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    Il y a 62 ans, le 8 avril 1962, les Français et les Algériens apprenaient le résultat du référendum. C’était un « OUI » massif pour l’indépendance de l’Algérie

    Il y a 62 ans, le 8 avril 1962, les Français et les Algériens apprenaient le résultat du référendum. C’était un « OUI » massif pour l’indépendance de l’Algérie

    Lors de la campagne pour le référendum du 8 avril 1962, presque toutes les forces politiques appellent à voter en faveur de l'indépendance algérienne. Et les accords d'Evian sont en effet plébiscités par plus de 90% des suffrages. 

    Il y a 62 ans, le 8 avril 1962, les Français et les Algériens apprenaient le résultat du référendum. C’était un « OUI » massif pour l’indépendance de l’Algérie

    Contexte historique 

    Le 18 mars 1962, les négociations entre la France et les représentants du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) aboutissent à la signature des accords d'Evian sur l'indépendance algérienne. C'est la fin de huit années de guerre. Le cessez-le-feu intervient le 19 mars à midi.  

    Reste à mettre en œuvre le principe d'indépendance de l'Algérie. Il doit être ratifié par le peuple français. De Gaulle recourt à la consultation par référendum. Le 8 avril, les Français de métropole (ceux d'Algérie sont exclus du vote) se rendent aux isoloirs pour répondre par "oui" ou par "non" à une double question : ratifient-ils les accords d'Evian? et confèrent-ils les pouvoirs nécessaires au président de la République pour leur mise en œuvre? Durant la campagne référendaire, la quasi totalité des partis prône le "oui" (l'extrême droite appelle au "non" et le PSU au vote nul).

     

    Les raisons de l’abstention du PSU

    1960-1962 : la guerre d'Algérie. Jusqu'en 1962, le PSU fonde principalement son action sur le combat pour la paix en Algérie et en est l'un des acteurs essentiels. Les manifestations d'oct. 1960, nov. et déc. 1961, fév. 1962 contre la guerre, l'OAS et la répression policière comptent parmi les moments marquants de son combat. Lors du référendum sur l'autodétermination de l'Algérie (8 janv. 1961), il appelle à voter "non" (soutien à l'autodétermination, mais opposition à la politique algérienne du général de Gaulle et au caractère plébiscitaire du référendum). Lors du référendum sur les Accords d'Evian (8 avr. 1962), il appelle à voter nul (oui à la paix, non au gaullisme)

     

    Il y a 62 ans, le 8 avril 1962, les Français et les Algériens apprenaient le résultat du référendum. C’était un « OUI » massif pour l’indépendance de l’Algérie

    Le 8 avril, le verdict des urnes est une "absolution" de la politique gaullienne. S'expliquant par le profond désir de la population d'en terminer avec la guerre, le succès du "oui" est en effet écrasant. Certes, 24,4% des Français se sont abstenus ; mais 90,7% des suffrages exprimés sont pour l'indépendance. Le 1er juillet, 99,7% des électeurs européens et musulmans d'Algérie diront à leur tour "oui" à l'indépendance. Et le 3 juillet, le général de Gaulle peut proclamer officiellement la naissance de l'Algérie souveraine.  

    Dans son ensemble, la population a répondu à l'appel aux urnes du référendum ; et elle a donné au général de Gaulle le «oui» massif qu'il avait demandé à la Nation. Ce «oui» populaire donné à la paix des accords d'Evian, le président de la République l'a concrétisé lui-même dans son bulletin de citoyen à Colombey-les-Deux-Eglises ; et le premier ministre, Monsieur Michel Debré à Montlouis ; à Bordeaux, c'était le «oui» du président de l'Assemblée, monsieur Chaban Delmas ; dans le Jura, le «oui» des radicaux par la voix d'Edgar Faure. Si à Marseille le «oui» de Monsieur Deferre se nuançait, à Arras, Monsieur Guy Mollet apportait le «oui» des socialistes ; comme à Lille Monsieur Maurice Schuman le «oui» du MRP. Le bulletin de Monsieur Thorez faisait état des réserves des communistes et celui de Monsieur Pinay de celle des indépendants. Dans la nuit, les tableaux du ministère de l'Intérieur ont suivi le déroulement du dépouillement : 17.500.000 «oui» pour 19.300.000 suffrages exprimés ; et Monsieur Roger Frey pouvait annoncer aux journalistes le record des «oui» : près de 91%.

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    Netanyahu ton peuple te lâche tu es foutu !!!

    Israël : Large mobilisation anti-Netanyahu à  Tel-Aviv après six mois de guerre | AFP

    Israël : Large mobilisation anti-Netanyahu à  Tel-Aviv après six mois de guerre | AFP

    A la poubelle l'extrême droite israélienne

    Israël : Large mobilisation anti-Netanyahu à  Tel-Aviv après six mois de guerre | AFP

    A tous les Juifs pour la Paix

    Pour deux Etats israélien

    et palestinien

    Israël : Large mobilisation anti-Netanyahu à  Tel-Aviv après six mois de guerre | AFP

     

    Israël : Large mobilisation anti-Netanyahu

    à Tel-Aviv après six mois de guerre 

     

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    Guerre Israël-Hamas

    Six mois après l'attaque du 7 octobre

    un conflit dans l'impasse

     Guerre Israël-Hamas : Six mois après l'attaque du 7 octobre un conflit dans l'impasse

    Le conflit entre Israël et le Hamas est entré dans sixième mois ce dimanche. Photo Sipa/Apaimages

    Six mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, c'est toujours l'impasse. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est en sursis.

    Six mois plus tard, les Israéliens restent profondément traumatisés par l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 qui a fait environ 1200 morts. Lassaut terroriste et les atrocités visant à la fois des militaires et des civils de tous les âges, tués au hasard, a détruit le mythe dun État dIsraël protecteur pour les juifs. Le sort des otages continue de diviser la société, entre les partisans d’un cessez-le-feu pour obtenir leur libération et ceux qui refusent toute pause dans la riposte israélienne contre la bande de Gaza.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est en sursis. Il est jugé responsable du fiasco du 7 octobre. Sa survie politique ne tient qu’à la poursuite de la guerre tellement il est devenu impopulaire. Mercredi, son grand rival Benny Gantz, favori en cas de scrutin, a brisé un tabou en appelant à des élections anticipées alors que la guerre fait rage et semble dans une impasse. L’armée israélienne n’a toujours pas atteint son objectif qui était d’anéantir le Hamas. Il est même inatteignable, comme on l’a vu à Gaza-ville où les combattants islamistes sont récemment réapparus dans une zone qui était censée avoir été «nettoyée».

    Le changement de ton des États-Unis

    Israël ne s’embarrasse pas de précautions pour éviter des dégâts collatéraux. L’offensive a déjà fait plus de 32000 morts, en majorité des femmes et des enfants. Les Gazaouis sont menacés de famine et plusieurs ONG accusent Israël de vouloir affamer la population.

    Les frappes israéliennes sur trois véhicules de l’ONG américaine World Central Kitchen distants de plusieurs centaines de mètres qui ont tué sept humanitaires ont aggravé les soupçons. Israël a parlé d’une regrettable erreur et sanctionné plusieurs haut gradés. Le président américain Joe Biden, en campagne pour sa réélection, a vivement réagi en conditionnant pour la première fois l’aide militaire américaine à un changement d’attitude d’Israël.

    L’État hébreu a fait un premier pas en annonçant l’ouverture d’un nouveau point de passage et l’utilisation d’un port pour augmenter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Israël n’a pas renoncé cependant à son projet de lancer une attaque terrestre contre Rafah, le dernier bastion majeur du Hamas. Il s’agit pourtant d’une ligne rouge fixée par les États-Unis car la moitié de la population gazaouie s’y entasse, acculée à la frontière avec l’Égypte qui reste verrouillée à double tour.

    SOURCE : Guerre Israël-Hamas. Six mois après l'attaque du 7 octobre, un conflit dans l'impasse (lejsl.com) 

     


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    JACQUES PRADEL, « MON ALGERIE A MOI »

    JACQUES PRADEL, « MON ALGERIE A MOI »

     

     

    En complément : "La dernière interview

    de Jacques Pradel président

    de l’Association des Pieds Noirs

    Progressistes"

    « Quant on voit une extrême droite qui

    s’affiche de plus en plus, non seulement ça

    me répulse mais ça me fait peur »

    Jacques Pradel Né le 2 octobre 1944 à Tiaret. Il a dû quitter l'Algérie en 1962 pour Marseille, en avion Jacques vit aujourd'hui à Marseille (13)

    Merci de cliquer sur Regarder sur Youtube

    La dernière interview de Jacques Pradel président de l’Association des Pieds Noirs Progressistes

     

     


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    La rafle d'Izieu du 6 avril 1944

    La rafle d'Izieu du 6 avril 1944

    Samedi 6 avril, nous commémorerons les 80 ans de la rafle d’Izieu. C’est en mai 1943 que la Colonie des enfants réfugiés de l’Hérault a accueilli ses premiers pensionnaires dans le bas Bugey, ni ses directeurs ni les enfants n’étaient Aindinois.

    À Izieu, le 6 avril 1944 au matin, 44 enfants, de 4 à 17 ans, de nationalités diverses, tous juifs, sont emmenés brutalement avec leurs 7 encadrants, par des hommes de la Wehrmacht et de la Gestapo de Lyon. Aucun d'entre eux ne reviendra vivant des camps d'extermination. C'est leur histoire, et l'histoire de cette rafle, il y a 80 ans, que nous retraçons dans ce documentaire. À travers des archives, des témoignages, des interviews, nous avons également remonté le fil de la justice rendue et cherché à savoir ce qu'il reste aujourd'hui de cette mémoire.

    SOURCE : En vidéo. 80 ans après la rafle d'Izieu: notre documentaire événement (leprogres.fr) 

     


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    Bernard Deschamps m’écrit :

    J’AI LU « ISRAËL, LE HAMAS

    ET LA QUESTION DE PALESTINE » 

    Bernard Deschamps m’écrit :  J’AI LU « ISRAËL, LE HAMAS ET LA QUESTION DE PALESTINE » DE JACQUES FATH

    L’intérêt de cet ouvrage récemment sorti des presses (Editions du Croquant, mars 2024) est de nous plonger dans la complexité de la situation en Palestine et au Proche-Orient. Par un auteur qui connait bien le sujet pour l’avoir étudié depuis longtemps et avoir effectué de nombreux séjours en Israël et en Palestine. 

       Sujet d’autant plus d’actualité que, comme l’indique le sous-titre, la guerre de Gaza est un « choc majeur qui change la donne ». L’attaque du 7 octobre, avec 1200 morts et 250 otages, constituant « une déroute exceptionnelle » pour Israël (P.13). 

       L’ouvrage, abondamment documenté,  comporte six chapitres : Sur les protagonistes et le contexte. Comment qualifier les crimes ? Quelles sont les responsabilités ? Penser l’après. Comment construire une solution politique ? et de précieuses annexes. 

       « Tout n’a pas commencé le 7 octobre 2023 », nous dit l’auteur. « La guerre Israël/Hamas, n’a donc  pas pour seule origine la cruauté du Hamas […] Cette guerre s’inscrit d’abord dans la longue durée des droits nationaux bafoués de tout un peuple. C’est un siècle de conflit, plus de 75 ans de colonisation, 56 ans d’occupation militaire, 30 ans d’hypocrisie et de mensonge, 16 années de blocus contre les Palestiniens de Gaza… » (P.90). 

       Le premier ministre Netanyahou était informé du projet du Hamas dont l’attaque lui a fourni le prétexte qu’il attendait afin de déclencher « une guerre totale pour effacer la question de la Palestine de l’agenda politique international » (P.21) D’où un « risque de suspicion légitime de génocide » (P.29) qui s’accompagne de ce qu’il faut bien appeler des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité (des bombes à phosphore sont utilisées par Israël, p. ) . La relation de l’assaut israélien sur l’hôpital al.Shifa (P.26,27,28) tel qu’elle ressort de nombreux témoignages indépendants est terriblement éclairante. 

       Et cela,  grâce à l’aide militaire des USA qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer (P.74). Avec la complicité « pro-atlantiste et pro-israélienne de l’Union européenne » (P.38). Quant aux pays arabes qui ont normalisé leur relation avec Israël, Jacques Fath écrit : « Pour les Etats arabes dans  leur ensemble (souligné par moi, BD), ce fut l’abandon ainsi confirmé de l’initiative de paix adoptée collectivement par le sommet de Beyrouth en 2002 et entérinée par le sommet de Riyad en 2007 […] fondée notamment sur le retrait total d’Israël des territoires occupés, sur une solution de la question des réfugiés et la création d’un Etat palestinien indépendant. La contrepartie était un accord de paix définitif et une normalisation avec Israël ». Je ne partage pas ce jugement (l’amitié n’exclut pas la diversité !) En effet, six pays sur 22 que compte la Ligue des Etats arabes, ont abandonné l’engagement commun : Bahrein, l’Egypte, les Emirats arabes unis, la Jordanie le Maroc, et le Soudan. Parmi les 16 pays qui continuent d’être solidaires du peuple palestinien, il y a des pays qui comptent comme l’Algérie où fut proclamée officiellement en 1988 la création de l’Etat de Palestine par Yasser Arafat. Israël n’a pas d’ambassade en Algérie. 

        « Pour créer les conditions  d’un règlement politique et d’une solution durable, il faut en avoir conscience, les marches à gravir sont nombreuses et très élevées (P.89). «… dans le contexte qui sera issu de la guerre actuelle on ne voit guère quelle solution pourrait s’imposer comme projet immédiatement crédible. » (P.99), nous dit l’auteur. « La question politique principale », celle de la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien et de l’expression de son autodétermination est niée par l’Etat d’Israël qui s’inscrit [ainsi] dans une négation éthique et politique qui touche à l’essentiel dans l’ordre des valeurs universelles, et dans l’ordre international existant » (P.36). 

         « Les Israéliens gagneront leur sécurité à condition qu’ils acceptent celle des Palestiniens dans le respect des droits de chacun et de la liberté à laquelle aspire légitimement le peuple palestinien» (P.104). 

       Pour sortir du « désastre actuel », JF formule 5 propositions (P.101,102): La reconstruction immédiate de Gaza sous l’égide de l’ONU. Toujours sous l’égide l’ONU, la mise en place avec l’Autorité palestinienne d’une gouvernance de transition. L’installation  d'une force multi nationale (P.97) de l’ONU pour rétablir la sécurité. La définition par l’Assemblée générale de l’ONU, des « processus d’installation institutionnelle d’une solution politique définitive à la question de Palestine ». « Un projet de coopération régionale et de valorisation des intérêts communs ». 

       Il renvoie la question d’un seul Etat ou de deux Etats indépendants, « aux Palestiniens eux-mêmes et de façon multilatérale ». Est-ce bien raisonnable ? Je n’imagine pas les Palestiniens accepter de se fondre dans l’Etat d’apartheid d’Israël. Le lecteur prend à cet égard connaissance avec consternation du plan « One hope » établi en 2017 par Bezalel Smotrich, l’actuel ministre d’extrême-droite des finances et des territoires occupés (Annexe 1, p.135 et suivantes). Israël peut-il évoluer vers un Etat laïc multi-ethnique ? C’est souhaitable, comme cela a été le cas en Afrique du Sud. Mais l’histoire des deux pays est différente et une telle évolution n’est pas imaginable dans un avenir proche (P. 126 à 129). Supprimer l’Etat d’Israël ? «Aujourd’hui, l’Etat d’Israël existe. Il ne serait pas acceptable, ni même envisageable de nier son existence. C’est une évidence. » (P.69) Comme il le déclare lui-même, c’est la conviction de l’auteur. C’est également la mienne. Mais faut-il se prononcer dès à présent sur la solution à un ou deux Etats, s’interroge JF. Personnellement je le pense. Il me semble que l’objectif le plus réaliste que doivent se fixer les partisans de la Paix et de la Justice, est la solution à deux Etats, en faveur de laquelle s’est prononcée l’ONU et  qui est admise très majoritairement. C’est de plus le moyen de contrer l’accusation d’antisémitisme qui nous est adressée et qui constitue un frein pour la mobilisation. 

        Mais bien des combats nous attendent pour y parvenir. Merci Jacques de nous avoir donné à réfléchir sur une situation inhumaine pour les Palestiniens, et  qui peut mettre à feu et à sang tout le Proche et le Moyen Orient. 

    Bernard Deschamps m’écrit :  J’AI LU « ISRAËL, LE HAMAS ET LA QUESTION DE PALESTINE » DE JACQUES FATH

    Bernard DESCHAMPS 

    6 avril 2024

    Je vous rappelle cet article concernant Bernard Deschamps :

    Bernard Deschamps écrit : 17 février 2024 NONANTE-DEUX ANS Merci ! - micheldandelot1 

     


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    Gaza : l’hôpital Al-Shifa réduit

    à néant par l’armée israélienne

    Gaza : l’hôpital Al-Shifa réduit à néant par l’armée israélienne

    Les décombres de l’hôpital Al-Shifa, à Gaza, ce lundi 1er avril. (Dawoud Abu Alkas/Reuters)

    A Gaza, la grande entreprise criminelle continue : l’hôpital Al-Shifa réduit à néant par l’armée israélienne. En se retirant de l’établissement de santé après deux semaines de siège, les forces armées israéliennes ont laissé derrière elles des corps en décomposition et d’immenses destructions. 

    Larguer de l’aide humanitaire sur la bande de Gaza tout en livrant des armes à Israël. Le paradoxe de la guerre qui se joue dans l’enclave assiégée se résume en une image, publiée ce lundi 1er avril par l’Agence France Presse. Une dizaine de colis suspendus à des parachutes viennent d’être lâchés par des avions occidentaux à quelques kilomètres de l’hôpital Al-Shifa, que l’armée israélienne vient de transformer en un gigantesque champ de ruines.

    Après quatorze jours de siège, loin des regards des journalistes et des humanitaires, Tsahal a achevé ce lundi 1er avril son opération d’envergure dans le plus grand centre hospitalier de l’enclave, dans la ville de Gaza. Le 18 mars, elle avait lancé un assaut « ciblé » sur ce vaste établissement, accusé d’abriter des commandants du Hamas et du Jihad islamique. L’annonce du retrait a immédiatement provoqué un afflux de plusieurs centaines de personnes vers le complexe médical, qui a accueilli jusqu’à 50 000 déplacés. Ces femmes et ces hommes espéraient y retrouver leurs proches disparus ou récupérer des affaires abandonnées de manière précipitée lors de leur fuite.

    « Tués ou morts de faim » 

    Au lieu de cela, les Gazaouis ont découvert des scènes d’apocalypse dignes de celles des batailles d’Alep ou de Mossoul. L’hôpital Al-Shifa, créé en 1946 pendant le mandat britannique et d’une capacité de 700 lits, a été réduit à néant par l’offensive terrestre et les frappes aériennes. Les bâtiments ont été détruits, calcinés ou pulvérisés. Des images montrent des cadavres en décomposition, dévorés par les insectes, qui gisent encore sur le sol au milieu des montagnes de gravats. Des hommes font des va-et-vient dans l’établissement avec des civières. D’autres hurlent leur douleur au milieu de la foule. Selon des médecins et des civils présents sur place, une vingtaine de corps ont été retrouvés, dont certains semblent s’être fait rouler dessus par des véhicules militaires.

    Des témoins ont affirmé que certains individus avaient été menottés avant d’être tués. « Certains membres du personnel médical ont été tués, torturés ou détenus. Surtout, ils ont été assiégés pendant deux semaines sans aucun matériel médical, ni même de nourriture ou d’eau, a déclaré Raed al-Nims, porte-parole du Croissant-Rouge palestinien. Nous n’avons pas encore de chiffres définitifs, mais il ne fait aucun doute que de nombreux civils ont été tués soit directement par les forces d’occupation israéliennes soit morts de faim. » Dimanche, l’Organisation mondiale pour la santé indiquait que 107 patients dépourvus de soins médicaux, dont quatre enfants, se trouvaient encore dans l’hôpital Al-Shifa et que 21 autres étaient morts depuis le début du siège. Selon le gouvernement du Hamas, qui a appelé la Cour internationale de justice à enquêter sur ces « crimes », environ 400 Palestiniens ont été tués lors de cette opération. Parmi eux, la docteure Yusra Al-Maqadma et son fils Ahmed Al-Maqadma.

    Le discours israélien est beaucoup plus élogieux. L’armée, qui assure avoir mené ce raid « tout en évitant de nuire aux civils, aux patients et aux équipes médicales », s’est félicitée d’avoir éliminé 200 « terroristes » et arrêté plus de 900 personnes, dont la moitié se sont révélées être affiliées au Hamas et au Jihad islamique. Précédemment, un porte-parole de Tsahal avait même qualifié l’opération de « l’une des plus réussies de la guerre jusqu’à présent » en raison des renseignements recueillis, ainsi que du nombre de personnes tuées et détenues. L’armée israélienne avait déjà mené en novembre un assaut de ce type contre l’hôpital Al-Shifa, affirmant avoir découvert un tunnel de 55 mètres utilisé par le Hamas sous le complexe médical.

    Paralysie du système de santé 

    Après deux semaines de siège, l’établissement, qui représentait avant le 7 octobre environ 30% de la capacité du système de santé dans la bande de Gaza, n’est plus du tout fonctionnel. Il n’y a d’ailleurs plus aucun hôpital opérationnel dans la bande de Gaza en raison du manque de carburant, de personnel et de fournitures médicales, alerte l’OMS. Dans le Sud, le centre de santé Nasser de Khan Younès, le deuxième plus grand de l’enclave, est lui aussi complètement hors service. Pour éviter une paralysie complète du système de santé et face aux « attaques répétées » de la part d’Israël, le ministère de la Santé de Gaza a appelé ce lundi les Palestiniens à rester à l’écart des hôpitaux, à moins qu’ils ne soient malades ou blessés.

    Alors que le dernier bilan de personnes tuées depuis six mois dans la bande de Gaza s’élève à près de 33 000 personnes, le Hamas a présenté pour la première fois, dans un communiqué sur Telegram, ses excuses aux Gazaouis pour les souffrances engendrées par la guerre. Tout en adressant un message de remerciement à la population, dont il reconnaît « l’épuisement », le mouvement islamiste a réitéré sa volonté de poursuivre la lutte qui permettra de parvenir à « la victoire et la liberté » des Palestiniens.

    SOURCE : https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/gaza-lhopital-al-shifa-reduit-a-neant-par-larmee-israelienne-20240401_GAPBBUFBFNFZ3HOPU5XHN437KM/ 

    Guerre d’Israël à Gaza : le chaos et l’impasse

    Six mois se sont écoulés depuis le 7 octobre 2023 et les massacres du Hamas en Israël. Depuis, l’État hébreu massacre les Palestiniens. L’espoir d’une solution politique n’a jamais semblé aussi lointain.

    Trente-trois mille morts et soixante-quinze mille blessé·es à Gaza depuis le mois d’octobre. Mille cent morts le 7 octobre en Israël et 130 otages israéliens et étrangers, dont le sort est inconnu, aux mains de groupes palestiniens à Gaza.

    La guerre d’Israël à Gaza ne connaît toujours pas de cessez-le-feu, malgré une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Benyamin Nétanyahou est toujours premier ministre : après tout, les dirigeants occidentaux ne font rien pour l’arrêter.

    Quand cette guerre prendra-t-elle fin ? Est-elle en train d’embraser le Proche-Orient ? Quelle issue politique, s’il y en a une ? 

    Nos invité·es : 

    • Amélie Ferey, chercheuse à l’Institut français des relations internationales, spécialiste de la guerre et du conflit au Proche-Orient ;
    • Louise Bichet, responsable du pôle Moyen-Orient à Médecins du monde ;
    • Stéphanie Latte Abdallah, historienne, chargée de recherche au CNRS, spécialiste de la société palestinienne et des factions palestiniennes ;
    • Élie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, en duplex depuis Tel-Aviv.

    SOURCE : Guerre d’Israël à Gaza : le chaos et l’impasse | Mediapart 

     


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    Complément à l’article précédent

    Crevettes Bigeard :

    Complément à l’article précédent  Crevettes Bigeard : Une des atrocités que la France a fait subir au peuple algérien

    Complément à l’article précédent  Crevettes Bigeard : Une des atrocités que la France a fait subir au peuple algérien

    Complément à l’article précédent  Crevettes Bigeard : Une des atrocités que la France a fait subir au peuple algérien

     


    Une des atrocités que la France

    a fait subir au peuple algérien

    La technique des « Crevettes Bigeard » ? Elles resteront la sinistre image de cette époque qui perpétuera ce nom. 

    Pour beaucoup, ce terme employé ne signifie rien, surtout qu’il ne figure dans aucun livre d’histoire de notre enseignement. Pourtant c’est en employant cette expression que Paul Teitgein interrogeait Massu, en 1957, sur les milliers de disparus pour lesquels il n’avait aucun rapport concernant leur « évaporation ».

    Pour éliminer physiquement, en faisant disparaître les corps, Bigeard avait inventé cette technique : sceller les pieds du condamné (sans jugement, sinon le sien), vivant, dans un bloc de béton et le larguer de 200 ou 300 mètres d’altitude d’un avion ou d’un hélicoptère en pleine mer.

    Il avait perfectionné cette technique : au début les Algériens étaient simplement largués dans les massifs montagneux, mais leurs corps étaient retrouvés. La seconde étape fut le largage en mer, mais quelques-uns sont parvenus à revenir à la nage sur la côte et échapper miraculeusement à la mort. C’est pourquoi il « fignola » le raffinement de sa cruauté en inventant le bloc de ciment.

    Aujourd’hui nous retrouvons la définition sur Wikipédia comme suit :

    “L’expression « crevettes Bigeard » désigne les personnes qui ont été exécutées lors de « vols de la mort », en étant jetées depuis un hélicoptère en mer Méditerranée, les pieds coulés dans une bassine de ciment, lors de la guerre d’Algérie (1954-1962), plus particulièrement pendant la bataille d’Alger en 1957, entre janvier et septembre”.

    Bien qu’ayant reconnu l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie, le général Bigeard a toujours nié que les troupes placées sous son commandement s’y fussent livrées, à la différence du général Paul Aussaresses.

    SOURCE : Crevette Bigeard : Une des atrocités que la France a fait subir au peuple algérien (reseauinternational.net)

    Complément à l’article précédent  Crevettes Bigeard : Une des atrocités que la France a fait subir au peuple algérien

    Ne vous étonnez pas de voir cette photo ici vous allez comprendre en lisant l'article ci-dessous :

    Complément à l’article précédent  Crevettes Bigeard : Une des atrocités que la France a fait subir au peuple algérien

     

    Voici un des premiers articles que j'ai mis en ligne, il y a 14 ans, en 2010 Bigeard était "aussi" adhérent de la FNACA qui lui avait rendu un grand hommage, ça peut intéresser le président du Comité FNACA de Chalon-sur-Saône :

    http://dandelotmije.over-blog.com/article-le-congres-national-de-la-fnaca-a-dijon-58489994.html 


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    LA RECONNAISSANCE

    DES CRIMES COLONIAUX

    1830-1962

    Perpignan, Toul, un déni

    des crimes coloniaux

    LA RECONNAISSANCE  DES CRIMES COLONIAUX 1830-1962 Perpignan, Toul, un déni  des crimes coloniaux

    Charlie Hebdo, le 3 avril 2024

    A Perpignan, le maire répète la propagande colonialiste. Celui de Toul projette d'honorer un symbole de la torture en Algérie. Un Appel interpelle le président de la République.

    A Perpignan, le maire Rassemblement National, Louis Aliot, s’est livré le 23 mars 2024 à l’une de ces provocations dont l’extrême droite raciste nostalgique de l’époque coloniale a le secret. Ce fut déjà le cas il y a quelques temps lorsqu’il baptisa une esplanade de la ville du nom d’un criminel notoire de l’OAS-métropole et cofondateur du Front National, Pierre Sergent. Cette fois, en collaboration avec une association « nostalgérique » bien connue, le « Cercle Algérianiste », il a inauguré une exposition intitulée « Soixante ans après l’histoire se répète : FLN et Hamas, mêmes méthodes, même stratégie ».

    Outre des images d’atrocités commises dans le sud d’Israël par le mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 (ou parfois ou supposément commises par lui), y sont exposées des photographies d’« atrocités » attribuées, à tort ou à raison, au FLN, prises et largement diffusées par l’armée françaises en Algérie, notamment dans une brochure de propagande imprimée par le gouvernement de Guy Mollet en 1957 et envoyée à tous les maires de France pour justifier la militarisation à outrance de la répression du nationalisme algérien. Fabrice Riceputi et Alain Ruscio reviennent ci-dessous sur cette lamentable initiative.


    Algérie-Palestine : nouvelle provocation raciste

    de Louis Aliot à Perpignan 

    Par Fabrice Riceputi et Alain Ruscio, historiens (histoirecoloniale.net), publié par Mediapart le 22 mars 2024 dans le Blog de Histoire coloniale et postcoloniale.

