le «séparatisme» et de la «protection de la République». Double discours ahurissant.

    SOURCE : joseph estoup : ancien lÉgionnaire en algÉrie, putschiste et dÉcorÉ de la lÉgion d’honneur –  Info Libertaire 


     

    Histoire : Les derniers résidus

     de l’Algérie française

    L’Histoire bégaie : un ancien légionnaire, capitaine lors du putsch de 1961, élevé dans l’Ordre de la légion d’honneur en avril dernier, 61 ans après avoir fomenté contre l’Etat. à Perpignan, les anciens de l’OAS, regroupés au sein de l’Adimad ont honoré leurs criminels de guerre. 

    En avril dernier, le sujet avait été traité sous forme presque émouvante par la chaîne privée TF1 : «Le capitaine Joseph Estoup avait été condamné en 1961 pour rébellion.

    Son unité participait alors à un coup d’Etat contre le président de Gaulle. 61 ans plus tard, il a été fait commandeur de Légion d’honneur. 73 ans après avoir endossé pour la première fois l’uniforme militaire, le capitaine à la retraite Joseph Estoup (…) occupait la place d’honneur lors de la célébration la plus importante de la Légion étrangère, la fête de Camerone.

    Et à l’officier de s’exprimer sans le moindre regret sur sa participation au coup d’Etat contre le pouvoir français incarné alors par le général de Gaulle. Aucun remord, aucune remise en cause de s’être laissé entraîner dans une action profondément anti-républicaine avec son unité - le 1er régiment étranger de parachutistes (REP).

    Au journaliste, il dit : «On était arrivé à un point de saturation qui fait que personne n’a eu envie de dire non». Dégradé et perdant son ruban de la Légion d’honneur, suspendu de ses droits civiques, emprisonné, il avait été réhabilité en 1982. Et c’est le président Chirac qui l’avait élevé comme officier de la Légion d’honneur.

    «Un scandale pour la république» 

    Pour Henri Pouillot de l’Association républicaine et anciens combattants (ARAC), cette remise de la légion d’honneur à un ancien militaire putschiste de l’armée coloniale pendant la guerre d’Algérie est un «scandale» : «Donc, aujourd’hui, un homme qui a tenté de renverser la République, se voit promu au plus haut grade de la Légion d’honneur, après en avoir été déchu il y a 61 ans de celui de chevalier de cette Légion d’Honneur.

    Quel exemple, quel scandale !!! pour les valeurs de notre République. Appelé à cette époque à l’armée, (j’étais affecté en Algérie juste quelques mois plus tard), c’est pour une bonne part grâce à la résistance des appelés du contingent que ce putsch a échoué. 

    Quelle insulte à ces jeunes d’alors, qui ont perdu plus de deux ans de leur jeunesse, pour cette guerre injuste, qui ont évité que la République Française bascule dans une dictature militaire». Jean-François Gavoury, fils du commissaire Gavoury assassiné par l’OAS à Alger, s’est insurgé contre cette distinction imméritée : Jusqu’à sa mort, «mon père se portait bien de n’être titulaire d’aucune décoration à titre civil ou militaire. (…) Par lettre du 22 juin 1961, Louis Joxe, alors ministre d’Etat chargé des affaires algériennes, a soumis au général Georges Catroux, grand chancelier, un projet de décret de nomination dans l’Ordre national de la Légion d’honneur à titre posthume le concernant : le texte sera signé le 4 août 1961 (…) L’envie me prend de saisir le chef de l’Etat d’une demande tendant au retrait du décret précité du 4 août 1961.

    Au-delà de ces considérations, une réflexion s’impose sur la juxtaposition des termes ‘‘Ordre’’, ‘‘Légion’’ et ‘‘Honneur’’». En effet, ajoute M. Gavoury, «l’on ne saurait soutenir que la Légion s’est honorée, avec M. Estoup (et - hélas - tant d’autres), en bravant l’autorité de la loi et l’ordre démocratique».

    Perpignan, la stèle de l’OAS 

    Jeudi 2 juin, le préfet des Pyrénées-Orientales a pris un arrêté interdisant toute réunion dans et autour d’un cimetière de Perpignan prévu mardi 7 juin.

    C’est ce que rapporte le journal régional L’Indépendant : «Compte tenu de la sensibilité du contexte local et la détermination des protagonistes, tout rassemblement, quels qu’en soient les organisateurs, aux abords ou à l’intérieur du cimetière du Haut-Vernet, à Perpignan, présente un risque sérieux et grave de troubles à l’ordre public», détaille le quotidien qui raconte le «duel à distance entre partisans et opposants de l’Algérie Française».

    L’expression du journaliste paraissant tellement désuète soixante ans après la sanction d’un long combat qui a rendu son indépendance à l’Algérie : «Partisans et opposants de l’Algérie française se sont affrontés au jeu du chat et de la souris pour défendre leur vision de l’Histoire, malgré la présence des forces de l’ordre».

    «Une poignée de personnes ont répondu à l’appel de l’Adimad-Mraf pour déposer une gerbe au pied d’une stèle controversée marquant la date anniversaire de l’exécution de deux membres de l’OAS, condamnés à mort par la justice française pour l’assassinat d’un fonctionnaire».

    Comme sur l’air célèbre du ‘‘On ne regrette rien’’ des soldats regagnant leur casernes en avril 1961 ; un des responsables de l’ex-OAS a réitéré : «On n’a fait que défendre un patrimoine français et ce que nos pères avaient créé en Algérie.

    Si c’est un crime, alors nous sommes des criminels». Le journaliste de L’Indépendant estimant que le discours était «teinté de remarques racistes ou homophobes».

    Des opposants à ce rassemblement, menés par l’Association nationale des Pieds noirs progressistes, ont protesté par des banderoles pour manifester leur hostilité à une initiative qu’ils considèrent être «une apologie de crime de guerre». Ils militent depuis plusieurs mois pour que la «stèle érigée en 2003 dans le cimetière perpignanais soit déplacée dans un lieu privé et remplacée par un monument rendant hommage à tous les disparus de la Guerre d’Algérie». 

    SOURCE : https://elwatan-dz.com/index.php/histoire-les-derniers-residus-de-lalgerie-francaise 

    " Cliquez sur ce lien pour voir une vidéo concernant la remise de la Légion d'honneur à l’ancien putschiste et membre de l’OAS ESTOUP ce sera ma conclusion. Vous devrez attendre la fin d'une pub, mettre le son et aussi vous mettre en plein écran et lorsque vous aurez visualisué la vidéo vous devrez tout arrêter car des vidéos, sans rapport suivent. Je vous souhaite une bonne lecture de cette HONTE française parmi des milliers d'autres."

    Michel Dandelot

    Légion étrangère : l'émotion d'un officier pardonné par l'Armée | TF1 INFO 


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    Marseille : le maire rebaptise

    une école portant le nom

    d’un colonisateur de l’Algérie

      Marseille : le maire rebaptise  une école portant le nom  d’un colonisateur de l’Algérie

    Le maire de Marseille, Benoît Payan, n'appelle pas pour autant à oublier le maréchal Bugeaud, dont les crimes « ne doivent pas être effacés de notre mémoire », selon lui. AFP/Christophe Simon© AFP/Christophe Simon

    « Cette école de Marseille portait le nom d’un bourreau. Aujourd’hui nous lui donnons celui d’un héros », a annoncé le maire,

    Benoît Payan. L’école « Bugeaud », maréchal français ayant participé à la colonisation de l’Algérie, a été officiellement renommée « Ahmed Litim », du nom d’un tirailleur algérien, ce jeudi, a-t-on appris auprès de la mairie. « Aujourd’hui, nous lui donnons un nouveau nom, celui d’un tirailleur algérien, celui d’un héros qui a donné sa vie pour libérer notre ville », a précisé le maire socialiste Benoît Payan sur Twitter, publiant une photo de la nouvelle plaque. L’école Ahmed Litim, située dans le très populaire troisième arrondissement de Marseille, portait jusqu’à présent le nom d’un colonisateur de l’Algérie, le maréchal Bugeaud, dont les crimes « ne doivent pas être effacés de notre mémoire », a mis en garde Benoît Payan. « Donner aux enfants l’exemple d’un héros » « L’Histoire de la France, c’est aussi celle de Bugeaud, de la colonisation ou de la collaboration. Cette histoire, nous continuerons de l’enseigner et de l’apprendre à nos enfants ». Mais la ville a choisi « de donner aux enfants de Marseille l’exemple d’un héros plutôt que celui d’un bourreau », selon les mots du maire. L’histoire d’Ahmed Litim, a raconté le maire lors de la cérémonie de dénomination, c’est celle « d’un enfant d’Algérie (…) engagé, très jeune, dans l’Armée d’Afrique », mort le 25 août 1944, fauché par un obus allemand, en participant à libérer la ville. « Nous saluons la position de la ville de Marseille qui a consisté à débaptiser l’école Bugeaud », a réagi Samia Chabani, du centre de ressources sur l’histoire et les mémoires des migrations à Marseille, Ancrages. L’association milite pour « que les civils ou militaires auteurs de violences et de guerre coloniale ne soient plus honorés dans l’espace public », et demande notamment que les associations valorisant l’histoire et « les mémoires des descendants des migrations postcoloniales » soient représentées à la commission des noms de rues.

