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    Je condamne les récents propos d’Emmanuel Macron concernant l’Algérie

     

    Je condamne les récents propos d’Emmanuel Macron concernant l’Algérie

    5 octobre 2021

    Il est du plus haut intérêt pour la France et les Français d’entretenir des relations  d’amitié et de coopération avec l’Algérie. Nos deux peuples sont si proches. En raison des liens étroits qui nous unissent, personnels, familiaux ou économiques. En raison de sa proximité, nous avons la Méditerranée commun. En raison de l’importance stratégique de l’Algérie en Afrique, compte tenu de sa situation géographique  et  de son histoire. Mais nous Français, avons une responsabilité particulière. Nous ne devons jamais perdre de vue le mal que la colonisation a infligé au peuple algérien, réduit en esclavage et dont la culture a été niée pendant 130 ans. Les cimetières algériens témoignent de la cruauté de l’occupant colonial et le traumatisme est si profond, qu’il  est ressenti y compris par les jeunes générations qui n’ont pas connu la guerre de libération nationale.  Celle-ci a permis au peuple algérien de se libérer au prix de sacrifices inouïs. Nous devons comprendre que la mémoire des chouada soit célébrée avec ferveur. Nous n’avons pas de leçons à donner aux Algériens. Les propos de Macron parlant de  « rente mémorielle » pour séduire les nostalgiques de « l’Algérie française », ne peuvent être vécus que comme une insulte. Ces propos ne sont pas dignes de la France, qui est aussi le pays de la Révolution française et de la Résistance au nazisme. 

    Bernard DESCHAMPS 

    SOURCE : http://www.bernard-deschamps.net/2021/10/je-condamne-les-recents-propos-d-emmanuel-macron-concernant-l-algerie.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmai 

     

     


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    Algérie : Emmanuel Macron met le feu

     à la poudrière mémorielle

    Algérie : Emmanuel Macron met le feu à la poudrière mémorielle

    Emmanuel Macron reçu par le président du Sénat algérien Abdelkader Bensalah à son arrivée à l'aéroport d’Alger, le 6 décembre 2017. © Photo Ryad Kramdi / AFP

    En reprenant les antiennes éculées de ceux qui veulent euphémiser les violences coloniales infligées par la France aux Algériens, le président français donne des gages à l’extrême droite et ouvre une crise diplomatique d’une ampleur inédite avec l’Algérie.

    «La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. » Le 15 février 2017, Emmanuel Macron, alors en campagne pour le fauteuil présidentiel, déclenchait une tempête en France en tenant des propos inédits dans la bouche d’un responsable politique français sur l’antenne d’une télévision algérienne.

    La droite, l’extrême droite mais aussi une partie de la gauche lui tombaient dessus tandis qu’en Algérie, on se réjouissait qu’enfin, après tant de décennies de déni, un candidat à la présidence de la République française ait le courage de regarder le passé en face. 

    « Honte à Emmanuel Macron qui insulte la France à l’étranger ! », fulminait Gérald Darmanin, alors sarkozyste et maire de Tourcoing, devenu depuis macroniste et promu ministre de l’intérieur. « Ni droite ni gauche, un jour pour la colonisation positive, un jour crime contre l’humanité », tweetait l’ancien premier secrétaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Allusion à un entretien d’Emmanuel Macron au Point quelques mois plus tôt, en novembre 2016, déclarant qu’il y a eu en Algérie « des éléments de civilisation et des éléments de barbarie ».

    Près de cinq ans plus tard, le candidat LREM (La République en marche) de 2017 ne ressemble en rien au candidat LREM de 2022. Plus question de se mettre à dos la droite et l’extrême droite françaises qui saturent le débat public de leurs obsessions identitaires : à sept mois de l’élection présidentielle, l’heure est au labour de leurs terres, même les plus nauséabondes. Quitte à sacrifier une relation franco-algérienne structurellement très compliquée et à faire un bond en arrière. 

    Lors d’une rencontre avec une vingtaine de descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie jeudi 30 septembre, et relatée samedi 2 octobre par Le Monde, seul journal invité par l’Élysée, Emmanuel Macron a eu des mots peu amènes et jamais tenus jusqu’ici publiquement par un chef d’État français en exercice, à l’égard du pouvoir algérien et des fondements même de la nation algérienne.

    « C’est terrible, se désole un diplomate français “catastrophé”. On revient à 2005. » Quand le traité d’amitié franco-algérien avait volé en éclats sous Jacques Chirac après que le Parlement français eut adopté une loi reconnaissant « le rôle positif » de la colonisation.

    Dans un article intitulé « Le dialogue inédit entre Emmanuel Macron et les “petits-enfants” de la guerre d’Algérie », le journaliste Mustapha Kessous rapporte que le président français estime qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », que l’« histoire officielle » est « totalement réécrite » et qu’elle « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France », que « le président [algérien] Abdelmadjid Tebboune » est pris dans « un système très dur », « un système fatigué », « fragilisé » par le Hirak (le soulèvement populaire qui a balayé en 2019 Abdelaziz Bouteflika récemment décédé). Des propos non démentis par l’Élysée qui ne s’arrêtent pas là. 

    « La construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder, a encore déclaré le président, toujours selon Le Monde. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question. Il y avait de précédentes colonisations. Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient. »

    En allant jusqu’à remettre en question l’État-nation algérien, en cherchant à mettre sur le même pied d’égalité l’interminable conquête française bien plus sanglante et meurtrière que la domination ottomane entre le XVIe et le XVIIIsiècle, et en reprenant ainsi les antiennes éculées de ceux qui veulent euphémiser les violences coloniales infligées par la France aux Algériens, ceux qui disent que l’Algérie n’est pas un pays, le président français donne des gages à l’extrême droite et ouvre une crise diplomatique d’une ampleur inédite à quelques mois de l’anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962) et son indépendance. 

    Ses propos incendiaires interviennent deux jours après la décision brutale de l’exécutif de réduire drastiquement le quota de visas accordés aux citoyens des pays du Maghreb, à commencer par les Algériens (lire ici notre article). Sous les ors de l'Elysée, devant la jeunesse héritière de la douloureuse mémoire franco-algérienne - des petits-enfants de pieds-noirs, de soldats, de harkis, d’indépendantistes du FLN et de juifs d’Algérie - Emmanuel Macron a justifié cette décision qui envenime encore les rapports très tendus entre les deux pays pour « ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement » et leur dire « si vous ne coopérez pas pour éloigner des gens qui sont en situation irrégulière et dangereux, on ne va pas vous faciliter la vie ».

    « C’est terrible, se désole un diplomate français “catastrophé”. On revient à 2005. » Quand le traité d’amitié franco-algérien avait volé en éclats sous Jacques Chirac après que le Parlement français eut adopté une loi reconnaissant « le rôle positif » de la colonisation et que la France eut offert au monde entier le spectacle désolant d’une nation passéiste incapable d’assumer ses méfaits, ses crimes, ses pillages devant le miroir, se félicitant du bon vieux temps des colonies.

    Tout le but de mon rapport est de ne pas donner de leçons d’histoire aux autres. C’est aux historiens d’écrire l’histoire qui ne peut pas être hémiplégique, ce n’est pas aux chefs d’État.

    Benjamin Stora, historien

     

    Emmanuel Macron, dont la candidature à l’élection présidentielle d’avril prochain ne fait pas l’ombre d’un doute même s’il ne l’a pas encore officialisée, a cessé de parler depuis bien longtemps de « crimes contre l’humanité » de la part de la France en Algérie. Il n’aura condamné les 132 ans d’oppression coloniale en Algérie qu’une seule fois tant qu’il était candidat à la présidentielle. Le credo de son quinquennat, martèle son entourage, c’est « ni excuses ni repentance ». Et d’être réélu à tout prix. 

    « Le deuxième mandat est devenu l’objectif presque unique de la fin du premier », constate auprès de Mediapart un ancien ambassadeur de France en Algérie. Un avis partagé de l’autre côté de la Méditerranée par plusieurs diplomates français qui déplorent une relation bilatérale et des efforts de bonne entente entre les deux pays « sacrifiés » par des visées électoralistes. « Macron est en train de se laisser dépasser par son souci de politique intérieure », abonde à son tour un ancien directeur Afrique et Moyen-Orient du Quai d’Orsay. 

    Le pouvoir algérien, qui avait convoqué trois jours plus tôt l’ambassadeur de France à Alger François Gouyette pour « une protestation formelle » après la décision de Paris de réduire de moitié les visas accordés aux Algériens, n’a pas tardé à réagir dans des proportions qui dépassent sa susceptibilité habituelle. Après avoir procédé samedi 2 octobre au « rappel immédiat pour consultation » de son ambassadeur, Alger a interdit le lendemain le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent depuis 2013 son espace aérien pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne où sont déployées les troupes de l’opération antijihadiste « Barkhane ».

    Un coup dur pour Paris qui est en train de quitter les bases militaires les plus au nord du Mali et qui s’apprête à réduire le nombre de soldats au Sahel d’ici à 2023. Alors que l’état-major français est depuis quelques semaines en pleine réorganisation de son dispositif dans cette poudrière, Emmanuel Macron braque l’un de ses partenaires clés dans la lutte contre le terrorisme. « Son attitude est politiquement, moralement, stratégiquement indéfendable. Les Algériens nous sont très utiles dans le Sahara, ils nous donnent des renseignements parfois en direct et sont capables de bloquer la frontière si des groupes terroristes cherchent à s’enfuir », confie un diplomate français. 

    Dans un communiqué, la présidence algérienne condamne « toute ingérence dans ses affaires intérieures » et « des propos irresponsables ». « Les propos en question [du président Macron] portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale », fait-elle savoir en avançant pour la première fois un chiffre officiel de victimes causées par la colonisation française en Algérie, de 1830 à 1962. Jusque-là, seul le bilan de la guerre d’indépendance était chiffré côté algérien à 1,5 million de martyrs. 

    Alger ne s’interdit pas de revoir ses relations économiques et commerciales avec la France, l’un de ses partenaires les plus importants qui a déjà perdu beaucoup d’influence, de contrats et qui a oublié, à l’heure d’une des plus graves crises énergétiques mondiales, que son principal fournisseur de gaz était l’Algérie. 

    « Déclaration de guerre ». « Humiliation du président »… Les réactions continuent d’être vives et scandalisées de l’autre côté de la Méditerranée. ​​« Comment en est-on arrivés là, à quelques mois de la fin du mandat d’un président qui, quoi que l’on dise, a fait avancer le dossier de la mémoire et s’est toujours montré prudent quand il s’agit d’évoquer l’Algérie et sa situation interne ? », se demande le journal en ligne Tout sur l’Algérie (TSA) qui voit là « l’une des plus graves crises entre les deux pays depuis 1962, sinon la plus retentissante » et qui rappelle pourtant « la lune de miel » prometteuse entre les présidents Macron et Tebboune qui s’étaient lancé le défi de « réconcilier » les mémoires endolories par la guerre et la colonisation de part et d’autre des deux rives.

    Pour nombre d’observateurs, les propos d’Emmanuel Macron s’expliquent par sa déception de se heurter à un mur en Algérie sur ce dossier mémoriel. « J’y vois, ou bien la marque d’une déception après l’échec de sa politique mémorielle, ou bien une petite pensée électorale », analyse un haut diplomate français. Tandis qu’en France, plusieurs initiatives ont été conduites, à commencer par le rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie de l’historien Benjamin Stora, en Algérie, il ne s’est rien passé de concret. 

    La France a restitué les crânes de résistants algériens, conservés dans un musée parisien depuis un siècle et demi, reconnu officiellement sa responsabilité dans la torture pratiquée pendant la guerre d’Algérie et dans la mort des résistants Maurice Audin et Ali Boumendjel, ouvert droit à réparation pour les harkis, ces Algériens qui ont combattu dans les rangs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie… L’Algérie n’a fait aucun pas, aucun geste, pas même un retour sur le rapport Stora, jamais dépassé les déclarations d’intention…

    Rien de surprenant dans un pays où, comme le rappelle dans cette émission de Mediapart l’historienne Karima Dirèche, « l’instrumentalisation et la manipulation de l’histoire sont dans l’ADN du régime algérien ». Certes, Emmanuel Macron enfonce des portes ouvertes, énonce des évidences, dit tout haut ce qu’on pense tout bas en France et aussi en Algérie concernant le système politico-militaire algérien à bout de souffle, sa rente mémorielle qui lui sert à masquer sa corruption, son impotence et à prendre en otage un peuple qui aspire à la liberté, à la démocratie...

    Mais est-ce au président de la République française de dire cela depuis son palais et d’oublier de balayer devant la porte de la France qui a mis des décennies à mettre le mot guerre sur les « événements » en Algérie, qui verrouille les archives pour taire la vérité, qui n’arrive pas à mettre les mots sur les crimes d’État, tel le massacre policier et raciste du 17 octobre 1961... ? Est-ce cela la diplomatie, après la débâcle de la vente des sous-marins à l’Australie ? 

    Alors que la rupture est à son comble entre le Maroc et l’Algérie, que les bruits de bottes se font entendre aux portes des deux grands États du Maghreb, Emmanuel Macron choisit en connaissance de cause d’être dur avec l’Algérie et faible avec le Maroc.

    Il n’a jamais eu un mot de cette teneur acerbe à l’égard de la monarchie marocaine qui n’hésite pas à instrumentaliser la détresse des migrants pour faire pression sur l’Europe dans le dossier explosif du Sahara occidental, ni à espionner des téléphones de plusieurs personnalités publiques françaises – jusqu’à sa propre personne, comme l’a révélé le scandale mondial d’espionnage « Pegasus ». Sans parler de l’Arabie saoudite qui emprisonne des féministes, découpe en morceaux un journaliste, de la Tunisie où le président s’arroge seul les pleins pouvoirs, et de bien d’autres régimes autoritaires à travers le monde avec lesquels la France brille par son silence et sa complaisance. 

    « Tout ça pour couper l’herbe à Zemmour »

    « Surpris » par les propos du président français à la table de l’Élysée où il faisait partie des conviés, « de le voir se lancer dans un cours d’histoire qui finit dans la presse », « las de voir qu’on en revient encore et toujours à des disputes sur le colonialisme, la mission civilisatrice de la France », l’historien Benjamin Stora explique à Mediapart ne pas souhaiter « rentrer dans le débat ». Il tient cependant à rappeler que son rapport est « tout l’inverse de cela » : « Tout le but de mon rapport est de ne pas donner de leçons d’histoire aux autres. C’est aux historiens d’écrire l’histoire qui ne peut pas être hémiplégique, ce n’est pas aux chefs d’État. La rente mémorielle est des deux côtés, pas d’un seul côté. La question algérienne structure l’extrême droite française qui a l’habitude de me rentrer dedans et qui refuse de reconnaître le principe de l’indépendance de l’Algérie. »

    « Moi, ce que je veux, poursuit le spécialiste de l’Algérie, c’est savoir ce qu’on fait concrètement de mes propositions. Que fait-on le 17 octobre ? Je n’ai toujours pas eu de réponse. On commémore, on reconnaît le crime d’État ? J’espère qu’il y aura une réponse. C’est un des combats de ma vie. »

    Dans les prochains jours, selon nos informations, l’Élysée devait mettre en place l’une des mesures phares de son rapport : l’installation d’une commission « Mémoire et vérité » rassemblant une dizaine de spécialistes parmi les meilleurs sur la question algérienne et coloniale, tels Abderahmen Moumen, Tramor Quemeneur, Karima Dirèche, Naïma Yahi, Tassadit Yacine, pour plancher concrètement sur des avancées mémorielles. « Cela va être très compliqué de le faire dans ce contexte, se désole un proche du dossier. Macron a peut-être bien tout torpillé, tout ça pour couper l’herbe à Zemmour qu’il contribue à faire monter et qui, comme lui, se fait désirer candidat.

    SOURCE : https://www.mediapart.fr/journal/international/041021/algerie-emmanuel-macron-met-le-feu-la-poudriere-memorielle?utm_source=20211004&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20211004&M_BT=25840487733 

    Algérie : Emmanuel Macron met le feu à la poudrière mémorielle

    A propos du 60ème anniversaire du massacre des travailleurs algériens par la police à Paris plus de 110 organisations, syndicats, associations appellent à manifester du Rex aux quais de Seine le dimanche 17 octobre à 15 h. Dans plus de cinquante villes de France des collectifs commémoreront cette date sinistre. Une lettre ouverte adressée au Président Macron par le collectif unitaire du 17 octobre 1961 n’a toujours pas obtenu de réponse. 

     


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    France-Algérie, Macron déterre

    la hache de guerre

    Un article de Jacques Cros

    France-Algérie, Macron déterre La hache de guerre *** Un article de Jacques Cros

    http://cessenon.centerblog.net/ 

    Lors d’une de ces opérations médiatiques dont il est familier le président de la République a accusé l’Algérie de vivre sur une rente mémorielle. Une déclaration hors sujet par rapport à la question de fond qui est une analyse de ce qu’ont été le colonialisme et la guerre menée par la puissance coloniale pour tenter de le perpétuer.

    Qu’il y ait des difficultés socio-économique en Algérie est difficilement niable. L’ampleur de la mobilisation du hirak en témoigne. De la même façon en France la crise est insupportable. Dans les deux pays on butte sur les limites historiques d’un système, le capitalisme, en fin de course.

    Mais dans les relations franco-algériennes c’est autre chose qui est à l’ordre du jour. Le travail de mémoire porte sur la conquête et l’occupation de l’Algérie par la France et les conséquences que cela a eues pendant 132 ans de colonialisme, dont plus de 7 d’une guerre aux effets particulièrement douloureux.

    On devrait cerner ce problème-là en précisant ce dont ont souffert les diverses composantes du drame. Les Algériens d’abord avec les harkis, les Pieds Noirs aussi, instruments du colonialisme et alibis de la guerre, puis victimes de la politique de  terre brûlée menée par l’OAS, et naturellement les appelés du contingent que l’on a tendance à évacuer du bilan.

    Au lieu de cela Macron se livre à une manœuvre électoraliste entretenant la confusion entre la recherche de la vérité historique et des ambitions personnelles face aux échéances des élections de 2022. La gravité de ce que nous connaissons actuellement en France ne permet pas que l’on fasse diversion.

    Le candidat Macron est dévalué. Mais il y a une dimension d’un autre niveau que le seul aspect électoral. Se pose en fait la nécessité d’une rupture claire et décisive avec un certain état de notre société. Déplacer le problème en attisant les tensions entre les peuples qui vivent sur les deux rives de la Méditerranée ou qui en sont originaires est tout simplement indigne de la fonction de président de la République. L’histoire aura un jugement sévère sur cet épisode des relations franco-algériennes que nous vivons présentement.

    Jacques Cros 

     


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    Les harkis, ces victimes du colonialisme instrumentalisés par le macronisme *** Un article d’Henri POUILLOT

     

    N’en déplaise à Mme Fatima Besnaci-Lancou je suis en plein accord avec mes camarades Henri Pouillot et Bernard Deschamps qui demandent que la commémoration du 25 septembre soit supprimée et que seule la commémoration du 19 mars 1962 commémorant le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et en hommage à toutes les victimes civiles et militaires (y compris les harkis) soit retenue.

    N’oublions pas qu’après le 19 mars 1962 l’OAS, cette organisation terroriste et criminelle a pratiqué la politique de la terre brûlée et si elle n’avait pas existé, les tragédies du 26 mars 1962 et 5 juillet 1962 ne se  seraient pas produites. 

    Mme  Fatima Besnaci-Lancou je désapprouve ce que vous écrivez ci-dessous.

    Michel Dandelot

     

    Les harkis, ces victimes du colonialisme instrumentalisés par le macronisme *** Un article d’Henri POUILLOT

    Voir l’émission sur Mediapart 

    " Pendant de nombreuses années l'association Harkis et droits de l'Homme a soutenu la commémoration du 17 octobre 1961. Elle ne le fait plus pour ne pas se rendre complice des égarements et autres malveillances de Henri Pouillot à l'encontre des familles de harkis.  Pouillot,  co-organisateur de la  commémoration du 17 octobre,  continue ses agissements en demandant que la "Journée nationale d'hommages aux harkis" soit supprimée : 

    Henri Pouillot appelle à supprimer la date célébrant le «sacrifice» des harkis - Algérie Patriotique (algeriepatriotique.com) 

    Concernant les harkis : des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont été massacrés l'été 1962.  

    43 000 hommes, femmes et enfants ont été enfermés dans des camps en France. 

    N'en déplaise à Pouillot, eux aussi ont le droit au respect… 

    Nous trouverons un autre moment  pour honorer le souvenir des victimes du 17 octobre 1961 loin des manigances de cet individu. 

    Bien cordialement. 

    Fatima Besnaci-Lancou 

    Co-fondatrice de l'association Harkis et droits de l’homme 

     

     


    Les harkis, ces victimes du colonialisme instrumentalisés par le macronisme *** Un article d’Henri POUILLOT

     

    Les harkis, ces victimes du colonialisme instrumentalisés par le macronisme

    Un article d’Henri POUILLOT

    Les harkis, ces victimes du colonialisme instrumentalisés par le macronisme *** Un article d’Henri POUILLOT

    Les harkis, ces victimes du colonialisme instrumentalisés par le macronisme *** Un article d’Henri POUILLOT

    Le comble : la France présente donc ce 20 septembre 2021, ses excuses aux Algériens qui se sont battus pour le colonialisme, certains sans en mesurer les enjeux !!!

    D’abord, il est important de rappeler qu’il n’y a pas une seule catégorie de harkis, comme on le laisse souvent penser. Mais les conditions d’engagement ou d’enrôlement sont multiples. Il suffit de reprendre l’étude remarquable de Pierre DAUM « Le Dernier tabou, les "harkis" restés en Algérie après 1962 » pour mieux comprendre la complexité des situations.

    Un certain nombre se sont effectivement engagés dans l’armée française, espérant ainsi, à l’issue de la guerre qu’ils pensaient gagnée d’avance par la France, se trouver ensuite récompensés, qu’ils seraient des citoyens Français à part égale avec les pieds noirs. C’était la promesse qui leur était faite pour les convaincre, qu’il n’y aurait plus les 2 collèges...

    Certains se sont engagés, après une sorte de conseil de famille, afin de ramener à la maison un peu d’argent pour faire vivre les siens, alors que le frère allait au maquis.

    Certains se sont engagés pour transmettre au FLN des informations ou pour déserter en emportant des armes.

    D’autres ont été enrôlés de force : par exemple des Algériens ont été arrêtés dans leur village, habillés d’une tenue militaire (avec une arme sans munitions) et envoyés au sein d’une patrouille qui allait commettre une exaction contre la population. Ce harki, alors considéré comme un traître, ne pouvait plus rentrer parmi les siens.

    A la fin de cette guerre, la grande majorité des harkis est restée en Algérie, ils sont rentrés dans leur village et y vivent tranquillement.

    Par contre, certains harkis, connus pour leur lourd passé de militaires français « zélés », ayant commis de nombreuses exactions, des tortures... ont été victimes de règlements de compte et quand ils ne purent quitter l’Algérie : un mouvement sensiblement similaire à celui réservé aux «collabos» en France dans les années 1945/46.

    Les Harkis qui sont venus en France, furent majoritairement des engagés volontaires, qui avaient cru aux promesses des autorités militaires de l’époque, imprégnés de l’idée d’une Algérie devant rester Française où ils ne seraient plus des sous-citoyens.

    Non seulement la France n’a pas tenu les promesses de les soutenir, de les considérer comme des citoyens français, et ceux qui ont franchi la Méditerranée, très majoritairement, se sont retrouvés dans des camps, des « villages forestiers », certains même « hébergés » dans des prisons, tous, dans des conditions de vie absolument inhumaines, indignes.

    Donc, pendant cette Guerre d’indépendance de l’Algérie, la France à tenté de jouer avec les Algériens la pire des pratiques coloniales pour asservir encore un peu plus une partie de la population algérienne.

    Un certain nombre d’associations de Harkis se sont constituées, souvent à l’initiative de meneurs qui étaient restés dans la perspective d’un combat pour garder l’Algérie française, se sont donc « naturellement » retrouvées dans la même démarche que les nostalgiques de l’Algérie Française, de l’OAS.

    C’est cette tendance que le macronisme tente de séduire aujourd’hui, en vue de la présidentielle, en particulier avec l’organisation de cette initiative du 20 septembre 2021 (invitation d’environ 300 personnes à l’Elysée).

    Dans cette intervention E. Macron, a simplement demandé pardon et promis une loi de réparation. Il manque l’essentiel : la condamnation, par ce pays revendiquant être celui des droits de l’homme, de sa responsabilité dans ce crime contre l’humanité qu’est le colonialisme.

    Cette pratique mise en œuvre pendant cette Guerre d’indépendance de l’Algérie a généré les pires méthodes usant de crimes d’état, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre... pour tenter de maintenir cette domination.

    En 2017, lorsque E. Macron était candidat à la Présidence de la République avait accordé une interview à une télévision algérienne dans laquelle il considérait que l’on pouvait considérer le colonialisme comme un crime contre l’humanité (bien que dans cette même interview il vantait les apports de la présence française dans ses colonies) et aujourd’hui il honore ceux qui, pour beaucoup plus ou moins contraints, conscients, contribuaient à maintenir en place ce colonialisme.

    En proposant une telle loi de réparation, qui aurait dû exister depuis longtemps pour cette catégorie, il espère ainsi récupérer des voix (qui jusqu’à maintenant, quand elles s’exprimaient, allaient plutôt vers l’extrême droite lepéniste) aux prochaines élections présidentielles.

    Cette loi ne devrait pas porter réparation aux seuls harkis, mais à l’ensemble des victimes de cette période et la commission évoquée à cette occasion, ne devrait pas examiner que la réparation des familles de harkis, mais aussi, par exemple (et pas que), des victimes des essais nucléaires. En effet, les radiations générées par ces tirs d’alors continuent encore aujourd’hui de poser de graves problèmes de santé pour les populations de cette région.

    La date du 25 septembre pour commémorer le sacrifice des harkis devrait être supprimée, ces soldats doivent être honorés comme tous les Français victimes de ce conflit, et ce devrait être le 19 mars, comme la tradition française l’a fait pour tous les conflits en retenant la date de mise en application de l’accord de fin de la guerre. Retenir une autre date pour les harkis, c’est une discrimination à leur égard, à connotation raciste.

    Des rumeurs évoquent que E. Macron pourrait, dans quelques semaines, peut-être faire un nouveau pas en reconnaissant le crime d’état du 17 octobre 1961 : ce massacre de centaines d’Algériens au Pont Saint-Michel à Paris.

    Par rapport à la période de cette Guerre de Libération de l’Algérie, il serait plus que temps que ce ne soient pas des petits pas effectués les uns après les autres pour tenter de satisfaire une clientèle électorale, mais que la France reconnaisse enfin sa responsabilité globale dans l’organisation de tous ces crimes d’état (17 octobre 1961, 8 février 1962,...), ces crimes contre l’humanité (tortures, viols, corvées de bois, crevettes Bigeard, camps d’internement – pudiquement appelés de regroupement--,...) ces crimes de guerre (utilisation du napalm, du gaz Vx et Sarin, les essais nucléaires...) et les condamne très clairement. Il en va de l’honneur de notre pays, du respect des valeurs républicaines de la France.

    Henri POUILLOT

     

     

    La France a un devoir de réparation

     

     

    envers les anciens harkis !!!

     

     

    Mais le décret du 31 mars 2003 instituant

     

     

    la journée nationale d’hommage aux karkis

     

     

    est une véritable escroquerie intellectuelle

     

    La France a un devoir de réparation envers les anciens harkis !!!   Mais le décret du 31 mars 2003 instituant la journée nationale d’hommage aux karkis est une véritable escroquerie intellectuel

    Un article de l’ancien député Bernard Deschamps

     

     " FAUT-IL HONORER LES HARKIS ? "

     

    La France a un devoir de réparation envers les anciens harkis !!!   Mais le décret du 31 mars 2003 instituant la journée nationale d’hommage aux karkis est une véritable escroquerie intellectuel

    La harka du Bachaga Boualam responsable de la mort du patriote algérien communiste Henri Maillot 

     

     

    Oui, je sais, simplement poser la question est déjà en soi sacrilège, aux yeux de certains. Entendons-nous bien. Les harkis, à part une minorité, furent eux aussi des victimes d'une guerre atroce  poursuivie par la puissance coloniale au mépris des aspirations légitimes du Peuple algérien. Le vocable de harki, recouvrait une grande diversité de situations, du fellah qui mourrait de faim au Bachaga Boualam, auxiliaire des autorités coloniales. La plupart furent contraints de s'engager, soit en raison de la misère, soit sous la menace. Beaucoup furent cantonnés dans des tâches de services, certains participèrent aux combats aux côtés de l'armée française. Quelques-uns furent des tortionnaires. Les "bleus" de Papon à Paris, par exemple, où les équipes qui procédaient aux interrogatoires de patriotes algériens à Saint-Hippolyte-du-Fort ou dans d'autres lieux de détention en France. 

    C'est une constante des armées d'occupation d'enrôler des autochtones afin de diviser les populations qu'elles veulent soumettre. Les exemples abondent dans l'histoire et dans le monde. Ajoutons que, dans le cas des harkis, les conditions dans lesquelles ils ont été hébergés en France, en 1962 - nous en avons eu un exemple avec le camp de L'Ardoise - furent immondes et indignes de la France et ceux qui n'ont pu quitter l'Algérie indépendante furent souvent victimes de la vindicte populaire, comme ce fut le cas aussi en France en 1945. Et souvent ce furent ceux qui n'avaient pas participé à la lutte de libération qui furent les plus féroces.

    La France a un devoir de réparation envers les anciens harkis !!!   Mais le décret du 31 mars 2003 instituant la journée nationale d’hommage aux karkis est une véritable escroquerie intellectuel

    Une vue du camp de Saint-Maurice-L'Ardoise dans le Gard, un camp de 25 hectares  créé en 1958 pour y interner des patriotes algériens qui luttaient pour l'indépendance de leur pays et qui ensuite fut utilisé pour loger des harkis et leur famille.) 