    Source 

    Le samedi 23 mars est programmé à Perpignan le vernissage d’une exposition intitulée « Soixante ans après l’histoire se répète : FLN et Hamas, mêmes méthodes, même stratégie ». Les organisateurs en sont le maire RN Louis Aliot et le Cercle algérianiste, un organisme financé sur fonds publics et bien connu pour ses falsifications de l’histoire et son culte de l’Algérie coloniale. Treize organisations locales appellent à une manifestation de protestation contre cette nouvelle provocation de Louis Aliot. Rappelons qu’il avait déjà fait adopter par son conseil municipal un hommage à l’officier putschiste et chef criminel de l’OAS, Pierre Sergent, en attribuant son nom à une esplanade de la ville.

    LA RECONNAISSANCE  DES CRIMES COLONIAUX 1830-1962 Perpignan, Toul, un déni  des crimes coloniaux

    Toujours soucieux de satisfaire le noyau dur de son électorat nostalgique de l’Algérie coloniale et admirateur des crimes de l’OAS, le maire de Perpignan renoue donc, un demi-siècle après, avec une pratique très répandue durant la guerre d’Algérie : l’exposition d’images d’« atrocités du FLN », réelles ou non, destinées à disqualifier le combat pour l’indépendance d’une grande partie du peuple algérien et à réduire celui-ci au « terrorisme ». En 1957, Jean-Marie Le Pen, tout juste rentré de son séjour de parachutiste tortionnaire, en organisait déjà de semblables lors de sa « caravane pour l’Algérie française ». Le gouvernement de Guy Mollet, qui encourageait la torture à Alger, en fit une brochure de propagande très largement diffusée. Sans doute s’agit-il des mêmes images.

    L’amalgame fait à présent par Louis Aliot et son parti entre le FLN algérien et le mouvement islamiste palestinien Hamas au nom d’une permanence «terroriste» arabe et musulmane, comme l’a fait remarquer Nicolas Lebourg dans un article du quotidien L’Indépendant, est ancienne dans la «fachosphère». Elle se fonde principalement sur un déni, fort répandu bien au-delà du RN, de la nature coloniale tant de l’Algérie française que de la Palestine qui a connu au XXème siècle, dans le contexte de l’expansion générale des empire coloniaux, d’abord l’arrivée de nombreux immigrants juifs fuyant l’Europe, puis une occupation complète par Israël après 1967.

    L’histoire de l’Algérie, comme celle de plus de la moitié des pays aujourd’hui représentés à l’ONU, a été marquée par une longue et violente colonisation de 1830 à 1962. Celle de la Palestine depuis 1948 avec la Nakba, l’expulsion violente de 800 000 Palestiniens, a, elle aussi, été bel et bien marquée par un phénomène colonial, même si celui-ci n’a pas pour origine l’expansionnisme d’un État métropolitain mais un mouvement de refuge de personnes fuyants des persécutions racistes.

    La guerre menée par la France en Algérie pour maintenir sa domination s’est faite au prix d’innombrables crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dont, par exemple, l’institutionnalisation de la torture et la répétition de massacres de civils en guise de représailles collectives. Comme l’a montré Frantz Fanon, la résistance des colonisés a été quant à elle profondément marquée en miroir par cette violence de longue durée. Et la résistance algérienne a parfois dirigé sa violence non seulement contre l’armée d’occupation mais aussi contre certains éléments de la population civile, comme ce fut le cas par exemple en mai 1945 ou en août 1955 dans le Constantinois. Cette terrible dynamique a parfois débouché sur l’acceptation de pratiques arbitraires qui ont obéré le futur de l’émancipation du pays.

    Si un parallèle avec la Palestine existe, il réside en cette violence coloniale subie sans limite et dans des ripostes elles-mêmes criminelles. La « prison à ciel ouvert » de Gaza, on le sait, a nourri des idéologies, des pratiques politiques et un appareil politico-militaire au sein de la résistance palestinienne qui, en prétendant œuvrer à la résistance et à l’émancipation, a commis des actes de nature terroriste. Les massacres du 7 octobre l’ont dramatiquement illustré. Mais ils ne peuvent en aucun cas justifier la véritable guerre à la population palestinienne qu’exerce depuis cinq mois l’État israélien et son armée. Une guerre qui a déjà tué au moins 30 000 civils tout en terrorisant et affamant deux millions et demi de Palestiniens de Gaza, en frappant aussi ceux de Cisjordanie. Tout comme l’assassinat de civils européens lors d’émeutes de colonisés en Algérie ne justifiait pas les massacres aveugles en représailles collectives de milliers de civils algériens par l’armée française.

    Louis Aliot et les dirigeants du RN, qui n’ont jamais admis le droit à l’indépendance du peuple algérien, qui vouent un culte aux tortionnaires et assassins ayant sévi au sein de l’armée française, et pour lesquels l’ère coloniale représente un âge d’or dont ils sont nostalgiques, sont totalement disqualifiés pour émettre un tel parallèle historique et se découvrir ainsi soudainement les soutiens des Juifs d’Israël et faire croire qu’ils sont des adversaires de l’antisémitisme.

    Cette lamentable exposition à Perpignan confirme que le soutien apporté par le RN à la guerre génocidaire israélienne à Gaza n’a qu’une seule motivation : diffuser le racisme anti-arabe et l’islamophobie dont l’extrême droite a fait en France son fonds de commerce électoral. Comme jadis le suprémacisme blanc du FN le conduisait à admirer et à soutenir l’apartheid sud-africain, et, comme en 1940 l’antisémitisme de certains des fondateurs de ce courant politique les conduisaient à collaborer avec les nazis.


    Une statue de Bigeard dans les rues de Toul ?

    A Toul, comme nous l’avons rapporté, c’est une municipalité de gauche, dont le maire est un ancien membre du Parti socialiste, qui projette d’ériger dans l’espace public une statue géante du colonel parachutiste Marcel Bigeard en uniforme, l’un des symboles de la torture coloniale durant la « bataille d’Alger ». Ce projet suscite une vive opposition. Une réunion publique où sont intervenus Fabrice Riceputi et Alain Ruscio a réuni 150 personnes dans la petite ville de Toul. Une pétition est en ligne, que nous appelons à signer. La presse nationale, par exemple L’Humanité, a commencé à se saisir de cette affaire.

    LA RECONNAISSANCE  DES CRIMES COLONIAUX 1830-1962 Perpignan, Toul, un déni  des crimes coloniaux

    Réunion publique avec Fabrice Riceputi et Alain Ruscio contre la statue de Bigeard, Toul, 26 mars 2024.

    Le point commun entre l’exposition de Perpignan et la statue de Toul est évidemment le déni des crimes du colonialisme. Elles illustrent, dans un cas comme dans l’autre, le véritable négationnisme historique dont on constate une fois de plus qu’il a cours très au-delà des rangs de l’extrême droite. S’agissant de la pratique de la torture en Algérie et de l’implication du colonel Marcel Bigeard, le maire de Toul n’a-t-il pas osé déclarer sur une radio locale qu’il « faudrait un débat entre historiens » pour en discuter ? Et que la statue de Bigeard pouvait être installée dans l’espace public car ce dernier « n’a jamais été condamné, au contraire de Pétain » ? Ces propos ont été tenus successivement sur Radio Déclic et devant une délégation du collectif toulois contre la statue de Bigeard.

    Le président de la République

     et toute la société sont interpelés

    Ces propos scandaleux confirment si besoin était la pertinence de l’Appel lancé le 4 mars dernier au président Macron, à l’initiative de l’éditeur anticolonialiste historique Nils Andersson, à reconnaître et à condamner solennellement l’usage criminel de la torture par la France en Algérie. Si l’actuel président a reconnu en septembre 2018 l’instauration en 1957 à Alger d’un « système » de terreur dont Maurice Audin fut victime comme des milliers d’autres Algériens, il ne l’a manifestement pas fait avec la force et la solennité nécessaires et n’a pas été entendu par tout le monde. Cela n’a pas été l’occasion d’une réflexion des plus hautes autorités de l’Etat et des composantes de notre société. Car, dans l’espace colonial, la République française a trahi ses valeurs et cela a été rendu possible par une cécité et une complicité des grandes institutions de l’Etat, de la presque totalité des forces politiques et de la presse de ce pays. Tout n’a pas été dit par le président de la République lors de sa visite à Josette Audin en septembre 2018.

    L’absence d’une réflexion collective sur cette période est une des causes, sans être la seule, qui explique l’essor de l’extrême droite en France. Et elle laisse entrevoir la possibilité de la reproduction de mécanismes funestes comparables dans notre futur.

     

    Pour visionner une vidéo de l’Humanité cliquez sur ce lien :

    À Toul, une statue pour honorer un général tortionnaire en Algérie - L'Humanité (humanite.fr)

     

    Jusqu’à la 19e mn 9 sec vous avez une vidéo audio et après vous avez les images… désolé pour ce problème technique. 

    SOURCE :  https://histoirecoloniale.net/perpignan-toul-un-meme-negationnisme-colonial-a-combattre/ 


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    FINALEMENT C’EST PEUT-ÊTRE

    MON DERNIER ARTICLE ?

    Je ne pensais pas recevoir un courriel « moqueur » suite à un article où j’emploie le mot « Merci » à plusieurs reprises.

    Jean-François Drillien président du Comité FNACA de Chalon-sur-Saône m’a fait ce cadeau de Pâques… C’est le genre de personnage qui ose tout, c’est à cela qu’on le reconnait. C’était un plaisir pour lui de m’envoyer des articles en provenance de sites de nostalgériques de l’Algérie française sans oublier l’OAS… Eh oui il existe ce genre de personnage à la FNACA aussi…

    Ce 2 avril 2024, ce blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 14 ans d’existence !

    Cette photo en effet date de 2016… Quelle importance ?

    Ce 2 avril 2024, ce blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 14 ans d’existence !

    Celle-ci date de l’été 2023 avec ma quille que j’ai ramené de la sale guerre de décolonisation de l’Algérie dont J.F. Drillien est si fier avec ses décorations qu’il n’oublie pas de s’agrafer à chaque commémoration... comme des trophées de vainqueur.

    Des décorations que j’ai refusé ce qu’il m’a souvent reproché.  

    Voici son courriel

    Re: Ce 2 avril 2024, ce blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 14 ans d’existence !

    Courriel de jfdrillien@yahoo.com : Re: Ce 2 avril 2024, ce blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 14 ans d’existence !

    02/04/24 17:21

    jfdrillien@yahoo.com

    à :

    Michel DANDELOT

     

    Salut Michel,

    Ta photo devant l'ordi ne date pas d'hier ni d'avant-hier,

    ce devait être du temps où tu étais encore beau mais

    pas autant qu'en colombe ou en renard. 

    jf

    Ma réponse : Je te verrais bien en renard avec ton ami le corbeau.

    MD

    Ce 2 avril 2024, ce blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 14 ans d’existence !

    Ami entends tu le vol noir des corbeaux

    sur la plaine ?

     
     
     

     

    Ce 2 avril 2024, ce blog personnel 

    qui doit être aussi le vôtre 

    a 14 ans d’existence ! 

    Le 2 avril 2023, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre aura 13 ans d’existence !

    Depuis le bureau où je vous ai écrit si

    souvent depuis 14 ans je vous ai aussi

    raconté cette histoire

    Aujourd’hui, 2 avril 2015, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 5 ans d’existence ! Mais en 5 années j'ai eu le temps de caser près de 3100 articles

    En 1961 j'avais 20 ans

    J'étais dans un beau pays

    l'Algérie

    Mais ce n'était pas mon pays

    On m'avait envoyé là-bas

    contre ma volonté

    Ici à Aïn-Sefra

    Plus précisément la Palmeraie de Tiout

    Le 2 avril 2021, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a eu 11 ans d’existence !

    Derrière moi la ligne de chemin de fer

    Oran - Colomb-Béchard

    On m'avait dit " Tu verras la palmeraie de Tiout (Algérie) c'est très beau ", alors du 8 mai 1961 au 5 janvier 1963 je n'ai vu qu'un camp où on montait la garde... ou on se "tapait" la corvée de pluche ou de vaisselle... ou on effectuait des kilomètres dans des camions traînant des canons sur des pistes bosselées...

    Ce 2 avril 20243, ce blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 14 ans d’existence !

    Ce 2 avril 2024, ce blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 14 ans d’existence !

    Ou on écrivait des lettres pour dire qu'on allait bien même si on allait mal, car l'ennui était là, toujours pesant et laminant le moral, mais finalement c'était mieux que de tuer ou se faire tuer... car ma plus grande chance "je n'ai pas tué"... En fait je n'ai rien connu des drames de la guerre d'Algérie, en particulier et du colonialisme, en général, pour l'heureuse raison que là où j'étais, il ne s'est absolument rien passé, j'ai donc tout appris de nombreuses années après être rentré dans mon cher pays, la France et surtout depuis que je gère ce blog... en fait regardez ce que je faisais en opération dans la région d'Aïn-Sefra : "je notais le nombre de tirs de canons" sans savoir, d'ailleurs pour qui étaient destinés ces tirs, plus précisément je ne voulais pas savoir et je me suis toujours refusé de poser la question tout en ayant la "tête ailleurs... car là où j'étais ce n'était pas mon pays la France... "  comme vous pouvez le voir je n'avais pas de "kalachnikov pour employer un terme d'aujourd'hui" dans les mains... heureusement je n'aurais peut-être pas su ou pas voulu m'en servir... sauf, avec un instinct de survie... pour me sauver la vie... 

    Le 2 avril 2016, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 6 ans d’existence !

     

    Puisque vous êtes toujours près de 1500 chaque jour à venir m’encourager je vais essayer de continuer encore quelques temps... Mais je le sais bien, à mon âge, ce temps peu s'arrêter du jour au lendemain… En tous cas, si je dois prendre une bonne résolution pour cette 14ème année, ça sera de toujours faire en sorte que mon blog reste un endroit sincère et vrai ou l’écriture de l’Histoire du colonialisme et de la guerre d’Algérie ne soit pas déformée par une mémoire sélective, une réécriture de l'histoire comme le font beaucoup. J’espère vraiment que vous trouviez ici ce que vous venez y chercher.

     

     

    Aujourd’hui 2 avril 2015 ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 5 ans d’existence ! Mais en 5 années j'ai eu le temps de caser près de 3300 pages

    Aujourd’hui 2 avril 2015 ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre a 5 ans d’existence ! Mais en 5 années j'ai eu le temps de caser près de 3300 pages

     

    Voilà 14 années que j’ai commencé à dialoguer avec vous, chers amis internautes de toutes les régions de France et même de l’autre côté de la Méditerranée.

     Je me rappelle du jour où je me suis installé devant mon PC pour mettre en ligne mon premier billet, j’ai l’impression que c’était hier, et pourtant depuis, il s’est passé énormément d'événements  tragiques ou heureux… J'ai connu des moments de joie, d'espoir mais aussi de grandes déceptions...

    Ce lien quotidien et privilégié que j’ai avec vous est devenu pour moi une obligation incontournable. Une aventure formidable que je ne regrette pas.

    Tout ce que je souhaite, c'est continuer le plus longtemps possible à partager cette passion avec vous. Et vu qu'un petit discours vaut mieux qu'un long, je vais juste me contenter de dire MERCI !

     

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    Merci à vous qui me suivez, un peu, beaucoup ou occasionnellement, que vous laissiez une trace de votre passage ou pas.

    Bref, je pense que je ne vous dirai jamais assez merci, à vous toutes et tous qui faites que cette passion qui a beaucoup d'importance à mes yeux est ce qu'elle est aujourd'hui... intense et primordiale.

     

    Le titre en dit long, le blog fête ses QUATORZE ans d’existence. En effet, c’était le vendredi 2 avril 2010 que je décidais de le créer.

    En QUATORZE ans j’ai découvert le monde du web sous un nouveau jour, j’ai découvert l’activité du blogueur. En QUATORZE ans j’ai aussi fait la connaissance de pas mal d'internautes et de lecteurs, dont certains sont devenus de très bons amis… je n’en citerai aucuns, mais je pense à tous et principalement à ceux qui m’ont beaucoup aidé.

    J'ai aussi une pensée émue à ceux qui sont décédés pendant ces 14 ans.

    J'ai des correspondants dans toute la France et même en Algérie qui m'envoient des informations intéressantes de leur région... Oui ! Même en Algérie car des Algériens ont compris que je militais pour l'amitié France-Algérie.

     

     

    Le 2 avril 2017, ce Blog personnel qui doit être aussi le vôtre va avoir 7 ans d’existence !

    Mes chers lecteurs et amis !

     

    Ce blog existe grâce à vous !

    Je sais que les articles mis en ligne ne le sont  pas pour rien, je sais que mes informations ou les vôtres sont lues.

    Grâce à vos retours, je sais que ces articles vous font réagir, parfois vous aident, vous font réfléchir… etc.

    Alors essayons de continuer encore un peu si vous le voulez bien...

     Michel Dandelot

     


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    L'Assemblée nationale reconnaît

    et condamne le "massacre

    des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris"

    La séance intégrale de 1 h 10 mn

      L'Assemblée nationale reconnaît  et condamne le "massacre  des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris"  La séance intégrale de 1 h 10 mn

    L'Assemblée nationale a adopté, ce jeudi 28 mars, une résolution reconnaissant et condamnant le "massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris". Porté par Sabrina Sebaihi (Ecologiste), et notamment signé par le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard, le texte - qui "souhaite l’inscription d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles" - a été voté par 67 voix contre 11.


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    Reconnaissance des massacres

    du 17 octobre 1961 : une nouvelle esquive

     Reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 : une nouvelle esquive

    Par O. Le Cour Grandmaison 

    Histoire coloniale et postcoloniale 

    Université d'Evry-Val d'Essonne, sciences politiques

    et philosophie politique

    À la suite de modifications majeures, imposées par l’Elysée, la résolution relative à ce qu’il s’est passé le 17 octobre 1961, a été adoptée le 28 mars à l’Assemblée nationale. Il s'agit d'une nouvelle esquive conforme à la politique d'Emmanuel Macron en ces matières. Si des compromis sont parfois nécessaires, le texte témoigne de compromissions inacceptables, contraires aux faits depuis longtemps établis, documentés et analysés par des historiens et des politistes.

    « L’évidence est là : la jonction que nous redoutions en avril entre les tortionnaires d’Alger et les tortionnaires de M. Papon est réalisée dans les faits. Les méthodes de terreur de masse instaurées à Alger par le général Massu et les colonels Godard et Trinquier ont été transplantées à Paris. La Seine charrie des noyés qui évoquent les noyés de la baie d’Alger, les "crevettes" du colonel Bigeard. »

    (Editorial de Vérité. Liberté de novembre 1961)

    À la suite de modifications majeures, imposées par l’Elysée, la résolution, initiée par la députée écologiste Sabrina Sebaihi, relative à ce qu’il s’est passé le 17 octobre 1961, a été adoptée le 28 mars 2024 à l’Assemblée nationale. Nul doute qu’elle sera saluée comme un geste courageux par l’actuelle majorité, le gouvernement, le chef de l’Etat et quelques historiens-conseillers qui expliqueront doctement qu’il s’agit d’un nouveau pas en avant.

    Nouvelle esquive, en fait, conforme à la politique d'Emmanuel Macron en ces matières. Si des compromis sont parfois nécessaires, le texte voté témoigne de compromissions inacceptables car elles sont contraires aux faits depuis longtemps établis, documentés et analysés par des historiens et des politistes français et étrangers. A la suite des travaux pionniers de Jean-Luc Einaudi, les uns et les autres ont permis d’avoir une connaissance toujours plus précise de ces massacres, de la chaîne de commandement et des méthodes employées par la police et les supplétifs harkis – disparitions forcées, tortures, exécutions sommaires, noyades – dans la capitale et la région parisienne. Méthodes inspirées de la doctrine de la guerre contre-révolutionnaire mise en œuvre en Algérie puis importées en métropole, comme Pierre Vidal-Naquet et plusieurs autres contemporains des événements d’octobre 1961 l’avaient montré dans une publication essentielle… Vérité. Liberté consacrée à ces massacres et publiée un mois plus tard. Bien connu également le mensonge d’Etat forgé au lendemain de ces actes et destiné à imputer la responsabilité des violences et des morts, dont le nombre est considérablement minoré, au seul FLN.

    Quant aux revendications des premier·es concerné·es, mobilisés depuis 1991, et à celles du collectif unitaire, créé en 2001, pour la reconnaissance de ces massacres comme crime d’Etat, elles sont une nouvelle fois traitées en chiens crevés puisque ni les premiers, ni le second n’ont été consultés. Ce qui se fait sans eux, se fait contre eux, cette résolution le confirme une fois encore.

    Fidèle à ses orientations sur ces sujets, Emmanuel Macron s’obstine à nier ce qui est désormais bien connu. Celles et ceux qui ont répondu à l’appel du FLN, et manifesté pacifiquement à Paris et dans les quartiers populaires, pour protester contre le couvre-feu raciste qui leur était imposé depuis le 5 octobre 1961 par le préfet de police Maurice Papon avec l’aval du gouvernement, ont été victimes d’un massacre. Et ce massacre a une adresse identifiée depuis longtemps : l’Etat français ce pour quoi il doit être qualifié de crime d’État. Conformément aux desiderata du président, plus soucieux de politique intérieure et de considérations diplomatiques – rétablir des relations acceptables avec l’Algérie et préparer le voyage officiel de son dirigeant, A. Tebboune - que de la vérité historique, la résolution précitée circonscrit la responsabilité de ce qu’il s’est passé au seul préfet de police. Mauvaise fable qui serait dérisoire si elle n’était obscène en raison de l’extrême gravité des faits qu’elle travestit et de l’occultation des rapports hiérarchiques de l’époque sur laquelle elle prospère.

    Il est en effet établi que Maurice Papon a agi, avant, pendant puis après le 17 octobre 1961, avec le soutien de ses supérieurs, le ministre de l’Intérieur Roger Frey et le chef du gouvernement Michel Debré ; tous deux résolus, quoi qu’il en coûte, à empêcher une démonstration de force du FLN dans la capitale. A charge pour ce préfet d’accomplir cette mission jugée particulièrement importante. Elle s’inscrit dans la continuité des tâches qui lui ont été confiées par le même Roger Frey qui déclarait peu avant : il faut « frapper juste et fort » pour « démanteler [...] l’organisation rebelle ». Ainsi fut fait avec les terribles conséquences que l’on sait. Soutenus par des personnalités du parti présidentiel, l’Union pour la Nouvelle République (UNR), les mêmes et beaucoup d’autres ont aussitôt couvert les pratiques meurtrières de leur subordonné puis élaboré une version officielle destinée à occulter l’ampleur du massacre commis.

    La position de l’actuel chef de l’Etat, confortée par la résolution amendée par ses services, témoigne une fois de plus d’une conception platement partisane et instrumentale de l’histoire. De là, la singularité des rapports qu’Emmanuel Macron, ce très mauvais élève de Paul Ricoeur, entretient avec les faits. Convoqués le plus souvent de façon partielle et partiale, ces derniers sont presque toujours tronqués et minimisés pour mieux les coucher dans le lit de Procuste des récits et des commémorations officiels. Plus encore et à dessein, « Jupiter » confond histoire et mémoire en cherchant à faire croire que la seconde, élaborée par ses conseillers et lui-même, est conforme à la première.

    La fable élyséenne et mensongère, forgée pour exempter l’Etat français et ses serviteurs de l’époque de toute responsabilité dans les massacres du 17 octobre 1961, en atteste. Eviter tout scandale, complaire aux desservants du culte national, entretenir la thèse immunitaire, mythologique et consensuelle, à droite comme au sein d’une certaine gauche, selon laquelle le gouvernement de l’époque, le général de Gaulle, bien sûr, et la République, sont étrangers à ce qu’il s’est passé, tels sont les objectifs du président.

    Celles et ceux qui prétendent incarner une alternative progressiste et qui se disent attachés à la vérité et à la justice ne peuvent se satisfaire de cette pusillanimité réitérée et de ce mépris à l’endroit des travaux des historiens, des revendications des victimes, de leurs descendants et de tous ceux qui les soutiennent. Aux représentant·es de gauches politiques suggérons ceci : avant les célébrations du 8 mai 1945 déposez une nouvelle résolution exigeant la reconnaissance des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata comme crimes contre l’humanité et profitez des débats ainsi suscités pour y inclure la reconnaissance de tous les crimes coloniaux commis par la France dans les territoires de son empire et dans l’Hexagone.

    O. Le Cour Grandmaison, universitaire. 

    SOURCE : Reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 : une nouvelle esquive | Le Club (mediapart.fr) 

    17 octobre 1961 : l'Assemblée

    ne reconnaît toujours pas

    le crime d'Etat

     Reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 : une nouvelle esquive

    Par Fabrice Riceputi

    L'Assemblée a adopté une résolution « condamnant » la répression meurtrière d'Algérien·nes par la police à Paris le 17 octobre 1961. En prenant grand soin d'exonérer toutes les institutions de la République qui furent impliquées dans ce crime d’État et dans sa dissimulation, incriminant le seul Maurice Papon, ce fusible mémoriel idéal.

    Le 28 mars 2024, l'Assemblée nationale a adopté une résolution « relative à la reconnaissance et la condamnation du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris ». Portée par les députées Sabrina Sebaihi (EELV) et Julie Delpech (Renaissance) et ayant fait l'objet « d'échanges avec l'Elysée » selon l'AFP, la voici :

    « Rappelant que le 17 octobre 1961, des familles algériennes manifestèrent pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire imposé par la Préfecture de Paris aux seuls “français musulmans d’Algérie”.
    Rappelant que les manifestants ont été victimes sous l’autorité directe du préfet Maurice Papon, d’une répression violente et meurtrière entraînant de nombreuses morts et blessés.
    Considérant que la poursuite de la réflexion conjointe sur ces événements devra contribuer à assurer un avenir en commun plus harmonieux pour le peuple algérien et le peuple français.
    Condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961 et rend hommage à toutes les victimes et leurs familles.
    Souhaite l’inscription d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles.
    Affirme son soutien à l’approfondissement des liens mémoriels unissant le peuple Français et le peuple Algérien.
    Invite le Gouvernement à travailler en commun avec les autorités algériennes pour appréhender leur histoire commune, y compris celle des événements du 17 octobre 1961. »

    On peut se réjouir de cette « condamnation » de la répression du 17 octobre 1961, la plus meurtrière dans une manifestation de rue en Europe occidentale après 1945, si longtemps niée et occultée par l’État français. Ainsi que de sa commémoration officielle, déjà proposée en 2012 par le Sénat, lequel allait du reste plus loin puisqu'il prescrivait également l'enseignement scolaire de l'événement, un lieu de mémoire et l'ouverture de toutes les archives. En revanche, l'exposé des motifs qui introduit cette résolution frappe l'historien par ses inexactitudes avérées et de graves omissions volontaires, comme cela avait déjà été le cas dans le communiqué de l'Elysée en 2021.

    Il est tout d'abord indiqué que le couvre-feu imposé aux Algériens et Algériennes, contre lequel ils et elles protestèrent le 17 octobre 1961 à l'appel de la Fédération de France du FLN, aurait été instauré par un « décret » : c'est faux. Comme plusieurs historiens, dont Sylvie Thénault et moi-même, l'ont déjà relevé en 2021, la décision, manifestement discriminatoire et contraire à la Constitution, n'eut aucune forme légale. Prise en réunion interministérielle avec le Premier ministre Michel Debré, le ministre de l'Intérieur Roger Frey et le préfet Maurice Papon le 4 octobre, elle ne fit l'objet que d'un communiqué de presse de Papon « conseillant » (sic) aux « Français musulmans » de respecter ce couvre-feu. Alors qu'une instruction interne à la préfecture de police ordonnait quant à elle à ses agents d'interdire fermement toute sortie des concernés après l'heure du couvre-feu, ce qu'ils firent avec l'extrême brutalité qu'on sait et en procédant au faciès. On ne peut que s'interroger sur le sens de la répétition de cette erreur manifeste dans la résolution. S'agit-il d'insinuer que les Algériens et Algériennes manifestèrent contre une mesure légale et que l'action policière à leur encontre s'en trouvait en quelque sorte justifiée puisqu'ils manifestaient après le couvre-feu ? De plus, manque au rappel de l'évènement celui de la rafle géante à laquelle procéda aussi ce jour-là la police parisienne : près de 12 000 manifestants furent violemment embarqués en quelques heures et parqués souvent sans soins ni nourriture dans des camps improvisés en région parisienne, pendant plusieurs jours. Des actes de tortures y furent signalés par des témoins. Plusieurs centaines d'Algériens, à peine extraits de ces camps, furent prétendument « renvoyés dans leurs douars d'origine », en réalité dans les camps de l'armée françaises en Algérie, où certains disparurent.