      Marseille : le maire rebaptise  une école portant le nom  d’un colonisateur de l’Algérie

    Cliquez sur le lien ci-dessous pour voir une vidéo et l’explication du maire de Marseille :

    Marseille: une école du 3e arrondissement rebaptisée du nom d'Ahmed Litim, tirailleur algérien (bfmtv.com)

      Marseille : le maire rebaptise une école portant le nom d’un colonisateur de l’Algérie

    Débaptiser l’école Bugeaud c’est bien !

    Et le nom de la rue ?

      Marseille : le maire rebaptise une école portant le nom d’un colonisateur de l’Algérie

    Ce matin, du 10 novembre 2022, un hiver marseillais ensoleillé, les lueurs d’espoir ne sont pas au rendez-vous.

    Benoit Payan, maire de Marseille, a inauguré l’école Ahmed Litim, caporal au 7e régiment de tirailleur algérien, mort le 25 août 1944 lors de l’assaut vers le Fort Notre Dame au cours de la campagne militaire de libération de la ville contre les occupants nazis.

    Cette école portait jusque-là, le nom du Maréchal Bugeaud idéologue raciste et criminel, théoricien et praticien bourreau des « indigènes» algériens  qu’il a soumis à une guerre totale, aux massacres, aux déportations, aux razzias, aux « enfumades » et aux destructions de villages livrées aux flammes par ses armées.

    Cela fait plusieurs années que des associations* mènent des actions pour exiger que soit remise en cause la présence dans l’espace public des noms de criminels de guerre tels que Bugeaud, Cavaignac et bien d’autres. Ces noms ont été choisis par les équipes municipales à une époque où le colonialisme était la doctrine de la République, pour promouvoir les « valeurs » portées par ces personnages. Il est intolérable que cette situation puisse durer encore. L’inauguration de l’école Ahmed Litim est un pas important si cela précède une remise en cause plus générale dans notre ville. Le nom de Bugeaud ne figurera plus au fronton de l’école aux côtés de la devise « liberté, égalité, fraternité », mais son adresse est 12, rue Bugeaud, cela reste un problème !

    Nous n’avons pas été invités, mais nous avons décidé d’être présent-e-s à la cérémonie de ce jeudi 10 novembre. Si les paroles d’hommage au soldat algérien venu mourir pour la libération de la ville sonnaient juste, de même que la dénonciation des crimes du militaire Bugeaud, nous  avons aussi remarqué que l’action des associations n’était pas mentionnée par le maire, comme s’il avait décidé ça, tout à coup, de sa propre initiative. 

    Bien plus, nous avons été choqués de voir cités à cette cérémonie le CRIF et le FSJU, associations qui soutiennent et tentent de légitimer la politique coloniale de l’état israélien qui mène encore aujourd’hui une politique d’apartheid vis-à-vis des populations palestiniennes. En effet la présence de ces deux associations  nous amène à penser que le discours tenu  est en contradiction manifeste avec la réalité de la poursuite du colonialisme que par ailleurs, Monsieur le Maire, vous déclarez dénoncer.

    Il nous faut encore renforcer la mobilisation si nous ne voulons pas que cette cérémonie soit un simple alibi pour laisser tout le reste en l’état, voire pire. 

    Nous faisons confiance aux collectifs militants pour poursuivre une riposte à la hauteur des enjeux et qu'ils  viennent inventer de nouvelles manières d’habiter cette ville.

    * Notamment le collectif culture des états généraux de Marseille.

    SOURCE : https://guidedumarseillecolonial.org/debaptiser-l-ecole-bugeaud-c-est-bien-et-le-nom-de-la-rue?fbclid=IwAR2AGzwf9QU8prqD31fp8s4yS7ORTaZi4ZuZjkVWyEQQoYFjtquhhydlqOo 


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    Retrouvons-nous ce dimanche

    13 novembre à République

    pour dire "Non au racisme

    et aux idées d'extrême-droite

     

      Retrouvons-nous ce dimanche  13 novembre à République  pour dire "Non au racisme  et aux idées d'extrême-droite

     

    Après les insultes racistes proférées par le député RN Grégoire de Fournas contre le député Carlos Bilongo, symptômes de l'offensive réactionnaire de ce parti, retrouvons-nous ce dimanche 13 novembre à République pour dire "Non au racisme et aux idées d'extrême-droite". Nous dirons notre refus du racisme, notre conscience de la nocivité du progrès des idées d'extrême-droite sur le quotidien de millions de personnes et notre indignation que le bureau de l'Assemblée nationale ait proposé que le FN/RN puisse présider un groupe d'études "Antisémitisme", en accompagnement de la stratégie de banalisation de ce parti aux origines collaborationnistes.

    Avec SOS Racisme, maintes organisations et Carlos Bilongo, qui sera présent à nos côtés, soyons nombreuses et nombreux à marcher ce dimanche.

    Dominique Sopo

    Patatras !

    Ça pique, ça coince, ça grince : ça leur troue l’arrière train et les gratte tout partout. Alors ça sort par la bouche : leur morgue raciste avec les aigres humeurs de leur bile malade. Tels auront pourtant tout fait pour étouffer la manif de dimanche avant qu’elle ait lieu, pour tuer dans l’œuf l’élan de solidarité et de fraternité qu'ils sentaient frémir... autour de cette date, le 13 novembre, et de ce mot d’ordre : toutes et tous dans la rue contre l’islamophobie, contre les idées d’extrême droite et tous les racismes.

    Les bavard.es appointé.es, les taulard.es des médias à la solde de l’extrême droite mainstream vont sortir le grand jeu avec les épouvantails barbus en forme de grands méchants salafistes et de terroristes. Attention les gens, qui sera vu sur le bitume défilant à côté d’une femme voilée incarnera un signe fort d’islamo-gauchisme à ficher S ! Tels auront menacé, fulminé, accusé et condamné d’avance au tribunal zemouriens des braves français de France, tels ont enrôlé des musulman.es de service pour servir leur soupe amère avec des vrais morceaux de haine de soi dedans.

    Patatras ! Ces pathétiques efforts pour réchauffer coûte que coûte le climat islamophobe que les éditorialistes et leurs ami.es politiques espéraient profondément installés dans le pays auront échoué. La manifestation aura lieu et elle sera réussie. Il y aura du monde, et la foule diverse qui sera à République sera tout simplement paisible bien que déterminée, familiale, joyeuse et fraternelle. Les manifestant.es souriront et chanteront, ravi.es de se voir ensemble, côte à côte, réuni.es. En fait, rien d’exceptionnel, dans la vraie vie, celle qui ne passe jamais à la télé, les habitant.es des quartiers, des villes de banlieues vivent au jour le jour côte à côte et réuni.es dans un respect in globo des différences. Mais ce dimanche, tels seront là, dans la capitale qui les rejette si souvent, et soudain visibles.

    Mince, se diront aussitôt les éditorialistes et leurs ami.es politiques : ça commence à se voir nos mensonges. Et tels se souviennent des vieilles ficelles de leurs inspirateurs : plus le mensonge est gros, plus il passe. Alors, tels en remettent une couche. Après avoir vainement tenté de retenir la vague de solidarité, tels se pincent aujourd’hui le nez en prétendant qu’elle pue. Les fourbes patentés accusent les manifestant.es d’ignominies fantaisistes et autres complicités imaginaires avec des assassins. La solidarité, tels ne la comprennent pas : ça leur donne des allergies.

    Le vieux monde s’effondre : celui, rance, d’une société colonialiste, raciste, islamophobe. Derrière le voile tendu par les médias officiels pour dissimuler la vérité populaire, il y a des femmes et des hommes bien décidé.es à ne pas se laisser pourrir la vie par les manipulateurs d’opinion. Demain dimanche nous serons là pour le dire à haute, forte et intelligible voix : l’islamophobie, sous tous ses aspects, ça suffit !

    Bien sûr ceux qui ont colonisé l’Algérie pendant 132 ans, faisant 6 millions de victimes musulmanes l’ont vraiment amer en voyant que les descendants de ces victimes auront réussi une remarquable manifestation contre l’islamophobie et tous les racismes dans ce pays qu’ils aiment tant la France. Patatras !!!

    Magnifique hommage à l'amour qui unit au-delà des couleurs de peau, des histoires respectives et des confessions diverses et variées, l'humanité universelle dans ce qu'elle a de plus beau : son sort commun et son envie de vivre en harmonie, en douceur avec toutes et tous et chacune et chacun. Athées et catholiques, juifs et musulmans, agnostiques, jeunes, vieux, militants, citoyens... tous ensemble pour faire France de tout cœur, La France belle et rebelle de notre regretté Jean Ferrat, la France de La Révolution Française avec l'universalisme de sa devise républicaine "LIBERTÉ, EGALITE, FRATERNITÉ. Fier de vous toutes et tous qui aurez manifesté demain dimanche à Paris et honte aux rageux fascistes, "fauxsialistes" et leurs valets médiatiques qui, une fois encore, auront raté le train de l'Histoire. 

    Michel Dandelot 

      Retrouvons-nous ce dimanche  13 novembre à République  pour dire "Non au racisme  et aux idées d'extrême-droite

     

    Nous étions plusieurs centaines sur la place de la République pour entourer Carlos Bilongo et dire "Non au racisme et aux idées d'extrême-droite". Au-delà de cette 1ère réponse de rue de la société civile aux propos racistes du député RN Grégoire de Fournas, le combat doit se développer. 