    Mais qui est responsable des massacres qui eurent lieu en Algérie et des conditions d'accueil honteuses en France ? Ce n'est pas l'Algérie, ce n'est pas le Peuple algérien. Ce sont les gouvernants français qui se sont entêtés de façon criminelle dans une guerre injuste et qui, après avoir recruté des supplétifs de l'armée française, les ont ensuite abandonnés. Par racisme antiarabe. La France - la France et non l'Algérie - a donc un devoir de réparation à l'égard des anciens harkis. 

    Cela implique-t-il qu'hommage leur soit rendu ? La "Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives" a été instituée par un décret du 31 mars 2003 signé du Premier Ministre de l'époque JP Raffarin. L'article 1 du décret précise: "en reconnaissance des sacrifices qu'ils ont consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d'Algérie." Les harkis sont en l'occurrence un prétexte. Le but du décret est, en définitive, de rendre hommage à l'action de la France lors de la guerre d'Algérie. Il s'agit d'une véritable escroquerie intellectuelle. Prenant appui sur la légitime compassion que l'on éprouve pour les harkis et pour toutes les victimes de cette guerre, on nous conduit, par une voie détournée, à justifier une guerre coloniale condamnée par l'histoire. Une guerre à laquelle ont mis fin les Accords d'Evian du 18 mars 1962  ratifiés par plus de 90% des Français lors du référendum du 8 avril 1962. 

    Il n'est donc pas étonnant que tout ce que la France compte de revanchards n'ayant toujours pas accepté l'indépendance de l'Algérie, se soient engouffrés dans la brèche. 

    En cette année du 59e anniversaire de l'indépendance, l'ancien élu que je suis livre cette réflexion aux élus d'aujourd'hui qui participent aux cérémonies d'hommage en croyant bien faire. 

     

    Bernard DESCHAMPS 

    Ancien député.

     

     


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    - Dérapage dans les propos de Macron envers l’Algérie.

    - Hommage rendu aux descendants de l’OAS le 26 mars 2021.

    - Refus de se faire représenter à la commémoration de la stèle rendant hommage aux victimes de l’OAS ce 6 octobre.

    Tout cela pour gagner des voix à l’élection présidentielle !!! Hypocrisie, honte, mensonges...

    Michel Dandelot

    Violente attaque du président français

    contre les responsables algériens

    L’inacceptable !

    Obnubilé par l’élection d’avril, Macron s’autorise de se poser des questions, toute honte bue, sur l’existence de la Nation algérienne pour justifier l’amnésie mémorielle de la France officielle. Il s’agit là d’une digression impardonnable, qui n’a jamais été commise par aucun président français.

    Le président Macron avec des descendants d’acteurs

    de la guerre de Libération nationale

    En recevant, jeudi dernier, des descendants d'acteurs de la guerre de libération nationale, de tous les bords, le président français, faisant une opération de Com pour sa campagne électorale, est allé très loin dans ses propos. Emmanuel Macron qui entendait échanger «librement» sur la mémoire partagée entre la France et l'Algérie avec des jeunes triés sur le volet, voulant s'inscrire dans le débat actuel en France, s'est laissé emporter -volontairement- par un nationalisme exaspéré. À 6 mois de la présidentielle française, le langage adopté par le «président-candidat» annonce le retour du vieux cliché usité dans les anciennes campagnes électorales françaises portant sur la guerre d'indépendance de l'Algérie, l'immigration et le terrorisme.
    Cheval de bataille de Zemmour et Le Pen, ces thèmes vendeurs viennent d'être adoptés par Macron qui semble vouloir à tout prix remporter les enchères. Sinon, comment expliquer sa dure déclaration vis- à-vis de la classe dirigeante en Algérie qu'il accuse de vivre de la «rente mémorielle»? «Je ne parle pas de la société algérienne dans ses profondeurs, mais du système politico­militaire qui s'est construit sur cette rente mémorielle», a répondu Macron à une jeune Algérienne qui assurait au président français que la jeunesse en Algérie n'avait pas de «haine» envers la France. Cela rappelle les déclarations de Bernard Kouchner qui avait affirmé que les relations algéro-françaises ne pourront être normales tant que la génération de l'indépendance sera encore au pouvoir en Algérie, mais en beaucoup plus graves.
    Macron va même dire, en revenant sur sa décision de durcir drastiquement l'octroi de visas «il n'y aura pas d'impact sur ce qu'on évoque. On va s'attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder. On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l'habitude de demander des visas facilement». Il s'agit là de propos jamais entendus à ce niveau de responsabilité. Obnubilé par l'élection d'avril, Macron ne semble pas mesurer la gravité de ses déclarations. Les yeux bandés, il tentera de mettre de l'eau dans son vin en affirmant avoir «un bon dialogue avec le président Tebboune», mais enivré, vraisemblablement par les idées de Zemmour, il a raté son coup puisqu'il rajoutera juste après «mais je vois qu'il (le président Tebboune, ndlr) est pris dans un système qui est très dur». Un système «fatigué» et «fragilisé» par le Hirak, dira Macron dont le message latent est clair.
    Pas besoin de le décoder. Le président français semble dire qu'il n'a rien contre le peuple pris en otage, mais tout contre le système. Il essaye ainsi de porter l'habit du hirakiste algérien pour gagner la sympathie de la diaspora, convaincu de son adhésion totale au mouvement de protestation.
    Un bon paquet de voix qui lui permettront de garder son costume présidentiel pour les 5 prochaines années. Macron qui travaille sur sa réélection en chevauchant sur la vague de l'extrême droite, s'est attaqué aussi à l'Histoire de l'Algérie soutenant que l'«histoire officielle totalement réécrite ne s'appuie pas sur des vérités, mais sur un discours qui, il faut bien le dire, repose sur une haine de la France». Il dira que «la nation algérienne post­1962 s'est construite sur une rente mémorielle», assurant qu'à l'origine de la «désinformation» et de la «propagande», il y a les Turcs qui «réécrivent complètement l'histoire». Il va même jusqu'à mettre en doute l'existence d'une nation Algérie en disant que «la construction de l'Algérie comme nation est un phénomène à regarder.
    Est­ce qu'il y avait une nation algérienne avant la colonisation française? Ça, c'est la question. Il y avait de précédentes colonisations. Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu'a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu'elle a joué en Algérie et la domination qu'elle a exercée. Et d'expliquer qu'on est les seuls colonisateurs, c'est génial. Les Algériens y croient». En voulant tirer le tapis sous les pieds de ses concurrents de l'extrême droite, Macron ne se gêne pas pour brouter dans leurs prés. Il a commencé par rendre hommage aux harkis avant d'annoncer, sans préalables, la réduction de l'octroi des visas et a fini par une déclaration qui vaut un casus belli.
    Si on rappelle que la colonisation française était pour Macron «un crime contre l'Humanité» en 2017, on voit bien que l'homme a tourné casaque. Souffre-t-il de la maladie d'Alzheimer? Ses électeurs peuvent-ils le croire, aujourd'hui qu'il se dédit? Un président qui se veut crédible peut-il changer de cap? On ne gagne pas une élection en cachant la vérité à son peuple et Macron tente d'effacer d'un revers de la main les 132 ans de crimes, enfumades et massacres commis par la France coloniale. Il s'autorise même de se poser des questions, toute honte bue, sur l'existence de la Nation algérienne pour justifier l'amnésie mémorielle de la France officielle. Il s'agit là d'une digression impardonnable qui n'a jamais été commise par aucun président français. Mais on voit bien que le président français rêve de voir l'insoumise Algérie s'aligner sur l'Occident.
    Pure illusion de Macron que de pouvoir installer à la tête du pays, un régime de Béni oui-oui ou est-il juste nostalgique de l'époque de Jacques Foccart, le gaulliste historique, homme de l'ombre qui a oeuvré à pérenniser la présence de la France en Afrique, par tous les moyens dont disposent ceux qui ne s'embarrassent pas de légalité! La surprenante sortie de route du président de «La République en marche» qui avait multiplié les gestes en faveur d'un apaisement sur la question mémorielle, confirme que ce denier ne vient pas seulement de trébucher mais que son aveuglement l'a complètement égaré.
     

    SOURCE : https://www.lexpressiondz.com/nationale/l-inacceptable-349026 

    Passez directement à la 5e minute de la vidéo, le début ne concerne pas cet article

    Violente attaque du président français contre les responsables algériens *** L’inacceptable !

     

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Aucun président de la République avant M. Macron avaient osé envoyer (son, sa ministre) en l'occurrence pour le 26 mars 2021 la Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq participer à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly, c’est une honte !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Auprès de Geneviève Darrieussecq et Arnaud Ngatcha, Hugues Renson commémorait le 26 mars dernier la fusillade de la rue d’Isly.

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!


    SOURCE : https://huguesrenson.fr/commemoration-de-la-fusillade-de-la-rue-disly-au-memorial-du-quai-branly/ 


    **************************************************************

    Chaque année, le 26 mars, des groupuscules extrémistes organisent des commémorations pour les victimes de la fusillade rue d'Isly à Alger qui ne sont pas « Mortes pour la France », mais tombées pour soutenir l’OAS qui les a manipulées et les noms de ces victimes n’auraient jamais dû avoir leur place au Mémorial National du Quai Branly à Paris, qui devait demeurer le lieu d’hommage aux militaires français « Morts pour la France » durant la guerre d’Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc, sans oublier les victimes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française agissant au sein des commandos de la mort de l’OAS : c’est-à-dire les civils, les représentants des forces de l’ordre, les magistrats, les fonctionnaires de l’éducation nationale restés fidèles à la République jusqu’au sacrifice de leur vie.

    Violente attaque du président français contre les responsables algériens *** L’inacceptable !

     

    Offense présidentielle aux descendants

     de victimes de l'OAS : la dernière !

     

    ----- Message transmis ----- 

    De : anpromevo@noos.fr 

    À : brice.blondel@elysee.fr 

    Cc : cecile.renault@elysee.fr; stora.benjamin@wanadoo.fr 

    Envoyé : samedi 2 octobre 2021 - 22h40 

    Objet : Offense présidentielle aux descendants de victimes de l'OAS : la dernière ! 

    - à l’attention de Monsieur Brice Blondel,
    Préfet,
    Chef de cabinet du Président de la République
    Palais de l’Élysée
    55, rue du Faubourg-Saint-Honoré
    75008 Paris -

    Chaville, 2 octobre 2021.

    Monsieur le préfet,

    Au moment même où je lisais la lettre que vous m’avez adressée hier, me parvenait une dépêche rendant compte de la réception à l’Elysée, jeudi (30 septembre), de « petits-enfants » de la guerre d’Algérie.
    Parmi les invités, l’arrière-petit-fils d’un général en retraite ayant participé à l’installation d’un pouvoir insurrectionnel en Algérie le 21 avril 1961 et tenté de renverser la République avant de devenir le chef suprême de l’organisation armée secrète, responsable notamment d’un attentat dans lequel le général de Gaulle et son épouse ont failli trouver la mort.
    On s’attend désormais que Monsieur Emmanuel Macron reçoive au plus vite victimes survivantes et descendants de victimes de l’OAS faute de pouvoir aller à leur rencontre au cimetière du Père-Lachaise mercredi prochain.
    Il apportera ainsi une contribution attendue à l’apaisement d’une blessure mémorielle cruellement ravivée au cours de ces six derniers mois.
    Son geste s’inscrira par ailleurs dans le droit fil de ses déclarations intervenues dans le cadre d’hommages nationaux au colonel Arnaud Beltrame, à l’enseignant Samuel Paty, à la fonctionnaire de police Stéphanie Monfermé.
    Je vous prie de bien vouloir accepter, Monsieur le préfet, l’expression de ma considération la meilleure.

    Jean-François Gavoury
    Président de l’Association nationale
    pour la protection de la mémoire
    des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)


     
    Violente attaque du président français contre les responsables algériens *** L’inacceptable !

     

     


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    Mort de l'avocat Michel Tubiana

    président d'honneur

    de la Ligue des droits de l'Homme

    Mort de l'avocat Michel Tubiana  président d'honneur  de la Ligue des droits de l'Homme

    © IROZ GAIZKA AFP

     

    L'avocat français Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), est décédé ce samedi 02 octobre à l'âge de 69 ans, a annoncé l'association française qui déplore la disparition d'un "militant infatigable de la défense des droits de l'Homme". 

    Secrétaire général de la LDH entre 1984 et 1995, Michel Tubiana en a ensuite été le président entre 2000 et 2005 avant de devenir président d'honneur.

     

    Mort de l'avocat Michel Tubiana  président d'honneur  de la Ligue des droits de l'Homme

     

    Communiqué | La #LDH, réunie ce jour en Comité central, a la très grande douleur d’annoncer la disparition de Michel Tubiana. Avocat, militant infatigable de la défense des droits de l’Homme en France et dans le monde, il était un des maillons essentiels de la #LDH.

     

    Du procès Papon à l'affaire Clément Méric

    Il était par ailleurs ancien vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et président d'honneur d'EuroMed Droits, a précisé l'association dans un communiqué.

    "Avocat, militant infatigable de la défense des droits de l'Homme en France et dans le monde, il était un des maillons essentiels de la LDH, un phare, toujours disponible et toujours clairvoyant", écrit la LDH qui adresse ses "plus sincères condoléances à ses enfants", "proches et amis".

    En robe noire, Michel Tubiana a notamment plaidé en tant que partie civile en 1998 au procès de Maurice Papon, ancien haut fonctionnaire jugé pour crimes contre l'humanité durant l'Occupation allemande en France pendant la Deuxième guerre mondiale, ou encore défendu le cofondateur du groupe armé d'extrême gauche Action directe Jean-Marc Rouillan.

    Il a été l'un des "artisans de la paix", membres de la société civile et chevilles ouvrières de l'opération de "désarmement" de l'organisation séparatiste basque ETA et a appartenu au collectif "Bake Bidea" qui milite pour les droits des prisonniers basques.

    Salemkour, actuel président de la LDH.

    France Live avec AFP 

    SOURCE :  https://www.francelive.fr/article/france-live/mort-de-l-avocat-michel-tubiana-president-d-honneur-de-la-ligue-des-droits-de-l-homme-7107674/

    Mort de l'avocat Michel Tubiana  président d'honneur  de la Ligue des droits de l'Homme

    Fabrice Riceputi 

    « On annonce aujourd'hui la mort du grand avocat et défenseur des droits humains Michel Tubiana... Je demandais de ses nouvelles hier soir à un de ses camarades de la LDH, l'ayant vu très mal en point à un forum contre la torture à Metz au printemps dernier, où il avait eu le courage impressionnant de se rendre, malgré la maladie. Quelle tristesse ! »

     

    Michel Dandelot

    "Je présente mes plus sincères condoléances à la famille, aux proches et aux amis de Michel Tubiana". 

     


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    « Vous êtes une projection de la France » :

    Emmanuel Macron s’adresse

    aux « petits-enfants »

    de la guerre d’Algérie

    « Vous êtes une projection de la France » : Emmanuel Macron s’adresse  aux « petits-enfants »  de la guerre d’Algérie

    Des jeunes Français d’origine algérienne, binationaux et pour certains Algériens, lors de leur réception à l'Elysée, le 30 septembre 2021. NADJA MAKHALOUF

    Le chef de l’Etat a reçu, jeudi, dix-huit jeunes, pour nourrir sa réflexion sur la « réconciliation des peuples ». S’il entend faire de la diaspora algérienne un pont pour réconcilier les mémoires, le président critique ouvertement la « rente mémorielle » entretenue par le système politico-militaire algérien et la « réécriture de l’histoire » par la Turquie.

    Il y a un invité qui s’est imposé sans bruit à ce déjeuner présidentiel : la souffrance. La souffrance d’appartenir à une histoire oublieuse, faite de non-dits, de dénis, de silences, de malentendus. Et de mensonges aussi. La souffrance de porter une mémoire lointaine qui brûle les âmes, génération après génération, depuis la fin de la guerre d’Algérie, en 1962.

    Même Emmanuel Macron le concède : « J’étais frappé, durant ces dernières années, de voir à quel point l’histoire et les mémoires de la guerre d’Algérie étaient la matrice d’une grande partie de nos traumatismes. Il y a des souffrances qui ont été tues, et qui se sont construites comme étant irréconciliables. Or, je pense tout l’inverse. » 

    Jeudi 30 septembre, le chef de l’Etat a convié à l’Elysée, pendant deux heures, dix-huit jeunes gens – Français d’origine algérienne, binationaux et pour certains Algériens – pour échanger « librement » sur ce conflit. Avec un objectif : apaiser « cette blessure mémorielle », comme le rappelle l’historien Benjamin Stora, également présent.

    Pourquoi s’adresser à ces jeunes en particulier ? Parce que Nour, Amine, Lina, Gauthier, Lucie ou encore Yoann sont les petits-enfants de ces mémoires froissées entre les deux pays de la Méditerranée. En effet, leurs grands-parents ont été combattants du Front de libération nationale (FLN), militaires français, appelés, harkis ou rapatriés (pieds-noirs et juifs). L’un d’eux est même l’arrière-petit-fils du général Salan, ancien chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).

    Depuis juin, dans une salle de Sciences Po Paris, ces jeunes, étudiants pour la plupart, se voient et réfléchissent à la manière de rapprocher toutes ces mémoires dont ils sont les héritiers. Ils ne se connaissaient pas auparavant, ils ont été réunis par Cécile Renault, chargée de mettre en œuvre les préconisations du rapport de Benjamin Stora sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », remis en janvier. Ils se sont donné pour mission de présenter, d’ici à la fin octobre, dix messages au président de la République, censés nourrir sa réflexion autour de « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».

    « On n’a pas réglé le problème »

    Le déjeuner à l’Elysée est en quelque sorte un point d’étape, et une occasion pour le chef de l’Etat de se confronter à cette « troisième génération » si précieuse à ses yeux.

    « Vous portez une part d’histoire et aussi un fardeau, leur lance-t-il. Un fardeau car on n’a pas réglé le problème. Nos générations n’ont pas vécu cette guerre, ça nous libère de beaucoup de choses. Vous êtes une projection de la France, votre identité est une addition à la citoyenneté française. C’est une chance pour la France, une chance inouïe. Et pour moi, ce n’est pas un problème, on l’a fait trop vivre comme tel. »

    SOURCE : https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/02/vous-etes-une-projection-de-la-france-emmanuel-macron-s-adresse-aux-petits-enfants-de-la-guerre-d-algerie_6096830_823448.html 


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    Ménard : la réécriture de l’Histoire puissante arme

    de l’extrême droite

    Ménard : la réécriture de l’Histoire puissante arme de l’extrême droite

    Robert Ménard, en janvier 2020. © AFP 

    Le très cathodique maire de Béziers, Robert Ménard, mène depuis sa ville une habile bataille culturelle. Dans « La Croisade de Robert Ménard », l’historien Richard Vassakos met au jour son efficace réécriture de l’Histoire au service de son idéologie d’extrême droite.

    Réélu triomphalement à la mairie de Béziers en 2020, Robert Ménard mène depuis 2014 une intense bataille culturelle qui passe, pour beaucoup, par une réécriture de l’Histoire, puisant dans les angoisses identitaires de notre époque. Dans La Croisade de Robert Ménard (Libertalia, 2021), l’historien Richard Vassakos décortique la manière dont l’édile, élu avec les voix du Rassemblement national (RN) manipule de façon complexe et adroite le récit national pour accréditer l’idée d’un choc civilisationnel en cours, provoqué par une immigration « colonisatrice ».

    Une mémoire qui pose un « eux » et « nous » ne pouvant conduire qu’à la guerre civile. Souvent allusif, fait de sous-entendus et d’audacieuses récupérations politiques, son discours, très proche de celui de son ami Éric Zemmour, infuse d’autant plus dangereusement qu’il est rarement déconstruit. Entretien.

    Mediapart : Comment Robert Ménard, élu à Béziers avec les voix du RN mais sans parti, s’y prend-il pour mener sa bataille culturelle à partir de sa ville ? Quels sont ses outils ? 

    Richard Vassakos : Robert Ménard dispose d’abord de très nombreux relais de communication, du fait de sa position originale dans l’espace public. Il est le seul maire d’une ville de 75 000 habitants à passer à la télévision, à la radio, pratiquement chaque semaine. Entre janvier et juin 2021, il a eu 70 passages en télé ou radio. 

    Il bénéficie aussi de tout l’écosystème de la « fachosphère », qui relaie amplement ses discours. Il intervient régulièrement sur Boulevard Voltaire – qui a été créé avec sa femme, la députée Emmanuelle Ménard – mais il a aussi un compte Twitter, un compte Facebook qui sont très suivis. En dehors de ces éléments propres à sa personnalité médiatique, il y a tous ceux attachés à sa fonction de maire.

    Ménard a doublé le budget de la communication de la ville, qui s’élève à environ 800 000 euros par an. Le Journal de Béziers est devenu bimensuel, une fréquence peu commune pour des localités de cette envergure. Robert Ménard est directeur de la publication et rien ne se fait sans son aval. Il l’a transformé, sur la forme, en news magazine avec des articles qui se veulent plus ou moins humoristiques mais qui sont souvent très orientés. L’éphéméride est un bon vecteur pour faire passer discrètement ses idées, comme lorsqu’en pleine crise des migrants, il publie : « 25 mai 1720. Arrivée d’un bateau en provenance de Syrie amenant la peste. » On est toujours dans l’allusion, le sous-entendu.

    L’éphéméride rapporte aussi régulièrement des faits divers qui se sont produits dans l’Algérie coloniale pour montrer la brutalité du monde arabo-musulman, avec une forme d’essentialisation.

    La partie culturelle du journal, avec des recensions d’ouvrages, des conseils de lecture, de films, permet de faire passer des messages.

    En dehors de cette communication, quels sont dans l’espace public les outils dont Robert Ménard dispose pour imposer ses idées et surtout son récit historique ? 

    Un des premiers outils est celui de la toponymie, la dénomination publique, qu’il a utilisée dès 2014 en supprimant la rue du 19-Mars [date des accords d’Évian mettant fin à la guerre d’Algérie– ndlr] , rebaptisée rue Denoix-de-Saint-Marc. Un choix tout à fait habile car Hélie Denoix de Saint-Marc est un ancien putschiste [il a pris part au putsch des généraux de 1961 pour renverser la République et conserver l’Algérie française, ndlr] mais aussi un ancien résistant déporté à Buchenwald, quelqu’un qui s’est mué en écrivain, a reçu la Légion d’honneur en 2007 par Nicolas Sarkozy. Il y a donc une ambivalence du personnage, sur laquelle Ménard a joué même si, lors de l’inauguration, la photographie le montrait en tenue de parachutiste, marquant que c’était bien le putschiste de 1961 qui était célébré.

    Ménard va aussi baptiser une promenade Beltrame, une rue du Père-Hamel, un rond-point du 13-Novembre, avec un point commun à chaque fois, les attentats islamistes et l’insistance en filigrane sur une thématique qui lui est chère : le choc des civilisations.

    Il y a aussi une très forte implication dans la statuaire, avec une dizaine de statues érigées depuis 2014. C’est là encore tout à fait singulier pour une ville de cette taille. Sur la grande place du 14-Juillet, que Ménard veut dédier à la Résistance, il a fait ériger face à la statue de Jean Moulin des bustes en hommage à Jan Palach, un étudiant qui s’est immolé par le feu à Prague en 1969 pour protester contre l’invasion soviétique, ou au prêtre Jerzy Popieluszko, figure de la lutte contre le régime communiste polonais, mais aussi figure traditionnaliste. Il a aussi construit un buste du socialiste Matteotti, tué par les fascistes en Italie, et une autre de Sophie Scholl, résistante au nazisme. Ménard souhaite à la fois s’approprier des figures de la gauche et mettre sur un plan d’égalité le nazisme et le communisme, relativisant ainsi leurs différences de nature et d’évolution, qu’ont démontrées différents historiens.

    Vous décrivez aussi comment Robert Ménard utilise toutes les cérémonies officielles comme des tribunes politiques. 

    Ménard adore faire des discours « lourds de sens », selon son expression. Alors que, traditionnellement, les cérémonies municipales sont des cérémonies républicaines, de recueillement, d’hommage, où les polémiques sont mises à distance, lui les sature d’idéologie. Il utilise l’Histoire de façon habile pour faire avancer ses idées en récupérant des personnages historiques, des résistants, pour faire bien souvent son propre portrait en creux.

    Il développe ainsi tout un récit sur la résistance biterroise dont il serait l’ultime avatar. Loin de la tradition républicaine de la résistance de la ville, lui serait le résistant face à la submersion migratoire, à l’islamisation.

    L’Algérie occupe une place particulière dans la réécriture de l’Histoire menée par Robert Ménard, en quoi ?  

    Robert Ménard, né à Oran en 1953, avec un père engagé dans l’OAS, a fait sur le sujet une volte-face assez spectaculaire. Il y a vingt ans, il évoquait avec horreur les propos d’un « racisme à vomir »  tenus dans sa famille nostalgique de l’Algérie française.

    Aujourd’hui, il mythifie totalement ce passé, sans doute avec des arrière-pensées électoralistes car, dans la région, le vote pied-noir et celui des harkis sont importants, mais pas uniquement.

    Il faut rappeler qu’en 2015, Robert Ménard avait souhaité que Renaud Camus, qui a popularisé le mythe du grand remplacement, écrive l’histoire de Béziers

    Ménard fait aussi un récit de la guerre d’Algérie comme s’inscrivant dans une continuité avec la vague terroriste actuelle. Il explique que l’Algérie était la rive sud de l’Occident : on la tenait, on l’a lâchée, et désormais l’invasion débute, le choc des civilisations commence. Il soutient que la guerre d’Algérie était un djihad qui se poursuit en 2015-2018.

    Dans son dernier livre, Ménard prend ses distances avec Éric Zemmour et avec la réthorique du grand remplacement. Or vous montrez bien que cette supposée théorie imprègne en fait toute sa conception de l’Histoire, avec l’idée que les colons d’hier sont colonisés à leur tour.

    C’est effectivement au cœur de ses discours. Il faut rappeler qu’en 2015, Robert Ménard avait souhaité que Renaud Camus, qui a popularisé le mythe du grand remplacement, écrive l’histoire de Béziers. Cela ne s’est finalement pas fait, mais c’était un choix éloquent, d’autant que Renaud Camus n’avait aucune qualification particulière pour écrire une telle histoire.

    Sur l’Algérie, il y a vraiment cette prégnance du schéma colonial. La mécanique de la rhétorique de Ménard est la même que celle de Zemmour, très bien décrite par Gérard Noiriel. Le choc des civilisations, le grand remplacement – qui n’est pas nécessairement formulé sous ce nom-là mais qui est constamment suggéré – reviennent cycliquement.

    Cette vision identitaire crée un « eux » et un « nous ». Elle désigne l’ennemi et l’identité des bons Français. Chez Ménard, cette thématique est aussi mâtinée de prosélytisme religieux en présentant la religion catholique comme assiégée.

    Lui qui s’attaque à l’emprise religieuse de l’islam s’accorde en effet quelques libertés en matière de laïcité. Comment se manifeste son prosélytisme religieux ? 

    L’exemple le plus médiatique et plus frappant a été, depuis 2014, l’installation d’une crèche dans la mairie. Il faut rappeler que c’est une rupture avec l’histoire de la ville de Béziers, très tôt déchristianisée et qui a été une citadelle radicale socialiste jusque dans les années 1970.

    Mais Ménard, désormais très proche de la frange traditionaliste de l’Église catholique, a aussi opéré une christianisation des cérémonies mémorielles, en particulier des cérémonies qui ont à voir avec la Seconde Guerre mondiale, puisque désormais il y a une messe à l’occasion du 8-Mai. Il a relancé la fête de Jeanne d’Arc avec un dépôt de gerbe devant la statue qui se trouve devant la cathédrale Saint-Nazaire. La féria de Béziers débute aussi désormais par une messe dans les arènes.

    Il fête aussi Hanouka, en allumant un chandelier devant la mairie, pour montrer qu’il est œcuménique. Mais il y a évidemment de grands absents dans cette liturgie municipale et clairement orientée contre une catégorie de population : les musulmans.

    Si Ménard a été condamné régulièrement pour l’installation de sa crèche, le sous-préfet n’a pas fait de référé l’an dernier, malgré les interpellations de plusieurs associations. Au bout de sept ans, l’État n’assure plus le respect de la loi de 1905 et de l’article 28 selon lequel on ne doit pas apposer de signes religieux dans les bâtiments publics, qui est bafoué dans la ville depuis 2014.

    Ménard : la réécriture de l’Histoire puissante arme de l’extrême droite

    “Le Journal de Béziers”, mai 2016.

    Vous montrez bien dans votre livre que sa manipulation est d’autant plus habile qu’elle est complexe et passe notamment par la réappropriation de figures de gauche. Quelle est sa stratégie en faisant cela ?  

    Dès 2007, Henri Guaino, conseiller de Sarkozy, avait théorisé la « désafiliation automatique », c’est-à-dire récupérer les figures du camp adverse pour élargir son audience, rassembler plus largement mais aussi mettre en défaut ses adversaires.

    Ménard l’a fait avec la figure de Jean Jaurès. Il y avait, bien avant l’élection de Ménard, entre les deux guerres, un projet d’ériger un monument en hommage à Jaurès sur la plus grande place de la ville, et ce monument n’a jamais été construit pour diverses raisons. En 2014, son adversaire socialiste avait proposé de terminer ce projet. Ménard a donc tenu la promesse de son adversaire, ce qui m’a fait penser à la formule de Pétain : « Je tiens les promesses, même celles des autres. »

    Ce qui est intéressant dans la mise en place de ce buste de Jaurès, c’est que Jaurès y est simplement qualifié d’« homme politique français ». Son socialisme est effacé, son pacifisme aussi, et il n’est pas mentionné non plus qu’il a été assassiné et par qui, c’est-à-dire le militant nationaliste Raoul Villain. On en fait un homme politique lambda dépouillé de sa dimension politique, idéologique.

    Ménard : la réécriture de l’Histoire puissante arme de l’extrême droite

     

    “Le Journal de Béziers”, 15 janvier 2016.