    Le rôle du président Charles de Gaulle est ensuite évoqué : « Malgré la volonté du général de Gaulle de “faire la lumière et [de] poursuivre les coupables”, aucune procédure contre les policiers concernés n’a jamais été initiée. » Les mots de De Gaulle, récemment trouvés dans les archives de la présidence par le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi, par lesquels il répondait à une alerte de l'un de ses conseillers sur la gravité de la répression, sont bien ceux-ci. Et il est exact qu'aucune sanction ne fut prise, ni aucune poursuite engagée. Mais pourquoi ? On omet de dire ici que c'est essentiellement parce que de Gaulle ne fit suivre ce souhait de « poursuivre les coupables » d'aucun acte en ce sens. Et qu'il décida quelques mois plus tard, par un décret du 23 mars 1962, d'amnistier tous les crimes commis par les forces de l'ordre en lien avec la guerre d'Algérie, ce qui éteignit les plaintes qui avaient été déposées par quelques victimes algériennes. Enfin, il n'est pas mentionné que de Gaulle couvrit Papon d'éloges et d'honneurs et qu'il le maintint en poste jusqu'en 1967, ce qui permit du reste à Papon de sévir à nouveau à Charonne, en février 1962, puis de jouer un rôle coupable dans l'Affaire Ben Barka. Soulignons enfin qu'il ne dit pas un mot de cette tragédie dans ses Mémoires et qu'on rapporte ce commentaire de sa part à ce sujet : « inadmissible, mais secondaire ».

    L'insuffisance majeure de cette résolution tient surtout à sa présentation des responsabilités dans le crime commis le 17 octobre 1961. Elle se refuse manifestement à aller au-delà de celle de Maurice Papon. Ce dernier constitue, comme déjà pour Emmanuel Macron en 2021, une sorte de fusible mémoriel idéal de la République, du fait notamment de sa condamnation en 1998 pour complicité de crime contre l'humanité en raison de sa participation à la déportation des juifs de Gironde vers les camps de la mort. Or, en octobre 1961, le préfet de police obéissait naturellement au gouvernement de l'époque et tout particulièrement au Premier ministre Michel Debré et au ministre de l'Intérieur Roger Frey. Et l'on sait que tous deux poursuivaient alors une sourde opposition à l'intérieur du gouvernement gaulliste à la négociation avec le FLN, qu'ils avaient à cœur d'empêcher d'aboutir. Ce qu'ils tentèrent en laissant Papon donner un véritable « permis de tuer » aux policiers parisiens.

    Rappelons-le : toutes les institutions de la République, et non le seul Papon, furent bel et bien, à des degrés divers, impliquées dans le crime du 17 octobre 1961, son impunité et sa dissimulation : le gouvernement de Michel Debré auquel obéissait Papon, la police qui assassina des dizaines de manifestants, la justice qui ne poursuivit pas les assassins, le général de Gaulle lui-même qui ne prit aucune mesure et qui, loin de le sanctionner, continua à utiliser l'expertise répressive de Papon durant des années. Sans oublier la presse qui répéta largement le mensonge officiel selon lequel il n'y aurait eu que deux morts. La reconnaissance et la condamnation d'un crime d'Etat le 17 octobre 1961 est donc toujours à faire.

    L'Assemblée nationale invoque un nécessaire «apaisement» des mémoires franco-algérienne, thème cher au président Macron. Or aucun apaisement ne peut se produire au prix d'arrangements avec la vérité historique. Car celle-ci est têtue...

    Fabrice Riceputi

    Auteur de Ici on noya les Algériens, le passager clandestin, 2021

    SOURCE : 17 octobre 1961 : l'Assemblée ne reconnaît toujours pas le crime d'Etat | Le Club (mediapart.fr) 


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    Massacre du 17 octobre 1961 : déferlement

    de haine contre une députée

    d’origine algérienne

    MISE AU POINT

    Massacre du 17 octobre 1961 : déferlement  de haine contre une députée d’origine algérienne  MISE AU POINT

     

    La réalité : les députés, même de gauche, se sont désintéressés presque complètement de la loi concernant le massacre des Algériens du 17 octobre 1961 :

    De 495 (ou 497) députés sur 577 avaient piscine ? "La reconnaissance et la condamnation du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris", portée par @SabrinaSebaihi les aurait noyé ?

    Pas de quorum de participation de la représentation nationale = loi nulle et non avenue. Ce principe devrait être imposé à l'assemblée nationale. AVEC effet RETROACTIF. C'est quoi ce pays où une assemblée composée de 577 députés peut faire passer des lois votées par seulement 82 votants... Et il devrait y avoir participation obligatoire de tous les députés aux séances de votes, avec retenues sur salaires en cas d'absence, voire exclusion définitive... même les travaux des commissions ne sauraient justifier des absences aux votes.

    Massacre du 17 octobre 1961 : déferlement  de haine contre une députée d’origine algérienne  MISE AU POINT

    L’Assemblée nationale française a adopté, jeudi 28 mars, une résolution condamnant le massacre du 17 octobre 1961 à Paris. Le vote est suivi d’un déferlement de haine contre la députée d’origine algérienne, Fatiha Keloua Hachi, qui a défendu le texte.

    Un pas de plus vers la reconnaissance officielle du massacre du 17 octobre que le courant xénophobe et les nostalgiques de l’Algérie française ne digèrent pas. Le vote est suivi d’un déferlement de haine contre les députés qui ont défendu le texte.

    La résolution, présentée par la députée d’origine algérienne, Sabrina Sebaihi (écologiste) et sa collègue Julie Delpech (Renaissance) a été adoptée par 67 voix pour et 11 contre.

    Elle condamne « la répression sanglante et meurtrière des Algériens » commise le 17 octobre 1961 « sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon » et appelle le gouvernement français à inscrire cette date à l’agenda des journées nationales et des cérémonies officielles et à « travailler en commun avec les autorités algériennes pour appréhender leur histoire commune ».

    La députée socialiste, Fatiha Keloua Hachi, qui a fait une intervention remarquable en plénière, a fait part vendredi d’une campagne de haine et d’un « déferlement de tweets racistes » qui la ciblent depuis le vote de la résolution condamnant le massacre du 17 octobre 1961.

    L’élue a partagé sur X un échantillon des messages qu’elle a reçus. «Retourne en Algérie», « pourquoi vous n’êtes pas député à Alger plutôt ? » ou encore « vivement un vote pour la remigration »…

    Ce à quoi elle a rétorqué : « Votre haine ne m’atteindra jamais ! Fière d’être députée de la nation et de me battre pour mes concitoyen (nes). »

    Les députés du Rassemblement national (RN) ont voté contre la résolution. L’un d’entre eux a même qualifié le massacre du 17 octobre de « fake-news ».

    Massacre du 17 octobre 1961 : campagne de haine contre la députée d’origine algérienne Fatiha Keloua Hachi 

    Fatiha Keloua Hachi a prononcé des mots très forts dans son intervention pendant le vote. Elle a évoqué un visage sur une fresque à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) qui l’a « longtemps hantée ». « C’est le visage de Fatima, morte noyée dans la Seine parce qu’elle était algérienne », a-t-elle dit.

    Le 17 octobre 1961, la police parisienne a réprimé violemment une manifestation d’Algériens sortis pour dénoncer un couvre-feu nocturne qui leur était imposé. Selon de nombreux historiens, jusqu’à 200 Algériens ont été tués cette nuit-là, dont beaucoup sont morts noyés dans la Seine, la rivière qui traverse Paris.

    « Ce n’était pas un simple maintien de l’ordre qui aurait dégénéré, mais un bain de sang prémédité, une chasse à l’homme organisée », a accusé Fatiha Keloua Hachi, pour qui les massacres du 17 octobre constituent « un crime d’État, un crime colonial, un mensonge d’État, une dissimulation politique et médiatique et un effacement judiciaire ». « Vive l’amitié franco-algérienne », a-t-elle lancé.

    Face au déferlement de haine qui l’a ciblée sur les réseaux sociaux, la députée d’origine algérienne a reçu le soutien de nombreux élus et du Parti socialiste dont elle est porte-parole.

    « Ils sont faibles face à la force et la sincérité de son engagement », a écrit le PS, accusant ceux qui la dénigrent « dans l’anonymat des réseaux sociaux » de piétiner ce qu’elle incarne, « l’esprit républicain qui ne laisse aucune place au racisme ».

    Le massacre du 17 octobre 1961 a été occulté pendant plusieurs décennies en France. Ce n’est qu’en 2012 que le président François Hollande a fait un premier geste fort, déclarant que « la République reconnaît avec lucidité ces faits ». Son successeur Emmanuel Macron a déposé une gerbe en 2021 sur l’un des lieux du massacre et a évoqué des « crimes […] inexcusables pour la République ». Toutefois, en 2023, le président Macron fait l’impasse sur la commémoration du massacre du 17 octobre 1961.

    Merci de cliquer sur ce lien pour écouter

    Fatiha Keloua Hachi

    Massacre du 17 octobre 1961 : déferlement  de haine contre une députée d’origine algérienne  MISE AU POINT

    https://twitter.com/i/status/1773334465521070309 

     


    1 commentaire
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    Cet article est paru le 30 mars 2023, je le passe sans modification cette année car je m’étais adressé à un ami inoubliable pour moi mais disparu aujourd’hui.

    Michel Dandelot 

    C'était le 31 mars 1961, le maire d'Evian était assassiné par l'OAS

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Le maire socialiste d'Évian-les-Bains Camille Blanc) devant le Palais des Fêtes d'Evian-les-Bains, le 23 mars 1961, quelques jours avant son assassinat par l'Organisation Armée Secrète (OAS) le 31 mars 1961

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     

    Deltas & Collines :: L'ATTENTAT contre <br /> le MAIRE D'EVIAN 

     


     

    Accords d'Evian : une "mémoire discrète"

    63 ans plus tard

    Evian (France) - La ville d'Evian garde peu de traces des Accords du 18 mars 1962 ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie, largement occultés dans les mémoires locales par l'assassinat du maire, tué dans un attentat avant même l'ouverture des négociations.

    31 mars 1961, "flash" de l'AFP: "M. Camille Blanc, maire d'Evian, est mort des suites de ses blessures". Deux "puissantes charges de plastic" ont éclaté "à 02H35", "à 15 secondes d'intervalle", dans l'impasse séparant "la mairie de l'hôtel Beau Rivage, propriété et résidence de M. Blanc".

    Socialiste, grand résistant, ce militant de la paix avait oeuvré pour accueillir dans sa ville les pourparlers qui déboucheront un an plus tard sur un cessez-le-feu destiné à mettre fin à la guerre d'Algérie.

    L'élégante cité thermale est sous le choc. "C'était un coeur d'or", pleurent les habitants.

    Aujourd'hui, que reste-t-il ? « Rien ».

    Les Evianais ont décidé de tourner la page après l'assassinat", d'autant que dans cette ville d'eau proche de la Suisse, les Accords ont "été associés à deux saisons touristiques catastrophiques en 1962 et 1963", résume l'ancien adjoint municipal PS Serge Dupessey, 78 ans.

    "Il n'y a pas d'endroit", pas de lieu de commémoration, car "on sent encore cette blessure" de l'assassinat et la guerre d'Algérie demeure "un épisode sensible", décrypte la maire d'Evian Josiane Lei (DVD).

    L'hôtel Beau Rivage est aujourd'hui à l'abandon.

    Sur sa façade décrépie, une plaque rend hommage au maire assassiné. Sans mention de l'implication de l'OAS, organisation clandestine opposée à l'indépendance algérienne.

    - "Guerre civile" -

    Les visites guidées de l'Office du tourisme font halte ici, ainsi qu'à l'hôtel de ville contigu, ancienne résidence d'été somptueuse des frères Lumière, les inventeurs du cinéma.

    Une verrière soufflée par l'attentat n'a pas été refaite à l'identique "pour précisément rappeler ce drame", explique Frédérique Alléon, responsable de l'Office.

    Les visites guidées excluent l'ex-hôtel du Parc, plus excentré, où les délégations du gouvernement français et du FLN discutèrent pendant des mois, sous haute surveillance.

    L'établissement Art-déco dominant le lac Léman est devenu une résidence privée, le "salon inondé de soleil" où furent conclus les Accords, comme le racontait l'envoyé spécial de l'AFP le 18 mars 1962, a été transformé.

    "On a voulu accompagner notre circuit historique jusqu'à l'entrée du parc" de l'ancien palace, mais habitants et résidents "ont eu du mal à accepter", explique la maire d'Evian.

    Serge Dupessey se souvient aussi que "c'est un Evianais de l'OAS qui a assassiné, avec des complices évianais" et "que de la famille de l'assassin habite encore ici". Ce qui selon lui, a pu entretenir une "atmosphère de guerre civile".

    Aussi, ses efforts pour convaincre au début des années 1990 l'ancien maire Henri Buet de "faire quelque chose" en mémoire des accords sont-ils restés vains.

    Même refus en 2011 d'un autre maire, Marc Francina, de baptiser une rue du nom des Accords du 18 mars.

    Et lorsque, pour le 50e anniversaire, la société d'histoire savoisienne La Salésienne réunit des universitaires au Palais des Congrès, "des anciens de l'OAS, venus avec un cercueil, manifestent devant", raconte son président Claude Mégevand.

     

    Un autre témoignage

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Camille Blanc, maire socialiste (SFIO) d'Évian-les-Bains, surnommé « l’homme des congrès », était un pacifiste convaincu qui œuvrait pour la paix en Algérie. Issu d’une famille de maraîchers, dont il avait gardé la sagesse et le bon sens paysan, il fut résistant durant la guerre 1939-1945, arrêté et torturé, il ne pouvait que comprendre ce que subissait les Algériens. Il reçu  la médaille de la Résistance et la médaille de la Reconnaissance française à la libération. D'abord cafetier à l’Eden Bar, propriété de son épouse Maria-Gabrielle Pertuiset, qui fut le lieu de rencontre le plus prisé de l’époque. Il devient ensuite hôtelier au Beau-Rivage, l'hôtel qui jouxtait la mairie. Ses qualités de combattant, sa gentillesse et sa simplicité lui valurent d’être élu maire successivement en 1945, 1947, 1953 et 1959, il gagna à chaque fois avec une confortable majorité. Printemps 1961, Evian se préparait à accueillir les délégations françaises et algériennes qui négociaient en secret les conditions du cessez-le-feu d’une guerre qui ne disait pas son nom.

    Dans la nuit du 30 au 31 mars 1961, vers 2h30 heures du matin, Camille Blanc entend une explosion, sa voiture vient de sauter, il s'approche de la fenêtre de sa chambre sans imaginer que la folie de l'OAS lui donne un rendez-vous macabre.  Un engin explosif lui saute à la figure, une charge avait été placée sous sa fenêtre. Sa femme est légèrement blessée par les éclats de verre, son fils est indemne.  L'explosion a réveillé la ville, les fenêtres s’éclairent une à une, la ville est pétrifiée.  Très vite l'information circule "c’est un attentat. Le maire était visé, il est blessé". 

    Blessé au cou et atteint gravement à la tête, Camille Blanc est transporté à l'hôpital. Le matin du 31 mars 1962, la France apprend sa mort à 49 ans. Il voulait la paix en Algérie, il l’a payée de sa vie car les colons d'Algérie et le patronat français ne voulaient pas perdre leur poule aux œufs d'or. L'OAS se serait chargé de la basse besogne. Abrité derrière l'organisation terroriste, personne n'imagine que des hommes, et des femmes, dit respectables, finançaient des attentats et commanditaient des assassinats, directement et parfois par des voies détournées. Encore aujourd'hui, seul un murmure ose dire cette horrible vérité, parce que leur capacité de nuisances n'est plus à démontrer. 

    Qui a pu avoir l'idée de cet attentat, plusieurs hypothèses ont été envisagées par le commissaire Pouzol en charge de l'enquête. L'ordre venait-il de la direction de l’O.A.S. ? Le policier ne le croit pas, Lagaillarde venait de passer un accord avec Salan. Les actions O.A.S. en métropole n'auraient débuté qu'après l'arrivée de l'ex-capitaine Sergent et de l'ex-lieutenant Godot. Mais grâce à Georges Fleury, on apprendra, quelques années plus tard, que le meurtre de Camille Blanc était à mettre sur le compte des colons d'Oran qui avaient organisé la campagne contre les accords d'Evian. 

    Les poseurs des bombes ne sont arrêtés qu'en juin 1966. Pierre Fenoglio est un ancien d'Indochine, proche de l'extrême droite. Il reconnaît avoir placé les explosifs tout en niant l'intention de tuer le maire d'Evian. Paul Bianchi, de sa retraite allemande, écrit au juge d'instruction de la Cour de sûreté de l'Etat, après l'arrestation de Fenoglio, pour l'informer qu'il n'avait donné qu'une seule consigne : saborder deux des piliers qui soutiennent le ponton du débarcadère d'Evian sur le lac Léman, afin de signifier que les partisans de l'Algérie française n'admettraient pas qu'une délégation du G.P.R.A. soit reçue en France pour des négociations. Fenoglio sans nier la consigne initiale, affirme que Bianchi avait ajouté que si cette mission ne pouvait être accomplie, le plastic serait alors déposé à la mairie d'Evian ou sur les fenêtres de l'hôtel Beau Rivage, propriété du maire et lieu de son domicile. Pour Pierre Fenoglio, le dépôt du plastic au débarcadère a été contrarié par la présence d'une voiture qui semblait appartenir à la police. C'est pourquoi il renonça à fixer ses charges sous le ponton ainsi qu'à la mairie, car il lui aurait fallu monter sur la terrasse, d'où il pouvait être vu par les occupants de cette voiture de police. A l'hôtel Beau Rivage, il était à l'abri de tout regard, la fenêtre sur laquelle il déposa l'engin donnait sur une impasse. Toute la France et même l'Algérie savait que Camille Blanc était menacé, aucune protection n'était présente pour assurer sa sécurité. On peut s'en étonner car si Fenoglio avait repéré cette impasse, les services de sécurité ont dû aussi la remarquer. 

    En 1967 au procès, l'accusation, soutenue par l'avocat général Pierre Aquitton, ne croit guère aux explications de Fenoglio. Elle pense que le seul objectif était le maire d'Evian, pour cela elle se fonde sur différents éléments. Elle note que dès que fut connu le choix de la ville d'Evian pour les premiers pourparlers entre la France et le G.P.R.A., la presse d'extrême droite déclencha une violente campagne contre le maire d'Evian.  L’Echo Dimanche d’Oran affirmait que celui-ci ne se contentait, pas de mettre sa ville à la disposition des organisateurs, mais encore qu'il se réjouissait d'accueillir les délégués du G.P.R.A., qu'il considérait cela " comme un festival ", qu'il avait même commandé en Hollande des milliers de tulipes, etc. Cette presse sans foi ni loi a véritablement contribué à déclencher la haine contre Camille Blanc. Né à Marseille comme Fenoglio, Pierre Lafond fut député oranais. Il créa l’Écho Dimanche Oran en 1948, il assura la présidence du syndicat des quotidiens jusqu’en 1962.  Le 19 septembre 1962, deux jours après la nationalisation par le gouvernement algérien de trois journaux : la Dépêche d'Algérie, la Dépêche de Constantine et l'Écho d'Oran, Claude Estier publiait dans Libération un article intitulé : "Une mesure justifiée". On y lit : "A-t-on oublié ce que furent ces organes avant juillet 1962 ? A-t-on oublié comment ils soutinrent sans défaillance, pendant des années, tous les activistes de l'Algérie française", comment ils applaudirent aux ratonnades et aux ratissages des paras de Massu?".  Pierre Lafond resta en Algérie jusqu'à la nationalisation de L'Écho d'Oran en 1963. Il travailla pour les éditions Robert Lafond de 1964 jusqu'en 1978, Robert était son frère.

    Paul Bianchi, vendeur d'aspirateur dans la région d'Annecy, est désigné comme le donneur d'ordre du meurtre de Camille Blanc. Il est en Allemagne au moment du procès, il est condamné par défaut à la peine de mort. Tous les autres accusés sont frappés de peines inférieures à celles qui avaient été demandées par le réquisitoire. Pierre Fenoglio, qui déposa les charges de plastic et les fit exploser, prend vingt ans de réclusion criminelle alors que la peine perpétuelle avait été requise. Un an plus tard, en juin 1968, Fenoglio fait partie d'une liste de prisonniers graciés parmi lesquels figure aussi l'ex-général Salan.  Jacques Guillaumat, employé communal à Evian, écope de huit ans, le réquisitoire avait demandé vingt ans, gracié un an plus tard lui aussi. Tous les autres ont des peines avec sursis…: Laharotte, Laureau, Felber, Montessuit, Joseph Gimenez et André Pétrier. Claude Laharotte, Marcelle Montessuit, Pierre Laureau, André Petrier et sa femme, ainsi que Guy Montessuit avaient déjà bénéficié de la liberté provisoire dès 1966. 

    Successivement complexe thermal puis hôpital de la Croix-Rouge américaine pendant la Grande guerre, l'Hôtel du Parc restera à jamais comme le théâtre des accords d'Évian. L'Hôtel du Parc (anciennement Hôtel du Châtelet) était pourvu d'un immense terrain avec une vue grandiose sur le lac Léman. De nos jours, l'immense terrain qui descend jusqu'aux rives du lac a été livré aux spéculateurs immobiliers, repoussant ce lieu historique au second plan. Il reste un accès privé pour accéder à la bâtisse qui a conservé son charme d'antan. Mais pour le vérifier, il faut passer des barrières qui indiquent l'aspect privé du site.  La plupart des riverains ignorent totalement les événements abrités par cet hôtel. Sur les lieux : pas la moindre trace des évènements qui se sont déroulés en 1961 et 1962.  L'Hôtel du Parc a été reconverti en résidence d'habitation, intégrée dans un cadre architectural appelé «Complexe du Châtelet». Pas la moindre trace des «Accords d'Evian», pas même une petite plaque. Deux plaques commémoratives y font allusion - l'une est à la mairie, l'autre à l'hôpital. Comme si les spéculateurs immobiliers, et même des édiles, avaient voulu effacer l'histoire du lieu.  L'Hôtel du Parc ne figure ni dans le patrimoine historique d'Evian, ni dans ses annuaires touristiques.

    L'assassinat de Camille Blanc n'a donc pas été puni, bien au contraire, il a fait l'objet d'une habile occultation comme pour la plupart des autres meurtres et attentats de l'extrême-droite. Aujourd'hui cette même extrême-droite gesticule et harangue les foules exactement comme en 1954/62, sans que les pouvoirs publics ne les stoppent. Pire, la majorité des médias leur accorde de larges tribunes comme si la presse française et le gouvernement n'avaient retenu aucune leçon du passé. Il serait sans doute temps que la France affronte ses démons plutôt que de les camoufler, tout en prétendant défendre les droits de l'homme dans d'autres pays. 

     

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     

    Les 60 ans des accords d'Evian ravivent

    le passé douloureux

     de la guerre d'Algérie 

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    L'ancien hôtel du Parc où les accords d'Évian ont été conclus le 18 mars 1962 

    C'est en France, sur les rives paisibles du lac Léman, qu'a été scellé en partie le conflit entre l'armée française et les indépendantistes algériens. Les accords d'Evian, signés le 18 mars 1962, proclamaient un cessez-le-feu et ouvraient la voie à l'indépendance de l'Algérie après 132 années de colonisation et huit années d'une guerre sanglante.

    Soixante et un ans plus tard, dans cette ville plantée au pied des Alpes, il ne reste pas forcément de traces de ces accords historiques : "Dans la ville d’Evian il n’y a pas d’endroit qui rappelle la signature des accords puisque ils ont été signés dans un hôtel, l’hôtel du Parc qui est maintenant un immeuble privé", explique la maire d'Aix-les-Bains, Josiane Lei"Le seul endroit où l’on pourrait voir cette vie de 1961, c’est derrière la mairie, l’ancien hôtel où le maire Camille Blanc a été assassiné."

    A l'image de l'assassinat du maire de l'époque par l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète), ce cessez-le-feu du 18 mars puis le référendum du 8 avril 1962 instigué par le Général De Gaulle n'ont pas suffi à apaiser les tensions. Pour l'OAS, ces accords d’Evian étaient vécus comme un véritable affront et pour l'Armée de Libération Nationale (ALN) ce n'était qu'une étape vers l'indépendance de l'Algérie.

    Evian, seulement une étape

    "Pour nous, soldats, officiers et commandants, le 19 mars était un jour ordinaire qui ne méritait pas d'être mentionné, car nous étions toujours dans une guerre en cours. Sauf que les accords d'Evian donnaient la date du référendum - le 3 juillet - et la date de l'indépendance - le 5 juillet 1962 ", raconte Mohamed Mokrani, ancien membre de l'ALN.

    Soixante ans plus tard, les accords d'Evian continuent de faire débat car le conflit a fait encore de nombreuses victimes jusqu'à l'indépendance de l'Algérie en juillet 1962.

    L’Organisation Armée Secrète (OAS) avait pratiqué la politique de la terre brûlée, nous ne l’oublierons jamais…

    Nous étions en 2021

    Commémoration du 60e anniversaire

    de la disparition de Camille Blanc

    Le 31 mars 1961

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    EVIAN LE 31 MARS 2021

    Camille Blanc est né le 26 février 1911 à Thonon. Issu d’une famille de maraîchers, dont on dit qu’il avait gardé la sagesse et bon sens paysan.

    Combattant durant la guerre 1939-1945, il avait été décoré de la Croix de guerre en raison de son attitude courageuse. Affilié à un réseau de résistance, il avait été arrêté et torturé. Il a reçu à cet effet la médaille de la Résistance et la médaille de la Reconnaissance française. Chevalier de la Légion d’honneur, il a été également cité à l’Ordre de la nation à titre posthume le 2 avril 1961, par Michel Debré, premier ministre et Pierre Chatenet, le ministre de l’Intérieur.

    Marié à Maria-Gabrielle Pertuiset, il travailla d’abord en tant que cafetier à l’Eden bar, propriété de son épouse, qui fut le lieu de rencontre le plus prisé de l’époque. Il devint ensuite hôtelier au Beau-Rivage, hôtel qui jouxtait la mairie. Il n’a jamais délaissé les affaires publiques pour lesquelles il se passionnait.

    Maire d’Evian du 20 mai 1945 au 31 mars 1961. Ses qualités de battant associées à celle de fin politicien, sa gentillesse et sa simplicité lui valurent d’être élu maire successivement en 1945, 1947, 1953 et 1959. A chaque élection, il avait gagné avec une confortable majorité.  On l’appelait « l’homme des congrès » tant il travaillait pour la renommée de sa ville à l’extérieur des frontières du département.

    Il est mort le 31 mars 1961 dans un attentat revendiqué par l’O.A.S. Il n’aura pas eu le temps de voir la première conférence d’Evian qui devait, à partir du 4 avril, lancer les pourparlers entre le gouvernement français et le GPRA. C’était surtout à lui qu’on devait d’avoir su attirer les parties en présence dans la cité thermale. Il était père de deux enfants.

    Il y a soixante-et-un ans, le 31 mars 1961, Camille Blanc, maire d’Evian, ancien résistant de la guerre de 1939-1945, membre de l’organisation fondée par Jean Jaurès, et pacifiste, a été assassiné par un membre de l’OAS, une organisation qui prétendait ainsi militer contre l’indépendance de l’Algérie. Les ennemis de la liberté des autres ont toujours de bonnes raisons. Leurs motivations sont curieusement toujours au nom de l’intérêt collectif et ils prônent toujours des mesures liberticides voire criminelles contre ceux qui s’opposent à leurs délires. Nous en sommes encore là aujourd’hui, malgré une conception libérale. Nous y retrouvons l’idée même que le système démocratique par la loi de la majorité est elle-même liberticide.

     

     

    En février 2016 

    Alger annonçait vouloir saluer la mémoire 

    de l’ancien maire Camille Blanc 

    ÉVIAN-LES-BAINS  Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Le gouvernement algérien a informé le maire d’Évian-les-Bains, Marc Francina, de son souhait de nommer une avenue d’Alger “Camille Blanc”, en hommage à l’ancien maire de la ville assassiné par l’OAS, le 31 mars 1961, lors de la conférence qui a présidé à la signature des Accords d’Évian. Ainsi qu’une “place Évian”. Des propositions visées favorablement par l’association locale des anciens combattants d’Afrique du nord. Les élus évianais vont à leur tour se prononcer.

    SOURCE : http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2016/02/14/alger-veut-saluer-la-memoire-de-l-ancien-maire-camille-blanc

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Le 31 mars 2016 une source officielle nous annonçait que le Conseil municipal d'Evian s'était prononcé pour cette proposition des autorités algériennes après avoir consulté les Associations d'Anciens combattants. 

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     

     C’était le 31 mars 1961

    Le maire d’Evian était victime

    de l’OAS

    Alors j’ai voulu voir Evian

    * Son Hôtel de Ville

     * L’Hôtel Beau Rivage propriété

    de Camille Blanc où il fut assassiné

    * L'Hôtel du Parc où furent signés les Accords d'Evian

    hotel-du-parc.jpgLes négociations des accords d'Evian : en haut à gauche, la délégation française devant l'Hôtel du Parc,  en haut à droite la délégation algérienne, en bas à gauche, l'Hôtel du Parc aujourd'hui résidence privée transformée en logements, en bas à droite, Camille Blanc, maire d'Evian.

    Camille Blanc était maire de la ville d'Evian et propriétaire de l'Hôtel Beau Rivage où devait s'ouvrir, le 7 avril 1961 les négociations entre les délégations Algériennes et Françaises qui devait aboutir, 1 an après, aux accords d'Evian. Avant d'aller plus loin, il faut préciser que la Ville d'Evian avait été choisie pour sa proximité avec la Suisse qui permettait aux plénipotentiaires Algériens de se replier en zone neutre en dehors des séances de travail.