      Retrouvons-nous ce dimanche  13 novembre à République  pour dire "Non au racisme  et aux idées d'extrême-droite


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    Nouveau rassemblement pacifiste

    à Primelin pour le 11-Novembre

    Nouveau rassemblement pacifiste à Primelin pour le 11-Novembre

    Vendredi 11 novembre, le rassemblement aura lieu devant le monument aux morts pacifiste de Primelin ; le seul du Finistère. (Photo d’archives Le Télégramme)

    Ce 11 novembre 2022, un appel

    au rassemblement pour la paix

     à Primelin

    Nouveau rassemblement pacifiste à Primelin pour le 11-Novembre

    Claude Le Moguen, secrétaire de Libre pensée 29 (LP29), Denise Le Bars de la Ligue des droits de l’Homme, Martine Subtil, présidente de LP29, Pascal Gouerou, de la CNT, Christian Colimard, du Mouvement de la Paix, appellent au rassemblement à Primelin. (Le Télégramme/Alexis Souhard)  

    Vendredi 11 novembre, plusieurs associations appellent à se rassembler devant le monument aux morts de Primelin en faveur de la paix et de la réhabilitation des 639 fusillés de la Grande guerre.

    « À bas la guerre ! » : ce sera le sens du message porté lors du rassemblement pacifiste prévu devant le monument aux morts de Primelin, le vendredi 11 novembre, dès 11 h 45. Plusieurs organisations (Libre pensée 29, Ligue des droits de l’homme, Confédération nationale du travail, Mouvement de la paix, Université européenne de la paix, Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre et Association républicaine des anciens combattants) s’associent pour cet événement annuel.


    Nouveau rassemblement pacifiste à Primelin pour le 11-Novembre

    Nouveau rassemblement pacifiste à Primelin pour le 11-Novembre

     Nouveau rassemblement pacifiste à Primelin pour le 11-Novembre

     Nouveau rassemblement pacifiste à Primelin pour le 11-Novembre

    « Faire reconnaître le non-sens des guerres ». Voilà ce qui pousse depuis plus de vingt ans La Libre-Pensée 29 à organiser un rassemblement qu’elle souhaite « pacifiste » et « internationaliste », chaque 11-Novembre. Une cérémonie toujours imaginée à Primelin, seule commune du Finistère (il y en a environ 200 en France) à posséder un monument aux morts pacifiste, « sur lequel il n’y a aucune notion de guerre, aucune notion de gloire dans la guerre », expose Martine Subtil, présidente de l’association.

    Une association qui organise ce rassemblement au côté de plusieurs partenaires. La Ligue des droits de l’Homme, les Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre, l’Association républicaine des anciens combattants, la Confédération nationale du travail, le Mouvement de la paix et l’Université européenne de la paix appellent, en effet, eux aussi, au rassemblement, ce jour-là, dans le Cap-Sizun.

    « Réhabiliter les 639 fusillés pour l’exemple »

    Les co-organisateurs auront, également, à cœur, jeudi, de réclamer « la réhabilitation des 639 fusillés pour l’exemple, qui ne méritent pas d’avoir été tués par des balles françaises », appuie Martine Subtil. Des soldats exécutés entre 1914 et 1916 sur décision des conseils de guerre spéciaux, pour désobéissance. « Certains étaient de vrais rebelles à la guerre. Ils avaient toute leur conscience et refusaient de répondre aux ordres car ils se rendaient compte que c’était une boucherie. D’autres étaient prostrés. Physiquement, ils ne pouvaient pas y aller car ils avaient peur », poursuit la présidente, qui « espère cette année un dépôt de loi pour les réhabiliter collectivement ».

    Une présidente qui, par ailleurs, dit s’inquiéter « de la militarisation des sociétés, avec, par exemple en France, le Service national universel (…) dans lequel il y a une grosse symbolique militaire », déplore-t-elle.

     

    Le 11 novembre à Millau, Primelin

    et ailleurs, demandons la réhabilitation

     des fusillés pour l’exemple

    Chaque année, le 11 novembre est l’occasion de rendre hommage aux millions de combattants français mort au combat pendant la Grande Guerre, de 1914 à 1918. Parmi ces derniers, plusieurs centaines de soldats ont été condamnés et fusillés par la justice militaire française pour des raisons transformées officiellement en « refus de monter au front », « désobéissance », ou encore « insubordination ». On les a appelés « les fusillés pour l’exemple ». À l’exception d’une quarantaine réhabilités jusque dans les années 1930, ces « fusillés pour l’exemple » ne sont toujours pas reconnus en tant que combattants, et restent donc effacés de la mémoire officielle.

    Depuis plusieurs années pourtant, des associations et des citoyens français ont décidé de les sortir de l’oubli et de demander leur réhabilitation. C’est le cas notamment de la 4acg qui, en compagnie d’autres associations, participera à des cérémonies en leur mémoire.

    A Primelin, dans le Finistère, entre Audierne et la Pointe du Raz, la 4acg participera, avec la Ligue des Droits de l’Homme, l’ARAC, la Libre Pensée, la Confédération nationale du travail (CNT), le Mouvement de la Paix et l’Union européenne de la Paix, au rassemblement qui se tiendra à 11h45 devant le monument aux morts pacifiste du Cap-Sizun. Durant la cérémonie, un membre de la 4acg, Jill Quilleveré, prendra la parole.

    A Millau, dans l’Aveyron, un dépôt de gerbe honorera la mémoire de ces soldats morts sous les balles de leurs compagnons d’armes. Là encore, la 4acg sera accompagnée d’autres associations, notamment la Ligue des Droits de l’Homme, la Libre Pensée, et l’Association nationale des combattants et ami-e-s de la Résistance (ANACR). Le rassemblement aura lieu le 11 novembre à 11h15 dans le Parc de la Victoire à Millau.

     

    "La paix totale"

    Nouveau rassemblement pacifiste à Primelin pour le 11-Novembre

     

    Il y a 104 ans, le 11 novembre 1918, prenait fin la première guerre mondiale. Plus de 4 années au cours desquelles plusieurs millions de soldats, entre 20 et 30 ans pour la plupart, perdirent la vie ou pour ceux qui survécurent, gardèrent des séquelles morales et physiques irréparables causées par ce que l’on appela «la guerre totale». Chaque village a son monument aux morts. Chaque famille a un grand-père ou un arrière grand-père qui a vécu cet abîme de l’humanité et de la raison. Parisien, je suis à chaque fois saisi, boulevard de Ménilmontant, en contemplant sur le mur extérieur du cimetière du Père Lachaise, sur une distance de 300 mètres, écrits les uns en dessous des autres, en écriture serrée, les noms des soldats tués pendant le conflit mondial. Des noms à l’infini. Une génération entière de gisants. Et il n’y a là que les soldats parisiens…

    Cette journée du 11 novembre est d’abord pour eux. Elle est aussi l’occasion de rappeler que le travail historique doit sans cesse se renouveler pour mieux comprendre et analyser comment les rivalités entre puissances coloniales, dans le contexte d’un capitalisme en plein essor rongé par des nationalismes exacerbés, ont rendu possible ce qui restera comme l’une pires tragédies de l’histoire de l’humanité. Ce travail historique, et le devoir de justice, doivent permettre aussi de réhabiliter définitivement tous ceux que l’on a appelés «les fusillés pour l’exemple». N’oublions pas que le merveilleux film de Stanley Kubrick, «Les sentiers de la gloire» qui traite cette question, sorti en 1957, ne fut autorisé en France qu’en 1975. Les nostalgiques de l’empire colonial français, qui, aujourd’hui encore, tentent de réhabiliter Pétain, Général à l'époque, n’ont malheureusement pas désarmé.

    Ce 11 novembre doit devenir plus que jamais une journée pour l’avenir. Cet avenir nous le voulons aux couleurs de la paix, de «la paix totale». Il est urgent de sortir des logiques de domination d’un capitalisme qui, pour ne plus être en plein essor mais en totale décrépitude, n’en est pas moins dangereux, au contraire. Les forces progressistes et émancipatrices qui se mobilisent partout dans le monde sont des points d’appui pour cela est la priorité est de les soutenir, de leur dire qu’elles peuvent compter sur notre action. L’ère de la démocratie peut s’instaurer, en sortant, dans les actes, comme dans les paroles, des postures «martiales», qui se conjuguent toujours avec l’expression de la puissance et de la contrainte.

    Nous ne sommes pas en guerre, mais elle menace à nouveau, et nous ne voulons plus la connaître.

    «Je donne à mon espoir tout l'avenir qui tremble comme une petite lueur au loin dans la forêt» a écrit, en pleine guerre, Guillaume Apollinaire soldat.

    C’est cette "petite lueur" qui nous anime et nous fait avancer, avec sur les lèvres, un vers du poète Guillaume Apollinaire et un discours de Jaurès.

    Pierre Laurent

    La Chanson de Craonne


     




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    Perpignan : quand Aliot met

    à l’honneur l’OAS

     Perpignan : quand Aliot met à l’honneur l’OAS

    Retour en arrière, c’était au mois de juillet 2022 : Fin de la « dédiabolisation » ? Le maire RN/FN de Perpignan, fort de la poussée électorale de son parti, a célébré à sa façon, le week-end dernier, le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. 

    Le para tortionnaire Denoix de Saint-Marc et les généraux OAS Zeller et Jouhaux qui, en 1961, ont fomenté un putsch militaire pour maintenir l’Algérie française, ont été nommés «citoyens dhonneur de la ville». Pierre Sergent, chef des tueurs de l’OAS métropole (avant de devenir député du FN), aura, lui, une place à son nom. Un retour aux sources et... une apologie du colonialisme raciste et du terrorisme réactionnaire!