    Ménard mène la même réappropriation avec la figure de Jean Moulin, originaire de Béziers, ce qui lui permet aussi de réécrire sa version de la Résistance.  

    Jean Moulin est célébré par Ménard comme une figure patriotique, voire patriotarde, en oubliant totalement son engagement politique. Avant la Seconde Guerre mondiale, il appartient à l’aile gauche du parti radical, c’est un antifasciste qui se charge notamment de faire passer des avions en Espagne. Dans le récit de Ménard, tout cela est occulté, tout comme l’engagement profondément républicain de Moulin dans la Résistance, qui est un engagement hérité de son père, fervent républicain, élu de la ville et conseiller général de Béziers.

    À travers cette réécriture de l’Histoire, il y a aussi l’idée de faire de la Résistance uniquement une résistance à l’étranger plutôt qu’à l’idéologie nazie.

    Il use et abuse d’ailleurs de la figure de Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin, qui en 1939 était proche de l’Action française mais évolua très vite aux côtés de Moulin. Il s’en sert pour dire qu’une bonne partie de la droite monarchiste et nationaliste était à Londres.

    Cette lecture de la Résistance minimise le rôle de la gauche et dépolitise la Résistance. C’est aussi une façon de réhabiliter l’extrême droite maurrassienne dans laquelle Ménard puise l’essentiel de son fonds idéologique.

    En observant les références qu’il mobilise, on peut dire qu’il y a un fonds maurrassien extrêmement prégnant auquel il agrège Huntington pour Le Choc des civilisations et Renaud Camus pour Le Grand Remplacement. Il fait un syncrétisme avec tout ça qui correspond au fond à son projet d’union de toutes les droites, qui n’est autre qu’une resucée du « compromis nationaliste », vieux fonds tactique qui fait aussi partie de l’idéologie maurrassienne.

    La Croisade de Robert Ménard, une bataille culturelle d'extrêmedroite (Libertalia, 2021). préface de Nicolas Offenstadt.

    SOURCE : https://www.mediapart.fr/journal/france/280921/menard-la-reecriture-de-l-histoire-puissante-arme-de-l-extreme-droite
     

    HONTE à ménard !!!

    Le terme « islamisme » est de création française et l'usage de ce mot est attesté en français depuis le XVIIIe siècle, où voltaire l'utilise à la place de «MAHOmétisme  ». (source wikipedia). C'est pourquoi le mot « islamiste », comme on le constate sur la plaque ci-dessus, Ménard et toute la meute d’extrême droite l’identifie et l’amalgame aux groupes terroristes, cependant ce mot  est considéré par la plupart des musulmans modérés comme une forme pervertie et fanatisée de l'Islam… La grande majorité des islamiques ne sont pas des terroristes… MAIS ménard, lui, rêve  à un soulèvement des français contre les musulmans… nous ne le suivrons pas sur ce chemin de la honte… nous avons la leçon de la seconde guerre mondiale où des français stigmatisaient les juifs qui ont été exterminés dans les chambres a gaz nazis… dans l’algérie française ils brûlaient aussi des corps humains… sans oublier que pendant la guerre d'algérie l'armée française a brûlé au napalm 600 à 800 villages algériens de type "oradour-sur-glane"

    Robert Ménard instrumentalise la mémoire du père Jacques Hamel, Noureddine Aoussat, professeur et imam, lui répond :

     

    Non ! M. Ménard, nous ne croyons pas à votre sincérité dans l'inauguration d’une promenade Jacques-Hamel, à Béziers… Nous ne vous croyons pas, vous et toute la meute d'extrême droite,  vous stigmatisez les musulmans… vous avez même été condamné par la Justice de la France pour "provocation à la haine et à la discrimination" pour avoir déclaré qu'il y avait trop d'enfants musulmans dans les écoles de votre ville. En passant je vous dirai que du temps de "VOTRE"Algérie Française il y avait très peu de petits musulmans dans les écoles... Comme vos parents et la France coloniale vous ressemblaient déjà...

      Et puis le Père Jacques Hamel lorsqu’il a été appelé pour effectuer son service militaire pendant la  guerre d’Algérie a refusé de tuer d’autres hommes… donc votre Algérie française ne l’intéressait pas… et vous n'êtes pas un artisan de paix mais, plutôt un partisan de ce qui ressemble à une guerre civile... plus précisément à des affrontements interconfessionnels... 

     

    Béziers : 

    Attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray 

    Robert Ménard inaugure 

    une promenade Jacques-Hamel 

    Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault), a inauguré, dimanche 23 octobre 2016, une promenade au nom du prêtre tué en juillet 2016 dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray.

     

    Robert Ménard a inauguré une promenade au nom du père Jacques Hamel à Béziers (Hérault). (© Ville de Béziers) 

    Presque trois mois jour pour jour après son assassinat dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray, le 26 juillet 2016, une promenade au nom du père Jacques Hamel a été inaugurée, dimanche 23 octobre 2016… à Béziers (Hérault). Une initiative du maire de la commune, Robert Ménard, élu avec le soutien du FN, de Debout la République et du Mouvement pour la France.  

    La plaque a été inaugurée en petit comité, en présence de l’archiprêtre de la ville et de représentants de la communauté juive. Si Robert Ménard a averti l’archevêque de Rouen, Mgr Lebrun, il n’y avait aucun représentant de Rouen ou de Saint-Étienne-du-Rouvray lors de la cérémonie.

    Honte à Ménard !!!

     

    Noureddine Aoussat répond au nostalgérique extrémiste Ménard : 

    Le professeur et imam Noureddine Aoussat, de passage à Béziers fin décembre, s’est arrêté devant la plaque commémorative à la mémoire du père Hamel lâchement assassiné le 26 juillet 2016.  

    (PS) Au cours de la vidéo vous allez entendre le bruit assourdissant d'un moteur d'une moto, c'est sûrement celle d'un ami de la meute extrémiste qui a cherché à perturber ce commentateur... 

     

     


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    Les Oubliés de la République

    Il y a, bien sûr, les victimes de l’OAS, puisque M. Macron a fait le choix d’honorer les descendants de cette organisation terroriste le 26 mars 2021, j’y reviendrai le 6 octobre prochain. Mais les oubliés de la guerre d’Algérie il y en a d’autres…

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    L'une des photos de la honte... nous n'oublierons pas !!!

    Michel Dandelot

    Voici une nouvelle mémoire

    Image associée

    ************************************************* 

    « La Force locale, ou les oubliés de la guerre d’Algérie »

     

    Camille Renaud (Vendée) : « Une cérémonie de repentance pour le sort fait aux harkis avec les promesses du chef de l’État fait la une de la presse. Mais qui connaît le sort de 2 000 bidasses, soldats français, hommes du rang, qui ont été mutés sans leur avis, dans les 114 unités des Forces de l’ordre algériennes début avril 1962. Créées par les accords d’Évian, placées sous les ordres de l’Exécutif provisoire, appelées plus souvent « la Force locale », elles regroupaient les appelés, les engagés algériens de l’armée française. Il avait été versé dix-sept appelés français (FSE) dans chaque unité. J’avais donc seize mois d’armée et je revenais de ma permission en France. Je me suis retrouvé parmi des Algériens, commandé par des Algériens, dans une chambrée avec un seul ami français, 2e classe comme moi. Nous sortions de combattre les rebelles algériens et nous étions à la merci de ces soldats qui savaient que la France partait et nous avec. Combien de camarades ont-ils été tués ou ont disparu alors qu’ils avaient été mutés dans la Force locale ? Nous en connaissons quelques-uns, mais beaucoup de familles n’ont rien su de la mutation et des conditions de celle-ci dans la Force locale. Nous faisons partie des « oubliés » de la guerre. »

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/courrier-des-lecteurs/la-force-locale-ou-les-oublies-de-la-guerre-dalgerie-715e560e-d10d-496b-90ad-59f7e6db44aa 

    Les Oubliés de la République 

     

    Les Oubliés de la République

    Il est toujours plus facile de commencer une guerre que de la terminer. Si dès septembre 1959, à travers son discours sur l’autodétermination du peuple algérien, le général de Gaulle « comprit » l’inéluctabilité de l’indépendance de l’Algérie, il fallut encore plus de deux ans pour parvenir à la signature des Accords d’Evian. Plusieurs dizaines de milliers de jeunes Algériens, qui avaient répondu à la conscription, servaient alors dans l’armée française et ils constituèrent le noyau de la Force d’Ordre, dite Force locale, devant assurer le maintien de l’ordre sous les ordres de l’Exécutif provisoire, entre le cessez-le-feu du 19 mars 1962 et le vote d’autodétermination du 1er juillet 1962 dont le résultat ne faisait guère de doute. Faute de cadres indigènes compétents en nombre suffisant (même après 130 ans de colonisation), des militaires français, engagés et 3 000  à  4000 appelés du contingent, furent affectés à ces unités de Force locale.  

    Cent quatorze de ces unités furent constituées à partir de compagnies de l’armée française ; elles devaient conserver un lien organique avec les régiments dont elles étaient issues. Dans l’exemple que j’ai vécu, celui de la 403e UFL rattachée au 3e Bataillon de Zouaves, les choses se passèrent le plus correctement possible compte-tenu des difficultés présentées par une telle situation et, semble-t-il, il en fut de même pour l’ensemble des UFL du Constantinois. Le lien organique avec le 3e B.Z. ne fut jamais coupé, une section de la Légion étrangère fut placée en protection de l’UFL et, conformément aux ordres reçus, les appelés français furent retirés la veille du scrutin d’autodétermination. La transmission de pouvoir avec l’ALN se passa sans drame.  

    Les témoignages recueillis, notamment sur les sites créés par d’anciens appelés de la Force locale, semblent montrer qu’il n’en fut pas de même dans l’Algérois et l’Oranais où, il est vrai, la situation militaire s’était présentée d’une manière différente durant les sept années de guerre. Tout d’abord, les officiers ne prirent pas soin d’expliquer aux jeunes métropolitains qu’ils versèrent dans ces unités les enjeux nés de la conclusion du cessez-le-feu. Faute d’information, ceux-ci ne faisaient guère de différence entre les soldats des UFL, issus de l’armée française, et ceux de l’armée de libération nationale qu’ils avaient combattu pendant des mois en les considérant comme des terroristes. 

    Nombre de ces officiers eux-mêmes qui, s’ils ne rejoignaient pas l’OAS, en étaient néanmoins proches psychologiquement, n’avaient pas compris la nécessité de mettre fin à cette guerre et encore moins les modalités et la finalité de Accords d’Evian. Ils ne déployèrent donc aucun zèle pour promouvoir l’action de la Force locale d’autant que, dans cette situation de transition politique, une propagande très active en faveur du mouvement indépendantiste se propagea jusqu’au sein des unités de Force locale. 

    Mais le pire était encore à venir. Les derniers de jours de juin, certains chefs de corps se désintéressèrent complètement du sort des appelés qu’ils avaient affectés dans des UFL et n’organisèrent pas leur rapatriement vers les unités de l’armée française. Selon les témoignages rassemblés sur le site internet d’Yvan Priou, certains de ces militaires furent séquestrés par des foules en délire, molestés par des « résistants de la dernière heure ». Surtout certains, dont le nombre est difficile à préciser, furent enlevés et disparurent à jamais. 

    Un voile fut jeté sur ces disparitions et, non sans difficulté, l’autorité militaire accepta de considérer ces victimes comme « Morts pour la France », des morts comme les 28 000 autres de la Guerre d’Algérie. Il est même difficile de les dénombrer car il fut décidé de traiter l’appartenance à la Force locale comme un simple détachement et de ne pas la faire figurer sur les états signalétiques de services et les livrets militaires.  Ainsi, aujourd’hui, il est impossible de prouver avoir servi dans les UFL sans une longue vérification dans les archives régimentaires.  

    Les survivants de ce peu glorieux avatar de notre histoire militaire ont un devoir de mémoire envers leurs camarades tués et disparus. Soixante ans après, le moment semble venu pour que, en-dehors de toute polémique, des historiens exhument les documents existants, éclairent les conditions de ces disparitions et apportent à des familles traumatisées, négligées jusqu’ici, la certitude que le sacrifice de leurs enfants, comme celui des tués du 10 novembre 1918 ou du 7 mai 1945, n’a pas été vain 

     << Mais le pire était encore à venir. Les derniers de jours de juin, certains chefs de corps se désintéressèrent complètement du sort des appelés qu’ils avaient affectés dans des UFL et n’organisèrent pas leur rapatriement vers les unités de l’armée française. Selon les témoignages rassemblés sur le site internet d’Yvan Priou, certains de ces militaires furent séquestrés par des foules en délire, molestés par des « résistants de la dernière heure ». Surtout certains, dont le nombre est difficile à préciser, furent enlevés et disparurent à jamais. 

    « Un survivant de ce peu glorieux avatar de notre histoire militaire qui avait un devoir de mémoire envers mes camarades tués et disparus ».

    Yvan Priou

     

     


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    Communiqué du collectif « 17 octobre 1961 :

    pour la Mémoire et contre l’Oubli »

    COMMEMORATION 17 OCTOBRE 1961 PARIS LES ORANGES *** Le 17 octobre 2020

    Le rapport de Benjamin Stora sur la Guerre d’Algérie et la décolonisation, dans les mains d’Emmanuel Macron. Palais de l’Elysée, Paris le 20 janvier 2021. CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP

    Suite à la remise du rapport de Benjamin Stora, « Les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie » à Emmanuel Macron, le 20 janvier dernier, le collectif « 17 octobre 1961 : pour la Mémoire et contre l’Oubli » a rédigé un communiqué de presse. Un document dans lequel le collectif rend hommage au travail de l’historien et annonce la suite de ses actions.

    Communiqué

    du collectif« 17 octobre 1961 : pour la Mémoire et contre l’Oubli »

    Rapport STORA – Maintenant tout commence.  

    Ivry-sur-Seine, le 21/01/2021

    Le mercredi 20 janvier 2021, l’historien Benjamin Stora a remis son rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, au Président de la République.

    Créé dans la continuité de la Tribune « 17 octobre 1961, pour la Mémoire et contre l’Oubli », notre collectif tient à saluer et remercier ici la qualité et le sérieux du travail de M. Benjamin Stora, qui offre ainsi une base de réflexion solide et des pistes de travail multiples pour avancer sur ces questions ô combien sensibles qui empoisonnent depuis maintenant trop longtemps les relations entre la France et l’Algérie.

    Nous nous félicitons de la création d’une commission « Mémoire et Vérité » proposée dans ce rapport. Cette commission, composée d’experts et de personnalités engagées dans les relations France-Algérie, devra également permettre l’écoute des différentes associations de mémoire qui œuvrent depuis plusieurs années à la reconnaissance de ce terrible épisode de l’histoire de notre pays.

    Les 22 propositions contenues dans ce rapport, si elles sont mises en œuvre, permettront d’avancer sur le chemin de l’apaisement et de la réconciliation. Ce rapport reprend ainsi de nombreuses propositions portées par les associations de mémoire, telles que l’ouverture des archives, l’organisation de commémorations pour les massacres du 17 octobre 1961 ou encore par la panthéonisation de Gisèle Halimi.

    Si le travail des historiens diffère forcément du travail de mémoire porté par la société civile et les associations, il est nécessaire de les faire converger. La mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie reste une plaie béante pour ces deux pays qui partagent pourtant beaucoup plus que ce passé douloureux. L’apaisement et la réconciliation ne pourront être sérieusement envisagés qu’avec la pleine reconnaissance par notre pays du caractère profondément injuste et violent du fait colonial. Il est également urgent que les responsables politiques sortent des postures visant à instrumentaliser ce douloureux passé. Nous sommes en attente depuis si longtemps et voulons que ce rapport soit suivi d’actes concrets et préférons l’investissement sérieux de toutes et tous. Nous refuserons les postures et annonces sans lendemain en période pré-électorale !

    Pour participer pleinement à ce travail, aux côtés des historiens et des associations déjà existantes, notre collectif a décidé de se constituer en association intitulée « Pour la Mémoire, contre l’Oubli » dont l’objet sera d’obtenir l’ouverture totale des archives françaises sur la colonisation et l’organisation d’initiatives mémorielles et de commémorations sur ces sujets.

    SOURCE : https://www.lecourrierdelatlas.com/communique-du-collectif-17-octobre-1961-pour-la-memoire-et-contre-loubli/ 

     

     

    COMMEMORATION 17 OCTOBRE 1961 PARIS LES ORANGES

    Le 17 octobre 2020

    COMMEMORATION 17 OCTOBRE 1961 PARIS LES ORANGES *** Le 17 octobre 2020

     

    J’aperçois sur la gauche de la vidéo mon ami Henri Pouillot qui a connu en Algérie la villa Sésini tristement célèbre pour ses innombrables tortures pendant la guerre d’Algérie. Je salue donc Henri et je remercie mon ami M’hamed Kaki pour sa remarquable prise de paroles.

    Michel Dandelot

     

     

     


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    Monsieur le Président Macron montez ces escaliers et du haut du Mémorial des Martyrs sachez que pendant 132 ans de colonisation et près de 8 ans de guerre il y a eu plus de 6 millions de victimes. Les familles de ces martyrs méritent aussi votre "pardon" et la reconnaissance au nom de la France.

     

    Monsieur le Président Macron monter ces escaliers et du haut du Mémorial du Martyr demander pardon aux 6 millions de victimes

    Par rapport à la période de cette Guerre de Libération de l’Algérie, il serait plus que temps que ce ne soient pas des petits pas effectués les uns après les autres pour tenter de satisfaire une clientèle électorale, mais que la France reconnaisse enfin sa responsabilité globale dans l’organisation de tous ces crimes d’état (17 octobre 1961, 8 février 1962,...), ces crimes contre l’humanité (tortures, viols, corvées de bois, crevettes Bigeard, camps d’internement – pudiquement appelés de regroupement--,...) ces crimes de guerre (utilisation du napalm, du gaz Vx et Sarin, les essais nucléaires...) et les condamne très clairement. Il en va de l’honneur de notre pays, du respect des valeurs républicaines de la France.

     


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    HENRI MAILLOT, LE CHAHID OUBLIÉ

    Communiqué de la famille du chahid

    HENRI MAILLOT, LE CHAHID OUBLIÉ *** Communiqué de la famille du chahid

     

    « Un ami algérien m’a fait parvenir ce texte je le mets en ligne car il concerne aussi une victime du colonialisme et après vous pourrez lire ou relire un article de l’ancien député Bernard Deschamps »

    Michel Dandelot

    HENRI MAILLOT, LE CHAHID OUBLIÉ *** Communiqué de la famille du chahid

    Communiqué de la famille MAILLOT

    " Nous, membres de la famille du chahid Henri Maillot, mort au champ d’honneur les armes à la main le 5 juin 1956, osons briser le silence que nous nous sommes imposés pendant 55 ans.
    Et pour cause, notre frère et oncle est victime d’un ostracisme et d’un déni de reconnaissance énigmatique que d’aucuns n’arrivent à expliquer. Il demeure banni du panthéon réservé aux martyrs au même titre que son ami et voisin de quartier, le chahid Fernand Iveton, guillotiné à Serkadji le 11 février 1957. C’est pour cette raison que des centaines de citoyens se font un devoir de venir se recueillir sur leurs tombes chaque année les jours anniversaire de leur «mort».
    Au mois de juin 2015, l’APS a publié une dépêche dans laquelle le chahid Henri Maillot était qualifié «d’ami de la Révolution algérienne». Un impair lourd de sens et qui illustre on ne peut mieux le sort réservé aux chouhada et moudjahidine d’origine européenne.
    Il est regrettable de rappeler certains faits historiques et d’actualité pour prouver notre appartenance et notre attachement à notre patrie l’Algérie.
    – La famille Maillot est installée en Algérie depuis six générations et ne l’a jamais quittée en dépit de tous les drames qui ont secoué notre pays.
    – Le chahid Henri Maillot a offert ce qu’il avait de plus précieux pour défendre sa patrie : sa vie.
    – Le père du chahid Henri Maillot était secrétaire du syndicat des travailleurs de la ville d’Alger (mairie d’Alger). Il a été licencié pour avoir déclenché une grève pour réclamer les droits et plus de dignité pour les éboueurs musulmans.
    – A l’indépendance tous les membres de la famille Maillot ont opté pour la nationalité algérienne au détriment de la nationalité française.
    Pour s’en convaincre davantage, il suffit de lire la lettre que le chahid Henri Maillot a envoyée à la presse parisienne pour justifier sa désertion avec un camion rempli d’armes et de munitions.
    Dans cette lettre, il disait : «Il y a quelques mois de cela, Jules Roy, écrivain et colonel de l’armée française», disait : « Si j’étais musulman je serais du côté des fellagas. Moi je ne suis pas musulman mais je considère l’Algérie comme ma patrie et je dois avoir à son égard les mêmes devoirs que tous ses fils. Et ma place est au côté de ceux qui ont engagé le combat libérateur… Ce n’est pas une lutte de religion ni de race, comme voudraient le faire croire certains possédants de ce pays, mais une lutte d’opprimés contre leurs oppresseurs sans distinction de races ni d’origines… Notre victoire est certaine… En désertant avec un camion rempli d’armes, j’ai conscience d’avoir servi les intérêts de mon peuple et de ma patrie…»
    Afin de préserver la mémoire de Henri et les idéaux pour lesquels il s’est sacrifié, nous n’avons jamais rien demandé d’autre qu’une reconnaissance. Nous aimerions voir son nom gravé sur le fronton d’un lycée, d’une université, d’une cité ou bien lui dédier un lieu de mémoire pour que son sacrifice pour une Algérie libre, indépendante, fraternelle, tolérante et juste ne soit pas vain. Car la grandeur et la noblesse de notre révolution est d’avoir été portée et défendue par des femmes et des hommes de différentes origines raciales, religieuses et culturelles.
    C’est cela que nous devons inculquer aux jeunes générations algériennes. Ce sera une juste reconnaissance qui le sortira de la nuit de l’oubli où il a été longtemps confiné, à l’instar d’autres martyrs algériens d’origine étrangère. Quant aux moudjahidate et moudjahidine d’origine étrangère vivant en Algérie, ils sont en train de nous quitter l’un après l’autre dans l’anonymat le plus complet. Il est grand temps de leur rendre un vibrant hommage et recueillir leurs témoignages.
    Gloire à tous nos martyrs
    La famille MAILLOT

    HENRI MAILLOT, LE CHAHID OUBLIÉ *** Communiqué de la famille du chahid

    Pour information, l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine ex Maillot à Bab El Oued n’a pas porté le nom d’Henri Maillot mais celui de François Clément Maillot, le médecin qui codifia l’usage de la quinine contre le paludisme en 1834.

    En soutien à la famille Maillot, le Collectif novembre accompagne l’appel de sa famille en vous invitant lire l’hommage que lui rendu Mohamed Bouhamidi en 2015.
    En 2015 pour la publication d’un beau livre qui regroupait certaines de ses créations de résistance, Mustapha Boutadjine me demandait un texte sur Henri Maillot et un autre sur les années de terrorisme. J’ai écrit les deux textes en illustration de ses magnifiques illustrations. Je découvre des années après la traduction, en 2017, par Ali Ibrahim des « Années de plomb ». J’ai publié cette traduction et republie le texte en français des « Années de plomb » et de celui de Maillot. Mes plus vifs remerciements vont à Ali Ibrahim pour sa traduction et pour l’occasion qu’il m’offre de re-proposer leur lecture.

    HENRI MAILLOT, LE CHAHID OUBLIÉ *** Communiqué de la famille du chahid

    Henri Maillot Un chemin d’exception. Texte de Mohamed Bouhamidi sur Henri Maillot pour le thème «Insurgés» extrait du livre de Mustapha Boutadjine «Collage Résistant(s)», édité par Helvétius. Paris septembre 2015

    I N S U R G É S.
    Les morts d’août 1955 n’ont pas vu ton regard.*
    Ils l’ont habité.
    Je les entends derrière ta photo.
    On me demande de parler de toi. Je préfère que cela soit en ce soixantième anniversaire de râles qui t’ont révélé à l’indigène que t’habitais déjà. Le soixantième de ta renaissance à la fratrie indigène dans les yeux des paysans du Dahra et des frères heureux des armes que tu avais délibéré de voler le jour de ces massacres.
    Ta mort je ne saurais en parler. Je peux résumer ta vie.
    Né à Alger en 1928 dans une famille pied-noir-stop-Ami de Fernand Iveton, l’autre Arabe de Salembier et son voisin-stop-Militant du Parti communiste algérien (PCA)-stop-Secrétaire général de l’Union de la jeunesse démocratique algérienne ce qui n’est pas rien-stop-Représente l’Algérie dans des congrès de la jeunesse à Prague et à Varsovie-stop-Employé par Alger Républicain-stop-Déserte et détourne un camion d’armes et de munitions le 4 avril 1956 : 132 mitraillettes,140 revolvers, 57 fusils, un lot de grenades-stop-Remet les armes à l’ALN-stop-Rejoint le groupe de combattants communistes, de ce même Dahra-stop- Condamné à mort le 22 mai par le tribunal militaire d’Alger-stop-Meurt le mardi 5 juin 1956 au djebel Deragua tué par la harka du bachagha Boualem et des soldats français-stop-A crié « Vive l’Algérie » face à ses bourreaux-stop…
    Tu n’es dans les histoires officielles ou savantes que sur des marges. Impossible d’oublier ton acte et impossible de parler pleinement de toi. Trop de charge dans ton engagement. Trop de sens pour être dans une case de manuel. Tu es dans la métahistoire, camarade, pas dans l’anecdote.
    Soixante ans après je lis sur des sites pieds-noirs « Henri Maillot, officier félon ». Officier passé à l’ennemi. L’ennemi c’était nous la multitude de ce pays. Interdit pour toi d’être notre frère sous peine de félonie. La fraternité avait ce seul chemin, que tu as montré, de passer vers notre rive. Chemin d’exception que j’essaye de regarder les yeux fermés à t’imaginer…
    Mohamed Bouhamidi

    L’aspirant Henri Maillot, né en Algérie (Alger) le 11 janvier 1928 anticolonialiste et militant du Parti Communiste Algérien, détourne un camion d’armes en 1956, remis aux aux maquis de l’ALN après accord entre responsables du FLN et du PCA. Fait prisonnier au cours d’un accrochage dans lequel meurent, le 2 juin 1956, trois de ses compagnons, il est fait prisonnier, torturé puis assassiné d’une rafale de mitraillette.
    * Henri Maillot a assisté aux massacres des paysans de la région de Skikda perpétrés par l’armée française et les colons en août 1955 en représailles d’une offensive de l’ALN dans la même région de Skikda.

    HENRI MAILLOT, LE CHAHID OUBLIÉ *** Communiqué de la famille du chahid

    De Mohamed Rebah : Auteur de «Des Chemins et des Hommes»
    Au fronton de l’histoire : Le camion d’armes d’Henri Maillot
    Par Nour, Overblog, 3 juin 2013.
    Le 5 avril 1956, La Dépêche Quotidienne, organe de la grosse colonisation, criant à la trahison, ouvre sa «Une» sur une information sensationnelle : «Dans l’après-midi d’hier, mystérieuse disparition d’un important chargement d’armes dans la forêt de Baïnem».
    Le camion détourné contenait 123 mitraillettes, 140 revolvers, 57 fusils, un lot de grenades et divers uniformes. De quoi armer plusieurs commandos. On apprend que l’homme qui a mené l’opération est l’aspirant Henri Maillot, réserviste de la classe 28, rappelé au 57e bataillon des Tirailleurs algériens. Militant du Parti communiste algérien (PCA) clandestin, Henri Maillot pensa à subtiliser des armes à l’armée d’occupation au profit de l’Armée de Libération nationale dès son affectation au mois d’octobre 1955 à la caserne de Miliana, à l’ouest d’Alger, où étaient installés de nombreux réservistes fraîchement débarqués de France. Il se confia à son camarade de parti, William Sportisse, qu’il rencontra lors d’une permission, à la fin décembre, à Alger. La direction du PCA clandestin, informée, transmit son accord sans tarder.
    L’opération militaire, supervisée par Bachir Hadj Ali, secrétaire du parti et coordonnateur des Combattants de la libération (branche militaire du PCA, créée au mois de juin 1955), connut son épilogue le mercredi 4 avril 1956 vers midi. Le camion Ford, sorti de la caserne de Miliana à 7h du matin, avait pris la route d’Alger avec à son bord Henri Maillot, chef du convoi. Après un arrêt de deux heures à l’Arsenal (ERM) de Belcourt où fut déchargée une partie des armes, le camion a été détourné vers la forêt de Baïnem, à l’ouest d’Alger, où, embusqué dans les broussailles, un commando des Combattants de la libération (Jean Farrugia, Joseph Grau et Clément Oculi) attendait.
    Pour des raisons de sécurité, la remise des armes à l’ALN se déroula en plusieurs étapes. L’acheminement des armes vers les maquis fut assuré par les Combattants de la libération des zones d’Alger et de Blida. La réception d’un premier lot par la direction d’Alger du FLN intervint quelques jours après le détournement du camion, selon le témoignage de Mokhtar Bouchafa, adjoint du commandant de l’ALN de la région d’Alger, Amar Ouamrane, futur colonel de la Wilaya IV. Une partie des armes de guerre transportées à Blida par Jean Farrugia dans le camion de Belkacem Bouguerra fut remise au groupe Guerrab-Saâdoun-Maillot, en route vers le maquis de l’Ouarsenis.
    La fourniture d’armes de guerre à l’ALN fut comme une réponse au souci exprimé par Abane Ramdane dans son courrier, envoyé le 15 mars 1956, à la délégation extérieure du FLN installée au Caire. «… Si les communistes veulent nous fournir des armes, souligne-t-il dans sa missive, il est dans nos intentions d’accepter le Parti communiste algérien en tant que parti au sein du FLN, si les communistes sont en mesure de nous armer…» C’est dans ce contexte que la première rencontre eut lieu les premiers jours de mai 1956, par un après-midi printanier, dans le cabinet dentaire de Mokrane Bouchouchi, place Bugeaud (Place Emir Abdelkader), face au siège du 19e Corps d’armée, au cœur d’Alger, entre Abane Ramdane et Bachir Hadj Ali, assistés respectivement de Benyoucef Benkhedda et de Sadek Hadjerès. Cette rencontre au sommet avait été arrangée par l’homme de confiance de Abane, Lakhdar Rebah, dit El Ghazal (quelques jours avant son arrestation à Kouba par les parachutistes de Massu).
    Évoquant cette rencontre, l’officier de l’ALN devenu historien, Mohamed Téguia, écrit dans son livre témoignage L’Algérie en guerre : «Elle fut l’objet de félicitationss de Abane qui rendit hommage aux communistes… (Il) fit connaître son projet de promouvoir l’aspirant Maillot comme lieutenant, en l’affectant en Kabylie.» Les discussions aboutirent au mois de juin 1956 à la signature des accords FLN-PCA. Maintenant, «il n’existe qu’une seule armée contrôlée par le FLN», déclare le PCA clandestin. L’intégration «en bloc» des Combattants de la libération dans les maquis de la Wilaya IV (l’Arbaâ, Palestro (Lakhdaria), Ténès, Cherchell, Zaccar, Chlef et autres lieux de combat) fut supervisée par Amar Ouamrane.
    Dans un communiqué signé de lui et adressé aux agences et organes de presse, Henri Maillot donna la signification de son geste : «L’écrivain français Jules Roy, colonel d’aviation, écrivait il y a quelques mois : si j’étais musulman, je serais du côté des ‘‘fellagas’’.
    Je ne suis pas musulman, mais je suis Algérien, d’origine européenne. Je considère l’Algérie comme ma patrie. Je considère que je dois avoir à son égard les mêmes devoirs que tous ses fils. Le peuple algérien, longtemps bafoué, humilié, a pris résolument sa place dans le grand mouvement historique de libération des peuples… Il ne s’agit pas d’un combat racial, mais d’une lutte d’opprimés sans distinction d’origine contre leurs oppresseurs et leurs valets sans distinction de race… En livrant aux combattants algériens des armes dont ils ont besoin pour le combat libérateur, j’ai conscience d’avoir servi les intérêts de mon pays et de mon peuple, y compris ceux des travailleurs européens momentanément trompés.»
    Henri Maillot tombe au champ d’honneur à l’âge de 28 ans, dans la matinée du 5 juin 1956, dans le djebel Derraga (rive gauche du Chéliff), mitraillé par les soldats français. Maurice Laban, Belkacem Hannoun et Djillali Moussaoui sont morts à ses côtés, les armes à la main. Abdelkader Zelkaoui, capturé la veille, avait été froidement assassiné. La guerre pour l’indépendance est à son vingtième mois. «Le camion d’armes d’Henri Maillot» entre dans la légende. La date du 4 avril 1956 s’inscrit au fronton de l’histoire.