    En plein milieu de la nuit du 31 mars 1961, vers 2 heures du matin, Camille Blanc reçu un coup de téléphone lui proposant de s'approcher de la fenêtre de sa chambre. Dès son approche un engin explosif lui sauta à la figure. Sa femme légèrement blessée, probablement par les éclats de verre, son fils indemne dit la dépêche mais en fait traumatisé à vie comme toutes ces victimes de la barbarie aveugle du sinistre syndicat du crime qu’était l’OAS.

    Les fenêtres des immeubles qui cernaient la mairie s’éclairaient une à une, la ville se réveillait pétrifiée d’angoisses. Aux interrogations, succédaient très vite des bribes d’information. "Oui, c’est un attentat. Oui le maire était visé, il est blessé"…

    Au petit matin, les Évianais apprendront sa mort. Camille Blanc avait 49 ans. Généreux, affable et ambitieux pour sa ville, il était très apprécié de ses administrés. Depuis 1945, ils lui renouvelaient à une très confortable majorité leur confiance. Il était socialiste (SFIO).

    Dans la torpeur qui saisissait la ville, une évidence émergeait en forme d’épitaphe : « Camille Blanc voulait la paix en Algérie, il l’a payée de sa vie.»

    Entrer dans l’Histoire

    avec les Accords d’Évian

    En ce printemps 1961, la ville d’eau se préparait à accueillir les délégations françaises et algériennes qui depuis quatre ans planchaient en secret à l’écriture des conditions d’un cessez-le-feu d’une guerre qui ne disait pas son nom.

    Qu'avait fait ce brave homme, rien !

    Est-ce que lui et sa ville étaient responsables de quoi que ce soit, non !

    Il s'agissait bien d'un sempiternel acte de barbarie prémédité et destiné, une fois de plus à saboter toute idée d'accord politique irrémédiable.

    Une page d’Histoire à laquelle le maire avait accepté d’associer le nom de sa ville pour lui redonner du lustre... les terroristes et criminels de l’OAS ont accompli ici, comme ailleurs, un acte barbare… C’est insupportable quand on voit aujourd’hui les héritiers de ce « syndicat du crime »… se pavaner devant les stèles glorifiant le colonialisme, en souillant le drapeau français. C’est inacceptable quand on voit les adeptes du parti extrémiste, xénophobe et raciste, aller se recueillir sur les tombes… des Degueldre, Bastien-Thiry, Dovecar, Piegts, ces condamnés à mort et fusillés pour leurs crimes, par la Justice de la République Française.

         Le communiqué de l'AFP le 31 mars 1961

      j-de-Ge-attentat.png

     

     

    BONNE-copie-1.jpg

    L’Hôtel du Parc aujourd’hui transformé en logements : L'établissement qui faisait jadis partie du prestigieux complexe des bains de Thonon est désormais composé de résidences.
    C'est dans cet hôtel que les représentants de la France et du FLN se réunirent en mars 1962 pour mettre fin à la guerre d'Algérie.

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était victime de l’OAS, alors j’ai voulu voir Evian, son Hôtel de Ville, l'Hôtel Beau Rivage propriété de Camille Blanc où il fut assassiné

     ALORS J’AI VOULU VOIR EVIAN, SON HÔTEL DE VILLE, L'HOTEL "BEAU RIVAGE" PROPRIETE DE CAMILLE BLANC en 1961…

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     Photo prise en juillet 2014

     

    Jean-François Gavoury écrit : "Voilà une photo assez représentative de l'urgence qui s'attache à la réalisation de l'objectif poursuivi la reconnaissance officielle des victimes de l'OAS 

    Bonjour ami Jean-François GAVOURY

    Vous m’avez informé que depuis ce vendredi 24 mars 2023 vous habitez très près de ce lieu historique. Vous avez donc quitté la région parisienne à Chaville. Merci de m’informer concernant l’éventuelle cérémonie de cette année et des années suivantes. Je vous souhaite une bonne et très longue vie dans cette très belle ville d’Evian.

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Voici une place que vous connaissez maintenant.

    Amitiés.

    Michel Dandelot 

     

     Hôtel du Parc, les accords d’Évian

     entre la France et l'Algérie

    Le 18 mars 1962, une délégation algérienne du Front national de libération (FLN) emmenée par Krim Belkacem signait avec Louis Joxe, ministre d'État chargé des Affaires algériennes, un accord de paix afin de mettre un terme à la guerre d'Algérie. Cette signature eut lieu à l'Hôtel du Parc à Évian, dans le département de la Haute-Savoie.

     

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    L'Hôtel du Parc à Évian-les-Bains, aujourd'hui ensemble résidentiel (Photo Angers etc.)..

    Situé en retrait de la route qui longe le lac Léman, face au port de plaisance, ce prestigieux hôtel d'Évian-les-Bains n'existe plus en tant qu'établissement hôtelier. Tout en conservant son aspect extérieur, il a été transformé par les promoteurs immobiliers en une copropriété de luxe sous le nom de Résidences du Parc. Au passage, les observateurs noteront qu'une partie de l'appellation antérieure a été conservée.

    Et c'est tant mieux car ce lieu est emblématique d'une époque qui a marqué l'histoire de France et de la Ville. Elle rappelle notamment la politique coloniale d'alors. Une ligne de pensée qui allait notamment trouver son terme, au moins sur le territoire algérien, grâce aux accords signés entre les délégations française et algérienne, et ce, après les réunions de mai-juin 1961 et de mars 1962. Deux circonstances pendant lesquelles Évian fut le siège de ces pourparlers.

    Les historiens attribuent ce choix à la proximité de la Suisse, pays dans lequel le gouvernement provisoire de la république d'Algérie (GPRA) s'était réfugié. Voisine de ce pays, la cité thermale se trouve à quelques kilomètres des frontières helvètes : à la fois de Genève (44 km) d'un côté et de Montreux (37 km) de l'autre. Sans compter que sur la rive opposée du lac, Lausanne se trouve à 14 km à vol d'oiseau.

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Théâtre des négociations franco-algériennes, l'hôtel du Parc, anciennement du Châtelet, à Évian-les-Bains (Photo ville-evian.fr).

    Successivement complexe thermal pour ses eaux minérales, puis hôpital de la Croix-Rouge américaine pendant la Grande guerre, l'Hôtel du Parc restera à jamais comme le théâtre des accords d'Évian. Reconnu un temps comme le plus bel hôtel de la ville, cet établissement (anciennement Hôtel du Châtelet) était pourvu d'un immense terrain avec une vue grandiose sur le lac Léman. Sur les cartes postales de l'époque, on s'extasie sur la distance qui séparait la limite de la propriété de la bâtisse elle-même. 

    De nos jours, l'immense terrain qui descendait en pente douce jusqu'aux rives du lac a été en partie livré à la spéculation immobilière, repoussant la belle demeure au second plan. La façade sur rue s'en trouve réduite par des constructions de facture plus contemporaine. Subsiste tout de même un accès privé pour accéder à la bâtisse, laquelle a heureusement conservé son charme d'antan. Encore faut-il pouvoir le vérifier, car dorénavant des barrières indiquent l'aspect privé du site.

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

    Tout juste visible du Quai Paul-Léger, l'ancien hôtel résiste fièrement.

    C'est un peu comme si un pan d'histoire locale se trouvait relégué dans les méandres de la chronique ordinaire. Reste qu'en se contorsionnant le cou, le féru d'histoire reconnaîtra aisément les lieux, car, même tronqués de leur vision globale, on les identifie d'emblée. Parions que les copropriétaires de la résidence ont dû s'habituer aux importuns de passage. 

     

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était victime de l’OAS, alors j’ai voulu voir Evian, son Hôtel de Ville, l'Hôtel Beau Rivage propriété de Camille Blanc où il fut assassiné

    L'Hôtel de Ville d'Evian aujourd'hui

     

    Evian-097.JPG

    Une plaque en hommage à Camille Blanc à l'intérieur

    de l'Hôtel de Ville d'Evian

    Evian-104.JPG

    Une plaque sur la façade de l'Hôtel Beau Rivage propriété

    de Camille Blanc en 1961

    img468.jpg

    Camille Blanc n'eut même pas le temps d'ouvrir les volets

    que vous voyez au-dessus du nom "Beau Rivage"

    car il fut tué par un engin explosif déposé

    par les criminels de l'OAS

    au moment où il s'approchait de la fenêtre

    C'était le 31 mars 1961, le maire d’Evian était assassiné par l’OAS *** Alger veut saluer la mémoire de l’ancien maire  Camille Blanc

     

     

     

     

     


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    «  Ne nous racontez plus d’histoire »

    N’oubliez pas c’est ce soir 

     

     Cliquez sur " Et en visioconférence " ci-dessous pour accéder au lien du Zoom. Animation par : Christian PHÉLINE

     

     


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    28/03/24 10:36

    Contact LCP - Assemblé nationale

    à : Michel Dandelot


    Bonjour,

    Ceci est exact. Cela vient d’être adopté à l’instant sous cette domination : «L'Assemblée nationale a adopté une résolution qui porte sur "la reconnaissance et la condamnation du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris" »

    Vidéo AFP cliquez sur "regarder sur Youtube" 

    Benjamin Stora réagit

     

     

    Massacre des Algériens

    le 17 octobre 1961 : bientôt

    une journée de commémoration en France ?

    Massacre des Algériens le 17 octobre 1961 : bientôt une journée de commémoration en France ?

    Plaque commémorative des événements du 17 Octobre 1961. © HALEY/SIPA

    Alors que François Hollande avait reconnu la responsabilité de la France dans le massacre en 2012, et qu’Emmanuel Macron avait observé une minute de silence en 2021, l’événement pourrait bientôt faire l’objet d’une journée de commémoration officielle.

    L’Assemblée nationale examinera ce jeudi 28 mars  2024  un texte demandant au   gouvernement   l’instauration   d’une   journée   de   commémoration  du massacre du 17 octobre 1961 au cours duquel entre une trentaine et plus de 200 manifestants algériens sont morts à Paris, selon les historiens.

    Si la députée écologiste des Hauts-de-Seine, Sabrina Sebaihi, est à l’origine du texte, son écriture a fait l’objet de fréquents échanges avec l’Élysée, dans un contexte où les questions mémorielles pèsent toujours lourd dans les relations entre la France et l’Algérie. La proposition de résolution portée par Sabrina Sebaihi et Julie Delpech (membre du groupe Renaissance, qui soutient le président Macron) réclame la « reconnaissance et la condamnation du massacre […] commis sous l’autorité du préfet de police de l’époque, Maurice Papon », souligne l’exposé des motifs. Il demande « l’inscription d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à l’agenda des journées officielles et cérémonies nationales ».

    Il y a 63 ans, quelque 30 000 Algériens venus manifester pacifiquement à Paris ont subi une violente répression des forces de police. Le bilan officiel de trois morts et une soixantaine de blessés est très en-deçà des estimations des historiens, qui recensent « au moins plusieurs dizaines » de morts.

    « Des crimes inexcusables »

     

    Emmanuel Macron commémorant les massacres du 17 octobre 1961, sur le pont de Bezons, le 16 octobre 2021. © Elysée 

    Le président de la République Emmanuel Macron avait amorcé cette reconnaissance en octobre 2021 en déclarant que « les crimes commis le 17 octobre 1961 sous l’autorité (du préfet de police de Paris de l’époque) Maurice Papon sont inexcusables pour la République ». Paris avait annoncé en décembre de la même année un accès élargi aux archives sur la guerre d’Algérie (1954-1962). En 2012, le président François Hollande avait rendu « hommage aux victimes » d’une « sanglante répression » qui s’abattit sur ces hommes manifestant pour « le droit à l’indépendance ».

    Députée de Nanterre, où nombre de personnes ont vécu la marche et « peuvent [en] témoigner », Sabrina Sebaihi avait rédigé une première version de son texte, qu’elle souhaitait voir examiné lors de la journée réservée aux écologistes en 2023. Mais le texte avait finalement été retiré, la majorité ayant fait savoir qu’elle ne le voterait pas. Depuis, Sabrina Sebaihi et l’ancien député Renaissance Philippe Guillemard se sont livrés à « un travail de réécriture à la virgule près avec l’Élysée » pour parvenir à une version du texte qui convienne à l’exécutif, raconte-t-elle. « Nous avons atterri sur un texte où il n’y a pas la notion de crime d’État », dit Sabrina Sebaihi.

    Le fait d’inscrire une journée de commémoration à l’agenda des journées officielles et cérémonies a aussi donné lieu à « une bataille de plusieurs mois et finalement on s’est mis d’accord », affirme la députée. Philippe Guillemard, qui a quitté l’Assemblée nationale lorsque l’ancienne ministre Carole Grandjean a repris son siège, confirme que les échanges avec l’Élysée ont été « nombreux » et que la proposition de résolution a été « ciselée mot par mot ».

    L’adoption du texte pourrait inciter l’Élysée à organiser une commémoration, souligne Sabrina Sebaihi. Et ce alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune doit effectuer une visite d’État en France « fin septembre-début octobre », ainsi que l’a annoncé l’Élysée il y a quinze jours, à l’issue d’un entretien téléphonique entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. Les deux hommes s’étaient félicités, « s’agissant des questions mémorielles […] des récentes avancées de la Commission mixte franco-algérienne d’historiens présidée par les professeurs Mohamed Lahcen Zeghidi et Benjamin Stora, qui se réunira de nouveau en avril ».

    Les Républicains « ne voteront pas pour »

    La récente annonce du changement de date de la présidentielle algérienne, initialement programmée en décembre mais avancée au 7 septembre 2024, pourrait toutefois modifier le calendrier de la visite d’Abdelmajid Tebboune. Quant au texte porté par Sabrina Sebaihi et Julie Delpech, il devrait recevoir le soutien de la gauche, de Renaissance et du MoDem. Les députés Horizons disposeront d’une liberté de vote alors que les travaux de la commission d’historiens sont toujours en cours, selon un cadre du groupe.

    LR « ne votera pas pour », selon le président du groupe, Olivier Marleix, qui ne voit pas la nécessité de « créer une journée supplémentaire du souvenir ». Le RN n’a pas dévoilé son vote.

    (Avec AFP) 

    SOURCE : Massacre des Algériens le 17 octobre 1961 : bientôt une journée de commémoration en France ? - Jeune Afrique

    Confirmation du quotidien L’Humanité :

    Massacre du 17 octobre 1961 : la reconnaissance avance

    enfin à l’Assemblée - L'Humanité (humanite.fr)

    CONFIRMATION DE LCP

    L'ASSEMBLÉE NATIONALE EXAMINE UN TEXTE DE "CONDAMNATION DU MASSACRE DES ALGÉRIENS DU 17 OCTOBRE 1961 À PARIS"

    Massacre des Algériens le 17 octobre 1961 : bientôt une journée de commémoration en France ?

    Une proposition de résolution relative à "la reconnaissance et la condamnation du massacre des Algériens du 17 octobre 1961", portée par Sabrina Sebaihi  (Ecologiste), est examiné ce jeudi matin, 28 mars, à l'Assemblée nationale. Surtout signé par des élus des groupes de gauche, le texte qui a fait l'objet d'un travail préparatoire qui doit permettre son adoption, est aussi signé par le président des députés Renaissance, Sylvain Maillard. 

    C'est un épisode tragique de la guerre d'Algérie, longtemps resté dans l'ombre. Le 17 octobre 1961, une manifestation d'Algériens organisée dans la capitale pour protester contre le couvre-feu appliqué aux seuls "Français musulmans d’Algérie" est réprimée dans le sang, sous les ordres du préfet de police de Paris Maurice Papon.

    La brutalité de la répression est reconnue : des victimes sont tuées et jetées dans la Seine ; des blessés sont transférés dans des centres de tri. Le bilan total de victimes, lui, est inconnu. "A rebours des estimations récentes d’historiens affirmant un nombre de victimes se comptant en centaines, l’ampleur de la répression a été occultée en se limitant au bilan officiel de deux puis trois morts", indique l'exposé des motifs du texte.

    Plus de 60 ans après les faits, une proposition de résolution vise à "la reconnaissance et à la condamnation de ce massacre du 17 octobre 1961". Portée par la députée du Sabrina Sebaihi (Ecologiste) ce texte "condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens" commise ce jour-là et "souhaite l’inscription d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles".

    RÉCONCILIATION MÉMORIELLE 

    "Aucune procédure contre les policiers concernés n’a jamais été initiée. Cette absence continue de nourrir un sentiment d’injustice, entravant le travail de mémoire et de réconciliation", juge l'auteure de la proposition de résolution Sabrina Sebaihi. Selon elle, une adoption du texte permettrait de poursuivre le travail de reconnaissance initié par François Hollande, puis Emmanuel Macron

    Essentiellement signé par des élus des quatre groupes de gauche de l'Assemblée nationale (ÉcologisteLa France insoumise, Socialistes, Gauche démocrate et républicaine) le texte, qui a été travaillé en amont de son examen dans l'hémicycle de façon à permettre son adoption, est aussi signé par quelques députés du parti présidentiel et par le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard

    Cette initiative s'inscrit ainsi s’inscrit dans la démarche de réconciliation mémorielle impulsée par Emmanuel Macron en 2021, dans la foulée de la publication du rapport de l’historien Benjamin Stora. En août 2023, Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, se sont entendus sur un travail mémoriel conjoint, mené par une commission mixte comprenant des historiens indépendants des deux pays. 

    Le débat dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, ce jeudi matin 28 mars, révèlera l'état actuel de la réflexion des différents groupes politiques sur la mémoire de la guerre d'Algérie qui était à l'époque, pudiquement, qualifiée  d"événements d’Algérie".

    SOURCE : L'Assemblée nationale examine un texte de 'condamnation du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris' | LCP - Assemblée nationale 

      


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    Hommage le 15 mars 2024

    aux victimes des Centres Sociaux

    Educatifs assassinés

    par l'OAS le 15 mars 1962

    Le 15 mars 2024 s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Le 15 mars 1962, à trois jours de accords d'Evian, six inspecteurs des Centres Sociaux Educatifs, créés par Germaine Tillion en 1955, sont assassinés à Alger par des terroristes de l'OAS. Une plaque a été posée dans une salle du ministère de la Transformation et de la Fonction Publiques en hommage à ces enseignants, Max Marchand, Mouloud Feraoun, Marcel Basset, robert Eymard, Ali Hammoutène et Salah Ould Aoudia. Chaque année, un hommage est rendu en présence du ministre. Extraits des interventions de l'hommage du mars 2024. 

     

     

    Il y a 62 ans, jour pour jour, un commando de

    l’OAS a méthodiquement assassiné : Marcel

    BASSET, Robert EYMARD, Mouloud

    FERAOUN, Ali HAMMOUTENE, Max

    MARCHAND, Salah OULD AOUDIA 

     

    Le 15 Mars 1962, un commando delta de l’O.A.S. a méthodiquement assassiné :

    Marcel BASSET
    Robert EYMARD
    Mouloud FERAOUN
    Ali HAMMOUTENE
    Max MARCHAND
    Salah OULD AOUDIA
     

     

    " Ils étaient six, Algériens et Français mêlés. Tous inspecteurs de l’Education nationale, réunis le 15 mars 1962, trois jours avant la signature des accords d’Evian, à Château-Royal dans le quartier d’El Biar, près d’Alger. Parmi eux, Max Marchand, leur responsable, un Normand passionné d’Algérie, et Mouloud Feraoun, l’écrivain kabyle. Ils dirigent des centres sociaux lancés en 1955 par Germaine Tillion, où l’on crut jusqu’au bout à l’alphabétisation et à la formation professionnelle des jeunes et des adultes pour apprendre, enfin, à vivre ensemble un peu moins mal. Un commando Delta de tueurs de l’OAS, commandé semble-t-il par l’ex-lieutenant Degueldre, les déchiqueta à l’arme automatique, ce jour-là, comme des chiens, dos au mur, pour qu’un dernier espoir s’éteigne. "

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    15 Mars 2024 : ce matin à partir de 9 h 30 s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962, sur leur lieu de travail et dans l’exercice de leur mission d’éducation. Depuis l’apposition de la plaque commémorative le 11 décembre 2001 à l’intérieur du ministère situé 101 rue de Grenelle à Paris VII, l’Etat est toujours représenté et depuis 2020, c’est la ou le ministre qui occupe les lieux qui assiste à la cérémonie.

     

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Allocution de Jean-Philippe Ould Aoudia

     

    Monsieur le chef de cabinet,

    Monsieur le ministre,

    Messieurs les portes drapeaux

    Mesdames, messieurs, chers amis,

     

    Nous sommes ici pour honorer la mémoire de six hommes qui étaient réunis le 15 mars 1962 à Alger, pour préparer ensemble l’avenir de l’Algérie dans sa nouvelle relation avec la France.

    Qui étaient ces hommes, de quelle mission étaient-ils chargés et quel était le contexte ?

    Trois de ces éducateurs étaient de cette Algérie en train de naitre dans la douleur comme pays indépendant. Ils avaient devant eux l’adaptation de systèmes éducatifs pour leur pays à venir.

    Les trois autres venaient de France. Non pas pour administrer des terres colonisées, mais pour élaborer avec leurs collègues des solutions en matière d’éducation pour la jeunesse algérienne qui allait désormais être prise en charge par cette nouvelle administration qui n’était pas encore formellement constituée.

    Quelle remarquable anticipation dans les relations entre Nord et Sud que cette réunion représentait ce jour-là!

    Et c’est précisément cela que des militaires félons et des activistes d’extrême droite voulaient empêcher, dans une tentative d’arrêter le cours de l’Histoire en 1961 et 1962, années pendant lesquelles l’OAS a détruit et tué à grande échelle.

    Le contexte nous est fourni par la libre consultation des archives publiques produites dans le cadre d'affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d'Algérie, devenue possible grâce à une décision du chef de l’Etat en décembre 2021 qui réduit de 75 à 50 ans le délai de consultation. 

    Cette décision est une contribution d’une grande portée car elle permet à chaque citoyen de prendre connaissance librement de documents administratifs, de police, de gendarmerie, de justice concernant la guerre d’Algérie et de se forger sa propre opinion.

    Je retiendrai des dossiers que j’ai examinés que l’attentat commis par l’OAS le 15 mars 1962 contre six dirigeants des Centres sociaux éducatifs est survenu à un moment clé de l’histoire. 

    Il faut en effet rappeler que la France et l’Algérie sont sur le point de signer les Accords d’Évian, ils seront d’ailleurs conclus trois jours plus tard, le 18 mars, et Robert Buron, l’un des négociateurs écrit :

    « 16 mars au matin…Il fait froid aujourd’hui. La radio m’apprend l’affreuse nouvelle du massacre de Ben Aknoun…J’en arrive à me demander si, malgré nos efforts, l’OAS n’est pas en train de gagner la partie. »

    Eh bien, non ! Malgré l’ultra violence de l’OAS, l’Histoire a suivi son cours, la République n’a pas été renversée par le putsch, la démocratie a été maintenue malgré les extrémistes de la colonisation.

    Six enseignants ont été victimes de leur engagement pour les valeurs de la République et pour l’indépendance de l’Algérie dans une relation fraternelle avec la France. Malgré ces six morts, malgré tous les autres morts, malgré tous les Audin disparus, au bout du compte l’extrême droite a perdu.

     

    La reconnaissance de l’État envers toutes les victimes de l’OAS serait une condamnation forte des pratiques de l’extrême droite et de sa dangerosité.

     

    Notre hommage ce matin participe de cette volonté de garder haut les valeurs du partage et de l’ouverture vers l’Autre.

    Notre hommage ce matin témoigne de l’importance de conserver ces valeurs-là alors que le monde bascule sous nos yeux, avec un Nord qui perd de sa suprématie et un Sud-global qui se cherche.

    Entre ces deux blocs, aurons-nous des confrontations ou des coopérations ?

    Les six victimes de Château Royal nous ont montré qu’il faut être du côté de la bienveillance, de la tolérance et de l’entre-aide entre les peuples par-dessus nos différences.

    Mesdames, messieurs je vous remercie.

     

    Jean-Philippe Ould Aoudia

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Jean-Pierre Louvel 

    président de l'Espace Parisien, Mémoire, Histoire, Guerre d'Algérie

    de la FNACA

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Michel Lambart vice-président de l'association Marchand-Feraoun

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Stanislas Guerini

    Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques 

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

     

    Le 15 mars 1962 à Alger, six dirigeants et enseignants des Centres Sociaux Educatifs, créés par Germaine Tillion, sont assassinés par un commando de l'OAS. Le fils d'une des victimes raconte son enquête sur le meurtre de Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Max Marchand et Salah Ould Aoudia, trois jours avant la signature des accords d'Evian. 

     

     

     

     

     

     

     

    2014 c'était il y a 10 ans

    Le temps passe trop vite...

    Combien d'années encore ce blog !

    Mon blog pourra diffuser des souvenirs ?

    C'est pourquoi j'ai tenu à diffuser celui-ci...

    qui me tient à cœur

    Michel Dandelot

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

    Au cours de la nuit qui suivit cet assassinat 

    Le 15 mars 1962 : les 6 victimes de Château-Royal ont été assassinés   par les terroristes fascistes de l’OAS

    Germaine Tillion a écrit le texte suivant qui est

    paru dans Le Monde du 18 mars 1962. 

    La bêtise qui froidement assassine 

    "Mouloud Feraoun était un écrivain de grande race, un homme fier et modeste à la fois, mais quand je pense à lui, le premier mot qui me vient aux lèvres c’est le mot : bonté... 

    C’était un vieil ami qui ne passait jamais à Paris sans venir me voir. J’aimais sa conversation passionnante, pleine d’humour, d’images, toujours au plus près du réel - mais à l’intérieur de chaque événement décrit il y avait toujours comme une petite lampe qui brillait tout doucement : son amour de la vie, des êtres, son refus de croire à la totale méchanceté des hommes et du destin. 

    Certes, il souffrait plus que quiconque de cette guerre fratricide, certes, il était inquiet pour ses six enfants - mais, dans les jours les plus noirs, il continuait à espérer que le bon sens serait finalement plus fort que la bêtise... 

    Et la bêtise, la féroce bêtise l’a tué. Non pas tué : assassiné. Froidement, délibérément ! ... 

    Cet honnête homme, cet homme bon, cet homme qui n’avait jamais fait de tort à quiconque, qui avait dévoué sa vie au bien public, qui était l’un des plus grands écrivains de l’Algérie, a été assassiné... Non pas par hasard, non pas par erreur, mais appelé par son nom, tué par préférence, et cet homme qui croyait à l’humanité a gémi et agonisé quatre heures - non pas par la faute d’un microbe, d’un frein qui casse, d’un des mille accidents qui guettent nos vies, mais parce que cela entrait dans les calculs imbéciles des singes sanglants qui font la loi à Alger... 

    Entre l’écrivain Mouloud Feraoun, né en Grande-Kabylie ; Max Marchand, Oranais d’adoption et docteur ès lettres ; Marcel Basset, qui venait du Pas-de-Calais ; Robert Aimard, originaire de la Drôme ; le catholique pratiquant Salah Ould Aoudia et le musulman Ali Hammoutène, il y avait une passion commune : le sauvetage de l’enfance algérienne - car c’était cela leur objectif, l’objectif des Centres Sociaux : permettre à un pays dans son ensemble, et grâce à sa jeunesse, de rattraper les retards techniques qu’on appelle "sous-développement". Dans un langage plus simple cela veut dire : vivre. 

    Apprendre à lire et à écrire à des enfants, donner un métier à des adultes, soigner des malades - ce sont des choses si utiles qu’elles en paraissent banales : on fait cela partout, ou, à tout le moins, on a envie de le faire. [...] 

    Et c’était de quoi s’entretenaient ces six hommes, à 10 heures du matin, le 15 mars 1962 ..." 

    Germaine Tillion

     

     

    La bêtise qui froidement assassine 

    Il y a 54 ans, jour pour jour, un commando de l'OAS a méthodiquement assassiné : Marcel BASSET, Robert EYMARD, Mouloud FERAOUN, Ali HAMMOUTENE, Max MARCHAND, Salah OULD AOUDIA

     

    – Par Jean-Philippe Ould Aoudia –

    « La bêtise qui froidement assassine » était le titre en Une du Monde du 18 mars 1962 qui reproduisait la lettre de Germaine Tillion, rédigée après l’assassinat le 15 mars par l’OAS de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs que la déportée résistante avait créés. Pour elle, les criminels étaient : « Les singes sanglants qui font la loi à Alger ».
    Le massacre du 7 janvier 2015 à Paris entre en résonance avec celui du 15 mars 1962 à Alger. Même si « Un crime n’en vaut pas un autre, [si] chaque crime a sa figure » comme l’avait écrit François Mauriac après celui de l’OAS, l’un et l’autre présentent de sinistres similitudes.
    À commencer par le procédé pour tuer. Un commando de six tueurs, surarmés, entraînés et décidés avait fait irruption dans les locaux administratifs où se trouvaient réunis les principaux responsables d’un service de l’Éducation nationale qui avaient pour mission de transmettre à la jeunesse algérienne les traditions les plus nobles de l’enseignement républicain. À la main, ils tenaient un stylo.
    Le 15 mars 1962, six noms inscrits sur une petite feuille furent appelés parmi les 18 présents dans les bureaux des Centres sociaux. Les six victimes furent alignées devant un mur à l’extérieur de la salle et mitraillées, puis achevées par des coups de grâce.
    Une minute de silence fut respectée dans tous les établissements scolaires après la lecture d’un message du ministre de l’Éducation nationale de l’époque.
    Notre association qui honore l’œuvre et la mémoire des six fonctionnaires de l’Éducation nationale, rend hommage aux douze victimes du massacre de la rue Nicolas-Appert et partage la douleur de leurs proches. Elle est aussi la nôtre.
    Au-delà du procédé criminel, le but de ces deux tueries reste le même à cinquante ans d’intervalle. On a tué hier à Alger et on tue aujourd’hui à Paris ceux qui ont pour mission de permettre aux citoyens de réfléchir. Ces deux terrorismes, l’ancien et l’actuel, ont pour ennemis la République et ses valeurs.