    Pour eux, la guerre d’Algérie n’est pas finie

    Louis Aliot a proclamé Perpignan «capitale des Français dAlgérie». Il n’a jamais caché vouloir faire de Perpignan une vitrine du RN et, au-delà, un tremplin pour le pouvoir central. Aliot, qui, en juillet 2021, avait accueilli le congrès du RN intronisant Le Pen à la présidentielle, offrait l’hospitalité, cette fois-ci, du 24 au 26 juin, au congrès du Cercle algérianiste, une bande réactionnaire de ­«­nostalgéristes», après avoir alloué à lantenne locale dudit cercle une subvention municipale «de fonctionnement» de 100000 euros. Ainsi que 3,7 millions pour réhabiliter le site qui abrite son très révisionniste «Centre national des Français d’Algérie», à la gloire du «bon vieux temps de la colonie» (où lon sentendait si bien entre Français et « Arabes »!) – dans une ville qui suinte la ­pauvreté et le délabrement.

    Aliot instrumentalise ici la «nostalgie» dune frange des Pieds-Noirs, tout comme l’extrême droite d’alors avait instrumentalisé le désespoir des «petits blancs » dAlgérie, et tout comme lextrême droite daujourdhui instrumentalise le désespoir dune partie des couches populaires – dont tous les malheurs viendraient de l’«Autre», à la peau pas très blanche et à la religion pas très catholique. Car, loin d’être une histoire passée, cette exaltation de lAlgérie française – selon les fascistes «bradée» (par la droite comme par la gauche) – est une exaltation ultranationaliste et raciste de la France actuelle. Une France qui serait bradée et menacée de déclin par la droite et la gauche, et tout particulièrement par leurs politiques insuffisamment répressives à l’égard des «Arabes» qui, venuEs dAlgérie et d’ailleurs, auraient submergé «nos» quartiers populaires, et aussi des migrantEs qui «nous» menaceraient dun «grand remplacement».

    Pour les Aliot, Le Pen et autres Zemmour, la guerre d’Algérie n’est pas finie. Mais, en conséquence, elle n’est pas finie pour les descendantEs des coloniséEs qui, même après plusieurs générations, sont victimes des discriminations et violences racistes et policières dans les quartiers au nom de la même idéologie raciste qui sous-tendait les conquêtes coloniales.

    «Perpignan capitale de l’amitié entre

     les peuples algérien et français» 

    En riposte, le Collectif 66 pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, constitué il y a plusieurs années en protestation contre une stèle à la gloire de Degueldre et d’autres tueurs de l’OAS érigée dans un cimetière municipal, a organisé un contre-événement. Samedi 25 juin, un rassemblement autour du mot d’ordre «Perpignan capitale de lamitié entre les peuples algérien et français!», avec apposition, sur une place au pied du Castillet (monument symbole de la ville), d’une plaque au nom de Mouloud Feraoun, une des six victimes du massacre de Château-Royal, près d’Alger, perpétré en 1962 par un commando Delta de l’OAS dirigé par Degueldre. Et dimanche 26, une réunion-débat avec Gilles Manceron et des responsables nationaux de l’association des Pieds-Noirs progressistes et de l’association des anciens appelés contre la guerre.

    Bien loin d’être une affaire locale, la mobilisation contre l’extrême droite à Perpignan doit s’inscrire dans une mobilisation unitaire d’ampleur nationale.

     Perpignan : quand Aliot met à l’honneur l’OAS

    PERPIGNAN : RÉVISIONNISME, RACISME

    ET AUTORITARISME

    À LA MAIRIE : ENTRETIEN

    AVEC JOSIE BOUCHER (NPA) attaquée par Aliot en Justice

     Perpignan : quand Aliot met à l’honneur l’OAS

    Josie Boucher, militante du NPA et de l'ASTI 66 nous présente un tableau de la vie en Aliotistan !

    ☠️ A Perpignan, Louis Aliot (Rassemblement national) s'est fait élire à la tête de la ville, remplaçant un maire de droite extrême. Il y a quelques semaines, et pour écraser toute opposition à la politique d'extrême droite du RN, le maire a porté plainte contre Josie Boucher, membre du NPA et de l'ASTI 66.

    ☠️ La réhabilitation de l'Algérie française est l'un des dadas d'Aliot. En 2 ans, Perpignan est devenue la capitale du révisionnisme. Et tout y passe : glorification du colonialisme français et des centaines de milliers de morts qu'il a laissé derrière lui ; glorification des tortionnaires en uniforme de l'armée française ; glorification du gang d'assassins OAS.

    ☠️ Aliot diffuse aussi la politique raciste du RN dans toute la ville, poussant même la bêtise jusqu'à préempter des locaux commerciaux pour éviter les ouvertures de commerces halal...

    ☠️ Mais la mairie Aliot, c'est aussi une politique autoritaire qui écrase la ville par l'augmentation des effectifs de la police municipale (politique qui pèse toujours plus sur les finances de la ville) et c'est aussi l'augmentation du nombre de commissariats, avec l'aide de Darmanin...

    « Merci pour cet entretien ! dans la vidéo ci-dessous. Il est regrettable que le couple Klarsfeld ne se soit manifestement pas tenu informé de la situation locale avant d'agir de façon aussi complaisante avec cette bande d'ordures. Courage et soutien à Josie » !

    Dominique Sopo sur l’affaire de l’Esplanade Sergent à Perpignan avait écrit :

    Bonsoir. Sur l'esplanade Pierre Sergent, on ne laisse pas tomber l'affaire ! On attend le retour du préfet. Et nous prendrons directement nos responsabilités si lui ne les prend pas.

    Je lui pose cette question : Qu’elle est l’évolution de la situation ?

    Avec tous mes remerciements et amitiés.

    Michel Dandelot

     

    En attendant Dominique Sopo nous informe :

     Perpignan : quand Aliot met à l’honneur l’OAS

    Ce dimanche 13 novembre à 15 h, SOS Racisme et d'autres organisations vous convient à une manifestation contre le racisme et les idées d'extrême droite. Ce sera au départ de la place de la République (Paris) à 15 h !

    Venez et faites venir ! Au regard de la diffusion de la parole raciste par l'extrême-droite RN aujourd'hui en pleine offensive, mobilisons-nous. Soyons présents pour dire "Non au racisme", dire que nous n'acceptons pas, quelles que soient nos origines, que des hommes et des femmes soient insultés en raison de leur couleur de peau ou la consonance de leur nom et dire que nous refusons la banalisation de l'extrême-droite.

     Perpignan : quand Aliot met à l’honneur l’OAS

     


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    Ce documentaire relate l’histoire   de Jean-Louis Meynardie, un conscrit de l’armée française mobilisé   durant la guerre d’Algérie

     

     


    J’ai reçu ce twitt d’un dénommé Mohand le 29 octobre 2022, cliquez sur le lien ci-dessous pour le lire, pour cette raison je mets en ligne un article qui date de 2020, principalement à l'attention de mes nouveaux lecteurs. Me prouvant que mon blog est lu aussi par mes amis algériens.

    Ce documentaire relate l’histoire   de Jean-Louis Meynardie, un conscrit de l’armée française mobilisé   durant la guerre d’Algérie

     https://twitter.com/Agueswah/status/1586363185418108928

     

     

    Ce documentaire relate l’histoire

     de Jean-Louis Meynardie, un conscrit

     de l’armée française mobilisé

     durant la guerre d’Algérie

    Ce documentaire relate l’histoire   de Jean-Louis Meynardie, un conscrit de l’armée française mobilisé   durant la guerre d’Algérie

     Il est devenu instituteur en Kabylie (Akfadou) dès 1960 jusqu’à son retour définitif en France en 1975. Son épouse l’a rejoint en 1963 pour enseigner dans la même école.
    Grâce à cet instituteur, la petite école dans laquelle il a travaillé, a contribué à changer la sociologie de toute la région : chaque année des dizaines d’élèves sont admis parmi les meilleurs du département, au certificat d’études et en sixième si bien qu’au bout de deux décennies, Akfadou eut ses premiers médecins, ingénieurs, comptables, instituteurs…
    Le couple d’instituteurs dut quitter l’Algérie suite au décret faisant obligation aux directeurs d’écoles d’avoir la nationalité algérienne.
    A travers ce documentaire le réalisateur montre l’amitié bien réelle entre un ancien soldat français devenu instituteur, et une population qui a su se mettre au-dessus des considérations politico-historiques.

    Ce documentaire relate l’histoire   de Jean-Louis Meynardie, un conscrit de l’armée française mobilisé   durant la guerre d’Algérie

     

     

     


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    L'assassinat d’un soldat français

    Mais aussi des faits scandaleux, honteux

    et révoltants car cachés

     

    Le crime d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés

    Le 3 novembre j’avais lu une information de Médiapart comme quoi les soldats français déployés en Roumanie ont « froid » et « faim », ça m’avait scandalisé mais j’avais d’autres articles à mettre en ligne plus en rapport avec les thèmes principaux  de mon blog, mais aujourd’hui 6 novembre j’apprends qu’un militaire français a été retrouvé mort dans un hôtel avec un ciseau planté dans le cou, alors je vais tout vous dire… car les responsables politiques nous cachent des faits scandaleux, honteux et révoltants.

    Cependant je tiens à présenter mes sincères condoléances à la famille et aux amis de ce soldat français assassiné.