    Par Mohamed Rebah
    Auteur Des Chemins et des Hommes, préface d’Ahmed Akkache, Éditions Mille Feuilles, Alger, novembre 2009.

    SOURCE : https://lapatrienews.dz/henri-maillot-le-chahid-oublie-communique-de-la-famille-du-chahid/ 

     

    Bernard Deschamps, ancien député, rend hommage

    à Yvette Maillot,  sœur d’Henri Maillot qui est décédée

    au CHU Mustapha-Pacha (Alger)

    à l'âge de 94 ans

    Bernard Deschamps, ancien député, rend hommage à Yvette Maillot,  sœur d’Henri Maillot qui est décédée samedi au CHU Mustapha-Pacha (Alger), à l'âge de 94 ans

    Nous avions rendez-vous à l’entrée du cimetière d’El Madania (Clos Salembier) pour un hommage à l’aspirant Henri Maillot. Nous avons vu arriver une petite dame vêtue modestement mais avec goût, une brassée de roses rouges dans les bras. C’était Yvette la sœur d’Henri. Depuis, les membres de l’association France-El Djazaïr étaient restés en liaison avec elle et nous allions la saluer lors de chacun de nos voyages à Alger. En 2006, nous l’avions invitée à Nîmes pour un séjour au cours duquel elle avait pu visiter le département du Gard et participer à une rencontre au Cercle Monique Jourdan, à l’invitation de Martine Gayraud , la secrétaire départementale du PCF. Yvette s’est éteinte samedi… Elle était la mémoire vivante de l’épopée héroïque d’Henri Maillot. 

    Bernard Deschamps, ancien député, rend hommage à Yvette Maillot,  sœur d’Henri Maillot qui est décédée samedi au CHU Mustapha-Pacha (Alger), à l'âge de 94 ans

    Yvette Maillot, Bernard Deschamps, au Pont du Gard

     

    Bernard Deschamps, ancien député, rend hommage à Yvette Maillot,  sœur d’Henri Maillot qui est décédée samedi au CHU Mustapha-Pacha (Alger), à l'âge de 94 ans

    Michèle Malclès, Yvette Maillot, Annie Deschamps

     

    Qui était l’aspirant Henri Maillot ? 

    « Né le 21 janvier 1928 à Alger, Henri Maillot, adhéra au parti communiste en 1943. Il effectua son service militaire à Maison-Carrée, dans une unité du Train à compter d’avril 1948. Il parvint à entrer à l’École des Elèves sous-officiers de Cherchell, même s’il était « fiché » comme communiste par la Sécurité militaire. Après un stage à Tours, il fut promu aspirant du Train en janvier 1949. 

    Après son service, il travailla à la comptabilité du journal communiste Alger Républicain. Il participait aux tentatives de rapprochement avec les …nationalistes algériens..  

    En octobre 1955, il fut rappelé sous les drapeaux à Miliana en tant qu’aspirant, au 57e Bataillon de tirailleurs algériens (BTA) Dès décembre 1955, Henri Maillot envisagea de dérober des armes, l’information remontant jusqu’à la direction des Combattants de la Libération (CDL), organisation clandestine créée après l’interdiction du PCA. Une première tentative échoua en février 1956 faute du concours du FLN. Au cours de la seconde quinzaine de mars  […] la direction du PCA détermina les lieux de l’embuscade, la forêt de Baïnem. 

    Le 3 avril, alors qu’ils traveraient la forêt de Baïnem, Henri Maillot sortit son pistolet et intima l’ordre au chauffeur de s’engager dans un chemin. Vers 12 heures 30, le camion s’arrêta, plusieurs personnes sortirent des fourrés et transbordèrent l’armement dans un véhicule. Le commando déroba ainsi 74 revolvers, 10 pistolets automatiques, 121 pistolets mitrailleurs et 63 fusils, avec de nombreuses cartouches.Henri Maillot rejoignit le « maquis rouge » mis en place par les CDL le 15 mai. Ce maquis d’une quinzaine de personnes était implanté dans l’ouest algérois, près d’Orléansville, dans le douar des Beni-Boudouane où il fut abattu ainsi que Maurice Laban et deux autres patriotes par les harkis du caïd Boualam, futur bachagha, acquis à l’Algérie française. 

    L’annonce de la mort d’Henri Maillot déclencha un véritable déluge d’articles. À l’exception de Libération et de l’Humanité, proches ou liés au PCF, tous les journaux utilisèrent les qualificatifs de « félon » et de « traître ». Le 9 juin, le PCA publia un tract au titre éloquent, « Gloire à Henri Maillot héros de la cause nationale. » (Extraits du Maitron) 

    Nous partageons la douleur des nièces et neveux d’Yvette et de leur famille. Qu’ils trouvent ici le témoignage de l’amitié profonde que nous lui portions. 

    Bernard DESCHAMPS 

     


    Yvette Maillot souvenirs

    d’une Française restée en Algérie

     

    En juillet 1962, alors que l’Algérie vient d’obtenir son indépendance, des centaines de milliers de pieds-noirs quittent le pays. FRANCE 24 est allé à la rencontre d'Yvette Maillot, une Française qui a fait le choix de rester. 

    Nous étions en 2012 c’est la visite qu’Yvette Maillot attendait depuis la déclaration d’indépendance du 5 juillet 1962. À 85 ans, la vieille dame a reçu, il y a quelques semaines, une délégation d’officiels algériens dans le jardin de sa villa du Clos-Salembier, quartier sur les hauteurs d’Alger, où elle vit depuis les années 1930 et où les citronniers, figuiers et grenadiers plantés par son père n’ont pas survécu aux années. 

    L’Algérie française a disparu depuis un demi-siècle, mais Yvette est restée. Vêtue d’une jolie djellaba, elle a écouté poliment la délégation lui proposer de renommer, lors du cinquantenaire de l’indépendance du pays, sa petite rue en l'honneur de son frère, Henri Maillot, mort pour la cause algérienne. 

    Yvette Maillot tient les documents certifiant la mort de son frère. Ces quelques pages dactylographiées expliquent pourquoi elle a décidé de rester alors que déclaration d’indépendance et règlements de compte poussaient 200 000 de ses compatriotes à embarquer pour l’Hexagone. 


     

    "Pas question de choisir entre la valise et le cercueil" 

     

    Yvette Maillot dans le jardin de sa villa du Clos-Salembier, à Alger. (photo : Mehdi Chebil / FRANCE 24)

    "Pour moi et ma famille, il n’était pas question de choisir entre la valise et le cercueil comme les autres pieds-noirs… Le cercueil, nous l’avions déjà !", déclare Yvette en se remémorant ce jour du printemps 1956 où trois camions bourrés de militaires français ont investi la villa du Clos-Salembier à la recherche de son frère. 

    C'est à ce moment que la famille d’Yvette apprend la désertion de l’aspirant Henri Maillot, qui a rejoint un maquis acquis à la cause indépendantiste. Militant communiste de longue date, son frère a décidé de rejoindre les rangs de l’insurrection après avoir assisté à l’écrasement de la révolte de Constantine, un an plus tôt. 

    Affecté à l’arsenal d’Alger, il est parti avec un camion rempli d’armes qu’il a remis aux insurgés algériens. Un ancien combattant algérien, ami d’Yvette, se souvient du butin providentiel ramené ce jour-là par le "moudjahid français" : 120 mitraillettes, 80 revolvers, 65 fusils Lebel et une grande quantité de munitions. 

    Du jour au lendemain, Yvette est licenciée de l’atelier de couture où elle exerçait depuis une dizaine d’années. La maison familiale est symboliquement saisie par la justice, qui menace de l’expulser. Pour les partisans de l’Algérie française, elle devient la sœur du "traître Maillot" et un groupe d’ultras nommé "La main rouge" essaie de la kidnapper à deux reprises. 

    "Je vivais cloîtrée avec ma mère et ma sœur. Un jour, je me suis rendue aux funérailles d’un membre de ma famille, au cimetière du Chemin des crêtes. Quand j’ai vu le cortège funéraire, je n’en ai pas cru mes yeux. Un de mes oncles éloignés était habillé avec une redingote noire en queue de pie, avec une boutonnière affichant son soutien à l’OAS. Je me suis sentie en danger et je me suis enfuie dès que le corps était dans la tombe", rapporte Yvette. 

    C’est l’époque où l’affrontement entre forces pro et anti-coloniales dérape, où les luttes intestines au sein de chaque camp se soldent par des massacres de plus en plus sanglants. 

    L'indépendance, la fin d'un calvaire 

    Yvette voit avec horreur l’Algérie s’enfoncer dans la nuit. Le maquis d’Henri Maillot est démantelé au cours d’une opération spéciale de l’armée française, dont le dénouement rivalise de cruauté avec les pires exactions de la guerre. 

    Après l’avoir abattu, les anciens camarades de l’aspirant Maillot accrochent son cadavre à l’arrière de leur blindé avant de le traîner sur une quinzaine de kilomètres en guise d’exemple. Yvette est alors définitivement adoptée par les moudjahidines, qui considèrent son frère comme un véritable patriote algérien et un martyr. Tandis que le quartier du Clos-Salembier se vide de ses habitants européens, Yvette attend impatiemment la victoire des souverainistes algériens. La proclamation d’indépendance du 5 juillet 1962 marque la fin d’un calvaire. 

    "On a tellement souffert pour cette indépendance, on l’attendait avec impatience… Sept ans de guerre pour qu’on puisse revivre !", s’exclame Yvette. 

    Impliquée contre son gré dans la grande histoire du conflit franco-algérien, Yvette garde prudemment ses distances vis-à-vis des soubresauts politiques de l’Algérie du FLN. Les Algériens reconnaissent unanimement qu’elle "est ici chez elle" et la réputation de patriote de son frère protège sa famille des exactions qui ont visé d’autres Européens. 

    En plus de son passeport français, Yvette reçoit une carte d’identité algérienne dès 1963. Elle profite de la paix pour voyager, met les pieds dans l’Hexagone pour la première fois en 1967 et découvre avec émerveillement le métro à Paris. Mais son âme reste attachée à la terre où ses ancêtres sont établis depuis les années 1860 et elle ne reste jamais bien longtemps loin de sa villa algéroise. 

    Depuis sa terrasse, Yvette regarde les habitations en parpaing voisines qui ont remplacé les champs de son enfance. On devine, cinquante mètres plus bas, la ruelle Fernand Iveton, nommé d’après un autre pied-noir guillotiné pour avoir rejoint les insurgés algériens. Après réflexion, Yvette a demandé aux officiels algériens que sa rue ne soit pas rebaptisée du nom de son frère. 

    "C’est trop tard maintenant, les autorités auraient dû faire ça il y a cinquante ans", conclut-elle.

    Cérémonie de recueillement en hommage

     à Henri Maillot, martyr

     de la Révolution algérienne

    Employé en tant que comptable au quotidien Alger Républicain, il est mobilisé par l`armée française comme aspirant en 1956 dans la région de Méliana. Le 4 avril de la même année, il déserte et prend le maquis en détournant un camion d`armes. Il meurt sous les balles de l`armée coloniale le 5 juin 1956 à Chlef

    Un hommage a été rendu samedi au cimetière chrétien de Diar-Essaâda (El Mouradia) à Alger, au chahid Henri Maillot lors d`une cérémonie de commémoration à l’occasion du 62ème anniversaire de sa mort, le 5 juin 1956, sous les balles des forces d`occupation coloniale.

    La cérémonie de recueillement s`est déroulée en présence d’anciens moudjahidines et moudjahidates et du ministre de la Communication, Djamel Kaouane..

    Pour le ministre de la Communication, “Henri Maillot, à l’instar de Fernand Yveton, Maurice Audin et le couple Chaulet sont des Algériens, des martyrs pour certains et des moudjahidines pour d’autres, donnant l’exemple du couple Chaulet qui a participé activement à l’oeuvre de la reconstruction du pays”.

    “C’est un hommage justifié à ces fils de l’Algérie, qui ont contribué à la libération de notre pays”, a-t-il soutenu.

    Pour sa part, la moudjahida Ighilahriz a indiqué que “les Français qui ont défendu l’Algérie, dont Henri Maillot, étaient nos frères, des chouhadas.  Ils ont été arrêtés et torturés comme nous”.

    Une gerbe de fleurs a été déposée devant la tombe d’Henri Maillot, dont les qualités, notamment son engagement pour la liberté, son humanisme et son combat pour l’indépendance de l’Algérie ont été soulignées.

    Né le 11 janvier 1928 à Alger, d`une famille européenne, Henri Maillot rejoint très tôt le PCA (Parti communiste algérien) après avoir été secrétaire général de l`Union de la jeunesse démocratique algérienne.

    Employé en tant que comptable au quotidien Alger Républicain, il est mobilisé par l`armée française comme aspirant en 1956 dans la région de Méliana. Le 4 avril de la même année, il déserte et prend le maquis en détournant un camion d`armes. Il meurt sous les balles de l`armée coloniale le 5 juin 1956 à Chlef.

    Source / https://www.huffpostmaghreb.com/entry/ceremonie-de-recueillement-en-hommage-a-henri-maillot-martyr-de-la-revolution-algerienne_mg_5b40afbee4b05127ccf25ef2 

     


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    Conférence de Sylvie Thénault

    Conférence de Sylvie Thénault

    Conférence de Sylvie Thénault, historienne, directrice de recherche au CNRS, à partir d’extraits du film " Cette guerre et nous " de Béatrice Dubell, lundi 13 septembre 2021, salons de l’Hôtel de Ville de Lyon. Alors que l’année du 60ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie approche, la municipalité de Lyon souhaite engager une démarche de mise en lumière de toutes les mémoires liées à ce conflit dont certaines pages s’écrivirent sur le territoire de l’agglomération lyonnaise. Cette rencontre avec Sylvie Thénault en marque le point de départ.

    SOURCE : http://grandensemble-media.fr/ressources-en-ligne/
     

     


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    Quel Macron croire ?

    Quel Macron croire ?

    Marches pour la paix à Paris en 2017. Au premier rang on reconnaît Alban LIECHTI soldat français insoumis pendant la guerre d'Algérie le premier à avoir écrit son refus d'obéir au président de la République et à avoir fait pour cela 4 ans de prison.

     

    La même année de 2017 le dénommé Macron candidat à la présidentielle déclarait à Alger :

    Deux commentaires sur mon blog

    kadermecano@hotmail.fr 

    fidjie94

    Je reste pour le moins dubitatif et plutôt interloqué que soit une quelconque interrogation et un tel débat dans le geste indéniablement calculé de Macron, à dessein spécifique de pêche-voix, dans l'art et la manière Machiavel... Le pardon qu'il accorde aux harkis, exhale l'odeur fétide de la manipulation, il n'est pas que pour les harkis, mais à destination de leurs enfants, leurs petits enfants, notamment tous ceux en âge de voter... Parallèlement cela relève de l'invective envers le peuple algérien, mais également envers ces français, tel Audin, Yveton, Sagnié, Bollardière, Teidjen et tant d'autres qui s'étaient rallié à la cause algérienne, certains même l'ont fait au prix d'emprisonnement, d'autres au péril de leur vie et exécuté... L'histoire algérienne de 1830 à 1962, pour peu qu'il en est une à raconter concrètement, pure, limpide, honnête, de vérité, rien que de vérité, relève de l'histoire de plaies indélébiles, même si superficiellement cicatrisées, elles expriment une douleur que seuls entendent ceux qui en souffrent, ils sont encore des millions aux regards accrochés à une photo terni, d'un père, d'une mère, d'un fils, d'une fille, d'un proche qu'ils n'ont pu enterrer dignement de sépulture décente, leurs corps n'ayant jamais été retrouvé. C'est à eux que la France devrait demander pardon, s'il est une ferme volonté de tourner la page, d'apaiser les rancoeurs, la colère, parfois même la haine. Cela n'est pas de quelques timides bribes que l'on colmate des brèches et certainement pas en accordant un pardon d'intérêt en surenchères électorales...

    Cros Jacques 

    Oui mais quand même ! Quel rôle ont joué les harkis pendant la guerre d'indépendance ? Certes leurs descendants ne sont en rien responsables du choix de leurs parents. Certes les Accords d''Evian prévoyaient l'amnistie. Mais justement le 19 mars 1962 j'ai vécu une fusillade à Géryville qui a fait une dizaine de morts et il semble bien que ce sont des harkis qui ont tiré. Alors oui, condamnation des ghettos tels qu'ils existaient avec  les camps de harkis, non au racisme qui subsiste à l'égard des Maghrébins qu'ils soient fils de harkis ou de combattants du FLN. Mais oui au travail de mémoire qui s'imposent sur cette période peu glorieuse de notre histoire, celle du colonialisme et de la guerre menée pour tenter de le perpétuer. Une voie sans issue dans laquelle on avait engagé des supplétifs. C'était un crime !

    J'ai pris connaissance des articles de H. Pouillot et de B. Deschamps. Le point est fait sur cette affaire. Opération électoraliste de Macron, récupération par les nostalgériques des harkis. Il y aurait à dénoncer le racisme dont ils ont été victimes au même titre que ceux dont les ascendants n'avaient pas pris les armes contre leurs concitoyens qui se sont engagés pour sortir du colonialisme  et accéder à leur indépendance. Je souscris à l'idée qu'on ne peut évacuer la responsabilité aux yeux de l'histoire de ceux qui se sont placés du côté de la puissance colonisatrice. Au demeurant il faudrait peut-être souligner qu'on ne gagne rien à pactiser avec l'ennemi. Le sort des harkis en témoigne. 


    Quel Macron croire ?

    Emmanuel Macron a reçu à l’Elysée lundi 300 représentants de la communauté des harkis, ces soldats de l’armée française d’origine maghrébine qui combattaient en Algérie. Lors de la réception, il leur a demandé « pardon » et annoncé une loi « de reconnaissance et de réparation », « car l’honneur des harkis doit être gravé dans la mémoire nationale ».

    C’était en février 2017, lors d’un déplacement en Algérie, devant une télévision locale, celui qui n’était encore que le futur chef de l’Etat avait tenu les propos suivants : « La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. »

    Macron président et en campagne pour sa réélection a donc demandé « pardon » aux harkis, qui ont donc été, avec l’armée française et au sein de cette armée française, les auteurs de ces barbaries, de tous les crimes de guerre, de tous les crimes d’Etat, du crime contre l’humanité. Quel Macron croire ?

    Les périodes électorales l’inspirent. En 2017, il voulait plaire à la gauche. Aujourd’hui, il veut fidéliser les électeurs LR et centristes.

    En France il y a une mémoire que Macron oublie c’est celle des victimes de l’OAS. Malgré plusieurs lettres et communications téléphoniques demandant la présence d’un représentant de l’Etat à la commémoration du 10e anniversaire de l’inauguration de la stèle à la mémoire des victimes de l’OAS prévue ce 6 octobre prochain. Demande restée sans réponse à ce jour ! Pire :

    "Entre victimes et partisans de l’OAS, le président Macron a fait le choix d’honorer ostensiblement ces derniers le 26 mars 2021"

    Jean-François Gavoury

     


    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Aucun président de la République avant M. Macron avait osé envoyer (son, sa ministre) en l'occurrence pour le 26 mars 2021 la Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq participer à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly, c’est une honte !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Auprès de Geneviève Darrieussecq et Arnaud Ngatcha, Hugues Renson commémorait le 26 mars dernier la fusillade de la rue d’Isly.

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

     

    SOURCE : https://huguesrenson.fr/commemoration-de-la-fusillade-de-la-rue-disly-au-memorial-du-quai-branly/ 


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    Chaque année, le 26 mars, des groupuscules extrémistes organisent des commémorations pour les victimes de la fusillade rue d'Isly à Alger qui ne sont pas « Mortes pour la France », mais tombées pour soutenir l’OAS qui les a manipulées et les noms de ces victimes n’auraient jamais dû avoir leur place au Mémorial National du Quai Branly à Paris, qui devait demeurer le lieu d’hommage aux militaires français « Morts pour la France » durant la guerre d’Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc, sans oublier les victimes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française agissant au sein des commandos de la mort de l’OAS : c’est-à-dire les civils, les représentants des forces de l’ordre, les magistrats, les fonctionnaires de l’éducation nationale restés fidèles à la République jusqu’au sacrifice de leur vie. 


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    La France a un devoir de réparation

     

     

    envers les anciens harkis !!!

     

     

    Mais le décret du 31 mars 2003 instituant

     

     

    la journée nationale d’hommage aux karkis

     

     

    est une véritable escroquerie intellectuelle

     

    La France a un devoir de réparation envers les anciens harkis !!!   Mais le décret du 31 mars 2003 instituant la journée nationale d’hommage aux karkis est une véritable escroquerie intellectuel

    Un article de l’ancien député Bernard Deschamps

     

     " FAUT-IL HONORER LES HARKIS ? "

     

    La France a un devoir de réparation envers les anciens harkis !!!   Mais le décret du 31 mars 2003 instituant la journée nationale d’hommage aux karkis est une véritable escroquerie intellectuel

    La harka du Bachaga Boualam responsable de la mort du patriote algérien communiste Henri Maillot 

     

    Oui, je sais, simplement poser la question est déjà en soi sacrilège, aux yeux de certains. Entendons-nous bien. Les harkis, à part une minorité, furent eux aussi des victimes d'une guerre atroce  poursuivie par la puissance coloniale au mépris des aspirations légitimes du Peuple algérien. Le vocable de harki, recouvrait une grande diversité de situations, du fellah qui mourrait de faim au Bachaga Boualam, auxiliaire des autorités coloniales. La plupart furent contraints de s'engager, soit en raison de la misère, soit sous la menace. Beaucoup furent cantonnés dans des tâches de services, certains participèrent aux combats aux côtés de l'armée française. Quelques-uns furent des tortionnaires. Les "bleus" de Papon à Paris, par exemple, où les équipes qui procédaient aux interrogatoires de patriotes algériens à Saint-Hippolyte-du-Fort ou dans d'autres lieux de détention en France. 

    C'est une constante des armées d'occupation d'enrôler des autochtones afin de diviser les populations qu'elles veulent soumettre. Les exemples abondent dans l'histoire et dans le monde. Ajoutons que, dans le cas des harkis, les conditions dans lesquelles ils ont été hébergés en France, en 1962 - nous en avons eu un exemple avec le camp de L'Ardoise - furent immondes et indignes de la France et ceux qui n'ont pu quitter l'Algérie indépendante furent souvent victimes de la vindicte populaire, comme ce fut le cas aussi en France en 1945. Et souvent ce furent ceux qui n'avaient pas participé à la lutte de libération qui furent les plus féroces.

    La France a un devoir de réparation envers les anciens harkis !!!   Mais le décret du 31 mars 2003 instituant la journée nationale d’hommage aux karkis est une véritable escroquerie intellectuel

    Une vue du camp de Saint-Maurice-L'Ardoise dans le Gard, un camp de 25 hectares  créé en 1958 pour y interner des patriotes algériens qui luttaient pour l'indépendance de leur pays et qui ensuite fut utilisé pour loger des harkis et leur famille.) 

    Mais qui est responsable des massacres qui eurent lieu en Algérie et des conditions d'accueil honteuses en France ? Ce n'est pas l'Algérie, ce n'est pas le Peuple algérien. Ce sont les gouvernants français qui se sont entêtés de façon criminelle dans une guerre injuste et qui, après avoir recruté des supplétifs de l'armée française, les ont ensuite abandonnés. Par racisme antiarabe. La France - la France et non l'Algérie - a donc un devoir de réparation à l'égard des anciens harkis. 

    Cela implique-t-il qu'hommage leur soit rendu ? La "Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives" a été instituée par un décret du 31 mars 2003 signé du Premier Ministre de l'époque JP Raffarin. L'article 1 du décret précise: "en reconnaissance des sacrifices qu'ils ont consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d'Algérie." Les harkis sont en l'occurrence un prétexte. Le but du décret est, en définitive, de rendre hommage à l'action de la France lors de la guerre d'Algérie. Il s'agit d'une véritable escroquerie intellectuelle. Prenant appui sur la légitime compassion que l'on éprouve pour les harkis et pour toutes les victimes de cette guerre, on nous conduit, par une voie détournée, à justifier une guerre coloniale condamnée par l'histoire. Une guerre à laquelle ont mis fin les Accords d'Evian du 18 mars 1962  ratifiés par plus de 90% des Français lors du référendum du 8 avril 1962. 

    Il n'est donc pas étonnant que tout ce que la France compte de revanchards n'ayant toujours pas accepté l'indépendance de l'Algérie, se soient engouffrés dans la brèche. 

    En cette année du 59e anniversaire de l'indépendance, l'ancien élu que je suis livre cette réflexion aux élus d'aujourd'hui qui participent aux cérémonies d'hommage en croyant bien faire. 

     

    Bernard DESCHAMPS 

    Ancien député. 

     


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    Jean-Philippe Ould Aoudia président  de « l’Association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun  et de leurs Compagnons »

    Jean-Philippe Ould Aoudia : Mémoire, vérité et réconciliation

    nous rappelle l’intervention qu’il a faite le 20 novembre 2020 pour la cérémonie d’hommage devant la plaque commémorative au Ministère chargé des Relations avec le Parlement, 101 rue de Grenelle 75007 Paris

    Monsieur le chef de cabinet de Madame la ministre,

    Madame la ministre chargée de la Transformation et de la Fonction publiques,

    amies et amis toujours présents en ce lieu chaque 15 mars,

    chers descendants des six victimes, proches de nous ici par la pensée,

    Le 24 janvier 2020, le président de la République a évoqué sa politique mémorielle en des termes qui méritent d’être cités intégralement :

    Les sujets mémoriels sont au cœur de la vie des nations. Qu’ils soient utilisés, refoulés ou assumés, ils disent quelque chose de ce que vous voulez faire de votre pays et de votre géopolitique.

    Je suis très lucide sur les défis que j'ai devant moi d'un point de vue mémoriel, et qui sont politiques. La guerre d'Algérie est sans doute le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne. Il est là et je pense qu'il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995.

    La guerre d’Algérie c’est ce qui fait la Vè  République, si je devais parler par raccourci. C’est donc quelque chose qui pèse dans la vie institutionnelle, politique, militaire française.

    Nous voilà informés : mars 2022, soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, coïncidera avec les élections législatives et  présidentielles. La guerre d’Algérie sera dans la campagne électorale en 2022, comme elle l’était en 2017. La guerre d’Algérie c’est ce qui fait la Vè  République. Elle est là.

    Oui Monsieur le Président : la guerre d’Algérie est précisément là où nous nous tenons ce matin. La perspective de 2022 justifie, plus fortement encore, notre présence et le travail qu’ont fait, font et vont faire notre association, l’association nationale pour la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo) et nos amis au sein de la Fnaca.

    Le Président voit juste en déclarant : « Je suis très lucide sur les défis que j'ai devant moi d'un point de vue mémoriel, et qui sont politiques ». 

    Le défi mémoriel, notre association doit le relever régulièrement :

    -       en demandant à la Justice de condamner ceux qui insultent la mémoire de nos morts.

    -       En obtenant condamnation de ceux qui visent à faire en sorte que les bourreaux soient considérés comme des héros, alors qu’ils ne sont que de lâches assassins doublés de révisionnistes.

         De ce point de vue l’institution judiciaire, elle, n’a pas failli.

    -       En nommant les instigateurs et les participants à ce qui fut l’un des crimes les plus imbéciles de l’épisode franco français de la guerre.