    Porter atteinte à la vie est inacceptable, mais l’assassinat d’« intellectuels » choisis pour l’exemple prend une signification particulière, car il est attentat contre les valeurs qui transcendent l’Homme en voulant détruire ce qu’il y a de meilleur en l’Humanité.

    Ceux qui voudraient faire la loi à Paris ne la feront pas et la liberté d’expression sera.
    « Les singes sanglants qui font la loi à Alger », ne l’ont pas faite et l’amitié entre les peuples algérien et français demeure vivante.
    Cet appel à résister à « la bêtise qui froidement assassine », Germaine Tillion l'a porté au Panthéon.

    Jean-Philippe Ould Aoudia
    Communiqué du 10 janvier 2015

     

    Le 15 mars 1962 : les 6 victimes de Château-Royal ont été assassinés   par les terroristes fascistes de l’OAS

     

    Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Ould Aoudia, a publié, une enquête sur l’assassinat de Château-Royal (éditions Tiresias). Jean-Philippe Ould Aoudia enquête minutieusement, recoupe les documents, vomit les clauses des amnisties successives qui rendent le crime innommable et font taire les proches des victimes. Il n’a qu’un but : traquer les assassins de son père à El Biar, relire cette tuerie planifiée, établir les complicités en hauts lieux, pointer du doigt les inconscients et les aveugles, reconstituer l’atmosphère d’affolement à Alger au printemps de 1962, qui laissait proliférer l’exécution à la raflette entre deux anisettes et l’attentat méthodique des commandos surentraînés. [d’après Jean-Pierre Rioux, Le Monde du 20 mars 1992] 

     C'était le 19 mars 2014 


     


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    19 MARS 2024 - CÉRÉMONIE 

    AU CIMETIÈRE DU PÈRE LACHAISE


      Cérémonie Commémorative  du 19 Mars 1962 au cimetière  du Père Lachaise à Paris

    19 mars 2024 - Cérémonie au cimetière du Père Lachaise

    A la demande d’un certain nombre d’amis, je vous présente la Cérémonie Commémorative du 19 Mars 1962 au cimetière du Père Lachaise à Paris.

      Cérémonie Commémorative  du 19 Mars 1962 au cimetière  du Père Lachaise à Paris

    Lorsque la cérémonie arriva devant la stèle en mémoire aux victimes de l’OAS j’ai eu une pensée pour un ami qui a disparu le 3 août 2023 à l’âge de 73 ans, Jean-François Gavoury. Son père, commissaire central d’Alger, avait été assassiné par l’OAS le 31 mai 1961. 

    J’ai cependant remarqué que l’une des gerbes a été déposée par Jean-Philippe Ould Aoudia président de l’association des Amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons.

     

    19 Mars 2024 – Cérémonies

     au Mémorial National

    Alors que dans la vidéo précédente l’un des représentants de la FNACA a insisté pour dire que la seule et unique date officielle qui comptait était le 19 mars 1962, Patricia Miralles Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Fille de rapatriés d'Algérie a osé dire, comme vous pouvez l’entendre à la 9e mn 02 sec. : Trois dates qui nous rassemblent : le 19 mars, le 25 septembre et le 5 décembre. 

    Parler du 5 décembre est une honte… C’est quoi le 5 décembre ?

     

     

      Cérémonie Commémorative du 19 Mars 1962 au cimetière du Père Lachaise à Paris

    A L'UNC ET A TOUS LES NOSTALGIQUES

    EXTREMISTES DE L'ALGERIE FRANCAISE

    NON !!! LES AFRICAINS CE NE SONT PAS VOUS… Béziers mars 2015 : Inauguration  de la rue du commandant Hélie de Saint-Marc qui remplace la rue du 19-Mars-1962 à cause de l’extrémiste Ménard :

     

     

     

    Ce 5 décembre 2019, l’UNC a, une fois de plus, ré-écrit l’Histoire « En n'oubliant pas de chanter LE CHANT DES AFRICAINS »

     

    Le 5 décembre date politicienne, sans aucun rapport avec la guerre d’Algérie, date qui fait surtout plaisir à toutes ces associations nostalgiques de la défunte Algérie française, nostalgiques du colonialisme, cette date qui a été instaurée – contre l’avis de 86 % des Français.

    "La défense de l'Empire en rêve seulement" 

     

    5 décembre 2002 : il y a 16 ans, un mémorial pour les soldats morts en Afrique du Nord... mais un mémorial dénaturé, falsifié...

    Ce 5 décembre 2019, l’UNC qui a rejoint depuis longtemps tous ces extrémistes, de tous poils, qui n’ont pas digéré d’avoir perdu..., à l’image de Ménard, ce maire éphémère ? de Béziers qui l’a dit par ses mots...« La plus grande France » ; ces nostalgiques du colonialisme qui n’oublient pas de chanter, en priorité, c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnait le beau chant « C’est nous les Africains »… Mais les Africains ce ne sont pas eux… Eux, n’aiment pas les Africains, surtout les Algériens… comme l’a si HONTEUSEMENT dit l’autre islamophobe Zemmour qui rêvent d’en déporter 5 millions… et pour ces gens-là l'OAS, cette organisation terroriste et criminelle n'a pas existé et ne serait pas responsable d'un nombre considérable de victimes d'avant et d'après le 19 mars 1962, c’est-à-dire 2700 victimes françaises et algériennes, en France et en Algérie ». 

     

    Michel DANDELOT 

     

    En 2012 j'avais fait un rêve...

     Alors je me suis souvenu... 

    En août 2016, j’étais dans la région parisienne et au cours d’une de mes visites j’ai voulu voir le fameux Mémorial du quai Branly détourné de sa vocation première, comme nous le savons tous. Lorsqu’en 2012 j’avais voté pour le président "du changement c'est maintenant", j’avais espéré qu’il rétablirait cette aberration… mais ce n’était qu’un rêve…  Bien sûr, à son crédit il a signé la loi du 6 décembre 2012 qui a fait du 19 mars 1962 une date officielle, mais en revanche il n’a jamais abrogé, pour des raisons politiciennes, sans doute, le décret permettant aussi de rendre hommage aux victimes de la guerre d’Algérie le 5 décembre de chaque année… ces quelque 23000 victimes honorées 4 fois, car il faut ajouter aussi le 11 novembre (pour toutes les victimes de toutes les guerres) et le 25 septembre (pour les harkis)…  Alors je me suis souvenu…  aidé en cela par le remarquable témoignage de Jean-François Gavoury, fils du commissaire d'Alger Roger Gavoury premier fonctionnaire assassiné par l'OAS.

     

    5 décembre 2002 : il y a 15 ans, un mémorial pour les soldats morts en Afrique du Nord... mais un mémorial dénaturé, falsifié...

    En 2012 j'avais fait un rêve...  Alors je me suis souvenu...

    Roger Gavoury

    assassiné par l'OAS

     

    Son fils Jean-François Gavoury

    Président-fondateur de l’ANPROMEVO 

    En 2012 j'avais fait un rêve...  Alors je me suis souvenu...

      

    JEAN-JACQUES JORDI L’HISTORIEN DES PIEDS-NOIRS, ADULÉ PAR LES "NOSTALGéRIQUES" *** SOUVENONS-NOUS DES 1585 NOMS AJOUTéS SUR LE MEMORIAL QUAI BRANLY !!! 

     

    En 2012 j'avais fait un rêve...  Alors je me suis souvenu...


     Dans la catégorie  de la NOSTALGÉRIE

    La nostalgie coloniale et le révisionnisme ne s'étaient jamais aussi bien portés qu’au moment où l’on s’apprêtait à célébrer le cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie.  

    La présence du maire de Perpignan, représentant de l’État, aux rencontres du Cercle algérianiste pour l’inauguration d’un centre de documentation des Français d’Algérie, véritable musée de l’OAS, auréolé du logo officiel tricolore, l’érection de stèles à la mémoire de l’OAS, la remise de la Légion d’Honneur au putschiste de l’OAS de 1961, Hélie Denoix de Saint-Marc, la Légion d’Honneur à l’ancien responsable OAS Jean-François Collin (qui a dit "De Gaulle le plus grand traître de l'Histoire" : autant d’insultes à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et dans le sens que voulait donner le pouvoir en place à l’histoire de cette sale guerre jusqu’à aujourd’hui.  

    Bien sûr, concernant Jean-François Collin, nous savons que sa Légion d'honneur lui fut retirée depuis, heureusement. 

    En 2012 j'avais fait un rêve...  Alors je me suis souvenu...

    JEAN-JACQUES JORDI  

    C’est dans ce contexte d’offensive revancharde que l’hebdo de droite plutôt extrême Valeurs Actuelles fait en Novembre 2011, la promotion d’un livre dont la thèse centrale semble être : C’est lui qui a commencé ! Commis par l’historien Jean-Jacques Jordi, « Un silence d’État », les disparus civils Européens de la Guerre d’Algérie, ce livre exempte de tout crime l’OAS, qui n’aurait fait que répondre à la barbarie du FLN. Aidé dans cette mission par l’État qui a ouvert à Jordi des archives pourtant encore interdites au public. Absence totale de contextualisation dans le cadre d’une guerre d’indépendance et de libération nationale, qualifiant de « terrorisme » le combat d’un peuple pour se libérer de l’occupant. Jordi soutient que le FLN n’a fait preuve que de violence aveugle, usant et abusant de torture systématique perdurant longtemps après l’Indépendance, afin de légitimer, voire d’excuser les crimes de l’OAS et de l’armée coloniale française. Le tout à base de conditionnel, d’approximations et de témoignages pour le moins flous, des renseignements d’origine civile et privée. Il avance même l’hypothèse de collusion entre la Mission Choc, envoyée par De Gaulle et FLN, après les accords d’Evian, contre les Européens. La réécriture de l’Histoire est en marche, à moins que cette année électorale ne lui soit moins propice…   
     

    Deux propositions de loi successives, émanant l’une

    de M. Guy Fischer 

    En 2012 j'avais fait un rêve...  Alors je me suis souvenu...au Sénat (n° 618 du 7 juillet 2010)  et l’autre de Mme Marie-Hélène Amiable à l’Assemblée nationale (n° 3130 du 1er février 2011)En 2012 j'avais fait un rêve...  Alors je me suis souvenu..., se sont intéressées à la destination du Mémorial national de la guerre d'Algérie érigé sur la promenade piétonne du quai Branly à Paris (7e) à la demande d’associations représentatives des anciens combattants en Algérie, au Maroc et  en  Tunisie .

    Dans l’exposé des motifs de ces deux textes, il est rappelé qu’une commission, instituée par arrêté ministériel du 3 mars 1998, avait, à l'issue de dix réunions, adopté plusieurs conditions à l’édification de ce monument : notamment, le mémorial devait porter les noms de tous les combattants - et eux seuls - dont l'acte de décès était revêtu de la mention réglementaire "Mort pour la France" entre 1952 et 1962 en Algérie, en Tunisie et au Maroc. 

    De la dénaturation  à la falsification  

    Déjà, le 5 décembre 2009, le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants Hubert Falco avait annoncé que la colonne centrale du Mémorial serait, à partir du 26 mars suivant, dédiée à la mémoire des victimes civiles d’une fusillade ayant tragiquement conclu, rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962, une manifestation insurrectionnelle appelée par l'OAS. Ainsi, le 26 mars 2010, c’est à une nouvelle inauguration qu’il a été procédé de ce monument métamorphosé dont la colonne centrale a dès lors fait apparaître des noms et prénoms issus d'une liste privée. 

    Mais aujourd’hui, une nouvelle étape dans la dénaturation du Mémorial a été franchie, qui a, plus que fausser,  falsifier le sens. En effet, le successeur de Falco, Marc Laffineur, présentant ses vœux aux rapatriés le 31 janvier 2012 à Aix-en-Provence, avait annoncé l’inscription, avant la fin du mois de février 2012, du nom de 1.585 victimes civiles disparues lors de la guerre d’Algérie... Ce qui fut fait. 

    Deux personnes ont apporté leur concours à la réalisation de cette sinistre opération orchestrée en haut lieu : il s’agit de Renaud Bachy, président de la Mission interministérielle aux rapatriés (MIR) et de l’historien Jean-Jacques Jordi, autorisé, à titre exceptionnel, grâce à l’intervention du premier, à consulter des archives classées top secret. On sait en effet, grâce à Guy Pervillé, que Jean-Jacques Jordi, à la fin de son ouvrage intitulé "Un silence d’État" (Éditions Soteca, octobre 2011) " fournit des listes de personnes disparues présumées décédées entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1962, soit 1.583 personnes, dont 1.438 Européens et 145 Français musulmans ». 

    Du révisionnisme à l’électoralisme  

    Peu importe que M. Jordi ait pu, le cas échéant, tirer profit de dérogations exclusives liées à une commande d’État en publiant un livre qui alimente l’esprit revanchard des nostalgiques de l’Algérie française et autres anciens partisans ou sympathisants de l’OAS. 

    Ce qu’il convient de retenir, c’est que nous voyons se dessiner l’entrée en force, sur le mémorial du quai Branly, de noms de personnes n’ayant rien à voir avec la guerre d’Algérie, décédées ou disparues y compris après l’indépendance. 

    Si cette mutation, heureusement réversible, du monument a lieu, il faudra voir dans le mémorial du quai Branly un monument voué aux morts et disparus - civils et militaires - de l’Algérie française et postcoloniale de la Toussaint 1954 à la Saint-Sylvestre 1962. 

    Non seulement la commémoration nationale du souvenir des Morts pour la France en AFN à la date du 5 décembre n’a aucune signification mais le site sur lequel elle se déroule a perdu le peu de crédibilité qui lui restait après le 26 mars 2010. 

    L’ajout de près de 1.600 noms à ceux de quelques dizaines de civils manipulés par l’OAS représente une nouvelle provocation dirigée contre le monde combattant. 

    Et la réaction du monde combattant devra être à la hauteur des enjeux d’une politique mémorielle dans l’inspiration de laquelle l’électoralisme le dispute désormais au révisionnisme. 

     Jean-François Gavoury

     

     

     

    En 2012 j'avais fait un rêve...  Alors je me suis souvenu...

    Je m’adresse aux falsificateurs de l’Histoire... Les menteurs ce sont vous les nostalgériques extrémistes : je ne mettrai pas sur le même pied d’égalité le colonisateur et le colonisé, oui il y a eu des victimes après le 19 mars 1962, victimes  de l’OAS (L’Organisation des Animaux Sauvages) et aussi des éléments incontrôlés du FLN… Mais oui après 132 ans de crimes, de tortures, de viols, de privation de nourriture, d’asphyxies dans des grottes, de corps brûlés dans des fours à chaux à la manière des nazis, de corps, les pieds liés et enfoncés dans des cuvettes de ciment prompt balancés dans la mer depuis des hélicoptères (les honteuses crevettes Bigeard), les 600 à 800 villages brûlés au napalm (les Oradour algériens), les millions de victimes, voilà qu’après le 19 mars 1962 les Animaux Sauvages mettent à feu et sang ce qui reste de ce pauvre pays, alors ne soyons pas surpris que la cocotte minute a explosé et que des éléments incontrôlés algériens se soient vengés… Bientôt, les jeunes générations ne parleront plus de toutes ces horreurs, car tous les témoins auront disparu… Y compris les falsificateurs menteurs… Qu’ils aillent se faire réadapter ailleurs, mais je crains qu’ils soient irrécupérables...

    Michel Dandelot

    Aux dernières nouvelles : « touché-coulé l’animal sauvage » 

     

    Les 25 et 26 juin 1962, dans la ville recouverte par la fumée des incendies, les commandos de l’OAS attaquent et dévalisent six banques. En fait, il s’agit de préparer la fuite, après l’annonce du colonel Dufour, ancien chef du 1er REP et responsable de l’organisation pour l’Oranie, de déposer les armes. Sur des chalutiers lourdement chargés d’armes (et d’argent), les derniers commandos de l’OAS prennent le chemin de l’exil... Courage fuyons... les pieds-noirs qui restent se débrouillerons sans nous... En effet les pieds-noirs qui sont restés ont vécu la tragédie du 5 juillet 1962 pendant que les terroristes et criminels s'enfuyaient... Signés : LES HYPOCRITES FASCISTES !!! 

     


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    Polémique autour de la statue

    du général Bigeard : "il était

    le metteur en scène de sa propre gloire"

     

    Polémique autour de la statue  du général Bigeard : "il était  le metteur en scène de sa propre gloire"

    Le général Marcel Bigeard lors d'une cérémonie, le 8 mai 2006 à Nancy. • © Alexandre Marchi. MaxPPP

    La polémique enfle à propos du projet de statue du général Bigeard à Toul (Meurthe-et-Moselle). Un collectif dénonce sa responsabilité dans l'application de la torture en Algérie. L'historien Alain Ruscio explique les raisons de la controverse.

    La polémique enfle à propos de l'élévation d'une statue martiale du général Marcel Bigeard à Toul (Meurthe-et-Moselle). Anne-Marie Quenette, la présidente de la fondation Bigeard promotrice du projet, ne souhaite pas croiser le fer avec le collectif toulois à l'origine d'une pétition afin d'empêcher l'installation de l'œuvre dans l'espace public.

    Interrogée, elle s'en tient à une posture légale, à savoir, la décision votée par le conseil municipal de Toul d'ériger la statue. La Ligue des droits de l'homme (LDH) présente dans le collectif, estime que le général Bigeard symbolise les guerres coloniales et dénonce les pires méthodes d'interrogatoires des prisonniers vietnamiens et algériens. S'il reconnaît les mérites du Bigeard courageux et résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il ne peut en aucun cas servir de modèle pour la jeunesse à cause des actes de torture commis durant la guerre d'Algérie.

    Polémique autour de la statue  du général Bigeard : "il était  le metteur en scène de sa propre gloire"

    Le projet de statue du général Bigeard crée la polémique à Toul. • © Fondation Bigeard

    Nous avons posé trois questions à Alain Ruscio, spécialiste des guerres coloniales. Il sera présent à Toul mardi 26 mars avec l'historien Fabrice Riceputi pour une conférence sur le rôle de Marcel Bigeard dans la guerre d'Algérie.

    Comment expliquez-vous cette polémique à propos de ce projet de statue à Toul ? 

    De son vivant, il a écrit cinq autobiographies. À chaque fois, il a eu l'astuce de parler de lui à la première personne ou parfois même, à la troisième personne du singulier. Bigeard se met toujours en avant avec cette thématique très fréquente chez lui de dire : avant moi, c’était le bordel et quand je suis arrivé, j'ai rétabli la situation. Quand je suis reparti parce que j'ai été muté à cause de la bureaucratie militaire, la situation s'est dégradée. Il a toujours eu des relations avec la presse ou avec des gens qui pouvaient cultiver son image. Le premier à avoir écrit sur lui avec admiration, c'était Joseph Kessel. Ce n'est pas rien. C'était une plume très importante à l'époque. Bigeard a façonné lui-même son image. Il a été le metteur en scène de sa propre gloire.

    Il y a le Bigeard résistant pendant l'occupation, mais aussi le Bigeard adepte des interrogatoires musclés ? 

    L'usage de la torture, les "crevettes Bigeard" [Désignaient les prisonniers jetés en mer depuis un hélicoptère, les pieds coulés dans le ciment.] tous ces faits sont avérés et référencés dans beaucoup d'études historiques.  On sait aujourd'hui que la torture a existé. Le président Macron a employé le mot de "système". C'est un grand pas en avant par rapport à Sarkozy. La torture a été un système en Algérie.

    Bigeard a toujours eu un double discours. Son premier argument était de dire que la torture, ce n'était pas vraiment la torture. C'étaient des interrogatoires musclés nécessaires. Quand on violentait des hommes, c'était pour la bonne cause parce qu'il fallait éviter que des bombes explosent. Ça, c'est la justification de l'usage de la torture. Le deuxième temps de son raisonnement était de dire qu'il a pu y assister, mais ça le mettait tellement mal à l'aise, qu'il n'a jamais participé. Là, il est pris en flagrant délit de mensonge. Je ne sais pas s'il mettait la main à la pâte ou s'il était présent, mais en tout cas sa responsabilité directe dans la torture est avérée.

    Comment expliquer l'incapacité en France de purger le passé colonial et la guerre d'Algérie ? 

    Il subsiste en France un climat de ce que l'on appelle la "nostalgérie", une sorte de nostalgie du bon vieux temps des colonies. On vit dans un pays où près de trois Français sur dix s'apprêtent à voter pour le Rassemblement national. Ce sont les choses évidemment liées à des initiatives politiques : de Robert Ménard à Béziers, les discours révisionnistes à Lyon, ou encore le musée des Français de l'Algérie que j'ai visité à Perpignan. Tout cela participe d'une nostalgie passéiste très active qui s'appuie aussi sur certains échecs des pays indépendants, je pense particulièrement à l'Algérie. Quand vous avez des "Pieds-noirs" [les rapatriés d'Algérie après l'indépendance en 1962. NDLR] qui disent : regardez ce que l'Algérie est devenue. Ils la comparent à ce qu'eux assimilent à une Algérie heureuse, ce qui est contraire à la vérité historique. Mais dans leur esprit, ils ont quitté un pays en bonne santé ou les communautés vivaient en bonne intelligence. Tout ça cultive et réhabilite en quelque sorte la politique de colonisation.

    Interrogé sur la position de la municipalité quant à cette polémique, le maire Alde Harmand affirme que le conseil municipal a voté pour l'érection de la statue et qu'il ne reviendra pas sur cette décision. Toujours selon l'édile, l'inauguration est prévue au mois de juin et se fera sans cérémonial excessif.

    SOURCE : Polémique autour de la statue du général Bigeard : "il était le metteur en scène de sa propre gloire" (francetvinfo.fr)

    Polémique autour de la statue  du général Bigeard : "il était  le metteur en scène de sa propre gloire"

    En cliquant sur ce lien vous pouvez visiter la Fondation Bigeard, je remarque que « Les crevettes Bigeard ont été occultées et tant d’autres tortures »

    Michel Dandelot

    Fondation Général Bigeard – a pour objet de perpétuer l'oeuvre et la mémoire de Marcel Bigeard en s'attachant notamment à promouvoir auprès de la jeunesse les valeurs de courage et de fierté de la patrie, dans l'esprit du général. (fondation-general-bigeard.com)

    Polémique autour de la statue  du général Bigeard : "il était  le metteur en scène de sa propre gloire"

    Polémique autour de la statue  du général Bigeard : "il était  le metteur en scène de sa propre gloire"

    La Fondation Bigeard réclame des dons, désolé je n’en fais pas je préfère aider mes amis algériens avec l’association 4ACG.

    Michel Dandelot 

     


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    Guerre à Gaza : des soldats franco-israéliens

    ayant commis des crimes bientôt jugés ?

      Guerre à Gaza : des soldats franco-israéliens  ayant commis des crimes bientôt jugés ?

    L'armée israélienne a rappelé 360 000 réservistes pour combattre le Hamas. Le nombre de Français volontaires et de binationaux parmi l’armée israélienne serait estimé à 4 000, soit moins de 2 % de ses effectifs.
    ©️ AFP

    Le Quai d’Orsay a annoncé le 21 mars que des poursuites judiciaires pourront être entreprises contre des soldats franco-israéliens qui ont perpétré des crimes dans la bande de Gaza. Plusieurs vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux montrent des ressortissants binationaux commettre des actes susceptibles d’être qualifiés de crimes de guerre.

    La vidéo est, depuis le 18 mars, devenue virale. Elle montre un soldat de l’armée israélienne filmant avec son smartphone un prisonnier palestinien. Ce dernier, à moitié nu et ligoté, est éjecté d’un pick-up. « T’as vu son dos. Ils l’ont torturé. Il s’est pissé dessus. Fils de pute. Fils de putain… », commente celui qui tient la caméra. Dans un français parfait qui laisse peu de doute sur son origine.

    Fêtes dans les maisons prises aux Palestiniens de Gaza, scènes de pillage, soldat qui chante La Marseillaise tout en se vantant des massacres qu’il s’apprête à commettre dans l’enclave palestinienne… Plusieurs vidéos mettant en scène des actes susceptibles d’être qualifiés de crimes de guerre, ou de complicité de crimes de guerre, filmées par des ressortissants franco-israéliens, se sont multipliées depuis le début de la guerre contre Gaza.

    4 000 soldats binationaux dans l’armée israélienne

    Face à l’interpellation insistante des députés de gauche et de plusieurs journalistes, le Quai d’Orsay a finalement clarifié la position de la France, à l’occasion d’un point presse, le 21 mars.

    « Je voudrais apporter un éclaircissement sur le sujet des soldats franco-israéliens engagés dans l’armée israélienne et à ce sujet je voudrais notamment rappeler que la justice française est compétente pour reconnaître des crimes commis par des ressortissants français à l’étranger, y compris dans le cadre du conflit en cours », a affirmé Christophe Lemoine, le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères.

    Une décision aussitôt saluée par le député de la France insoumise Thomas Portes : « La France annonce officiellement par la voix du porte-parole du quai d’Orsay que la justice est compétente pour poursuivre les potentiels criminels de guerre franco-israéliens. Nous n’accepterons jamais que des franco-israéliens soient aux côtés de l’armée israélienne pour participer au génocide. »

    Aymeric Caron, son collègue à l’Assemblée nationale, a abondé : « Les Français qui participent à la campagne militaire israélienne à Gaza depuis cinq mois et qui commettent des crimes de guerre désormais très documentés devront être jugés à leur retour en France. »

    Le nombre de Français volontaires et de binationaux parmi l’armée israélienne serait estimé à 4 000, soit moins de 2 % de ses effectifs.

    SOURCE : Guerre à Gaza : des soldats franco-israéliens ayant commis des crimes bientôt jugés ?

     


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    Algérie : le régime devance

    l’appel électoral

    L’exécutif algérien vient d’annoncer que le scrutin présidentiel se tiendrait en septembre, et non en décembre comme prévu. Une surprise que les observateurs tentent de décrypter.

    Algérie : le régime devance l’appel électoral

    © Damien Glez

    Dans ses chroniques satiriques, l’humoriste nigérien Mamane évoque le concept d’« élection surprise » qu’il attribue au président-fondateur fictif de sa « République très très démocratique du Gondwana ». Ce n’est pas le jour du scrutin que les Algériens découvriront les bureaux de vote, mais ils ont quand même été surpris en découvrant le rendez-vous de la prochaine présidentielle fixé trois mois avant la date initialement prévue.

    C’est ce jeudi 21 mars qu’un communiqué de l’exécutif algérien a annoncé la tenue d’une élection « anticipée » du futur chef de l’État. À l’issue d’une réunion où se sont retrouvés le président actuel de la République algérienne démocratique et populaire, son Premier ministre, les premiers responsables des deux chambres du Parlement, le chef d’état-major de l’armée et le président de la Cour constitutionnelle, la date du 7 septembre 2024 a été retenue, alors que les observateurs escomptaient un jour de décembre. Le quinquennat d’Abdelmadjid Tebboune expire en ce dernier mois de l’année.

    Couper l’herbe sous les pieds ?

    Aucun motif n’a été annoncé pour ce changement de calendrier pour le moins surprenant. Le 11 mars, la présidence algérienne évoquait une visite d’État du dirigeant en France « fin septembre, début octobre ». Le 27 février, l’agence officielle algérienne APS avait affirmé que les élections auraient lieu « en temps tel que prévu par la Constitution ».

    Certes, à l’heure où un certain nombre de présidents africains tentent de prolonger leurs mandats, la tenue d’une élection en avance ne suscite guère de méfiance spontanée. Il convient toute de même d’interroger le caractère stratégique de la convocation du corps électoral le 8 juin prochain, au moment même où la presse devine une tentative de rebond du Hirak.

    S’agit-il pour le régime algérien de prendre de court les écuries politiques d’opposition ? Avocate et militante du mouvement contestataire que l’on croyait essoufflé après la crise sanitaire, Me Zoubida Assoul ne se sera pas laissée surprendre par le calendrier, elle qui s’est déjà déclarée candidate à la prochaine présidentielle.

    Écourter le temps du bilan ?

    Que s’agit-il d’anticiper ? Âgé de 78 ans, le sortant Abdelmadjid Tebboune reste, lui, muet sur son intention de se représenter ou non. Il devra articuler l’annonce de sa décision – que certains croient deviner positive – avec l’établissement actuel de son bilan par les observateurs de tout poil.