    Michel Dandelot

    Le crime d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés

    Roumanie : un militaire français retrouvé mort dans un hôtel avec un ciseau planté dans le cou

    Une enquête ouverte

     

    Le crime d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés

     

    La police roumaine a annoncé, ce dimanche 6 novembre, la mort d'un militaire français. L'homme a été retrouvé avec un ciseau planté dans le cou. Une enquête a été ouverte.

    Un soldat français a été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel ce dimanche 6 novembre à Bucarest en Roumanie où la France est la nation cadre d'une mission de l'Otan, a indiqué une source policière à l'AFP.

    Pas de signe d'effraction.

    C'est une femme de chambre qui a découvert son corps. Âgé de 41 ans, l'homme a été retrouvé avec un ciseau planté dans le cou. Il avait effectué son enregistrement à l'hôtel le jeudi 3 novembre en compagnie d'autres militaires français. Il devait y séjourner jusqu'au 3 janvier.

    Les médias locaux, citant des sources policières, ont indiqué qu'il n'y avait aucun indice d'effraction. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de son décès.

    Des militaires français en réaction à l'invasion russe.

    En Roumanie, la France dirige une mission lancée en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine, visant à renforcer dans la durée la défense du flanc oriental de l'Otan.

    Les soldats français sont principalement déployés sur la base de Cincu dans le centre du pays, où s’est rendu cette semaine le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu. Contacté par l’AFP, l’état-major n’était pas en mesure ce dimanche de commenter l’information.

    SOURCE : Roumanie : un militaire français retrouvé mort dans un hôtel avec un ciseau planté dans le cou, une enquête ouverte - ladepeche.fr 

    Le crime d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés

    Les soldats français déployés en Roumanie

    ont « froid » et « faim »

     

    Le ministre des armées Sébastien Lecornu a rendu visite, jeudi 3 novembre, aux troupes françaises déployées en Roumanie dans le cadre de l’opération Aigle. Derrière les belles images, des soldats déplorent une logistique défaillante et des conditions de vie indignes.

    Une visite éclair et millimétrée. Le ministre français des armées, Sébastien Lecornu, s’est rendu, jeudi 3 novembre au matin, dans le camp militaire de Cincu, en Roumanie, où des soldats français sont déployés depuis février dans le cadre de l’Otan. Arrivée saluée par les honneurs militaires, visite ponctuée par l’inauguration de quelques infrastructures et soldats priés de ne pas se montrer, à l’exception d’une poignée triée sur le volet : rien n’est venu écorner la belle image du ministre au plus près du terrain.

    Le quotidien des plus de 700 soldat·es français·es qui vivent dans le camp de Cincu est en réalité bien moins glorieux que les discours officiels – qui répètent à l’envi l’engagement sans faille de la France – ne le laissent penser. Nourriture insuffisante, locaux en partie insalubres, chauffage aléatoire… Les conditions de vie y sont jugées indignes par nombre de militaires pourtant habitué·es aux opérations extérieures (« opex »). Ils et elles craignent que l’hiver qui vient n’empire encore les choses.

    L’état-major français des armées assure de son côté que les conditions de vie de ses militaires sont une « préoccupation permanente » et met en avant les améliorations intervenues depuis le déploiement français. Il renvoie, implicitement, la responsabilité des dysfonctionnements aux militaires roumains qui mettent le camp de Cincu à disposition des Français·es. « La projection inopinée d’une force importante induit le plus souvent des conditions de soutien rustiques dans sa phase initiale de déploiement, a-t-il ainsi répondu à nos questions. Elle nécessite généralement de s’appuyer sur les capacités existantes de la nation-hôte avant de gagner progressivement en autonomie dans l’optique d’un détachement qui s’inscrit dans la durée, assorti d’infrastructures adaptées. »

    Omelette et pain de la veille

    La mission Aigle a été lancée le 28 février, quatre jours après l’invasion russe de l’Ukraine, avec pour rôle de « renforcer la posture défensive et dissuasive de l’Otan » et de « consolider la protection du flanc est de l’Europe ». L’état-major français assure le commandement de l’opération, qui s’appuie également sur la présence de militaires belges et néerlandais.

    Cela fait donc huit mois que la France a investi ce camp d’instruction appartenant à l’armée roumaine. Les conditions de vie y sont pourtant toujours précaires.

    Premier sujet de préoccupation : la nourriture. Les repas, fournis par les alliés roumains, sont réduits à la portion congrue : soupe et tomate pour un dîner, omelette et morceau de pain de la veille pour un autre… Ils ne comportent parfois ni entrée ni dessert, alors que les soldats sont affamés par l’exercice physique et le froid. « J’ai faim », se plaignent deux militaires dans des messages échangés avec des proches et des collègues que nous avons pu consulter.

     

    Le crime d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés

    La cuisine et des exemples de repas pour les soldats français déployés dans le camp de Cincu en Roumanie depuis février 2022. © Documents Mediapart 

     

    Les familles sont contraintes de compléter avec des colis envoyés à leurs frais. Les soldats et soldates festoient à l’arrivée de quelques saucissons et paquets de chips. Depuis quelques jours, les repas sont composés de « rations de combat » collectives (repas préparés destinés en principe aux situations d’urgence). « En temps normal, c’est vu comme une sorte de punition, là on est tous heureux », confie un militaire.

    Plusieurs auraient tenté de demander à leur hiérarchie d’obtenir des repas plus substantiels, sans succès. Interrogé, l’état-major des armées ne nie pas le problème mais assure que « les repas gagnent en amélioration qualitativement et quantitativement avec notamment l’ajout de compléments alimentaires, davantage de laitages et de fruits ».

    La cuisine du réfectoire français est dans un état d’hygiène peu engageant et une partie de l’eau et des vivres est stockée dehors par manque de place – des emballages, cartons et palettes jonchent le sol à côté du réfectoire –, peut-on constater sur d’autres photos. Les coupures d’électricité obligent parfois les militaires à manger à la lumière de leur téléphone portable.

    Interrogé, l’état-major français admet « quelques coupures d’eau » mais qui ont « été rapidement prises en compte », et « quelques dysfonctionnements » de la fourniture d’électricité mais assure qu’il « est déjà prévu de rénover le système électrique ».

    Les conditions de logement ressemblent davantage à un bivouac de quelques jours ou semaines qu’à une mission qui sera sans doute amenée à rester plusieurs années sur place (sans doute « quatre à cinq ans », selon un haut gradé français interrogé en juin par Le Figaro).

    Le crime d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés

    Une douche dans un préfabriqué déjà utilisé au Sahel et installé dans le camp de Cincu en Roumanie. © Document Mediapart 

     

    Environ 450 militaires français, majoritairement les cadres et les derniers arrivants, sont logés dans des préfabriqués. Ils étaient utilisés jusqu’il y a peu au Sahel par l’opération Barkhane. Des militaires déployés à Cincu assurent qu’ils n’ont pas été lavés ni désinfectés avant d’être envoyés en Roumanie (ce que conteste l’état-major), et qu’ils ne disposent pas du matériel nécessaire pour les récurer convenablement. Des traces de boue, de moisissure et des poils et cheveux restés dans les bacs de douche, visibles sur des photos, semblent le confirmer. Certains ne sont plus complètement étanches et prennent l’eau lors des fortes pluies. Faute de lits de camp (dits « lits picot ») à installer à l’intérieur, il a fallu commander d’urgence plus de 200 lits auprès d’une entreprise civile.

    Les autres militaires français·es, soit 250 personnes, sont logés dans des tentes collectives. « Chaque tente est équipée en électricité et en chauffage avec un groupe à air chaud alimenté en fuel », assure l’état-major. Des témoignages de résidents de Cincu assurent au contraire qu’elles ne sont pas toujours correctement chauffées, en raison d’un ravitaillement en fuel parfois aléatoire. Un problème lorsqu’on sait qu’il fait en moyenne − 2 °C à Cincu au mois de novembre – et les températures peuvent descendre jusqu’à − 19 °C.

    Boue, souris et chiens errants

    Environ 250 militaires se partagent cinq WC, des toilettes chimiques de location, où il n’est pas rare que le papier toilette manque ; sur les seize douches de campagne destinées aux militaires logeant sous tente, seules six fonctionnent correctement ; et l’ensemble des plus de 700 militaires français doit se partager une machine à laver, assurant encore des militaires logés à Cincu et des proches avec lesquels ils échangent régulièrement. Le tout dans un camp transformé en « bourbier », où l’on croise des souris, des punaises de lit et des chiens errants attirés par les ordures qui débordent.

    Interrogé sur ces problèmes d’hygiène, l’état-major estime que le nombre de douches et de lave-linge est suffisant, et assure que le reste sera bientôt réglé : les Français disposeront « prochainement de [leur] propre déchetterie et de sa chaîne d’évacuation des déchets » (les ordures étaient jusqu’à présent gérées par les alliés roumains), et « de nouvelles commandes de toilettes ont été faites, dont une grande partie a été livrée fin octobre ».

    « J’ai faim, j’ai froid, j’ai sommeil », résumait, le 27 octobre, un militaire de la mission Aigle à l’un de ses proches dans un message WhatsApp que nous avons pu consulter. Beaucoup craignent l’hiver qui arrive. En décembre et janvier, les températures peuvent descendre jusqu’à − 30 °C à Cincu. Les travaux qui doivent améliorer les conditions de logement sur le camp (qui devrait accueillir mille hommes et femmes d’ici à la fin de l’année) sont d’ores et déjà rendus compliqués par les conditions météorologiques, assure un soldat français.