    Instigateurs et participants pourtant connus mais jamais jugés et parfois même indemnisés, voire promus dans l’Ordre de la Légion d’honneur grâce à des lois d’amnistie d’inspiration médiocre.

    -       Notre défi mémoriel consiste aussi à rappeler le souvenir des fonctionnaires courageux, restés au service de l’État, impavides devant le danger et qui l’ont payé de leur vie.

    Il faut les honorer toujours et ne les oublier jamais, comme nous le faisons ici même, comme à Alençon et devant la stèle élevée au Père-Lachaise.

    Il ne s’agit pas de faire appel à l’émotion, ou de faire appel à la compassion envers les victimes ou leurs descendants dans le but d’éviter la reproduction des horreurs dont l’homme est capable. Le « plus jamais ça ! » ça ne fonctionne pas. La concurrence victimaire est stérile.

    Ce qu’il faut, dans ces circonstances, c’est rappeler quelles sont les valeurs et les idéaux qui font de la République un bloc qu’on doit défendre et les hommes qu’il faut honorer.

    Oui Monsieur le Président : la guerre d’Algérie  pèse dans la vie « institutionnelle, politique, militaire française. Les sujets mémoriels disent quelque chose de ce que vous voulez faire de votre pays : oui Monsieur le Président.

    Notre défi mémoriel est bien politique. Il  consiste à obtenir que les victimes de l’OAS soient prises en considération à l’échelon national et à l’échelon institutionnel.  Mais nous devons constater –hélas- que ces victimes-là ne sont toujours pas considérées par nos institutions malgré nos demandes répétées. La mémoire des victimes civiles de l’OAS est celle que la République voudrait faire oublier.

    Certes, à force d’avoir été inlassablement dénoncée par une poignée d’entre nous, il semblerait que soit révolue la longue période au cours de laquelle la Légion d’honneur fut généreusement attribuée à d’authentiques assassins.

    Certes, l’écriture de l’histoire vient d’être remise dans le droit chemin à deux reprises :

    -       lorsqu’en 2017 le candidat Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation de « crime contre l'Humanité », en opposition avec la loi du 23 février 2005 dont l’article 4 proclamait le rôle positif de la colonisation qu’il fallait même enseigner aux élèves. Un comble !

    -       Lorsque le 13 septembre 2019, le Président de la République a reconnu que la torture avait été institutionnalisée pendant la guerre d’Algérie à la suite de l’adoption des Pouvoirs spéciaux par le Parlement.

    Mais les institutions ne suivent toujours pas la geste présidentielle.

    C’est ainsi que le Conseil d’État, réuni en séance plénière le 13 février 2003, sous la présidence de M. Renaud Denoix de Saint Marc, s’est appliqué, que dis-je, s’est ingénié à concevoir un motif pour écarter de l’attribution de la mention « Mort pour la France », les victimes civiles de l’Organisation armée secrète, au prétexte que ce groupe puissamment armé n’était pas partie belligérante dans la guerre d’Algérie.

    L’OAS n’était pas partie belligérante ? Vraiment ?

    Le Conseil d’État n’avait-il pas connaissance du tract OAS du jeudi 22 mars 1962 ?

    Les forces de l’ordre, gendarmes mobiles, CRS, et unités de quadrillage   sont invitées à se refuser à toute action dans le secteur délimité par la caserne Pélissier, la caserne d’Orléans, Climat de France et St. Eugène.

    48 heures de réflexion sont laissées aux officiers, sous-officiers et soldats qui, à partir du jeudi 22 mars 1962, à 0 heure seront considérés comme des troupes au service d’un gouvernement étranger.

    Le 23 mars, sans attendre la fin du délai de réflexion, les commandos de l’OAS interceptent un camion militaire égaré dans Bab el Oued. Les jeunes soldats refusent de remettre les armes que la République leur avait confiées pour la défendre, et les belligérants abattent, froidement, six appelés du contingent.

    Un ultimatum adressé à notre armée vue comme ennemie, le mitraillage de nos soldats, ce ne serait  pas des actes de guerre contre la France ?

    L’OAS n’était pas partie belligérante ? Vraiment ?

    L’ALN est à l’origine de la mort d’un colonel. C’est trop bien sûr. Mais l’OAS de son côté, a assassiné 13 officiers supérieurs : 7 commandants, 4 lieutenants-colonels, 1 colonel et le général du Corps d’armée d’Oran, 4 étoiles.

    Mais combien fallait-il donc d’officiers, de sous-officiers, de simples soldats, d’appelés du contingent pour que l’OAS soit classée parmi les belligérants ?

    Persister plus longtemps à priver du bénéfice de la qualité de « Mort pour la France » ces six victimes de la guerre d’Algérie auxquelles nous rendons hommage aujourd’hui, reviendrait à les confiner à jamais dans le statut de « Morts du fait de la France », du fait de la France coloniale et particulièrement de son 1er régiment étranger de parachutistes, composé pour partie d’anciens de la waffen-SS, commandé par Hélie Denoix de saint Marc, dont les déserteurs ont constitué l’encadrement de l’OAS après l’échec du putsch du 24 avril 1961 visant à renverser la république.

    C’est ce défi institutionnel, politique, militaire, comme l’analyse le Président, auquel il est confronté, et qu’il doit surmonter comme a su le faire Jacques Chirac à propos du génocide juif. Car c’est ainsi qu’il faut comprendre ce qu’Emmanuel Macron a dit le 20 janvier dernier : « je pense qu'il (le défi mémoriel, de nature politique auquel je suis confronté)  a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995 ».

    Les institutions doivent donc se comporter de manière impartiale face aux demandes de reconnaissance qui leur sont faites, et ne pas être influencées par les lobbys civils et militaires nostalgiques d’une époque coloniale qui remonte à 60 ans, sous peine de voir s’affronter les mémoires françaises de la guerre d’Algérie pendant encore trop longtemps.

    Oui, Monsieur le Président de la République, résolument oui :

    Les sujets mémoriels sont au cœur de la vie des nations

    Si notre nation veut apaiser les mémoires blessées de la guerre d’Algérie, si elle veut obtenir une réconciliation nationale, elle ne doit oublier aucun de ses enfants morts du fait de cette guerre, quels que soient ceux qui les ont tués, Français ou Algériens.

    L’unité de la Nation est à ce prix.

    Jean-Philippe Ould Aoudia 

     

    Article El Watan

    Jean-Philippe Ould Aoudia :

     Mémoire, vérité et réconciliation

    Jean-Philippe Ould Aoudia : Mémoire, vérité et réconciliation

     

    Le président de la République française écrit, dans sa lettre de mission adressée à l’historien Benjamin Stora : «Je souhaite m’inscrire dans une volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algériens [sic].»

    Cette mission s’inscrit dans une perspective politique clairement assumée puisque le 24 janvier 2020, Emmanuel Macron avait déclaré : «Les sujets mémoriels sont au cœur de la vie des nations […] ils disent ce que vous voulez faire de votre pays […]. La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne [en référence à la campagne électorale de 2017] […]. La guerre d’Algérie c’est ce qui fait la Ve République.»

    Le rapport établi dans le cadre de cette mission servira donc au candidat Macron à orienter ses choix politiques dans sa campagne pour les élections présidentielles et législatives de mars 2022 qui coïncideront avec le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie.

    La respectabilité de l’État aurait gagné à ce qu’une telle démarche, éminemment complexe, s’accomplisse en toute neutralité et en toute justice, sans méconnaître une catégorie de victimes au profit d’une autre, sans privilégier une douleur mise en avant par rapport à telle autre restée digne et contenue.

    C’est loin d’être le cas puisque les 2700 victimes algériennes et françaises de l’OAS sont les grandes oubliées du rapport, alors même que cette organisation terroriste et raciste a établi une «quasi-guerre civile entre Français entre 1960 et 1962» et que, face aux multiples attentats de toute nature, la République a tenu bon grâce à celles et ceux qui lui sont restés fidèles et l’ont défendue au péril de leur vie.

    Les partisans de l’OAS ont attenté à plusieurs reprises à la vie du chef de l’Etat. Ils n’ont pas hésité à mitrailler des jeunes appelés du contingent. A l’exception d’un seul, les officiers supérieurs morts dans le cadre de ce conflit armé ont été assassinés par des terroristes français.

    Sans parler des policiers, des magistrats, des élus, des enseignants, algériens et français tous confondus, de simples passants abattus au faciès, etc.

    Le rapport dissimule au Président de la République cette face hideuse et meurtrière de la guerre. Les victimes et la douleur de leurs descendants sont ignorées. Or, si on veut apaiser les blessures mémorielles de la guerre d’Algérie, si le chef de l’Etat souhaite, comme il l’écrit, une réconciliation entre Français et Algériens, aucune victime de cette guerre ne doit être oubliée.

    C’est exactement ce qu’a déclaré le maire de Paris en inaugurant le 6 octobre 2011 au cimetière du Père-Lachaise une stèle érigée en hommage aux victimes de l’OAS : Je veux le dire pour les victimes, je veux le dire pour l’unité de la collectivité nationale : il n’y a pas d’unité du peuple français s’il a peur de la vérité. Il ne peut pas penser son avenir sur l’ambiguïté ou sur une sorte de lâcheté par rapport à l’Histoire. D’autre part, il ne faut pas taire la responsabilité de l’Algérie : les victimes de l’OAS sont absentes du récit national.

    Depuis 2005, il est impossible de se recueillir devant le mur criblé de balles où six enseignants ont été massacrés le 15 mars 1962 par un commando de l’OAS. On ne peut pas, même une seule fois par an, respecter une minute de silence à la mémoire de Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Max Marchand et Salah Ould Aoudia, dirigeants de cette institution créée par l’amie de l’Algérie : Germaine Tillion.

    Pour le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’indépendance, une plaque commémorative pourrait être apposée au ministère algérien de l’Éducation nationale, en hommage à ces six hommes de paix et de réconciliation, et inaugurée par le ministre algérien de l’Éducation nationale en présence de son homologue français.

    Pour le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’indépendance, une stèle pourrait être élevée au cimetière d’El Alia en hommage aux Algériens et aux Français victimes de l’OAS et inaugurée par le maire d’Alger en présence de la maire de Paris. Pendant les mois meurtriers où l’OAS a livré sa guerre cruelle, elle a uni dans le sang et dans le deuil les peuples algérien et français. Ces victimes méritent d’être particulièrement honorées pour achever le travail de mémoire, de vérité et de réconciliation.

    Jean-Philippe Ould Aoudia
    Président de l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons
     

    SOURCE : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/france-actu/memoire-verite-et-reconciliation-26-01-2021 

     


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    Pour l'amitié France-Algérie 

    Pour l'amitié France-Algérie

    Pour les amis français et algériens

    qui n’auraient pas vu le magnifique documentaire

    « Une Histoire algérienne » en hommage

    à toutes les victimes

    du colonialisme et de la guerre d’Algérie

     

    " J’ai mis en ligne cette vidéo le 6 Avril 2012, je tiens à la revisionner aujourd’hui au lendemain du « pardon » aux harkis d’un président nommé Macron que j’estime non sincère et électoraliste. Oui les harkis sont des victimes du colonialisme comme toutes les autres victimes : les appelés, les rappelés, les victimes de l’OAS, les pieds-noirs et bien sûr les Algériens ".

    Michel Dandelot

     

     


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    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS qui, pour le moment semblent oubliées.

    2700 victimes par l'organisation terroriste, voici quelques exemples qui figurent sur mon blog :

     

    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS

    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS

    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS

     

    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS

    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS

    Le maire d'Evian

    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS

    La petite Delphine Renard victime collatérale d'une tentative d'assassinat qui visait André Malraux. Delphine est devenue aveugle.

     

    Voir mon précédent article :

     

    http://www.micheldandelot1.com/le-6-octobre-2021-le-gouvernement-d-emmanuel-macron-va-t-il-rendre-hom-a210165382?fbclid=IwAR0O21xqBFdgzVWiPhoSIJRaty-2-_sKr7ln7dLz4W9Sd3QwD_2Y7Q-hw8U

     

    Après avoir pris différentes initiatives (sur Maurice Audin ou l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel…), Emmanuel Macron entend encore participer à deux journées mémorielles d’ici la fin du quinquennat : la répression par la police française d’une manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961, et la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962 qui ont consacré la défaite française en Algérie.

    Michel Dandelot

     

    Mémoires

    300 millions : le généreux cadeau d’Emmanuel Macron aux harkis à sept mois de la présidentielle

    Le Président annoncera ce lundi, à 10 h 30, la création d’un fonds de 300 millions d’euros et d’une loi portant « reconnaissance de la Nation des préjudices subis par les personnes rapatriées d’Algérie »

    C’est donc ce matin à 10 h 30 qu’Emmanuel Macron va recevoir les harkis… Mais toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement et je pense aux victimes de l’OAS

    Harkis s'entraînant au camp de Collo

    Ce lundi matin, Emmanuel Macron rendra hommage aux harkis et à leurs descendants, cinq jours avant la journée nationale à la communauté et aux supplétifs qui ont combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Selon nos informations, le président de la République franchira une nouvelle étape dans la reconnaissance de leur cause à travers un projet de loi et un fonds de réparation qui devrait être doté de 300 millions d’euros.

    « Emmanuel Macron veut frapper très fort, confie un proche du dossier. La séquence de lundi est préparée depuis des mois en toute discrétion par les conseillers élyséens, de Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire, à Cécile Renault, chargée du projet mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie à l’Elysée. » Le facteur déclencheur est la remise du rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, en janvier dernier.

    A l’époque, les responsables de l’association Ajir pour les Harkis, dirigée par Mohand Hamoumou, longtemps maire de la ville de Volvic (2008 à 2020), déplorent le manque de clarté sur les représailles subies par la communauté restée en Algérie à l’indépendance. « L’attente principale des Harkis est absente du rapport : une loi de reconnaissance et réparation, maintes fois promise voire proposée mais jamais votée », déplore surtout un communiqué d’Ajir, demandant au chef de l’Etat de faire voter cette loi avant la fin de son mandat.

    Quatre défenseurs de la cause harki – Mohand Hamoumou, Claire-Tassadit Houd, militante associative, Dalila Kerchouche, journaliste, et Serge Carel, harki torturé récemment décoré par Macron – ont été reçus le 10 mai à l’Elysée. Emmanuel Macron leur assure alors qu’il n’était pas question que le rapport Stora serve de prétexte à les mettre sous « la moquette de la mémoire française ».

    « Le chef de l’Etat a été très touché par ce qu’il a entendu ce jour-là sur ce drame, notamment le parcours de Dalila Kerchouche, née en 1973 derrière les barbelés du camp de Bias dans le Sud-Ouest, poursuit le proche du dossier. Il a donc voulu que la France tourne la page alors la grande majorité des Français considèrent que cette communauté a été victime d’une profonde injustice de la République. »

    « Traitement singulier ». Le destin des harkis s’est joué à partir de mars 1962 dans la foulée des accords d’Evian sur l’indépendance algérienne. Robert Boulin, alors secrétaire d’Etat aux rapatriés, lance une opération d’évacuation avant que d’autres ministres en charge du dossier (Pierre Messmer, Louis Joxe, Roger Frey) fassent machine arrière à l’été, y voyant un danger terroriste. Trois mois plus tard, le Premier ministre, Georges Pompidou, relance les rapatriements sans que leur accueil soit préparé.

    La communauté est alors installée dans des camps de fortune, dans des hameaux de forestage, parfois dans des foyers. Les conditions sont indignes (manque d’eau et d’électricité), les rapatriés sont privés de leurs droits fondamentaux d’aller et venir, d’envoyer leurs enfants à l’école. « Parmi tous ceux qui reviennent en France, appelés et pieds noirs, ils sont les seuls à avoir subi ce traitement singulier », commente une source élyséenne.

    Considérant qu’il y a un consensus bipartisan sur cette injustice, Emmanuel Macron devrait annoncer lundi un projet de loi, consulté par l’Opinion, portant « reconnaissance de la Nation et réparation des préjudices subis par les personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et par leurs familles du fait des conditions de leur accueil sur le territoire français ».

    L’Etat instaurera aussi un fonds d’indemnisation de quelque 300 millions d’euros, soit huit fois plus que le fond prévu initialement

    Cette loi, si elle est adoptée, déterminera les conditions de la mise en œuvre du droit à la réparation. Une commission spéciale sera instituée auprès de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Son rôle sera de statuer sur les demandes et le montant de l’offre de réparation, après instruction par les services de l’Office. L’Etat instaurera aussi un fonds d’indemnisation de quelque 300 millions d’euros, soit huit fois plus que le fond prévu initialement.

    « Il est temps pour la République française de sortir d’une ambiguïté mémorielle qui a oscillé depuis soixante ans entre non-dits et, parfois même, perçu par les Harkis et par d’autres qui sont sensibles à leur cause comme un déni », justifie la source élyséenne.

    Clientèle électorale. Cette séquence mémorielle permettra au chef de l’Etat de parler à ces « oubliés » qui ont fait le choix historique de l’Algérie française, à leurs descendants mais aussi aux pieds noirs et aux militaires français engagés durant la guerre contre les combattants de l’indépendance.

    « La grande majorité de nos compatriotes pensent que le lâchage des harkis, même si certaines personnalités se sont battues dans l’administration pour leurs droits, est une tâche noire dans l’histoire de France, ajoute la source proche du dossier. C’est un enjeu politique important à sept mois d’une présidentielle alors que personne imagine que le président Macron ne sera pas candidat. »

    L’Elysée a décidé de couper l’herbe sous les pieds de la droite et de l’extrême droite, toujours prêtes à défendre la cause d’une communauté estimée, en comptant les descendants, à près de 900 000 compatriotes.

    Le 4 juillet dernier, une trentaine de députés Les Républicains (LR), emmenés par Julien Aubert (Vaucluse), ont signé une lettre, publiée par le Journal du dimanche, pour réclamer le versement d’une indemnisation spéciale pour les harkis, auxiliaires algériens des forces coloniales françaises durant la guerre d’indépendance (1954-1962), et leurs ayants droit.

    Les régions comme PACA, le Languedoc-Roussillon ou le Nord-Pas-de-Calais, constituent d’un réservoir de vote

    Les signataires de cette pétition ont rappelé qu’une « partie des harkis (entre 50 000 et 70 000 harkis) ont été impitoyablement massacrés parce qu’ils avaient choisi la France » après le cessez-le-feu signé avec le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). C’est aussi une clientèle électorale que cherche à séduire l’extrême droite depuis longtemps. Jean-Marie Le Pen, puis sa fille, Marine, ont dragué la communauté. Les régions comme PACA, le Languedoc-Roussillon ou le Nord-Pas-de-Calais, constituent d’un réservoir de vote. Les enfants et les petits enfants de harkis, les deuxième et troisième générations, sont à conquérir.

    Le président Macron, à travers l’exercice de réconciliation des mémoires, compte bien toucher toutes les franges de l’électorat national. Il s’est déjà attiré la sympathie des milieux de gauche, de certains historiens et des autorités algériennes en reconnaissant la responsabilité de l’Etat dans la mort du jeune mathématicien, Maurice Audin. L’exercice n’est pas toujours facile, ses détracteurs l’attendant au tournant.

    « Lorsque l’on ouvre ces dossiers, on touche toutes les blessures mémorielles, avec d’un côté les harkis, les pieds noirs, les anciens du contingent militaire et, de l’autre, les Flnistes (partisans du Front de libération national en Algérie) et leurs soutiens étrangers », conclut une source ministérielle.

    SOURCE : https://www.lopinion.fr/edition/international/300-millions-genereux-cadeau-d-emmanuel-macron-aux-harkis-a-sept-mois-254330 

     

     


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    France – Algérie : Emmanuel Macron s’apprête

    à relancer le « dossier des harkis »

    France – Algérie : Emmanuel Macron s’apprête à relancer le « dossier les harkis »

    Huit mois après avoir dénoncé le rapport de l’historien Benjamin Stora sur « la guerre d’Algérie » ; les harkis et leurs familles n’ont cessé de faire pression sur le gouvernement français qui se dirige aujourd’hui vers la réouverture de leur dossier.

    En effet, le président français Emmanuel Macron s’apprête à franchir « un nouveau pas » dans la «reconnaissance de manquement qui a été fait aux harkis» par la France, selon la présidence française, le chantier de la réparation des harkis sera lancé dès vendredi prochain.

    La démarche d’Emmanuel Macron intervient à quelques jours de la « journée d’hommage aux harkis instaurée en 2001 » célébrée chaque année en France. De ce fait, vendredi prochain, le président français accueillera les porteurs de cette mémoire et s’adressera aux harkis.

    Emmanuel Macron va décorer un représentant harki blessé au combat

    Lors de cette journée, Emmanuel Macron devrait, selon la même source, décorer un représentant harki blessé au combat, il s’agit d’un officier français qui a organisé le rapatriement de plusieurs centaines de harkis depuis l’Algérie. Une fille de harki va également être décorée pour avoir «milité pour l’égalité les chances».

    Recrutés comme auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, avec l’indépendance, ce sont près de 200.000 hommes à fuir le pays pour s’installer en France.

    Les femmes et filles de harkis rejettent

     le rapport stora

    Un collectif regroupant les femmes et les filles de harkis a réagi concernant le rapport de l’historien français Benjamin Stora sur « les questions mémorielles portant sur le colonisation et la guerre d’Algérie », jugeant que les harkis on été évoqués « d’une façon tendancieuse accompagnée d’omissions significatives ».

    Le rapport de l’historien français Benjamin Stora sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et le guerre d’Algérie », remis le 20 janvier passé au président Emmanuel Macron, continue de susciter beaucoup de critiques en Algérie comme en France.

    Dans une tribune publiée dans le journal français le Figaro, un collectif regroupant une cinquantaine de femmes et de filles de harkis a réagi à propos de ce rapport, qui, dans l’une de ses recommandations, a évoqué la question des harkis. « Nous ne pouvons nous taire après avoir lu le rapport de l’historien Benjamin Stora », ont dénoncé les signataires de cette tribune.

    Pour ce collectif, le rapport Stora « obéit à des considérations politiques et non historiques, au préjudice de la vérité sur les harkis ». Tout en affirmant que certains points de rapport méritent d’être salués, le collectif des femmes et des filles de harkis a estimé que les « harkis ont été réduits à la portion congrue », et ont été évoqués « d’une façon tendancieuse accompagnée d’omissions significatives ».

    Ces femmes, qui se disent « scandalisées » par ce rapport, ont mentionné, à titre d’exemple, un passage de rapport de Benjamin Stora où il a évoqué les « représailles cruelles contre les harkis en Algérie à la fin de la guerre », et ont jugé que l’emploi du terme « représailles » n’est pas neutre.

    En effet, pour elles, l’utilisation de ce terme « valide la thèse avancée par le pouvoir algérien et les historiens qui lui son inféodés », rajoutant que « si les harkis on été massacrés, c’est parce qu’eux-mêmes s’étaient livrés à des exactions ».

    Les femmes et filles de harkis s’opposent à l’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi pour avoir soutenu le FLN.

    Le même collectif s’est attardé sur une autre recommandation émise par Benjamin Stora dans son rapport, relative à « l’entrée au panthéon de l’avocate Gisèle Halimi, grande figure féminine d’opposition à la guerre d’Algérie ». En effet, dans leur tribune, les femmes et filles de harkis se sont opposées à cette préconisation sous prétexte que Gisèle Halimi s’était mobilisée « en faveur des militants indépendantistes algériens ».

    « Nous nous élevons de manière unanime, forte et déterminée, contre la proposition émise par (l’historien) Benjamin Stora de l’entrée au Panthéon de Gisèle Halimi », ont-elles écrit.

    Il convient de rappeler que Gisèle Halimi a été l’une des principales avocates des militants du Front de Libération Nationale (FLN) durant le guerre de libération nationale, elle n’avait pas hésité à dénoncer l’usage de la torture par les militaires et policiers français en Algérie et s’était mobilisée auprès des femmes et des jeunes filles détenues. La regrettée avocate s’est éteinte le 28 juillet 2020.

    SOURCE : https://www.algerie360.com/france-algerie-macron-sapprete-a-relancer-le-dossier-des-harkis/ 

     

    Officiellement, l’initiative s’inscrit uniquement dans le cadre de la politique mémorielle d’Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat. Dans les faits, difficile de ne pas y voir une tentative de resserrer les liens avec une catégorie de population stratégique, dans l’optique de l’élection présidentielle de 2022.  Car ce n'est pas cet acte qui va rapprocher l'Algérie de la France si l'on considère qu'en Algérie les harkis sont considérés comme des traîtres.

     

     


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    Le 6 octobre 2021 le Gouvernement d’Emmanuel Macron va-t-il rendre hommage aux victimes de l’OAS comme il l’a fait le 26 mars 2021 pour les descendants et nostalgiques de cette organisation terroriste ?

    Après la guerre d'Algérie : amnisties/amnésie 

    A partir de la fin de la guerre d'Algérie, les autorités françaises ont promulgué toute une succession d'amnisties et de grâces.

    Ce furent d'abord les décrets promulgués lors des accords d'Évian (les 20 mars et 14 avril 1962) qui effaçaient à la fois les "infractions commises avant le 20 mars 1962 en vue de participer ou d'apporter une aide directe ou indirecte à l'insurrection algérienne", et celles "commises dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre dirigées contre l'insurrection algérienne". Puis vinrent quatre lois successives. La première, du 17 décembre 1964, concernait les "événements" d'Algérie et fut suivie, le 21 décembre, d'une grâce présidentielle pour 173 anciens membres de l'OAS. Celle du 17 juin 1966 amnistiait les "infractions contre la sûreté de l'État ou commises en relation avec les événements d'Algérie". Vint ensuite, en pleine crise de Mai 68 et liée directement à elle, la grâce du 7 juin 68 concernant, cette fois, tous les membres de l'OAS qui étaient encore détenus ; elle fut suivie de la loi du 24 juillet effaçant toutes les infractions liées aux "événements" y compris celles "commises par des militaires servant en Algérie pendant la période". Cette loi, malgré le dépôt d'un amendement socialiste allant dans ce sens, ne stipulait pas encore la réintégration des intéressés dans leurs fonctions civiles ou militaires ni dans leurs droits à porter leurs décorations.

    Ce fut chose faite après l'arrivée de la gauche au pouvoir. Déjà, en 1965, l'extrême droite proche de l'OAS avait été appelée à se rallier à la candidature de François Mitterrand ; l'année suivante, un projet de loi déposé par Guy Mollet, Gaston Deferre et le même François Mitterrand avait proposé le rétablissement des condamnés de l'OAS dans leurs grades et leurs fonctions ; et, en 1972, le programme commun de la gauche ne comportait aucune référence ou allusion aux suites de la guerre d'Algérie ni à la lutte pour la décolonisation. Avant les élections présidentielles de 1981, des négociations menées par des proches du candidat François Mitterrand aboutirent à l'appel du général Salan à voter Mitterrand et, entre les deux tours, à celui de l'organisation de rapatriés le RECOURS à " sanctionner " Valéry Giscard d'Estaing. C'est donc bien dans la ligne de cette politique que fut votée le 3 décembre 1982 la dernière des lois d'amnistie réintégrant dans l'armée les officiers généraux putschistes et permettant même les "révisions de carrière" nécessaires à la perception de l'intégralité de leurs retraites. Cela, au nom de l'argument formulé par François Mitterrand : "Il appartient à la nation de pardonner."

    " La levée des sanctions à l'égard de responsables d'atrocités commises pendant la guerre d'Algérie interdit de vider l'abcès, puisqu'il y a effacement des repères qui distinguent entre ce qui est crime et ce qui ne l'est pas. Les simples exécutants ne seront jamais déchargés d'une partie de leur culpabilité, ou de leur honte. Les responsables, jamais identifiés. Les Français ne feront donc jamais ce que les Américains ont fait pour le Vietnam : juger leurs criminels de guerre. Et, bien vite, cette loi de 1982 qui avait pour justification le pardon commencera, d'abord, par réveiller l'ardeur des nostalgiques de l'OAS. Les leaders d'une extrême droite à 0,8 % des voix, au moment de l'élection présidentielle de 1981, « réintègrent » la vie politique." 

    Benjamin Stora - La gangrène et l'oubli - édition la Découverte - 1998
     

    * En effet l’extrême droite à 0,8 % des voix en 1981 arrive maintenant régulièrement au second tour de l’élection présidentielle avec plus de 20% des voix grâce aux lois d’amnestie.

     

    * En effet on a vu fleurir des stèles en hommage aux terroristes et criminels de l’OAS… En voici deux exemples : 


    Le 6 octobre 2021 le Gouvernement d’Emmanuel Macron va-t-il rendre hommage aux victimes de l’OAS comme il l’a fait le 26 mars 2021 pour les descendants de cette organisation terroriste

    Le 6 octobre 2021 le Gouvernement d’Emmanuel Macron va-t-il rendre hommage aux victimes de l’OAS comme il l’a fait le 26 mars 2021 pour les descendants de cette organisation terroriste

    La stèle de la honte 

    "En finir avec la stèle OAS 

    de Perpignan" 

    Le 6 octobre 2021 le Gouvernement d’Emmanuel Macron va-t-il rendre hommage aux victimes de l’OAS comme il l’a fait le 26 mars 2021 pour les descendants de cette organisation terroriste

    Le 6 octobre 2021 le Gouvernement d’Emmanuel Macron va-t-il rendre hommage aux victimes de l’OAS comme il l’a fait le 26 mars 2021 pour les descendants de cette organisation terroriste

    Béziers : Ménard s'incline devant une stèle glorifiant l'OAS 

     

    Le 6 octobre 2021 le Gouvernement d’Emmanuel Macron va-t-il rendre hommage aux victimes de l’OAS comme il l’a fait le 26 mars 2021 pour les descendants de cette organisation terroriste

    Un article mis en ligne le jeudi 10 février 2011 

    1961-1962. En hommage à toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France

    Les victimes de l’OAS auront leur stèle au Père-Lachaise

    Le Conseil de Paris a décidé à la faveur d’un vote unanime la pose d’une stèle en hommage aux victimes de l’OAS au cimetière du Père Lachaise à Paris (20e).