    Des Algériens se plaignent notamment d’une régression des libertés et d’une inflation conjuguée à des pénuries. S’il entend solliciter à nouveau la confiance de ses concitoyens, l’actuel chef de l’État doit garder en mémoire qu’encore vierge de toute gestion présidentielle, il n’avait gagné le dernier scrutin qu’avec 58 % des voix, après la surprise de la démission d’Abdelaziz Bouteflika et dans un contexte de forte abstention.

    SOURCE : Algérie : le régime devance l’appel électoral - Jeune Afrique 

    Algérie : le régime devance l’appel électoral

    Heureusement qu’on ne nous fait pas le coup anti-

    constitutionnel en France (sauf démission ou dissolution de

    l’Assemblée nationale) car un sondage annonce

    une catastrophe (mais le pire est peut-être à venir 

    en 2027 ?

    Algérie : le régime devance l’appel électoral

    Un sondage secret commandé par LR donne l’extrême droite majoritaire à l’Assemblée nationale.

    L’étude projette de nouveaux équilibres. Au moment du sondage, le parti de Marine Le Pen pouvait espérer obtenir une moyenne de 278 députés (entre 243 et 305), contre 89 en 2022. Presque la majorité absolue de 289 sièges. Un séisme électoral inédit sous la Ve République, qui ouvrirait la porte à une cohabitation entre Emmanuel Macron et une extrême droite jusqu’ici toujours restée aux portes du pouvoir. 

     

     


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    Algérie-Palestine : nouvelle provocation

    raciste de Louis Aliot à Perpignan

    A Perpignan, le maire RN, Louis Aliot, organise une exposition intitulée «Soixante ans après, l’histoire se répète : FLN et Hamas, mêmes méthodes, même stratégie». Des associations protestent contre un maire qui a donné le nom d'un chef de l’organisation terroriste de l’OAS, Pierre Sergent, à une esplanade de la ville. Par Gilles Manceron, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio.

    Le samedi 23 mars est programmé à Perpignan le vernissage d’une exposition intitulée « Soixante ans après l’histoire se répète : FLN et Hamas, mêmes méthodes, même stratégie ». Les organisateurs en sont le maire RN Louis Aliot et le Cercle algérianiste, un organisme financé sur fonds publics et bien connu pour ses falsifications de l’histoire et son culte de l’Algérie coloniale. Treize organisations locales appellent à une manifestation de protestation contre cette nouvelle provocation de Louis Aliot. Rappelons qu’il avait déjà fait adopter par son conseil municipal un hommage à l’officier putschiste et chef criminel de l’OAS, Pierre Sergent, en attribuant son nom à une esplanade de la ville.

    Algérie-Palestine : nouvelle provocation  raciste de Louis Aliot à Perpignan

    Toujours soucieux de satisfaire le noyau dur de son électorat nostalgique de l’Algérie coloniale et admirateur des crimes de l’OAS, le maire de Perpignan renoue donc, un demi-siècle après, avec une pratique très répandue durant la guerre d’Algérie : l’exposition d’images d’« atrocités du FLN », réelles ou non, destinées à disqualifier le combat pour l’indépendance d’une grande partie du peuple algérien et à réduire celui-ci au « terrorisme ». En 1957, Jean-Marie Le Pen, tout juste rentré de son séjour de parachutiste tortionnaire, en organisait déjà de semblables lors de sa « caravane pour l’Algérie française ». Le gouvernement de Guy Mollet, qui encourageait la torture à Alger, en fit une brochure de propagande très largement diffusée. Sans doute s’agit-il des mêmes images.

    L’amalgame fait à présent par Louis Aliot et son parti entre le FLN algérien et le mouvement islamiste palestinien Hamas au nom d’une permanence « terroriste » arabe et musulmane, comme l’a fait remarquer Nicolas Lebourg dans un article du quotidien L’Indépendant, est ancienne dans la «fachosphère». Elle se fonde principalement sur un déni, fort répandu bien au-delà du RN, de la nature coloniale tant de l’Algérie française que de la Palestine qui a connu au XXème siècle, dans le contexte de l’expansion générale des empire coloniaux, d’abord l’arrivée de nombreux immigrants juifs fuyant l’Europe, puis une occupation complète par Israël après 1967.

    L’histoire de l'Algérie, comme celle de plus de la moitié des pays aujourd’hui représentés à l’ONU, a été marquée par une longue et violente colonisation de 1830 à 1962. Depuis 1948 avec la Nakba, l’expulsion violente de 800000 Palestiniens, celle de la Palestine est bel et bien marquée elle-aussi par un phénomène colonial, même si celui-ci n’a pas pour origine l’expansionnisme d’un État métropolitain mais un mouvement de refuge d’individus fuyants des persécutions racistes.

    La guerre menée par la France en Algérie pour maintenir sa domination s’est faite au prix d’innombrables crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dont, par exemple, l’institutionnalisation de la torture et la répétition de massacres de civils en guise de représailles collectives. Comme l’a montré Frantz Fanon, la résistance des colonisés a été quant à elle profondément marquée en miroir par cette violence de longue durée. Et la résistance algérienne a parfois dirigé sa violence non seulement contre l’armée d’occupation mais aussi contre certains éléments de la population civile, comme ce fut le cas par exemple en mai 1945 ou en août 1955 dans le Constantinois. Cette terrible dynamique a parfois débouché sur l’acceptation de pratiques arbitraires qui ont obéré le futur de l’émancipation du pays.

    Si un parallèle avec la Palestine existe, il réside en cette violence coloniale subie sans limite et dans des ripostes elles-mêmes criminelles. La « prison à ciel ouvert » de Gaza, on le sait, a nourri des idéologies, des pratiques politiques et un appareil politico-militaire au sein de la résistance palestinienne qui, en prétendant œuvrer à la résistance et à l’émancipation, a commis des actes de nature terroriste. Les massacres du 7 octobre l'ont dramatiquement illustré. Mais ils ne peuvent en aucun cas justifier la véritable guerre à la population palestinienne qu’exerce depuis cinq mois l’État israélien et son armée. Une guerre qui a déjà tué au moins 30 000 civils tout en terrorisant et affamant deux millions et demi de Palestiniens de Gaza, en frappant aussi ceux de Cisjordanie. Tout comme l’assassinat de civils européens lors d’émeutes de colonisés en Algérie ne justifiait pas les massacres aveugles en représailles collectives de milliers de civils algériens par l’armée française.

    Louis Aliot et les dirigeants du RN, qui n’ont jamais admis le droit à l’indépendance du peuple algérien, qui vouent un culte aux tortionnaires et assassins ayant sévi au sein de l’armée française, et pour lesquels l’ère coloniale représente un âge d’or dont ils sont nostalgiques, sont totalement disqualifiés pour émettre un tel parallèle historique et se découvrir ainsi soudainement les soutiens des Juifs d’Israël et faire croire qu’ils sont des adversaires de l’antisémitisme.

    Cette lamentable exposition à Perpignan confirme que le soutien apporté par le RN à la guerre génocidaire israélienne à Gaza n’a qu’une seule motivation : diffuser le racisme anti-arabe et l’islamophobie dont l’extrême droite a fait en France son fonds de commerce électoral. Comme jadis le suprémacisme blanc du FN le conduisait à admirer et à soutenir l’apartheid sud-africain, et, comme en 1940 l’antisémitisme de certains des fondateurs de ce courant politique les conduisaient à collaborer avec les nazis. 

    SOURCE : Algérie-Palestine : nouvelle provocation raciste de Louis Aliot à Perpignan | Le Club (mediapart.fr) 

     

     

    Exposition FLN-Hamas de la Ville

    de Perpignan : treize associations et partis

    politiques appellent à une manifestation

    Algérie-Palestine : nouvelle provocation  raciste de Louis Aliot à Perpignan

    Le 12 novembre 2023, Louis Aliot, le maire RN de Perpignan avait organisé un rassemblement contre l’antisémitisme et déployé, à cette occasion, une banderole demandant de libérer les otages après les attaques du Hamas en Israël. Nicolas Parent - Nicolas Parent

    Une manifestation sera organisée samedi 23 mars 2024, dans la matinée du vernissage de l’exposition polémique de la Ville de Perpignan qui assimile FLN et Hamas.

    La Ville de Perpignan, avec le cercle Algérianiste, présentera ce samedi 23 mars 2024 à la salle des Libertés une exposition dont le nom, et le thème, ont créé la polémique : "60 ans après, l’histoire se répète. FLN et Hamas : mêmes méthodes, même stratégie".

    Au lendemain du décryptage de cette analogie historique dans L’Indépendant par l’historien perpignanais spécialiste de l’extrême droite en France, Nicolas Lebourg, l’opposition s’organise.

    Pas moins de treize associations et partis politique, penchant à gauche, appellent à une manifestation le jour même du vernissage de l’exposition.

    La gronde est portée par : l’association de solidarité avec tous les immigrés (ASTI), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), La Ligue des droits de l’homme, l’Association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis, L’Alternative, Le Comité Pour la Mémoire, Contre l’Oubli, La fédération Franco Algérienne, le Mouvement pour la paix et les partis politiques Génération. s, Europe Écologie Les Vers, France Insoumise et le Nouveau parti anticapitaliste NPA.

    Josie Boucher, présidente de l’Asti qui se dit "scandalisée par l’instrumentalisation des victimes de guerre", précise que le rassemblement se fera sur le boulevard Wilson, côté allées Maillol. Un rendez-vous, éloigné de l’entrée de la salle des Libertés, "pour montrer notre désaccord mais sans provocation". Le rassemblement est prévu à 9 h 30.

    SOURCE : Exposition FLN-Hamas de la Ville de Perpignan : treize associations et partis politiques appellent à une manifestation - lindependant.fr

    Algérie-Palestine : nouvelle provocation  raciste de Louis Aliot à Perpignan

    Jacki Malléa m’écrit :

    Michel bonjour

    Ce matin, suite à la provocation d'Aliot, nous avons organisé un rassemblement.

    Voici les photos et le communiqué que j'ai lu.

    Bonne journée 

    Communiqué

    Vous trouverez ci-joint à l’initiative du collectif «  Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée » soutenu par : L’ASTI, le MRAP, la LDH, l’ANPNPA, L’Alternative, l’AFPS, Le Mouvement de la Paix, Le Comité Pour la Mémoire Contre l’Oubli, La Fédération Franco-Algérienne, Génération.s, la CGT, EELV, FI, NPA.

    Le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée dénonce la nouvelle provocation du maire RN/FN de Perpignan et des nostalgiques de l’Algérie française qui avec leur exposition « 60 ans après, l’histoire se répète : FLN et Hamas, mêmes méthodes, même stratégie », instrumentalisent les crimes odieux commis par le Hamas le 7 octobre dernier pour jeter le discrédit sur la lutte légitime que mène aujourd’hui le peuple palestinien, menacé d’un génocide par le régime d’extrême-droite de Netanyahu et la lutte tout aussi légitime qu’a menée le peuple algérien pour son indépendance. Contre les amalgames, les révisionnismes et les falsifications de l’histoire coloniale et l’instrumentalisation de l’histoire de notre pays, notre collectif réaffirme son combat pour la vérité, la justice, l’amitié entre les peuples et la construction d’une mémoire partagée et apaisée.

    Le 23 mars 2024 

    Les photos de la manifestation à Perpignan 

    Algérie-Palestine : nouvelle provocation  raciste de Louis Aliot à Perpignan

    Algérie-Palestine : nouvelle provocation  raciste de Louis Aliot à Perpignan

    Algérie-Palestine : nouvelle provocation  raciste de Louis Aliot à Perpignan

    Algérie-Palestine : nouvelle provocation  raciste de Louis Aliot à Perpignan

     


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    22 mars 2014 – 22 mars 2024

    Déjà 10 ans

    Hommage à Jean-Luc Einaudi

    Je me joins à M'hamed Lesoranges qui écrit :

     

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

     

    Hommage à notre frère et ami Jean-Luc Einaudi, disparu

    le 22 Mars 2014.

    Auteur de nombreux livres important en particulier

    celui de : " La bataille de Paris "

    Sur l'histoire du crime d'Etat le 17 octobre 1961 à Paris.

    Cher Jean-Luc, jamais nous ne t'oublierons.

    Repose en paix cher frère. 

     

     

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

     

     

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

    Article paru le 22 mars 2021 

    Jean-Luc Einaudi, historien

    chercheur-citoyen et combattant

     de la vérité

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

     «Voir clair dans les événements passés et dans ceux qui, à l’avenir, du fait qu’ils mettront en jeu eux aussi des hommes, présenteront des similitudes ou des analogies.»   Thucydide – La guerre du Péloponnèse

    Voilà sept ans que nous a quittés Jean-Luc Einaudi d’une maladie foudroyante. C’était le 22 mars 2014. Cet historien, cet éducateur et ce «chercheur-citoyen» comme il aimait à se définir, a laissé derrière lui une œuvre et une méthode.

    Jean-Luc Einaudi était un historien autodidacte et reconnu. Son travail était d’une rare qualité et d’une grande exigence ; il était également un militant de la première heure, humaniste et résolument du côté de la justice. La grande œuvre de sa vie aura été son combat féroce et juste pour faire toute la vérité sur le massacre d’Algériens la nuit du mardi 17 octobre 1961 à Paris par la police, sous les ordres du préfet de Paris, Maurice Papon. Œuvre qu’il est impératif de poursuivre…

    L’aventure de «La bataille de Paris» en 1991 

    L’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet avait cette phrase qui faisait référence à ce qu’a dit Georges Clémenceau sur la guerre et les militaires : «L’histoire est une chose trop sérieuse pour la laisser aux seuls historiens». Tout le sens de l’engagement de Jean-Luc Einaudi, qui ne fut pas un historien universitaire, est là. Et c’est ainsi que le même Pierre Vidal-Naquet l’a soutenu dès la publication de son premier travail, qu’il a par ailleurs préfacé.

    C’est en 1991 qu’a paru La bataille de Paris, troisième livre de notre «chercheur citoyen» qui met en lumière un massacre occulté qui eut lieu dans la capitale française la nuit du 17 octobre 1961 et les jours suivants. Les Algériens (qui étaient alors officiellement appelés Français musulmans d’Algérie ou FMA) de la région parisienne manifestèrent ce jour-là, à l’appel du FLN, contre le couvre-feu qui les visait, décrété douze jours plus tôt par le préfet de police, Maurice Papon.

    La répression sera terrible : plus d’une centaine de morts en une nuit et le massacre s’est poursuivi sur plusieurs jours. Un massacre oublié, refoulé pendant des décennies, minutieusement caché, qui eut lieu au cœur de Paris. Le communiqué officiel de la préfecture de police ne parle alors que de deux morts. Jean-Luc Einaudi révélait au grand jour dans ce livre, fruit d’un travail de recherche de très grande qualité, une des pages les plus sombres de l’histoire de la Ve République.

    Tout avait débuté pour Jean-Luc Einaudi en 1986, où il avait fait connaissance de Georges Mattei, un des principaux animateurs des réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d’Algérie. Mattei disposait d’archives de la Fédération de France du FLN concernant la manifestation du 17 octobre 1961, à Paris, qui lui ont été confiées par l’avocat algérien Ali Haroun. C’étaient des centaines de pages qu’il avait remises à Einaudi avec lequel il s’était lié d’amitié. Comme beaucoup d’archives, on les avait oubliées dans d’anciennes caches en  Belgique, depuis 1962. C’est à la lecture de ces documents précieux, qui étaient destinés à la hiérarchie du FLN, que Jean-Luc Einaudi a décidé d’enquêter sur ce qui s’est passé réellement le 17 octobre 1961.

    Ce fut un important travail de recherche de la vérité initié par un homme déterminé et infatigable. Il faut souligner là également le courage dont ont fait preuve les éditions du Seuil, et en particulier Olivier Bétourné, éditeur à cette époque et président-directeur général de la maison d’édition parisienne jusqu’en 2018, pour la publication de ce livre.

    Cette même année 1986, Jean-Luc Einaudi a publié un important livre, son premier, aux éditions L’harmattan (préfacé par Pierre Vidal-Naquet) sur Fernand Iveton, militant du FLN, employé à EGA (Electricité et Gaz d’Algérie) et exécuté le 11 février 1957 à la prison de Barberousse à Alger Pour l’exemple (titre du livre) et de malgré un recours en grâce.

    Ce travail de recherche sur le 17 octobre 1961 a révélé «un mensonge d’Etat» comme Jean-Luc Einaudi l’a affirmé sans relâche : il y évoque non seulement des centaines de morts et disparus sur plusieurs jours en dressant une liste nominative, démentant la thèse officielle de deux morts, mettant en lumière des pratiques honteuses, criminelles et longtemps niées officiellement, qui avaient cours pendant la guerre d’Algérie (il faut se rappeler l’action du même Maurice Papon en Algérie, notamment en tant qu’IGAME de l’Est algérien entre 1956 et 1958).

    Un véritable choc dans l’opinion eut lieu alors. Tout cela sans qu’Einaudi ait pu avoir accès, à cette époque, aux archives de la préfecture de police.
    Maurice Papon ne réagit pas à la parution de ce livre, l’ignorant ou le considérant avec condescendance, sans doute ne pouvait-il pas ouvrir un autre front, lui qui était déjà visé pour son rôle sous le régime de Vichy. Le 13 octobre 1991, sur la chaîne de télévision «La Cinq», alors que le journaliste Jean-Pierre Elkabbach lui disait : «On a raflé ceux qui sortaient des métros, qui sortaient des autobus, et on les a envoyés où ? Au Palais des Sports ?» Maurice Papon l’interrompait et affirmait : «Bien sûr et ceux-là n’ont pas eu à se plaindre et j’aime mieux vous dire qu’ils étaient bien contents». Concernant les coups de feu sur les grands boulevards, il soutenait : «Par exemple, sur les grands boulevards, les coups de feu qui ont été tirés, ils ont été tirés par le FLN, il n’ont pas été tirés par les gardiens de la paix.» Une thèse de manifestants français musulmans d’Algérie armés, dont on saura qu’elle ne correspond aucunement à la réalité.

    Malgré le bonheur qui était celui des Algériens à la sortie de ce livre, Jean-Luc Einaudi n’était pas homme à se laisser manipuler, récupérer par le pouvoir d’Alger, ni par les discours qui peuvent encourager une forme de «concurrence mémorielle» qui gangrènent la société. Lorsque le procès de Bordeaux s’est ouvert en 1997 pour condamner Maurice Papon pour complicité de crimes contre l’humanité (concernant des actes d’arrestation et de séquestration, lors de l’organisation de la déportation des Juifs de la région bordelaise vers le camp de Drancy, d’où ils sont ensuite acheminés vers le camp d’extermination d’Auschwitz, quand il était secrétaire général de la préfecture de Gironde, entre 1942 et 1944), Jean-Luc Einaudi avait clamé partout que ce sont les victimes juives de Maurice Papon qui lui ont demandé de témoigner en faveur de ses victimes algériennes d’octobre 1961. Son témoignage accablant de deux heures à ce procès, sans notes, a été un moment d’une très grande importance lors de l’examen de la personnalité de Maurice Papon. C’est ainsi que le massacre du 17 octobre 1961 a trouvé une couverture médiatique inespérée en France.

    Lorsqu’ensuite Maurice Papon, sans doute mal conseillé, a intenté un procès en diffamation à Jean-Luc Einaudi (qui eut lieu en début 1999) pour avoir utilisé le terme de «massacre» s’agissant de ces événements du 17 octobre 1961 dans un article du journal Le Monde en 1998, ce dernier n’as jamais semblé douter de l’issue de ce procès qui s’est révélé être un moyen très efficace de médiatiser les agissements de la police parisienne cette nuit-là et d’obtenir progressivement une reconnaissance de ce qui s’est passé le 17 octobre 1961 sous les ordres de Papon, même si le chemin d’une reconnaissance sans ambiguïté reste encore à faire.

    Maurice Papon fut débouté devant le parquet de Paris qui reconnut donc de facto la réalité du massacre lors de ces événements du 17 octobre 1961.

    Dix ans plus tard, un si long combat 

    Dix ans plus tard, en 2001, Jean-Luc Einaudi, après l’ouverture des archives officielles à laquelle il a pris une large part, et leur consultation, publia un nouveau livre aux éditions Fayard Octobre 1961, un massacre à Paris dans lequel il affirmait clairement, preuves à l’appui, que la répression fit environ 393 morts et disparus, dont 200 morts, que le 17 octobre 1961 et les jours suivants, à Paris.

    Dans la longue introduction à ce nouveau livre, intitulée «Un si long combat», Jean-Luc Einaudi écrit : «En dépit des précautions qu’avec mon éditeur nous avions prises, je dois avouer que j’avais secrètement espéré, sans trop y croire cependant, que l’ancien préfet de police de Paris et du département de la Seine, Maurice Papon, m’intenterait un procès en diffamation comme il avait pris l’habitude de le faire au cours de ces dernières années, contre ceux qui le mettaient en cause dans le rôle qu’il a joué sous l’occupation nazie.[…]. Maurice Papon s’en garda bien.» C’est seulement à la suite du «procès Papon», celui de Bordeaux in fine, que tout fut finalement déclenché, à la faveur du travail de Jean-Luc Einaudi, contre un Maurice Papon condescendant et demandant un million de francs de dommages et intérêts pour ce qu’il considérait comme une diffamation.

    Toujours dans cette longue introduction à ce nouveau livre, Jean-Luc Einaudi publie les lettres qu’il a écrites pour demander à consulter les archives, et qui n’ont eu aucune réponse, à une multitude de femmes et d’hommes politiques, dont Lionel Jospin, Elisabeth Guigou, Alain Richard et même Jean-Pierre Chevènement. Seule Catherine Trautmann, ministre de la Culture du gouvernement Lionel Jospin lui répondit le 17 décembre 1997, avec un avis favorable qui ne réglera pas toutes les questions toutefois.

    Dans un chapitre de ce livre intitulé Les victimes en page 347, Jean-Luc Einaudi dresse une nouvelle liste des morts et de disparus Français musulmans d’Algérie (FMA), en septembre et octobre 1961 à partir de plusieurs sources, avec la date du décès «lorsque c’est possible», écrit-il. On constate à partir de la nuit du 17 octobre 1961 seule, 159 morts ou disparus sont signalés sur les 393 au total sur les deux mois. Le combat pour la reconnaissance pleine et entière des responsabilités et des massacres du 17 octobre 1961 et des jours suivants, de ceux qui étaient des Français musulmans d’Algérie, n’est guère terminée en 2021.

    Des avancées considérables, que nous devons largement au travail de Jean-Luc Einaudi, ont été faites par des politiques tels que Lionel Jospin et François Hollande (en 2000 et en 2012 respectivement) auxquels il faut ajouter les actions de Bertrand Delanöé et Anne Hidalgo (qui ont fait installer respectivement une plaque commémorative en 2001 puis une stèle en 2019 sur le pont Saint-Michel) et bien d’autres acteurs locaux dans des villes de la région parisienne, mais cela ne suffit évidemment pas, puisque la reconnaissance politique pleine et entière de la responsabilité de l’Etat français n’a pas été encore retenue.

    Ce travail de Jean-Luc Einaudi a lui-même une histoire, avec une multitude de femmes et d’hommes qui l’ont aidé, encouragé, inspiré ou accompagné dans sa longue quête travail, hormis ceux que nous avons déjà cités, ils vont de l’écrivain Didier Daeninckx, le réalisateur Mehdi Lallaoui et le sociologue M’hamed Kaki ; à l’historienne Nadine Fresco, en passant par les avocats Pierre Mairat et Daniel Boulanger, les archivistes Brigitte Lainé et Philippe Grand et l’historien Michel Slitinsky, l’ancien président du MRAP Mouloud Aounit, le documentariste Daniel Kupferstein et bien d’autres… N’oublions pas les témoins algériens qui se sont mobilisés autour de lui, comme la famille Bédar, dont Djoudi le frère de Fatima Bédar, une adolescente assassinée et dont le corps a été retrouvé dans la Seine à la suite de la manifestation du 17 octobre 1961.

    Citons également le reste de l’œuvre de Jean-Luc Einaudi, un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse, qui était attaché à son travail et qui a écrit sur les jeunes deux livres (Les mineurs délinquants en 1995 chez Fayard et Traces aux éditions du sextant en 2006) ; une quinzaine de livres au total, sur l’Algérie, sur le Vietnam, sur la police et sur des personnages importants qu’il a voulu mettre en avant et qui, même «vaincus de l’histoire» pour une partie importante d’entre eux, sont toutefois symboles d’une humanité ouverte à l’autre et prometteuse. Une humanité qui lui ressemblait et en laquelle il avait une foi sans faille.

    Son dernier livre (Le dossier Younsi : 1962, procès secret et aveux d’un chef FLN en France, Edition Tirésias. 2013) est consacré à la recherche de la vérité sur l’assassinat par le comité fédéral de la Fédération de France du FLN de ce militant du FLN en France nommé Abdallah Younsi. Il révèle les dessous d’une affaire connue sous le nom de «l’affaire Mourad» dans son enquête, et il met cette fois clairement le doigt sur les agissements du FLN en France, même après la signature des Accords d’Evian, donc après la guerre ; agissements qui en disent long sur certains fonctionnements internes du FLN et qui sont autant de signaux de la tragédie à venir de l’Algérie indépendante.

    C’est son message et nous l’entendons davantage aujourd’hui sans sa présence physique parmi nous. Stéphane Hessel nous invite à endiguer le déclin de la société dans son manifeste en faveur de la nécessaire indignation. D’importants progrès ont été accomplis depuis 1948, nous dit-il : la décolonisation, la fin de l’apartheid, la chute du Mur de Berlin. Mais cette tendance, selon lui, est en train de s’inverser depuis les années 2000.
    L’œuvre de Jean-Luc Einaudi, considérable dans la recherche de la vérité, reste inachevée et un long chemin doit être encore parcouru avec tous ceux qui s’imprègnent et qui s’imprégneront des principes qui ont régi son existence et présidé à son action.

    Par Hafid Adnani


    Patrick Karl un ami sur Facebook nous avait signalé sa présence pour l’hommage rendu à Jean-Luc Einaudi le 22 mars 2018

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

     

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

    Ce 22 mars 2018, je serai à 14 heures devant le mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise (Entrée par La place Gambetta, rue des Rondeaux).

    Je viendrai avec mon ami Daniel Kupferstein et quelques amis peut-être, pour nous recueillir et déposer une fleur en hommage à JEAN-LUC EINAUDI pour le quatrième anniversaire de sa mort.
    La date du 22 mars, est le sceau de son parcours de citoyen puisque son engagement politique de jeunesse se réfère au 22 mars 1968 et qu’il décède le 22 mars 2014.
    Jean-Luc Einaudi laisse une œuvre majeure et fulgurante d’enquêteur citoyen anticolonial traversant le vingtième siècle.
    Il fut qualifié d’historien, ce qu’il ne briguait pas formellement, mais il fit de la nécessaire rigueur l’Axiome de son travail de chercheur de la vérité historique, c’est-à-dire, en premier lieu, la vérité par les faits.
    De son premier livre publié, Pour l’exemple. L'affaire Fernand Iveton. Enquête (Editions L’Harmattan, 1986- préface de Pierre Vidal-Naquet) qui, récemment, a servi de support à un roman et actuellement à une pièce de théâtre, il en avait écrit avec le cinéaste Daniel Kupferstein un scénario pour le cinéma.

    Son engagement pour le travail de mémoire lui valut une reconnaissance retentissante à partir de son livre La bataille de Paris (édition le Seuil 1991) a mis à jour le crime d’Etat du 17 octobre 1961. Il ne fut pas le premier à parler de cette sanglante répression orchestrée par le préfet de Police Maurice Papon (il y avait eu quelques articles et films) mais il a été le seul à documenter de façon implacable l’ampleur des crimes du 17 octobre et des jours qui ont suivi par un travail considérable sur des archives inédites, documents officiels, les registres des cimetières parisiens, une centaine de témoignages directs et indirects. Il a reconstitué les événements avec précision pour lui donner toute son ampleur tragique (200 morts est l’estimation sérieuse qui en résulte) et ainsi sa dimension de crime d’Etat et de crime raciste. Il a continué à approfondir son travail d’enquête sur le sujet et d’autres livres ont suivi. Il est intervenu, chaque fois qu’on lui demandait pour expliquer, débattre inlassablement et continuer à chercher pour préciser encore et approfondir. Dix plus tard un autre livre attestait de ce long combat pour la vérité octobre 61, un massacre à Paris éditions Fayard.
    Papon lui intentera un procès en diffamation. L’ex préfet de police sera débouté. Ce fut une victoire de la vérité des faits contre le mensonge d’Etat.
    D’autres livres traitent de la guerre d’Algérie (La ferme Améziane, enquête sur un centre de torture en Algérie L’Harmattan 1991, Un rêve algérien, histoire de Lisette Vincent Dagorno 1994. Un Algérien, Maurice Laban puis Viêt-Nam la guerre d’Indochine éditions Cherche-midi 1999 et 2001 pour ne citer que ceux-là.
    Cette œuvre cohérente et conséquente est à la disposition d’une large audience pour la réflexion et l’action que nécessite le travail de mémoire afin de transmettre, relier les mémoires et rendre à la République sa dignité en sorte que chacun s’y reconnaisse enfin.