    Le crime d’un soldat français *** Mais aussi des faits scandaleux, honteux et révoltants car cachés

    L’extérieur du réfectoire et des chiens errants dans les ordures du camp de Cincu en Roumanie. © Documents Mediapart

     

    Par ailleurs, la douzaine de chars Leclerc envoyés par la France en Roumanie afin de renforcer la « posture dissuasive » de l’Otan, dont le départ le 18 octobre a été dûment annoncéfilmé et photographié, n’est toujours pas arrivée - sans que les causes de ce retard ne soient claires pour le moment. Ils pourraient n’arriver à destination que début décembre, selon nos informations.

    « Jamais vu un bordel pareil »

    Les militaires sont certes habitués – et entraînés – à évoluer dans des environnements rudimentaires. Mais ces conditions sont en principe réservées au champ de bataille et aux situations d’urgence, et non à la vie sur une base arrière dans un pays européen où l’armée française a eu huit mois pour s’installer, rappellent les militaires de Cincu et leurs proches. « Ces questions ne se poseraient évidemment pas sous le feu de l’action sur un terrain de conflit », mais « la Roumanie est une base arrière non belligérante. Comment expliquer l’impréparation et les manquements logistiques dans ce cas ? », s’interrogent un militaire à la retraite et le parent d’un soldat déployé en Roumanie.

    Parmi ceux qui ont fait part à leurs proches de leur colère figurent un militaire ayant effectué 15 opérations extérieures qui dit n’avoir « jamais vu un bordel pareil », un sous-officier aux sept opex qui estime avoir été « bien mieux loti au Mali » et un officier « dégoûté au point de ne plus vouloir partir en mission ».

    Un Français présent à Cincu résume crûment : « Je ne suis pas dans un pays en guerre, je ne suis même pas en Opex, je suis en mission de dissuasion opérationnelle. Notre armée est vulgairement censée faire “peur”. Là, on n’effraie personne, on fait juste pitié. L’armée française n’a rien de glorieux quand on la voit à Cincu, les pieds dans la boue, le ventre vide, des cernes jusqu’au menton, en train d’essayer d’effrayer la Russie avec des moyens défectueux, des camions embourbés dans la merde et des chars qui ont du mal à passer les cols des Carpates. »

    SOURCE : Les soldats français déployés en Roumanie ont « froid » et « faim » | Mediapart 

     


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    Une information de Jean-François Gavoury que je remercie : Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «Martyrs de l’Algérie française»

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

    Toulon : le mémorial des Martyrs de l’Algérie Française tagué

    3 novembre 2022

    Dans son édition du 3 novembre 2022, "Var Matin” indique (cf. https://www.varmatin.com/faits-divers/a-toulon-le-monument-a-l-algerie-francaise-degrade-805231) :

    "Le monument d’hommage à l’Algérie française, situé près de la porte d’Italie, a été tagué dans la nuit de mercredi à jeudi. "À bas les colons", a été inscrit en lettres rouges sur la stèle dédiée au souvenir des "martyrs de l’Algérie française. 

    Les services techniques de la mairie sont intervenus en fin de matinée pour effacer le tag mais [la municipalité ] n’a pas souhaité réagir davantage. Quelques heures avant, l’ex-députée et conseillère municipale d’opposition Cécile Muschotti avait publié un tweet demandant le nettoyage de l’édifice. 

    Ce n’est pas la première fois que la stèle est visée. En mai 2020 déjà, elle avait fait l’objet d’une opération nocturne: “Stop nationalisme” avait été tagué en mauve. Puis effacé.* 

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

    Image “Var Matin”

    [*] : cf. La stèle en mémoire de l'Algérie française dégradée à Toulon 

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

     

    DEUX ARTICLES DE 2011

    A Toulon, l’Algérie est toujours française

     

    Cliquez sur ce lien pour voir une vidéo :

     

    Toulon, nouvelle dégradation du mémorial dédié aux «  Martyrs de l’Algérie française »

     

    https://fresques.ina.fr/sudorama/fiche-media/00000000247/inauguration-d-un-monument-a-l-algerie-francaise-a-toulon.html


    Parmi les monuments toulonnais, il en est un datant de 1980 qui est dédié aux Martyrs de l’Algérie Française. Le  maire de la ville depuis 2001 et secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants a tenu, il y a quelques années, à en améliorer l’illumination nocturne :

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    Un monument que ce maire  n’oublie pas de fleurir presque chaque année.

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     Juin 1980 : inauguration à Toulon d’un monument à l’Algérie Française

     


    Un monument aux “martyrs de l’Algérie Française” a été inauguré à Toulon le 14 juin 1980 par Jacques Dominati, secrétaire d’État aux Rapatriés, en présence de 3 000 personnes. La stèle qui représentait Roger Degueldre, chef des commandos terroristes de l’OAS, condamné à mort et fusillé en 1962, avait été plastiquée quelques jours auparavant.

    De nombreux élus de la région – Maurice Arreckx, François Léotard, Arthur Paecht, Jacques Médecin – des représentants des rapatriés et d’anciens chefs de l’OAS – Edmond Jouhaud, Antoine Argoud, Pierre Sergent, Joseph Ortiz, le bachaga Boualem – étaient présents lors de l’inauguration.

    Le monument a été relevé par la suite, mais la municipalité toulonnaise n’a pas encore jugé opportun de l’accompagner d’un panneau explicatif informant de façon objective les passants sur son histoire.

      Un monument aux “Martyrs de l’Algérie française”

    La région toulonnaise, comme celle de Nice, abrite de nombreux rapatriés d’Algérie parmi les plus engagés dans le combat pour l’Algérie Française. C’est d’ailleurs à Toulon qu’avait été organisée une tentative d’assassinat contre le Général de Gaulle lorsqu’il était venu inaugurer le Mémorial du Débarquement au Mont Faron, le 15 août 1964. La droite locale s’était montrée majoritairement favorable à cette option et hostile à la politique gaulliste. La municipalité Maurice Arreckx a intégré dans son conseil, dès 1965, des rapatriés représentant cette tendance, en particulier le colonel Reymond, expulsé du Maroc pour son action hostile à l’indépendance, et le journaliste André Seguin, ancien OAS, qui a même été élu conseiller général. La municipalité a favorisé l’action du colonel Reymond en faveur de la création de lieux de mémoire spécifiques. Le premier a été érigé en 1971 au grand cimetière ouest de la ville (Lagoubran) avec un mausolée aux morts de l’Empire Colonial, inauguré sous l’égide du Général Jouhaud, en présence de Jacques Soustelle.

    Encore plus significatif est le monument aux Martyrs de l’Algérie Française, érigé au pied des remparts de la Porte d’Italie, à l’entrée de la vieille ville et représentant explicitement Roger Degueldre, chef des commandos terroristes de l’OAS, condamné à mort et fusillé en 1962. Cette érection reflète un climat politique local, mais aussi une évolution politique nationale, la droite giscardienne ayant cherché à intégrer l’ensemble des courants non gaullistes ou antigaullistes en son sein. Les personnalités présentes à la cérémonie sont représentatives de cet éventail puisque s’y trouvent les élus varois du Parti républicain (les députés François Léotard et Arthur Paecht, le maire de Toulon), Jacques Médecin, le maire de Nice, qui avait rejoint le PR et dont l’engagement Algérie française était notoire, tout comme celui de Jacques Dominati, le secrétaire d’État aux rapatriés dans le gouvernement Barre. La représentation du gouvernement à une telle cérémonie aurait été inconcevable sous le pouvoir gaulliste. Il n’en reste pas moins que le discours du secrétaire d’État est chahuté car sont présents les plus activistes des rapatriés. Ce sont eux qui assurent le service d’ordre que l’on voit dans le reportage. Les grandes figures de l’OAS sont là : le général Jouhaud, l’un des chefs des putschistes de 1961, Pierre Sergent, chef de l’OAS en métropole, les colonels Argoud et Garde, anciens de l’OAS, tout comme Jo Ortiz, cafetier à Alger, l’un des chefs ultras de la Semaine des barricades en janvier 1960, le bachaga Boualem, figure emblématique des harkis, installé à Mas-Thibert (Arles). La présence de la fille du colonel Bastien-Thiry, concepteur de l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle le 22 août 1962, condamné à mort et fusillé, donne tout son sens à la cérémonie. Les cris qui ont fusé lors de l’allocution du secrétaire d’État - "Amnistie" et "Réhabilitation" - renvoient à la mémoire des hommes que le monument honore. Dans son allocution, Maurice Arreckx a déclaré : "Nous sommes ici pour honorer la mémoire de ceux qui ont versé leur sang pour pacifier, fertiliser et défendre l’Algérie française". Le général Jouhaud, président d’honneur du Front national des rapatriés, rappela "la mémoire de trois camarades de prison exécutés sur ordre du gouvernement français : Degueldre, Piegts et Dovecar... tombés au champ d’honneur". Auparavant, il avait rendu hommage au Colonel Bastien-Thiry, "qui fit le sacrifice de sa vie". En apprenant la présence du secrétaire d’État à cette cérémonie, les députés RPR réagirent vivement et Raymond Barre dût plaider, sans convaincre personne, que Jacques Dominati ignorait ce que représentait la stèle. La FNACA, la principale association d’anciens combattants de la guerre d’Algérie, s’en indigna en rappelant que les commandos de l’OAS avaient tué des soldats du contingent

    Le monument de la Porte d’Italie sera en fait inauguré en deux fois. La première inauguration, dont rend compte ce reportage, a lieu pour le 150e anniversaire du débarquement des troupes françaises en Algérie, à Sidi Ferruch, le 14 juin 1830. Mais, comme on le voit, la stèle a été plastiquée peu avant, le dimanche 8 juin 1980. Elle sera relevée et inaugurée une deuxième fois, le 14 août 1981, toujours par le général Jouhaud.