    Symboliquement, le vote des élus a eu lieu le jour anniversaire de la manifestation du 8 février 1962, à Paris, pour dénoncer les agissements de l’OAS et la guerre d’Algérie.
    Le 8 février, le préfet de l’époque, Maurice Papon, avait donné l’ordre de réprimer la manifestation et 9 manifestants, tous membres de la CGT dont huit communistes, avaient trouvé la mort en tentant de se réfugier dans la station de métro Charonne.

    Le texte sera le suivant : « 1961-1962. En hommage à toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France. Civils, militaires, magistrats, fonctionnaires, élus, défenseurs des institutions et des valeurs de la République ».

    Intervention de Madame Catherine Vieu-Charier, Adjointe au Maire de Paris, chargée de la mémoire et du monde combattant. 

    Apposition d’une stèle en hommage

    aux victime de l’OAS

    dans le cimetière du Père Lachaise 

    Je voudrais d’abord remercier les collègues qui, de droite ou de gauche, sont restés dans l’hémicycle. Et puis je voudrais aussi saluer les enfants des victimes de l’OAS qui ont patienté cet après-midi pour voir cette délibération passer en Conseil de Paris. 

    La décision de la municipalité et du Maire d’apposer une stèle en hommage aux victimes de l’OAS est un événement : c’est le premier monument en France qui va rendre hommage aux victimes de l’OAS.

    Nulle part un tel monument n’existe, même pas à Évian, où pourtant le maire, Camille Blanc, fut assassiné par l’OAS le 31 mars 1961.

    Et, comme l’indique la délibération, il a fallu attendre 1999 pour qu’une loi reconnaisse enfin la guerre d’Algérie et le 19 mars.

    Il est temps aujourd’hui de travailler à entendre et à confronter les mémoires : les soldats du contingent, les harkis, les rapatriés, les Algériens luttant pour leur indépendance et toutes les victimes de cette guerre.

    La Ville de Paris a déjà commencé un travail avec le Mémorial au Père Lachaise en hommage aux 747 parisiens morts pour la France en Afrique du Nord, avec la plaque du pont Saint Michel en souvenir des victimes du 17 octobre 1961, avec le monument en mémoire des harkis et des victimes civiles dans le jardin de la Butte du chapeau rouge, avec la place Maurice Audin, la place du 8 février 1962 au métro Charonne et la place du 19 mars 1962, date officielle du cessez-le-feu.

    Il est important aujourd’hui de rendre hommage aux 2.200 victimes de l’OAS, qu’elles soient civiles ou militaires. Et il nous appartient de les sortir de l’oubli, de rappeler qu’elles ont été assassinées parce qu’elles avaient fait le choix de la loyauté, du respect des institutions républicaines, alors qu’elles étaient menacées par un terrorisme de grande ampleur, que ce soit en Algérie ou en métropole.

    L’OAS visait des militaires, des fonctionnaires, des civils, des politiques, parce qu’ils respectaient les choix du gouvernement légitime.

    Nous n’oublions pas que, lors de cette période dramatique pour la France et l’Algérie, un attentat a eu lieu contre le général de Gaulle, Président de la République, ce qui représente pour moi un double outrage, parce que le général de Gaulle était un grand Résistant et qu’il représentait les plus hautes fonctions de la République puisqu’il était Président de la République.

    Je ne citerai pas de nom, car comment choisir entre les victimes ? Mais l’idée de cet hommage a été portée par une association, l’ANPROMEVO, à l’origine, il faut bien le dire, de la demande - et je rappelle aussi qu’elle a été reçue pour la première fois en 2007 par Odette Christienne, ma collègue -, dont le président est Jean-François Gavoury, fils du commissaire Gavoury, chargé de la lutte contre l’OAS, assassiné à Alger le 31 mai 1961, et le secrétaire le Docteur Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Ould Aoudia, assassiné par l’OAS lors du massacre des Centres sociaux le 15 mars 1962 : ils sont présents dans la tribune, et je tiens à les saluer particulièrement, avec émotion et avec amitié.

    Je rappelle aussi, parce que c’est une image qui était très forte - certains s’en souviennent -, l’image de cette petite fille, Delphine Renard, frappée au visage, qui est restée aveugle après l’attentat qui visait André Malraux.

    Je voudrais répéter que les fils et filles de victimes de l’OAS poursuivent inlassablement leur combat pour la vérité, pour la justice, la dignité et pour que cessent, au cœur de la République, ces hommages rendus aux assassins de leurs pères, et l’apposition de cette stèle est un apport à leur juste cause.

    Le Conseil de Paris va s’honorer, dans les secondes qui viennent, en votant cette délibération, je l’espère, à l’unanimité.

    Je vous remercie.

    Catherine Vieu-Charier 

    C’est ainsi que le 6 octobre 2011 la stèle en hommage aux victimes de l’OAS était inaugurée.

    Mais ce que demande maintenant ces victimes c’est que le 6 octobre 2021 un représentant de l’Etat soit présent pour leur rendre un hommage officiel… Car toutes les mémoires doivent être reconnues officiellement.

     


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    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire

    Nul doute que Zemmour eût préféré s'appeler Dupont ou Martin. Mais voilà il se nomme Eric Zemmour et quand on porte un tel nom, on s'abstient de donner des leçons de francité à une invitée prénommée Hapsatou.

    Mais avant de rappeler cette histoire de prénoms que n'aime pas le cancre de l'Histoire j'ai le plaisir d'apprendre qu'il vient d'être une nouvelle fois condamné...

    « Olive », le billet de Maurice Ulrich

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire

    Si Picasso s’était appelé Paul au lieu de Pablo, la peinture française aurait sans doute été grandie. Il aurait peint les batailles de Poitiers ou de Roncevaux plutôt que Guernica. Si Zinédine Zidane s’était appelé Marcel ou Robert, on ne sait combien de buts il aurait marqués, en plus d’un score tout juste honorable. Modigliani aurait dû s’appeler Amédée, ce qui sonne tout de même mieux qu’Amedeo, si ce n’est pour nos oreilles, au moins pour celles, très sensibles, d’Éric Zemmour. Il veut des prénoms français. Pas de Kevin ni de Jordan, c’est une chose, mais surtout pas de Mohammed, de Farida, de Samir, de Leila, d’Aïcha… La question est à ce point importante qu’elle est débattue pendant des heures sur nos chaînes d’info. OK. Mais, et les noms alors ? Zemmour, ça ne sonne pas vraiment comme Dupont ou Durand, voire Ducon. Normal, c’est un nom berbère. Il veut dire Olivier. Alors nous, ça ne nous gêne pas qu’Éric s’appelle Zemmour, mais ce serait quand même mieux pour lui s’il s’appelait Éric Olivier, Olive pour les intimes. 

    https://pcfromainville.blogspot.com/2021/09/olive-le-billet-de-maurice-ulrich.html?spref=fb&fbclid=IwAR1aHBw3bYzUk_vvjXKqqKXgO5PoDoxABNSzIY27OEjGazaeigfNWGk-rfI 

     

    Allez paye Zemmour pendant ce temps

     on se marre bien

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire

    L’islamophobe Eric Zemmour condamné

    par la Cour de Cassation

    La Cour de Cassation a rejeté ce mardi le pourvoi en cassation d’Eric Zemmour et confirmé sa condamnation “pour appel au rejet et à la discrimination des musulmans en tant que tels”, l’obligeant à dédommager une nouvelle fois l’association CAPJPO-EuroPalestine qui a porté plainte contre ses propos islamophobes lors de l’émission “C à vous”, diffusée sur la chaîne de télévision France 5, le 6 septembre 2016.

    La Cour de Cassation, a confirmé le jugement du Tribunal de 1ère instance et de la Cour d’Appel de Paris, qui avaient condamné Eric Zemmour pour “provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.”

    La Cour de Cassation a estimé que l’argument de la liberté d’expression mis en avant par Eric Zemmour ne pouvait être retenu face à ses propos :

    « Nous vivons depuis trente ans une invasion, une colonisation, qui entraîne une conflagration », « Dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées, c’est également l’islam, c’est également du djihad, c’est également la lutte pour islamiser un territoire qui n’est pas, qui est normalement une terre non islamisée, une terre de mécréant. C’est la même chose, c’est de l’occupation de territoire”. “Je pense qu’il faut leur donner le choix entre l’islam et la France » 

    Déjà condamné à verser 3 000 euros d’amende et à dédommager l’association CAPJPO-EuroPalestine des frais de justice qu’elle avait engagés, l’islamophobe récidiviste, qui n’en est pas à sa première condamnation, devra la dédommager à nouveau.

    Honte aux médias qui continuent à lui tendre des micros pour déverser sa haine et son appel au rejet des musulmans ! 

    CAPJPO-EuroPalestine 

     

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire

    Eric Zemmour le 6 juillet 2015 à Bruxelles | Emmanuel Dunand / AFP

     

    Avec ma tête de juif errant et mon nom à faire rougir une carpe farcie, en toute logique, mes parents auraient dû me prénommer Schlomo, Mordechai ou Jacob. Par crainte que l'histoire ne bégaye, ils ont préféré nous affubler, mon frère et moi, de prénoms assez passe-partout pour ne point éveiller les toujours possibles soupçons. C'était là une attitude assez commune chez les familles juives européennes qui toutes portaient en elle les traumatismes de la déportation. On ne tenait pas à attirer l'attention et, en cas de malheur, avec ces prénoms neutres au possible, on pourrait peut-être échapper à la prochaine rafle.

    Peut-être que les parents de Zemmour en firent de même : au lieu que leur dernier-né ne s'appelle Samuel ou Nathan, ils le prénommèrent Eric. Il est vrai que d'aller dans la vie en portant le nom d'Isaac Zemmour peut s'avérer être, dans certains cas, une véritable source d'emmerdements. Déjà que le seul vocable de Zemmour porte en lui des sonorités qui sentent bon le couscous à l'agneau, les cigarettes au miel ou les sandwichs au thon baignés à l'huile d'olive. Rajoutez-y un prénom aux consonances un tantinet hébraïques et vous êtes bon pour finir commercial auprès d'un fabricant de harissa. Ou doublure de Roger Hanin dans un film d'Alexandre Arcady.

    Nul doute que Zemmour eût préféré s'appeler Dupont ou Martin. Eric Martin. Qui sait si à cette heure-ci, avec un patronyme pareil, il ne serait pas déjà rédacteur en chef au Figaro Magazine. Ou président de l'Assemblée nationale. Ou encore, chef de rayon chez Leroy Merlin. Seulement voilà, Zemmour s'appelle Zemmour, Zemmour est aussi juif que Sagalovitsch peut l'être –chacun dans son style– et cet héritage, s'il ne protège pas, hélas, de la connerie, impose qu'on ne puisse pas venir fanfaronner à la télé pour vilipender une invitée qui aurait le malheur de se trimballer avec un prénom qui ne sente pas bon les volcans d'Auvergne. 

    Qu'un Français bon teint eût tenu de telles paroles, c'eût déjà été de trop mais qu'un schnorrer comme Zemmour qui doit être autant gaulois que Rika Zaraï et Popeck réunis, en vienne ainsi à donner des leçons de francité, c'est non seulement risible, grotesque et absurde mais c'est en plus une sorte de crachat que Zemmour s'adresse à lui-même.

    Que croit-il donc ce petit éditorialiste –je l'ai croisé un jour, il m'arrive à peine à la taille, moi qui dépasse à peine le mètre-soixante-dix– qui s'en va déposer chaque jour de la semaine, ici et là, sa petite chronique pleine de fiel et de ressentiment ? Qu'à force de rouler des pelles à toutes les Mariannes de l'Hexagone, de s'époumoner à chanter l'inaltérable gloire du coq français, de louer, la voix tremblante, la beauté inoubliable du Ballon d'Alsace ainsi que le goût de la cuisine picarde, de dénoncer l'immigrant, voleur de richesses, sous toutes ses formes, d'apparaître comme le parfait zélote de l’identité française en péril, il va finir par faire oublier cette tâche originelle dont son nom est le parfait étendard ?

    Quand un juif commence à se comporter de la sorte, quand il entend inscrire ses pas dans la communauté nationale au point d'oublier d'où il vient, quand il passe son temps à célébrer à outrance les charmes d'un pays où, quoi qu'il fasse, il sera toujours considéré comme un étranger, lorsqu'il en rajoute des tonnes afin de mieux convaincre le Gaulois de souche de sa parfaite allégeance à la nation française, c'est que ce juif-là est soi fou, soit sot. Soit les deux à la fois.

    Être raciste et juif est une aberration métaphysique. Quand on porte dans son nom, quand on charrie dans son sang, dans sa chair même, les magnificences et les blessures d'un peuple qui aura connu, tout au long de son histoire, les pogroms et les bûchers, le sang des déportations et l'arbitraire de l'exil, la mise au rebut et l'enfermement au sein de ghettos insalubres, la constante stigmatisation et la vindicte de nations égarées dans l'enfer du nationalisme, on ne vient pas à la télévision dire à une invitée qui porte le joli prénom d'Hapsatou: «Votre mère a eu tort de vous appeler ainsi. Elle aurait dû prendre un prénom du calendrier et vous appeler Corinne par exemple, ça vous irait très bien... C’est votre prénom qui est une insulte à la France. La France n’est pas une terre vierge. C’est une terre avec une histoire, avec un passé. Et les prénoms incarnent l’histoire de la France.»

    D'ordinaire, rien n'excuse une pareille infamie mais quand elle émane d'un juif, elle se teinte d'une telle irréalité qu'on ne sait plus si on doit en rire ou en pleurer. Tu n'as donc toujours pas compris mon petit Zemmour que le jour où tes idées viendraient à devenir celles de la majorité ambiante, le jour où tes glorieux camarades prendront le pouvoir, le jour où tes amis du Rassemblement National et autres groupuscules identitaires plastronneront à la tête de l’État et rêveront à une France enfin blanche et catholique, tout Zemmour que tu as été, tout servile que tu te seras montré, tout «frankaoui» que tu auras essayé d'apparaître, tu seras le premier à dégager et à monter dans un convoi pour Drancy, Pithiviers, Struhof, toutes ces aimables destinations où, naguère, des sbires versés dans la même fureur nationaliste que la tienne envoyèrent à la douzaine de pauvres petits juifs comme toi ?

    Tu penses vraiment qu'à force de te vautrer dans ces fanges du nationalisme le plus fielleux qu'il soit, à rêver de Clovis, de Charlemagne et de Mireille Mathieu, à effeuiller avec amour et ferveur les pages de l'histoire de France, ton nom, tes origines, ton appartenance religieuse finiront pas disparaître au profit d'une identité franco-française qui malgré tout tes efforts, tes courbettes, tes révérences, ne sera jamais la tienne ? Jamais.

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire.

    Et le dernier des Juifs.

    SOURCE : https://www.slate.fr/story/167492/zemmour-hapsatou-sy-cancre-histoire?utm_source=Ownpage&_ope=eyJndWlkIjoiZGJiNGZiODY1YzRhMTRkMDBjYjkyNTkyYzg1MjcxYjQifQ==

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire

     

    Zut un noir se fout de ta gueule OLIVE 

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire

     

    Zemmour, tu es un cancre de l'Histoire


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      Guerre d’Algérie – Proposition d’hommage  présidentiel aux victimes de l’OAS  le 6 octobre 2021 à Paris par l’ANPROMEVO

    Guerre d’Algérie – Proposition d’hommage

    présidentiel aux victimes de l’OAS

    le 6 octobre 2021 à Paris

    par l’ANPROMEVO

    De EGAL 15 septembre 2021 Actualité de la guerre d'Algérie 

     

    À l’attention personnelle de Madame Cécile Renault, Directrice de projet
    Chargée du suivi des questions mémorielles sur la colonisation et la guerre d’Algérie
    Direction des ressources et de la modernisation
    Présidence de la République Palais de l’Élysée
    55, rue du Faubourg-Saint-Honoré 75008 Paris
     

    Madame la directrice,

    À la veille du 59e anniversaire de l’attentat dit « du Petit Clamart », qui prit pour cible le Président de la République et Madame de Gaulle, le conseil d’administration de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS a décidé d’entreprendre une démarche auprès du chef de l’État tendant à ce qu’il honore de sa présence la cérémonie prévue le mercredi 6 octobre au cimetière parisien du Père Lachaise.

    Depuis 2011, le 6 octobre s’est imposé comme la Journée (associative) de recueillement et du souvenir de l’ensemble des victimes militaires et civiles de l’OAS en Algérie et en France : élus, magistrats, défenseurs des institutions et des valeurs de la République auxquels la Ville de Paris a tenu à être la première collectivité à dédier une stèle commémorative.

    Sortir des ténèbres de l’oubli et de la négation cette catégorie si spécifique de victimes de la guerre d’Algérie pour les faire enfin accéder à la lumière de la vérité, tel a été le sens de l’acte posé par Monsieur Bertrand Delanoë à l’occasion du dévoilement de ce monument situé à proximité immédiate du Mémorial des Parisiens morts pour la France en AFN et non loin de la sépulture des morts de « Charonne ».

    Le geste attendu du Président de la République, s’il est accompli, sera salué de part et d’autre de la Méditerranée. Il sera par ailleurs apprécié comme la possible préfiguration d’hommages visant les malheureuses victimes de la répression des manifestations parisiennes des 17 octobre 1961 et 8 février 1962.

    Benjamin Stora, avec qui j’entretiens les relations les plus amicales, voit dans le courrier que j’ai posté hier à l’intention de Monsieur Emmanuel Macron (cf. pièce jointe) une « belle et nécessaire initiative ».

    Le but du présent courriel est d’obtenir votre bienveillante entremise à défaut de laquelle la correspondance en question aurait peu de chances de parvenir à la connaissance de son destinataire.

    Je me tiens à votre disposition pour compléter en tant que de besoin votre information sur l’association et sur le projet qu’elle porte en l’occurrence.

    Veuillez agréer, Madame la directrice, avec mes remerciements anticipés, l’expression de ma parfaite considération.

    Jean-François Gavoury
    Pupille de la Nation
    Orphelin de guerre
    Président de l’ANPROMEVO
    Officier de l’Ordre national du Mérite
    Médaille d’honneur de la police nationale
     

    Ajout : courrier de Serge Drouot, président d’EGAL

      Guerre d’Algérie – Proposition d’hommage  présidentiel aux victimes de l’OAS  le 6 octobre 2021 à Paris par l’ANPROMEVO

     

      Guerre d’Algérie – Proposition d’hommage  présidentiel aux victimes de l’OAS  le 6 octobre 2021 à Paris par l’ANPROMEVO

     

      Guerre d’Algérie – Proposition d’hommage  présidentiel aux victimes de l’OAS  le 6 octobre 2021 à Paris par l’ANPROMEVO


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    Il a été l'un des protagonistes des procès Barbie

    et Touvier... Maître Ugo Iannucci l'ancien Bâtonnier

    de Lyon, est mort

    Il a été l'un des protagonistes des procès Barbie et Touvier... Maître Ugo Iannucci l'ancien Bâtonnier de Lyon, est mort

    L'avocat Ugo Iannucci est décédé. Enfant du bidonville de Gerland dans les années 40, fils d'un maçon italien, il était devenu l'un des avocats lyonnais les plus connus. Il a notamment participé au procès de Klaus Barbie en 1987 avant de devenir Bâtonnier de Lyon.

    Ugo Iannucci vient de s'éteindre à l'âge de 88 ans. L'ancien Bâtonnier de Lyon a eu un parcours exceptionnel. 

    Barbie, Touvier ... deux procès historiques

    En défenseur de la justice, de la liberté et des droits de l'Homme, Ugo Iannucci a participé à deux procès majeurs de criminels contre l'Humanité. Il a été l'un des protagonistes du procès de Klaus Barbie, surnommé "le boucher de Lyon" en 1987. Me Iannucci a été l'un des avocats des parties civiles. 

    Me Iannucci s'est également illustré dans le procès Touvier. Avec son confrère Me Nordmann, il est à l'origine de la première plainte fondée sur la notion juridique de crime contre l’humanité pour poursuivre le chef de la milice lyonnaise. La plainte n’a abouti qu’en 1994 et lors du procès, l'avocat lyonnais a représenté les parties civiles.

    Un parcours hors du commun

    Il est né en 1933 dans un bidonville de Lyon. Fils d'un maçon italien engagé dans la Résistance et le communisme, a passé sa petite enfance dans les baraques du quartier ouvrier de Gerland dans les années 40. Ugo Iannucci a embrassé la carrière d'avocat à son retour de la guerre d'Algérie, où il s'opposa à l'usage de la torture par l'armée française. "Défendre les déshérités, les sans voix, le Pauvre", c'est ce qui l'a poussé vers cette profession. Il est devenu l'un des plus grands avocats lyonnais.

    L'avocat a été nommé bâtonnier du barreau de Lyon en 1989. En 2001, Ugo Iannucci a accepté d'être titulaire de la Chaire lyonnaise des droits de l'homme, créée en 1990 à l'initiative de la Ville de Lyon. En 2009, il avait reçu la Médaille de la Ville. Son parcours est relaté dans un ouvrage intitulé
    "Des barraques au barreau. Itinéraire d'un fils d'antifasciste italien". 

    "Le noir de notre robe est ce soir celui du deuil" 

    Ce mardi 14 septembre, le maire de Lyon lui a rendu hommage. Ugo Iannucci a eu une vie "marquée par une exigence de Justice, ainsi que par des engagements d’une humanité exemplaire", comme l'indique Grégory Doucet sur les réseaux sociaux. "J’adresse mes condoléances à sa famille, à ses proches et à ses amis".

    Portrait de Me Ugo Iannucci, ancien bâtonnier de Lyon. Lui aussi a fait la guerre d’Algérie vous pourrez l’entendre en cliquant sur le lien ci-dessous. La vidéo se trouve à la fin de l'article :

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/il-a-ete-l-un-des-protagonistes-des-proces-barbie-et-touvier-me-ugo-iannucci-l-ancien-batonnier-de-lyon-est-mort-2250400.html?fbclid=IwAR1oXgpI4VoY5plKn8Uhl0z89yox2IePn3BufPr2GlYH7JSKilR2_MHoNv8 


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    Zemmour honte de la France

    Zemmour honte de la France

    Mais CNews et Eric Zemmour

    c'est fini !!!

     

    Loi ! Tout est affaire de regard et d’écoute. Ceux à qui il reste des yeux pour voir et des oreilles pour entendre se passent très bien de caméras de surveillance et d’instances de moralité. Spectacle bestial, quand un homme danse sur le fumier, tandis que sa pensée en roue libre tend des crocs de boucher.

    Ainsi, l’ignoble Éric Zemmour revendique sa posture d’authentique factieux d’extrême droite, pour qui les postures fascistes deviennent première nature.

    Vous connaissez la formule : délinquant et multirécidiviste. Les qualificatifs qu’il emploie dans presque tous ses discours s’appliquent désormais à lui-même. Déjà condamné en 2019 à 3 000 euros d’amende pour des propos anti-musulmans, le spécialiste de la France brune écopait, le 25 septembre dernier, de 10 000 euros d’amende pour injure et provocation à la haine raciale. En cause, les paroles tenues lors de son discours fleuve sur l’immigration et les musulmans, en septembre 2019, au cours d’une convention de la droite – qui avait tout de l’extrême droite. Sa dernière diatribe sur les mineurs étrangers, « tous voleurs, assassins et violeurs », déclenche – dieu merci – condamnations morales et plaintes à tout va. Et pour cause. Dans l’affaire présente, comme dans beaucoup d’autres, il n’est pas question de « liberté d’expression », comme l’explique Fifille-là-voilà en soutenant son parangon, mais de propos racistes qui tombent sous le coup de la loi…

    CNews ! C’est que notre expert en haine ordinaire a depuis trouvé une place de choix sur la chaîne de Vincent Bolloré, CNews, où tous les soirs il a table ouverte comme « chroniqueur ». Dans l’émission Face à l’info, présentée par l’icône de la mollesse Christine Kelly, l’odieux Zemmour détaille l’intégralité de ses obsessions ultradroitières et xénophobes sans que quiconque ne s’y oppose vraiment.

    Plus grave, il se trouve que l’émission durant laquelle il insulta les mineurs étrangers – et bafoua la République – n’était pas en direct, ce qui signifie que la responsabilité de CNews dans cette diffusion in extenso apparaît évidente, dans la mesure où la direction aurait très bien pu couper les passages les plus odieux.

    Depuis, la Société des rédacteurs de CNews a heureusement publié un communiqué pour se désolidariser non pas du polémiste, mais des propos du polémiste. Faute de réaction de la part des dirigeants de la chaîne et du Figaro (où Zemmour poursuit sa collaboration), le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « provocation à la haine raciale » et pour « injures à caractère raciste ».

    Sans parler de la cascade de plaintes qui émanent des départements, tuteurs légaux de ces mineurs non accompagnés qui dépendent de l’aide sociale à l’enfance : Loire-Atlantique, Gers, Haute-Garonne, Landes, Pyrénées-Orientales, Gironde, Métropole de Lyon, etc. Sans nul doute, l’homme sera de nouveau condamné. Beaucoup pensent qu’il s’agira d’une sorte de coup de grâce et que nous ne verrons plus le sinistre personnage à l’antenne. En est-on sûr pour autant ?

    Drumont Le bloc-noteur l’a déjà écrit ici même : n’est-il pas étonnant que quelques bonnes âmes, réveillées sans doute d’un sommeil profond ou guéries d’une surdité coupable, trouvent aujourd’hui inadmissible ce qui l’était déjà, et depuis si longtemps ? Comme si la « France des idées », peuplée de naïfs et de candides, découvrait seulement en octobre 2020 les agissements et les mots de ce Drumont contemporain. On croit rêver. Car l’histrion Zemmour reste cohérent et décline à souhait, sans varier, toutes les grandes thèses identitaires qu’il ressasse dans ses livres – il suffit de les avoir lus pour le savoir. Souvenons-nous qu’il tenta de réhabiliter Vichy et le rôle de Pétain. Et n’oublions pas qu’il osa déclarer, lors de cette fameuse convention de la droite : « Le nazisme est parfois un peu raide et intolérant, mais de là à le comparer avec l’islam… » Raide et intolérant… la honte de la France.

    À cette même réunion, Paul-­Marie Coûteaux, essayiste et ancien haut fonctionnaire, avait dit pour sa part : « Le nazisme est la modernité totale. » Une idée, en passant. Si d’aventure CNews conservait l’individu fascisant nommé Zemmour, le CSA ne pourrait-il pas suspendre ?

    SOURCE : humanite.fr. Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. Haine(s)

    Zemmour honte de la France


     

    Zemmour honte de la France

     

    Présidentielle : CNews met fin

    aux chroniques du possible

    candidat Eric Zemmour

    Zemmour honte de la France

    Le polémiste Eric Zemmour, le 22 avril 2021 à Paris. (JOEL SAGET / AFP)

    La chaîne d'information a pris cette décision après que le CSA lui a demandé de décompter son temps de parole.

    CNews et Eric Zemmour, c'est fini. La chaîne du groupe Canal+ a annoncé, lundi 13 septembre, l'arrêt des chroniques du polémiste, possible candidat à la présidentielle, qui intervenait chaque soir dans l'émission "Face à l'info". Quelques jours plus tôt, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait demandé aux chaînes de télévision de décompter son temps de parole, estimant que l'ancien journaliste était devenu "un acteur du débat politique national".

    Dans un communiqué, la chaîne a regretté cette décision du CSA "qui prive des millions de téléspectateurs des interventions du chroniqueur" et ce "bien qu'Eric Zemmour ne se soit pas déclaré candidat à l'élection présidentielle qui aura lieu dans 7 mois". "J'en suis fort triste", a également réagi Eric Zemmour sur... CNews

    Depuis le printemps, le polémiste d'extrême droite a multiplié les signes – réunions publiques, collectes de parrainage, déclarations ambiguës – laissant entendre qu'il se présenterait à l'élection présidentielle de 2022. Un projet qu'il n'a pas officialisé pour le moment.

    SOURCE : https://www.francetvinfo.fr/politique/eric-zemmour/presidentielle-cnews-met-fin-aux-chroniques-du-possible-candidat-eric-zemmour-apres-la-decision-du-csa-de-decompter-son-temps-de-parole_4769613.html 

     


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    "Zemmour, il est très malin, donc

    dangereux" : Pierre Perret ouvre

    les vannes

    Pierre Perret, prince des mots qui font sourire, roi des ritournelles eroticoquines, des mélodies qui célèbrent les zizis protéiformes et les jolies colonies de vacances ? Oui, mais pas que. L’ami Pierrot a toujours prêté sa plume à des chansons engagées.

    "Zemmour, il est très malin, donc dangereux" : Pierre Perret ouvre les vannes

    Avec Pierre Perret, le vers est toujours à moitié plein. Photo Thomas Pontois / DR

    De "Lily", l’un des plus poignants manifestes contre le racisme, à "Humour liberté" sur les attentats contre Charlie Hebdo, en passant par "La Petite Kurde" ou "Les Emigrés", il n’a jamais eu la langue dans sa poche.

    Alors qu’il s’apprête à faire ses "Adieux provisoires" après soixante ans de succès , il décrypte l’actualité.

    En humaniste d’abord. En poète ensuite, parfois désappointé par un monde sans rime ni raison. Avec lui, heureusement, le vers est toujours à moitié plein.

    En 1977, "Lily" racontait le racisme ordinaire vécu par les immigrés. Pensez-vous que les choses se sont améliorées aujourd’hui ?

    J’espère toujours que les gens vont évoluer, même si je sais que certains sont irrécupérables. Ce qui me frappe, c’est quand des personnes talentueuses, cultivées, se laissent aller à ces sentiments abominables – comme Céline pendant la guerre. Elles n’ont même pas l’excuse de la bêtise…

    "La Bête est revenue" ciblait, implicitement, le Front national de Jean-Marie Le Pen. Sa fille vous paraît plus fréquentable aujourd'hui ?

    Il suffit de regarder les gens qu’elle fréquente : le facho italien, l’autre cinglé de Bolsonaro… Elle ne peut pas tromper l’ennemi ! Ce sont toujours les mêmes idées nauséabondes. Lorsque "La Bête" est sortie, en 1999, j’ai reçu des lettres de menaces adressées à "Mohammed Perret".