    Nous étions le 22 mars 2018 au Père Lachaise devant "Le mur des Fédérés" pour nous recueillir en mémoire de Jean-Luc Einaudi.
    Cérémonie informelle, simple et profonde.
    Des camarades, des amis et près d'une dizaine de nos frères algériens d'hier et d'aujourd'hui, ce n'était pas le moins émouvant.
    Cultiver la mémoire du travail d'un homme citoyen exceptionnel et faire connaitre au plus grand nombre son oeuvre, voilà notre raison.

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

    Patrick KARL

     

     

    Hommage à Jean-Luc Einaudi, l'historien qui a fait remonter de la mémoire les massacres du 17 octobre 1961

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

    Frederic SOULOY via Getty Images Un hommage lui a été rendu à l'occasion du quatrième anniversaire de sa mort

    Il a été le premier à divulguer la liste des 200 Algériens morts le 17 octobre 1961 victimes de la répression sanglante de la police parisienne.

    Un vibrant hommage a été rendu jeudi après-midi au cimetière Père-Lachaise à Paris à l’historien Jean-Luc Einaudi, décédé le 22 mars 2014. Einaudi, avait par ses différentes recherches, fait remonter de la mémoire collective en France les massacres du 17 octobre 1961 à Paris.

    La cérémonie s’est déroulée en présence de ses amis français, dont le réalisateur documentariste, Daniel Kupferstein,auteur de nombreux films, en particulier “Dissimulation d’un massacre” (2001), sur les massacres du 17 octobre 1961, Djoudi Bedar, frère de Fatima la lycéenne de 15 ans retrouvée noyée dans la Seine, et l’un des organisateurs de la marche des Algériens à Paris, Mohamed Ghafir, dit “Moh Clichy”.

    Un émouvant hommage a été rendu à l’auteur de “La Bataille de Paris” (1991, réédité en 2001) dans lequel il raconte l’histoire de ce massacre perpétré en plein cœur de Paris. “Un massacre oublié pendant des décennies, refoulé par la conscience collective, étouffé par le gouvernement”, avait-il dit.

    Au cours de la cérémonie, son message au peuple algérien, écrit deux ans avant sa mort, a été lu et dans lequel Jean-Luc Einaudi avait souligné que “Cinquante ans plus tard, l’Etat français n’a toujours pas reconnu le crime commis contre vous mais la vérité est en marche”.

    Grâce à ses recherches, il était parvenu à dévoiler une bonne partie des dessous de ces tragiques événements qui ont coûté la vie à plusieurs centaines d’Algériens. Il a été le premier à divulguer la liste des 200 Algériens morts le 17 octobre 1961 victimes de la répression sanglante de la police parisienne.

    Militant politique de gauche, Jean-Luc Einaudi a écrit plusieurs ouvrages en relation avec la guerre de libération nationale, dont notamment “Pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton”, L’Harmattan (1986), “La Ferme Améziane: Enquête sur un centre de torture pendant la guerre d’Algérie”, L’Harmattan (1991), “Un Algérien, Maurice Laban”, Le Cherche midi (1999), “Scènes de la guerre d’Algérie en France : Automne 1961″, Le Cherche midi (2009), coll. “Documents” et en 2013, “Le dossier Younsi : 1962, procès secret et aveux d’un chef FLN en France”, Tirésias.

    Ratonnade du 17 octobre 1961: la bataille de Paris gagnée par Jean-Luc Einaudi, le "héros moral"

    Une fleur pour Jean-Luc Einaudi

    Un livre sur la bataille de Jean-Luc Einaudi pour révéler la vérité sur la grande ratonnade du 17 octobre 1961 menée par la police française sous l'égide de Maurice Papon vient de paraître. Un héros moral qui a largement gagné la bataille de Paris pour la vérité ...

    Plus tard, bien plus tard, lorsque le feuilleton sanglant de la guerre d'indépendance algérienne sera revisité avec la sérénité nécessaire, un nom resurgira avec force dans le récit historien. Sans avoir été un acteur du conflit, Jean-Luc Einaudi sera, à l'évidence, au menu du manuel d'histoire destiné à l'école.

    Quand l'heure du livre d'histoire enfin exhaustif sonnera, les écoliers de part et d'autre de la Méditerranée prendront connaissance - avec force détails - d'une double bataille.

    Une courageuse bataille sur le front de l'histoire et de la mémoire pour faire la lumière sur une bataille - sanglante celle-ci - sur le front de la "wilaya 7", selon la formule de Ali Haroun, le dirigeant de la Fédération de France du FLN.

    Les futurs historiens qui auront la responsabilité pédagogique de confectionner le manuel d'histoire pourront s'appuyer sur une accumulation du savoir académique sur la répression sanglante des manifestations du 17 octobre 1961.

    A l'heure de la commémoration du 54e anniversaire des "ratonnades de Paris", cette page douloureuse de la guerre d'Algérie s'enrichit de travaux.

    Episode sanglant du plus sanglant des feuilletons de la décolonisation, le 17 octobre est crédité d'un énième livre. A la seule différence que ce livre, contrairement aux précédents, pointe non pas l'événement lui-même mais l'homme par qui sa médiatisation est arrivée.

    En librairie en France depuis une petite semaine, "La Bataille d'Einaudi" (1) se déploie moins comme un énième retour sur les faits eux-mêmes que sur l'homme à qui ils doivent leur résonance dans les espaces français et algérien.

    Auteur du livre et enseignant d'histoire dans un collège à Besançon, Fabrice Riceputi revisite le parcours d'un homme sans qui le massacre d'octobre 1961 serait toujours étouffé par la chape de plomb. Fabrice Riceputi a choisi la date du 54e anniversaire de l'événement pour raconter par le menu détail les mérites du regretté Jean-Luc Einaudi.

    En publiant en 1991 "La bataille de Paris. 17 octobre 1961" (Le Seuil), Einaudi a "commis" un travail résolument salutaire. C'est la conviction de Fabrice Riceputi et de son préfacier, l'historien Gilles Manceron.

    "La bataille de Paris" résonnera au miroir de l'histoire comme la "première description précise" du 17 octobre 1961, "objet pendant trente ans d'une dissimulation systématique de la part des autorités françaises".

    Décédé brutalement le 22 mars 2014, Jean-Luc Einaudi a été ravi à l'affection des siens et ravi aussi au travail d'histoire et de mémoire sur la guerre d'Algérie. Le livre de Fabrice Riceputi se lit à la fois comme un portrait du regretté Jean-Luc Einaudi et également comme un inventaire -- remis en perspective -- de son action citoyenne.

    Une action que l'auteur a choisi de qualifier de bataille, "La bataille d'Einaudi". En publiant "La bataille de Paris. 17 octobre 1961", JL Einaudi a assumé un rôle à multiples facettes.

    De son vivant, la presse française lui avait octroyé une somme de mérites : "pionnier" dans la manifestation de la vérité sur octobre 1961, "explorateur de la mémoire" blessée de ces journées, "briseur de tabous", "homme qui défia Papon".

    Harbi : Einaudi, un "héros moral" 

    "La vérité de la France coloniale, indéniablement, doit être dite tristement, mais entièrement, souligne Fabrice Riceputi. Et l'auteur de rappeler que "ce fut le sens de +la bataille d'Einaudi" du milieu des années 1980 à sa disparition brutale.

    "Militant obstiné de la vérité" selon la formule de Gilles Manceron, Jean-Luc Einaudi a fait voler en éclat la chape de plomb entretenu par les pouvoirs successifs en France. Soutien infaillible de Jean-Luc Einaudi à l'heure de sa bataille judiciaire avec Maurice Papon, Gilles Manceron salue le travail de Fabrice Riceputi à coup de superlatifs.

    Plus qu'un exercice livresque, "La bataille d'Einaudi" est un récit à l'allure de verdict. Un verdict dont le premier des énoncés est de rendre "justice à un auteur qui ne revendiquait pas le titre d'historien mais dont la contribution a pourtant été essentielle à la connaissance d'un épisode important" de l'histoire contemporaine de la France.

    Jean-Luc Einaudi "n'était pas historien de métier, rappelle Fabrice Riceputi. Son activité salariée, celle d'éducateur, était même tout à fait éloignée de la recherche historique. Lui-même ne souhaitait pas être qualifié d'historien".

    Et pourtant ! "C'est grâce à l'enquête solitaire et assidue conduite par cet éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse qu'a pu être connu ce crime d'Etat longtemps occulté". Il n'en fallait pas plus pour que l'historien algérien Mohammed Harbi salue JL Einaudi comme un "héros moral".

    Fabrice Riceputi : "La bataille d'Einaudi. Comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République". Éditions le passager clandestin.

     

    Attaqué en diffamation par l’ex-préfet de police de Paris en 1999, l’historien Jean-Luc Einaudi avait eu gain de cause. 

    Papon fut finalement débouté, un tournant sur le long chemin vers la reconnaissance de ce crime d’État. « C’était un homme engagé, courageux, doué d’un grand franc-parler, qui a tenu tête à Maurice Papon. Il a entrepris un travail de fourmi pour recenser les victimes, les nommer, retrouver leurs familles », se souvient Saïd Abtout, un ancien militant du Parti communiste algérien (PCA) rescapé du massacre du 17 octobre, dont Jean-Luc Einaudi a recueilli le témoignage. 

     

    Emmanuel Macron doit reconnaître

    le massacre du 17 octobre 1961

     

    Emmanuel Macron doit reconnaître le massacre du 17 octobre 1961

     

    C’était le 17 octobre 2018

    Emmanel Macron écrivait dans un tweet :

    « Le 17 octobre 1961 fut le jour d’une répression violente de manifestants  algériens », a reconnu le président français dans un tweet, soulignant que  « la République doit regarder en face ce passé récent et encore brulant ». Pour le chef d’Etat français, « c’est la condition d’avenir apaisé avec  l’Algérie et avec nos compatriotes d’origine algérienne ».

    C’était la deuxième déclaration d’un chef d’Etat français, après celle de  François Hollande qui avait reconnu en 2012 « avec lucidité », au nom de la  République, la « sanglante répression » au cours de laquelle ont été tués  « des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ». 

     

    Un acte manque encore pour dépasser les traumatismes liés à la plus grande répression contre une manifestation en Europe depuis 1945 : la reconnaissance officielle par l’Etat de sa responsabilité, de celle des hauts dirigeants et de la police de l’époque, dans la tuerie de manifestants algériens.

    Editorial. A première vue, la répression du 17 octobre 1961 au cours de laquelle la police parisienne se livra à un massacre contre ceux que l’on appelait alors les « Français musulmans d’Algérie » est une affaire classée. Il a fallu vingt ans pour que la France commence à sortir de l’amnésie sur la plus grande répression contre une manifestation en Europe depuis 1945. Puis deux autres décennies ont été nécessaires pour que la réalité de l’événement – une rafle en plein Paris visant 12 000 personnes ; des tabassages de masse ; des morts, au moins cent vingt, dont certains tués par balles et jetés à la Seine – soit établie et qu’une plaque commémorative soit scellée sur le pont Saint-Michel, à l’initiative du maire de Paris.

    Aujourd’hui, grâce à des livres, à des articles, à des films, personne ne peut ignorer cette page sombre de l’histoire de France, au cours de laquelle une violence coloniale s’est exercée sous le regard largement indifférent des Parisiens. Les faits ont été établis par des historiens et replacés dans leur contexte, celui d’une quasi-guerre civile, attisée par l’approche de l’indépendance de l’Algérie, et d’une série de meurtres de policiers par les indépendantistes du FLN.

    Pourtant, un acte manque encore pour dépasser les traumatismes vécus par les survivants du massacre et transmis à leurs descendants, dont beaucoup sont aujourd’hui des citoyens français : la reconnaissance officielle par l’Etat de sa responsabilité, de celle des hauts dirigeants et de la police de l’époque.

    Emmanuel Macron, qui entend porter un « regard lucide sur les blessures de notre passé », s’est engagé davantage que ses prédécesseurs dans cette tâche de salubrité publique. Il a reconnu que les militants indépendantistes Maurice Audin et Ali Boumendjel avaient été exécutés par l’armée française. Il a reconnu l’abandon par l’Etat des harkis, à qui il a demandé « pardon ».

    Gestes et des paroles fortes attendus

    A l’occasion du soixantième anniversaire du « pogrom » du 17 octobre 1961, selon le mot de l’historien Pierre Vidal-Naquet, des gestes et des paroles fortes sont attendus du président de la République. Car l’événement n’est pas seulement la « sanglante répression » que François Hollande a reconnue en 2012. Il s’agit d’un crime d’Etat – rafle au faciès, matraquages meurtriers de manifestants désarmés couverts par le préfet Papon – doublé d’un mensonge d’Etat. Pendant des décennies, les plus hautes autorités de la République ont dissimulé les faits en imputant les violences aux manifestants, en diffusant un faux bilan (trois morts), en menant des enquêtes biaisées, en censurant livres et films, en interdisant l’accès aux archives.

    En pleine polarisation politique sur les thèmes identitaires, alors que s’opposent contempteurs de la « repentance » et militants de la mémoire coloniale, Emmanuel Macron n’a pas la tâche facile. Mais les fractures de la société française rendent son discours indispensable. En 1995, Jacques Chirac n’avait eu besoin ni du mot « excuses » ni du mot « repentance » pour reconnaître officiellement le rôle de l’Etat français dans la déportation des juifs. La tragédie de 1961, sans commune mesure par son ampleur et sa portée, suppose une reconnaissance comparable. Paradoxalement, la tension actuelle avec Alger crée un contexte propice à des paroles audacieuses et rend encore plus nécessaire un discours de vérité : reconnaître le crime et les mensonges, désigner les coupables. Soixante ans après le 17 octobre 1961, la France mérite de sortir enfin de son terrible brouillard officiel sur cette nuit de cauchemar.

    SOURCE : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/15/emmanuel-macron-doit-reconnaitre-le-massacre-du-17-octobre-1961_6098505_3232.html 

     17 octobre 1961 : la déclaration d’Emmanuel Macron critiquée

     de toute part 

    Pour beaucoup d’historiens, la déclaration d'Emmanuel macron, samedi 16 octobre 2021, est une déception. Le chef de l’État  n’a finalement pas qualifié les évènements survenus il y a 60 ans de "crimes d’État". 

      


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    CHALON-SUR-SAÔNE

    19 mars 1962 : La FNACA

    se souvient

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 15 ans de combat

    Je rappelle qu’il a fallu 15 années pour que cette cette stèle puisse être construite en raison de l’opposition des nostalgériques extrémistes de l’Algérie Française et de l’OAS (Michel Dandelot)

    Juste avant de se rendre à la cérémonie officielle organisée par la Ville de Chalon-sur-Saône, une délégation de la FNACA Chalon-Ville s'est recueillie un peu plus tôt sur la Place du 19 mars 1962.

    Jean-François Drillien, le co-président et des membres du comité de la Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Algérie (FNACA) Chalon-Ville s'étaient donné rendez-vous devant le monument de la Place du 19 mars 1962. 

    Cette cérémonie intime a eu lieu à 10 heures 15, juste avant la cérémonie officielle organisée par la Ville de Chalon-sur-Saône au Monument aux Morts - Esplanade de la Légion d'Honneur, Quai Gambetta, à l'occasion de la Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

    L'occasion pour ses anciens combattants de se recueillir et déposer une gerbe devant ce monument érigé à la mémoire des 49 Chalonnais morts en Afrique du Nord entre 1954 et 1964. 

     SOURCE   : 19 mars 1962 : La FNACA se souvient - info-chalon.com - Toute l'info sur le Grand Chalon et en Saône-et-Loire

     

     

    Chalon-sur-Saône : La stèle

    en hommage aux morts d’Algérie

    enfin inaugurée…

    après plus de 15 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

     

    Edito du président

    2 mars 2023

    ENFIN

    Il y a 15 ans, naissait l’idée d’ériger un monument pour les morts du chalonnais tombés sur les terres d’Afrique du Nord entre 1954 et 1962.

    Alors qu’à Chalon-sur-Saône il y avait des monuments dédiés aux morts des précédentes guerres : à Saint-Jean-des-Vignes et place de la République pour celle de 1870 ; esplanade de la Légion d’Honneur pour celle de 14-18 et 39-45 ; rue Maréchal-de-Lattre pour les résistants et déportés ; allée de Saint-Jean-des-Vignes pour l’Indochine…

    Pourquoi les combattants de notre génération, morts pour la France, n’auraient pas droit, eux aussi, à un lieu spécifique pour honorer leur mémoire ?

    La gestation fut laborieuse, l’accouchement au forceps long et difficile. Il a fallu pousser, pousser.

    Après tant d’efforts la délivrance et la joie de présenter le fruit de notre travail, le 18 octobre 2022, jour de l’inauguration.

    Que ceux qui se sont dévoués pour l’élaboration de ce monument soient remerciés ainsi que les généreux donateurs.

    Il y aura désormais, place du 19 Mars à Chalon-sur-Saône, un lieu pavoisé aux couleurs nationales de la France pour honorer nos morts en AFN.

    Jean-François Drillien 


    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Le 18 octobre 2022 a été choisi pour saluer les combattants du Chalonnais morts en Afrique du Nord lors de la guerre d’Algérie. Il aura fallu plus de dix ans pour voir le monument aux morts implanté sur la place du 19-Mars-1962.

    Instant solennel ce mardi 18 octobre. L’inauguration de la stèle pour rendre hommage aux morts en Algérie a enfin eu lieu place du 19-Mars-1962. Marquant la fin de plus de dix ans de combat pour l’association pour l’érection d’un monument à la mémoire des morts pour la France en Afrique du Nord.

    Les forces de l’ordre, des membres du Sdis, les élus chalonnais et de nombreux badauds ont fait le déplacement. Jean-François Drillien, président du comité de Chalon de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie (Fnaca), a prononcé un discours rappelant le « parcours du combattant qu’il a fallu affronter pour franchir les obstacles empêchant de mener à son terme le projet initié depuis plus de 10 ans. » Un parcours semé d’embûches car après avoir obtenu l’accord pour ériger une stèle en 2013, le coût du projet explose en 2016 passant de 5 000 € à 18 000 €. En 2017, à peine installé, le monument est finalement retiré à cause d’un problème technique. Et depuis, à part une cérémonie pour le 19-Mars cette année, 60 ans après, plus rien. 

    49 Chalonnais ont été mis à l’honneur

    Si l’inauguration se tient finalement ce 18 octobre, ce n’est pas un hasard car c’est ce jour-là en 1999 qu’a été reconnu officiellement pour la première fois le statut de guerre d’Algérie. L’occasion de rendre hommage aux 49 Chalonnais tombés dans ces combats. Jean-François Drillien a souligné que ce monument servirait aux jeunes générations à s’interroger sur cette guerre.

    SOURCE : Chalon-sur-Saône. La stèle en hommage aux morts d’Algérie enfin inaugurée (lejsl.com) 

    Le monument en l'honneur des 49 soldats du Chalonnais tués en Algérie, Tunisie et Maroc, entre 1952 et 1962, a été inauguré ce mardi 18 octobre 2022 à 10 heures, Place du 19 mars 1962. Retour en images avec Info Chalon.

    Deux blocs de granit symbolisant les deux continents sont reliés par une structure en inox  signée Alain Longet, représentant des vagues de la Méditerranée.

    Le monument dédié aux 49 combattants du Chalonnais morts en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc) entre 1952 et 1962 a été inauguré mardi 18 octobre 2022 à 10 heures, Place du 19 mars 1962, située entre la gare et le square Chabas, elle jouxte l'Avenue Jean Jaurès.

    Il a été édifié à l'initiative de l'Association pour l'érection d'un monument aux morts pour la France en Afrique du Nord (AEMAFN) en 2017.

    Présidée par Jean-François Drillien (également président du comité de Chalon-sur-Saône de la FNACA), elle est l'émanation d'anciens combattants du Chalonnais désirant rendre hommage à tous ceux qui sont tombés au champ d'honneur.

    Leurs frères d'armes, dont une vingtaine de porte-drapeaux, étaient nombreux à assister à une cérémonie aussi simple qu'émouvante.

    Elle s'est déroulée en présence de Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, Thomas Brugger, directeur départemental de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le lieutenant-colonel Christophe Morizot, représentant le lieutenant-colonel Ronan Cottin, délégué militaire départemental de Saône-et-Loire, Gilles Tournier, président de l'Union départemental des Anciens Combattants et Jean-François Drillien, président de l'Association pour l'érection d'un monument aux morts pour la France en Afrique du Nord.

    Dans son discours, Jean-François Drillien a rappelé «la férocité de (cette) guerre et l'ampleur du drame humain».

    Cette «guerre sans nom», comme l'a nommée le cinéaste Bertrand Tavernier, ne sera reconnue par l'État français que le 18 octobre 1999. Date symbolique, retenue conjointement avec notre maire, historien de formation, pour inaugurer ce monument.

    Le président de l'AEMAFN appelle également à un travail de mémoire vital pour que " les jeunes " tous les jeunes connaissent parfaitement leur Histoire.  

    Avant de conclure par ses quelques mots : «Que ce monument leur serve de repère et les incite à s'interroger sur cette guerre d'Algérie. Il est non seulement un hommage aux 49 Chalonnais et Grand-Chalonnais victimes de ce conflit, mais il se veut aussi, être un message de paix et d'ouverture aux autres, à un moment où nous assistons à une montée de l'intolérance et du racisme. Nous devons rester vigilants pour sauvegarder nos libertés et que la résolution des conflits passe par le dialogue et non plus par les armes».

    De son côté, le directeur départemental de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre a lu le message de Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès de Sébastien Lecornu, Ministre des Armées, chargée des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

    Tour à tour, Jacques Dubois et Gérard Molard ont égrainé les noms des 49 tués.

    Les dépôts de gerbes commémoratives des Associations et des autorités par le président de l'AEMAFN et le maire, suivaient l'appel des morts.

    SOURCE : Retour en images sur la cérémonie d'inauguration du monument dédié aux 49 combattants du Chalonnais morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962 - Toute l'actualité gratuite en un 1 clic (info-chalon.com)

     

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

     

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Quelques photos avant mon commentaire

     

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

    Bonjour Michel Loisy je me souviens du temps où nous étions ensemble au Conseil municipal de Saint-Marcel (71380)

     

    Mon commentaire

    Il a donc fallu 15 ans pour que la stèle en hommage aux victimes chalonnaises de la guerre d’Algérie fut enfin inaugurée le 18 octobre 2022. C’est la raison pour laquelle je vous joins à la fin tous les liens de mes articles que j’ai mis en ligne tout au long de ces nombreuses années.

    Si l’on peut louer la parfaite organisation de la cérémonie par le chef du protocole qui peut être remercié : réservation du parking de la place du 19-Mars pour les personnes venant à la cérémonie, installation des "guitounes" pour le pot d'honneur, balises gel d'une partie de la chaussée, pour permettre le défilé et la mise en place des autorités pour la cérémonie en toute sécurité, coordination parfaite également avec la sonorisation...

    Par contre, on a une fois de plus à confirmer, le manque de respect du maire envers une certaine catégorie d'anciens combattants, c'est-à-dire ceux de la FNACA.

    Premièrement, il n'a pas voulu faire les invitations à la cérémonie en son nom propre ni en celui de la ville de Chalon-sur-Saône, ce qui aurait été normal et dans la logique des choses pour un tel événement. De ce fait, il se dédouanait auprès des contestataires et des opposants à l'édification de ce monument, notamment, tous ceux du comité de liaison, qui évidemment ne furent pas présents.

    Chalon-sur-Saône : La stèle  en hommage aux morts d’Algérie  enfin inaugurée… après plus de 10 ans de combat

     

    Le maire de Chalon-sur-Saône (le grand bleu... plutôt brun, des rumeurs ont couru qu'il voulait rejoindre Zemmour avant les élections ? au milieu des cinq présents sur cette photo est le seul maire sans son écharpe tricolore, il ne représentait pas la République... Honte à lui !

    Deuxièmement et, je pense volontairement, il n'a pas porté son écharpe de maire, alors que tous les autres maires présents avaient la leur.

    Lui, si prompt à prendre la parole, en toutes occasions, avec la facilité qu'on lui connait, s'est abstenu en cette circonstance.

    A mon avis, cette attitude est indigne d'un maire qui devrait chercher le consensus. C'était pourtant l'occasion de rassembler autour d'un monument aux morts, tous les gens de bonne volonté, alors que son attitude clivante ne fait que diviser...

    Le coup de gueule de mon ami Jean-François Drillien au lendemain du 19 mars de cette année, à savoir : "l'affront de trop" conserve toute sa valeur, ne lui en déplaise et le maire s'est enferré encore plus lors de l'inauguration.

    Michel Dandelot 

     

     

    Le 19 mars 2022 Jean-François Drillien écrivait :

    L'AFFRONT DE TROP

    Ce 19 mars, jour du 60ème anniversaire du cessez-le-feu de la guerre d'Algérie, la maire de Chalon-sur-Saône a dévoilé son vrai visage. Non seulement il a méprisé ouvertement tous les Anciens Combattants de la FNACA en supprimant la lecture du message traditionnel qui devait être lu devant l'assistance à cette occasion. Message de Paix et de réconciliation qu'il s'est refusé à entendre. Mais encore, il a montré son manque de considération, pour ne pas dire plus, envers tous les présents qui étaient venus à la cérémonie commémorative de la journée nationale du Souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.. En effet, sans explications ni excuses, le vin d'honneur précédemment annoncé sur son invitation, a purement été supprimé. Il est de coutume à cette occasion de féliciter les décorés et de remercier les porte-drapeaux. C'est une tradition républicaine respectées dans toutes les villes et villages de France. M. le maire si prompt à prendre la parole en toutes occasions, avec la facilité qu'on lui connaît, s'est abstenu ce jour-là. Par ce mutisme volontaire, il a montré au grand jour le peu de cas qu'il faisait d'une certaine catégorie d'Anciens combattants. Cette discrimination n'est pas à son honneur.

     

    Le courageux et très patient Jean-François Drillien a eu à affronter des adversaires coriaces, d’abord le maire de Chalon-sur-Saône qui l'a obligé de s’excuser après l'accrochage concernant la cérémonie du 19 mars 2022 citée plus haut, puis l’ACFANOMA, un dérivé d’ANFANOMA (mais c’est kif kif bourricot), et j’ajoute un groupe s'appelant les "Anciens du Djebel" qui ne sont que des adhérents de l’UNC, veulent, disent-ils,  l'abandon du projet... comme si les adhérents de la FNACA ne sont pas, eux aussi, des anciens du djebel... et enfin et peut-être le pire…   Revenons au président de l’ACFANOMA, farouche opposant… C’est le champion local toutes catégories, en effet, la lettre qu’il avait envoyée au maire de Chalon-sur-Saône est parue sur le site d’extrême droite « Riposte Laïque ». Rappelons-nous : 

    Et surtout cliquez sur chacun des liens ci-dessous pour bien comprendre

    2011 : L'assemblée générale du Comité FNACA de Chalon Ville (Bourgogne) - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 

    2013 : La FNACA de Chalon-sur-Saône a obtenu l’accord pour l’édification d’une stèle en hommage aux 41 Chalonnais victimes des combats en Afrique du nord. MISE A JOUR LE 31/10/2013 A 18 H 45 - BLOG DE MICHEL DANDELOT (over-blog.com) 

    2015 : A Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) on se croirait presque à Béziers - micheldandelot1 

    2016 : C’est donc avec un réel plaisir que j’ai pu lire le communiqué de la Ville de Chalon-sur-Saône : la stèle demandée par la FNACA est confirmée. Un appel aux adhérents pour sa réalisation - micheldandelot1 

    2016 : Souvenir : Un nouveau monument à Chalon-sur-Saône (mais le projet d'origine sera-t-il respecté ?) MISE A JOUR 19/03/2017 - micheldandelot1 

    2017 : Chalon-sur-saône : Une histoire sans fin... - micheldandelot1 

     


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    Des personnalités s’opposent

    à l’érection d’une statue

    de Bigeard en France

    Des personnalités s’opposent à l’érection d’une statue de Bigeard en France

    Connu pour ses pratiques inhumaines sur les Algériens pendant la colonisation, le colonel Marcel Bigeard continue d’être honoré en France. La ville de Toul projette d’ériger une statue à son effigie, ce qui a provoqué une vive colère. À l’initiative de la fondation MarcelBigeard, le conseil municipal de Toul, ville dont Marcel Bigeard est natif, a décidé de programmer l’érection dans l’espace public de sa statue, réalisée par un sculpteur proche de l’extrême droite. Les historiens français Fabrice Riceputi et Alain Ruscio ont cosigné une pétition dans laquelle ils affirment que ce projet « glorifierait celui qui est l’un des principaux symboles de la torture pratiquée par l’armée française dans ses guerres coloniales en Indochine et en Algérie ». L’association Union algérienne compte saisir la justice pour « apologie de crime de guerre » si la statue de Marcel Bigeard est érigée à Toul.