    L’inauguration récente d’une stèle à la mémoire de Roger Degueldre au cimetière de Marignane en 2005 et la polémique qui a suivi a rarement mentionné la continuité dans laquelle elle se situait. Outre Toulon, d’autres stèles du même type ont été érigées dans certaines villes de la région. L’une des premières l’a été à Nice, dans le Jardin d’Alsace-Lorraine, non loin de la statue du nationaliste Déroulède, le 25 février 1973, à l’initiative de la Fédération des Associations de rapatriés des Alpes-Maritimes, en présence de Jacques Médecin et d’élus locaux de premier plan. La mobilisation des élus de ce même département en faveur de la loi du 23 février 2005 et de la mention obligatoire du "rôle positif" de la colonisation dans les manuels scolaires les inscrit dans cette filiation.

    Depuis 1983, le square où se trouve la stèle de Toulon porte le nom du Colonel Reymond qui avait démissionné du conseil municipal de la ville, lorsque celui-ci s’était enfin résolu à honorer le général de Gaulle en donnant son nom à une avenue.

    Jean-Marie Guillon, historien 

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     Le monument aux “Martyrs de l’Algérie française” (photo : mars 2006).

     

    CONCLUSION 

     Monuments de l'Algérie française à Toulon

     Et ma mémoire... Bordel ! ? 

     


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    C’est la belle histoire

    de Danièle Ponsot

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    Comme tous les matins j’ai lu la presse et je suis tombé sur un article du journal Le Progrès qui a attiré mon attention puisqu’il concernait une amie de longue date Danièle Ponsot, m’apprenant que Danièle est présidente du Comité FNACA de Chaussin (Jura). Je sais aussi qu’elle fait partie de cette association :

    C'est la belle histoire de Danièle Ponsot, ancienne maire de Chaussin (Jura) née en Algérie, mais cette pied-noir a inauguré une rue du 19-Mars-1962

    En 2012 Danièle Ponsot était maire de Chaussin et a inauguré une rue du 19-Mars-1962. Comme elle a été une des rares maires pieds-noirs à avoir accompli cette belle action je vais rappeler un article de mon blog daté de 2014 qui a pour titre « La Belle histoire de Danièle Ponsot »

    Michel Dandelot

    Chaussin (Jura)

    Le congrès départemental de la FNACA

     se tiendra dans la commune

    Le comité local de la FNACA s’est réuni à l’occasion de son assemblée générale annuelle, vendredi. L’annonce de la tenue prochaine du congrès départementale de l’association d’anciens combattants à Chaussin a été faite à cette occasion.

    C'est la belle histoire de Danièle Ponsot, ancienne maire de Chaussin (Jura) née en Algérie, mais cette pied-noir a inauguré une rue du 19-Mars-1962

    Le benjamin des porte-drapeaux, Enzo Ferraroli, a déposé une gerbe au monument aux morts accompagné de Danièle Ponsot présidente du Comité FNACA de Chaussin.

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    Une rue du 19 MARS 1962  inaugurée  à CHAUSSIN  le  11 septembre 2010  par Roland DELAINE président départemental de la FNACA du Jura, hélas décédé aujourd'hui et Madame le Maire Danièle PONSOT.

              

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    CHAUSSIN (Jura) 19 mars 2012

    Un message de réconciliation

    et d’espoir

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    Danièle Ponsot, maire, durant la cérémonie. Photo Michèle Fernoux

    Lundi 19 mars 2012, en fin d’après-midi, plus de 100 personnes ont répondu à l’invitation de la mairie pour commémorer le 50e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. Danièle Ponsot, maire, « pieds-noirs » et fière de l’être, a souligné l’importance de l’apaisement et de la réconciliation depuis 50 ans. La clique des Hays et la chorale de l’Alouette ont apporté une note d’espoir en interprétant « quand les hommes vivront d’amour ».

    En hommage et en remerciements à Danièle Ponsot qui est peut-être la seule maire "pieds-noirs" et fière de l'être, ayant inauguré une rue du 19-Mars-1962 en France, voici une vidéo "Unis pour l'Ukraine" qui interprète "Quand les hommes vivront d'amour"

    J'ai mis en ligne cette vidéo aujourd'hui 5 novembre 2022.

    Michel Dandelot

     

     

     Allocution de Danièle PONSOT

     Maire de Chaussin

    le 19 mars 2012

                     Il y eut le temps de la guerre, rendue inéluctable par l’incompréhension d’une situation très particulière :

                      -D’un côté, le refus de prendre en compte les revendications légitimes d’une population autochtone qui avait pourtant payé un lourd tribut aux deux conflits mondiaux de 14-18 et de 39-45 : ils avaient le droit de se faire tuer mais pas la reconnaissance de la nationalité française !

                      -De l’autre, le fait que l’Algérie, à la différence de la Tunisie et du Maroc qui en 1954 s’acheminaient relativement sereinement vers l’Indépendance, l’Algérie donc était une vraie colonie de peuplement où s’étaient implantés depuis 1830 des Français, des Espagnols, des Maltais, des Italiens qui avaient fait souche et se sentaient chez eux, sur une terre vénérée.

             Après 8 ans de conflits sanglants, après des tentatives avortées de mettre fin au problème de façon pacifique, malgré les efforts de femmes et d’hommes au grand cœur comme Germaine TILLION, Jacques SOUSTELLE ou Jacques CHEVALIER, après des événements dramatiques touchant les deux communautés, ainsi que les soldats des 2 bords et entraînant la mort de centaines de milliers d’hommes et de femmes, événements largement rappelés dans la Presse ces jours-ci, enfin une issue apparaissait avec la perspective des accords d’Evian.

             Certes, cette signature eut lieu dans la douleur puisque le Maire de cette ville, Camille BLANC, avait été assassiné par l’OAS, le 31 mars 1961, pour avoir accepté d’y accueillir la conférence devant mettre un terme à la guerre.

             Le 18 mars 1962 étaient signés, malgré tout, les accords et le 19 mars 1962 était proclamé le Cessez-le-Feu.

             Celui-ci fut accueilli avec soulagement par le peuple français et les soldats, enfin libérés de cette guerre « idiote et imbécile » comme l’avait  qualifiée Guy MOLLET, qui n’avait pourtant pas su y mettre un terme ! En revanche, ce fut l’affolement parmi la population Pied-Noir, terrorisée et prise en otage par l’OAS.

             Je citerai ici l’écrivain algérien Yasmina KHADRA : « Ce qui a rendu inévitable l’exil des Pieds-Noirs, ce sont surtout les folies insoutenables de l’OAS. Oui, une Algérie plurielle était possible ! »

             Mes chers amis Anciens d’Algérie, vous avez perdu 2 ans et plus de votre vie pour nous défendre, nous, les Pieds-Noirs, qui nous sentions tellement français, en Algérie mais tellement proches aussi de cette population arabe que nous avons laissée! Certains ont perdu leur âme dans cette sale guerre et des milliers ont perdu la vie !

             Mais après le temps de la guerre, après 50 ans de regrets nostalgiques, il est temps que viennent l’apaisement, la réconciliation et une amitié paisible entre l’Algérie et la France.

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    Intervention de Danièle PONSOT, 19 mars 2013

    Mes chers amis Anciens Combattants, souvenez-vous ! Nous étions ensemble, là-bas,  en Algérie : vous étiez dans les Aurès, dans la Mitidja, dans le Grand Sud Saharien, près des frontières Marocaine ou Tunisienne. Moi, je vivais près des coteaux de Mascara.

              Aujourd’hui, comme tous les ans, nous sommes réunis à Chaussin, pour nous souvenir et rendre hommage à tous ceux qui ont payé un tribut trop lourd à cette guerre cruelle et fratricide.

              Aujourd’hui, j’aurai une pensée particulière pour toutes les mères à qui on est un jour venu annoncer qu’elles ne reverraient pas leur fils. Qu’elles aient vécu au fond de la campagne de France ou dans une mechta algérienne, la peine était la même, injuste et insurmontable.

              Aujourd’hui, j’aurai une pensée pour le Harki, empêché de monter dans le camion se dirigeant vers le port ou l’aéroport, figé dans l’incompréhension devant ce coup du sort, résigné devant la mort annoncée.

              Aujourd’hui, j’aurai une pensée pour la pauvre vieille femme, s’apprêtant à monter dans un bateau hostile, laissant derrière elle ses souvenirs et ses morts et n’emportant avec elle,  pour tout bagage, qu’une modeste valise et…la cage de son cher canari !

              Tant de chagrins, tant de gâchis qui auraient pu être évités avec un peu plus de respect et de volonté !

              Le cessez-le-feu du 19 mars, s’il n’empêcha pas des exactions criminelles dans les semaines qui suivirent, a eu le grand mérite d’affirmer la volonté de la République de mettre un terme officiel aux combats en Algérie et a donc toute sa place dans les dates de commémoration reconnues par la Nation.

              Mes chers amis, comme dans la chanson, vous connaissez « le prix du sang et des larmes ». Comme les soldats qui, hier en Afghanistan, aujourd’hui au Mali, risquent leur vie pour défendre une cause, vous avez gagné le droit à la reconnaissance et au respect!