    Quel regard portez-vous sur Éric Zemmour ?

    Lui, il est très malin, très "ficelle". Donc très dangereux. À propos de "Lily", il avait déclaré que c’était une honte pour la France, que toute cette histoire était pure invention. [Il rit] Mais bien sûr qu’elle est imaginaire, mon couillon ! C’est une chanson ! Seulement, la réalité qu’elle raconte, des milliers d’immigrés l’ont vécue.

    Comment est née "La Femme grillagée" ?

    Il y a quelques années, je me suis retrouvé au restaurant à trois mètres d’une femme couverte des pieds jusqu’à la tête. Elle avait un mal fou à glisser sa fourchette jusqu’à ses lèvres. Son mari était en short, tongs et tee-shirt. Lui, mangeait de bon appétit ! C’était un spectacle pitoyable. Tout ça s’est mélangé avec l’actualité que je suis toujours avec attention. Et voilà, ça a donné ce texte…

    Vingt ans après, les talibans sont de retour en Afghanistan. Trouvez-vous que la réaction de l'Occident est à la hauteur ?

    Ce qui me frappe, c’est le silence des femmes qui luttent – avec raison – pour leurs droits en France et qui, là, ne réagissent pas. Alors que c’est encore la femme qui va en prendre plein les moustaches !

    "La Petite Kurde" est l'un de vos plus beaux textes. Il suffit de changer la nationalité de la victime pour que cette peinture des enfants meurtris par la guerre soit intemporelle…

    Cette chanson est l’une de celles qui sont au fond de mon cœur. Des Kurdes m’ont écrit pour me dire que, chez eux, on l’apprend en classe. Ils m’ont aussi annoncé qu’une école au Kurdistan allait bientôt porter mon nom. [Ému] Ce sera la 35e, je crois…

    Cette reconnaissance-là semble beaucoup vous toucher ?

    Ah oui ! Énormément ! Comme savoir que Lily est enseignée aux mioches depuis quarante ans. Il y a deux semaines, une maison des femmes a été inaugurée à Brest. C’est un hébergement pour celles qui n’ont rien. On a fait voter les pensionnaires pour lui donner un nom ; elles ont choisi mézigue.

    Dans "Les Confinis", enregistrée l’an dernier, vous dites que nos dirigeants qui nous confinent et nous déconfinent "nous prennent, in fine, pour des cons finis". C’est toujours votre avis ?

    Ah oui alors ! ça m’a énervé, vraiment ! Entre les médecins sur les plateaux télé, le croque-mort qui venait tous les soirs faire le compte des cadavres, les guignols du gouvernement incapables d’accorder leurs violons… Et par-dessus tout, cette façon de parler aux gens comme à des demeurés. Jean Castex, c’est le sapeur Camember ! 

    Écrire une chanson drôle sur un sujet aussi sérieux, c'est votre façon de résister à la morosité de l'époque ?

    C’est une manière de poser des jalons. Je n’ai pas la théière qui fume, mais je crois que je sais bien capter l’air du temps.

    C'est le même réflexe qui vous a conduit à enregistrer "Humour liberté" après les attentats contre Charlie Hebdo ?

    Celle-ci est venue spontanément. En général, j’essaie de ne pas céder à la spontanéité. Mon premier jet est souvent trop corrosif. Alors, je reprends, je patine, j’enchaîne version après version pour m’approcher d’une vérité sans outrance.

    En 2018, vous avez soutenu les gilets jaunes. Qu’est-ce qui vous a touché dans ce mouvement ?

    C’est la réalité des pauvres gens. Ce sont les mêmes qui fréquentaient le café de mes parents. À partir du 12 du mois, il fallait leur faire crédit, parce qu’ils n’avaient plus un rond. En soixante-dix ans, j’ai l’impression qu’on n’a pas avancé d’un pouce.

    Vous avez écrit "Mon P'tit loup" sur un gamin violé. Puis, quarante ans plus tard, "Pédophile" sur les curés qui ont abusé des enfants. Rien ne change donc jamais ?

    Sur ce plan-là, non. ça fait du bien de mettre des mots sur ces horreurs, et d’entendre les gens rire un peu jaune dans la salle. Les cathos me sont tombés dessus ! Comme s’il était plus grave de dénoncer ces crimes que de les commettre.

    Vous regrettez qu’une chanson comme "Femmes battues" ne passe jamais à la radio?

    Oui, mais je ne suis pas étonné. Avant, mes chansons étaient censurées. Maintenant, c’est plus vicieux : on n’interdit rien, mais on les met aux oubliettes.

    Une chanson peut-elle changer le monde ?

    Elle peut aider certaines personnes à évoluer. Moi, j’ai été influencé par "Le Déserteur" de Boris Vian ou "Je Chante" de Trenet, bien plus sombre qu’on ne le croirait à la première écoute.

    Vous ne citez pas Brassens, dont vous avez été proche ?

    J’aime beaucoup certaines de ses chansons... mais pas toutes. "Les Deux oncles", par exemple, m’a agacée. On ne peut pas renvoyer dos à dos collabos et résistants ! Pareil pour "Mourir pour des idées" : ceux qui donnent leur vie pour une noble cause méritent plus de respect.

    Pour vous, "Le bonheur, c’est toujours pour demain ?"

    Oui. Je suis un optimiste à tout crin. [Il éclate de rire] Vaut mieux, non, avec tout ce qui nous tombe sur le paletot !

    SOURCE : https://www.nicematin.com/culture/zemmour-il-est-tres-malin-donc-dangereux-pierre-perret-ouvre-les-vannes-713399

    "Zemmour, il est très malin, donc dangereux" : Pierre Perret ouvre les vannes

    "Zemmour, il est très malin, donc dangereux" : Pierre Perret ouvre les vannes

    « J’ai regardé l'émission de FR3 "La boite à secret" où j'ai vu Pierre Perret les larmes aux yeux en écoutant sa merveilleuse chanson anti  raciste « Lily » tellement d’actualité… »

    Michel Dandelot

    "Zemmour, il est très malin, donc dangereux" : Pierre Perret ouvre les vannes


    Pierre Perret révèle avoir été menacé

    à cause d'une célèbre chanson

    de son répertoire

    Invité de "La Boîte à secrets" sur France 3, Pierre Perret a raconté comment la chanson "Lily", devenu un hymne à la tolérance, lui avait posé des problèmes dans les années 70.

    Son public peut toujours compter sur lui. Malgré 87 ans au compteur et des dizaines d'albums, Pierre Perret enchaîne toujours les concerts et les émissions télé. Jeudi, l’auteur-compositeur-interprète était justement dans La boîte à secrets sur France 3, où il est revenu sur l'un de ses plus grands succès : Lily, une chanson inspirée par un voyage à New York en 1972 et un meeting d'Angela Davis, icône de la lutte contre le racisme.

    Un classique qui a pourtant posé "beaucoup, beaucoup de" problèmes à Pierre Perret. "Des menaces, le boycott des radios au départ... Personne ne voulait la passer parce que ce n'était pas très comestible, se souvient-il face à Faustine Bollaert. Quand on me demandait une télé, je disais "oui mais si je chante Lily". Alors on me disait "oh non !". Bah je ne venais pas", confie le chanteur engagé.

    La chanson de Pierre Perret a fini par être acceptée

    Fidèle à ses principes, l'époux de Rebecca n'a malgré tout jamais lâché. "Comme je chantais beaucoup à cette époque-là, je faisais 150/200 concerts tous les ans, je chantais Lily et à chaque fois, la salle était debout, c'était incroyable. Donc à la fin, à un moment ils se sont dit "merde, cette chanson il faut qu'on la prenne en compte". Et aujourd'hui depuis 30 ans, elle est dans les livres d'école et les enfants l'apprennent par cœur", s'est-il félicité.

    "Lily" : Pierre Perret très ému

    par Olivia Ruiz et  Féfé - La boite à secrets

     

     

     


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    Bertrand Badie, Professeur émérite des Universités

     à Sciences-Po Paris

    “Les interventions militaires ont toutes abouti à un échec patent”

    Bertrand Badie, Professeur émérite des Universités   à Sciences-Po Paris  “Les interventions militaires ont toutes abouti à un échec patent”

    © D.R

    Le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, qui coïncide avec le 20e anniversaire des attentats contre les deux tours du World Trade Center, signe la fin de l’hégémonie américaine, estime le spécialiste français des relations internationales, Bertrand Badie. “Ce n’est pas seulement la fin de l’hégémonie américaine, c’est la fin de l’hégémonie tout court, au profit d’un éclatement du monde et de la montée des puissances régionales”, analyse Bertrand Badie. 

    Liberté : Dans quelle mesure les attentats du 11 septembre 2001 ont changé le monde ? 

    Bertrand Badie : Je ne suis pas sûr que cet événement ait réellement “changé le monde” : il a surtout créé un choc psychologique intense, tant les images étaient spectaculaires ! Il a instillé l’idée nouvelle et forte que les États-Unis n’étaient pas invincibles, mais l’idée s’était déjà installée en 1975 après la chute de Saïgon… Sur le plan des politiques étrangères, on a beaucoup parlé alors de “guerre contre le terrorisme”, on a multiplié les interventions (Afghanistan, Irak…), mais, en fin de compte, les principes majeurs des politiques étrangères, notamment celles des puissances, n’ont pas été modifiés.

    La guerre mondiale menée durant vingt ans a-t-elle pu venir à bout du terrorisme ?  

    Je n’emploierai pas le terme “guerre mondiale” ! Il y a eu, en effet, une multiplication des interventions sans que l’on puisse parler d’un conflit de forte intensité auquel les opinions auraient pu s’identifier. Ces interventions ont toutes abouti à un échec patent, démontrant que la puissance au sens classique du terme n’avait pas de prise sur ces formes nouvelles de violence internationale. Deux erreurs majeures ont été commises à ce propos. D’une part, le “terrorisme” (terme déjà imprécis) n’est pas un ennemi : ce n’est ni un peuple, ni un État, ni même un acteur, c’est un mode opératoire. D’autre part, on a pris ce “terrorisme” comme une entreprise stratégique menée par des forces hostiles (appelées confusément et sans précautions “djihadisme”, ou “islamisme”, voire “islam”…) contre l’Occident. Du coup, on a ignoré le substrat social qu’il y a derrière le terrorisme, les crises sociales sévères, l’absence d’État constitué qui lui ont permis de s’épanouir et on a pensé que l’usage de la force pouvait tout résoudre : on a vu que tel n’était pas le cas !

    Les Américains ont quitté l’Afghanistan. Est-ce un échec de la logique d’intervention militaire ?   

    Oui, c’est la preuve que la puissance classique est devenue impuissante face aux formes nouvelles de conflictualité : les Soviétiques l’ont aussi éprouvé en Afghanistan en leur temps, la France dans le Sahel, comme la coalition occidentale en Libye !

    Ce retrait signifie-t-il la fin du leadership américain ?  

    Incontestablement, le concept d’hégémonie a volé en éclats : il faisait sens lorsque le monde était conditionné par les rapports de force entre les puissants, mais il ne fait plus sens aujourd’hui, du fait des formes nouvelles de conflictualité et du fait des conditions nouvelles issues de la mondialisation. Ce n’est pas seulement la fin de l’hégémonie américaine, c’est la fin de l’hégémonie tout court, au profit d’un éclatement du monde et de la montée des “puissances régionales”…

    SOURCE : https://www.liberte-algerie.com/actualite/les-interventions-militaires-ont-toutes-abouti-a-un-echec-patent-364746?fbclid=IwAR31h2jr92LGhRUShvTUx_pJhmpJHHTkAUPolNqZwzuUNkhuX1TvzJlAt4s#.YT3MZ0QAl4Y.facebook 

    Bertrand Badie, Professeur émérite des Universités   à Sciences-Po Paris  “Les interventions militaires ont toutes abouti à un échec patent”

    11 septembre : le moment où nos sociétés ont

    sombré

    Elles ne sont plus très nombreuses, les personnes qui ont connu la guerre. La guerre, la vraie, celle de 1914-1918, celle de 1939-1945, celle de Corée, d’Indochine, du Vietnam, d’Algérie ou d’ailleurs. Celle qui dévore, brûle, détruit, ravage. Celle où des gens tuent des gens parce qu’ils en ont à la fois le droit et le devoir. Celle où la mort est partout. 

    Cette guerre, nous ne la voyons plus que dans les jeux-vidéo, les images d’archive et des fictions cinématographiques. Parfois aussi dans quelques images lointaines provenant de pays exotiques. La guerre, c’est sale, très sale. Et la saleté n’a plus de place dans notre monde aseptisé de marques, de paraître, de superficialité et de conventions. Elle n’a plus sa place dans notre représentation positive du monde. La guerre ce n’est pas quelque chose que notre société peut comprendre. 

    Nous voulons croire qu’elle a disparu, qu’elle n’est plus qu’un souvenir du passé qui ne survit que dans la saleté des gens sales ou dans sa version romanesque, aseptisée et virtuelle. Mais quand les soldats d’une cause que personne n’a envie d’essayer de comprendre sont venus le 11 septembre 2001 faire exploser les deux plus hautes tours de la plus grande ville du plus grand pays du monde, le miroir s’est brisé. 

    Le lendemain du 11 septembre, les dirigeants américains ne sachant pas comment réagir, n’arrivant pas à prendre la dimension de l’événement et ne voyant pas comment y répondre, ont alors essayé de décrire la sidération qui les avait envahis avec le seul mot qui leur venait à l’esprit : la guerre. 

    Le 11 septembre 2001, le monde occidental est entré en guerre, en guerre contre le terrorisme. Certains diront que ce sont les terroristes qui ont déclenché la guerre. Mais non, les terroristes ont déclenché les hostilités, les puissances occidentales, confiantes dans leur toute-puissance, y ont répondu par la guerre. 

    DE LA GUERRE CONTRE LE TERRORISME 

     À LA GUERRE CONTRE TOUT 

    Depuis ce jour, la guerre a tout envahi. Le rêve d’un monde sans guerre s’est soudainement transformé dans le cauchemar d’un monde où la guerre serait partout : guerre contre les inégalités, guerre contre la maltraitance animale, guerre contre le racisme et l’antisémitisme, guerre contre les violences faites aux femmes, guerre contre la pandémie, guerre contre le réchauffement climatique, guerre contre les injustices sociales… 

    Le monde est entré en guerre, et il n’est pas près d’en sortir : on ne peut ni perdre ni gagner des guerres qui n’en sont pas. En vingt ans, le mot guerre a envahi chaque discours politique et s’est invité à chaque journal télévisé. Et avec lui, il a fait entrer la peur. 

    Cette question revient systématiquement dans chaque reportage, dans chaque micro-trottoir : « avez-vous peur ? ». Comme s’il fallait avoir peur. Comme si la peur était normale. Normale en temps de guerre. Un citoyen a peur ? Un politicien lance une nouvelle guerre. Les terroristes n’ont pas déclenché la guerre, ils ont déclenché la peur. Et cette peur a plongé l’Occident dans un monde en guerre où la peur est partout et où la guerre est censée répondre à chaque nouvelle peur, alors qu’elle ne fait que l’accroître. 

    L’ÉTAT DE GUERRE POST-11 SEPTEMBRE 

    Avec la guerre vient son cortège de décisions brutales et radicales. On ne sait pas du tout si elles vont être utiles, efficaces, applicables, sensées, mais il faut les appliquer. Sans étudier vraiment la question… juste « parce qu’il faut faire quelque chose ». Le 11 septembre, la chanson Chop Suey du groupe américano-arménien System Of A Down était en tête des hits aux USA. La chanson abordait la vacuité de la vie moderne, tout en apparence, en faux-semblants et en course poursuite et qui nous entrainait dans le nihilisme d’un « suicide conventionnel ». Le mot était de trop. La chanson a été interdite à la radio. 

    La guerre se joue d’abord dans les mots et depuis le 11 septembre, la liberté d’expression a été progressivement supprimée et remplacée par la police de la pensée, condamnant à l’exil et à la clandestinité ceux qui ne suivraient pas ses exigences. 

    Le 26 février 2020, l’équipe de foot de Lyon rencontrait celle de Turin en Ligue des Champions. Chaque jour des milliers de véhicules, des dizaines de milliers de personnes traversent les Alpes. Il est loin le temps où la montagne était infranchissable. Mais l’événement était de trop. Les rassemblements, les déplacements, les interactions sociales ont été interdits, les gestes règlementés. En temps de guerre, on construit des murs, des tranchées, des tours et des mâchicoulis. 

    LA GUERRE DES UNS CONTRE LES AUTRES 

    Mais en temps de guerre, il faut aussi des victoires. Il faut des ennemis vaincus dont on pourra fièrement exhiber la tête et célébrer la défaite. Faute de les affronter dans un champ de bataille, on les a désignés. Tous ceux qui sont contre ces guerres justes sont forcément des traitres à la patrie. 

    Alors on ressort les costumes des ennemis d’antan et les monstres imaginaires. Vous remettez en question la justesse des décisions, vous questionnez leur efficacité, vous appelez à d’autres solutions, vous osez comparer les atteintes au droit, dénoncer les coups de sabre donnés dans les libertés ? 

    Vous êtes Darth Vader, vous êtes envahi par le côté obscur de la force. Vous êtes Adolf Hitler, Néron et le comte Dracula. Vous êtes dans le camp du mal. A minima, on vous accusera de complot. Couramment, on vous traitera d’assassin, de criminel. Vulgairement, on vous trouvera tout une liste de sobriquets pour vous décrédibiliser et vous avilir. 

    On vous attrape, on vous épinglera et on vous raillera. Tout comme on exhibait les criminels au pilori. Tout comme on crucifiait les ennemis vaincus. Tout comme on faisait des rangées de têtes coupées posées sur des piques. 

    Faute de victoires contre des ennemis introuvables, on a multiplié les batailles des uns contre les autres. Parce qu’en temps de guerre, il faut qu’il y ait deux camps. Il faut qu’il ait des ennemis que l’on puisse voir, haïr, insulter, railler, moquer, détester… 

    Avant le 11 septembre, les étudiants américains partaient abuser de la fête à Cancún et étaient tout fiers de passer à la télé dans MTV Spring Break. Aujourd’hui, transformés en soldats de la justice sociale, ils sont prêts à vous mordre au moindre indice de désaccord. 

    QUELS RÉSULTATS 

     POUR LE POST-11 SEPTEMBRE ? 

    Cette guerre, on ne la gagnera jamais car ce n’en est pas une. Pas plus que l’on ne gagnera les autres guerres qui ont fleuri depuis que la mobilisation générale est devenue la solution à tout. 

    La guerre contre le terrorisme et toutes les autres guerres contre des ennemis que l’on ne peut pas voir sont le reflet de l’incapacité totale des États à assurer leur mandat. Elles ne sont que la conséquence de la violation de leur seule et unique justification : celle de détenir le monopole légal de la violence. 

    Les instigateurs des attentats du 11 septembre auraient dû être localisés, interpellés ou éliminés dans la semaine, dans le mois qui a suivi l’événement ! Il a fallu 10 ans pour trouver Ben Laden. 

    On a préféré envahir des pays, déplacer des populations, détruire des infrastructures, créer des milliers de victimes collatérales… des milliers d’enfants, de femmes, de vieillards et de combattants qui sont instantanément devenus des martyrs dans la bouche des agitateurs. 

    On a préféré la guerre à la justice. Le 11 septembre a clairement marqué un profond changement dans nos sociétés. L’effondrement des tours a été le révélateur de l’effondrement de l’État, de l’effondrement des États occidentaux qui, dans les années d’euphorie de la fin du XXe siècle, ont totalement perdu de vue leur raison d’être, pour se transformer en immenses méduses administratives et politiciennes, impotentes, pleurnicheuses et prêtes à tout pour essayer de cacher leurs innombrables incompétences. 

    Le 11 septembre a créé un précédent. Depuis lors, n’importe quel apprenti politicien se croit en droit d’appeler à l’état d’urgence et de s’attribuer les pleins pouvoirs au moindre prétexte. 

    Dommage que la machine à remonter le temps n’existe pas. Cela aurait été intéressant de demander à Gengis Khan, à Attila ou à Jules César ce qu’ils pensaient de lever des armées et d’entamer une campagne pour mener une guerre contre la peur ou contre la chaleur en été. 

    Par Olivier Maurice.    11 SEPTEMBRE 2021 

    SOURCE : https://www.contrepoints.org/2021/09/11/405298-11-septembre-le-moment-ou-nos-societes-ont-sombre 

     

     


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    Un ami algérien m’apprend le décès de Yacef Saâdi ce 10 septembre 2021 à l’âge de 93 ans

    Un ami algérien m’apprend le décès de Yacef Saâdi ce 10 septembre 2021 à l’âge de 93 ans

    « Bonjour Michel, je vous informe que Yacef Saâdi, ancien combattant du FLN et chef de la zone autonome d'Alger lors de la bataille d'Alger en 1957, pendant la guerre d'Algérie, est décédé ce jour, le 10 septembre 2021 à l'âge de 93 ans. Il était également écrivain, cinéaste, sénateur au Conseil de la nation. Paix à son âme. Si vous voulez préparer un article sur son parcours. Cordialement »

    Sadek Ourti 

    « En présentant mes respectueuses condoléances à la famille et aux amis de Yacef Saâdi je vous commente l’un des nombreux récits de ce grand combattant pour une Algérie indépendante, c’est sa rencontre avec Germaine Tillion ».

    Michel Dandelot

    Rencontre avec Germaine Tillion 

    Quand Yacef Saâdi apprend que l'ancienne résistante Germaine Tillion, déportée à Ravensbrück, ethnologue, ancien membre du cabinet de Jacques Soustelle, vient d'arriver à Alger dans le cadre d'une commission d'enquête internationale sur le régime concentrationnaire, il décide de la rencontrer. L'idée paraît invraisemblable. Pourtant Germaine Tillion et Yacef Saâdi se verront deux fois, le 1er juillet et le 9 août 1957, au plus fort de la bataille d'Alger. Avec un luxe inouï de précautions, l'ancienne résistante sera conduite secrètement à la Casbah rue Caton, le repaire de Saâdi, où il se cache, bardé de mitraillettes et de grenades, derrière une cloison de carrelage.

    Germaine Tillion n'ignore rien des souffrances dont il est le responsable. Mais rien non plus des exactions de l'armée française. Dans la cour de la prison Barberousse, les exécutions des militants FLN s'enchaînent. Elle veut arrêter ça. Et Saâdi a confiance en elle. Il lui fait la plus surprenante des propositions :

    « Je m'engage à mettre fin au terrorisme contre les civils si la France accepte d'arrêter les exécutions capitales. »

    Porteuse de ce message, Germaine Tillion alerte les plus hautes autorités de l'État. On lui fait croire un temps qu'elle a été entendue. Saâdi continue de faire éclater des bombes, mais pendant quelques mois ne tue plus de civils. La presse s'interroge sur les raisons de cette « étrange accalmie ». Saâdi tiendrait-il parole ? Germaine Tillion en est convaincue. Mais de retour à Alger elle apprend que l'on continue à guillotiner. Au moins aura-t-elle tenté l'impossible.

    Quand Saâdi est arrêté le 24 septembre 1957, elle se battra pour le sortir des mains des parachutistes. Elle témoignera en sa faveur lors d'un de ses trois procès — où il sera par trois fois condamné à mort —, puis interviendra pour obtenir qu'il soit gracié. Une étrange amitié est née entre eux, qui n'a jamais cessé depuis. « Mademoiselle Germaine a tout fait pour moi, et je la respecte infiniment », dit Saâdi.

    En avril 2008, il était à son chevet une semaine avant sa mort, il était également présent à Paris lors de sa panthéonisation le 27 mai 2015.

    En 1966, Saâdi produit le film de Gillo Pontecorvo, La bataille d'Alger, dans lequel il joue son propre rôle. Ce film fut longtemps interdit en France, où il n'est sorti en salles qu'en 2004.

    SOURCE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Yacef_Sa%C3%A2di 

     


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    En hommage à Noël Favrelière voici une chanson

    de Vincent Lietchti, son père Alban était aussi

    un déserteur de l’armée coloniale française 

     

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie

    Noël Favrelière est mort il y aura 4 ans

    le 11 novembre 2017

    En son hommage souvenons-nous...

    "Mon père m’a emmené, au moment où j’étais rappelé, au train, il m’embrasse en montant sur le marchepied et me dit : ne deviens pas un Boche". Quand je pense que les "anciens combattants" sont fiers de leurs décorations obtenues pendant la sale guerre d'Algérie.

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière est mort le 11 novembre 2017

    Il a été condamné à mort deux fois pour avoir refusé de se battre à 22 ans et s’être enfui avec un prisonnier algérien : Noël Favrelière est décédé le 11 novembre 2017 à 83 ans.

    Profondément marqué par l’Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, il effectue son service militaire en Algérie avant le soulèvement de la Toussaint 1954, date du début de la guerre d’Algérie.

    Choqué par le sort réservé aux musulmans, il écrira dans son livre «Le Désert de l’Aube» (Editions de Minuit) réédité en 2000: «Si j’étais Algérien, je serai fellagha».

    Rappelé en 1956, il retourne en Algérie, où il est témoin d’exactions. Dans «Le Désert de l’Aube», il raconte ainsi son refus de laisser un prisonnier du FLN emmené dans une «corvée de bois» (exécution) et sa fuite avec lui dans le désert.

    Noël Favrelière se cache alors pendant dix mois et rejoint l’Armée de libération nationale (ALN), la branche militaire du FLN. Condamné deux fois à mort, il revient en France en 1966 à la suite d’un non-lieu, puis travaille comme attaché culturel du ministère des Affaires étrangères à l’étranger.

    En 2000, lorsque les généraux Massu et Aussaresses reconnaissent le recours à la torture pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière signe avec onze autres «grands témoins» un appel, dans L’Humanité, à la condamnation de cette pratique pendant le conflit.

    Noël Favrelière fait partie des «Justes d’Algérie» qui ont soutenu les Algériens durant la guerre.

    SOURCE : http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/12/19/deserteur-francais-pendant-la-guerre-d-algerie-noel-favreliere-est-mort 

    C’était le 28 décembre 2011 que je mettais en ligne cet article sur mon blog :

    Noël Favrelière, officier parachutiste et déserteur. Il n’a pas eu d’autre choix que de fuir les troupes françaises.  

    Noël Favrelière : Je ne comprenais pas que seulement quelques années après s’être libéré des Allemands, après s’être battu, comme l’ont fait mon père et mes oncles par exemple contre les Allemands, on envoie des jeunes couillons de mon espèce se battre contre les gens qui voulaient la même chose, libérer leur pays et obtenir une indépendance. Je trouvais cela absolument injuste. 

    Et j’étais persuadé que de toute façon l’indépendance était inéluctable. Il y avait la Tunisie, il y avait le Maroc, déjà libres, l’Afrique noire qui remuait ses chaînes, il ne faisait aucun doute que cela ne pouvait finir que comme ça, et le plus vite cela aurait été le meilleur, cela aurait économisé tant de vies. 

    Pourquoi le Maroc ? Pourquoi la Tunisie ? Oh, si, je le comprenais très bien pourquoi : d’une part il y avait le pétrole, il y avait aussi les riches propriétaires d’Algérie qui avaient tout intérêt à garder les Algériens comme des demi citoyens, au mieux. Vous voyez un petit peu l’intérêt qu’ils avaient à garder l’Algérie telle qu’elle était. 

    Mon père m’a emmené, au moment où j’étais rappelé, au train, il m’embrasse en montant sur le marchepied et me dit : ne deviens pas un Boche. Lui, il disait ça parce qu’ancien prisonnier évadé puis ensuite Résistant. Puis, le train a bougé, mon père s’est mis à courir et est remonté sur le marchepied et m’a dit : excuse-moi fils, je n’aurais pas dû te dire ça, je sais que tu ne le seras jamais. Il pensait absolument comme moi. 

    J’étais absolument contre cette guerre. C’était pour six mois disait-on, puis avec les congés, etc. cela aurait été cinq mois, seulement cinq mois ou alors je refusais et je me retrouvais en taule. Alors pour cinq mois, surtout qu’à l’époque il n’était encore pas question d’une guerre, c’était une opération de police, c’est ça : ça ne durera pas longtemps et ce n’est pas méchant, mais dès mon arrivée là-bas, les bavures, comme la mort d’une petite fille, comme brûler une forêt, on allait de bavures en bavures, de plus en plus graves et comme si c’était normal. 

    On allait devenir des Boches si on s’était laissé faire. Il fallait réagir. Justement, avec les copains, on en discutait, on était tous d’accord et quand moi je proposais de faire une action disons plus collective, je me suis retrouvé tout seul. 

    Ce qui fait que plus tard, quand j’ai retrouvé un de mes amis à Paris, un peu par hasard, dans une galerie d’art, on a parlé des autres et je lui ai dit : je serais bien heureux, bien content de les revoir, de les rencontrer. Il m’a dit : mais eux, ils ne veulent pas te voir, ils ont hontes d’eux-mêmes parce qu’ils pensaient comme toi mais ils n’ont rien fait. Je ne voyais qu’une chose à faire, c’était de déserter en même temps je sentais ça comme un énorme « Merde » que je criais à l’armée et à cette France colonialiste.  