    SOURCE : Des personnalités s'opposent à l'érection d'une statue de Bigeard en France - L'Algérie Aujourd'hui (lalgerieaujourdhui.dz) 

    Je rappelle cet article :

    Honorer le colonel Bigeard, c'est honorer la torture coloniale - micheldandelot1 

    N’oublions pas aussi l’inventeur

    des crevettes Bigeard :

    Des personnalités s’opposent à l’érection d’une statue de Bigeard en France

    La technique des "Crevettes Bigeard" ? Elles resteront la sinistre image de cette époque qui perpétuera ce nom. Pour beaucoup, ce terme employé alors ne signifie rien, surtout qu’il ne figure dans aucun livre d’histoire de notre enseignement. Pourtant c’est en employant cette expression que Paul Teitgein interrogeait Massu, en 1957, sur les milliers de disparus pour lesquels il n’avait aucun rapport concernant leur "évaporation". Pour éliminer physiquement, en faisant disparaître les corps, Bigeard avait inventé cette technique : sceller les pieds du condamné (sans jugement, sinon le sien), vivant, dans un bloc de béton et le larguer de 200 ou 300 mètres d’altitude d’un avion ou d’un hélicoptère en pleine mer. Il avait perfectionné cette technique : au début les algériens étaient simplement largués dans les massifs montagneux, mais leurs corps étaient retrouvés. La seconde étape fut le largage en mer, mais quelques-uns sont parvenus à revenir à la nage sur la côte et échapper miraculeusement à la mort. C’est pourquoi il "fignola" le raffinement de sa cruauté en inventant le bloc de ciment. C’est par cette technique enseignée par son ami le Général Aussaresses (et les officiers supérieurs instructeurs associés Lacheroy, Trinquier…) que cette technique a été utilisée en Argentine en particulier pour les 30.000 disparus que pleuraient les "Folles de la Place de Mai".

    Michel Dandelot 

    Les vraies victimes ce sont quand même les morts" a dit Bigeard, concernant la guerre d'Algérie... SES "crevettes" aussi ont fait beaucoup de victimes...

    "Les vraies victimes ce sont quand même les morts" a dit Bigeard, concernant la guerre d'Algérie... SES "crevettes" aussi ont fait beaucoup de victimes...

     

    ARCHIVES 

    Ait Ahmed et le commandant Azzedine reviennent 

    sur les accords d'Evian en compagnie du général 

    Bigeard et le négociateur en chef français 

    Mr Bruno Deleusse 

    "Les vraies victimes ce sont quand même les morts" 

    a dit Bigeard, concernant la guerre d'Algérie... 

    SES "crevettes" aussi ont fait beaucoup 

    de victimes... Soyez attentifs à la fin de cette vidéo 

     il nous parle de la FNACA... 

     

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    L'HORREUR A GAZA !

    L'HORREUR A GAZA !

    L'HORREUR A GAZA !

    "LE CRI DE GAZA"

    L'HORREUR A GAZA !

    " Déchirant " 

    Alors qu’Israël poursuit son offensive génocidaire contre le peuple palestinien et bombarde des civils sans défense déplacés à Rafah, des voix s’élèvent contre le honteux commerce d’armes entre les grandes puissances mondiales et l’État colonial.

    La France est devenue le deuxième plus grand exportateur d’armes au monde, derrière les États-Unis. Les exportations d’armement français ont connu une augmentation de 47% entre 2014 et 2023. Évidemment, le commerce darmes avec Israël occupe une place de choix.

    La campagne "Stop Arming Israel France" présente les liens et les complicités des entreprises d’armement françaises avec cet État colonial, dans un guide publié récemment. 

    Lien vers la carte interactive de Stop Arming Israël France, qui répertorie les entreprises françaises qui participent à la collaboration militaire avec Israël : https://framacarte.org/fr/map/entreprises-darmement-en-france_173229#6/47.122/2.483

    Vive Gaza, en Palestine

    La plus grande prison à ciel ouvert devient le plus grand cimetière à ciel ouvert a dit M. Borell, chef de la politique étrangère de l’Union européenne.

    Les Israéliens tuent, emprisonnent et torturent. Ils laissent les enfants palestiniens mourir de faim. Ils tuent les vieux, les femmes. Ils arrêtent et quand ils ne les tuent pas, ils alignent pour les exhiber avant de les emprisonner les hommes, les femmes et même des enfants. Ils torturent. Il y a des Français -ils seraient 4000 en tout- parmi ces tortionnaires qui se félicitent sur les réseaux sociaux sur lesquels ils envoient des images et se moquent. 

    Israël perd son âme et nous notre humanité.

    Le CRIF -qui ne représente pas tous les Juifs de France, et ça ne date pas d’aujourd’hui- était invité à l’Elysée hier soir. Macron a dit et je cite : « qu'aimer Israël, vouloir sa sécurité, ce n'est pas souscrire à tous les choix d'un gouvernement démocrate du moment ». Moi aussi j’aime Israël, j’ai toujours aimé Israël. Moi aussi je pensais que les Israéliens étaient en sécurité chez eux et nous savons à présent qu’ils ne le sont pas, -à cause de leurs gouvernants. Je sais qu’il reste là-bas des Israéliens qui défendent et aident les Palestiniens. C’est eux que j’aime à présent. Les autres, ceux qui soutiennent les massacres en Palestine, ceux qui empêchent que l’aide humanitaire arrive, font honte à la terre entière. 

    Et ceux qui ici -ils se reconnaîtront- les soutiennent inconditionnellement comme ils disent-, ils sont leurs complices. Les Biden et autres dirigeants qui ne font rien ou pas assez, pour que ces massacres de masse cessent, sont aussi leurs complices.

    La Communauté internationale n’a aucun pouvoir. Cela nous le savons tous, à présent. N’importe quel dictateur peut tout entreprendre contre son peuple ou ses voisins, plus personne n’est à l’abri grâce au Droit international.

    Puisque ce Droit n’existe pas pour les Palestiniens, il n’existe plus pour personne. Et nous en France avons perdu toute crédibilité puisque nous ne nous battons même plus pour la paix.

    Et à l’instant, j’ai lu le nouveau billet de Hossam Al MadhounQuel récit. Quelle douleur. Quelle horreur...

    Ouvrez le son et revenez au début :

     

      


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    Louis Aliot sur le Hamas et le FLN…

    Louis Aliot sur le Hamas et le FLN…

    De Gilles Manceron via Henri Pouillot

    Chères toutes et tous,

    Je viens de recevoir cette alerte de la part des amis de la LDH de Perpignan, qui me signalent ce que prépare Louis Alliot et le RN, samedi prochain à Perpignan, à propos du Hamas et du FLN.

    Répondre au RN sur ce sujet n’est pas simple… Mais peut-on laisser faire ? Il me semble que l’AJMA est fondée à s’exprimer.

    Pour info, j’ai publié il y a peu ce billet sur Mediapart :

    La légitimité de toutes les luttes d'indépendance

    et la question de leurs moyens

    Il y a consensus aujourd’hui sur la légitimité de la Résistance française, mais pas sur celle d’autres mouvements nationaux extérieurs à l’Europe. Un hommage aux martyrs de l’indépendance algérienne a été interdit à Paris. Et le droit des Palestiniens à avoir eux aussi un Etat peine à être reconnu. Toutes ces luttes sont légitimes. Sans qu’on puisse négliger la question des moyens employés.

    Cliquez sur ce lien pour voir l'article de Gilles Manceron sur Mediapart :

    https://blogs.mediapart.fr/gilles-manceron/blog/120324/la-legitimite-de-toutes-les-luttes-dindependance-et-la-question-de-leurs-moyens 

    (A suivre) 

     

    La Ville de Perpignan organise

    une exposition liant FLN

    et Hamas : l’historien spécialiste

    de l’extrême droite

    Nicolas Lebourg décrypte

    une analogie historique

    Louis Aliot sur le Hamas et le FLN…

    Le 12 novembre 2023, Louis Aliot, le maire RN de Perpignan avait organisé un rassemblement contre l’antisémitisme et déployé, à cette occasion, une banderole demandant de libérer les otages après les attaques du Hamas en Israël. Nicolas Parent - Nicolas Parent

    "60 ans après, l’histoire se répète. FLN et Hamas : mêmes méthodes, même stratégie", le nom et le thème de l’exposition organisée par la Ville de Perpignan avec le Cercle Algérianiste à la salle des Libertés et présentée samedi 23 mars 2024, ont de quoi, au minimum, étonner. Ils ont même fait tomber de sa chaise Philippe Kerauffret, responsable local de SOS Racisme qui accuse cette exposition, entre autres, "d’attiser les haines et fragmenter encore plus la société en assurant un rapprochement hasardeux de l’histoire".

    Mais, concrètement, de quoi parle-t-on ?

    Le FLN, pour les plus jeunes, c’est le Front de libération nationale, fondé en 1954 pour porter les revendications d’indépendance de l’Algérie, alors département français. Le parti politique et sa branche armée l’ALN ont revendiqué de nombreux attentats au cours de la guerre.

    Le Hamas est un mouvement islamiste et nationaliste palestinien constitué d’une branche politique et d’une branche armée. L’organisation a revendiqué les attaques du 7 octobre 2023, qui ont entraîné la mort d’environ 1160 Israéliens (selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de sources officielles) et la prise de 251 otages. Depuis, le Hamas et Israël se livrent une guerre sanglante avec pour principal front la bande de Gaza.

    Pourquoi faire un parallèle entre le FLN

    et le Hamas ?

    C’est là, que Philippe Kerauffret, le président de SOS Racisme, répond "pour attiser les haines et fragmenter encore plus la société. Aujourd’hui, quel historien digne de ce nom se permettrait de faire un tel rapprochement ?".

    C’est là qu’intervient Nicolas Lebourg. Historien perpignanais et spécialiste de l’extrême droite en France, il ne semble pas vraiment surpris que Louis Aliot, avec le Cercle Algérianiste, orchestrent un tel rapprochement. Il n’est tellement pas surpris, qu’il a publié un article sur le sujet à l’automne dernier. Car, selon lui, ce qu’il qualifie "d’analogie entre FLN = djihadisme" est portée par l’extrême droite depuis bien longtemps. Depuis 25 ans.

    Une analogie qui remonterait aux origines de la « fachosphère »

    Nicolas Lebourg rappelle : "La première fois que l’on voit apparaître cette analogie, c’est sur internet en 2001, avec la naissance de la fachosphère sur le site SOS Racaille. Rapidement, le site développe une nébuleuse de sites amis baptisée ‘Résistance Francarabia’. Ce terme était apparu sur un tract raciste provocateur distribué durant toutes les années 1990, affirmant que la France serait occupée par les Arabes depuis 1962 et que les pieds noirs devaient se convertir à l’Islam. La rubrique ‘devoirs de mémoire’du site (SOS Racaille, NDLR) se spécialise dans la volonté de démontrer que l’Islam et le nazisme auraient été liés".

    L’historien perpignanais précise également que le site SOS Racaille se faisait le relais des Comités Canal-Résistance. "Les CRC ne cessent de mobiliser le souvenir de la guerre d’Algérie. Un auteur y affirme que celle-ci était déjà un élément de djihad, quand un autre auteur s’y présente comme ayant été le plus jeune combattant de l’OAS et un grand tueur de fellaghas".

    Pour Nicolas Lebourg, ce "web-activisme", comme il le nomme, "est un épisode bref mais essentiel. Partant d’une mobilisation de la mémoire de l’Algérie française, ces personnes ont su la redéployer dans la nouvelle mythologie islamophobe qui se développe dans l’extrême droite française depuis 1999".

    Une analogie amplifiée après les attentats de 2015

    Depuis cette cyber naissance l’analogie s’est déployée et a trouvé de nouveaux porte-voix. "Dès janvier 2015, Eric Zemmour a élaboré une grille de lecture des attentats djihadistes en continuité avec la mémoire de la guerre d’Algérie". Et Nicolas Lebourg d’ajouter : "Selon lui, la France et l’Islam seraient en guerre depuis Charles Martel, et la guerre d’Algérie et le 13 novembre ne seraient que des étapes de conflit".

    Le spécialiste de l’extrême droite en France précisant enfin que ce thème a trouvé un écho dans les milieux radicalisés par les attentats de 2015. Il cite en exemple l’Action des forces opérationnelles, née de la volonté de répondre au 13 novembre, "dont le site internet argue : ‘La guerre récente qui se rapproche le plus du problème militaire posé est sans nul doute la guerre d’Algérie. L’ennemi potentiel a sensiblement les mêmes origines, mentalité, éducation familiale, religion que les terroristes du FLN’ (sic)".

    Alors, FLN et Hamas, même méthodes, même stratégie ?

    Nicolas Lebourg tranche : "Le Hamas n’est pas plus le retour du FLN que le Rassemblement national est le retour des années 30. Les analogies historiques servent à mobiliser son camp mais pas à comprendre le présent".

    L’Indépendant

    SOURCE : La Ville de Perpignan organise une exposition liant FLN et Hamas : l’historien spécialiste de l’extrême droite Nicolas Lebourg décrypte une analogie historique - lindependant.fr 

     

    Louis Aliot sur le Hamas et le FLN…

     


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    Bernard-Henri Lévy le pire

    des menteurs concernant

    le conflit Israël-Palestine

    Bernard-Henri Lévy le pire des menteurs concernant le conflit Israël-Palestine

    Bernard-Henri Lévy, souvent désigné par ses initiales BHL, né le 5 novembre 1948 à Béni Saf (Algérie française), est un écrivainphilosophecinéastehomme d'affaires et chroniqueur français.

    Dans son nouveau livre, "Solitude d'Israël", Bernard-Henry Lévy (BHL) nie, voire justifie, les exactions commises par Israël à Gaza, pourtant bien contraires au droit international. "Démocratie contre tyrannie", "le mal contre le bien", arriver à une telle analyse fait froid dans le dos, d'autant plus quand on sait qu'un grand nombre de médias lui déroulera le tapis rouge. En réalité, cette guerre a tué autant d'enfants en l'espace de 5 mois qu'en 4 ans de conflits à l'échelle mondiale, et le discours de BHL semble le légitimer.

     

    Ecoutez-le raconter ses mensonges honteux et ignobles

    bien encouragé par Benjamin Duhamel sur BFMTV

    Bien sûr que vous en entendez des âneries si vous ouvrez

    une chaîne TV en continue

    (à visualiser à partir de 11 mn 30'' avant le menteur parle

    du conflit Russie-Ukraine)


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    Jacques Cros vient de m’envoyer ce courriel :

    « Je ne sais pas si tu as sur ta liste de diffusion le nom d'Yvan Donnat. Son père était instituteur  en Algérie et avait épousé une Pied Noir d'origine espagnole. Une famille engagée pour l'indépendance de  l'Algérie. Je joins un document qu'il m'a envoyé hier et que j'ai trouvé intéressant. »

    De ce document Jacques Cros a fait cet article :

    Regards sur les Européens d’Algérie

    PERPIGNAN : Le mur de la discorde

    Gaston Donnat, l’auteur du document 

    J’ai reçu d’Yvan Donnat, un Pied Noir Progressiste, un document que j’ai trouvé intéressant que l’on doit à son père, Gaston Donnat, un métropolitain parti en tant qu’instituteur en Algérie. Il y a épousé une Pied Noir d’origine espagnole et la famille s’est engagée pour l’indépendance de l’Algérie.

    Il est fait état de la naissance du peuple Pied Noir. Il y a à l’origine diverses composantes dans cette communauté. On y voit des Espagnols, ils doivent y être majoritaires, des Français de France, des Italiens, des Maltais. Il faut y ajouter les Juifs dont les statuts sont différents selon leur ancienneté dans le pays.

    Ces gens se considèrent comme Algériens. Ils font ainsi l’impasse sur les autochtones et cela a des relents d’apartheid. Ils s’opposent aux Français de métropole qui les appellent « Les Français à un franc ». Un franc c’est le prix à payer pour obtenir le dossier de naturalisation.

    Ces communautés ne se mélangent pas et à Alger par exemple en 1930 les quartiers sont distincts. Il n’y a pas de mariage mixte et chacun parle sa langue. Il y a quand même un moyen de communication commun, un français qui emprunte à diverses sources, y compris arabes, de nombreux mots ou expressions. C’est le pataouète, parlé à Bab el Oued.

    La fusion des diverses composantes s’opère au cours du temps. Il en résulte une civilisation méditerranéenne teintée d’orientalisme. Elle est enrichie de l’apport culturel des diverses communautés qui la constituent. Dans l’Oranais l’ouverture sur l’Espagne est patente.

    La situation internationale avec la montée de l’antisémitisme, les risques de guerre, et les atteintes aux droits sociaux, mobilise les Pieds Noirs qui s’organisent. La CGTU est majoritaire en Algérie. Il y a une amélioration de la situation matérielle des travailleurs européens, plus favorable que celle des « indigènes ».

    Les événements de 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata ne sont pas compris tant on avait conditionné les Pieds Noirs à l’idée que le colonialisme apportait une amélioration au pays dans lequel ils vivaient. Une situation qui va se renouveler avec le déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954.

    Il se trouvera dans la communauté européenne des individus plus conscients qui comprendront l’évolution de la situation et la justesse des revendications des Algériens qui réclament la fin de l’ère coloniale et l’accès du pays à son indépendance. Certains d’entre eux participeront même à la lutte armée.

    J’ai effectivement connaissance de tels Européens d’Algérie qui ont fondé l’ANPNPA, l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et de leurs Amis qui n’a rien à voir avec les héritiers de l’OAS, organisation terroriste dans laquelle se reconnaissent aujourd’hui encore plusieurs de ces Rapatriés.

    SOURCE : Regards sur les Européens d’Algérie 


    Alors je lui ai répondu ceci :

    « Quant à Yvan Donnat, j'ai dû en parler dans un article mais je ne l'ai pas retrouvé, par contre je te joins un article le concernant : Vivants mais inscrits sur le mur des Français disparus d'Algérie – Libération (liberation.fr) et une pièce jointe. Je connaissais ce problème je vais donc continuer à chercher sur mon blog ».

    PERPIGNAN : Le mur de la discorde

    Et j’ai trouvé ceci :

     
    le-mur-des-disparus.jpg

    Le 25 novembre 2007 un mur à la mémoire des disparus de la guerre d’Algérie a été inauguré à Perpignan en présence de M. Marleix, secrétaire d’Etat aux anciens combattants de l’époque. Ce mur commémoratif n’a pas vraiment cessé, depuis, d’alimenter la discorde.

    hommage-aux-francais-civils-morts-ou-disparus-en-a-copie-1.jpg

    http://latelelibre.fr/libre-posts/le-mur-de-la-memoire-cree-la-discorde/ 

    LE MUR DE LA MÉMOIRE CRÉE

    LA DISCORDE

    A l’heure où le « devoir de mémoire » prend souvent la forme d’injonctions venues d’en haut et se focalise sur des événements «consensuels», cette inauguration a été l’occasion d’écouter des mémoires différentes d’une guerre si peu oubliée dans une région qui a accueilli nombre de pieds-noirs et de harkis.

    Figurent ici les témoignages et réflexions de Roger Hillel et Jacky Malléa, membres du collectif « Pour un centre de documentation à Perpignan sur l’histoire franco-algérienne », de Djelloul Mimouni président de Ajir 66, et d’Eric Savaraise, maître de conférence à l’université de Perpignan.

    La polémique porte sur la liste de 2.619 disparus français et harkis, contestée.

    Sur ce mur sont gravés les noms de personnes enlevées essentiellement par le Front de Libération Nationale combattant pour l’indépendance de l’Algérie. N’y figure pas par exemple le nom de Maurice Audin enlevé, torturé par l’armée française, puis disparu. Devaient y être gravés aussi le nom des Harkis ayant combattus aux cotés de l’armée française et qui ont été abandonnés aux mains du FLN, au lendemain de l’indépendance Encore faudrait-il pouvoir obtenir ces noms auprès des autorités algériennes.

    Au-delà ; ce qu’on reproche à ce projet de mur, c’est qu’il ait été porté par une association et une seule, le Cercle algérianiste de Perpignan, fortement appuyé par M. Pujol adjoint au maire, M. JP Alduy. Au mépris des historiens, par exemples de l’université de Perpignan.

    Dans ces locaux restaurés du couvent des Clarisses, devrait voir le jour un musée-centre de documentation de l’Algérie française. Au moment de l’inauguration, il a été impossible d’obtenir une quelconque position de la part du Cercle algérianiste. De ce côté là, on se défend de vouloir faire un musée mais bien un centre de documentation ouvert aux étudiants et historiens.
    Ce projet est contesté par un collectif « Non au mur-musée » réunissant des partis politiques de gauche (mais pas le parti socialiste), des syndicats et des associations de défense des droits de l’homme qui soulignent que les ressources documentaires du Cercle algérianiste sont empreintes de nostalgie de l’Algérie française, et ne pourraient constituer le fond d’un centre documentaire non partisan.

    Plus récemment, le « mur » a refait parlé de lui puisque la famille Donnat (bien vivante) a découvert son nom gravé à plusieurs reprises. Comble de l’ironie – macabre – le père, Gaston Donnat , décédé depuis, était un militant anti-colonialiste. Sa famille a refusé que son nom reste gravé aux côtés de ceux de membres de l’OAS. Ces noms ont été effacés.

    Agnès Petit-Gilles

     

     

     

     


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    Pour la dixième fois à Béziers

    ils débaptisent la rue

    du Cdt Denoix-de-Saint-Marc

    et la rebaptisent rue du 19-Mars-1962

    Pour la dixième fois à Béziers ils débaptisent la rue  du Cdt Denoix-de-Saint-Marc et la rebaptisent rue du 19-Mars-1962

    La rue du 19-Mars, la voie de la discorde... ANTONIA JIMENEZ - ML

    À l'appel du Mouvement pour la paix, des manifestants ont, pour la dixième année consécutive, débaptisé la rue du Cdt Denoix-de-Saint-Marc, à Montimaran à Béziers, pour la rebaptiser rue du 19-Mars. Un acte symbolique. 

    Chaque année, autour du 19 mars, des Biterrois, à l'appel du Mouvement pour la paix, se rassemblent au pied du panneau "rue du Cdt Denoix-de-Saint-Marc (1922-2013) Héros français" (une perpendiculaire au boulevard Cadenat), près de l'hôpital de Béziers, pour débaptiser cette voie de la discorde.  

    Ce 16 mars, à 11 h, une quinzaine de manifestants participaient ainsi à l'action de contestation, soutenue par l'association France-Algérie, le parti communiste, la CGT et l'association républicaine des combattants pour la paix (Arac). 

    Débaptisée en 2015

    Pour rappel, juste après son élection, le 14 mars 2015, le maire, Robert Ménard avait officiellement débaptisé la rue du 19-Mars-1962, qui rendait hommage au cessez-le-feu en Algérie, pour la renommer du nom de l'officier putschiste Commandant Denoix-de-Saint-Marc. Une grande cérémonie avait été organisée  pour marquer l'événement où de nombreux nostalgiques de l'Algérie française, tels des anciens combattants portant béret vert et rouge  et des contre-manifestants voulant conserver le nom de la rue s'étaient invectivés durant toute la célébration. 

    "19 cars sont venus de partout en France, des hommes en béret, montrant leurs décorations...", s'est souvenu Claude, 85 ans, un riverain ancien combattant en Algérie, présent chaque année à la manifestation. Il ajoutait : "Depuis, tous les 19 mars, les drapeaux sont en berne au Monument aux morts du Plateau des Poètes. C'est une honte. Il faudrait se réjouir de cette date, alors que pour Robert Ménard, il s'agit d'une défaite de la France."

    La fin de la guerre, la fin des guerres

    Des discours de circonstance ont été prononcés par les différents représentants : Raymond Cubelles et Jacques Cros pour le Mouvement pour la paix, Jean-Marc Biau pour le PCF et Jean-Claude Llinarès pour l'Arac.  Tous ont rappelé que la date du 19 mars 1962 est celle de l'application du cessez-le-feu, au lendemain des accords d'Evian, "qui ouvrait la voie à la fin de la guerre d'Algérie, et celle de l'Indépendance au peuple algérien, ainsi que la fin du colonialisme"

    Tous ont eu des mots très durs envers Robert Ménard et son choix du commandant en question. Les divers discours se sont vite orientés sur le refus des guerres en général. Et, actualité oblige, en particulier celle contre l'Ukraine que mène la Russie, et plus loin, celle qui oppose le Hamas et la Palestine à Israël.

    SOURCE :  Pour la dixième fois à Béziers, ils débaptisent la rue du Cdt Denoix-de-Saint-Marc et la rebaptisent rue du 19-Mars-1962 - midilibre.fr 

    Le témoignage de Jacques Cros

    La rue du 19 mars 1962 a retrouvé son nom

    Pour la dixième fois à Béziers ils débaptisent la rue  du Cdt Denoix-de-Saint-Marc et la rebaptisent rue du 19-Mars-1962


     Photo Bernard Roustan 

    C’est une tradition qui s’est instaurée à Béziers. Dans notre ville on commémore le 19 mars 1962 en redonnant symboliquement à la rue ainsi anciennement nommée le nom auquel les pacifistes sont attachés. L’édition 2024 a eu lieu ce samedi 16 mars. Un peu plus d’une vingtaine de personnes y ont participé.

    Quatre intervenants se sont exprimés. Raymond Cubells a prononcé une allocution au nom du Mouvement de la Paix. Il a été suivi par un appelé du contingent qui se trouvait sur le terrain le 19 mars 1962. Nous avons reproduit sa brève intervention qui synthétise ce qui a été par les uns et les autres. Jean-Marc Biau au nom de la section de Béziers du PCF a mis l’accent sur l’engagement de son organisation politique pour la paix. Cela valait au temps des guerres coloniales, cela vaut aujourd’hui dans le contexte international avec la situation à Gaza et ce qui se passe en Ukraine. Jean-Claude Llinarès de l’ARAC a évoqué Georges Vercoutre menacé de mort par l’OAS.

    Voici donc ci-après l’intégralité de ce qui a été lu par l’ancien d’Algérie.

    « Nous sommes à trois jours de la commémoration du 19 mars 1962, date de l’application du cessez-le-feu qui ouvrait la voie à la fin de la guerre d’Algérie, à celle de l’indépendance du pays par l’achèvement du colonialisme qui durait depuis 132 ans. Une date retenue par le Parlement pour la journée du recueillement de cette période peu glorieuse de notre histoire.

    Ce 19 mars 1962 crispe Robert Ménard, maire de Béziers, qui est toujours partisans de la fiction d’Algérie française et qui doit estimer qu’on aurait dû continuer cette guerre et son cortège de souffrances afin de perpétuer le colonialisme. A ce titre il a changé le nom de cette rue. 

    Ce 19 mars 1962 j’étais sur le terrain et c’est à partir de cette date que j’ai entendu le plus de coups de feu. Le jour même d’abord où à Géryville où j’étais cantonné l’armée a tiré sur la foule des manifestants faisant une dizaine de morts et un grand nombre de blessés. Un mois plus tard quand transitant par Oran j’ai été témoin de rafales d’armes automatiques et de coups qui pouvaient être de canon ou de mortier. La ville était à feu et à sang, aux mains de l’OAS. 

    La France avait l’avantage militaire sur le terrain, cela ne signifiait pas qu’elle était dans son bon droit. Et l’opinion qu’il fallait arrêter cette guerre avait gagné les consciences, ce qu’ont confirmé les référendums qui ont eu lieu sur les deux rives de la Méditerranée. 

    La guerre ne résout rien, elle aggrave les difficultés. Celle d’Algérie présente des similitudes avec ce qui se passe présentement au Proche Orient où on retrouve les spoliations, le racisme, les humiliations caractéristiques du colonialisme. L’internationalisation du conflit en Ukraine à laquelle nous engage Macron ne règlera en aucune façon les problèmes dans cette région de l’Europe. Ce sont des catastrophes humanitaires qui sont programmées avec le refus de chercher une solution négociée qui doit être menée sous l’égide de l’ONU. »

    SOURCE : La rue du 19 mars 1962 a retrouvé son nom 

    Pour la dixième fois à Béziers ils débaptisent la rue  du Cdt Denoix-de-Saint-Marc et la rebaptisent rue du 19-Mars-1962

     

    Une pleureuse est née elle s’appelle Robert Ménard

     

    Robert Ménard : Au nom de la haine 

    Comment le discours xénophobe, raciste et islamophobe se banalise à Béziers? Robert Ménard utilise tout ce qui est en son pouvoir pour déverser sa haine et prône une France blanche, judéo-chrétienne. Son idéologie inspirée par l'ultra droite trouve son public et s'enracine dans la cité de Pierre Paul Riquet et de Jean Moulin le résistant. Les valeurs de la République sont en danger.

     

     

    Ménard c’est toi le faux-cul

    et en pensant à Jean Moulin le seul héros

    de Béziers nous préférons

    entendre chanter

    « Le Chant des Partisans »

     Pour chanter « Le Chant des Partisans » j’ai choisi Camélia Jordana

    parce que Ménard la déteste !!!

    Camélia Jordana Aliouane naît le 15 septembre 1992 à Toulon. Petite-fille d’immigrés algériens.

    En Algérie, son grand-père était un référent local du Front de libération nationale (FLN), parti politique indépendantiste.

     

     

     


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