              Au nom de tous, Merci !

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    Danièle Ponsot et à sa droite en regardant la photo Lulu, son regretté époux, ancien d'Algérie.

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    Ceci est un témoignage : je ne suis pas historienne. Mais j’ai vécu 18 ans de ma vie en Algérie et mon adolescence s’est déroulée au rythme de ce que l’on a trop longtemps appelé «événements» alors que c’était une guerre, et de la pire espèce, parce que fratricide. Voilà pourquoi la Chaussinoise que je suis devenue a eu envie de parler de « son » Algérie pendant les années à la fois lumineuses et sombres. Voilà pourquoi je m’exprimerai à la première personne.

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    Mai 2014

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    Danièle Ponsot

    « C'était il y a quelques jours, puisque c'était le 8 mai ! Lulu (mon mari et ancien combattant de la guerre d’Algérie) a présenté Emma, lectrice du texte des Anciens Combattants et moi, je dirige la Lyre Chaussinoise, où vous reconnaîtrez François et David, venu en ami!(et en saxophoniste!) »

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    Le 11 mai : en famille, nous avons fêté l'anniversaire de Cécile ma fille qui habite Saint-Marcel (Saône-et-Loire) 

     

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    A la Lyre Chaussinoise

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    "Tous les amis de ce Blog se joignent à moi pour remercier sincèrement Danièle PONSOT de nous avoir transmis ce remarquable et rare témoignage d'une "pieds noirs" fière de l'être. Danièle vous nous avez fait une analyse lucide et objective du passé, de votre passé, nous vous en sommes très reconnaissants"

    Michel Dandelot

     

     


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    Accusation raciste

    à l’Assemblée nationale

    Par Dominique Sopo

    Président de S.O.S. Racisme 

    Accusation raciste  à l’Assemblée nationale *** Par Dominique Sopo  Président de S.O.S. Racisme

     

    Hier à l'Assemblée nationale, Carlos Martens Bilongo, député du Val d'Oise, évoquait la difficulté des bateaux de SOS Méditerranée d'accoster dans les ports européens pour y mettre en sécurité les migrants en danger de mort. A cette évocation, Grégoire de Fournas, député de la Gironde, lui a lancé "Retourne en Afrique". Cette interpellation raciste montre le vrai visage du FN/RN : celui du racisme que tous ses efforts de banalisation de son image ne peuvent décidément durablement masquer.

    Pour se défendre, le député RN, son parti et la fachosphère crient à la manipulation, affirmant, dans une certaine cacophonie, que la phrase était "Qu'il retourne en Afrique" (parlant du bateau) ou "Qu'ils retournent en Afrique" (parlant des migrants).

    Traduction : il n'a pas été dit à un noir de retourner en Afrique. Il a seulement été dit que les noirs traversant la Méditerranée et s'y trouvant en situation de détresse pouvaient bien y crever. Ou quand l'extrême-droite se défend de tout racisme en invoquant une explication raciste.

    Grégoire de Fournas, député RN, se défend de tout racisme, après avoir tenu des propos racistes à l'Assemblée nationale à l'endroit de Carlos Martens Bilongo, député du Val d'Oise.

    Pour se faire une idée de ce personnage défendu mordicus par Marine Le Pen, quelques-unes de ses sorties sur les réseaux sociaux :

    2017 : "En Afrique, ils aiment tous la France et ses allocs. On accueille toute l'Afrique ! ?"

    2019 : "Est-ce que j'ai le droit aussi de me demander si à Lormont, par exemple, il reste encore des blancs parce que je n'ai pas envie d'être seul là-bas ? Si Herwan veut être avec des noirs, il peut aller en Afrique."

    2021 : il propose, en cas de victoire de Marine Le Pen, de "renvoyer les Algériens en Algérie."

    2022 : "En réponse à l'expulsion de notre ambassadeur au Mali il faut expulser tous les Maliens de France."

    Derrière les grossières pleurnicheries de Grégoire de Fournas et du RN sur le fait qu'ils veulent poser le problème de l'immigration illégale, des OQTF etc, apparaît la réalité de l'obsession raciste de cette clique fasciste qui a bénéficié de tant de complaisances ces dernières années. A la veille du Congrès du RN, un utile rappel de qui sont ces gens : des racistes et d'irréductibles ennemis de la démocratie.

    Solidarité avec Carlos Martens Bilongo. Halte à la complaisance crasse de ces dernières années envers le RN. Sanctions de l'Assemblée nationale contre Grégoire de Fournas.

    Accusation raciste  à l’Assemblée nationale *** Par Dominique Sopo  Président de S.O.S. Racisme

     

     

     

     

     

     

     

    Dominique Sopo

    Président de S.O.S. Racisme

     

     

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    Jean-François COLLIN - Ancien président

    de l'ADIMAD : le retour !

     

    Sur une information

    de Jean-François Gavoury

     

    "21 ans après l'inauguration à Toulon du carrefour "Général Raoul SALAN", le CNR (Cercle National des Rapatriés), l'ADIMAD-MRAF et le CNN19M1962 (Collectif National "NON au 19 mars 1962") déposent trois gerbes en l'honneur de l'engagement et du sacrifice des soldats de l'Armée d'Afrique pour la libération de Toulon, il y a 78 ans (28 août 2022). Cette commémoration est l'occasion d'honorer tout particulièrement les actions du Général Raoul SALAN, résistant à toutes les forfaitures et protecteur des populations civiles."

     

    Sur mon blog figure une dizaine d’articles concernant Jean-François Collin, attention compte tenu de l’ancienneté de ces articles des renvois dans les articles ne sont plus utilisables, voici les liens :

    Suite de l'hommage au colonel félon de l'OAS sur FR3 Lorraine : les Pouvoirs Publics vont-ils enfin réagir à ce scandale ? A lire quelques réflexions de J.-F. Gavoury et le communiqué de l'AFP - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com)

    Un article de la LDH Toulon : Jean-François Collin : « la légion d’honneur, je ne la porterai jamais ... » - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 

    Le porte-drapeau des anciens de l'OAS distingué de la légion d'honneur par le Président de la République - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com)

    La légion d’honneur à JF Collin "une insulte à toutes les victimes de la guerre d’Algérie" : un article de la LDH de Toulon - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 

    Un ancien de l'OAS décoré de la Légion d'honneur : un article de La Provence.com - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com)

    Additif à l'article concernant l'attribution de la Légion d'honneur à l'ancien OAS paru dans La Provence.com - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 

    Pour les amis qui ne reçoivent pas "L'Ancien d'Algérie" le journal de la FNACA, notre ami Jean-François Gavoury président de l'ANPROMEVO leur conseille cet article - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 

    Exclusion de la Légion d’honneur de J.-F. Collin - Recours devant le Conseil d'État – Communiqué de Jean-François Gavoury - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com)

    C'est un ancien dirigeant de l'OAS, il a dit : …« le général de Gaulle est le plus grand criminel de l’Histoire de France » et pourtant il a reçu la Légion d'honneur (MISE A JOUR) - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com)

    Une communication de Jean-François Gavoury relative aux déboires des anciens et proches de l’OAS en PACA - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com)

    L'OAS veut reconquérir l'Algérie *** Ce que l'historien français, Alain Ruscio, appelle «le retour du vieux parti de la réaction colonialiste» - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com)

    Face au spectre de l'OAS, que l'Espagne inspire la France... - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 

    Monsieur le Président de la République comment pouvez-vous, sans réagir, vous laissez outrager, injurier, diffamer ? A la fin de l'article vous pourrez visionner la plus honteuse des cérémonies

     

    8 Novembre 2011

    Le 1er novembre 2011, jour de la Toussaint, au cimetière Saint-Laurent Imbert de Marignane (Bouches-du-Rhône), un ancien responsable de l’organisation terroriste et criminelle (OAS) Jean-François Collin a reçu la Légion d’honneur suite à votre décret du 5 mai 2011 :

    Celui qui l’a décoré est lui aussi un ancien membre de l’OAS, condamné à mort par contumace pour ses agissements au sein de cette organisation séditieuse et meurtrière.

    Comment ? Monsieur le Président de la République pouvez-vous accepter de vous laissez outrager, injurier, diffamer !!! puisque ce malhonnête récipiendaire a dit pour vous «qu’il aurait honte de devoir remercier le paltoquet qui vibrionne à l'Elysée » ajoutant qu’il ne porterait pas cette distinction tant qu’il y aurait des gaullistes au pouvoir ?

    Cet ancien responsable OAS a précisé qu’il dédiait sa Croix de la Légion d'honneur à tous les combattants de l'Organisation armée secrète qui sont morts les armes à la main ou ont été fusillés par le plus grand traître de l'Histoire de France ?

    Comme vous l’aurez compris, Monsieur le Président de la République, pour le dénommé Collin «le plus grand traître de l’Histoire de France, il s’agit du général de Gaulle »

    Avant d’être agrafée au revers de la veste du récipiendaire, la médaille de la Légion d’honneur était exposée sur un coussin comportant les portraits de quatre membres d’une organisation terroriste, condamnés à mort et exécutés à raison d’assassinats et attentats dirigés notamment contre les représentants des institutions et contre le chef de l’État lui-même.

    amis035 

      POUR NOTRE INFORMATION LA CEREMONIE

    DE LA HONTE EN VIDEO

     fleche003d

    rubon69-70d3e

     

     

     

     


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