    Torture

    Noël Favrelière : le déserteur sans haine

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière est mort le 11 novembre 2017

    Le 3 novembre 2000, (re)paraît, aux éditions de Minuit, le Désert de l'aube, le récit autobiographique rédigé par Noël Favrelière, rappelé en 1956 dans un régiment parachutiste et qui, un jour, déserta... Publié pour la première fois en 1960, l'ouvrage fut aussitôt saisi et sa diffusion interdite. Dédié " à la mémoire " de son " camarade Kakou (Abd El Kader Benazouz) et à tous ceux qui, comme lui, sont morts pour que d'autres vivent libres et en paix ", le Désert de l'aube est une plongée dans l'horreur de la guerre et dans ses aléas - ceux qui conduisirent l'auteur à libérer un jeune militant du FLN blessé pour le soustraire à une exécution sommaire, à " déserter " avec lui pour l'aider dans son évasion, puis, à l'issue d'une fuite d'une semaine dans le désert, à rejoindre l'Armée de libération nationale où il passa dix mois avant de rejoindre Tunis, puis les Etats-Unis. Deux fois condamné à mort par contumace, Noël Favrelière ne put regagner la France qu'en 1966. En 1983, il entra à la direction des Affaires culturelles du ministère des Affaires étrangères, fut directeur de l'institut Nodier à Ljubljana, puis du centre culturel français d'Amman jusqu'en 1995. "T'ai-je souri en retour?", écrit Favrelière à propos d'un jeune soldat français sur lequel il pointe son arme de " déserteur " : " Je ne le sais plus. Mais je t'ai laissé repartir pour rejoindre ceux qui, comme toi, avaient mission de m'abattre... et tu ne leur as rien dit. "

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière est mort le 11 novembre 2017


    Noël Favrelière (1934-2017) dit Nordine est un sous-officier parachutiste de l'armée française qui, rappelé durant la guerre d'Algérie, déserte en 1956. Il combat durant dix mois dans les rangs de l'ALN. Il est l'auteur d'un récit Le désert à l'aube diffusé par les Éditions de Minuit en 1960 et censuré. Seul déserteur survivant, il a témoigné dans de nombreux documentaires et inspiré de nombreux personnages de déserteur et résistant concernant cette guerre dont notamment le film de René Vautier Avoir vingt ans dans les Aurès (1972). Il fait partie des "Justes d'Algérie" ayant soutenu le combat du peuple algérien pour sa libération. Il est nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1985. Il décède le 11 novembre 2017 à l'âge de 83 ans

     

     


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    Le 1er juin 2021 – 10h30

    Jean-François GAVOURY écrit

    sur sa page Facebook

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    Il y a soixante ans jour pour jour, heure pour heure, ma mère et moi apprenions par une radio périphérique l’assassinat de mon père à Alger, dont il était le commissaire central : il avait été tué la veille à 23h30.

    Nous vivions à Charleville, dans les Ardennes ; je venais d’avoir onze ans.

    En même temps, à titre associatif, que celui de l’ensemble des victimes civiles et militaires de l’OAS en Algérie et en France, je porte avec fierté le souvenir de ce père.

    Alger a pu compter sur Roger Gavoury de février 1960 à mai 1961, parfois dans des circonstances d'extrême tension, en particulier lors des manifestations musulmanes du 11 décembre 1960 au cours desquelles il s’est physiquement interposé pour éviter que leur répression par des parachutistes désireux d’en découdre ne se solde par un véritable carnage.

    Dès hier, l'Algérie, au travers de son quotidien "El Watan", a tenu à rendre hommage à sa mémoire en lui donnant et en me donnant la parole.

    La France n'en a pas fait autant, dont j'avais sollicité en vain le chef d'État à cette fin.

    Entre victimes et partisans de l’OAS, il a fait le choix d’honorer ostensiblement ces derniers le 26 mars : deux mois après, ses conseillers le lui ont fait assumer.

    En d’autres termes, l’Algérie reconnaît les victimes de l’OAS cependant que la France les ignore.

    L’article dont il s’agit a occupé une pleine page de l’édition papier du journal.

    Voici, infra, la reproduction de sa version en ligne.

    Jean-François Gavoury

    Pupille de la Nation

    Orphelin de guerre

    Officier de l’Ordre national du Mérite

    Médaille d’honneur de la police

    _ _ _ _ _ _ _

    EL WATAN

    [Source : https://www.elwatan.com/.../60e-anniversaire-de...]

    C O N T R I B U T I O N

    JEAN-FRANÇOIS GAVOURY 31 MAI 2021 À 10 H

    EXCLUSIF

    60e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE ROGER GAVOURY : Le premier fonctionnaire français tué par l’OAS

    Je vous le rappelle au nom du droit des morts à la parole et à la mémoire : l’OAS m’a tué !

    C’était il y a soixante ans, jour pour jour.

    C’était surtout quarante jours après le putsch d’Alger : Alger, où j’avais la charge du maintien de l’ordre et de la sécurité publique.

    Sur le moment, les autorités civiles, militaires et judiciaires ont fait les choses en grand :

    - j’ai bénéficié d’une cérémonie d’obsèques solennelle en l’École de police d’Hussein-Dey ;

    - on a déposé sur mon cercueil, outre la croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent qui m’avait été attribuée à la date du 21 avril 1961 (!), la médaille de chevalier de la Légion d’honneur et la médaille d’honneur de la police, décernées ces dernières à titre posthume ;

    - j’ai été cité à l’ordre de la Nation ;

    - on m’a promu contrôleur général de la sûreté nationale ;

    - une fois ma dépouille transférée en métropole, le ministre de l’intérieur, Roger Frey, s’est rendu sur le lieu de ma sépulture et a assisté à mon inhumation ;

    - les participants à mon assassinat ont été identifiés, recherchés, interpelés, traduits en justice et, pour trois d’entre eux, condamnés à mort et exécutés ;

    - mon nom est inscrit sur une stèle présente depuis juin 2005 dans l’enceinte de l’institution qui forme les commissaires de police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or ;

    - il est également gravé sur deux monuments aux morts, car mon acte de décès a été revêtu en novembre 1961 d’une mention marginale : « Mort pour la France ».

    Nombre de mes collègues, de hauts fonctionnaires, de journalistes, d’historiens m’ont consacré quelques pages de leurs ouvrages, contribuant ainsi à l’entretien de mon souvenir, au détriment cependant de la considération due à tant d’autres policiers de tous grades et membres des forces de l’ordre abattus par l’OAS et soumis à la loi de l’oubli.

    Le sort particulier qui m’a été réservé, je le dois à la date de mon assassinat davantage qu’à l’émotion suscitée par les circonstances dans lesquelles il a été commis.

    J’ai en effet été la première victime causée par cette organisation dans les rangs de la fonction publique de l’État.

    Mais que reste-t-il, aujourd’hui, de tout cela ?

    Je laisse au plus jeune de mes fils, devenu orphelin de guerre à l’âge de onze ans, le soin de vous l’exposer, investi qu’il est depuis une quinzaine d’années dans la défense, contre vents mauvais et marées brunes, de la mémoire de l’ensemble des victimes de l’OAS.

    Roger Gavoury

    _ _ _ _ _ _ _ _

    Il y a soixante ans jour pour jour, deux des membres du "quarteron de généraux en retraite", Maurice Challe et André Zeller, étaient condamnés par le Haut Tribunal militaire à quinze ans de détention criminelle pour s’être rendus « coupables l'un et l'autre d'avoir en avril 1961, et notamment les 21 avril et jours suivants, en tout cas depuis temps non prescrit, sciemment dirigé et organisé un mouvement insurrectionnel ».

    Il y a soixante ans jour pour jour, l’OAS assassinait à coups de poignard de parachutiste le commissaire central d’Alger, Roger Gavoury, faisant de mon père le premier fonctionnaire de l’État tué par cette organisation. Celle-ci s’était signalée quatre mois auparavant en poignardant dans le dos un avocat libéral algérois, Me Pierre Popie : c’était le 25 janvier 1961, quelques jours avant l'acte de naissance officiel de ce groupe armé qui ne tardera pas à s’ériger en authentique partie belligérante dans le cadre de ce conflit entre la France et sa colonie algérienne.

    Dans les quarante-huit heures suivant la mort de mon père, Le Monde écrira : « Commissaire central à Casablanca et, après l'indépendance marocaine, principal conseiller français du gouvernement chérifien pour les questions concernant la police, M. Roger Gavoury avait pu attirer sur lui, au Maroc ou à Paris, la haine d'éléments extrémistes. »

    En poste au Maroc d’août 1955 à février 1959, il aura connu, en effet, le changement de statut de ce pays et en aura techniquement assisté les responsables pour ce qui concerne l’organisation de la direction générale de la sûreté nationale (fondée le 16 mai 1956 et confiée à M. Mohammed Laghzaoui) ainsi et surtout que pour la mise en place de la relève des fonctionnaires de police français (3822 au 2 mars 1956) par des personnels marocains (1774 à la même date).

    Mais il ne connaîtra pas l’indépendance de l’Algérie alors même qu’en prenant ses fonctions de commissaire central le 23 mai 1961, il s’était adressé à ses collaborateurs en ces termes : « L’horizon commence à blanchir et bientôt, je l’espère, luira sur l’Algérie l’aube de la paix. Je voudrais, de toute mon âme, être le Central de la pacification, la vraie cette fois, celle des esprits. Je rêve d’une Alger où les hommes s’entr’aiment enfin, sans plus être séparés par des races, des religions ou des mers. »

    Survivant à une blessure contractée lors d’une opération de maintien de l’ordre au Maroc grâce à l’un de ses collaborateurs secouriste, payant de sa personne en se portant constamment aux endroits où la violence des manifestations algéroises de décembre 1960 prenait la forme la plus dangereuse, afin de limiter les heurts entre les communautés, visé par un attentat au plastic commis dans son studio le 14 avril 1961, mon père se croyait protégé par le sort. Mais la baraka ne vaut pas assurance contre la mort.

    Privé dès l'enfance du droit à la vie ou à la vue, privé d'un bras, d'une jambe ou du membre le plus proche de leur famille, tel a été le sort des victimes de la guerre d'Algérie.

    Respectueux de leur devoir filial de mémoire, les descendants de victimes civiles et militaires de l'OAS ont dû assister, impuissants, à l'absence de devoir de mémoire de l'État et se résoudre à se passer de la reconnaissance officielle par la Nation de leur souffrance si singulière.

    C’est en vain que j’ai attendu, quatre longues semaines durant, l’annonce par le Président de la République d’un geste à l’occasion du 60e anniversaire de l’assassinat de mon père : cf. infra le texte de la correspondance dont je l’ai rendu destinataire le 1er mai (extraits).

    ***

    Pour l'honneur retrouvé de l'État face aux nostalgiques du putsch d'Alger.

    Dans le cadre d'une cérémonie associative encadrée par des partisans du putsch des généraux et d'anciens jusqu'au-boutistes de l'Algérie française, Madame la ministre Geneviève Darrieussecq a déposé en votre nom, le vendredi 26 mars, une gerbe de fleurs devant le Mémorial national des "Morts pour la France" en AFN, quai Branly à Paris.

    Dans le prolongement immédiat de ce geste en leur direction, un ancien officier de gendarmerie ayant appartenu au "SO" du Front national et un général radié des cadres de l'armée à titre disciplinaire par décret du 23 août 2016 se sont attelés à la rédaction d'un pronunciamiento, puis à la recherche de soutiens y compris parmi les militaires d'active, et ils ont fait publier leur texte dans un hebdomadaire le jour même du 60e anniversaire du putsch d'Alger le 21 avril 1961.

    Dans l'exercice de ses fonctions à la tête des services de maintien de l'ordre républicain dans le Grand Alger, mon père, Roger Gavoury, commissaire central adjoint puis commissaire central, a dirigé la lutte contre l'OAS, dont il a été la première victime dans les rangs de l'État, le 31 mai 1961 : il a été cité à l’ordre de la Nation et la mention "Mort pour la France" a été apposée sur son acte de décès. Trois des dix participants à son assassinat ont été condamnés à mort et exécutés.

    Il me paraît y avoir lieu de lever toute ambiguïté sur le sens à donner à votre contribution à la commémoration de la manifestation algéroise du 26 mars 1962 intervenue sur appel de l'OAS à l’insurrection ; il importe également d’exprimer votre désapprobation à l'égard de ceux qui, aujourd'hui, déshonorent la République en rompant ce pacte de neutralité et de loyauté auquel ils sont légalement tenus.

    C’est dans cette double perspective que je vous propose de bien vouloir vous recueillir avec moi, le 31 mai, devant la première stèle érigée par une collectivité publique « EN HOMMAGE À TOUTES LES VICTIMES DE L'OAS EN ALGÉRIE ET EN FRANCE, CIVILS, MILITAIRES, ÉLUS, MAGISTRATS, FONCTIONNAIRES, DÉFENSEURS DES INSTITUTIONS ET DES VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE » : elle a été dévoilée le 6 octobre 2011, au cimetière du Père-Lachaise, par M. Bertrand Delanoë, alors maire de la capitale.

    ***

    Rien n’est venu, alors même que sa présence en ce lieu et à cette date aurait pu consacrer sa conception conciliatrice des mémoires de la guerre d’Algérie en en élargissant le champ.

    La proposition que je m’étais permis de lui soumettre ne tendait pas à obtenir un geste compensatoire ou de réparation de l'erreur ayant consisté à honorer le souvenir d'alliés objectifs de l'OAS sans s'être soucié au préalable des quelque 2.700 victimes de cette partie belligérante dans le conflit entre la France et l'Algérie.

    Il s'agissait, en effet, d'une demande positive, visant à ce que soit posé un acte ayant valeur de symbole d'un sursaut mémoriel au bénéfice des serviteurs loyaux des institutions de la République à l'époque où celle-ci vacillait.

    Bien entendu, l’intervention entendait également montrer à Monsieur Emmanuel Macron l’état de vigilance et le niveau d’exigence des familles de victimes de l'OAS au regard du respect du principe de pluralité dans la gestion de la politique publique de mémoire concernant la guerre d’Algérie.

    Que M. Benjamin Stora reçoive ici l’expression de ma vive gratitude, puisqu’il était disposé à prendre part à cet hommage aux côtés du chef de l’État et de représentants de deux associations de victimes.

    Ci- dessous :

    Immeuble 4, rue du docteur Trolard à Alger.

    Vue extérieure du studio n° 515 (côté impasse du docteur Trolard) occupé par une voisine de M. Roger Gavoury, commissaire central adjoint, locataire de l’appartement n° 513, après l’explosion, survenue le 14 avril 1961 [l’attentat, revendiqué par l’OAS, a été commis à l’aide d’une charge de plastic déposée devant la porte du logement faisant face à celui du commissaire Gavoury, dévastant les deux appartements].

     

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

     

    elwatan.com 

    60e anniversaire de l’assassinat de Roger Gavoury : Le premier fonctionnaire français tué par l’OAS | El Watan

    Je vous le rappelle au nom du droit des morts à la parole et à la mémoire : l’OAS m’a tué ! C’était il y a soixante ans jour pour jour. C’était surtout quarante jours après le putsch d’Alger : Alger, où j’avais la charge du maintien de l’ordre et de la sécurité publique. Sur ...

    7 commentaires

    Janine Yessad Léger

    Ô combien je partage avec vous Jean-François Gavoury cette mémoire de nos pères assassinés, ainsi que votre déception devant l'absence de réponse présidentielle à votre demande.

    Pascal Joseph 

    Toutes mes pensées, amitiés fidèles

    Magali Carbonnelle 

    Cet anniversaire ne doit pas être facile à vivre pour toi, cher jean François. Bien amicalement

    Jean Laurans 

    Mon amical et fraternel soutien ton ami Jean.

    Georges Eretzian

    Je comprends la souffrance d'une telle situation, cependant il faut avoir confiance dans l'avenir, car les cause justes triomphent toujours.

    Jean-François Gavoury

    Georges Eretzian Merci beaucoup de votre intervention. Je suis moi-même convaincu que les causes justes finissent toujours par triompher. S'agissant de celle que mon association et moi portons, j'avoue préférer la voir s'imposer ... de mon vivant ! Bien cordialement.

    Claude Delevacq

    Cher Jean-François, merci de ce rappel, bien nécessaire en ce temps où la bête immonde est à nos portes.

    Une nouvelle fois le président Macron à choisi son camp... la mémoire des factieux plutôt que le souvenir de grands démocrates.

    Mon soutien fraternel et amical.

     

    Michel Dandelot : Le 6 octobre 2011 est pour moi une date historique. Le 6 octobre 2021 c’est dans moins d’1 mois… A tous ces commentaires je tiens à rappeler l’un des articles que j’avais mis en ligne à cette occasion. Jean-Philippe Ould AOUDIA a écrit :« J’écrirai à ces gens-là la semaine prochaine pour leur demander, dans un souci de réciprocité, d’être présents le 6 octobre prochain au Père Lachaise devant la stèle aux victimes de l’OAS ».

    Jean-Philippe Ould Aoudia

    Président de l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

     
     

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Aucun président de la République avant M. Macron avaient osé envoyer (son, sa ministre) en l'occurrence pour le 26 mars 2021 la Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq participer à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly, c’est une honte !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Auprès de Geneviève Darrieussecq et Arnaud Ngatcha, Hugues Renson commémorait le 26 mars dernier la fusillade de la rue d’Isly.

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

     
     

    SOURCE : https://huguesrenson.fr/commemoration-de-la-fusillade-de-la-rue-disly-au-memorial-du-quai-branly/ 


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    Chaque année, le 26 mars, des groupuscules extrémistes organisent des commémorations pour les victimes de la fusillade rue d'Isly à Alger qui ne sont pas « Mortes pour la France », mais tombées pour soutenir l’OAS qui les a manipulées et les noms de ces victimes n’auraient jamais dû avoir leur place au Mémorial National du Quai Branly à Paris, qui devait demeurer le lieu d’hommage aux militaires français « Morts pour la France » durant la guerre d’Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc, sans oublier les victimes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française agissant au sein des commandos de la mort de l’OAS : c’est-à-dire les civils, les représentants des forces de l’ordre, les magistrats, les fonctionnaires de l’éducation nationale restés fidèles à la République jusqu’au sacrifice de leur vie.

     RAPPELS HISTORIQUES 

    Suite à la proclamation du cessez-le-feu entre la France et le FLN (accords d'Évian), le 19 mars 1962, qui marque officiellement le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie, le Haut-Commandement de l'OAS (général Raoul Salan) lance un appel aux Français d'Algérie le 22 mars 1962.
    Les troupes du contingent sont déclarées comme une force d'occupation. Un combat fratricide, la bataille de Bab El Oued, débute le 23 mars 1962. Elle oppose l'Armée Française (général Charles Ailleret) aux Commandos Delta dans le quartier européen d'Alger.
    Le dénouement de ce siège est la fusillade de la rue d'Isly, le 26 mars 1962. Le bilan officiel fait état de dizaines de morts et de centaines de blessés, pourtant la guerre d'Algérie est censée être terminée...
     

    Le 18 mars 1962, des accords sont signés à Evian par le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République Algérienne (GPRA). Ces accords qui allaient pouvoir mettre fin à la guerre d’Algérie stipulaient, dans leur Article 1, que le cessez-le-feu serait proclamé le 19 mars 1962 à midi sur le terrain par les Etats-majors de l’Armée française et de l’Armée de Libération Nationale Algérienne.  

    Le même 18 mars, l’OAS présente publiquement les accords d’Evian  de façon tronquée.  

    Le 19 mars les suppléments hebdomadaires des journaux algériens « La Dépêche quotidienne » et « Le Journal d’Alger » se font largement l’écho de l’OAS et annoncent « l’abandon complet de la minorité européenne livrée aux tueurs du F.L.N. »  

    Le 19 mars, alors que le général Ailleret proclame le cessez-le-feu, une émission pirate de l’OAS diffuse une déclaration du général Raoul Salan – chef de l’OAS – qui condamne le cessez-le-feu et donne l’ordre de « commencer immédiatement les opérations de harcèlement dans les villes, contre les forces ennemies », c'est-à-dire l’armée, le contingent, les CRS, les gendarmes, les policiers, etc.  

      Le 20 mars :  

    A  Oran l’OAS règne et multiplie – depuis des jours déjà – fusillades, ratonnades et hold-up sous les ordres de Jouhaud et de ses adjoints.  

    Une édition spéciale OAS est tirée à « l’Echo d’Oran » et diffusée à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires Des commandos OAS, en uniforme, parcourent la ville et un affrontement avec l’armée fait 10 morts et 16 blessés.  

    A Alger Un commando « Delta » de l’OAS assassine, dans la cellule du commissariat de police d’Hussein-Dey où ils sont détenus, 4 algériens arrêtés, tandis que d’autres ultras lâchés en ville « ratonnent » dans les quartiers européens qu’ils veulent interdire complètement aux Algériens.  

    - Un détachement OAS tire au mortier sur l’un des endroits des plus populeux d’Alger, la place du gouvernement au bas de la Casbah. Bilan : 24 morts et 60 blessés, tous algériens.  

    Le 22 mars à Oran l’OAS s’empare de tout l’argent liquide de la Banque d’Algérie située Bd Galliéni – Butin : 2 milliards 200 millions de francs de l’époque !  

      Nuit du 22 au 23 mars, Alger  

    Les commandos « Z » de l’OAS s’installent à Bab-el-Oued. Au matin, une patrouille d’appelés du contingent tombe dans leur embuscade : bilan, 3 morts et 3 blessés graves.  

    Les gendarmes mobiles bouclent le quartier. L’OAS tire des balcons, des terrasses, transformant les rues en terrain de guérilla. Malgré l’appui de l’aviation, l’OAS tire à la mitrailleuse sur les gendarmes. Bilan : 15 morts, 70 blessés.  

    Bab-el-Oued est alors bouclée, coupée d’Alger et fouillée durement de fond en comble.  

    Briser le blocus de Bab-el-oued telle est sa dernière chance, estime l’OAS, pour réussir à Alger, et faire oublier aux « pieds noirs » l’échec de la bataille de Bab-el-Oued et l’arrestation de Jouhaud à Oran par le général Katz. et désarmer l’armée en lui opposant une masse de civils désarmés, pour  recréer au centre d’Alger une zone insurrectionnelle.  

    - Le Préfet de police d’Alger, Vitalis Cros, interdit la manifestation, fait diffuser toutes les demi-heures un communiqué, tandis que des voitures haut-parleurs militaires sillonnent la ville pendant toute la matinée, répétant inlassablement – tout au long des rues – la « mise en garde officielle » qui avertit que « les forces du maintien de l’ordre les dispenseront (les manifestations), LE CAS ECHEANT, AVEC LA FERMETE NECESSAIRE ». 

    Le 26 mars à Alger  

    Un cortège de 3000 à 4000 européens, descendus du plateau des Glières (au centre d’Alger), se dirige vers Bab-el-Oued pour « affirmer leur solidarité avec le quartier martyr ». 

    À partir de 14 h 30, la foule est immense, et son audace croît. Des injures partent en direction des tirailleurs : « Espèce de fellaghas ! » Les chefs de l’OAS sentent qu’ils sont peut-être sur le point de faire sauter le verrou et poussent en avant la foule surexcitée. Le jeune lieutenant algérien et ses hommes sont roulés comme une vague. À 14 h 45, une rafale de fusil-mitrailleur claque en direction de la troupe, du balcon du 64 de la rue d’Isly. « On nous tire dessus !, lance dans son émetteur-récepteur le lieutenant Ouchene Daoud, dois-je riposter ? » Le PC du régiment donne le feu vert. Et c’est la mitraillade aveugle entrecroisée, sauvage. Puis ces cris de « Halte au feu ! Halte au feu, je vous en supplie, mon lieutenant ! », que l’on entend comme des SOS de noyés, poussés par des voix blanches et déjà perdues.

    Le carnage ne devait pas durer plus de quelques minutes. Mais ces minutes-là ont fait quarante-six morts et deux cents blessés, dont une vingtaine n’ont pas survécu, presque tous du côté des civils algérois. L’irrémédiable est accompli, les forces de la République ont tiré sur la foule - ce que chacun, d’ailleurs, pressentait depuis des mois, le tenant pour inévitable, tant du côté du pouvoir que de celui de l’OAS. Pour horrible que soit le massacre, et graves les responsabilités de ceux qui n’ont pas su éviter l’engagement des forces les moins préparées à un tel affrontement, c’est l’OAS qui devait pâtir surtout de la tuerie : non seulement parce que ses responsabilités dans le déclenchement du feu sont lourdes, mais aussi parce que, ayant voulu engager l’épreuve de force après sa défaite de Bab-el-Oued, elle a perdu.

    Les centaines de victimes de la rue d’Isly, le 26 mars 1962 jettent sur les accords d’Évian une tache de sang, une de plus. Mais cet « holocauste » marque le déclin décisif de ceux qui ont voulu éviter l’inévitable par l’émeute et la terreur. À dater du 26 mars 1962, l’OAS n’est plus qu’un fantôme qui sera réduit, moins de trois mois plus tard, à tenter de négocier pour son compte avec le FLN, non sans avoir poussé au pire sa politique du « retour à 1830 » et de la terre brûlée.

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

     

    Le pouvoir joue-t-il double jeu ?

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    http://cessenon2.centerblog.net/658-le-pouvoir-joue-t-il-double-jeu?fbclid=IwAR3ywVoL6Y4Crl1uwRrLFyeaTZXwYgtGUemo6Bx2gMxeJTQm8YwS1wuQrqY 

     

    C’est la question que nous nous posons quand nous avons appris la présence de Madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire des Anciens Combattants, lors de la cérémonie organisée le 26 mars 2021 devant le Mémorial du Quai Branly.

    Ce Mémorial qui recense les noms de ceux qui ont laissé leur vie en Afrique du Nord est déjà source d’ambiguïté puisqu’une escroquerie intellectuelle en fait des « Morts pour la France » alors qu’ils étaient au service de la pérennité du colonialisme. Mais le pire c’est que sont inscrites les victimes d’un drame qui s’est déroulé à Alger quelques jours après l’entrée en application du cessez-le-feu du 19 mars 1962, ce qui au niveau de l’escroquerie atteint son maximum !

    Rappelons que le 26 mars 1962, obéissant à un mot d’ordre irresponsable de l’OAS, laquelle se livrait à des provocations, des dizaines d’Européens d’Algérie ont trouvé la mort dans la rue d’Isly et d’autres plus nombreux ont été blessés. On peut plaindre ces malheureuses victimes mais en aucune façon dédouaner ceux qui refusaient les Accords d’Evian et la perspective d’en finir avec une guerre qui durait depuis plus de sept ans causant des souffrances indicibles.

    Une telle cérémonie est habituellement suivie par les nostalgiques de l’Algérie française. A Béziers Robert Ménard ne manque pas d’y participer. En 2021 il a selon son habitude, prononcé un discours musclé devant la stèle rendant hommage à quatre criminels de l’OAS dont l’un avait fomenté un attentat contre le chef de l’Etat.

    Mais cette année nous apporte son lot de surprises puisqu’un membre du gouvernement a participé à une commémoration traditionnellement fréquentée par des associations qui n’ont rien appris de ce qu’étaient le colonialisme et la guerre d’Algérie. Ils sont toujours dans l’idée de l’Algérie française et cultivent le souvenir de cette époque qu’ils regrettent.

    Au passage, et c’est tout-à-fait cohérent avec leur idéologie, ils s’en sont pris à Benjamin Stora qui avait été chargé d’un travail mémoriel sur ce pan de notre histoire. Oui mais l’incohérence est  du côté de Macron qui d’une part a commandé le rapport et d’autre part se compromet avec des personnes qui tournent le dos à cette recherche de vérité historique.

    En voilà une contradiction ! 

    Jacques CROS

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    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!


    « J’écrirai à ces gens-là la semaine prochaine pour leur demander, dans un souci de réciprocité, d’être présents le 6 octobre prochain au Père Lachaise devant la stèle aux victimes de l’OAS ».

     

    Jean-Philippe Ould Aoudia

    Président de l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons 

     


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    Paris : Une « promenade Gisèle Halimi » inaugurée

    en l’honneur de l’avocate féministe

    Paris : Une « promenade Gisèle Halimi » inaugurée en l’honneur de l’avocate féministe

    La plaque Promenade Gisèle Halimi avec Anne Hidalgo, Pierre Joxe, la petite fille et le fils de Gisèle Halimi, tenant la plaque. — ISA HARSIN/SIPA

    C’est un hommage à l’avocate féministe décédée en 2020 et qui doit recevoir un hommage national début 2022. La maire PS de Paris Anne Hidalgo a inauguré mardi sur la rive gauche des berges de Seine la promenade Gisèle Halimi, située entre le pont des Invalides et le pont de l’Alma, dans le quartier où résidait la militante de l’émancipation des peuples et des droits des femmes.

    Paris : Une « promenade Gisèle Halimi » inaugurée en l’honneur de l’avocate féministe

    La promenade sera une invitation à « méditer sur son exemple », a déclaré Anne Hidalgo en présence notamment d’élus parisiens et de l’ancien ministre socialiste de l’Intérieur Pierre Joxe. « C’est ce que je ne manquerai pas de faire lorsque j’aurai des décisions importantes à prendre ».

    « Son chemin, elle l’a construit en portant haut et fort ces grands sujets du siècle passé (…) qui nous impactent encore aujourd’hui », a encore dit l’élue socialiste, rappelant le combat de Gisèle Halimi contre la colonisation, sa défense des « plus faibles, des opprimés, des méprisés » et son combat « pour les femmes et pour l’égalité ».

    « Convictions républicaines fondatrices et vitales »

    Celle qui avait dénoncé les tortures pratiquées pendant la guerre d’Algérie, signé le manifeste des 343 en 1971 et fait évoluer les mentalités par ses plaidoiries s’est éteinte le 28 juillet 2020 à Paris, au lendemain de son 93e anniversaire.  Jean-Yves Halimi, l’un des fils de l’avocate, a rappelé « l’ironie de l’histoire » que constitue pour lui l’hommage annoncé par Emmanuel Macron pour début 2022 aux Invalides, une « enceinte militaire » alors que sa mère a « échappé à deux tentatives d’assassinat ordonnées par la haute hiérarchie militaire » française. Après cet hommage national, une éventuelle panthéonisation de l’avocate reste possible mais il s’agit d’un processus plus long et complexe.

    En octobre 2020, le Conseil de Paris avait demandé, sur proposition du groupe communiste, que Gisèle Halimi repose au Panthéon qui accueille les héros de l’Histoire de France, dont Simone Veil depuis 2018. L’artiste franco-américaine Joséphine Baker y entrera le 30 novembre.

    Cliquez sur ce lien pour visionner une vidéo :

    https://www.msn.com/fr-fr/auto/actualite/une-promenade-gis%C3%A8le-halimi-inaugur%C3%A9e-sur-les-bords-de-seine/vp-AANYq2d 

     


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